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« Arbre à paroles » réalisé suite à une idée des jeunes lors d’une sortie culturelle 2013 RAPPORT D’ACTIVITE CHRS « Arbre à paroles » réalisé suite à une idée des jeunes lors d’une sortie culturelle

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« Arbre à paroles » réalisé suite à une idée des jeunes lors d’une sortie culturelle

2013

RAPPORT D’ACTIVITE CHRS

« Arbre à paroles » réalisé suite à une idée

des jeunes lors d’une sortie culturelle

SOMMAIRE

INTRODUCTION 2

I. IDENTIFICATION 4

I.1. Identification de l’entité juridique I.2. Identification de l’établissement I.3. Identification des représentants de l’établissement II. PRESENTATION SYNTHETIQUE DES MISSIONS DE L’ETABLISSEMENT 5 II.1. Les valeurs en cohérence avec le projet associatif 5 II.2. Buts de l’association 5 II.3. Présentation générale de l’établissement 5 II.4. Mission du CHRS 5 II.5. Date des agréments 5 II.6. Fonctionnement du service 6 II.7. Ressources Humaines 6 III. ACTIVITES 7 III.1. Nombre de journées réalisées 7 III.2. Problématiques repérées et accompagnées 7 III.3. Quelques chiffres … 8

IV. TYPOLOGIE DES PUBLICS ACCUEILLIS 9 IV.1. Caractéristiques sociodémographiques 9 IV.2. Origines des orientations et admissions 13

IV.2.1. Les orientations 13 IV.2.2. Les demandes d’admissions/prolongations 15 IV.2.3. Situations des jeunes à l’entrée du CHRS par rapport à 17 l’environnement IV.2.4. La situation des jeunes à la sortie du CHRS 19

V. QUELQUES ELEMENTS D’ANALYSE 23

V.1. Le partenariat, une réelle ressource … 23 V.2. Le pôle logement SIAO : un lieu ressource qui connait des limites … 24 V.3. Quelle transcription de la parole ? … 26

V.4 L’accès à la culture : une dynamique à l’inclusion … 27

CONCLUSION 29

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INTRODUCTION

Nos objectifs en 2013 étaient de poursuivre le travail déjà engagé par l’équipe du CHRS de l’ARS, en 2012, dans différents secteurs, et plus précisément :

- D’affirmer notre offre de service au titre de « l’accompagnement sans hébergement », plus communément appelé « milieu ouvert », sur le territoire.

- D’intensifier le développement de nos partenariats dans les domaines de la santé, du logement, de l’emploi et des activités sociales et culturelles pour optimiser notre accompagnement socio-éducatif auprès des jeunes adultes, dans une volonté, d’une part, d’une amélioration en continu des services et missions rendus par le CHRS, et d’autre part, dans le but d’un accès à une autonomie pour chacune et chacun d’entre eux, dans des délais « raisonnables ».

- De répondre aux prescriptions des autorités de tutelle, suite à l’inspection menée en début 2013 qui correspondaient, en grande partie, au travail déjà engagé par

l’établissement.

Aussi, il s’agissait de valoriser notre travail en le rendant plus lisible auprès de tous (jeunes, professionnels, institutionnels…) en y apportant des réajustements et améliorations nécessaires, en termes de « service rendu » aux jeunes et de traçabilité pour chaque acteur.

Cela s’est traduit par :

- L’élaboration, la réalisation et l’utilisation de nouveaux outils de diagnostic et d’évaluation (mise en place de l’outil « Diagnostic partagé », reprise du « Projet personnalisé » et de suivi « renouvellement contrat de séjour »…),

- La participation régulière et continue à différentes instances sur le territoire (commissions SIAO – suivi, évaluation, SIAO Logement, groupes de réflexion (projet Assab -FNARS-, accompagnement hors les murs -DDCS- journée d’études FNARS, Formation/enquête ENC…

- La poursuite de rencontres avec de multiples partenaires dans différents domaines pour développer la formalisation/renouvellement de conventions avec certains (CPAM, ADPEI, Mission Locale, PACT13, Cultures du cœur, projet médiation équine avec les Ecuries du Panama … en cours, avec d’autres (ADDAP13, FJT Claire Maison, Restaurant Noga/MAAVAR, la Banque alimentaire, Euréka Intérim, CMP Pressensé … Et certainement, encore d’autres à venir…

Dans le cadre de « l’accompagnement sans hébergement », la situation de précarisation de certains jeunes sans ressources de plus en plus nombreux, d’un côté, et la diminution de moyens budgétaires de l’autre, nous amènent à conventionner avec des associations, notamment caritatives (Banque alimentaire, Restaurant MAAVAR), pour des prestations et services correspondant aux besoins primaires et vitaux tels que s’alimenter, se laver, se vêtir, se déplacer…

Il nous faut rappeler là aussi, combien nous constatons quotidiennement l’état de fragilité psychologique (parfois psychiatrique) de ces jeunes ayant connu de multiples ruptures, de l’errance et d’autres problématiques (délinquance, incarcération, addictions, prostitution…)… D’où notre intérêt et notre participation assidue au groupe FNARS Assab (accès aux soins pour les personnes sans abri), notre rapprochement plus étroit auprès du CMP Pressensé et d’autres structures spécialisées. Dans ce sens, nous avons participé aux journées d’étude et d’échanges en novembre sur le thème de la santé mentale et le logement : « Comment prendre en compte ensemble la souffrance psychique qui s’exprime dans l’habitat ? » à la Cité des associations sur Marseille.

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Dans ce domaine, il est nécessaire de souligner que, non seulement, l’accompagnement des jeunes est facilité par la présence de la psychologue qui intervient à temps partiel dans la structure et qui les connait déjà (dès l’entretien de premier accueil), mais aussi, pour certains d’entre eux, sans le soutien de cette compétence spécifique (complémentaire à celle des éducateurs), ceux-ci n’accepteraient pas de réaliser une démarche de soins, associée souvent à une prise d’un traitement délivrée par un médecin psychiatre externe.

Par ailleurs, la créativité sans cesse renouvelée et la dynamique de cette équipe étant, d’une part, de rester mobilisée sur le repérage et l’analyse des besoins des jeunes accueillies, d’autre part, force d’être convaincue de leurs potentiels trop souvent « mis en sommeil », celle-ci continue à élaborer de nouvelles propositions avec eux, ce qui s’est traduit en 2013, de différentes manières :

- par une réponse à un appel à projet à la Fondation Sommer dans le cadre du projet « médiation équine » en 2013, et qui a pu débuter en septembre aux Ecuries de Panama à Marseille. Cela a déjà concerné la participation de 7 jeunes.

- par la réalisation de services volontaires européens dans différents secteurs d’activités pour 2 jeunes cette année, en collaboration avec l’association Itinéraire International.

- par la réalisation de 8 sorties culturelles dans différents espaces de Marseille, dont des expositions dans le cadre de « Marseille, Capitale de la culture européenne 2013 » (d’où une photo représentant « un arbre à paroles », réalisé par des jeunes, couverture de ce document).

En 2013, le CHRS de l’ARS a accueilli et accompagné 83 jeunes (dont 7 enfants).

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I. IDENTIFICATION

I.1 Identification de l’entité juridique

Raison sociale de l’entité juridique ARS

N° de Finess 775 558 422 00082

Statut juridique Association loi 1901

Autres établissements appartenant à l’entité juridique

PEPS, SEMO, CEM Lou Cantou, SRP, DAUF, Accueil BLANCARDE

I. 2 Identification de l’établissement

Nom de l’établissement

CHRS/Mission SOUSTO/DAUF

N° de Finess 775 558 422 00108

Adresse 7 bd de la liberté - 13001 Marseille

Tel : 04.91.13.40.62 Fax : 04.91.81.82.03

e-mail : [email protected]

Nbre de sites : 2 Localisation des sites :

IDEM

I. 3 Identification des représentants de l’établissement

Représentant de l’entité juridique Nom : TANIFEANI Prénom : Franck

Fonction : Directeur Général

Tel : 04.91.99.43.00 e-mail : [email protected]

Gestionnaire de l’établissement Nom : SAHRAOUI Prénom : Michèle

Fonction : Chef de service

Tel : 04.91.13.40.62 e-mail : [email protected]

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II. PRESENTATION SYNTHETIQUE DES MISSIONS DE L’ETABLISSEMENT

II.1 Les valeurs en cohérence avec le projet associatif Humanisme, adhésion à une éthique vigilante quant à la discrimination et l’exclusion, croyance en la capacité de chaque personne à être acteur de son destin, volonté de permettre aux jeunes en difficultés de recouvrer identité, droit et citoyenneté, dans un cadre s’adaptant aux évolutions de la société.

II.2 Buts de l’Association L’association ARS s’est donné pour but d’accompagner les jeunes en difficultés pour les amener à construire leur projet de vie : 1) en répondant à leurs besoins vitaux (alimentation, hébergement, hygiène, santé) 2) en accompagnant les jeunes adultes en difficultés dans leur cheminement à un moment de leur vie. 3) en favorisant l’autonomie des personnes accueillies.

II.3 Présentation générale de l’établissement L’association ARS existe depuis 1953. Elle a pour mission de venir en aide aux mineurs et jeunes majeurs en rupture familiale ou sociale et en situation d’exclusion. Elle compte plusieurs structures dont le CHRS créé en 2003, suite à une restructuration des services de l’ARS.

II.4 Mission du CHRS Elle s’inscrit dans le cadre légal du décret n°2001-576 du 03/07/2001 qui définit les 4 missions fondamentales des CHRS : - Accueillir et orienter - Héberger dans et hors les murs - Soutenir et/ou accompagner - Favoriser l’adaptation à la vie active et l’insertion Pour accomplir sa mission, le CHRS propose un projet d’accompagnement global individualisé visant à développer les compétences des personnes accueillies.

II.5 Date des agréments * CROSM du 05/11/04 * Arrêté préfectoral du 26/05/2005 n° 2005/146-16 qui lui donne une habilitation de 15 ans. * Capacité de l’établissement : - 35 places en hébergement et réinsertion sociale - 25 places de soutien et accompagnement social

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II.6 Fonctionnement du service Le CHRS de l’ARS s’inscrit dans le schéma départemental de l’accueil, de l’hébergement et de l’insertion. C’est un service d’accompagnement (avec ou sans hébergement) qui peut accueillir 60 jeunes majeurs (jeunes femmes et hommes) de 18 à 25 ans confrontés à des difficultés sociales et à des comportements à risque. Il offre un hébergement diversifié (en appartement autonome de type studios et type I : 35 places), ainsi que la possibilité d’un suivi social en « milieu ouvert » (25 places). Le service est ouvert tous les jours du lundi au vendredi de 9 H à 13 H et de 14 H à 18. Il fonctionne toute l’année. Une permanence éducative dédiée à l’accueil est organisée (rotation par ½ journée) de 9 H à 13 H et de 14 H à 17 H 30 (les après-midi, sauf le jeudi, et les autres demi-journées, sur rendez-vous). Le jeudi matin est réservé à la réunion d’équipe.

II.7 Ressources humaines :

Catégorie de personnel

Salarié (ETP) Dont personnel de nuit

5 éducateurs spécialisés

4.20 ETP NEANT

1 secrétaire 0.60 ETP

2 Agents d’entretien 0.31 ETP

1 Chef de service 1 ETP

1 psychologue 0.50 ETP

L’équipe bénéficie d’une supervision de 1h30 par quinzaine, réalisée par une psychologue libérale.

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III. ACTIVITES

III. 1 nombre de journées réalisées

L’agrément du CHRS prévoit 60 places pour des personnes en très grande précarité sociale, de 18 à 25 ans, dont 35 places en hébergement et 25 places en accompagnement milieu ouvert.

Activité des trois dernières années

ACTIVITE : CHRS insertion N-2 = 2011

N-1 = 2012

N = 2013

Capacité autorisée 60 60 60

Nb de journées d’ouverture 365 366 366

Nb théorique de journées 21 900 21 960 21 960

Nb réel de journées 19 622 20 613 20 343

Nb retenu de journées 21 900 21 960 21 960

Taux d’occupation réel en % 89,60 % 93,87% 92,64%

Durée moyenne du séjour 38 mois 34 mois 29 mois

Nombre réel de personnes prises en charge par la structure

65 74 76

En 2013, sur la mission traditionnelle du CHRS de l'ARS (jeunes), nous avons effectué 20 343 journées dont :

7 767 en milieu ouvert,

12 576 en hébergement Pour rappel, nous avions travaillé à rétablir, dès 2012, l’équilibre 35 places hébergement / 25 places milieu ouvert, comme prévu dans l’agrément, et nous l’avons confirmé en 2013.

Aussi, au total, même si l’activité globale de 2013 est en légère baisse par rapport à 2012, nous avons par contre réalisé davantage de journées en milieu ouvert (+664 journées par rapport à 2012, +3203 journées par rapport à 2011).

En effet, l’équipe du CHRS a retravaillé le projet « d’accompagnement sans hébergement » auprès des jeunes dès 2012 et a poursuivi ce travail en 2013, dans le sens d’une amélioration de la qualité du diagnostic social dès l’entrée de chaque jeune, complétée par une forte mobilisation tant des dispositifs que des partenaires intervenant dans l’accès aux droits, aux soins, à la régularisation de problématiques avec la justice, la recherche de propositions de logements adaptés …

III.2 Quelques chiffres :

Aussi, le fait de « re-questionner » notre action « accompagnement en milieu ouvert » et de concrétiser de nouveaux outils a abouti à des mouvements importants.

En effet, cela nous a amené à réaliser 19 nouvelles entrées de jeunes et 24 sorties et se traduit par la réalisation, dans le cadre du « milieu ouvert » de 7 103 journées au lieu de 4564 journées en 2011, dans ce même cadre. D’autre part, nous participons activement,

grâce à une présence et un investissement régulier de l’équipe, à répondre à nos engagements avec le SIAO auprès des jeunes concernés par le logement en diffus. Nous

9

investissons aussi pleinement l’espace de travail des commissions SIAO logement. De plus, nous collaborons étroitement avec le PACT13 et la DDCS, dans le cadre du projet expérimental de la « bourse au logement » et du dispositif de l’intermédiation locative, à favoriser l’accès au logement autonome pour des jeunes, et plus globalement, à la fluidité des entrées et sorties, au sein de notre dispositif d’hébergement. Cette nouvelle action devrait contribuer, dés 2014, à l’abaissement de la durée de séjour des jeunes dans l’hébergement du CHRS.

Ainsi, 46 jeunes ont bénéficié d’un accompagnement avec un hébergement, et 47 personnes dont 40 adultes et 7 enfants, d’un accompagnement « sans hébergement ». 9 jeunes adultes, de part leurs besoins, ont bénéficié des deux cadres d’intervention.

Le CHRS a réalisé 31 nouvelles admissions : 12, dans le cadre de l’hébergement ; 19, dans le cadre du « milieu ouvert ». Le nombre de sorties concerne 10 jeunes dans l’hébergement et 27 personnes (24 adultes+3 enfants), dans le cadre du milieu ouvert. Au total, 24 adultes et 3 enfants sont sortis du CHRS.

La durée moyenne de séjour, qui dépasse toujours les 2 ans, soit 2 ans et demi -29 mois- (même si elle est en diminution par rapport à 2012, presque 3 ans, soit 34 mois), est aussi à mettre en lien avec les caractéristiques et problématiques des personnes accueillies, corrélées à la situation socio-économique de cette tranche d’âge, vécue en France et en Europe actuellement et plus globalement.

En effet, à leur entrée au CHRS, ces jeunes connaissent des caractéristiques empruntes de ruptures familiales, d’errance, de problèmes de santé significatifs, notamment de troubles psychiques, d’addictions, d’absence d’emploi et de ressources, de problèmes administratif, juridique et pénal, un parcours prostitutionnel...

A noter que l’absence de ressources reste un frein particulièrement important dans l’insertion de ces personnes (âgés de moins de 25 ans, ils n’ont pas accès aux minimas sociaux) et que, de plus, la crise économique a accentué les difficultés à trouver un emploi. Selon une enquête du CEREQ1 publiée dans le quotidien « le Monde », le 8/04/14, « 22% des jeunes sont au chômage 3 ans après leur sortie d’études en 2013 (ils étaient 14% en 2004)… Les « sans diplôme » se retrouvent en première ligne de la crise ; un jeune actif non diplômé sur 2 était en recherche d’emploi, 3 ans après la sortie du système scolaire… Le taux de chômage pour les titulaires d’un CAP/BEP est passé de 17% pour la génération de 2004 à 32% pour la génération de 2010… ».

Nous tenons à rappeler ces éléments car si certains jeunes sont « socialement prêts » à sortir du CHRS, ils n’y parviennent pas, faute de revenus suffisamment stables, ce qui ne rassure pas les bailleurs !

L’ensemble de ces caractéristiques, problématiques et besoins sont à prendre en compte dans l’accompagnement social global proposé par notre établissement pour une insertion sociale et professionnelle durable, ils impactent notre budget, le contenu et les modalités de notre accompagnement, le développement de nos partenariats.

Pour autant, à leur sortie du CHRS :

Ces jeunes ont vu aboutir un certain nombre de démarches.

- Tous bénéficient d’une couverture sociale, et de soins adaptés, si nécessaire ;

1 Enquête du Céreq

1 publiée dans le quotidien « le Monde » du 8/04/14.

10

- Tous, sauf 3, ont des ressources : pour 10, du fait d’un emploi ou d’une activité d’insertion, dont 3, sont en formation qualifiante ; les autres perçoivent des prestations : RSA (4) et (1) en attente, AAH (4),

- 10 ont accédé à un logement autonome, dont 6 dans le parc privé et 4 dans le parc public.

- 2 ont intégré un dispositif IML (intermédiation locative Galilée),

- 1 jeune a intégré un autre CHRS, au-delà de ces 25 ans (HAS, Habitat Alternatif Social) ;

les autres jeunes sont hébergés en famille ou chez des tiers.

- 10 ont une activité (6 en emploi, 1 en activité d’insertion, 3 en formation qualifiante),

- Tous ont noué et/ou renoué des liens familiaux et amicaux.

- La moitié pratique au moins une activité sportive ou culturelle, à la sortie du CHRS.

IV. TYPOLOGIE PUBLIC ACCUEILLI ET ACCOMPAGNÉ

IV.1 Caractéristiques sociodémographiques

Répartition de la population par âge

Prestations CHRS

Agés de moins de 3

ans

Agés de 3 à 17 ans

Agés de 18 à 21

ans

Agés de 22 à 24

ans

Agés de 25 à 35

ans

TOTAL

Nombre total de personnes

2 5 15 39 22 83

La majorité des jeunes ont entre 18 et 24 ans.

11

Répartition de la population par sexe (non comptabilisés, les enfants : 7)

Sexe Hommes majeurs Femmes majeures TOTAL

Nombre de personnes

44 32 76

Répartition des personnes par situation familiale

Situations familiales

Adulte seul Adulte seul avec

enfants

Couple avec enfants

Couple sans enfant

TOTAL

Nombre de personnes

68 4 1 1 76

12

Niveau d’études des bénéficiaires

Niveau d’études Nombre de personnes

concernées

Illettrisme ou analphabétisme 1

Niveau VI (sans qualification) 39

Niveau V (BEP, CAP, BEPC) 25

Niveau IV (Bac, Brevet prof. et tech) 11

Niveau III (Bac +2)

Niveau II (Bac +3, +4)

Niveau I (Bac +5 et +)

TOTAL 76

Les enfants ne sont pas comptabilisés.

La majorité des jeunes accueillis et accompagnés n’ont aucune qualification à leur entrée : 65/76 ont un niveau inférieur au niveau V.

13

Répartition des personnes accueillies selon leur dernière situation professionnelle

Dernière situation professionnelle

18-24 ans 25-30 ans TOTAL

Jamais travaillé 11 11

Stage ou formation 21 3 24

Chômeurs de – d’un an

6 1 7

Chômeurs longues durée (+ d’un an)

2 2

CDD 12 5 17

CDI 1 2 3

Activité rémunérée non déclarée

2 1 3

Autres : AAH, RSA 2 7 9

TOTAL 57 19 76

14

IV.2 Origines des orientations et admissions

III.2.1 Les orientations

Depuis la mise en place du SIAO, nous nous attachons a participé de manière assidue et active à cet instance : ainsi, nous recevons les orientations, dans le cadre de l’hébergement par cet opérateur. Nous recevons des jeunes qui nous sont orientés par d’autres structures partenaires dans le cadre de l’accompagnement « sans hébergement ». Une réflexion est en cours avec les partenaires et SIAO pour travailler l’orientation et l’accompagnement, dans le cadre du « milieu ouvert », avec certains jeunes ayant déposé une demande d’hébergement et qui n’ont pas encore de proposition dans ce sens.

Structures repérées à l’origine de l’orientation Origine de l’orientation

Orienté(e)s par Nombre de personnes accueillies dans l’année (total

personnes présentes)

Dont personnes nouvellement accueillies en

2013

Demande directe (y compris les réadmissions)

18 4

Etablissement de santé (PASS) 1

CCAS

Service social de secteur 1

Etablissement pénitentiaire

Hébergement d’urgence 5

Autre CHRS 2

CADA

Autre association (dont caritatives, FJT, ADDAP 13, ADJ)

31 8

SAO, 115

Autre : SIAO, Réseau Ville Hôpital, réseau amical

25 12

Ne sait pas

TOTAL 76 31

Les orientations sur le « milieu ouvert » ont été réalisées par nos partenaires en dehors du SIAO. Une réflexion est en cours à ce sujet…

15

Répartition des personnes accueillies selon le type de suivi social avant leur admission :

Type de suivi social Nombre de personnes %

CCAS 1 1.32

Conseil général 3 3.95

Tutelle 7 9.21

Associations 35 46

Autres (précisez : AS hôpital) 10 13.15

Sans suivi social 20 26.32

Total 76 100

D’après leurs déclarations :

1/ Plus de 25% d’entre eux n’a jamais eu de suivi social auparavant. 2/ 46% ont déjà bénéficié d’un suivi avec une association.

16

IV.2.2 Les demandes d’admissions/prolongations

Motif principal de la demande d’admission ou réadmission

Motif de la demande d’admission ou réadmission

Nombre total de personnes accueillies

dans l’année (majeurs)

Dont personnes nouvellement

accueillies en 2013

Rupture (famille, amis) 10 1

Hébergement précaire (insalubrité, surpopulation)

4 3

Violences (conjugales, familiales) 7 2

Expulsion du logement, vente du logement, reprise du logement par le bailleur

2

Sortie d’établissement (urgence, CHRS)

20 10

Sortie de centre hospitalier général

Sortie de centre hospitalier spécialisé de santé

Sortie de prison 2

Situation d’errance 18 10

Autres 13 4

Ne sait pas 1

TOTAL 76 31

La plupart des jeunes accompagnés cumulent plusieurs problématiques.

Dans la grande majorité des situations, le renouvellement s’impose en fonction de besoins repérés avec le jeune déjà accompagnés.

17

Réponses données aux demandes d’admission – réadmission – prolongation

Suites données aux demandes d’admission/prolongation/réadmission

dans l’année

Nombre de personne ayant demandé une

admission/prolongation/réadmission dans l’année

Admission 31

Prolongation/renouvellement 45

Refus

Réorientation 1

TOTAL 76

Sur les 76 jeunes accompagnés, nous avons accueilli 31 nouvelles personnes. Nous avons été amenés à poursuivre l’accompagnement avec 45 d’entre eux, du fait des besoins et attentes identifiés ensemble. Pour certains, il s’agit aussi d’une insuffisance ou irrégularité de ressources (un stage ou un emploi qui s’arrêtent) qui ne permettent pas de prétendre à un logement autonome. Nous avons pu aussi nous rendre compte des exigences croissantes des FJT (Foyer jeunes travailleurs).

18

IV.2.3 Situation des jeunes à l’entrée du CHRS par rapport à l’environnement

Existence d’un suivi social avant leur admission

Nature de l’hébergement précédent l’admission ou réadmission

Hébergement précédent l’admission ou réadmission

Nombre total de personnes accueillies

dans l’année

Dont personne nouvellement

accueillies

Domicile personnel (bailleur social) 6 1

Domicile personnel (bailleur privé) 3

Domicile personnel (propriétaire)

Domicile des parents 2 3

Hébergement par des tiers 11 7

Hébergement d’insertion (CHRS) 4 2

Hébergement de stabilisation 1

Hébergement d’urgence 18 5

Centre hospitalier général

Centre hospitalier spécialisé

Résidence sociale 1

Prison 2

Accueil dans un établissement de protection de l’enfance ou accueil familial

10 3

Hébergement mobile ou de fortune (caravane, camping, squats…)

3 3

Sans domicile (rue, voiture) 12 6

Autre structures sociales 3 1

Ne sait pas

TOTAL 76 31

19

Répartition des personnes accueillies selon le type de réseau relationnel (avant leur entrée)

Réseau relationnel

Liens existants

Liens inexistants

Information non connue

Liens amicaux

54 21 1

Liens familiaux

45 25 6

Répartition des personnes adultes accueillies selon leur participation à des activités sociales (avant leur entrée)

Activités sociales Nombre de personnes

Activités sportives 13

Activités culturelles 7

Activité associative 4

Aucune activité sociale 16

Information non connue 36

Total 76

20

IV.2.4 Situation des jeunes à la sortie du CHRS

Répartition des personnes sorties selon la durée de prise en charge

Durée de prise en charge Nombre total de personnes sorties dans l’année

Moins de 15 jours

15 jours à moins de 3 mois

3 mois à moins de 6 mois 3

6 mois à moins d’un an

1 an à moins de 18 mois 4

18 mois à moins de 2 ans

2 ans et + 18

TOTAL 25

La DMS (durée moyenne de séjour) a diminué, mais elle reste malgré tout de 2 ans et 5 mois, en moyenne. Différentes raisons expliquent cette situation : insuffisance de revenus et d’autant plus qu’ils demeurent très souvent instables, avant 25 ans.

21

Modalités de fin de prise en charge

Fin de prise en charge Nombre total de personnes sorties dans l’année

Départ volontaire de la personne non préparé avec l’établissement

Départ volontaire de la personne préparé avec

l’établissement

21

Rupture du fait de l’établissement

4

Départ involontaire (décès, incarcération,

longue hospitalisation)

TOTAL 25

Couverture sociales des personnes sorties

Régime général simple

Régime général + mutuelle payante

CMU de base

CMU de base + complémentaire

AME Aucune Inconnue TOTAL

2 2 5 13 2 1 25

22

Ressources des personnes sorties Les enfants n’ont pas été comptabilisés

Sans

ressources En attente

RSA AAH Assedic Revenus

Activité/stage

Autres TOTAL

3 1 4 4 10 3 25

Emploi des personnes sorties

CDI

Temps plein

CDI

Temps partiel

CDD

Temps plein

CDD

Temps partiel

Activité

D’insertion

Formation

qualifiante

Autres Aucun TOTAL

1 3 2 1 3 12 3 25

- 10 jeunes sur 25 sortants ont acquis des revenus issus du travail, de la formation.

- 12 autres auront obtenu des revenus issus de minima sociaux (RSA, AAH)…

23

Logement des bénéficiaires sortis en 2013 du CHRS (hébergement et milieu ouvert confondus)

NOMBRE

LOGEMENT AUTONOME - Parc social - Parc privé

4 6

Résidence sociale / Maison relais/FJT

3

Autres CHRS

4

Hébergement chez des tiers

4

Bail glissant autres associations/IML

2

Hébergement parents

Prison

Logements de fortune (squats, camping,…)

Rue

Ne sait pas

2

Total

25

Réseau relationnel des personnes à leur sortie

Personnes isolées

Personnes ayant des liens amicaux

Personnes ayant des liens familiaux

Personnes ayant des liens familiaux et amicaux

TOTAL

6 5 3 11 25

Participation à des activités de loisirs

Activités sportives

Activités culturelles

Activités associatives

Sans activité Ne sait pas TOTAL

5 3 4 2 11 25

24

V. Quelques éléments d’analyse

V. 1 Le partenariat, une réelle ressource La mise en œuvre en 2012 d’une démarche de réflexion autour du partenariat et réseau de l’équipe du CHRS s’est poursuivie en 2013. En effet, instaurer une dynamique de rencontres et de connaissances mutuelles des missions et compétences de chacun a permis de tisser ou renouer des liens nécessaires dans les différents domaines d’interventions liés non seulement aux missions imparties au CHRS mais aussi à la singularité de la personne accueillie ( besoins et projet individualisé).

C’est ainsi qu’à partir d’une rencontre entre deux institutions, CHRS et FJT Claire Maison, la présentation des services, missions et offres de service, ont permis une meilleure connaissance des uns et des autres.

En effet, le FJT a expliqué sa procédure d’admission, les pré-requis demandés pour une candidature, la durée de séjour dans leur établissement ainsi que l’accompagnement global proposé. Nous avons alors échangé sur l’accompagnement éducatif (avec ou sans hébergement), les modalités d’entrée en CHRS, la durée de prise en charge et les diverses prestations possibles.

Dans un second temps, l’échange s’est porté sur les limites et difficultés de chaque institution : des situations ont ainsi été évoquées qui pourraient faire l’objet d’une collaboration avec l’adhésion de la personne.

Aussi, Monsieur M. nous a été orienté par le FJT. Sa candidature au FJT Claire Maison était en attente d’une rencontre avec un éducateur du CHRS de l’ARS afin d’envisager un accompagnement éducatif sans hébergement. Monsieur M. a adhéré à cette proposition d’accompagnement définissant alors ses priorités et besoins autour des apprentissages liés au quotidien (appartement, gestion, …) afin de devenir indépendant et autonome.

En effet, les représentations de l’équipe du FJT concernant ce jeune homme laissaient apparaître des craintes et peurs, de par les difficultés d’ordre psychique et/ou mentale de ce jeune homme.

Ses garanties financières étaient également restreintes dans la mesure où son contrat de travail en ESAT se situait sur une période d’essai de six mois ; préalable qui remettait également en cause sa candidature pour une prise de studio dans le collectif.

La dernière raison invoquée par cette équipe était que la demande d’hébergement provenait de la famille (mère et sœurs qui allaient quitter Marseille pour une autre région).

La question de l’isolement de ce jeune homme, ses attitudes et son comportement de type « associable » ont envahi l’équipe du FJT qui s’est sentie démunie face à un « profil différent ». C’est ainsi que leur demande de recevoir Monsieur M. pour lui proposer un accompagnement éducatif leur a semblé être une garantie rassurante et structurante pour Monsieur M. et ainsi accepter sa candidature en FJT.

A partir de ce moment, Monsieur M. a été hébergé dans un studio, et en parallèle, le travail d’accompagnement éducatif s’est mis en place. Nous avons alors défini ensemble les axes de travail et leurs modalités : à savoir une régularité des entretiens, des déplacements au CHRS ou au FJT, des démarches à réaliser, des rencontres tripartites : FJT, ESAT, CHRS régulièrement… En effet, il nous a semblé important, au vue des difficultés de compréhension de ce jeune homme, de clarifier, en sa présence, les champs de compétences des uns et des autres pour faciliter le repérage des divers interlocuteurs.

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Ces rencontres régulières avec le FJT et nos visites hebdomadaires dans le logement, notre réactivité à répondre à un problème spécifique, ont favorisé la construction du lien, d’une part, et ont permis ; d’autre part, d’assoir une confiance réciproque entre institutions : échanges formels ou informels d’impressions, des faits. Ce travail en commun auprès de M., à travers des questionnements et hypothèses, ont permis de déterminer la mise en œuvre du projet individualisé du jeune homme.

Cette première expérience positive de par le travail de proximité mis en place et le sérieux de la jeune femme nous a permis de renforcer cette collaboration. En effet, depuis un certain nombre de personnes du CHRS ont pu accéder à un logement autonome par ce biais.

Cette première expérience positive de part le travail de proximité mis en place et l’adhésion du jeune homme, nous a permis de renforcer cette collaboration. En effet, depuis, un certain nombre de personnes du CHRS ont pu accéder à un logement autonome par ce biais et des accompagnements sans hébergement ont également fait jour.

Ainsi un bilan annuel s’est réalisé en deux temps :

- le premier s’est centré sur les trois institutions intervenant auprès de M. en sa présence où chacune des parties a pu exprimer les avancées repérées et l’évolution du projet d’autonomisation de M.

- Dans un second temps, les équipes FJT et CHRS se sont également rencontrées pour évaluer leurs actions au cours de cette année écoulée.

Ce travail en commun, autour d’une situation s’est petit à petit amplifié, renforçant de fait notre collaboration : en effet, nous nous sommes mutuellement adressé des jeunes (le CHRS, pour des demandes de logement, le FJT, pour un accompagnement éducatif « en milieu ouvert »).

Cet « aller vers » une institution, appelé « travail en réseau » sur de « l’innovation sur mesure » va dorénavant s’inscrire dans une logique institutionnelle en élaborant des méthodologies d’intervention visant la transversalité des situations : en un mot par la formalisation d’une convention nous passons à une logique de partenariat.

V. 2 Le pôle logement du SIAO : un lieu ressource qui rencontre des limites… Dans le cadre de la mise en place du SIAO logement sur l’ensemble du département en janvier 2013, le CHRS de l’ARS se devait de participer activement à cette coordination sur Marseille.

Auparavant, l’équipe participait à l’ « action Logement FNARS », regroupant des CHRS de Marseille pour lesquels la Préfecture et les agences HLM (avec le collecteur 1% UNICIL) mettaient à disposition des logements vacants. Le but de cette action de la FNARS était de favoriser la sortie de personnes prises en charge en CHRS vers un logement autonome et ainsi améliorer la fluidité des passages en CHRS.

Ce dispositif, rattaché en 2010, à l’action « Accompagnement Vers et Dans le Logement (AVDL) » intègre l’équipe du SIAO ; ceci préfigurant ainsi ce que sera le Pôle Logement du SIAO.

Ainsi, nous avons pu participer à cette action partenariale au cours d’une dizaine de réunions hebdomadaires à partir du mois de juin 2013. Progressivement, le groupe de travail, formé de travailleurs sociaux, a créé des outils tels que la fiche navette, ou les ateliers de réflexions avec des partenaires venant des associations liées au logement (ADIL, organismes

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collecteurs ou partenaires extérieurs…). Les commissions de la Coordination Logement comprennent au moins 2 parties : une partie liée à l’éligibilité des fiches navettes et à la sélection des candidatures pour les logements proposés, et une partie de recherche et réflexion au sujet de l’accès au logement des personnes accompagnées dans nos structures.

En 2013, Sur l’ensemble des personnes sortants du CHRS de l’ARS (25), nous avons compté 10 sorties vers du logement autonome. Malgré le travail réalisé avec la Coordination Logement du SIAO, nous n’avons eu aucune sortie vers les logements proposés par la commission. Plusieurs raisons peuvent expliquer cela …

› Plus de besoins que de propositions :

Avec la réorganisation du dispositif avec le SIAO et l’ouverture de la Coordination à un plus large éventail de structures, les chances de sorties s’en trouvent réduites. En effet, alors que l’Action Logement de la FNARS n’était ouverte qu’aux CHRS de Marseille, le SIAO a permis l’arrivée des résidences sociales et FJT. Cette augmentation du nombre de partenaires n’a pas été suivie par une augmentation des propositions des offices HLM. Par conséquent, le nombre de propositions faites aux jeunes suivis au CHRS de l’ARS a diminué. Par ailleurs, les critères de choix des personnes positionnées sur une proposition de logement ont aussi évolué, les personnes en CHRS perdant leur statut de « premier sur la liste » (la date de création de la fiche navette étant le premier critère, suivi de l’ancienneté dans la structure).

› Des outils qui ne sont pas en adéquation avec la réalité de la majorité des jeunes accueillis au CHRS:

Force est de constater que notre public jeune est en difficulté lorsqu’il s’agit de répondre à la complexité et à la longueur des démarches vers les HLM. Dès la constitution de la fiche navette, il peut être compliqué d’avoir tous les documents administratifs demandés par la loi pour accéder à un logement HLM. Ainsi, pour certains jeunes, il est impossible d’avoir la déclaration N-2, parce qu’ils ont perdu le lien avec la famille, ou qu’ils n’ont pas fait de déclaration. D’autres part, depuis septembre 2013 (création de la Fiche navette) l’équipe du CHRS de l’ARS a fait une dizaine de fiche navette, 3 jeunes ont été retenus pour que leur dossier soit proposé à un office HLM ; 3 à 4 mois après, certains attendent toujours la décision d’une commission HLM. Ceci, en plus de provoquer de la frustration, amène à un délaissement des personnes envers ce système, favorisant d’autres solutions plus rapides (mais parfois plus onéreuses).

› Collaboration partenariale et lien avec les bailleurs :

Nous pouvons reconnaitre que ces réunions auront permis aux partenaires de travailler en commun sur l’accès au logement autonome. Les rencontres régulières ont été l’occasion de se mettre au clair sur les attentes de bailleurs HLM (documents demandés pour le passage en commission, conditions légales d’attribution du logement…) Ces commissions ont aussi représenté un temps de réflexion sur l’accès au logement (rencontre d’une structure « d’accueil de jour » qui a pu travailler la question du logement pour une personne SDF). Enfin, cette instance a pour effet positif le recensement des demandes et des possibilités d’accès au logement des personnes hébergées dans les structures sociales ; et en parallèle, améliorer les candidatures des personnes afin de moins perdre de logement (les nombreux dossiers jusqu’à lors incomplets, entrainaient un refus systématiques des commissions HLM qui replaçaient le logement dans le « circuit classique »). Ce système a pour but d’améliorer l’efficacité du partenariat « travailleur social/bailleur social ».

En conclusion, ce dispositif « Coordination Logement » se donnant comme objectif premier de favoriser l’accès au logement autonome, dans le parc social, des ménages hébergés au sein des structures sociales, montre des limites. Les personnes que nous suivons au sein de

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notre CHRS restent en difficulté sur la question de l’accès au logement. Nous continuerons à participer à cette Coordination Logement qui reste un lieu de travail partenarial riche et important mais nous chercherons aussi à développer d’autres réseaux pour permettre aux jeunes d’accéder à un logement : nous sommes en contact avec une agence immobilière qui essaye d’assouplir les conditions d’accès à certaines locations ; nous sommes en lien avec les Foyers de jeunes travailleurs de la région. Enfin, l’ARS est en train de mettre en place un travail partenariat avec PACT13, association proposant de l’intermédiation locative, dans le cadre d’un projet expérimental intitulé « la bourse au logement ».

V.3 QUELLE TRANSCRIPTION DE LA PAROLE ?

Durant cette année 2013, nous avons travaillé à une meilleure traçabilité de notre accompagnement, versant nos écrits dans les dossiers des jeunes pris en charge. Cela fait suite au contrôle conduit par la DRJCS et la DDCS13. Jusqu’à présent nous tenions à jour nos écrits, aussi bien pour les admissions que pour les suivis, mais ne les intégrons pas tous dans les dossiers.

Face à cette demande, nous avons dû faire face à diverses questions auxquelles nous avons tenté de répondre pour mener à bien cette sollicitation :

- Quoi écrire ? - Comment écrire ? - Comment l’expliquer aux jeunes pris en charge ? - Comment répondre à la demande institutionnelle tout en respectant :

› L’alliance thérapeutique ? › La confidentialité de ce qui se dit, par exemple dans l’espace des rencontres

psychologiques? › Le discours des jeunes ?

Si nous avons pu répondre à certaines questions, d’autres restent ouvertes et ont besoin d’être revues dans une régularité temporelle.

ECRIT/ECRITURE

« L’écriture est un système de signes graphiques servant à noter un message oral afin de pouvoir le conserver et/ou le transmettre. », « c’est une manière d’exprimer sa pensée par l’écrit. », « c’est une représentation de la parole et de la pensée par des signes graphiques conventionnels (systèmes de signes graphiques permettant cette représentation). »

« L’écrit est le papier portant témoignage. »

Si l’origine étymologique du terme « écriture » renvoie à la trace, l’inscription elle renvoie à la fois à la nomination et à la transcription. Quel sera le statut de l’écriture si elle est écriture d’une parole ?

Pour Pierre FEDIDA : « La parole dans une séance cherche pour interlocuteur le langage et

non pas tant la personne qui reçoit cette parole (le psychologue ou autre) ; la séance est ainsi le lieu où le sujet trouve son propre langage et se constitue en tant que sujet par là même. ».

Qu’est-ce qui s’écrit dans le discours d’une personne adressé à une autre ?

Dans un premier temps nous avons expliqué ce qui nous a été demandé à tous les jeunes que nous suivions, mais aussi aux nouveaux que nous recevions dans le cadre des entretiens d’accueil. En leur précisant que désormais figurera dans leurs dossiers (mis à leur disposition) un compte rendu des séances.

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Plusieurs jeunes nous ont demandé de ne pas transcrire leur discours (ce qui relève de leur intimité, sexualité, secrets de famille…) ; d’autres ont voulu voir ces écrits avant qu’ils ne soient mis dans leurs dossiers.

Pour nous, cela a été plus que complexe. Car un discours tenu en séance ne peut s’écrire (fut-il résumé) sur une feuille et glissé dans un dossier. Et comment transférer dans l’écriture le vif de la parole ? Pour qui et pourquoi ? Et en même temps, il fallait le faire pour répondre à une commande institutionnelle.

Nous avons, et ce dans le respect des jeunes, de la confidentialité et de notre alliance thérapeutique, essayé de retranscrire cette précieuse parole du jeune, parole et discours

thérapeutiques en séance.

Ainsi, dans un premier temps, nous avons pensé faire un tableau présentant les différentes dates des séances ; avec face à la ligne de chaque séance, une phrase résumant la thématique abordée.

Cependant, nous avons renoncé à ce modèle, car nous n’étions pas à l’aise. Il nous apparaissait clairement qu’une parole dite en séance, dans un discours précis et très souvent dans une élaboration de la pensée et des affects, ne pouvait s’inscrire dans un tableau et se résumer en une seule ligne. Il nous semblait que la personne suivie ne se résume pas à une statistique. Nous avons alors opté pour un écrit qui résume le discours de la personne que nous recevions, et qui le respecte aussi en tant qu’être humain, être de langage. Pour autant, nous ne pouvons que nous questionner aujourd’hui sur : Non pas « qu’est-ce que l’HUMAIN » ? Ni, où placer désormais l’HUMAIN ? Mais, quelle place pour l’HUMAIN aujourd’hui ?

V.3 L’accès à la culture : une dynamique à l’inclusion … Une de nos missions majeure est d'aider les jeunes à découvrir ou redécouvrir leurs compétences sociales pour vivre pleinement dans la société. Pour cela, nous proposons un accompagnement dit « global » auprès des personnes accueillies (prenant en considération la globalité de la personne), qui passe par l'accès à leurs droits fondamentaux. Nous considérons le dispositif d'accompagnement à la culture tout aussi sérieusement que ceux dédiés à l'emploi, au logement ou aux soins. L'article 140 de la loi d'orientation du 29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions réaffirme d'ailleurs ce droit fondamental que constitue l’accès à la culture et en fait même un objectif national. Cette mission nous a permis cette année de proposer aux jeunes accueillis, des actions individuelles ou collectives en lien avec la culture. En leur proposant une définition de la culture la plus large possible, nous avons par exemple pu mobiliser nos jeunes sur des sorties dans des musées (le « J1 », Musée Cantini...), comme dans des salles de concerts (Les Docks des Sud), ou encore dans des divers lieux de la ville accessibles à tous (Palais Longchamp, Vieux Port, La Cité radieuse...). Ces expériences ont offert l’opportunité aux jeunes de connaître leur territoire et de l'appréhender différemment.

L’intérêt d'une telle approche était de laisser les jeunes devenir acteurs de ces actions culturelles, en y participant, en étant force de proposition, et de fait, en se sentant (re)valorisés.

Les temps collectifs ont donné l’occasion aux jeunes de la structure de mieux se rencontrer, en ainsi de (re)créer du lien social. Pour que leurs projets de vie prennent forme, il leur faut passer par un processus d'acceptation de soi, que les temps culturels peuvent permettre,

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tels des « pauses » dans leur quotidien de « jeunes adultes isolés ». Ce sont ces pauses qui permettent à chacun de mieux se connaître, et éveillent parfois des ambitions insoupçonnées.

Pour l'équipe, ces actions culturelles ont été un outil supplémentaire dans l’accompagnement des jeunes. La relation qui est possible dans ces espaces est différente et nous permet d’aller plus loin dans l’accompagnement proposé. Ces espaces aident les jeunes à mieux se saisir de la rencontre avec les autres, comme avec eux mêmes.

Paroles de jeunes

Ce sont surtout les retours faits par les jeunes qui nous permettent de croire en l’intérêt de mettre en place ces actions socio-éducatives en lien avec la culture. En effet, les jeunes participants ont confié avoir apprécié passer des temps hors institution avec l’équipe du C.H.R.S, comme avec d’autres jeunes.

« Etre Hors Institution avec les membres de l’équipe du C.H.R.S » Ces temps permettent des échanges sur autre chose que la prise en charge du jeune. Ces derniers se sentent alors sur un pied plus égalitaire avec l’équipe de la structure, et se sentent plus en confiance pour s’exprimer librement et être eux-mêmes. Ils peuvent ressentir un sentiment de « clochardisation » au sein du service, se représentant comme toujours en demande de quelque chose quand ils s’y rendent. (Hébergement, aide alimentaire, ticket de bus…) « L’ambiance avec l’équipe est détendue, on se sent plus en confiance pour parler comme on le veut. En fait on se sent normaux face à vous, pour une fois on n’est pas des clochards qui attendent l’aumône ! » S.C

Ce sentiment d’égalité et de confiance dans la relation aide les jeunes à revenir sur la permanence avec moins de craintes et « d’à-priori » quant à ses demandes. L’ensemble de l’équipe se mobilise pour participer successivement à ces sorties. Il est important pour les jeunes d’être accompagnés par les E.S, mais aussi la psychologue et la secrétaire du service. Ils notent que la présence de ces dernières contribue à plus de « légèreté » dans l’ambiance de ces temps. « Au moins, tout n’est pas toujours éducatif dans nos discussions avec vous!!! », S.C.

« Etre Hors Institution avec d’autres jeunes de la structure »… « On a discuté avec d’autres jeunes qu’on aurait pas osé aborder sur la permanence… », A.H. « Seul, je sortirai pas comme ça. Le groupe me permet d’aller dans des endroits où j’oserais pas me rendre seul …», S.M. « Sortir ça fait passer le temps. Les journées sont encore moins longues quand on peut rigoler un peu entres jeunes… », S.C.

Et pourquoi la culture, d’abord ? « J’ai toujours aimé les tableaux, les sculptures, les œuvres d’art en général. Ces sorties avec le C.H.R.S m’ont fait découvrir de l’art dans la ville de Marseille, et ça je ne m’y attendais pas du tout ! », S.M. « Pour moi qui vient d’Iran, j’ai pu découvrir Marseille grâce à ces sorties collectives. Et je ne savais pas qu’il y avait autant de belles choses ici… », A.H. « Sortir ensemble ça évite de nous isoler seuls chez nous. Les rencontres avec les autres, ça permet de rire, de découvrir des choses nouvelles, redécouvrir Marseille même, c’est trop bien ! », S.C. « En sortant avec le C.H.R.S on n’est plus dans la solitude. En plus on découvre des musées, des théâtres, des salles de concerts et même l’Opéra !!! », S.P. « J’ai fait des supers découvertes, autant les lieux que les gens que j’ai pu rencontrer, c’était trop des bons moments. » Z.L « On aimerait aller plus loin maintenant, et visiter le Château d’If pour connaitre l’histoire de Monte Christo !», S.M.

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CONCLUSION :

Nous avons poursuivi notre démarche de réajustements engagée en 2012 ; l’inspection réalisée par nos tutelles qui a eu lieu début 2013 est venue confirmer, par ces recommandations, notre travail déjà entrepris … Nos contacts et nos expériences déjà menées avec certains partenaires et réseaux ont été intensifiés (Mission Locale, ADPEI, PACT13, SIAO LOGEMENT, Agences Immobilières privées, CMP, ADDAP13, Itinéraire International… Ils ont permis, à la fois, de contribuer à mieux repérer notre offre de service et nos spécificités, par tous : il s’agissait d’agir pour une nécessaire lisibilité et visibilité afin de réaliser au mieux nos missions, avec le soutien des compétences des partenaires, et à l’inverse, de mieux identifier les compétences et dispositifs externes, et cela, bien entendu, avant tout, au bénéfice des jeunes. Il n’en demeure pas moins que le public jeune que nous accueillons au sein du CHRS de l’ARS demeure un public spécifique, et ce, à plusieurs niveaux :

- Caractéristiques de profils cumulant plusieurs problématiques liées à de ruptures, de la précarité et de l’errance : santé physique -addictions- et psychique ; justice, conduites prostitutionnelles…

- Limites : bas niveau de qualification, pas ou peu de ressources financières, voir des revenus précaires liés à des stages de formation, des CDD, de l’INTERIM, … une gestion difficile de la frustration liée à des carences affectives précoces, des expériences positives trop souvent peu nombreuses et limitées sur lesquelles s’appuyer …

De ce fait, cela complexifie les possibilités d’accès et de maintien au logement autonome. Le début d’expérience dans le cadre d’offres proposées en « intermédiation locative » permet à la fois de poursuivre le travail d’interrogation et de changement sur nos pratiques e postures professionnelles, mais elle met aussi surtout en avant la précarité des situations de la grande majorité de ces jeunes, tant sur le plan économique que sur le plan psychologique. En effet, nous constatons trop souvent une difficulté à sortir de l’hébergement, même si le jeune est prêt, ceci, du fait d’une situation économique trop précaire : lorsqu’ils existent, les contrats de travail sont trop courts, les revenus demeurent insuffisants ou trop précaires, le taux d’effort trop élevé … D’autre part, l’accueil des jeunes réalisé dans le cadre « du milieu ouvert » met en évidence le fait d’une évolution de la précarité, à tous les niveaux :

- Difficultés de plus en plus importantes d’accès à des prestations répondant aux besoins vitaux – s’alimenter, se doucher, … - ; de leur côté, les associations caritatives et institutions privilégient les familles car elles voient leurs propres moyens diminuer…

- Une durée de « vécu dans l’errance » qui a un impact sur le psychisme, les addictions, la délinquance, les conduites prostitutionnelles de « survie » …

- Une difficulté à bénéficier d’un hébergement, pour celles et ceux qui en ont besoin : il faut attendre presque 12 mois, sur Marseille, actuellement pour accéder à un hébergement en diffus, malgré le travail engagé par le SIAO et les partenaires institutionnels et associatifs, dont les CHRS.

Par ailleurs, nous aurons plus de recul, dans quelques temps, sur les impacts et bénéfice du dispositif « Garantie jeunes », encadré par la Mission Locale. Notre convention de partenariat avec Itinéraire International est un support dynamique d’ouverture et de socialisation pour les jeunes qui s’y inscrivent et réalisent des séjours et services civiques européens… Les retours de ceux-ci sont positifs et laissent entrevoir de

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nouvelles perspectives. Il en est de même pour les projets et actions menés et renouvelés dans le cadre de la Culture, tels que mentionnés dans ce rapport d’activités… Ces différentes expériences laissent entrevoir de l’optimisme. Enfin, s’appuyant sur notre évaluation interne et ses préconisations, nous avons repris nos propositions de réajustements afin d’y apporter des résolutions. Le travail est bien engagé et n’est jamais terminé … Il participe à l’amélioration en continu de l’offre de service, de la mise en œuvre des prestations proposées et des partenariats engagés pour répondre au mieux aux besoins et aux attentes des personnes. A présent, nous nous projetons sur l’évaluation externe qui démarrera en août 2014.

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Ce rapport d’activité a été réalisé par l’équipe du CHRS :

- Boris ALBERTINI, éducateur spécialisé - Nacira BOUDIAF, psychologue - Sophie BUTTIN, éducatrice spécialisée - Aïcha GUELIMI, éducatrice spécialisée - Elisabeth GIRAN, éducatrice spécialisée - Deïba HAMMADI, éducatrice spécialisée

- Zohra BALLOUCHE, secrétaire - Michèle SAHRAOUI, chef de service