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RAPPORT D’EVALUATION RAPIDE DES BESOINS
GOURA, Département du Logone et Chari, Région de l’Extrême Nord, Cameroun
1. Informations générales:
Nom et nature de la catastrophe. Conflits armés
Date/s à laquelle l’évaluation rapide des
besoins a été effectuée.
5 Février 2019
Date à laquelle le rapport de l’évaluation
rapide des besoins a été rédigé.
8 Février 2019
Nom complet, fonction, e-mail et numéro de
téléphone du chef d’équipe/personne qui a
rédigé le rapport.
KONE Dramane
Emergency Response Manager
2. Apercu de la situation
Le Cameroun fait face actuellement à un afflux massif d’environ 40,386 demandeurs d’asile
nigérians dans la localité de Goura (dont la population locale est estimée à environ 750
habitants), dans le département du Logone et Chari, dans la région de l’Extrême-Nord du
pays.
Afin d’avoir rapidement une évaluation de la situation, une équipe de 13 personnes s’est
rendue sur le site de Goura le 5 février 2019 pour la collecte des données, grâce à un
questionnaire auprès d’environ 350 personnes réparties sur l’ensemble du site. Des
entretiens face à face et des focus group ont été organisés sur tout le site, auprès des
enfants (filles et garçons), des adultes (hommes et femmes), des leaders communautaires
(Blamas et autres chefs) et auprès des partenaires humanitaires présents sur le site (IRC, PC,
ACF,…). Ce rapport s’appuie sur cette enquête et aussi sur l’exploitation des sources
secondaires comme les comptes rendus des réunions intersectorielles des intervenants
humanitaires à Goura.
Durant la nuit du 28 au 29 janvier 2019, des nigérians fuyant leurs localités commencent à
traverser la frontière pour se retrouver du côté camerounais, plus particulièrement dans la
localité de Goura (Blabling) où dès le 29 janvier au matin, ils commencent à s’installer sur les
lieux, certains étant hébergés par les familles d’accueil de la localité de Goura et dans les
villages riverains comme Medina et Bodo. Ces premiers arrivés signalent des incendies des
habitations, des champs et des greniers, ainsi que des meurtres commis par les insurgés de
l’autre côté de la frontière (au Nigéria), plus particulièrement à Rann.
En plus du site de Goura, il est observé des mouvements de familles en direction des villages
voisins, le long, de l’itinéraire entre Goura et Maltam, particulièrement à Bodo et à Medina,
augmentant les risques d’infiltration des insurgés parmi les déplacés. Sur le site de Goura, en
plus des demandeurs d’asile et des populations hôtes, il y a une minorité de déplacés
internes. Jusqu’à présent, on note une coexistence pacifique entre les demandeurs d’asile et
les populations hôtes.
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Selon le compte rendu des réunions inter secteurs tenues quotidiennement sur le site de
Goura, dès le 29 Janvier, les données recueillies auprès des Blamas (chefs coutumiers) des
villages nigérians présents sur le site de Goura, permettent de dénombrer sur le site, environ
5,545 ménages représentant 27,187 individus soit une moyenne de 5 personnes par
ménages, sans tenir compte des groupes accueillis directement dans les villages par les
populations locales avec lesquelles ils partagent le toit, groupes estimés à environ 7,000
individus. À ce jour, le nombre des demandeurs d’asile est évalué à environ 35,000
personnes.
A partir du 30 janvier 2019, il est observé des mouvements de personnes allant récupérer
leurs effets personnels au niveau du fleuve Elbeid, spécifiquement au point de passage situé
entre Labado (coté Cameroun) et la localité d’Abounimiré (côté Nigéria). Il est noté aussi que
les hommes se rendent désormais à Rann pour prendre quelques effets de leurs familles
quand ils en trouvent. Des entretiens menés font ressortir le fait que les soldats de l’armée
nigériane ne seraient pas visibles dans la ville de Rann, qui serait désertée par la majorité de
ses habitants.
Le 1er Février 2019 a été marqué par la visite sur le site de la Coordinatrice des Affaires
Humanitaires au Cameroun, Mme Allegra Baiocchi, accompagné par le Représentant Adjoint
de UNHCR au Cameroun. Elle et tous les partenaires qui l’accompagnaient furent accueillis
dans le Département par L’adjoint au Préfet, le Sous-Préfet et le Maire de Makary. Lors de la
visite les Chefs des villages des demandeurs d’asile ont présentés leurs principales
doléances au rang desquelles figure le souhait ardent de vivre dans un environnement
sécurisé, l’assurance de bénéficier de la protection des autorités camerounaises, ainsi que
l’amélioration de leurs difficiles conditions de vie. Les deux grandes ethnies présentes sont
les Kanuris et les Kotokos.
Si l’accès au site de Goura, en cette saison sèche, est relativement aisé (malgré l’état
légèrement dégradé des routes), cet accès serait extrêmement difficile en cas de pluie à
cause de la boue et des inondations.
La sécurité est actuellement assurée d’une part par les équipes de vigilance mis en place par
les leaders des demandeurs d’asile, d’autre part par les forces armées camerounaises. La
zone n’est pas desservie par l’électricité (présence néanmoins de quelques lampes solaires),
ce qui augmente les risques d’insécurité. Cette sécurité est d’autant plus délicate qu’il y a des
risques d’infiltration des insurgés dans le site, des risques sécuritaires sur les équipes
humanitaires et leur matériel, les risques de crimes divers comme des vols, viols, etc.
En plus de la route, l’accès au site peut être facilité par l’aéroport de N’Djamena et celui de
Maroua, ainsi que les bases aériennes de Maltam, Makary et Bodo. Il y a des grands
magasins pouvant faciliter le stockage des produits à Makary et Kousseri et la sécurité privée
peut être assurée localement par les services de l’entreprise « DAK Security» qui est une
structure privée de sécurité. Le point ferroviaire le plus proche est à N’Gaoundéré. Les ports
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les plus proches sont à Douala et Kribi et les banques opérationnelles à Kousseri (la ville la
plus proche) sont: Afriland first bank, SGBC, BICEC et CCA. Les forces de défense disponibles
sur la zone sont : militaire, BIR, gendarme, police. Toute planification opérationnelle à moyen
ou long terme doit tenir compte de la période du Ramadan (Mai-Août), des pluies (Juin-
Octobre), du début de l’année scolaire en septembre et des grandes récoltes champêtre en
Octobre.
3. Besoins
Quelques jours après l’arrivée massive des demandeurs d’asile, en s’appuyant sur une
collecte rapide des données, les données secondaires provenant des partenaires et
l’observation directe ; en tenant compte de la pression que l’afflux des demandeurs d’asile
exerce sur les ressources locales et la nécessité du maintien de la cohésion sociale, les
besoins suivants ont été identifiés.
Sécurité Alimentaire:
- Eau potable,
- Aliments de base : riz, huile de cuisine, mil, haricot, sel, sucre, poisson, tomate, lait.
Biens Non Alimentaires (NFI):
- Couvertures,
- Kits d’hygiène (savons, seaux, pates dentifrices…),
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- Kits de cuisine (Marmites, plats, couverts, seaux…),
- Vêtements,
- Nattes,
- Matelas,
- Kits pour abris d’urgence (bâches, planche, cordes, nattes) ris
- ,
- Moustiquaires,
- Lampes solaires.
Santé:
- Centre de santé mobiles avec le personnel et les équipements requis,
- Médicaments,
- Moyens de transport médical (ambulance, etc.),
- Cache-nez.
Protection:
- Soutien psycho-social pour les enfants, parents et tuteurs.
- Gestion des cas identifiés.
- Sensibilisation des enfants et parents sur la Protection des enfants et les Violences
Basées sur le Genre.
- Appui transversaux liés à la protection dans les domaines de l’éducation, la santé,
nutrition, les moyens de subsistance, le logement adapté,
- Espaces amis des enfants,
- Mécanismes communautaires de prévention et de prise en charge des cas de
Protection et de Violence Basée sur le Genre,
- Mécanisme de réunification des familles,
- Appui aux comités de vigilance locaux (groupes de surveillance communautaire),
- Actes de naissance pour les nouveau-nés
- Documentation pour les demandeurs d’asile.
Education:
- Kits scolaires (matériel, livres, cahiers…),
- Enseignants pour l’encadrement des enfants
- Espaces éducatifs (bâtiments provisoires ou définitifs),
- Cantines scolaires,
- Toilettes,
- Point d’eau potable,
- Sensibilisation des enfants et des parents.
Moyens de subsistance:
- Appui financier pour lancer ou renforcer les Activités Génératrices de Revenus (AGR),
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- Formation à la gestion des AGR,
- Appui pour l’élevage et le petit commerce,
- Appui pour l’agriculture (surtout les intrants comme les semences (mil, maïs et
Gombo) et création des espaces agricoles sécurisés).
Eau, assainissement et hygiène :
- Tranchés de défécation,
- Latrines sensibles au genre (séparées pour filles et garçons) et accessibles aux
personnes vivant avec un handicap,
- Points d’approvisionnement en eau potable,
- Produits de traitement de l’eau à domicile (Aquatabs, etc.),
- Seaux, gobelets,
- Petits matériel de nettoyage (Balaies, râteaux, seau poubelle, etc.)Savons,
- Bidons,
- Bacs à ordures,
- Serviettes hygiéniques pour adolescentes et femmes en âge de procréer,
- Sensibilisation sur les bonnes pratiques d’hygiène et assainissement.
Autres besoins généraux:
- Sécurisation renforcée du site pour éviter les infiltrations des insurgés et la
détérioration des équipements du site,
- Amélioration de l’état des routes menant au site,
- L’électrification du site.
Notons que ces besoins sont encore plus critiques auprès des couches les plus
vulnérables identifiées sur le site :
- Femmes enceintes,
- Femmes ayant perdu un enfant ou un mari durant la crise,
- Femmes chefs de famille,
- Femmes allaitantes,
- Filles mères
- Survivant(es) de protection ou de VBG,
- Personnes de 3ème âge,
- Les orphelins,
- Enfants de moins de 5 ans,
- Enfants non accompagnés ou séparés,
- Enfants chef de famille,
- Personnes handicapées.
4. Analyse de la couverture et des écarts
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4.1 Couverture par l’assistance humanitaire:
Plusieurs organisations humanitaires sont déjà présentes sur le site et interviennent dans le
domaine de la , protection (IRC, PC, UNHCR, Plan International, IMC, INTERSOS, CICR, PUI),
le WASH (UNHCR, MSF, Solidarité, IRC, PUI, UNICEF, Sapeur-pompier), la santé (UNHCR,
OMS, ACF, ALIMA, AHA, IMC, District de santé de Makary), sécurité alimentaire et logistique
(PAM, FAO, SAHELI, CICR, CARITAS), Shelter et NFIs (UNHCR, PC, UNICEF, Solidarite).
4.2 Niveau de réponse aux besoins des populations affectées :
Si tous les partenaires humanitaires ont commencé des interventions dans ces différents
domaines, des écarts considérables en termes de réponse effective aux besoins exprimés par
tous restent très importants. Les ressources (matérielles, humaines, financières) se mobilisent
de plus en plus au jour le jour et une amélioration constante de la réponse humanitaire est
observée.
La coordination des efforts permet pour l’heure de réduire les duplications et de garantir une
meilleure synergie de l’ensemble des intervenants humanitaires.
De manière plus spécifique, on a en en moment la situation suivante par secteur :
Protection:
Il a été observé que de nombreux enfants se promènent seuls au sein du site de Goura, très
peu surveillés ou encadrés par les adultes car les aires de jeux sont inexistantes et il n’y a pas
d’activités récréatives coordonnées. Pour le moment, il n’y a pas de comite de protection et il
y’a peu d’informations recueillies sur les violences et abus commis sur les enfants. Certains
enfants sont séparés de leurs familles, d’autres sont non accompagnés, handicapés,
orphelins. Quelques enfants chefs de familles ont été identifiés et il a été signalé que certains
ont été enlevés au Nigéria par les éléments des insurgés. Les enfants et les parents vivent
très souvent dans le même espace vital extrêmement réduit (moins de 9m2), et dans une
grande promiscuité par rapport aux autres familles, tout ceci favorisant les risques liés à la
Protection des Enfants et aux Violences Basées sur le Genre. Les enfants, leurs parents et
d’autres adultes craignent toujours d’éventuelles attaques, d’où l’importance du soutien
psychosocial.
L’identification et le recrutement des relais communautaires pour l’appui aux activités de
protection est déjà en cours par plusieurs partenaires. Des causeries éducatives et des
visites à domiciles sur les questions de protection ont commencées, mais touchent encore
moins de 20% des demandeurs d’asile. Quelques kits bébés ont été distribués aux femmes
allaitantes, ainsi que le référencement de quelques cas de protection nécessitant un suivi
particulier. Le soutien psychosocial a commencé ainsi que le fonctionnement d’une
clinique psychologique mise sur pieds pour des affections telles que le stress aigu,
l'épilepsie, etc. et des espaces amis des enfants ont commencé leurs activités. Ainsi, on
peut noter le début de nombreuses activités dans le domaine de la protection, mais elles
ne touchent encore, pour la plupart, que moins de 30% des populations du site selon les
réunions quotidiennes d’évaluation de la réponse sur le site.
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Education:
Parmi les enfants des familles demandeurs d’asile, certains étaient scolarisés avant leur
déplacement pour le Cameroun, d’autres ne l’étaient pas.
A Goura, il y a une école comportant 2 salles de classes. Une seule salle de classe est
fonctionnelle. Il y a un seul enseignant pour l’école. Les enfants des familles demandeurs
d’asile ont laissé derrière eux leurs matériels scolaires et aucun n’est encore inscrit dans
l’école locale qui est de francophone (notons que les demandeurs d’asile sont
anglophones). La plupart des parents de Goura déclarent n’avoir pas les moyens
financiers pour envoyer leurs enfants à l’école, même si une école était mise à leur
disposition. L’unique école présente sur le site n’a pas de latrine fonctionnelle ni de point
d’eau potable, très peu de matériels didactiques (cahiers, manuels…), des table-bancs
insuffisant, un seul enseignant.
Plan International réfléchit actuellement sur une stratégie pour répondre à ce besoin.
Santé:
Il est déjà identifié sur le site, en plus des cas de malnutrition, des cas de paludisme, de
diarrhées, de conjonctivites, de pneumopathies, de Rhinobronchites, d’asthme, d’infections
respiratoires aiguës, d’infections à ORL (angine et otites), hydrocéphalie, d’anémie et de
maladies mentales.
Les femmes et les enfants ont été identifiés comme les plus affectés par ces maladies.
Le Ministère de la santé a planifié le lancement d’une campagne de vaccination de Polio
(VPO), Rougeole et Rubéole (RR).
Plusieurs femmes enceintes ont été identifiées, certaines ont accouché sur place et sont
actuellement suivies par le personnel de santé avec un appui en kit post accouchement.
Les malades nécessitant des soins plus particuliers sont actuellement référés à l’hôpital du
District de santé de Makary ou aux Centres de Santé de Bodo, Afade et Biamo ; car il n’y a
pas de centre de santé à Goura. Grâce à l’appui des organisations humanitaires, une unité
mobile de santé est actuellement fonctionnelle avec une faible capacité d’accueil et de soins,
comparativement aux besoins. Des causeries éducatives ont aussi commencées sur le site,
portant entre autres sur l’hygiène et la nécessité de se rapprocher des personnels de santé
en cas de maladie. Une salle d’accouchement est en cours d’aménagement sur le site.
Sécurité Alimentaire:
De nombreux cas de malnutrition (modérées et sévères) ont été observés, particulièrement
chez les enfants.
Le site de Goura est assez aride, ce qui fait que l’agriculture y est rarissime. Il n’y a pas de
boutique. Des petits étals de vivres ont été spontanément créés par les demandeurs d’asile
et quelques populations hôtes, mais en plus du nombre très limité de vivres disponibles, on a
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assisté à une hausse systématique des prix des rares denrées alimentaires disponibles.
Il est aussi noté que durant leur déplacement du Nigéria vers le Cameroun, de nombreux
éleveurs déclarent avoir été spoliés de leur cheptel par les éléments des insurgés (Plus de
1000 têtes de bœufs), ce qui a renforcé leur fragilité économique et nutritionnelle.
Un screening nutrition est actuellement en cours pour mieux évaluer les besoins et y
répondre plus efficacement. Les premiers cas de malnutrition identifiés sont pris en charge.
Biens Non Alimentaires (NFI):
La plupart des demandeurs d’asile se sont déplacés sans le minimum nécessaire pour leur
survie, leurs effets d’hygiène, de cuisine. Les demandeurs d’asile dorment pour la plupart à
même le sol, dans des abris de fortunes construits avec quelques branchages et recouverts
par quelques pagnes.
Les distributions des premiers Kits de NFI sont déjà en cours, incluant des nattes, des
couvertures, des moustiquaires et des bâches. La priorité est d’abord accordée aux ménages
identifiés comme les plus vulnérables. Le groupe sectoriel Shelter-NFI travaille actuellement
à l’harmonisation des distributions des kits NFI.
Moyens de subsistance:
Les familles demandeurs d’asile ont laissé derrière elles l’essentiel (ou même la totalité) de
leurs moyens de subsistance (élevage, pèche, commerce, artisanat, etc.). Elles se déclarent
fragiles, perturbées par l’oisiveté et inaptes à subvenir à la plupart de leurs besoins, même
souvent les plus élémentaires, comme manger, boire ou se vêtir décemment. Les familles
ayant amené avec elles des animaux comme les bœufs ou des moutons et chèvres,
mentionnent la rareté du pâturage pour la nutrition de ceux-ci. Si quelques familles sur le
site ont commencé de petites activités de survie (surtout le petit commerce), la plupart
d’entre elles sont totalement dépendantes de l’aide humanitaire.
Il est actuellement envisagé la réalisation de deux forages à usage animal et humain, ainsi
que le traitement des petits ruminants évalués (selon le compte rendu des réunions inter
secteurs) à plus de 10 000 (vermifuges, vitamines et anti-stress).
Eau, assainissement et hygiène :
Eau : Le besoin d’eau potable pour boisson, cuisine, vaisselle et de l’eau pour la toilette
corporelle et la lessive est criard. Concernant l’approvisionnement en eau potable, la quantité
d’eau disponible est de 191m3, soit un ratio de 5 l/j/p soit un gap de 11l/j/p pour atteindre
le standard de 20l/p/j défini par le HCR et les partenaires.
Les efforts actuellement menés pour y apporter une réponse (distribution d’eau,
réhabilitation d’un forage à la localité voisine : djarmous, etc.) restent insuffisants.
Les possibilités d’aménagement des forages sont encore assujetties aux éclaircissements
attendus du Gouvernement sur l’avenir du site ; mais il est envisagé (par IRC) la construction
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de 2 forages à Médina et Bodo, localités voisines à Goura.
Assainissement et Hygiène : Il n’y a pas de latrines sur le site et les défécations se font à
l’air libre. Les organisations humanitaires ont réalisé des tranchées de défécation afin
d’apporter rapidement une réponse aux problèmes d’hygiène liés à la défécation dans la
nature. Plus de 100 portes de tranchées pour défécation sont achevées mais le ratio
d’utilisation reste encore très élevé ; environ 180 personnes/porte. La distribution de kits
d’hygiène est planifiée. Les sensibilisations sont actuellement en cours sur les bonnes
pratiques d’hygiène.
4.3 Besoins spécifiques des enfants.
Les enfants sont très vulnérables sur le site, particulièrement en ce qui concerne la
protection, la nutrition et la santé. Les mécanismes coordonnés à ce sujet se mettent
progressivement en place, en tenant compte de l’approche holistique des besoins exprimés.
La réponse éducative doit aussi rapidement se mettre en place, pour résoudre entre autres
l’abandon de certains enfants laissés à eux-mêmes sur le site, situation qui augmente les
risques liés à la protection.
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5. Risques
De manière générale, les risques de protection, de santé et de sécurité physique sont les plus
importants, dus à la quantité insuffisante d’eau potable, à la promiscuité, à l’abris précaire, au
climat aride (fin de la période d’harmattan), à la poussière ambiante, à la mauvaise hygiène, à
la proximité avec la frontière nigériane, aux moyens de subsistance limités, etc.
Les enfants et les jeunes filles sont particulièrement exposés aux risques de violence, d’abus
sexuels, d’exploitation et de négligence.
La mitigation de ces risques passera par des programmes appropriés tant dans le domaine
de la santé, de la nutrition, de l’eau, de l’hygiène et assainissement, de l’éducation, que les
programmes dans le domaine de la Protection (Protection de l’enfant en suitaion d’urgence
et VBG).
6. Tendances
Au-delà des efforts actuellement remarqués pour répondre aux besoins immédiats et
urgents observés, il est à noter que les organisations humanitaires présentes sur le site de
Goura améliorent de jour en jour la qualité et la quantité de leur appui. De même, en vue de
répondre à moyen et à long terme aux besoins des demandeurs d’asile, des lobbies sont
initiés pour une implication plus forte et diversifiée des acteurs. Le processus de mobilisation
des ressources pour un appui conséquent à moyen et long terme est aussi actuellement en
cours au sein des organisations intervenants sur le site comme en fait état les rapports
quotidiens des réunions de coordination.
7. Capacité de réponse des autorités nationales, locales et des acteurs de la société
civile.
Le nombre très élevé des demandeurs d’asile de Goura est un véritable défi pour tous les
acteurs, particulièrement les organisations humanitaires locales et pour le Gouvernement
camerounais.
Les efforts sont consentis pour une mobilisation des ressources nationales et internationales
afin de répondre efficacement et durablement à la crise. Les résultats de ces efforts constants
s’observent progressivement et la coordination de la réponse s’affine au fil des jours pour
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une efficacité et une efficience accrues intégrant toutes les ressources disponibles.
On dénombre quelques organisations de la société civile et ONG locales très volontaires,
présentes dans le département du Logone et Chari, mais avec des capacités opérationnelles
et financières très limitées, ce qui réduit considérablement leur efficacité sur le terrain et les
rend très dépendantes des ONG internationales. Les autorités administratives quant à elles
sont présentes, ainsi que les services techniques déconcentrés, mais n’ont pas de ressources
dédiées à l’assistance aux personnes déplacées ; elles sont cependant disponibles à fournir
tout l’appui technique nécessaire.
8. Capacité de réponse des Institutions Internationales présentes au niveau du
pays.
Qui Types d’interventions
Structures actuellement présentes sur le site
Plan International Protection, Education, WASH, Nutrition
PAM Securité alimentaire, Nutrition, AGR
FAO Securité alimentaire, AGR
INTERSOS Protection, Education, WASH, Nutrition, santé
PUI Protection, Education, WASH, Nutrition, santé
ACF Nutrition, santé, WASH
SAHELI Securite Alimentaire
IRC Protection, WASH
Solidarité Protection, WASH
MSF Santé, Nutrition
UNHCR Protection, Education, WASH, nutrition, santé, Abris et
NFIs.
UNICEF Protection, Education, WASH, nutrition, santé.
PC Abris et NFIs
ALDEPA Protection
Autres structures pouvant intervenir
OMS Santé
SADEP Santé, protection
ACEEN WASH
9. Accès humanitaire
Les organismes humanitaires présents ont l’expertise et la logistique requises. Les besoins
pressants sont essentiellement financiers.
Plan International pour sa réponse s’appuiera sur l’équipe humanitaire déjà présente dans la
région de l’Extrême-Nord et pourra recruter une équipe supplémentaire pour appuyer
l’équipe actuelle, particulièrement des animateurs et relais communautaires.
Malgré le contexte sécuritaire difficile, les acteurs humanitaires ont un accès en tout temps
au site, aux localités environnantes et aux populations déplacées.
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10. Priorités stratégiques nationales sur le plan humanitaire.
Protection (CPiE, GBV)
Education
Nutrition
Eau, hygiène et assainissement (WASH)
Moyens de subsistence (Livelihood)
Abris.
11. Analyse et recommandations sur les besoins auxquels Plan devrait répondre.
Au vu de l’expertise actuelle de Plan International Cameroon et des projets actuellement
menés dans la région de l’Extrême Nord et particulièrement dans le Logone et Chari, le focus
de la réponse de Plan peut être sur les points suivants :
Protection (CPiE et GBV): analyse situationnelle, sensibilisations, identification des cas,
prise en charge, établissement et renforcement des mécanismes communautaires,
suivi psycho-social, espaces amis des enfants, etc. ;
Fourniture des NFIs (kits d’hygiène, Kits de dignité, Kits abris, …) ;
WASH ;
Education (analyse situationnelle, Kit d’éducation, création et animation d’espaces
éducatifs temporaires, etc.).
Cet appui doit s’envisager tant dans le court terme que dans le moyen et le long terme afin
de produire un changement viable.
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Enumérer les besoins spécifiques non satisfaits.
Certaines des questions intersectorielles doivent être énumérées à tous les endroits où cela
s’applique (par exemple, les soins et l’appui psychosocial doivent être inclus dans les
domaines de la santé, de l’éducation, de la protection de l’enfance et autres).
Besoins Place
Kit familial/Sanitaire et
autres besoins immédiats
Kits de dignité
Nattes
Bâches ou abris
Kit de cuisine
Kit d’hygiène
GOURA
Education
Kits scolaires
Espace éducatifs
Sensibilisation communautaire.
GOURA
Protection de l’enfant
Soutien psycho-social
Sensibilisation
Espaces amis des enfants,
Mécanismes communautaires de
prévention et de prise en charge
Mécanisme de réunification des
familles
Appui aux comités de vigilance
Actes de naissance pour les nouveau-
nés
Documentation des demandeurs
d’asile.
GOURA
Eau et assainissement
Tranchés de défécation,
Latrines sexo-spécifiques,
Forage,
Packs d’eau.
Eau de javel/ Bicarbonate,
Seaux,
Balaie, râteaux, …
Savon,
Bidons,
Bacs à ordures.
GOURA
Santé
Centres de santé mobile équipés,
Médicaments,
Véhicules,
Cache-nez,
Personnel soignant.
GOURA
Sécurité alimentaire et
Nutrition
(préciser la distribution
Riz, huile de cuisine, mil, haricot, sel,
sucre, poisson, tomate, lait.
Appui financier pour AGR, élevage, le
petit commence, l’agriculture
GOURA
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de la nourriture ou du
Cash, les moyens du
subsistance)
Autres
(Comme les abris
temporaires/
permanents)
Couvertures,
Kits d’hygiène,
Kits de cuisine
Vêtements,
Moustiquaires
Nattes/Matelas
Abris provisoires,
Bâches,
GOURA
