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le magazine de tous ceux qui agissent pour l’Unicef www.unicef.fr unicef france n° 187 / mars 2011 1 er trimestre 4 qui sauve, l’eau qui tue DOSSIER L’eau URGENCES Côte d’Ivoire, Brésil, Sri Lanka, Pakistan, Haïti ont besoin de vous. P. 7 TÉMOIGNAGE Mimie Mathy au Cambodge pour lutter contre le sida. P. 8

qui sauve, l’eau qui tue - UNICEF France 2011.pdf · L’eau L’eau e ve Si l’eau est source de vie quand elle est salubre, elle peut être source de mort lorsqu’elle est polluée

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l e magaz ine de tous ceux qu i ag i ssen t pour l ’Un ice f www.unicef.fr

unicef france n° 187 / mars 20111er trimestre4 €

qui sauve, l’eau qui tue

DOSSIER

L’eau

URGENCESCôte d’Ivoire, Brésil, Sri Lanka, Pakistan, Haïti ont besoin de vous. P. 7

TÉMOIGNAGEMimie Mathy au Cambodge pour lutter contre le sida. P. 8

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UN OCÉAN DE

SOLIDARITÉ

Comment vousexprimer notre

reconnaissance pour cestémoignages de solidaritéreçus tout au long del’année 2010, marquée par des catastrophes sans précédent ? Votregénérosité nous a permisde contribuer à hauteurde 52,8 millions d’eurosaux programmes del’Unicef. En Haïti, au Pakistan,partout où les enfants ont été éprouvés etplongés dans le chaos,l’Unicef a pu intervenirgrâce à vous. Pour Haïti,nous avons rarementassisté à un tel soutien.Nous avons collecté plusde 11 millions d’eurosauprès de vous, desentreprises et descollectivités locales.Immédiatement après le séisme, l’Unicef étaitprésent pour favoriser le retour des enfants à l’école, éviter une crisenutritionnelle et lesprotéger contre tout typed’abus. La réponse aucholéra a été immédiate.Nous avons contribué à sauver des centaines de vies par nos activitésde prévention dans le domaine de l’eau et de l’assainissement.Sans vous, ceci n’auraitpas été possible. Au nomdes enfants du monde, je vous dis merci.k

ÉDITO L’ADOLESCENCE

2 Unicef france les enfants du monde

ActionsIci et ailleurs

A ujourd’hui, 1,2 milliard d’adolescents traversent la fron-tière difficile entre l’enfance et le monde des adultes. Neufsur dix vivent dans un pays en développement et sont

confrontés à des problèmes d’une extrême gravité, allant des diffi-cultés de scolarisation à la survie pure et simple. Et ces obstacles sontencore plus rudes pour les jeunes filles. Le rapport annuel de l’Uni-cef sur la Situation des enfants dans le monde s’intéresse cette annéeà cet âge spécifique, l’adolescence, l’âge de toutes les fragilités maisaussi celui de tous les possibles. Il recense, avec des détails déchi-rants, l’éventail des dangers qui guettent les adolescents : la violence,qui tue 400 000 d’entre eux chaque année, les grossesses et les accou-chements à un âge précoce, l’une des principales causes de décès desjeunes filles, les pressions qui empêchent la scolarisation de 70 mil-

lions d’adolescents, l’exploita-tion, les conflits et les piresformes de violences infligées par les adultes. Les multiplesexemples concrets qui émaillentle rapport montrent clairementqu’un progrès durable est pos-sible si l’on s’attèle en prioritéaux problèmes des enfants lesplus pauvres, vivant dans lesrégions les plus difficiles àatteindre. Mettre ainsi l’accentsur l’équité aidera tous lesenfants, y compris les adoles-cents.kRetrouvez le rapport complet surwww.unicef.fr

L’âge de tous les possibles

Visite à la maternité Sarda,hôpital ami des bébés, quiaccueille 8 000 naissancespar an.

Ici, l’Unicef aide à la mise en placed’équipements pourpermettre aux enfantsd’avoir les espacesnécessaires pours’exprimer.

À la rencontre des élèves de l’école Lugano, dans unquartier défavorisé, où lesport et la musique sontdéveloppés pour retenir les enfants à l’école et les écarter de la violence.

24 HEURES Notes d’AmbassadeursÀ l’occasion de leur tournée en Amérique du Sud, le Maestro Myung Whun Chung et l’Orchestre Philharmonique deRadio France, Ambassadeurs de l’Unicef, ont souhaité aller à la rencontre des enfants soutenus par notre organisation.Si des pays comme le Brésil et l’Argentine ont atteint aujourd’hui un bon niveau de développement, toute la populationn’en bénéficie pas et les écarts sont très importants entre les plus riches et les plus pauvres. C’est vers ces derniers que se sont tournés nos Ambassadeurs, pour mettre la musique au service des plus vulnérables.

Jacques Hintzy,Président de l’Unicef France

les enfants du monde N° 187 / 1er trimestre/mars 2011. UNICEF FRANCE - 3, rue Duguay-Trouin - 75282 Paris cedex 06 - Tél. : 0144397777 Fax : 0144397778 - Numéro Indigo 0820 32 33 34 - e-mail : [email protected] site internet : http://www.unicef.fr CCPParis 19921.76P • Directeur de la publication : Jacques Hintzy • Directrice éditoriale : Bénédicte Jeannerod • Responsable de la rédaction :

Yasmine Hamdi-Chekour • Coordination : Carine Spinosi • Photo de UNE : ©UNICEF/Osan • P. 2 : ©Fornet, ©UNICEF, ©Michel Cambon,©Haar, ©Clareto • P. 3 : ©UNICEF/Ramoneda, ©UNICEF/Dormino • P. 4 : ©UNICEF/LeMoyne, ©UNICEF/Pirozzi • P. 5 : ©UNICEF/Nessbitt,

• P. 6 : ©UNICEF/LeMoyne • P. 7 : © Reuters, ©UNICEF/Ramoneda, ©UNICEF/Zak, ©UNICEF/Kamber, ©UNICEF/Davey

• P. 8 : ©Starface/Manuelle Toussaint • Conception et réalisation :• Impression : Gutenberg On line • N° de CPPAP : 0709 H 80526

• N° d’impression : UNI 22 T • ISSN: 0013757X • Dépôt légal : mars 2011Avec ce numéro, une enveloppe porteuse, une lettre avec avec un bon de soutien, un marque-page, une enveloppe retour. Les articles paraissant dans Les Enfants du monde

expriment l’opinion de leurs auteurs et pas nécessairement celle de l’Unicef ou de la rédaction.

Autour de San Paolo oùsiègent les banques, les plus pauvres s’entassentdans des communautésaccrochées aux collines. Les enfants ont fait découvrirleurs danses et leur musiqueau Maestro et aux musiciens.

ENFANCE EN FRANCE

Mobilisés pour sauver leDéfenseur des enfantsDepuis le début du projet de loi, en septembre 2009, sur le Défenseurdes droits et la disparition annoncée duDéfenseur des enfants, l’Unicef Franceet la CNAPE (Convention Nationaledes Associations de Protection de l’Enfant) sont restésindéfectiblement mobilisés, interpellantles députés et les sénateurs poursauver l’essentiel des missions de laseule représentation institutionnelle desenfants. Des décennies de combat ontété nécessaires pour faire reconnaîtreinternationalement la spécificité desdroits de l’enfant. Alors que la mise enplace de l’institution de Défenseur desenfants, encouragée par les Nationsunies est en voie de généralisation enEurope et qu’elle s’avère un dispositifincontournable de défense et depromotion de ces droits, il nous paraitinconcevable que la France marqueun tel recul en la matière.k

ARGENTINE, BUENOS AIRES BRÉSIL

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n° 187 mars 2011 www.unicef.fr 3

Dossier

L’eau

L’eau qui tue

qui sauve

Si l’eau est source de vie quand elle estsalubre, elle peut être source de mortlorsqu’elle est polluée ou contaminée.En tuant chaque année 8 millions d’êtreshumains, soit une personne toutes les15 secondes, elle est la principale causede mortalité dans le monde, bien avantle paludisme, les conflits armés oumême le sida. Ce n’est pas seulement lemanque d’eau qui est responsable decette hécatombe, mais surtout les mala-dies d’origine hydrique, dont les enfantssont les premières victimes. La récenteépidémie de choléra en Haïti nous lerappelle douloureusement. Ces der-nières années, notre organisation a vuaugmenter de façon considérable lenombre et la dimension de ses interven-tions d’urgence dans le domaine del’eau, à tel point que ses dépenses mon-diales consacrées aux interventionsd’urgence atteignent 40 % dans le sec-teur de l’eau.

Bonne nouvelle : la couverture mondialeen matière d’eau potable a progressé,passant de 77 % en 1990 à 87 % en 2008,la région de l’Asie de l’Est et du Pacifiqueétant celle qui affiche les plus grandsprogrès. Ces derniers pourraient laisserespérer que la communauté internatio-nale atteigne la cible des Objectifs duMillénaire pour le développement(OMD) : réduire de moitié d’ici à 2015 lepourcentage de la population qui ne dis-pose pas d’un accès durable à l’eaupotable et à des services d’assainisse-ment de base. Pour accélérer les avan-cées, il faut en priorité se préoccuper deceux qui n’y ont aucun accès car l’équitéest encore un vain mot dans le secteurde l’eau. En Afrique subsaharienne, oùles sécheresses sont fréquentes et lespopulations rurales clairsemées, seulestrois personnes sur cinq ont accès à dessources d’eau améliorées. Sur les884 millions de personnes privées d’ac-cès à un approvisionnement en eaupotable, 84 % vivent dans les zonesrurales.

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Dossier

Boire pour vivre ou mourir d’avoir bu ? L’eau, pourtant indispensable à la survie de tousles êtres humains, devient l’un des plus grands vecteurs de maladies dans le monde,lorsqu’elle est polluée.

Objectif eau

temps à aller chercher le précieux liquidepour leurs familles mais aussi parce quel’amélioration de l’accès à l’eau incite lesgroupes nomades à s’établir dans cetendroit. Néanmoins, plus de 80 % del’ensemble de la population du Niger vitdans des zones rurales et près des troisquarts n’ont pas la chance des habitantsde Chinwaghari : ils se procurent l’eau àpartir de puits non améliorés, du fleuveNiger ou d’étendues saumâtres. En outre,seulement 7 % de la population du paysdisposent de sanitaires adaptés.

MALADIES DE L’EAU, MALADIES DE LA JEUNESSE

Ces moyens d’assainissement insuffi-sants et cette mauvaise hygiène ont degraves répercussions sur la santé desenfants. Ils sont les principaux facteursdes quelque 4 millions de cas annuels demaladies diarrhéiques, provoquant plusde 2,2 millions de décès dans le monde,dont environ 1,5 million chez les enfantsde moins de cinq ans. Des épisodes demaladies d'origine hydrique telles que ladiarrhée peuvent tellement affaiblir les

Pour nous, l’eau signifie lavie », aff irme AïchatouMahamma, 28 ans et mère desix enfants. Elle habiteChinwaghari, un petit village

au Niger, où notre organisation, le gou-vernement et d’autres partenaires ont misen place un système de distribution d’eauultramoderne.

L’EAU, SOURCE D’ESPOIR«Avant, c’était difficile parce que le puitsétait loin du village. Ce qui se passe grâceà cette opération nous amène de l’es-poir», ajoute-t-elle. Les nouveaux robi-nets qui ont été installés l’année dernièrepour les 1100 habitants de Chinwagharipermettent non seulement l’accès durableà l’eau salubre et à l’assainissement maisaussi la réduction des maladies d’originehydrique (telles que la diarrhée chez lesplus petits) et la scolarisation d’un plusgrand nombre d’enfants. Il y a trois ans,seulement sept enfants étaient inscrits àl’école primaire du village. Aujourd’hui,on en compte plus d’une soixantaine, nonseulement parce qu’ils passent moins de

enfants que s’ils survivent, ils sont sou-vent trop faibles et sous-alimentés pourlutter contre les maladies courantes de lapetite enfance. Bien que faciles à préve-nir, les maladies liées à l'eau et à l'assai-nissement restent l’un des plus gravesproblèmes de santé infantile. On estimeque presque la moitié des décès dus à ladiarrhée pourraient être évités si lespopulations pratiquaient les règles d'hy-giène de base. C’est pourquoi, tout enapportant une infrastructure indispen-sable, notre organisation travaille avec sespartenaires pour encourager les bonnespratiques d’hygiène, en soutenant parexemple activement le lavage des mainsavec du savon, une habitude qui peutréduire de 40 % les maladies diar-rhéiques.

SOIGNER L’EAUMême si de l'eau s'écoule propre etclaire d'une pompe locale, des réci-pients souillés, des mains sales ou unstockage insalubre peuvent la contami-ner. Pour limiter les risques de contami-nation et de propagation de maladies

4 Unicef france les enfants du monde n° 18

iEn Haïti, les bonnes pratiques d’hygiène sont encouragées pour survivre aux maladiescourantes. Ici, le lavage des mains avec du savon à l’école.

«

iAu Bénin, l’eau s’écoule propre et claire d’une pompe installéepar notre organisation.

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telles que la diarrhée, le choléra, la dys-enterie, la typhoïde, l’hépatite ouencore la polio, il existe des méthodessimples et rentables, comme le traite-ment de l’eau à domicile. « Depuis quenous avons commencé à utiliser lechlore dans le village, les enfants ontcessé de se plaindre de maux de ventreet n'ont plus de diarrhées », raconteSefanta, mère de quatre enfants. «Vousdevez juste verser le contenu d'un bou-chon dans un seau de 20 litres remplid'eau et celle-ci est décontaminée. ».Dans ce village de Guinée, notre organi-sation s’est associée à une ONG localepour lutter contre une épidémie sévèrede choléra et produire 620 bouteilles dechlore chaque jour. Une bouteillecouvre les besoins d'une famille pen-dant un mois et contribue de façonsignificative à l'hygiène et à la santé duménage. «Vous pouvez utiliser le chlorepour purifier l'eau, mais aussi la nour-riture et la vaisselle. Il peut être aussitrès utile pour désinfecter les plaies »,explique Aboubacar Camara, coordina-teur en Guinée. Le traitement de l’eau àdomicile s’est avéré être l’un desmoyens les plus efficaces et les plusrentables pour prévenir les maladieshydriques dans le cadre de la vie quoti-dienne mais aussi dans les situationsd’urgence.k

onde n° 187 mars 2011 www.unicef.fr 5

AVEC VOS DONS :

1,76 €, pour fournir 200 tablettes de purification de l’eau (une tablette traite4 à 5 litres d’eau).

82 €, pour procurer 1 kit eau (comprenant des seaux, des citernes, du savon,des tablettes de purification de l’eau couvrant les besoins de 10 famillespendant un mois).

460 €, pour offrir 1 réservoir de distribution d’eau potable avec 6 robinets.

2 305 €, pour permettre de puiser jusqu’à 80 m de profondeur avec unepompe à eau manuelle.

TOUS À L’EAU POUR LES ENFANTS DU TOGO ! La Fédération Française de Natation poursuit son enga-gement à nos côtés pour une 4e édition de la Nuit del’Eau. Une nouvelle vague de solidarité et de fêtedéferlera dans les piscines de toute la France, lesamedi 2 avril 2011 de 18h à minuit. Parrainée parAlain Bernard, la Nuit de l’Eau vise non seulement àsensibiliser à la nécessité de respecter l’eau maisaussi à collecter des fonds pour venir en aide auxenfants du Togo. Les fonds collectés contribuent aufinancement des programmes de l’Unicef, pour offrirun point d'accès à l'eau potable, une citerne de récu-pération d'eau de pluie et des modules scolaires surles bonnes pratiques d'hygiène aux écoles du Togo.Lors de la première édition, une centaine de piscinesavaient participé à cette opération et avaient rassem-blé 40 000 euros. La mobilisation s'est accrue au fil des annéespermettant de collecter la somme globale de 284000 euros en 3 éditions. Cetteannée encore, unissons nos forces et nageonsvers un nouveau record !Plus d’infos sur : www.lanuitdeleau.com

iAu Nigéria, la population se procure l’eau à partir du fleuve Niger.Une eau impropre à la consommation.

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Dossier

Dans les situations d’urgence, grâce à sa présence delongue date dans un grand nombre de pays et à sa longueexpérience, notre organisation joue un rôle central dans lesecteur de l’eau et de l’assainissement.

Le cas d’Haïti

notre intervention est l'apport de fournituresde première nécessité comme du savon, descomprimés pour la purification de l'eau, deskits d'hygiène, dans les communautés tou-chées par la maladie, ainsi que des cen-taines de tentes pour abriter les centres detraitement contre le choléra qui se trouventdans le pays. Combien de morts supplé-mentaires, victimes du choléra, y aurait-ileu en Haïti sans cette aide essentielle ?

NE PAS RELÂCHER LA PRESSIONLes experts de la santé s'attendent à ce que le choléra reste endémique en Haïtiau cours des années à venir mais desmesures préventives sont des moyens effi-caces et durables pour limiter sa propaga-tion. Dans le contexte d’Haïti commedans tous les contextes de crise, même sila maladie devient contrôlable, les défisen matière d'assainissement et d'hygièneauxquels ces pays sont confrontés conti-nueront d'exiger le soutien de tous et la

Comme on a pu le constaterlors des inondat ions auPakistan, ou plus récemmentau Sri Lanka mais aussi enHaïti, où notre organisation

collabore étroitement avec le service deseaux du pays, nous sommes le chef de fileet le coordinateur des opérations dans ledomaine de l’eau et de l’assainissement.

EAU SECOURSEn Haïti, grâce au travail réalisé avant leséisme, notre organisation a été capable d’as-surer l’accès à l’eau potable aux victimes dela catastrophe. Avant le 12 janvier, seulement19 % de la population bénéficiaient de sani-taires dignes de ce nom, alors qu’en 1990, cepourcentage atteignait 29 % de la popula-tion. Au plus fort de l’urgence, nous avonsfourni en moyenne, chaque jour, 8,3 millionsde litres d’eau potable à 680 000 personnes.Dès le mois de mai, les efforts se sontconcentrés sur des solutions durablescomme l’installation de réseaux d’eaupotable dans les zones les plus enclavées. À terme, ces réseaux devraient profiter à130 000 personnes vivant dans les bidon-villes. Par ailleurs, 11 300 latrines ont été installées et sont utilisées par 800 000 per-sonnes. Pour promouvoir le plus largementles bienfaits de l’hygiène, la sensibilisationpasse aussi par l’école où les enfants appren-nent les bons gestes à adopter.

ENRAYER LE CHOLÉRACela n’a malheureusement pas empêchél’apparition d’une épidémie de choléra.Mais le travail de nos équipes en a considé-rablement limité les conséquences. Pourenrayer la propagation de la maladie dansles camps de déplacés et les communautésdéfavorisées, nous nous consacrons à l'aug-mentation de la quantité de chlore dans l’in-tégralité de l'eau destinée à la distribution,dont celle acheminée par camions, parcanalisations mais aussi vendue dans lescommerces. Un autre élément crucial de

mobilisation de chacun de nous. « Avecprès de 884 mill ions de personnesdépourvues d'accès à l'eau potable etenviron trois fois plus qui manquent deservices d'assainissement de base, nousdevons agir immédiatement à l’échellemondiale pour assurer l'eau et l'assainis-sement pour tous », aff irme ClarissaBrocklehurst, spécialiste de l'eau et del'assainissement environnemental.k

6 Unicef france les enfants du monde

iDes solutions durables, comme l’installation de réseauxd’eau potable dans les zones les plus enclavée, ont étémises en place.

TRISTE ANNIVERSAIRE

Bilan Haïti,un an après le séisme

sur www.unicef.fr

Un an après le séisme du 12 janvier 2010,Anthony Lake, notre Directeur exécutif alancé un appel pour encourager lesacteurs humanitaires à poursuivre leurtravail sur le terrain.« Les organismes de secours haïtiens,140 pays donateurs, des ONG internatio-nales et les Nations Unies, dont notreorganisation, ont - tous ensemble - sauvéet amélioré un grand nombre de vies.Chaque jour, des camions ont acheminéplus de huit millions de litres d'eaupropre. Des unités mobiles de nutritionont permis d'éviter une crise généraliséede la malnutrition. Près de deux millionsd'enfants et adolescents ont été vacci-nés. (…) Le moment n'est pas à l'autosa-tisfaction alors qu'il reste tant à faire etque tant de gens souffrent encore. Mais ilne faut pas se flageller pour autant. Celarisquerait de décourager ceux qui conti-

nuent à fournir de l'aide, au détriment deceux qui en ont désespérément besoin.Et c'est à la fois nier les petites victoiresque nous avons remportées et désa-vouer les héros qui continuent sur place,jour après jour, à aider les Haïtiens àreconstruire leur vie et à reprendreespoir. (…) On ne peut nier qu'aujour-d'hui, à Haïti, les gravats continuent d'encombrer les rues, que le choléra tuetoujours, et que les troubles politiquescontinuent d'entraver les progrès. Mais ilest temps de cesser de s'attarder sur lesdébris et les ruines et d'aller de l'avant,vers un Haïti plus fort. Un an après, nousavons le choix : nous tordre les mains ounous engager à nouveau à aider lesHaïtiens à reconstruire leur pays blessé.Car comment pouvons-nous nous laisseraller au désespoir alors que tant deHaïtiens ne le font pas ? »

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NOTRE AIDE EST CRUCIALE

L’année a commencé avec son lot d’urgences : troubles politiques et insécurité en Côte d’Ivoire, inondations meurtrières au Brésil, pluiestorrentielles au Sri Lanka, sans oublier Haïti et le Pakistan qui ont toujours besoin d’une aide d’urgence, plongés dans les pires catastrophesjamais connues. Partout, nous nous battons sur tous les fronts pour venir en aide aux enfants et aux femmes affectés par les situations

d’urgence, pour les aider à y faire face et rebâtir leur vie après la crise.

Urgences

n° 187 mars 2011 www.unicef.fr 7

Brésil

Pakistan Côte d’Ivoire

Sri Lanka Sri Lanka

Pakistan

Pakistan

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SIDA«Le mot fatalité s’effacera tout doucement»

TémoignageMimie Mathy au Cambodge

Son cœur n’a pas de frontières et sa générosité n’a d’égal que sagentillesse. En tant qu’Ambassadrice de l’Unicef France, MimieMathy s’est rendue au Cambodge, l’un des pays d’Asie les plustouchés par le sida, afin de se rendre compte de l’action de l’Unicefpour lutter contre ce fléau. Elle témoigne…

Ma deuxième mission en tantqu’Ambassadrice de l’UnicefFrance m’a emmenée auCambodge. J’ai pu y vérifiertous les programmes mis en

place par nos équipes, principalement ceuxpour la lutte contre le VIH, en faveur desfemmes et des enfants concernés par le virus.Le Cambodge… Une destination paradisiaquesi on en croit les agences de voyages. Mais avanttout, un pays qui poursuit sa reconstruction tantbien que mal, après les années Khmers rouges,l’occupation vietnamienne et plusieurs élec-tions. La situation des droits de l’homme y restepréoccupante, et la corruption et les trafics fontpartie du quotidien. Une population de plus de14 millions d’habitants, dont la moitié amoins de 18 ans. L’industrie textile et le tou-risme, principaux pourvoyeurs de devises ontsubi les contrecoups de la crise mondiale. Lerevenu par habitant est souvent inférieur à 2 $par jour. Le tourisme sexuel sévit. Le sida faitdes ravages même si son taux de prévalenceest descendu à 7 %.J’ai découvert un pays aux blessures énormes,

mais un peuple volontaire, résistant, comba-tif, ouvert, optimiste, accueillant,joyeux. Les actions de l’Unicef ysont multiples et les résultatsencourageants. Dans les hôpitaux

visités, l’Unicef a permis l’améliora-tion de la prise encharge médicale etsociale des séroposi-tifs, la mise en place

de programmes de dépistage, l’apprentissage dela nutrition, l’installation de salles de jeux pourles enfants malades, la réhabilitation de bâti-ments. Il contribue aussi à financer, pour ceuxqui viennent de loin les trajets en moto taxi. Lesmères sont de plus en plus informées de l’im-portance du dépistage, pour elles mais aussipour leurs enfants. Le soutien apporté parl’Unicef à l’ONG Korsang et son programme deréinsertion des victimes de la drogue est aussiextrêmement important. Grâce à cette ONG, laprévention descend dans la rue et va sur leterrain sensibiliser les populations à risques.Je ne peux pas non plus, passer sous silenceInthanou et cette possibilité pour chacun deposer par téléphone et anonymement toutes lesquestions dérangeantes. Un SOS sida financéen partie par l’Unicef qui permet à des cen-taines de personnes de mieux gérer toutes lesangoisses liées à cette maladie. Dans un paysoù les zones isolées sont nombreuses, le soutienfinancier aux pagodes permet une prise encharge des enfants pauvres et vulnérables, séro-positifs ou orphelins. Ils sont plus de 9 000 àavoir perdu leurs parents à cause du virus… La tâche est encore immense, mais grâce àtoutes les équipes que nous avons rencontréessur place, le mot fatalité s’effacera tout douce-ment. Merci à tous ces hommes et ces femmesqui y croient avec nous !k

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