Rapport Congo 4

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    Rapport PASECCongo-Brazzaville 2009

    Lenseignement primaire au Congo : la recherche de la qualit et de

    lquit

    Aot 2009

    MEPSA

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    La CONFEMEN est la plus ancienne institution de la Francophonie, cre en 1960, elle regroupequarante et un Etats et Gouvernements membres.

    Elle a pour missions : dinformer les membres sur lvolution des systmes ducatifs de nourrir la rflexion sur des thmes dintrt commun et les rformes en cours danimer la concertation entre ministres et experts pour appuyer les politiques dducation

    Les instances de la Confemen sont la confrence ministrielle, le Bureau, le Rseau des correspondantsinternationaux et les commissions techniques.

    Sur le plan institutionnel, elle est constitue dun Prsident en exercice, dun Secrtaire Gnrale, dunSecrtariat Technique Permanent bas Dakar et dun rseau de Correspondants Nationaux danschaque Etat et gouvernement membre..Les Ministres se runissent tous les deux ans lors de la Confrence.

    Le PASEC, Programme danalyse des systmes ducatifs de la CONFEMEN, a t mis sur pied en 1991par les ministres de la CONFEMEN et poursuit quatre objectifs :

    identifier des modles dcoles efficaces et peu coteux ;

    dvelopper une capacit interne dvaluation du systme ; diffuser les rsultats, les mthodes et instruments dvaluation ; renforcer le rle dobservatoire permanent de la CONFEMEN.

    Le programme ralise des valuations en deuxime et cinquime anne de lenseignement primaire etcherche identifier les facteurs defficacit des apprentissages par la connaissance et la mesure descontextes scolaires et extra scolaires des lves.

    Les travaux sont raliss en collaboration troite avec les quipes nationales des ministres et validspar un Comit Scientifique, qui soumet aussi les orientations du programme lapprobation des ministresde la Confrence.

    Le PASEC a ralis prs dune vingtaine de rapports scientifiques, des publications thmatiques et dessupports de formation dans le domaine de lvaluation et de lanalyse des donnes. Il organise chaqueanne un atelier international et a effectu plus de cent vingt missions dappui et de formation en Afriqueet dans lOcan Indien.

    Lintgralit des rapports et donnes produites sont mis disposition des acteurs des systmesducatifs, de la communaut scientifique et du public.

    Le rapport est non seulement le rsultat dune convention passe entre le Ministre de lEducation et leSecrtariat Technique Permanent de la CONFEMEN, mais aussi le fruit dune collaboration active entreles conseillers techniques du PASEC et lquipe nationale congolaise.

    L Annexe A prsente les principales tapes de la dmarche scientifique et institutionnelle de lvaluation.

    Une valuation PASEC suivant un protocole denqute similaire et commandite par la CONFEMEN, at mene en 1993/1994 par un Groupe dEtudes et de recherches sur les politiques scolaires duCanada (GERPS) de lUniversit Laval, Qubec.

    Contacts: [email protected] [email protected] www.confemen.org

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    Auteurs

    Secrtariat Technique Permanent de la CONFEMEN:

    Bassile Zavier TANKEU, Conseiller technique PASECVanessa AYE SY, Conseillre technique PASEC

    Equipe nationale PASEC:

    - NDOUA Serge Gervais, Directeur des Etudes et de la Planification Scolaire ;- BANZOUZI Rigobert, Chef de Service des Etudes, Direction des Etudes et de la Planification ;- MAKOSSO ne PEMBE Francine, Chef du Service de la Carte Scolaire la DEPS/MEPSA ;- NGUIA Jean, Chef de Service de lEvaluation Pdagogique INRAP ;- KOUBEMBA Louvila Thrse, Inspectrice Chef de Circonscription Scolaire ;- MAHOUNGOU Nicaise, Chef de Bureau des Statistiques Dmographiques et Financires laDEPS/MEPSA ;- GAMANA TOUELENGO Marie Victorine, Directrice de lEnseignement Primaire la retraite ;- MANDAVO Joachim, Conseiller lEnseignement Suprieur au MEPSA.

    Remerciements

    Madame Adiza Hima, Secrtaire Gnrale de la CONFEMEN pour son soutien sans faille auprocessus dvaluation PASEC au Congo

    Madame le Ministre de lEnseignement Primaire et Secondaire charge de lAlphabtisation,pour son engagement efficace lapplication de la convention de partenariat liant laCONFEMEN son Ministre dans le cadre de la ralisation du projet et par la contributionfinancire exceptionnelle du Ministre.

    Monsieur le Chef de Cabinet pour son soutien constant

    Monsieur KOUNOUNGA Esae, Conseiller lEducation de Base au MEPSA et CorrespondantNational de la CONFEMEN , pour le suivi politique et administratif du dossier, pour saparticipation et sa contribution latelier danalyse des donnes, la lecture critique de lapremire version du rapport

    Lquipe nationale PASEC pour avoir supervis le processus de collecte et de saisie desdonnes, et avoir pris part trs activement latelier danalyse organis Brazzaville du 20 au24 Avril 2009.

    HOUNGBEDJI Kenneth, ancien Conseiller Technique PASEC, pour avoir supervis au niveau

    du STP toutes les oprations, de la mission didentification au traitement des donnes

    Toutes les personnes ayant particip aux oprations de terrain, notamment les administrateursdes tests, les directeurs dcoles, enseignants et lves ayant particip aux enqutes

    Madame Khady Mbaye Camara pour la relecture et la mise en page du rapport.

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    Tables des matires Pages

    Principaux rsultats de l valuation PASEC Congo-Brazzaville ______________________________________ 9

    Chapit re 1 : PRESENTATION DU CONGO_______________________________________________________ 17

    Situation gographique _____________________________________________________________________ 17

    Dcoupage administratif ____________________________________________________________________ 17

    Langues et ethnies ________________________________________________________________________ 19

    Contexte dmographique ___________________________________________________________________ 19

    Contexte conomique ______________________________________________________________________ 21

    Structure du systme ducatif du Congo. _______________________________________________________ 25

    Principales rformes et volution venir dans lenseignement primaire ________________________________ 26

    Chapitre 2 : Mthodologie____________________________________________________________________ 41

    Introduction ______________________________________________________________________________ 41

    La collecte des donnes ____________________________________________________________________ 41

    Lchantillon _____________________________________________________________________________ 42

    Les tests administrs_______________________________________________________________________ 44

    Les questionnaires ________________________________________________________________________ 44

    La construction des variables ________________________________________________________________ 45

    Chapitre 3 : La mesure de la qualit de lenseignement primaire au Congo ___________________________ 46

    PERFORMANCES DES ELEVES AU NIVEAU NATIONAL _________________________________________ 46

    Etude des disparits des scores des lves_____________________________________________________ 48

    Score moyen selon la Zone gographique de lcole ____________________________________________ 49Score moyen selon le statut de lcole _______________________________________________________ 50Score moyen selon le niveau de vie des parents dlves ________________________________________ 52Analyse par zone gographique ____________________________________________________________ 53Scores moyens par cole et niveau de vie des lves ___________________________________________ 54

    Les scores du Congo compars aux pays ayant suivi les valuations PASEC entre 2006 et 2008 ___________ 55

    Chapitre 4 : Les facteurs de la qualit__________________________________________________________ 57

    Prsentation des modles finaux pour la Rpublique du Congo obtenus dans le processus de modlisation ___ 58

    Prsentation des principaux facteurs identifis ___________________________________________________ 61

    Les facteurs extrascolaires (caractristiques des lves et du mnage)________________________________ 61

    Des Les caractristiques personnelles de llve _______________________________________________ 61Le genre et lge de llve______________________________________________________________ 61Lenvironnement de llve______________________________________________________________ 62Les enfants confis____________________________________________________________________ 63Niveau de vie ________________________________________________________________________ 63La nutrition __________________________________________________________________________ 64Les travaux extrascolaires ______________________________________________________________ 64Lalphabtisation des parents____________________________________________________________ 65La pratique de la langue denseignement la maison _________________________________________ 66Lappui des lves dans leurs devoirs la maison____________________________________________ 66Llve peut emporter les livres la maison_________________________________________________ 66

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    Les facteurs scolaires ______________________________________________________________________ 67La scolarit antrieure de llve____________________________________________________________ 67

    La frquentation de la maternelle _________________________________________________________ 67Le redoublement______________________________________________________________________ 67

    La scolarit actuelle _____________________________________________________________________ 68Lutilisation des manuels en classe par les lves ____________________________________________ 68Les matriels didactiques de llve _______________________________________________________ 69

    Les caractristiques des enseignants __________________________________________________________ 69Le genre et lanciennet du matre ________________________________________________________ 70Le niveau acadmique et la formation initiale des enseignants __________________________________ 70Le statut de lenseignant________________________________________________________________ 71La formation complmentaire et lutilisation de lapproche par objectifs dans les enseignements ________ 72Labsentisme de lenseignant ___________________________________________________________ 72La motivation de lenseignant ____________________________________________________________ 72Lappartenance de lenseignant une association vocation sociale _____________________________ 73Lexercice dune autre activit par lenseignant ______________________________________________ 73Lenseignant vit dans le village ou le quartier de lcole ________________________________________ 73

    Les caractristiques de la classe______________________________________________________________ 73Lorganisation de la classe ______________________________________________________________ 75La taille de la classe ___________________________________________________________________ 75Les quipements de la classe et les matriels didactiques______________________________________ 75

    Les manuels scolaires et les guides pdagogiques du matres __________________________________ 76La couverture du programme scolaire _____________________________________________________ 76

    Les caractristiques du directeur______________________________________________________________ 77Le genre et lanciennet du directeur ______________________________________________________ 77La formation pdagogique initiale et la formation complmentaire du directeur ______________________ 78La motivation du directeur ______________________________________________________________ 78

    Les caractristiques des coles ______________________________________________________________ 79Le statut de lcole ____________________________________________________________________ 79Le lieu dimplantation de lcole __________________________________________________________ 80Les quipements de lcole _____________________________________________________________ 80

    La gestion scolaire ________________________________________________________________________ 80La frquence des runions entre les enseignants et le directeur _________________________________ 82

    Lencadrement pdagogique des enseignants et des directeurs _________________________________ 82La dynamique partenariale ______________________________________________________________ 83

    Effets dinteraction_________________________________________________________________________ 83

    Chapitre 5 : Les pistes de politiques ducatives en faveur de la qualit______________________________ 84

    Stratgie dintervention du Congo _____________________________________________________________ 84

    Synthse des rsultats et pistes de politiques ducatives___________________________________________ 86Les facteurs de qualit mis en lumire par ltude PASEC________________________________________ 87Davantage de moyens pour lducation ?_____________________________________________________ 90

    Recommandations issues de latelier de restitution________________________________________________ 91

    Chapitre 6 Les comparaisons internationales ___________________________________________________ 94Bibliographie____________________________________________________________________________ 108

    ANNEXE A Prsentation du cadre mthodologique du PASEC _____________________________________ 114

    ANNEXE B Statistiques descriptives des scores par pays _________________________________________ 139

    ANNEXE C Statistiques descriptives et taux de rponses _________________________________________ 141

    ANNEXE D Processus de modlisation _______________________________________________________ 150

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    Liste des Tableaux Pages

    Tableau I.1 : Les tendances dmographiques, 1990-2005 ............................................................. 20Tableau I.2 : Prvision de lvolution des effectifs scolariss entre 2007 et 2020. ....................... 20Tableau I.3 : Lvolution du PIB et du PIB par habitant, 1990-2005 ............................................... 22Tableau I.4 : la situation de lemploi selon le niveau dducation et la gnration en 2005 ........ 25Tableau I.6 :Evolution de la proportion de redoublants par cours, 1990-2004 .............................. 32Tableau I.7 :Diffrents ratios calculs pour le primaire (public), en 2007 ...................................... 34Tableau I.8 : Simulation du profil de scolarisation selon le genre, les quintiles de richesse et ladure domicile-cole (sur la base de rgressions logistiques) ........................................................ 35Les volontaires sont au Congo des personnels pays par lEtat mais au titre de dpenses detransfert, touchant un pcule mensuel variant de 50 000 90 000 FCFA selon le niveaudenseignement. ................................................................................................................................... 37Tableau I.9 Echantillon prvu et ralis (incluant le tableau des correspondances strates etrgions) ................................................................................................................................................. 42Donnes collectes.................................................................................................................................. 43Tableau I.11 Alpha de cronbach par discipline ........................................................................................ 44

    Tableau III.1 : Scores moyens aux tests de 2me anne ................................................................ 47Tableau III.2 : Scores moyens aux tests de 5me anne ................................................................ 47Tableau III.3 : % des lves de 2me anne inscrits dans des coles prives ou publiques selonleur niveau de vie ................................................................................................................................. 51Tableau III.4 : Scores moyens de franais et mathmatiques de 2me anne ............................. 53selon les zones gographiques .......................................................................................................... 53Tableau III.16 : Scores moyens de franais et mathmatiques de 5me anne.......................... 53selon les zones gographiques .......................................................................................................... 53Tableau IV.1 : Diffrentes variables sur les caractristiques personnelles de llve .................. 61Tableau IV.2 : Diffrentes variables sur lenvironnement familial de llve .................................. 62Tableau IV.3 Proportions des pauvres, intermdiaires et riches par secteur public et priv (%). 642me et 5me annes au Congo (2006/2007) ................................................................................. 64Tableau IV.5 : Autres diffrentes variables sur lenvironnement familial de llve....................... 65

    Tableau IV.6 : Variables sur la scolarit antrieure de llve......................................................... 67Tableau IV.7 : Variables sur la scolarit actuelle de llve............................................................. 68Tableau IV.8 : Variables du profil enseignant ................................................................................... 69Tableau IV.9 : Variables sur les caractristiques de la classe ........................................................ 74Tableau IV.10 : Variables du profil directeur..................................................................................... 77Tableau IV.11 : Variables sur les caractristiques de lcole .......................................................... 79Tableau 4.12 : Variables sur la gestion scolaire ............................................................................... 82Tableau V.1 : Indicateurs cibles de la stratgie sectorielle .............................................................. 86

    ANNEXE E Organisation du systme ducatif formel congolais .......................................... 151Tableau I.5 : Organisation du systme ducatif formel congolais................................................. 151

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    Liste des graphiques pages

    Graphique I.1 :Evolution des effectifs au primaire de 1995 2007.............................Graphique I.2: Les profils estims pour les annes 1993, 2000 et 2005................Graphique I.3 : Probabilit dtre dans les 40 % les plus pauvres, selon la dure des tudes et le milieu de rsidence, 2005........Graphique I.4 : Pourcentage dadultes pouvant lire selon la dure des tudes initiale........Graphique III.1: Distribution des scores de dbut et de fin danne de mathmatiques en 2eanne...

    Graphique III.2 : Distribution des scores de dbut et de fin danne de franais en 2me

    anne.....Graphique III.3 : Distribution des scores de dbut et de fin danne de franais en 5eanne............Graphique III.4 : Distribution des scores de dbut et de fin danne de mathmatiques en 5me anne...............................................................................................................Graphique III.5: Scores agrgs* de fin de 2meanne selon le lieu de rsidence de lcole (rural/urbain) ....................................................................................................................Graphique III.6: Scores de fin de 5meanne en franais selon le lieu de rsidence de lcole (rural/urbain)....Graphique III.7: Scores de fin de 5meanne en mathmatiques selon le lieu de rsidence de lcole (rural/urbain).............................Graphique III.8: Rpartition public/priv des scores agrgs de fin de 2meanne.. Graphique III.9: Rpartition public/priv des scores des lves de fin de 5meanne en

    mathmatiques........................................................................................................Graphique III.10 : Rpartition public/priv des scores des lves de fin de 5meanne en franais..................................................................................................................Graphique III.11: Rpartition des scores des lves de fin de 5meanne selon leur niveau de vie..Graphique III.12 : Rpartition des scores agrgs des lves de fin de 2meanne

    selon leur niveau de vie............................................................................................Graphique III.13: Scores finaux moyens en franais/maths de 2meanne selon le niveau de vie

    Moyen des lves et la zone de lcole...........................................Graphique III.14: Scores finaux moyens en franais/maths de 5meanne selon le niveau de vie moyen des lves et la zone de lcole..............................................................Graphique V.1 : Evolution des effectifs au primaire de 1995 2007.....Graphique 11:Rpartition des lves par niveaux, Franais 2me anne post test.....

    Graphique 12:Rpartition des lves par niveaux, Maths 5me anne, post test........Graphique 13 : Poids du non formel dans les programmes selon le pays...Graphique 14 :Rpartition par domaine du curricula officiel en franais dans cinq pays......................Graphique 15: Rpartition par domaine du curricula implant en franais dans cinq pays..................Graphique 16 :Rpartition par domaine du curricula officiel en maths dans cinq pays.........................Graphique 17 : Rpartition par domaine du curricula implant en maths dans cinq pays.....................Graphique 18 :Rpartition des enseignants selon la dure de la formation professionnelle initiale sur neuf pays................................................................................................................

    2831

    384048

    4848

    48

    49

    50

    5050

    51

    5152

    52

    54

    5590100

    100101102102103103

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    Liste des sigles et des abrviations

    APC Approche Par les ComptencesAPE Association de Parents dElvesAPO Approche par les objectifsBEPC Brevet dEtudes du Premier CycleBAC BaccalauratBET Brevet dEtudes TechniquesBREDA Bureau Rgional pour lEducation en Afrique de lUNESCOCE1 Cours Elmentaire 1re anne (3me anne du cycle primaire)CE2 Cours Elmentaire 2me anne (4me anne du cycle primaire)CFEEN Certificat de Fin dEtudes des Ecoles NormalesCEPE Certificat dEtudes Primaires ElmentaireCIEP Centre International dEtude PdagogiqueCM1 Cours Moyen 1re anne (5me anne du cycle primaire)CM2 Cours Moyen 2me anne (6me anne du cycle primaire)CNSEE Centre National de la Statistique et des tudes conomiques)CONFEMENConfrencedes Ministres de lEducation des pays ayant le franais en partageCP Cours Prparatoire (2me anne du cycle primaire)DEPS Direction des Etudes et de la Planification Scolaire du CongoDSRP Document de Stratgie de la Rduction de la PauvretEDS Enqute Dmographique et de SantEDSC Enqute Dmographique et de Sant du CongoEPT Education Pour TousFAWE Forum Des ducatrices AfricainesIEA International Association for the Evaluation of the Educational AchievementMEPSA Ministre delEnseignement Primaire et Secondaire et de lAlphabtisationONUSIDA Organisation des Nations Unies contre le SIDAOMS Organisation Mondiale de la SantPASEC Programme dAnalyse des Systmes Educatifs de la CONFEMENPIB Produit Intrieur BrutPPTE Pays Pauvres Trs EndettsRESEN Rapport dEtat dun Systme Educatif National

    RHO coefficient de corrlation intra classeSACMEQ The Southern and Eastern Africa Consortium for MonitoringTBS Taux Brut de ScolarisationUNICEF Fonds des Nations Unies pour lEnfanceUNESCO Organisation des Nations Unies pour lEducation, la Science et la Culture

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    Principaux rsultats de lvaluation PASEC Congo-Brazzaville

    Le contexte congolais

    Avec un PIB/habitant de lordre de 1103 dollars en 2007, le Congo se place parmi les Pays Revenu Intermdiairede la Tranche infrieur. Le Congo a vu son revenu par habitant diminuer

    de faon continue partir de la fin des annes 80. Cette situation sest aggrave avec les effetsde la guerre que le pays a connue au cours de la dcennie 90. Avec leffet des conflits,linfrastructure a subi des dgts considrables ; les populations de provinces entires sont ainsiprives daccs leau potable, et un certain nombre dinstitutions sont en ruines.

    Daprs les estimations de la Banque Mondiale, le taux de pauvret est valu prs de 50%en 20051. Au classement de lIndice de dveloppement humain tabli par les Nations Unies, leCongo se classe en 144eposition sur un total de 177 pays. Selon lUNICEF, 11 % des enfantsde moins de 15 ans sont orphelins, 60 000 femmes et filles ont t victimes de viol, et5 000 enfants ont combattu durant la guerre. En 2005, on estimait prs de 5,3%2la proportion

    des Congolais de la tranche dge de 15 49 ans atteints du VIH/SIDA. Le taux de scolarisationprimaire est tomb de 90 % en 1990 40 % en 2000, et lesprance de vie a elle aussi baissdans le mme temps, passant denviron 52 ans au dbut des annes 90 48,6 ans en 2002. Onestime le taux de chmage de la population active prs de 50 % et les jeunes sont plusparticulirement touchs.

    Les efforts engags par les autorits en 2003-2004 ont permis au pays de conclure un accordavec le Fonds montaire international au titre de la Facilit pour la rduction de la pauvret et lacroissance en dcembre 2004. Dans la mme dynamique, le Congo a atteint le point dedcision de lInitiative PPTE en mars 2006. Les principales rformes soutenues par la

    communaut internationale dans ce programme concerne entre autres, la rduction de lapauvret, le renforcement du systme de gestion des finances publiques, y compris la gestiondes investissements publics, lamlioration de la gouvernance, notamment dans la gestion desressources naturelles y compris les ressources ptrolires et forestires, la lutte contre lacorruption, etc.

    Malgr toutes les difficults entraines par la guerre dans les annes 90, la couverture scolairesest beaucoup dveloppe au Congo depuis le dbut de la dcennie. En effet, laccs lcoleprimaire est devenu quasi-universel (avec un taux daccs en 1reanne de 104,1% en 2007).Cependant, dans les conditions de scolarisation actuelle, 26% dlves inscrits en 1reanne duprimaire natteignent pas la 6meanne dtudes.

    Ainsi, si laccs lcole primaire sest beaucoup amlior sur le plan quantitatif, le systmeducatif primaire congolais prsenterait de fortes lacunes sur le plan qualitatif. En effet, une

    1Banque Mondiale, http://web.worldbank.org/, accd le 20/08/092Centre National de la Statistique et des tudes conomiques (CNSEE) et ORC Macro (2006). Enqute Dmographique et de Sant du Congo

    2005 (EDSC-I). Calverton, Maryland, USA : CNSEE et ORC Macro.

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    grande partie des lves congolais du primaire serait en chec scolaire (28% des lves ont unscore infrieur 25/100 au test PASEC de fin danne).

    Le systme ducatif primaire de Congo prsente des ratios en moyenne de 85 lves parenseignant ; 54 lves par classe, 2 lves par place assise et 2 livres par lve3. Ces ratiospeuvent varier du simple au double selon les dpartements, ce qui indique de grandesdisparits et ingalits dans le secteur primaire au Congo, notamment entre zones rurales et

    urbaines. Ces ingalits se retrouvent galement entre lves, les lves issus des catgoriesles plus pauvres ayant beaucoup plus de difficults scolaires que les autres.

    Pour faire face aux diffrents dysfonctionnements du systme ducatif, notamment au niveau dela rtention des lves au cycle primaire, le gouvernement congolais s'est engag lancer unerforme du systme ducatif pour la priode 2005-2015.

    Dans la perspective datteindre une ducation de qualit pour tous en 2015, les stratgiesdintervention du gouvernement du Congo portent sur laugmentation de laccs lcole,lamlioration des conditions denseignement et dapprentissage, lamlioration des programmesscolaires et une meilleure gestion des ressources humaines et financires.

    3On remarquera que le nombre dlves par enseignant est plus lev que le nombre dlves par classe. Ceci peut sexpliquerpar le manque denseignants et par la prise en charge de plusieurs classes par un mme enseignant. Dautre part, il y a ungrand nombre denseignants bnvoles et volontaires, qui lorsquils sont comptabiliss font descendre le ratio lves/matre 76.

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    Objectif et paramtres de ltude

    La prsente tude vise faire tat de la qualit de lenseignement primaire partir de donnescollectes au cours de lanne scolaire 2007.

    Des tests sont administrs en dbut et en fin danne aux lves de 2meet 5meanne dunchantillon. Lajout de questionnaires contextuels permet didentifier les facteurs de russite, qui

    sont autant de mesure de politiques ducatives potentielles.Lchantillon a t construit en rfrence aux zones gographiques, au statut et aufonctionnement de lcole (mi-temps/cycle complet).

    Lvaluation PASEC Congo rejoint les normes fixes sur la plupart des paramtres scientifiques,on note un taux de rponse au niveau classe de 94% pour chacun des deux niveaux alors quele pourcentage de perte dlves entre le pr-test et le post test est de 11,1% en 2 meannecontre 7,7% en 5meanne.

    Ainsi en 2me anne, 1903 lves ont t enquts au post test contre 2 141 au pr test. Pour

    la 5me

    anne 1892 lves ont t enquts au post test contre 2050 au pr test.

    Donnes collectes par n iveau dtudes PASEC Congo

    2me

    anne5meanne

    Niveau classe

    Prvues 150 150enqutes au pr-test 146 143Nombre de

    classesenqutes au post-

    test 141 141Taux de rponse (post-test) 94% 94%

    Niveau lve

    au pr-test 2141 2050Nombredlves au post-test

    1903 1892

    Taux de dperdition des lves entrepr test et post test

    11,1% 7,7%

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    La comparaison internationale : la situation du Congo

    En 2meanne, avec un score moyen des lves en franais et en mathmatiques se situant

    aux alentours de 40/100, le Congo occupe une situation mdiane par rapport aux scores des

    autres pays.

    Rsultats aux tests PASEC de 2meanne en franais et mathmatiques dans six pays

    Scores de franais en fin danne Scores de mathmatiques en fin danne

    0

    20

    40

    60

    80

    10

    0

    20

    40

    60

    80

    10

    En 5meanne, le Congo se retrouve parmi les pays o la majorit des lves ont un score

    infrieur au score mdian de franais et de mathmatiques, donc proche des pays comme le

    Bnin et le Tchad, dont les scores sont les plus faibles.

    Rsultats aux tests PASEC de 5meanne en franais et mathmatiques dans sept pays

    Scores de franais de fin danne

    0

    20

    40

    60

    80

    10

    Scores de mathmatiques de fin danne

    0

    20

    40

    60

    80

    10

    TCHADBENI N BURKI NA

    MADAGASCAR

    GABON

    TCHAD

    BENI N

    SENEGAL

    MADAGASCARCONGO

    GABON

    CAMEROUN

    CONGO

    SENEGAL

    BENI N BURKI NA

    CAMEROUN

    CONGO

    GABON

    MADAGASCAR

    SENEGAL

    TCHAD

    CAMEROUN

    BURKI NA

    BENI N

    BURKI NA

    CAMEROUN

    CONGO

    MADAGASCAR

    GABON SENEGAL

    TCHAD

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    Principaux rsultats d analyse : les facteurs de russite scolaire

    Les facteurs de qualit mis en lumire par ltude PASEC

    - La diminution du redoublement au profit dun meilleur suivi pdagogique de llve- Une plus grande prsence des manuels scolaires et guides pdagogiques- Une plus grande utilisation des manuels scolaires en classe

    - La diminution du travail des enfants hors travail scolaire (travaux des champs, commerce,travaux domestiques)- La frquentation de la maternelle- Le niveau de vie des lves- La diminution de la taille des classes- Lutilisation du franais la maison- Le respect du temps scolaire- Le respect de la couverture du programme scolaire, notamment dans les dernires

    annes du primaire.- La poursuite de lamlioration des conditions denseignement et notamment lquipement

    des classes et des coles (eau, lectricit, tables-bancs, latrines, salle des matres,matriel didactique, etc.).

    - Un meilleur encadrement pdagogique par les directeurs et inspecteurs.

    Au niveau des enseignants, les rsultats de ltude PASEC montrent que les matres ayant reuune formation initiale denseignant ou ayant un niveau suprieur au Baccalaurat obtiendraientde meilleurs rsultats en 5meanne que les autres. Pour ce qui est de la 2meanne, ce nestplus le diplme, mais le statut qui jouerait un rle positif sur les rsultats des lves. En effet, lesenseignants communautaires ou du priv obtiendraient de meilleurs rsultats en moyenne queles autres matres en 2meanne du primaire, ceci sexpliquerait pour la premire catgorie par

    une forte motivation pour devenir un contractuel de lEtat puis un fonctionnaire et pour laseconde de conserver leur poste dans un contexte o lobligation des rsultats est une conditionncessaire.

    Les diffrentes valuations PASEC menes jusqu prsent ont eu tendance montrer que laformation initiale des enseignants navait pas dimpact et les raisons principales dgages de cephnomne taient un manque dadquation entre les formations initiales et les pratiquesdenseignement sur le terrain, ainsi quun manque de motivation des enseignants.Labsentisme des enseignants aurait un impact ngatif sur lapprentissage des lves. Demme, un enseignant motiv et faisant partie dune association vocation sociale obtiendrait demeilleurs rsultats que les autres.

    Les rsultats de ltude ont galement montr que, les enseignants qui pratiquent une activitrmunratrice en plus de leur travail dinstituteur, auraient de meilleurs rsultats avec leurslves.

    Dans lensemble, les facteurs de qualit de lducation primaire mis jour par lvaluationPASEC iraient dans le sens des rformes engages par le Congo.

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    Quelques pistes de politiques ducatives

    Moyennant quelques mesures fortes, telles que lamlioration du suivi pdagogique de llve pourdiminuer les redoublements et une plus grande allocation des ressources publiques lducation, leCongo semble tre mme de russir le pari dune ducation de qualit pour tous.Le tableau ci-dessous donne quelques pistes dactions, bases sur les rsultats danalyse PASEC et surles cots quelles reprsentent.

    Analyse cot efficacit des mesures de politiques ducatives envisages4

    Cots BnficesActions pr iori tai res

    1. Amliorer le suivi pdagogique de llve pour diminuer le redoublement en coursdu sous cycle (mesures de remdiassions)

    _* + +2. Diminuer la taille des classes +++ + +3. Accrotre grandement la prsence des manuels et guides pdagogiques dans lessalles de classe

    ++ Effet positif attendu *

    Formation des acteurs du systme

    4. Dvelopper et mieux cibler la formation initiale et continue des enseignants ++ +5. Dvelopper la formation continue des directeurs dcole + Effet positif attendu6. Rorienter et mieux adapter le suivi pdagogique et administratif des enseignantset directeurs, renforcer le suivi des tablissements scolaires.

    + Effet positif attendu

    7. Rorienter et mieux adapter la formation continue des inspecteurs et conseillerspdagogiques ++ Effet positif attenduGestion du systme

    8.Amliorer grandement l utilisation des manuels et scolaires et des guides en classe 0 Effet positif attendu *9 Donner la possibilit aux lves dutiliser des manuels scolaires la maison + Effet positif attendu10.Motiver/superviser/revaloriser les enseignants ++ + +11.Diffuser le montant des subventions alloues ltablissement 0 Effet positif attendu12.Surveiller le temps scolaire en associant les Conseils dcole, les APE, lesinspecteurs et directeurs

    0 + +13.Revoir la chaine de supervision pdagogique 0 Effet positif attenduEquit

    13. Permettre laccs des femmes au poste de directeurs dcole 0 +14. Mettre en place des politiques sociales destination des familles les plus pauvres ++ + +15. Continuer la sensibilisation des familles en faveur de lducation, notamment enfaveur des filles et de la diminution des travaux extra scolaires des enfants.

    + + +Rformes pdagogiques

    16. Adapter les guides enseignant aux manuels scolaires ++ Effet positif attendu17. Former les enseignants lapproche par objectifs + +Soutenir lenseignement maternel

    18. Dvelopper la maternelle et contrler ses cots +++ Effet positif attendu

    4Note de lecture du tableau :

    1. dans la colonnecot : Le signe < 0 > indique que la mesure nentrane pas de cot. *Dans le cas du redoublement, il a t maintenantprouv que faire baisser le redoublement entraine une grande baisse des cots, cependant la baisse du redoublement doit saccompagner demesure de remdiassions qui peuvent entrainer des investissements financiers au dpart.

    Le signe indique une baisse des cotsLes signe < + >, < ++ > et indiquent soit un cot plus ou moins important, soit un bnfice plus ou moins fort sur les acquis des lves.Ces estimations sont faites en fonction des diffrentes dpenses dducation par lve ou de certains cots unitaires de biens et services (cotdes manuels scolaires de 3500Fcfa au Congo, cot de la construction dune salle de classe par lve de 32 000 Fcfa, cot de la formationinitiale des enseignants par lve de 2488,34 Fcfa, etc.).2. dans la colonne bnfices: (+)correspond un effet confirm, soit en 2me ou en 5me anne ;(+ +)correspond un effet confirm pour les deux niveaux, 2 et 5me anne. Effet positif attendu indique que leffet de la mise en uvre de la mesure est attendu positif mme si les modles ne lont pas dmontr.* Pour ce qui est de laccroissement des manuels scolaires et de leur utilisation, toutes les valuations PASEC effectues avant 2000 montrentun impact significatif positif. Cependant, depuis 2000, cette corrlation nest plus vidente. On peut alors se poser les questions suivantes : Leslivres mis la disposition des lves sont ils efficacement utiliss en classe ? Les enseignants sont ils assez forms pour utiliser ces livres ?Les guides pdagogiques distribus aux enseignants sont ils assez explicites et complets ?dacquisitions ne lont pas pu rvler.

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    Davantage de moyens pour l ducation ?

    La dpense par lve reste faible au Congo. En effet, le Congo, avec un PIB/habitant de1103$, ne dpense par lve que 3,4% de son PIB par tte. Or, sur les 9 pays qui ont participau PASEC VII et VIII entre 2004 et 2007, la moyenne des dpenses par lve est de 9% duPIB/tte, avec un PIB/habitant de 869$ en moyenne.

    Au Congo, la dpense publique par lve, hors biens et services (en prenant en compteuniquement les dpenses courantes dducation), vaudrait 33 034 Fcfa5.

    La dpense totale par lve serait de 41 641Fcfa et se rpartirait comme suit :

    Rpartition du cot uni taire par lve au Congo

    10,40%

    25,30%

    20,50%0,01%

    33,19%

    10,60%

    non enseignants

    enseignants

    biens et services

    sociale

    administration

    pdagogique

    Dans le budget destin lducation primaire, on remarque que les cots unitaires par lvedestins laspect administratif (33,19%) sont peu prs les mmes que ceux lis aux salairesdes enseignants et la pdagogie (35,90%). Or, une des stratgies forte du Congo est laproduction de matriel didactique, latteinte dun manuel de mathmatiques et de franais parlve, lamlioration de la formation continue, et lencouragement des enseignants par loctroi deprimes. Ainsi, larbitrage des dpenses devrait tre revu en faveur des dpenses pdagogiques.De mme le cot li au social est trs faible alors que le niveau de vie des lves influencebeaucoup leurs rsultats,

    Dautre part, une meilleure gestion des ressources humaines devrait permette damliorer letaux dencadrement des lves et de rationnaliser les dpenses. En effet, le RESEN du Congoeffectu en 2005 a dtermin que 6 258 personnels fonctionnaires et contractuels nont pas tlocaliss au sein du systme ducatif congolais, ce qui reprsente 8 968 millions de FCFA.

    5RESEN du Congo 2007.

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    Le RESEN indique que leffectif des personnels non enseignants du primaire pourrait tre rduitdune part et mieux rparti dautre part. En effet, une grande partie des personnels tantenseignants de formation, nexercent pas au sein de la classe, or le Congo manquedenseignants et beaucoup sont pris en charge directement par les communauts.

    Le Congo dpense peu par lve au niveau primaire en comparaison son PIB et aux autres

    pays de mme niveau (pays PASEC VII et VIII). Une meilleure rpartition des dpenses et uneffort de gestion et daugmentation des ressources en faveur de lenseignement primairepermettraient de mettre en place les diffrentes rformes engages par le Congo en 2005.

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    Chapitre 1: PRESENTATION DU CONGO

    Situation gographique

    la Rpublique du Congo est situe en Afrique centrale et stend sur 342.000 Km 2. Le Congo

    est Limit au nord par le Cameroun et la Rpublique Centrafricaine, au sud par lAngola (aveclenclave du Cabinda), lest par la Rpublique Dmocratique du Congo dont il est spar par lefleuve Congo et son affluent lOubangui, louest par le Gabon et lOcan Atlantique.

    Ce positionnement naturel fait de la Rpublique du Congo une des portes dentre et de sortiede lAfrique centrale, ce qui lui vaut sa vocation de pays de transit. Ses infrastructures detransport facilitent, en effet, le passage de marchandises en provenance et destinationdautres pays de la sous-rgion.

    Dcoupage administratif

    Le territoire national est aujourdhui subdivis en dpartements, districts, puis en communes,elles mmes subdivises en sous prfectures, arrondissement, cantons, villages et quartiers. LaRpublique du Congo compte ainsi douze (12) dpartements, dont Brazzaville la capitalepolitique qui a la particularit dtre une rgion autonome.

    Tous les dpartements sont placs sous la responsabilit des Prfets, seconds par desSous Prfets, lexception de Brazzaville, o il y a un maire central. Chacune des quatreprincipales villes du pays est subdivise en arrondissements dirigs par des mairesdarrondissements (ou Adjoints au maire).Lorganisation administrative territoriale est structure selon les principes de la dconcentrationet de la dcentralisation. La loi n9-2003 du 6 fvrier 2003 fixant les orientations fondamentales

    de la dcentralisation stipule dans son article premier : ladministration dcentralise se ralisedans le cadre du dpartement et de la commune.En ce qui concerne le sous secteur en charge de lenseignement primaire et secondaire, Lagestion du systme ducatif est assure par ladministration centrale et les services extrieurs.Cette organisation administrative, financire et pdagogique est fortement centralise malgrquelques signes de dconcentration que confrent les textes aux directeurs dpartementaux delenseignement notamment dans laction pdagogique et la rpartition du personnel mis leurdisposition. La gestion du personnel dpend essentiellement de ladministration centrale.

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    Carte du Congo

    Source : quid : http://www.quid.fr/

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    Langues et ethnies

    Le Congo est un pays multiethnique (on compte plus de 60 ethnies) et multilingue, Larticle 3 dela constitution du 15 mars 1992 stipule que la langue officielle est le franais, les languesnationales vhiculaires sont le lingala et le munukutuba ; les langues nationales ne sont pasvraiment utilises dans ladministration congolaise. Elles restent vernaculaires. Cependant, auCongo il existe un grand nombre de dialectes (plus de 47 dialectes) utiliss pour lchangecommunautaire inter- dpartement ou au sein dun dpartement, notamment dans le commerce,les loisirs, le sport et les voyages6. Les deux langues nationales, le lingala et le munukutuba,sont enseignes l'cole du peuple, selon lArticle 4 de la loi no 20/80 du 11 septembre 1980portant sur la rorganisation du systme ducatif. Dans les faits, le lingala et le munukutuba (oukituba) ne constituent pas des langues d'enseignement, mais des matires pour un certainnombre d'coles. Le franais est rest l'unique langue d'enseignement dans tout le cursusscolaire et universitaire.

    Contexte dmographique

    Les donnes dmographiques globales

    Lhistoire rcente du Congo (conflits sociopolitiques ayant engendr un dplacement depopulation) na pas contribu la stabilisation des donnes dmographiques du pays. A limagede ce pass trouble, le recensement de la population en 1996 na pu tre valid. Les donnesdmographiques utilisables dans les tudes remontent donc au recensement de 1984.

    Selon le Centre National de la Statistique et des Etudes Economiques, la population du Congo

    est estime en 2005 3,3 millions dhabitants dont 50 % de jeunes gs de moins de 15 ans, et40 % de ruraux. Le taux moyen de croissance observe au cours de la priode allant de 1990 2005 est de lordre de 2,8 %. Le nombre de jeunes en ge daller lcole primaire reprsente17,1 % de la population totale du pays. Si les tendances actuelles se poursuivent, il y aurait auCongo environ 740 000 jeunes en 2015, soit une augmentation denviron 30 % du nombredenfants scolariser au primaire dici 2015.

    Une seconde source de donnes dmographiques est disponible auprs de la Division de laPopulation des Nations Unies. La comparaison des deux sources montre une estimation de lapopulation plus importante pour la source des Nations Unies. Selon cette dernire, la population

    globale du Congo slevait environ 2,5 millions et 4,0 millions respectivement en 1990 et 2005contre 2,2 et 3,3 millions dhabitants selon la source nationale. La diffrence entre les deuxestimations est importante et un choix de rfrence a t fait en tenant compte des rsultats delEnqute Congolaise auprs des Mnages (ECOM) ralise en 2005.6 LECLERC, Jacques. Congo-Brazzaville, Rpublique du Congo dans L'amnagement linguistique dans le monde, Qubec,

    TLFQ, Universit Laval, 10 juin 2005, [http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/congo.htm], (7 janvier 2009). WIKIPDIA, coll. Article Rpublique dmocratique du Congo , 3 janvier 2009,[http://fr.wikipedia.org/wiki/Rpublique_du_Congo], (7 janvier 2009), 439 Ko (document sous licence de documentation libreGNU, GFDL).

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    Lenqute ECOM7 a rendu disponible les indicateurs de couverture scolaire (taux descolarisation, daccs ou dachvement), ainsi que les donnes basiques portant sur lensembledes enfants scolariss, ou non, la date de lenqute. Les estimations issues de lenquteECOM, les donnes administratives concernant les effectifs scolariss et les projections duCNSEE (Centre National de la Statistique et des tudes conomiques) convergent vers lesmmes rsultats.

    Dans le calcul dindicateurs, le choix dutiliser les donnes du CNSEE est de nature faciliterlintgration de lanalyse avec les travaux plus gnraux tels que le Document de Stratgie de laRduction de la Pauvret (DSRP) qui utilise cette source. Le tableau I.1 ci-aprs rcapitule lesgrandes tendances dmographiques du pays de 1990 2005.

    Tableau I.1 : Les tendances dmographiques, 1990-2005

    1990 1995 2000 2005

    Population globale (millions) 2,193 2,519 2,892 3,321

    Taux d'accroissement annuel 2,8 % 2,8 % 2,8 %% Population rurale 46 44 42 40

    Population scolarisable(milliers)

    6-11 ans 375 430 494 567

    12-15 ans 212 244 280 332

    16-18 ans 142 163 187 215

    Taux d'accroissement annuel 2,8 % 2,8 % 2,8 %Source : Centre National de la Statistique et des Etudes Economiques (CNSEE) du Congo

    A la lumire des tendances mentionnes plus haut, la population scolarisable devrait connatre

    une forte expansion lhorizon 2020. Selon les sous secteurs, la situation serait la suivante :

    Tableau I.2 : Prvision de lvolution des effectifs scolariss entre 2007 et 2020.

    2007 2020

    Prscolaire 31629 60750Primaire 621700 926600Secondaire 1er

    degr201300 326500

    Secondaire 2me

    degr69000 65500

    Enseignementtechnique

    33211 77643

    Enseignementsuprieur

    20340 29604

    Source : Modle de simulation RESEN du Congo, 2007

    Pour absorber cette demande ducative croissante, au niveau primaire notamment, le Congodevra donc = recruter et former un grand nombre denseignants dans les prochaines annes.7Etude ECOM (Enqute Congolaise Auprs des Mnages), Centre National de la Statistique et des Etudes

    Economiques du Congo, 2005.

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    Impact du VIH/Sida sur le systme ducatif

    Au Congo, le taux de prvalence du VIH/sida est estime 5,3 % en 2006 (ONUSIDA, 2006),ce qui est trs lev.

    Au niveau des enseignants, on estimait que le taux de prvalence du VIH-Sida tait

    comparable celui de la population adulte, soit un taux de 4,9 % en 2003 (RESEN 2005)c e quireprsentait dj 250 enseignants du primaire atteints du VIH-Sida. Les volutions ne sont pasfaciles imaginer au niveau de la population globale (et de celle des enseignants) car ellesdpendent des changements dans les pratiques sexuelles et des progrs dans la diffusion destraitements. Les informations disponibles sur les motifs et tendances dvolution suggrent desdiffrences selon les rgions dAfrique au sud du Sahara. En appliquant le moyen dvolutionpour les pays dAfrique Centrale, on pourrait estimer que la prvalence du VIH-SIDA pourraitstablir autour de 8 9 % en 2015 (RESEN 2005).

    Sur cette base, et en supposant i) que le pays aurait un achvement universel du primaire en

    2015, ii) que le pays suive le cadre indicatif du Fast-Track8

    (rapport lves-matre de 40), lenombre des enseignants qui seraient sropositifs cette date serait estim 1 650 (sur les 18000 enseignants alors dans le systme, soit 9% des enseignants sropositifs). Les informationsempiriques disponibles suggrent que chaque anne, environ 180 enseignants devraient treremplacs du fait de leur maladie, et quun nombre plus ou moins gal dcderait (RESEN2005).

    Contexte conomique

    Lanalyse des principaux agrgats de lconomie, ainsi que de leur volution dans le temps estessentielle dans la comprhension du niveau de ressources disponibles ou susceptibles deltre pour les diffrents secteurs dintervention de lEtat et, notamment pour le secteur delducation.

    Lvolution du Produi t Intrieur Brut (PIB)

    Le tableau suivant prsente les volutions du PIB et du PIB par habitant entre 1990 et 2005. Envaleurs courantes, le PIB du pays a t multipli par 4,2 en 15 ans, passant de 760 3 200milliards de FCFA, entre 1990 et 2005, soit un taux de croissance annuel moyen denviron 10%.

    8Initiative Fast Track : http://www.efafasttrackfr.org/no_access.asp.

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    Tableau I.3 : Lvolution du PIB et du PIB par habitant, 1990-2005

    PIB (milliards FCFA courants) PIB (milliards FCFA 2005) PIB / habitant (0000Fcfa)Annes

    PtroleHors

    ptrole Global PtroleHors

    ptrole Global

    Population(millions) Courant

    Constant2005

    1990 220,3 541,7 762,0 1 410,6 802,3 2 242,4 2,193 347,5 1 022,5

    1991 181,8 586,9 768,7 1 414,8 826,1 2 296,3 2,255 340,9 1 018,5

    1992 189,9 586,5 776,4 1 515,2 837,8 2 356,0 2,318 334,9 1 016,41993 184,7 575,4 760,1 1 635,0 808,5 2 332,4 2,383 319,0 978,7

    1994 339,6 642,8 982,4 1 612,1 753,6 2 204,1 2,450 401,0 899,6

    1995 357,5 698,7 1 056,2 1 702,3 789,8 2 334,7 2,519 419,3 918,8

    1996 550,9 748,8 1 299,7 1 824,9 816,1 2 483,2 2,590 501,9 932,1

    1997 666,7 689,3 1 356,0 2 217,3 748,6 2 425,5 2,662 509,3 901,2

    1998 419,6 730,5 1 150,1 2 354,7 767,7 2 516,9 2,737 420,2 909,1

    1999 773,0 676,2 1 449,2 2 474,8 715,1 2 437,2 2,814 515,1 857,8

    2000 1 502,0 790,5 2 292,5 2 313,5 830,2 2 621,4 2,892 792,6 902,8

    2001 1 159,0 884,4 2 043,4 1 957,2 930,7 2 721,2 2,973 687,2 911,6

    2002 1 126,4 976,5 2 102,9 1 921,2 993,1 2 846,0 3,057 688,0 927,6

    2003 1 003,4 1 028,4 2 031,8 1 616,4 1 050,7 2 869,0 3,142 646,6 909,5

    2004 1 389,5 1 073,3 2 462,8 1 661,1 1 090,6 2 988,4 3,230 762,4 916,62005 2 059,5 1 135,3 3 194,8 2 059,5 1 135,3 3 194,8 3,321 962,1 962,1

    Source : Ministre des Finances et du Budget et Fonds Montaire International

    Lconomie congolaise tant une conomie ptrolire, il y a lieu de distinguer le secteurspcifique du ptrole et de celui correspondant au fonctionnement domestique. En 1990, lacomposante hors ptrole reprsentait 71 % du PIB total du pays, alors quen 2005, cette partne reprsente plus que 36 % du total. La raison de cette volution rside dans le fait que le PIBdu secteur ptrolier a t multipli par 9 entre 1990 et 2005 (le PIB ptrolier passant de 220 2060 milliards de FCFA courants). Cette forte augmentation rsulte essentiellement desvariations de prix du ptrole entre 1990 et 2005.Sur la mme priode, le PIB non ptrolier progressait mais de faon moindre, passant de 542 1135 milliards de FCFA.

    Les volutions en volume du PIB non ptrolier, entre 1990 et 2005, sont relativement modesteset sont notamment une consquence des troubles qui ont marqu le pays au cours des annes90. Ainsi, il est estim que le taux de croissance annuel moyen en valeur constante (dflat delindice national des prix) du PIB non ptrolier naurait t que de lordre de 2,3%. Au total, cestprincipalement la trs forte hausse du prix du ptrole sur les deux dernires annes qui permetdobtenir une situation conomique favorable depuis 2004.

    Ces agrgats peuvent tre mis en relation avec la population du pays (qui passe de 2,2 millionsdhabitants en 1990 3,2 millions dhabitants en 2005). En valeurs courantes, le PIB parhabitant passe de 347000 FCFA en 1990 962000 en 2005. En valeurs constantes(pondration par le dflateur global du PIB tenant compte des indices spcifiques aux secteursptrolier et non-ptrolier), le chiffre de 2005 (962000 FCFA) est un peu infrieur celui de 1990(1023000 FCFA). Lvolution est caractrise par une baisse sensible de cet indicateur jusqulanne 1990 (baisse de 16% entre 1990 et 1999 du fait notamment des troubles intrieurs)

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    suivie dune remonte significative depuis lanne 2000 (accroissement moyen de 2,3 % paran).

    Elments sur le niveau de pauvret au Congo

    Le diagnostic sur la pauvret, fond sur lanalyse des informations quantitatives et qualitativescollectes, a mis en exergue le profil multidimensionnel de la pauvret. Au plan de la pauvret

    montaire, lECOM9a tabli que 50,7% de la population congolaise vit en dessous du seuil depauvret, estim 544,40 FCFA, ce qui quivaut 1,18 $US par adulte et par jour (le seuil depauvret est fix par la banque mondiale 1,25$ US par jour). Au niveau spatial, il a t rvlque lincidence de la pauvret est plus leve en milieu semi-urbain (67,4%), quen milieu rural(64,8%) et autres communes (58,4%). En milieu urbain, principalement Brazzaville et PointeNoire, lincidence de la pauvret est respectivement de 42% et de 33,5%. Selon lECOM, lesdterminants de la pauvret sont : (i) le sexe du chef de mnage, (ii) son ge, (iii) la structure deson mnage, (iv) son niveau dinstruction et (v) son activit ou son emploi. Les mnages dirigspar des femmes sont plus exposs la pauvret (58,2%) que ceux dirigs par des hommes(48,8%). Les mnages dont le chef est analphabte sont plus pauvres (69%) que ceux dont le

    responsable a une instruction de niveau primaire (61%), de niveau secondaire (50,2%) deniveau suprieur (30%). Par ailleurs, la taille du mnage influe considrablement sur lindice depauvret qui touche 52,6% des mnages monoparentaux largis10 et 47,3% des familleslargies.

    Au plan socio-conomique, la mme enqute a tabli que les mnages dont le chef exerce uneactivit agricole (69%) et industrielle (56,5%) sont plus pauvres que ceux dont le chef travailledans les services et commerce (36,8%). Cette pauvret est moins ressentie par les mnagesdont le responsable est employ dans ladministration ou au sein dune entreprise publique(24,5%) que ceux dont le chef exerce un emploi dans le secteur priv (39%). Linaccessibilit

    des infrastructures de base rduit le temps consacr aux activits productives et cre un surcotqui aggrave la pauvret. Les carts de revenus entre les plus pauvres (25% de la population) etles plus riches (25%) vont de 5 8. Ils sont plus marqus en milieu semi urbain (8,3) et Brazzaville (7,1) quen zone rurale (5,5).

    Les dpenses publiques pour lducation

    LEtat consacre environ 2% de son PIB pour le fonctionnement de lducation en gnral ; lapart destine au secteur primaire ne reprsente que 0,4% du budget global de lducation en2007 daprs le modle de simulation du RESEN11.

    9Etude ECOM (Enqute Congolaise Auprs des Mnages), Centre National de la Statistique et des Etudes Economiques duCongo, 2005.10Les mnages largis sont des mnages vivant en couple et qui prennent en charge une famille largie, c'est--dire necomprenant pas seulement que leurs propres enfants.11Document de travail, Rvision du RESEN, janvier 2007.

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    En 1993, le Congo dpensait 7,7% de son PIB pour les dpenses courantes dducation, contre2,1% en 2005, et ceci pour arriver, peu prs, aux mmes performances quantitativesquactuellement, cest dire une esprance de vie scolaire des lves de 7,5 ans enmoyenne12.Lallocation intra sectorielle savre trs dfavorable lenseignement primaire qui, en termes dedpenses courantes excutes en 2005, reprsente seulement 25,8 % de lensemble dusecteur (valeur la plus faible observe sur le continent africain), lenseignement secondaire

    gnral reprsentant 28,2 %, le technique 13,2 % et le suprieur 29,8 %13

    . Compte tenu desobjectifs de scolarisation primaire universelle, et des ambitions portes sur lenseignementtechnique, un rquilibrage des ressources devrait tre envisag.

    Les dpense par lve du public reprsentent 4% du PIB par tte en 2007; le Congo prvoit deles faire passer 7% en 2020 daprs le modle de simulation du RESEN, ceci dans le but decrer les conditions optimales dencadrement pdagogique des lves par une allocationpermettant daccroitre les inputs pdagogiques salariaux et non salariaux.

    L'Etat reprsente la principale source de financement de l'ducation, loin devant les mnages,

    les organismes d'assistance et les entreprises. Les contributions des mnages, extrmementdifficiles valuer ont eu une assez forte incidence sur les dpenses non salariales au primaire.On peut dire que cette contribution est assez importante si on considre la dtriorationgnrale de la situation conomique des familles.

    Les donnes de lECOM 2005 montrent que les mnages congolais contribuent beaucoup aufinancement de lducation de faon directe (frais de scolarit) ou indirecte (frais de cours desoutien). En 2005, cette contribution est estime 15,4 milliards de FCFA, soit 19 % desdpenses courantes totales du secteur ducation. Toutefois, on peut noter que les fraisscolaires ont t supprims en 2008, ce qui va engendrer des effets sur la gestion des flux.

    L'aide extrieure destine l'ducation est surtout consacre aux dpenses en capital.Les dpenses courantes sur lensemble du secteur ont fortement augment sur la priodercente (2001 2005) sous leffet dun accroissement des dpenses de matriel et de transfert.La tendance montre un recul du poids de lenseignement gnral, au profit essentiellement delenseignement technique et professionnel.

    Sur lensemble du secteur, 66,3 % des dpenses courantes concernent les dpenses horssalaires enseignants (constitues essentiellement des dpenses salariales du personnel nonenseignants14, les dpenses pdagogiques tant trs faibles), ce qui place le Congo bien au-del de la moyenne africaine.

    12Document de travail, RESEN du Congo, janvier 200713Document de travail, RESEN du Congo, janvier 200714Concernant le personnel, si lEtat a pay 24 644 agents fonctionnaires et contractuels au titre de lducation en 2005, seul18 386 dentre eux sont identifis dans le systme. ce qui laisse penser quil existe 6 258 agents qui margent lducationsans pour autant y travailler. En termes financiers, cela reprsente environ 25 % des salaires pays par lEtat.

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    Lestimation des cots uni taires moyens par niveau dtudes

    La mise en relation des dpenses et du nombre dlves scolariss dans le public permet decalculer une dpense par lve pour chaque niveau denseignement.

    Tableau I.4 : la situation de lemploi selon le niveau dducation et la gnration en 2005

    Prscolaire Primaire Collge Lyce CET LET EFP ENI UniversitDpenses courantes budgtaires (millionsFCFA)

    2 020 18 558 10 986 9 048 3 547 2 973 951 610 13 895

    Dont Dpenses courantes effectives (millionsFCFA)

    1 565 14 615 8 710 7 247 3 337 2 793 890 571 13 895

    Masse salariale personnel absent (millionsFCFA)

    455 3 943 2 276 1 801 210 180 61 39

    Nombre d'lves dans le public (milliers) 5,5 442,0 125,8 31,1 21,1 16,3 3,4 2,8 11,7

    Cot unitaire public budgtaire en milliersFCFA

    368.3 42.0 87.3 290.5 168.1 182.4 281.1 221.7 1 186,6

    Cots unitaires publics effectifs

    En milliers FCFA 285,4 33,1 69,2 232,7 158,1 171,3 263,2 207,4 1 186,6

    Indice (primaire=1) 8,6 1 2,1 7 4,8 5,2 8 6,3 35,9En % du PIB par habitant 29,7% 3,4% 7,2% 24,2% 16,5% 17,8% 27,4% 21,6% 123,6%

    En % du PIB net par habitant 44,0% 5,1% 10,7% 35,9% 24,4% 26,4% 40,5% 32,0% 182,8%

    Source : Enqute ECOM 2005-Congo / RESEN-Congo, janvier 2007

    Les cots unitaires sont relativement faibles dans le primaire et le collge ainsi que danslenseignement technique. Cela rsulte :

    ! de la faiblesse des allocations intra sectorielle pour ces niveaux denseignement ;! de la prpondrance des dpenses salariales sur la base de salaires relatifs parmi les

    plus faibles observs sur le continent (un enseignant fonctionnaire au primaire a unsalaire de 1,79 fois le PIB net par habitant) ;

    ! de la faiblesse, voir de labsence de dpenses hors salaires, censes appuyer lactepdagogique. Pour lenseignement gnral, ces cots sont dautant plus faibles quunegrande partie du corps enseignant craie en main est constitue de personnelsbnvoles (31 % pour le primaire, 14 % pour le collge) et de volontaires, contribuant demanire substantielle lamlioration des taux dencadrement.

    Structure du systme ducatif du Congo.

    Au Congo, la gestion du systme ducatif est confie trois (3) dpartements ministriels : le

    MEPSA pour lenseignement primaire, secondaire et lalphabtisation, le METP pourlenseignement technique et professionnel, le MES pour lenseignement suprieur.Schmatiquement, le systme ducatif national formel est organis en trois principaux paliers,tels quillustrs par le tableau I.5 figurant en annexe15. Lenseignement prscolaire resteembryonnaire et accueille les enfants gs thoriquement de 3 5 ans. Lenseignementprimaire comprend 6 annes dtudes et accueille les lves gs thoriquement de 6 11 ans.Il est sanctionn, son terme, par un Certificat dEtudes Primaires Elmentaires (CEPE). Le

    15Annexe E, page 149, Tableau I.5 : Organisation du systme ducatif formel congolais.

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    niveau est compos dun cycle dveil (CP1, CP2 et CE1) et dun cycle de fixation (CE2, CM1 etCM2). Un concours dentre autorise le passage au secondaire. Lenseignement secondaireoffre des formations gnrales et techniques. Le secondaire gnral comprend deux cycles : lepremier, compos de 4 annes dtudes, est sanctionn par le Brevet dEtudes du PremierCycle (BEPC); le second, dune dure de 3 annes, est sanctionn par le baccalaurat (BAC).Le secondaire technique et la formation professionnelle regroupent, dune part, des centres demtiers (o lentre se fait, pour deux ans, sur titre pour les titulaires du CEPE) et les collges

    denseignement technique (o lentre se fait par orientation). Ces collges reoivent aussi deslves du niveau 5medu secondaire gnral, ainsi que des lves provenant de centres demtiers, pour deux annes sanctionnes par un brevet dtudes techniques (BET). Par ailleurs,on y trouve les lyces denseignement technique (qui reoivent des lves titulaires du BEPC oudu BET, pour trois annes sanctionnes par un baccalaurat technique) et les coles deformations professionnelles (qui reoivent, des degrs divers, les titulaires du BEPC, duBaccalaurat et les fonctionnaires en qute de perfectionnement selon leur spcialit, pour desformations de deux quatre ans).

    Quant lenseignement suprieur, il comprend des formations diversifies dont la dure varie

    de 2 7 annes. Ces formations sont organises principalement sous la tutelle du Ministre delenseignement suprieur, mais dautres formations plus spcifiques sont organises pardautres ministres techniques. Lenseignement suprieur public est dispens lUniversitMarien NGOUABI et dans les tablissements privs. LUniversit Marien NGOUABI compteonze tablissements dont cinq facults, trois coles et trois instituts.

    Principales rformes et volution venir dans lenseignement primaire

    Les rformes nonces ci-dessous sont tires du Plan National dAction de lEducation Pour

    Tous du Congo datant de 2002 et rajust en 2005 . Ces rformes dcoulent du constat mispar diffrentes tudes montrant que les rendements scolaires et universitaires sont restsfaibles malgr les innovations pdagogiques et la multiplicit des rformes dj engages. Cestudes ralises sur llmentaire rvlent que les niveaux de matrise en franais, enmathmatiques et sciences sont trs insuffisants16. Les taux de redoublement et dabandon,quel que soit le cycle considr, notamment celui des filles demeurent proccupants au regarddu caractre lev du nombre dannes-lve et du nombre dannes-tudiant. Cette faiblessedes rendements internes est en grande partie lie aux dficiences du dispositif pdagogique quiprvaut dans le systme.

    Ainsi, les objectifs du Congo en faveur de lducation primaire pour lhorizon 2015 sont17

    :- augmenter le taux brut dadmission pour atteindre les 100% ;- Atteindre un taux dabandon de 0% (situ 2% en 2004) ;- Assurer une parit gale entre les filles et les garons ;- porter le taux de redoublement 10% ;

    16Miala DIAMBOBA et Roland OUELET, les dterminants de la russite scolaire au Congo, enqute sur les causes du faiblerendement de lenseignement primaire congolais, GERPS/CONFEMEN, Dcembre 1995.17Les objectif du Congo pour lhorizon 2015 suivent les recommandations de lInitiative Fast Track :http://www.efafasttrackfr.org/no_access.asp)

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    - Rduire la part des effectifs du priv 10% ;

    Assurer la scolarisation primaire universelle dans des conditions visant :40 lves/classe (ratio situ 61,5 en 2004) ;- 1 enseignant par classe pdagogique ;- 1 lve par place assise ;- 1 manuel par lve (ratio situ 1/24 lves en 2004) ;- Amliorer la qualit de lenseignement par la pertinence des programmes et lerecyclage des enseignants.

    Le programme dintervention prioritaire de la stratgie sectorielle18se concentre sur trois axes, savoir lamlioration : de laccs tous les niveaux ; de la qualit de lducation et de laformation ; de la gouvernance et de la gestion du secteur ducatif et de la formation.Lamlioration de la qualit de lducation et de la formation va sarticuler autour des principessuivants :

    ! Lobservation stricte du temps dapprentissage sera exige. En effet, lamlioration de la

    qualit et de lefficacit du service ducatif dpend en premier lieu du temps effectifconsacr aux enseignements. La matrise du temps scolaire passe par des actions decommunication et de mobilisation sociale, de stabilisation du mouvement du personnel,de suivi pour contrler et limiter au maximum les absences des enseignants et enfin desamnagements du calendrier scolaire selon les contextes. Le respect du tempsdapprentissage sera appuy par la mise en route en temps rel des enseignements pourrejoindre leur poste de travail tout au dbut de lanne scolaire.

    ! Sur le plan de lvaluation, il est envisag de procder une valuation diagnostique enfranais et en calcul en tout dbut danne scolaire pour identifier et programmer lesactivits dapprentissage/enseignement privilgier par mois, de concevoir

    systmatiquement des valuations formatives au sein des squences dintgration etenfin, dorganiser une valuation sommative en fin de dernire anne de chaque sous-cycle (CP, CE2) et surtout au CE1 o un goulot dtranglement est observ depuisplusieurs annes. Des actions seront menes en direction des enseignants dans ledomaine de lvaluation des acquis scolaires, dans les pratiques de lvaluationdiagnostique et formative afin de mesurer la progression des apprentissages, de vrifierle degr de matrise de comptences. Les pratiques de r mdiation devront trevulgarises et mises rgulirement en uvre.

    ! Sur le plan de lorganisation des tudes, il est envisag la gnralisation de lutilisation duguide du matre dans les coles, lintensification du soutien pdagogique dans les coles

    (visites de classe et visites dcoles), le renforcement de la formation en cours de servicedes enseignants, la formation des chefs dtablissement dans les mthodes de gestionscolaire.

    18Plan National dEducation Pour Tous du Congo, MEPSA, 2005.

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    Evolution de scolarisations

    Evolution des effectifs

    Au titre de lanne scolaire 2007, le sous secteur de lducation en charge de lenseignementprscolaire, primaire et secondaire a scolaris, au total un effectif de 908 432 lves, qui sedistribue de la manire suivante : 31 629 lves au prscolaire ; 621 702 lves au primaire,

    201 295 au collge et 53 806 au lyce19

    .

    La couverture scolaire sest beaucoup dveloppe depuis le dbut de la dcennie en dpit de larelative faiblesse des ressources publiques dducation qui reprsentent 2,4% du PIB. Ilapparat quaprs un recul de la scolarisation la fin des annes 90 du fait des troubles quaconnus le pays (baisse des effectifs de prs de 45%), le systme ducatif a beaucoup rcupret se trouve depuis 2005 dans une dynamique quantitative forte, meilleure quau dbut desannes 90. De 2003 2007, les effectifs scolaires ont t multiplis par 2,39 au prscolaire, par1,08 dans le primaire, 1,46 au collge et par 2,61 au lyce.Au total, entre 1995 et 2007, les effectifs du primaire sont passs de 511 401 lves 621 702soit une augmentation de 22 %20.

    Dans lensemble, lanalyse de lvolution des effectifs montre une tendance qui reflte la volontpolitique daccrotre la participation scolaire. Concrtement, cette vision politique se traduit parun accroissement des effectifs au niveau de lensemble du systme denseignement. Auprscolaire et au lyce par exemple, le nombre dlves en 2007 est devenu presque trois foisplus important quen 2003 ; les effectifs ayant progress au rythme de 27% par an. Ceux-ci sesont accrus de 10% au collge et de 2% au primaire, par an. Le taux daccroissement affichpour le primaire reflte le niveau de couverture devenu quasi-universel de lenseignementprimaire.Graphique I.1 :Evolution des effectifs au primaire de 1995 2007

    Evolution des effectifs au primaire de 1995 2007

    0

    100000

    200000

    300000

    400000

    500000

    600000

    700000

    1995

    1996

    1997

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    2003

    2004

    2005

    2006

    2007

    Source : DEPS du Congo

    19Source : DEPS, Direction des Etudes et de la Planification Scolaire du Congo.20Source : DEPS, Direction des Etudes et de la Planification Scolaire du Congo.

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    Couverture scolaire du systme

    Cycle prscolaire

    En terme de couverture, lvolution des effectifs au prscolaire se traduit par un taux brut descolarisation passant de 7,3% 9,4%, de 2005 2007 (RESEN 2007-Congo/DEPS). Toutefois,cette couverture est encore faible, comme dans la majorit des pays dAfrique subsaharienne.

    On reconnat gnralement lutilit du prscolaire pour le dveloppement personnel des enfantscomme pour les apprentissages et la rduction des redoublements dans le cycle primaire, maison reconnat aussi que dans un certain nombre de pays, cet enseignement est coteux, rendantson expansion problmatique. On observe aussi quil est souvent associ un fort degrdingalits dans la mesure o ces services ont tendance concerner de faon principale lespopulations urbaines et gnralement les classes les plus riches. Dans le cas du Congo, en2004-05, 93 % des effectifs taient scolariss en zones urbaines (essentiellement Brazzavilleet dans le Kouilou). Dans ce contexte, on sait quune organisation de type communautaire peutavoir un potentiel intressant pour fournir ces services des cots qui autorisent effectivementson expansion et qui peuvent toucher efficacement des populations rurales ou dsavantages.

    Cycle primaire

    Dans le primaire, le TBS a structurellement t suprieur 100 %, sauf la fin des annes1990, pendant la priode difficile que connaissait le pays. Ce taux est gonfl artificiellement parla frquence trop leve des redoublements (24 % dlves du primaire redoublaient leur classeen 2005, ils taient prs de 40 % en 1990), ce qui a tendance surestimer la couverturescolaire effective. Si les redoublements ntaient pas pris en compte dans les calculs, lacouverture (souvent appele taux moyen de scolarisation) naurait pas dpass 90 %. Ainsitenant compte de la frquence leve de redoublement, le taux brut de scolarisation a atteint114% en 2007 contre 111% en 2005 (RESEN 2007-Congo/DEPS).

    Cycle secondaire

    Au collge, le TBS a baiss continuellement jusqu 35 % en 1999, anne laquelle ilreprsentait un peu plus du tiers de son niveau du dbut des annes 1980. Une volutionpositive semble se dessiner depuis 2000. Le TBS a gagn 19 points entre 2000 et 2007 (de 46 65 %). Au lyce, la tendance globale du taux de scolarisation est la baisse sur la longuepriode. On note cependant une reprise effective de la scolarisation au lyce, de 18,9% en 2005le taux brut de scolarisation est pass 33,8 % en 2007 (RESEN 2007-Congo/DEPS).

    Enseignement technique et suprieur

    Dans lenseignement technique et suprieur la couverture scolaire est fonction du nombredlves pour 100 000 habitants. On remarque que cet indicateur est en forte augmentationdepuis la chute brutale en 1999 (677 lves pour 100 000 habitants), atteignant 1350 lvespour 100 000 habitants en 2005, soit deux fois plus important quen 1999.Les effectifs de lenseignement technique ont aussi augment, en proportion de lensemble deseffectifs du secondaire dans son ensemble (en agrgeant les enseignements gnral et

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    30

    technique professionnel). Cette proportion a pratiquement doubl depuis 1996. Les effectifs descentres de mtiers ou de collges denseignement technique ont suivi les mmes tendances,passant de 7 13 % des effectifs du collge, entre 1996 et 2005.

    Dans lenseignement suprieur, la couverture ducative suit typiquement la dynamique deseffectifs ce niveau denseignement. Depuis 2004, on note une timide amlioration du nombremoyen dtudiants pour 100 000 habitants, estim environ 385 en 2006 (RESEN 2005-

    Congo/DEPS).

    Secteur priv de lenseignement

    Le partenariat avec le priv dans le cadre du partage de la gestion du systme scolaire gagnede lampleur. Au stade actuel, le systme au niveau de lenseignement gnral est fortementsoutenu par loffre du priv, qui touche 80% des effectifs au prscolaire, 35% au primaire, 34%au collge et 36% au lyce (RESEN 2007-Congo/DEPS). Cela dit, lexpansion du priv qui taitun phnomne propre au prscolaire et au primaire tend aussi se gnraliser au collge et aulyce. Au regard des contraintes de lEtat dans le fonctionnement du systme denseignement,le fait que le secteur priv se soit dvelopp prsente des aspects positifs. Cette expansionsexplique, en partie, par la massification des scolarisations observe rcemment. Cettemassification aurait conduit une demande excdentaire laquelle les services publics nepouvaient rpondre, compte tenu des dlais dajustements ncessaires lextension, larnovation ou la rhabilitation des infrastructures scolaires.

    Le RESEN du Congo effectu partir de 2005 a fait observer que pour un pays faible revenucomme le Congo, le chiffre de 27% dlves du primaire scolariss dans le priv en 2005 estparticulirement lev, la moyenne pour les pays faible revenu tant de 12%.

    La privatisation accrue de lenseignement primaire peut en fait rsulter de multiples dfaillancesdans loffre publique denseignement, notamment en ce qui concerne laccessibilit destablissements ou les conditions denseignement offertes.

    Concernant laccessibilit, selon les donnes de lECOM de 2005, 85% des enfants de 6-11 anssont situs tout au plus un kilomtre de lcole primaire la plus proche (88% en milieu urbain,81 % en milieu rural). Ces chiffres montrent que ce ne sont que 15% des enfants qui rsident plus dun kilomtre de lcole primaire la plus proche de leur domicile.

    Dautres facteurs sont susceptibles dexpliquer les prfrences de certains mnages congolais

    pour les coles primaires prives. Les analyses conduites sur les donnes de lECOM de 2005indiquent que le taux de satisfaction des lves par rapport aux services dducation estrelativement faible (27 % dans le primaire, un chiffre comparable dans le secondaire). Au niveaudu cycle primaire, les raisons principales de non satisfaction sont, par ordre dimportancedcroissante, le manque de livres et fournitures scolaires (voqu par un mnage sur deux), lemanque denseignants (31 %), les effectifs plthoriques (24 %) et le mauvais tat destablissements (21 %).

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    Profil de scolarisation

    Le taux brut de scolarisation rend compte de la capacit physique du systme ducatif satisfaire lensemble de la demande scolaire potentielle. Cependant, sa valeur ne donne pasune image du parcours scolaire dune cohorte de jeunes chacun des niveaux et chacunedes classes du systme ducatif. Dans ces conditions, il est prfrable davoir recours au profilde scolarisation, qui dcrit laccs aux diffrentes annes dtudes, et la rtention permettant

    dvaluer la proportion denfants qui accdent en premire anne dun cycle donn et ceux qui yrestent jusquau bout.

    Le profil de scolarisation (transversal)

    Le profil de scolarisation transversal identifie les taux daccs dans chacune des classes dusystme un moment donn, en rfrence aux populations en ge de les frquenter. Ltude dupremier profil de scolarisation montre que laccs est quasi universel au primaire avec un tauxbrut dadmission en CP1 qui est ainsi pass de 95% en 2005 104% en 2007 (linfluence deredoublement tant importante depuis la premire anne : 25%). Au Congo, le taux de rtentionest de 77% au cycle primaire en 2005. Par consquent, dans les conditions de scolarisationactuelle, 26% dlves inscrits en 1re anne du primaire natteignent pas la 6me annedtudes (RESEN-Congo, 2007).

    Graphique I.2:Les profils estims pour les annes 1993, 2000 et 2005

    0

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    70

    80

    90

    100

    CP1

    CP2

    CE1

    CE2

    CM

    1CM

    26

    me5

    me4

    me3

    me2n

    de1

    re

    Termin

    ale

    %d

    'accs

    1999-2000

    1992-1993

    2004-2005

    Source : RESEN du Congo, 2007

    On remarque un phnomne de goulot dtranglement au CE1 qui sobserve de faonstructurelle. Il est possible que certains lves inscrits au CP1 abandonnent momentanmentles tudes sans tre dfinitivement en situation de rupture scolaire et reprennent lcole enpassant directement au CE1 ; dautres qui, depuis le milieu familial, intgrent le milieu scolaire

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    pour la premire fois au CE1. Ainsi, certain lves arrivent au CE1 avec des difficults,notamment en lecture, discipline fondamentale. Ces checs partiels ont tendance setransformer en chec gnral au CE1.Il ny a visiblement aucune politique de rgulation des flux du primaire vers le secondaire. Lesystme perd plus dlves en cours de cycle primaire (taux de rtention : 74% en 2007) 21

    quentre le primaire et le collge (taux de transition : 82%). Il y a par consquent lieu damliorersignificativement la rtention au primaire et de rguler la transition vers le collge en fonctiondes capacits daccueil qui y sont offertes. Le taux de rtention au collge est estim 76 % en2007, en hausse par rapport au chiffre de lanne 2005. Au lyce la rtention est meilleure, elleest estime 83% en 2007, et est en lgre hausse depuis 1993. La transition entre le collgeest soumise une rgulation des flux dlves.

    Frquence des redoublements

    Un niveau lev de redoublements dans un systme ducatif est caractristique de gaspillagedes ressources engages par lEtat et les familles pour la scolarisation des jeunes du pays dansla mesure o le systme utilise le double voire le triple des ressources ncessaires pour la

    validation dune anne dtudes. Le tableau suivant donne la structure des redoublants selon lesclasses et son volution chacun des niveaux du systme ducatif congolais entre 1990 et2004.

    Tableau I.6 :Evolution de la proportion de redoublants par cours, 1990-2004

    1990-91 1993-94 1998-99 1999-00 2000-01 2001-02 2002-03 2003-04 2004-05

    Primaire 29,9 35,7 39,1 27,2 24,9 24,7 26,1 23,6 24,4

    CP1 32,9 35,4 41,7 27,0 27,8 29,3 28,3 27,3 28,5

    CP2 19,9 22,4 27,7 23,4 16,3 17,5 20,6 19,4 19,1

    CE1 37,0 45,0 52,2 35,4 32,5 29,7 33,6 32,1 31,3

    CE2 32,4 37,0 43,4 30,1 28,9 28,0 27,6 24,8 26,6 CM1 27,6 36,7 39,7 26,1 25,1 25,8 26,9 21,1 23,3

    CM2 24,4 34,5 14,7 13,6 11,9 11,4 11,1 8,5 10,5Secondaire 1

    er 37,1 29,6 22,3 29,8 28,7 23,1 26,3

    6me 41,4 30,1 23,5 33,4 33,3 19,3 26,7

    5me 31,4 24,9 18,4 25,7 28,7 18,6 22,2

    4me 30,8 27,1 16,6 25,0 25,8 30,9 19,5

    3me 57,5 35,7 29,2 40,1 32,8 17,2 35,6Secondaire 2

    me 32,7 32,9 30,9 27,8 27,6 20,5 25,4

    2nde 31,3 31,9 21,3 26,1 25,2 13,7 20,0

    1re 28,6 32,5 30,3 15,6 27,1 12,3 13,6

    Terminale 38,7 33,7 39,8 39,2 30,4 32,4 39,4

    Source : Donnes administratives de lInstitut de Statistique de lUnesco/DEPS du Congo

    Dans lenseignement primaire, la proportion moyenne des redoublants plafonnait 39 % dansles annes 1990. Malgr une diminution sensible, elle reste encore leve depuis le dbut desannes 2000 avec une moyenne variant autour de 25 %. Au sein des diffrents cyclesdenseignement, on note que la proportion des redoublants se rpartit ingalement entre les

    21On remarque une baisse du taux de rtention au cycle primaire, qui passe de 77% en 2005 74% en 2007.

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    diffrents niveaux. Toujours dans le primaire, le redoublement reste trs lev au CP1, CE1 etCM1 et lest beaucoup moins au CM2. On observe au Congo, une proportion de redoublantstrs importante au CM1 quau CM2. Ce phnomne sexplique en partie par le fait quun nombreimportant dlves, surtout dans les grandes villes tentent et russissent le Certificat dEtudesPrimaire Elmentaire (CEPE) et le concours pour accder directement au collge sans passerpar la classe de CM2. Le faible niveau de redoublement ainsi que le fort taux de transition duprimaire vers le secondaire peuvent avoir leur origine dans la faible slectivit de lexamen de

    fin de cycle et du concours dentre en 6me.

    Dans les deux cycles de lenseignement secondaire gnral, les niveaux de redoublements sontdans des ordres de grandeur similaires ceux observs dans le primaire. Par ailleurs, leredoublement est plus lev dans les niveaux terminaux (classe de troisime et de terminale), cause de la possibilit quont les lves de repasser autant de fois lexamen de fin de cyclequils le souhaitent.

    Equit dans le systme denseignement

    Le diagnostic pos dans le DSRP rvle en substance que malgr ladoption de plusieurs textesconsacrant lgalit juridique de lhomme et de la femme et la ratification de la plupart desinstruments internationaux ayant le mme objet, la pratique quotidienne met en vidence lapersistance des problmes dquit de genre.

    En ce qui concerne le secteur de lducation et de la formation, il apparat certes que le genrene constitue quasiment pas un facteur discriminant au prscolaire et au primaire daprslanalyse des effectifs, avec un indice de parit fille/garon respectivement de 1,05 et 0,92 en2007, traduisant peu prs une situation dgalit (DEPS). Cependant dans les autres cycles

    denseignement, la parit diminue avec le niveau dtude au dtriment des filles, mais latendance est au rtrcissement de lcart avec les garons. En 2003, par exemple, de 0,61,lindice de parit Fille/garon est pass 0,81 au collge en 2007, au lyce celui-ci a volu,passant de 0,54 0,60 au cours de cette priode (DEPS).

    Pour uvrer en faveur de la scolarisation des filles, il y a eu rcemment le dveloppement dunpartenariat avec le Forum de Femmes Educatrices en Afrique (FAWE) et la mise en place duRseau National de lEducation des Filles en vue datteindre le 3meobjectif du millnaire pour ledveloppement. Force est de constater que la contribution du systme la ralisation desobjectifs lis la question du genre aura comme enjeux damliorer le taux de transition desfilles, du primaire au collge (78,6% pour les filles contre 85% pour les garons), et du collge

    au lyce 30% pour les filles contre 56 pour les garons), de 2006 2007. Aussi laccent sera t-ilmit sur la rtention du systme, pour favoriser le maintien des filles lcole, qui peut se faire travers linstauration dune discrimination positive ou la promotion des pratiques pdagogiquesfavorisant lquit de genre

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    Disparits

    Le systme ducatif est soumis linfluence des facteurs endognes et exognes qui entranentdes disparits. Tous les individus narrivent pas avoir des carrires scolaires maximales mmesi lon assigne lducation des objectifs en matire dgalit des chances.

    Ainsi, du ct de loffre dducation, lanalyse de certains facteurs montre que les disparitsdpartementales lies aux conditions denseignement ont des consquences sur les rsultatsscolaires plus marques que celles lies au genre (RESEN-Congo, 2007). Le tableau suivantillustre les contrastes existant au primaire, en faisant ltude des ratios construits au niveau deloffre dducation. Il apparat quil y a une grande variabilit entre les dpartements qui peut sevrifier travers les indicateurs concernant : le ratio lves/classe (cart : 108 pour le Kouilouet 26 Likouala) ; le nombre dlves/matre (cart :133 au Kouilou et 52 au Pool) ; le nombredlves/place assise (cart : 6 pour Cuvette Ouest et 1 pour le Kouilou) ; le nombredlves/livre (cart : 5 pour Lkoumou et 1,4 pour Brazzaville) ; le rapport entre personnelenseignement et non enseignant (cart : 2,5 pour la Bouenza et 1,1 pour Brazzaville).

    Tableau I.7 :Diffrents ratios calculs pour le primaire (public), en 2007

    lve/classe lve/matrelve/placeassise

    lve/livrepersonnel enseignent/non enseignant

    Kouilou 49,07 80,02 0,77 3,25 1,69Niari 42,18 60,11 2,10 3,70 2,23Lkoumou 60,23 77,69 2,98 4,79 1,95Bouenza 61,16 77,04 2,46 3,09 2,50Pool 38,45 52,28 2,15 2,72 2,32Brazzaville 78,05 122,86 1,4 1,37 1,01Plateaux 45,37 90,60 3,28 1,82 1,19Cuvette 32,30 67,77 2,13 1,93 1,73Cuvette

    Ouest

    69,20 127,11 6,14 2,37 1,47

    Likouala 26,56 64,37 1,83 3,59 2,32Sangha 49,97 74,74 1,96 2,67 1,92Pointe Noire 108,71 133,29 1,5 4,75 1,81Ensemble 54,63 85,47 2,12 2,38 1,71Source : DEPS du Congo

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    ! Disparit selon le niveau de richesse

    Lanalyse qui suit est fonde sur les donnes de lenqute ECOM 2005 et sintresse auxdisparits qui peuvent exister en matire daccs et dachvement du cycle primaire selon lesquintiles de richesse, la dure de trajet entre le domicile et lcole ainsi que le genre.

    Tableau I.8 : Simulation du profil de scolarisation selon le genre, les quintiles de richesse et la dure domicile-cole(sur la base de rgressions logistiques)

    Taux daccs dunegnration

    Taux dachvement du