28
© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites Les raisons du choix de l’étude du roman Une poignée d’étoiles * de Rafik Schami en classe de troisième sont multiples: elles tiennent à ses qualités littéraires, à sa correspondance avec le programme et à son implication dans l’actualité. Cet ouvrage est un journal intime avec ses indications de dates, ses nota- tions plus ou moins longues, évoluant progressivement vers le roman. On peut donc l’inscrire dans une séquence sur les écrits à la première personne. C’est également un roman de formation. Malgré l’opposition de son père, un jeune garçon va réaliser son rêve. Grâce à son travail, à sa téna- cité et à ses rencontres, il va pouvoir devenir un vrai journaliste, capable de faire « trembler un gouvernement » (p. 17). On assiste à sa découverte à la fois du monde du travail (menuiserie, boulangerie, librairie, etc.) et du monde littéraire (publication de ses premiers textes, malhonnêteté du producteur radiophonique, etc.). On suit également son éveil sentimental et l’évolution de ses relations avec son amie Nadia. Les rapports entre les enfants et les adultes sont empreints de beaucoup de tendresse et d’une rare qualité. C’est un second axe d’étude qu’on peut choisir de privilégier. L’École des lettres des collèges 2004-2005, n° 5 37 ÉTUDE D’UNE ŒUVRE INTÉGRALE 3 e Rafik Schami Une poignée d’étoiles * L’École des Loisirs, « Médium », 1988, traduit de l’allemand par Bernard Friot. Ce livre a reçu le prix 1 000 Jeunes Lecteurs en 1990 et a été sélectionné pour le collège par le ministère de l’Éduca- tion (cf. le catalogue «Mes romans préférés» sur le site de L’École des loisirs: www.ecoledesloisirs.fr). © DR

Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

Les raisons du choix de l’étude du roman Une poignée d’étoiles* deRafik Schami en classe de troisième sont multiples : elles tiennent à sesqualités littéraires, à sa correspondance avec le programme et à sonimplication dans l’actualité.

Cet ouvrage est un journal intime avec ses indications de dates, ses nota-tions plus ou moins longues, évoluant progressivement vers le roman. Onpeut donc l’inscrire dans une séquence sur les écrits à la première personne.

C’est également un roman de formation. Malgré l’opposition de sonpère, un jeune garçon va réaliser son rêve. Grâce à son travail, à sa téna-cité et à ses rencontres, il va pouvoir devenir un vrai journaliste, capablede faire « trembler un gouvernement» (p. 17). On assiste à sa découverteà la fois du monde du travail (menuiserie, boulangerie, librairie, etc.) et dumonde littéraire (publication de ses premiers textes, malhonnêteté duproducteur radiophonique, etc.). On suit également son éveil sentimentalet l’évolution de ses relations avec son amie Nadia. Les rapports entre lesenfants et les adultes sont empreints de beaucoup de tendresse et d’unerare qualité. C’est un second axe d’étude qu’on peut choisir de privilégier.

L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5 37

ÉTUDE D’UNE ŒUVRE INTÉGRALE 3e

Rafik SchamiUne poignéed’étoiles

*L’École des Loisirs, «Médium», 1988, traduit de l’allemand par Bernard Friot. Ce livre a reçule prix 1000 Jeunes Lecteurs en 1990 et a été sélectionné pour le collège par le ministère de l’Éduca-tion (cf. le catalogue «Mes romans préférés» sur le site de L’École des loisirs : www.ecoledesloisirs.fr).

©DR

Page 2: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

Les autorités syriennes ont ressenti qu’il s’agissait d’un romanengagé. Le jeune narrateur décrit l’instabilité politique de la Syrie dansles années 1950, la corruption généralisée, puis l’instauration de la dicta-ture avec le contrôle de l’information, la censure, les arrestations arbi-traires, la torture. Ce livre contient un appel à la résistance. On peut doncaussi en inscrire la lecture ou l’étude dans le prolongement de la poésieengagée.

C’est enfin un roman qui peut changer notre regard sur l’actualité.Un simple coup d’œil sur une carte permet de constater que la Syriea des frontières communes avec l’Irak, la Jordanie, le Liban, Israël,la Turquie, autant de pays qui font, souvent contre leur gré, la une desjournaux. Le livre provoque chez les élèves un regain d’intérêt pourl’actualité et la culture de cette région du Proche-Orient.

38 L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

Page 3: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

Organisation de la lectureLe livre étant assez long, mais aussi trop riche pour qu’on se contente d’une

lecture cursive, il serait sans doute utile d’en diviser la lecture personnelle enquatre périodes correspondant aux grands mouvements du livre.

1.Du début du livre à la page 65 (jusqu’à la reprise de l’école après la fin de l’été).2. De la page 65 à la page 120 (les premiers poèmes et la pièce de théâtre).3. De la page 120 à la page 179 (de la rencontre avec le journaliste Habib au

projet de création d’un journal clandestin).4. De la page 179 à la fin.Nous proposons une approche générale avec diverses pistes adaptables,

notamment en fonction de la période de l’année dans laquelle chacun envisa-gera d’inscrire l’étude de l’œuvre. Un questionnaire modulable, duquel on peutchaque fois n’extraire que quelques questions, peut servir soit à guider lalecture personnelle s’il est distribué à la fin de la séance, soit à la contrôler s’ilest distribué au début du cours suivant.

L’auteurD’origine syrienne et vivant actuellement en Allemagne, Suheil Fadél est né

en 1946 à Damas où son père était boulanger. Son pseudonyme, Rafik Schami,signifie « ami de Damas ».

Dans les années 1965-1970, il a créé et animé un journal mural, Al-Muntalek,dans les vieux quartiers de Damas. Ayant obtenu une bourse, il part étudier lachimie et la pharmacologie à l’université d’Heidelberg, en RFA. Pour vivre, ilpratique divers métiers : manutentionnaire dans des grands magasins, employédans la restauration et sur des chantiers de construction et, enfin, chimiste.

Parallèlement, il écrit et publie ses premiers textes en allemand et en arabedans diverses revues et anthologies, puis des livres, principalement pour enfants.Depuis 1982, il a abandonné la chimie pour vivre de sa création littéraire.

Bien que ce ne soit pas sa langue maternelle, il est considéré comme l’un desplus grands écrivains d’expression allemande. Suite au succès d’Une poignéed’étoiles, publié en Allemagne en 1987, ses livres, traduits en vingt et une langues,ont été interdits en Syrie,où il est toujours considéré comme indésirable.

Parmi les livres de Rafik Schami traduits en français, on pourra lire aussi :Le Funambule, L’École des loisirs, «Médium», 1998.Mon papa a peur des étrangers,La Joie de lire,2004,illustrations de Ole Könnecke.Une poignée d’étoiles a déjà été présenté dans L’École des lettres des collègespar Patrick

Jager (1990-1991,nos 12 et 13) et par Virginie Fauvin (1999-2000,no 1).On trouvera des représentations de la Syrie dans le livre suivant :Jacques FERRANDEZ, Voyage en Syrie, Casterman, «Carnets d’Orient », 1999.

L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5 39

U N E P O I G N É E D’É TO I L E S

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

Page 4: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

Organisation de la séquence

40 L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

1(1 h)

Définirle genre littéraire,les conditionsd’énonciation,l’identité dunarrateur

• Lespremièrespages du livre (pp. 7 à 10)• Lectureorale :les études auLiban(pp. 11-12)

L’intégrationlinguistique : le portd’un symboleinfamantpour avoir employé salangue maternelle

2(2 h)

Mieuxcomprendrele climatfamilial etles rapportshumains

Lecture orale :– le repas defamille (pp. 14-15) ;– la désobéis-sance (p. 20)

• Orthographe :réécriture• Les parolesrapportées :discours directet indirect

3(2 h)

Définir le climat du pays

Étude detextes :– le climatpolitique (pp. 67-68) ;– l’automne(pp. 67-68)

Les parolesrapportées :le discoursindirect libre

•Recherchepluridisciplinairesur la Syrie : histoire,situation économiqueet politique•Expression écrite :la saison préférée

4(2 h)

Étude d’unrécit dansle récit

Étude de texte :«Les Lettres del’alphabet »(pp. 74-75)

• Ponctuation :l’emploides guillemets•Vocabulaire :le champ lexical

Expression écrite :– une scène de théâtre ;– une lettre ;– un paragraphe ouun dialogueargumentatif

5(2 h)

Étuded’une scènede la viequotidienne

Étude detexte :le coiffeur,(pp. 113 à115)

Les valeursdu présent

Expression écrite :le changement depoint de vue

Supports Outils deProlongement,

Séances Objectifslittéraires langue

recherche etexpression

Page 5: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5 41

U N E P O I G N É E D’É TO I L E S

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

6(3 h)

Damas :connaîtreson histoireet sa légende

• Étude detextes :l’histoire deSaül(pp. 159-160)et la répu-blique desQarmates(pp. 161-162)• Lectureorale :– la secondepièce deMahmud(pp. 128 à130) ; – lesdeux thés (pp. 138-139) ;– le bus et lesvoyageurs(pp.140 à 142) ;– «Fairedes courses avecma mère »(pp. 169 à 172)

• La transfor-mation passive• Les parolesrapportées :le discoursindirect libre• Orthographe :dictée

•Recherchetransversale :– La dimensionpolitique du livre ;– les relations parents-enfants• Recherchepluridisciplinaire :la presse clandestineen France pendantl’Occupation

7(3 h)

Observerles formesde résistance

• Lectureorale :le chômeuret la Vierge(pp. 210 à212)• Étude detexte :la mort etl’enterrementd’oncle Salim(pp. 230 à233)

• L’expressionde la causeet de laconséquence• Les parolesrapportées :le récit deparoles• Orthographe :l’accord duparticipepassé, réécri-ture et dictée

•Poursuitedes recherchestransversales• Exposés oraux

Supports Outils deProlongement,

Séances Objectifslittéraires langue

recherche etexpression

Page 6: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

Séance 1. Le genre littéraire, les conditionsd’énonciation, l’identité du narrateur

«Une poignée d’étoiles » (pp. 7 à 10)

1. Le roman se passe à Damas, dans le quartier ouest, près de l’église Saint-Paul. Les rues sont étroites. Les maisons, construites en torchis (terre grasseargileuse malaxée avec de la paille hachée ou du foin), ont toutes deux étageset abritent plusieurs familles. Les adultes se tiennent plutôt dans les cours inté-rieures alors que la rue est le domaine des enfants (p. 9).

2. Il n’y a à chaque fois qu’une simple date («12.1 », «21.1 », puis «25.1 »,pp.7-8) sans aucune indication d’année. Il est question de papier journal et detouristes. On ne peut guère être plus précis.Toutes les informations ne sont pasdonnées dès les premières pages.

3. Le premier personnage mentionné est l’oncle Salim qui semble avoir unegrande importance pour le jeune narrateur, un garçon (le terme «ami », les par-ticipes passés, comme « occupé », «habitué », etc., sont au masculin, pp. 7-8) dequatorze ans (p. 8). Le père du narrateur est boulanger. Il semble plutôt autori-taire. Le texte évoque ses « remontrances répétées »mais l’enfant est «habitué à sesjérémiades » (p. 8). L’épisode du jeune Palestinien en fuite permet de découvrirtoute la tendresse de la mère dès sa première apparition (p. 10).

4. Il s’agit d’un journal intime. L’idée a été suggérée à l’enfant par les regretsd’oncle Salim puis par un article de journal qui évoquait le problème de lasincérité des journaux intimes (pp. 7-8). Il n’y aura normalement pas de desti-nataire puisque l’enfant a trouvé «une cachette sûre » et «défie quiconque de la

42 L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

1. Où se passe le roman ? Quelle est l’ambiance générale duquartier ? Quelles grandes différences constatez-vous avec uneville européenne ?

2. À quelle époque semble se dérouler l’action ?3. Que sait-on du narrateur ? de sa famille ? de ses proches ?4. À quel genre littéraire appartient ce livre ? Comment ce choix

est-il justifié dans la première page ? Quels sont les destina-taires ?

5. Page 8, quelle figure de style est employée dans l’article depresse pour évoquer la mémoire ?

6. Quelles sont les limites du genre ? N’y a-t-il pas quelque chosed’un peu artificiel dans ce que l’enfant écrit le 25 janvier ?

Page 7: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

découvrir » (pp. 8-9). Le narrateur est aussi personnage. Il s’agit donc d’un romanà la première personne. La connaissance de la biographie de Rafik Schami (néen Syrie, fils de boulanger, auteur d’un journal mural, etc.) permettra de sup-poser que l’ouvrage contient une bonne part d’éléments autobiographiques.

Pour l’étude de la temporalité du journal, on pourra se reporter au tableauproposé par Virginie Fauvin dans L’École des lettres des collèges (op. cit., p. 69).

5. «Un journal est comme un rétroviseur » : la figure de style est une comparai-son ; « ils ressemblent à des miroirs : des miroirs déformants ».

6. Les deux expressions précédentes permettent déjà de s’interroger sur lafidélité du journal. Ne s’adressant à personne, l’enfant proclame sa sincérité :« Je peux donc écrire tout ce que j’ai sur le cœur » (p. 9). La description de Damas estévidemment destinée au lecteur éventuel plus qu’à l’enfant lui-même qui yréside. Elle est cependant justifiée par les déménagements successifs et l’oublides maisons précédentes (p. 9).

Lecture orale

On lira en classe le passage sur le «disque de bois » (pp. 11-12). On accompa-gnera cette lecture par la lecture d’un autre texte, celui de Pierre JakezHélias qui raconte un épisode voisin. En effet, le port d’un symbole infa-mant pour avoir employé sa langue maternelle était aussi imposé en France.

« Lorsque l’un d’entre nous est puni pour avoir fait entendre sa langue mater-nelle dans l’enceinte réservée au français, soit il écope d’un verbe insolite ouirrégulier, soit qu’il vienne au piquet derrière le tableau après le départ de sescamarades, une autre punition l’attend à la maison. Immanquablement. Le pèreou la mère, qui quelquefois n’entend pas un mot de français, après lui avoirappliqué une sévère correction, lui reproche amèrement d’être la honte de lafamille, assurant qu’il ne sera jamais bon qu’à garder les vaches [...].

À propos de symbole, la vache est souvent symbolisée par un objet matériel,n’importe quoi : un galet de mer, un morceau de bois ou d’ardoise que le cou-pable (!) doit porter en pendentif autour du cou au bout d’une ficelle ; un sabotcassé, un os d’animal, un boulon que le maître d’école remet au premier petitbretonnant qui lui offense ses oreilles de fonctionnaire avec son jargon de truan-daille. Le détenteur de la vache n’a de cesse qu’il n’ait surpris un de ses cama-rades en train de parler breton pour lui refiler l’objet. Le second vachard, à sontour, se démène de son mieux pour se débarrasser du gage entre les mains d’untroisième et ainsi de suite jusqu’au soir, le dernier détenteur écopant de la puni-tion. »

Pierre Jakez HÉLIAS, Le Cheval d’Orgueil, Plon, «Terre humaine », 1975.

L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5 43

U N E P O I G N É E D’É TO I L E S

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

Page 8: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

Prolongement : lecture personnelle

On demandera aux élèves de lire le roman jusqu’à la page 65 et on leur dis-tribuera un questionnaire afin de guider ou de contrôler la lecture personnelle.

1. Pour l’oncle Salim, un journaliste « c’est quelqu’un de futé et de courageux.Avec une feuille de papier et un crayon, il peut faire trembler un gouvernement entier, ycompris la police et l’armée » (p. 17).

2. Le jeune narrateur a passé une semaine à Beyrouth. Il est allé se baigner àtrois reprises malgré l’interdiction de sa mère. La dernière fois, au lieu d’êtrepuni, il reçoit au contraire une double portion de glace à la vanille. Finalementla tendresse de la mère est plus forte (pp.20-21). L’épisode est construit sur lemodèle du conte traditionnel qui progresse selon un motif répétitif jusqu’à lachute finale.

3.La mère est très fière des résultats scolaires de son fils et reçoit avec grand plai-sir les félicitations des voisines. Pour le père, seule compte la boulangerie, «unemine d’or », et, pour cela, il n’est pas indispensable d’avoir fait de « grandes études »(pp.23-24).

44 L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

1. Quelle définition l’oncle Salim donne-t-il du journaliste ?2. Qu’a fait le jeune narrateur à Beyrouth ? Comment a-t-il été puni de sa désobéis-

sance ? Que nous apprend cet épisode sur le caractère de la mère ?3. Comment les parents accueillent-ils les résultats scolaires de leur enfant ?4. Comment les enfants s’arrangent-ils pour ne pas aller à la messe tous les dimanches ? 5. Que pense le père du métier de journaliste ?6. Quel est le métier du père de Nadia, l’amie du narrateur ? Comment est-il considéré

par les habitants du quartier ?7. Relevez trois exemples montrant la bonne entente et la solidarité entre les habitants

du vieux quartier.8. a) Quels petits métiers l’enfant a-t-il exercés pour gagner un peu d’argent de poche

pendant l’été ? b) Quelle solution ont choisi ses amis Ali et Joseph ?9. À quel détail voit-on que, même sur le plan religieux, la ville de Damas est en train

de se moderniser ?10. a) Quel est le nom de la bande formée par les enfants ? b) Qui en a pris l’initiative

c) D’où est venue cette idée ? d) Quels sont les ennemis et premières victimes de labande ?

11. En quoi consiste la première mission ? Qui doit l’accomplir ?12. Quelle remarque Mahmud fait-il sur les films policiers américains ?13. À quel pari se livre Toni, le fils du gynécologue ? Comment Mahmud se venge-t-il ?

Page 9: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

4. Pour ne pas être privés de leur argent de poche, le narrateur et son amiJoseph vont à la messe à tour de rôle. Celui qui y va rapporte à son cama-rade quel passage de l’Évangile a été lu et ce que le prêtre a raconté dans sonsermon. Ce sont les deux moments qui diffèrent d’un dimanche à l’autre(p. 25).

5. Pour le père, journaliste, c’est «un métier de bons à rien ». Les journalistes«ne racontent que des mensonges » (p.27). Contrairement à Salim, il pense sansdoute aux journalistes de la presse gouvernementale.

6. Le père de Nadia fait partie de la police secrète (p. 33). Il n’est pas trèspopulaire. Sa présence inquiète toute la rue.

7. Dans le quartier, il y a une bonne entente entre les habitants et une soli-darité naturelle.

Le grand homme maigre n’a pas besoin de mendier, «dès qu’il apparaît à laporte d’une maison, les habitants lui offrent une assiette de riz ou de légumes » (p. 21).Même si une vitre a été cassée par un ballon, une fois la colère passée, lesfemmes se remettent ensemble pour boire le café (p. 30). Le jeuneLuxembourgeois qui avait perdu son portefeuille a été hébergé à tour de rôlepar chaque famille. Même le père du narrateur était d’accord (p. 63).

8. a) L’enfant a travaillé chez un bijoutier, un marchand ambulant (p. 34),puis chez Ismat, le menuisier (p. 37). b) Son ami Ali guide les touristes (p. 36).Joseph a travaillé sur un chantier, mais, à son tour, il souhaite s’intéresser auxtouristes (p. 38).

9. Les muezzins «utilisent des magnétophones à cassettes amplifiés par des haut-parleurs » pour l’appel à la prière (p. 44).

10. a) La bande se nomme «La main noire ». b) C’est Joseph qui en a prisl’initiative. c) Cette idée est venue d’un film. d) Les premiers ennemis sont« l’agent de la police secrète et l’épicier malhonnête » (p. 46).

11. La première mission consiste à coller une lettre de menace sur la portede l’agent de la police secrète. Cette mission revient au narrateur. Cela luicause un problème puisqu’il s’agit du père de son amie Nadia. Mais «La justiced’abord, l’amour vient après » (p. 47).

12. Dans les films policiers américains, « les criminels ont toujours les cheveuxnoirs et la peau brune et […] ils sont tous laids » (p. 51).

13. Toni, le fils du gynécologue, prétend qu’il est capable de reconnaîtren’importe quelle carte sans la retourner parce que son père lui donne descachets de rayons X (pp. 56-57). Mahmud se venge en faisant monter la mise eten obligeant Toni à utiliser un jeu de cartes non truquées (p. 60).

L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5 45

U N E P O I G N É E D’É TO I L E S

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

Page 10: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

Séance 2. Le climat familialet les rapports humains

Lecture orale

Les deux passages suivants peuvent faire l’objet de lectures orales en classe :«Le repas de famille « (pp. 14-15) et «La désobéissance « (p. 20).

Orthographe : réécriture

«La femme est venue vers dix heures du matin. [...] aussi longtemps que ses meublesne seraient pas terminés » (p. 40). Réécrivez ce texte en remplaçant «La femme » par«L’homme et la femme » et en faisant toutes les modifications nécessaires.

L’homme et la femme sont venus vers dix heures du matin. Ils ont exigéla livraison de la chambre à coucher, sinon il fallait leur rembourser les troiscents livres versées comme arrhes. Ismat s’est moqué d’eux et a repris sa chan-son.Alors l’homme et la femme sont devenus fous furieux. Ils ont pris lepot de colle sur le fourneau et l’ont renversé sur la tête d’Ismat, en le menaçantde revenir chaque jour l’arroser de colle aussi longtemps que leurs meubles neseraient pas terminés.

Les paroles rapportées : les styles direct et indirect

1. a) Paroles de Mahmud : «Alors, ça vient ? » ; «Par ici l’oseille, mon petit porte-bon-heur ! » ; « Je te laisse encore une chance,mais tu n’as pas le droit de toucher les cartes» ; «T’asla trouille, pas vrai ? Allez, si t’es pas un dégonflé, tu mises dix livres ! » ; «Comme tu veux,mais je te préviens, tu ne peux plus reculer ! ». b) Paroles de Toni : « Juste un instant».

2. «Toni a déclaré que la première carte était un deux de cœur » ; «Toni ademandé qu’on s’installe à l’ombre, persuadé que le soleil l’avait ébloui ».

3. «Est-ce qu’on pourrait s’installer à l’ombre ? (Je suis persuadé que) lesoleil m’a ébloui. »

46 L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

Lisez le passage de «“Alors, ça vient ?” a demandé Mahmud avec impatience » à«“Comme tu veux, mais je te préviens, tu ne peux plus reculer !” » (pp. 60-61).1. Quelles phrases nous rapportent exactement les paroles prononcées par Toni et

Mahmud ?2. Quelles phrases nous rapportent les propos de Toni sans citer exactement ses paroles ?3. Formulez les paroles prononcées par Toni au style direct.

On dégagera les marques du style direct (disposition et ponctuation) et du style indirect(verbe introducteur, proposition subordonnée, temps du verbe).

Page 11: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

Séance 3. L’ambiance et le climat du pays

Recherche pluridisciplinaire :la Syrie historique et contemporaine

1. La Syrie est un pays du Proche-Orient qui s’étend sur environ185180 km2, désertique sur près de la moitié de sa surface. Ce pays a des fron-tières communes avec le Liban, Israël, la Turquie, l’Irak et la Jordanie.

2.a) La capitale est Damas.Les grandes villes,qui sont mentionnées dans le ro-man,sont :Alep,Homs et le port de Lattaquié.Le grand fleuve est l’Euphrate.Lesautres cours d’eau sont le Jourdain,l’Oronte,le Litani et le Barada.

b) Le pays compte environ dix-sept millions d’habitants,majoritairement d’ori-gine arabe et de religion musulmane sunnite (Une poignée d’étoiles, p. 72) et chiite(p.82), alaouite,mais il y a aussi une grande diversité de chrétiens :orthodoxes, ca-tholiques, maronites, chaldéens, arméniens, grecs, jacobites, druzes. La Syrie ac-cueille environ trois cent mille réfugiés palestiniens et le nord du pays est habité parles Kurdes,peuple sans pays,partagé entre la Syrie,l’Irak,l’Iran et la Turquie.

c) Le pays est relativement pauvre. Sa position stratégique lui a valu d’être aucentre d’une lutte d’influence entre les États-Unis et l’URSS. Le danger quereprésente le voisinage d’Israël qui a annexé une partie du pays, le Golan, et lesmenaces américaines expliquent que 40 % du budget soit consacré à la défense.Les principales richesses sont le pétrole, le gaz naturel, les ressources minières(fer, sel gemme et, surtout, les phosphates), le coton, l’élevage des ovins.

3. a) Le pays faisait partie de la Mésopotamie. Au IIe millénaire avant notreère, il était habité par les Araméens, les Cananéens, les Phéniciens. Il a subil’occupation et l’influence des Égyptiens, des Hittites, des Hébreux, desPhilistins, des Assyriens, des Perses. C’est sous Alexandre le Grand, vers

L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5 47

U N E P O I G N É E D’É TO I L E S

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

1. Où est située la Syrie ? Avec quels pays a-t-elle une frontière commune ?2. Géographie économique et humaine

a) Quelle est la capitale ? Quelles sont les grandes villes ? Quel est le grand port ?le grand fleuve ?

b) La population : nombre d’habitants, cultures, langues, religions.c) Quelles sont les principales richesses et activités économiques ?

3. Histoire et politiquea) Quel nom portait dans l’Antiquité la région où se trouvent la Syrie et l’Irak ?

Quels peuples ont occupé la Syrie depuis l’Antiquité ?b) Qu’est-ce que l’écriture cunéiforme ?c) De quand date l’indépendance de la Syrie ? Qu’y a-t-il sur le drapeau de la Syrie ? d) Quel est le régime politique actuel ?

Page 12: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

312 avant J.-C., qu’il a pris le nom de royaume de Syrie avec Antioche pourcapitale, avant de devenir une province de l’Empire romain d’Orient. La régiona été conquise puis occupée par les Arabes du VIIe au XVIe siècle après J.-C., puisrattachée à l’Empire ottoman jusqu’en 1919.

b) L’écriture cunéiforme (en forme de clou) est une des plus anciennes formesd’écriture connue, largement développée chez les Phéniciens.Avec un calame, àbout triangulaire,on pouvait imprimer des caractères dans l’argile fraîche.

c) Après 1918,les «pays arabes ottomans » avaient été placés par la SDN (Sociétédes nations, ancêtre de l’ONU) sous mandat franco-anglais : l’Irak et la Palestinesous mandat anglais ; la Syrie et le Liban sous mandat français, ce qui explique laplace encore occupée par le français,notamment au Liban,où le jeune narrateur estallé faire des études.L’indépendance véritable ne date que de 1946,après le départdes Français.Comme le montre le livre,la vie politique est instable et mouvemen-tée.Sur le drapeau de la Syrie,qui ressemble beaucoup à celui de l’Irak,figurent unebande noire,une bande blanche,une bande rouge et deux étoiles.

d) C’est officiellement une république dont l’Assemblée du peuple comptedeux cent cinquante membres élus pour quatre ans au suffrage universel. Dans lesfaits, le président de la République est le principal détenteur d’un pouvoir presquedictatorial : Hafez el-Assad, ancien ministre de la Défense, est venu au pouvoir parun coup d’État en 1971. Son fils Bachar el-Assad lui a succédé en 2000.

«Une poignée d’étoiles », pp. 66 à 68

48 L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

1. «Le climat politique » (pp. 66-67)1. Pourquoi l’école a-t-elle été fermée quelques jours ?2. Que pense l’oncle Salim des événements ?3. Quels commentaires montrent que l’enfant fait preuve d’une véritable réflexion personnelle?

2. «L’automne » (pp. 67-68)1. Recopiez au moins trois raisons pour lesquelles l’enfant aime l’automne.2. Le registre plutôt courant devient à un moment très littéraire. Recopiez une phrase

écrite dans une langue soutenue.3. Recopiez la phrase qui exprime une question posée par la touriste.Retrouvez la question

telle que la dame l’a formulée, c’est-à-dire énoncez l’interrogation directe correspondante.4. Quel rapport logique y a-t-il entre les deux dernières phrases ? Exprimez ce rapport

de manière explicite en transformant ces phrases en deux propositions reliées par unmot de liaison, par coordination puis par subordination.

3. Expression écriteEn une vingtaine de lignes, décrivez votre saison préférée en évoquant les couleurs, lesactivités, les rapports entre les gens.

Page 13: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

«Le climat politique »1. « Il y a encore eu un putsch », un coup d’État militaire. Le gouvernement a

été renversé et la radio diffuse des marches militaires.2. Il y a quinze ans, l’oncle Salim croyait aux promesses du nouveau gouver-

nement. Maintenant, il est simplement résigné.3. L’enfant n’arrive pas à comprendre et s’indigne («Quel traître ! ») que

l’agent de la police secrète puisse travailler pour le nouveau gouvernement.À l’issue de l’étude de ce texte, on pourra charger un groupe d’effectuer

une étude transversale de tous les éléments qui font de ce roman une œuvreengagée, travail qui pourra ensuite faire l’objet d’un exposé oral.

«L’Automne »1. Damas est « la plus belle » avec les marchands ambulants. Il y a moins de

touristes et ils prennent leur temps. Son père n’a pas besoin de lui à la boulan-gerie, l’enfant peut donc s’intéresser à l’école et à Nadia.

2. «Les hirondelles emplissent l’air de leurs appels vibrants, comme si elless’enivraient de plaisir, avant d’entreprendre leur grand voyage vers le sud » (p. 68).

3. «Elle m’a demandé si elle pouvait regarder » (p. 67). «Elle m’a demandé :“Est-ce que je peux regarder ?” ». D’autre paroles permettent d’aborder le discoursindirect libre («Elle voulait savoir ce que c’était ») et le récit de paroles (« j’ai essayéde le lui expliquer dans mon anglais rudimentaire »ou « j’ai rassuré ma mère » ; onévoquera plus loin le récit de paroles).

4. «Mon père n’a aucun mal à trouver de la main-d’œuvre. Je peux me consacrerentièrement à l’école… et à Nadia ! »

La première phrase exprime la cause ; la seconde la conséquence.a) Pour établir la coordination on emploiera comme mots de liaison : « car »,

«donc » ou « c’est pourquoi ».b) Pour la subordination : « comme», «parce que », « si bien que ».

L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5 49

U N E P O I G N É E D’É TO I L E S

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

Dam

as,p

orte

de

Sain

t-Pau

l,an

nées

195

0 ©

DR

Page 14: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

Prolongement : lecture personnelle

On demandera aux élèves de lire le roman jusqu’à la page 120 et on leurdistribuera un questionnaire afin de guider ou contrôler la lecture personnelle.

1. Il voulait faire aspirer un œuf dur par l’effet du vide (pp. 69-70). L’œufétait trop petit.

2. Une pièce de théâtre : «Les Lettres de l’alphabet » (p. 74).3. Il envoie dix-sept poèmes à un éditeur (pp. 77-78).4. a) Le fou (pp. 72-73). b) Du papier pour écrire (p. 80). c) En hébreu, en

turc, en persan, en grec, en italien, en espagnol, en assyrien (pp. 80, 82 et 84).Toutes ces langues sont donc utilisées dans la mosaïque humaine qu’est la Syrie.

5. Ils sont fiers et émus. La mère pleure. Le père donne de l’argent à safemme pour qu’elle achète un pantalon neuf à son fils et il prépare lui-mêmele café (pp. 90-91).

6. Elle emporte le torchis des murs et transforme les rues en bourbiers. L’eaufinit par entrer dans les maisons. Il faut boucher les trous des toits ou mettre descasseroles dans les maisons (pp. 91, 93 et 94).

7. Pourquoi Jésus est-il blond aux yeux bleus? Jésus est-il né en Palestine? Etpourquoi aucun Palestinien n’a été pape? Ni aucun Africain (p.96)? Il pose leproblème de l’inadéquation entre la réalité historique qu’on prête à Jésus et sesreprésentations ainsi que celui du monopole européen de la papauté.

50 L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

1. Sur quoi porte l’expérience que voulait faire le professeur de chimie ? Pourquoi échoue-t-elle ?

2. Qu’a écrit Mahmud pendant le cours d’arabe ?3. Sur les conseils de son professeur, M. Katib, que fait le jeune narrateur avec ses

poèmes ?4. a) Quel étrange personnage vient animer et égayer le quartier, même parfois pendant

les offices religieux ? b) Que demande-t-il au jeune narrateur ? c) En quelles languesest écrit le message du fou ?

5. Comment les parents réagissent-ils à l’annonce de la publication des poèmes de leurfils ?

6. Quel est l’effet de la pluie à Damas ?7. Quelles questions embarrassantes Joseph a-t-il posées à l’abbé ? 8. Quel problème se pose lorsque la pièce de Mahmud est diffusée à la radio ?9. Comment Mahmud va-t-il se venger ?10. Pourquoi l’enfant manque-t-il la classe ?11.a) Que projette l’enfant pour échapper à la boulangerie ? Où veut-il aller ? b)

Pourquoi ne réalise-t-il pas son projet ?12. Quel compromis trouve-t-il finalement avec son père ?

Page 15: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

8. On n’a pas prononcé le nom de l’auteur. On a fait comme si la pièce étaitl’œuvre du réalisateur Ahmad Malas (p. 97).

9. Ses amis de la main noire inscrivent à la peinture rouge sur le mur de laradio : «Les producteurs de radio n’ont rien dans le crâne, offrez-leur vos idées ! »(p. 99). Ensuite, les enfants crèvent les quatre pneus de la voiture du réalisateuret collent sur le pare-brise «La main noire te salue ! » (p. 100). Puis, avec unlance-pierres, ils l’atteignent avec un sachet rempli de peinture rouge.

10. Son père ne trouve pas d’ouvrier et ne veut plus qu’il retourne à l’école(p. 101).

11. a) Il projette de s’enfuir à Alep (p. 106). b) À la demande d’oncle Salim,il accepte d’attendre six mois (p. 109).

12. Il va livrer le pain au lieu de travailler au fournil (p. 110).

Séance 4. Un récit dans le récit

«Les lettres de l’alphabet » (pp. 74-75)

1. a) Il ne sait pas adapter son enseignement et « traite les vieilles personnescomme des gamins de six ans » (p. 74). b) L’instituteur commet des erreurs de com-portement et de méthode : il arrive en costume, sonne la cloche, manie labadine, envoie un élève au piquet. Il tient à leur imposer toutes les lettres de l’al-phabet avant toute explication sur l’intérêt d’apprendre à lire. Il donne la mau-vaise note au seul élève qui avait fait son travail et, enfin, il veut donner descoups de règle au boucher. c) Une badine à la main, il ordonne, interdit, répri-mande sévèrement, envoie au piquet, veut donner des coups de règle.

2.Le champ lexical de l’école :« lettres de l’alphabet »,« instituteur »,« lire »,« salle declasse »,« la cloche »,« élèves »,« l’alphabet »,« tableau »,« écrit »,« récréation »,«piquet »,«de-voirs »,« cahier »,« exercices d’écriture »,«mauvaise note »,« les lignes »,« règle ».

L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5 51

U N E P O I G N É E D’É TO I L E S

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

1. a) Quelle phrase résume globalement l’erreur de l’instituteur et la raison de son échec.b) Relevez le détail de ses erreurs pédagogiques. c) Relevez les termes évoquant sonattitude autoritaire.

2. Relevez les termes appartenant au champ lexical de l’école.3. Comment réagissent les élèves. Pourquoi sont-ils déçus ?4. Justifiez les différents emplois des guillemets dans ce passage.5.« Il trace un “A”au tableau et dit qu’on doit se mettre ce dessin dans la tête. Quand il

en arrive au “D”, une femme demande si on écrit “lessive” avec un D.» Comment lespropos sont-ils rapportés ? Transcrivez-les au discours direct.

Page 16: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

3. Les élèves sont déçus. L’enseignement ne répond pas directement à leursbesoins. Chacun voudrait savoir écrire un mot-clé de ses activités : « lessive »pour une femme, «bœuf »pour le boucher, « eau »pour le paysan. Le vieux pay-san ne veut accepter aucune discipline contraire à sa fierté.

4. Les guillemets sont employés pour rapporter des propos au style direct :«“Non, c’est hors de question.” »ou «“Ce n’est pas ma faute. J’écris sur le dos de monâne […] les anciens.”» ; pour encadrer un mot employé dans un sens particulier :« “élèves”». Les adultes ne sont en effet pas des élèves comme les autres ; pour letitre de la pièce qu’on aurait pu aussi écrire en italique dans le roman : «“Leslettres de l’alphabet” » ; pour encadrer les lettres «“A” », «“D” » et les mots-clésdemandés par les élèves, tels que «“lessive” », «“bœuf” », «“eau” », etc.

5. a) Les paroles sont rapportées au discours indirect par des propositionssubordonnées. b) « Il trace un “A” au tableau et dit :“Mettez-vous bien ce des-sin dans la tête.” Quand il en arrive au “D”, une femme demande : “Est-cequ’on écrit ‘lessive’ avec un D ?” »

Rédaction

Il s’agit d’une pièce de théâtre. Dans la version finale, le professeur a mêmeintégré des «passages entre parenthèses [...] pour les bruitages et la description deslieux » (p.81), c’est-à-dire des didascalies.

Écrivez sous forme théâtrale la scène correspondant à la seconde journée declasse.

Si l’on a travaillé sur la lettre comme genre littéraire, on pourra faire rédigerla lettre du narrateur qui accompagne l’envoi de ses poèmes ou celle queMahmud joint à sa pièce de théâtre.On tiendra compte des éléments mention-nés à la page 78.

Si l’on a travaillé sur le texte argumentatif, il sera possible de s’inspirer de ladiscussion entre le père et M. Katib (pp. 103-104) pour écrire leur dialogue.Vaut-il mieux continuer des études longues ou entrer rapidement dans la vieactive ? Vous trouverez pour chaque choix au moins trois raisons positives ettrois raisons négatives.

52 L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

Page 17: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

Séance 5. Une scène de la vie quotidienne

«Oncle Salim a changé de coiffeur » (pp. 113 à 115)

Il s’agit d’un épisode ayant son unité propre. Il est encadré par deux courtsparagraphes du narrateur habituel. Le premier paragraphe justifie le récit. Ledernier dégage la conclusion, tire la conséquence.

1. Il y a une contradiction entre le visage couturé de cicatrices de l’oncleSalim et son air joyeux. Son nouveau coiffeur est «un véritable boucher » et, pour-tant, il jure de ne plus jamais en changer. Il est logique que l’enfant demande àson oncle quelques explications.

2.a) « Je lui ai demandé pourquoi il avait quitté le meilleur coiffeur de la rue et choisi à laplace un véritable boucher qui l’avait défiguré.» b) «Pourquoi as-tu quitté le meilleurcoiffeur de la rue et choisi à la place un véritable boucher qui t’a défiguré ? » c) « Ilm’a expliqué que depuis vingt ans il se faisait couper les cheveux par ce bon Sami,mais qu’il (que celui-ci) devenait de jour en jour plus taciturne. »

3. Un bon coiffeur ne doit être ni taciturne ni silencieux et doit savoirraconter mieux qu’à la radio. Ce sont des qualités qui n’ont pas de rapportdirect avec la coupe de cheveux.

4. L’apprenti n’a pas « les mains qu’il faut pour son métier ». Il a «deux battoirs quiconviendraient mieux à un paysan ». La comparaison se poursuit : « comme s’il défri-chait un champ de broussailles ». Il lui coupe trois fois la joue, dont une fois dou-loureusement, et la pommette droite.

5. Oncle Salim garde malgré tout son humour. Il plaisante sur sa coupe qui luidonne l’air si idiot que même l’armée ne voudrait pas de lui, sous-entendant que,

L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5 53

U N E P O I G N É E D’É TO I L E S

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

1. Le paragraphe d’introduction contient deux éléments contradictoires qui permettent dejustifier le déclenchement du récit. Quels sont ces éléments ? Quelle conjonction decoordination marque l’opposition ?

2. a) Relevez dans ce premier paragraphe des propos rapportés au discours indirect.b) Transposez-les au discours direct. c) Dans le deuxième paragraphe, les propos de Salimsont rapportés au discours direct.Transposez la première phrase au discours indirect.

3. Quelle est, selon Salim, la qualité essentielle d’un bon coiffeur ? 4. Relevez les éléments qui expriment la gaucherie de l’apprenti coiffeur.5. Montrez que Salim conserve son humour, même dans des conditions difficiles.6. Dans ce récit au passé composé pour imiter le langage oral, dites quelle est la valeur du

présent dans les phrases suivantes : « Je me fais couper les cheveux » ; «Un coiffeurdoit raconter mieux que la radio » ; « Il m’ennuie avec ses “oui, oui, comme tu dis”,alors qu’il n’écoute même pas ce qu’on lui raconte ».

7. Imaginez la réaction d’un client qui n’aurait pas le caractère d’oncle Salim.

Page 18: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

pourtant, l’armée n’est pas très exigeante. Sérieusement coupé, il dit qu’il se sentcomme l’agneau entre les mains du boucher. Enfin, son salut final montre qu’iln’est pas fâché: «Rasage gratuit et deux gifles en prime! Ça vaut le coup et je reviendrai !»

6. « fais » est une habitude confirmée par le complément circonstanciel detemps «Depuis vingt ans » ; «doit » est une vérité générale qui s’applique, selonSalim, à toute la profession ; « ennuie », « écoute », « raconte » traduisent une habi-tude, le coiffeur se comportant à chaque fois ainsi.

7. Le client serait furieux et menacerait peut-être même de porter plainte.On signalera qu’il existe une autre scène chez le coiffeur aux pages 157 à 159.

Prolongement : lecture personnelle

Les élèves continueront la lecture du roman jusqu’à la page 179 et on leurdistribuera un questionnaire afin de guider ou contrôler la lecture personnelle.

54 L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

1. Quelle cliente propose d’aider l’enfant à devenir journaliste ? 2. Pour quel poète libanais le jeune narrateur et Habib ont-il de l’ admiration ?3.Le journaliste encourage-t-il le jeune narrateur ? Quel conseil donne-t-il ?4. Où Mahmud, obligé d’abandonner ses études, a-t-il trouvé du travail ?5. À quelle occasion oncle Salim s’est-il fâché ?6. Comment le narrateur a-t-il enfin des nouvelles de son amie Nadia ?7. Pourquoi le boulanger a-t-il été arrêté ?8. a) Comment les habitants du quartier s’arrangent-ils pour nourrir oncle Salim sans

offenser sa dignité ? b) Comment le boulanger le récompense-t-il du travail fournipendant son arrestation ?

9. Qu’est-il arrivé à Habib et à sa femme ?10. A la suite de quel événement Habib décide-t-il d’aider l’enfant à devenir

journaliste ?11. Comment les parents réagissent-ils à la publication du recueil de poésies ?12. a) Où le narrateur va-t-il pouvoir travailler grâce à Habib et avec l’accord de son père ?

b) Quels sont pour lui les avantages et les inconvénients ?13. a) Quel est le sujet du premier article demandé par Habib à son jeune élève ?

b) Comment réagit-il à la lecture de ce premier article ?14. a) Quel est le sujet du second article ? Quel est le reproche au maire de Damas ?

b) Qu’en pense Habib ?15. a) Sur quoi portait l’article d’Habib non publié et pour lequel il a été blâmé ?

b) Pourquoi cette sanction l’affecte-t-elle ?16. a) À cause de quel article Habib a-t-il été arrêté et emprisonné ?

b) Comment la nouvelle est-elle connue en Syrie ?17. Où travaille Nadia ? Comment peut-elle retrouver plus facilement son ami ?18. Pourquoi ses compagnons de captivité se méfiaient-ils de Habib ?

Page 19: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

1. Il s’agit de Mariam qui, après lui avoir offert une chemise, promet de luifaire rencontrer Habib, un vrai journaliste (pp. 120-121).

2. Khalil Gibran (pp.122-123). Né à Bécharré, au Liban, en 1883, ce poète aémigré aux États-Unis avec sa famille en 1895. Son œuvre maîtresse, Le Prophète,a été écrite en arabe, puis en anglais. Après sa mort, en 1931, son corps a étéramené au Liban et repose dans la crypte du monastère Mar Sarkis à Bécharré.

3. Il lui conseille d’oublier le journalisme et de travailler à la boulangerie (p.123).4. Dans un café de la ville neuve (p. 123).5. La balle des enfants avait frappé son narguilé. Il réclame le droit «à un

mètre carré devant sa porte et à une heure de tranquillité par jour ». Encore une fois,l’incident se termine par une réconciliation générale (p. 125).

6. Elle lui a glissé dans la main une enveloppe contenant toutes les lettresqu’elle lui avait écrites alors qu’elle était à la campagne (p. 125).

7. Parce qu’on l’avait confondu avec un avocat, opposant au régime (p. 133).Mais, selon oncle Salim, c’est «pour que tout le monde tremble » (p. 134).

8. a) Chacun trouve un prétexte pour présenter son assistance comme unservice qu’on lui demande (p. 127).

b) Le père du narrateur invite l’oncle Salim à partager le repas familial tousles dimanches (p. 134).

9. Il a déjà été arrêté et torturé. Sa femme a été exécutée par la police (p. 137).10. Habib a fait le rapprochement entre l’enfant et le quartier où est inter-

venue la main noire contre trois mouchards (pp. 138 et 144). Il l’invite alors àvenir tous les soirs et l’appelle « collègue » (p. 144).

11. Le père rayonne de joie. Il salue publiquement l’arrivée de son fils par :«Voici notre jeune poète », l’embrasse et lui prépare le thé (p. 145). La mère est trèsémue et exprime sa reconnaissance envers M. Katib (p. 147). Les parents mon-trent le livre à tout le monde (p. 148).

12. a) Il va pouvoir travailler dans une librairie. Le père a trouvé un apprentidébrouillard et n’a plus de dettes (pp. 151-152).

b) Il gagnera moitié moins d’argent mais il aura moitié moins de fatigue et,surtout, il pourra lire (p. 153).

13. a) L’article est consacré à la librairie (p. 155).b) Habib estime que c’est une véritable catastrophe. Par contre, il trouve la

seconde version correcte (pp. 155 et 159).14. a) Il porte sur les mendiants que le maire de Damas veut chasser parce

qu’ils donnent une mauvaise image de la ville pour les touristes. L’enfantreproche au maire de s’attaquer aux pauvres et non à la pauvreté (p. 163).

b) Habib trouve l’article « si bon que le journal gouvernemental ne le publieraitpas » (p. 164). De sa part, c’est un beau compliment.

L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5 55

U N E P O I G N É E D’É TO I L E S

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

Page 20: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

15. a) L’article parlait d’un général devenu dangereux pour le régime et quiavait reçu une importante somme d’argent pour s’enfuir en Amérique du Sud.Cela prouve la corruption du régime et la soumission de la presse (p. 165).

b) Habib en est affecté parce que le rédacteur en chef, autrefois en exil aveclui, avait juré de toujours dire la vérité (p. 165).

16. a) Un article qui dénonçait la situation des journalistes « condamnés àmentir s’ils ne veulent pas déplaire au gouvernement » (p. 167).

b) La nouvelle de son arrestation est annoncée à la BBC et à la radio israé-lienne (p. 168).

17. Nadia travaille chez un avocat. Ils peuvent se voir le midi et se retrou-vent le vendredi dans l’appartement de Habib (p. 173).

18. Habib est membre du parti du gouvernement. On le soupçonnait d’êtreun mouchard (pp. 174-175).

Séance 6. Damas, histoire et légende

«L’histoire de Saül, saint Paul » (pp. 159-160)

1. Dès le début de son propos, l’enfant prévient : «À Damas, il n’est pas tou-jours facile de faire la part entre légende et réalité. » Il semble se contenter de rap-porter des propos sans totalement les prendre à son compte : «On raconte »(pp.159) ; «On raconte même » (p.160) ; et, enfin, il se demande : «Est-ce unelégende ? »

56 L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

1. Relevez les mots et expressions qui montrent que le narrateur prend un certain reculavec ce qu’il raconte et émet quelques doutes sur la réalité des faits.

2. Quels éléments pourraient, au contraire, attester l’authenticité des faits rapportés ?3. À quel mot précis commence le récit proprement dit ? Où s’arrête-t-il ? Quel est alors

le temps dominant ?4. Dites quel est le temps des verbes en gras dans les phrases suivantes : «Saül (c’est-à-

dire Paul) fut à son tour poursuivi par les Romains » et «Que serait devenue l’huma-nité si ce Paul avait été pris et mis à mort ? »

5. De quoi l’enfant est-il particulièrement fier ?6. Quelle métaphore illustre le propos de l’enfant ? 7. Qui tient les propos rapportés dans les dix dernières lignes de la page 160 ? Celui qui

a tenu ces propos est-il facilement identifiable ? Quelle forme de discours est employéepour rapporter ces propos ?

Page 21: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

2. Saint Paul a réellement existé. C’est lui qui a structuré la chrétienté. Laruelle et l’église portent le nom d’Ananias.

3. Le récit proprement dit commence à «Un jour » et se termine à «un panieraccroché à une corde ». Le temps dominant est alors le passé simple, temps habitueldu récit. Les autres temps et modes correspondent aux explications complé-mentaires (ex. : «Sans Paul, la chrétienté actuelle n’existerait pas ») et aux commen-taires personnels (ex. : «C’est dingue, quand on y pense », etc.).

4. « fut […] poursuivi » : passé simple passif (forme active : «on le poursuivit »).« avait été pris et mis » : plus-que-parfait passif (forme active : «on l’avait mis àmort »).

5. L’enfant est fier de vivre dans ce lieu où s’est déroulé un événement his-torique de cette importance : «notre pauvre ruelle [...] a influencé l’histoire dumonde ». Rappelons que la famille du narrateur est chrétienne.

6. La métaphore de l’arc-en-ciel : « la vie est un arc-en-ciel avec toutes ses cou-leurs ». Il s’agit d’une métaphore filée qui est ensuite largement développée :«Certains ne voient qu’une couleur qui domine » et «Ma rue est une de ces couleurscachées ».

7. C’est le vieux fou qui dit que « la vie est un arc-en-ciel avec toutes ses cou-leurs ». Ces propos sont rapportés dans une proposition subordonnée, au dis-cours indirect. La suite pose un problème. Les paroles ne sont pas rapportéestelles qu’elles ont été prononcées (discours direct) ni dans une propositionsubordonnée (discours indirect). S’agit-il des propos de l’enfant ou de la suitedes propos du fou ? Les propos de l’enfant se limiteraient alors au commentairesur sa rue : «Ma rue est une de ces couleurs cachées ».

Cette ambiguïté devrait introduire l’étude détaillée du discours indirect libre.

«La république des Qarmates » (pp. 161-162)

1. L’égalité est totale : il n’y a ni sultan, ni esclaves, ni riches, ni pauvres. Lesfemmes ont droit à la parole et au divorce. C’est une vraie république dont leConseil peut être dissous à tout moment et dont les membres ne sont pas

L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5 57

U N E P O I G N É E D’É TO I L E S

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

1. Qu’y a-t-il d’étonnant et de profondément moderne dans l’évocation de cette répu-blique (l. 1-22) ?

2. Relevez dans ce passage une dizaine de mots appartenant au champ lexical de lapolitique.

3. Pour la mère du narrateur, que représente cette république ?4. Relevez, page 162, une phrase rapportant des propos de la mère au style indirect.

Réécrivez-la au style direct.

Page 22: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

rémunérés. On est donc élu pour servir, non pour profiter d’avantages finan-ciers. Il y a des jardins d’enfants et les enfants sont élevés sans interdit ni reli-gion. C’est étonnamment moderne, surtout lorsqu’on pense au poids actuel dela religion pour définir l’identité des peuples dans cette région du monde.

2.Vocabulaire politique : « république », « sultan », «despotes », «droit », « conseil »,« gouvernait », «dissous », « assemblée générale », « égalité », « aboli l’esclavage », «Étatsvoisins », « liberté ».

3. Il s’agit pour elle non d’une réalité mais d’un rêve, d’un idéal, non pas cequi est arrivé mais ce qui devrait arriver. C’est une utopie (d’après Utopia, citéidéale imaginée vers 1518 dans un ouvrage du même nom par Thomas More,grand chancelier d’Angleterre sous Henri VIII, qui fut décapité en 1535 pourn’avoir pas voulu reconnaître la puissance spirituelle du roi).

4. «Elle a répondu que Habib tenait certainement cette histoire de sa mère. ». «Elle arépondu :“Habib tient certainement cette histoire de sa mère”. »

Lecture orale

On lira la seconde pièce de Mahmud (pp. 128 à 130) qui pourrait donnerlieu à une réflexion sur le télescopage entre fiction et réalité dans les émissionsdites de « télé-réalité ».

De même, la lecture du passage des deux thés préparés par le père deMahmud (pp. 138-139) et le rapprochement avec l’épisode des bains de mersur la plage de Beyrouth (pp. 20-21) pourraient être le point de départ d’unerecherche transversale sur les relations parents-enfants qui sont d’une qualitérare dans l’ensemble de l’ouvrage.

On lira aussi l’histoire du bus et des voyageurs (pp. 140 à 142), véritablepetite fable autonome. La lecture de l’épisode des courses avec la mère (pp. 169à 172) est aussi très riche au niveau des rapports humains.

Orthographe : dictée

On donnera en dictée le passage qui va de «Nadia travaille depuis unesemaine » à «qu’ils sont devenus magistrats » (pp. 168-169).

La dimension politique du livre

Dans cette partie du livre, la dimension politique s’affirme. Elle pourrait fairel’objet d’une recherche thématique et d’un exposé. Les coups d’État se succè-dent sans que rien ne change pour la population. Le père du narrateur est arrêtéet torturé par erreur ou sans raison, simplement pour créer un climat d’insécu-rité : « le gouvernement a-t-il besoin d’une raison pour torturer des innocents ?» (p. 135).

58 L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

Page 23: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

Certaines arrestations sont carrément grotesques : celle du vieux fou, sousprétexte que son «moineau ne serait pas un oiseau ordinaire: il porterait un appareilphoto miniature destiné à photographier des documents secrets » (p. 166) ! Il y a unevague d’arrestations à Damas (p. 134). La police exécute des gens comme lafemme de Habib (p. 137). Il y a dans le vieux quartier de Damas un agentsecret et trois mouchards connus.

La presse est muselée, censurée. Les journalistes insoumis doivent s’exiler(p.137) ou sont arrêtés et torturés. La rédaction du journal peut changer dujour au lendemain (p. 167). Les films et les émissions radiophoniques sont cen-surés (pp. 142 et 156). Pour avoir quelques vraies nouvelles, il faut écouter laBBC ou la radio israélienne (p. 168).

Recherche pluridisciplinaire français-histoire

Les élèves feront des recherches sur la presse clandestine en France pendantl’Occupation.

Prolongement : lecture personnelle

Les élèves liront le roman jusqu’à la fin et on leur distribuera un question-naire afin de guider ou contrôler la lecture personnelle.

1. Il fait des traductions (p. 180). Il traduit Balzac (p. 166), des récits policiers, ungros roman (p. 182), puis les aventures d’Arsène Lupin de Maurice Leblanc (p. 217).

2. En trouvant du papier journal à la place du papier de soie dans des chaus-settes bon marché (p. 183).

L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5 59

U N E P O I G N É E D’É TO I L E S

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

1. À quel autre travail littéraire Habib se livre-t-il ?2. Comment l’enfant a-t-il une idée originale pour diffuser un journal clandestin ?3. Quel est le contenu du premier journal clandestin ?4. Par quel procédé technique un peu rudimentaire les copies du journal sont-elles

imprimées ?5. Le premier numéro du journal est-il bien diffusé ?6. Comment réagissent les autorités ?7. Quels événements montrent que Habib a raison de s’inquiéter pour les enfants et que

la diffusion du journal-chaussette présente un risque.8. Quels autres moyens de diffusion sont envisagés ?9. Où ont-ils la surprise de découvrir une reproduction de leur journal clandestin ?10. Quel est le sujet du nouveau récit entrepris par le narrateur ?11. Quel nouveau travail a trouvé Mahmud ?12. Quels sont les objets qui composent le trésor de Salim ?

Page 24: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

3. Habib parle de sa détention, l’enfant parle du fou et Mahmud pose septquestions, une pour chaque jour de la semaine (pp. 185-186).

4. À l’aide d’un duplicateur à alcool, ce qui donne une indication surl’époque antérieure à la photocopie (p. 189).

5. Oui, il est vendu en moins d’une demi-heure et on en parle à la BBC(pp. 189 et 191).

6. Elles disent qu’il est l’œuvre d’espions à la solde d’Israël (p. 192).7. Le propriétaire de la fabrique de chaussettes devient méfiant (p. 202) et le

jeune narrateur est un jour saisi au col par un homme très élégant qui a découvertle journal-chaussette.Les enfants donnent de faux renseignements au marchand etMahmud bouscule l’homme pour que son ami puisse s’enfuir (pp. 202-203).

8. Une montgolfière dont la mise au point pose quelques problèmes(pp.205 et 213), les boîtes de médicaments (p. 209), les oranges (p. 215).

9. Dans le journal Le Monde, d’ailleurs interdit en Syrie (p. 216), qui qualifiele journal-chaussette de « seul bon journal de Syrie ».

10. L’histoire d’une petite fleur rouge qui veut grimper en haut d’un rocher(p. 218). Pour Nadia «C’est l’histoire de toutes les femmes » (p. 222).

11. Il est plongeur dans une boîte de nuit, ce qui pose quelques problèmespour son ami (p. 222).

12. La clef de son fiacre, le coquillage de son enfance, une fleur qui poussedans les montagnes où il s’était caché, la pièce d’or d’un bandit qu’il a sauvé(p. 224). Ces objets résument la vie d’oncle Salim.

60 L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

Page 25: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

Séance 7. D’une résistance à l’autre

Lecture orale

On lira le passage «Le chômeur et la Vierge » (pp. 210 à 212), digne d’unfabliau du Moyen Âge.

«La mort et l’enterrement d’oncle Salim» (pp. 230 à 233)

1. Salim avait lâché un verre parce que ses mains tremblaient (p. 215). Il avaitrêvé de son épouse (pp. 220 et 223), rêve qualifié de prémonitoire. Il étaitmalade et le médecin se montrait pessimiste (pp. 226 et 228). Il avait donné sontrésor à son jeune ami (p. 224).

2. Le père fait du café amer et les porteurs tournent trois fois sur place pourlaisser au mort le temps de prendre congé de sa rue.

3. a) Paroles rapportées au discours indirect : « Il a hurlé au curé que l’Églisese préoccupait plus des chauffeurs de Mercedes que des pauvres, et queJésus avait toujours pris le parti des persécutés, mais que l’Église d’au-jourd’hui se mettait à genoux devant le premier officier venu. »

Paroles rapportées au discours direct : «On n’enterrera pas oncle Salim àla sauvette, comme un malfaiteur ! s’est-il écrié devant l’assemblée muette.C’était un homme exceptionnel, et son cortège funèbre le démontrera ! »

L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5 61

U N E P O I G N É E D’É TO I L E S

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

1. Comment la mort imminente d’oncle Salim avait-elle déjà été annoncée auparavantdans l’évocation des jours précédents ?

2. Aspect documentaire : relevez deux détails inhabituels dans les rites funéraires(pp. 230 et 232).

3. Les paroles rapportées : a) Comment les propos du père sont-ils successivement rappor-tés depuis : « Il a hurlé » jusqu’à « le démontrera ! » (p. 231) ? b) Relevez dans la suiteun passage résumant sans les citer des propos qui auraient été tenus par les personnages.

4. L’intervention du curé : a) Que propose le prêtre ? Pourquoi ? b) Quel lien logique ya-t-il entre les propositions de la phrase : «Un cortège funèbre serait trop dangereux ;il a proposé de demander une autorisation spéciale » ? c) Exprimez ce rapport logiquede manière plus explicite par coordination puis par subordination.

5. La dimension politique : a) Quelle précaution les hommes (Habib, le père du narra-teur, des voisins) avaient-ils prise en cas d’incident sur le parcours ? b) Relevez lestermes appartenant au champ lexical de l’armée. c) Qui fait reculer les soldats ? Avecquelles armes ? Quelle femme a une attitude particulièrement significative ? d) Quiprononce l’éloge funèbre ? Qu’est-ce qui rapproche ce personnage d’oncle Salim ?

Page 26: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

b) Résumé de propos qui ne sont pas cités : « tout le monde l’a approuvé et adécidé de passer outre au couvre-feu ». On indique le sujet sur lequel des parolesont été prononcées sans les citer. Il s’agit du récit de paroles. À la suite de cettedécouverte, on pourra en entreprendre une étude détaillée.

4. a) Le curé exhorte tout le monde à la prudence. Il voudrait une autorisa-tion spéciale pour transporter le corps en voiture. Il n’a pas tort. Le cortègedevra effectivement affronter les soldats. b) Les deux propositions sont juxtapo-sées, séparées par un point-virgule. C’est un lien logique de cause ou de consé-quence qu’on peut clairement exprimer. c) Soit par coordination, « Il a proposéde demander une autorisation spéciale car un cortège funèbre serait dange-reux» ; «Un cortège funèbre serait dangereux, donc il a proposé de demanderune autorisation spéciale », soit par subordination, «Comme un cortègefunèbre serait trop dangereux, il a proposé de demander une autorisationspéciale » (subordonnée de cause) ; «Un cortège funèbre serait trop dangereux,si bien qu’il a proposé de demander une autorisation spéciale » ; «Un cor-tège funèbre serait si dangereux qu’il a proposé de demander une autorisa-tion spéciale » (subordonnées de conséquence).

5. a) Les hommes portaient des armes.b) « jeep », « soldats », « armes », «L’officier », «patrouille », « l’ordre de se replier ».c) Ce sont surtout les femmes qui font reculer les soldats, en leur rappelant

qu’elles sont leurs sœurs et leurs mères, en ramassant des pierres. La filled’oncle Salim a une attitude significative : on l’imagine en gros plan dégrafantson corsage, telle une allégorie de la Liberté guidant le monde.

d) Habib prononce l’éloge funèbre d’oncle Salim. Salim est une figureancienne de la résistance : il a déserté et a toujours opposé à la déraison sasagesse ancienne. Habib incarne la forme moderne de la résistance : le journa-lisme.Tous deux représentent la dignité de ceux qui refusent de se soumettre.

Orthographe

On révisera avec les élèves les règles d’accord du participe passé.Réécriture : «La fille d’oncle Salim est arrivée [...] dans le giron de ma mère » (p. 227).Réécrivez ce passage en remplaçant « la fille » par « les deux filles » et en faisant tous leschangements nécessaires.

«Les deux filles d’oncle Salim sont arrivées. Je ne les avais pas revues depuisprès de dix ans. Elles ne se sont jamais entendues avec leur père. Maintenant,elles sont tout miel avec lui.Oncle Salim, en revanche, n’est guère aimable avecelles.Il n’arrête pas de leur répéter qu’elles feraient mieux d’aller retrouver leursidiots de maris.Elles sont venues pleurer dans le giron de ma mère.»

62 L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

Page 27: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

DictéeOn donnera en dictée le passage qui va de «C’est le jour le plus triste de ma

vie » à « est mort » ; puis de « Il est mort pendant la nuit » à «pour soulager madétresse » (pp. 230-231).

Un roman de formation

Le dénouement de l’œuvre surprend souvent les élèves : ils éprouvent unsentiment d’inachèvement qu’ils ont besoin d’exprimer. Sachant qu’il s’agitd’un choix logique et délibéré de l’auteur, on peut donc leur demander pourquelles raisons, d’après eux, le roman s’achève ainsi.

On leur expliquera alors qu’il s’agit d’un roman de formation.Le jeune narra-teur a pratiquement terminé son éducation.D’une part, il est maintenant en pos-session du trésor qui symbolise la sagesse d’oncle Salim.D’autre part,sa formationde journaliste est achevée. Il est devenu ce qu’il voulait être : un vrai journaliste.Salim peut mourir, Habib être arrêté, le narrateur a hérité de toutes les valeursqu’ils représentaient et va incarner une nouvelle forme de résistance.

Trois sujets d’études transversales

La dimension politique de l’œuvre

On trouvera un relevé des principaux détails et événements évoquant ladictature dans l’article de Virginie Fauvin, L’École des lettres des collèges, 1999-2000, no 1, p. 71.

La famille et les relations parents-enfants

Les parents et les résultats scolaires (pp. 23-24, 26, 52, 104 à 106, 110, 151) ;leur fierté à la publication des poèmes (pp. 90-91, 145, 147) ; la tendresse(pp. 10, 20-21, 35, 42, 43, 45, 88-89, 110, 207) ; Mahmud et son père (pp. 155,217-218) ; Nadia et sa mère (pp. 155, 172) ; les rapports entre frère et sœur(pp. 35, 38, 62, 148) ; la solidarité familiale (pp. 132-133).

Une certaine vision de l’école et des enseignants

Pages 14-16, 65 à 73, 77, 96, 101 à 104.

L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5 63

U N E P O I G N É E D’É TO I L E S

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites

Page 28: Rafik Schami une poignée d'étoiles étude d'une oeuvre

Quelques conseils de sagesse d’Oncle Salim

«Mais le mensonge est le frère jumeau de la vérité. Dès que l’un entre en scène, onaperçoit l’autre à sa suite. Il suffit d’avoir de bons yeux. » (p. 50)

«Même si tu te casses le nez trois cents fois de suite, cherche toujours de nouveauxamis et ne sois pas méfiant ! [...] l’amitié a été inventée par les plus faibles. Les puissantsn’en ont pas besoin. » (pp. 61-62)

«Tu étouffes parce que tu as renoncé à te battre. » (p. 108)

«Mon ami, la mort nous dit à chaque instant :Vis, vis, vis ! » (p. 117)

«Quand tu arrives chez toi, arrête-toi sur le seuil et dis à tes soucis : Descendez demes épaules, allez, descendez ! Ensuite, tu rentres et, le lendemain matin, tu t’arrêtes ensortant sur le seuil, et tu dis : Soucis, maintenant, vous pouvez de nouveau grimper surmes épaules. Surtout, ne les oublie pas devant ta porte, sinon ils se vengeraient bienvite. » (p. 117)

«Celui qui oublie une injustice en attire une nouvelle. » (p. 134)

«Ne t’accroche pas aux choses, tu ne pourras pas les emporter avec toi. Et plus tu t’yaccroches, plus vite elles te glissent entre les doigts. » (p. 215)

«Un lion ne se change pas en chien quand la faim le pousse à ronger des os. »(p. 222)

«Tout grandit […] sauf les catastrophes. Elles sont énormes quand elles naissent ;ensuite, elles rapetissent un peu plus chaque jour. » (p. 244)

JEAN-PIERRE TUSSEAU

académie de Nantes

64 L’École des lettres des col lèges 2004-2005, n° 5

© L’École des lettres. www.ecoledeslettres.fr. Reproduction et diffusion interdites