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COMPTE RENDU DE STAGE DU GROUPE LAÏCITE 05/11/2015 Formation de sensibilisation à la radicalisation Quels processus de radicalisation ? Quelles formes de radicalités ? Pourquoi de jeunes Français, qui ne sont pourtant pas de culture musulmane, veulent-ils se convertir à l'Islam et se radicalisent ils parfois ensuite? Quelles sont les techniques de propagande utilisées par les djihadistes ? L’objet de cette journée de stage est d’apporter des réponses et d’expliquer le processus de radicalisation chez certains jeunes et de reconnaître les indicateurs de basculement, le passage à la radicalisation chez certains musulmans et convertis. Alain Ruffion, psychanalyste et directeur d’Unismed, fait le point sur les méthodes des dérives sectaires et Karim Bouda, universitaire et membre actif de l’association niçoise « Entr’autres », spécialiste de l’Islam, présente d’abord un tableau

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COMPTE RENDU DE STAGE DU GROUPE LAÏCITE

05/11/2015 Formation de sensibilisation à la radicalisation

Quels processus de radicalisation ? Quelles formes de radicalités ? Pourquoi de jeunes Français, qui ne sont pourtant pas de culture musulmane, veulent-ils se convertir à l'Islam et se radicalisent ils parfois ensuite? Quelles sont les techniques de propagande utilisées par les djihadistes ? L’objet de cette journée de stage est d’apporter des réponses et d’expliquer le processus de radicalisation chez certains jeunes et de reconnaître les indicateurs de basculement, le passage à la radicalisation chez certains musulmans et convertis. Alain Ruffion, psychanalyste et directeur d’Unismed, fait le point sur les méthodes des dérives sectaires et Karim Bouda, universitaire et membre actif de l’association niçoise « Entr’autres », spécialiste de l’Islam, présente d’abord un tableau sémantique, étymologique et historique du rapport de la laïcité et de l’Islam, puis un rappel sur les différentes courants de pensée de « l’islam classique aux réformistes islamistes ».

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Radicalisation et Laïcité

Radicalisation et LaïcitéF O R M AT I O N D E S E N S I B I L I S AT I O N À L A R A D I C A L I S AT I O NPRESENTATION : Une journée de stage fut organisée au lycée Apollinaire de 9h à 16h30, jeudi 5 novembre. Une vingtaine de participants ont été invités (Madame la Déléguée du Préfet, les collègues du lycée du groupe laïcité du lycée Guillaume Apollinaire, des membres d’associations locales, un représentant de la PJJ, des représentants de l’action sociale de la Mairie de Nice et du Conseil Général).

LES CONFERENCIERS : Alain Ruffion, psychanalyste, administrateur de France Médiation, directeur d’IEF et directeur d’Unismed spécialiste de la question des sectes et de la radicalisation des jeunes, fait le point sur les méthodes de prévention des dérives sectaires. Un travail pointu et délicat, face à des jeunes minés par les injustices et la non-reconnaissance de leur culture.

Karim Bouda, universitaire, spécialiste de l’Islam, membre actif de l’association Entr’Autres créée depuis 2005 est un acteur de terrain.

THEMES DEVELOPPES AU COURS DE CETTE JOURNEE :

1. Définition et processus de la radicalisation2. Les différentes étapes de la radicalisation 3. Des exemples de jeunes radicalisés4. Analyse des situations et des réponses à apporter5. Tableau de tous les critères de la radicalisation

1 – Définition et processus de la radicalisation   :

(Intervenant Alain Ruffion)

Définition du la radicalisation

La radicalisation c’est l’action de se rendre radical, d’être intransigeant, de devenir extrême. Ce vocable est pluri sémantique, il renvoie à des connotations religieuses, nationalistes, séparatistes, anarchistes et affecte des groupes comme des individus isolés, "des loups solitaires" selon la terminologie en usage.Le mot radicalisation renvoie à l’idée de revenir à la racine des choses. Il change de connotation avec le sens anglo-saxon, plus politique, de vouloir changer les choses en utilisant la violence. Le terme de radicalisation a été associé dès l’origine au vecteur politique, courant XIXè siècle, pour désigner les actions violentes et radicales contre le pouvoir en place.Marginale jusqu'aux attentats du 11 septembre 2001, la notion de radicalisation, se focalise sur les acteurs et leur motivation. Elle est employée pour expliquer la genèse des groupes embrassant l'action violente et associée à un islam « radical » en opposition à un Islam classique ou dit traditionnel.

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La radicalisation désigne le processus par lequel "un individu un groupe adopte une forme violente d'action, directement liée à une idéologie extrémiste à contenu politique, social ou religieux qui conteste l'ordre établi sur le plan politique, social ou culturel"(cf. : Farhad Khosrokhavar, «   Radicalisation,   Paris, Éd. de la Maison des Sciences de l'Homme, 2014, 192   p. ».

Le radicalisme islamique

La première question concernant le radicalisme islamique est de savoir dans quelle mesure celui-ci est une conséquence de la doctrine religieuse elle-même, et donc intrinsèque à l’islam, ou bien s'il s'agit d'un phénomène avant tout politique, lié à des conflits contemporains. En fait, on ne peut parler de radicalisme islamique que lorsque l'usage de la violence est explicitement mis au service de la réalisation d'un État ou d'une société islamique.Sous l'étiquette de « radicalisme islamique », on classe donc des mouvements complexes et souvent très différents, allant d'un parti politique légaliste et ayant eu des responsabilités gouvernementales dans une démocratie (le Refah/Fazilet en Turquie) à des groupuscules terroristes (comme Al-Qaida et le Jaysh-e Mohammed au Pakistan), ce qui suffit à montrer combien la notion reste floue.

Le sens du mot est bien plus large (l'« effort ») ; le prophète Muhammad fut aussi un chef de guerre. Mais tenter de définir le radicalisme islamique à partir du Coran ne va pas très loin, pour deux raisons. Tout d'abord le Coran lui-même, tout comme la tradition du Prophète, insiste sur le contexte propre à chaque décision de recourir à la violence, et n'a jamais fait du djihad un des piliers de la foi (pas plus d'ailleurs que du prosélytisme) : par exemple, tantôt il est recommandé de faire un accord avec les juifs ou les chrétiens, tantôt de s'en méfier. Conséquence logique, toute une activité de codification et d'interprétation s'est développée parmi les légistes musulmans, donnant naissance à une tradition centriste (le djihad ne peut être proclamé que dans des conditions très strictes, généralement défensives), et à une tendance plus radicale (qui en particulier n'hésite pas à proclamer le djihad contre d'autres musulmans, jugés « mauvais »). D’où l'instrumentalisation du Coran et de la Tradition par les acteurs politiques du monde musulman contemporain.

La plupart des formes contemporaines de radicalisme islamique (la révolution iranienne ou bien les attentats d'Al-Qaida) n'ont aucun équivalent dans l'histoire du monde musulman et doivent donc être compris comme profondément nouveaux. Le concept de prise du pouvoir d'État par une révolution populaire, entérinée par une nouvelle Constitution (l’Iran en février 1979), n'a aucun équivalent, de même que l'usage systématique des attentats-suicides (apparu d'abord dans le Hezbollah libanais au cours des années 1980 et adopté plus tardivement par les Palestiniens et Al-Qaida, alors qu'il avait été développé par des mouvements non musulmans comme les Tigres tamouls au Sri Lanka).

Du radicalisme au terrorisme : un processus long et réversible

Ensuite est évoqué les différentes étapes de radicalisation chez les jeunes musulmans ou convertis. Loin d’être un état d’esprit figé dans le temps, la radicalisation est le fruit d’un processus long, complexe et graduel qui peut se décrire en trois étapes :

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La radicalisation (première phase), trouve essentiellement sa source dans le contexte social. Sentiment d’injustice, d’inutilité, stigmatisation ou crise identitaire, l’individu s’éloigne peu à peu de la société . Il peut également sentir son identité personnelle ou sociale menacée suite à certains événements (attentats, crise économique, etc.). La principale cause serait le manque d’attention ressenti ou le sentiment d’être marginalisé. Une crise de confiance se développe progressivement lors de laquelle les oppositions se renforcent entre l’individu et la société.

L’extrémisme est la seconde phase, celle où les discours radicaux s’intensifient et où l’usage de la violence commence à se profiler comme un moyen légitime sans pour cela devenir effectif : l’auteur recherche des alternatives culturelles, politiques ou idéologiques. C’est l’étape où la dynamique de groupe est importante et les contacts radicaux s’accroissent : l’acceptation de l’identité du groupe et de l’idéologie ainsi que la reconnaissance deviennent des facteurs déterminants. L’isolement par rapport à la société et la création de liens, radicaux, solides (leader charismatique, personne de confiance, etc.) renforcent l’adhésion aux valeurs extrémistes.

Le terrorisme est l’étape ultime où l’usage de la violence est reconnu, accepté et légitimé comme seule et unique possibilité d’agir.

On distingue 5 degrés de radicalisation chez un jeune musulman ou converti

1er degré : revendiquer des pratiques communautaristes (manger halal, lire le Coran plusieurs fois par jour etc)

2ème degré : revendiquer des pratiques « identitaristes » (je suis d’abord musulman, arabe) Il s'agit en premier lieu d'une quête de visibilité : de l'« islam des catacombes », dans l'intimité du foyer, les jeunes veulent passer à une reconnaissance de dignité égale à celle de tous les autres citoyens, à l'instar d'autres minorités en quête de visibilité, comme peut l'illustrer le phénomène de la gay pride. Le droit à la pratique religieuse dans un espace réservé (la mosquée), un « carré musulman » dans les cimetières, un espace pour d'autres rituels festifs (Aïd al Kebir, Ramadān), des facilités pour accéder au pèlerinage à La Mecque font partie de ces revendications et pratiques identitaires.

3ème degré : exprimer une radicalité cultuelle (pratiquer la religion de façon très rigoriste, comme porte le voile, la burqa, se laisser pousser la barbe). Se pose ici le problème de la laïcité. La question scolaire constitue un autre symptôme. Le port du foulard ne sert pas uniquement à marquer sa différence revendiquée, il se place aussi en une réfutation de l'enseignement laïc, en certaines matières du moins : la biologie (Darwin et l'évolutionnisme), la musique (interdite aux filles en islam), l'éducation physique (à cause du « dévêtu » que cela implique) et l’histoire.

4ème degré : tenir des propos radico-théologico politiques. Le passage au politique constitue l'une des voies de structuration et d'expression du mal-vivre réactif des jeunes musulmans. Le relais est pris par les mouvements et les groupes activistes islamiques-islamistes, adossés à quelques grands courants du fondamentalisme et de l'intégrisme islamique planétaire, transnational. tendance « rigoriste » de l'école néo-hanbalite, originaire de l'Arabie Saoudite et qu'on évoque souvent abusivement sous l'appellation « wahhabisme » (XVIIIe siècle),

5ème degré : faire de la propagande sur la haine de la démocratie et la rejeter (Les jeunes musulmans ou convertis prônent le djihad).

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2 – Processus historique de la radicalisation islamique   : Les différentes étapes

(Intervenant Karim Bouda)

(Notes complétées à partir de la lecture du livre d’Antoine Sfeir (dir.), Dictionnaire du Moyen-Orient, Bayard Éditions, 2011, 964 p.)

Présentation rapide des différentes branches de l’Islam : Sunnites, Chiites, Kharidjites

C’est très tôt dans l’histoire de l’Islam, en l’an 657, seulement 25 ans après la mort de Mahomet, que l’islam se divisa. La source du conflit était politique: la désignation du calife ou imam, successeur du Prophète à la tête de la communauté. Or Mahomet a eu des filles mais pas de fils.Qui donc allait diriger la communauté après sa mort? Il n’avait pas donné d’instruction à cet égard.

(Pour info : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/06/20/au-fait-quelle-difference-entre-sunnites-et-chiites_4442319_4355770.html)

Les SunnitesL’islam sunnite – ou sunnisme – est le principal courant religieux de l’Islam. Il concerne 85 à 90 % des musulmans. Le sunnisme est dérivé du mot « sunna » qui représente la ligne de conduite de Mahomet. Qualifiés de musulmans orthodoxes, ils prônent un monothéisme épuré dont la base demeure le Coran, livre sacré sur lequel doit reposer l’organisation sociale et la vie spirituelle de tout musulman. Contrairement aux Chiites, les Sunnites combattent l’idée selon laquelle le successeur de Mahomet doit obligatoirement appartenir à sa famille.

Les ChiitesLes Chiites dont le nom dérive de Chî’at a Ali (« ceux qui suivent Ali ») représentent aujourd’hui un dixième seulement de l’ensemble des musulmans (environ 100 millions de fidèles). Ils sont cependant majoritaires en Irak et en Iran et forment une communauté très influente au Liban. Les musulmans chiites attribuent une importance cruciale au culte de l’imam. Cet imam chiite se distingue de l’imam qui, chez les Sunnites, préside simplement à la prière dans les mosquées. Il est le descendant d’Ali, le gendre du Prophète.

Les Kharidjites

Ils furent ainsi nommés par Ali, cousin et gendre de Mahomet, pour désigner tout mouvement musulman contestataire, qu'importent leurs revendications et leurs méthodes, pourtant radicalement opposées.

Les principales différences entre les deux courants sunnites et chiites

(Note rajoutée, à partir des travaux de Laurence Louër, spécialiste de l’Islam, elle explique que les chiites duodécimains (majoritaires) attendent le retour du douzième imam («guide» en arabe), qui a disparu en 874 de la vue des hommes pour revenir à la

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fin des temps et restaurer la justice et la vérité. «Le chiisme a une importante dimension messianique, qui est résiduelle dans le sunnisme».

Sur le plan doctrinal aussi, les deux courants divergent: les chiites considèrent que les successeurs de Mahomet sont des guides politiques et religieux, qui ont accès au sens caché du message divin, alors que les sunnites considèrent que le calife est seulement doté de compétences politiques. Enfin, les pratiques religieuses diffèrent également, les chiites pratiquant par exemple des rituels de mortification pendant l’Achoura. Les Etats sunnites appliquent tout autant la charia.

Repère : les pays chiites et sunnites

Les différents courants chiites divisés selon la lignée, des imams dont ils reconnaissent l’autorité, sont majoritaires en Iran, en Irak, au Liban, au Bahreïn et en Syrie. Cependant, un pays où une majorité de musulmans est chiite ou sunnite ne signifie pas pour autant que l’autorité politique est détenue par cette majorité.Les monarchies du Golfe ont en effet toutes un pouvoir sunnite, les alaouites, branche dissidente du chiisme, du clan Al-Assad dirigent en Syrie, pays à majorité sunnite, et au Liban, les chiites doivent partager le pouvoir avec les autres groupes confessionnels (musulmans sunnites, druzes et chrétiens). «L’Iran est le seul pays où la religion d’Etat est le chiisme», rappelle Laurence Louër. En Irak, les chiites sont majoritaires et au pouvoir, mais la religion est l’islam.La rivalité entre sunnisme et chiisme s’incarne depuis la révolution iranienne de 1979 dans l’opposition entre les deux grandes puissances de la région: Arabie Saoudite et Iran, respectivement soutenues par l’Occident pour la première et un axe russo-chinois pour la seconde.

Présentation rapide des différents courants de pensée de l’Islam : de l’Islam classique à l’Islam réformiste

(A l’intérieur des différentes branches de l’Islam ce sont développés depuis le VIIIème siècle, différents courants de pensée comme pour les autres religions monothéistes. La riche intervention de Mr Karim Bouda est complétée par des notes supplémentaires.)

Les courants de pensée de l’Islam classique

1. L'islam populaire avec ses traditions et pratiques rituelles est un islam de la convivialité. Les familles marocaines immigrées en Belgique ou en France appartiennent à cet islam.

2. Le soufisme, un humanisme et un style de vie entièrement tourné vers la spiritualité. Il fascine le monde occidental et suscite des conversions.Les soufis sont la branche mystique de l’Islam. Environ 40% du monde musulman, sunnites et chiites, est lié à une quelconque fraternité soufie. Le soufisme s’est développé en Islam parmi ceux qui cherchaient des relations plus affectives avec Dieu. Chaque confrérie a son maître-guide spirituel. Parlant en des termes poétiques qui scandalisaient les docteurs de la Loi sunnites et chiites, ils étaient autrefois jugés hérétiques et combattus. C’est AL-UHAZALI au XIIe siècle qui a réconcilié l’Islam classique avec les courants mystiques, ce qui a permis l’apparition des grandes confréries. L’Espagnol IBN ARABI, mort en 1240, est considéré comme le plus grand maître soufi. Le soufisme est un humanisme et un style de vie entièrement tourné vers la spiritualité et l’excellence du comportement.

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3. L'islam laïcisant (moderne) : des intellectuels réformateurs revisitent le Coran et d'autres textes fondateurs pour un Islam moderne. Ils proposent une critique historique et font une analyse littéraire (l'Hijtihad). En général, ils résident à l'étranger (en Europe, en Amérique)

Les différents courants de pensée de l’Islam réformiste (à partir du XVIIIe s.)

Le terme « réforme » a une signification particulière en islam. Il ne faut pas assimiler ce terme à une forme de progressisme politique. Le mot arabe signifiant « réforme » est islah, toujours connoté positivement, et fréquemment associé à tadjid, qui signifie « renouvellement ». Si ce renouvellement est souvent perçu comme nécessaire, il ne doit pas être systématiquement apparenté à une quête de nouveauté. Le réformisme islamique est un courant philosophico-religieux né au XIXème siècle qui souhaite un retour vers la pureté des textes originaux (comme au temps de la réforme Luthérienne) et visant à débarrasser la religion des commentaires qui l’auraient éloignée de ses sources.

Nous sommes témoins aujourd’hui de la naissance de multiples courants islamistes plus radicaux les uns que les autres qui cherchent à étendre la domination islamique dans le monde entier par le djihad. Parmi eux, on distingue entre autre le Wahhabisme et le Salafisme: le premier est un mouvement religieux et politique arabe et musulman sunnite d’inspiration hanbalite fondé par Mohammed ibn Abd el-Wahhâb (1703 – 1792) vers 1745. L’intention de ce dernier était de ramener l’islam à sa pureté d’origine. Ses fidèles rejettent toute tradition extérieure au Coran et à la Sunna. Cette alliance est à l’origine de la diffusion de la doctrine la plus radicale de l’Islam, l’idéologie dite « islamiste ». Le wahhabisme est étroitement lié à la notion de « salafisme », (en arabe : « as-salafiyya » provient du mot salaf, « prédécesseur » ou « ancêtre »), un courant fondamentaliste dont il se distingue difficilement et dont la description est l’objet de débats. Le salafisme est un dérivé du wahhabisme, mais ces deux doctrines prônent toutes les deux un Islam radical et rigoriste, en opposition à la modernité du mode de vie occidental.

1. L'islam conventionnel qui est souvent l'islam "officiel" des régimes politiques (Arabie Saoudite, Etats pétroliers du Golfe, Iran…). L’influence des wahhabites, est un courant fermé à la modernité. Cet islam dispose d’un important réseau bancaire et financier. Ils aident à construire des mosquées dans le tiers monde.

2. L’islam politique (l’islamisme) avec ses deux tendances légaliste et radicale violente qui toutes deux font appel au djihad et au martyr.

a) L’islamisme légaliste : est présent à tous les niveaux (armée, police, médias, administration …) et sa popularité est grande. Il présente des partis politiques aux élections et essaie de former un Etat dans l’Etat. Ce sont par exemple les Frères Musulmans, le FIS en Algérie, le Refah en Turquie, le Hezbollah en Palestine, la Ligue Arabe Européenne d’Abou Jahjah, l’organisation « Foi et Pratique » en Europe.

b) L’islamisme fondamentaliste et révolutionnaire : cherche à promouvoir un Etat musulman par la violence et le terrorisme. Par exemple le GIA en Algérie, les Talibans en Afghanistan, Al Qaida, le Hamas au

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Liban, l’Ayatollah Khomeiny en Iran, l’organisation « Parti de la Libération » basée à Londres.

Des précisions sur des mots : islamiste, salafiste et djihadiste

Pour résumer le salafiste (de salaf, ancêtre) veut vivre dans l’imitation du Prophète et de ses premiers compagnons, y compris dans leur aspect extérieur. Tandis que l’islamiste veut ré-islamiser les champs social, judiciaire, administratif, et surtout économique et politique, le salafiste exige que tout musulman s’habille comme le Prophète et ses compagnons au VIIe siècle, porte la barbe comme eux et vive de la même façon. Le djihadiste veut combattre les « mécréants », tous ceux jugés impurs à l’islam, concernant autant les musulmans que les non-musulmans et revendiquant l’universalité d’un territoire, le retour d’un califat.

L’islamiste radicalisé ou radical

L’Islam dit radical est une expression à la française, pour qualifier ceux convertis de longue et de fraiche date qui ont basculé soudain dans un autre monde: celui du terrorisme, ou du pré-terrorisme,  de la volonté de faire le « Jihad par l’épée », de partir guerroyer en terre étrangère contre l’ennemi américain, chrétien, juif, les mécréants, les apostats, les mauvais musulmans, ou de s’attaquer à des cibles nationales. On les appelait auparavant, les islamistes.Mais le printemps arabe est venu bouleverser la donne. Car de nombreux partis dits islamistes (c’est à dire fidèle aux préceptes de la loi Islamique) sont arrivés au pouvoir par les urnes. Leurs idées ne font pas (ex Tunisie, Egypte, Libye…) l’unanimité, mais ces islamistes ont été élus par les urnes. Il a donc fallu que les médias notamment trouvent une autre expression plus parlante. Et c’est là qu’arrive « l’islam Radical » appellation  qui n’est pas satisfaisante pour autant, puisque certains  musulmans ont des opinions « radicales », sans pour autant nourrir une seule seconde l’idée de basculer dans l’action violente. L’Islam radical de Jeremy Louis Sydney n’est pas celui d’un frère musulman, érudit… L’islam radical est encore moins une branche dérivée de l’Islam qui aurait été théorisé par des Imams. Entendre comme cela pu être le cas, sur divers médias: « Is s’étaient convertis récemment à l’Islam radical » est pure hérésie. Ce n’est pas un phénomène nouveau, contrairement à ce qui peut être dit ici et là. Depuis plus de dix ans déjà, et notamment après les attentats du 11 septembre 2001, des réseaux structurés opérationnels, des filières d’acheminement d’apprentis terroristes, ou des loups solitaires s’étant auto-radicalisés, parfois  en prison, parfois seuls, en ayant fait leur apprentissage  sur le « net » ont sans cesse été interpellés et neutralisés par les services de lutte anti-terroriste français.

Le salafisteLe mot salafiste vient de salaf, « ancêtres » ou « pieux prédécesseurs », quête de l’authenticité et retour à la pureté des sources. Ce concept appartient à l’islam sunnite Le Salafiste prône un retour à l’ancien temps celui d’un Islam « pur » le respect de la sunna (la loi immuable de L’islam). Au contraire de l’islamisme, le salafisme n’est donc ni un mouvement religieux à revendication politique, ni une organisation à proprement parler, plutôt une tendance de « régénération » de la foi et de réislamisation de la société. Un salafiste peut être considéré comme un musulman « ultra-orthodoxe ».Il faut distinguer deux notions de salafisme : celle des réformistes du début du XIXe siècle (Jamal ed-Dine al-Afghani et Mohammed Abduh), qui veulent alors

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imposer une réforme au sens quasi luthérien du terme (c’est-à-dire une lecture épurée des textes) ; et celle des salafistes actuels, davantage un littéralisme aveugle qui rejette toute innovation (bida’a).Le salafisme s’impose progressivement dans tout le monde musulman. Il suit les préceptes de la finance islamique conceptualisés par les théologiens saoudiens. Ce néo-fondamentalisme traditionnaliste se révèle parfois une passerelle intellectuelle vers l’extrémisme et le jihad planétaire.En France, dans les années 1980, les salafistes ont d’abord été assimilés à des fondamentalistes ou des traditionnalistes. Les années 1990 et la guerre civile algérienne ont donné une tribune aux prédicateurs salafistes dans les banlieues françaises, qui acquièrent une nouvelle visibilité grâce à l’Internet. Plus récemment, de jeunes convertis et d’autres issus de l’immigration ayant tenté la hijra (l’installation en Arabie séoudite) en sont revenus déçus. Se concevant comme un groupe social communautaire « puriste », confortés par l’émergence des salafistes tunisiens et égyptiens lors des « printemps arabes », ils contestent davantage l’influence des Frères musulmans.Ces salafistes rejettent les valeurs occidentales. Pour eux, la société française n’existe pas. La loi islamique est plus forte que celle d’un pays. Ils ont noyauté quantité de mosquées en France, mais leur mouvement n’est pas violent par essence. Restent que certains salafistes ont basculé dans le jihadisme. Le Salafiste Jihadiste a pris naissance lors de la guerre d’Afghanistan. Il est aujourd’hui partout. En France comme ailleurs.

Les djihadistes

Les djihadistes salafistes sont considérés par les services de renseignement comme les plus dangereux des activistes potentiels. Ils pratiquent la Taqiya, un « art » spécifique, devenu essentiel dans le cadre de la constitution de groupes clandestins. La Taqiya c’est une pratique qui consiste à manier la dissimulation, à des fins diverses: Cacher ses pratiques religieuses pour échapper à des persécutions. Mentir pour tromper l’ennemi, avec la bénédiction d’Allah. La Taqiya est devenue une pratique essentielle dans le terrorisme d’aujourd’hui. Des manuels leurs enseignent l’art de la ruse, du mensonge permis, voire du reniement de sa propre religion, pour échapper aux soupçons. Quelles sont leurs terres de jihad ?Le phénomène est apparu avec la première guerre d’Afghanistan (1979), contre les forces soviétiques. Depuis il n’a cessé de croitre. Les terres de Jihad sont celles où des conflits se sont succédés dans les Balkans, au Moyen-Orient, dans la Péninsule arabo-musulmane. Afghanistan, Bosnie, Tchétchénie, Kosovo, Irak, Libye, Syrie, Mali et corne d l’Afrique aujourd’hui. Ou des musulmans ont estimé qu’il fallait venir au secours d’autres musulmans, quitte à prendre les armes. Le phénomène est donc bien loin de s’arrêter, même de plus en plus de « candidats » partent maintenant, seuls, à l’aventure, dans l’espoir d’être pris en main sur les terrains par des combattants aguerris. D’autres ont regagné l’hexagone, parfois sur ordre, avec mission de bâtir d’authentiques réseaux opérationnels. Les hommes revenus bénéficient d’un réel charisme, et de l’auréole du vrai combattant d’Allah.

Les principaux courants du salafisme actuel : du salafisme au salafisme radical 

Aujourd’hui, le salafisme se décline en trois courants principaux : Le salafisme « cheikhite » ou quiétiste, inspiré par le wahhabisme et les

cheikhs implantés en Arabie saoudite, en Jordanie ou au Yémen, peut être considéré comme le plus littéraliste et le plus largement majoritaire à travers le

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monde. Uniquement préoccupé de vivre en symbiose avec les prescriptions coraniques, celui qui adopte cette forme de salafisme « de prédication » professe un certain mépris pour la vie sociale et politique et les courants engagés en politique, tels les Frères musulmans. Sous l’égide du cheikh Mohammad Nasser Al Dîn Al Albani (mort en 1999), du Yéménite Moukbil ou de l’imam algérien de Marseille, Abdelhadi Doudi, cette stratégie s’appuie sur une prédication non violente et non directement politique. La foi « revivifiée » doit naturellement transformer la société et, par-delà, le monde entier.

Remarque en Arable Saoudite actuelle, pays wahhabite revendiquant un salafisme officiel dit quiétiste c’est-à-dire modéré et opposé à l’idéologie djihadiste, le takfirisme, pratique la peine de mort, des décapitations, des lapidations, en référence à la charia, un ensemble de prescriptions et de normes théologiques, compilées au cours du Moyen Age, totalement étrangers à l’esprit des Lumières qui a donné lieu à la philosophie des droits de l’homme !

Al Sahwa al Islamiya (« le Réveil islamique »), une tendance directement inspirée d’un courant plus politique, conduite en 1991 par les deux cheikhs wahhabites Salman Al Awda et Safar Al Hawali contre feu le roi Fahd après la première guerre du Golfe. Il trouve son origine dans la vive protestation d’une partie des oulémas contre l’entrée de l’armée américaine en Arabie saoudite. L’influence des deux personnages a diminué en raison de la montée du salafisme radical et autres tendances réformistes. La référence la plus citée de ce courant reste le Syrien Mohammad Sourour, qui veut rétablir le pouvoir des religieux face aux politiques. A Birmingham, en Grande-Bretagne, il y a créé le Centre islamique, toujours en activité. Ce courant minoritaire accepte de se lancer dans la politique quand ils estiment que l’identité islamique est remise en cause en Occident. Nés et ayant grandi en Occident, ces salafistes sont prêts à négocier leurs votes auprès des élus. Dans ces cas, ils deviennent des concurrents directs des Frères musulmans, avec lesquels ils partagent alors une stratégie d’entrisme dans la vie politique et se disputent la même clientèle.

Le salafisme « jihadiste » suit, lui, une ligne révolutionnaire : il constitue la base intellectuelle du terrorisme et des opérations suicide, encourageant des actions violentes contre les Occidentaux. Inspiré par l’expérience du Frère musulman égyptien Sayyed Qotb ou du Jordanien Abou Mohamed Al Maqdissi, il statue que tout musulman a l’obligation, où qu’il soit, de porter le fer contre ceux, musulmans ou non, qui oppriment les « musulmans pieux ». Né au cours de la guerre contre les Soviétiques en Afghanistan durant les années 1980, ce courant est le fruit de la rencontre entre la doctrine traditionnaliste saoudienne le wahhabisme) et la stratégie de prise de pouvoir des Frères musulmans. C’est sur ce terrain mythique témoin de la victoire des moudjahidin contre la puissante URSS, que la plupart des liens se sont créés entre les futurs terroristes islamistes de la planète, depuis la Jamaah islamiya indonésienne jusqu’au GICM (Groupe islamiste combattant marocain). Dès lors, les salafistes djihadistes se prononcent pour le combat armé destiné à libérer les pays musulmans des occupations étrangères et des régimes jugés impies. Ils fustigent à la fois les islamistes pour leur manque de piété et les autres courants salafistes pour leur « hypocrisie » face aux États occidentaux.

C’est ce courant, né de la rencontre entre le wahhabisme et les frères musulmans qui a fait émerger la nébuleuse Al-Qaïda, l’organisation terroriste.

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Ce jihadisme est celui mené par Al Qaïda et développé par Al Zawahiri et Abou Moussa, qui portent la lutte à l’échelle mondiale tandis que d’autres privilégient d’abord le combat dans un cadre national (Tchétchénie, Irak, Palestine, Algérie). La dimension meurtrière de ce jihad est favorisée par la diffusion d’images sur vidéocassettes, CD-Rom et sur l’Internet, et culmine dans la seconde moitié des années 1990 jusqu’aux attentats du 11 septembre 2001, de Bali (2002), de Madrid (2004) et de Londres (2005). Son action est néanmoins battue en brèche dès le lendemain des attentats de New York. L’intervention de l’OTAN en Afghanistan, l’interdiction progressive de toutes les cellules de soutien telles celles de certaines ONG et le volontarisme de tous les États auparavant rétifs à s’attaquer aux bases arrières du terrorisme (Royaume-Uni, Malaisie, Afrique de l’Est) ont considérablement limité le champ d’action du terrorisme djihadiste, même si le Pakistan et l’Afghanistan restent les maillons faibles du dispositif en offrant l’asile aux derniers combattants.

On assiste depuis 2011 à l’effacement spectaculaire d’Al Qaïda, dont la mort du chef Oussama Ben Laden, en mai 2011, a constitué le point d’orgue. Les mouvements religieux, tant islamistes que salafistes, n’ont pas participé au déclenchement des soulèvements populaires dans le monde arabe et les tentatives de récupération ont plutôt consacré la montée des islamistes « politiques », tels Annahda en Tunisie et les Frères musulmans en Égypte.Il n’en reste pas moins que cette petite minorité de salafistes fait une lecture « révolutionnaire » de l’islam, qui rendrait légitime l’usage de la violence. Ils se voient comme des combattants pour une cause « juste »: l’instauration d’un État islamique qui préfigurera l’avènement de la justice de Dieu sur terre.En France et en Europe :

La France constitue un véritable pôle de l’organisation en Europe. Les salafistes européens, âgés de 18 à 35 ans environ, sont un phénomène nouveau. Les salafistes sont estimés entre 20.000 et 30.000, dont un quart à un tiers de convertis issus de milieux catholiques ou protestants (Français « de souche métropolitaine », Antillais, Congolais, Zaïrois…). Ces derniers, désirant « compenser » une vie jusque lors éloignée de l’islam, sont souvent les plus radicaux.Les salafistes « quiétistes » sont légalistes et se soumettent au système législatif européen, même si une loi contrevient à un principe religieux ; c’est le cas pour le voile des femmes, que les « quiétistes » ont appelé à ne pas porter si la loi l’exigeait. De la même façon, ils ont condamné toute forme de violence politique et d’actions terroristes après les attentats du 11 septembre, certains conseillant même aux musulmans occidentaux à collaborer avec les services de sécurité pour dénoncer une personne ou une organisation prônant la violence terroriste. 3 – Discours des islamistes sur la Laïcité et profile de jeunes radicalisés

(Intervenant Karim Bouda)

Son propos est de présenter le discours propagé par les islamistes radicaux (les djihadistes) sur un jeune public vulnérable sur l’ambiguïté de sa traduction ou de sa non-existence de ce vocable dans la langue arabe et dans le Coran et sur leur réfutation de la laïcité.

Profil de jeunes radicalisés

Les jeunes français concernés ont entre 15 et 30 ans, musulmans et de plus en plus de convertis.

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35% de femmes se radicalisent, surtout des mineures (pour les converties), pour faire faire le djihad matrimonial : car ces jeunes filles veulent se marier, avoir des enfants, connaître une stabilité familiale, donner aussi du sens à leur vie en s’investissant dans l’humanitaire, dans l’éducation. Partir en Syrie et en Libye semble pour ces jeunes femmes les libérer de leur vie médiocre.La plupart des jeunes sont autoradicalisés, puis sont pris en charge par des rabatteurs qui les suivent, les surveillent sur les réseaux sociaux puis les contactent par messagerie. Voir Les chiffres de la radicalisation 

La plupart sont dépolitisés car ils ne font plus confiance envers la classe politique. Les jeunes radicalisés sont en perte d’identité : être musulman, être arabe, être français ? Difficulté de trouver leur place et absence de réponses ou des réponses communautaires ou communautaristes ou bien des réponses d’exclusion.

Laïcité, arabe et islam

Le mot laïcité n’existe pas en arabe. Il est souvent confondu avec le sens d’athéisme, de ne pas avoir de religion. Il n’existe pas, à proprement parler, de terme, dans la langue arabe, pour désigner la laïcité. Le premier terme choisi pour en exprimer l’idée par les élites occidentalisées de langue arabe à la fin du XIXe et au tout début du XXe siècle a été celui de lâdîniyya, qui traduit littéralement signifie très exactement « pas de religion ».Un autre terme pour désigner la laïcité est celui de ilmaniyya, dérivation du mot ilm, la science, ou sous celui de almaniyya, issue du mot alm, renvoyant au monde séculier, idée de sécularisation mais aussi de la rationalité, du savoir.Est employé aujourd’hui le mot laikiyya et de l’adjectif laikî, terme généralisé dans les pays du Maghreb, pour désigner la sécularisation.

La propagande islamiste : agents de la radicalisation, discours et les moyens et supports utilisés

Les islamistes ont dévoyé le sens de laïcité en disant que c’est une valeur de non-croyants, appelés les mécréants, et que les pays occidentaux veulent instaurer l’athéisme comme une obligation. A travers leurs propagandes ils entretiennent des fausses informations et un climat de peur.

Les agents de la radicalisation

Al-Qaïda semble faire moins bien recette que Daech. En 2004, l’un des principaux idéologues du djihad, Abou Moussa Al-Souri, a estimé contre-productive la méthode d’Al-Qaïda. Cette organisation privilégiait le combat contre l’ennemi lointain, l’attaque du 11 septembre 2001 par exemple, et s’est enferrée dans une économie du terrorisme non productive qui ne recrute plus. Daech cible l’ennemi proche, les “apostats” ou les “impies”, égorgés ou violés en Syrie ou en Irak. Souri, un ingénieur d’Alep qui aurait étudié en France, en a été le père spirituel.En 2004, il publie sur Internet un appel “à la résistance islamique mondiale”. Il est convaincu que les Etats occidentaux parviendront à détruire l’organisation pyramidale étatique d’Al-Qaïda. Lui privilégie un système réticulaire de racines souterraines. Etonnamment, il semble s’inspirer de Gilles Deleuze… Sa stratégie :

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mettre en avant des individus sur lesquels s’appuyer plutôt que des soldats anonymes obéissant à une hiérarchie.

Les thèmes favoris de la propagande islamiste pour atteindre les jeunes

1. Victimisation des jeunes musulmans et convertis : athéisme contre l’islam, ghettoïsé car musulman, pauvre car musulman etc.

2. Féminisation de la société : les hommes perdent leur primatie.3. Laïcité contre la religion musulmane : le blasphème autorisé, liberté

d’expression inégale, inégalité face à d’autres cultes.4. Rejet de la démocratie : laxisme, inertie, désordre moral etc.5. Revanche : sur les mécréants (les athées et les musulmans laïcs), sur les

anciens Etats colonisateurs etc.6. Humiliation : 7. Discours complotistes (complot juif, complot maçonnique etc.) THEME LE PLUS

EXPLOITE.8. Mourir en martyr et glorification du héros combattant pour la hijra

C’est le thème de l’irréligion (qui ne respecte pas la religion, qui l’offense par sa conduite, par ses discours) qui est au cœur de l’ensemble des discours extrémistes. La propagande islamiste s’est inspirée des thèmes empruntés à Sayyid Qutb (1906-1966), un égyptien, qui fut condamné à mort et pendu sous Nasser, et qui publia un commentaire du Coran, intitulé « A l’ombre du Coran », texte de propagande de base pour les divers mouvements extrémistes dans lequel il invite à s’attaquer à la jâhiliyya, ou l’incroyance, l’ignorance, le paganisme.

Et le thème de la culpabilisation des jeunes musulmans d’Europe qui doivent aider leurs frères en Orient.

Moyens et supports de la propagande djihadiste

Utilisation des réseaux sociaux, du cinéma avec les codes du cinéma hollywoodiens (avec montage dynamique, prises de vues aériennes, zooms, effets sonores, ralentis) confirmant que la guerre des images est l’un des pivots de sa stratégie de conquête du groupe islamiste. «Ils communiquent sur différents fronts avec différents produits. Ils s’adressent par exemple à la jeunesse occidentale qui est très moderne avec les jeux vidéos, des choses dynamiques», observe Abdelasiem El Drifraoui, chercheur à l’Institut des médias et de la communication politique de Berlin.

Exemple le film « Flames of War », conçu comme un documentaire à sensations, qui reprend les codes américains du divertissement. Diffusé sur YouTube en anglais, il est produit par Al-Hayat Media Center, l’agence de presse du « califat islamique », productrice de la plupart des vidéos « institutionnelles » de Daech, siglée d’un logo en lettres dorées, pastiche de celui de la chaîne Al-Jazira. Enrichie d’effets spéciaux, chaque image glorifie les soldats de l’EI que l’on voit mourir au ralenti dans des explosions bordées de flou. Les combats semblent mis en scène, mixés avec des séquences d’agonie de moudjahidin élevés au rang de martyrs.

Diffusion sur YouTube du discours d’un conférencier, membre de l’UOIF, très écouté par les jeunes Hassan Iquioussen, surnommé le « prêcheurs des cités » proche des frères musulmans. Tenant des propos antisémites et radicaux et mythifiant l’Islam médiéval avec la

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glorification de Saladin, le héros musulman absolu ; on n’est pas loin des thèses nazis du surhomme.

Autre auteur écouté Abou Ghoryan. Alan Soral et Dieudonné très écoutés par les jeunes.

Utilisation des jeux vidéo.

Utilisation du moindre espace de rencontres virtuelles pour promouvoir l’image de la marque Daech.

Les sites Archive.org et Justpaste.it permettent de partager en format PDF la propagande de l’EI : consignes avant le départ pour le Cham, prières, dernières nouvelles du front.

Toujours en ligne, « SLF magazine », le magazine du salafi moderne », créé en Tunisie, ose détourner les codes d’un journal de savoir-vivre avec des articles comme « Avoir une belle barbe en 7 points », « Nike Free, la chaussure préférée des djihadistes en Syrie » ou encore « 5 accessoires à ne jamais porter avec un qamis » (habit musulman).

Une vidéo a été diffusée « Enfin on a vengé le prophète Mohammed », daté du 7 janvier 2015 à 13 h 48, deux heures à peine après la fusillade de « Charlie Hebdo ».

4 – Analyse des différentes situations de jeunes radicalisés et des réponses à apporter

(Intervenant : Alain Ruffion)

Des indicateurs de basculement : extrait de PowerPoint

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Des exemples de réponses simples à donner à nos élèves:

(Pour info: http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lenseignant/schumaines/educationcivique/Pages/159_Sommaire.aspx

1. Beaucoup de pays musulmans ont accepté l’idée de la séparation de la religion et du pouvoir comme en Algérie, en Syrie (Bachar el-Assad de confession musulmane et d’ascendance alaouite, une branche minoritaire du chiisme, à ce titre il ne se présente pas devant tous les syriens comme le garant d’une religion officielle), en Irak, la religion n’intervenait pas dans l’Etat avant 2003. Pb de l’incompréhension de la laïcité dans la plupart des pays musulmans car la religion intervient et y régit toute la vie sociale.

2. Faire passer le message que l’on peut croire sans que cela intervienne dans l’espace public c’est-à-dire de l’imposer aux autres.

3. Laïcité est une valeur de la modernité et de l’humanisme car elle permet de vivre ensemble dans le respect de la liberté de conscience de chacun.

4. La laïcité permet avant tout l’égalité de chacun plus que la liberté : car elle assure des droits égaux.

5. Le laïc n’est pas l’opposant du croyant.6. La laïcité fait partie de l’identité française : donc la vôtre puisque vous étudiez

en France, vous allez travailler et vous y vivez. Mais elle n’est pas associée à la nationalité car les résidents étrangers sont soumis aux lois françaises, la loi sur la laïcité en fait partie.

7. Avec la Laïcité le croyant peut pratiquer en toute légalité mais sans imposer sa religion aux autres.

8. Avec la laïcité le croyant peut discuter, débattre et expliquer sa croyance sur la place publique. Le croyant a le droit à sa visibilité.

9. La laïcité n’est pas la neutralité envers les croyances, elle permet l’égalité des croyances et de l’incroyance.

10. La laïcité et l’Islam : le voile n’est pas interdit en tant que tel, il est interdit à l’école (de l’école au lycée) car l’école est le lieu de l’apprentissage : le lieu où on apprend à développer son sens critique, où on se forme à avoir une opinion personnelle, où on apprend à distinguer la raison de la croyance, de la pensée critique à la pensée dogmatique etc.

11. Interdire le voile à l’école est une chance pour les élèves : car vous pouvez choisir à la sortir du collège ou du lycée de le porter ou selon votre âme et conscience. Aucune personne ou autorité peut l’imposer. Porter un voile pour

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cacher les cheveux est autorisé par la loi à l’extérieur d’un établissement scolaire mais la loi interdit le niqab qui cache le visage.

12. La liberté de conscience est plus importante que la liberté de religion.13. (Récurrence d’élève à propos de Dieudonné) La laïcité permet la liberté

d’expression mais dans les pays démocratiques comme en France des limites à la liberté d’expression comme la diffamation, des injures envers les personnes à raison de leur appartenance, réelle ou supposée, à une nation, une ethnie, une race ou une religion déterminée ; c’est le cas avec des propos tenus par Dieudonné.

(Des réponses : Une définition des limites de la liberté d’expression : https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/007473

L’affaire Dieudonné, des arguments pour répondre :http://www.francetvinfo.fr/societe/justice/dieudonne/liberte-d-expression-pourquoi-dieudonne-et-charlie-hebdo-ce-n-est-pas-pareil_796670.html L’affaire Charlie, la loi comme réponse :http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/01/14/de-charlie-a-dieudonne-jusqu-ou-va-la-liberte-d-expression_4555180_4355770.html)

14. En France le délit de blasphème n’existe plus depuis sauf en Alsace-Lorraine.15.A compléter…

5 – Synthèse, tableau sur les critères de la radicalisation proposés par le ministère de l’Intérieur

Deux PowerPoint réalisés sur la prévention des processus de radicalisation par Alain Ruffion, psychanalyste, diplômé de sciences politiques et par Patrick Amoyel psychanalyste président d’entr’autres, seront envoyés par mail à l’ensemble des collègues.

Karim Bouda, membre d'Entr'autres et consultant du Président de l'association et Spécialiste de l'IslamAdresse   Mail : [email protected] numéros de téléphone au :    06 70 04 15 86                               06 58 34 92 81                                   06 12 43 81 18

En savoir + : http://entrautres.free.fr/comite.htmAlain Ruffion administrateur de France Médiation, Directeur d’IEF

Ci-joint un beau texte chaleureux où l’école de la République a été une et intégratrice…pourvu qu’elle le redevienne !

Abdennour Bidar : « Nous avons tous besoin d’intégration !»

Extrait du livre d’Abdennour Bidar : « Plaidoyer pour la fraternité », Albin Michel, 2015, 110 pages, 6 € (pages 27-31)

Avant d’aller plus loin, je veux dire ici ma gratitude envers la France.

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Avec mon prénom « Abdennour », j’ai eu mon compte de préjugés … mais aussi de bonnes surprises – la rencontre de gens sans préventions, sincèrement curieux de ce prénom si exotique. J’ai grandi de façon très modeste dans les quartiers nord de Clermont-Ferrand, loin du centre-ville et de ses lycées qui me paraissaient inaccessibles. Et pourtant j’ai rencontré infiniment plus de Français tolérants et humanistes que de racistes. Grâce à mon éducation familiale et à mes professeurs qui m’ont donné le même sens de l’effort et du mérite, j’ai pu me hisser de mon humble collège en zone difficile jusqu’à l’agrégation et au doctorat de philosophie. Me suis-je plus battu qu’un autre ? Non. Je me suis acharné au travail comme tant d’autres élèves et étudiants de toutes origines, et j’ai lutté avec les armes que la France m’a données, à commencer par celles de l’École laïque et républicaine. Mon parcours est-il l’exception qui confirmerait la règle d’une École seulement capable de perpétuer les inégalités sociales ? Serait-il impossible aujourd’hui ? Non, il n’a rien de miraculeux, et si l’ascenseur social est objectivement plus difficile à prendre aujourd’hui pour beaucoup de « jeunes des cités », il n’y a aucune raison pour que ces difficultés soient insurmontables.

Finissons-en avec le dénigrement de notre pays ! Affrontons le problème de l’inégalité devant l’École avec beaucoup plus de résolution qu’avant mais soyons capables aussi de reconnaître les mérites de cette École qui se bat souvent seule dans les quartiers les plus difficiles. Certes, dans notre pays, le fait de grandir dans une famille où l’on ne parle pas bien le français, la pauvreté sont des handicaps énormes dont notre École doit faire une priorité absolue avec la transmission aux enfants des valeurs de la République. Car sans égalité réelle, la promesse républicaine reste théorique et hypocrite ! Mais ayons conscience de l’engagement admirable de nombre de nos enseignants au service de la réussite de tous leurs élèves et de ces valeurs : combien d’entre ceux qui les critiquent sans arrêt voudraient et pourraient être à leur place chaque jour devant une classe ?

Il faut dire aussi que les musulmans de France jouissent ici d’une égalité de droits réelle et, bien qu’ils souffrent encore de discriminations, celles-ci sont loin d’être généralisées. Il y a en France des milliers d’enfants de l’immigration, récente ou ancienne, qui sont diplômés, professeurs, patrons de PME, artisans, avocats, médecins, artistes, bref qui ont réussi leur vie professionnelle grâce au système français et grâce à leur propre choix de l’effort, du travail, de la persévérance obstinée face aux obstacles, du courage face aux préjugés, au lieu de la pleurnicherie victimaire ! Et ils viennent tous de pays où ils ne voudraient pas retourner vivre, parce qu’il y règne d’épouvantables inégalités sociales sans aucune commune mesure avec les nôtres. Nos musulmans n’ont rien à gagner, par conséquent, à s’enfermer dans la culture du ressentiment.

Si j’avais grandi dans tel ou tel des pays musulmans de la planète, combien m’auraient offert ce niveau de chance sociale ? Combien m’auraient offert de me former à une philosophie libre, libre de pensée, libre de critique vis-à-vis de la religion ? Grâce à la laïcité « à la française » trop souvent décriée aujourd’hui, j’ai pu cultiver librement mon rapport à l’islam. Si je suis par mon prénom Abdennour un « serviteur de la Lumière », je suis aussi devenu par la culture que la France m’a offerte un héritier des Lumières – et les deux ne sont pas incompatibles, bien au contraire. On peut être croyant et laïque. Islam et laïcité peuvent se conjuguer pour produire ensemble des consciences à la fois libres et spirituelles. Pour cela, j’ose faire à mon pays, haut et fort, cette déclaration d’amour et de gratitude : Merci ma chère France, et que je sois toujours parmi tes fils reconnaissants !

La France est ce pays qui m’a permis – et encore une fois je ne suis pas une exception – de devenir moi-même grâce à son génie laïque qui offre à tous, croyants et non-croyants, les mêmes droits. Nous avons tous besoin à présent de nous retrouver autour d’une laïcité qui rassemble, pour rompre enfin avec la discorde installée depuis des années par tous ceux qui ont tenté d’en faire une arme de division, d’exclusion, de stigmatisation !

Ces discours pervers viennent de deux extrêmes : d’une part, les mouvements identitaires qui ont cherché à se servir de la laïcité comme arme de destruction massive contre la diversité et, d’autre part, les radicaux de l’islam qui ont voulu persuader tous les musulmans que la laïcité leur voulait du mal ! Mais la laïcité « à la française », malgré tous ses mérites, toute sa nécessité, reste inopérante si nous n’arrivons pas à lui associer la fraternité : la laïcité comme moyen de vivre ensemble, la fraternité comme amitié entre nous tous dans le vivre-ensemble. (…)

Notre défi commun le plus fondamental, décisif pour l’avenir ? Je le dis souvent d’une formule : aujourd’hui, nous avons tous besoin d’intégration, et pas seulement les immigrés de fraîche ou longue date.

Arrêtons d’assimiler intégration et immigration ! Oui, les immigrés de fraîche date ont besoin d’être intégrés. Mais nos valeurs – dignité de l’être humain, liberté, égalité, fraternité, solidarité, laïcité, mixité – ont besoin d’être réapprises par notre société tout entière, et pas seulement rappelées à quelques

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musulmans radicaux ! Ce ne sont pas seulement ces radicaux, ni les musulmans en général, qui ont besoin de réfléchir à ce que ces mots veulent dire. Notre Nation tout entière a oublié d’en assurer l’enseignement, la transmission, les moyens d’un partage vivant. Nous ne serions d’ailleurs pas si déstabilisés par l’islam radical ou traditionaliste si nous étions plus sûrs de ces valeurs, si elles avaient été assez bien enseignées dans nos écoles et par les familles – non musulmanes et musulmanes ! Nous avons tous besoin maintenant – « gaulois » ou non – de réinvestir nos valeurs, de nous engager pour elles personnellement et collectivement, chacun à la place qui est la sienne dans la vie sociale.

http://www.chretiensdelamediterranee.com/livre/recension-plaidoyer-pour-la-fraternite-par-abdennour-bidar/

 

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