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Science & Sports (2012) 27, 169—174 ARTICLE ORIGINAL Quantification de la charge d’entraînement imposée au footballeur professionnel en phase de réhabilitation athlétique post-blessure Training load quantification of an athletic rehabilitation period in professional soccer players A. Ben Belgith a , S. Ahmaidi a , P. Maille b , P. Noirez c,d , F.-D. Desgorces c,,e a EA-3300, adaptations physiologiques à l’exercice et réadaptation à l’effort, UFR-STAPS, université de Picardie Jule-Vernes, avenue Paul-Claudel, 80025 Amiens cedex, France b Centre technique national Fernand-Sastre, 78120 Clairefontaine-en-Yvelines, France c UFR-STAPS, université Paris Descartes, 1, rue Lacretelle, 75015 Paris, France d EA-4466, stress cellulaire : physiopathologie, stratégies nutritionnelles et thérapeutiques innovantes, faculté de pharmacie, université Paris Descartes, 75005 Paris, France e Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport, INSEP, 75012 Paris, France Rec ¸u le 1 er avril 2011 ; accepté le 28 juin 2011 Disponible sur Internet le 25 août 2011 MOTS CLÉS Réadaptation ; Charge d’entraînement ; Perception de l’effort ; Travail-Endurance- Récupération Résumé L’objectif de notre travail a été de comparer les méthodes de quantification de la charge d’entraînement « Travail-Endurance-Récupération », « séance-CR10 » et Training impulse lors d’une période de réhabilitation athlétique chez le footballeur professionnel. Sujets et méthodes. Onze jeunes footballeurs (16,0 ± 1,2 ans) blessés parmi les 90 jeunes footballeurs fréquentant le Centre technique national Clairefontaine de la Fédération franc ¸aise de football ont fait l’objet d’un recueil de données au cours de leur réhabilitation athlé- tique post-blessure. Cette période de réhabilitation comprend des séances de renforcement musculaire, de travail des appuis puis de travail individuel avec ballon. Résultats. Pour l’ensemble des séances, les charges Travail-Endurance-Récupération ne sont pas reliées aux charges séance-CR10 (p = 0,11). Pour les séances d’appui et avec ballon, des relations significatives apparaissent entre les charges Travail-Endurance-Récupération et séance-CR10 (R 2 = 0,60), entre Travail-Endurance-Récupération et Training impulse (R 2 = 0,62) et entre séance-CR10 et Training impulse (R 2 = 0,66). L’évolution des charges des séances de renforcement diffère entre les méthodes Travail-Endurance-Récupération et séance-CR10. Ces différences résident dans le fait que l’augmentation de l’intensité de travail à volume cons- tant se traduit par une baisse de la perception de l’effort. Les conditions très particulières Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (F.-D. Desgorces). 0765-1597/$ see front matter © 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.scispo.2011.06.012

Quantification de la charge d’entraînement imposée au footballeur professionnel en phase de réhabilitation athlétique post-blessure

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Page 1: Quantification de la charge d’entraînement imposée au footballeur professionnel en phase de réhabilitation athlétique post-blessure

Science & Sports (2012) 27, 169—174

ARTICLE ORIGINAL

Quantification de la charge d’entraînement imposéeau footballeur professionnel en phase deréhabilitation athlétique post-blessureTraining load quantification of an athletic rehabilitation period inprofessional soccer players

A. Ben Belgitha, S. Ahmaidia, P. Mailleb, P. Noirezc,d, F.-D. Desgorcesc,∗,e

a EA-3300, adaptations physiologiques à l’exercice et réadaptation à l’effort, UFR-STAPS, université de Picardie Jule-Vernes,avenue Paul-Claudel, 80025 Amiens cedex, Franceb Centre technique national Fernand-Sastre, 78120 Clairefontaine-en-Yvelines, Francec UFR-STAPS, université Paris Descartes, 1, rue Lacretelle, 75015 Paris, Franced EA-4466, stress cellulaire : physiopathologie, stratégies nutritionnelles et thérapeutiques innovantes, faculté de pharmacie,université Paris Descartes, 75005 Paris, Francee Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport, INSEP, 75012 Paris, France

Recu le 1er avril 2011 ; accepté le 28 juin 2011Disponible sur Internet le 25 août 2011

MOTS CLÉSRéadaptation ;Charged’entraînement ;Perception del’effort ;Travail-Endurance-Récupération

Résumé L’objectif de notre travail a été de comparer les méthodes de quantification de lacharge d’entraînement « Travail-Endurance-Récupération », « séance-CR10 » et Training impulselors d’une période de réhabilitation athlétique chez le footballeur professionnel.Sujets et méthodes. — Onze jeunes footballeurs (16,0 ± 1,2 ans) blessés parmi les 90 jeunesfootballeurs fréquentant le Centre technique national Clairefontaine de la Fédération francaisede football ont fait l’objet d’un recueil de données au cours de leur réhabilitation athlé-tique post-blessure. Cette période de réhabilitation comprend des séances de renforcementmusculaire, de travail des appuis puis de travail individuel avec ballon.Résultats. — Pour l’ensemble des séances, les charges Travail-Endurance-Récupération ne sontpas reliées aux charges séance-CR10 (p = 0,11). Pour les séances d’appui et avec ballon,des relations significatives apparaissent entre les charges Travail-Endurance-Récupération etséance-CR10 (R2 = 0,60), entre Travail-Endurance-Récupération et Training impulse (R2 = 0,62)

et entre séance-CR10 et Training impulse (R2 = 0,66). L’évolution des charges des séances derenforcement diffère entre les méthodes Travail-Endurance-Récupération et séance-CR10. Cesdifférences résident dans le fait que l’augmentation de l’intensité de travail à volume cons-tant se traduit par une baisse de la perception de l’effort. Les conditions très particulières

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (F.-D. Desgorces).

0765-1597/$ – see front matter © 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.doi:10.1016/j.scispo.2011.06.012

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170 A. Ben Belgith et al.

du renforcement musculaire post-blessure font apparaître des limites quant à l’utilisationde la méthode séance-CR10 lors de la première phase de réhabilitation. La méthode Travail-Endurance-Récupération semble utilisable pour l’ensemble des phases de travail.Conclusion. — Notre étude souligne la faisabilité de la quantification de la charged’entraînement des périodes de réhabilitation athlétique post-blessure ce qui devrait permettred’optimiser les programmes proposés.© 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

KEYWORDSReadaptation;Training loads;Perceived exertion;Work-Endurance-Recovery

Summary The purpose of this study is to compare training load quantification methods ‘‘Work-Endurance-Recovery’’, ‘‘session-CR10’’ and ‘‘Training impulse’’ during a period of post-injuryphysical rehabilitation in professional soccer players.Methods. — Eleven young soccer players injured participated in the study. This period of physi-cal rehabilitation is composed of sessions of muscle conditioning, proprioception and individualwork with ball. For all training sessions, Work-Endurance-Recovery training loads are not rela-ted to session-CR10 (P = 0.11). These two types of training loads result in significant correlationsfor proprioception and ball sessions (R2 = 0.60). In addition, significant correlation coefficientsappear between TRIMPs and WER training loads (R2 = 0.62), and between TRIMPs (only calcula-ted for proprioception and ball sessions) and session-CR10 (R2 = 0.66). Quantification of muscleconditioning sessions differs between Work-Endurance-Recovery and session-CR10 methods.These differences are due to the fact that the increase in exercise intensity associated withunchanged volume results in decreased effort perception. The particular context of muscu-lar conditioning after injury underlines the limits of session-CR10 quantification method usedduring the first phase of a physical rehabilitation period. The WER method seems useable forall phases of physical rehabilitation. Our study underlines the feasibility of training load quan-tification for physical rehabilitation exercises after injuries that could allow to improve suchexercises programs.

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© 2011 Elsevier Masson SAS

. Introduction

e football professionnel moderne impose à l’organisme desharges importantes aux niveaux énergétique, musculaire,endineux et ligamentaire. Cette sollicitation peut expliquern partie l’importante fréquence des blessures rapportéesar la littérature [1]. Cependant, le risque de blessure peuttre limité grâce à des programmes de prévention et àes prises en charges individualisées lors des périodes deéhabilitation post-blessures [1]. La phase de réhabilitationthlétique post-blessure apparaît, par conséquent, commene étape importante pour l’optimisation de la récupéra-ion du sportif et pour préserver son intégrité physiqueuture. Tout comme pour l’entraînement habituel, la notione charge d’entraînement (CE) pourrait être un outil cen-ral permettant de gérer individuellement le travail réaliséors des périodes de réhabilitation. La CE représente letress physiologique induit par un exercice sur un athlète2]. La méthode des Training impulses (TRIMP) proposéeu cours des années 1970 a servi de référence et de pointe départ à de nombreux travaux réalisés par la suite [3].es CE exprimées en TRIMP sont basées sur la durée et’augmentation de la fréquence cardiaque (FC) de la séance,e qui suggère une utilisation exclusive de cette méthodeour quantifier les exercices d’endurance [3,4]. Par compa-aison avec les CE issues de la méthode TRIMP, il a étéroposé une méthode de quantification de la CE utilisanta perception de l’effort et la durée de séance [5]. Les CE

ssues de cette méthode appelée séance-CR10 étaient cor-élées avec les CE calculées en TRIMP et notamment lors deéances d’entraînement en football [5,6]. L’utilisation de

lcs

rights reserved.

’échelle de perception de l’effort (CR-10) par la méthodeéance-CR10 semble prometteuse dans la mesure où la per-eption de l’effort est rapportée comme étant reliée à’intensité et/ou au volume d’exercice. Cependant, lorsquees séances de sprint, d’endurance ou de musculation réa-isées jusqu’à épuisement ont été comparées, les CE dea séance d’endurance calculées avec la méthode séance-R10 étaient deux fois plus importantes que celles deséances de sprint et de musculation [4]. Lors de cette étude,ne méthode de quantification appelée Travail-Endurance-écupération basée sur le ratio travail cumulé/travail limiteWER) était proposée. Cette méthode visait à fournir desE similaires pour les exercices intermittents qu’ils soientéalisés à intensité sous- ou supra-maximale [4].

L’objectif de notre travail était d’analyser les charges’entraînement issues des méthodes WER, séance-CR10 etRIMP pour des périodes de réhabilitation chez de jeunesootballeurs.

. Méthode

.1. Sujets

nze jeunes footballeurs (16,0 ± 1,2 ans) blessés parmi les0 jeunes footballeurs fréquentant le Centre techniqueational Clairefontaine de la Fédération francaise de foot-all ont fait l’objet d’un recueil de données au cours de

eur réhabilitation athlétique post-blessure. Ce groupe étaitonstitué de quatre adolescentes et sept adolescents pré-entant des moyennes de stature de 167 ± 6 cm, de masse
Page 3: Quantification de la charge d’entraînement imposée au footballeur professionnel en phase de réhabilitation athlétique post-blessure

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Charge d’entraînement en réhabilitation athlétique chez le

corporelle de 58,3 ± 8,2 kg et de vitesse maximale aérobie,en début de saison, de 14,3 ± 1,5 km/h. N’ont été sélection-nées que les blessures des membres inférieurs (élongationsou déchirures ischio-jambiers ou quadriceps et/ou arti-culaires dont syndrome rotulien et instabilité du genou)induisant un arrêt de la pratique supérieur à trois semainesavant la réhabilitation athlétique.

2.2. Protocole du programme de réhabilitation

La première phase de réhabilitation était composée decinq séances de renforcement musculaire sur appareil iso-cinétique précédées par un échauffement de dix minutessur bicyclette ergométrique. La deuxième phase étaitcomposée de trois séances de travail des appuis sans bal-lon progressivement orientées vers des appuis spécifiquesau football (les exercices, d’abord réalisés en condition sta-tique, deviennent de plus en plus dynamiques). La troisièmephase évaluée était composée de deux séances de travailindividuel avec ballon débutant par des exercices simples etallant vers des situations réelles de football (enchaînementsdéplacement-tirs par exemple).

2.3. Paramètres mesurés et matériel utilisé

Lors de chaque séance, le travail cumulé (TC) à l’intensitécible d’exercice et la fréquence d’exercice (ratio tra-vail/récupération) ont été enregistrés. Pour les séances derenforcement, le volume de TC était représenté par lenombre de répétitions réalisé à la puissance développéelors des séances. La puissance développée était enregistréeà partir de l’appareil iso-cinétique (Cybex International,Cybex 6000, Medway, États-Unis). Pour les séances de tra-vail des appuis et de travail avec ballon, le volume de travailétait représenté par l’ensemble du temps de travail effectifet l’intensité exprimée par la fraction de la FC de réservesollicitée lors des périodes effectives de travail.

L’endurance limite individuelle à l’intensité cibled’exercice a été estimé à l’aide de l’échelle ETL (estimationdu temps limite) proposée par Garcin et al. [7] qui semblepermettre une estimation correcte du temps limite à partird’exercices réalisés à intensité constante chez des sportifsde bon niveau [8]. Dans ce contexte de réhabilitation post-blessure, l’estimation de l’endurance limite par l’échelleETL nous semblait préférable à l’utilisation d’équations deprédiction ou à une évaluation des capacités physiques maxi-males.

L’échelle de perception de l’effort « Category ratio-10 »(CR-10) utilisée pour notre travail, était connue des par-ticipants puisqu’elle est utilisée lors des tests d’effort dedébut de saison. L’utilisation de l’échelle a été expliquéeaux sujets lors de leur inclusion pour l’étude, la semaineprécédant le début du programme de réhabilitation. Trenteminutes après la fin de chaque séance, les sujets cotaientla séance qu’ils venaient de réaliser de 0 « pas d’effort dutout » à 10 « effort maximal » [9].

La FC des séances de travail d’appui et avec ballon aété mesurée en continu puis moyennée grâce à des cardio-fréquencemètres (Polar Vantage ; Kempele, Finlande) etcomparée à la FC maximale (FCmax) et de repos (FCrepos)

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balleur 171

esurées lors d’un test d’effort maximal réalisé sur tapisoulant en début de saison.

.4. Quantification de la charge d’entraînement

our quantifier la CE, la méthode WER utilise le TC à’intensité d’exercice comparé à l’endurance limite (Endim) à cette même intensité lors d’un travail continu, cesléments étant fonction de la fréquence d’exercice (ratioC/temps de récupération : TC/TR) de la séance [4]. Lealcul des CE a été réalisé grâce à l’équation suivante :

CE = TC/End lim + ln (1 + TC/TR)Les CE ont été également calculées un utilisant la

éthode séance-CR10 qui prend en compte la perceptione l’effort et la durée totale de la séance (en minutes), enppliquant l’équation suivante [5] :

CE = durée × CR-10Enfin, pour les séances d’appuis et de tra-

ail avec ballon, la durée de la séance (DS eninutes) et la FC de réserve moyenne de la séance

FCréserve = (FCmoyenne — FCrepos)/(FCmaximale — FCrepos)] ontté utilisées pour calculer les TRIMP selon les équationsuivantes [3] :

CETRIMP = DS × FCréserve × 0,64 e(1,92 × FCréserve

), pour les ado-escents ;

CETRIMP = DS × FCréserve × 0,86 e(1,67 × FCréserve

), pour les ado-escentes.

.5. Analyse statistique

es indicateurs d’intensités, de volume, de perception de’effort et de CE ont été comparés grâce à une analysee variance à deux facteurs (séance × type d’exercice phy-ique) et mesures répétées (sujet × séance). Lorsqu’un effetignificatif était observé, un test post-hoc de Schéffé étaittilisé. Une analyse de régression linéaire a permis d’évalueres relations entre les différents paramètres recueillis. Lesnalyses statistiques ont été réalisées en utilisant le logicieltatistica (version 7.1, Statsoft, Maisons-Alfort, France). Leeuil de significativité statistique a été fixé à p < 0,05.

. Résultats

e Tableau 1 présente les volumes, intensités et cotations dea perception de l’effort de chacune des séances réalisées.ne augmentation significative des intensités de travail estbservée entre chaque séance et celle qui précède, ou quiuit, (p < 0,05) hormis entre les séances 3 et 4 (p = 0,41) et leséances 4 et 5 de renforcement musculaire (p = 0,71). Cetteugmentation régulière de l’intensité s’observe alors quee volume de travail est stable (renforcement musculaire)u significativement augmenté (travail des appuis et avecallon ; p < 0,05). De plus, la perception de l’effort est rela-ivement stable mais significativement plus basse en séance

qu’en séance 1 de renforcement musculaire (p = 0,04). Laerception de l’effort est également différente entre la pre-

ière et la troisième séance de travail des appuis (p < 0,05).Ainsi, lors du renforcement musculaire, les CE WER sont

lus hautes en séances 4 et 5 qu’en séance 1 (p < 0,01) et lesE séance-CR10 sont plus basses en séance 5 qu’en séance 1

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172

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A. Ben Belgith et al.

p = 0,04) (Fig. 1). Lors de la phase de travail des appuis, pourhaque méthode de quantification, la CE de la séance 3 estignificativement supérieure à celle de la séance 1 (p < 0,05).ors de la phase de travail avec ballon, pour les méthodeséance-CR10 et TRIMP, la CE de la séance 2 est supérieure àelle de la séance 1 (p < 0,05).

Pour l’ensemble des séances, les CE WER ne sont paseliées aux CE séance-CR10 (p = 0,11), ces deux types deharges étant reliés pour les phases de travail des appuist de travail avec ballon (R2 = 0,60, p = 0,01 ; Fig. 2).e plus, pour ces dernières deux phases, les CE WERR2 = 0,62 ; p = 0,01) sont reliées aux CE TRIMP et les CEéance-CR10 sont reliées aux CE TRIMP (R2 = 0,66 ; p = 0,01).es valeurs de CR-10 ne sont pas reliées à l’intensitéelative (p = 0,07), à la durée (p = 0,08) et aux charges’entraînement calculées (p > 0,05). Des relations signifi-atives entre CR-10 et intensité relative, durée totale deravail et charges WER sont observées seulement pour leséances d’appui et de travail avec ballon (respectivement,2 = 0,33 ; R2 = 0,31 ; R2 = 0,57 ; p < 0,05).

. Discussion

os résultats montrent une différence de quantification deséances réalisées selon la méthode utilisée et une absencee relation entre les méthodes WER et séance-CR10 lorsque’ensemble des séances est considéré. Cette absence deelation semble induite par les CE de la phase de renforce-ent musculaire qui augmentent sur certaines séances avec

a méthode WER alors qu’elles diminuent avec la méthodeéance-CR10. Entre la première et la cinquième séance deenforcement, la perception de l’effort (composant de laéthode séance-CR10) est abaissée alors que la puissance

elative augmente graduellement, que le volume relatif aug-ente et que la durée de la séance reste stable. Ce résultat

st inverse à l’ensemble des études observant la relationntre perception de l’effort et niveau de force relativet/ou volume de travail chez des sportifs ou des sédentaires10,11]. Cependant, nos résultats sont en accord avec desaisses de perception de l’effort, pour un travail physiquenchangé, observées chez des patients après arthroplastiee la hanche (après six semaines) ou lors de répétitions’exercices après infarctus [12,13]. Ces travaux et nos résul-ats confirment une forte influence du niveau de forme,u des conditions de pratique, sur la perception de l’effort14,15]. Cette baisse progressive de la perception de l’effortors de la reprise du travail musculaire pourrait s’expliquerar :

une amélioration rapide des capacités physiques dessujets faisant suite au déconditionnement lié à la bles-sure ;

une surestimation de l’effort lors des toutes premièresséance, cette surestimation pouvant être liée à unecrainte de se blesser à nouveau ou à l’inactivité physiqueassocié à la blessure [16].

À l’inverse, nous observons des relations entre les troiséthodes de quantification de la CE pour les phases de

ravail des appuis et de travail avec ballon. Les méthodeséance-CR10 et TRIMP utilisent un composant commun

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Charge d’entraînement en réhabilitation athlétique chez le footballeur 173

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Figure 1 Évolution des charges d’entraînement selon laméthode Travail-Endurance-Récupération (WER), la méthodeséance-CR10 et la méthode des training impulses (TRIMP) pourles séances 1 à 5 de renforcement (renf1 à renf5), pour lesséances 1 à 3 d’appui (app1 à app 3) et les séances 1 et 2 de tra-vail avec ballon (ball 1 et ball 2). * : significativement différent

R2 = 0,66; p=0,008

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43,532,521,5

WER

séance-CR10

Figure 2 Relations entre les charges d’entraînement calcu-lées pour les séances de travail des appuis et avec ballon à partirdes méthodes Travail-Endurance-Récupération (WER), séance-C

rlcmdeai

de renf1 ; # : significativement différent d’app1 ; $ : significati-vement différent de ball 1.

(durée totale d’exercice) dont les augmentations de séance

à séance sont significatives. Ces augmentations de la duréed’exercice s’observent alors que le pourcentage de FC deréserve (composant de la méthode TRIMP) est en augmen-tation significative lors de certaines séances et que les

pcad

R10 et training impulses (TRIMP).

ares variations de perception de l’effort (composant dea méthode séance-CR10) observées sont des baisses. Paronséquent, la relation observée entre les CE issues deséthodes séance-CR10 et TRIMP semble fortement dépen-ante de la durée totale d’exercice. Les relations observéesntre les charges issues de ces deux dernières méthodesvec celles provenant de la méthode WER suggèrent desnteractions entre le niveau d’épuisement atteint (WER), laerception de l’effort (séance-CR10) et le niveau de solli-

itation cardio-respiratoire (TRIMP). Ces résultats sont enccord avec des travaux récents associant le volume relatife travail, la FC et la perception de l’effort [15,17].
Page 6: Quantification de la charge d’entraînement imposée au footballeur professionnel en phase de réhabilitation athlétique post-blessure

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74

Nos résultats suggèrent que la prise en compte de laerception de l’effort lors du renforcement musculaire post-lessure mérite une attention particulière, à l’inverse, unetilisation rationnelle de cette perception comme indica-eur de CE semble nécessiter davantage d’investigations.e manière similaire au travail de Desgorces et al. [4],

a méthode WER semble utilisable pour l’ensemble deshases de travail. Ainsi, notre étude souligne la faisabi-ité de la quantification de la CE lors de la programmationes exercices de réhabilitation athlétique post-blessure.ette quantification fiable devrait permettre une meilleureestion, individualisée et efficace, de ces programmes’exercices.

éclaration d’intérêts

es auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts enelation avec cet article.

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