rapport annuel 2009 - IFRC · 2011. 1. 25. · rapport annuel 2009. Nobuyuki Kobayashi/Japanese Red Cross. Dans un monde en pleine mutation et face à des défis humanitaires de plus

rapport annuel 2009

La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-

Rouge et du Croissant-Rouge est la plus grande orga-

nisation humanitaire du monde. Elle offre son aide

sans distinction de nationalité, de race, de religion,

de condition sociale et d’appartenance politique

Créée en 1919, la Fédération compte 186 Sociétés

membres – d’autres étant en voie de constitution –,

un secrétariat installé à Genève et plus de 60 bureaux

de zone et représentations situés en des points stra-

tégiques, d’où ils peuvent soutenir des activités dans

le monde entier. Le croissant rouge est utilisé à la

place de la croix rouge dans de nombreux pays isla-

miques. Ensemble, la Fédération internationale, les

Sociétés nationales et le Comité international de la

Croix-Rouge (CICR) constituent le Mouvement inter-

national de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

La Fédération internationale des Sociétés

de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge :

une organisation humanitaire planétaire

La Fédération internationale a pour mission d’amé-

liorer les conditions d’existence des personnes vul-

nérables en mobilisant le pouvoir de l’humanité.

Les personnes les plus vulnérables sont celles qui

risquent de pâtir le plus de situations qui mena-

cent leur survie ou leur capacité à obtenir un niveau

acceptable de sécurité économique et sociale et de

dignité humaine.

La Fédération internationale coordonne et dirige

l’aide internationale aux victimes de catastrophes

naturelles et technologiques et aux réfugiés ainsi

qu’en cas d’urgences sanitaires. Elle associe les opé-

rations de secours à la préparation aux catastrophes

et aux actions en faveur de la santé et du dévelop-

pement afin de renforcer les capacités des Sociétés

nationales et, par leur intermédiaire, des popula-

tions. Le réseau sans équivalent des Sociétés natio-

nales, présentes dans la presque totalité des pays du

monde, est la principale force de la Fédération. La

coopération entre les Sociétés nationales accroît les

possibilités de la Fédération de renforcer les capa-

cités et d’aider ceux qui en ont le plus besoin. Sur

le plan local, ce réseau permet à la Fédération d’at-

teindre les communautés.

Les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du

Croissant-Rouge incarnent l’œuvre et les principes

du Mouvement international de la Croix-Rouge et

du Croissant-Rouge. Les Sociétés nationales agissent

en tant qu’auxiliaires des pouvoirs publics de leurs

pays dans le domaine humanitaire et offrent toute

une gamme de services, dont les secours en cas de

catastrophes et les actions sanitaires et sociales. En

temps de guerre, elles viennent en aide aux popu-

lations civiles touchées et soutiennent les services

sanitaires des forces armées en cas de besoin.Photo de couverture : Des infirmières portant des masques en raison de l’épidémie de grippe H1N1. Célébration du 8 mai au siège de la Croix-Rouge mexicaine, à Mexico. Source : Jose Manuel Jiménez/Fédération internationale

Avant-propos 5

Bilan de l’année 2009 6

1. Principes et valeurs en action 14

2. Gestion des catastrophes, préparation aux catastrophes et interventions 16 3. Développement durable 18

4. Diplomatie humanitaire 20

5. Se tourner vers l’avenir : la Stratégie 2020 22

Faits et chiffres 2009 26

Finances 28

Sommaire

rapportannuel

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Dans un monde en pleine mutation et face à des défis humanitaires de plus en plus complexes, la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge offrent une lueur d’espoir aux per-sonnes en détresse, où qu’elles soient. C’est parce que nous intervenons au niveau local, en prenant appui sur les compétences et le dévouement de dizaines de mil-lions de volontaires présents avant, pendant et après les catastrophes, que notre action est intégrée, durable et efficace sur le plan économique.Certes le nombre de catastrophes et de crises sanitaires augmente mais, en parallèle, les capacités de nos 186 Sociétés nationales ne cessent de grandir. En 2009, la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge sont venus en aide à environ 44,8 millions de personnes dans le cadre de leurs opérations de secours d’urgence – une augmen-tation considérable par rapport au chiffre de 2008, qui était de 22,8 millions de personnes.Nos outils d’intervention en cas de catastrophe, qui comprennent notamment les unités d’intervention d’urgence, la chaîne logistique et le Fonds d’urgence pour les secours lors de catastrophes (DREF), sont testés et éprouvés. Ils permettent aux gouvernements et aux Sociétés nationales de sauver plus de vies immédiate-ment après une catastrophe. En 2009, plus de 20 mil-lions de personnes dans le monde ont été secourues grâce à des fonds débloqués par le DREF et 11 millions ont été vaccinées dans le cadre d’opérations de santé d’urgence.La Croix-Rouge et le Croissant-Rouge privilégient la pré-paration aux catastrophes et la réduction des risques car ces activités renforcent la résilience tant des com-munautés que des individus, et leur donnent les moyens d’agir. Dès le départ, nous gardons le relèvement à long terme fermement à l’esprit et associons pleinement les bénéficiaires aux efforts engagés pour reconstruire en mieux.Dans ce rapport, vous serez informés des réussites du réseau en matière de préparation aux catastrophes, d’intervention et de relèvement ; de promotion de

la santé ; de sécurité alimentaire ; de développement ; d’égalité des sexes ; de promotion des principes et des valeurs humanitaires ; et des efforts déployés pour réduire la stigmatisation et la discrimination dont sont victimes les groupes vulnérables dans le monde entier. En outre, vous verrez comment la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge s’adaptent aux enjeux humanitaires tels que le changement climatique, l’urbanisation et la violence urbaine, la migration régulière et irrégulière et les pandémies.Fin 2009, l’Assemblée générale, l’or-gane suprême de gouvernance de la Fédération internationale, a adopté à Nairobi (Kenya), un plan ambitieux sur dix ans. La Stratégie 2020 gui-dera la Fédération internationale afin que celle-ci puisse mieux surmonter les grands défis humanitaires de la prochaine décennie. La Stratégie 2020 reflète l’en-gagement des 186 Sociétés nationales à continuer de sauver des vies et à changer les mentalités et les atti-tudes. Son élaboration a été guidée par les facteurs de vulnérabilité touchant les communautés où les Sociétés nationales opèrent, le respect des Principes fondamen-taux du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et la ferme conviction que chacun a le droit de vivre dans la dignité et la paix.La Stratégie 2020 aidera le réseau à faire plus, à le faire mieux et à aller plus loin. Sa réussite sera garantie par les compétences, la compassion et le dévouement de dizaines de milliers de volontaires et d’employés hau-tement qualifiés qui, au nom des Sociétés nationales, fournissent sans relâche des services dans les commu-nautés, petites ou grandes, partout dans le monde. Les volontaires et les employés sont le cœur de la Croix-Rouge et du Croisant-Rouge – le pouvoir de l’humanité – et nous les remercions tous.

Tadateru KonoéPrésident

Bekele GeletaSecrétaire général

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Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Avant-propos

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L’insécurité alimentaire dans la corne de l’Afrique, exacerbée par les prix élevés des denrées alimentaires sur le plan mondial et par une sécheresse désastreuse, a menacé d’entraîner une crise humanitaire sans pré-cédent. La Fédération a pris des mesures d’urgence décisives pour soutenir 2,2 millions de personnes vul-nérables de la région et favoriser un développement local durable. Les personnes touchées se trouvaient déjà à la limite de la survie en raison de la situation de conflit, de déplacements et d’une pauvreté chronique.

Au Zimbabwe, la Fédération s’est attaquée à l’insé-curité alimentaire et à une épidémie dévastatrice de choléra. Environ 260 000 personnes particulièrement vulnérables ont bénéficié de distributions de nourriture soutenues par le Programme alimentaire mondial.

À la suite de l’épidémie de choléra et de sa propagation, un appel préliminaire de 10,2 millions de francs suisses a été lancé fin décembre 2008 au nom de la Croix-Rouge du Zimbabwe, après que plus de 400 000 francs suisses ont été affectés au titre du Fonds d’urgence pour les secours lors de catastrophes (DREF).

Dans le cadre de l’opération choléra, sept unités d’inter-vention d’urgence (ERU) ont été déployées au Zimbabwe. Trois d’entre elles, qui servaient de centres de traite-ment du choléra et de plates-formes pour les activités des volontaires, ont assuré des soins de santé de base, deux autres ont fourni des services d’assainissement à grande échelle et de promotion de l’hygiène et les deux dernières ont fourni de l’eau potable à 55 000 personnes.

Lors de l’urgence à Gaza (décembre 2008 – janvier 2009), la Fédération a soutenu toutes les Sociétés nationales concernées en partenariat avec le CICR, l’institution directrice du Mouvement durant la crise. Le DREF a débloqué près de 447 000 francs suisses. En Égypte, des approvisionnements de secours pour 800 personnes ont été prépositionnés, un soutien psychologique a été mis en place et des plans d’urgence ont été élaborés.

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Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Janvier – mars 2009

En Géorgie, la Fédération a assuré des services de sou-tien psychologique et des activités de renforcement des capacités de gestion des catastrophes à l’appui du tra-vail de la Société de la Croix-Rouge de Géorgie.

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La Fédération a réagi promptement à l’épidémie de grippe H1N1. Une allocation DREF de 550 000 francs suisses a été attribuée à la Croix-Rouge mexicaine et un appel préliminaire de cinq millions de francs suisses a été lancé le 30 avril. La riposte de la Fédération à la pandémie a été guidée et étayée par plus de quatre ans de préparation aux pandémies.

Le cyclone Aila a frappé la côte sud-ouest du Bangladesh le 25 mai, tuant 200 personnes, provoquant de graves dommages aux habitations et détruisant les moyens de subsistance. La Fédération a soutenu la Société natio-nale grâce à une allocation DREF de 253 000 francs suisses, puis elle a lancé un appel de 2,34 millions de francs suisses.

Le Croissant-Rouge du Bangladesh a distribué des vivres à 10 000 familles de huit districts sinistrés et élaboré un plan d’action en faveur de 105 000 personnes. Il a reçu le soutien de Sociétés nationales partenaires et de la Fédération, qui a acheminé des secours depuis son unité logistique régionale de Kuala Lumpur et détaché un délégué au relèvement pour contribuer à l’intervention.

Au Honduras, la Fédération a soutenu les activités de la Société nationale après un séisme de magnitude 7,1 qui s’est produit le 28 mai. Une allocation DREF initiale de 30 000 francs suisses a été versée le 2 juin et suivie, quinze jours plus tard, d’une subvention de 186 562 francs suisses. À la suite de la catastrophe, la Croix-Rouge du Honduras a soutenu 800 familles de 10 municipalités touchées.

Le mois de mai a été marqué par le premier anniversaire du cyclone Nargis au Myanmar et du séisme du Sichuan, en Chine. Au Myanmar, plus d’un million de personnes ont reçu une aide de la Fédération et de ses membres. La Fédération a aidé la Croix-Rouge du pays à procurer des abris à des milliers de familles et à mettre en œuvre des programmes de « travail contre rémunération » dont les bénéficiaires ont reçu des revenus en remettant en état l’infrastructure. Les activités de reconstruction et

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Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Avril – juin 2009

de remise en état vont se poursuivre en 2010 et 2011. Durant la phase des secours qui a suivi le séisme du Sichuan, La Fédération a fourni 100 000 tentes aux survivants. Trois ERU ont distribué de l’eau potable et assuré l’assainissement pour des milliers de familles, ce qui a contribué à éviter des épidémies. Pour aider les familles à survivre aux rigueurs de l’hiver, la Fédération a distribué 300 000 édredons et plus de 130 000 colis de vivres.

Au Myanmar et dans le Sichuan, les activités de recons-truction et les programmes communautaires intégrés devraient se poursuivre jusqu’en avril 2011.

En mai, à l’occasion du 90e anniversaire de la Fédération, on a signé la Déclaration de Paris, qui réaffirme l’es-prit humanitaire de l’organisation et les efforts qu’elle déploie pour promouvoir une culture de la prévention et protéger la dignité humaine des individus et des com-munautés dans le besoin, et en particulier de ceux qui souffrent d’une vulnérabilité extrême.

En République démocratique du Congo, confrontée à une situation d’urgence liée à un conflit, où le CICR est l’institution directrice, la Fédération a aidé la Société nationale à mettre en place un plan d’urgence, à apporter un appui aux volontaires et à renforcer ses capacités. Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, fin juin 2009, on comptait plus de 1,3 million de personnes déplacées à l’intérieur du pays.

La Fédération a apporté une aide indispensable au Croissant-Rouge du Pakistan, face à la crise des per-sonnes déplacées dans le pays. De violents affronte-ments entre les forces de sécurité gouvernementales et des militants ont contraint plus de deux millions de personnes à fuir leur domicile. Cela a été le déplace-ment le plus important et le plus rapide au monde en 15 ans.

Un appel d’urgence de 23,9 millions de francs suisses a été lancé le 4 juin puis ramené à 7,97 millions de francs suisses, compte tenu de l’évolution rapide de la situa-tion sur le terrain. Fin juillet 2009, le Croissant-Rouge du Pakistan et la Fédération avaient distribué des secours à environ 5 000 familles. Ils continuent à assurer des services d’approvisionnement en eau, d’assainissement et de soins de santé.

La Déclaration de la jeunesse de Solférino a été signée en juin, 500 jeunes employés et volontaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge s’engageant à faire plus, à le faire mieux et à aller plus loin.

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La Mongolie a été durement touchée par des inondations en juin. Le bureau régional de la Fédération à Beijing est venu en aide à la Société nationale et une allocation DREF de 240 000 francs suisses a été versée. Le délégué aux achats de la Fédération, qui travaillait dans le cadre de l’opération séisme du Sichuan, a été dépêché rapide-ment dans la zone sinistrée. L’unité logistique régionale de Kuala Lumpur a également fourni une aide.

En août, la Fédération a lancé un appel d’urgence préli-minaire de 918 000 francs suisses pour aider les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à se préparer à d’éventuelles inondations ou sécheresses en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Les fonds recueillis vont servir à augmenter les stocks d’urgence régionaux, à établir des services communautaires d’alerte précoce, à réviser les plans de préparation et à former des volontaires à l’évaluation et à la coordi-nation des secours. Plus de 200 000 personnes ont été touchées, des milliers de familles ont dû fuir leur habi-tation et les pertes matérielles ont été considérables.

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Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Juillet – septembre 2009

Le mois suivant, le typhon Ketsana a semé la destruc-tion en Asie du Sud-Est, pulvérisant des maisons et l’infrastructure au Cambodge et en RDP lao, submer-geant 80 % du grand Manille aux Philippines et entraî-nant des décès et des dégâts matériels dans le centre du Viet Nam. Des appels d’urgence ont été lancés pour soutenir les Sociétés nationales de chacun de ces pays, qui répondaient aux besoins de millions de sinistrés.

Au Samoa, en septembre, la Fédération a lancé un appel de 2,9 millions de francs suisses pour fournir des secours d’urgence et des soins de santé, assurer l’appro-visionnement en eau et des services d’assainissement, des abris, un soutien psychosocial et des moyens de subsistance, réduire les risques de catastrophes et ren-forcer les capacités après un séisme de magnitude 8,3 suivi d’un tsunami. L’opération de secours et de relève-ment, dirigée par la Croix-Rouge du Samoa, permettra de venir en aide pendant 18 mois à 15 000 des personnes les plus vulnérables.

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En Indonésie, deux séismes désastreux, l’un de magni-tude 7,6 et l’autre de magnitude 6,8 ont frappé l’ouest de Sumatra fin septembre et début octobre. La Fédération a lancé un appel pour venir en aide à 100 000 personnes sinistrées. En partenariat avec la Croix-Rouge indo-nésienne, elle a soutenu la distribution immédiate de secours, la construction de logements de transition, la distribution d’eau, l’assainissement, les soins de santé et les services médicaux. Un soutien logistique a été assuré.

En novembre, en raison des pluies torrentielles dues à l’ouragan Ida, les cours d’eau ont débordé en El Salvador, entraînant de graves inondations, des glissements de terrain et d’importants dommages aux infrastru ctures. La Fédération a débloqué 182 500 francs suisses éma-nant du DREF pour aider la Croix-Rouge d’El Salvador à fournir une assistance de base à 1 500 familles, auxquelles elle a distribué des articles d’hygiène, des ustensiles de cuisine, de la nourriture, des matelas et de l’eau potable.

La Stratégie 2020, approuvée par la Fédération à sa 17e Assemblée générale, tenue en novembre à Nairobi (Kenya), est un document d’orientation qui nous per-mettra de mieux aborder nos défis et nos préoccupa-tions humanitaires au cours des dix prochaines années. L’Assemblée générale a également adopté la Politique relative à la migration.

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Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Octobre – décembre 2009

Le 26 décembre, on a célébré le cinquième anniversaire du tsunami dans l’océan Indien. Lorsque celui-ci a frappé, des millions de personnes horrifiées ont pu voir à la télévision la gravité de la pire catastrophe natu-relle de mémoire d’homme. Plus de 226 000 habitants de 14 pays ont perdu la vie et 470 000 logements ont été endommagés ou détruits. Cinq ans plus tard, la situa-tion est tout à fait différente. Des communautés ont été remises en état et parfois entièrement reconstruites. La

Croix-Rouge et le Croissant-Rouge ont lancé une vaste opération de relèvement en Indonésie, en Thaïlande, à Sri Lanka et dans les Maldives. En cinq ans, près de cinq millions de personnes ont reçu une aide humani-taire et plus de 51 000 logements permanents ont été construits.

Octobre Décembre

Notre nouveau PrésidentEn novembre 2009, M. Tadateru Konoé a été élu Président de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge pour un mandat de quatre ans. Il a été désigné par des représentants des Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge membres réunis à Nairobi (Kenya), à l’occasion de la 17e session de l’Assemblée générale, l’organe suprême de décision de l’organisation.Depuis 2005, M. Konoé était président de la Société de la Croix-Rouge du Japon, dont il avait été auparavant vice-président pendant 14 ans. Il a tenu divers postes de haut niveau au sein du Mouvement, dont ceux de Vice-Président de la Fédération et de membre de la Commission permanente de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Entre 1970 et 2008, M. Konoé a participé à plus de 30 missions de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dans différentes régions du monde.Le Président de la Fédération, convaincu que l’unité dans l’action est aussi importante que la grande diversité de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, fait de son mieux pour encou-rager « l’esprit d’union » dans toute l’organisation.M. Konoé est diplômé de l’Université de Gakushuin, au Japon, et de la London School of Economics, au Royaume-Uni.

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1 Principes et valeurs en action14 La Croix-Rouge et le Croissant-Rouge prennent appui sur leurs principes et valeurs humanitaires pour répondre aux besoins humanitaires les plus urgents dans le monde.Ces principes, qui sont à la base de toutes nos activités, signifient que la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge sont considérés comme indépendants et impartiaux et reconnus comme tels partout dans le monde.La position de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dans le monde est unique. Nos emblèmes, consacrés par le droit international humanitaire, sont reconnus et salués comme un signe d’espoir sur l’ensemble de la planète. Cela nous donne une chance immense d’uti-liser cette position comme une force de changement positif partout dans le monde.

Nos principes et nos valeurs en actionNotre programme « Principes et valeurs » a pour objet d’apporter un appui mondial à un respect accru de ces principes et de ces valeurs. Nous faisons de notre mieux pour encourager une culture du respect de la diversité, de l’égalité des sexes et de la prévention de la violence dans les communautés où la Fédération est à l’œuvre.

Promotion de l’égalité des sexesLa Fédération est déterminée à favoriser l’égalité des sexes et le renforcement de l’autonomie des femmes. Dans toutes nos activités opérationnelles et nos poli-tiques, l’accent est mis de plus en plus sur cette égalité.Les démarches soucieuses de l’égalité des sexes font désormais partie intégrante de l’ensemble des activités de formation et des modules consacrés à la gestion des catastrophes.

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Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Principes et valeurs en action

Principes et valeurs en actionDes efforts constants sont faits afin de réduire la stig-matisation et la discrimination et pour combattre les inégalités liées au sexe et la violence sexiste en matière de VIH et de sida.Nous axons notre action sur l’accès des femmes aux services de santé, et notamment la santé reproductive, sur l’intégration de la problématique hommes-femmes et sur le rôle actif des femmes dans notre système de gestion des interventions en cas de catastrophes, sur l’égalité d’accès à l’emploi et l’égalité des rémunéra-tions dans nos opérations, sur un engagement actif dans la prévention de la violence sexiste et sur le ren-forcement global des capacités et de l’autonomie des communautés.

MigrationLa Politique de la Fédération relative à la migration a été approuvée à la 17e session de l’Assemblée générale, en novembre 2009. Elle remplace et élargit la politique précédente de la Fédération relative aux réfugiés et aux personnes déplacées. Elle prend appui sur les résolu-tions du Mouvement concernant l’action en faveur des réfugiés et des personnes déplacées dans leur propre pays, et les complète.Bien des migrants parviennent à s’établir dans leur nou-velle communauté, mais d’autres rencontrent des diffi-cultés. Ils peuvent perdre le contact avec leur famille et leur communauté. Ils se trouvent hors des systèmes tra-ditionnels qui les soutenaient et, souvent, ils n’ont pas accès à des services de santé et de protection sociale qui respectent leurs besoins élémentaires et leur dignité. Ils

peuvent se retrouver à la merci de trafiquants d’êtres humains ou en butte à l’exploitation sexuelle et écono-mique. Ils peuvent, au cours du processus migratoire, être privés de liberté et placés en détention. Certains risquent la persécution s’ils retournent dans leur pays d’origine. Souvent, les migrants se heurtent à des bar-rières culturelles et linguistiques, sont confrontés à la discrimination et à l’exclusion, voire à la violence. Les femmes et les enfants, les personnes traumatisées, les personnes atteintes de handicaps physiques et men-taux, et les personnes âgées sont particulièrement vulnérables.

Les jeunes, agents du changement des comportementsÀ travers cette initiative, la Fédération aide des jeunes du monde entier à lutter contre la discrimination, la xénophobie, l’exclusion et la violence et à jouer un rôle clé en influant sur les attitudes dans leurs communautés.Nous arrivons à ce résultat en inculquant aux jeunes des aptitudes comportementales essentielles telles que l’em-pathie, la résolution sans violence des problèmes et la création de consensus. Les jeunes volontaires font appel à des activités créatives telles que la danse, le théâtre, l’art et le mouvement pour transmettre leur message, encourageant d’autres jeunes du monde entier à passer « du cœur à l’esprit » dans la mobilisation sociale.

Colombie : un impact durable sur le VIH

Pamela est une travailleuse du sexe transgenres qui vit en Colombie. « Personne ne veut louer un appartement à une personne transgenres », dit-elle. Elle est allée jusqu’à

la Cour suprême pour changer de prénom et prendre celui de Pamela, mais sa carte d’identité porte toujours la mention « sexe masculin ».Pamela a créé un réseau de soutien aux per-sonnes transgenres, qui compte aujourd’hui 700 personnes. « Nous devons nous aider les uns les autres parce que nous faisons face à une stig-matisation et à une discrimination extrêmes. Les hommes nous aiment la nuit, mais ils nous haïs-sent le jour. »Pamela s’est battue pour obtenir des préserva-tifs pour les autres travailleurs du sexe trans-genres. Elle a pris contact avec la Croix-Rouge et contribue maintenant à la mise en place de projets visant à mieux assurer l’accès aux préser-vatifs et à favoriser les rapports sexuels protégés et le dépistage volontaire.« Nous n’aurons pas d’impact durable sur l’infec-tion par le VIH si nous n’atteignons pas les groupes les plus vulnérables tels que les travailleurs du sexe transgenres », affirme le Dr Yacid Estrada, coordonnateur du programme VIH de la Croix-Rouge colombienne. « Non seulement nous allons soutenir Pamela dans son action de prévention, mais aussi nous songeons à mettre au point des outils spécifiques qui tiendront compte des par-ticularités des activités sexuelles des personnes transgenres. Ce faisant, nous n’encourageons aucunement le travail sexuel, mais nous pensons que nous ne ferons pas de progrès durable en vue de la réduction de l’infection par le VIH si nous ne nous occupons pas des personnes comme les transgenres, très touchés par la stigmatisation et la discrimination. »

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2 Gestion des catastrophes, préparation aux catastrophes et interventions 16 En 2009, la Fédération est intervenue à la suite de 383 catastrophes. La répartition géographique de ces catas-trophes, par zone opérationnelle de la Fédération, est la suivante : Asie et Pacifique : 149 (39 %), Afrique : 105 (27 %), Amériques : 86 (22 %), Europe : 34 (9 %), Moyen-Orient et Afrique du Nord : 10 (3 %).En 2009, le Fonds d’urgence de la Fédération pour les secours lors de catastrophes a versé 95 allocations d’une valeur totale de 17,64 millions de francs suisses et lancé des appels d’urgence d’une valeur de 75,21 mil-lions de francs suisses.La préparation aux catastrophes et la réduction des risques liés aux catastrophes font partie intégrante du travail de la Fédération, qui aide les communautés et les personnes à repérer les risques, à s’y préparer et à en atténuer les effets. Ce processus accroît la résilience des communautés, qui sont plus à même de résister aux catastrophes et aux crises et de reconstruire mieux et plus rapidement pour un avenir plus sûr et plus sain.L’une des pierres angulaires de ce travail est le principe de l’« alerte précoce, action rapide », en vertu duquel la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge œuvrent en parte-nariat avec d’autres organismes – gouvernementaux, scientifiques et de la société civile – pour sensibiliser les populations aux catastrophes évitables et laisser aux communautés le temps de procéder à une préparation intensive. La Fédération sait que cette démarche permet de sauver des vies.En août, par exemple, la Fédération a lancé un appel préliminaire d’urgence visant à mettre en place des mesures de préparation aux catastrophes afin de venir en aide à 25 000 personnes en Afrique de l’Ouest et Afrique centrale (Bénin, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra Leone, Tchad et Togo).À la suite des prévisions météorologiques saisonnières établies par le Centre africain pour les applications de la météorologie au développement (ACMAD), la Fédération a apporté un soutien aux Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge de ces pays afin qu’elles répondent

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Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Gestion des catastrophes, préparation aux catastrophes et interventions

Gestion des catastrophes, préparation aux catastrophes et interventions plus efficacement aux urgences de petite et moyenne ampleur liées aux conditions météorologiques, telles qu’inondations, glissements de terrains ou sécheresses. L’argent recueilli sert à renforcer les stocks d’urgence régionaux, à établir des systèmes communautaires d’alerte précoce, à réviser les plans d’urgence et à former des volontaires à la coordination des secours et à l’évaluation.En 2009, la Fédération a ouvert un nouveau centre de logistique humanitaire aux Iles Canaries (Espagne). Le nouveau centre, situé à Las Palmas de Gran Canaria, a pour but de stocker des secours d’urgence et de les dis-tribuer aux victimes de crises humanitaires.Le premier test du centre de logistique a été l’action de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge lors des inon-dations en Afrique de l’Ouest, qui ont touché plus de 450 000 personnes. Une aide humanitaire, notamment des bâches en plastique, des réservoirs d’eau, des mous-tiquaires traitées aux insecticides et des couvertures, est partie de Las Palmas à destination du Sénégal et du Burkina Faso. Les entrepôts du centre, qui s’étend sur plus de 200 ha, contiennent des couvertures, des bâches en plastique, des tentes familiales, des kits pour la construction d’abris, des moustiquaires, des conteneurs pliables en plastique, des jeux d’ustensiles de cuisine, des trousses d’articles d’hygiène, des unités portables de purification de l’eau et d’autres articles de secours.La Fédération possède trois autres centres logis-tiques régionaux, situés à Dubaï, à Kuala Lumpur et à Panama, où des stocks sont entreposés pour répondre aux besoins immédiats de 320 000 personnes dans le monde. Ces quatre centres sont un élément essentiel du travail de gestion des catastrophes et de prépara-tion, qui réduit le temps et l’argent nécessaires pour acheminer des fournitures vitales à des personnes qui en ont désespérément besoin, où qu’elles se trouvent dans le monde.

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3 Développement durable18 Notre contribution fondamentale à un développement durable passe par un renforcement de la résilience des communautés.Ce travail renforce la capacité des communautés de s’adapter et de faire face à des catastrophes et à des crises récurrentes ou prolongées, ainsi qu’à des chan-gements socio-économiques au sens large. Les popu-lations peuvent ainsi protéger et consolider les acquis déjà obtenus en matière de développement.Depuis 2002, par exemple, les activités Croix-Rouge et Croissant-Rouge de lutte contre le paludisme et notam-ment la distribution de moustiquaires, ont permis d’éviter plus de 300 000 décès et de protéger 18,2 mil-lions de personnes. Des études indiquent que l’usage des moustiquaires augmente de plus de 20 % à la suite d’une seule visite d’un volontaire communautaire formé.Depuis 2001, l’Initiative contre la rougeole, soutenue par la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge, a permis de sauver plus de 3,5 millions de vies grâce à des campagnes de vaccination accélérée.

Déclaration de la jeunesse de SolférinoVeiller à ce que les jeunes d’aujourd’hui s’engagent à mener une action humanitaire dans le cadre de leur vie quotidienne est l’un des fondements de la Fédération de demain.Témoin de la bataille de Solférino, en 1859, Henry Dunant a été si profondément bouleversé à la vue de sol-dats blessés qu’il a lancé un processus qui devait mener aux Conventions de Genève et à la fondation de l’en-semble de notre Mouvement. Un siècle et demi après la bataille, plus de 500 responsables Jeunesse de 149 pays du monde se sont réunis en juin 2009 dans cette ville du nord de l’Italie, où ils ont adopté la Déclaration de la jeunesse de Solférino.

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Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Développement durable

Développement durableReprenant les propos du mahatma Gandhi, qui a dit « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde », les jeunes du Mouvement se sont engagés à :1. encourager un changement profond et le développe-

ment de compétences pour promouvoir l’harmonie et les attitudes positives au sein des communautés ;

2. vivre nos sept Principes fondamentaux, en tant qu’agents du changement de comportement au sein de nos communautés ;

3. renoncer à la violence, promouvoir la non-discri-mination et le respect de la diversité ainsi qu’une culture de paix dans le monde ;

4. défendre la non-discrimination dans nos vies personnelles ;

5. nous montrer à la hauteur du droit international humanitaire en agissant et luttant pour réduire les souffrances causées par les conflits armés, et diffu-sant activement des informations sur les règles de la guerre, même en temps de paix.

Parmi les grands principes de la Déclaration de la jeu-nesse de Solférino, figurent l’éducation par les pairs et l’action communautaire en matière de santé. Les jeunes de la Fédération espèrent renforcer la prévention des infections sexuellement transmissibles, dont le VIH, et promouvoir les connaissances sur les dommages liés à l’abus de substances. Ils veulent aussi agir pour éli-miner la stigmatisation et la discrimination liées à la tuberculose, au VIH et à la toxicomanie.Par le biais du « Club 25 », une initiative mondiale de la jeunesse de la Fédération, des jeunes vont continuer à promouvoir des actions humanitaires telles que le don de sang volontaire et non rémunéré pour sauver des vies et à encourager des modes de vie sains.En incitant les jeunes à agir de façon responsable, ils visent aussi à relever le défi humanitaire de la sécurité routière.

Développement du volontariatLes volontaires se trouvent au cœur même de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Leur dévouement et leur compassion traduisent les Principes fondamentaux en actions décisives pour sauver des vies au niveau local et au-delà. Ainsi, investir dans le développement du volon-tariat est une composante vitale des efforts que déploie la Fédération pour assurer la viabilité à long terme.Le programme de développement du volontariat offre aux Sociétés nationales les outils et les ressources dont elles ont besoin pour répondre aux très fortes attentes que nous-mêmes, et ceux qui nous soutiennent, nour-rissons à l’égard des volontaires du monde entier.

Aller de l’avant en AfriqueCes trente dernières années, les Sociétés africaines de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont reçu plus de deux milliards de francs suisses d’aide au développe-ment par le biais du Mouvement.Ces ressources ont eu un impact énorme dans de nom-breux domaines, notamment celui du soutien aux per-sonnes vivant avec le VIH/sida ou touchées par lui. En deux ans et demi à peine, la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge ont diffusé des messages sur la prévention du VIH auprès de 15,4 millions de personnes et apporté un soutien psychosocial à 64 000 personnes vivant avec le VIH et à 115 000 enfants rendus orphelins par le virus.Il y a eu, bien sûr, de nombreuses autres victoires, non seulement sur le VIH mais aussi dans tous nos secteurs d’action. Néanmoins, beaucoup reste à faire. Les besoins humanitaires du continent sont toujours immenses. Malgré une richesse et des progrès sans précédent dans le monde, la vie des Africains très pauvres est toujours marquée par la faim, des maladies pouvant être évi-tées, des conditions de vie inadéquates et des pertes humaines inutiles. Et leur situation continue d’empirer.En Afrique subsaharienne, quelque 400 millions de per-sonnes souffrent d’insécurité alimentaire et ont besoin

d’une aide extérieure pour subvenir à leurs besoins alimentaires essentiels. Des familles sont obligées de renoncer à l’éducation et aux soins de santé pour sim-plement survivre.Les problèmes humanitaires actuels sont aggravés par une urbanisation croissante. Plus de 200 millions de personnes, soit 62 % de celles qui vivent dans des villes subsahariennes, habitent des quartiers misérables dans des conditions déplorables, autrement dit dans des bidonvilles. Seul un tiers des personnes vivant dans les bidonvilles ont accès à un assainissement de base. L’accès à l’eau n’est guère meilleur. La population des bidonvilles d’Afrique devrait encore doubler d’ici 2020.Malgré les immenses progrès enregistrés dans le domaine de la santé dans de nombreux pays d’Afrique, les statistiques sur les maladies pouvant être évitées sont effrayantes. Environ 22 millions de personnes vivent avec le VIH en Afrique subsaharienne et trois quarts du million de personnes tuées chaque année par le paludisme sont des Africains.Parallèlement, la crise financière mondiale a aggravé une situation déjà mauvaise. La Croix-Rouge et le Croissant-Rouge ont poursuivi leur action de déve-loppement et d’assistance humanitaire en Afrique, mais l’avenir est loin d’être assuré. Néanmoins, nous sommes toujours déterminés à effectuer d’importants changements pour améliorer la situation en Afrique.Dans notre rapport Croire en l’Afrique, nous examinons d’un œil critique la façon dont le soutien humanitaire est mis en œuvre sur le continent et nous démontrons qu’en misant à l’excès sur des interventions à la suite de catastrophes, nous contribuerons de moins à moins à des solutions durables. Avec la fourniture de secours, une action préventive au niveau local, allant de la réduc-tion des risques à la mobilisation sociale, est payante.Il est impératif que les Sociétés nationales d’Afrique deviennent plus fortes si nous voulons obtenir les résul-tats et les impacts durables que nous appelons tous de nos vœux.

4 Diplomatie humanitaire20 Notre nouvelle politique relative à la diplomatie huma-nitaire reconnaît, plus que jamais auparavant, com-bien il est important d’influer sur les décideurs et les guides d’opinion pour compléter notre action et contri-buer à protéger les personnes les plus vulnérables. Elle appelle à la capacité collective qu’ont la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge de veiller à ce que la voix des per-sonnes les plus vulnérables du globe soit entendue.

Déclaration de ParisLa Déclaration de Paris a été signée en mai 2009, à l’oc-casion du 90e anniversaire de la Fédération. Dans cette déclaration, nous affirmons que l’intervention d’ur-gence, bien que vitale, ne suffit pas. La communauté mondiale doit promouvoir une véritable culture de la prévention en tant que priorité humanitaire tout en soulignant que les systèmes d’alerte précoce permet-tent une action rapide.L’impact du changement climatique et la fréquence grandissante des situations d’urgence complexes font que l’ampleur mondiale des défis humanitaires dépasse les capacités d’action individuelles d’un État ou d’une organisation humanitaire. La Fédération appelle les États et les autres parties prenantes à se joindre à nous pour mobiliser l’ensemble des ressources humaines et financières requises pour mettre en œuvre les poli-tiques et les plans relatifs à la réduction des risques de catastrophes et à la gestion des catastrophes. Ces politiques et ces plans répondent à des besoins huma-nitaires croissants en orientant l’action, en priorité, sur les personnes les plus vulnérables.Nous prions instamment les États de veiller à ne pas réduire les budgets de l’assistance humanitaire, mais à les accroître pour faire face aux problèmes croissants de vulnérabilité.

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Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge La diplomatie humanitaire

Diplomatie humanitaireNotre monde. À vous d’agir.Pour célébrer le 150e anniversaire de la bataille de Solférino et le 60e anniversaire des quatre Conventions de Genève de 1949, la Fédération et le CICR ont lancé une campagne commune intitulée « Notre monde. À vous d’agir. »Cette campagne appelle les gens, partout dans le monde, à améliorer les conditions d’existence des per-sonnes vulnérables, où qu’elles se trouvent. Le blog « Notre monde. À vous d’agir. », lancé en mai 2009, est une plate-forme où tout un chacun fait part de ses expériences. Des gestes simples ont le pouvoir de faire évoluer les mentalités et d’inciter les autres à agir.

Règles, lois et principes applicables aux actions internationales en cas de catastropheDepuis 2001, la Fédération et ses Sociétés nationales membres s’emploient à améliorer la préparation juri-dique des États en cas de catastrophe, en particulier lorsqu’une assistance internationale est fournie, par le biais de son Programme international concernant les règles, lois et principes applicables aux actions interna-tionales en cas de catastrophe. Plus de deux douzaines d’études de cas réalisées dans le monde indiquent que l’absence de règles précédemment établies dans ce domaine peut entraîner des goulets d’étranglement et des obstacles d’ordre bureaucratique d’une part, et des défauts de supervision et de contrôle qualité d’autre part. En conséquence, des secours tout à fait indispen-sables sont souvent plus lents, plus onéreux et moins efficaces qu’ils ne devraient l’être.

En 2007, la Fédération a dirigé l’élaboration des Lignes directrices relatives à la facilitation et à la réglementa-tion nationales de secours et d’assistance au relèvement initial en cas de catastrophe, que les États parties aux Conventions de Genève ont adoptées à l’unanimité à la XXXe Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Les Lignes directrices ont pour objet d’aider les États à résoudre des problèmes communs concernant par exemple les visas, le dédouanement, les taxes et les restrictions sur les transports, tout en assu-rant un contrôle adéquat et la coordination de l’aide extérieure.En 2009, la Fédération et ses membres appuyaient une douzaine de projets de soutien technique intensif, mis en place pour aider les gouvernements de diverses régions du monde à utiliser les Lignes directrices. Des activités de formation ont été menées en Afrique de l’Est, dans le Pacifique, en Amérique latine et en Asie centrale. Des projets de coopération ont été entrepris avec des institutions de l’ONU (dont le Bureau de la coordination des affaires humanitaires et l’Organisa-tion mondiale de la Santé) et un dialogue de haut niveau a été poursuivie avec diverses organisations régio-nales (de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) au Comité andin pour la prévention et la ges-tion des catastrophes (CAPRADE), et à la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC)). Une étude menée en 2009 auprès de gouvernements et de Sociétés nationales a indiqué que nettement plus de la moitié des personnes interrogées avaient commencé à se servir des Lignes directrices pour évaluer leur législa-tion et leur cadre réglementaire nationaux.

Changement climatiqueNous savons que le changement climatique a accru la fréquence et la gravité des catastrophes naturelles et qu’il va continuer à le faire. Les personnes et les com-munautés les plus vulnérables doivent bénéficier des efforts déployés pour le combattre et en atténuer les effets. Elles doivent aussi y être associées.La Fédération et le Centre africain pour les applica-tions de la météorologie au développement (ACMAD) ont signé un accord de coopération en mars 2009. Cet accord, le premier du genre conclu en Afrique subsaha-rienne entre une organisation humanitaire et un orga-nisme météorologique, va permettre la conception et la mise en œuvre de projets de développement mieux soutenus pour la prévention des risques de catastrophes liées au climat telles que les inondations, la sécheresse et les cyclones.En coordination avec le Centre Croix-Rouge et Croissant-Rouge sur le changement climatique (La Haye), la Fédération a pleinement participé au processus de négociation de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUC) en vue de la Conférence des Parties à Copenhague (COP 15). Une grande partie du travail de sensibilisation à la CCNUC réalisé par le Centre a été effectué par le biais de l’Équipe spéciale pour le changement climatique du Comité permanent interorganisations, établie en juin 2008 à l’initiative du Centre et de la Fédération. Des progrès considérables ont été enregistrés en ce qui concerne l’intégration de l’adaptation au changement climatique dans la réduction des risques de catastrophes. Le texte qui a été présenté à la COP 15 met clairement l’accent sur la réduction des risques de catastrophes et sur les personnes les plus vulnérables. La Fédération et le Centre ont publié un dossier de sensibilisation au chan-gement climatique pour inciter les Sociétés nationales à prendre contact avec leurs gouvernements respectifs avant la Conférence des Parties à Copenhague.

5 Se tourner vers l’avenir : la Stratégie 202022 La Fédération est déterminée à aller de l’avant pour mieux surmonter les grands défis humanitaires de la prochaine décennie.La Stratégie 2020 vise à concrétiser la capacité sans équivalent que nous avons de mettre au point des démarches durables dans trois domaines essentiels : les catastrophes, les risques pour la santé et l’exclu-sion sociale. Elle explique comment, en répondant à des besoins humanitaires croissants, nous pouvons favoriser une profonde évolution des mentalités et des attitudes quant à nos modes de vie et à nos relations les uns avec les autres.En prenant appui sur les enseignements tirés de la Stratégie 2010, nous avons renouvelé notre vision d’un monde en constante évolution. À travers nos activités humanitaires, nous allons œuvrer sans relâche à la promotion de la paix et de la dignité humaine dans le monde entier.

La Stratégie 2020 a trois grands objectifs à long terme :1. Sauver des vies, protéger les moyens d’existence et renforcer le relèvement après les catastrophes et les crisesNous atteindrons ce résultat en faisant en sorte que les communautés et les États soient prêts à intervenir en cas de catastrophe ou de crise. Grâce à notre travail, il y aura moins de décès et moins de dommages matériels et les communautés pourront retourner plus rapide-ment à la normale après une catastrophe.Nos volontaires, bien formés, travaillant dans les com-munautés, nous sommes parfaitement à même de connaître les besoins et les capacités et nous sommes mieux préparés aux catastrophes. Nous pouvons conserver des stocks d’articles essentiels, préparer la

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logistique et les communications et mettre en place des systèmes vitaux d’alerte précoce.En cas de crise, notre préparation nous permet de fournir rapidement et de façon efficace des soins de santé, de la nourriture, de l’eau et des services d’assai-nissement aux populations touchées. Nous contribuons au rétablissement des liens familiaux et à l’organisation d’un hébergement d’urgence.Néanmoins, des catastrophes majeures peuvent par-fois submerger même l’organisation la mieux préparée. C’est pourquoi les Sociétés nationales sont prêtes à se soutenir mutuellement et, pour ce faire, se sont dotées de capacités inégalées d’intervention d’urgence.

Nous attirons l’attention des États sur l’importance de la préparation juridique et de la coopération internatio-nale sur le plan juridique pour réduire les obstacles opé-rationnels. Faute d’un appui et d’une coordination au niveau gouvernemental, les autres activités sont vouées à l’échec ou inadaptées.

2. Promouvoir des modes de vie sains et sûrs Des modes de vie sainsNous renforçons les communautés en aidant les per-sonnes à être en aussi bonne santé que possible et à

prévenir ou à réduire les risques dans la mesure du possible, de façon à avoir une meilleure qua-lité de vie sans nuire à l’environnement.Nous soutenons les politiques publiques, influençons les attitudes psychologiques et sociales et venons en aide aux plus vulnérables, parce qu’ils ont le moins de moyens de faire face.D’ici à 2020, les principales causes de mortalité, de morbidité et d’invalidité dans le monde devraient être les cardiopathies et les accidents vasculaires cérébraux, la dépression, les accidents de la route, les traumatismes dus à la violence et aux conflits et les maladies pulmonaires. Parallèlement, les patholo-gies périnatales, les complications de la grossesse, la tuberculose, le VIH et les maladies diar-rhéiques subsisteront. Le paludisme et autres maladies transmissibles persisteront dans les pays à faibles revenus. En outre, de nouveaux virus et d’autres organismes pathogènes sus-ceptibles de provoquer des épidémies et des pandémies continueront d’apparaître.Nous pouvons faire de réels progrès dans ces domaines.

Prêts en cas de séisme au Japon

Ceux qui travaillent pour la Société de la Croix-Rouge du Japon n’oublient jamais qu’ils doivent être prêts en cas de catas-trophe de grande ampleur. Le Japon est un pays où de faibles tremblements de terre se produisent presque tous les jours et où le risque d’un séisme important est toujours élevé. Pour évaluer son état de pré-paration, la Croix-Rouge du Japon a récem-ment conduit pendant trois jours un exercice complexe de simulation de catastrophe auquel ont participé plus de 360 employés et volontaires de tout le pays, qui compte plus de 127 millions d’habitants.

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Nous nous emploierons à améliorer l’accès aux soins de santé primaires et aux services de santé publique, notamment dans les situations d’urgence. Nous appor-tons un soutien aux autorités sanitaires en nous atta-chant à promouvoir les compétences de base pour les premiers secours et à utiliser des techniques de préven-tion à l’efficacité avérée, pour lutter contre les maladies.Chose peut-être la plus importante, nous encourageons la prise de mesures relatives aux facteurs sociaux, com-portementaux et environnementaux sous-jacents qui influencent le niveau de santé.

Des modes de vie sûrsLa première mesure de réduction des risques de catas-trophes consiste à œuvrer avec les communautés en vue de définir des solutions locales pour gérer les aléas et réduire l’exposition et les vulnérabilités.Nous accordons une attention particulière aux femmes et aux enfants, car leurs besoins et leurs moyens d’adaptation diffèrent souvent de ceux des hommes. Sensibiliser à une « culture de la sécurité » et promouvoir

des attitudes psychosociales qui la favorisent comptent parmi les stratégies concrètes. En outre, nous plaidons pour des lois, des politiques gouvernementales et des incitations en faveur des mesures de réduction des risques. Parallèlement, nous pouvons veiller à ce que les programmes de développement ne créent pas de nouveaux aléas.Nous favorisons la nutrition et la sécurité alimen-taire en développant les moyens de subsistance des personnes qui s’occupent de production alimentaire, et ainsi augmentant et diversifiant la disponibilité de nourriture pour certaines des personnes les plus vul-nérables au monde.Les principales causes des catastrophes sont les phé-nomènes météorologiques extrêmes et la dégradation de l’environnement, liées toutes deux au changement climatique. Nous nous attachons à réduire la vulné-rabilité des communautés aux conditions météorolo-giques extrêmes et encourageons les comportements respectueux de l’environnement dans tout ce que nous faisons, afin de contribuer à prévenir et à réduire le réchauffement de la planète.

Le soutien psychosocial Intervenir en cas de catastrophe ne consiste pas uniquement à traiter des maux physiques ; c’est aussi soigner des blessures psychologiques. C’est pourquoi la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge mettent au point des techniques pour faire face à ces traumatismes parallèlement à leurs pro-grammes traditionnels de relèvement après une crise, tels que les premiers secours, la distribu-tion de vivres et la fourniture d’abris.Cette approche est dirigée par le Centre de réfé-rence pour le soutien psychosocial, établi au début des années 1990 à Copenhague (Danemark), par la Croix-Rouge danoise et la Fédération. Elle est fondée sur l’idée que si l’on donne aux gens la possibilité de prendre soin d’eux-mêmes et d’au-trui, leur confiance en soi et leurs ressources indi-viduelles et communes vont s’accroître, ce qui va encourager la résilience et un relèvement positif et renforcer la capacité de relever les défis à l’avenir. Le Centre de Copenhague aide les Sociétés natio-nales du monde entier à apporter un meilleur soutien psychosocial aux personnes vulnérables à la suite d’une catastrophe ou d’une crise.

Les meurtres d’albinos au Burundi et en Tanzanie, fondés sur des pratiques occultes, ont déclenché une crise qui touche la quasi-totalité de la popu-lation albinos des deux pays. Il est impossible à une dizaine de milliers d’albinos de se déplacer librement, de faire du commerce, d’étudier ou de cultiver la terre, et beaucoup d’autres se cachent par peur des chasseurs d’albinos, engagés principalement par des sorciers ou de riches commerçants.La Croix-Rouge de Tanzanie prévoit de mettre en place des campagnes d’éducation pour encourager le port de chapeaux à larges bords, de chemises à manches longues et autres moyens de protection de la peau, et de fournir aux albinos des supports de formation professionnelle afin d’accroître leurs chances d’obtenir des emplois à l’abri du soleil.Salif Keita, chanteur albinos malien et militant

des droits de l’homme, a déclaré que « même avant le début des tueries, il y a deux ans, les albinos d’Afrique tropicale souffraient de nombreuses affections qui faisaient de leur existence une lutte de chaque instant pour la survie, notamment de cancers de la peau provoqués par leur hypersensi-bilité à la lumière du soleil. »Le 21 octobre 2009, alors que la Fédération condui-sait des recherches sur le terrain, un albinos de 10 ans, Gasper Elikana, a été tué par des chas-seurs. Ses voisins et son père ont tenté bravement mais en vain de le protéger.On compte actuellement 44 meurtres d’albinos en Tanzanie et 12 au Burundi dans les provinces orientales de Cankuzo, Kirundo, Muyinga et Ruyigi, le long de la frontière tanzanienne. Des organisations privées et des médias tanzaniens ont parlé de plus de 50 morts.

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Les albinos qui vivent dans la peur

3. Promouvoir l’intégration sociale et la paixDans toutes les communautés, il existe des groupes de personnes – souvent cachés – qui ne jouissent pas des prestations générales auxquelles a accès la majeure partie de la société. Ces personnes peuvent être délais-sées, marginalisées ou exclues pour de nom-breuses raisons, par exemple, une position sociale ou économique désavantagée, leur situation professionnelle, le manque d’accès à l’information, à la connaissance ou aux outils de communication modernes, ou encore du fait d’attitudes généralisées de stigmatisation ou de discrimination à leur encontre.On compte parmi ces groupes désavantagés les femmes et les filles, qui sont vulnérables du fait de leur sexe, les personnes âgées, celles qui vivent avec le VIH ou des maladies et handicaps particuliers, les enfants et les jeunes en difficulté comme les orphelins, les enfants qui travaillent ou les enfants de la rue, les personnes victimes de trafic, les personnes déplacées, les réfugiés et les migrants, les personnes ayant une orienta-tion sexuelle particulière, les membres de groupes minoritaires, les personnes sou-mises à des pratiques culturelles néfastes et d’innombrables autres personnes privées de leurs droits fondamentaux. Nombre de ces personnes sont susceptibles de vivre dans des conditions qui les rendent sujettes à la violence, aux abus et à l’exploitation. En outre, les disparités économiques et poli-tiques entre les communautés et entre les pays et les régions – notamment les dispa-rités liées à la maîtrise des ressources et à l’accès aux ressources – sont des causes

importantes de tension et d’insécurité. Le défi de la croissance et du développement durables est de veiller à ne pas créer d’autres déséquilibres et à répartir les bénéfices du progrès et de la prospérité de façon à réduire les inégalités. Nous promouvons une compréhension plus large et une mise en œuvre plus intégrale et pratique de nos Principes fondamentaux et nous soutenons l’intégration sociale à travers l’ensemble de nos activités, en développant chez nos employés et nos volontaires les com-pétences nécessaires pour communiquer, jouer un rôle de médiateur et désamorcer les tensions de façon pacifique. Il s’agit là d’un aspect essentiel de notre travail.En outre, nous luttons contre les préjugés sociaux partout où ils se manifestent et nous encourageons toujours la tolérance et le respect des nombreuses perspectives dif-férentes auxquelles il faut s’attendre dans un monde de diversité. Nous encourageons des démarches non violentes pour aplanir ces différences et désamorcer les conflits violents.Pour atteindre nos objectifs, nous sommes déterminés à bâtir des Sociétés nationales plus fortes, à mener des activités de diplo-matie humanitaire et à prévenir ou réduire la vulnérabilité dans tout ce que nous faisons.

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6 Faits et chiffres 200926 Notre mission est de bâtir un monde humain, digne et pacifique en aidant les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à devenir plus fortes, en favorisant leurs intérêts partout dans le monde et en leur permettant d’œuvrer ensemble de façon efficace en tant que Fédération internationale.Notre vision est d’inspirer, d’encourager, de faciliter et de faire progresser en tout temps et sous toutes ses formes l’action humanitaire des Sociétés nationales, en vue de prévenir et d’alléger les souffrances humaines et d’apporter ainsi sa contribution au maintien et à la promotion de la paix dans le monde.

Interventions en cas de d’urgence ou de catastropheEn 2009, grâce à la générosité des Sociétés nationales sœurs, des particuliers, des gouvernements et des entreprises, le nombre des personnes bénéficiaires des opérations d’urgence de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a augmenté massivement, passant à 44,8 mil-lions de personnes contre 22,8 millions environ en 2008.Toutes les catastrophes qui se produisent dans le monde ne font pas les manchettes ou ne sont pas annoncées à la télévision. Le Fonds d’urgence pour les secours lors de catastrophes (DREF) est utilisé par la Fédération pour accorder un soutien immédiat aux Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge afin qu’elles puis-sent intervenir rapidement en cas de catastrophe. En 2009, plus de 20 millions de personnes dans le monde en ont bénéficié, dont 11 millions qui ont été vaccinées lors d’opérations sanitaires d’urgence. Le DREF est réguliè-rement et largement alimenté par plus de 20 gouverne-ments, l’Union européenne et des entreprises.Le système de gestion des catastrophes de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge prend appui sur des volontaires organisés, formés à l’intégralité du cycle de gestion des catastrophes : alertes précoces étayées par des stocks d’urgence, logistique et communications,

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Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Faits et chiffres 2009

Faits et chiffres 2009soins de santé, nourriture, nutrition, logement, eau et assainissement, rétablissement des liens familiaux et relèvement, dont des mesures visant à réduire la vul-nérabilité aux catastrophes à venir.

Préparation aux catastrophes et réduction des risques En 2009, la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge ont mené une action en faveur de 13,5 millions de personnes vul-nérables dans 113 pays et investi plus de 64 millions de dollars É.-U (soit environ 62,7 millions de francs suisses). Nous estimons que pour chaque dollar consacré à l’at-ténuation des catastrophes, nous économisons en moyenne quatre dollars en opérations d’urgence et de relèvement.À travers nos activités de préparation aux catastrophes et d’atténuation des risques, nous dotons les commu-nautés des outils nécessaires pour réduire le nombre de décès et préserver les moyens de subsistance. Ces activités comprennent des systèmes d’alerte précoce, des plans d’urgence, la sécurité alimentaire, des micro-crédits et d’autres projets visant à produire des revenus ainsi que la plantation de palétuviers pour réduire les effets des marées de tempête. Les Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge se préoccupent aussi des questions liées au climat (sécheresses, pénuries de vivres, migrations) qui risquent d’aggraver la vulnéra-bilité des communautés.

Promouvoir des modes de vie sains et sûrs La Croix-Rouge et le Croissant-Rouge travaillent en par-tenariat avec d’autres organisations telles que l’Organi-sation mondiale de la santé et Faire reculer le paludisme pour soutenir les programmes de santé publique. Nous sommes un acteur essentiel de la fourniture de ser-vices de santé communautaires par le biais des sections locales des Sociétés nationales et de leurs volontaires dévoués.1. VIH – en 2009, grâce à des investissements de plus

de 34 millions de francs suisses, des messages sur la prévention du VIH ont atteint 17 millions de personnes et 300 000 personnes vivant avec le VIH ont reçu un soutien psychosocial de 70 Sociétés nationales.

2. Paludisme – depuis 2002, la distribution de mousti-quaires a permis d’éviter plus de 300 000 décès dus au paludisme et 18,2 millions de personnes ont été protégées contre cette maladie. Des études indiquent que l’usage des moustiquaires augmente de plus de 20 % à la suite d’une seule visite d’un volontaire com-munautaire formé.

3. Depuis 2001, l’Initiative contre la rougeole, soutenue par la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge, a permis de sauver plus de 3,5 millions de vies grâce à des cam-pagnes de vaccination accélérée.

4. En Europe, les Sociétés nationales forment chaque année 3,5 millions de personnes aux premiers secours, soit 56 % des 6,2 millions de personnes for-mées tous les ans aux gestes qui sauvent.

Promouvoir l’intégration sociale et une culture de non-violence et de paix Les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, guidées par les sept Principes fonda-mentaux communs – humanité, neutralité, impartia-lité, indépendance, volontariat, unité, universalité –, honorent la diversité, assurent la participation effective de groupes vulnérables, s’attachent à garantir l’égalité des sexes, favorisent le dialogue interculturel et l’har-monie et diffusent le droit international humanitaire.1. Égalité des sexes et respect de la diversité – à Haïti,

à la suite du séisme, la Fédération a anticipé la vul-nérabilité des femmes et apporté une assistance médicale et une aide psychologique aux survivantes de violences sexuelles.

2. Les jeunes, agents du changement des comporte-ments – environ 550 jeunes de 124 Sociétés natio-nales ont été formés à la communication non violente, à l’empathie, au règlement pacifique des conflits, à la pensée critique, à l’élimination des pré-jugés et à la réconciliation. Ils doivent tenir un rôle de premier plan dans leurs communautés et exercer une influence positive sur les mentalités, les atti-tudes et les comportements.

3. Prévention et atténuation de la violence et moyens d’y faire face – la Fédération collabore avec plusieurs organisations sœurs à la mise en œuvre de notre stratégie mondiale de prévention et d’atténuation de la violence, la violence, surtout en milieu urbain, étant l’un des plus grands défis humanitaires au monde.

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En 2009, la Fédération internationale a reçu 283 mil-lions de francs suisses de contributions volontaires en réponse à son appel annuel et à ses appels d’urgence, ainsi que 53 millions de francs au titre d’autres recettes liées aux opérations, soit un total de 336 millions de francs. Le total des dépenses liées aux opérations pour l’exercice 2009 s’est élevé à 431 millions de francs suisses.La région Asie-Pacifique est restée celle dont les recettes (152 millions de francs suisses) et les dépenses (214 millions) ont été les plus élevées. Ces chiffres sont en baisse par rapport à 2008, où ils étaient de 279 millions de francs pour les recettes et de 244 millions de francs pour les dépenses.Les recettes et les dépenses des opérations d’urgence ont également diminué en 2009, les recettes atteignant 126 millions de francs suisses contre 269 millions en 2008. De même, les dépenses liées aux opérations d’ur-gence sont passées de 195 millions de francs suisses en 2008 à 179 millions en 2009.Il convient de noter que l’immense majorité des catas-trophes liées aux phénomènes météorologiques et des tremblements de terre touchant un grand nombre de personnes continuent de se produire dans la région Asie-Pacifique.Les dépenses générales de fonctionnement du Secrétariat ont été de 68 millions de francs suisses en 2009. En 2009, les recettes financières générales du Secrétariat ont été de 11 millions de francs suisses, ce qui a permis d’afficher un résultat global de 5 millions de francs. Les réserves générales ont augmenté, passant de 62 millions de francs suisses en 2008 à 67 millions de francs en 2009.

FinancesR

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Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-RougeFinances

FinancesBilan consolidé au 31 décembre 2009

Bilan consolidé2009 CHF

2008 CHF

Actifs

Actifs courants

Trésorerie et équivalents de trésorerie 249 416 265 549

Actifs financiers à la juste valeur par le biais du compte de résultat 20 497 87 981

Comptes débiteurs et avances, net 143 266 172 536

Stocks, net 1 301 2 822

Autres actifs 181 206

Sous-total actifs courants 414 661 529 094

Actifs immobilisés

Biens immobiliers, net 3 381 2 982

Véhicules, net 14 503 15 185

Autres équipements 1 747 2 490

Immobilisations corporelles, net 3 778 3 836

Actifs au titre des prestations constituées 4 536 7 256

Sous-total actifs immobilisés 27 945 31 749

Total actifs 442 606 560 843

Passifs et réserves

Passifs exigibles à court terme

Comptes créditeurs 16 613 21 539

Provisions 21 285 14 957

Avantages du personnel 6 189 3 993

Charges à payer, recettes différées et contributions payées d'avance 48 133 81 310

Sous-total passifs exigibles à court terme 92 220 121 799

Total passifs 92 220 121 799

Bilan consolidé2009 CHF

2008 CHF

Réserves assujetties à des restrictions

Fonds détenus pour des opérations 282 909 377 254

Sous-total réserves assujetties à des restrictions 282 909 377 254

Réserves générales

Réserves affectées

Risques opérationnels 1 060 1 032

Projets spécifiques 840 1 273

Évaluations actuarielles 4 536 7 256

Sous-total réserves affectées 6 436 9 561

Autres réserves générales

Excédent retenu 61 041 52 229

Sous-total réserves générales 67 477 61 790

Total réserves 350 386 439 044

Total passif et réserves 442 606 560 843

Tous les chiffres sont en milliers de francs suisses (CHF)

30Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-RougeFinances

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Activités poursuiviesGénéral

2009 CHF

Assujetti à restrictions

2009 CHFTotal 2009

CHFTotal 2008

CHFContributions

Contributions statutaires 36 015 – 36 015 35 638

Contributions volontaires, net 4 649 282 633 287 282 459 569

Sous-total contributions 40 664 282 633 323 297 495 207

Recettes services supplémentaires – 33 001 33 001 51 298

Recettes financières 11 405 3 108 14 513 6 263

Dépenses financières –294 – –294 –26 171

Recettes/(dépenses) financières nettes 11 111 3 108 14 219 –19 908

Autres recettes 98 17 507 17 605 13 195

Total recettes 51 873 336 249 388 122 539 792

Dépenses de fonctionnement

Avantages du personnel 50 491 99 711 150 202 134 451

Articles de secours 153 107 537 107 690 185 118

Transport et entreposage 305 16 635 16 940 40 338

Biens d'équipement 1 055 19 926 20 981 18 339

Voyages 2 860 10 126 12 986 15 286

Communications 1 424 3 844 5 268 6 088

Ateliers et formation 1 035 21 895 22 930 20 825

Information 1 977 7 932 9 909 8 549

Frais juridiques, professionnels et d'expertise 3 042 11 118 14 160 16 564

Administration, bureaux et frais généraux 3 681 12 597 16 278 16 354

Dépréciation et amortissement 1 939 3 253 5 192 4 263

Provision pour contributions annoncées à recevoir 133 613 746 181

Provision pour contributions statutaires impayées –1 341 – –1 341 –511

Provision pour les opérations – 6 027 6 027 353

Contributions aux Sociétés nationales 1 83 008 83 009 22 363

Contributions à d'autres organisations 799 3 785 4 584 17 989

Sous-total dépenses de fonctionnement 67 554 408 007 475 561 506 550

Recouvrement soutien des programmes –23 603 23 603 – –

Provision pour déficits projets et reprises 2 235 –1 016 1 219 –913

Total autres dépenses –21 368 22 587 1 219 –913

Total résultat global pour l'exercice 5 687 –94 345 –88 658 34 155

À affecter aux :

Réserves assujetties à des restrictions – –94 345 –94 345 44 019

Réserves générales 5 687 – 5 687 –9 864

5 687 –94 345 –88 658 34 155


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2009 CHF 2008 CHF

Recettes réservées

Afrique de l'Ouest 28 645 23 256

Afrique australe 30 003 41 406

Afrique de l'Est 25 042 26 136

Amériques 23 127 31 237

Asie-Pacifique 152 336 279 071

Europe et Asie centrale 17 581 18 417

Moyen-Orient et Afrique du Nord 9 697 17 322

Programmes mondiaux 54 164 86 152

340 595 522 997

Déduction ERU non contrôlées par la Fédération – –15 472

Reclassement amortissement déficit de projets –1 016 –1 114

Reclassement écarts de conversion latents –3 813 2 621

Autres reclassements 483 –242

Total recettes réservées 336 249 508 790

Dépenses réservées

Afrique de l'Ouest 29 181 27 393

Afrique australe 34 854 37 458

Afrique de l'Est 30 795 26 262

Amériques 29 490 24 770

Asie-Pacifique 214 455 244 498

Europe et Asie centrale 18 310 18 663

Moyen-Orient et Afrique du Nord 16 187 18 843

Programmes mondiaux 62 684 81 092

435 956 478 979





Recouvrement soutien des programmes –23 603 –19 169

Total dépenses réservées 408 007 445 602



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2009 CHF 2008 CHF

Recettes réservées

Appel annuel 144 762 140 335

Intervention en cas de catastrophe 125 788 268 977

Opération après-tsunami 14 628 47 359

Projets hébergés 5 305 8 750

Autres projets 3 664 7 658

Services supplémentaires 46 448 49 918

340 595 522 997





Total des recettes réservées 336 249 508 790

Dépenses réservées

Appel annuel 141 666 140 889

Intervention en cas de catastrophe 179 430 195 480

Opération après-tsunami 48 944 82 218

Projets hébergés 8 427 11 647

Autres projets 9 841 1 537

Services supplémentaires 47 648 47 209

435 956 478 979


Reclassement amortissement déficit de projets –1016 –1 114



Recouvrement soutien des programmes –23 603 –19 169

Total dépenses réservées 408 007 445 602



Les Principes fondamentaux du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Ce rapport annuel est publié aussi en arabe, en espagnol et en français.

Informations complémentaires :Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-RougeCase postale 372CH-1211 Genève 19 SuisseTél. : +41 22 730 4222Fax : +41 22 733 0395Courriel : [email protected] Web : www.ifrc.org202500 11/2010 F 200

ISBN: 978-92-9139-162-2

HumanitéNé du souci de porter secours sans discrimination aux blessés des champs de bataille, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, sous son aspect international et national, s’efforce de prévenir et d’alléger en toutes circonstances les souffrances des hommes. Il tend à protéger la vie et la santé ainsi qu’à faire respecter la personne humaine. Il favorise la compréhension mutuelle, l’amitié, la coopération et une paix durable entre tous les peuples.

ImpartialitéIl ne fait aucune distinction de nationalité, de race, de religion, de condition sociale et d’appartenance politique. Il s’applique seulement à secourir les individus à la mesure de leur souffrance et à subvenir par priorité aux détresses les plus urgentes.

NeutralitéAfin de garder la confiance de tous, le Mouvement s’abstient de prendre part aux hostilités et, en tout temps, aux controverses d’ordre politique, racial, religieux et idéologique.

IndépendanceLe Mouvement est indépendant. Auxiliaires des pouvoirs publics dans leurs activités humanitaires et soumises aux lois qui régissent leur pays respectif, les Sociétés nationales doivent pourtant conserver une autonomie qui leur permette d’agir toujours selon les principes du Mouvement.

VolontariatIl est un mouvement de secours volontaire et désintéressé.

UnitéIl ne peut y avoir qu’une seule Société de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge dans un même pays. Elle doit être ouverte à tous et étendre son action humanitaire au territoire entier.

UniversalitéLe Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, au sein duquel toutes les Sociétés ont des droits égaux et le devoir de s’entraider, est universel.

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La Fédération internationale des

Sociétés de la Croix-Rouge et du

Croissant-Rouge soutient les activités

humanitaires des Sociétés nationales

parmi les populations vulnérables.

En coordonnant les secours

internationaux en cas de catastrophe

et en encourageant l’aide au

développement, elle vise à prévenir et

à atténuer les souffrances humaines.

La Fédération internationale,

les Sociétés nationales et

le Comité international de

la Croix-Rouge constituent

le Mouvement international de

la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Documents

rapport annuel 2009 - IFRC · 2011. 1. 25. · rapport annuel 2009. Nobuyuki Kobayashi/Japanese Red Cross. Dans un monde en pleine mutation et face à des défis humanitaires de plus