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RAHELITIANA Louisette ASPECTS ÉPIDÉMIO CLINIQUES ET THÉRAPEUTIQUES DU PALUDISME GRAVE VUS AU SERVICE ATUR CHU/JRB Thèse pour l’obtention du Diplôme d’État de Docteur en Médecine.

RAHELITIANA Louisette

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Page 1: RAHELITIANA Louisette

RAHELITIANA Louisette

ASPECTS ÉPIDÉMIO CLINIQUES ET THÉRAPEUTIQUES DU PALUDISME

GRAVE VUS AU SERVICE ATUR CHU/JRB

Thèse pour l’obtention du Diplôme d’État de Docteur en Médecine.

Page 2: RAHELITIANA Louisette
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UNIVERSITÉ D’ANTANANARIVO

FACULTÉ DE MEDECINE

ANNEE : 2018 N : 9093

ASPECTS ÉPIDÉMIO-CLINIQUES ET THÉRAPEUTIQUES DU PALUDISME

GRAVE VUS AU SERVICE ATUR CHU/JRB

THÈSE

Présentée et soutenue publiquement le 2mars 2018 à Antananarivo

Par

Mademoiselle RAHELITIANA Louisette

Née vers 1988 à Sahamatevina Vatomandry

Pour obtenir le grade de

« DOCTEUR EN MEDECINE »

(Diplôme d’État)

Directeur de thèse : Professeur RAVELOSON Nasolotsiry Enintsoa

MEMBRES DU JURY :

Président : Professeur RAVELOSON Nasolotsiry Enintsoa

Juges : Professeur RAKOTOARISON Ratsaraharimanana Cathérine Nicole

: Professeur RAMAROZATOVO Lala Soavina

Rapporteur : Docteur RABENJARISON Franklin

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DÉDICACES

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DÉDICACES

PAR LA GRACE DE DIEU, JE SUIS CE QUE JE SUIS

Je dédie cette thèse à :

Dieu, notre Seigneur tout puissant

De tout mon cœur, Seigneur, je te rends grâce : Tu as entendu les paroles de ma bouche

et Tu les exaucés (Psaume 138 : 1).

A mes parents (papa et maman)

Votre sacrifice, votre patience m’avait beaucoup aidé durant mes longues études.

Pouvez-vous trouver ici les fruits de votre patience et veuillez trouver l’assurance de

mon amour filial.

A l’association JEUNESSE DE DEMAIN (JDD) Madagascar, La Réunion, France

Vous qui m’avez donné tout le soutien nécessaire durant 16 ans (depuis ma classe de

6ème

).

J’ai passé les meilleurs moments de ma vie avec vous ainsi que les moments difficiles.

Tout simplement merci, et je souhaite une grande réussite à l’association JDD et à tous

les filleuls.

A ma marraine (Mme Cathérine Caillaud) et à mon parrain (Meur Bluchet Caillaud)

et son fils Antoine

Grâce à vous et à votre bienveillance, à votre soutien, j’ai pu affronter et à résister tous

mes problèmes, à surmonter divers échelons durant ces 16ans en tant que votre filleule.

J’en suis reconnaissante. Que le bon Dieu soit avec vous.

A toute ma famille

Heureux celui qui né d’une bonne famille. Tous mes sentiments reconnaissants.

Page 12: RAHELITIANA Louisette

A mes enseignants (primaire, collège et lycée), à mes maîtres et professeurs (en

médecine), à mes aînés (paramédicaux, médecins généralistes et spécialistes,

professeurs)

Tous mes vifs remerciements.

A tous mes amis

En souvenir des grands moments qui nous avons passés ensemble, vous êtes

irremplaçables.

Tous mes remerciements et ma sympathie.

A tous ceux qui ont contribué de loin et de près à l’élaboration de cette thèse

Toute ma gratitude.

Page 13: RAHELITIANA Louisette

A NOTRE MAITRE, PRÉSIDENT ET DIRECTEUR DE THESE

Monsieur le Docteur RAVELOSON Nasolotsiry Enintsoa

- Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Réanimation

Médicale à la Faculté de Médecine d’Antananarivo.

- Responsable de la Mention Paramédicales à la Faculté de Médecine

d’Antananarivo.

- Président de la Société de l’Anesthésie et Réanimation de Madagascar (SARM).

- Chef de Service de l’Accueil, Triage, Urgences et Réanimation du Centre

Hospitalier Universitaire Joseph Raseta Befelatanana.

Vous nous faites le plus grand honneur de présider cette thèse malgré vos multiples

responsabilités.

Veuillez trouver ici l’expression de notre profond respect ainsi que nos sincères

remerciements!

Page 14: RAHELITIANA Louisette

A NOS MAITRES ET HONORABLES JUGES DE THESE :

Madame le Docteur RAKOTOARISON Ratsaraharimanana Cathérine Nicole

- Professeur d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Anesthésie

Réanimation à la Faculté de Médecine d’Antananarivo.

- Chef de Service des Urgences Chirurgicales du Centre Hospitalier Universitaire

Joseph Ravoahangy Andrianavalona.

Madame le Docteur RAMAROZATOVO Lala Soavina

- Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en

Dermatologie, Vénéréologie et en Médecine Interne à la Faculté de Médecine

d’Antananarivo.

- Chef de Service Pavillon Spécial A (Pavillon Emeraude) du Centre Hospitalier

Universitaire Joseph Raseta Befelatanana.

Malgré vos multiples obligations, vous avez accepté avec bonté et compréhension de

juger honorablement cette thèse.

Veuillez accepter l’expression de notre sincère et profonde gratitude!

A NOTRE RAPPORTEUR DE THESE

Monsieur le Docteur RABENJARISON Franklin

- Ancien Interne en Anesthésie Réanimation

- Médecin Spécialiste en Anesthésie-Réanimation au Service des Urgences

Chirurgicales du Centre Hospitalier Universitaire Joseph Ravoahangy

Andrianavalona.

En dépit de vos multiples activités, vous avez toujours su vous rendre disponible pour

nous conseiller dans la réalisation de ce travail.

Permettez-nous de vous exprimer notre entière reconnaissance et notre plus profond

respect. Nos sincères et vifs remerciements !

Page 15: RAHELITIANA Louisette

A NOTRE MAITRE ET DOYEN DE LA FACULTE DE MEDECINE

D’ANTANANARIVO

Monsieur le Professeur SAMISON Luc Hervé

En témoignage de notre profond respect!

A TOUS LES RESPONSABLES ADMINISTRATIFS ET TECHNIQUES DE LA

FACULTE DE MEDECINE D’ANTANANARIVO

Tous nos remerciements!

Page 16: RAHELITIANA Louisette

SOMMAIRE

Page 17: RAHELITIANA Louisette

SOMMAIRE

Pages

INTRODUCTION ............................................................................................................ 1

PREMIERE PARTIE: RAPPELS

I. RAPPELS ...................................................................................................................... 2

I.1 Définitions ............................................................................................................... 2

I.2 Epidémiologies ........................................................................................................ 2

I.3 Vecteur (Anophèle femelle) ..................................................................................... 4

I.4 Modes de transmission du paludisme ...................................................................... 4

I.5 Agent pathogènes ..................................................................................................... 5

I.6 Cycle biologique…………………………………………………………………..7

I.7 Physiopathologie ...................................................................................................... 9

I.8 Clinique du paludisme ........................................................................................... 10

I.9 Diagnostic .............................................................................................................. 14

I.10 Prise en charge du paludisme ............................................................................... 20

DEUXIEME PARTIE: METHODE ET RESULTATS

I. METHODOLOGIE ..................................................................................................... 25

I.1 Cadre d'étude ......................................................................................................... 25

I.2 Type d'étude ........................................................................................................... 25

I.3 Période et durée d'étude ......................................................................................... 25

I.4 Population d'étude .................................................................................................. 25

I.5 Critères d'inclusion ................................................................................................ 25

I.6 Critères d'exclusion………………………………………………………………25

I.7 Mode de collecte des données ............................................................................... 26

I.8 Variables étudiées .................................................................................................. 26

I.9 Mode d'analyse des données .................................................................................. 26

I.10 Considérations éthiques ....................................................................................... 26

I.11 Limites de notre étude…………………………………………………………..26

II. RESULTATS ............................................................................................................. 27

II.1 Population d'étude ................................................................................................ 27

II.2 Age………………………………………………………………………………28

II.3 Genre .................................................................................................................... 29

Page 18: RAHELITIANA Louisette

II.4 Antécédents personnels ........................................................................................ 30

II.5 Signes neurologiques ............................................................................................ 31

II.6 Signes respiratoires ............................................................................................... 31

II.7 Signes cardiovasculaires ....................................................................................... 32

II.8 Autres signes cliniques ......................................................................................... 32

II.9 Signes Biologiques ............................................................................................... 33

II.10 Autres signes biologiques ................................................................................... 33

II.11 Traitements anti paludiques ................................................................................ 34

II.12 Autres Traitements ............................................................................................. 34

II.13 Issu des patients .................................................................................................. 35

TROISIEME PARTIE: DISCUSSION

DISCUSSION ................................................................................................................. 36

I. Aspects épidémiologiques ........................................................................................... 36

II. Aspects cliniques ........................................................................................................ 38

II. 1 Antécédents personnels ....................................................................................... 39

II.2 Signes cliniques .................................................................................................... 38

III. Aspects Biologiques .................................................................................................. 41

IV. Aspects thérapeutiques.............................................................................................. 42

V. Issu des patients .......................................................................................................... 46

CONCLUSION 49

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

ANNEXE

Page 19: RAHELITIANA Louisette

LISTE DES TABLEAUX

Pages

Tableau I: Répartition des patients selon les antécédents personnels ............................. 30

Tableau II: Répartition des patients selon les signes neurologiques ............................... 31

Tableau III: Répartition des patients selon les signes respiratoires ................................ 31

Tableau IV: Répartition des patients selon les signes cardiovasculaires ........................ 32

Tableau V: Répartition des patients selon les autres signes cliniques ............................ 32

Tableau VI: Répartition des patients selon les autres signes biologiques ....................... 33

Tableau VII: Répartition des patients selon les traitements antipaludéens ..................... 34

Tableau VIII: Répartition des patients selon les autres traitements ................................ 34

Page 20: RAHELITIANA Louisette

LISTE DES FIGURES

Pages

Figure 1: Pays à risque du paludisme (en rouge) .............................................................. 3

Figure 2: Cycle du Plasmodium ........................................................................................ 7

Figure 3: Kit du TDR Paludisme .................................................................................... 16

Figure 4: TDR (ICT Malaria Pf/Pv) ................................................................................ 17

Figure 4: Autre type du TDR .......................................................................................... 19

Figure 5: Représentation de la population d'étude .......................................................... 27

Figure 6: Répartition des patients selon la tranche d'âge ................................................ 28

Figure 8: Répartition des patients selon le genre ............................................................ 29

Figure 9: Répartition des patients selon les signes biologiques ...................................... 33

Figure 10: Répartition des patients selon leurs issus ...................................................... 35

Figure 11: Stratégies de prévention du paludisme .......................................................... 44

Figure 12: Moustiquaire imprégné d'insecticide de longue durée……………………...45

Page 21: RAHELITIANA Louisette

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

Ac : Anticorps

Ag : Antigène

ACT : Traitement Combiné à base d’Artémisinine

AQ :Amodiaquine

AS :Artesunate

AT :Arthemether

ATUR :Accueil Triage Urgence Réanimation

CAID :Campagne d'Aspersion des insecticides Intra Domiciliaire

CCC : Communication pour le Changement de Comportement

CHU :Centre Hospitalière Universitaire

CPN :Consultation Pré Natal

DDT :Dichloro Diphenyl Trichtorétane

EPS : Education Pour la Santé

FM :Frottis Mince

GE :Goutte Epaisse

GPI :Glicophosphoinositol

HRP2 :Histidine Rich Protein

IEC : Information Education Communication

≤ : Inférieur ou égale

IM :Intra musculaire

IOT :Intubation Oral Trachéal

Page 22: RAHELITIANA Louisette

IV :Intra veineuse

JAI : Journal des Anti Infectieux

JEUR : Journal Européen des Urgences et Réanimation

JRB : Josph Raseta Befelatanana

KDR :Knock Down Resistance

Kgs :Kilogramme

LU :Lumefantrine

MI : Maladies Infectieuses

mg/Kg : milligramme par kilo

/mm3 :par millimètre cube

mmHg : millimètre de mercure

MID :Moustiquaire Imprégné d'Insecticide de longue Durée

OMS : Organisation Mondial de la Santé

% : Pourcentage

PEC : Prise en Charge

PED : Pays En voie de Développement

Pf : Plasmodium falciparum

Pk : Plasmodium knowelsi

pLDH :Lactate Deshydrogenase Parasitaire

Pm :Palsmoduim malariae

PNLP :Politique National de Lutte contre le Paludisme

Po :Plasmodium ovale

Pv :Plasmodium vivax

Page 23: RAHELITIANA Louisette

RBM : Roll Back Malaria

RDT : Rapid Diagnostic Test (TDR)

≥ : Supérieur ou égale

SP :Sylfadoxine Pyriméthamine

SPO2 : Saturation partielle en oxygène

TA : Tension Artérielle

TAS : Tension artérielle systolique

TPI : Traitement préventif

USFR : Unité des Soins, de Formation et de Recherche

ZEP : Zone d’Endémie Palustre

WHO : World Health Organisation

WMR : World Malaria Report

Page 24: RAHELITIANA Louisette

ANNEXE

Annexe 1 : Fiche de collecte des données

Page 25: RAHELITIANA Louisette

INTRODUCTION

Page 26: RAHELITIANA Louisette

1

INTRODUCTION

Le paludisme grave se définit par un examen de goutte épaisse/frottis mince positif à

des formes asexuées de Plasmodium falciparum associé au moins un critère clinique

et / ou biologique de gravité [1,2].

Il reste un problème de santé publique dans le monde entier en général et les pays

tropicaux en particulier. Selon le rapport de l’OMS en 2015, il touche 300 à 500

millions de la population mondiale chaque année et 1,5 à 2,5 millions d’entre eux

étaient décédés [3].Le paludisme est très largement répandu dans toute l’Afrique sub-

saharienne. C’est la parasitose la plus répandue avec plusde 90% des cas cliniques par

an [4]. Le paludisme tue plus d’un million d’enfants par an en Afrique [4].

En revanche, le paludisme est endémique à Madagascar où coexistent quatre espèces.

La transmission est bien présente et stable durant presque toute l’année. La Politique

National De Lutte contre le Paludisme 2013- 2017 considère le paludisme comme un

enjeu d’ordre vital pour Madagascar [5]. Il représente la 8ème cause de morbidité en

2011 au niveau CSB par rapport à 2010 où il représentait la 6ème cause. Pour la

mortalité, le taux est de 19% pour les enfants de moins de 5 ans et de 13,5% à 5% pour

les personnes plus de 5 ans[6].Actuellement à Madagascar, avec la mise en oeuvre de la

nouvelle politique de prise en charge, les données de routine montrent que, parmi les 7.2

millions consultations externes dans les formations sanitaires rapportées pour l’année

2011, les cas confirmés de paludisme est estimé à 223 313 (3,07%).[6]

Le Service ATUR (Accueil, Triage, Urgence, Réanimation) CHU/JRB accueil et traite

des patients présentant des signes cliniques et para cliniques de paludisme grave. Ces

patients ont leurs caractéristiques épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques.

L’objectif général de cette étude est de décrire les aspects épidémio-cliniques et

thérapeutiques de paludisme grave dans ce Service.

Nos objectifs spécifiques étaient de déterminer la prévalence brute de paludisme grave

et de déterminer le taux de mortalité de paludisme grave dans le service

Ce livre comprend trois parties. La première partie concerne les rappels théoriques

essentiels à la compréhension de notre thème. La deuxième partie rapporte la

description de notre étude proprement dite ainsi que nos résultats. La troisième partie

est consacrée aux commentaires et discussions suivies des suggestions et de conclusion.

Page 27: RAHELITIANA Louisette

PREMIERE PARTIE : RAPPELS

Page 28: RAHELITIANA Louisette

2

I. RAPPELS

I.1 Définitions

Le paludisme est une maladie transmise à l’homme par un moustique appelé « anophèle

femelle ». Le paludisme (du latin paludis, « marais »), aussi appelé malaria (de l'italien

mal'aria, « mauvais air » terme privilégié par les Anglo-saxons), est une maladie

infectieuse due à un parasite du genre Plasmodium, propagée par la piqûre de certaines

espèces de moustiques du genre Anophèles [7]. Le paludisme grave (accès palustre

grave) se définit comme le Frottis Mince(FM) et/ou Goutte Epaisse(GE) positifs (+)

avec présence de formes asexuées de P. falciparum associée au moins à un critère

clinique et/ou biologique de gravité [1].

I.2 Epidémiologies

Le paludisme est la maladie parasitaire la plus répandue dans le monde. C'est la

première cause de mortalité des enfants de moins de cinq ans en Afrique. Les femmes

enceintes dans les zones endémiques, sont aussi particulièrement touchées par le

paludisme car le placenta constitue une cible où les parasites (Plasmodium falciparum)

peuvent s'accumuler. Le paludisme est encore la maladie mondiale la plus importante

(priorité de 1er

rang pour l'OMS) tant par ses ravages directs que par ses conséquences

socio-économiques une improductivité aboutissant à la sous-alimentation et au sous-

développement. Selon le rapport de l’OMS en 2015, le paludisme touche 300 à 500

millions de la population mondiale chaque année et 1,5 à 2,5 millions d’entre eux

étaient décédés [2].

A Madagascar, les données de formations sanitaires révèlent que la part de morbidité de

paludisme est passée de 21,57% en 2003 à 5% en 2011 pour les enfants de moins de 5

ans et de 17,57% à 2,3% en 2011 pour les supérieures à 5 ans. Il représente la 8ème

cause

de morbidité en 2011 au niveau CSB. Pour la mortalité, le taux est passé de 25,92% à

19% pour les enfants de moins de 5 ans et de 13,5% à 5% pour les supérieures à 5

ans.[6]

A Madagascar, deux profils épidémiologiques sont décrits :

- le paludisme stable à transmission pérenne le long des côtes où vit plus de la

moitié de la population du pays. La prémunition dans la population adulte est

Page 29: RAHELITIANA Louisette

3

considérable. Ces sont surtout les enfants de moins de 5 ans et les femmes

enceintes qui sont les plus vulnérables.

- le paludisme instable à transmission saisonnière sur les Hautes Terres Centrales

et dans le sud subdésertique. L’immunité acquise est insuffisante.

Toute la population est à risque et les épidémies peuvent survenir avec un fort taux de

mortalité.

Figure 1: Pays à risque du paludisme (en rouge)

Source: World Health Organisation (WHO). Severe Malaria. World Malaria Report

(WMR). 2015. (http://www.who.int/malaria/world malaria report

2015/en/index.html.).[3]

Cette figure numéro 1 montre les pays à risque du paludisme dans le monde (en rouge).

On peut en déduire que les pays en ZEP sont presque les pays pauvres, pays tropicaux

en sub équatorial (Afrique surtout). Madagascar est parmi les pays à risque du

paludisme jusqu’à présent.

Page 30: RAHELITIANA Louisette

4

I.3 Vecteur (Anophèle femelle)

Elle a besoin de prendre des repas sanguins pour la maturation des oeufs, avec une

espérance de vie de 3 à 12 semaines. Elle reste près de son lieu de naissance (< 300 m),

pique la nuit entre le coucher et le lever du soleil.

Elle vit dans ou hors des maisons (endophile / exophile), et préfère l’homme ou les

animaux (anthropophile / zoophile),

Elle pond ses œufs dans les gites et ou dans les eaux stagnantes

Une vingtaine d’espèces anophèliennes sont impliquées dans les îles de l'océan Indien,

dont :

- An. gambiae : gîtes temporaires, côtes de Madagascar, Comores (citernes)

- An. funestus : collections d’eaux permanentes, Madagascar (rizières)

- An. mascarensis : dans le sud-est de Madagascar (Région de Fort-Dauphin), à

Ile Sainte Marie

- An. arabiensis : Madagascar, Ile Maurice, Ile de la Réunion. An. arabiensis est

la seule espèce pouvant être responsable de l’émergence de cas autochtones à La

Réunion ou à Maurice, bien que sa faible longévité (<14 jours) et son comportement

exophile et zoophile favorisent le maintien de l’état d’éradication.

Il faut, en effet, 4 à 5 semaines pour qu’un anophèle infesté devienne infestant.

I.4 Modes de transmission du paludisme

Il existe 2 modes de transmission

Indirecte (par la piqure de l’anophèle femelle)

Piqûre indolore, non prurigineuse surtout nocturne et une seule piqûre infectante suffit.

Directe

Ŕ Post-transfusionnelle (après une transfusion sanguine)

Ŕ Transplacentaire (au cours de la grossesse)[7,8]

Page 31: RAHELITIANA Louisette

5

I.5 Agent pathogènes

La cause de la maladie a été découverte le 6 novembre 1880 à l’hôpital militaire de

Constantine (Algérie) par un médecin de l’armée française, Alphonse Laveran, qui reçut

le Prix Nobel de médecine et de physiologie en 1907. C'est en 1897 que le médecin

anglais Ronald Ross prouva que les moustiques étaient les vecteurs de la malaria [8].

Les 5 types de plasmodium les plus identifiées sont

a) Plasmodium falciparum (P.f)

Dans les régions équatoriales, il est transmis toute l’année avec cependant des

recrudescences saisonnières. Dans les régions subtropicales, il ne survient qu’en période

chaude et humide. Sa transmission s’interrompt lorsque la température tombe en

dessous de 18°C. Cela explique aussi que, quelle que soit la latitude, le paludisme n’est

plus transmis en altitude (au-dessus de 1500 mètres en Afrique et 2500 mètres en

Amérique et en Asie). L’évolution se fait d’un seul tenant après une incubation de 7 à

12 jours. On n’observe pas de rechutes tardives comme avec les autres espèces. Plus de

90% des accès palustres à P. f surviennent dans les 2 mois qui suivent le retour du pays

d’endémie. P. f est responsable des formes cliniques graves, notamment du neuro

paludisme. C’est l’espèce la plus fréquemment observée dans le monde surtout pays

tropicaux, responsable de plus de 80 % des paludismes dit « d’importation », c’est à dire

contractés en zone d’endémie après le retour.

b) Plasmodium vivax (P.v)

Très largement répandu en Amérique du Sud et en Asie, il est beaucoup plus rarement

observé en Afrique. Les érythrocytes du groupe sanguin Duffy négatif (observé chez la

majorité des sujets originaires d’Afrique de l’Ouest) ne possèdent pas le récepteur

membranaire nécessaire à l’infection par P. v. Sa transmission s’arrête en dessous de

15°. Sa période d’incubation est de 11 à 13 jours, mais on peut observer des rechutes

(accès de reviviscence) pendant 3 à 4 ans. L’affection par P. v est classiquement

considérée comme bénigne (fièvre tierce bénigne, c’est-à-dire due à un cycle chez

l’enfant). De plus on commence à voir surgir quelques résistances médicamenteuses à P.

v à la chloroquine.

Page 32: RAHELITIANA Louisette

6

c) P. ovale (P.o)

Il sévit en Afrique intertropicale du Centre et de l’Ouest (et dans certaines régions du

Pacifique) et provoque une fièvre tierce bénigne, comme P. v dont il est très proche.

Son incubation est de 15 jours au minimum mais peut-être beaucoup plus longue,

jusqu’à 4 ans. Son évolution est bénigne mais on peut observer, comme avec P. v, des

rechutes tardives (5 ans). Schématiquement on dit que P. o remplace P. v là où cette

dernière espèce n’existe pas.

d) P. malariae (P.m)

Il sévit sur les trois continents, de manière beaucoup plus sporadique. Il se

différencie des autres espèces par une incubation plus longue (15 à 21 jours), par une

périodicité différente de la fièvre (cycle érythrocytaire de 72 heures responsable d’une

fièvre quarte) et surtout par sa capacité à entraîner des reviviscences très tardives

(jusqu’à 20 ans après le retour de la zone d’endémie). Les mécanismes

physiopathologiques responsables de ces reviviscences tardives ne sont pas totalement

élucidés, certains évoquent la présence de mérozoïtes latents dans les voies

lymphatiques. L’infection est bénigne mais P. malariae peut parfois entraîner des

complications rénales et neurologiques.

e) P. knowlesi (P.k)

Il sévit en Asie du Sud-Est (particulièrement en Malaisie, à Bornéo), en zone

forestière car il est étroitement lié à la répartition des singes macaques, son hôte

habituel, et de son vecteur piquant l’homme et la singe. Il est morphologiquement

proche de P.m. Il se différencie des autres espèces par un cycle érythrocytaire de 24

heures responsable d'une fièvre quotidienne.

Il existe de rares formes graves, voire mortelles, avec forte parasitémie. A ce jour

aucune chimiorésistance n'a été observée pour cette espèce.

I.6 : Cycle Biologique

Page 33: RAHELITIANA Louisette

7

Figure 2: Cycle du Plasmodium

Source: Verdrager J.OMS et le paludisme : mémoires d’un médecin spécialiste de la

malaria .L’Harmattan. « Acteurs de la science », Paris ; 2005 [9]

Page 34: RAHELITIANA Louisette

8

Cette figure numéro 2 illustre le cycle d’évolution du plasmodium. On a 2 étapes bien

différentié :

Chez l’Homme, on a 2 cycles : le cycle endoerythrocytaire ou érythrocytaire et le cycle

exo erythrocytaire

Chez l’anophèle femelle : cycle sporogonique

Lors d’un repas sanguin, le moustique injecte le parasite à son hôte. Celui-ci se présente

alors sous la forme d'un sporozoïte. Il circule dans le sang pour pénétrer dans le foie une

demi-heure après. Il s'y multiplie ensuite par divisions cellulaires pendant 10 à 15 jours.

Cette phase va aussi permettre au parasite de survivre longtemps dans l'organisme, alors

qu'il aura disparu du sang. C'est ce qui explique les rechutes à longue échéance pour

deux plasmodium : Plasmodium vivax et Plasmodium ovale. Cette phase du parasite est

appelée phase dormante : le Plasmodium ne se réplique pas mais dort, d'où le nom qui

lui est donné à ce moment-là : hypnozoïtes. Quand ils se libèrent du foie, les sporozoïtes

ont changé de forme et deviennent des mérozoïtes. Ceux-ci circulent dans le sang et

vont infecter les globules rouges. Ils se nourrissent de l'hémoglobine et se multiplient.

Puis ils se diffusent en faisant éclater les hématies (le nom scientifique est appelé

hémolyse). Ce sont ces éclatements brutaux et synchrones qui sont à l'origine des accès

de fièvre. Le temps qui s'est écoulé entre la pénétration d'un parasite dans un globule

rouge et l'éclatement de celui-ci atteint chez l'être humain 48 heures pour Plasmodium

vivax , P. ovale et P. falciparum (fièvres tierces) et 72 heures pour P. malariae (fièvre

quarte). La destruction des hématies provoque une anémie et, dans le cas du paludisme

cérébral, la mort intervient à la suite d'une obstruction des vaisseaux sanguins du

cerveau par les globules rouges infectés. Les mérozoïtes libérés vont parasiter d'autres

globules rouges et le cycle asexué continu.

Après quelques cycles asexués apparaissent des parasites de forme spéciale, les

gamétocytes qui restent dans le sang périphérique, ce sont des formes sexuées produites

par le Plasmodium. Les parasites lors de cette phase n'ont aucune chance de survie dans

l'être humain. Ils restent vivants une vingtaine de jours puis disparaissent. Ils ne

pourront poursuivre leur évolution que chez le moustique. À ce moment si une anophèle

pique une personne malade, elle absorbe des gamétocytes contenus dans le sang, et un

nouveau cycle, sexué celui-là, débute dans l'arthropode vecteur. L'imagerie in vivo a

Page 35: RAHELITIANA Louisette

9

montré en 2005-2006 chez des rongeurs que les mérozoïtes étaient capable de fabriquer

des cellules mortes en cheval de roie leur permettant de quitter le foie pour la circulation

sanguine en échappant au système immunitaire. La cellule de foie infectée contient

environ 10.000 mérozoïtes. Elle meurt sous l'effet de l'infection en se transformant en

structures dites mérosomes » lesquelles pleines de parasites gagnent les vaisseaux

sinusoïdes du foie pour déboucher dans le système sanguin où les mérozoïtes se

dispersent. Les mérozoïtes semblent à la fois guider ce véhicule et s'y cacher. Ils

semblent le conserver en masquant les signaux biochimiques qui alertent normalement

les macrophages. Il y a peut-être là une piste nouvelle pour des médicaments actifs

avant le stade de l'invasion des globules rouges. [7, 8,9]. (Figure 2)

I.7 Physiopathologie

Lors que la forme parasitaire infectante est dans les hématies séquestrées, il y a

interaction avec les cellules endothéliales. Puis des altérations pro-adhésives, pro-

thrombotiques et une rupture de continuité de barrière aboutissent à l’anoxie tissulaire

d’aval surtout au niveau cérébral.

Au niveau microscopique

Plusieurs facteurs expliquent la séquestration des hématies:

Ŕ Une moindre déformation capillaire.

Ŕ Cyto adhérence: Adhésion d’un ligand parasitaire aux cellules endothéliales

des hématies. Cette cyto adhérence entraine un signal d’activation aux cellules

endothéliales qui déclenchent à son tour une cascade inflammatoire (TNF-[, IL-1, IL-6)

avec pour conséquences le recrutement d’effecteurs de l’immunité (macrophages,

polynucléaires et lymphocytes) et une agrégation plaquettaire massive.

Ŕ Suite à l’obstruction micro vasculaire et de cyto adhérence, il y a une

agrégation spontanée d’hématies non infectées autour d’une hématie parasitée (rosette),.

Ŕ L’hémolyse intra-vasculaire génère de nombreux débris flottant dans la

circulation exacerbant les phénomènes pro-inflammatoires et l’obstruction vasculaire.

La séquestration multi factorielle des globules rouges et des plaquettes aboutit à une

obstruction mécanique des micros capillaires, en particulier cérébraux, avec oedème,

nécrose hémorragique et anoxie tissulaire.[7, 8, 9]

Au niveau macroscopique

Les vagues d’hémolyse libèrent une substance pyrogène responsable de la fièvre.

Page 36: RAHELITIANA Louisette

10

L’expansion des clones cellulaires (macrophages, polynucléaires, lymphocytes) est

responsable de la splénomégalie et l’hépatomégalie.

L’hémolyse intra-vasculaire est responsable de l’anémie, de l’ictère.

Le séquestre érythro-plaquettaire et la réponse inflammatoire systémique majeure sont

responsables des défaillances d’organes :

Cérébrale (critique pour le pronostic), hémodynamique, rénale, hépatique,hémostatique

(CIVD), pulmonaire (SDRA).[7, 8,9]

I.8 Clinique du paludisme

Les manifestations cliniques du paludisme n'apparaissent qu'au cours de la

multiplication asexuée des plasmodiums à l'intérieur des hématies faisant du paludisme,

au sens propre, une érythrocytopathie parasitaire. Cette dernière aboutit à :

- des accès fébriles violents et rythmés;

- une destruction massive d'hématies (directe et indirecte) qui entraîne une anémie

hémolytique entraînant une splénomégalie progressive;

- une biligénie pigmentaire, d'où subictère (et hépatomégalie de reprise);

- une détérioration de l'état général pouvant aboutir à la cachexie.

Les complications graves ne concernent en général que Plasmodium falciparum.

Les différentes formes cliniques :

I.8.1 Accès palustres simples

La crise de paludisme, appelé également accès palustre, est caractérisée par des accès

fébriles, avec une fièvre à plus de 40°C, des frissons, suivis d'une chute de température

accompagnée de sueurs abondantes et d'une sensation de froid. Classiquement, on

distingue la fièvre tierce (c'est-à-dire survenant tous les 2 jours) due à Plasmodium

vivax et Plasmodium ovale (fièvre tierce bénigne) et Plasmodium falciparum (fièvre

tierce maligne) de la fièvre quarte (c'est-à-dire survenant tous les 3 jours) due à

Plasmodium malariae (le terme « malaria » désignait spécifiquement la fièvre quarte).

Ces accès palustres peuvent se répéter pendant des mois voire des années chez P. ovale,

P. vivax et P. malariae, mais pas chez P. falciparum correctement traité et en l'absence

de ré infestation.[8,9]

I.8.2 Neuropaludisme ou paludisme cérébral ou paludisme grave

Accès palustre grave à Plasmodium falciparum ,est la forme la plus redoutable. C’est

une malaria cérébrale associant une élévation importante de la température (40°C) et un

Page 37: RAHELITIANA Louisette

11

coma de mauvais pronostic malgré le traitement et pour lequel la mortalité s'élève

parfois à 20 % chez les adultes et 15 % chez les enfants [9,10]. L'apparition d'une

malaria sévère est soit progressive soit brutale. Elle débute après des convulsions

instantanées et passagères d'un ou plusieurs muscles, suivies de décontractions. Elles

sont localisées ou généralisées à l'ensemble du corps. Cette variété de la malaria

s'accompagne quelquefois d'une raideur du cou et d'une perturbation des réflexes. Dans

environ 15 % des cas, il existe des hémorragies de la rétine (couche de cellules tapisse

le fond de l'œil). La malaria sévère s'accompagne d'une anémie et d'un ictère (jaunisse).

Les convulsions surviennent essentiellement chez les enfants et seulement dans 50 %

des cas chez l'adulte [9,10]. Les autres signes de ce type de la malaria sont

l'hypoglycémie (baisse du taux de sucre dans le sang) qui est de mauvais pronostic. Ce

symptôme touche tout particulièrement les enfants et les femmes enceintes, il est dû à

un mauvais fonctionnement du foie et à une consommation exagérée de sucre par le

parasite. Les femmes enceintes sont particulièrement prédisposées à l'hypoglycémie.

L'acide lactique, qui entraîne une augmentation de l'acidité du sang, est également de

mauvais pronostic [11]. L'œdème pulmonaire (présence de liquide dans les poumons)

peut être à l'origine d'un taux de mortalité élevée. L'anémie constatée au cours de la

malaria sévère est le résultat de la destruction et de l'élimination accélérée des globules

rouges par la rate, associée à un déficit de production de ces globules par la moelle

osseuse (aplasie médullaire). Elle nécessite généralement une transfusion. Une autre

complication susceptible de survenir au cours de cette variété de la malaria est la fièvre

bilieuse hémoglobinurique. On assiste également à une hématémèse due sans doute à

une atteinte de l'estomac par ulcération ou due au stress.

Critères de gravité du paludisme selon OMS

– Collapsus cardio-vasculaire ou choc (pression artérielle < 70 mm Hg).

Ŕ Anémie normocytaire< 5 g/dl ou hématocrite < 15 %.

Ŕ CIVD.

Ŕ Hypoglycémie (< 2,2 mmol/l).

Ŕ Insuffisance rénale aiguë (diurèse < 400 ml/24h et/ou créatinine > 265 μmol/l).

Ŕ Coma stade 2.

Ŕ Acidose (pH < 7,25 ou bicarbonates < 15 mmol/l).

Ŕ Convulsions généralisées répétées.

Page 38: RAHELITIANA Louisette

12

Ŕ Hémoglobinurie macroscopique.

Ŕ Œdème pulmonaire lésionnel (SDRA). [1,3,8]

Autres critères de gravité valables sur certains terrains

– Troubles de la conscience.

Ŕ Prostration en faiblesse extrême.

Hyper parasitémie (> 5 % des hématies sont parasitées) chez un patient non immun.

Ŕ Ictère ou bilirubine > 50 μmol/l.

Ŕ Température > 41°C.

Ŕ La thrombopénie

Quelques facteurs concourent à la gravité de la maladie au cours du paludisme :

L’espèce plasmodiale en cause (P.f)

Immunité du sujet (sujets en ZEP sont plus immunisés donc moindre risque de

développer un paludisme grave)

La grossesse, au cours du deuxième et troisième trimestre de grossesse, on a un risque

plus élevée du paludisme grave.

Tares associées (VIH SIDA, Tuberculose,…)[10,11]

Lenon disponibilité et l’inefficacité des traitements anti paludiques contribuent à

l’évolution vers le paludisme.[12,13]

I.8.3 Paludisme viscéral évolutif

Autrefois appelée cachexie palustre, associant fièvre intermittente modérée, anémie et

cytopénie, splénomégalie modérée chez des enfants de 2 à 5 ans. Dans le paludisme

viscéral évolutif, l'organisme est visiblement débordé, et il faut le défendre à tout prix

en s'attaquant successivement aux formes sanguines et tissulaires.[8,11].

I.8.4 Fièvre bilieuse hémoglobinurique

C’est une complication actuellement rarissime survenant chez des individus

anciennement atteints de la malaria à Plasmodium falciparum vivant dans les pays de

forte endémie où une grande partie de la population est touchée) et liée à la prise de

quinine ou d'autres molécules (halofantrine). Elle est secondaire à un éclatement des

globules rouges à l'intérieur des vaisseaux (hémolyse intravasculaire). Elle se caractérise

par : une fièvre élevée, un état de choc avec prostration, un ictère, des urines de plus en

plus foncées contenant des cylindres hyalins, une anémie, une hémoglobinurie (présence

d'hémoglobine dans les urines, leur donnant une couleur porto), et surtout une

Page 39: RAHELITIANA Louisette

13

insuffisance rénale mortelle due à une destruction des tubules rénaux (nécrose tubulaire

aiguë). C'est une urgence médicale au même titre que l'accès pernicieux. Le traitement

aura 3 buts : maîtriser l'oligo-anurie, déparasiter le malade, traiter l'anémie hémolytique

Contre l'oligo-anurie, la dialyse péritonéale permettra de franchir la phase critique en

attendant le rétablissement de la diurèse. Contre la parasitémie, un véto absolu contre la

quinine, ici totalement contre-indiquée par l'hémolyse ainsi que contre les sulfamides

(tubulopathie rénale). Contre l'anémie hémolytique, on pratiquera au choix : des

transfusions ou, mieux, quand on le peut, des exsanguinotransfusions.[7, 10, 11]

I.8.5 Paludisme de primo-invasion

Il atteint le sujet neuf. La période d’incubation encore appelée phase pré patente, dure

au moins 7 jours et est cliniquement muette. La phase d’invasion est marquée par

l’apparition d’une fièvre continue associée à des céphalées et myalgies. Le tableau

clinique est celui d’un embarras gastrique fébrile : anorexie, douleurs abdominales,

nausées parfois vomissements, diarrhée. A l’examen, le foie est parfois augmenté de

volume, la rate est normale. Les urines sont rares, foncées et peuvent contenir des

protéines. Le tableau clinique est donc peu évocateur. Une splénomégalie modérée

élément de bon pronostic apparaît au bout de quelques jours. Cet accès de primo-

invasion s’il n’est pas traité en urgence peut évoluer vers l’accès pernicieux.

L’interrogatoire du patient sur zone de séjour récent est un élément capital. On doit y

penser avant toute autre maladie, devant un sujet fébrile, au retour d’une zone

d’endémie, d’un séjour touristique ou d’affaire en Afrique noire, en Asie, en Amérique

du Sud ou dans quelques îles d’Océanie.[9, 10 ,11]

I.8.6 Malaria de la femme enceinte

L'infection du placenta par le Plasmodium falciparum se traduit par un poids de

naissance faible, tout particulièrement quand il s'agit d'un premier accouchement

(primipare). Quand la quantité de parasites dans le sang est relativement peu importante

(c'est le cas dans les zones de transmission stable), les femmes ne présentent pas de

signes alors que les parasites qui envahissent les globules rouges de la circulation, et

plus précisément de la petite circulation du placenta, sont présents. Dans les zones où la

transmission est instable (on parle d'hypo ou de méso-endémie), les femmes enceintes

présentent des infections sévères associées à des quantités élevées de parasites dans le

sang avec une anémie, une hypoglycémie et des œdèmes des poumons. La grossesse est

Page 40: RAHELITIANA Louisette

14

alors émaillée de problèmes à type de contractions prématurées, d'avortement spontané

et de mortalité au moment de l'accouchement. La malaria congénitale touche environ 5

% des nouveau-nés de mères infectées et est en relation directe avec la quantité de

parasites dans le placenta.[10,11]

I.8.7 Malaria de l'enfant due à Plasmodium falciparum

A l’origine d'environ 1 à 3 millions de décès chaque année. Cette variété de la malaria

touche essentiellement l’Afrique et s'accompagne de :

- Troubles neurologiques avec des convulsions pouvant aller jusqu'au coma

- Hypoglycémie

- Augmentation du taux d'acidité du sang (acidose métabolique)

- Anémie sévère

Contrairement aux autres formes de la malaria, la malaria de l'enfant ne s'accompagne

pas ou peu souvent d'une atteinte rénale à type d'insuffisance de filtration des reins

(insuffisance rénale) ni d'une collection liquidienne dans les poumons (œdème

pulmonaire aigu). [4,7,11] Dans cette variété de la malaria, le traitement est

généralement efficace et rapide.

I.8.8 Paludisme transfusionnel

C’est une malaria transmise par l’intermédiaire d’une transfusion sanguine ou après

échange des aiguilles entre individus drogués. P.m et P .f sont les plus souvent mis en

cause. La période d’incubation ici est courte (car il n’y a pas de cycle préerythrocitaire).

La malaria transfusionnelle se traduit par les mêmes signes que ce que l’on observe au

cours du Plasmodium en cause mais les symptômes sont plus sévères pour les

toxicomanes.[8, 9,10]

I.9 Diagnostic

I.9.1 Diagnostic de certitude

Le diagnostic de certitude repose sur la mise en évidence du parasite dans le sang, par

frottis sanguin ou goutte épaisse.

Goutte épaisse :

L’examen de la goutte épaisse doit constituer la première étape étant donné qu’elle

présente l’avantage de concentrer 20fois de parasite qu’un frottis mince. Elle est 20fois

plus sensible qu’un frottis mince.

Examen lent = 24 heures.

Page 41: RAHELITIANA Louisette

15

Méthode de concentration : dépôt d’une goutte de sang sur lame, séchage 24h,

coloration,microscopie optique.

Diagnostic quantitatif = détection d’une faible parasitémie. Moins performant pour le

diagnostic d’espèce.

Frottis mince :

C’est l’étude morphologique des hématozoaires. Il permet d’identifier l’espèce

plasmodiale en cause.

Examen rapide = moins d’une heure.

Etalement sur lame d’une goutte de sang, coloration au May Grünwald Giemsa

observation au microscope optique.

Diagnostic qualitatif = diagnostic d’espèce.

Limite : il explore une petite quantité de sang et peut ne pas révéler une forme

pauciparasitaire.[3,11]

I.9.2 Nouvelles techniques de diagnostic rapide (TDR)

Il y a également la mise en évidence des antigènes parasitaires : tests rapides sur

bandelette réactive contenant un anticorps monoclonal (durée 15mn) :

- immunocapture de l’Ag HRP-2 (histidine-rich protein-2), spécifique de P.

falciparum : ParaSight F®, ICT Malaria Pf ®, Core Malaria®, Kat-

QuickMalaria®

- immunocapture de l’AgHRP-2 et de la pLDH (lactate deshydrogénase

parasitaire) commune aux 4 espèces parasitaires : Now® ICT Malaria Pf/Pv,

OPTIMAL® IT,

- immunocapture de l’Ag HRP-2, d’une pLDH spécifique de P. vivax et d’une

pan-pLDH pour la détection des 2 autres espèces : PALUTOP+4®, nouveau test

d’aide au diagnostic d’espèce du paludisme

Les qualités et la facilité d‘utilisation des tests rapides devraient permettre de les

intégrer dans les procédures de prise en charge des malades dans les PED (pays en voie

de développement).[12, 13,14]

Page 42: RAHELITIANA Louisette

16

Figure 3: Kit du TDR Paludisme

Source: OMS,Guidelines for the treatement of malaria OMS, Genève. 2006. [12]

OMS/WHO. Performance des TDR Palu. Bilan des résultats d’évaluation des produits

par l’OMS. Séries 1-4 (2008 Ŕ 2012) 12. 1, 2012, p.16. [13]

Cette figure numéro 3 montre le contenu d’un Kit d’un TDR du paludisme (alcool pour

désinfection, pipette, cassette, vaccinostyle).

Page 43: RAHELITIANA Louisette

17

Figure 4: TDR (ICT Malaria Pf/Pv)

Source: OMS, Guidelines for the treatement of malaria OMS, Genève. 2006. [12]

OMS/WHO. Performance des TDR Palu. Bilan des résultats d’évaluation des produits

par l’OMS. Séries 1-4 (2008 Ŕ 2012) 12. 1, 2012, p.16. [13]

La figure numéro 4 montre les 3 types de résultats qu’on peut avoir lors de la réalisation

du TDR au cours du paludisme

TDR Négative (C0) : un seul ligne dans la fenêtre contrôle

TDR Positive(C 1 2 ou C 1 0) un ligne dans la fenêtre test et un ligne dans la fenêtre

contrôle

Page 44: RAHELITIANA Louisette

18

TDR Invalide. Il faut refaire le test.

Principe d’utilisation d’un TDR Palu

L’utilisation des TDR varie d’un type à une autre.

Le kit contient un vaccinostyle, une micropipette et une compresse imbibée d’alcool, un

guide d’utilisation est toujours inclus. L’usage des bandelettes est parfois complexes et

nécessite l’utilisation des tubes à essai (ou des puits) pour recueillir le sang .à tester. En

ce qui concerne les cassettes, il consiste à déposer quelques gouttes de sang à

l’emplacement réservé puis 3 à 6 gouttes de réactif (solution tampon de lyse) ce qui

permet la migration de complexes Ag Anticorps (Ac) jusqu’à la rencontre avec les Ac

monoclonaux anti HRP2 ou anti p LDH où ils forment une bande visible à l’œil nu. Le

sang et les réactifs peuvent déposer dans le même puits ou dans deux puits différents

suivant le type de cassette. La lecture s’effectue entre 10 et 20 minutes selon le

test.[13,14]

Page 45: RAHELITIANA Louisette

19

Figure 5: Autre type du TDR

Source: OMS, Guidelines for treatement of malaria.OMS, Geneve.2006 [12]

OMS/WHO. Performance des TDR Palu. Bilan des résultats d’évaluation des produits

par l’OMS. Séries 1-4 (2008 Ŕ 2012) 12. 1, 2012, p.16. [13]

La figure numéro 5 montre les autres types du TDR avec les résultats (TDR Positif et

TDR Négatif).

Les Limites des TDR :

La sensibilité de TDR est limitée à 0,002% des globules rouges posant le problème des

parasitémies faibles (faux négatifs).

L’HRP2 n’est pas liée à la persistance des parasites circulants et persiste après

disparition des parasites jusqu’à 15jours des tests après la négativité des tests

microscopiques (faux positifs).[13,14,].

I.9.3 Diagnostic différentiel

Il faut éliminer les autres étiologies de la fièvre

- Infection Virale ou Bactérienne ou Mycosique: la Grippe, les Arboviroses (dengue,

Page 46: RAHELITIANA Louisette

20

chikungunya,…), la Fièvre typhoïde (signes digestives associées à des syndromes

hémorragiques et fièvre). La sérologie de Widal et Félix associée ou non à la

coproculture est nécessaire pour trancher le diagnosticdu fièvre typhoïde.

La Méningite et la Méningo-encéphalite (fièvre avec signes neurologiques,…)

Le résultat d’une ponction lombaire en urgence permet d’affirmer le diagnostic.[8,9]

-Néoplasique : Syndrome de lyse tumoral des cancers stade avancé (cancer du sein,

cancer des os, cancers du col…)

- Maladies d’origine systémiques : Lupus érythémato disséminé ; polyarthrite

rhumatoïde…

I.10 Prise en charge des cas

Buts : guérir le paludisme et éviter la rechute

Moyens : Antipaludiques Traitement combiné à base d’Artémisinine (ACT)

Quinine injectable, Artésunate injectable

Indications :

I.10.1 Traitement du paludisme simple

La combinaison artesunate +amodiaquine (AS + AQ) et la combinaison artémether +

luméfantrine (AT + LU) ont été retenus pour le traitement du paludisme simple.

L’association (AS + AQ) est en vente sous le nom d’Arsucam ou Coarsucam® avec

plusieurs présentations: Coarsucam® 25 mg/67.5 mg (Artesunate 25 mg +

Amodiaquine 67.5 mg) , Coarsucam®50 mg/135 mg, Coarsucam®100 mg/270 mg

La posologie est de 2 à 10 mg/kg d’Artésunate et 7,5 à 15 mg/kg d’Amodiaquine une

fois par jour pendant 3 jours. [15]

L’autre combinaison retenue est celle de l’Artémether (20 mg) +Luméfantrine (120 mg)

commercialisé sous le nom de Coartem ®. La posologie est en fonction du poids

comme suit:

Adulte avec un poids corporel ≥ 35 kgs : 4 comprimés 2 fois par jour pendant 3

jours.

Nourrissons et Enfants de poids entre 5 et 35 kgs :

- 5 à 15 kgs : 1 comprimé 2 fois par jour pendant 3 jours

- 15 à 25 kgs : 2 comprimés 2 fois par jour pendant 3 jours

- 25 à 35 kgs : 3 comprimés 2 fois par jour pendant 3 jours

Selon la recommandation de la politique national de la lutte contre le paludisme

Page 47: RAHELITIANA Louisette

21

(PNLP) : il faut diagnostiquer et traiter précocement et correctement le cas de paludisme

à tous les niveaux de la pyramide sanitaire à Madagascar.

La mise à l’échelle des TDR et ACT dans tous les CSB et la mise à l’échelle de la Prise

en Charge Intégré des Maladies des Enfants avec la mise à la disposition des ACT sont

aussi importants selon PNLP.

I.10.2 Traitement du paludisme grave et compliqué

Traitement curatif

Le patient présentant de paludisme grave doit être hospitalisé de préférence dans le

service des Urgences ou de Réanimation.

Le traitement curatif du paludisme grave impose une molécule parasiticide et la voie

intraveineuse durant les premiers jours.[16] Depuis des décennies le traitement de

référence du paludisme grave en Madagascar reposait sur la quinine injectable. Elle doit

être administrée par voie intraveineuse en perfusion.

Posologie recommandée de la quinine

Chez l’enfant :

Dose de charge : 20 mg/kg de sels de chlorhydrate de quinine, dilués dans 10 ml/kg de

soluté isotonique (sérum glucosé à 5%, dextrose à 5% ou sérum salé à 0,9%) et passés

en 2 à 4 heures.

Dose d’entretien : 10 mg/kg de sels de quinine, administrés 12 heures après le début de

dose de charge, en perfusion pendant 2 heures et à renouveler toutes les 12 heures

jusqu’à ce que le malade puisse prendre le médicament par voie orale.

Chez l’adulte :

Dose de charge : 20 mg/kg de sels de chlorhydrate de quinine, dilués dans 10ml/kg de

soluté isotonique, à passer en 4 heures

Dose d’entretien : 10mg/kg de sels de quinine administrés 8 heures après la dosse de

charge, passés en 4 heures et à renouveler toutes les 8 heures.

En cas de prise ultérieur de quinine en moins de 24 heures, ne pas donner la dose de

charge, passer tout de suite à la dose d’entretien.

Page 48: RAHELITIANA Louisette

22

La doxycycline est associée à la quinine dans les zones de résistance (forêts d'Asie du

sud-est et Amazonie) où les souches de P. falciparum sont résistantes à la quinine : 200

mg si plus de 12 ans, 100 mg entre 8 et 12 ans pendant 7 jours. Le dosage de la

quininémie permet de juger de l’efficacité du traitement étiologique par la quinine. Les

valeurs thérapeutiques sont comprises entre 10 et 15 mg/l ; au-dessous de 8 mg/l, il y a

risque d’inefficacité; au-dessus de 20 mg/l, il y a risque de cardiotoxicité. Le dosage de

la quininémie est indispensable pour adapter la posologie de la quinine en cas

d’insuffisance rénale. Les nouvelles présentations injectables de l’artémisinine sont des

substituts à la quinine artésunate par voie rectale, artéméther (Paluther®) par voie

intramusculaire et artésunate en intraveineux direct (Malacef®). L’artésunate IV est

plus efficace, plus maniable et mieux tolérée que la quinine en perfusion IV dans le

traitement du paludisme. [17, 18] Il faut souligner l’intérêt du Paluther® dans le

traitement du paludisme grave : il peut être utilisé dans des régions peu médicalisées,

compte tenu de son mode d’administration par voie IM.

Traitement adjuvant ou symptomatique

Pour essayer de réduire la mortalité inacceptable du paludisme grave, divers traitements

d’appoint ont recommandés. Ils reposent sur:

- la prise en charge du coma

- la lutte contre l’hyperpyrexie

- le traitement de l’hypoglycémie

- la correction de l’anémie

- la prise en charge de l’œdème aigu du poumon

- le traitement de l’insuffisance rénale aiguë

- le traitement de l’hémorragie spontanée et coagulopathie

- le traitement de l’acidose métabolique et de l’état de choc

Surveillance

Clinique (horaire) :

Température, fréquence cardiaque, pression artérielle, diurèse horaire, fréquence

respiratoire,poids.

Etat de conscience, examens neurologiques répétés.

Etat d'hydratation.

Page 49: RAHELITIANA Louisette

23

Examen des mollets et des points d'appui.

Auscultation cardio pulmonaire : recherche de signes de surcharge ou une infection.

Recherche d’autres foyers infectieux (hémocultures, ECBU, coproculture parasitologie

des selles…).

Surveillance de l'état cutané.

Recherche des effets secondaires du traitement.

Biologique :

Quininémie cible entre 10 et 15 mg/l.

Parasitémie recommandée à J3 = efficacité du traitement.

NFS et plaquettes, fibrinémie, TP, TCK.

Ionogrammes sanguins et urinaires.

Fonction rénale.

Glycémie capillaire horaire à l’instauration du traitement puis espacée toutes les 4h.

Bilan hépato-cellulaire.

Gaz du sang (acidose lactique).

Electro-cardiogramme quotidien (effets secondaires de la quinine).

Radiographies de thorax répétées : Recherche de surinfection broncho pulmonaire,

d'une surcharge vasculaire. [8,18]

Traitement préventif

- Chimioprévention

Il a été prouvé que dans les zones d'endémies, une prévention efficace du paludisme

pendant la grossesse (TPI) permet de réduire l'incidence d'anomalies comme un faible

poids à la naissance ou une anémie maternelle grave (diminution de la concentration en

hémoglobine du sang (en dessous de 0,13g/ml chez l'homme et de 0,12 g/ml chez la

femme) [19,20]. Chez la femme enceinte la Sulfadoxine Pyriméthamine (S.P.), c’est

l’association Sulfadoxine (500 mg)- Pyriméthamine (25 mg) commercialisé sous le nom

de Fansidar® οuMaloxine®. La posologie est de 3 comprimés en deux prises

supervisées et espacées d’au moins 1 mois, entre le 4ème et le 8ème mois.

- Lutte anti-vectorielle

Elle a pour but de réduire voire d’arrêter la transmission du paludisme. Elle repose

essentiellement sur la promotion de l’utilisation des moustiquaires imprégnées

d’insecticide de longue durée(MID).[19, 20, 21]

Page 50: RAHELITIANA Louisette

24

- Lutte anti-larvaire :

Épandage de pétrole ou d'huile végétale et utilisation d'insecticides solubles répandus à

la surface des eaux stagnantes, pour tenter de limiter les naissances d'anophèles ou

empêcher les larves de venir respirer à la surface. Mesures fort peu recommandables car

totalement anti-écologiques

Ensemencement des eaux avec des prédateurs des anophèles ou de leurs larves comme

certains mollusques ou poissons (tilapias, guppys, gambusies, aphanius)

Réintroduction, et protection, des variétés de chiroptères insectivores là où elles ont

disparu (une chauve-souris peut avaler près de la moitié de son poids en insectes en une

nuit)

Emploi d'insectifuges et d'insecticides ciblés uniquement contre l'anophèle,

Dispersion de mâles anophèles stériles dans la nature,

Interventions génétiques sur les espèces vectrices ou, dans un avenir indéterminé, avec

des vaccins bloquant la transmission en induisant des anticorps empêchant la maturation

des stades sexués du parasite chez l'anophèle.

Pulvérisation intra domiciliaire des insecticides intra domiciliaire et extra domiciliaire

Promotion de l’hygiène et l’assainissement.[21 ,22]

Assèchement des marais (sans bouleverser le système écologique), drainage des eaux

stagnantes où se développent les larves des anophèles (un vieux pneu abandonné et

rempli d'eau par les pluies est suffisant au moustique pour y pondre ses œufs)[21,

22,23].

- Autres mesures :

Eviter les déplacements en zone à risque sans protection, toujours dormir avec une

moustiquaire dont les mailles sont inférieures à 1,5 mm, même à la belle étoile.

Porter des vêtements longs, amples et de couleur blanche, serrés aux poignets et aux

chevilles, avec des chaussures fermées, imprégnées de répulsif (attention, le moustique

anophèle vole souvent au ras du sol et peut piquer à travers les chaussettes).

Appliquer des répulsifs cutanés sur toutes les parties non couvertes du corps mais à

éviter pour les nourrissons de moins de 3 mois et les femmes enceintes ou allaitantes .

Protéger toutes les ouvertures par des moustiquaires appropriées.[21, 22,23]

Page 51: RAHELITIANA Louisette

DEUXIEME PARTIE : METHODOLOIGE ET RESULTATS

Page 52: RAHELITIANA Louisette

25

I. METHODOLOGIE

I.1 Cadre d’étude

Il s’agit d’une étude réalisée dans le Service ATUR (Accueil, Triage, Urgences et

Réanimation) du CHU/JRB (Centre Hospitalier Universitaire Joseph Raseta

Befelatanana) Antananarivo, Madagascar. C’est une Unité de Soins, de Formation et de

Recherche (USFR) prenant en charge les pathologies médicales.

I.2 Type de l’étude

Il s’agit d’une étude rétrospective et descriptive.

I.3 Période et durée de l’étude

L’étude a été commencée le mois de janvier 2015 jusqu’au mois de mars 2016 soit une

durée de 15 mois.

I.4 Population d’étude

L’étude était faite sur des patients admis et prises en charge dans le Service ATUR

CHU/JRB.

I.5 Critères d’inclusion

Nous avons eu comme critères d’inclusion :

- Dossiers des patients hospitalisés dans le Service ATUR HU/JRB

- TDR ou GE/FM positif

- Présence d’au moins un critère clinique et ou biologique de gravité du paludisme

I.6 Critère d’exclusion

Les dossiers des patients inexploitables ont été exclus comme :

Dossiers patients incomplets

TDR et / ou GE/FM non faits ou négatifs

Pas des signes cliniques et / ou biologiques de gravité du paludisme

I.7 Mode de collecte de données

Nous avons effectué la collecte des données sur une fiche de recueil de données à

l’aide des dossiers de patients et des registres de Service

I.8 Variables étudiées

Nous avons relevé les paramètres suivants :

- Age : adultes >à 15ans, tranche d’âge : 31- 45ans

- Genre : homme et femme

Page 53: RAHELITIANA Louisette

26

- Antécédents des patients : prise des anti paludiques avant l’admission à l’hôpital

et / ou en cours, séjour en zone d’endémie palustre avant l’hospitalisation

- Signes cliniques : singes neurologiques, signes cardiovasculaires, singes

respiratoires, autres signes cliniques (fièvre, ictère…)

- Signes biologiques : Test de Diagnostic Rapide, Goutte épaisse / Frottis mince

Hémogramme, Glycémie capillaire

- Eléments de la PEC : Quinine injéctable, Artésunate injectable, Antalgique

Antipyrétique par Paracétamol, Moyens physiques, Intubation Oro Trachéal avec

ventilation assistée

- Evolution des patients : Décédé, Exéat (guérit), Transféré dans une autre service

I.9 Mode d’analyse des données

Les données ont été saisies et analysées avec le logiciel Excel

I.10 Considérations éthiques

Pour la collecte des données, nous avons eu l’accord du Chef de Service de l’ATUR du

CHU/JRB avec la collaboration de tous les personnels. Nous avons respecté la

confidentialité et le secret professionnel. En outre, nous avons faits l'engagement de

communiquer les résultats de l'enquête après sa soutenance.

I.11 Limites de notre étude :

Notre étude s’était limitée sur la population adulte.

Notre étude s’était effectuée dans le Haut Terre Central (CHU /JRB Antananarivo) où la

transmission du paludisme ici à Antananarivo est instable.

Page 54: RAHELITIANA Louisette

27

II. RESULTATS

II.1 Population d’étude

Sur 7746 dossiers des patients admis dans le service, nous avons trouvé 76 cas de

paludisme grave soit une fréquence de 0,98%.

Figure 6: Représentation de la population d'étude

D’après cette figure,la prévalence brute du paludisme grave dans le service pendant la

période d’étude de 15mois était de 0,98%.

7746 patients admis dans le service pendant la période

d’étude

76 cas de paludisme grave

Fréquence : 0,98%

Page 55: RAHELITIANA Louisette

28

II.2 Age

Figure 7: Répartition des patients selon les tranches d'âge

D’après cette figure, la tranche d’âge de 31 Ŕ 45 ans était la plus observé, 27patients soit

35,53%.

Vu que notre étude se portait sur la population adulte,l’âge moyen de nos patients était

de 30 ± 3 ans.

34,21%

35,53%

22,37%

5,26%

0,00% 10,00% 20,00% 30,00% 40,00%

15 - 30 ans

31 -45 ans

46 -60 ans

> 60 ans

Pourcentage

Tra

nch

e d

'âge

Patients présentant de

palu grave

Page 56: RAHELITIANA Louisette

29

II.3 Genre

Figure 8: Répartition des patients selon le genre

On a ressorti de cette figure une prédominance masculine 55 hommes avec un taux de

72,37% contre 21femmes (27,63%). Le sex-ratio était de 2,61.

27,63%

72,37%

Femme

Homme

Page 57: RAHELITIANA Louisette

30

II.4 Antécédents personnels des patients

Tableau I: Répartition des patients selon les antécédents personnels

Antécédents Effectif (%)

Séjour en ZEP

Oui

Non

Prise des antipaludiques avant

l’hospitalisation

Oui

Non

66 (86,84%)

10 (13,16%)

19 (25,00%)

57 (75,00%)

Concernant les antécédents des patients, 66 patients (86,84%) avaient eu une notion de

séjour en zone d’endémie palustre quelques mois avant leurs hospitalisations d’après ce

tableau.

Sur la prise des antipaludiques, 57patients (75,00%) n’ont pas prises des antipaludiques

avant leurs hospitalisations.

Page 58: RAHELITIANA Louisette

31

II.5 Signes neurologiques

Tableau II: Répartition des patients selon les signes neurologiques

Signes neurologiques Effectif (%)

Trouble de conscience

Obnubilation

Confusion

Prostration

Convulsion

Nuque raide

Agitation

Somnolence

Hypotonie

76 (100,00%)

33 (43,42%)

25 (32,90%)

18 (23,69%)

7 (9,21%)

3 (3,95%)

4 (5,26%)

3 (3,95%)

2 (2,63%)

D’après ce tableau, tous les patients présentant du paludisme grave ont présenté de

trouble de conscience, à des grades différents tels que l’obnubilation chez 33 patients

soit 43,42% et la confusion chez 25 patients soit 32,90%, la prostration chez 18 patients

soit 23,69%.

II.6 Signes respiratoires

Tableau III: Répartition des patients selon les signes respiratoires

Signes respiratoires Effectif (%)

Signes de détresse respiratoire aiguë

Râles crépitant diffus

Ronchi diffus

SPO2 < 90% à l’entrée

Cyanose

60 (78,95%)

5 (6,58%)

4 (5,26%)

15(19,74%)

3 (3,95%)

D’ après ce tableau,les signes respiratoires étaient dominés par les signes de détresse

respiratoire aiguë, qui ont été retrouvé chez 60 patients soit 78,95%

Page 59: RAHELITIANA Louisette

32

II.7 Signes cardiovasculaires

Tableau IV: Répartition des patients selon les signes cardiovasculaires

Signes cardiovasculaires Effectif (%)

Tachycardie supérieur ou égale à 100/min

TAS moins de 90mmHg à l’entrée

Tension artérielle imprenable à l’entrée

Arrêt respiratoire à l’entrée

Signes d’hypo perfusion périphérique

(Marbrure cutanée, extrémités froides)

43 (56,57%)

14 (18,42%)

12 (15,78%)

3 (3,95%)

3(3,95%)

Pour les signes cardiovasculaires, la tachycardie supérieure ou égale à 100/min était

observée chez 43 patients soit 56,57% d’après ce tableau.

II.8 Autres signes cliniques

Tableau V: Répartition des patients selon les autres signes cliniques

Autres signes cliniques Effectif (%)

Fièvre

Hypothermie

Ictère

Pâleur

Hémoglobinurie macroscopique

Syndrome hémorragique

72 (94,74 %)

4 (5,26%)

39 (51,32%)

34 (44,74%)

12 (15,79%)

4 (5,26%)

La répartition des patients selon les autres signes cliniques a montré que la fièvre était

observée chez 72 patients soit 94,74%, suivi d’ictère observée chez 39 patients soit

51,32% de nos patients et la pâleur chez34 patients soit 44,74%.

Page 60: RAHELITIANA Louisette

33

I.9 Signes biologiques

Figure 9: Répartition des patients selon les signes biologiques

D’après cette figure, le Test de Diagnostic Rapide était réalisé et positif chez 63patients

soit 82,89%et la Goutte Epaisse/Frottis Mince était faite chez 13 patients soit 17,11%

de cas.

II.10 Autres signes biologiques

Tableau VI: Répartition des patients selon les autres signes biologiques

Autres signes biologiques Effectif (%)

Hémogramme

- Hémoglobine < 10g/dl

- Hyperleucocytose supérieure à 10 000 /mm3

- Thrombopénie

Glycémie

- Hypoglycémie

23 (30,26%)

19 (25,00%)

7 (9,21%)

9 (11,84%)

76 (100,10%)

2 (2,63%)

L’hémogramme sanguin était réalisé chez 23 patients soit 30,26% et 19 d’entre eux

(25,00%) avaient un taux d’hémoglobine inférieur à 10 g/dl.

82,89%

17,11%

TDR positifs

GE/FM positifs

Page 61: RAHELITIANA Louisette

34

I.11 Traitements antipaludiques

Tableau VII: Répartition des patients selon les traitements antipaludéens

Traitement antipaludique Effectif (%)

Quinine

Artésunate

76 (100,00 %)

00 (00,00%)

Tous les patients c'est-à-dire 76 patients (100%) ont été traités par la quinine injectable

d’après ce tableau.

I.12Autres traitements

Tableau VIII: Répartition des patients selon les autres traitements

Autres traitements Effectif (%)

Oxygénothérapie

Apport hydroélétrolytique et énergétique

IOT avec ventilation assisté

Antalgique et antipyrétique par paracétamol

Antipyrétique par moyens physiques

76 (100,00%)

76 (100,00%)

23 (30,26%)

73 (96,05%)

7 (9,21%)

On a ressortit de ce tableau que tous nos patients c'est-à-dire 76 patients (100%) ont

reçu de l’oxygénothérapie et de l’apport hydro électrolytique et énergétique durant leurs

hospitalisations. 23 patients soit 30,26% de nos patients étaient intubés avec ventilation

assisté

Page 62: RAHELITIANA Louisette

35

II.13 Issu des patients

Figure 10 : Répartition des patients selon leurs issus

D’après cette figure, on constate que 23 patientsont été décédés. Notre taux detaux de

mortalité était de 30 ,26% durant 15 mois.

27,63%

42,11%

30,26%

Exéat

Transfert

Décès

Page 63: RAHELITIANA Louisette

TROISIEME PARTIE : DISCUSSION

Page 64: RAHELITIANA Louisette

36

DISCUSSION

I. Aspects épidémiologiques

Sur le plan épidémiologique, durant notre période d’étude, nous avons trouvé une

prévalence brute de 0,98% de paludisme grave(Figure 6). La tranche d’âge de 31 Ŕ 45

ans était la plus observé avec un taux de 35,53%. L’âge moyen de nos patients était de

30 ± 3 ans. (Figure 7)Nous avons trouvé une prédominance masculine avec un taux de

72,37%. Le sex-ratio était de 2,61. (Figure 8)

Une étude de 2 ans (mars 2006 au mars 2008) avec 61 cas de neuropaludisme sur 1803

hospitalisés dans le service des Maladies Infectieuses de l’Hôpital Universitaire Joseph

Raseta, Befelatanana a trouvé une fréquence de 3,38%. Dans cette étude, l’âge moyen

était de 35,3 ans et le sex-ratio était de 2. [24]

Une autre étude réalisée à Bamako a trouvé une prévalence de 9,14% de paludisme

grave. Cette étude dans une population pédiatrique avait montré une prédominance

masculine avec un sex-ratio de 1,41 [4].

L’étude faite par Razafindranovona Hary M. au CSMI Moramanga en 2007-2009,a

montré que les patients de genre féminin sont les plus touchés par le paludisme, (2183

cas) soit 58,27% de la population d’étude. [11]

D’après l’étude réalisait par Rajaofera T .à Antananarivo, le groupe d’âge de 15 à 49

ans a occupé la première place, soit 64% des cas (35). [14] ce qui est à peu près

similaire à notre étude.

La prévalence de paludisme grave dans notre étude était plus faible (1%) par rapport à

celles trouvées par les autres auteurs. Cette différence s’explique par la différence de

population d’étude. Notre étude avait concerné seulement la population adulte tandis

que les autres études ci-dessus avaient rapporté de population pédiatrique [4,11, 24]. La

prédominance masculine retrouvée dans notre étude était comparable à la littérature [4,

14,24].

On peut en déduire que quoi qu’il en soit, l’infection par le plasmodium affecte tout

âge. Elle ne dépend ni de l’âge ni du sexe ni de la race ; mais les enfants à bas âge sont

plus à risques.

Page 65: RAHELITIANA Louisette

37

Vu le résultat de notre recherche qui vise à déterminer les aspects épidemio cliniques et

thérapeutiques du paludisme grave dans le service ATUR CHU/JRB et de proposer des

solutions, nous voulons apporter quelques suggestions.

Pour avoir une prévalence encore plus basse que notre résultat et pour améliorer la prise

en charge des patients, les perspectives suivantes sont nécessaires pour la population

Information Education Communication pour le changement de comportement

(IEC/CCC)

L’Education pour la santé doit être rigoureuse dans le but de modifier leurs

comportements car parfois certains patient ne suivent pas entièrement leurs traitement

et, se sentant guéri, qu'il aille vendre ce qui lui reste au marché noir, accélérant ainsi

l'apparition de résistances aux traitements. L’éviction de l’automédication est

intéressante pour éviter la résistance à l’anti paludique.

Implication communautaire

La communauté devrait participer sur les divers moyens de prises en charge du

paludisme comme les moyens physiques à faire en cas d’hyperthermie (bain à l’eau

tiède….) ; consultation précoce dès les premiers signes de la maladie.

Renforcement de prévention

L’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée constitue un

moyen de prévention simple et abordable pour tout le monde

Promotion des mesures d’assainissement

La formation des habitats durables et le renforcement des capacités à gérer en cas de

catastrophes liés aux changements climatiques comme inondation ou cyclones sont des

conditions synéquanones à l’éradication du paludisme ainsi que de mesures locales

adaptées à leurs cultures et contextes sociaux….).

Campagne d’Aspersion d’Insecticide Intra Domiciliaire (CAID)

Moustiquaire Imprégné d’Insecticide de longue Durée (MID) gratuit à toute la

population surtout la population vivant en zone d’endémie palustre (ZEP)

Eviter les déplacements en zone à risque sans protection.

Page 66: RAHELITIANA Louisette

38

II. Aspects cliniques

II.1 Antécédents personnels des patients

Concernant les antécédents des patients, 66 patients (86,84%) avaient eu une notion de

séjour en zone endémique palustre19 patients (25,00%) avaient pris des antipaludiques

avant leurs hospitalisations c'est-à-dire avant qu’ils sont venus au service ATUR

CHU/JRB dont la quinine en intramusculaire (15 cas) artésunate per os (02 cas), paludar

(1cas), chloroquine (1cas).(Tableau I)

L’étude réalisée dans le service des Maladies Infectieuse par Rakotoarivelo et al a

trouvé que 19 patients sur 61 ont déjà reçu des antipaludiques dont 14 cas de quinine à

dose inadaptée, 5 cas d’automédication par chloroquine ou sulfadoxine-pyriméthamine.

[24]

Une autre étude réalisée à Moramagna par Razafindranovona Hary M. a monté que

sur3710 patients sélectionnés à tous âges confondus, 314 patients (8,46 %) ont eu

l’automédication avec prise d’anti-malariques avant la confirmation biologique du

paludisme par le test de diagnostic rapide.[11]

L’automédication, l’allongement de délai de recours aux soins et le traitement inadéquat

de l’accès palustre simple favorisent la survenue du paludisme grave.

II.2 Signes cliniques

Nous avons trouvé une prédominance des signes neurologiques à type de trouble de

conscience, dont 43,42% à type d’obnubilation, 32,90% à type de confusion et 23,69%

à type de prostration. La convulsion est observée chez 9,21% (Tableau II). Après les

signes neurologiques, il y avait les signes de détresse respiratoire (78,95%)(Tableau III),

les signes cardio-vasculaires avec tachycardie supérieur à 100/min (56,57%), signes

d’hypo perfusion périphérique (7,89%), d’hypotension (18,42%)(Tableau IV). La

répartition des patients selon les autres signes cliniques a montré que la fièvre était

observée chez 72 patients soient 94,74%.(Tableau V)

Rakotoarivelo et al ont trouvé une fièvre dans 94 %, des signes neurologiques dans

59% de cas dont la convulsion dans 66,4 %. La détresse respiratoire était retrouvée dans

70,5% [24]. D’autres auteurs ont rapportés des résultats similaires à le nôtre avec une

prédominance des signes neurologiques à type de convulsion 63,3%, de coma 25% [4].

Page 67: RAHELITIANA Louisette

39

Des taux plus bas de signes de détresse respiratoire ont été observés à Burkina Faso et

au Nigeria avec respectivement 34,4% [25] et 45,8% [26]. Une autre étude [27] avait

observé une prévalence de détresse respiratoire plus basse de 39,4%. Concernant les

signes cardiovasculaires, Keïta [27] avait trouvé que 84,4% de ces patients étaient

tachycardes. Pour la fièvre, la littérature avait trouvé une proportion des patients fébriles

plus basse que le nôtre avec un taux de 76% [4]. Des résultats comparables avaient été

observés aussi par Warrell..[28].

L’hyperthermie est un facteur d’aggravation de problèmes neurologiques [27]. Chez la

femme enceinte, elles sont responsables de souffrance fœtale [28]. D’un point de vue

physiopathologique, l’accès grave est associé à un phénomène de séquestration des

globules rouges parasités qui adhèrent aux cellules endothéliales de l’hôte

(cytoadhérence) ou aux globules rouges non parasités (rosetting) via des structures

appelées « knobs » situées à la surface du globule rouge parasité [29]. Ce phénomène de

séquestration parasitaire, lié à la cytoadhérence, a pour conséquence l’activation d’une

cascade de phénomènes biologiques à l’origine de la pathogenèse de l’atteinte cérébrale

de l’accès palustre grave expliquant la prédominance des signes neurologiques dans

notre étude. La cytoadhérence de l’endothélium ainsi que le rosetting réduisent la

lumière des capillaires entraînant une occlusion du flux sanguin tissulaire et une

hypoperfusion d’organes. L’hypoxie tissulaire et la diminution de l’élimination des

produits métaboliques qui en résulte provoquent une atteinte d’organe ainsi qu’un état

de choc et de l’acidose métabolique [30,31].

Les suggestions suivantes sont à proposer pour les personnels de santé et ainsi que pour

le ministère de la santé publique:

Amélioration avec distribution élargie des TDR

Les TDR doivent être disponibles par le secteur privé car le déploiement par le système

national d’approvisionnement seul n’atteindront pas le nombre de ceux en ont besoin.

Renforcer la distribution des TDR pour prévenir l’utilisation abusive des antipaludiques

devant la fièvre et la rupture des stocks.

Surveiller le processus de déploiement, de l’accès, de la couverture, de la fourniture des

TDR bien fabriqués et d’anti paludiques bien conditionnés et bien présentés.

Page 68: RAHELITIANA Louisette

40

Prestation des services anti paludiques en situation d’urgence.

Traitement Préventif Intermittent des femmes enceintes lors de Consultation Pré

Natal

Information Education Communication pour le changement de comportement

(IEC/CCC)

Education pour la santé pour modification des comportements de la population et

sensibilisation pour l’utilisation des divers moyens de prévention de paludisme

(Campagne d’Aspersion d’Insécticide Intra Domiciliaire) Moustiquaire Imprégné

d’Insécticide de longue Durée, mesures d’assainissement et d’hygiène…) en utilisant

des affiches, panneaux muraux, vidéos et autres matériels pédagogiques.

Multiplier la campagne de sensibilisation de grand public pour que les gens viennent

consulter de façon précoce.

Créations des éléments d’appui

Environnement durables pour appuyer le Politique National de la Lutte contre le

Paludisme (PNLP) à Madagascar

Formation des personnels de santé :

Organiser des formations continues des médecins et paramédicaux ainsi que les internes

sur la prise en charge correcte du paludisme (renforcement des compétences et capacités

des personnels de santé).

Amélioration du système de santé :

L’équité et la répartition équitable des personnels de santé, et accès aux soins pour tous

est nécessaire.

Amélioration de la gestion des stocks des TDR et ACT (pour éviter la rupture des

stocks).

Page 69: RAHELITIANA Louisette

41

III. Aspects biologiques

Le TDR était réalisé et positif chez 63 patients soit 82,89% des patients et la GE/FM

chez 13 patients soit 17,11% de cas. (Figure9). L’hémogramme sanguin était réalisé

chez 23 patients soit 30,26% et 19 d’entre eux avaient un taux d’hémoglobine inférieur

à 10 g/dl. 7 patients avaient une hyperleucocytose supérieure à 10 000 /mm3 et 9

patients avaient une thrombopénie.(Tableau VI)

L’obstruction des capillaires et la production de toxines parasitaires

(glicophosphoinositol ou GPI) induisent également une réaction inflammatoire locale

liée au recrutement et à l’activation de polynucléaires neutrophiles et des monocytes

[32]. L’activation des cellules endothéliales après cytoadhérence parasitaire est un autre

mécanisme physiopathologique de l’accès grave. L’activation des plaquettes, la

libération de facteurs tissulaires endothéliales et la sécrétion de granules de Weibel-

Palade contenant du facteur de Von Willebrand et de l’angiotensine-2 résultent de

l’activation de l’endothélium et favorisent un état procoagulant et l’altération de

l’hémostase qui menace l’intégrité de la barrière endothéliale [30]. Par conséquent,

l’obstruction du flux sanguin des capillaires issus de la séquestration des formes

matures parasitaires induit une hypoxie tissulaire à l’origine de l’atteinte viscérale lors

d’un accès palustre grave. La réaction inflammatoire locale engendrée accompagnée par

une altération de l’hémostase amplifie l’atteinte d’organes en perturbant l’homéostasie

de la barrière hémato-encéphalique qui se rompt suite à l’apoptose des cellules

endothéliales. Ce mécanisme physiopathologique de l’accès grave est retrouvé lors de

l’atteinte cérébrale par le Plasmodium falciparum[26].

Une étude réalisée par A Ratsimbasoa en 2011, a montré des TDR positifs à 83,22% ce

qui est comparable à le nôtre (82,89%) [23].

Par contre, une autre étude faite par Randrianasolo L en 2003 a objectivé un taux des

TDR positifs plus faible que le nôtre 67, 45%. [22]

Etant donné que le TDR tient une place très important sur la confirmation diagnostic du

paludisme, nous portons quelques perspectives pour mieux cerner les problèmes liés au

paludisme grave.

Renforcement de la distribution des TDR dans tout le centre sanitaire (public ou

privé)

Page 70: RAHELITIANA Louisette

42

TDR bien fabriqués (TDR de bonne qualité)

Amélioration de la gestion des stocks des TDR (pour éviter la rupture des

stocks).Renforcement des compétences et capacités des personnels de santé

(médecins, internes, paramédicaux sur l’utilisation de TDR).

IV. Aspects thérapeutiques

Concernant le traitement, nous avons constaté que la quinine était l’antipaludique utilisé

dans 100% de cas.(Tableau VII) Les autres traitements consistaient à des mesures de

réanimation avec correction de défaillance viscérale. Tous nos patients (100%) ont reçu

de l’oxygénothérapie, de l’apport hydro électrolytique et énergétique. 23 soient 30,26%

étaient intubés et ont reçu une assistance ventilatoire. (Tableau VIII)

Dans l’étude de Rakotoarivelo et al, la quinine était utilisée dans 59 patients,

l’artéméther injectable chez 2 patients [24]. D’autre étude en Afrique avait retrouvé la

perfusion intraveineuse de quinine dans 57,8%et l’injection intramusculaire des dérivés

de l’artémisinine dans 42,2% [4]. Dans les pays développés comme la France,

l’artésunate intraveineux est le traitement de première intention du paludisme grave à P.

falciparum chez l’adulte et chez l’enfant de moins de 15 ans. C’est la recommandation

du Haut Conseil de la santé publique en France [33].

La supériorité de l’artésunate par rapport à la quinine est démontrée par la littérature.

D’après Virginie L et al, l’artésunate détruit les plasmodies avec une clairance plus

rapide que la quinine, il agit sur toutes les formes parasitaires (jeunes et matures) quand

la quinine n’agit que sur les formes matures. [1]Enfin il agit aussi sur le cycle sexué du

parasite ce qui n’est pas le cas de la quinine.

Deux grands essais cliniques (SEAQUAMAT et AQUAMAT) [17,18] ont prouvé dans

le Sud Est asiatique chez l’adulte puis en Afrique subsaharienne chez l’enfant, que

l’artésunate intraveineux (comparé à la quinine intraveineuse) réduisait

significativement la mortalité au cours de paludisme grave, tout en étant mieux toléré et

plus facile d’utilisation. Durant notre période d’étude l’artésunate n’était pas disponible

à la pharmacie de l’hôpital.

Hormis l’utilisation de l’artésunate IV pour le traitement de l’accès palustre grave à P.

falciparum, d’autres dérivés de l’artémisine sont utilisés en relais du traitement par

Page 71: RAHELITIANA Louisette

43

artésunate ou en première intention dans les accès palustres simples. Ces dérivés

(artémether, dihydroartémisinine) de demi-vie courte sont utilisés en bithérapie avec

des molécules anti-paludiques à longue demi-vie (amodiaquine, méfloquine,

luméfatrine, pipéraquine). Cette association, désignée sous le terme générique de CTA,

permet de maintenir une efficacité thérapeutique tout en limitant l’émergence de

résistance [34]. Cependant, des diminutions de sensibilité à ces dérivés caractérisées par

une augmentation du temps de clairance parasitaire ont été décrites notamment dans les

régions Ouest du Cambodge [35,36]. Ce retard de clairance parasitaire peut être à

l’origine d’une recrudescence de l’infection plasmodiale.

Concernant les autres traitements, la recommandation française pour la prise en charge

de paludisme grave repose sur l’hospitalisation en service de réanimation ou de soins

intensif avec évaluation de médecin réanimateur [37,38]. Les traitements

symptomatiques et la réanimation des différentes défaillances d’organes sont aussi des

objectifs importants. Selon la littérature [38], ils pourraient diminuer la mortalité.

Vu que la Quinine, l’Artesunate injectable, les mesures de réanimation tiennent une

place prépondérante sur la prise en charge de paludisme grave.

Quelques suggestions sont à méditer, qu’il soit pour le grand public que pour les

hiérarchies Etatiques.

Pour la population :

Consultation précoce dès les premiers symptômes pour diminuer les séquelles liés au

paludisme grave.

Renforcement des mesures préventives.

Page 72: RAHELITIANA Louisette

44

Figure 11: Stratégies de prévention du paludisme

Source: World Health Organisation (WHO). Severe Malaria. World Malaria Report

(WMR). 2015. (http://www.who.int/malaria/world malaria report

2015/en/index.html.).[3]

Page 73: RAHELITIANA Louisette

45

La figure numéro 11 illustre les différentes stratégies de prévention du paludisme

(Moustiquaire Imprégné d’Insecticide de longue Durée, Campagne d’Aspersion

d’Insecticide Intra Domiciliaire, Traitement Préventif Intermittente des femmes

enceintes).

Figure 12: Moustiquaire imprégné d'insecticide de longue durée

Source:World Health Organisation (WHO). Severe Malaria. World Malaria Report

(WMR). 2015. (http://www.who.int/malaria/world malaria report

2015/en/index.html.).[3]

Page 74: RAHELITIANA Louisette

46

La figure numéro 12 montre une moustiquaire imprégnée d’insecticide de longue durée

(dormir dans un Moustiquaire Imprégné d’Insecticide de longue Durée).

Pour l’Etat

Appuyer la Politique National de la Lutte contre le Paludisme à Madagascar dans le

cadre de la formation des prestataires de la santé.

La Politique National de la Lutte contre le Paludisme (PNLP) doit être adapté à la

situation et au contexte local de chaque région pour avoir le plus haut niveau de

couverture et des meilleurs résultats pour la santé.

Améliorer le système de la santé

Équité et accès aux soins pour tout le monde, CSB dans chaque fokontany

Chaque centre sanitaire devrait avoir des matériels et équipements pour la réanimation

pour éviter l’augmentation du taux de mortalité.

Equiper le service des urgences et réanimation pour faire face aux difficultés liées au

diagnostic, à la prise en charge des complications liées à cette affection (Intubation,

Assistance respiratoire artificielle…)

Assurer la distribution et la gratuité de traitement de paludisme grave notamment

l’artésunate injectable.

Faire des suivis épidémiologiques du paludisme.

V. Issu des patients

Dans notre étude, le taux de mortalité était de 30,26%. 42,11% des patients étaient

hospitalisés et 27,63% exéatés.

La littérature avait retrouvé de taux plus faible que le nôtre allant de 15 à 20% [9]. Dans

le monde, par rapport aux années 1990-2000, un recul franc de la mortalité a été noté de

l’ordre de 26%, grâce aux efforts des états et aux soutiens financiers internationaux

massifs (amélioration de l’accès au diagnostic, généralisation des tests de diagnostic

rapide, diffusion des bithérapies contenant un dérivé de l’artémisine, distribution large

de moustiquaires imprégnées d’insecticides, intensification de la lutte anti-vectorielle)

Page 75: RAHELITIANA Louisette

47

[1]. Le taux de mortalité palustre à Madagascar est de 13,5% à 5% pour les personnes

plus de 5 ans depuis 2013. [6]

Cependant, le paludisme reste une infection préoccupante à Madagascar même si les

efforts déployés contribuent à la diminution du taux de mortalité, et les enjeux sont

importants, parfois liés à la pérennité de financement et à la stabilité géopolitique.

Il est indispensable donc

D’améliorer le système sanitaire

Amélioration de la qualité des soins offerts par le centre de santé (équipements en

matériels et en médicaments, personnels de la santé)

De prioriser le cycle de recherche

Il est primordial pour alimenter le processus d’élaborations des politiques et des

pratiques de mise en œuvre (diffuser les directives de traitements claires dans la langue

utilisée localement, encourager et partager les innovations).Une nouvelle présentation

de l’Artesunate sous forme sirop ou poudre ou suppositoire est souhaitable le vaccin

anti paludique est nécessaire selon la disponibilité).

Appuie des divers projets du PNLP

IEC /CCC

Sensibiliser les gens pour l’utilisation des divers moyens de prévention du paludisme

(CAID, MID, mesures d’assainissement et d’hygiène, TPI…) en utilisant des affiches,

panneaux muraux, vidéos et autres matériels pédagogiques.

Multiplier la campagne de sensibilisation de grand public pour que les gens viennent

consulter de façon précoce.

Optimiser les opérations de contrôle et d’élimination de la maladie (surveillance

épidémiologique)

Favoriser les mesures préventives

Assèchement des marais (sans bouleverser le système écologique), drainage des eaux

stagnantes où se développent les larves des anophèles -

Page 76: RAHELITIANA Louisette

48

Ensemencement des eaux avec des prédateurs des anophèles ou de leurs larves comme

certains mollusques ou poissons (tilapias, guppys, gambusies, aphanius)

Réintroduction, et protection, des variétés de chiroptères insectivores là où elles ont

disparu (une chauve-souris peut avaler près de la moitié de son poids en insectes en une

nuit)

Optimiser le Traitement Préventif Intermittente des femmes enceintes dans chaque

centre de santé.

Partager les innovations (Artesunate injectable).

Maintenir et élargir la base des bailleurs de fonds traditionnels et accroitre les

investissements en provenance des pays émergents.

Améliorer les investissements au secteur privé, élaborer des stratégies de

mobilisation des ressources.

Les communautés constituent une ressource cruciale pour la santé et la lutte contre le

paludisme.

Renforcer la collaboration multi sectorielle et impliquer les divers hiérarchies et

secteurs dans le PNLP.

L’implication des ministères des affaires étrangers est très utile pour assurer une

coopération transfrontalière efficace ; expansion des partenariats entre deux pays et

régions.

Démontrer l’impact multisectoriel de l’investissement parce que celle-ci ouvre la

voie d’une nouvelle source de financement.

Assurer une stabilité politique pour qu’il ait une pérennisation des investissements

du Politique National de la Lutte contre le Paludisme (PNLP)

Page 77: RAHELITIANA Louisette

CONCLUSION

Page 78: RAHELITIANA Louisette

49

CONCLUSION

Le paludisme grave est une infection parasitaire due au Plasmodium falciparum. Dans

notre étude, elle atteint surtout les hommes avec un âge moyen de 30 ± 3 ans. Les signes

cliniques étaient dominés par une fièvre et des signes neurologiques.

L’utilisation des critères standards de l’OMS pour le diagnostic du paludisme grave et

compliqué permettant ainsi la précocité de la prise en charge et la réduction de la létalité

liée au paludisme grave.

La rapidité du diagnostic et du traitement sont cruciaux pour améliorer le pronostic du

paludisme grave. L’artésunate injectable doit remplacer la quinine injectable dans la

prise en charge du paludisme grave à Madagascar vu que l’Artésunate injectable est

déjà disponible dans quelques pharmacies à Madagascar depuis 2017. Les traitements

symptomatiques et la réanimation des différentes défaillances d’organes sont aussi des

objectifs importants.

Divers perspectives sont proposées qu’il soit pour la population que pour l’Etat pour

améliorer les prises en charges des cas et pour prévenir les cas de paludisme

grave.L'utilisation de produits répulsifs ou anti-insectes (DDT) et de moustiquaires

réduit les risques d'infection, mais une chimioprophylaxie reste indispensable.

La réduction du paludisme permet à la population de s’engager plus efficacement dans

les activités quotidiennes et assurer une meilleure sécurité alimentaire puisque le

paludisme et la pauvreté sont étroitement liés.

La grande majorité des pays touchés par la malaria n'ont ni les moyens économiques ni

les moyens technologiques de développer dans leur pays une réelle recherche dans le

domaine médical. Des pays aux moyens financiers très limités (le plus souvent croulant

sous le poids de la dette extérieure), un manque de solide volonté politique, un budget

recherche bien inférieur aux attentes et une aide internationale dérisoire comparée aux

besoins des populations ; il est primordial d’appuyer divers projets pour assurer la

pérennisation des financements sur la Politique National de la Lutte contre le Paludisme

à Madagascar. La stabilité politique est aussi cruciale vu que celle est l’une des

conditions exigées par les divers investisseurs (OMS, Banque mondial, Fond Monétaire

International…).Cette étude mérite d’être approfondit par d’autres études pour évaluer

la prévalence globale du paludisme à Madagascar.

Page 79: RAHELITIANA Louisette

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Page 80: RAHELITIANA Louisette

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Page 85: RAHELITIANA Louisette

ANNEXE

Page 86: RAHELITIANA Louisette

ANNEXE 1 : FICHES DE COLLECTE DES DONNÉES

Etat civil :

Nom et prénom :

Age :

Sexe : Homme

Femme

Adresse

Antécédents des patients:

Séjour en ZEP: Oui

Non

Prise des antipaludéens avant l’hospitalisation : Oui

Non

Signes de gravité cliniques:

Signes neurologiques

Céphalée

Trouble de conscience

Obnubilation

Confusion

Prostration

Convulsion

Nuque raide

Agitation

Somnolence

Page 87: RAHELITIANA Louisette

Hypotonie

Signes respiratoires :

Signes de détresse respiratoire aiguë

Râles crépitant diffus

Ronchi diffus

SPO2 < 90% à l’entrée

Cyanose

Signes cardiaques :

Tachycardie supérieur ou égale à 100/min

TAS moins de 90mmHg à l’entrée

Tension artérielle (TA) imprenable à l’entrée

Arrêt respiratoire à l’entrée

Signes d’hypo perfusion périphérique (Marbrure cutanée, extrémités froides)

Autres signes cliniques :

Fièvre

Hypothermie

Ictère

Pâleur

Hémoglobinurie macroscopique

Syndrome hémorragique

Signes biologiques :

TDR : Positif

Négatif

Page 88: RAHELITIANA Louisette

GE/FM : Positif

Négatif

Hémogramme:

Hémoglobine < 10g/dl

Hyperleucocytose supérieure à 10 000 /mm3

Thrombopénie

Glycémie :

Hypoglycémie

Traitements :

Quinine

Artésunate

Autres traitements :

Oxygénothérapie

Apport hydroélétrolytique et énergétique

IOT avec ventilation assisté

Antalgique et antipyrétique par paracétamol

Antipyrétique par moyens physiques

Evolution : Exeat

Transféré

Décédé

Page 89: RAHELITIANA Louisette

VELIRANO

«Eto anatrehan’Andriamanitra Andriananahary, eto anoloan’ireo

mpampianatra ahy, sy ireo mpiara-nianatra tamiko eto amin’ity toeram-pampianarana

ity ary eto anoloan’ny sarin’i HIPPOCRATE ».

Dia manome toky sy mianiana aho fa hanaja lalandava ny fitsipika

hitandrovana nyvoninahitra sy ny fahamarinana eo am-panatontosana ny raharaham-

pitsaboana.

Hotsaboikomaimaimpoanaireooryarytsyhitakysaran’asamihoatranohonyrarinya

ho, tsy hiray tetika maizina na oviana na oviana ary na amin’iza na amin’iza aho mba

hahazoana mizara aminy ny karama mety ho azo.

Raha tafiditra an-tranon’olona aho dia tsy hahita izay zava-miseho ao ny

masoko, ka tanako ho ahy samirery ireo tsiambaratelo aboraka amiko ary ny asako tsy

avelako hatao fitaovana hanatontosana zavatra mamoafady na hanamoràna famitàn-

keloka.

Tsy ekeko ho efitra hanelanelana ny adidiko amin’ny olona tsaboiko ny anton-

javatra ara-pinoana, ara-pirenena, ara-pirazanana, ara-pirehanaary ara-tsaranga.

Hajaiko tanterakany ain’olombelona na dia vao notorontoronina aza, ary tsy

hahazo mampiasa ny fahalalako ho enti-manohitrany lalàn’ny maha-olona aho na dia

vozonana aza.

Manaja sy mankasitraka ireo mpampianatra ahy aho ka hampita amin’ny

taranany ny fahaizana noraisiko tamin’izy ireo.

Ho toavin’ny mpiara-belona amiko anie aho raha mahatanteraka ny velirano

nataoko.

Ho rakotry ny henatra sy horabirabian’ireo mpitsabo namako kosa aho raha

mivadika amin’izany. »

Page 90: RAHELITIANA Louisette

PERMIS D’IMPRIMER

LU ET APPROUVE

Le Directeur de Thèse

Signé : Professeur RAVELOSON Nasolotsiry Enintsoa

VU ET PERMIS D’IMPRIMER

Le Doyen de la Faculté de Médecine d’Antananarivo

Signé: Professeur SAMISON Luc

Page 91: RAHELITIANA Louisette

Name and First name: RAHELITIANA Louisette

Title of the thesis: «EPIDEMIOLOGY CLINICAL AND THERAPEUTIC

ASPECTS OF SEVERE MALARIA AT THE ATUR CHU / JRB »

Category: MEDICAL RESUSCITATION

Number of pages: 49 Number of appendices: 01

Number of tables: 08 Number of pictures: 12

Numbers of bibliographical references: 28

SUMMARY

Introduction: Malaria is a vectorial parasite infection endemic to Madagascar. Malaria

infection with Plasmodium falciparum may progress to severe malaria. The objective of

this study is to describe the epidemiological and therapeutic aspects of severe malaria.

Methods: A retrospective, descriptive study was carried out from January 2015 to

March 2016 at the CHU / JRB in the emergency room, intensive care unit. It focuses on

patients with severe malaria. We noted the socio-demographic, clinical, paraclinical and

therapeutic parameters of the patients.

Results: We selected 76 cases. The frequency of severe malaria was 0,98%. The

patientsaverage age was 30 years with a sex ratio of 2.61. Most of the patients 66

(86,84%) had already stayed in malarial zone and 57patients (75%)of them had already

taken antimalarial drugs before being hospitalized. Clinical signs were dominated by

consciousness disorder 76 (100%) and fever 72 patients (94, 74%). The rapid diagnostic

test (RDT) of malaria was done and positive in 63 patients (82%). All patients 76

(100%) were treated with quinine according to the WHO protocol. The mortality rate

was 30%.

Conclusion: Rapid diagnosis and treatment are crucial to preventing severe malaria

deaths. Intravenous artesunate should replace quinine to improve patient management.

Keywords: Artesunate; Fever; Consciousness disorder;Plasmodium; Rapid Diagnostic

Test; Severe malaria; Quinine injectable.

Director of thesis : Professor RAVELOSON Nasolotsiry Enintsoa

Thesis supervisor : Doctor RABENJARISON Franklin

Author's address : [email protected]

Page 92: RAHELITIANA Louisette
Page 93: RAHELITIANA Louisette

Nom et Prénom: RAHELITIANA Louisette

Titre de la thèse : « ASPECTS EPIDEMIO-CLINIQUES ET

THERAPEUTIQUES DU PALUDISME GRAVE VU AU SERVICE ATUR

CHU/JRB»

Rubrique : REANIMATION MEDICALE

Nombre de pages : 49 Nombre d’annexes : 01

Nombre des tableaux : 08 Nombre des graphiques: 12

Nombres de références bibliographiques : 28

RESUME

Introduction : Le paludisme est une infection parasitaire vectorielle endémique à

Madagascar. L’accès palustre à Plasmodium falciparum peut évoluer vers le paludisme

grave. L’objectif de cette étude est de décrire les aspects épidémio-cliniques et

thérapeutiques de paludisme grave.

Méthodologie : Une étude rétrospective, descriptive a été effectuée de janvier 2015 à

mars 2016 au service des Urgences et Réanimation Médicale du CHU/JRB. Elle porte

sur les patients présentant de paludisme grave. Nous avons relevé les paramètres

sociodémographiques, cliniques, paracliniques et thérapeutiques des patients.

Résultats : Nous avons retenu 76 cas. La fréquence de paludisme grave était de 0,98%.

L’âge moyen était de 30ans avec un sex-ratio de 2,61. La plupart de patients 66

(86,84%) avaient un séjour en zone endémique paludéenne et 57patients (75%) ont déjà

pris des antipaludéens avant leurs hospitalisations. Les signes cliniques étaient dominés

par le trouble de conscience 76 patients (100%) et la fièvre 72 (94,74%). Le test de

diagnostic rapide (TDR) du paludisme a été fait et positif chez 63 patients (82%) . Tous

les patients 76 (100%) ont été traités par la quinine selon le protocole de l’OMS. Le

taux de mortalité était de 30%.

Conclusion :La rapidité du diagnostic et du traitement est cruciale pour prévenir la

mortalité du paludisme grave. L’artésunate intraveineux doit remplacer la quinine pour

améliorer la prise en charge de patients.

Mots clés : Artésunate; Fièvre ; Plasmodium; Paludisme grave ; Trouble de conscience;

TDR; Quinine injectable.

Directeur de thèse : Professeur RAVELOSON Nasolotsiry Enintsoa

Rapporteur de thèse : Docteur RABENJARISON Franklin

Adresse de l’auteur : [email protected]