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Passer à l’action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

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pour le bénéfice des Africains

Rapport 2010 sur les progrèsen Afrique

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RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

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A PROPOS DE L’AFRICA PROGRESS PANEL

L’Africa Progress Panel rassemble, sous la présidence de Kofi Annan, un groupe unique de personnalités dont le rôle est d’évaluer et de promouvoir la notion du partage des responsabilités pour le progrès en Afrique dans trois domaines-clés d’action : la gouvernance politique et économique, le financement pour le développement (y compris l’aide publique au développement) et la réalisation des OMD notamment dans le perspective du changement climatique. L’Africa Progress Panel mesure les progrès effectués en Afrique et attire l’attention sur les obstacles et opportunités présentes sur le continent.

SECRéTARIAT

REmERCIEmENTSL’Africa Progress Panel tient à remercier de leurs précieuses contributions Dr. Olusoji Adeyi (le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme), M. Hubert Escaith et M. Andreas Maurer (OMC), Pr. Franklyn Lisk (Université de Warwick), Dr. Carlos Lopes (UNITAR) , Mme Kate Norgrove (WaterAid International), M. Paatii Ofosu-Amaah (Banque africaine de développement), Dr. Patrick Osakwe (CNUCED), Mme Judith Randal (Development Initiatives), M. Guido Schmidt-Traub (South Pole Carbon Asset Management), ainsi que Mme Alyson Warhurst et M. Jason McGeown (Maplecroft Maps). Nous tenons également à remercier le Département du développement international du Gouvernement britannique, les gouvernements allemand et néerlandais et la Fondation Bill & Melinda Gates.

Le présent rapport a été imprimé sur du papier Cyclus Print mat couché composé à 100% de papier recyclé. Le processus d’impression est respectueux de l’environnement.

Design de la couverture, infographiques et design du rapport : Violaine Beix, Thad Mermer, Carolina Rodriguez et Blossom Communications. Correctrice : Nina Behrman.

Imprimé par l’Imprimerie Lenzi, Genève, Suisse.

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Michael Keating, Directeur exécutif

Violaine Beix

Sandra Engelbrecht

Benedikt Franke

Dawda Jobarteh

Temitayo Omotola

Carolina Rodriguez

Le présent rapport peut être reproduit librement, en partie ou dans sa totalité, à condition d’en mentionner la source.

Africa Progress Panel9-11 rue de Varembé

1202 Genèvewww.africaprogresspanel.org

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TABLE DES mATIÈRES PRINCIPALES CONCLUSIONS ET RECOmmANDATIONSAVANT-PROPOSINTRODUCTION PARTIE I : CINQ ANNéES PROmETTEUSES Croissance économique Les tendances économiques avant la crise Effets de la crise économique mondiale Réponses à la crisePremiers Signes de Reprise Gouvernance La gouvernance au niveau national Gouvernance régionale Gouvernance mondiale Développement social Atténuation de la pauvreté Éducation Égalité des sexes et émancipation des femmes Santé publique Eau et assainissement Impact de la crise économique mondiale sur le développement social Paix et sécurité Sécurité alimentaire et nutritionnelle Changement climatique L’impact du changement climatique Aspects politiques du changement climatique Financement et coopération pour le développement Les partenaires traditionnels Les nouveaux partenaires Philanthropie et dons privés Allégement de la dette L’efficacité de l’aide PARTIE II : RéALISER LE POTENTIEL DE L’AFRIQUEPour une meilleure gestion des relations et des avoirs Pour des partenariats mutuellement bénéfiques Pour la valorisation des ressources naturelles au profit des Africains Exploiter les tendances et les événements opportuns Protéger le développement et la croissance économique des effets du changement climatique Accélérer l’intégration régionale Valoriser le potentiel des technologies de l’information et de la communication La contrainte démographique émanciper les femmes africaines Rendre le système international plus équitable Améliorer la cohérence des politiques de développement Honorer les engagements pris s’agissant des ressources et de l’aide Les besoins de financement de l’Afrique L’avenir de l’aide au développement CONCLUSION LISTE DES ABRéVIATIONS NOTES

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CROISSANCE éCONOmIQUE DURABLE ET RéDUCTION DE LA PAUVRETé

PRINCIPALES CONCLUSIONS ET RECOmmANDATIONS

Il faut exploiter les vastes ressources de l’Afrique pour le bien de sa populationL’Afrique est riche en terres et en ressources naturelles, dont la valeur augmente. Les découvertes de pétrole et de gaz et d’autres ressources précieuses se poursuivent et elles rendent d’autant plus importante une gestion transparente et efficace. Les recettes ainsi dégagées doivent être appliquées à un développement durable et équitable. Nous engageons les dirigeants des pays qui ont la chance d’être dotés de vastes ressources naturelles à honorer les engagements pris (UNCAC et EITI).

Les femmes africaines doivent avoir plus largement accès aux ressourcesL’accès des femmes aux ressources et le contrôle et la possession de ces ressources et des revenus qui en découlent, s’il s’agit de la terre, des ressources naturelles ou productives, demeurent insuffisants en Afrique. L’investissement consacré aux femmes et ceux réalisés par des femmes sont donc insuffisants et cela retarde ou compromet le progrès. Nous engageons les dirigeants africains à appliquer les plans d’amélioration de l’accès des femmes aux ressources et aux revenus qu’elles produisent.

L’investissement consacré à l’agriculture et aux biens collectifs ruraux doit augmenter Plus de 70 % des Africains vivent de l’agriculture et pourtant ce secteur ne réalise pas son potentiel dans l’atténuation de la pauvreté et la croissance économique, et ne garantit pas à tous une alimentation suffisante et équilibrée. La faim et la malnutrition chronique sont répandues et l’accélération du changement climatique ne laisse pas de réduire encore la productivité. Nous engageons les dirigeants africains, leurs partenaires internationaux et le secteur privé à appliquer le Programme commun de développement de l’agriculture en Afrique et à réaliser en priorité des investissements dans l’agriculture, notamment pour élargir l’accès aux marchés.

L’émancipation des femmes est la condition de l’augmentation de la productivité agricoleEn Afrique subsaharienne ce sont les femmes qui produisent 80 % des denrées alimentaires de base pour l’autoconsommation ou la vente. Étant donné leur rôle essentiel dans l’agriculture, l’amélioration de leur situation, en particulier un meilleur accès aux avoirs productifs et à la propriété, ferait progresser le secteur et l’ensemble de l’économie. Nous engageons les dirigeants africains à faciliter en priorité l’accès des femmes rurales à la terre, aux droits de propriété, à l’information, au crédit et à l’aide financière, et aux services d’assurance et de vulgarisation.

Les pays africains doivent se doter de leur propre stratégie de développement à l’épreuve du climat Le changement climatique alourdit le coût de la réalisation des OMD – dans la production vivrière, la santé publique, l’adduction d’eau, l’énergie, l’équipement et d’autres secteurs – et il aura des effets disproportionnés sur les femmes et les pauvres. La question du changement climatique ne peut être traitée isolément. Des efforts tels que ClimDev doivent être accélérés par les organisations africaines et internationales telles que la BAfD, les Nations Unies et la Banque mondiale, à l’appui de stratégies de développement à l’épreuve du climat et de réduction de la pauvreté, et pour préparer des programmes directement finançables, créateurs d’emploi, sobres en carbone, et créateurs d’infrastructures.

Il faut mettre les femmes au centre des stratégies de développement à l’épreuve du climatLe changement climatique frappe plus les femmes que les hommes, car ce sont elles qui le plus souvent vont chercher l’eau, trouvent des ressources énergétiques et assurent la sécurité alimentaire; des contraintes résultent des fonctions traditionnelles qui leur sont attribuées, elles n’ont pas suffisamment accès aux ressources et sont peu mobiles, et tout cela fait qu’elles sont les plus touchées par le changement climatique. En même temps, elles ont su mobiliser leur groupe local pour réagir au changement climatique et prévenir les catastrophes naturelles. Les gouvernements et autres acteurs doivent veiller à ce que les initiatives prises au sujet du changement climatique tiennent compte de l’expérience, des connaissances et des capacités de survie des femmes.

Il faut faire connaître et étendre les modèles d’engagement du secteur privéOn sait de mieux en mieux comment le secteur privé peut travailler avec les autorités, les acteurs de développement et les collectivités locales pour stimuler l’entreprise, créer des emplois, des échanges et des investissements dans la production de biens et services collectifs. Les enseignements dégagés et les perspectives qui s’offrent doivent être valorisés par le réseau d’organisations africaines et internationales telles que : Business Call to Action, Corporate Council on Africa, et Frontier 100, qui encouragent un engagement des entreprises dans le développement; ces modèles doivent être utilisés pour stimuler et accélérer les partenariats public-privé.

Les dirigeants africains doivent tirer parti de l’esprit d’entreprise des femmes Les femmes chefs d’entreprise jouent un rôle de plus en plus important dans beaucoup de pays africains, dans l’économie formelle et informelle, malgré les nombreuses contraintes avec lesquelles elles sont aux prises. Nous engageons les dirigeants africains à appliquer les recommandations du Sommet économique des femmes africaines et à créer un environnement réglementaire propice à l’inclusion et la protection des femmes dans l’économie formelle. Les chefs d’entreprise peuvent faire plus pour tirer parti des qualifications et de l’énergie des femmes africaines en éliminant les stéréotypes concernant l’emploi, la promotion, les pratiques de rémunération, et en accroissant la part des femmes dans les effectifs de direction, tout en facilitant le développement de leurs compétences.

Les dirigeants africains doivent stimuler la connectivité et l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) Malgré des progrès notables, l’Afrique demeure en retard dans la production de matériel informatique et dans l’utilisation des TIC (télématique) dans la gestion, l’entreprise, le développement, les réseaux sociaux et la responsabilisation. Mais ce “déficit de connectivité” de l’Afrique offre également des perspectives de sauter les étapes coûteuses des technologies dépassées et d’appliquer les enseignements recueillis ailleurs. Nous engageons les dirigeants africains, dans le secteur public et le secteur privé, à créer des partenariats pratiques sur des plans de connexion informatique du continent africain, notamment dans les écoles, les centres de soins, les exploitations agricoles, les autorités locales et les médias.

L’accès des femmes à l’informatique, clef de l’économie de la connaissanceEn raison d’obstacles culturels et comme elles sont moins alphabétisées que les hommes, les femmes ont moins accès qu’eux à la télématique. Améliorer leur participation à l’économie de l’information comporterait tout un ensemble d’avantages, comme une plus grande compétitivité des secteurs technologiques et une meilleure qualification de la main-d’œuvre. Cela facilitera aussi le développement d’une économie de l’information et aidera les plus pauvres, les plus marginalisés, en particulier les femmes et les filles, à exercer leurs droits fondamentaux. Nous engageons les chefs d’entreprise et leurs autorités de tutelle à suivre, encourager et faire connaître l’accès des femmes aux technologies de l’information et de la communication.

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PRINCIPALES CONCLUSIONS ET RECOmmANDATIONS

PROGRÈS SOCIALUn effort massif pour la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement est urgentL’investissement consacré à l’éducation, la santé et la sécurité alimentaire est à la base de la croissance économique et de la sécurité humaine. Les progrès dans la réalisation des OMD au cours des cinq prochaines années donneraient d’énormes dividendes sociaux et économiques, permettraient aux collectivités locales et aux pays de devenir plus autonomes. Les dix années écoulées ont vu d’importants progrès dans la réalisation des cibles liées aux OMD, notamment dans les pays les plus pauvres et les plus instables. Ces succès doivent être amplifiés et reproduits, en s’inspirant des interventions éprouvées, en mettant en valeur le potentiel notateur de l’émancipation des femmes, de l’accès à l’informatique et de nouveaux partenariats – avec les autres pays du Sud et avec le secteur privé. La réunion au sommet prévue en septembre 2010 pour examiner les OMD est l’occasion idéale de mobiliser un soutien renouvelé.

Les femmes doivent pouvoir se prononcer sur la planification du développementLes femmes africaines ne sont toujours pas assez engagées et consultées dans la conception, la gestion et l’évaluation des initiatives et des programmes qui les concernent pourtant directement. Cela est particulièrement fâcheux pour la réalisation d’objectifs sexospécifiques tels que la santé maternelle et infantile et l’éducation, qui sont à la base de la réalisation des OMD. Les décisions des pouvoirs publics, des entreprises et de la société civile en faveur de la participation des femmes à tous les niveaux et pour collecter et ventiler des données par sexe sont indispensables. Cela contribuera à la réalisation des OMD et aidera les femmes à mieux connaître et exercer leurs droits fondamentaux.

L’éducation est le fondement du progrèsLes faits montrent l’importance essentielle de l’éducation comme moteur de progrès social, économique et politique. L’accès à l’enseignement primaire a considérablement progressé, mais de graves lacunes demeurent dans l’enseignement secondaire et supérieur, et les taux d’achèvement d’études sont insuffisants dans l’ensemble. Le problème est de pouvoir financer des plans nationaux assez détaillés. Nous encourageons instamment des dirigeants politiques et autres africains et leurs partenaires internationaux à n’épargner aucun effort pour mobiliser des ressources, notamment par l’Initiative de réalisation rapide de l’Éducation pour tous.

L’autonomisation des femmes africaines L’éducation des filles a un impact positif direct sur leur état de santé, leurs perspectives sociales et leurs possibilités d’emploi ainsi que sur leur famille, leurs communautés et l’économie en général. L’éducation les aide et les dispose à exercer leurs droits et à participer aux décisions. Il y a pourtant à tous les niveaux d’éducation de fortes disparités entre les sexes. Cela vise les femmes et retarde le développement économique de l’Afrique et la réalisation des OMD. Les hommes politiques, les médias et la société civile doivent suivre avec soin et faire largement connaître les lois prescrivant l’égalité entre les sexes, les politiques suivies dans ce sens et les objectifs éducatifs.

Les stratégies de croissance économique doivent réduire la pauvreté et l’inégalitéBien que l’on manque de données factuelles et de statistiques fiables, il est manifeste que les inégalités, dans les pays africains, augmentent et que les bienfaits de la croissance sont très inégalement partagés. Cela est à la fois injuste et potentiellement dangereux. Il lest essentiel de réduire la pauvreté et l’inégalité pour que le progrès et la stabilité soient durables; nous engageons les dirigeants africains à utiliser leur arsenal de mesures budgétaires et sociales pour produire en priorité des biens et services collectifs profitant à tous et créant des perspectives nouvelles pour toute la population.

La discrimination entre les sexes est un obstacle majeur au développement Les sociétés qui instituent une discrimination sur la base du sexe en paient le prix, sous la forme d’une plus grande pauvreté, d’une croissance économique plus lente, d’une gouvernance plus précaire et de moindres niveaux de vie. La féminisation croissante de la pauvreté et les inégalités persistantes des chances socioéconomiques et éducatives entre les femmes et l’homme doivent d’urgence être éliminées. Les stratégies de croissance et de réduction de la pauvreté doivent être conçues, appliquées et suivies en fonction de normes et d’objectifs précis en matière d’égalité des sexes et dotées de ressources adéquates pour assurer le suivi, l’évaluation et la publication des progrès, notamment parmi la classe politique et dans les médias.

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ExERCICE DU POUVOIR POLITIQUE ET GOUVERNANCEIl ne faut plus se contenter de formuler des programmes d’action, il faut les appliquerAu cours des dix dernières années, l’Afrique et ses partenaires internationaux ont adopté des agendas, des plans et des programmes d’action judicieux, souvent visionnaires – au sujet par exemple de la gouvernance, de l’intégration régionale, de l’investissement agricole, de la santé publique et de l’éducation. Nous engageons les dirigeants africains et leurs partenaires internationaux à accélérer l’application de ces plans en s’en tenant à des calendriers précis convenus.

Il faut en priorité appliquer les mesures d’émancipation des femmes Les politiques et la législation ont été améliorées, mais cela ne se traduit pas encore en progrès suffisants sur le front de l’égalité entre les sexes et l’émancipation des femmes. La fragilité des capacités institutionnelles et la part insuffisante des ressources consacrées à ce problème compromettent l’efficacité des lois existantes. Nous engageons les dirigeants africains et leurs partenaires internationaux à revoir et augmenter le niveau des ressources consacrées à l’application des politiques et des plans visant l’émancipation des femmes et l’exercice de leurs droits.

L’Afrique doit exprimer plus nettement son opinion dans la création de l’architecture internationaleAlors que le continent africain compte plus d’un quart des pays du monde et un milliard d’hommes et qu’il est affecté profondément par la dynamique mondiale, l’Afrique demeure sous-représentée dans beaucoup de processus internationaux formels et informels, notamment dans les nouvelles enceintes qui apparaissent au Sud. Quand elle est adéquatement représentée, l’Afrique manque souvent de capacités et de négociations et n’a pas de position coordonnée. Nous engageons les dirigeants africains à donner de la voix dans l’étude des réformes des structures mondiales de gouvernance et à s’attacher à les rendre mieux représentatives, plus utiles et plus efficaces. Les capacités de négociation doivent être renforcées autour de positions concertées, notamment au sujet du changement climatique, du commerce et de la réalisation des OMD.

Les femmes africaines doivent être adéquatement représentées sur la scène internationaleSi bien souvent l’Afrique est sous-représentée dans les processus internationaux formels et informels, les femmes africaines le sont encore plus. Elles doivent être correctement représentées à tous les niveaux de la vie politique, notamment dans les enceintes internationales. Une meilleure représentation des femmes permet de valoriser des synergies, de réduire l’apathie et de veiller à ce que les besoins des groupes vulnérables soient prioritaires. Nous engageons les dirigeants africains à assurer en priorité une représentation égale des femmes dans toutes les administrations et dans la fonction publique, à l’échelle intérieure et internationale, dans les équipes de négociation et dans les missions et délégations régionales et mondiales.

La bonne gouvernance et le respect de l’obligation comptable détermineront l’avenir de l’AfriqueLa qualité de la gouvernance est un facteur décisif de la stabilité politique et sociale, de la croissance économique équitable et de la réduction de la pauvreté. Des systèmes de responsabilisation financière et politique sont essentiels pour que ceux qui seront au pouvoir respectent l’obligation de rendre des comptes aux citoyens et de veiller à ce que les recettes publiques soient utilisées dans l’intérêt général. Le droit de la société civile, et notamment des médias et des associations, de jouer un rôle de contrôle doit être légalement protégé. Nous engageons les dirigeants africains à tenir les promesses consignées dans l’Acte constitutif de l’Union africaine et autres conventions d’importance essentielle concernant la gouvernance et la transparence, notamment en coopérant avec le Mécanisme africain d’examen par les pairs du NEPAD et en appliquant ces recommandations.

Les femmes et la responsabilisationLes femmes contribuent aux discussions sur le choix des politiques et l’utilisation des ressources. Participant activement à la vie de leurs familles et de leurs collectivités locales, elles ont beaucoup à gagner à une utilisation équitable et sage des ressources. Elles sont généralement plus efficaces que les hommes dans la gestion du budget du ménage, la tenue des prêts et de l’épargne, si on leur laisse cette possibilité. Elles sont également très efficaces comme dirigeantes dans le secteur public et le secteur privé, apportant souvent des perspectives nouvelles différentes de celles des hommes. Nous engageons les autorités, les entreprises et les organisations de la société civile à adopter et appliquer des stratégies élargissant le rôle des femmes et, le cas échéant, améliorant les possibilités de formation et de recrutement, notamment dans les postes les plus élevés.

Il faut accélérer l’intégration régionaleLes dix dernières années ont vu un approfondissement exceptionnel de la coopération régionale, notamment sur le commerce, la paix et la sécurité, l’énergie et l’équipement. Nous engageons les dirigeants africains à accélérer cette tendance positive, notamment en appliquant le Plan d’action africain du NEPAD, pour éliminer les obstacles au développement que crée la fragmentation politique du continent et à tirer parti des économies d’échelle et à améliorer la compétitivité de l’Afrique dans l’économie mondiale.

Une solidarité régionale des femmes serait précieuseLa féminisation des institutions introduit un changement radical dans la façon dont les questions de la condition féminine et d’autres questions voisines sont traitées. Des réseaux transfrontières de femmes apportent des idées nouvelles et une volonté de résultats pratiques à tous les aspects de la coopération économique, politique et sociale. Nous demandons que l’on accroisse la participation des femmes et leur présence dans les réseaux et institutions de coopération régionale. La coopération régionale peut en effet contribuer aux efforts nationaux d’émancipation et de protection des femmes et de défense de leurs droits fondamentaux.

Les efforts communs pour améliorer la sécurité doivent être renforcés et adaptés Comme le montre l’application progressive de l’architecture africaine pour la paix et la sécurité, les États africains et les organisations régionales ont beaucoup progressé dans l’institutionnalisation des efforts de lutte contre le fléau de la guerre, et notamment l’injustice et l’impunité. Cependant, l’une et l’autre demeurent répandues et de nouvelles formes d’insécurité, notamment des formes atomisées et fluides de violence transfrontière, l’extension progressive de zones que l’État ne gouverne plus, et la montée de la criminalité organisée et de toutes sortes de trafic aggravent les souffrances de millions d’Africains. Nous engageons les dirigeants africains à renforcer leur coopération les uns avec les autres et avec la communauté internationale pour éliminer les nouvelles formes d’insécurité et fortifier les mécanismes de sécurité existants pour tenir compte de l’évolution de la situation.

La protection des femmes doit figurer en bonne place dans les dispositifs de sécuritéLes conflits entraînent des souffrances pour toutes les personnes concernées. Mais les femmes sont particulièrement vulnérables aux conséquences et à court et à long terme des conflits et sont le plus touchées. Les violences sexuelles et les incidences sexistes tendent à augmenter durant les conflits en raison des perturbations sociales et de la mobilité accrue, du bouleversement des mécanismes traditionnels de protection sociale, d’une modification des rôles des deux sexes et de l’extension de la vulnérabilité. Les gouvernements et les organisations internationales doivent adopter le principe d’une tolérance zéro à l’égard de la violence sexuelle et des autres formes de violence sexiste t prêter plus largement attention, en augmentant les ressources, au problème de la lutte contre la violence sexuelle. Ils doivent chercher à éliminer les violations des droits des femmes et des filles et des crimes à caractère sexuel, qui doivent être considérés comme relevant de la justice pénale.

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PARTENARIATSLes dirigeants africains doivent exiger que les engagements souscrits soient honorésLa crise économique mondiale risque de mettre à mal le consensus international, durement acquis, sur le développement, beaucoup de pays se repliant sur soi et les engagements souscrits étant différés ou même abandonnés. Les dirigeants africains doivent de leur côté honorer les engagements qu’ils ont pris en matière de bonne gouvernance et d’investissement dans les biens et services collectifs et, sur cette base, renforcer la justification internationale d’un partage des responsabilités et d’une responsabilisation mutuelle pour les progrès économiques et sociaux en Afrique. Le succès profitera non seulement à l’Afrique mais aussi au reste du monde. Nous recommandons d’accélérer et de coordonner les efforts en cours, en Afrique et ailleurs, pour suivre les progrès, encourager la transparence et améliorer la circulation de l’information, notamment par la création d’un Indice de responsabilisation mutuelle, en tant que ressource et d’instrument d’intérêt général.

Les engagements pris en faveur de l’Afrique le sont aussi en faveur des femmes africainesLes femmes auraient le plus à perdre à une situation où les engagements en matière de gouvernance et de développement pris par les 52 chefs d’État africains (presque tous des hommes) et par leurs homologues internationaux ne seraient pas honorés. L’information sur les femmes en général et les statistiques ventilées par sexe en particulier sont très déficientes. Sans de telles données, la connaissance de la condition et du sort quotidien des femmes est très insuffisante et les politiques suivies inadéquates. Le suivi de l’émancipation et du bien-être des femmes est une responsabilité commune, mais une plus grande participation des femmes au gouvernement augmentera l’attention portée à ce problème. En dehors de l’amélioration de la capacité de collecter des statistiques et des données, des mesures pratiques sont nécessaires, que les gouvernements et leurs partenaires devront prendre pour encourager et accroître la présence des femmes dans les parlements, au moyen par exemple de fonds destinés à encourager les partis politiques à présenter des candidates aux élections.

Il faut accélérer la réalisation de plans de financement et d’application pour un développement à l’épreuve du climatLes plans conçus par les pays industrialisés pour mobiliser des ressources supplémentaires pour la lutte contre le changement climatique doivent être accélérés, qu’il s’agisse d’un Fonds vert ou d’initiatives connexes. L’élan engendré par l’élaboration d’une position africaine commune à Copenhague doit être entretenu, en particulier pour la gestion et le versement des fonds, qui doivent être additionnels et prévisibles, en évitant une distinction artificielle entre adaptation et développement. Les pays africains et les diverses régions du continent, avec l’aide des Nations Unies et des institutions financières internationales, doivent veiller à ce que les plans et les capacités soient bien en place pour utiliser au mieux les ressources additionnelles obtenues, autour d’interventions éprouvées et de projets directement finançables.

Il est indispensable de disposer d’informations ventilées par sexe pour un développement à l’épreuve du climatLes besoins urgents créés par le changement climatique sont de mieux en mieux compris, et cela peut être utilisé pour appeler l’attention sur le rôle des femmes dans le développement, renforcer ce rôle, et créer de nouvelles possibilités de réaliser l’égalité entre les sexes. Mais le manque d’informations fiables et de ressources empêche de bien comprendre l’impact du changement climatique sur les filles et les femmes et sur la dynamique des sexes; la conception et l’application de politiques et de stratégies appropriées s’en trouvent retardées d’autant. Les gouvernements et leurs partenaires doivent affecter des fonds à la collecte, la recherche et l’analyse de données ventilées par sexe et veiller à ce que ces données soient utilisées pour formuler des stratégies de lutte contre les effets du changement climatique et les décisions de financement.

Les dirigeants africains ont besoin d’un partenariat plus inclusif et pratique Les dirigeants africains devraient plus se mettre en avant dans la création de partenariats efficaces et mutuellement bénéfiques portant sur les objectifs de développement social et économique de leur pays. Cela s’applique à tous les partenariats, avec des investisseurs et donateurs traditionnels ou “nouveaux”, avec les gouvernements ou les secteurs privés. Dans l’immédiat, parmi les possibilités figurent des partenariats Sud-Sud et un engagement avec le secteur privé pour qu’il participe à la production des avantages sociaux et environnementaux. Nous engageons les dirigeants à s’appuyer sur leurs plans nationaux et régionaux de croissance et de développement pour nouer des partenariats pratiques sur des objectifs précis concernant la sécurité alimentaire, la formation, la création d’emplois, l’équipement et une production d’énergie sobre en carbone.

Les partenariats doivent prévoir expressément l’émancipation des femmesLa réalisation de l’égalité entre les sexes doit figurer comme objectif précis dans les partenariats constitués soit avec les investisseurs publics ou privés, soit avec des donateurs ou des institutions financières internationales. Les résultats souhaités doivent être définis et quantifiés, suivis régulièrement et publiés par les dirigeants et les médias. Nous engageons les dirigeants politiques et les chefs d’entreprise à veiller à ce que les objectifs et les cibles relatifs à la participation et l’émancipation des femmes figurent systématiquement dans les accords de partenariat, dans tous les secteurs.

Les partenaires de l’Afrique doivent améliorer la cohérence de leurs politiquesLes partenaires de l’Afrique pour les investissements et les donateurs de l’Afrique ont défini des politiques officielles à l’égard du continent, qui sont habituellement exprimées dans des déclarations de mission et les objectifs des organismes de développement et des institutions financières. Cependant, ces politiques ne sont pas nécessairement coordonnées avec celles suivies dans d’autres domaines, et cela affecte la capacité des pays africains d’améliorer la gouvernance, de conserver la valeur économique et d’être compétitifs. Un certain nombre de pays de l’OCDE ont examiné la cohérence de leurs politiques; nous demandons que ce processus soit étendu et approfondi, avec une plus grande participation des Africains, pour assurer une démarche commune mieux coordonnée de tous les partenaires.

La cohérence des politiques doit être assurée sans oublier les femmes africainesLes efforts actuels et envisagés pour veiller à ce que les besoins économiques et la gouvernance de l’Afrique soient bien au cœur des politiques suivies doivent être évalués au regard des objectifs d’égalité entre les sexes, par les partenaires, les gouvernements ou les principaux organes intergouvernementaux africains, notamment l’Union africaine, les commissions économiques régionales et les organismes des Nations Unies. Nous recommandons de faire systématiquement cet examen, afin de dégager les moyens de mettre les besoins et les priorités des Africaines au cœur des efforts faits pour assurer une responsabilisation mutuelle des divers partenaires de l’entreprise d’émancipation des femmes.

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AVANT-PROPOS

On parle maintenant, à propos de l’économie africaine, d’une nouvelle zone pionnière. Chaque semaine, pratiquement, on annonce la découverte de nouveaux gisements pétroliers ou gaziers, de nouvelles ressources minérales ou autres ressources précieuses. Les pays africains signent de nouveaux accords avec les partenaires les plus divers, et notamment la Chine, les pays de l’Extrême-Orient ou du Moyen-Orient, d’Asie du Sud ou d’Amérique latine.

Les échanges de l’Afrique augmentent à l’intérieur du continent ou avec d’autres continents, notamment avec les pays du Sud. Les chiffres d’affaires des sociétés et des banques africaines ne cessent d’augmenter. Les recettes intérieures, l’investissement direct étranger, les envois de fonds des travailleurs migrants et l’aide publique au développement (APD) ont progressé régulièrement au cours des 10 dernières années, malgré un infléchissement à la suite de la crise financière et économique mondiale récente. Après une année médiocre, les taux de croissance économique devraient remonter et faire de l’Afrique à nouveau l’une des régions du monde où la croissance est la plus rapide.

Et ces tendances soulèvent à l’évidence plusieurs questions. En dépit de certains succès extraordinaires, pourquoi la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement est-elle si lente et si inégale? Pourquoi le nombre et la proportion d’Africains vivant dans la pauvreté restent-ils aussi élevés? Pourquoi les Africains sont-ils toujours aussi nombreux à souffrir de l’insécurité alimentaire et d’une mauvaise alimentation, d’un taux élevé de chômage, d’un accès réduit au minimum aux services essentiels tels que l’énergie, l’eau potable, les soins de santé et l’éducation? Pourquoi les femmes sont-elles marginalisées, loin d’être émancipées? Et pourquoi les inégalités augmentent-elles?

Ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement l’aptitude des pays africains à attirer et mobiliser des revenus ; c’est aussi leur détermination et leur capacité à utiliser les recettes publiques pour obtenir des résultats qui profiteront aux populations. Le taux de croissance économique et l’augmentation des échanges sont des éléments nécessaires mais non suffisants pour assurer des progrès authentiques, c’est-à-dire une amélioration durable de la qualité de vie de tous les Africains – hommes, femmes et enfants. Une croissance peut ne concerner que quelques-uns, peut renforcer ou créer des inégalités et des tensions sociales ; elle peut ne pas parvenir à ouvrir de nouvelles perspectives ou à atténuer l’insécurité dont souffrent les familles rurales et ceux qui sont à la recherche d’un travail dans les villes africaines, en pleine expansion. Ce type de croissance ne représente pas nécessairement un progrès.

On ne saurait trop rappeler que l’Afrique n’est pas un continent homogène. La diversité y est extraordinaire, et est l’heureuse conséquence d’un grand nombre de cultures, de traditions et de paysages différents. Certains pays africains ont la chance d’avoir d’abondantes ressources ; certains autres sont beaucoup moins riches ou n’ont aucune ressource. Les pays sans littoral et les pays à forte densité de population sont dans une situation très différente des autres pays africains. Mais ils sont tous aux prises avec une difficulté commune : la nécessité de l’investissement dans la capacité productive de leurs habitants et de créer des biens et services collectifs susceptibles d’élargir les perspectives de chacun et de mettre à la portée de tous les avantages de la croissance.

Les éléments du succès sont bien connus. Et le changement climatique ajoute une dimension et une urgence nouvelles au problème ; le développement durable et la création d’emplois doivent être solidement compatibles avec une croissance peu gourmande en carbone, avec la prévention des risques de catastrophe et la réduction de la vulnérabilité. Cela ne change rien aux éléments fondamentaux : il est indispensable que les dirigeants africains définissent et appliquent des mesures de croissance équitable et de réduction de la pauvreté ; il est essentiel de constituer progressivement une capacité technique, administrative et institutionnelle de mobiliser des ressources publiques et d’appliquer des plans ; et il est indispensable d’assurer une bonne gouvernance, le respect de la légalité et la responsabilisation, afin que les ressources et leur utilisation fassent l’objet d’un contrôle public rigoureux des dirigeants politiques et des chefs d’entreprise.

Au cours des 10 dernières années, on a acquis une meilleure connaissance des conditions de l’efficacité du développement. Des programmes d’action excellents et même parfois visionnaires ont été formulés dans chaque domaine, notamment dans l’infrastructure, l’alimentation et la sécurité nutritionnelle, l’émancipation des femmes, les systèmes de soins, l’éducation et la gouvernance. Nous comprenons mieux désormais le rôle essentiel des ressources intérieures, l’importance de l’esprit d’entreprise et un environnement propice à l’investissement responsable, la nécessité d’une action internationale concertée pour lutter contre les flux financiers illégaux et la corruption, la valeur des partenariats public-privé, et l’utilisation la plus rationnelle à terme de l’APD pour réaliser les plans nationaux et régionaux de développement.

Le problème n’est pas le manque de connaissances et l’absence de plans. Le manque de ressources, en soi, n’est peut-être pas non plus le véritable problème, étant donné les vastes ressources naturelles de l’Afrique et le fait que

Ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement l’aptitude des pays africains à attirer et mobiliser des revenus ; c’est aussi leur détermination et leur capacité à utiliser les recettes publiques pour obtenir des résultats qui profiteront aux populations

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Page 9: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

9

Passer ˆ lÕ action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

l’hémorragie de ressources, souvent illicite, se poursuit. Le véritable problème, aussi bien en Afrique qu’à l’échelle internationale, c’est le manque de volonté politique.

Il y a 10 ans, l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) a approuvé l’ambition visionnaire d’un groupe de dirigeants africains influents désireux de promouvoir un programme de développement susceptible de réduire la pauvreté ; le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) était également novateur. Aujourd’hui, plusieurs dirigeants africains se font d’ardents partisans du développement, mais ils demeurent une minorité, et leurs réalisations sont oubliées du fait de ce qu’on apprend au même moment de l’enrichissement personnel et du comportement autoritaire d’autres dirigeants.

Au niveau international, on constate, avec une préoccupation bien compréhensible, que le consensus relatif au développement a été mis à mal par la crise économique mondiale. Tout doit être fait pour que des engagements obtenus de haute lutte, dans la Déclaration du Millénaire, dans le Consensus de Monterrey et dans la Déclaration de Gleneagles ne soient pas perdus de vue dans la définition des politiques internationales. On peut mesurer cet engagement au niveau de l’APD effectivement accordée. Beaucoup de membres de l’OCDE et du G8 honorent leurs engagements mais plusieurs autres sont en retard à cet égard, ce qui amène à douter de leur crédibilité autour de la table de négociation.

Or, ces reculs ne sont pas le fait d’une diminution de la solidarité et de la sympathie mutuelle des gens ordinaires, dans le monde, car celles-là sont, selon moi, aussi solides que jamais. Elles ne sont pas non plus causées uniquement par des contraintes budgétaires, étant donné les sommes modestes qui sont en question. Il s’agit plutôt du fait que les hommes politiques ne parviennent pas à faire comprendre combien il est impératif de mettre les besoins des pays africains et des pays les moins avancés au centre de l’action des institutions et des politiques mondiales. Les arguments militant dans ce sens, qu’ils aient trait aux changements climatiques, à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, au commerce international, à la défense de la propriété intellectuelle, à la lutte contre la criminalité, à l’interruption des flux financiers illicites, à la nécessité d’accroître l’investissement de la santé publique et l’éducation, ne sont pas simplement de caractère éthique ou altruiste, mais sont bien des arguments pratiques, allant dans le sens de l’intérêt bien compris des pays riches.

Les dirigeants politiques, les chefs d’entreprise, ou la société civile peuvent faire beaucoup plus pour préconiser certaines politiques de développement et valoriser les ressources, notamment auprès des dirigeants et des contribuables des

pays riches, les nouveaux pays industriels et les donateurs traditionnels. Il est essentiel que leur voix soit entendue pour que soient honorées les promesses relatives à l’APD qui, en dépit de ce que disent ses détracteurs, reste absolument centrale comme source d’investissement dans les biens et services collectifs, en particulier au profit des habitants des États fragiles et pauvres en ressources.

La croissance africaine doit être mesurée non seulement par le PIB, mais aussi par la mesure dans laquelle elle se traduit en avantages sociaux pour sa population. En fin de compte, c’est aux dirigeants de l’Afrique qu’il incombe de susciter une croissance équitable et d’investir dans la réalisation des OMD. La société civile peut être leur alliée, si elle a la marge de manœuvre nécessaire pour s’assurer que les recettes publiques et la croissance ne sont pas détournées de leur objet ou limitées au profit des élites, mais qu’au contraire elles sont largement partagées et orientées vers la création d’emplois et de biens collectifs. La méthode et les actes du secteur privé et les partenaires internationaux de l’Afrique, traditionnels ou nouveaux, peuvent également apporter une impulsion décisive au succès des dirigeants africains.

Si tout cela échoue, l’Afrique risque de se trouver face à une exacerbation de l’inégalité, des conflits et de la pauvreté chroniques et de la marginalisation d’une majorité de la population. Si cette entreprise réussit, au contraire, l’avenir est assez brillant. L’élément essentiel est le partage des responsabilités – une responsabilité mutuelle entre les dirigeants africains et leurs partenaires. Non seulement pour le profit des Africains, mais du monde entier.

Le Président,

Kofi Annan

“Lack of knowledge and shortage of plans are not the problem. Lack of resources per se may not be the problem either... Political will is the issue, both in Africa and internationally.”

La croissance africaine doit être évaluée non seulement par son PIB, mais aussi par la mesure dans laquelle elle se traduit en avantages sociaux pour sa population

Page 10: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

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Dans le rapport de l’an dernier, nous esquissions un programme d’action pour des progrès en Afrique sur la base de l’expérience acquise et des attentes du continent. Nous appelions les dirigeants africains à prendre l’initiative de réaliser ce programme d’action et leurs partenaires internationaux d’y apporter leur soutien. Nous faisions valoir que les succès que les pays africains ont obtenus démontrent de façon concluante qu’en Afrique les objectifs de développement peuvent être atteints. Nous soulignions la responsabilité que l’Afrique et ses partenaires se partagent s’agissant des progrès à accomplir et de la nécessité d’une responsabilité mutuelle plus nettement affirmée – pour une bonne gouvernance, une utilisation responsable des ressources de façon à promouvoir une croissance durable et équitable, et pour réaliser chacun des objectifs du Millénaire pour le développement. Nous répétons cette exhortation.

Nous espérions que la crise économique de l’année dernière servirait d’appel à l’action pour les dirigeants africains et leurs partenaires internationaux. La crise, en mettant en évidence les liens étroits entre pauvreté, crise alimentaire, crise de l’énergie et changements climatiques, devait assurément mettre en évidence l’importance d’une action plus synthétique que fragmentaire pour promouvoir une croissance économique durable et réduire la vulnérabilité.

La crise a-t-elle eu cet effet? Les faits sont peu concluants. Elle a mis en évidence un certain nombre de tendances inquiétantes, non seulement sur le terrain – une inégalité grandissante, des revers dans la réalisation des OMD, une vulnérabilité et une insécurité alimentaire croissantes – mais également, plus généralement, la crainte que la contraction économique et les coupes budgétaires ne relèguent à l’arrière-plan l’engagement de concourir au développement humain.

La crise a mis en évidence un certain déficit de la gouvernance africaine et mondiale. La récession et le chômage ne sont peut-être pas la cause des coups d’État et des conflits, mais ils accroissent certainement les tensions, en particulier quand les griefs politiques sont compliqués par un sentiment d’exclusion économique et d’injustice. À l’échelle mondiale, la crise a accéléré la reconfiguration des grandes structures – pas toujours d’une façon qui profite aux pays les moins avancés ou aux pays africains. Le G20 sera-t-il aussi attentif que le G8 à la situation de l’Afrique?

Il est difficile de mesurer la volonté d’action des hommes politiques. Le volume et la part des ressources financières réservées au développement sont un indicateur objectif, qu’il s’agisse tant des recettes publiques des pays africains

que de l’APD fournie par les membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). À s’en tenir à cet indicateur, l’élan engendré par la première décennie du vingt et unième siècle, en particulier en faveur du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et des décisions de Gleneagles, se maintient, mais semble désormais un peu compromis.

Le problème est de formuler de façon convaincante la justification d’une solidarité mondiale et d’une croissance équitable – qui englobent, sans s’en limiter, les chiffres de l’APD. Du fait du changement climatique, cette justification pourrait s’imposer plus vite qu’on ne le prévoit.

Un sentiment de déception, sinon d’échec, est apparu à la suite de la XVe Conférence des Parties à la réunion au sommet de Copenhague et au vu de l’accord qui en est issu. Mais les faits scientifiques et physiques qui affectent l’existence quotidienne et les moyens d’existence de millions d’habitants ne disparaîtront pas pour autant. L’impact de la hausse de la température est chaque jour plus évident. On peut s’attendre à une transformation du paysage politique et spécialement s’agissant du développement, une transformation qui fera que c’est la nécessité plutôt qu’un souci altruiste qui obligera les hommes politiques à persuader l’opinion qu’en fin de compte, il est impératif d’investir dans un développement mondial viable à terme.

Notre rapport montre ces changements et d’autres qui sont pratiquement tectoniques, en particulier l’avènement du G20, la place prédominante que prennent de plus en plus, sur le plan politique et économique, le Brésil, la Chine et l’Inde, et le potentiel qu’offre la technologie de la communication de refondre à la base les conditions politiques du développement de l’Afrique.

Le rapport commence par une évaluation des progrès accomplis par l’Afrique au cours des cinq dernières années jusqu’à présent, en mettant l’accent en particulier sur les promesses formulées et tenues, ainsi que sur les différentes feuilles de route convenues. Nous poursuivons en dégageant six domaines prioritaires d’action, trois à l’intention des dirigeants africains, et trois à celle de leurs partenaires internationaux.

Étant donné la diversité des 53 pays qui forment le continent africain et la grande variété de leurs économies, ces choix ont un caractère essentiellement général. Nos recommandations devront être adaptées et ajustées à la situation propre à chaque pays. Nous sommes néanmoins convaincus que si elles sont appliquées, elles contribueront à la réalisation de résultats mesurables qui ne pourront qu’améliorer le bien-être des Africains et des possibilités qui s’offrent à eux.

INTRODUCTION

La crise a mis en évidence un certain nombre de tendances inquiétantes : une inégalité grandissante, des revers dans la réalisation des OMD, une vulnérabilité et une insécurité alimentaire croissante

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Page 11: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

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Passer à l’action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

PARTIE I

CINQ ANNéES PROmETTEUSES

Au cours des cinq dernières années, de remarquables progrès ont été accomplis dans de nombreux domaines; et pourtant plusieurs reculs, divers problèmes chroniques et les effets et de la crise économique mondiale et du changement climatique se sont conjugués pour compromettre les gains obtenus depuis 2005. On examine ici brièvement les principales évolutions observées concernant 1) la croissance économique, 2) la gouvernance, 3) le développement social, 4) la paix et la sécurité, 5) la sécurité alimentaire et nutritionnelle, 6) le changement climatique et 7) le financement et la coopération pour le développement.

Page 12: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

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Trois questions se présentent. La première est celle des tendances macroéconomiques encourageantes qui précédaient la crise économique mondiale. La deuxième est l’effet que cette crise a eu sur les populations et les économies africaines. La troisième est celle des politiques suivies par les pays africains et leurs partenaires internationaux pour répondre à cette crise.

Avant la crise, l’Afrique connaissait sa période la plus longue et la plus diversifiée sur le plan géographique de croissance économique, les facteurs expliquant cette poussée de croissance étant la relative qualité des politiques macroéconomiques, la diminution de la dette publique, l’amélioration des libertés politiques, l’ouverture grandissante au commerce international et une conjoncture internationale favorable sous forme d’une forte demande extérieure, d’abondantes liquidités, d’un financement concessionnel élargi et d’un renchérissement des cours des produits de base1.

La forte croissance économique de 6 % en moyenne qu’a connue l’Afrique était entraînée par une augmentation

spectaculaire des échanges internationaux du continent. En termes réels, la valeur des exportations de l’Afrique a quadruplé entre 1998 et 2008, sous l’effet d’une augmentation tant des volumes que des prix2. L’essor du commerce avec des pays en développement est à cet égard non dénué d’intérêt. Neuf pays africains exportent désormais davantage vers les pays en développement (en dehors de l’Afrique) que vers les pays développés, et 26 pays africains exportent plus d’un quart de leurs exportations totales vers des pays en développement3.

C’est vers la Chine que le commerce entre l’Afrique et les pays en développement a le plus progressé. La valeur des échanges entre l’Afrique et la Chine est passé de 6,5 milliards de dollars en 1999 à 107 milliards en 2008, faisant de la Chine le deuxième partenaire commercial de l’Afrique après les États-Unis et, parmi les pays en développement, très nettement son partenaire le plus important. À elle seule la Chine représente plus de 11 % du commerce extérieur de l’Afrique et est son plus important fournisseur4.

LES TENDANCES éCONOmIQUES AVANT LA CRISE

CROISSANCE éCONOmIQUE

La croissance économique africaine et la hausse des prix des marchandies

Commerce entre l’Afrique et ses partenaires 1980 - 2008

Source : perspectives économiques régionales en Afrique subsaharienne (2009) du FMI

Source : rapport sur le développement économique en Afrique (2010) de la CNUCED

La valeur des exportations de l’Afrique a quadruplé entre 1998 et 2008

IND

ICE,

200

3 =

100

La croissance économique africaineet la hausse des prix des marchandises

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420

370

320

270

220

170

120

70

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Source : perspectives économiques régionales en Afrique subsaharienne (2009) du FMI

Pétrole

Métaux de l'Afrique subsaharienne

Autres marchandises, notamment le cacao, le café, le sucre, le thé et le bois

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0

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2000

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États-Unis UE Pays en développement excepté l'Afrique

Part

de

l'Afri

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Afrique

Commerce entre l'Afrique et ses partenaires 1980 - 2008

Source : rapport sur le développement économique en Afrique (2010) de la CNUCED

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Page 13: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

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Passer ˆ lÕ action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

L’augmentation des échanges internationaux de l’Afrique s’est accompagnée d’une augmentation de l’investissement direct étranger (IDE) en Afrique, qui entre 2003 et 2008 a plus que doublé5. Là encore, la croissance de l’IDE de la Chine en Afrique a été particulièrement impressionnante, même si en termes réels, les États-Unis et même Singapour continuent à investir davantage dans le continent africain.

Mais cette poussée de croissance de l’Afrique ne repose pas uniquement sur des facteurs extérieurs. Il y a eu au cours de ces cinq années également une consolidation d’améliorations structurelles dans les économies africaines et dans la conjoncture économique. Beaucoup de pays se sont efforcés d’améliorer la stabilité économique, de suivre des politiques économiques rationnelles, de diversifier leur économie et de renforcer leurs institutions. Ils ont amélioré la compétitivité, exposé des stratégies de développement de l’infrastructure matérielle et immatérielle et amélioré les conditions d’activité des entreprises. Pour la première fois en 2010, c’est un pays d’Afrique subsaharienne, le Rwanda, qui vient en tête dans le classement des pays adoptant des réformes, selon le rapport de la Banque mondiale sur les entreprises (Doing Business Report)6.

On relève également un certain nombre d’évolutions encourageantes au niveau régional. Plusieurs des communautés économiques régionales africaines ont commencé à réaliser d’ambitieux projets pour améliorer l’intégration régionale ; ainsi, la Communauté de l’Afrique de l’Est envisage la création d’une union monétaire et l’adoption avant 2015 d’une monnaie commune7. Des organismes panafricains tels que l’Union africaine, le Nouveau partenariat économique pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et la Banque africaine de développement (BAfD) ont également amélioré leur capacité d’aider les États africains, par des programmes tels que l’Initiative africaine pour le marché financier, l’Initiative pour l’investissement en Afrique et le Partenariat africain de financement.

Malgré ces tendances encourageantes, les économies africaines sont loin de s’être tirées d’affaire. Elles continuent à ployer sous d’énormes obstacles structurels, tant intérieurs qu’internationaux, qui limitent leur potentiel productif et les perspectives de création d’emplois et d’élévation des niveaux de vie. Le secteur privé continue à subir une charge bureaucratique plus lourde qu’ailleurs tandis que les droits de propriété et les droits des investisseurs sont moins

Investissements directs à l’étranger (IDE) de la Chine en Afrique

Source : CNUCED (2010)

Les économies africaines continuent de ployer sous d’énormes obstacles structurels, tant intérieurs qu’internationaux, qui limitent leur potentiel productif et les perspectives de création d’emplois et d’élévation des niveaux de vie

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2003 2004 2005 2006 2007 2008

Sorties de l'IDE de la Chine en Afrique

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Part de l'Afrique dans le stock total d'IDE de la Chine

Part de l'A

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Investissements directs à l’étranger (IDE) de la Chine en Afrique

Source : CNUCED (2010)

Page 14: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

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Le coût du transport en Afrique et dans d’autres régions

Source: Raballand and Teravaninthorn, Transport Prices and Costs in Africa: A Review of the International Corridors (2009)

Comparaison de variables du transport entre l’Afrique centrale, l’Afrique orientale et la France

Source: Raballand and Teravaninthorn, Transport Prices and Costs in Africa: A Review of the International Corridors (2009)

États-Unis

BRÉSIL

CHINE

PAKISTAN

OUGANDA-KENYA

TCHAD-CAMEROUN

AFRIQUE DU SUD-ZAMBIE

FRANCE

Les prix du transport en Afrique ont tendance a être plus élevés que dans d'autres régions mais les di�érences au sein de la région sont plus frappantes :

4 centimes de dollars par tonne-km

45 $ pour transporter 1 tonne de Chicago à Washington (1 123 km)

43 $ pour transporter 1 tonne du Salvador à Ceara (1 219 km)

3,5 centimes de dollars par tonne-km

5 centimes de dollars par tonne-km

53 $ pour transporter 1 tonne de Lille à Perpignan (1 066 km)

2 centimes de dollars par tonne-km

22 $ pour transporter 1 tonne de Karachi à Okara (1 117 km)

248 $ pour transporter 1 tonne de Douala à N'Djamena (2 257 km)

11 centimes de dollars par tonne-km

8 centimes de dollars par tonne-km

92 $ pour transporter 1 tonne de Kampala à Mombasa (1 144 km)

6 centimes de dollars par tonne-km

184 $ pour transporter 1 tonne de Durban à Lusaka (3 051 km)

5 centimes de dollars par tonne-km

55 $ pour transporter 1 tonne de Pékin à Xi’an (1 100 km)

Remarque : les exemples africains sont trans-frontaliers, tous les autres sont intérieurs

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FranceAfrique orientale

Afrique centrale

Coûts totaux de transport ($/km)Coûts �xes ($/km)Coûts variables ($/km)

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Âge moyen de la �otte (années)

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Consommation de carburant (litres/km)0

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Kilométrage annuel (km)

0

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Vitesse quotidienne moyenne (km/h)

Coûts variables, �xes et totaux Vitesse

DistanceCarburantÂge de la �otteCharge utile

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BRÉSIL

CHINE

PAKISTAN

OUGANDA-KENYA

TCHAD-CAMEROUN

AFRIQUE DU SUD-ZAMBIE

FRANCE

Les prix du transport en Afrique ont tendance a être plus élevés que dans d'autres régions mais les di�érences au sein de la région sont plus frappantes :

4 centimes de dollars par tonne-km

45 $ pour transporter 1 tonne de Chicago à Washington (1 123 km)

43 $ pour transporter 1 tonne du Salvador à Ceara (1 219 km)

3,5 centimes de dollars par tonne-km

5 centimes de dollars par tonne-km

53 $ pour transporter 1 tonne de Lille à Perpignan (1 066 km)

2 centimes de dollars par tonne-km

22 $ pour transporter 1 tonne de Karachi à Okara (1 117 km)

248 $ pour transporter 1 tonne de Douala à N'Djamena (2 257 km)

11 centimes de dollars par tonne-km

8 centimes de dollars par tonne-km

92 $ pour transporter 1 tonne de Kampala à Mombasa (1 144 km)

6 centimes de dollars par tonne-km

184 $ pour transporter 1 tonne de Durban à Lusaka (3 051 km)

5 centimes de dollars par tonne-km

55 $ pour transporter 1 tonne de Pékin à Xi’an (1 100 km)

Remarque : les exemples africains sont trans-frontaliers, tous les autres sont intérieurs

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FranceAfrique orientale

Afrique centrale

Coûts totaux de transport ($/km)Coûts �xes ($/km)Coûts variables ($/km)

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Vitesse quotidienne moyenne (km/h)

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DistanceCarburantÂge de la �otteCharge utile

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Page 15: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

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Passer à l’action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

Contrairement aux attentes de certains, et des espoirs de nombreux autres, l’impact de la crise économique n’a pas été moins grave en Afrique subsaharienne qu’ailleurs, car ses effets se sont largement propagés dans le continent en 2009. Certes, les institutions financières africaines ont été moins exposées aux bulles spéculatives et aux excès du crédit qu’ailleurs, mais beaucoup de pays ont subi les effets de l’effondrement du commerce international et de la contraction des investissements, de l’aide extérieure, des envois de fonds et des recettes publiques.

Ainsi, la croissance économique globale de l’Afrique subsaharienne s’est fortement ralentie, passant de 5,4 % en 2008 à 1,2 % en 2009. Trois des dix pays les plus gravement touchés par la crise économique se trouvent en Afrique subsaharienne (l’Angola, le Botswana et la Guinée équatoriale) ; dans chacun de ces pays la croissance du PIB s’est effondrée d’au moins 12 points de pourcentage

EFFETS DE LA CRISE éCONOmIQUE mONDIALE

Entrée de capitaux en Afrique

Source : FMI, Perspectives économiques régionales en Afrique subsaharienne (2009)

protégés que dans d’autres régions. L’absence de normes communes et d’une infrastructure suffisante et fiable de transport, de communication et de production d’énergie, continue à limiter l’essor potentiel des entreprises et le mouvement des marchandises et des services.

Beaucoup de pays africains sont encore presqu’exclusivement dépendants de l’exportation de produits primaires (généralement non transformés) et plusieurs d’entre eux sont encore très lourdement dépendants de l’aide et des envois de fonds des travailleurs émigrés. Le secteur informel est encore trop important, en proportion, la compétitivité et les capacités productives trop faibles, tandis que la corruption imprègne presque tous les pays africains8. En dépit d’une nette amélioration de la collecte des recettes publiques, 11 gouvernements subsahariens ne recueillent toujours pas plus de 15 % du PIB sous forme de recettes publiques, ce chiffre étant considéré comme un minimum nécessaire pour assurer les principales fonctions d’un État. La crise économique mondiale a compliqué la solution de ces problèmes structurels.

Beaucoup de pays africains sont encore presqu’exclusivement dépendants de l’exportation de produits primaires et plusieurs d’entre eux sont encore très lourdement dépendants de l’aide et des envois de fonds des travailleurs émigrés

Source : FMI, Perspectives économiques régionales en Afrique subsaharienne (2009)

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Investissement direct à l'étranger

Portefeuille Aide Envois defonds

Investissement direct à l'étranger

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Investissement direct à l'étranger

Portefeuille Aide Envois defonds

Investissement direct à l'étranger

Portefeuille

Entrées de capitaux en Afrique

Source : FMI, Perspectives économiques régionales en Afrique subsaharienne (2009)

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2000 2002 2004 2006 2008 20092001 2003 2005 2007

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Aide Envois defonds

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Investissement direct à l'étranger

Portefeuille

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Investissement direct à l'étranger

Portefeuille Aide Envois defonds

Investissement direct à l'étranger

Portefeuille

Entrées de capitaux en Afrique

Page 16: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

16

par suite de la brusque contraction de leurs exportations. La croissance du PIB dans la première économie africaine, l’Afrique du Sud, a diminué de 5,3 points de pourcentage; elle était en 2009 de moins 2,2 %9. Globalement, ce sont les exportateurs de pétrole et les pays à revenu intermédiaire qui ont été particulièrement touchés, les pays à faible revenu l’étant un peu moins.

Le commerce international a été particulièrement touché. Alors qu’on estime à 0,8 % en 2009 la contraction du PIB mondial, le commerce mondial, en volume, a diminué de 12,3 %, première baisse des échanges en plus de 60 ans10. Pour beaucoup de pays africains, l’effet du ralentissement de la conjoncture mondiale a été une réduction du volume de leurs exportations et des prix à l’exportation. En outre, la crise financière mondiale a entraîné une réduction brutale du crédit qui a limité l’accès des pays africains aux crédits commerciaux et alourdi les déficits des balances des paiements, suscitant des dépréciations rapides et une grande instabilité des taux de change11. On estime qu’en conséquence la part des exportations dans le PIB de l’Afrique subsaharienne s’est contractée, de 41 % en 2008 à 31,2 % en 200912.

Les investissements directs étrangers et les envois de fonds des travailleurs migrants africains ont également beaucoup diminué, les premiers se contractant de 36,2 %, à 55,9 milliards de dollars13. Les transferts de fonds, qui pour beaucoup de ménages africains sont une source fiable de revenu depuis de nombreuses années, augmentant régulièrement quel que soit l’état du cycle conjoncturel, ont cette fois-ci diminué de 6,1 %14. Les pays d’Afrique du Nord ont été le plus gravement touchés par cette baisse des transferts de fonds qui, pour le Maroc, pourrait atteindre 13,8 %, soit une déperdition de 1,1 à 2 % de la croissance du PIB15.

Du fait de l’effondrement des courants d’échange et des flux financiers, le taux de croissance réel du PIB en Afrique subsaharienne n’a pas suivi l’accroissement démographique (2,5 %) pour la première fois depuis 1994, ce qui a entraîné une diminution du revenu par habitant. Comme une forte proportion de la population est près du seuil de pauvreté, cette diminution pourrait ajouter 10 millions de personnes au rang des Africains qui, en 2009 et 2010, vivaient avec moins de 1,25 dollar par jour, le seuil de pauvreté16. La BAfD estime que la crise a exacerbé le chômage en Afrique, le gonflant de 10 % et que 35 millions d’Africains pourraient rejoindre les rangs des travailleurs pauvres17.

Pour la plupart, les gouvernements africains ont poursuivi des politiques économiques prudentes pendant la crise – alors même que les avantages visibles de ces politiques (croissance et réduction de la pauvreté) s’étaient estompés.

Les réformes n’ont pas été arrêtées ou inversées et l’instabilité macroéconomique qui a suivi les ralentissements économiques mondiaux antérieurs a généralement pu être évitée.

En valorisant la marge de manœuvre et l’espace financier ménagés par les politiques prudentes qu’ils suivaient avant la crise, la majorité des pays subsahariens ont choisi de répondre à la crise en desserrant les contraintes de leurs politiques budgétaire et monétaire. S’agissant des politiques monétaires, beaucoup de pays ont pu laisser fonctionner les stabilisateurs automatiques et même dans certains cas poursuivre des politiques anticycliques actives qui ont entretenu la demande antérieure et aidé à limiter la progression du chômage. L’Afrique a également tiré avantage des fortes interventions politiques des États-Unis et de l’Europe, qui ont atténué les retombées éventuelles de la crise.

Il faut également louer les partenaires internationaux de l’Afrique d’avoir apporté directement leur appui aux politiques suivies dans le continent face à la crise. Le FMI, en particulier, a répondu aux besoins de l’Afrique. Ses propres ressources ayant été accrues d’un montant de droits de tirage spéciaux (DTS) équivalent à 250 milliards de dollars au Sommet tenu par le G20 à Londres, le FMI a pu augmenter ses opérations de prêt à l’Afrique subsaharienne en les quintuplant, ou presque, par rapport à l’année précédente, à hauteur de 5 milliards de dollars, les taux d’intérêt étant fixés à zéro jusqu’en 201118. Cependant comme dans les crises antérieures, d’autres régions ont reçu une aide proportionnellement plus importante.

Au début de 2010, l’économie mondiale paraissait reprendre son expansion, animée par les bons résultats obtenus par les pays d’Asie et par une stabilisation ou une modeste reprise dans les autres régions. Au début de 2010, le FMI projetait que la croissance, en Afrique, atteindrait 4,3 % en 2010 et 5,3 % en 201119. Le principal souci des dirigeants africains était donc à nouveau de résoudre les problèmes du long terme, et notamment les problèmes structurels tels que le manque de ressources énergétiques fiables, l’infrastructure insuffisante, l’accès aux marchés et l’insuffisante mobilisation des ressources intérieures. La question demeure de savoir dans quelle mesure la crise s’est traduite par des dégâts sociaux permanents et si les politiques envisagées pour y répondre sont suffisamment ambitieuses et généralisées pour réduire la vulnérabilité des pays africains aux crises et aux chocs futurs. Peu semble avoir été fait pour remédier aux lacunes de la réglementation, qui a permis aux marchés financiers de compromettre en premier lieu les choix du secteur physique20.

RéPONSES à LA CRISE

PREmIERS SIGNES DE REPRISE

Dans quelle mesure les politiques envisagées pour répondre à la crise sont-elles suffisamment ambitieuses et généralisées pour réduire la vulnérabilité des pays africains aux crises et aux chocs futurs?

16

Page 17: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

17

Passer à l’action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

Les nouveaux engagements de la SFI pour l'exercice 2009 s'élevaient à 10,5 milliards de $, soit 1,5 milliards (8 %) de moins que ce que visait la SFI (12 milliards de $). Les nouveaux engagements ont diminué dans toutes les régions, excepté en Afrique subsaharienne où ils ont atteint un pic historique.

Les engagements de l'AID d'une valeur de 14 milliards de $ pour l'exercice 2009 ont été marqués par de forts versements en faveur de l'Afrique subsaharienne (53 %) et de l'Asie (33 %), le reste étant destiné aux autres régions.

Les dépenses totales de la BIRD sont passées de 10,5 milliards de $ en 2008 à 18,5 milliards de $ en 2009. Les dépenses en faveur de l'Afrique, bien inférieures aux dépenses destinées aux autres régions, ont triplé entre 2008 et 2009 et sont passées de 42 millions de $ à 120 million de $, soit 0,65 % des dépenses totales.

Suite à la crise économique mondiale, lors du sommet de Londres (avril 2009), le G20 a accepté de tripler la capacité de prêt du FMI et de l'élever à 750 milliards de $, lui permettant d'injecter des liquidités supplémentaires dans l'économie mondiale via une allocation de 250 milliards de $ de droits de tirage spéciaux ou DTS. Le FMI a répondu par des engagements de prêt d'une valeur supérieure à 160 milliards de $. Dès juillet 2009, le FMI avait approuvé 18 nouveaux arrangements de prêt dont 82 % étaient destinés à des pays de la zone européenne et seulement 1,6 % à l'Afrique.

À la �n de l'année 2009, les nouveaux engagements du FMI en faveur de l'Afrique subsaharienne ont dépassé les 3,6 milliards de $ et l'aide assortie de conditions libérales en faveur des pays à faible revenu est passée de 1,5 milliards de $ en 2008 à 3,8 milliards de $ en 2009. Les ressources supplémentaires (y compris celles issues de la vente envisagée de l'or du FMI) devraient stimuler le prêt assorti de conditions libérales du Fonds qui devrait atteindre 17 milliards de $ en 2014. Le FMI a également promis environ 6 milliards de $ destinés à fournir un �nancement supplémentaire et �exible assorti de conditions libérales en faveur des pays à faible revenu. L'une des réponses du FMI a consisté à assouplir les programmes d'aide �nancière.

Un �nancement supplémentaire a été assuré par le FMI en utilisant sa facilité de protection contre les chocs exogènes qui a été modi�ée en 2008 et de nouveau en 2009 pour fournir davantage de �nancements. Les pays suivants ont reçu des prêts dans le cadre de cette facilité : Mozambique (176 millions de $), Tanzanie (336 millions de $), Cameroun (144 millions de $), Kenya (209 millions de $), Éthiopie (240 millions de $) et Sénégal (112 millions de $ supplémentaires).

Engagements d'investissement de la Société �nancière internationale (SFI)

Engagements de prêt de l'Association internatio-nale de développement (AID) par région

Dépenses totales de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD)

0

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3,0

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2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Afrique subsaharienne

Asie de l'Est et Paci�que

Europe et Asie centrale

Amérique latine et CaraïbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Asie du Sud

Mill

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$

1 Source : Banque mondiale et Groupe d'évaluation indépendante (2009), La réponse du groupe de la Banque mondiale à la crise mondiale. Mise à jour sur une évaluation continue de l'IEG2 Source : la BAfD et le Bank Information Centre

3 Sources : Woods, N. La réponse internationale à la crise mondiale et la réforme de l'architecture financière et de l'aide internationale (2009) ; et FMI, Un FMI en évolution - Fiche technique des réponses à la crise (2010)

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2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

Les actionnaires de la BAfD ont enregistré un triplement des ressources en capital de la banque (200 %) qui ont atteint près de 100 milliards de $, en avril 2010.

Prêts nets accordés par la BAfD

Les engagements de la BAfD ont presque doublé entre 2008 et 2009, à la suite de la crise �nancière. Le montant de l'engagement a doublé et est passé de 5,8 milliards de $ à 11 milliards de $, et l'engagement prendra e�et en 2011.

La BAfD a mis en place une facilité de �nancement des exportations s'élevant à 1 milliard de $ pour aider les entreprises d'Afrique touchées par la crise �nancière à faire front. Elle a également créé une facilité de liquidité d'urgence de 1,5 milliards de $.

Afrique

Mill

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Réponses de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et de la Banque africaine de développement à la crise �nancière mondiale

2,0

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2007 2008 2009

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l'Est et Paci�que

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Afrique du Nord

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Mill

iard

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$

2007 2008 2009

PREmIERS SIGNES DE REPRISE

Réponses de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et de la Banque africaine de développement à la crise financière mondiale

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RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

18

Les cinq dernières années ont été marquées par des modifications importantes de la gouvernance politique et économique mondiale. Ces changements ont été le plus évidents au niveau national, mais un certain nombre de faits nouveaux non dénués d’intérêt ont également eu lieu au niveau régional et mondial.

Les données publiées par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) dans son Rapport sur la gouvernance en Afrique, 2009, et par le projet des indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale attestent des améliorations modérées de la gouvernance au niveau national depuis 2005. Étant donné les circonstances difficiles auxquelles ils font face, plusieurs pays comme le Bénin, le Ghana et le Mali, ont pris des mesures ambitieuses pour améliorer la participation populaire à la vie politique, la représentation politique et la compétition électorale, le respect des droits de l’homme et de la légalité21. D’autres pays, comme le Burkina Faso et Djibouti, ont amorcé prudemment une transition vers une plus grande ouverture. Des élections pluralistes ont désormais lieu plus régulièrement, avec des consultations électorales complètes en Afrique du Sud, au Ghana et en Zambie. Dans beaucoup de pays la société civile s’affirme plus nettement et il y a là un signe de progrès ; les organisations non gouvernementales et les autres groupements citoyens sont de plus en plus en mesure de tenir les gouvernements comptables de leurs décisions.

Les gouvernements africains ont également montré une plus grande volonté d’adhérer à des initiatives de bonne gouvernance, et dans certains cas de les appliquer. Au début de 2010, 30 pays avaient adopté le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs du NEPAD, 12 ayant fait cet examen et 16 ayant lancé le processus en recevant des missions d’appui; 44 pays avaient signé la Convention africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption et 31 l’avaient ratifiée ; 20 pays avaient été acceptés comme candidats aux fins de l’Initiative de transparence des industries extractives et attendaient d’être certifiés comme pays respectant les règles, le Libéria étant déjà certifié. Parallèlement, les partenaires internationaux de l’Afrique, en particulier les États-Unis, l’Allemagne et la Suisse, ont beaucoup progressé dans la lutte contre les pratiques corruptives de leurs entreprises qui opèrent sur le continent22.

Mais ces progrès ont été en grande partie contrebalancés par des revers récents et par des tendances déconcertantes. Les problèmes chroniques persistent : fragilité de l’État, corruption, déni largement répandu des libertés fondamentales. Le revers le plus spectaculaire à cet égard est le retour des coups d’État – au cours des cinq dernières années on a vu plusieurs changements inconstitutionnels de régime opérés par la violence, en Guinée, en Guinée-Bissau, à Madagascar, en Mauritanie et au Niger – alors même que l’Union africaine affirme, à cet égard, une politique de tolérance zéro. Durant la même période, on a relevé également la mise en œuvre d’accords, essentiellement instables, de partage du pouvoir dans des pays comme le Kenya, le Niger, le Soudan et le Zimbabwe, ainsi que le refus de la plupart des États africains d’approuver la mise en accusation du Président Omar al-Bashir, du Soudan, par la Cour pénale internationale.

Ces régressions sont compliquées par l’absence générale de progrès sur le front de la libéralisation politique et l’obligation de rendre des comptes, et par la fréquente fracture entre les dirigeants et la population. Il existe de nombreux cas où les élites captent les ressources, où les inégalités augmentent dans le partage des richesses et des chances, et où les consultations électorales sont truquées, de façon à légitimer des accords exclusifs entre les plus puissants, ou assurer la réélection de l’équipe au pouvoir. De nombreux dirigeants continuent à ne reculer devant rien pour se maintenir au pouvoir, allant parfois jusqu’à modifier la Constitution pour se faire réélire indéfiniment. Freedom House considère que 46 % seulement des pays subsahariens sont “libres”, et observe que 15 pays, dont certains des plus vastes et des plus puissants du continent africain, ont dû être rétrogradés depuis le classement opéré l’an dernier23.

La fragilité de l’État demeure un problème majeur. L’indice 2009 de fragilité de l’État a abouti à conclure que l’Afrique subsaharienne est la région du monde où l’État est le plus fragile24. Alors que plusieurs pays ont réduit leur fragilité au cours des cinq dernières années, comme c’est le cas de l’Angola, du Libéria et du Togo, la région, dans son ensemble, est celle où la fragilité de l’État a le moins diminué. La Côte d’Ivoire, le Lesotho, la Namibie, la République centrafricaine et la République du Congo ont vu leur fragilité augmenter notablement. Neuf des 15 pays où, en 2010, l’Indice Bertelsmann de transformation atteste un recul en raison d’une détérioration du système politique, se trouvent en Afrique subsaharienne25.

La lutte contre la corruption repose désormais sur une base plus solide. Dix pour cent du budget de l’Union africaine pour 2010 (soit 20 millions de dollars) ont été consacrés à des

GOUVERNANCE

LA GOUVERNANCE AU NIVEAU NATIONAL

Les problèmes chroniques persistent : fragilité de l’État, corruption, déni largement répandu des libertés fondamentales

18

Page 19: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

19

Passer ˆ lÕ action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

PaysIndice

de Mo IbrahimGouvernance de la Banque

mondiale

Indice de Transparency International

Banque mondiale Rapport « Doing

Business »

Indice de liberté économique

Freedom House Liberté de la presse

Indice de transformation de Bertelsmann

AlgérieAngolaBéninBotswanaBurkina FasoBurundiCamerounCap-VertRépublique centrafricaineTchadComoresCongoR. D. du CongoCôte d'IvoireDjiboutiÉgypteGuinée équatorialeÉrythréeÉthiopieGabonGambieGhanaGuinéeGuinée-BissauKenyaLesothoLiberiaLibyeMadagascarMalawiMaliMauritanieÎle MauriceMarocMozambiqueNamibieNigerNigeriaRwandaSão Tomé e Príncipe SénégalSeychellesSierra LeoneSomalieAfrique du SudSoudanSuisseTanzanieTogoTunisieOugandaZambieZimbabwe

26 25 53 16 13 45 2 2526 28 19 35 33 30 35 3947% %47 28 49 53 25 63 36Pourcentage de l'évolution de chaque indicateur : augmente, neutre et baisse

*Remarque : Gouvernance de la Banque mondiale (2005-2008). Les données concernent la période 2005-2008 et les estimations ; Indice de Transparency International. Les données concernant la Guinée, la Mauritanie et le Togo concernent la période 2006-2009. Les données concernant le Cap-Vert, les Comores, Djibouti, la Guinée-Bissau et São Tomé concernent la période 2007-2009 ; Rapport « Doing Business » de la Banque mondiale. période 2006-2009. Les données concernant le Cap-Vert, les Comores, Djibouti, la Guinée-Bissau et São Tomé concernent la période 2007-2009 ; Rapport « Doing Business » de la Banque mondiale. période 2006-2009. Les données concernant le Cap-Vert, les Comores, Djibouti, la Guinée-Bissau et São Tomé concernent la période 2007-2009 Les données concernent la période 2009-2010 ; Les données concernent la période 2009-2010 ; Les données concernent la période 2009-2010Indice de liberté économique (2005-2009). La collecte des données commence en 2009 pour les Comores, la RDC, l'Érythrée, le Liberia, São Tomé, les Seychelles, la Somalie et le Soudan ; Freedom House. Les données concernent la période 2005-2009 ; Liberté de la presse. Les données concernent la période 2005-2009 ; Indice de transformation de Bertelsmann. Congo et Mauritanie : les données de 2005 n'existent pas - les données concernent la période 2008-2009.

AméliorationStagnationBaisseAucune donnée

Sources des données : Indice de Mo Ibrahim pour 2006 et 2009, Indice de Freedom House pour 2005 et 2009, Indice de liberté de la presse dans le monde pour 2005 et 2009, IPC de Transparency International pour 2006/07 et 2009, Indice sur la facilité de faire des affaires dans le Rapport « Doing Business » de la Banque mondiale pour 2009 et 2010, Indice de gouvernance de la Banque mondiale (participation et responsabilisation, stabilité politique et absence de violence/terrorisme, efficacité du gouvernement) pour 2005 et 2008, Indice de liberté économique de Heritage pour 2005 et 2009, indice de transformation de Bertelsmann 2005-2009.

Tableau de bord de la gouvernance 2005-2009*

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RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

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activités de lutte contre la corruption et à la création d’une nouvelle Commission de lutte contre la corruption. Mais du fait d’une résistance tenace, les progrès demeurent trop lents. La corruption, et notamment l’évasion fiscale des entreprises commerciales, la sous-tarification dans les échanges internationaux et le commerce illicite, continuent à retarder l’avènement d’un climat favorable à l’activité économique, amenuise les recettes publiques et réduit l’aptitude des autorités à fournir des services publics et des services sociaux pourtant essentiels. L’Indice 2009 établi par Transparency International de la perception de la corruption donne à penser que la corruption est systématique dans 31 des 47 pays subsahariens étudiés26. Selon la Banque mondiale, la “corruption tacite” – le fait que les fonctionnaires ne fournissent pas les marchandises ou les services dont la production est pourtant payée par l’État – continue également à rester très largement répandue dans toute l’Afrique27.

Au cours des cinq dernières années, les gouvernements africains ont continué à approfondir et officialiser leur coopération dans des organes régionaux tels que l’Union africaine, le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique et les communautés économiques régionales telles que la Communauté de l’Afrique de l’Est, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ou la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). La CEDEAO en particulier a bravé des circonstances difficiles et a continué à améliorer ses politiques et ses structures28.

Ces institutions offrent des mécanismes politiques directeurs de la coordination et de l’accomplissement des intérêts collectifs dans le continent, mais aussi, de plus en plus, elles sont aussi en mesure de représenter sur la scène mondiale les État membres et à agir en fonction de leurs vues29. De graves problèmes de capacité, d’harmonisation et de légitimité subsistent, mais cette coordination institutionnalisée des intérêts nationaux a permis à l’Afrique de parler plus fort dans les instances internationales et a facilité l’adoption de positions africaines communes sur un large ensemble de questions, par exemple tout récemment encore, en décembre 2009, la XVe Conférence des Parties au Sommet de Copenhague.

La crise financière et le déficit de gouvernance mondiale qu’elle a mis en évidence ont déclenché un réexamen de questions systémiques plus vastes, telles que celle de l’efficacité des arrangements institutionnels internationaux de dialogue et de définition des politiques, de coordination et d’action. Ce réexamen, allant de pair avec la montée en puissance économique et politique de pays comme le Brésil, la Chine

et l’Inde, a entraîné un certain nombre de faits nouveaux, apparemment positifs pour l’Afrique.

D’abord, la montée du G20 est symptomatique de l’apparition d’un consensus assez large sur la nécessité d’adapter la gouvernance mondiale à une situation politique et économique nouvelle. Lors de leurs trois sommets, tenus à Washington en novembre 2008, à Londres en avril 2009 et à Pittsburgh en septembre 2009, les États membres du G20 ont appelé de leurs vœux d’ambitieuses réformes et fixé des calendriers rigoureux pour leur mise en œuvre. En particulier, les dirigeants du G20 ont approuvé une proposition de modifier la répartition des quotas du FMI d’au moins 5 %, des pays surreprésentés aux pays sous-représentés, et de réformer le mandat, la portée et la gouvernance de toutes les institutions financières internationales à moyen terme (d’ici à 2011).

Des pays émergents comme la Chine reconnaissent de plus en plus qu’il est politiquement intéressant, pour eux, de donner leur appui aux pays les moins avancés et aux préoccupations africaines sur la scène mondiale. Le Forum de coopération entre la Chine et l’Afrique, dans son plan d’action pour la période 2010-2012, réaffirme expressément le soutien de la Chine à l’idée d’une meilleure représentation de l’Afrique dans les mécanismes de gouvernance mondiale tels que le FMI et le Conseil de sécurité des Nations Unies. L’apparition de nouveaux groupements politiques comme BASIC (Brésil, Afrique du Sud, Inde et Chine) ou BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) autour d’objectifs spécifiques tels que le changement climatique et le commerce international pourrait également

Créé d’abord comme une réunion des ministres des finances en 1999, le Groupe de 20 (G20) a été utilisé, au plus fort de la crise économique mondiale, par les dirigeants de ces pays comme moyen de coordonner leur politique et de définir une stratégie globale de réponse à la crise. Il est composé de pays qui représentent ensemble environ 90 % du produit national brut mondial, 80 % des échanges mondiaux et les deux tiers de la population mondiale. Malgré l’intérêt indéniable d’une plus grande inclusion et d’une meilleure répartition géographique, la montée en puissance du G20 n’a pas nécessairement amélioré la position de l’Afrique dans l’architecture de la gouvernance internationale. Il est à craindre au contraire que l’inclusion dans ce groupe des grosses économies émergentes qui ont leurs propres besoins et priorités, ait pour effet une nouvelle marginalisation des pays les moins avancés et les plus vulnérables.

DU G8 AU G20

GOUVERNANCE mONDIALE

GOUVERNANCE RéGIONALE

Il est à craindre que l’inclusion dans le G20 des grosses économies émergentes qui ont leurs propres besoins et priorités, ait pour effet une nouvelle marginalisation des pays les moins avancés et les plus vulnérables

20

Page 21: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

21

Passer ˆ lÕ action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

aider à accélérer une refonte des modes solidement établis de gouvernance mondiale.

Cependant, au-delà des déclarations, les changements effectifs sont bien minces. Le fait qu’il est de plus en plus largement reconnu que les pays africains sont profondément affectés par le changement climatique et par les défaillances de la gouvernance économique mondiale,

et qu’ils doivent eux-mêmes faire partie des solutions à proposer, n’a pas nécessairement été accompagné par des mesures visant à leur assurer la place voulue à la table des négociations. Même quand on peut citer certains progrès, comme l’affectation par la Banque mondiale d’un troisième siège à son Conseil des gouverneurs en faveur de l’Afrique subsaharienne, les gouvernements africains ne se sont pas dépêchés d’en tirer partie.

Dirigeants africains et dirigeants du G20 - Nombre d’années au pouvoir

Le fait que les pays africains sont profondément affectés par le changement climatique et par les défaillances de la gouvernance économique mondiale, et qu’ils doivent faire partie des solutions à proposer, n’a pas nécessairement été accompagné par des mesures visant à leur assurer la place voulue à la table des négociations

196519701975198019851990199520002010 2005

G20

Zimbabwe

5101520 0

Luiz Inácio Lula da Silva

Blaise Compaoré

King Mswati III

Teodoro Obiang Nguema Mbasogo

Robert Gabriel Mugabe

Muammar al-Gaddafi

Dirigeants africains et dirigeants du G20 - Nombre d’années au pouvoir

Durée au pouvoir des dirigeants africains et du G20 en date du 1 mai 2010Source: Compilation de l’APP à partir de sources variées(Le graphique respecte le découpage régional des Nations Unies)

Brésil

Afrique du Nord Libye

Afrique de l’Ouest Burkina Faso

Afrique Australe Swaziland

Afrique Centrale Guinée Equatoriale

Zimbabwe 30 ans, 1 mois, 27 jours

Moyenne du nombre d’annéesau pouvoir pour chaque région

Plus longue durée au pouvoirpour chaque région

depuis le 3/08/1979

depuis le 4/03/1980

depuis le 25/04/1986

depuis le 1/09/1969

depuis le 1/01/2003

depuis le 15/10/1987

30 ans, 8 mois, 28 jours

24 ans, 6 jours

22 ans, 6 mois, 16 jours

40 ans, 8 mois

7 ans, 4 mois

Afrique de l’Est

Page 22: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

22

Part des votes africains à la Banque mondiale et au FmIPart des votes africains à la Banque mondiale et au FMI

19) États-Unis d'Amérique

16) Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Cap-Vert, République centrafricaine, Tchad, Comores, République démocratique du Congo, République du Congo, Côte d'Ivoire, Djibouti, Guinée équatoriale, Gabon, Guinée, Guinée-Bissau, Madagascar, Mali, Île Maurice, Niger, Rwanda, São Tomé et Príncipe, Sénégal, Togo

15) Argentine, Bolivie, Chili, Paraguay, Pérou, Uruguay

2,8 %

5,2 %

4,6 %

12) Japon

4,1 %

17) Allemagne

4,2 %

8) France

6,0 %

21) Royaume-Uni4,9 %

20) Autriche, Biélorussie, Belgique, Rép. tchèque, Hongrie, Kazakhstan, Luxembourg, Rép. slovaque, Slovénie & Turquie

3,4 % 22) Brésil, Colombie, République dominicaine Équateur, Guyana, Haïti, Panama, Suriname, Trinidad et Tobago

2,2 %

18) Arménie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Chypre, Géorgie, Israël, ARY de Macédoine, Moldavie, Monténégro, Pays-Bas, Roumanie, Ukraine

3,9 %

3,5 %

23) Bangladesh, Bhoutan, Inde, Sri Lanka

13) Afghanistan, Algérie, Ghana, Iran, Maroc, Pakistan, Tunisie2,5 %

6) Fédération de Russie

2,8 %1) Azerbaïdjan, République kirghize, Pologne, Serbie, Suisse,Tadjikistan, 

Turkménistan, Ouzbékistan

3,0 %2) Angola, Botswana, Burundi, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Kenya, Lesotho,

Liberia, Malawi, Mozambique, Namibie, Nigeria, Sierra Leone, Afrique du Sud,

Soudan, Swaziland, Tanzanie, Ouganda, Zambie

3,2 %3) Arabie Saoudite

3,2 %4) Bahreïn, Égypte, Irak, Jordanie, Koweït, Liban, Libye, Maldives, Oman,

Qatar, République arabe syrienne, Émirats arabes unis, Yémen

3,4 %5) Danemark, Estonie, Finlande, Islande, Lettonie, Lituanie, Norvège, Suède

2,7 %7) Brunei Darussalam, Cambodge, Fiji, Indonésie, République démocratique

populaire lao, Malaisie, Myanmar, Népal, Philippines, Singapour,

Thaïlande, Tonga, Vietnam

3,5 %

9) Antigua et Barbuda, Bahamas, Barbade, Belize, Canada, Dominique,

Grenade, Irlande, Jamaïque, St. Kitts et Nevis, Ste Lucie, St.Vincent et les

Grenadines

4,9 %

10) Chine

3,6 %

11) Albanie, Grèce, Italie, Malte, Portugal, Saint-Marin, Timor-Leste

3,7 %

24) Costa Rica, Salvador, Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Espagne, Rép. bolivarienne du Venezuela

3,7 %

14) Australie, Kiribati, Corée, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Mongolie, Nouvelle-Zélande, Palau, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Samoa, Seychelles, Îles Salomon, Vanuatu

17,2 %

3,7 %

7,6 %

3,2 %

3,5 %

2,4 %

2,2 %

3,2 %

2,2 %

2,8 %

4,4 %

4,0 %

2,0 %

1,3 %

5,9 %

4,8 %

5,1 %

4,9 %

2,4 %

2,0 %

2,4 %

3,4 %

2,4 %

4,4%

16,7 %

* Cette illustration présente les groupements de pays du FMI. Les variations entre les groupements du FMI et de la Banque mondiale sont les suivantes : l'Érythrée, Guyana et la Norvège ne font pas partie des groupes de la BIRD de la Banque mondiale. En ce qui concerne la BIRD, le Cambodge se trouve dans le groupe (14), les Philippines dans le groupe (22) et les Seychelles dans le groupe (22). St. Vincent et les Grenadines, le Surinam, Saint-Marin et Brunei ne font pas partie des groupements de pays de la SFI de la Banque mondiale. En ce qui concerne la SFI, Guyana se trouve dans le groupe (9). La Namibie, les Seychelles, Antigua et Barbuda, la Jamaïque, la Biélorussie, la Bulgarie, la Roumanie, la Lituanie, le Suriname, Brunei, Malte, Saint-Marin, la Rép. bolivarienne du Venezuela, le Bahreïn et le Qatar ne font pas partie des groupements de pays de l'AID de la Banque mondiale. En ce qui concerne l'AID, la Guyane se trouve dans le groupe (9).

FMI Total des votes

Banque mondiale

Total des votes*

* Part moyenne pour chaque groupement si l'on tient compte de la BIRD, de l'AID et de la SFI.

Source : compilation de l'APP à partir de diverses sources

Les conseils de direction du FMI et de la Banque mondiale comprennent 24 directeurs exécutifs. Chaque directeur exécutif représente un groupe de pays disposant de différents droits de vote. L'Afrique subsaharienne n'est principalement représentée que par deux groupements qui, en moyenne, possèdent moins de 5 % du nombre de votes total.

FMI BM FMI BM

45 pays de l'Afrique subsaharienne ne sontreprésentés que par 2 directeurs exécutifs

au FMI et à la BM. Ces pays comptentplus de 800 millions d'habitants, soit environ

11 % de la population mondiale.

L'ensemble de l'Afrique subsaharienne possède moins de voix pour voter au FMI

(4,35 %) que la France (4,85 %), le Royaume-Uni (4,85 %), l'Allemagne (5,87 %)

ou le Japon (6,01 %).

L'OCDE ou les pays développés, qui comptentmoins de 14 % de la population mondiale,possèdent une large majorité des votes au FMI (60,4 %) et à la Banque mondiale (57 %).

4% des directeurs exécutifs du FMI sont des femmes et il n’y a aucun des directeurs généraux qui soit une femme.4%4% 4%4% des directeurs exécutifs du FMI 4%des directeurs exécutifs du FMI sont des femmes et il n’y a 4%sont des femmes et il n’y a directeurs généraux qui soit une 4%directeurs généraux qui soit une femme.4%femme. 0%des directeurs exécutifs du FMI 0%des directeurs exécutifs du FMI sont des femmes et il n’y a 0%sont des femmes et il n’y a aucun0%aucundirecteurs généraux qui soit une 0%directeurs généraux qui soit une

45 pays de l'Afrique subsaharienne représentés que par 2 directeurs exécutifs

au FMI et à la BM. Ces pays comptentplus de 800 millions d'habitants, soit environ

11 % de la population mondiale11 % de la population mondiale

au FMI et à la BM. Ces pays comptent

11 % de la population mondiale

L'OCDE ou les pays développés, qui comptentL'OCDE ou les pays développés, qui comptentL'OCDE ou les pays développés, qui comptent de la population mondiale,

possèdent une large majorité des votes au FMI possèdent une large majorité des votes au FMI possèdent une large majorité des votes au FMI possèdent une large majorité des votes au FMI possèdent une large majorité des votes au FMI ) et à la Banque mondiale (

de la population mondiale,

) et à la Banque mondiale (

L'OCDE ou les pays développés, qui comptent de la population mondiale,

possèdent une large majorité des votes au FMI ) et à la Banque mondiale (

L'OCDE ou les pays développés, qui comptent

possèdent une large majorité des votes au FMI ) et à la Banque mondiale (

L'OCDE ou les pays développés, qui comptent de la population mondiale, de la population mondiale, de la population mondiale,

L'OCDE ou les pays développés, qui comptentL'OCDE ou les pays développés, qui comptent de la population mondiale, de la population mondiale, de la population mondiale,

possèdent une large majorité des votes au FMI possèdent une large majorité des votes au FMI possèdent une large majorité des votes au FMI possèdent une large majorité des votes au FMI ) et à la Banque mondiale () et à la Banque mondiale () et à la Banque mondiale (

possèdent une large majorité des votes au FMI de la population mondiale,

L'OCDE ou les pays développés, qui comptent

possèdent une large majorité des votes au FMI possèdent une large majorité des votes au FMI possèdent une large majorité des votes au FMI possèdent une large majorité des votes au FMI possèdent une large majorité des votes au FMI possèdent une large majorité des votes au FMI possèdent une large majorité des votes au FMI possèdent une large majorité des votes au FMI possèdent une large majorité des votes au FMI ) et à la Banque mondiale () et à la Banque mondiale () et à la Banque mondiale () et à la Banque mondiale () et à la Banque mondiale () et à la Banque mondiale () et à la Banque mondiale (

possèdent une large majorité des votes au FMI ) et à la Banque mondiale (57 %57 %57 %) et à la Banque mondiale () et à la Banque mondiale (

possèdent une large majorité des votes au FMI possèdent une large majorité des votes au FMI moins de de la population mondiale,possèdent une large majorité des votes au FMI

) et à la Banque mondiale (

L'OCDE ou les pays développés, qui comptent de la population mondiale,

L'OCDE ou les pays développés, qui comptentL'OCDE ou les pays développés, qui comptentL'OCDE ou les pays développés, qui comptentL'OCDE ou les pays développés, qui comptentL'OCDE ou les pays développés, qui comptentL'OCDE ou les pays développés, qui comptentmoins de possèdent une large majorité des votes au FMI 60,4 %) et à la Banque mondiale (

L'ensemble de l'Afrique subsaharienne possède moins de voix pour voter au FMI

(4,35 %Royaume-Uni (

possède moins de voix pour voter au FMI ) que la France (

L'ensemble de l'Afrique subsaharienne possède moins de voix pour voter au FMI

) que la France (), l'Allemagne (

L'ensemble de l'Afrique subsaharienne possède moins de voix pour voter au FMI

4,85 %), le ), l'Allemagne (5,87 %ou le Japon (6,01 %

5,87 %6,01 %

L'ensemble de l'Afrique subsaharienne

22

Page 23: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

23

Passer à l’action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

DéVELOPPEmENT SOCIAL

Dans l’état actuel des choses, de nombreux pays africains n’atteindront pas les cibles des OMD relatifs au développement social. Malgré une forte croissance économique, une amélioration générale des politiques suivies et de nombreux succès dans le domaine de l’enseignement primaire en particulier, le continent africain, dans son ensemble, reste en retard dans la réalisation de chacun des objectifs concernés30. La crise économique mondiale et le changement climatique compromettront encore des progrès qui sont déjà trop lents.

Au détriment de centaines de millions d’Africains, la vigoureuse croissance économique du continent au cours des cinq dernières années ne s’est pas traduite par une protection sociale meilleure ou par une large réduction de la pauvreté. Bien que la méthode de calcul du taux de pauvreté et le niveau effectif de celui-ci en Afrique fassent l’objet de controverse31, il n’en reste pas moins que la plupart des pays africains n’atteindront pas en 2015 leurs objectifs de réduction de la pauvreté32. La crise économique mondiale devrait en outre plonger dans la pauvreté des millions de travailleurs africains, et l’Organisation internationale du Travail (OIT) estime que le taux de pauvreté parmi les travailleurs de l’Afrique subsaharienne est déjà passé de 58,9 % en 2007 à 67,9 % à la fin de 200933.

La situation concernant l’éducation est assurément moins sombre. Plus de 30 pays africains devraient d’ici à 2015 atteindre l’objectif de l’éducation primaire pour tous grâce aux efforts faits par les autorités nationales et à l’appui effectif de leurs partenaires de développement dans le cadre de programmes bilatéraux et multilatéraux considérablement améliorés. Certains pays, comme le Bénin, qui en 1999 encore comptait un taux de scolarisation net parmi les plus faibles au monde, ont fait des progrès remarquables à cet égard34.

À mi-parcours de la deuxième Décennie africaine pour l’éducation (2006-2015), beaucoup de pays africains ont considérablement accru les ressources qu’ils affectent à l’éducation, l’augmentation étant particulièrement forte en Éthiopie, au Kenya, au Mozambique et au Sénégal35. Vingt-trois pays ont formulé des plans nationaux pour le développement de l’éducation, qui ont été entérinés par l’Initiative de la Banque mondiale pour l’accélération de l’éducation pour tous, et 17 pays ont déjà formulé des plans à long terme pour réaliser l’Éducation pour tous et

ont défini, comme convenu lors de la Conférence d’Abuja sur le financement du développement, en 2006, le volume des ressources disponibles et les besoins de financement extérieur36.

Cependant, il subsiste d’énormes difficultés. Près de 50 millions d’enfants africains – surtout des filles – provenant de milieux très modestes ou de villages, n’ont toujours pas accès à l’enseignement primaire, car leur pays n’est pas en mesure d’organiser des services adéquats. Dans beaucoup de pays les frais de scolarité et autres frais continuent à dissuader les parents d’envoyer leurs enfants à l’école ; des pratiques propres à encourager les inscriptions, notamment la fourniture scolaire de repas ou de serviettes hygiéniques, ne sont toujours pas généralisées. La situation s’aggrave à mesure que l’enfant grandit. Les taux de scolarisation secondaire et tertiaire en Afrique subsaharienne demeurent faibles, 32 % et 5 % respectivement. En outre, l’enseignement supérieur est de plus en plus inaccessible aux segments les plus pauvres de la société.

Dans beaucoup de pays, le principal problème demeure l’obtention d’un financement adéquat. Les recettes publiques affectées à l’éducation sont insuffisantes et, à de rares exceptions près, les donateurs bilatéraux n’ont pas honoré les engagements qu’ils ont pris d’assurer un financement prévisible à long terme en faveur du secteur de l’éducation. La situation concernant les donateurs multilatéraux n’est pas meilleure, et l’Initiative pour l’accélération de l’éducation n’a apporté qu’une contribution faible à l’élimination du déficit de financement . La crise économique devrait compliquer encore la situation, rognant les budgets que les pays africains consacrent à l’éducation ; l’UNESCO prévoit ainsi une perte potentielle de crédits budgétaires de 4,6 milliards de dollars en 2010, ce qui équivaut à une réduction de 10 % des dépenses par écolier38.

ATTéNUATION DE LA PAUVRETé

éDUCATION

Dans l’état actuel des choses, de nombreux pays africains n’atteindront pas les cibles des OMD relatifs au développement social

Page 24: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

24

Progrès des OmD en Afrique

Source : Division des statistiques, Nations Unies (2009)

Afrique du Nord Afrique subsaharienne

Obj

ectif

1 :

Élim

iner

l'ext

rêm

e pa

uvre

et la

faim

Obj

ectif

4 :

Rédu

irela

mor

talité

infa

ntile

Obj

ectif

5 :

Am

élio

rer

la sa

nté

géné

tique

Obj

ectif

6 :

Com

battr

ele

VIH

/SID

A,

la m

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ia e

td'

autre

s mal

adie

s

Obj

ectif

7 :

Ass

urer

la d

urab

ilité

envi

ronn

emen

tale

Obj

ectif

2 :

Obt

enir

un e

nsei

gnem

ent

prim

aire

univ

erse

l

Obj

ectif

8 :

Déve

lopp

erun

par

tena

riat

mon

dial

pour

le d

ével

oppe

men

t

Obj

ectif

3 :

Prom

ouvo

ir l'é

galité

des s

exes

et

l'hab

ilitat

ion

des f

emm

es

Réduire l'extrême pauvretéde moitié

Emploi productif etdes femmes

Réduire la faim de moitié

faible pauvreté

déficit très important enmatière de travail décent

famine peu importante

très forte pauvreté

déficit très important enmatière de travail décent

famine très importante

Réduire la mortalité desenfants âgés de moins de 5 ansde deux tiers

Vaccination contre la rougeole

faible mortalité

couverture importante

mortalité très importante

couverture modérée

Réduire la mortalité maternellede 75 %

Accès à la santégénétique

mortalité modérée

accès modéré

mortalité très importante

faible accès

Arrêter et inverser la propagationdu VIH/SIDA

Arrêter et inverser la propagationde la tuberculose

faible prévalence

faible mortalité

prévalence importante

mortalité importante

Inverser la perte des forêts

Réduite de moitié sansamélioration de l'eau potable

faible couverture des forêts

couverture importante

couverture moyenne des forêts

faible couverture

Réduite de moitié sansassainissement couverture modérée très faible couverture

Améliorer la vie deshabitants des bidonvilles

proportion modéréed'habitants de bidonvilles

proportion très importantede personnes vivant dansles bidonvilles

Enseignement primaire universel inscriptions importantes inscriptions peu importantes

Utilisateurs d'Internet utilisation modérée très faible utilisation

Inscription égale des fillettesà l'école primaire

Part du travail rémunérédes femmes

Représentation égaledes femmes dans les parlementsnationaux

proche de la parité

part peu importante

très faible représentation

proche de la parité

part peu importante

faible représentation

Progrès des OMD en Afrique

Objectif déjà atteint ou sur le point d'être atteint

Progrès suffisants pour atteindre l'objectif si les tendances prédominantes persistent

Progrès insuffisants pour atteindre l'objectif si les tendances prédominantes persistent

Aucun progrès ou détérioration

Source : Division des statistiques, Nations Unies (2009)

24

Page 25: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

25

Passer à l’action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

Au cours des dix dernières années, les pays africains ont pris conscience de l’importance de l’émancipation des femmes. L’adoption par l’Union africaine de la Déclaration solennelle sur l’égalité des sexes en 2004 a mis en avant la question des droits des femmes. Cela s’est reflété dans l’adoption au niveau national d’une législation nouvelle, visant par exemple à éliminer la violence à l’égard des femmes, ou à assurer l’égalité de rémunération avec les hommes. L’élection de Mme Ellen Johnson Sirleaf comme Présidente du Libéria, un an plus tard, est un symbole de l’évolution que l’on constate en Afrique ainsi que des progrès de la condition féminine dans le continent. Ainsi, le Parlement du Rwanda est le premier au monde où les femmes occupent plus de la moitié des sièges (56 %, y compris la Présidente) ; deux pays africains, l’Afrique du Sud et le Lesotho, figurent parmi les 10 premiers au titre de l’Indice mondial de réduction des disparités entre les sexes établi par le Forum économique mondial en 2009 ; il y a là une légitime source de fierté39.

Mais comme le savent bien les Africaines, la situation est plus complexe en réalité. Il subsiste d’importantes disparités entre les hommes et les femmes s’agissant de l’éducation, de la santé, de l’emploi, de la rémunération et de la participation à la vie politique. Pour chaque succès signalé dans la presse, on compte un bien plus grand nombre de femmes qui voient leurs talents et leurs aspirations bloqués par des obstacles, officiels ou non. Cinq ans après la date prévue, la parité entre les sexes dans l’éducation est loin d’être réalisée. Si, en plus grand nombre, les femmes africaines obtiennent des emplois rémunérés stables, elles n’ont généralement pas un emploi décent – plus de 80 % des femmes de l’Afrique subsaharienne se trouvent aux prises avec l’insécurité de leur revenu et de leur emploi40. L’Afrique a encore beaucoup à faire pour libérer et valoriser les compétences et l’énergie des femmes; ce retard aggrave inutilement les problèmes de développement et retarde la réalisation des OMD.

éGALITé DES SExESET émANCIPATION DES FEmmES

L’Afrique a encore beaucoup à faire pour libérer et valoriser les compétences et l’énergie des femmes; ce retard aggrave inutilement les problèmes de développement et retarde la réalisation des OMD

Page 26: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

26

Perspectives socio-professionnelles des femmes dans une sélection de pays

* Données désagrégées. Celles sur les violences domestiques le sont particulièrement car ces données ne sont pas collectées régulièrement par recensement. La plupart de ces

informations est collectée à partir d’enquêtes faisant appel à différentes méthodes et dans des zones dont la couverture est inégale voire incomplète.

Sources des données : Earthscan, The Atlas of Women in the World, quatrième édition (2009) ; BIT, données du LABORSTA 2008 et de la Base de données de la Banque mondiale (données de 2008)

PaysNigeria

Afrique du Sud

Éthiopie

Égypte

Sénégal

Ghana

Ouganda

Kenya

Mali

République centrafricaine

Pays-Bas

Suède

Royaume-Uni

Turquie

Russie

Chine

Inde

Pakistan

Brésil

Bolivie

Chili

États-Unis

ABC

EnfanceProbabilité de décès avant l’âge de 5 ans

(pour 1 000 naissances vivantes)

École primairePourcentage de fillettes inscrites

à l’école primaire (%)

UniversitéPourcentage de femmes

parmi les étudiants de toutes les universités (%)

Économiquement activesPourcentage de femmes actives,

âgées de plus de 15 ans (%)

Perspectives de carrièreLes trois professions principales des femmes (%)

0-49 50-74 75-94 95+

0-49 50-74 75-94 95+

0-19 20-39 0-59 60+

0-19 20-39 0-59 60+

0-19 20-39 40-59 60+

0-19 20-39 40-59 60+

62

158

36

5

3

5

25

11

132

111

132

110

208

185

96

81

60

27

18

8

7

195

0-49 50-74 75-94 95+0-49 50-74 75-94 95+

0-49 50-74 75-94 95+

0-49 50-74 75-94 95+

0-49 50-74 75-94 95+

0-49 50-74 75-94 95+

0-49 50-74 75-94 95+

0-49 50-74 75-94 95+0-49 50-74 75-94 95+

0-49 50-74 75-94 95+

0-19 20-39 0-59 60+

0-19 20-39 0-59 60+

0-19 20-39 0-59 60+

0-19 20-39 0-59 60+

0-19 20-39 0-59 60+

0-19 20-39 0-59 60+

0-19 20-39 0-59 60+0-19 20-39 0-59 60+

0-19 20-39 0-59 60+

aucune donnée

aucune donnée

aucune donnée

aucune donnée

0-19 20-39 40-59 60+

0-19 20-39 40-59 60+

0-19 20-39 40-59 60+

0-19 20-39 40-59 60+

0-19 20-39 40-59 60+ 0-19 20-39 40-59 60+

0-19 20-39 40-59 60+

0-19 20-39 40-59 60+ 0-19 20-39 40-59 60+

0-19 20-39 40-59 60+

aucune donnée

aucune donnée

26

Page 27: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

27

Passer ˆ lÕ action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

Perspectives socio-professionnelles des femmes dans une sélection de pays

PaysNigeria

Afrique du Sud

Éthiopie

Égypte

Sénégal

Ghana

Ouganda

Kenya

Mali

République centrafricaine

Pays-Bas

Suède

Royaume-Uni

Turquie

Russie

Chine

Inde

Pakistan

Brésil

Bolivie

Chili

États-Unis

Perspectives de carrièreLes trois professions principales des femmes (%)

Maternité 1Décès des mères

(par 100 000 naissances vivantes)

Maternité 2Indice synthétique de fécondité

(Enfant par femme)

Violence domestique*Pourcentage de femmes adultes ay-ant signalé avoir subi des violences physiques par leur compagnon ou

partenaire sexuel masculin (%)

Espérances de vie

(années)

0 50 100

0 50 100

professionnelleemployée de bureau

auxiliaire professionnelleagriculture / pêche industrie

servicesprofession élémentairesans emploi >10 10-99 100-399 400-699 700-999 1000+

>10 10-99 100-399 400-699 700-999 1000+

87 %

91 %

32 %

50 %

77 %

75 %

22 %

58 %

30 %

23 %

25 %

37 %

32 %

44 %

22 %

33 %

37 %

2 %

3 %

15 %

5 %

10 %

19 %

21 %

14 %

15 %

15 %

15 %

10 %

20 %

21 %

3 %

6 %

17 %

36 %

17 %

16 %

20 %

12 %

21 %

20 %

18 %

20 %

22 %

18 %

21 %

20 %

25 %

36 %

24 %

16 %

aucune donnée

aucune donnée

aucune donnée

aucune donnée

aucune donnée

employée de bureauemployée de bureau>10 10-99 100-399 400-699 700-999 1000+>10 10-99 100-399 400-699 700-999 1000+

>10 10-99 100-399 400-699 700-999 1000+

>10 10-99 100-399 400-699 700-999 1000+>10 10-99 100-399 400-699 700-999 1000+

>10 10-99 100-399 400-699 700-999 1000+

>10 10-99 100-399 400-699 700-999 1000+>10 10-99 100-399 400-699 700-999 1000+

>10 10-99 100-399 400-699 700-999 1000+

>10 10-99 100-399 400-699 700-999 1000+

>10 10-99 100-399 400-699 700-999 1000+

>10 10-99 100-399 400-699 700-999 1000+>10 10-99 100-399 400-699 700-999 1000+

>10 10-99 100-399 400-699 700-999 1000+

>10 10-99 100-399 400-699 700-999 1000+>10 10-99 100-399 400-699 700-999 1000+

>10 10-99 100-399 400-699 700-999 1000+

5,3

1,8

2,6

1,9

5,4

1,9

1,9

2,0

2,7

2,2

1,2

1,9

1,9

5

4,3

6,4

2,8

4,0

5,0

5,6

4,8

3,6

66

58

80

25

70

30

58

33

30

70

47

30

16

42

50

31

aucune donnée

aucune donnée

aucune donnée

aucune donnée

aucune donnée

aucune donnée

49

82

53

83

58

81

81

80

70

75

73

75

75

61

58

51

64

63

55

48

48

67

Page 28: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

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Les cinq dernières années ont vu se produire des évolutions positives. Beaucoup de pays africains ont augmenté les fonds qu’ils consacrent au secteur de la santé publique et la plupart se sont engagés à réaliser une série de réformes importantes dans ce secteur. La plupart des gouvernements africains ont signé le Plan d’action de Maputo sur la promotion de la santé et des droits en matière de sexualité et de procréation, en 2006 ; ils ont adopté en 2007 une stratégie pour la santé en Afrique, s’étalant sur huit ans et centrée sur la réforme du secteur de la santé publique. Les déclarations de Ouagadougou, Alger et Libreville de 2008 ont engagé la plupart des gouvernements africains à élargir l’accès aux soins et améliorer leur qualité, améliorer les effectifs de soignants, à rendre plus efficace le système d’information médicale et plus équitable l’accès aux fournitures médicales essentielles, aux vaccins et aux techniques médicales, ainsi qu’à assurer le bon fonctionnement d’un système de financement de la santé publique41. Les efforts que font les pays africains sont en outre de plus en plus secondés par des initiatives régionales telles que la Campagne de l’Union africaine pour la réduction accélérée de la mortalité maternelle (CARMMA), ou la Diaspora africaine pour la santé qui offre des moyens concrets à des médecins de la Diaspora africaine de transférer l’information, les compétences et les connaissances spécialisées à leurs homologues restés sur le continent.

Le niveau et la qualité de l’aide internationale ont continué à s’améliorer au cours des cinq dernières années. Le financement consacré à la santé publique a augmenté ; à cet égard les États-Unis ont accompli un effort considérable dans le cadre du Plan présidentiel d’urgence pour la lutte contre le sida. Des mécanismes de financement novateurs comme les engagements préalables de mise sur le marché, l’impôt de solidarité sur les billets d’avion (UNITAID), la Facilité internationale de financement pour la vaccination, et le Fonds pour des médicaments à prix abordables, ont été lancés pour combler le déficit entre les moyens existants et les besoins. Grâce à des initiatives telles que l’Harmonisation pour la santé en Afrique, le Partenariat international pour la santé, ainsi que l’officialisation de la coordination entre les huit principaux organismes mondiaux de santé publique (“H8”), des synergies sont exploitées entre les nombreux acteurs qui s’occupent des questions de santé publique en Afrique, ce qui réduit les doubles emplois. Cependant, il demeure que le financement reste trop ciblé sur certaines maladies seulement.

Grâce à une amélioration des politiques nationales suivies et à un effort international d’aide plus important, plusieurs pays africains ont fait des progrès tangibles vers la réalisation des objectifs de santé publique. Actuellement, six pays (Algérie, Cap-Vert, Érythrée, Malawi, Maurice et Seychelles) sont sur la bonne voie pour atteindre leurs cibles OMD relatives à la mortalité infantile. Cinq pays (Angola, Comores, Érythrée,

Seychelles et Zambie) devraient atteindre les cibles relatives à la lutte contre la tuberculose. Onze pays ont réussi à réduire ou à stabiliser les taux de prévalence du VIH42.

Malgré ces succès, les éléments d’information disponibles, pour limités qu’ils soient, indiquent que l’Afrique, dans son ensemble, demeure très en retard dans la réalisation des cibles des OMD, relatives à la réduction de la mortalité infantile, l’amélioration de la santé maternelle et la lutte contre les maladies infectieuses. Bien souvent les systèmes de santé publique en Afrique, sont gravement sous-financés, manquent d’effectifs et sont mal équipés. Quelques pays seulement, comme le Botswana, le Malawi, le Niger, l’Ouganda, le Rwanda et la Zambie ont atteint l’objectif défini à Abuja consistant à affecter 15 % de leurs dépenses publiques au secteur de la santé publique et plus de la moitié des pays africains n’y consacrent que moins de 10 %, et beaucoup de pays dépensent moins que les 54 dollars par personne, minimum absolu pour fournir des soins de santé essentiels43. Ainsi, le paludisme et autres maladies à vecteur qui pourraient être maîtrisées et traitées, continuent à prélever un tribut de millions de vies humaines. La hausse de la température entraînée par le changement climatique complique encore le problème.

Malgré une baisse du nombre de nouvelles infections par le VIH, qui est passé de 2,3 millions en 2001 à 1,9 million en 2008, l’Afrique subsaharienne demeure également la région la plus gravement touchée par le VIH et le sida, puisque c’est là qu’on trouve 71 % des nouvelles infections en 200844. L’accouchement sans risque demeure pour l’essentiel un privilège des riches. Une Africaine enceinte reste exposée à un risque 180 fois plus grand de mourir des complications d’une grossesse qu’une Européenne. Au rythme actuel, l’objectif de réduction de la mortalité infantile ne sera pas atteint avant 2045, et l’engagement pris concernant la santé maternelle ne sera pas non plus honoré, étant donné que dans certaines parties de l’Afrique les taux de mortalité maternelle en fait augmentent45.

SANTé PUBLIQUE

Le niveau et la qualité de l’aide internationale ont continué à s’améliorer au cours des cinq dernières années et le financement consacré à la santé publique a augmenté

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Page 29: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

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Passer ˆ lÕ action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

Financement de la santé en Afrique par secteur par les pays du G7

Source : ONE, The DATA Report (2010) ; Samuel Frankhauser et Guido Schmidt-Traub, Le financement d’un développement à l’épreuve du climat en Afrique (2010)

10 $

0 $

20 $

30 $

40 $

Financement annuel nécessaire pour atteindre les OMD liés à la santé (y compris les coûts dûs au changement climatique)

39 milliards de $

7 milliards de $

Milliards de $

Source : ONE, The DATA Report (2010) ; Samuel Frankhauser et Guido Schmidt-Traub, Le �nancement d’un développement à l’épreuve du climat en Afrique (2010)

APD totale destinée au secteur de la santé en 2009

Systèmes de santé

Maladies infectieuses

Soins de santé de

base

Santéreproduc-

tive

14 % 77 % 4 % 5 %

5,29 Md $ 0,29 Md $ 0,35 Md $0,96 Md $

14,3 milliards de $

1,4 milliards de $

23,3 milliards de $

Planning familial

Maladies infectieuses

Systèmes sanitaires (y compris santé maternelle)

Décomposition des besoins liés aux OMD

Financement de la santé en Afrique par secteur par les pays du G7

0,62 $ 0,49 $ 0,33 $0,48 $0,21 $ 0,25 $ 4,63 $

Royaume-UniFrance Japon

Allemagne

CanadaItalie

États-Unis

APD accordée par les pays donateurs du G7 aux principaux domaines cibles de la santé en 2009(Tous les chi�res sont indiqués en milliards de dollars)

Page 30: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

30

De remarquables progrès ont été réalisés dans plusieurs pays africains comme l’Angola et le Botswana, mais dans l’ensemble du continent l’amélioration de la situation de l’eau et de l’assainissement est insuffisante46. À l’échelle mondiale, l’objectif consistant à réduire de moitié la population n’ayant pas durablement accès à l’eau potable et à l’assainissement de base sera peut-être atteint en 2015 ; ce progrès s’explique surtout par les rapides améliorations constatées en Asie de l’Est. Aux rythmes actuels, l’Afrique n’atteindra cet objectif qu’en 204047, et pas avant 2050 dans certains des pays africains les plus pauvres.

Les problèmes sont énormes. Malgré une augmentation de 11 % depuis 1990, 60 % seulement des Africains ont un accès à des points d’eau améliorés pour leur consommation d’eau de boisson, et plus de la moitié ne disposent pas d’installations sanitaires améliorées48. Dans 14 pays, plus d’un quart de la population consacre chaque jour plus de 30 minutes à la collecte de l’eau. Les disparités entre les zones rurales et les zones urbaines sont à cet égard de plus en plus affirmées49.

La plupart des pays africains ont créé des groupes de travail nationaux et élaboré des plans pour réaliser les OMD en ce qui concerne l’approvisionnement en eau et l’assainissement. Mais bien souvent ces plans ne sont pas vraiment contrôlés par le pays concerné et ne sont pas activement appliqués. Malgré une activité accrue au niveau intergouvernemental, notamment par les réunions du Conseil des ministres africains sur l’eau, l’établissement du Fonds africain pour l’eau, le fait que la onzième réunion au sommet de l’Union africaine a été consacrée à l’eau et à l’assainissement, et la proclamation d’une Semaine africaine de l’eau, chaque année, les dirigeants africains ont été peu empressés d’agir au niveau national. Plusieurs des recommandations et des engagements consignés dans des documents tels que la Vision africaine de l’eau (2000), la Déclaration ministérielle de Tunis sur l’accélération de la réalisation de la sécurité hydrique pour le développement socioéconomique de l’Afrique (2008) et les engagements de Sharm El-Sheikh pour une accélération de la réalisation des objectifs relatifs à l’eau et à l’assainissement en Afrique ne sont toujours pas appliqués. Les objectifs chiffrés pour 2010 consignés dans la Déclaration de Thekwini, notamment l’idée d’affecter 0,5 % du PIB à l’assainissement et à l’hygiène, ne seront pas non plus atteints dans la plupart des pays. Le partenariat G8-Afrique pour l’eau et l’assainissement, lancé lors de la réunion au sommet du G8 à L’Aquila aidera peut-être à appliquer les engagements pris à cet égard en Afrique.

On ne dispose pas encore de données précises susceptibles de révéler l’impact de la crise économique, mais de premières indications désignent des domaines où les progrès vers la réalisation des OMD se sont ralentis ou se sont même inversés. Les effets de la crise se propagent aux sociétés africaines par plusieurs filières. La crise ne se limite pas seulement à la capacité des gouvernements africains de maintenir leurs dépenses au niveau qu’elles avaient atteint ces dernières années, mais entraîne également une diminution des dépenses publiques consacrées aux secteurs sociaux à proportion du PIB. L’absence de filets de sécurité sociale publics susceptibles d’amortir les répercussions sur les individus et les familles complique encore la situation, et les travailleurs pauvres et autres groupes vulnérables subissent ainsi de plein fouet les effets de la crise économique. La Banque mondiale, par exemple, prédit qu’entre 30 000 et 50 000 enfants africains en bas âge mourront du fait de la crise, la plupart de ces décès frappant les Africains qui vivent déjà dans la pauvreté50.

ImPACT DE LA CRISE éCONOmIQUE mONDIALE SUR LE DéVELOPPEmENT SOCIAL

EAU ET ASSAINISSEmENT

La crise ne se limite pas seulement à la capacité des gouvernements africains de maintenir leurs dépenses au niveau qu’elles avaient atteint ces dernières années, mais entraîne également une diminution des dépenses publiques consacrées aux secteurs sociaux

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Page 31: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

31

Passer ˆ lÕ action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

Faible Moyen Élevé Extrême

Indice de l'impact des conflits sur la société

Risque croissant www.maplecroft.com © Maplecroft 2010

L'impact des conflits sur la société

Indice de l'impact des conflits sur la société

L'indice de l'impact des conflits sur la société de Maplecroft évalue la manière dont une société est touchée négativement par les conflits et les défis auxquels elle peut être confrontée après ces conflits. Il analyse le recours à la violence sexuelle et aux enfants soldats, l'impact sur les réfugiés et les personnes déplacées à l'intérieur de leur propre territoire, ainsi que la dépendance aux aides.

L’Afrique demeure la région du monde frappée par le plus grand nombre de conflits armés. Au début de 2010, sept pays (l’Éthiopie, le Nigéria, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, la Somalie, le Soudan (Darfour) et le Tchad) connaissaient de graves conflits armés dans leur territoire – un cinquième environ des Africains vivant dans des zones de conflit. Pourtant, on peut signaler un certain nombre d’évolutions encourageantes au cours des cinq dernières années, souvent méconnues.

Les États membres de l’Union africaine ont progressé de façon tangible dans l’application concrète de l’Architecture africaine de paix et de sécurité, cadre unique en son genre d’action collective51. Au moins trois des cinq brigades régionales qui composent la Force africaine en attente sont pratiquement opérationnelles, le Système continental d’alerte rapide l’est aussi, le Conseil de paix et de sécurité et le Groupe des Sages se réunissent régulièrement et l’aide d’acteurs internationaux comme l’Union européenne, les Nations Unies et les États-Unis à la création de capacités a augmenté tant en quantité qu’en qualité. Les communautés économiques régionales ont également continué à harmoniser leurs mécanismes de sécurité pour compléter les initiatives prises par l’Union africaine à l’échelle du continent, et on constate une augmentation de la coopération intergouvernementale pour tenter de résoudre des problèmes communs tels que la criminalité transfrontière, le trafic de drogues et le terrorisme transnational.

L’architecture africaine de paix et de sécurité constitue une amélioration appréciable sur diverses tentatives antérieures de coopération en matière de sécurité à l’échelle du continent. Bien qu’elle soit actuellement incapable de répondre aux attentes élevées placées en elles, la complexité de ces structures, l’existence d’un large consensus sur sa conception et son objet, et le degré élevé d’application – notamment par la conduite d’opérations de paix au sens plein au Darfour, en Somalie et aux Comores – témoignent de la qualité grandissante de la coopération entre États pour la sécurité en Afrique.

L’ARCHITECTURE DE LA PAIx ET DE LA SéCURITé EN AFRIQUE

PAIx ET SéCURITé

Source : Benedikt Franke - Security Cooperation in Africa : A Reappraisal (2009)

L’impact des conflits sur la société

Le changement climatique augmente la probabilité de mouvements de population à grande échelle et de conflits autour de ressources naturelles rares

Fondsspécial

pour la paix

Comitéd'état-major

(CEM)

Forceafricaine d'alerte

(FAA)Groupe desSages (GS)

Systèmecontinental d’alerte

rapide (SCAR)

Conseil depaix et de

sécurité (CPS)

Politiqueafricaine

commune dedéfense et de sécurité

Architecture de paix et de sécurité africaine

Source : Benedikt Franke - Security Coopertion in Africa : A Reappraisal (2009)

Page 32: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

32

Opérations de maintien de la paix de l’ONU en Afrique

MINURCATMission des Nations Unies en République

centrafricaine et au TchadBudget approuvé en 07/09-06/10

690 753 100 $Date de début : 2007

MINURSOMission des Nations Unies pour

l'organisation d'un référendum au Sahara occidental

Budget approuvé en 07/09-06/10 - 53 527 600 $

Date de début : 1991

AFRIQUE

RESTE DU MONDE

MONUCMission de l'Organisation des Nations Unies en

République démocratique du Congo Budget approuvé en 07/09-06/10 -

1 346 584 600 $Date de début : 1999

MINULMission des Nations Unies au Liberia

Budget approuvé en 07/09-06/10 -560 978 700 $

Date de début : 2003

ONUCIOpération des Nations Unies en Côte d'Ivoire

Budget approuvé en 07/09-06/10 491 774 100 $

Date de début : 2004

MINUSMission des Nations Unies au SoudanBudget approuvé en 07/09-06/10 - 958 350 200 $Date de début : 2005

MINUADMission des Nations Unies et de l'Union africaine au Darfour Budget approuvé en 07/09-06/10 - 1 598 942 200 $Date de début : 2007

Le budget des missions de maintien de la paix s'élève env. à 7,9 milliards de $.

Les déploiements vers l'Afrique ont augmenté de 400 % et les déploiements vers l'Europe ont diminué de 68 % entre 1999 et 2008.

506

12 329

9 930

24 974

4 800

24 645

14 179

72 %

28 %

5,7 milliards de $ (72 %) sont destinés aux opérations en Afrique.

Les dépenses totales en matière de maintien de la paix représentent environ 0,5 % des dépenses militaires internationales (estimées à 1,464 trillions de $)

du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010

Source des données : données tirées d'une note documentaire du DOMP (Janvier 2010)

MISSIONS ACTUELLES

ANCIENNES MISSIONS (depuis 1949)

DÉPLOIEMENT ACTUEL DU PERSONNEL

En 2010, le Nigeria, le Rwanda, l'Égypte et le Ghana font partie des dix premiers pays participants aux troupes de maintien de la paix de l'ONU. L'Éthiopie se classe en 2ème position.

L'Asie (37 %) et l'Afrique (32 %) fournissent la police civile la plus importante.

32

Page 33: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

33

Passer ˆ lÕ action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

Malheureusement, une telle coopération demeure grandement nécessaire, tout comme les activités internationales de soutien de la paix et notamment les opérations des Nations Unies de maintien et de consolidation de la paix. Les guerres, les rébellions et contre-rébellions dans la région des Grands Lacs, les conflits apparemment interminables comme dans le Darfour, la Somalie et la République démocratique du Congo, les coups d’État en Guinée, en Guinée-Bissau, en Mauritanie, à Madagascar et au Niger, la poussée brutale de la piraterie autour de la Corne de l’Afrique, l’insurrection dans le delta du Niger, les massacres répétés à Jos (Nigéria) et les trêves précaires au Zimbabwe

et au Kenya sont autant d’éléments symptomatiques de tendances déconcertantes. Parmi ces tendances figure la réapparition de formes atomisées et fluides de violences transfrontalières, souvent liées à des intérêts commerciaux, l’expansion géographique de zones ingouvernables, un nouveau militantisme transnational, la criminalité organisée et la traite des personnes à travers les frontières ; et la perpétuation de la violence après l’obtention de règlements de paix. Ces tendances risquent cependant d’être exacerbées par le changement climatique, qui augmente la probabilité de mouvements de population à grande échelle et de conflits autour de ressources naturelles rares.

SéCURITé ALImENTAIRE ET NUTRITIONNELLE

La Révolution verte avait considérablement accru les rendements des cultures de céréales et accéléré la croissance agricole et plus généralement économique de l’Asie, mais elle n’a pas encore touché la plupart des pays africains. Alors qu’au cours des cinq dernières années la transformation de l’agriculture africaine s’est un peu accélérée sous l’impulsion de l’action des gouvernements et des institutions multilatérales et avec l’appui d’organisations de la société civile spécialisées telles que l’Alliance pour une révolution verte en Afrique, d’énormes problèmes demeurent. Néanmoins, certains succès encourageants peuvent être mentionnés. Le Malawi, par exemple, s’est transformé d’un pays à déficit vivrier en pays exportateur de denrées alimentaires, avec une production en excès par rapport à la consommation nationale pendant quatre années consécutives; l’agriculture du Rwanda a connu des croissances de 13 et 17 % respectivement en 2008 et 2009. Malheureusement, ces succès demeurent trop rares.

L’éTAT DE LA RéVOLUTION VERTE EN AFRIQUE

La révolution verte n’a pas encore gagné l’Afrique

Source : Fondation Bill and Melinda Gates (2009)

L’Afrique subsaharienne demeure la région du monde où l’insécurité alimentaire est la plus grande52. Une situation déjà assez grave a été encore compliquée par les crises alimentaire, financière et économique récentes. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime qu’en Afrique subsaharienne 265 millions de personnes souffriront de sous-alimentation du fait de l’effet conjugué de ces crises53.

Derrière chaque statistique, il faut voir des tragédies individuelles. Devant la raréfaction des produits alimentaires, des millions de ménages sont forcés à des compromis inéluctables : remplacer un aliment nourrissant par un aliment moins nourrissant, vendre des actifs productifs, retirer les enfants de l’école, renoncer à des soins ou simplement manger encore moins. Les pauvres sont contraints de puiser dans leurs maigres avoirs, de réduire leurs dépenses, ce qui les plonge dans la pauvreté, et ce qui, à son tour, compromet leur sécurité alimentaire à plus long terme et le progrès socioéconomique en général.

Pour le moment du moins, les crises consécutives ont placé la question de la difficile sécurité alimentaire de l’Afrique en première page des journaux et en bonne place dans l’Agenda des responsables politiques, comme le montrent le lancement au sommet tenu par le G8 à L’Aquila (Italie) de l’Initiative de sécurité alimentaire, représentant 20 milliards de dollars, qui a été accompagnée par l’engagement, contracté par les États membres du G20 à Pittsburg, d’augmenter l’aide agricole aux pays à faible revenu, puis la formation d’un Partenariat mondial pour l’agriculture, la sécurité alimentaire et la nutrition lors du Sommet mondial de l’alimentation de 200954.

Les crises ont mis en évidence les conséquences sociales d’une attitude consistant à oublier l’agriculture, mais le fait que la sous-alimentation augmentait même avant que n’éclatent les crises donne à penser que des problèmes chroniques et structurels plutôt que des fluctuations temporaires demeurent à la base de la situation d’insécurité alimentaire de l’Afrique55. Ces problèmes sont notamment le

0

2

6

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ÉTATS-UNIS CHINE INDE AFRIQUE AFRIQUEINDECHINEÉTATS-UNIS

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PAR RAPPORTAUX AUTRES

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Source : Fondation Bill and Melinda Gates (2009)

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La révolution verte n’a pas encore gagné l'Afrique

Page 34: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

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Indice de risque de la sécurité alimentaire

Indice de risque de la sécurité alimentaire

www.maplecroft.com © Maplecroft 2010 Faible Moyen Élevé Extrême

Risque croissant

L'Indice de risque de la sécurité alimentaire de Maplecroft évalue le risque de la sécurité alimentaire, en fournissant des estimations quantitatives sur l'accès et la disponibilité de la nourriture et sur la stabilité des systèmes de production alimentaire. L'IRSA comprend également des indicateurs destinés à mesurer les résultats nutritionnels de la sécurité alimentaire relative pour chaque pays.

fait que la hausse des revenus et l’évolution des habitudes alimentaires dans les marchés émergents entraînent une demande croissante de denrées alimentaires, la concurrence toujours plus affirmée entre les biocombustibles et les cultures vivrières pour une même superficie de terre, la faiblesse des rendements du fait de l’épuisement des sols, une irrigation insuffisante et une application insuffisante d’intrants productifs – tels que les engrais et les variétés à haut rendement, le caractère inéquitable des règles commerciales, un sous-investissement systématique dans l’agriculture, des inégalités persistantes entre hommes et femmes dans l’accès à la terre et aux autres ressources productives essentielles56, une dépendance grandissante à l’égard des importations, un manque de marchés intérieurs fiables et un accès insuffisant aux marchés internationaux, et l’aggravation de problèmes environnementaux tels que l’érosion des sols, la désertification, ainsi que le manque d’eau du fait du changement climatique.

Les gouvernements africains ont été lents à aborder ces problèmes structurels au cours des cinq dernières années, mais la communauté internationale ne s’est pas pressée de les aider. Beaucoup de ces pays n’ont pas atteint les objectifs de croissance et de dépenses consignés dans le Programme intégré pour le développement de l’agriculture en Afrique, tel qu’il est présenté dans la Déclaration de Maputo de 2003 et qui a été adopté par 18 pays seulement. À ce jour, huit pays seulement ont atteint l’objectif consistant à affecter au moins 10 % de leur budget à l’agriculture57, tandis que dans la grande majorité les gouvernements n’y consacrent pas plus de 4 %. Ces dernières années, seuls l’Éthiopie, la Gambie, le Mali, le Mozambique, le Nigéria, le Rwanda et le Sénégal ont dépassé le seuil d’une croissance agricole de 6 % définie par ce programme58.

De ce fait, les progrès sont demeurés insuffisants sur de nombreuses questions importantes, notamment l’utilisation efficace des sols, l’investissement dans les infrastructures rurales et en particulier les routes de desserte, les systèmes d’irrigation et les entrepôts et installations de transformation des aliments, la préservation des ressources naturelles, l’amélioration des marchés alimentaires intérieurs et l’ouverture de marchés internationaux des denrées alimentaires, et la réduction de la vulnérabilité des petits tenanciers. Un problème nouveau se

pose : l’intérêt toujours plus marqué que portent les investisseurs étrangers à l’achat de terres agricoles dans le continent africain, ce qui pose des problèmes aux dirigeants africains (voir encadré).

Malgré un intérêt plus marqué de la part des donateurs, la propagation rapide de nouvelles technologies susceptibles d’élargir l’accès des agriculteurs à l’information et aux services, et le potentiel bien connu de sa base de ressources, l’Afrique est encore loin de pouvoir se nourrir elle-même. Des millions d’agriculteurs et leurs familles demeurent bloqués dans leur pauvreté et il est improbable que les objectifs de réduction de la sous-alimentation puissent être atteints bientôt.

L’augmentation brutale récente du nombre d’acquisitions de vastes terres agricoles situées en Afrique par des investisseurs internationaux, où les medias voient “une saisie de terres”, cause un débat intense. Les transactions peuvent porter sur des centaines de milliers d’hectares et promettent la création d’emplois, des investissements dans l’infrastructure et la technologie, mais sont assorties de risques appréciables. Non seulement ces acquisitions de terre se traduisent par le déplacement des habitants du lieu et conduisent à des troubles civils, comme cela a été le cas à Madagascar en 2009, mais aussi la forte proportion de produits destinés à l’exportation et la longue durée de la plupart des baux concernés risquent d’aggraver encore l’insécurité alimentaire en Afrique. Étant donné que les décisions qui sont prises maintenant auront des répercussions majeures sur les moyens d’existence et la sécurité alimentaire d’un grand nombre d’Africains pendant des décennies, il est de la plus haute importance de veiller à ce que ces transactions soient équitables et transparentes et de concevoir des garanties efficaces dans la législation nationale. Pour cette raison, AGRA, la FAO et le FIDA, la CNUCED et la Banque mondiale élaborent actuellement un code de bonne conduite et des pratiques normalisées.

DES INVESTISSEURS éTRANGERS VONT-ILS SE SAISIR DES TERRES DE L’AFRIQUE?

Indice de risque de la sécurité alimentaire

Huit pays africains seulement ont atteint l’objectif consistant à affecter au moins 10 % de leur budget à l’agriculture

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Page 35: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

35

Passer à l’action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

L’importance croissante donnée au problème du climat est l’un des faits nouveaux les plus significatifs des cinq dernières années. Il est de plus en plus manifeste que les structures actuelles de la croissance économique gourmande en carbone ne sont pas viables à terme. Les effets du changement climatique imposeront des charges supplémentaires à l’économie aux plans national et local, aux moyens d’existence et aux services sociaux des populations déjà en difficulté. Cette situation a profondément modifié le débat sur les politiques qui se présente aux dirigeants africains. Un financement nouveau et important est nécessaire pour aider l’Afrique à faire face à ce problème. Cependant, le changement climatique a certes créé des obstacles supplémentaires au développement, mais il offre aussi au continent de nouvelles chances de mettre à profit ses vastes puits de carbone, de brûler l’étape des technologies polluantes, et de se positionner sur une trajectoire de croissance sobre en carbone et de développement propre.

Malgré quelques erreurs récemment découvertes dans le Rapport de 2007 du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), les faits scientifiques montrant que la Terre connaît un réchauffement général rapide demeurent incontestables. En Afrique, les effets du changement climatique sont déjà une réalité qui affecte l’existence quotidienne de millions d’Africains. Les régimes pluviométriques changent et certaines cultures atteignent les limites maximales de tolérance à la chaleur, de sorte que les pays africains ont de plus en plus de mal à nourrir leurs habitants, à les protéger des effets des catastrophes naturelles, à poursuivre la croissance de leur économie et à préserver l’environnement59.

Le changement climatique accroît également le risque de sécheresse, de stress hydrique et de nouvelles menaces pour la santé résultant de l’élargissement des zones de transmission des maladies à vecteur et de l’évolution de la fréquence et de l’intensité des événements météorologiques extrêmes60. Cette vulnérabilité accrue, et la compétition grandissante pour l’accès aux terres arables et à l’eau augmentent également la probabilité de migrations de masse et d’une instabilité politique. Cette situation menace de mettre à mal des populations vivant dans la précarité et accroît les nombreux facteurs d’insécurité pour des millions d’Africains.

De plus en plus conscients de la nécessité d’atténuer les vastes changements environnementaux qui affectent directement les moyens d’existence de leurs populations, ou au moins de s’y adapter, les gouvernements africains ont pris un certain nombre de décisions remarquables. Au niveau national, nombreux sont ceux qui se sont dotés d’un programme national d’adaptation et poursuivent des réformes visant à encourager une gestion écologiquement plus rationnelle des sols et à lutter contre le déboisement. Ils ont également créé des organismes nationaux de gestion des catastrophes naturelles et noué des partenariats avec l’Union européenne (UE), le Programme des Nations Unis pour l’environnement (PNUE), la BAfD, les communautés économiques régionales et les autorités locales pour réaliser des projets tels que le Plan de convergence du bassin du Congo sur les forêts et la Ceinture verte, de l’Union africaine/NEPAD pour l’Initiative Sahara.

Au niveau international, les gouvernements africains ont pris une série de mesures sans précédent pour parvenir à une position commune de négociation à la XVe Conférence des Parties à Copenhague. Même si cette conférence n’a pas abouti à un cadre international contraignant, l’intensification de la coopération régionale et la constatation des avantages énormes d’une position commune ont offert aux dirigeants africains une base pour avancer ensemble. Sur le plan institutionnel, les dirigeants africains peuvent s’appuyer sur des mécanismes tels que la Conférence des ministres africains sur l’environnement, la Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’Union africaine sur le changement climatique et l’Initiative “Climat pour le développement en Afrique” dont la visée est d’améliorer la capacité d’analyse des pays africains, de mieux gérer les connaissances et l’accès à l’information sur le changement climatique. Le choix du Premier Ministre éthiopien Meles Zenawi comme coprésident du Groupe de haut niveau sur le financement de la lutte contre le changement climatique, récemment créé par l’ONU, est une autre reconnaissance des besoins particuliers de l’Afrique et de la contribution substantielle qu’elle peut apporter à des solutions mondiales au problème du climat.

CHANGEmENT CLImATIQUE

L’ImPACTDU CHANGEmENTCLImATIQUE

ASPECTS POLITIQUESDU CHANGEmENT CLImATIQUE

Le changement climatique a créé des obstacles supplémentaires au développement, mais il offre aussi au continent de nouvelles chances de brûler les étapes et de se positionner directement sur la voie du développement propre

Page 36: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

36

Groupes de négociation sur le changement climatique et émissions

Source des données : World Research Institute, Climate Analysis Indicators Tool (2010)

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Source des données : World Research Institute, Climate Analysis Indicators Tool (2010)

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* Code pays ISO 3166-1-alpha-3

Groupes de négotiation de la CCNUCCGroupes de négotiation hors CCNUCC

Groupes de négociation sur le changement climatique et émissions

AfghanistanAlbanieAlgérieAngolaAntigua et Barbuda

ArgentineArménieAustralieAutriche

AzerbaïdjanBahamas

BahreïnBangladesh

BarbadeBiélorussie

BelgiqueBelizeBénin

BhoutanBolivie

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BotswanaBrésil

Brunei Darussalam

Bulgarie

Burkina Faso

Burundi

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Canada

Cap-Vert

République centrafricaine

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Chine

Colombie

Comores

Congo

Îles Cook

Costa Rica

Croatie

Cuba

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République dominicaine

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Pays-BasNouvelle-Zélande

NicaraguaNiger

NigeriaNiue

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PalauPanam

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ParaguayPérou

Philippines

Pologne

Saint-Marin

São Tomé e Príncipe

Arabie Saoudite

Sénégal

Serbie

Seychelles

Sierra Leone

Singapour

Slovaquie

Slovénie

Îles Salomon

Somalie

Afrique du Sud

Espagne

Sri Lanka

Soudan

Suriname

Swaziland

Suède

SuisseSyrie

Portugal

QatarRoumanie

Fédération de Russie

Rwanda

St Kitts et Nevis

Sainte-Lucie

Saint-Vincent et les Grenadines

Samoa

République de Corée

Tadjikistan

Tanzanie

Thaïlande

Timor-Leste

TogoTongaTrinidad-et-Tobago

TunisieTurquieTurkménistan

TuvaluOugandaUkraineÉmirats arabes unisRoyaume-UniÉtats-UnisUruguayOuzbékistanVanuatuVenezuelaVietnamYémenZambieZimbabwe

Emissions totales (2005) en gigatonnes d’équivalent CO2 * Emissions per capita(2005) en tonnes d’équivalent CO2**

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Emissions cumulées des deux principaux pays émetteurs

CHN* - ChineIND* - IndeRUS* - RussieUSA* - USA

* Emissions par année (2005) : CO2, CH4, N2O, PFCs, HFCs, SF6 (inclut la propriété foncière et les droits d’exploitation)Mesure : MtCO2e

** Emissions cumulées 1990-2005: CO2 (énergie) Mesure : Tonnes CO2e par personne

Les pays dévelopés travaillent pr le biais du G-77 à établir des positions communes pour les négociations. Le pays qui préside le G-77 parle souvent au nom du G-77 et de la Chine.

Le Groupe Afrique est composé 53 pays et a développé une position commune pour les négotiations.

L’AOSIS est une coalition de 43 pays insulaires, dont la plupart sont membres du G-77, et qui sont partriculièrement vulnérables à la montée du niveau de la mer.

50 pays dé�nis comme PMD sont devenus de plus en plus actifs dans le processus du changement climatique, travaillant souvent ensemble pour défendre leurs intérêts particuliers, par exemple concernant la vulnérabilité et l’adaptation au changement climatique.

Les 27 membres de l’UE se rencontrent en privé pour dé�nir des positions communes de négociation. Le Président de l’UE parle au nom de ses membres.

L’Umbrella Group est une coalition souple de pays développés hors UE qui s’est composé à la suite de l’adaptation du Protocole de Kyoto.

L’EIG comprend le Mexique, la Corée du Sud et la Suisse.

D’autres groupes travaillent ensemble sur le processus du changement climatique, incluant des pays de l’OPEP, de la Ligue des Etats Arabes et de l’Agence intergouverne-mentale de la francophonie.

36

Page 37: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

37

Passer à l’action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

Le Sommet de Copenhague a révélé la fragilité du consensus international sur les moyens de remédier au changement climatique. Beaucoup espéraient que la conférence serait une étape décisive de l’histoire du monde. Avec le recul on s’aperçoit que les espérances qu’elle suscitait – l’obtention d’un accord juridiquement contraignant sur la limitation des émissions – étaient irréalistes, tant la déception a été grande; les représentants n’ont pas “adopté” mais “pris note” de l’Accord conclu, qui a d’ailleurs été le résultat d’une procédure très imparfaite et d’un compromis de dernière minute. L’Accord, cependant, reconnaît l’énormité du problème du climat et la nécessité de limiter l’augmentation de la température à 2 degrés Celsius. L’Afrique a joué un rôle important avant et pendant le Sommet, ayant déployé une équipe commune de négociateurs, défendant une position commune et ayant nommé un porte-parole, Meles Zenawi. Cette concertation a permis à l’Afrique d’influer sur la teneur de l’Accord, notamment au sujet du financement additionnel accordé par les pays développés aux pays en développement pour faciliter l’adaptation, l’atténuation, le dispositif REDD-plus, le transfert de technologies et la création de capacités – 30 milliards de dollars en 2010 – 2012, et 100 milliards de dollars par an d’ici 2020. Néanmoins, des incertitudes majeures subsistent, notamment quant à l’origine, la gestion, l’accès et le versement des fonds proposés.

AFRIQUE @ COPENHAGUE

Il reste beaucoup à faire pour que l’Afrique reçoive l’aide financière et technologique nécessaire pour résoudre les problèmes nouveaux que le changement climatique présente pour le développement, et qu’elle ne soit pas réduite de façon permanente à la portion congrue de l’indivis mondial. Les décisions envisagées dans l’Accord de Copenhague doivent recevoir une traduction pratique, et le niveau et le versement des fonds promis doivent être précisés. On est encore très loin d’un accord contraignant et de nombreuses mesures d’aide déjà convenues, notamment le Mécanisme pour un développement propre et le dispositif de réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts (REDD)”, ne sont toujours pas implantées ou opérationnelles sur le continent africain.

De nombreuses mesures d’aide déjà convenues ne sont toujours pas implantées ou opérationnelles sur le continent africain

Page 38: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

38

C’est surtout des recettes intérieures que proviennent les moyens de financement du développement qu’utilisent les gouvernements africains61, mais l’aide au développement fournie par les partenaires internationaux continue à jouer un rôle important, celui de mettre de l’huile dans les rouages, en particulier après le ralentissement économique mondial récent. Cette aide suscite à son tour d’autres mouvements de capitaux et aide à garantir qu’ils donnent des résultats. Au cours des cinq dernières années, on a relevé des évolutions appréciables du niveau et du type de l’aide fournie par les donateurs traditionnels, l’engagement de plus en plus marqué de pays émergents tels que la Chine, l’Inde et le Brésil en faveur de l’aide, la poursuite de l’augmentation des dons privés, l’élargissement des opérations d’allégement de la dette et un nouveau débat sur l’efficacité de l’aide.

Certains donateurs ont pris des engagements en 2005 concernant tant le volume de l’aide que l’aide à l’Afrique subsaharienne. L’engagement le plus important a été pris par les membres du G8 au Sommet de Gleneagles, lorsqu’ils ont annoncé leur intention de doubler leur aide au développement avant la fin de 2010. L’APD mondiale a certes augmenté en termes nominaux, et 2009 a vu la plus importante augmentation de l’APD par le G8 jamais annoncée en une seule année

depuis Gleneagles, mais le G8, dans son ensemble, demeure notablement en retard dans l’accomplissement de ses engagements d’aide à l’Afrique depuis que cette annonce d’aide a été faite.

La crise de l’économie mondiale a désormais réduit à néant l’espoir de voir atteints les objectifs fixés pour 2010. Alors qu’un certain nombre de pays, comme les États-Unis, ont honoré leurs engagements, d’autres, notamment certains grands donateurs européens comme l’Italie, ont différé ou abandonné leurs annonces d’aide. Malheureusement, le Sommet tenu par le G8 à L’Aquila n’a pas renouvelé le consensus sur le développement, le concept même d’APD et le niveau de celle-ci étant contestés.

De ce fait, les derniers chiffres fournis par le Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE en avril 2010 font apparaître un net ralentissement de l’augmentation de l’APD mondiale en 2009 et 201062. On estime que cela entraînera un déficit de l’aide totale de l’ordre de 21 milliards de dollars et que l’Afrique en particulier ne recevra qu’environ 11 milliards de dollars sur les 25 milliards de dollars qui constituaient l’augmentation (aux prix de 2004) envisagée à Gleneagles – une effarante diminution de l’ordre de 56 %63. Une partie des réductions du niveau total de l’aide sont le fait de la baisse des chiffres du revenu national brut, sur la base desquels l’APD est calculé (cela pourrait représenter 8,6 milliards de dollars) et des mouvements des taux de change (de 3 à 5 milliards de dollars).

FINANCEmENT ET COOPéRATION POUR LE DéVELOPPEmENT

LES PARTENAIRESTRADITIONNELS

Bien qu’on prétende souvent le contraire, l’Afrique n’a pas figuré en bonne place à l’ordre du jour de la présidence italienne du G8. Alors que la crise économique mondiale retenait l’attention, les dirigeants algérien, angolais, égyptien, nigérian, sénégalais et sud-africain, ainsi que le Président libyen de l’Union africaine, le Président de la Commission de l’Union africaine et le Président éthiopien du Comité de mise en œuvre du NEPAD ont bien été invités à examiner avec le G8 un certain nombre limité de questions, notamment la préservation du bassin du Congo et le mode de fonctionnement de l’Architecture africaine de paix et de sécurité. Les seuls résultats notables ont été une déclaration commune sur l’eau et l’assainissement et l’Initiative de l’Aquila pour la sécurité alimentaire qui ne seront, ni l’une ni l’autre, mises en œuvre.

LE SOmmET TENU EN 2009 à L’AQUILA

Depuis les deux dernières années, la notion même d’aide publique au développement (APD) est contestée à partir de plusieurs fronts. On a suggéré que les pays peuvent faire appel aux marchés des capitaux plutôt que l’APD pour leurs besoins de financement, mais beaucoup de pays n’ont pas cette latitude. D’abord, on observe à nouveau des tentatives pour faire figurer les opérations de maintien de la paix et l’aide militaire et même les demandes d’asile politique dans le calcul de l’aide au développement. On craint aussi que les demandes nouvelles de financement engendrées par le changement climatique ne soient satisfaites par un recours à l’APD, et ne soient donc pas réellement additionnelles. Dans les deux cas, l’aide traditionnelle au développement s’en trouverait réduite d’autant.

L’APD EN PéRIL

Les derniers chiffres fournis par le Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE en avril 2010 font apparaître un net ralentissement de l’augmentation de l’APD mondiale en 2009 et 2010

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Page 39: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

39

Passer ˆ lÕ action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

Suivi des promesses du sommet du G8 de Gleneagles

APD totale de l’OCDE-CAD par secteur

États-UnisRoyaume-UniJaponItalieAllemagneFranceCanada

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Soutien général au budget

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* La Russie n'a pris aucun engagement en matière d'APD** Revu à la baisse en raison de la diminution du RNB et de lamodi�cation des objectifs de certains donateurs (France et Canada)

APD nette (2009) en %

du RNB(Echelle à droite)

G8*

L'objectif de 2009 est sur la bonne voie pour atteindre l'objectif de 2010

1,50 6,06 5,25 3,42 1,23 4,99 8,43 32,16

Dépenses réelles de 2009 1,53 5,04 3,62 1,16 1,29 3,98 9,17 27,53Objectif de 2010 1,50 8,27 6,96 5,35 1,42 6,18 8,80 40,23**

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A Gleaneageles, trois des pays du G7 ont dé�ni les objectifs à atteindre en termes absolus (Canada, Japon et Etats-Unis) plutôt qu’en terme de pourcentage du RNB. L’OCDE a mesuré l’APD en termes de pourcentage du RNB divisé par les Etats membres du CAD.

APD totale de l'OCDE-CAD par secteur

Suivi des promesses du sommet du G8 de Gleneagles

Source : ONE, The DATA Report (2010)Pour plus d’informations sur les chi�res de l’APD : www.one.org

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* La Russie n'a pris aucun engagement en matière d'APD** Revu à la baisse en raison de la diminution du RNB et de lamodi�cation des objectifs de certains donateurs (France et Canada)

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L'objectif de 2009 est sur la bonne voie pour atteindre l'objectif de 2010

1,50 6,06 5,25 3,42 1,23 4,99 8,43 32,16

Dépenses réelles de 2009 1,53 5,04 3,62 1,16 1,29 3,98 9,17 27,53Objectif de 2010 1,50 8,27 6,96 5,35 1,42 6,18 8,80 40,23**

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Objectif de l'APDde 2010

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A Gleaneageles, trois des pays du G7 ont dé�ni les objectifs à atteindre en termes absolus (Canada, Japon et Etats-Unis) plutôt qu’en terme de pourcentage du RNB. L’OCDE a mesuré l’APD en termes de pourcentage du RNB divisé par les Etats membres du CAD.

APD totale de l'OCDE-CAD par secteur

Suivi des promesses du sommet du G8 de Gleneagles

Source : ONE, The DATA Report (2010)Pour plus d’informations sur les chi�res de l’APD : www.one.org

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Page 40: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

40

Les pays nouvellement industrialisés comme le Brésil, la Chine et l’Inde deviennent de plus en plus importants pour le développement de l’Afrique. Ces pays figurent parmi les principaux partenaires commerciaux et parmi les principales sources d’investissement dans ce continent, et ils ont joué un rôle important dans la relance des taux de croissance et dans l’amorce d’une amélioration bien nécessaire des infrastructures en Afrique, et cela depuis plusieurs années. Au cours des cinq dernières années en particulier, leur participation a changé. D’abord limitée aux secteurs de l’exploitation des ressources naturelles et de la sécurité énergétique, elle s’est étendue à un champ d’action beaucoup plus vaste de leur coopération, notamment le partage des données d’expérience relatives au développement et la fourniture d’une assistance financière et technique considérable.

Alors que les donateurs qui sont membres du CAD représentent encore une grande partie des apports d’aide comptabilisés à l’Afrique, plusieurs pays qui ne sont pas membres du CAD sont disposés à accorder des subventions et un financement

concessionnel. Ce fait a non seulement augmenté le volume des ressources disponibles pour le développement, mais a également diversifié les options de financement qui s’offrent aux pays de la région. En particulier, son orientation sectorielle (axée sur les secteurs des infrastructures et de la production), l’absence de toute conditionnalité dans le choix des politiques et le fait que cette aide repose sur des modèles de développement non occidentaux ont fait de l’aide venant des pays non membres du CAD un choix assez attrayant pour beaucoup de pays africains64.

La Chine en particulier a tiré tous les avantages politiques de la présentation de son engagement commercial en Afrique sous forme d’un partenariat Sud-Sud, engagement qui est complété par un programme détaillé de coopération pour le développement. Son Forum sur la coopération Chine-Afrique a évolué et est devenu une importante plate-forme où sont annoncées d’ambitieuses promesses de contribution à la région et, depuis sa création en 2000, est devenu un modèle pour d’autres partenaires du Sud. À la dernière réunion tenue en novembre 2009, la Chine a annoncé huit nouvelles mesures pour intensifier sa coopération au développement avec l’Afrique au cours de la période 2010-2012, pour un montant qui dépasse nettement 12 milliards de dollars.

LES NOUVEAUx PARTENAIRES

Options d’aide sélectionnées par les partenaires de développement de l’Afrique

Source : CNUCED, Rapport sur le développement en Afrique (2010)

Le financement concessionnel accordé par plusieurs pays hors CAD a permis de diversifier les options de financement qui s’offrent aux pays d’Afrique

30-50 % 15 %6 % 11 %

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Pays de l'OCDE-CAD

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subventions et prêts

subventions et prêts

subventions et prêts

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de plus en plus loin des projets en faveur

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politiques et non politiques non politiques non politiques non politiques

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Inde Chine Corée

Part du budgetd’aide dédiée

à l'Afrique

Type d'aide

Conditions imposées

Mode de prestation

Allégement de la dette utilisé comme

instrument de soutien

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Page 41: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

41

Passer à l’action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

1. Fournir, au cours des trois prochaines années, 10 milliards de dollars de prêts préférentiels aux pays africains, qui seront utilisés principalement pour des projets de création d’infrastructures et de développement social ;2. Augmenter le volume du Fonds de développement Chine-Afrique pour le porter à 3 milliards de dollars afin de faciliter l’expansion des investissements des entreprises chinoises en Afrique ;3. Établir, par le canal d’institutions financières chinoises, un prêt spécial de 1 milliard de dollars pour le développement des petites et moyennes entreprises africaines ;4. Accorder, de façon échelonnée, une exemption de droits de douane à 95 % des exportations des pays les moins avancés africains ayant des relations diplomatiques avec la Chine ;5. Apporter 30 millions de dollars à un fonds d’affectation spéciale de la FAO pour soutenir la coopération Sud-Sud entre la Chine et les pays africains ;6. Au cours des trois prochaines années, dépêcher 50 équipes de spécialistes des techniques agricoles en Afrique pour aider à former 2 000 techniciens agricoles dans les pays africains et porter à 20 le nombre total de centres de développement des techniques agricoles dans les pays africains. Au cours des trois prochaines années également, former 20 000 spécialistes africains, construire 50 écoles de l’amitié sino-africaine, former 1 500 directeurs d’école, augmenter le nombre de bourses accordées par le Gouvernement chinois à des étudiants africains pour le porter à 5 500 et admettre en Chine 200 administrateurs africains de haut niveau pour des programmes d’enseignement supérieur en administration publique.7. Créer en Chine un centre pour le commerce des produits de base africains, afin de promouvoir les exportations de produits de base africains vers la Chine ;8.Créer de trois à cinq centres logistiques en Afrique pour améliorer dans les pays africains les services fournis par les entreprises.

LES ENGAGEmENTS SOUSCRITS PAR LA CHINE à LA CONFéRENCE DE 2009 DU FORUm DE LA COOPéRATION CHINE-AFRIQUE

PHILANTHROPIE ET DONS PRIVéS

Au cours des cinq dernières années, les dons caritatifs faits par des individus ou des fondations telles que la Fondation Bill et Melinda Gates ou la Fondation Ford, par des entreprises et d’autres organisations à des pays en développement ont rapidement augmenté – dans des pays tels que les États-Unis, dépassant même parfois l’aide publique au développement. Selon l’indicateur 2009 de la philanthropie et des transferts de fonds mondiaux, l’Afrique continue à être le premier bénéficiaire de cet effort massif65. Malgré le ralentissement économique

mondial qui a notamment occasionné des réductions des avoirs des fondations et de la richesse individuelle, ces dons privés ne devraient pas notablement baisser en 2010. Au contraire, la propagation de modèles novateurs de philanthropie et de prêts caritatifs, par exemple par l’utilisation de plates-formes dans Internet telles que MyC4 ou Kiva, et la diminution prévue de l’aide publique au développement et des envois de fonds signifient peut-être que cet élément augmentera, en proportion, dans les apports totaux des capitaux à l’Afrique.

Aide publique au développement (APD) vs philanthropie

Source : Hudson Institute, Index of Global Philantropy and Remittances (2009)

* L’indice du Hudson Institute

Center for Global Prosperity

(CGP) comprend les calculs

de nombreux autres flux

privés provenant de sociétés,

fondations, œuvres de charité,

particuliers; universités et

organisations religieuses.* L'indice du Hudson Institute Center for Global Prosperity (CGP) comprend les calculs de nombreux autres flux

privés provenant de sociétés, fondations, œuvres de charité, particuliers, universités et organisations religieuses.

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Flux officiels CGP* plus completFlux privés totaux

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FLUX PRIVÉS TOTAUX OFFICIELS ET FLUX PRIVÉS TOTAUX - PHILANTHROPIE, VERSEMENTS, INVESTISSEMENT - DES PAYS DONATEURS DE L'OCDE EN FAVEUR

DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT, 1991-2007

Aide publique au développement (APD) vs philanthropie

Source : Hudson Institute, Index of Global Philanthropy and Remittances (2009)

Page 42: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

42

Le fardeau de la dette extérieure s’est considérablement allégé au cours des cinq dernières années66. L’encours de la dette extérieure des pays africains demeure au-dessus de 200 millions de dollars67, mais la part de la dette dans le PIB a été ramenée de plus de 100 % en 2000 à moins de 50 % en 2008. En mai 2010, 21 pays africains avaient atteint le point d’achèvement de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), ce qui les admet à bénéficier d’un allégement irrévocable de leur dette ; 11 autres pays se trouvent à différentes étapes du processus PPTE68. Des programmes associés tels que l’Initiative d’allégement de la dette multilatérale, diverses initiatives bilatérales et des programmes de conversion de dette tels que l’Initiative Debt2Health du Fonds mondial apportent une rémission supplémentaire. Il est encourageant de noter qu’une étude récente de la BAfD montre que, plus que d’autres formes d’aide, les ressources dégagées par l’allégement de la dette peuvent plus facilement être transformées en dépenses liées à la réalisation des OMD69.

Malgré les progrès accomplis, le fardeau de la dette extérieure demeure massif et continue à entraver les perspectives de développement de beaucoup de pays africains. La crise économique mondiale et le fait que de plus en plus de pays du Sud accordent des prêts concessionnels ont ravivé les préoccupations au sujet de la viabilité de la dette à terme et du risque de voir éclater une nouvelle crise de la dette en Afrique.

Les progrès dans l’application des principes d’efficacité de l’aide définis dans la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide (mars 2005) et dans le Plan d’action d’Accra (septembre 2008) demeurent trop lents pour influer de façon sensible sur le rythme de réalisation des OMD. La dernière étude de l’OCDE

sur la question montre qu’en moyenne, 45 % seulement de l’aide est versée dans les temps – ce qui constitue un poids mort estimé à 16 milliards de dollars par an ou encore 15 à 20 % de l’aide totale – et que des problèmes importants se posent encore, notamment le niveau trop élevé des coûts de transaction et des coûts d’administration, qui s’expliquent par une prolifération d’initiatives et un manque de coordination, par le caractère imprévisible à moyen et à long terme de l’aide accordée, par un manque d’adéquation aux systèmes nationaux et par la compartimentation de l’aide70. C’est pourquoi les donateurs membres de l’OCDE n’atteindront sans doute pas les objectifs chiffrés qu’ils s’étaient fixés pour 2010 dans l’application de la Déclaration de Paris71.

L’affectation de l’aide continue à refléter des considérations politiques plutôt que les priorités de développement. L’aide accordée aux pays qui en ont le plus besoin demeure trop faible ou est utilisée pour améliorer la capacité des pays bénéficiaires de mobiliser des ressources72. En outre, l’aide reste trop souvent accordée selon des modalités qui ne sont pas conçues pour renforcer et qui compromettent même, le contrat social entre le pouvoir et les citoyens.

Cependant, certains indices sont encourageants. En particulier, l’Union européenne a beaucoup progressé dans l’amélioration de la cohérence et de l’efficacité de ces politiques d’aide face à l’adoption d’un Code de conduite sur la complémentarité et la division du travail (mai 2007) et grâce aux conséquences du Traité de Lisbonne (décembre 2009). Ceux-ci pourraient aider à éviter les doubles emplois et les coûts de transaction et rendra l’aide plus efficace. Mais, étant donné la tendance toujours plus affirmée des pays donateurs à restructurer et recycler les fonds d’aide, et à rendre les engagements de plus en plus opaques, l’apparition d’initiatives telles que l’Initiative internationale pour la transparence de l’aide (voir encadré) et la Charte de bonne conduite dans les engagements préconisée par notre partenaire ONE, est également bienvenue.

L’EFFICACITé DE L’AIDE

Cette initiative a été prise à Accra en 2008. Dix-huit donateurs, qui versent ensemble environ la moitié de l’APD mondiale, se sont engagés à appliquer une norme commune de publication de l’information relative à l’aide, notamment la portée, le niveau de détail et un ensemble de définitions communes essentielles pour que cette information soit utilisable non seulement par les gouvernements concernés mais aussi par les parlements, la société civile et les citoyens. Au moment de la rédaction de la présente étude, des donateurs de cette initiative s’apprêtaient à convenir d’un projet de normes communes avant août 2010.

L’INITIATIVE INTERNATIONALE POUR LA TRANSPARENCE DE L’AIDE

ALLéGEmENT DE LA DETTE

Part de la dette extreme dans le produit intérieur brut (en pourcentage)

Source : BAfD - Initiatives d’allègement de la dette, aide au développement et prestation de services en Afrique (2009)

Malgré les progrès accomplis, le fardeau de la dette extérieure demeure massif et continue à entraver les perspectives de développement de beaucoup de pays africains

2003200220012000 2004 2005 2006 2007 2008

109

Part

de

la d

ette

ext

erne

dan

s le

PIB

(%)

107111

107101

85

6451 49

Part de la dette externe dans le produit intérieur brut (en pourcentage)

Source : BAfD - Initiatives d'allègement de la dette, aide au développement et prestation de services en Afrique (2009)

42

Page 43: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

43

Passer à l’action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

PARTIE II

RéALISER LE POTENTIEL DE L’AFRIQUE

Les cinq dernières années mènent à dresser un tableau très contrasté de la situation en Afrique. D’énormes difficultés subsistent dans presque tous les secteurs et presque tous les pays, mais on relève de nombreux indices d’espoir et de progrès. Bien souvent, des politiques et des plans judicieux ont été mis en place. Les conditions de base de la transformation du continent ont été améliorées et on est parvenu à un point important de la trajectoire de progrès du continent africain, qui se trouve ainsi redéfini pour de nombreuses années. En conséquence, dans cette deuxième moitié de notre rapport, nous examinons six recommandations. Les trois premières sont destinées aux dirigeants africains, à qui il incombe au premier chef d’animer les efforts visant une croissance économique durable, la réduction de la pauvreté et la sécurité, et les trois dernières visent les partenaires internationaux qui doivent créer des conditions équitables et propices à la réalisation de ces efforts. Si elles sont appliquées, nous sommes convaincus que ces six recommandations permettront à l’Afrique de réaliser son vaste potentiel pour le bien des Africains mais aussi du monde entier.

Page 44: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

44

L’importance géostratégique de l’Afrique est de plus en plus évidente : ses ressources en terres, en produits minéraux, en hommes et ses ressources naturelles voient leur valeur augmenter tant pour le secteur privé que comme moyen de lutter contre le changement climatique. Cela dégage des possibilités de transformation économique et de développement social, mais comporte également la menace d’une exploitation illicite des hommes et des ressources. Il n’est que trop vrai malheureusement qu’en dehors des élites, les Africains ne profitent toujours pas assez des recettes dégagées et des partenariats dans ce qu’on appelle de plus en plus une nouvelle “ruée vers l’Afrique”. Ainsi, il semble y avoir de nombreuses occasions manquées d’augmenter l’échelle des succès obtenus dans les domaines de l’amélioration de la sécurité alimentaire et de la sécurité humaine, de l’entreprise locale et d’un développement économique “à l’épreuve du changement climatique”.

Nous sommes convaincus que les dirigeants africains pourraient s’affirmer beaucoup plus dans l’organisation de partenariats efficaces et mutuellement bénéfiques visant à accélérer le développement social et économique. Cela s’applique à tous les partenariats, anciens ou nouveaux, politiques ou économiques, avec le secteur public ou le secteur privé, mais il est tout à fait urgent d’améliorer les relations de plus en plus importantes avec les autres pays du Sud.

L’engagement commercial des acteurs du Sud commence déjà à avoir un impact considérable sur le développement de l’Afrique. Il stimule les exportations et la croissance économique et ouvre des possibilités à des pays par ailleurs oubliés ou même complètement ignorés des investisseurs et des financiers. Leurs investissements aident également les pays africains à diversifier leur économie, à remédier au manque d’infrastructures, à réduire le coût des activités économiques et à faciliter les échanges. L’abaissement du coût des biens et des services produits par ces pays a également permis de dégager des gains appréciables, voire de bien-être au profit des consommateurs africains, même si on peut craindre de voir ces nouveaux pays évincer les producteurs africains73.

Mais il est possible et nécessaire de faire beaucoup plus. L’intervention grandissante d’acteurs du Sud, comme la Chine, suscite des préoccupations légitimes. Par exemple, leur commerce avec l’Afrique, leurs investissements en Afrique ne sont pas nécessairement une source de croissance et un facteur

de réduction de la pauvreté dans le continent. À l’exception des principaux producteurs de pétrole et de produits minéraux, les pays africains ont avec d’autres pays du Sud des déficits commerciaux considérables. Leurs exportations vers ces pays sont surtout des matières premières à faible valeur ajoutée, par exemple des combustibles non raffinés (qui représentent 67,2 % des exportations de l’Afrique vers d’autres pays en développement)74, des produits minéraux et du bois d’oeuvre, tandis que les marchandises transformées, en particulier les produits agricoles, se heurtent à la fois à des obstacles tarifaires et non tarifaires.

La valeur croissante des investissements et des prêts accordés par des pays émergents à l’Afrique soulève également des préoccupations qui concernent la viabilité à terme de la dette, le partage des risques et la récupération des coûts. De plus, très souvent ces transactions sont non transparentes et elles font craindre que les mécanismes de responsabilisation politique, en Afrique, ne soient compromis, délibérément ou par inadvertance, par l’engagement grandissant de pays comme la Chine75.

Il y a donc lieu d’améliorer considérablement les relations entre l’Afrique et le Sud. Le problème principal pour les dirigeants africains est de gérer ces relations, parmi d’autres, d’une façon qui dégage des avantages tangibles pour les Africains par une croissance économique durable et par une réduction durable de la pauvreté. Pour cela, ces dirigeants doivent bien comprendre que les avantages qu’il y a à nouer des liens économiques avec d’autres pays ne sont pas automatiques. Ils ne se concrétisent que pour les pays qui prennent des mesures adéquates, prennent les devants pour exploiter au mieux ces liens par des politiques bien conçues. Cela est particulièrement important au lendemain de la crise économique mondiale, car les pays en développement ont sans doute joué un rôle important dans la reprise en Afrique76.

POUR UNE mEILLEURE GESTION DES RELATIONS ET DES AVOIRS

POUR DES PARTENARIATS mUTUELLEmENT BéNéFIQUES

LES DIRIGEANTS AFRICAINS DOIVENT S’ENGAGER...

Exportations africaines vers les pays en développement situés en dehors de l’Afrique, 1995-2008

Source: CNUCED - (2010)

Les Africains ne profitent toujours pas assez des recettes dégagées et des partenariats dans ce qu’on appelle de plus en plus une nouvelle “ruée vers l’Afrique”

20031995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2004 2005 2006 2007 20080

2040

6080

100120140

Val

eur e

n m

illiar

d d

e $

Produits primaires

Produits manufacturés à base de ressources naturelles et à faible valeur technologique

Produits manufacturés à moyenne et à forte valeur technologique

Exportations africaines vers les pays en développement situés en dehors de l'Afrique, 1995-2008

Source : CNUCED - (2010)

20031995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2004 2005 2006 2007 20080

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Produits primaires

Produits manufacturés à base de ressources naturelles et à faible valeur technologique

Produits manufacturés à moyenne et à forte valeur technologique

Exportations africaines vers les pays en développement situés en dehors de l'Afrique, 1995-2008

Source : CNUCED - (2010)

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Page 45: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

45

Passer ˆ lÕ action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

Exportations de l’Afrique par type et par destination

Source : statistiques du commerce international, Organisation internationale du commerce (2009)

*L'Amérique latine et les Caraïbes comprennent l'Amérique centrale, l'Amérique du Sud et les Caraïbes telles que dé�nies par l'OMC **Communauté des États indépendants

10 %

Augmentation du pourcentage annuel des combustibles et des produits miniers, des produits agricoles et des produits manufacturés (2000 - 2008)

Composition des exportations de produits manufacturés de l'Afrique en 2008LES CHIFFRES Exportations de l’Afrique au niveau mondial

Vêtements

Textiles

Produits automobiles

Équipement de bureau et de télécommunication

Produits chimiques

Fer et acier

Produits manufacturés

Combustibles et Produits miniers

Agriculture

21 %

36 %

21 %

13 %

4 %

5 %22 % 14 %

39 %

22 %

20 %

3 %

0,3 %

Moyen-Orient

Asie

Europe

Amérique du Nord

Entre

pays africains

3 %

Amériqu

e latine et Caraïbes*

CEI**

10 %

Produits manufacturés

Combustibles et produits miniers

394 Md $

38 Md $Agriculture

100 Md $

122 Md $

18 Md $

1,5 Md $

218 Md $

114 Md $

14 Md $53 Md $

Env.

557

milliards de $ d'exportations

au niveaumondial

(données de 2008)

Exportations de l'Afrique par type et par destination

Source : statistiques du commerce international, Organisation internationale du commerce (2009)

Page 46: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

46

Pétrole

Bois

Or

Diamants

Principales réserves

Bauxite

Cuivre

Gaz

Uranium

C

BC

C

C

C

C

C

CB B

B

Quelques faits

Sources: BBC Country Pro�les and Oil and Gas Journal , 2009

Source: Council on Foreign Relations, 2008

Source: Goldnews.bullionvault.com, 2010

Source: Diamondfacts.org, 2010

Source: Compilation de l’APP à partir de sources variées

PETROLE - L’Afrique possède 9 % des ressources avérées mondiales de pétrole, et l’on soupçonne qu’il existe des réserves conséquentes non encore découvertes. Ainsi, la tendance est à l’augmentation des importations venant d’Afrique pour des pays comme la Chine, qui importe déjà près d’un tiers de ses besoins en pétrole de l’Afrique, ou les Etats-Unis qui comptent porter leurs importations de pétrole à 25 % en provenance du continent.

OR - L’Afrique du Sud possède 40 % des ressources mondiales en or et est le troisième producteur mondial (2009) avec 9 % de la production mondiale. Elle demeure l’un des premiers producteurs de métaux précieux au monde.

DIAMANTS - Six des dix premiers producteurs de diamants au monde sont africains et on estime à 65 % la production mondiale venant du continent.

GAZ - L’Algérie est la huitième plus grande réserve de gaz naturel au monde et le deuxième producteur parmi les pays de l’OPEP. Les exportations d’énergie tiennent une grande partie de l’économie algérienne et l’utilisation domestique du gaz naturel représente 60 % de la totalité de la consommation énergétique du pays.

Les dirigeants africains des pays qui ont la chance d’avoir des ressources naturelles doivent s’efforcer de combler l’écart entre la richesse de leur pays et les maigres avantages qui découlent de l’extraction de ces ressources pour les habitants

Les richesses naturelles, en Afrique, sont immenses et la plupart des pays africains dépendent beaucoup de leurs exportations de ressources naturelles pour gérer leur économie. Cependant, les coûts sociaux, environnementaux et politiques de l’extraction des ressources naturelles sont élevés et excèdent souvent les avantages financiers et économiques ainsi dégagés au profit du public. C’est le cas en particulier des populations locales dont la santé, les moyens d’existence et les droits sont souvent compromis et qui sont rarement consultées dans la conception, la gestion et l’exécution des opérations77.

La division du travail évidente dans les structures actuelles du commerce international – les ressources naturelles n’étant pas généralement transformées en Afrique même – n’est manifestement pas propice à l’accomplissement de l’objectif d’une diversification des économies africaines et à l’application du commerce à la poursuite du développement industriel du continent. Au contraire, cette division du travail empêche la formation d’un secteur manufacturier compétitif et réduit à presque rien les effets d’entraînement potentiellement positifs de l’extraction des ressources. Tout comme l’énorme hémorragie de ressources financières78, elle a pour effet de réduire la quantité de ressources disponibles dont les gouvernements africains pourraient se servir pour promouvoir une réduction de la pauvreté et la croissance économique.

Les richesses naturelles de l’Afrique

POUR LA VALORISATION DES RESSOURCES NATURELLES AU PROFIT DES AFRICAINS

Il est essentiel que les dirigeants africains, qui sont dans les pays qui ont la chance d’avoir des ressources naturelles, s’efforcent de combler cet écart entre la richesse de leur pays et les maigres avantages qui découlent de l’extraction de ces ressources pour les habitants, et qu’ils suivent des politiques bien conçues pour valoriser ces ressources afin d’obtenir des résultats de développement tangibles. La première étape consisterait à améliorer la transparence des transactions,

L’Afrique possède un énorme potentiel de production énergétique à partir des sources d’énergie renouvelables – d’énergie solaire, hydraulique, éolienne et géothermique. Presque tous les pays subsahariens disposent de ressources renouvelables suffisantes, exploitables avec les techniques actuelles, pour satisfaire, et bien au-delà, leurs besoins énergétiques actuels. Les dirigeants africains doivent donc chercher à tirer parti de ces possibilités en ciblant les subventions et autres incitations économiques afin de réduire la pénurie d’énergie, d’améliorer la fiabilité des réseaux de distribution et de réaliser une croissance “propre”. En même temps, ils doivent s’assurer que les grands projets envisagés, tels que l’Initiative Desertec, qui vise à couvrir 20 % des besoins énergétiques de l’Europe par l’exploitation de l’énergie solaire dans le désert du Sahara d’ici à 2050, sont bien conçus pour dégager une valeur sociale et environnementale et ne pas répéter les erreurs du passé dans d’autres industries extractives.

LES RESSOURCES RENOUVELABLES DE L’AFRIQUE

Pétrole

Bois

Or

Diamants

Principales réserves

Bauxite

Cuivre

Gaz

Uranium

C

BC

C

C

C

C

C

CB B

B

Quelques faits

Sources: BBC Country Pro�les and Oil and Gas Journal , 2009

Source: Council on Foreign Relations, 2008

Source: Goldnews.bullionvault.com, 2010

Source: Diamondfacts.org, 2010

Source: Compilation de l’APP à partir de sources variées

PETROLE - L’Afrique possède 9 % des ressources avérées mondiales de pétrole, et l’on soupçonne qu’il existe des réserves conséquentes non encore découvertes. Ainsi, la tendance est à l’augmentation des importations venant d’Afrique pour des pays comme la Chine, qui importe déjà près d’un tiers de ses besoins en pétrole de l’Afrique, ou les Etats-Unis qui comptent porter leurs importations de pétrole à 25 % en provenance du continent.

OR - L’Afrique du Sud possède 40 % des ressources mondiales en or et est le troisième producteur mondial (2009) avec 9 % de la production mondiale. Elle demeure l’un des premiers producteurs de métaux précieux au monde.

DIAMANTS - Six des dix premiers producteurs de diamants au monde sont africains et on estime à 65 % la production mondiale venant du continent.

GAZ - L’Algérie est la huitième plus grande réserve de gaz naturel au monde et le deuxième producteur parmi les pays de l’OPEP. Les exportations d’énergie tiennent une grande partie de l’économie algérienne et l’utilisation domestique du gaz naturel représente 60 % de la totalité de la consommation énergétique du pays.

46

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47

Passer ˆ lÕ action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

Selon un rapport récent de “Global Financial Integrity”, les sorties totales illicites de capitaux du continent africain, au cours des 39 dernières années, pourraient atteindre pas moins de 1 800 milliards de dollars, soit près du double de l’aide totale reçue pendant la même période. Pour 2008 seulement, les sorties illicites seraient de 37 à 53 milliards de dollars. Cette hémorragie massive de capitaux, illicite, est facilitée par un système financier occulte, composé de paradis fiscaux, de juridictions pratiquant le secret bancaire, de sociétés écrans, de comptes fiduciaires anonymes, de fondations fictives, de sous-tarification des exportations et d’un blanchiment d’argent. Les effets négatifs de cette hémorragie de ressources sont stupéfiants. Selon le rapport, ce phénomène entraîne une fuite des réserves de devises, exacerbe l’inflation, réduit les recettes fiscales, aboutit à l’annulation d’investissements et compromet le libre échange.

LES SORTIES ILLICITES DE CAPITAUx DE L’AFRIQUE : UNE RESSOURCE INUTILISéE POUR LE DéVELOPPEmENT

en participant à des initiatives telles que l’Initiative de transparence des industries extractives, qui visent à améliorer la gouvernance par la vérification et la publication intégrale des comptes des sociétés extractives et des recettes publiques provenant de l’exploitation du pétrole, du gaz et des ressources minérales. Mais pour que les Africains recueillent les avantages de recettes publiques provenant de l’exploitation des ressources naturelles, il faut que cette transparence s’étende à toute la filière d’exploitation de ces ressources, depuis l’adjudication des contrats, leur vérification, à la façon dont les impôts et les redevances sont collectés, et à la façon dont les choix d’investissement sont faits et mis en œuvre. On relève déjà certains signes positifs à cet égard. Le Niger et le Libéria se sont adressés à leurs partenaires afin d’obtenir une aide juridique et technique portant sur l’adjudication des contrats d’exploitation. Au Mozambique et en Tanzanie, les travaux de recherche aident à encourager un dialogue portant sur la gestion des dépenses publiques et la responsabilisation

financière dans un contexte d’augmentation progressive des recettes publiques provenant de l’extraction des ressources minérales79.

Les dirigeants africains doivent non seulement obtenir des conditions équitables et transparentes au bénéfice des habitants, mais également examiner les inconvénients de la division du travail qui caractérisent encore trop souvent l’extraction des ressources naturelles africaines et se traduisent par une fuite de l’essentiel de la valeur ajoutée en dehors du continent africain. Comme nous l’a rappelé la crise, les pays riches en ressources naturelles doivent également être préparés, par une diversification de leurs sources de croissance économique, aux conséquences d’un épuisement possible des ressources pétrolières et minières. Cela suppose une réorientation profonde des politiques suivies et d’importants investissements dans les institutions, le potentiel humain, la santé publique, l’éducation et l’infrastructure.

Illicit Financial Flows 1970 - 2008

Source des données : Intégrité financière mondiale, fuite illicite des capitaux hors d’Afrique (2010)

Entre 1970 et 2008, le total des sorties financières illégales d'Afrique

(estimées raisonnablement) représentait environ 854 milliards de $

et augmentait en moyenne de 11,9 % par an.

Le total des sorties illégales, une fois la falsification du prix des services et la contrebande ajoutées, est estimé à

1,8 trillions de $.

Les sorties �nancières illégales d'Afrique dépassent l'APD en faveur de la région d'au moins 50 %.

Source des données : Intégrité financière mondiale, fuite illicite des capitaux hors d’Afrique (2010)

Les cinq plus grands pays comptant le plus grand nombre de sorties

Maroc (25 milliards de $)

Nigeria (89,5 milliards de $)

Égypte (70,5 milliards de $)

Algérie (25,7 milliards de $)

Afrique du Sud (24,9 milliards de $)

Page 48: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

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ExPLOITER LES TENDANCES ET LES éVéNEmENTS OPPORTUNSLes dirigeants africains peuvent tirer parti d’un certain nombre d’événements spécifiques mondiaux pour soutenir les efforts qu’ils consacrent au développement national et à la création de partenariats. La Coupe du monde de football, en juin, le Sommet d’examen des OMD en septembre, et la seizième Conférence des Parties au Sommet de Cancun, en décembre, offrent autant d’occasions intéressantes de faire connaître les progrès en cours dans le continent africain, de

publier les priorités de la région et les besoins nationaux, et de reconstituer le consensus sur le développement durable et la responsabilité mutuelle, d’importance essentielle pour l’avenir de l’Afrique. En dehors de ces événements précis, il existe un certain nombre de tendances plus vastes qui, si elles étaient habilement valorisées par les dirigeants africains et par leurs partenaires internationaux, pourraient beaucoup stimuler la croissance et le développement en Afrique.

En juin, la Coupe du monde de football aura lieu sur le sol africain pour la première fois depuis qu’elle a été créée il y a 80 ans. Les yeux du monde seront alors tournés vers le pays qui l’accueille et vers le continent africain pendant plus d’un mois. Cela offre aux Africains et à leurs dirigeants une occasion de faire connaître les succès, souvent méconnus, obtenus en Afrique et de faire justice des stéréotypes négatifs qui ont cours au sujet de l’Afrique. Le problème, pour les dirigeants africains, est de veiller à ce que les médias fassent mieux comprendre les problèmes du développement économique et social de l’Afrique, suscitent un appui pratique et fassent mieux connaître sa capacité de prévenir et de gérer les conflits. L’idéal serait qu’une équipe africaine remporte la Coupe, mais cette meilleure connaissance de l’Afrique serait sans doute la conséquence la plus intéressante de la Coupe du monde.

En juillet 2009, l’Assemblée générale des Nations Unies a pris la décision d’organiser en septembre 2010 une réunion plénière de haut niveau, pour évaluer les progrès accomplis dans la réalisation des OMD et tracer les grandes lignes d’une stratégie jusqu’en 2015. Parmi les problèmes qui seront sans doute discutés figurent le contenu d’un ensemble d’indicateurs, la précision et la rapide de production des données (actuellement les données relatives aux OMD, si elles existent, ont entre deux et quatre ans d’âge), la pertinence et l’utilité durable des indicateurs dans un monde en mutation, les déficits de financement et la nécessité de mieux inscrire dans la réalité locale la réalisation des OMD. La réunion offre aux dirigeants africains une occasion unique de faire connaître leurs préoccupations et leurs priorités et de demander à nouveau avec insistance que les nombreuses promesses et les nombreux engagements déjà souscrits soient pleinement honorés. Il est tout à fait encourageant que les gouvernements africains s’emploient actuellement à donner une forme définitive à une position commune sur l’examen des OMD (semblable à la position commune de l’Afrique sur l’examen de l’application de la Déclaration du Millénaire et des objectifs du Millénaire pour le développement, qu’ils ont adoptée en mai 2006).

Comme il est de plus en plus probable que la seizième Conférence des parties à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques n’aboutira pas à un instrument international juridiquement contraignant sur le changement climatique, les dirigeants africains devraient au moins s’assurer que les principaux éléments figurant dans l’Accord de Copenhague et les textes de négociation sur le financement, REDD-plus, le transfert de technologie soient rendus opérationnels. En partant de la réunion initiale du Groupe des Nations Unies sur le financement de la lutte contre le changement climatique, tenue à Londres en mars 2010, ainsi que des réunions du Groupe de travail préparatoire tenues à Bonn en avril, les dirigeants africains auront la bonne possibilité, au Sommet qui se tiendra à Cancun (Mexique) d’exiger des éclaircissements et de réaliser des progrès vers l’adoption d’un accord contraignant.

PRINCIPAUx éVéNEmENTS INTéRESSANTS EN 2010

événement 1 : La Coupe du monde de football

événement 2 : La Conférence de 2010 d’examen des OmD

événement 3 : Seizième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques

LES DIRIGEANTS AFRICAINS DOIVENT S’ENGAGER à...

48

Page 49: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

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Passer à l’action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

Indice de vulnérabilité au changement climatique

Faible Moyen Elevé Extrême

Indice de vulnérabilité au changement climatique

Increasing Risk www.maplecroft.com © Maplecroft 2010

L’indice de vulnérabilité au changement climatique de Maplecroft évalue le risque lié au manque de capacités des individus, des communautés, des économies, et des sociétés à atténuer l’impact du changement climatique sur l’écosystème et sur les tendances climatiques générant des catastrophes naturelles.

Intentionnellement ou non, le débat sur les OMD a le plus souvent supposé que l’Afrique et les autres régions en développement connaîtraient des conditions climatiques stables. Mais les répercussions du changement climatique deviennent de plus en plus évidentes, et il en va de même de la nécessité de considérer le développement socioéconomique et l’adaptation au changement climatique comme inextricablement liés. Manifestement, il sera plus difficile de réaliser les OMD dans un climat plus hostile. En même temps, les efforts faits pour s’adapter aux effets inévitables du changement climatique doivent être conçus et mis en œuvre en conjonction avec les programmes de développement. C’est pourquoi les dirigeants africains doivent intégrer le changement climatique dans leurs stratégies de croissance et de développement et déterminer quelles sont les capacités nécessaires, en prêtant spécialement attention à l’agriculture et à l’élevage, à l’eau et aux autres services publics d’infrastructure, à la gestion des maladies et aux systèmes de soins de santé, et enfin à la fourniture de services publics et à la gestion des ressources naturelles.

Du fait du changement climatique, il deviendra de plus en plus difficile de produire assez de denrées alimentaires pour nourrir la population croissante de l’Afrique, et on modifiera la distribution dans le temps, le volume et la qualité des ressources en eau. Sans investissement de contrepartie dans la propagation de cultures résistant à la sécheresse, sans de nouvelles méthodes de culture, sans une amélioration de la gestion de l’eau, des forêts et des pêcheries et sans un système d’information tel que l’information météorologique pour tous (Weather Information for All), l’insécurité alimentaire ne manquera pas d’augmenter dans l’ensemble du continent. L’Institut de recherche sur les politiques alimentaires internationales (IPPRI) estime que 7 milliards de dollars seront nécessaires chaque année dans les pays en développement pour protéger l’agriculture de l’impact du changement climatique80.

Il faut également accroître nettement les investissements consacrés à l’amélioration de la gestion des ressources en eau, notamment les systèmes d’irrigation, et pour écarter les menaces qui pèsent sur la distribution de l’eau aux ménages, son utilisation dans l’agriculture et ses usages industriels. De même, les investissements consacrés à l’infrastructure énergétique doivent tenir compte des conséquences possibles des changements de la pluviométrie sur le potentiel hydroélectrique d’un pays. La priorité absolue concerne l’adduction d’eau dans les villes, l’énergie, ainsi que les infrastructures de transport qui doivent être mis à l’abri des effets du changement climatique, étant donné que la hausse des températures et la modification du régime pluviométrique risquent d’accroître l’usure du matériel.

Pour éviter une expansion possible des maladies infectieuses, les systèmes de soins de santé doivent être renforcés et il faut consacrer des investissements à la maîtrise des maladies infectieuses par les vaccinations, la pulvérisation d’insecticide dans les locaux d’habitation, l’adoption des moustiquaires imprégnées d’insecticide et d’autres moyens de maîtrise des vecteurs ; il faut également élargir l’accès aux traitements efficaces.

Les écosystèmes importants tels que les terres humides, les terres sèches, les mangroves, les forêts et les lacs subiront du fait du changement climatique un regain de stress appréciable. Seule une gestion prudente peut éviter les conséquences les plus graves de cette évolution et assurer la préservation à long terme des services écosystémiques d’importance critique pour le développement économique et le bien-être des hommes.

Tout ceci montre bien qu’une adaptation efficace appelle surtout une réplication, à plus grande échelle, d’interventions de développement éprouvées plutôt qu’une approche fondamentalement différente. Il faudrait peut-être de nouveaux mécanismes pour mobiliser des ressources supplémentaires, mais les mécanismes existants peuvent servir à programmer les fonds nécessaires.

PROTéGER LE DéVELOPPEmENT ET LA CROISSANCE éCONOmIQUE DES EFFETS DU CHANGEmENT CLImATIQUE

Indice de vulnérabilité au changement climatique

Une adaptation efficace appelle surtout une réplication, à plus grande échelle, d’interventions de développement éprouvées plutôt qu’une approche fondamentalement différente

Page 50: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

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La décennie écoulée a vu un approfondissement de la coopération régionale dans plusieurs domaines fonctionnels, notamment le commerce international et les douanes, la paix et la sécurité, l’énergie et l’infrastructure. Nous sommes convaincus qu’une accélération de ces tendances positives est essentielle pour que l’Afrique résolve les problèmes de développement posés par sa fragmentation politique et géographique, développe le commerce intra-africain, recueille des avantages des économies d’échelle et améliore sa compétitivité dans l’économie mondiale.

Le but essentiel de l’intégration régionale consiste à développer une infrastructure régionale simple. Avec le Plan d’action africain UA-NEPAD, la facilité de prêt aux infrastructures de la Banque africaine de développement et le consortium pour les infrastructures en Afrique, plusieurs plans et instruments judicieux sont déjà en place pour améliorer les pools électriques régionaux, les réseaux de moyens de transport, l’ossature d’une infrastructure de communications et la gestion des eaux transfrontières.

Les dirigeants africains doivent dès maintenant donner suite à ces plans et utiliser les moyens à leur disposition – notamment en tirant parti de l’intérêt porté au financement de l’infrastructure par leurs nouveaux partenaires de développement tels que la Chine, l’Inde et la Corée du Sud – pour rendre possibles une plus forte coopération régionale, l’adoption d’une croissance sobre en carbone et en fin de compte l’intégration politique. L’expérience récente de la Communauté d’Afrique de l’Est témoigne de la possibilité de progrès rapides, même dans des circonstances difficiles,

si la volonté politique s’accompagne de solides stratégies régionales et de l’obtention de ressources intérieures et externes adéquates.

En reliant les individus les uns aux autres, les zones rurales au reste du monde, ou en propageant les connaissances, en améliorant les soins de santé ou en facilitant la tâche des petites entreprises par la mobilité des opérations bancaires, la diffusion des technologies de l’information et de la communication (TIC), la télématique, a montré les interactions entre les Africains ainsi que le fonctionnement de leur économie. Les agriculteurs utilisent de plus en plus souvent leur téléphone portable pour vendre leurs produits agricoles et, dans les marchés où le transfert de fonds est coûteux et les taux de change instables, les minutes prépayées des communications téléphoniques sont devenues une forme de monnaie. Avec la propagation de nouvelles technologies, qui ne manqueront pas de s’accélérer, les dirigeants africains doivent appliquer des leçons apprises de l’Inde, de la Chine et de la Corée du Sud qui étaient naguère encore, et dans une certaine mesure sont encore, dans une position semblable s’agissant de la diffusion, de la réglementation et de l’application ciblée de ces nouvelles technologies.

Le 14e Sommet de l’Union africaine, en janvier 2010, tenu sur le thème “Les technologies de l’information et de la communication en Afrique”, a souligné qu’on était bien conscient, en Afrique, des avantages des TIC et des politiques nécessaires pour les concrétiser. La prise de conscience doit désormais se traduire en un élargissement de l’accès et un abaissement du coût des services au profit d’autants d’Africains que possible. Les dirigeant africains pourront partir des réformes qui ont déjà rendu possible le succès spectaculaire de la téléphonie mobile dans le continent et exploiter la télématique pour améliorer l’efficacité et la portée des services publics. À titre d’exemple, le système de douane électronique, au Ghana, a permis d’augmenter de 49 % les recettes douanières au cours des 18 premiers mois de son fonctionnement et a ramené de trois semaines à deux jours le temps nécessaire pour le dédouanement81.

ACCéLéRER L’INTéGRATION RéGIONALE

Des progrès notables ont été enregistrés dans l’élimination des contraintes qui retardent la pleine mise en oeuvre du NEPAD. En 2009, le NEPAD a finalement été intégré dans les structures de l’Union africaine, ce qui a permis une relation plus harmonieuse et la valorisation de synergies entre les deux organisations. Le choix de programmes et de projets prioritaires relatifs à la promotion de l’intégration sous-régionale et régionale, dans le Plan d’action UA-NEPAD, offre une base solide pour un renforcement de l’intégration dans le continent africain.

LE PLAN D’ACTION UA-NEPAD POUR L’AFRIQUE 2010-2015

VALORISER LE POTENTIEL DES TECHNOLOGIES DE L’INFORmATION ET DE LA COmmUNICATION

Une accélération de l’intégration régionale est essentielle pour que l’Afrique résolve les problèmes de développement posés par sa fragmentation politique et géographique, et améliore sa compétitivité dans l’économie mondiale

50

Page 51: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

51

Passer ˆ lÕ action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

27 %

Nigeria18 %

Afrique du Sud12 %

Égypte11 %

Algérie9 %Maroc

6 %Kenya

5 %

Soudan3 %

Ghana3 %

Côte d’Ivoire3 %

RDC3 %

Source : UIT

Utilisateurs detéléphone portable

Utilisateurs d'Internet

300

200

250

2000 2003 2008

150

100

50

0

Congo, Rép. démocratique

Côte d’Ivoire

Ghana

Soudan

Kenya

Maroc

Afrique du Sud

Algérie

Égypte

Nigeria

0 10 20 30 40 50 60 70

+ 59,8

+ 35,4

+ 8,0

+ 9,1

+ 10,7

+ 11,4

+ 14,7

+ 15,4

+ 28,1

+ 30,4 Reste de l'Afrique

Répartition des abonnements detéléphonie mobile en Afrique, 2008

Mobile Banking- KENYASystème de transfert monétaire sur le téléphone portable M-PESA par Safaricom et Vodafone.

Cout : 1 $ pour le service - Jusqu'à 2008 : 1,6 million d'abonnés 148 millionsde $ transférés via SMS pendant la première année de fonctionnement.

Applications pour téléphone portable et potentiel de développement pour l'Afrique

Kenya

Village phones - Ouganda, Rwanda, Nigeria, CamerounInitiative lancée par la Grameen Foundation et MTN Uganda en 2003 pour étendre l'accès au

téléphone dans les zones rurales et promouvoir l'esprit d'entreprise. Pendant les trois premièresannées de fonctionnement en Ouganda, plus de 6 700 nouvelles entreprises ont été créées,

soit un taux de croissance de 150 entreprises par mois.

Ouganda

Programme de développement des systèmes de commercialisationagricole (AMSDP) - TANZANIE (Tanzanie)

serveur en ligne fournissant les tous derniers prix des récoltes marchandesvia SMS pour les agriculteurs (en partenariat avec Vodacom).

Tanzanie

Les dix pays africains comptant les ajouts nets d'utilisateurs detéléphone portable les plus élevés entre 2003 et 2008 (en millions)

Manobi - SenegalPlateforme fournissant des données sur le marché et des services

de commerce électronique en ligne ou via SMSaux professionnels du secteur rural et de l'agroalimentaire

(entreprise commune de Manobi France et Sonatel).

Weather Info for All (WIFA) - Kenya, Tanzanie, OugandaInitiative commune de GHF, Ericsson, l'Organisation météorologique mondiale, Zain et l'Earth Institute de

l'Université Columbia visant à déployer des stations météorologiques automatiques sur des sites de réseaumobiles en Afrique pour fournir des informations météorologiques aux

utilisateurs et aux communautés, notamment aux agriculteurs et aux pêcheurs isolés.

mHealth - Rwanda, OugandaResultsSMS est une plateforme libre conçue pour distribuer des

résultats d'analyse, donner un enseignement et des connaissances, et fournir des informations de suivi aux patients via SMS.

(Partenariat entre GPAS, FrontlineSMS, Support for InternationalChange et la Harvard Initiative for Global Health).

Sénégal

Ushahidi (crowdsourcingd'informations de crise) - Kenya,RDC, Afrique du Sud, SoudanPlateforme en ligne et SMS pour signaler les éclats de violence ou les épidémies et suivre les élections.

Afrique du Sud

Utilisateurs d'Internet et de téléphone portable en Afrique subsaharienne (en millions)

Source : UIT

Statut et développements des technologies de l’information et de la communication

Source : ITU, World Telecommunication/ICT Indicators Database.

Page 52: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

52

La population de l’Afrique compte déjà un milliard de personnes, dont 43 % ont moins de 15 ans, et 62 % moins de 25 ans82. Ces tendances démographiques compliquent la tâche des dirigeants africains, en particulier quand ils cherchent à formuler des politiques relatives à l’urbanisation, au chômage des jeunes, à la sécurité alimentaire et à la fourniture de services publics tels que l’éducation et la santé83. En Afrique subsaharienne, 3 chômeurs sur 5 sont des jeunes et en moyenne 72 % des jeunes vivent avec moins de 2 dollars par jour84.

Et pourtant l’énergie, les compétences et les aspirations des jeunes Africains sont un atout précieux qu’il ne faut pas gaspiller. Les aider à réaliser pleinement leur potentiel en leur trouvant du travail est une condition préalable de la réduction de la pauvreté, du développement durable et de la paix durable. Les dirigeants africains doivent élargir les choix relatifs à l’emploi et à l’éducation dans les zones rurales, encourager et soutenir l’entreprise, améliorer l’accès à la formation professionnelle et en améliorer la qualité, et adapter les systèmes administratifs d’une façon qui porte à un niveau maximal la représentativité et la responsabilisation tout en réduisant au minimum le risque de dégradation de l’environnement et des troubles civils. Tout comme ils doivent mettre leurs plans de développement et de croissance à l’abri des conséquences du changement climatique, ils doivent également prendre en compte l’accroissement de la population dans leurs stratégies et leurs politiques à long terme.

LA CONTRAINTE DémOGRAPHIQUE

En Afrique subsaharienne, 3 chômeurs sur 5 sont des jeunes et en moyenne 72 % des jeunes vivent avec moins de 2 dollars par jour

52

Page 53: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

53

Passer à l’action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

émANCIPER LES FEmmES AFRICAINESLes gouvernements africains n’ont pas pris de retard dans la ratification et l’élaboration de politiques judicieuses visant l’émancipation des femmes, mais ils ne font pas assez pour appliquer ces instruments. En dépit du Programme d’action de Beijing et des engagements intergouvernementaux qui ont suivi, pris dans les conférences internationales des Nations Unies et dans les conventions de l’Union africaine et déclarations des États membres, ou de leur ratification, les progrès sont généralement insuffisants, et ils subsistent, dans l’accès aux soins, à l’emploi et à la vie politique, des disparités béantes entre les deux sexes. Ainsi, ce sont les femmes et les enfants qui, en cas de contraction économique, de conflit ou d’appauvrissement, sont les premiers à payer, dans leur santé et leur existence quotidienne.

Il y a là non seulement une tragédie humaine mais également un frein rigoureux au développement économique de l’Afrique et à la réalisation des cibles découlant des OMD, car il est prouvé qu’il existe une corrélation positive entre l’émancipation des femmes et les revenus des ménages, les niveaux d’alimentation et d’éducation et la productivité agricole85.

Heureusement, l’importance décisive d’un investissement dans l’émancipation des femmes est de plus en plus largement comprise. Les dirigeants africains doivent appliquer les conventions, la législation et les politiques existantes et lier entre eux les efforts qu’ils font à cet égard aux stratégies efficaces, et notamment aux mécanismes d’établissement de rapports dignes de foi.

LES DIRIGEANTS AFRICAINS DOIVENT S’ENGAGER à...

Il est prouvé qu’il existe une corrélation positive entre l’émancipation des femmes et les revenus des ménages, les niveaux d’alimentation et d’éducation et la productivité agricole

Page 54: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

54

Les femmes dans la société, l’économie et la politique

SPHÈRE POLITIQUE

<5 %

5 % - 14 %

Sièges au Parlement (% du total)

14 % - 24 %

>25 %

Femmes au gouvernement

Année d'obtention du droit de vote

Nombre de femmes législateurs, de hauts fonctionnaires et de dirigeantes(% du total)

%

%

5 %

33 %

22 %

20 %

11 %

16 %

16 %

19 %

33 %

52 %

35 %

36 %

34 %

1962

1961

1958

19521954

19461961

1958

1977

19621960

1975

1956

1959

19641956

19641955*

1946

1955 1956

1959

1956

1956

1948

1961

1975

1959 1961

1961

1968

1965

1930 1994

1965

1962 1957

19621975

1967

1986

1958

1948

1958

1946

19471961

1956

1975

1963

1945 1961

1989

1919 1963

1962

1959

6 %8 % 4 %

17 %

21 %

10 %31 %

30 % 32 %

51 %

35 %

13 %18 %

11 %

37 %

8 %

10 %

5 %

12 %

7 %

14 %

17 % 9 %6 %

11 %11 %

8 %9 %

14 %13 %

n.d.

10 %

29 %9 %

18 %

7 %

15 %

10 %20 %

6 %

20 %

22 %

14 %

n.d.

9 %

3 %

17 %

24 %

34 %22 %

26 %

15 %

27 %

Les femmes manquent d'in�uence au niveau politique. Elles ne sont pas représentées lors de l'instauration

des politiques, l'élaboration des programmes, l'établissement des budgets ou lors des

prises de décisions concernantleur travail et leur vie.

Les femmes jouent un rôle clé dans le secteur agricole. C’est pourquoi améliorer leur situation serait synonyme de progrès pour ce secteur et pour l'économie dans son ensemble. Des mesures essentielles doivent donc être prises : améliorer l'accès des femmes aux terres agricoles et aux engrais, au crédit et à l'éducation ; augmenter la participation des femmes dans le processus de prise de décisions ; et renforcer le rôle des femmes dans la famille. Toutes ces mesures sont cruciales pour garantir la sécurité alimentaire ainsi que l'égalité des sexes.

L'Afrique subsaharienne est (sans compter l'Asie du Sud) la région comptant le plus grand nombre de femmes travaillant dans le secteur agricole (à la fois formel et informel). Deux des raisons essentielles se cachant derrière l'échec du secteur agricole et la crise alimentaire se trouvent être l'inégalité des sexes et le manque d'émancipation des femmes, qui, dans une large mesure maintiennent ce secteur. Si les femmes recevaient les mêmes niveaux d'enseignement et d'expérience, ainsi que le même niveau d'accès aux terres et aux intrants de production agricole que les hommes, on estime qu'elles pourraient augmenter le rendement de certaines récoltes de 20 à 25 %.

Les femmes exerçant un métier dans le domaine agricole ont beau-

coup moins de chances que les

autres femmes d'être payées pour le travail

accompli (56 % contre 98 %). Cela peut

s'expliquer par le fait que la plupart des femmes qui

occupent un emploi agricole aident leur mari ou leur famille.

La grande discrimination des biens se réfère à la discrimination que rencontrent les

femmes eu égard à l'héritage, la possession ou le contrôle de biens,

de terres et de richesses. Dans la plupart des cas, cette

discrimination est soutenue par des lois civiles,

coutumières ou religieuses. Les femmes

possèdent généralement

moins de terres et les terres qu'elles possèdent sont souvent de moins bonne qualité que celles des hommes.

Le secteur informel comprend les petits commerces, l'agro-alimentaire et le travail ménager. Le travail est rémunéré mais n'est ni structuré ni réglementé. L'emploi informel comprend 48 % de l'emploi non agricole en Afrique du Nord et 72 % en Afrique subsaharienne. Bien qu'il soit difficile de généraliser la qualité de l'emploi informel, il est très souvent synonyme de mauvaises conditions de travail et lié à la pauvreté et à l'insécurité croissantes.

Les femmes dans la société, l'économie et la politiqueLes activités économiques non marchandes englobent le travail non rémunéré (non SNA), tel que les soins à domicile et les activités bénévoles, notamment la préparation des repas, les soins prodigués aux enfants, aux adultes, aux personnes âgées, aux handicapés ou aux malades du foyer, et le travail bénévole en faveur de la communauté ou d'autres foyers.

SPHÈRE SOCIALE

25 % ou plus de foyers dirigés par une femme

Nombre moyen de personnes par foyer

Temps de travail des hommes ; activités marchandes (%)

Femmes au foyer

0,0

Temps de travail des femmes par rapport au % de delui des hommes

Temps de travail des femmes ; activités marchandes (%)

Temps de travail des femmes ; activités non marchandes (%)

Temps de travail des hommes ; activités non marchandes (%)

4,95,9

4,4

5,3

5,3

4,2

6,2

4,74,7

4,2

6,8

5,25,2

5

10,5 5,4

5,4 5,1

4,6

4,9

4,9

54

4,8

4,8 4,9

4,4

5,6

3,9

4,7

8

5,8

5,4

7,5

4,8

5,2

8,9

144 % 41 % 59 % 81 %

19 %

Bénin

122 % 65 % 35 % 70 %

30 %

Afrique du

113 % 49 % 51 % 67 %

33 %

Madagascar 107 %

70 % 30 % 80 %

20 %

Île Maurice

103 % 59 % 41 % 79 %

21 %

Kenya

Le travail non rémunéré comprend toutes les activités non rémunérées

et manque de reconnaissance sociale. La plupart des heures

de travail des hommes sont rémunérées, tandis que

celles de la majorité de femmes ne le

sont pas.

Sources des données: Sphère politique: Earthscan, The Altlas of the Women of the World, quatrième édition (2009); PNUD, Raport sur le développement humain (2009) : mesures liées au genre et à ses composantes. Sphère économique : OIT, Global Employment Trends for Women (2009); Earthscan, The Atlas of Women in the World, quatrième édition (2009); CEA, Rapport sur les femmes en Afrique: Mesurer l’inégalité entre les sexes en Afrique (2009). Sphère sociale: Earthscan, The Atlas of Women in the World, quatrième édition (2009); CEA, Rapport sur les femmes en Afrique: Mesurer l’inégalité entre les sexes en Afrique (2009); OIT, Global Employment Trends for Women (2009).

24 %194824 %

SPH

ÈRE

ÉCONOMIQUE

<30 %

30 % - 39 %

40 % 49 %

50 % - 59 %

60 % - <

Économiquement actives dans l'agriculture (%)

(Secteur formel)

Actives dans le secteur informel (%)

Grande discrimination des biens

Femmes dans la population active

%

%

≠≠

≠≠

≠≠

22 %

57 %

16 %77 %

84 %

78 %

7 %

39 %

91 %

79 %

50 %

2 %

68 %

22 %29 %

45 %

9 %

30-49 %

30-49 %

30-49 %

>50 %

30-49 %

>30 %

>50 %

30-49 %<30 %

97 %

87 %

95 %

Appartenir à la population active donne déjà aux femmes un pouvoir économique supplémentaire.

54

Page 55: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

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Passer ˆ lÕ action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

SPHÈRE POLITIQUE

<5 %

5 % - 14 %

Sièges au Parlement (% du total)

14 % - 24 %

>25 %

Femmes au gouvernement

Année d'obtention du droit de vote

Nombre de femmes législateurs, de hauts fonctionnaires et de dirigeantes(% du total)

%

%

5 %

33 %

22 %

20 %

11 %

16 %

16 %

19 %

33 %

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35 %

36 %

34 %

1962

1961

1958

19521954

19461961

1958

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19621960

1975

1956

1959

19641956

19641955*

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1955 1956

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1956

1956

1948

1961

1975

1959 1961

1961

1968

1965

1930 1994

1965

1962 1957

19621975

1967

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1958

1948

1958

1946

19471961

1956

1975

1963

1945 1961

1989

1919 1963

1962

1959

6 %8 % 4 %

17 %

21 %

10 %31 %

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n.d.

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22 %

14 %

n.d.

9 %

3 %

17 %

24 %

34 %22 %

26 %

15 %

27 %

Les femmes manquent d'in�uence au niveau politique. Elles ne sont pas représentées lors de l'instauration

des politiques, l'élaboration des programmes, l'établissement des budgets ou lors des

prises de décisions concernantleur travail et leur vie.

Les femmes jouent un rôle clé dans le secteur agricole. C’est pourquoi améliorer leur situation serait synonyme de progrès pour ce secteur et pour l'économie dans son ensemble. Des mesures essentielles doivent donc être prises : améliorer l'accès des femmes aux terres agricoles et aux engrais, au crédit et à l'éducation ; augmenter la participation des femmes dans le processus de prise de décisions ; et renforcer le rôle des femmes dans la famille. Toutes ces mesures sont cruciales pour garantir la sécurité alimentaire ainsi que l'égalité des sexes.

L'Afrique subsaharienne est (sans compter l'Asie du Sud) la région comptant le plus grand nombre de femmes travaillant dans le secteur agricole (à la fois formel et informel). Deux des raisons essentielles se cachant derrière l'échec du secteur agricole et la crise alimentaire se trouvent être l'inégalité des sexes et le manque d'émancipation des femmes, qui, dans une large mesure maintiennent ce secteur. Si les femmes recevaient les mêmes niveaux d'enseignement et d'expérience, ainsi que le même niveau d'accès aux terres et aux intrants de production agricole que les hommes, on estime qu'elles pourraient augmenter le rendement de certaines récoltes de 20 à 25 %.

Les femmes exerçant un métier dans le domaine agricole ont beau-

coup moins de chances que les

autres femmes d'être payées pour le travail

accompli (56 % contre 98 %). Cela peut

s'expliquer par le fait que la plupart des femmes qui

occupent un emploi agricole aident leur mari ou leur famille.

La grande discrimination des biens se réfère à la discrimination que rencontrent les

femmes eu égard à l'héritage, la possession ou le contrôle de biens,

de terres et de richesses. Dans la plupart des cas, cette

discrimination est soutenue par des lois civiles,

coutumières ou religieuses. Les femmes

possèdent généralement

moins de terres et les terres qu'elles possèdent sont souvent de moins bonne qualité que celles des hommes.

Le secteur informel comprend les petits commerces, l'agro-alimentaire et le travail ménager. Le travail est rémunéré mais n'est ni structuré ni réglementé. L'emploi informel comprend 48 % de l'emploi non agricole en Afrique du Nord et 72 % en Afrique subsaharienne. Bien qu'il soit difficile de généraliser la qualité de l'emploi informel, il est très souvent synonyme de mauvaises conditions de travail et lié à la pauvreté et à l'insécurité croissantes.

Les femmes dans la société, l'économie et la politiqueLes activités économiques non marchandes englobent le travail non rémunéré (non SNA), tel que les soins à domicile et les activités bénévoles, notamment la préparation des repas, les soins prodigués aux enfants, aux adultes, aux personnes âgées, aux handicapés ou aux malades du foyer, et le travail bénévole en faveur de la communauté ou d'autres foyers.

SPHÈRE SOCIALE

25 % ou plus de foyers dirigés par une femme

Nombre moyen de personnes par foyer

Temps de travail des hommes ; activités marchandes (%)

Femmes au foyer

0,0

Temps de travail des femmes par rapport au % de delui des hommes

Temps de travail des femmes ; activités marchandes (%)

Temps de travail des femmes ; activités non marchandes (%)

Temps de travail des hommes ; activités non marchandes (%)

4,95,9

4,4

5,3

5,3

4,2

6,2

4,74,7

4,2

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5,4 5,1

4,6

4,9

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4,8

4,8 4,9

4,4

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3,9

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5,8

5,4

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4,8

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8,9

144 % 41 % 59 % 81 %

19 %

Bénin

122 % 65 % 35 % 70 %

30 %

Afrique du

113 % 49 % 51 % 67 %

33 %

Madagascar 107 %

70 % 30 % 80 %

20 %

Île Maurice

103 % 59 % 41 % 79 %

21 %

Kenya

Le travail non rémunéré comprend toutes les activités non rémunérées

et manque de reconnaissance sociale. La plupart des heures

de travail des hommes sont rémunérées, tandis que

celles de la majorité de femmes ne le

sont pas.

Sources des données: Sphère politique: Earthscan, The Altlas of the Women of the World, quatrième édition (2009); PNUD, Raport sur le développement humain (2009) : mesures liées au genre et à ses composantes. Sphère économique : OIT, Global Employment Trends for Women (2009); Earthscan, The Atlas of Women in the World, quatrième édition (2009); CEA, Rapport sur les femmes en Afrique: Mesurer l’inégalité entre les sexes en Afrique (2009). Sphère sociale: Earthscan, The Atlas of Women in the World, quatrième édition (2009); CEA, Rapport sur les femmes en Afrique: Mesurer l’inégalité entre les sexes en Afrique (2009); OIT, Global Employment Trends for Women (2009).

8,98,9

SPH

ÈRE

ÉCONOMIQUE

<30 %

30 % - 39 %

40 % 49 %

50 % - 59 %

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Économiquement actives dans l'agriculture (%)

(Secteur formel)

Actives dans le secteur informel (%)

Grande discrimination des biens

Femmes dans la population active

%

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30-49 %

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>50 %

30-49 %

>30 %

>50 %

30-49 %<30 %

97 %

87 %

95 %

Appartenir à la population active donne déjà aux femmes un pouvoir économique supplémentaire.

Page 56: Rapport 2010 sur les progrès en Afrique

RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

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RENDRE LE SySTÈmE INTERNATIONAL PLUS éQUITABLELe développement de l’Afrique et le bien-être des Africains dépendent avant tout de l’engagement politique et des capacités des dirigeants. Ceux-ci ont besoin d’un environnement international qui soit équitable et qui soutienne leur action, et ils le méritent. Ce n’est pas le cas actuellement.

Le système international n’est pas équitable à l’égard de l’Afrique car celle-ci n’a pas suffisamment de moyens de s’exprimer à son sujet. L’Afrique compte près d’un milliard d’hommes et est profondément affectée par la dynamique mondiale de la récession économique, des échanges internationaux et du changement climatique ; or le continent africain demeure gravement sous-représenté dans pratiquement toutes les enceintes internationales et presque tous les processus internationaux qui cherchent à résoudre de tels problèmes, et notamment la Banque mondiale, le Conseil de sécurité de l’ONU et le Conseil de la stabilité financière (FSB). Le passage du G8 au G20 signale bien une meilleure compréhension de la nécessité de rendre les mécanismes internationaux de gouvernance plus inclusifs, les avantages qu’en a tirés l’Afrique jusqu’à présent demeurent minimes.

Le système international n’est guère utile à cet égard car même si les besoins et préoccupations propres à l’Afrique sont fréquemment invoqués dans les réunions internationales et les déclarations publiées après les réunions au sommet, les décisions voulues ne sont pas prises. Qu’il s’agisse du Cycle de négociations commerciales multilatérales de Doha ou des

négociations en cours sur le changement climatique, les pays développés veillent jalousement sur leurs intérêts et s’intéressent bien moins aux priorités et aux besoins particuliers des pays moins développés. Des subventions excessives et des règles commerciales inéquitables continuent à fausser les conditions de la concurrence, ce qui laisse les pays africains dans une situation profondément désavantagée. Il est vrai également que les dirigeants africains n’ont pas jusqu’à présent pris suffisamment avantage des mécanismes existants pour rétablir l’équité, et notamment la loi AGOA adoptée aux États-Unis, sur la croissance et les possibilités économiques de l’Afrique86.

Il est certain que les dirigeants africains pourraient plus souvent réaffirmer la nécessité d’un nouveau multilatéralisme, qui rattache plus solidement le continent africain aux processus et institutions internationaux de décision, la responsabilité première d’adapter et d’améliorer le système international incombe à ceux qui en exercent le contrôle effectif, et qui inclut des pays de plus en plus puissants comme le Brésil, la Chine et l’Inde.

Même si la montée rapide en puissance des pays offre à l’Afrique de puissants alliés sur la scène mondiale, elle amplifie également certaines des difficultés actuelles de l’Afrique dans le système mondial. Il est donc important que les pays émergents reconnaissent eux-mêmes que leur compétitivité nouvelle pose un problème au continent africain, ne serait-ce que par leurs politiques qui entravent l’exportation, sur leurs marchés, des produits africains.

LES PARTENAIRES DE L’AFRIQUE DOIVENT S’ENGAGER à...

On ne cesse de répéter depuis plus de dix ans qu’il faut améliorer la cohérence des politiques de développement. La plupart des États et des organisations intergouvernementales ont lancé des initiatives visant à améliorer cette cohérence et celle des activités menées. Malgré la profusion d’activités allant dans ce sens, une distinction simple, mais importante, entre deux types de cohérence des politiques semble avoir été oubliée. La plupart des pays, et en fait aussi les organisations intergouvernementales, s’efforcent d’optimiser la cohérence des actions menées, c’est-à-dire qu’ils s’efforcent de réduire les contradictions internes de leurs diverses politiques pour avoir le plus de chances d’atteindre des objectifs statistiques déclarés, au moindre coût.

Mais, dans une perspective de développement, c’est la cohérence de l’impact qui est beaucoup plus intéressante, c’est-à-dire la mesure dans laquelle l’effet d’ensemble des politiques suivies par les pays développés a nui ou profité aux pays en développement. Les politiques commerciales occidentales, par exemple, sont souvent en contradiction directe avec l’objectif énoncé de l’aide au développement des pays occidentaux, et il en va de même des politiques relatives aux migrations, à la protection du consommateur et autres politiques. Aussi les pays en développement critiquent-ils à bon droit cette incohérence qui à leurs yeux consiste à “donner d’une main et reprendre de l’autre ”. Pour aggraver les choses, plusieurs pays développés reçoivent en fait plus qu’ils ne donnent, ce qui annule l’effet positif que

AméLIORER LA COHéRENCE DES POLITIQUES DE DéVELOPPEmENT

LES PARTENAIRES DE L’AFRIQUE DOIVENT S’ENGAGER à...

Le continent africain demeure gravement sous-représenté dans pratiquement toutes les enceintes internationales et presque tous les processus internationaux

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Passer à l’action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

Cet indice classe les 22 pays membres du Comité d’aide au développement de l’OCDE en fonction de l’impact de leurs politiques sur les pays en développement, dans sept domaines fonctionnels : l’aide, le commerce, l’investissement, les migrations, l’environnement, la sécurité et la technologie. Il est significatif de relever qu’aucun des membres du G8 ne se trouve parmi les 10 premiers pays de ce classement en 2009.

L’INDICE DE L’ENGAGEmENT EN FAVEUR DU DéVELOPPEmENT

leur aide et les autres formes de soutien au développement peuvent avoir.

Nous engageons les partenaires de l’Afrique, en particulier ceux qui sont mal classés sur l’Indice de l’engagement en faveur du développement, à examiner l’impact d’ensemble de leurs politiques intérieures et internationales sur le continent africain afin de chercher à en réduire au minimum les effets négatifs. Plusieurs acteurs, notamment l’Union européenne, ont déjà formulé des stratégies dont l’effet devrait être d’améliorer leur position dans ce classement, mais ils doivent trouver en eux la volonté politique d’appliquer effectivement ces stratégies.

Source : Center for Global Development, Commitment to Development Index (2009)

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Source : Center for Global Development, Commitment to Development Index (2009)

L’index des engagements envers le dévelopment (“Commitment to Development Index”)

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RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

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HONORER LES ENGAGEmENTS PRIS S’AGISSANT DES RESSOURCES ET DE L’AIDE

LES PARTENAIRES DE L’AFRIQUE DOIVENT S’ENGAGER à...

Au cours des 50 dernières années, le total de l’aide accordée à l’Afrique subsaharienne est de l’ordre 900 milliards de dollars aux prix actuels87. Les partenaires de développement de l’Afrique méritent donc notre gratitude. Cependant, ce montant est inférieur à 70 % des dépenses militaires mondiales d’une seule année88. Gardant cela à l’esprit, nous exhortons les partenaires de l’Afrique à réaffirmer le consensus de plus en plus fragile sur le développement du continent africain et à honorer les nombreux engagements de soutien financier et d’assistance qu’ils ont pris au cours des 10 dernières années. Nous reconnaissons que cela nécessite des décisions et des compromis difficiles, en particulier en période de grave incertitude économique et alors que les pressions intérieures augmentent, mais nous sommes convaincus qu’en aidant à satisfaire les besoins de financement du continent africain on dégagerait aussi d’importants avantages pour les pays développés eux-mêmes et aussi pour le reste du monde. À ce sujet il est essentiel que les partenaires de l’Afrique fassent connaître plus clairement ces avantages aux habitants de leur pays – qui bien souvent n’ont jamais même entendu parler des OMD89.

En 2008, le Groupe directeur pour l’Afrique des OMD estimait que l’Afrique avait besoin d’environ 112,7 milliards de dollars de dépenses publiques annuelles pour réaliser les OMD, ce chiffre passant à 122,5 milliards de dollars si l’on inclut des interventions en cas de catastrophes et de protection des zones côtières90. Comme l’Afrique a beaucoup de mal à mobiliser ses propres ressources, il faudrait que les partenaires internationaux trouvent environ 82,1 milliards de dollars. Si l’on ajoute à cela le montant nécessaire pour réaliser les OMD dans l’hypothèse actuelle relative au changement climatique, le besoin de financement annuel total, pour un développement protégé des effets du changement climatique, est de l’ordre de 100 milliards de dollars91.

Une grande partie de ces besoins pourraient être couverts si les partenaires honoraient les engagements qu’ils ont pris ces deux dernières années et réalisaient les buts de financement définis dans l’Accord de Copenhague – soit 30 milliards de dollars pour une aide aux pays en développement pour la période 2010-2012 et 100 milliards de dollars par an en 2020. Les mécanismes chargés de collecter, d’administrer et de

verser ces fonds sont déjà en place : la Banque africaine de développement, ou, aux premières phases de leur mise en place, le Fonds vert du FMI ou le Fonds climatique de Copenhague.

Depuis 2002, le financement du développement, en Afrique, a plus que triplé; les ressources propres des pays africains dépassent de beaucoup les apports de capitaux privés, les envois de fonds, l’APD et la philanthropie. Cependant, même si l’APD diminue en importance relative et en volume, elle est de plus en plus importante car elle exerce un effet d’entraînement sur d’autres apports. Utilisée à bon escient, elle joue un rôle décisif en améliorant la capacité de collecter des recettes publiques, de réduire les mouvements illicites de capitaux, d’attirer les envois de fonds et les investissements privés, d’obtenir des résultats bien précis sur le plan du développement et de créer des possibilités nouvelles pour les pauvres, notamment en renforçant les systèmes de responsabilisation.

L’aide n’est certainement pas la réponse à tous les problèmes de l’Afrique, mais elle peut sauver des vies et renforcer les systèmes en place. À mesure que les économies africaines connaissent une certaine croissance et s’intègrent dans l’économie mondiale, la dépendance à l’égard de l’aide diminuera progressivement. Mais dans l’intervalle il est important d’utiliser les ressources disponibles de la façon la plus efficace possible. Ces deux dernières années ont vu des efforts accrus pour améliorer l’efficacité de l’aide en éliminant la compartimentation des donateurs, en encourageant la coopération et la complémentarité et en adaptant le financement aux systèmes, stratégies et politiques nationaux. De nouvelles conceptions de l’acheminement de l’aide et des concepts novateurs visant à maximiser l’impact de l’aide ont également vu le jour. Certains estiment que ces mesures ne vont pas assez loin, qu’il faut une révision de fond en comble de “l’industrie de l’APD”, mais ne savent pas au juste comment s’y prendre. Entre-temps, les partenaires de l’Afrique doivent tirer parti de ces innovations et continuer à améliorer leurs pratiques d’acheminement et de coordination de l’aide conformément à la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide et au Programme d’action d’Accra.

En même temps, les gouvernements africains doivent améliorer leurs statistiques, de façon que l’aide internationale puisse être mieux ciblée. Avec l’aide des

LES BESOINS DE FINANCEmENT DE L’AFRIQUE

L’AVENIR DE L’AIDE AU DéVELOPPEmENT

Nous exhortons les partenaires de l’Afrique à honorer les nombreux engagements de soutien financier et d’assistance qu’ils ont pris au cours des 10 dernières années

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Passer ˆ lÕ action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

Financer le développement à l’épreuve du changement climatique

Source des données : Fankhauser et Schmidt-Traub (2010). Financement pour un développement de l’Afrique à l’épreuve du changement climatique

Financer le développement à l’épreuve du changement climatique

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Intrants agricoles et infrastructure rurale

Irrigation

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Enseignement secondaire

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Maladies tropicalesnégligées

Planning familial

Paludisme et systèmesde santé (y comp. santé

maternelle et infantile)

Energie

Eau et assainissement

Faciliter le commerce

Statistiques

Protection du littoral

Intervention suiteà un désastre

Nutrition et alimentation scolaire

Education

Santé

Infrastructure

Recherche

Renforcement/plannification des capacités

Tuberculose

Transport

Statistiques

Interventions supplémentaires9,8 milliards

0,4 milliards

0 2 4 6 8 10 11 14 16 18 20

Milliards de dollars par année

Couvert par l’APD

Gamme de financement d'adaptation supplémen-taire nécessaire

1,2 - 2,4 milliards de dollars par an de �nancement public extérieursont nécessaires pour l’adaptation au change-ment climatique

0,3 milliards

0,5 milliards

1,2- 2,3 milliards

1,2- milliards

2,9-7,2 milliards

5,7 milliards

11,9 milliards

39 milliards

40,6 milliards

0,2 - 0,4 milliards

3,0 - 3,5 milliards

0,6 - 3,2 milliards

APD Financement public

Agriculture et nutrition12,2 milliards

Les besoins totaux pour un développement à l’épreuve du changement climatique en Afrique, c’est-à-dire pour atteindre les OMD tout en anticipant les changements liés au climat, avoisinnent les 120 milliards de dollars par an.

Les “ resources supplémentaires” pour l’atténuation du changement climatique sont à ajouter aux 82.1 milliards de dollars d’APD annuelle qui ont été promis pour atteindre les OMD, mais dont la moitié seulement est versée. Au total, le manque à gagner pour un développement à l’épreuve du changement climatique en Afrique est de l’ordre de 50-70 milliards de dollars des finances publiques externes qui doivent être fournie sous forme d’APD ou de financement supplémentaire pour le climat.

Moyenne des besoinsen financement extérieur

(2010-2020, par an)

82,1 milliardsde dollars

10,8-20,5 milliardsde dollars

1-2 % du PIB (13-26milliards de dollars)

Financementextérieur public

External public finance

Surtout marchés du carbone

APD 2009 : 38,2 milliards de dollars

~100 millions de dollars pour l’adaptation

~50-80 milliards de dollars through MDP

Type de financement

Adaptation

Atténuation

Développement (OMD)et intervention suite à un désastre

Subventions et prêts préférentiels destinés

à l’infrastructure

Subventions

Financement carbone, prêts

Source dufinancement

Statut du financement

Financement par secteur en milliards de dollars par année :

Source des données : Fankhauser et Schmidt-Traub (2010). Financement pour un développement de l’Afrique à l’épreuve du changement climatique

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RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

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partenaires de développement, les pays africains doivent accroître les dépenses publiques consacrées à la mise en place des systèmes de statistiques nationaux afin de mieux suivre les progrès vers la réalisation des OMD, mieux faire connaître les stratégies nationales de développement et de réduction de la pauvreté et mettre en œuvre les nombreux programmes de création de capacités statistiques déjà en place, notamment ceux visés par la Charte africaine des statistiques adoptée par l’Assemblée de l’Union africaine en février92.

Cette notion lie directement l’aide aux résultats obtenus, de façon à encourager la responsabilisation et renforcer les institutions locales. Le principe de cette modalité d’aide est un contrat dans lequel les bailleurs et les bénéficiaires se mettent d’accord sur une situation résultante mutuellement souhaitée et sur un paiement fixé à l’avance pour chaque unité de progrès confirmé. Cette modalité a été conçue comme une refonte fondamentale des programmes d’aide étrangère, mais elle n’est pas destinée à supplanter d’autres formes d’aide extérieure ; toutefois, par ses mécanismes de mesures réalisées, et du fait qu’elle suscite des incitations et clarifie les responsabilités, elle aide les bailleurs et les bénéficiaires à faire l’usage le plus efficace possible des ressources existantes dans l‘ensemble des programmes d’aide.

L’AIDE SOUS FORmE D’UN VERSEmENT à LA LIVRAISON

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Passer à l’action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

CONCLUSION

Tenter d’analyser et d’évaluer les progrès accomplis par l’Afrique dans un mince rapport comme celui-ci est une entreprise ambitieuse. On ne peut avancer de généralisations qu’avec prudence. La diversité des situations économiques et politiques défie tout jugement ou toute prescription valable. Pourtant, plusieurs types de progrès ont été accomplis par l’Afrique au cours des cinq dernières années, ce qui permet de se faire une idée de ce que l’avenir réserve au continent.

L’importance stratégique du continent africain ne cesse de s’affirmer, car le monde reconnaît l’intérêt économique de ses ressources humaines et naturelles. Les menaces qui pèsent sur l’Afrique sont également plus apparentes, et notamment la vulnérabilité au changement climatique, aux épidémies, à la criminalité organisée, à l’instabilité des cours des denrées alimentaires et aux chocs financiers et économiques.

La difficulté est de savoir si les dirigeants politiques, les systèmes de responsabilisation et les capacités de gestion sont bien en place pour être à même de transformer les nouvelles possibilités en résultats socialement bénéfiques pour le bien-être et l’existence quotidienne des Africains. Les recettes dégagées par l’exploitation des ressources naturelles seront-elles affectées à l’obtention de résultats socialement bénéfiques ou seront-elles gaspillées et utilisées à des fins non productives accumulées à l’étranger sur des comptes bancaires privés?

Les pays fragiles ou qui sont pauvres en ressources sont aux prises avec de toutes autres difficultés. Dans leur cas, la satisfaction des besoins, même les plus élémentaires, sans parler de la constitution d’une capacité technique et administrative, ou d’un filet de sécurité, est beaucoup plus difficile. Les tribulations que subissent des millions d’Africains, en particulier les femmes et les enfants, qui vivent dans des zones de conflit ou dans des zones non gouvernées sont inacceptables et catastrophiques. Une action plus nettement concertée des dirigeants africains, avec l’appui de leurs partenaires internationaux est donc nécessaire pour rompre les cycles de l’instabilité et de la pauvreté qui frappent ces États fragiles et compromettent les progrès de tout le continent.

Nous déplorons le manque de données et de recherches proprement africaines, d’une capacité de définition des politiques – pourtant essentielle pour une bonne compréhension des tendances et pour la confection de politiques appropriées. Cependant, nous sommes convaincus que l’impact social de la crise économique mondiale sur les emplois, la pauvreté et la réalisation des OMD a été profond

et contribue à l’instabilité et aux conflits dans les régions qui sont déjà en difficulté. En même temps, il est satisfaisant d’observer que les pires prédictions au sujet de l’économie et des systèmes financiers africains ne se sont pas réalisées, en grande partie grâce à l’action décisive des ministres des finances, des gouverneurs des banques centrales et des institutions financières internationales.

La crise a entraîné une introspection politique et économique. Des mesures de relance ont été conçues et appliquées avant tout pour les riches et non pour les pauvres. Dans l’ensemble du rapport, nous montrons que les besoins non satisfaits de développement et de gouvernance de l’Afrique, s’ils ne sont pas placés au centre des programmes d’action mondiaux, auront des conséquences catastrophiques pour la sécurité et la prospérité mondiales.

L’avenir de l’Afrique est entre les mains des Africains, mais ses capacités et ses progrès dépendent de la mise en œuvre de politiques et d’accords mondiaux – notamment sur des questions d’accords mondiaux allant dans le même sens telles que le changement climatique, le transfert de technologies, et les flux commerciaux et financiers. Nous engageons instamment les dirigeants africains à s’attacher plus activement à définir des positions communes et à exiger qu’elles soient prises en compte dans les enceintes internationales, notamment dans le G20. Nous sommes convaincus que l’APD demeure indispensable, en particulier dans les pays qui ont peu de ressources naturelles, que son utilisation pourrait s’inscrire dans une perspective à plus long terme. Les dirigeants africains de tous les milieux, peuvent et doivent se prononcer plus nettement afin de soutenir durablement les défenseurs de l’aide, tant des pays industrialisés que des pays émergents.

On parviendra à amener les partenaires internationaux de l’Afrique à honorer leurs obligations, en respectant des codes de pratique ou en suivant d’autres politiques, si l’Afrique remplit de son côté ses propres engagements en matière de développement. L’une des mesures les plus prometteuses est d’émanciper les femmes, juridiquement, économiquement et politiquement ; les avantages potentiels de ces émancipations pour elles et pour la croissance économique, sont énormes. Une autre mesure essentielle serait de promouvoir une coopération politique et économique plus grande, à défaut d’intégration, notamment dans les domaines de l’énergie, de l’équipement et des communications et la réduction des obstacles matériels et immatériels au commerce. Encourager les entrepreneurs et développer les partenariats public-privé serait un moyen d’aider l’Afrique à recueillir les avantages décisifs de la télématique.

L’importance stratégique du continent africain ne cesse de s’affirmer, car le monde reconnaît l’intérêt économique de ses ressources humaines et naturelles

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RAPPORT 2010 SUR LES PROGRÈS EN AFRIQUE

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Exiger que les pays riches fournissent des ressources financières adéquates additionnelles pour lutter contre le changement climatique sera plus facile sur plan moral et politique si les pays africains prennent eux-mêmes l’initiative de protéger des effets du changement climatique leur croissance et leurs plans de développement, et de mettre au point des projets susceptibles d’être financés dans le secteur de l’infrastructure, de l’énergie et de l’emploi.

Pour conclure, les cinq dernières années ont amplement démontré à la fois le potentiel et la vulnérabilité de l’Afrique. Le principal problème pour les dirigeants africains est d’inspirer les processus et de créer des capacités pratiques, aux plans national et régional, afin de s’assurer que ces atouts se traduisent bien en avantages sociaux et que les Africains soient mieux à même de résister aux chocs et aux tensions et aient accès aux possibilités qui peuvent transformer leur vie, leur pays et le continent.

Le principal problème pour les dirigeants africains est de s’assurer que les atouts de l’Afrique se traduisent bien en avantages sociaux

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Passer à l’action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

LISTE DES ABRéVIATIONS

AGOA loi sur la croissance et les possibilités économiques de l’AfriqueAmFm Fonds pour des médicaments antipaludéens à des prix abordablesAPD Aide publique au développementBAfD Banque africaine de développementCAD Comité d’aide au développementCAE Communauté d’Afrique de l’EstCEDAO Communauté économique des États de l’Afrique de l’OuestCEEAC Communauté économique des États d’Afrique centraleCNUCED Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développementCOmESA Marché commun de l’Afrique orientale et australeCPI Cour pénale internationaleDTS Droits de tirage spéciauxFAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agricultureFARA Forum africain pour la recherche agricoleFED Fonds européen de développementFIDA Fonds international pour le développement agricoleFmI Fonds monétaire internationalFNUAP Fonds des Nations Unies pour la populationGCRAI Groupe consultatif pour la recherche agricole internationaleGIEC Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climatIDE Investissement direct étrangerIDH Indicateur du développement humain IFI Institutions financières internationalesIFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires mAEP Mécanisme africain d’évaluation par les pairsNEPAD Nouveau Partenariat pour le développement de l’AfriqueOCDE Organisation de coopération et de développement économiquesOIT Organisation internationale du TravailOmC Organisation mondiale du commerce OmD Objectifs du Millénaire pour le développementOUA Organisation de l’unité africainePIB Produit intérieur brutPmA Pays les moins avancésPPP Partenariat public-privéPPTE Pays pauvres très endettés (Initiative en faveur de)REDD Réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts RNB Revenu national brutSADC Communauté de développement de l’Afrique australeTIC Technologies de l’information et des communicationsUA Union africaineUE Union européenneUNESCO Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la cultureUNICEF Fonds des Nations Unies pour l’enfanceUNIFEm Fonds de développement des Nations Unies pour la femme

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Les données figurant dans le présent rapport sont tirées de sources officielles et facilement disponibles. Nous n’avons épargné aucun effort pour citer les chiffres les plus récents, même si à l’occasion la préférence est allée à des données plus anciennes mais plus fiables. Le lecteur doit tenir compte des limites des données et des projections disponibles, ainsi que des nombreuses controverses que provoquent les méthodes actuelles de mesure des progrès.

Nous encourageons les lecteurs à citer et reproduire en tout ou en partie, la teneur de ce rapport. L’Africa Progress Panel souhaite qu’en pareil cas, il soit fait mention de la source.

1 FMI (2009). Perspectives économiques régionales – Afrique subsaharienne : surmonter la tourmente2 CNUCED (2010). Le développement économique en Afrique, Rapport3 CNUCED (2010). Le développement économique en Afrique, Rapport 4 CNUCED (2010). Le développement économique en Afrique, Rapport5 FMI (2010). Mise à jour du Rapport sur les perspectives économiques mondiales d’octobre 2009 6 Banque mondiale (2010). Doing Business : mener à bien des réformes en ces temps difficiles7 Communauté d’Afrique de l’Est (2010). Roadmap for the Establishment of a Monetary Union8 Forum économique mondial (2009). La compétitivité dans le monde, Rapport 2009-20109 CNUCED (2010), Ke développement économique en Afrique, Rapport 201010 FMI (2010). Update to the October 2009 World Economic Outlook Report11 BAfD (2010). Africa in the Wake of the Global Financial Crisis: Challenges Ahead and the Role of the Bank, Policy Briefs on the Financial Crisis No. 1; Nabil Ben Ltaifa et al. (2009), Impact of the Global Financial Crisis on Exchange Rates and Policies in Sub-Saharan Africa, IMF Working Paper 09/312 CNUCED (2010). Le développement économique en Afrique, Rapport13 CNUCED (2010). Note de conjoncture sur l’investissement mondial No. 214 Adolfo Barajas et al. (2010). The Global Financial Crisis and Workers’ Remittances to Africa: What’s the Damage?, IMF Working Paper 10/24. 15 Adolfo Barajas et al. (2010). The Global Financial Crisis and Workers’ Remittances to Africa: What’s the Damage?, IMF Working Paper 10/24.16 FMI (2009). Perspectives économiques régionales – Afrique subsaharienne : surmonter la tourmente17 BAfD (2010). Africa in the Wake of the Global Financial Crisis: Challenges Ahead and the Role of the Bank, Policy Briefs on the Financial Crisis No. 1 18 FMI (2010). Stronger Policies Helped Africa through Global Crisis19 FMI (2010). Update to the October 2009 World Economic Outlook Report 20 Nations Unies (2010). Tenir les engagements pris : bilan prospectif visant à promouvoir un programme d’action concerté afin de réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015, A/64/66521 Mo Ibrahim Foundation (2009). The Ibrahim Index of African Governance 200922 Transparency Internatinal (2009). Progress Report on OECD Convention Enforcement23 Freedom House (2010). Freedom in the World 2010: Erosion of Freedom Intensifies24 Center for Global Policy (2009). Global Report 2009: Conflict, Governance and State Fragility25 Fondation Bertelsmann (2010). Bertelsmann Transformation Index 201026 Transparency International (2009). Corruption Perceptions Index 200927 Banque mondiale (2010). Indicateurs du développement en Afrique 28 The Economist (2010). West Africa’s Regional Club – Quietly Impressive, March 27th – April 2nd 29 Benedikt Franke (2009). Security Cooperation in Africa: A Reappraisal, Lynne Rienner, Boulder.30 Nations Unies (2010). Tenir les engagements pris : bilan prospectif visant à promouvoir un programme d’action concerté afin de réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 201531 Voir par exemple, Xavier Sala-i-Martin et Maxim Pinkovskiy (2010), African Poverty is Falling … Much Faster than You Think, NBER Working Paper No. 1577932 Nations Unies (2009). Rapport sur les objectifs du Millénaire pour le développement, 200933 OIT (2010). Tendances de l’emploi au niveau mondial. Mise à jour, janvier 2010

NOTES

AVIS AU LECTEUR

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Passer à l’action Valoriser les ressources de l’Afrique pour le bénéfice des Africains

34 UNESCO (2010). L’éducation pour tous. Atteindre les marginalisés : rapport mondial de suivi35 UNESCO (2010). L’éducation pour tous. Atteindre les marginalisés : rapport mondial de suivi36 Fast Track Initiative (2010). Education for All Fast Track Initiative Annual Report 200937 Desmond Bermingham (2010). Reviving the Global Education Compact: Four Options for Global Education Funding, Center for Global Development Essay38 UNESCO (2010). L’éducation pour tous. Atteindre les marginalisés : rapport mondial de suivi39 Forum économique mondial (2009). The Global Gender Gap Report 200940 Nations Unies (2009). Rapport sur les objectifs du Millénaire pour le développement, 200941 OMS (2010). The African Health Monitor: Achieving the Health MDGs in the African Region42 OMS (2010). The African Health Monitor: Achieving the Health MDGs in the African Region43 OMS (2010). National Health Accounts Database; WHO (2009), World Health Statistics Report 200944 Nations Unies (2009). Commission du développement social, Conseil économique et social. Les aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique – Rapport du Secrétaire général, E/CN.5/2010/345 OMS (2009). World Health Statistics Report 200946 OMS et UNICEF (2010). Progress Report on Sanitation and Drinking-Water – 2010 Update47 AMCOW (2009). Report of 2nd African Water Week48 OMS et UNICEF (2010). Progress Report on Sanitation and Drinking-Water – 2010 Update49 OMS et UNICEF (2010). Progress Report on Sanitation and Drinking-Water – 2010 Update50 Jed Friedman et Norbert Schady (2009). How many more infants are likely to die in Africa as a result of the global financial crisis, World Bank Policy Research Working Paper No. 502351 Benedikt Franke (2009). Security Cooperation in Africa: A Reappraisal, Boulder, Lynne Rienner52 International Food Policy Research Institute (2009), Global Hunger Index 200953 FAO (2009). L’état de l’insécurité alimentaire mondiale : crises économiques et enseignements 54 Voir G8 (2009). G8 Efforts towards Global Food Security; G20 (2009), Pittsburgh Summit Declaration; FAO (2009), Declaration of the World Summit on Food Security55 FAO (2009). L’état de l’insécurité alimentaire mondiale : crises économiques et enseignements56 FAO (2010). Gender and Land Rights Database57 Nations Unies (2010). Message du Secrétaire général à la 33e session du Conseil d’administration du Fonds international pour le développement de l’agriculture58 Nations Unies (2009). Commission du développement social, Conseil économique et social. Les aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique – Rapport du Secrétaire général59 Commission économique d’Afrique de l’Est (2009). Africa Partnership Forum Special Session on Climate Change60 GIEC (2007). Fourth Assessment Report on Climate Change: Contribution of Working Group II61 Africa Partnership Forum (2010). Development Finance in Africa: Update of the 2008 Report62 Voir les chiffres de l’APD publiés par le CAD-OCDE le 14 avril 201063 Ibid. et Africa Partnership Forum (2010). Development Finance in Africa: Update of the 2008 Report64 CNUCED (2010). Le développement économique en Afrique – Rapport65 Hudson Institute (2009). The Index of Global Philanthropy and Remittances 200966 Banque mondiale (2010). Global Development Finance: External Debt of Developing Countries67 Economist Intelligence Unit (2010). Sub-Saharan Africa: Regional Overview March 201068 FMI (2010). HIPC Fact Sheet69 BAfD (2009). Debt Relief Initiatives, Development Assistance and Service Delivery in Africa70 Banque mondiale (2009). Annual Review of Development Effectiveness: Achieving Sustainable Development71 OCDE (2010). Indicators for Progress on the Implementation of the Paris Declaration on Aid Effectiveness72 OCDE (2010). Monitoring the Principles for Good International Engagement in Fragile States and Situations73 African Center for Economic Transformation (2009). Looking East: China’s Engagement with Africa – Benefits and Key Challenges74 CNUCED (2010). Le développement économique en Afrique, Rapport75 Chris Alden et Ana Cristina Alves (2009). China and Africa’s Natural Resources: The Challenges and Implications for Development and Governance, SAIIA Occasional Paper no. 4176 FMI (2010). Mise à jour du Rapport d’octobre 2009 sur les perspectives économiques mondiales

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77 African Center for Economic Transformation (2009). The Global Economic Crisis, Funding Public Services in Africa, and Concessions in the Mining Sector: The Case of Zambia78 Global Financial Integrity (2010). Illicit Financial Flows from Africa: Hidden Resource for Development79 Banque mondiale (2009). The Urgency of Harnessing Africa’s Natural Resources to Fight Poverty, Commentary by Obiageli Ezekwesili, 14 April 200980 Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (2009). Climate Change: Impact on Agriculture and Cost of Adaptation, Policy Brief November 200981 Banque mondiale (2009). Information for Development: Extending the Reach82 FNUAP (2009). L’état de la population mondiale 83 Banque mondiale (2009). Africa Development Indicators 2008/9: Youth and Employment in Africa: The Potential, the Problem, the Promise84 Banque mondiale (2009). Africa Development Indicators 2008/9: Youth and Employment in Africa: The Potential, the Problem, the Promise85 UNIFEM (2010). Making the MDGs Work Better for Women: Implementing Gender-Responsive National Development Plans and Programmes86 Economist Intelligence Unit (2010). Sub-Saharan Africa: Regional Overview March 201087 Development Initiatives (2010). Making Aid Work Better88 International Institute for Strategic Studies (2010). Global Military Balance89 Commission européenne (2009). Development Aid in Times of Economic Turmoil, Special Eurobarometer90 Groupe directeur pour les OMD en Afrique (2008). Achieving the Millennium Development Goals in Africa91 Samuel Fankhauser et Guido Schmidt-Traub (2010). From Adaptation to Climate-Resilient Development: The Costs of Climate-Proofing the Millennium Development Goals in Africa, Working Paper for Centre for Climate Change Economics and Policy and the Grantham Research Institute on Climate Change and the Environment.92 Groupe directeur pour les OMD en Afrique (2008). Achieving the Millennium Development Goals in Africa

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Africa Progress PanelBP 157

1211 Genève 20Suisse

[email protected]+41 (0) 22 919 75 20

www.africaprogresspanel.org

mEmBRES DU PANEL

Kofi AnnanPrésident de l’Africa Progress Panel, ancien Secrétaire Général des Nations Unies et lauréat du prix Nobel de la Paix

Tony BlairFondateur de Africa Governance Initiative, ancien Premier ministre du Royaume Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord

michel CamdessusAncien Directeur général du Fonds monétaire international

Peter EigenFondateur et Président du Conseil consultatif,Transparency International, Président de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE)

Bob GeldofMusicien, homme d’affaires, fondateur et coordinateur du groupe Band Aid et des concerts Live Aid et Live 8, co-fondateur de DATA et ONE

Graça machelPrésidente de la Fondation pour le développement communautaire, Fondatrice de New Faces New Voices

Linah Kelebogile mohohloGouverneur de la Banque du Botswana

Olusegun ObasanjoEnvoyé spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la Région des Grands Lacs et ancien Président du Nigéria

Robert RubinAncien Secrétaire au Trésor des États-Unis

Tidjane ThiamDirecteur exécutif du groupe Prudential Plc.

muhammad yunusÉconomiste, fondateur de la banque Grameen et lauréat du prix Nobel de la paix

L’Africa Progress Panel cherche à promouvoir le développement de l’Afrique en évaluant ses progrès, en soulignant les opportunités présentes sur le continent

et en participant à la définition d’une position africaine dans les débats internationaux.

L’Africa Progress Panel utilise du papier recyclé.