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7 actualités Actualités pharmaceutiques n° 511 Décembre 2011 L a loi Hôpital, patients, santé et territoires 1 reste, près de 18 mois après sa promulgation, mal connue par la profes- sion. C’est ce que révèle un sondage réa- lisé par l’Institut Ipsos pour les laboratoires Pierre Fabre 2 . La loi HPST désigne le phar- macien comme professionnel de santé de premier recours et lui ouvre un nouveau champ d’activités, en particulier dans le domaine de l’éducation et de l’accompagnement thérapeuti- ques des patients. Pourtant, une grande majorité des pharmaciens (62 %) se déclarent peu ou pas infor- més, 6 % disant ne pas du tout, et 56 % peu, connaître la loi. Parmi ceux qui se consi- dèrent informés, seuls 22 % ont le sentiment de connaître correctement les implications de la loi sur le terrain de l’offi- cine, les plus jeunes d’entre les pharmaciens interrogés étant d’ailleurs les moins renseignés en la matière. Bien entendu, plus les offici- naux sont informés sur la loi HPST, plus ils pensent que celle-ci va modifier considéra- blement ou de manière nota- ble leur rôle de professionnel de santé : 51 % ont déclaré en connaître les implications et 52 % pensent que son impact sur leur activité sera important. Pour Jacques Fabre, directeur général des laboratoires Pierre Fabre, « la loi Hôpital, patients, santé et territoires fait définiti- vement basculer l’officine du XX e au XXI e siècle ». L’enjeu est donc d’importance : la profession dans son ensem- ble – Ordre, syndicats, grou- pements… – doit se mobiliser pour faire connaître et faire comprendre ces avancées afin de préparer les officinaux fran- çais à prendre leurs nouvelles missions à bras-le-corps. Pour sa part et dans ce même esprit, le laboratoire s’est engagé à relayer les résultats de l’enquête sur le terrain auprès des pharmaciens « pour ampli- fier leur prise de conscience concernant les opportunités offertes [...] ». Élisa Derrien L ors du 1 er Forum dédié à l’automédication, l’Asso- ciation française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsa- ble (Afipa) a présenté les résul- tats d’une étude menée avec TNS. L’automédication repré- sente une part non négligeable du marché pharmaceutique – 7,1 % de celui des médica- ments – et du système de soins puisque 68 % des Français de 18 à 64 ans la pratiquent, les plus de 65 ans en étant moins adeptes. Le marché de l’auto- médication a ainsi crû de 5,6 % depuis 2003. Ce développement reflète les problématiques de notre système de santé : infor- mation et autonomie croissantes du patient, médecins de moins en moins nombreux et de plus en plus sollicités, pharmaciens dont la profession évolue. Plus de 4 Français sur 5 ont confiance dans les médicaments disponi- bles sans ordonnance, 3 sur 4 pensant qu’ils ont prouvé leur efficacité. L’Afipa formule huit proposi- tions pour développer l’auto- médication selon trois axes. Pour l’information et l’éducation du patient, elle suggère de « mettre en place des programmes d’éducation à la santé dès le plus jeune âge, de valoriser l’automédication responsable au travers d’une campagne institutionnelle sur les bons réflexes à adopter, de clarifier l’offre des médica- ments d’automédication avec un packaging plus clair et plus préventif ». L’élargissement du champ de l’automédication respon- sable serait obtenu par la mise en œuvre d’une réflexion sur certains traitements chroniques pouvant y être adaptés, le fait de faciliter l’accès aux médica- ments d’automédication déjà disponibles dans d’autres pays européens, le remplacement du terme “SMR insuffisant” – jugé péjoratif pour les médicaments déremboursés passés en OTC – par celui de “soumis à une prise en charge individuelle”. Enfin, l’incitation des profes- sionnels de santé viendrait de l’adoption de deux propo- sitions : la formation des pro- fessionnels de santé à l’auto- médication responsable et la mise en place d’une réflexion pour inciter pharmaciens et médecins à conseiller leurs patients sur l’automédication responsable. Alain Noël Journaliste, Paris (75) [email protected] a a a Enquête Que savent les pharmaciens de la loi HPST ? Officine Huit propositions pour développer l’automédication © Fotolia.com/Beboy Source Conférence de presse des laboratoires Pierre Fabre, 15 novembre 2011. Notes 1. Loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009. www.legifrance.gouv.fr 2. Enquête réalisée du 13 janvier au 15 mars 2011 par le biais d’un questionnaire remis sur le terrain, via les délégués pharmaceutiques des laboratoires Pierre Fabre ou du site internet du Quotidien du Pharmacien.

Que savent les pharmaciens de la loi HPST ?

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7 actualités

Actualités pharmaceutiques n° 511 Décembre 2011

La loi Hôpital, patients, santé et territoires1 reste, près de 18 mois après

sa promulgation, mal connue par la profes-

sion. C’est ce que révèle un sonda ge réa-lisé par l’Institut I p s o s p o u r

les laboratoires Pierre Fabre2.

La loi HPST désigne le phar-macien comme professionnel de santé de premier recours et lui ouvre un nouveau champ d’activités, en particulier dans le domaine de l’éducation et de l’accompagnement thérapeuti-ques des patients.

Pourtant, une grande majorité des pharmaciens (62 %) se déclarent peu ou pas infor-més, 6 % disant ne pas du tout, et 56 % peu, connaître la loi. Parmi ceux qui se consi-dèrent informés, seuls 22 % ont le sentiment de connaître correctement les implications de la loi sur le terrain de l’offi-cine, les plus jeunes d’entre les pharmaciens interrogés étant d’ailleurs les moins renseignés en la matière. Bien entendu, plus les offici-naux sont informés sur la loi HPST, plus ils pensent que celle-ci va modifier considéra-blement ou de manière nota-ble leur rôle de professionnel

de santé : 51 % ont déclaré en connaître les implications et 52 % pensent que son impact sur leur activité sera important.Pour Jacques Fabre, directeur général des laboratoires Pierre Fabre, « la loi Hôpital, patients, santé et territoires fait définiti-vement basculer l’officine du XXe au XXIe siècle ». L’enjeu est donc d’importance : la profession dans son ensem-ble – Ordre, syndicats, grou-pements… – doit se mobiliser pour faire connaître et faire comprendre ces avancées afin de préparer les officinaux fran-çais à prendre leurs nouvelles missions à bras-le-corps.

Pour sa part et dans ce même esprit, le laboratoire s’est engagé à relayer les résultats de l’enquête sur le terrain auprès des pharmaciens « pour ampli-fier leur prise de conscience concernant les opportunités offertes [...] ». �

Élisa Derrien

Lors du 1er Forum dédié à l’automédication, l’Asso-ciation française de

l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsa-ble (Afipa) a présenté les résul-tats d’une étude menée avec TNS. L’auto médication repré-sente une part non négligeable du marché pharmaceutique – 7,1 % de celui des médica-ments – et du système de soins puisque 68 % des Français de 18 à 64 ans la pratiquent, les plus de 65 ans en étant moins adeptes. Le marché de l’auto-médication a ainsi crû de 5,6 % depuis 2003. Ce dévelop pement reflète les problématiques de notre système de santé : infor-mation et autonomie croissantes du patient, médecins de moins en moins nombreux et de plus

en plus sollicités, pharmaciens dont la profession évolue. Plus de 4 Français sur 5 ont confiance dans les médicaments disponi-bles sans ordonnance, 3 sur 4 pensant qu’ils ont prouvé leur efficacité.L’Afipa formule huit proposi-tions pour développer l’auto-médication selon trois axes.

Pour l ’ information et l’éducation du patient, elle suggè re de « mettre en place des programmes d’éducation à la santé dès le plus jeune âge, de valoriser l’automédication responsable au travers d’une campagne institutionnelle sur les bons réflexes à adopter, de clarifier l’offre des médica-ments d’automédication avec un packaging plus clair et plus préventif ».

L’élargissement du champ de l’automédication respon-sable serait obtenu par la mise en œuvre d’une réflexion sur certains traitements chroniques pouvant y être adaptés, le fait de faciliter l’accès aux médica-ments d’automédication déjà disponibles dans d’autres pays européens, le remplacement du terme “SMR insuffisant” – jugé péjoratif pour les médicaments déremboursés passés en OTC – par celui de “soumis à une prise en charge individuelle”.

Enfin, l’incitation des profes-sionnels de santé viendrait de l’adoption de deux propo-sitions : la formation des pro-fessionnels de santé à l’auto-médication responsable et la mise en place d’une réflexion pour inciter pharmaciens et médecins à conseiller leurs patients sur l’automédication responsable. �

Alain Noël

Journaliste, Paris (75)

[email protected]

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Enquête

Que savent les pharmaciens de la loi HPST ?

Officine

Huit propositions pour développer l’automédication

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SourceConférence de presse des laboratoires Pierre Fabre, 15 novembre 2011.

Notes1. Loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009. www.legifrance.gouv.fr

2. Enquête réalisée du 13 janvier au 15 mars 2011 par le biais d’un questionnaire remis sur le terrain, via les délégués pharmaceutiques des laboratoires Pierre Fabre ou du site internet du Quotidien du Pharmacien.