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La recommandation de certaines vaccinations chez I’adulte n’ktonne plus personne. C’est le cas pour la vaccination antigrippale annuelle, pour la vaccination antipneumococcique et antitktanique pkriodique des personnes igkes. Le concept de revaccination ou de rappel pour des vaccinations anciennes n’est pas dans /es habitudes franCakes. Pourtant, des voix autoriskes, dont RFL s’est fait r&guli&ement /‘&ho, pr&chent depuis quelque temps pour des rappels chez I’adulte.
l’occasion d’une Journee de vaccinolo- gie proposee au Medec 2000 par
Aventis Pasteur MSD (ex-Pasteur Merieux MSD), le Pr Henri Laurichesse (Maladies
infectieuses et tropicales, Hotel-Dieu, CHU de Clermont-Ferrand) a precisement evo-
que la baisse de I’immunite vaccinale et le (( deficit )) de protection des populations,
qui debouchent sur la necessite de rappels chez I’adulte. Depuis quelques annees, des etudes mon- trent la baisse de I’immunite vaccinale (OU acquise) pour nombre de maladies. C’est par exemple le cas de la rubeole et de la
coqueluche. Pour le Pr Laurichesse, proposer une (re)vaccination a un adulte necessite 1‘ un argumentaire solide et actualise sur la fre-
quence, la gravite et les modes de trans- mission des maladies infectieuses a preve-
nir et I’effet attendu des vaccinations )‘. Aujourd’hui, il faut convaincre les adultes d’entretenir une immunite vaccinale effica- ce vis-a-vis de la diphterie, du tetanos et de la poliomyelite, maladies eliminees chez
I’enfant. C’est en principe ce que doit assu- rer le rappel inscrit au calendrier vaccinal
tous les dix ans : ce n’est pas que pour les enfants... (( Le tetanos devrait avoir disparu dans
notre pays a’, estime le Pr Laurichesse. Or,
on sait que les cas, peu nombreux au regard de la population, touchent presque uniquement des sujets ages avec un risque letal tres eleve. De meme, la protection vaccinale antidiph- terique chez I’adulte s’attenue avec l’age :
(q Nous avons constate une immunite humorale insuffisante chez les adultes les plus ages. lls sont de plus en plus nom- breux dans notre pays et voyagent de plus en plus : ceci justifierait un renforcement
ttribue depuis 1996 par Roche, il recompense les projets innovants
dans la prise en charge des patients sous
immunotherapie. L’un des prix 1999 va au Dr David Zucman (CMC Foch, Suresnes)
pour son projet de formation des equipes soignantes a I’emploi de I’interleukine 2
(IL-2, Macrolin, Chiron Pharma) chez les
de I’immunite dans cette population par des rappels
jusque-la non systemati- quement pratiques chez
I’adulte )a*. La baisse de I’immunite
vaccinale anticoqueluche est reconnue deja depuis
quelques an&es, y com- pris chez les adolescents,
pour lesquels un (( rappel tardif )) a ete inscrit au
calendrier vaccinal. (( Le declin de I’immunite anti-
coquelucheuse induite pendant la petite enfance a abouti a la survenue de cas de coque-
luche chez I’adulte, qui peuvent a leur tour contaminer des nourrissons fragiles et
incompletement vaccines “, dit le Pr Lauri-
chesse**.
Elle s’imposera de plus en plus avec le developpement des voyages a II&ranger, vers des destinations exotiques sit&es dans des zones d’endemie ou des mala- dies qu’on peut considerer sans risque
chez nous presentent un risque redoutable pour des adultes qui ne sont pas ou plus
proteges. C’est le cas pour la vaccination antirou-
geole dont I’immunite s’attenue avec le temps et dont le deficit apparait dans les dizaines de milliers de cas enregistres chaque annee. Or, la rougeole est une
maladie endemique dans plusieurs pays d’Afrique. C’est le cas de la poliomyejite, alors qu’un risque epidemique persiste m&me dans les pays developpes pour les sujets non prote-
.“. _ _.-.
VIH-positifs. Immunosti- mulant teste sous ATU
(1) depuis 6 mois, l’lL-2 offre un benefice therapeutique (demon-
tre) aux patients dont la charge virale est bien controlee par tritherapie ( < 1 000 co-
pies/ml) mais dont I’immunite reste faible (CD4 < 200/mma).
L’IL-2 est administree en sous-cutane deux fois par jour par cycle de 5 jours tous
les deux mois. Si ce traitement adjuvant
1 Les voyages en zones d’endGm!e exposent des
ad&es de mains en mo;ns vaconds (Spa).
ges, rappelle le Pr Laurichesse : 11 Les
efforts de I’OMS et de ses etats-membres devraient rapidement aboutir a une elimina-
tion a l’echelle mondiale, mais la vaccina- tion devra etre maintenue )a***. II en est de m&me pour I’hepatite A, prati- quement eliminee dans les pays develop- pes du fait des progres de I’hygiene et du mode de vie, mais dont la vaccination (non
remboursee) se justifie pour les voyageurs se rendant en zones d’endemie ou cette
maladie reste grave. On peut aussi rappeler qu’un couverture
insuffisante chez les enfants peut etre lour- de de consequences chez I’adulte qui n’a
plus d’immunite vaccinale : rubeole conge- nitale chez la femme enceinte, oreillons
graves chez I’adulte.. .
J.-M. M.
**L’appantnn des vaccms d!ts ace//u/sires, mieux
to/&&s, dew& am8horer le taux d’enfants mvnun~-
s6.s.
“‘Vacon Revaxis.
pourrait sortir de I’hopital et etre assure par une infirmiere lib&ale a domicile. II res-
te aux equipes hospitalieres et de ville a gerer ce nouveau traitement et ses effets indesirables (hyperthermie, allergic), ce que prevoit le projet du Dr David Zucman.
J.-M. M.
(1) Autorlsabon temporake d’utilisation
Revue Fran~a~se des laboratolres, marshw 2000, No 321 13