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Raoul

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Programme de salle de Raoul de James Thiérrée au TNS du 6 au 16 octobre 2011.

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RaoulUn spectacle mis en scène et interprété par James Thiérrée> Tout public à partir de 8 ans

Costumes, bestiaire Victoria Thiérrée • Son Thomas Delot • Lumières Jérôme Sabre • Scénographie James Thiérrée • Interventions scéniques Mehdi Duman • Les volutes électriques de Matthieu Chedid • Assistantes à la mise en scène Laetitia Hélin, Sidonie Pigeon •Intervenants artistiques Kaori Ito, Magnus Jakobsson, Bruno Fontaine • Confections et fabrications Victoria Thiérrée, Monika Schwartzl, Matthieu Bony, Marie Rossetti, Pierre-Jean Verbraeken, Jean Malo, Véronique Grand, Pauline Köcher, Brigitte Brassart, Philippe Welsh

Avec James Thiérrée

Équipes techniquesde la compagnieRégie plateau Guillaume Pissembon, Anthony Nicolas • Régie lumières Bastien Courthieu • Régie son Thomas Delot • Habilleuse accessoiriste Danièle Gagliardo

du TNSRégie générale Jean-Luc Baronnier • Régie plateau Alain Meilhac • Machinistes Fabrice Henches, James Hugues, Julien Lang, Loïc Legac, Pascal Lose et Diane Guerin, Fanny Perreau (élèves-stagiaires de la section Régie de l’École du TNS) • Régie lumière Olivier Merlin • Électriciens Sébastian Dalphrase, Laetitia Hohl • Régie son Sébastien Lefèvre • Accessoiriste Maxime Schaké • Habilleuse Bénédicte Foki • Lingère Joëlle Gitchenko

Du jeudi 6 au dimanche 16 octobre 2011 Horaires : du lundi au samedi à 20h, dimanche 16 à 16hRelâche : dimanche 9 et jeudi 13Salle KoltèsDurée : environ 1h30

Production La Compagnie du Hanneton/JunebugEn coproduction avec La Coursive-Scène nationale de La Rochelle, le Théâtre Royal de Namur, La Comédie de Clermont-Ferrand, le Théâtre de la Ville-Paris, barbicanbite09 (Barbican Theatre-Londres) et Crying out Loud, Abbey Theatre-Dublin, la Maison de la Danse-Lyon, le Théâtre national de ToulouseLa Compagnie du Hanneton est soutenue dans ses projets par la fondation BNP-Paribas.

> Spectacle créé au Théâtre Royal de Namur (Belgique) le 28 avril 2009.

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Sur le plateau, un entrelacs de voiles évoque un naufrage, les vestiges d’un navire. Raoul arrive et nous fait découvrir son monde : des barres de fer assemblées en forme de tipi, un fût métallique rempli d’objets, un fauteuil élimé, un vieux phonographe... Qui est Raoul au juste ? Un naufragé, à la fois Robinson et Vendredi ? Un pauvre hère ? Le maître d’un monde en perdition encore peuplé de rêves ? Raoul est tout à la fois. Il est ce qu’on y voit de nous, de nos fantasmes et de nos frayeurs. Un être d’impossibilités et de surpassement, tour à tour hanté et happé par la musique, habité de désirs fous de liberté. James Thiérrée nous invite, dans son monde onirique, à partager ses soucis, ses fureurs, ses frustrations et ses élans d’une grâce infinie. Il n’a pas besoin de mots pour cela, son corps, tout entier dédié aux émotions qui le traversent et nous submergent, réinvente notre langage, le trouble et le sublime.

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6Benjamin Péret La poésie surréaliste, présentation de J.-M. Debenedetti, France Loisirs, 1991

HOMME DE QUART HOMME DE DEMI

À Jacques Rigaut

Mystère de l'homme ou réciproquement

Pour expliquer que faut-il Deux hommes et trois poissons C'est un mystère

Pour diminuer que faut-il Être sûr de son âge C'est un mystère

Pour augmenter que faut-il Marcher ou descendre ou monter C'est un mystère

Terre

(le Passager du Transatlantique)

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Sur ce, ils découvrirent trente ou quarante moulins... à vent qu'il y a dans cette plaine, et dès que don Quichotte les vit, il dit à son écuyer : « La Fortune conduit nos affaires mieux que nous aurions su le désirer ; car vois-tu, ami Sancho Pança, se découvrir là-bas une trentaine au moins d'énormes géants, auxquels je pense livrer bataille et ôter à tous la vie ; et avec leurs dépouilles, nous commencerons à nous enrichir ; car c'est là bonne guerre et faire un grand service à Dieu que d'ôter une aussi mauvaise semence de la face de la terre. – Quels géants ? dit Sancho Pança.– Ceux que tu vois là, répondit son maître, avec leurs grands bras, et certains, d'ordinaire ; les ont de près de deux lieues. – Prenez garde, monsieur, répliqua Sancho ; que ceux qui paraissent là ne sont pas des géants, mais des moulins à vent, et que ce qui semble être leurs bras sont les ailes qui, tournées par le vent, font marcher la pierre du moulin.– Il paraît bien, répondit don Quichotte, que tu n'es pas versé en matière d'aventures ; ce sont des géants, et si tu as peur, ôte-toi de là et mets-toi en prière, pendant que je m'en vais engager avec eux une terrible et inégale bataille. »Et, disant cela, il éperonna son cheval Rossinante, sans s'arrêter aux cris que lui lançait Sancho, son écuyer, pour l'avertir que, sans aucun doute, c'étaient des moulins à vent et non pas des géants qu'il allait attaquer. Mais don Quichotte tenait si fort que c'étaient des géants, qu'il n'entendait pas les cris de Sancho, son écuyer, ni ne s'apercevait de ce qu'ils étaient, quoiqu'il en fût désormais tout proche ; au contraire, il disait à haute voix :« Ne fuyez pas, lâches et viles créatures : c'est un seul chevalier qui vous attaque ! »

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Là-dessus, il se leva un peu de vent, et les grandes ailes commen-cèrent à se mouvoir ; ce que voyant, don Quichotte s'écria :« Quand bien même vous remueriez plus de bras que le géant Briarée, vous allez me le payer ! »Et, sur ces mots, il se recommanda de toute son âme à sa dame Dulcinée, lui demandant de lui venir en aide en un tel danger ; et, bien couvert de sa rondache et la lance en arrêt, il s'élança au grand galop de Rossinante et se précipita contre le premier des moulins qu'il avait devant lui ; et, au moment où il frappait de sa lance une de ses ailes, le vent la fit tourner avec une telle violence qu'elle mit la lance en pièces et emporta avec elle le cheval et le chevalier, qui s'en alla rouler à travers champs en fort piteux état. Sancho Pança s'en fut le secourir aussi vite que pouvait courir son âne ; et, une fois arrivé, il vit que don Quichotte ne pouvait se remuer tant fut rude le choc qu'il eut avec Rossinante.« Ah ! mon Dieu ! s'écria Sancho. Ne vous ai-je pas dit, monsieur, de prendre garde à ce que vous faisiez, que ce n'étaient que des moulins à vent, et que seul pouvait l'ignorer celui qui en avait tout autant dans la cervelle ?– Tais-toi, ami Sancho, répondit don Quichotte : les choses de la guerre sont, plus que toutes autres, sujettes à de continuels changements ; d'autant que je pense, et c'est la vérité même, que le sage Freston, qui m'a volé mon cabinet et mes livres, a changé ces moulins en géants afin de m'ôter la gloire de les avoir vaincus, si grande est l'inimitié qu'il me porte ; mais, au bout du compte, ses méchants artifices ne pourront pas grand-chose contre la bonté de mon épée.

Miguel de CervantèsDon Quichotte, Chapitre VIII, Trad. C. Allaigre, J. Carravaggio et M. Moner, NRF, Éd. Gallimard,

2001, pp. 449-450

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À coups de ridicules, de déchéances (qu'est-ce que la déchéance ?), par éclatement, par vide, par une totale dissipation-dérision-purgation, j'expulserai de moi la forme qu'on croyait si bien attachée, composée, coordonnée, assortie à mon entourage et à mes semblables, si dignes, si dignes, mes semblables.Réduit à une humilité de catastrophe, à un nivellement parfait comme après une intense trouille.

Ramené au-dessous de toute mesure à mon rang réel, au rang infime que je ne sais quelle idée-ambition m'avait fait déserter.Anéanti quant à la hauteur, quant à l'estime.Perdu en un endroit lointain (ou même pas), sans nom, sans identité.

CLOwN, abattant dans la risée, dans le grotesque, dans l'esclaffement, le sens que contre toute lumière je m'étais fait de mon importance.Je plongerai.Sans bourse dans l'infini-esprit sous-jacent ouvert à tous,ouvert moi-même à une nouvelle et incroyable rosée à force d'être nulet ras...et risible...

Henri MichauxL’espace du dedans, NRF Gallimard, 1966

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Henri MichauxL’espace du dedans, NRF Gallimard, 1966

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Qui vit sans folie n’est pas si sage qu’il croit. François de La Rochefoucauld

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Aucun mal ne survient aux êtres en voie de transformation, comme aucun bien n’arrive à ceux

qui naissent d’une transformation.Marc-Aurèle

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Ce que la vie et la société exigent de chacun de nous, c'est une attention constamment en éveil, qui discerne les contours de la situation présente, c'est aussi une certaine élasticité du corps et de l'esprit, qui nous mette à même de nous y adapter. Tension et élasticité, voilà deux forces complémentaires l'une de l'autre que la vie met en jeu. Font-elles gravement défaut au corps ? ce sont les accidents de tout genre, les infirmités, la maladie. À l'esprit ? ce sont tous les degrés de la pauvreté psychologique, toutes les variétés de la folie. Au caractère enfin ? vous avez les inadaptations profondes à la vie sociale, sources de misère, parfois occasions de crime. Une fois écartées ces infériorités qui intéressent le sérieux de l'existence (et elles tendent à s'éliminer elles-mêmes dans ce qu'on a appelé la lutte pour la vie), la personne peut vivre, et vivre en commun avec d'autres personnes. Mais la société demande autre chose encore. Il ne lui suffit pas de vivre ; elle tient à vivre bien. Ce qu'elle a maintenant à redouter, c'est que chacun de nous, satisfait de donner son attention à ce qui concerne l'essentiel de la vie, se laisse aller pour tout le reste à l'automatisme facile des habitudes contractées. Ce qu'elle doit craindre aussi, c'est que les membres dont elle se compose, au lieu de viser à un équilibre de plus en plus délicat de volontés qui s'inséreront de plus en plus exactement les unes dans les autres, se contentent de respecter les conditions fondamentales de cet équilibre : un accord tout fait entre les personnes ne lui suffit pas, elle voudrait un effort constant d'adaptation réciproque. Toute raideur du caractère, de l'esprit et même du corps, sera donc suspecte à la société, parce qu'elle est le signe possible d'une activité qui s'endort et aussi d'une activité qui s'isole, qui tend à s'écarter du centre commun autour

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Henri BergsonLe rire, PUF, 1978, pp. 14-16

duquel la société gravite, d'une excentricité enfin. Et pourtant la société ne peut intervenir ici par une répression matérielle, puisqu'elle n'est pas atteinte matériellement. Elle est en présence de quelque chose qui l'inquiète, mais à titre de symptôme seulement, – à peine une menace, tout au plus un geste. C'est donc par un simple geste qu'elle y répondra. Le rire doit être quelque chose de ce genre, une espèce de geste social. Par la crainte qu'il inspire, il réprime les excentricités, tient constamment en éveil et en contact réciproque certaines activités d'ordre accessoire qui risqueraient de s'isoler et de s'endormir, assouplit enfin tout ce qui peut rester de raideur mécanique à la surface du corps social. Le rire ne relève donc pas de l'esthétique pure, puisqu'il poursuit (inconsciemment, et même immoralement dans beaucoup de cas particuliers) un but utile de perfectionnement général. Il a quelque chose d'esthétique cependant puisque le comique naît au moment précis où la société et la personne, délivrées du souci de leur conservation, commencent à se traiter elles-mêmes comme des œuvres d'art. En un mot, si l'on trace un cercle autour des actions et dispositions qui compromettent la vie individuelle ou sociale et qui se châtient elles-mêmes par leurs conséquences naturelles, il reste en dehors de ce terrain d'émotion et de lutte, dans une zone neutre où l'homme se donne simplement en spectacle à l'homme, une certaine raideur du corps, de l'esprit et du caractère, que la société voudrait encore éliminer pour obtenir de ses membres la plus grande élasticité et la plus haute sociabilité possibles. Cette raideur est le comique, et le rire en est le châtiment.

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Le plus haut degré de la sagesse humaineest de savoir plier son caractère aux circonstances

et se faire un intérieur calme en dépitdes orages extérieurs.

Daniel Defoe

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Samuel BeckettMercier et Camier, Les Editions de Minuit, 1970, pp. 100-101

1. Le manque d'argent est un mal. Mais il peut devenir un bien.2. Ce qui est perdu est perdu.3. La bicyclette est un grand bien. Mais mal utilisée elle devient dangereuse.4. Être complètement à la côte, cela donne à réfléchir.5. Il y a deux besoins : celui que l'on a, et celui de l'avoir.6. L'intuition fait faire bien des folies.7. N'est jamais perdu ce que l'âme vomit.8. Sentir ses poches qui chaque jour se vident des suprêmes ressources, voilà de quoi briser les résolutions les mieux trempées.9. Le pantalon mâle s'est enlisé dans une ornière, spécialement la braguette, qu'il faudrait reporter à l'entre-jambes, sous forme de pièce à bascule par où, indépendamment de toute question sordide de miction, les bourses pourraient sortir prendre le frais, tout en restant cachées aux curieux. Le caleçon serait naturellement à corriger dans le même sens.10. Contrairement à une opinion répandue, il y a des endroits dans la nature d'où Dieu paraît absent.11. Que ferions-nous sans les femmes ? Nous prendrions un autre pli.12. Âme a trois lettres et une ou une et demie et même jusqu'à deux syllabes.13. Que peut-on dire sur la vie que l'on n'ait pas dit déjà ? Beaucoup de choses. Qu'elle vise mal du cul, par exemple.

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BiogRapHie James Thiérrée

2 mai 1974 Naissance de James Spencer Henry Edmond Marcel Thiérrée à Lausanne, Suisse.

1978-1994 Le cirque bonjour, Le cirque imaginaire, Le cirque invisible

1994-2010 Travaille avec Peter Greenaway, Robert Wilson, Carlos Santos, Beno Besson Au cinéma avec Coline Serreau, Aniezka Holland, Philippe de Broca, Roland Joffe, Jacques Baratier, Jean-Pierre Limosin, Robinson Savary, Antoine De Caunes , Laurent De Bartillat, Tony Gatlif, Claude Miller...

1998 La Symphonie du Hanneton Molières 2006 du spectacle public, mise en scène, révélation théâtrale , costumes pour Victoria Thiérrée

2003 La Veillée des Abysses

2007 Au revoir parapluie Molière 2007 du spectacle en région

2009 Raoul

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Saint-John PerseAmers suivi de Oiseaux, NRF, Poésie Gallimard, 1957

De tous les animaux qui n'ont cessé d'habiter l'homme comme une arche vivante, l'oiseau, à très longs cris, par son incitation au vol, fut seul à doter l'homme d'une audace nouvelle.

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Directrice de la publicationJulie BrochenRéalisation du programmeOlivier Ortolani avec la collaboration de Lorédane Besnier, Éric de La Cruz, Tania Giemza et Chantal RegairazCréditsPhotos du spectacle : Richard HaughtonIllustrations : p. 4 Alexander Calder Rouge triomphant • p.7 Robert et Shana ParkeHarrison Flying lesson • p.11 Joan Mirō L'or de l'azur • p.22 Eidrigevicius Stasys Leg • p.25 Eidrigevicius Stasys Frame free • p.26 Robert et Shana ParkeHarrison Guardian • p.27 Robert et Shana ParkeHarrison Flying lessonGraphisme Tania Giemza

Édité par le Théâtre National de StrasbourgKehler Druck/Kehl – Octobre 2011

Abonnements / Location03 88 24 88 24

1, avenue de la MarseillaiseBP 40184 F-67005 Strasbourg CedexTéléphone : 03 88 24 88 00Télécopie : 03 88 37 37 71

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