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RAPPORT D’ETUDE DIAGNOSTIQUE SUR LES CAS DE
VIOLENCES FAITES SUR LES FEMMES, LA JEUNE FILLE
ET LES ENFANTS
ASSOCIATION MALIENNE POUR LA SURVIE AU SAHEL
BP 153 Bamako, 152 Tombouctou ~ Tél./Fax : (223) 292 10 48 Tombouctou, 66023225 Bamako
E-Mail : [email protected]
Introduction :
Diakonia qui avait suspendu ses intervention dans la région de Tombouctou suite
à la rébellion de 2012, les a reprises à travers un sous projet dénommé « Projet
d’Appui à la Réhabilitation des Femmes et Filles Victimes de Violences lors des
Conflits Armés du Nord Mali en 2012 » que l’ONG AMSS met en œuvre. C’est
dans ce cadre que cette étude a été initiée afin d’avoir des informations fiables sur la
les cas VBG dont ont été victimes les femmes et les enfants et sur la capacité
organisationnelle des mairies et des OSC/OCB. Ces informations recherchées par
les commanditaires de cette étude vont leur permettre de réfléchir à de nouvelles et
bonnes stratégies pour faciliter la participation des femmes et jeunes à la vie
publique et de lutter contre les VBG dans la zone d’intervention à travers des actions
de plaidoyer.
Depuis janvier 2012, le Mali est tombé dans une crise sécuritaire, politique et
alimentaire. L’attaque des trois régions Nord du Mali par des bandits armés, des
trafiquants, des narcotrafiquants et jihadists, a favorisé l’occupation par ces groupes
si cités dessus. Cette occupation s’est caractérisée par une aggravation de la
violation des droits humains et particulièrement ceux des femmes, des enfants, et de
la jeune fille. L’absence des services sociaux de base, le viol, la flagellation,
l’amputation des mains, emprisonnement arbitraire, injure en publique, absence de
liberté de mouvement et d’entreprise, l’abus sexuel, l’enrôlement d’enfants soldats
etc. sont les cas de violations de droits humains dont ont été victimes les populations
des régions en particuliers les femmes, les filles, les enfants et les jeunes durant
cette période de janvier2012 à janvier 2013.
Tous les conflits favorisent généralement les violations de droits. Le viol est surtout
utilisé comme arme de guerre dans les conflits. Cependant, le viol classé en tant que
VBG est un crime mais il est commis même à des moments paisibles. C’est dans ce
sens que les études ont démontré que les hommes font des VBG sur les partenaires
(femmes) et sur d’autres vulnérables (femmes ou enfants etc.) pour exprimer leur
position de dominateur. En effet les droits de l’homme méritent beaucoup de respect
afin de consolider la démocratie, avoir un Etat de droit, instaurer la paix, lutter contre
la discrimination etc. C’est en cela que les Nations Unies, après sa création, a publié
en 1948 la « Déclaration Universelle des Droits de l’homme».
le Mali en tant en membre de NU a ratifié beaucoup d’instruments juridiques qui
sont entre autres :
La déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen ;
La charte des Nations Unies ;
Le Pacte International relatif aux droits économiques, sociaux et
culturels ;
La Convention de l’élimination de toute forme de discrimination à
l’égard des femmes ;
La convention des droits des enfants ;
La déclaration sur la participation de la femme à la promotion de la
paix et de la coopération internationale.
Cependant, la connaissance et l’application de ces instruments juridiques laissent
à désirer au Mali.
C’est pourquoi, DIAKONIA et sa partenaire Association Malienne pour la Survie au
Sahel (AMSS) ont commandité la présente étude afin de disposer des informations
quantitatives et qualitatives sur les cas de VBG dont ont été victimes les femmes et
les enfants et aussi sur la capacité institutionnelle et organisationnelle des mairies et
des organisations de la société civile dans le cadre de la promotion des droits des
femmes des jeunes à travers des plaidoyers.
1. Présentation de la région de Tombouctou et de la zone
d’intervention :
Tombouctou est la huitième région administrative du Mali avec une superficie
de 497 926 km2 (environ 40% du territoire malien). Il compte 5 cercles et 52
communes.
Tableau1 : Synthèse des données chiffrées sur les collectivités.
cercles Superficie (km2)
%Région Nombres de communes
Nombre de communes urbaines
Nombre de village
Tombouctou 347 488 69.8 6 1 121
Goundam 92 688 18.6 16 1 190
Diré 1 750 0.4 13 1 117
Niafunké 11 000 2.2 8 0 310
Gourma Rharous
45 000 9 9 0 231
Total région 497 926 100 52 3 969 Source : DRPSIAP-T données de (RGPH1998)
Le cercle de Goundam compte plus de communes que les autres. Cependant
sur 52 communes, seulement 3 sont urbaines soit 5.67%. Le cercle de
Tombouctou est aussi le plus vaste avec une superficie de 347 488 km2.
En effet la présente étude concerne 5 communes dans 2 cercles de la région
de Tombouctou. Ainsi pour le cercle de Tombouctou (la commune urbaine de
Tombouctou), pour le cercle de Goundam (la commune urbaine de Goundam,
les communes rurales de Douékiré, Tonka, Kanaye et Doukouria).
La commune urbaine de Tombouctou dans son état actuelle couvre une superficie de 1385km2. Elle est limitée à l’est par les communes rurales de Bourem Inaly et Ber, à l’ouest et au sud par les communes rurales d’Alafia et Lafia et au nord par la commune rurale de Salam. Elle est repartie en huit (8) quartiers. La population de la commune urbaine de Tombouctou est estimée à 29 732 habitants (recensement de 1998). Mais prenant en compte la population flottante, elle est peuplée d’à peu près 50 000 âmes qui viennent des communes voisines, notamment : Ber, Bourem Inaly et Salam. Cette population dite flottante passe la majeure partie de son temps sur le territoire de la commune urbaine de Tombouctou exerçant des activités économiques.
La commune rurale de Douékiré une population de 18 214 habitants selon le recensement de 1996 avec une superficie de 4 500 Km2. La commune de Douékiré compte 25 villages et 16 fractions. La commune de Douékiré est limitée au nord par la commune d’Essakane, à l’est par les communes de Alafia et Garbakoïra, à l’ouest par les communes de
Doukouria et Kaneye et au sud par celles de Arham et Bourem Sidi - Amar.
La commune Urbaine de Goundam est située à 97 km au Nord – ouest de Tombouctou chef lieu de Région, à 850 km de Bamako vers le nord – est. La commune est limitée au Nord par la commune Rurale d’Essakane, au Sud par la commune rurale de Tonka, à l’est par la commune rurale de Doukouria et Kaneye,, au nord ouest par la commune rurale de Télé. Goundam compte 12 197 habitants selon le recensement de 1996 et 11 quartiers administratifs.
La commune rurale de Kaneye est limitée au nord par la commune de Doukouria à l’est par la communes de Douékiré, à l’ouest par les communes de Doukouria et Goundamet au sud par celle de Kondi. La commune de Kaneye compte 1 villages et 3 fractions.
La commune rurale de Doukouria : La commune rurale de DOUKOURIA est l’une des quatre communes issues de l’éclatement de l’arrondissement central de Goundam créée par la loi N° 96-059 du 04 novembre 1996. La commune rurale de Doukouria, est constituée de 19 fractions d’origine éleveurs, et semi sédentaires avec une population de 5 632 hts. Elle est située à l’ouest par la Commune de Goundam, à l’est par la Commune de Doueikré, au nord par celle d’Essakane et au sud par le cercle de Diré. L’activité principale des populations repose sur l’élevage qui a subit plusieurs problèmes tels que les grandes sécheresses, les maladies qui ont provoqué souvent la décimation totale du cheptel et la réduction de la production et la productivité des animaux. L’agriculture, l’artisanat, le commerce, sont timidement pratiqués et leur rendement est peu substantiel pour couvrir les différents besoins et priorités des populations.
La commune rurale de Tonka : Création : Tonka a été d’abord un poste administratif sous la colonisation, cela depuis 1958, le premier chef de poste fut Monsieur Moussa Diallo, commis en administration Après l’indépendance du Mali, ce poste fut érigé en arrondissement avec 21 villages. La commune rurale de Tonka a été créée suivant la loi Nº 96 – 059 du 9 novembre 1996. Situation Géographique : La commune rurale de Tonka est limitée au nord par la commune urbaine de Goundam, au sud par le fleuve Niger et la commune rurale de Banikane (cercle de Niafunké), à l’Est par la commune rurale de Tindirma (cercle de Diré), et à l’Ouest par la commune rurale de Soboundou (cercle de Niafunké). La commune de Tonka couvre près de 3500km2 de superficie. Economie : La commune de Tonka a une économie basée essentiellement sur l’agriculture, l’élevage, la pêche et le petit commerce. Les lacs Horo et Fati offre d’énormes opportunités à la commune en matière de l’agriculture. Cette zone se prête à toute forme de culture, même la pêche y est très importante. Elle fait d’ailleurs de la commune de Tonka le grenier du cercle de Goundam. Les terres sont très riches. Située au carrefour du Nord et sud, la commune rurale est une zone de trafic très dense aussi bien routier
que fluvial. Le commerce est l’une des activités qui génère assez de ressources à la commune. A côté de ces principales activités se pratiquent : la poterie, le travail de cuirs et peaux dans le domaine de l’artisanat. La commune de Tonka est l’une des rares communes qui abrite deux foires hebdomadaires dans la région. Ce sont tout de même des foires très influentes, elles sont : la foire de Tonka, fixée au dimanche et celle d’Echel fixée au jeudi. Ces foires représentent un grand atout pour la commune du point de vue économique, social et même culturel à travers des opportunités d’échange et rencontres entre les peuples de divers horizons qu’elles offrent à la commune.
2. Justification de l’enquête :
Au Mali, le problème de VBG et de participation des femmes et des jeunes à la vie
publique est vraiment récurrent bien que des progrès soient faits grâce aux
stratégies, politiques et aux projets de développement.
En effet ces problèmes interpellent toutes les organisations internationales et de la
société civile et tous les citoyens. Les VBG sont faites quotidiennement mais les
situations de conflits les favorisent à travers les viols, les agressions physiques, le
déni de ressources/opportunités, les agressions sexuelles, la maltraitance
psychologique/émotionnelle et le mariage forcé. Les conséquences de ces violences
sont des grossesses non désirées, l’exclusion et marginalisation des enfants qui y
sont issus, la dépression, le traumatisme, le chagrin/la haine (100% des victimes
enquêtées souhaitent se venger), le banditisme, la criminalité, la discrimination, la
propagation des IST, VIH SIDA etc. Ce qui constitue une fragilisation de la
démocratie et entrave le processus de développement et de l’instauration de la paix.
Selon le PAF : En matière de Gouvernance, on constate une supériorité numérique des
hommes au niveau des décideurs dans les services publics, dans les institutions de la
République, sur la scène politique (3 femmes sur 121 dirigeants de partis politiques), à
l’Assemblée Nationale (132 hommes contre 15 femmes), et dans la représentation au niveau
local (9 847 conseillers communaux hommes pour 927 femmes).
Tableau2 : La situation des femmes élues dans les bureaux communaux
REGIONS MAIRES
1er
ADJOINTS
2è
ADJOINTS
3è
ADJOINTS
4è
ADJOINTS TOTAL/REGION
KAYES 1 1 8 8 1 19
KOULIKORO 0 2 4 10 1 17
SIKASSO 11 4 8 19 1 33
SEGOU 2 4 13 21 0 40
MOPTI 3 2 7 9 0 21
TOMBOUCTOU 1 1 0 5 0 7
GAO 0 0 0 1 1 2
KIDAL 0 1 0 0 0 1
BAMAKO 1 0 0 3 0 4
1Il s’agit de Salimata DEMBELE de l’URD, élue maire de la commune de Yognogo, cercle de Koutiala et assassinée en août
2009.
TOTAL 9 15 40 76 4 144
Source : Données de PAF
Sur un total de 927 femmes élues conseillères communales, 144 femmes sont élues dans les bureaux communaux. Pour un total de 703 maires,9 femmes ont été élues maires, soit un taux de 1,28%. Le nombre de femmes élues maires a progressé par rapport à 2004 où elles étaient 7. Les régions de Mopti et Ségou viennent en tête avec respectivement 3 et 2 maires. Elles sont suivies de Sikasso (1), Tombouctou (1) et Bamako (1). Tandis que dans les autres régions aucune femme n’a été élue. Parmi les 9 femmes maires, 7 sont élues dans les communes rurales, soit 77,77%, 4 sont ménagères, soit 44,44%.
A travers ces informations du PAF, nous constatons que beaucoup reste à faire. C’est en cela que des leçons doivent être tirées pour une meilleure stratégie d’intervention. Selon toujours le EDSM-IV : « en matière de VBG 85% des femmes âgées de 15 à 49
ans sont concernées par l’excision »
Au plan mondial : Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), entre 100 et 140
millions de filles et de femmes sont excisées dans le monde. Jusqu’à ce jour, 3 millions de filles, majoritairement âgées de moins de 15 ans, sont excisées chaque année. des études ont montré aussi que la violence à l’égard des femmes est le fait des maris ou partenaires de sexe masculin ; et que ces maris/partenaires ou ex-partenaires forcent entre 12 et 25% des femmes à des rapports sexuels (OMS, 2) (Enquête de référence sur les VSBG)
Face à un souci de rendre possible le changement positif dans un pays
démocratique, de droit, et paisible où les femmes et les jeunes sont mis au centre de
leur développement et de celui de leur localité, les commanditaires de la présente
étude pensent qu’il est nécessaire d’identifier et d’analyser les cas de VBG dont les
femmes et les jeunes ont été victimes et d’analyser aussi la capacité institutionnelle
et organisationnelle des Mairie et des OSC/OCB des femmes et jeunes dans la
défense et promotion des droits humains (femmes et jeunes)
2.1. Objectif de l’enquête :
L’objectif global de cette étude est d’avoir des informations qualitatives et
quantitatives fiables sur les mairies, les OSC/OCB et les cas de VBG dont ont été
victimes les femmes et les enfants.
2.1.1. Les objectifs spécifiques :
o OS1 : disposer de données de base sur les cas de violences faites aux
femmes, enfants et filles pendant la crise ;
o OS2 : Identifier et analyser la capacité institutionnelle et
organisationnelle des OSC/OCB et des Mairies et dans la défense et
promotion des droits femmes, enfants et filles.
2.1.2. Les résultats attendus :
Au terme de cette enquête les résultats attendus sont :
o R1.1. : les femmes et jeunes victimes de violence dans les 06
communes sont identifiées, quantifiés et répertoriés;
o R1.2. : le nombre et type de violence de droits de femmes et de
jeunes identifiés et documentés ;
o R2.1. : le niveau de connaissance sur les instruments juridiques par
rapport aux droits humains est dégagé ;
o R2.1. : le nombre et types d’actions engagés pour une prise en
compte des besoins des femmes et des jeunes ;
3. La méthodologie :
3.1. L’échantillonnage :
L’échantillonnage choisi est celui d’aléatoire. Compte tenu du déplacement
massif des populations lors de l’enquête, nous avons jugé nécessaire de prendre un
échantillon au hasard dans les 06 communes.
Ainsi par rapport aux questionnaires individu, ils ont été adressés aux membres
d’OSC et OCB, nous avons choisi au hasard le nombre 30 dans toutes les
communes en étant rassurés que toutes les OSC/OCB et leurs membres sont pris en
compte.
Concernant les guides d’entretien, ils ont été adressés aux membres des
OSC/OCB pour des informations complémentaires. C’est à ce niveau que le nombre
change selon l’effectif des OSC/OCB par commune
Ainsi nous avons pris au hasard un échantillon de 224 dans les 06 communes. Le
tableau ci-dessous l’explique :
Tableau3 : données sur les enquêtés sans les victimes
Communes Nombre de
guides d'entretien
Nombre de questionnaires
Total
Tombouctou 10 30 40
Goundam 10 30 40
Douékiré 7 30 37
Tonka 7 30 37
Kanaye 5 30 35
doukouria 5 30 35
Total 44 180 224
D’autres questionnaires ont été aussi adressés aux victimes, cela selon l’existence
de victimes dans la commune (les victimes ne sont pas dans l’échantillon. Nous
avosn touché au total 224 enquêtés. Ce tableau suivant nous donne l’effectif de
toutes les personnes touchées au cours de l’enquête c'est-à-dire avec les victimes.
Tableau 4 : données sur les enquêtés avec les victimes.
Communes Guides
d'entretien
Questionnaires Total
victimes individus Sous Total
Tombouctou 10 61 30 91 101
Goundam 10 27 30 57 67
Douékiré 7 1 30 31 38
Tonka 7 12 30 42 49
Kanaye 5 0 30 30 35
doukouria 5 0 30 30 35
Total 44 101 180 281 325
Ce tableau nous fait ressortir le nombre total de questionnaires administrés. Ainsi
nous avons un total de 101 questionnaires administrés auprès des victimes. Le
constat est qu’à Kanaye et Doukouria nous n’avons pas de victimes mais la
commune urbaine de Tombouctou est la plus touchée avec 60,40% des victimes.
3.2. Déroulement de l’enquête :
Pour la conduite de l’enquête une équipe de 5 enquêteurs a été mise en
place. Cette équipe était supervisée par le Coordinateur du projet.
3.2.1. La formation de l’équipe d’enquête :
Pour rendre plus efficaces les enquêteurs, une formation d’un jour a été organisée
à leur endroit. Cette formation consistait à faire approprier les fiches d’enquête. Cela
s’est passé à deux étapes. Une première étape qui consistait à expliquer le contenu
des fiches et de leur attente. La deuxième étape a concerné une simulation
d’administration des outils d’enquête.
3.2.2. La collecte de donnée/durée :
L’enquête sur le terrain a duré 10 jours : du 17 au 27 juin 2013. Pendant cette
période, toute la zone d’intervention a été couverte par les enquêteurs. Cette
enquête concernait les OSC/OCB, les services techniques de l’Etat, les victimes, les
mairies. Cette collecte consistait à administrer les questionnaires aux victimes et aux
individus membres des OSC/OCB. Les guides d’entretien destinés aux OSC/OCB en
tant que personnes morales, aux mairies, aux services de l’Etat et tous les acteurs
du domaine.
4. Analyse et interprétation des résultats :
La présentation des résultats de la présente étude se fera à deux niveaux. Un
premier niveau où nous nous sommes focalisés sur les violences basées sur le
genre et deuxième niveau où nous nous sommes attelés à l’aspect sur la capacité
organisationnelle et institutionnelle des mairies et des OSC/OCB.
4.1. Les VBG :
Tableau5 : les victimes par âge
communes
De 12 à 15 ans
De 16 à 17ans
De 18 à 30 ans
De 31 et plus Total
H F T H F T H F T H F T H F T
Tombouctou 0 7 7 0 15 15 12 20 32 3 4 7 15 46 61
Goundam 0 3 3 0 0 2 2 9 11 5 8 13 7 20 27
Douékiré 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 0 1 1
Tonka 0 1 1 0 2 2 0 7 7 0 2 2 0 12 12
Kanaye 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
doukouria 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
TOATL 0 11 11 0 17 19 14 36 50 8 15 23 22 79 101
Ce tableau démontre que la tranche d’âge 18 à 30 ans est la plus touchée avec
49,50% des victimes. Une manière de dire que les jeunes filles surtout sont les
plus touchées. Ce qui a beaucoup de conséquences pour les victimes et pour les
communautés.
Tableau 6 : les cas de VBG
Comunes Viol
Agression sexuelle
Agression physique
Mariage forcé
Déni de ressources,
d 'opportunités
ou de services
maltraitance psychologique
Total
H F T H F T H F T H F T H F T H F T H F T
Tombouctou 0 6 6 0 13 13 11 17 28 0 2 2 4 3 7 0 5 5 15 46 61
Goundam 0 5 5 0 3 3 5 5 10 0 2 2 2 0 2 0 5 5 7 20 27
Douékiré 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 1 1
Tonka 0 3 3 0 0 0 0 5 5 0 0 0 0 0 0 0 4 4 0 12 12
Kanaye 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
doukouria 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
TOTAL 0 14 14 0 16 16 16 27 43 0 4 4 6 4 10 0 14 14 22 79 101
Le constat est 79 sur les 101 personnes victimes, soient les 78.21% sont des
femmes. Les femmes et les filles demeurent et restent toujours les plus
vulnérables à tous les cas de VBG. La plus fréquente des agressions est
l’agression physique. Et elle a touché plus les femmes/filles que les garçons
soient 42,58% (15,84% pour les hommes et 26,73% pour les femmes). Après
l’agression physique, c’est l’agression sexuelle qui vient avec 15,84% et cela
particulièrement sur les femmes/filles. Le viol vient en 3ème position et
particulièrement sur les femmes/filles aussi avec 13,87%.
Tableau7 : nombre de victimes par auteurs
communes MNLA Islamistes Total
Tombouctou 3 58 61
Goundam 12 15 27
Douékiré 0 1 1
Tonka 3 9 12
Kanaye 0 0 0
doukouria 0 0 0
TOTAL 18 83 101
La lecture de ce tableau nous démontre que les islamistes sont auteurs des 82,18%
des agressions contre 17.82% pour le MNLA. Et la commune urbaine (ville) de
Tombouctou est la plus touchée. Cela s’explique par l’application de la Charia et du
temps qu’ils ont passé comme étant les seuls occupants du lieu.
Tableau8 : le nombre de victimes souhaitant la vengeance
Communes OUI NON Total
Tombouctou 61 0 61
Goundam 27 0 27
Douékiré 1 0 1
Tonka 12 0 12
Kanaye 0 0 0
doukouria 0 0 0
TOTAL 101 0 101
100% des victimes désirent se venger, ce qui ne favorise pas le processus de
réconciliation et de paix et aboutit souvent à une marginalisation, une discrimination
et la haine des semblables des auteurs.
Tableau9 : connaissance des instruments juridiques par les victimes
Seulement 3 des 101 victimes soit 2,98% connaissent les instruments juridiques sur
les droits humains que le Mali a ratifiés. Ce qui minimise les réclamations et les
réparations de droits car l’on ne connait pas.
4.2. La capacité organisationnelle et institutionnelle des mairies et des
OSC/OCB :
Tableau9 : l’âge des OSC/OCB
Age Tombouctou Goundam Douékiré Tonka Kanaye Doukouria Total
De 0 à 6 mois 2 4 0 0 0 0 6
De 7 à 12 mois 0 0 0 0 0 0 0
De 13 à 17 mois 7 2 0 0 1 0 10
De 18 mois et plus 31 34 37 37 34 35 208
Total 40 40 37 37 35 35 224
208 soient les 92, 85% des membres d’OSC/OCB affirment leur existence avant la
crise. Il ressort de ce tableau que d’autres ont vu le jour juste après la reconquête
mais seulement dans les communes urbaines (Goundam avec 4 et Tombouctou
avec 2).
Tableau10 : connaissance des Textes internationaux ratifiés par le Mali
Réponses Tombouctou Goundam Douékiré Tonka Kanaye Doukouria Total
oui 11 6 0 6 3 5 31
non 29 34 37 31 32 30 193
TOTAL 40 40 37 37 35 35 224
Communes OUI NON Total
Tombouctou 2 59 61
Goundam 1 26 27
Douékiré 0 1 1
Tonka 0 12 12
Kanaye 0 0 0
doukouria 0 0 0
TOTAL 3 98 101
Il ressort de ce tableau que la connaissance des outils juridiques est très faible avec
13.83%. Les milieux urbains sont en avance sur les milieux ruraux dans ce cadre.
Tableau 11 : nombre d’OSC/OCB étant parti vers les victimes
Réponses Tombouctou Goundam Douékiré Tonka Kanaye Doukouria Total
oui 5 6 0 0 0 0 11
non 35 34 37 37 35 35 213
Total 40 40 37 37 35 35 224
Il ressort de ce tableau que c’est seulement 11 membres d’OCB affirment être partis
vers les victimes. Il est à rappeler que c’est quatre sur les 06 communes qui ont
connu la violation des droits humains par les occupants.
Tableau12 : Nombre d’OSC/OSB ayant des actions collectives dans le cadre de la
protection des femmes et des enfants.
Réponses Tombouctou Goundam Douékiré Tonka Kanaye Doukouria TOTAL
oui 15 12 3 12 2 4 48
non 25 28 34 25 33 31 176
Total 40 40 37 37 35 35 224
Ce tableau démontre que les OSC/OSB initient rarement des actions collectives dans
le cadre de la promotion des droits humains des femmes et des enfants. C’est
seulement 48 OSC/OCB soient 18,75% qui ont initié des actions collectives dans le
cadre de la protection des femmes et des enfants avant, pendant et après la crise.
Tableau13 : nombre d’OSC/OCB ayant initié des IEC pour la promotion des droits
des enfants et des femmes ;
Communes Tombouctou Goundam Douékiré Tonka Kanaye Doukouria Total
oui 6 3 3 0 0 0 12
non 34 37 34 37 35 35 212
Total 40 40 37 37 35 35 224
La lecture de tableau nous fait savoir que 212 membres d’OSC/OCB affirment ne
jamais initier des IEC dans le cadre de la promotion des droits humain des femmes
et des enfants. Les populations manquent encore d’information et d’éducation sur les
droits humains des femmes et des enfants.
Tableau14 : la situation des CSCOM et de l’implication des OSC/OCB féminines
Communes nombre
de CSCOM
nombre de Coordination d'OSC/OCB fémininines
nombre de Coordination d'OSC/OCB
féminines ayant participé aux actions
de la collectivité
natures des actions
Tombouctou 3 1 1
Participer au
développement
économique, social et
culturel. A l’entretien de
l’environnement
(assainissement,
reboisement)
Goundam 1 1 1
Action de
développement
Douékiré 1
2 2
Elaboration des
PDCOM, sensibilisation
de journée sur la
citoyenne
Tonka 4 5 0
Kanaye 2 1 0
doukouria 1 1 0
La lecture de tableau nous démontre que Tonka, en tant que commune rurale, a
plus de coordinations féminines avec 5 et de CSCOM avec. Goundam n’a qu’un seul
CSCOM. Cependant Douékiré est la seule commune où l’implication des femmes
dans ce tableau. L’implication des femmes est faible dans les communes de Tonka,
Kanaye et Doukiria qui sont des communes rurales. Cela constitue un problème pour
la promotion de leurs droits, la prise en compte réelle de leur préoccupation, la
stabilité et le développement de la localité. .
Tableau15 : connaissance des textes internationaux sur la promotion des droits des
femmes et des enfants par les élus et la prise en compte besoins des femmes et des
enfants
Communes Connaissance
des Textes pour la PDFE
prise en compte des besoins des
femmes, des enfants et des jeunes dans le
PDCOM
Comment
Tombouctou oui oui
Construction de centre de formation
des femmes, recherche de
financement de leurs AGR,
amélioration de santé maternelle et
infantile, la scolarisation des filles
Goundam non oui Appui-conseil
Douékiré non oui
Election, formation en
Plaidoyer
Tonka oui oui
En donnant la latitude aux femmes
d’être éligibles aux élections
communales et législatives et en
créant des écoles pour un
enseignement de qualité
Kanaye non oui
Le PDCOM prend en compte toutes
les préoccupations des femmes et
enfants dans le budget pour pouvoir
bénéficier de formation et
l’éducation
doukouria oui oui Election, formation en
Plaidoyer
Le tableau démontre que sur les 6 communes enquêtées, il y 3 soient 50% qui ne
connaissent pas les instruments juridiques ratifiés par le Mali dans le cadre de la
promotion des droits des femmes, des enfants et des jeunes. Les préoccupations
des femmes et des enfants sont prises en compte dans les 6 communes mais de
façon limitée.
Tableau 16 : situation des victimes identifiées par les communes
Communes Nombre de
victimes identifiées
nombres de victimes
accompagnées
Tombouctou 12 0
Goundam 10 10
Douékiré 8 8
Tonka 3 0
Kanaye 0 0
doukouria 0 0
Total 33 18
Sur les 101 victimes identifiées par les enquêteurs c’est seulement 33 soient 32.68%
des victimes qui ont été identifiées par les autorités communales. Ce qui est alarmant
et signifie que moins d’efforts sont consentis par elles dans ce cadre.
5. Conclusion et recommandation:
Cette enquête nous a permis de savoir qu’il y a encore des défis dans le cadre de la
lutte contre les VBG, à travers des formations, des à redynamisations, des créations
d’emplois, des informations, des sensibilisations, des plaidoyers
Nous sommes rassurés quand bien même par l’existence des organisations de la
Société civile et des organisations communautaires de base de jeunes et femmes
pour l’atteinte de nos objectifs car elles sont les premiers concerné.
Comme recommandations, il faut une étude d’envergure régionale et prendre en
compte d’autres aspects qui ont été omis dans cette étude afin. Il faut définir des
indicateurs objectivement vérifiables pour faciliter les évaluations tout en restant dans
une approche participative qui permet d’impliquer les bénéficiaires à tous les de
conception et exécution du projet.
Le Coordinateur AMSS/PARDFEF-T
Mahamane Baba TRAORE