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Rapport de consultance : Le Cadre juridique de la Réduction des Risques et de gestion de Catastrophes au Sénégal Produit par : Monsieur Abdou SANE Expert consultant en Prévention et Gestion des Risques de Catastrophes Ce rapport a été commandé par la Croix-Rouge Sénégalaise (CRS) et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) . Les opinions exprimées dans ce document sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de la Croix-Rouge sénégalaise ou de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

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Rapport de consultance :

Le Cadre juridique de la Réduction des Risques et

de gestion de Catastrophes au Sénégal

Produit par :

Monsieur Abdou SANE

Expert consultant en Prévention et

Gestion des Risques de Catastrophes

Ce rapport a été commandé par la Croix-Rouge Sénégalaise (CRS) et la Fédération

internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) .

Les opinions exprimées dans ce document sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement

celles de la Croix-Rouge sénégalaise ou de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge

et du Croissant-Rouge.

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Février 2015

Table des Matière

Contents

Le cadre juridique de la réduction des risques et de gestion des catastrophes au

Sénégal……………………………………………………………………………………………………………..1

Abréviations et sigles ……………………………………………………………………………………….5

Remerciements………………………………………………………………………………………………….8

I Introduction et objectifs du projet……………………………………………………………………10

I.1Introduction……………………………………………………………………………………………………10

I.2Objectifs du projet …………………………………………………………………………………………10

I.3 Profil de risque du Sénégal ……………………………………………………………………………13

II Méthodologie……………………………………………………………………………………………………18

II.1Recherche documentaire………………………………………………………………………………18

II.2 Entretien sous forme de questionnaires……………………………………………………….18

III Description et analyse du cadre réglementaire de la RRC et de leur mise en

œuvre…………………………………………………………………………………………………………………18

IV Le Cadre institutionnel de la RRC au Sénégal…………………………………………………20

VI.1 Le ministère de l’Intérieur (MINT)……………………………………………………………21

IV1.1 La direction de la protection civile……………………………………………………………24

IV.1.2 La brigade nationale des sapeurs-pompiers…………………………………………26

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IV.2 Le ministère de la Restructuration et de l’Aménagement des Zones

d’Inondation (MRAZI)…………………………………………………………………………………………27

IV.3 Le ministère de l’environnement et du développement durable…………………28

IV.3.1 La division des établissements classés……………………………………………………29

IV.3.2 La division des études d'impact / lutte contre les pollutions et

nuisances…………………………………………………………………………………………………………….30

IV.4 Commission supérieure de la protection civile…………………………………………31

IV.5 Le comité national de sécurité civile…………………………………………………………32

IV.6 Le comité national de lutte antiacridienne…………………………………………………34

IV.7 La commission nationale de gestion des produits chimiques……………………35

IV.8 La cellule nationale de prévention et de lutte contre les inondations…………35

IV.9 Le Cadre institutionnel décentralisé de la RRC……………………………………………35

IV.9.1Le conseil départemental…………………………………………………………………………36

IV.9.1.1 Le conseil municipal……………………………………………………………………………37

IV.10 Les institutions internationales ……………………………………………………………40

IV.10.1 Comité sahélien des pesticides…………………………………………………………40

IV.10.2 Mouvement international de la Croix-Rouge et du croissant-rouge…41

V. Les instruments politiques, stratégiques et opérationnels de la RRC………..43

V.1 Document de stratégie de réduction de la pauvreté…………………………………43

V.2 Le plan national d’actions pour la gestion des déchets dangereux au Sénégal.43

V.3 Plan d’action national de lutte contre la désertification……………………………43

V.4 La commission nationale de prévention, de supervision et de suivi de la lutte

contre les inondations (CNPSSLI)………………………………………………………………………..45

V.5 Le comité national de lutte contre les inondations (CNLI)…………………………45

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V.6 Comité national de lutte antiacridienne …………………………… ……………………..47

V.7 Le comité national changement climatique (COMNACC)…………………………...47

V.8Profil national sur la gestion des produits chimiques……………………………………47

V.9 Inventaire national polychlorobiphényles ……………………………………………………48

V .10 Les plans d’alerte et d’urgence (PAU)………………………………………………………..48

V.10.1 Le plan national d’organisation des secours (ORSEC) …………………………48

V.10.2 Les plans d’urgence et plans d’opération interne (POI) ………………………49

V.10.3 Le plan national d’intervention d’urgence en mer (PNIUM) …………………50

V.10.4 Analyse de la mise en œuvre des instruments politiques et plans

opérationnels pour la RRC………………………………………………………………………………50

VI. Réglementation d’aménagement du milieu urbain dans un contexte de gestion

des inondations………………………………………………………………………………………………51

VI.1 Le plan directeur d’urbanisme (PDU) et le schéma directeur d’aménagement

et d’urbanisme (SDAU) ……………………………………………………………………………………53

VII Recommandations pour renforcer le cadre juridique pour la RRC…………58

VIII Conclusion ………………………………………………………………………………………………….62

Annexes……………………………………………………………………………………………………………….64

1 Le cadre juridique de la réduction des risques de catastrophes : textes, lois

et règlements …………………………………………………………………………………………..64

1.1 Les chartes, conventions, protocoles………………………………………………………64

1.2 Les lois……………………………………………………………………………………………………..66

1.3 Les décrets et arrêtées ………………………………………………………………………….67

2 Tableaux………………………………………………………………………………………………….72

3 Bibliographie………………………………………………………………………………………….74

4 Questionnaire………………………………………………………………………………………..76

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ABREVIATIONS ET SIGLES

ACDI : Agence Canadienne pour le développement International

ADIE : Agence de l’Informatique de l’Etat

AGRHYMET : Centre Régional de formation et d’Application en Agro météorologie et

Hydrologie Opérationnel

ANACIM : Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie

ANGMV : Agence Nationale de la Grande Muraille Verte

ARC: African Risk Capacity

ARV: African Risk View

CAH : Cadre d’Action de Hyogo

CFA : Communauté Financière Africaine

CILSS : Comité Inter-Etat de Lutte contre la Sécheresse au Sahel

CM/UEMOA : Conseil Ministériel de l’Union Economique Monétaire Ouest Africaine

CNLAA : Comité National de Lutte Antiacridienne

CNLI : Comité National de Lutte contre les Inondations

CNPLI : Cellule Nationale de Prévention et de Lutte contre les Inondations

COGIC : Centre Opérationnel de Gestion Interministériel des Crises et Catastrophes

COMNACC : Comité National de changement Climatique

COMREC : Comité Régional de Changement Climatique

CONAGPI : Commission Nationale de Gestion Prévisionnelle des Inondations

CSE : Centre de Suivi Ecologique

CSP : Comité Sahélien des Pesticides

CSPC : Commission Supérieure de la Protection Civile

DAPS : Direction de l’Analyse et de la Prévision Statistique

DEEC : Direction de l’Environnement et des Etablissements Classés

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DPC : Direction de la Protection Civile

DUA : Direction de l’Urbanisme et l’Architecture

DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture

GIE : Groupement d’Intérêt Economique

GICC : Groupe Interinstitutionnel de Concertation et de Coordination en Géomatique

GMV : Grande Muraille Verte

IDG/S : Information de Données Géo spatiales au Sénégal

IPRES : Institut de Prévoyance Retraite du Sénégal

JO : Journal Officiel

LMD : Licence, Master, DEA

MEA : Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement

MINT : Ministère de l’Intérieur

MJEHP : Ministère de la Jeunesse de l’Environnement et de l’Hygiène Publique

MRAZI : Ministère de la Restructuration et de l’Aménagement des Zones d’Inondation

OCLALAV : Organisation Commune de Lutte Antiacridienne et de lutte anti-aviaire

OHM : Observatoire Homme-Milieu

OIPC : Organisation Internationale de la Protection Civile

OMD : Objectif du Millénaire pour le Développement

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation Non Gouvernementale

ONU : Organisation des Nations Unies

ORSEC : Organisation des Secours

OUA : Organisation de l’Unité Africaine

PAN /LCD : Plan d’Action Nationale de Lutte Contre la Désertification

PAU : Plan d’Alerte d’Urgence

PCB : Polychlorobiphényles

PDU: Plan Directeur d’Urbanisme

PNIUM : Plan National d’Intervention d’Urgence en Mer

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

POI : Plan d’Opération Interne

PPI : Plan Particulier d’Intervention

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PUD : Plan d’Urbanisme de détail

RISCA : Réduction des Risques et Gestion des Crises en Afrique

RRC : Réduction de Risques de Catastrophe

SAMU : Service d’Assistance Médicale d’Urgence

SAP : Système d’Alerte Précoce

SDAU : Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme

SIG : Système d’information Géographique

SGH : Système Général Harmonisé

SIDA : Syndrome Immuno- déficitaire Acquis

SIPC : Stratégie Internationale de Prévention des Catastrophes

SNPS : Stratégie Nationale de Protection Sociale

SNPS /GRC : Stratégie Nationale de Protection Sociale et de Gestion des Risques et

Catastrophes

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Remerciement

Le résultat de ce travail a été obtenu grâce à la disponibilité et à la générosité d’un

certain nombre de personnalités (des professionnels et/ou des acteurs de la RRC). Elles

ont accepté d’échanger, de répondre à notre questionnaire (joint en annexe). Nous

souhaitons remercier la Direction générale de l’aide humanitaire de la commission

européenne (ECHO) pour le soutien apporté à la réalisation de cette étude. Aussi nous

tenons à remercier vivement :

Monsieur Dame Gaye directeur de la protection civile (DPC) et point focal de la

plateforme nationale de prévention et de gestion des risques de catastrophes au

Sénégal. Ainsi que le Commandant Cheikh Tine directeur adjoint de la DPC ;

Monsieur Malick Diagne du centre de suivi écologique ;

Le colonel Matar Cissé directeur de l’Agence Nationale de la Grande Muraille

Verte ;

Monsieur Mateug Diack Enseignant Chercheur, et initiateur du master en gestion

des risques de catastrophes à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis du

Sénégal ;

Le Commandant Amadou Fall ainsi que monsieur Souleymane Diallo du

ministère de la Restructuration et de l’Aménagement des Zones d’Inondation ;

L’Ensemble des chefs de divisions de la direction de l’environnement et des

établissements classés particulièrement, Madame Madeleine Diouf du comité

national changement climatique ;

Monsieur Saada Kane chef de division établissements classés ;

Momar Sow chef de division études d’impact sur l’environnement) ;

Monsieur Sérigne Dia directeur du développement territorial à l’Agence nationale

de l’aménagement du territoire

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Madame Rama Yague chargé de mission développement et marketing territorial

à l’Agence nationale de l’aménagement du territoire

Messieurs Babacar Mbaye dit Ngaraf, Louis Gomis, Abdou Samath Diouf, Sérigne

Mbacké Sow, responsables d’organisation communautaire de base dans la

banlieue dakaroise.

Employés de la Croix-Rouge Sénégalaise, Ida Marstein et Mireille Le-Ngoc, du

programme de droit relatif aux catastrophes en Afrique de la Fédération

Internationale des Sociétés Nationales des Croix-Rouge et Croissants –Rouges.

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I Introduction et objectifs du projet

I.1 Introduction

Ce rapport a été commandé par la Croix-Rouge Sénégalaise et la Fédération

Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) et préparé

par Monsieur Abdou Sané consultant expert en prévention et gestion des risques de

catastrophes, en 2014. Il s’agit d’un rapport qui a été produit dans le cadre d’un projet

sur le droit relatif aux catastrophes et notamment sur le rôle de la législation et la

réglementation sur la réduction des risques de catastrophes. Le rapport a été publié en

Février 2015.

I .2 Objectifs du projet

Cette étude a pour objectif d’identifier le cadre juridique au Sénégal de promotion de la

réduction et de la gestion des risques de catastrophes, d’en analyser le rôle que joue le

cadre juridique dans le soutien des efforts de réduction des risques de catastrophes.

Cette étude couvre un large éventail de lois et de règlements pertinents en matière de

Réduction des risques de catastrophes (RRC) liés à des aléas naturels et à des

catastrophes anthropiques. Elle identifie les arrangements institutionnels, la

responsabilité, les systèmes d’alerte précoce, les infrastructures, les codes de

construction, l’aménagement du territoire, la gestion environnementale, l’adaptation au

changement climatique, la sensibilisation et l’éducation, autant d’outils pertinents

comme support à la réduction des risques de catastrophe (RRC).

La méthodologie consiste à organiser des entretiens avec les parties prenantes au

niveau national, régional et local avec pour objectif d’identifier les lacunes, les défis et

les bonnes pratiques dans le domaine de la mise en œuvre du cadre juridique.

Cette étude s’inscrit également dans un projet plus large entrepris par la Fédération

internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-rouge (FICR) et le

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Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) sur le rôle de la

législation dans la RRC afin d’apporter des idées, des analyses et des données de

référence pour les Etats qui souhaitent renforcer la RRC à travers la législation.

Les résultats de ces études sont également utilisés dans le cadre de consultations plus

larges visant à développer des outils pour les législateurs qui souhaiteraient améliorer

leur cadre législatif pour une meilleure mise en œuvre de la RRC. Cette étude de cas a,

par conséquent, un objectif double : apporter des informations au niveau national et une

analyse permettant de contribuer à l’initiative mondiale, et apporter des éléments de

réflexion sur le cadre législatif des parties prenantes dans le domaine de la RRC au

Sénégal.

Le Cadre d’Action de Hyōgo (CAH) 2005-2015 qui a été adopté en janvier 2005 par une

conférence des Nation Unies réunissant plus de 4000 représentants de gouvernements,

des organisations non-gouvernementales (ONG), de la Croix-Rouge et du Croissant-

Rouge, des agences de l’ONU, des Institutions universitaires, et du secteur privé. Le CAH

est un ensemble d’engagements et de priorités qui permettent de prendre des mesures

de la réduction des risques de catastrophes.

La première priorité du CAH est de « veiller à ce que la réduction des risques de

catastrophes soit une priorité nationale et locale et à ce qu’il existe, pour mener à bien

les activités correspondantes un cadre institutionnel solide », notamment à travers « un

cadre politique général, ainsi que des cadres législatifs et institutionnels de réduction

des risques de catastrophes ».

Durant les années qui ont suivi le CAH, un nombre significatif de nouvelles lois ont été

adoptées dans de nombreuses parties du monde, afin de renforcer la réduction des

risques. Néanmoins des défis importants persistent, particulièrement le suivi au niveau

communautaire. Cet état de fait a été confirmé par de nombreux rapports publiés au

moment de l’évaluation à mi-parcours du CAH ainsi que par la suite, notamment la

recherche documentaire de la FICR en 2010-2011, ainsi que les études de cas

préliminaires menées au Brésil, en République Dominicaine, au Népal et en Afrique du

Sud. Il s’est avéré que les communautés n’étaient pas suffisamment informées, trop peu

engagées, et qu’elles ne disposaient pas de suffisamment de ressources pour jouer un

rôle actif dans la réduction des risques.

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Il a également été indiqué que les règles visant à éviter des comportements à risque en

particulier dans le domaine de la construction ou de l’aménagement du territoire

n’étaient pas souvent appliquées. La législation n’est certainement pas la seule façon de

traiter certains de ces problèmes mais elle peut néanmoins faire partie de la solution. En

2011, les Etats parties aux conventions de Genève ont évoqués cette question lors de la

conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Leur résolution a

encouragé les Etats, avec le soutien des Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du

Croissant-Rouge, la FICR, le PNUD et les autres partenaires concernés, à passer en revue

les cadres législatifs existants à la lumière des lacunes identifiées dans le rapport de la

FICR présenté lors de la conférence, et de vérifier si les législations contribuaient à :

a) faire de la réduction des risques de catastrophes une priorité des actions

menées au niveau communautaire ;

b) prôner la réalisation d’une cartographie des risques de catastrophes au niveau

communautaire ;

c) faciliter l’accès des communautés aux informations relatives à la RRC ;

d) promouvoir l’implication des communautés, des Sociétés nationales de la

Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, ainsi que des autres organisations de la

société civile et du secteur privé dans les activités de RRC ;

e) allouer le financement adéquat pour les activités de RRC au niveau

communautaire ;

f) veiller à ce que les projets de développement tiennent compte de la variabilité

locale des profils de risques, de l’exposition aux risques, de la vulnérabilité et de

l’analyse coûts-bénéfices ;

g) garantir la mise en application exhaustive des codes de construction, de la

réglementation relative à l’aménagement du territoire et des autres outils

juridiques et ;

h) promouvoir un bon système de redevabilité permettant de collecter les

résultats de la réduction des risques de catastrophes au niveau communautaire.

Le rapport actuel se place dans ce contexte et aborde cette question dans le cadre

de la perspective nationale du Sénégal.

Dans ce rapport, la RRC est définit selon la terminologie de la Stratégie

internationale de prévention des catastrophes des Nations-Unies (SIPC) : « le

concept et pratique de la réduction des risques de catastrophes obtenue grâce à

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des efforts d’analyse et de gestion de leurs causes, notamment à travers une

réduction de l’exposition aux risques, ce qui permet de réduire la vulnérabilité

des personnes et des biens, de mettre en œuvre une gestion rationnelle des terres

et de l’environnement, et d’améliorer la préparation aux événements

indésirables. »

I.3 Profil de risque du Sénégal

Le Sénégal, avec la presqu’île du Cap-Vert, occupe la position la plus avancée de l’Afrique

de l’Ouest dans l’Océan Atlantique. Il est situé entre 12° et 17° de latitude Nord et 11° et

18° de longitude Ouest. Le Sénégal est limité au Nord et Nord-Est par la Mauritanie, au

Sud-Est par la Guinée et la Guinée-Bissau.

La Gambie constitue une enclave de 10 300 km à l’intérieur du territoire. La superficie

du Sénégal est de 196 722 km. C’est un pays plat, ne s’élevant pas au-dessus de 130

mètres, exception faite de la région du Sud-Est, avec un relief peu accidenté, mais dont

l’altitude ne dépasse pas 581 mètres au point culminant des contreforts du Fouta-Djalon.

Quant au climat, il est soumis d’une part, à des facteurs géographiques et, d’autre part, à

des influences atmosphériques. En effet, la présence d’une façade maritime de plus de

700 km et la situation à l’extrême Ouest du Continent Africain, entraînent des

différences climatiques entre la zone côtière et les régions de l’intérieur. De même, la

circulation atmosphérique, facilitée par un relief sans obstacles, met le territoire sous

l’influence de l’alizé maritime, de l’harmattan et de la mousson.

Ces masses d’air vont déterminer deux saisons différenciées par la pluviométrie. La

saison sèche, de Novembre à Avril/Mai, voit sur la région côtière, la prédominance de

l’alizé maritime, tandis que l’intérieur est sous l’influence d’un alizé continental

saharien: l’harmattan.

- La mousson intervient pendant l’hivernage ou saison des pluies.

- Les précipitations vont de 800 mm/an dans la zone centrale à 1500 mm/an dans la

région sud.

Le Sénégal est un pays où les paysages géographiques sont très diversifiés et les risques

divers. Bien que les inondations représentent l’un des risques météorologiques majeurs

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auxquels fait face le Gouvernement du Sénégal (GDS), les sécheresses suivent de près, ce

qui a une incidence sur les moyens de subsistance des ménages ruraux, en particulier

dans les régions sahéliennes du pays.

Selon certaines estimations, la dernière sécheresse sévère qui a touché le pays en 2002,

a affecté près de 3 millions de personnes. La lutte contre les sécheresses dans le contexte

de la sécurité alimentaire est donc une question capitale pour le gouvernement du

Sénégal.

Pour faire face à l’ensemble des risques auxquels le pays est exposé (voir à titre indicatif

ci-dessous le tableau de quelques victimes de catastrophes),

Schéma 1 : Tableau de synthèse des risques et catastrophes selon les secteurs

Secteurs

Risques et catastrophes Exemples

Urbanisme et aménagement du territoire

Effondrements de bâtiment Inondations Incendies et explosions Erosion côtière Raz de marée Problèmes de mobilité urbaine

Bâtiments vétustes et même bâtiments en cours de construction Quartiers bas de Dakar et régions Incendies de marché (plus de 20 cas entre 1993 et 2004, avec des dizaines de milliards de francs CFA de pertes matérielles) Sur toute la petite côte Dakar coupée du Sénégal par les eaux

Environnement

Feux de brousse Inondations Raz de marée et érosion Côtière Manque d’assainissement Pollution urbaine Pollution des eaux Incendies Sécheresse Pluies hors saison Déforestation

Dans plusieurs régions Dans les zones basses et les quartiers flottants Pluies hors saison de janvier 2002 Surtout dans le centre et sud-est du pays

Industrie

Incendies Expositions Substances toxique Pollution Accidents

Explosion d’une citerne d’ammoniac à l’usine SONACOS de Dakar En 1992 (plus de 30 morts et une centaine de blessées

Transport

Accidents routiers, ferroviaires, maritimes et aériens Mobilité urbaine Produits et matières dangereux

Les accidents de transports : Aériens (Kafountine, Ngaparou,

Tambacouda ; Ferroviaires ; Routiers (600 morts et 2000 blessées

graves par an ; Maritimes (pécheurs traditionnels,

naufrage du bateau le « jola » en septembre 2002, avec plus de 1800 personnes décédées ou disparues

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Agriculture et élevage

Invasion des criquets Epizooties Risques aviaires Risques météorologiques

le péril acridien, 1988 et 2004 (sept régions au moins ont été infectées pluies hors saison (janvier 2002)

Pêche

Naufrages Dégradation des ressources halieutiques Accidents industriels Maladies professionnelles Risques alimentaires Risques environnementaux

Noyades (dans les zones de baignade et de traversées par embarcation, en moyenne70 cas de décès par an) Tempêtes (en 1999, pécheurs noyés en mer avec la tempête Cindy)

Tourisme

Accidents routiers et maritimes Incendies Intoxications alimentaires Risques économiques Dégradations des mœurs

Plusieurs cas d’incendies d’hôtels enregistrés dans la station balnéaire de Saly Portudal

Santé

Endémies / Epidémies Gestion des déchets biomédicaux

Paludisme endémique dans les zones inondables / Epidémie de choléra Bilharziose, Onchocercose au Sud-est dans la plupart des hôpitaux

Secteur minier

Explosions Pluies acides Déraillements Produits toxiques Accidents de travail

Déraillement récurent des trains des ICS Transport des produits dangereux : acides phosphoriques et sulfuriques concentrés, des produits inflammables tels que le soufre minéral et les hydrocarbures et traversant des établissements humains denses (Tivaouane, Thiès, Thiaroye Gare, Pikine, Thiaroye sur mer

Source : stratégie nationale de protection sociale

Schéma 2 : bilan de quelques dégâts enregistrés entre 1992 et 2012( Sénégal)

Catastrophes majeures entre 1992 et 2012 Dégâts causés

Explosion d’une citerne d’ammoniac à la SONACOS de Bel Air en 1992

30 morts et + de 100 blessés

Les incendies dans les marchés (une vingtaine de cas)

+ de 10 milliards de francs CFA de perte

Les pluies hors saison de janvier 2002 + de 31 milliards de perte

Les inondations en 2005, 2008, 2009, 2012 Entre 50.000 à 400.000 sinistrés/Inondation

Les invasions acridiennes de 1988 et 2004 Dégâts sur des milliers d’ha de cultures

Les noyades + de 100 cas/an

Les accidents de transport, crashs d’avion, « le Joola », etc.

+ de 2000 Morts

Source : Direction de la protection civile (DPC)

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Un certain nombre de textes de lois et de conventions ont été promus (voir annexe) ;

une architecture institutionnelle bâtie. Nous prêterons une attention toute particulière à

deux aléas naturels considérés comme dominantes au Sénégal : inondations et

sécheresse mais aussi aux risques majeurs de catastrophes tels que :

Les risques industriels et technologiques qui recouvrent tous les événements,

installations, procédés et rejets dangereux susceptibles de provoquer des accidents sur

un site industriel et pouvant entrainer des conséquences immédiates graves pour le

personnel, les riverains, les biens et l’environnement.

Pour mieux contrôler ces risques, les établissements industriels sont soumis à une

réglementation particulière et à des visites de prévention régulière. La survenue de

catastrophes industrielles peut se manifester de plusieurs manières :

-l’incendie dû à l’ignition de combustibles par une flamme ou un point chaud (risque

d’intoxication, d’asphyxie et de brûlures).

-l’explosion due au mélange combustible /carburant (air) avec libération brutale de gaz

(risque de décès, de brûlures, de traumatismes directs par l’onde de choc…).

-la pollution et dispersion de substances toxiques dans l’air, l’eau ou le sol, de produits

dangereux avec une toxicité pour l’homme par inhalation ou contact.

-l’émission de radiations nucléaires ou de rayonnement ionisant, notamment dans le

milieu industriel, dans le domaine de la recherche et dans le domaine médical (risque de

cancer et de décès).

Schéma 3 :

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Source : Ministère de la restructuration et de l’aménagement des zones inondables (MRAZI)

II- Méthodologie

Pour mener ce travail nous avons procédé à deux types de recherches :

II-1-Recherche documentaire

Nous avons cherché des ouvrages spécialisés ainsi que certains ouvrages généraux qui

ont permis de faire une moisson d’informations aussi bien sur des aspects juridiques

que sur des aspects permettant de voir de plus près les mécanismes et institutions

intervenant dans la Gestion des Risques de Catastrophes au Sénégal. Toutefois pour

l’aspect juridique, nous avons exploité le journal officiel ainsi que des archives au

niveau de la direction des services législatifs de l’Assemblée Nationale.

II-2-Entretien sous forme de questionnaires

Pour compléter et enrichir cette recherche nous avons fait recours à un questionnaire

avec des questions de toutes formes (questions ouvertes, semi-ouvertes, fermées). Des

questions qui ont trait à l’identification des textes et lois relatifs à la promotion de la

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Réduction des risques de catastrophes (RRC), de l’appréciation des contraintes et

opportunités des textes et lois relatifs à la RRC, du fonctionnement et des mécanismes

du cadre institutionnel de la RRC au Sénégal autant de questions qui nous ont amené à

rencontrer diverses personnalités parmi lesquelles: des responsables d’organisations de

droits de l’homme, des responsables de réseaux en gestion des risques de catastrophes,

des élus locaux, des techniciens de service, du point focal de la RRC autant de

personnalités d’origine et de structures différentes qui nous ont aidé à avoir des

résultats qui nous ont permis de présenter ce travail.1

III. Description et analyse du cadre réglementaire de la RRC et de sa

mise en œuvre

Le Sénégal dispose de plusieurs instruments législatifs et réglementaires. Ce sont des

outils à partir duquel s’adossent les institutions et personnes en charge de la promotion

de la RRC. On peut noter: les directives, les chartes, les conventions, les protocoles, les

lois, les arrêtés, les circulaires.

Beaucoup des textes ont été signés bien avant l’engagement du Sénégal au Cadre

d’Action de Hyōgo. Ce qui signifie que la culture et les politiques en faveur de la

résilience ont précédé le CAH. Par conséquent, il y a lieu de les interpréter et de les

analyser en tenant compte de cet élément.

L’autre aspect non moins important est que l’arsenal juridique n’est pas stationnaire, il

est dynamique par conséquent les exigences du moment doivent pousser le législateur à

en tenir compte de manière à pouvoir procéder à leur révision selon la conjoncture.

En parcourant l’arsenal juridique Sénégalais relatif à la RRC, on peut s’apercevoir que la

loi considérée comme la principale est la loi 64-53 du 10 juillet 1964 portant

organisation générale de la défense civile. Elle stipule en son article 1er « la défense

civile a pour objet d’assurer en tous temps la protection matérielle et morale des

personnes et la conservation des installations, des ressources et des biens publics et

privés. »

1 Voir en annexes la compilation des textes, lois et règlements

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19

Du point de vue de son contenu, cette loi fait référence à la protection surtout en temps

de guerre. Elle ne fait nullement référence aux aléas naturels telles les inondations, la

sécheresse…

C’était la première mission assignée à la direction de la protection civile et qui comprend

notamment :

-Des équipes de sapeurs-pompiers

-des équipes de déblaiement

-des équipes de secours

Afin de vérifier l’efficacité des mesures de défense civile, « des exercices pourront avoir

lieu ‘ toute époque de l’année, particulièrement à l’occasion des manœuvres miliaires et

de défense aérienne. Les personnels convoqués à cette occasion seront rémunérés et

couverts entres les risques divers dans les mêmes conditions que les militaires de

réserves rappelés en service, dans la limite des crédits ouverts par la loi de finances. »

Article 8de la loi 64-53 portant organisation de la défense civile.

Toute fois des lois sectorielles telles la loi 81-13 du 04 mars 1981 portant code de l’Eau,

celle 83-71 du 05juillet 1983 portant code de l’hygiène et plus tard celles de 2001-01,

portant code de l’environnement, 2009-23 du 8 juillet portant code de la construction,

2009-23 du 08 juillet 2009,2008-43 portant code de l’urbanisme ont constitué quelques

progrès dans le sens d’une meilleure prise en compte de la prévention des risques de

catastrophes .malgré leurs limites dont la principale est l’inexistence de loi en matière

d’aménagement du territoire. Le seul document juridique accordé à l’aménagement est

le décret n° 76-036 du 16 janvier 1976 portant institution du visa de localisation. C’est

ce qui explique aujourd’hui l’absence quasi-totale de plans d’aménagement sous

l’impulsion de l’agence nationale de l’aménagement du territoire. Or aucun

développement n’est viable sans aménagement. Dans la plus part des Etats un peu

partout au monde, l’aménagement du territoire occupe une place de choix et est souvent

placé à un niveau central. Ici au Sénégal, il est rattaché au ministère des collectivités

locales. Par conséquent son autorité ne peut être que réduite malgré l’existence en son

sein de cadres et experts de haut niveau.

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20

En définitive, il y a lieu de souligner la naissance récente d’une loi, celle 2013-10 du 28

décembre 2013 portant code général des codes locales et qui en son article 304 confie la

prévention des risques aux collectivités locales. Cette loi constitue un énorme progrès

dans la mise en œuvre du Cadre d’Action de Hyōgo. (voir cadre institutionnel

décentralisé de la RRC).

IV Le Cadre institutionnel de la RRC au Sénégal

A travers sa politique de prévention et de gestion des risques, le Sénégal a mis en place

un certain nombre d’institutions chargés de piloter, de coordonner et de mettre en

œuvre les plans, programmes, stratégies et textes juridiques pertinents

Schéma4 : le dispositif institutionnel de prévention des risques de catastrophes

Direction de la

protection civile

Commission supérieure de la

protection civile

Gouvernement

Plateforme

national de

la RRC

Brigade

nationale des

Sapeurs-

pompiers

Autres acteurs

-collectivités

locales

-Organisations

patronales

-Société civile

Ministères

(Compétences

sectorielles)

Commissions

régionales de la

protection civile

(Gouverneurs)

Commissions

auxiliaires

de protection

civile (Préfets)

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21

IV.1.Le ministère de l’Intérieur (MINT)

Il est la structure publique chargée de coordonner le dispositif de prévention des

catastrophes plus communément désigné sous le nom de protection civile en temps de

paix et de défense civile en temps de troubles. Ce département ministériel est chargé

d’appliquer la politique de sécurité intérieure, de sécurité civile et de lutter contre les

incendies et les calamités naturelles.

C’est pourquoi le décret n° 64-563 du 30 juillet 1964 organisant la protection civile et

fixant la structure de la Direction de la protection civile dispose à son article premier : «

Le ministre de l’Intérieur est chargé de la Protection civile. Il établit et fait appliquer les

plans d’organisation et d’équipement pour le temps de paix et ceux de la défense civile

pour le temps de guerre. Il fixe l’ordre d’urgence des réalisations ».

A ce titre le ministre de l’Intérieur préside la Commission Supérieure de Protection

Civile (CSPC) ainsi que la Cellule Nationale de Prévention et de Lutte contre les

Inondations (CNPLI). Il est également le coordonnateur du Plan National d’Organisation

des Secours en cas de Catastrophes (Plan ORSEC) qui vise à réduire l’impact des

catastrophes survenues sur les personnes, les biens et l’environnement, avec l’assistance

du Comité national de sécurité civile dans lequel siège tous les ministres.

En septembre 2002 une charte signée entre le ministre de l’Intérieur et le président du

Conseil national du Patronat a suscité la mise en place du Comité de Pilotage des

programmes de prévention des risques et de gestion des accidents en milieu

professionnel.

Enfin à la suite du décret 2008-2011 portant création d’une plateforme nationale de

prévention et de gestion des risques, le ministère de l’Intérieur est devenu le point focal

de ladite plateforme. Celle-ci a pour mission essentielle, la mise en œuvre de stratégie

africaine de prévention et de gestion des risques, mais aussi et surtout la mise en œuvre

du Cadre d’action de Hyōgo.

Toutefois depuis la mise en place de cette plateforme n’a pas pu produire les résultats

attendus. Les réunions prévues sous la présidence du premier ministre n’ont jamais eu

lieu. S’y ajoute la quasi-inexistence des commissions régionales de la protection civile.

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22

Les raisons souvent évoquées pour justifier cette situation sont : la lourdeur. Il a été mis

en place un projet d’étude et d’évaluation de cette plateforme en vue d’identifier ses

faiblesses et d'y apporter des solutions à même de l’aider à réaliser ses missions.

Schéma 5 : Organigramme de la plateforme nationale RRC

c

Comité interministériel de la

RRC présidé par le premier

ministre

Comités ministériels et

régionaux de la RRC

Comité de

pilotage

Comités

techniques

sectoriels

Point focal RRC

unité nationale de

coordination des

projets et

programmes

Commissions

nationale et

auxiliaire de

la protection

civile

Cellule

nationale de

lutte contre

la pauvreté

Plan

ORSEC

Agence

d’exécution

partenaire

Membres de la

plateforme

Présidence

de la

république

Parlement

Conseil

économique

et social

Ministère

Collectivités

locales

Partenaires

techniques et

financiers

Société civile

(ONG,

femmes,

Médias

Université et

instituts

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23

IV.1.1 La direction de la protection civile

Schéma 6 : Organigramme de la direction de la protection civile

Direction de la protection civile

Secrétaire

permanente de la

commission

supérieure

Centre de

formation de la

protection civile

Division

des études

de la

formation

et de la

recherche

Division

administrative et

financière

Bureau du

gestionnai

re

Bureau du

comptable

matières

Division des études

et des opérations de défense civile

Bureau des

établissements

Bureau des plans

et de la

mobilisation

Bureau des

relations avec les

commissions et

avec l’OIPC

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Au sein du Ministère de l’Intérieur on retrouve, cette direction centrale qui assiste en

permanence le ministre de l’intérieur. Elle est chargée d'assurer, en temps de paix

comme en temps de guerre, la protection des personnes, ainsi que la conservation des

installations, des ressources et des biens publics et privés. Créée par le décret n° 62-

0135 du 3 avril 1962 son organisation et son fonctionnement sont régis par le décret n°

64-563 du 30 juillet 1964.

Elle dispose de la Brigade Nationale des Sapeurs-Pompiers, organise et coordonne les

actions des services de la protection civile à tous les échelons. Elle prépare les textes

nécessaires et assure le recrutement, le contrôle et l’instruction du personnel de la

protection civile.

La Direction de la Protection Civile comprend :

-La Division des Études et des Opérations de Défense Civile, dirigée par un Officier des

Sapeurs-Pompiers ; La Division Administrative et Financière.

-Le Secrétariat permanent de la Commission supérieure de la Protection Civile.

-Le Bureau de suivi des relations avec l'Organisation Internationale de la Protection

Civile (OIPC).

Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan National Orsec le Directeur de la Protection

Civile est le coordinateur du Comité de gestion des moyens du plan. Sur l’ensemble du

territoire elle est appuyée par les Commissions régionales de protection civile et les

commissions auxiliaires de la protection civile. Dans le domaine de la gestion des

catastrophes elle est aussi chargée d’élaborer les autres plans de secours, de formuler

des avis sur les Plans Particuliers d'Intervention (P.P.I.) et les Plans d'Opérations

Internes (P.O.I.), d’assurer la tenue du fichier des réservistes de la protection civile,

d’élaborer des programmes particuliers de gestion de certains risques : réhabilitation et

implantation des bouches d'incendie, installation de paratonnerres.

Dans le domaine de la prévention sa mission consiste à :

-Elaborer des projets de textes portant sur la protection civile.

-Organiser, avec les Commissions Régionales et Auxiliaires de Protection Civile, et avec

des comités techniques interministériels, des visites de prévention dans les

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25

établissements recevant du public, les installations classées, les immeubles de grande

hauteur et tout autre établissement présentant des dangers.

-Exploiter les rapports issus des visites de prévention.

-Emettre des avis, sous forme d'étude de sécurité, sur les dossiers de projet de

construction des établissements recevant du public, des installations classées et

d'immeubles de grande hauteur. Ces avis sont préalables à la délivrance de l'autorisation

de construire.

-Former, informer et sensibiliser la population sur la prévention des risques. Toutefois

la DPC n’a pas suffisamment de ressources humaines ni matérielles pour répondre

convenablement à sa mission. C’est pourquoi, il a été proposé de mettre en place une

structure beaucoup plus forte (agence) suite à une recommandation de la communauté

économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.

IV.1.2 La brigade nationale des sapeurs-pompiers

Elle est née à partir du décret no 2012-1434 du 13 Décembre 2012 à la faveur d’un

changement de statut de l’ancien Groupement National des Sapeurs-Pompiers(GNSP).

Cette mutation est l’aboutissement d’un long processus de transformation depuis 1962.

La Brigade Nationale des Sapeurs-Pompiers relève du Ministère de l’Intérieur et

constitue le bras armé de la lutte contre les catastrophes notamment les opérations de

secours d’urgence.

La Brigade Nationale des Sapeurs-Pompiers est chargée :

-De la prévention et de la prévision des risques pour la protection des personnes, des

biens et des installations stratégiques.

-Des secours d’urgence et de la lutte contre les incendies, les périls, les accidents de

toute nature pouvant menacer la sécurité publique.

L’érection de Groupement National des Sapeurs-Pompiers en Brigade traduit la volonté

politique de renforcer les capacités de réponse nationale pour faire face de façon plus

efficace, à la montée des risques de catastrophe. Comme pour la DPC, la BNSP se heurte

aussi à plusieurs contraintes notamment la faiblesse de ses capacités opérationnelles,

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l’insuffisance en nombre d’hommes, les limites au plan de la logistique et des

infrastructures.

A titre illustratif, le taux de couverture nationale en ressources humaines est très en-

deçà de la norme admise au plan international. Par conséquent, la prise en charge des

nombreuses interventions, surtout celles nécessitant la mise en place d’équipes

spécialisées (sauvetage en mer, pollution marine, transports de matières dangereuses…)

souffre du manque de ressources humaines.

Dans le domaine de la couverture de l’espace national le taux de couverture est aussi

relativement faible car 2 régions sur les 14 que compte le Sénégal et 22 départements

sur les 45 ne disposent pas de caserne de Sapeurs-Pompiers.

Enfin, au plan matériel, la Brigade manque d’équipement d’intervention, surtout ceux

spécialisés même si des efforts ont été réalisés ces dernières années par le biais du

budget de l’Etat et de la coopération internationale. Face à toutes ces contraintes, la

Brigade Nationale des Sapeurs-pompiers nécessite un soutien et un appui de la part de

l’Etat et des partenaires au développement en vue de se doter d’outils à même de relever

le défi.

Créée par le décret 2000-596 du 20 juillet 2000 portant organisation et fonctionnement

du centre régional de formation et de perfectionnement pour la protection civile, ce

centre a pour mission de participer à la formation des cadres des États d’Afrique

francophone intervenant dans le domaine de la protection civile. Son principal

partenaire est l’Organisation Internationale de la Protection Civile qui apporte son

concours sur de nombreux plans.

IV.2. le ministère de la Restructuration et de l’Aménagement des

Zones d’Inondation (MRAZI)

Sous l’autorité du Premier Ministre, le Ministre de la Restructuration et de

l’Aménagement des Zones d’inondations prépare et met en œuvre la politique définie

par le Chef de l’Etat dans les domaines de restructuration et de l’aménagement des

zones d’inondation, et de recasement pour la promotion de l’habitat social.

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27

A ce titre, il contribue à la restructuration urbaine , à l’aménagement des villes et

agglomérations , notamment, par une action concertée avec le ministère chargé de

l’aménagement du territoire et des collectivités locales et du ministère chargé de

l’urbanisme et de l’habitat pour la lutte contre les bidonvilles et l’occupation des zones

insalubres et inondables, la création d’espaces verts et d’agrément des centres urbains.

Parmi ses prérogatives, il est à noter que :

-Il est responsable de la mise en œuvre de la politique d’aménagement des zones

d’inondation et en synergie avec le ministère chargé de l’Hydraulique et de

l’assainissement, s’assure de la réalisation de réseaux de drainage des eaux de pluies et

des aménagements y afférents.

-Il participe à l’élaboration de la législation de l’expropriation et en suit l’application.

-Il participe à l’élaboration de la législation fiscale et financière en matière d’urbanisme

et d’aménagement et en suit l’application.

-Il assure, pour le compte de l’Etat, l’aménagement des sites de recasement des

populations affectées par des sinistres dus aux catastrophes notamment par la

construction de logements sociaux dans le respect des normes de construction et

d’architecture prédéfinies.

Toutefois le fait d’avoir transféré ce domaine de compétences à travers la loi 2013-10 du

28 décembre 2013, constitue une grande incertitude car la commune comme le

département n’ont ni les moyens humains, financiers pour s’acquitter aujourd’hui de

cette mission. D’où la nécessité de revoir certains articles de cette loi.

IV .3.Le ministère de l’environnement et du développement durable

Ce département ministériel est chargé en collaboration avec les collectivités locales de la

coordination et de la mise en œuvre de la politique nationale de protection et de mise en

valeur de l’environnement. A ce titre il intervient dans la mise en œuvre de la politique

de prévention et de gestion des risques particulièrement les risques environnementaux

liés aux pollutions et nuisances et susceptibles d’être provoqués par les installations

classées, des substances ou déchets dangereux (déchets chimiques ou biomédicaux,

produits radioactifs, organismes génétiquement modifiés).

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Au sein de ce ministère la direction de l’environnement et des établissements classés a

pour missions de mettre en œuvre les moyens propres à assurer la prévention et le

contrôle des pollutions et nuisances, de suivre l'ensemble des actions des divers services

et organismes intervenant dans le domaine de l'environnement, de préparer les textes

législatifs et réglementaires concernant l’environnement. La prise en charge de ces

questions est assurée au niveau de la DEEC par la division des établissements classés, la

division des études d’impact/lutte contre les pollutions et nuisances et les divisions

régionales.

IV-3-1- Division des établissements classés

Au terme de la loi 2001-01 du 15 janvier 2001 portant Code de l’environnement, les

installations classées (articles L9 à L11) comprennent entre autres, les usines, les

carrières, les ateliers, dépôts de gaz ou de liquides inflammables qui présentent des

dangers pour la sécurité des personnes, la sauvegarde des biens et de l’environnement.

Les facteurs de risques industriels et technologiques majeurs au Sénégal sont les

établissements classés en particulier les industries chimiques, pétrochimiques et

certaines installations portuaires. Ces établissements se trouvent pour la plupart dans

des zones industrielles qui sont aujourd’hui exposées et même atteintes par la

croissance urbaine démesurée, avec la cohabitation d’habitations non loin des unités

industrielles (Hann, Bel Air, Mbao, Thiaroye etc.).Aux risques industriels, s’ajoutent les

risques d’inaccessibilité des services de secours en cas de catastrophes.

En effet, le développement des activités industrielles au cours de ces dernières années a

beaucoup contribué au développement économique et social du Sénégal. Dans la région

de Dakar comme dans certaines villes de l’intérieur, cela s’est fait sans le respect des

normes de sécurité et à parallèlement engendré beaucoup de nuisances et de risques

dans l’environnement de vie immédiat des populations avec des problèmes de pollution

des eaux(cas de la baie de Hann),de l’air, du sol liés aux déchets liquides, solides et

gazeux, des fumées ou poussières dégagées dans la nature, des problèmes d’occupation

irrégulière des emprises des aires de stockage d’hydrocarbures, des pipelines, des

gazoducs, et des câbles électriques de haute tension. Ces cohabitations constituent une

véritable menace.

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Pour mieux prévenir de tels risques, le Ministère de l’Intérieur et le conseil national du

patronat ont adopté le 13 septembre 2002, une charte sur la prévention des risques, la

gestion des accidents et catastrophes en milieu professionnel.

En outre, une concertation organisée entre le Gouvernement, les organisations socio-

professionnelles et Bureau International du Travail a débouché, en décembre 2003,à

l’adoption d’un document de projet de coopération technique sur la maitrise des

accidents industriels majeurs.

Les risques de transports de matières dangereuses, ceux liés à la sécurité maritime, aux

risques bâtimentaires et aux établissements recevant du public, les incendies de marché,

les bâtiments menaçant ruines constituent un ensemble de risques majeurs dont les

tableaux suivants peuvent à titre indicatif illustrer les dégâts qu’ils occasionnent

La division des établissements classés est chargée:

-d'instruire les dossiers de demande d'autorisation de tout exploitant d'un

établissement classé ;

-d'assurer les inspections régulières et le contrôle des établissements classés ;

-de procéder au recensement et à l'élaboration de la base des données sur les

établissements classés ainsi que le recouvrement des taxes ; et,

-d'assurer la gestion de produits dangereux périmés obsolètes et de suivre leur

destruction au besoin.

IV.3.2.Division des études d'impact / lutte contre les pollutions et

nuisances

La division des études d'impact / lutte contre les pollutions et nuisances est chargée

de:

-prévenir, de réduire ou de faire réduire les pollutions et nuisances dues aux activités

industrielles, agricoles, commerciales, sociales et autres ;

-lutter contre les nuisances en vue de la protection des travailleurs et des populations ;

-suivre la sauvegarde des zones côtières et du milieu marin ainsi que ;

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-d’élaborer les termes de référence des études d'impacts pour tous projets de

développement et d'exploitation des ressources de l'environnement et d'en assurer le

suivi conformément aux normes établies ;

-d’établir le cahier de charges ou termes de référence précisant le contenu des études

d'impact sur l'environnement ;

-d’évaluer la recevabilité de l'étude d'impact sur l'environnement sur la base de sa

consistance technique ;

-d'évaluer les mesures proposées pour supprimer, réduire et compenser les dommages

sur l'environnement ;

-statuer sur la compatibilité du projet avec les exigences de protection de

l'environnement.

-donner un avis technique sur le projet au ministre de l'environnement et du

développement durable sous l'autorité du directeur pour la décision à prendre.

-d’assurer le suivi et le contrôle des mesures prises ; et,

-procéder à l'audit ou l'évaluation environnementale des projets ;

Au ministère de l’Intérieur, de la Restructuration et de l’Aménagement des zones

d’inondation, et de l’Environnement et du Développement durable, viennent s’ajouter

comme acteurs cruciaux de la politique de prévention et de gestion des risques, le

ministère de la Santé en charge des risques sanitaires, le ministère des transports (pour

la sécurité routière et aérienne), le ministère de l’Économie maritime (pour la sécurité

maritime et la lutte contre les pollutions en mer), le ministère du Travail (pour la

sécurité et l’hygiène des travailleurs), le ministère des Infrastructures, le ministère de

l’Urbanisme, de l’Habitat, de l’Hydraulique urbaine, et de l’Assainissement, le ministère

de l’Industrie et des Mines (dans le cadre de la maîtrise des risques industriels), le

ministère de l’Énergie, le ministère de l’Agriculture (pour le contrôle des pesticides et

des insecticides en usage dans l’agriculture).

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IV.4.commission supérieure de la protection civile

Ses attributions portent sur :

-la coordination des activités sectorielles de prévention et de gestion des catastrophes ;

-l’organisation des visites ayant pour but de vérifier l’application des dispositions

législatives et réglementaires en matière de protection civile, dans les établissements

recevant du public, les installations classées et les immeubles de grande hauteur ;

-la formulation d’avis sur les dossiers de projets de construction d’établissements dont

l’effectif est compris entre 51 et 1500 personnes et sur les dossiers de projets de

lotissements de parcelles d’habitations ;

-l’examen de toutes autres questions de protection civile que le Ministre de l’Intérieur de

soumettre à la commission

Cette commission présidée par le ministère de l’Intérieur est l’organe de consultation

privilégiée du gouvernement en matière de prévention des risques. Son fonctionnement

et son organisation sont régis par le décret N° 99-158du 22 février 1999. Elle est

chargée d’assister le ministre de l’Intérieur dans l’organisation des secours.

Elle est secondée au niveau régional par les commissions régionales de la protection

civile et au niveau départemental par les commissions auxiliaires qui également

assistent les gouverneurs et les préfets dans l’organisation des secours et la gestion des

catastrophes. Elles assistent la Direction de la protection civile dans ses missions de

prévention, d’inspection des établissements et des sites à risques.

Selon l’article 85 du Code de l’Urbanisme les membres de la commission supérieure de

la protection civile et des commissions régionales de la protection civile, habilités à cet

effet, peuvent constater les infractions aux mesures de sécurité notamment les risques

bâtimentaires menaçant ruine. Toutefois il faut noter que cette commission souffre de

plusieurs handicaps :

-insuffisance de moyens humains et matériels mis à sa disposition ;

-insuffisance dans la formulation de ses prérogatives d’un point de vue juridique.

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32

IV.5.Comité national de sécurité civile

Créé par le Décret n° 93-1300, du 17 novembre 1993, le Comité national de sécurité

civile regroupe en son sein tous les ministères concernés par la gestion de la sécurité

civile, on peut y retrouver les ministres chargés de l’intérieur, de l’environnement, des

forces armées, de la santé, le directeur de la protection civile etc.

Le Comité national de sécurité civile est chargé d’assister le ministre de l’Intérieur dans

la supervision des opérations de secours. Il est notamment chargé d’élaborer la politique

d’organisation des secours au plan national à savoir les modes de financement des

opérations de secours, la détermination des priorités d’intervention, la mobilisation des

moyens et le suivi de l’évolution du sinistre

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33

Schéma 7 : le plan national d’organisation des secours

IV.6 Comité national de lutte antiacridienne

A la suite de l’invasion acridienne de 2004, les autorités sénégalaises ont mis en place

par arrêté du 10 août 2004 le Comité national de lutte antiacridienne. Ce comité est

chargé d’orienter et de coordonner les actions de lutte antiacridienne. Il comprend trois

cellules : 2

2 Voir les autres tableaux des pertes dues aux catastrophes

ETAT MAJOR DU

PLAN ORSEC

Président : Ministre

de l’Intérieur

Les conseillers

techniques du

MINT

La direction des secours

(BNSP)

Groupe

Opérationnels (GO)

Cellules d’Appui (CA)

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34

-La Cellule de contrôle et de suivi environnemental, chargée de veiller sur l’utilisation

des produits respectant les normes sanitaires et phytosanitaires ;

-La Cellule de communication ; et

-La Cellule d’intervention.

Schéma 8 : Tableau d’estimation des pertes de production céréalière causées par

les criquets en 2004

Région affectée

Production annuelle moyenne 1999-2003

Pertes dues aux criquets

%

Ménages affectés

Thiès

53 112

11 685 22% 22 239

Diourbel

57 038 14 830 26% 22 149

Saint-Louis

1 504 752 50% 19 439

Louga

36 412 14 565 40% 14 595

Matam

18 699 2 992 16% 42 853

Fatick (Gossas)

26 665 2 666 10%

2 164

Total

193 430 47 490 25% 123 439

Total Sénégal

1 108 300 47 490 4,3%

Source: stratégie nationale de la protection sociale

IV.7 Commission nationale de gestion des produits chimiques

Cette structure a été créée par le Code de l’Environnement et les attributions et

l’organisation fixée par l’arrêté ministériel n° 852 du 8 février 2002. Elle est chargée de

contrôler et de surveiller l’importation, l’utilisation, la production et les mouvements

des substances chimiques nocives et dangereuses (article premier). Sont interdites

l'importation, la fabrication, la détention, la vente et la distribution même à titre gratuit

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des substances chimiques n'ayant pas fait l'objet d'une homologation de la Commission

nationale de gestion des produits chimiques. Par ailleurs l’État Sénégalais interdit

formellement l’importation des déchets dangereux sur son territoire.

IV.8. Cellule nationale de prévention et de lutte contre les inondations

Présidée par le ministre de l’Intérieur, elle a été créée par le décret N° 2004-1153 du 18

août 2004 modifiant le décret N° 2003-685 du 12 septembre 2003, portant création

d’une Cellule nationale de Prévention et de lutte contre les inondations.

Le Centre de suivi écologique, la Direction de la météorologie, le Service d’hygiène, les

services sanitaires jouent le rôle de système de veille et d’alerte en fournissant des

informations et des données aux structures chargées de la prévention et de la gestion

des risques.

IV.9 Cadre institutionnel décentralisé de la RRC

Après la première réforme de 1972, et celle de 1996, le gouvernement du Sénégal vient

de signer un autre acte de décentralisation dénommé Acte III de la décentralisation à

travers la loi 2013-10 du 28 décembre 2O13 portant code général des collectivités

locales. Cette réforme vise quatre objectifs :

-un ancrage de la cohérence territoriale pour une architecture administrative

-une classification des compétences entre l’Etat et les collectivités rénovée

-un développement de contractualisation entre les deux niveaux décisionnels

-une modernisation de la gestion publique territoriale, avec une réforme des finances

locales et une promotion soutenue de la qualité des ressources humaines.

Cet acte III après avoir supprimé la région en tant que collectivité, a procédé à la

communalisation intégrale par l’érection des communautés rurales et des communes

d’arrondissement en communes.

Ces nouvelles collectivités locales sont par excellence les acteurs décentralisés du cadre

exécutif de la RRC. Elles ont reçu dans le cadre de la politique de décentralisation, des

transferts de compétences dans le secteur de la planification, de l’environnement, de la

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gestion des ressources naturelles, de l’urbanisme, de l’habitat, de l’aménagement du

territoire, de l’éducation, de la santé et de l’action sociale.

La mise en œuvre de ces compétences recouvre nécessairement les obligations

d’appliquer et de faire respecter les lois et règlements dans ces domaines, notamment

les dispositions spécifiques en matière de RRC tels que prévus par les codes de

l’urbanisme, de la construction, de l’environnement, de l’hygiène, de l’assainissement ,

de l’eau, et des mines et des forêts, la réglementation dans le domaine de la protection

civile et de la sécurité des populations qui doivent être assurées quelles que soient les

circonstances, en temps normal comme en situation d’urgence

Ainsi nous avons deux ordres de collectivités locales : le département et la commune

IV.9.1. Le conseil départemental

Au terme de l’article 304, le département reçoit entre autres compétences « l’élaboration

et la mise en œuvre de plans départementaux d’action de l’environnement,

d’intervention d’urgence et de prévention des risques.»

L’intervention d’urgence et la prévention des risques sont un domaine de compétences

transférées.

Ses compétences sont définies par les articles 27,28 et 29 de la loi 2013-10 du 28

décembre 2013portant code générale de collectivités locales.

Le département a compétence pour promouvoir le développement économique,

éducatif, social, sanitaire, culturel et scientifique, pour réaliser les plans départementaux

de développent et organiser l’aménagement du territoire dans le respect de l’intégralité,

de l’autonomie et des attributions des autres collectivités locales.

Il peut engager des actions complémentaires de celles de l’Etat et des autres collectivités

locales situées dans la région, en circonscription administrative, dans les domaines et les

conditions fixées par la loi.

Le département peut passer des conventions avec l’Etat ou avec d’autres collectivités

locales ou leurs groupements, pour mener avec eux des actions relevant de leurs

compétences, dans le strict respect de leurs attributions. Il peut proposer aux communes

du ressort du département toutes mesures tendant à favoriser la coordination des

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investissements locaux et des actions de développement sous réserve des dispositions

de l’article 15 du présent code

Article 28 : à titre dérogatoire, les attributions dévolues au conseil départemental par le

présent code sont exercées, le cas échéant par la ville si son périmètre correspond au

territoire du département.

Article 29 : dans le respect de la constitution et dans les conditions fixées par le titre v

du présent code, le département peut passer des conventions de coopération

décentralisée avec des collectivités locales, des organismes publics ou privés étrangers

ou internationaux.

IV.9.1.1 Le conseil municipal

Ses compétences sont définies au terme de l’article 81 de la loi 2013-10 du 28 décembre

2013 portant code général des collectivités locales.

Le conseil municipal règle par ses délibérations les affaires de la commune.

Il doit assurer à l’ensemble de la population, sans discrimination, les meilleures

conditions de vie. Le conseil municipal donne son avis toutes les fois que celui-ci sont

requis par les lois et règlements ou à la demande du représentant de l’Etat.

Il peut émettre des vœux par écrit sur toutes les questions ayant un intérêt local,

notamment sur celle concernant le développement économique et social de la commune.

Il est tenu informé de l’état d’avancement des travaux et des actions financées par la

commune ou réalisés avec sa participation.

En outre, sous réserve des dispositions du chapitre V du présent titre, il exerce les

compétences suivantes.

1-les modalités d’exercice de tout droit d’usage pouvant s’exercer à l’intérieur du

périmètre communal, sous réserve de l’exception prévue par la loi ;

2-le plan général d’occupation des sols, les projets d’aménagement, de lotissement,

d’équipement des périmètres affectés à l’habitation, ainsi que l’autorisation

d’installations d’habitations, ou de campements ;

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3-l’affectation et la désaffection des terres du domaine national ;

4-la création, la modification ou la suppression de foires et marchés ;

5-l’acceptation ou le refus des dons et legs ;

6-le budget de la commune, les crédits supplémentaires ainsi que toutes modifications

du budget,

7-les projets locaux et la participation de la commune à leur financement

8- les projets d’investissement humain ;

9-les acquisitions immobilières et mobiliers, les projets, plans, devis et contrats de

constructions neuves, de reconstruction, de grosses répartitions ou de tous autres

investissements ;

10- le classement, le reclassement, l’ouverture, le redressement l’alignement le

prolongement, l’élargissement ou la suppression des voies et places publiques ainsi que

l’établissement, l’amélioration, l’entretien des pistes et chemins non classés ;

11-la création, la désaffection ou l’agrandissement des cimetières ;

12-la protection de la faune et de la flore et lutte contre les déprédateurs et les

braconniers ;

13-la lutte contre les incendies et la pratique des feux de culture ;

14-la nature et les modalités d’exécutions des clôtures et des défenses limitant des fonds

et protégeant les récoltes pendantes individuelles ou collectives ;

15- les servitudes de passage et la vaine pâture ;

16- le régime et les modalités d’accès et d’utilisation des points d’eau de toute nature ;

17-la création, la délimitation et la matérialisation de chemin de bétail à l’intérieur de la

commune à l’exception des lois à grande circulation qui relèvent de la compétence des

représentants de l’Etat ;

18-l’organisation de l’exploitation de tous les produits végétaux de cueillette et des

coupes de bois.

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Article 82 : le conseil municipal désigne ceux de ses membres appelés à siéger dans le

conseil, commissions et organisme dans lesquels la représentation de la commune est

prévue par les lois et règlement en vigueur.

C’est au niveau de l’article 304 du code général des collectivités locales qu’il est

expressément indiqué que le département a en charge « l’élaboration et la mise en

œuvre de plans départementaux d’actions de l’environnement ; d’ intervention

d’urgence et de prévention des risques. »

« L’intervention d’urgence et la prévention des risques » relève de la compétence du

département or le département qui n’ a aucune emprise sur le territoire qui relève et

dépend exclusivement de la commune. Toute intervention du département doit être

soumise à l’avis de la commune.

La prévention des risques suppose la maitrise de certains outils tels l’aménagement du

territoire, des domaines, de l’urbanisme…Or à ce niveau les responsabilités sont

éclatées. A titre d’illustration à l’article 316 du code général des collectivités locales

pour ce qui est de l’aménagement du territoire, le « département élabore et met en

œuvre son schéma d’aménagement du territoire » et c’est « la commune qui donne son

avis sur le projet du schéma d’aménagement et en assure l’opérationnalisation des

options. » (Article 317).

Sachant que la durée du mandat des élus est de cinq (5) ans, il est à craindre que par la

lourdeur dans la chaine de décision que des projets en souffrent puisque ceux qui les

conçoivent n’ont pas le dernier mot et ceux qui ont le dernier mot n’ont pas la primeur

de l’initiative.

IV.10.Les institutions internationales

IV.10.1 comité sahélien des pesticides

Pour atteindre les objectifs des Etats membres du Comité permanent Inter-Etats de

Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) découlant de L’Accord portant

réglementation commune aux Etats membres du CILSS sur l’homologation des

pesticides, adoptée à N’Djamena (Tchad), le 16 décembre 1999, ratifiée en 2003, il a été

institué le comité sahélien des pesticides (CSP). Le CSP a pour tâche de prendre des

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décisions communes à l´ensemble des pays du CILSS en matière de circulation des

pesticides et en vue de leur utilisation judicieuse et respectueuse de l´environnement.

-le CSP examine les demandes d´homologation pour suite à donner : un dossier

d’efficacité biologique, environnemental, physico-chimique, analytique, résidus,

étiquetage et emballage ;

-tient le registre des homologations et des autorisations ;

-établit une liste des pesticides d´emploi interdit ou sévèrement réglementé dans les

pays du CILSS ;

-effectue l´inventaire des pesticides utilisés ou commercialisés dans les pays du CILSS ;

-définit les méthodes de contrôle de la composition, de la qualité et de l´évaluation des

produits à l´égard de l´homme, des animaux et de l´environnement ;

-établit la liste des établissements publics autorisés à effectuer les essais ;

-dresse la liste des laboratoires habilités à effectuer les analyses de contre-expertise ; et

-maintien des liens avec les Comités nationaux de gestion des pesticides (CNGP) dans

les pays du CILSS.

Le CSP est composé :

-d´experts sahéliens spécialistes dans les différentes disciplines de la protection des

végétaux, de la toxicologie, de l´éco-toxicologie et de la chimie ;

-de représentants des organisations régionales en Afrique (Centre Agrhymet du CILSS,

OCLALAV, CPI/OUA etc.) ; et

-de représentants des organisations des Nations unies (FAO, OMS).

IV.10.2.Mouvement international de la Croix-Rouge et du croissant-

rouge

Les 189 Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le Comité

international de la Croix-Rouge (CICR) et la Fédération internationale des Sociétés de la

Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) forment ensemble le Mouvement

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international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. La mission du Mouvement

international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge est de :

-prévenir et d'alléger en toutes circonstances les souffrances des hommes ;

-protéger la vie et la santé et de faire respecter la personne humaine, en particulier en

temps de conflit armé et dans d'autres situations d'urgence ;

-d’œuvrer à la prévention des maladies et au développement de la santé et du bien-être

social ; et

-d’encourager l'aide volontaire et la disponibilité des membres du Mouvement, ainsi

qu'un sentiment universel de solidarité envers tous ceux qui ont besoin de sa protection

et de son assistance.

Le Mouvement, dans la poursuite de sa mission, est guidé par ses principes

fondamentaux: humanité, impartialité, neutralité, indépendance, volontariat, unité,

universalité.

La survenance de catastrophes est généralement l’occasion d’une expression de la

solidarité internationale à travers la coopération bilatérale (pays amis), les agences

spécialisées des nations-unies (OCHA, PAM, FAO, etc.),de l’Union européenne(service

d’aide humanitaire de la commission européenne ECHO),les grandes organisations

humanitaires internationales(Fédération internationale de la Croix –Rouge et du

Croissant-Rouge(FICR),world Vision, etc.) et certaines organisations non

gouvernementales locales.

Toutes ces institutions disposent de fonds ou de mécanismes financiers et/ou

logistiques très performants qui peuvent être mobilisés ou mis à contribution selon des

modalités bien définies.

Les principaux mécanismes des Nations-Unies qui peuvent être mobilisés sont : le Fonds

Central d’Intervention d’Urgence, le consolidated Appeal Process, les Dépôts

humanitaires, le Flash Appeal, l’Emergency Cash Grant.

Quant à la FICR, elle dispose d’un réseau dense de comités nationaux, régionaux,

départementaux ,et locaux, de plusieurs milliers de volontaires, de nombreux

programmes, de stocks d’urgence alimentaires et non alimentaires mobilisables au plan

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national, régional et mondial ainsi que de réseaux de partenariats

puissants(ONU,UE ,donateurs, pays riches etc.

Au niveau national la Croix- Rouge Sénégalaise demeure l’une des premières institutions

humanitaires du Sénégal, neutre et indépendante reconnue en tant qu’auxiliaire des

pouvoirs publics par le décret 63-055 du 29 Janvier 1963, complété par le décret 63-

597 du 11 septembre 1963 sur la base du récépissé de déclaration No 1741 /Mint du 29

Octobre 1962.La Croix-Rouge Sénégalaise a 56000 membres actifs et plus de 20000

volontaires. Depuis sa création le 1er Septembre 1962,la Croix-Rouge Sénégalaise a

connu plusieurs mutations structurelles. Elle est passée progressivement d’une

organisation caritative avec la promotion du secourisme et du volontariat à une

institution de développement capable de relever les défis au plan économique et social.

Elle s’est toujours engagée dans l’amélioration durable des conditions d’existence des

communautés les plus vulnérables. Dans le contexte des changements climatiques et de

ses conséquences néfastes au niveau des communautés vulnérables, la Croix Rouge

Sénégalaise œuvre en toute conformité avec les principes fondamentaux du mouvement

international de la Croix-Rouge à réduire les risques de catastrophes de ces

communautés. C’est à travers les évaluations de vulnérabilité et des capacités(EVC) que

la Croix-Rouge Sénégalaise essaye d’identifier avec les communautés, les risques, les

vulnérabilités auxquelles elles s’exposent et leur capacité afin de leur permettre à faire

face à ces risques par les actions de préparation, de prévention ou d’atténuation et

même de résilience aux chocs

V. les instruments politiques, stratégiques et plans opérationnels de la

RRC

V.1 Document de stratégie de réduction de la pauvreté

Ce document initié par les autorités en l’an 2000 résulte d’un processus participatif de

préparation d’une stratégie de réduction de la pauvreté basée sur une croissance

redistribuée et la satisfaction des besoins de base des populations pauvres. Cette

stratégie vise à promouvoir la richesse, à organiser l’égalité de chances et à assurer la

protection des groupes vulnérables.

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V.2. Le plan national d’actions pour la gestion des déchets dangereux

au Sénégal

Cet instrument de planification nationale adopté en 1999 vise à fournir un ensemble.

D’informations sur les pratiques actuelles de gestion des déchets comme le cadre

législatif, réglementaire et institutionnel et les sources de génération. Il définit un

ensemble de directives qui puissent permettre de combler les lacunes constatées dans la

situation présente et propose des actions pilotes à mener pour répondre aux

préoccupations suscitées par les déchets dangereux. Malgré l’engagement du Sénégal

vis-à-vis de la convention de Bâle sur les déchets dangereux, il demeure qu’aucune

politique viable n’a été notée dans la gestion spécifique des déchets. Par endroit des

incinérateurs sont utilisés comme mode de traitement de certains déchets (biomédicaux

entre autres). D’où la nécessite d’une plus grande volonté politique susceptible de

relever le défi.

V.3. plan d’action national de lutte contre la désertification

Dans le cadre de la lutte contre le risque majeur que constitue la désertification et la

sécheresse, le Sénégal a adopté en 1998 le programme d’action national de lutte contre

la désertification (PAN/LCD). Ce cadre de planification stratégique pour stopper

l’avancée du désert est une des exigences de la convention internationale sur la Lutte

contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la

désertification, en particulier en Afrique, adoptée en 1994 et ratifiée par le Sénégal.

Pour faire face à la désertification et à la sècheresse deux projets majeurs portés par

l’Union Africaine sont en cours : il s’agit de la Grande Muraille Verte et de la mutuelle

panafricaine d’assurance pour garantir la sécurité alimentaire ou African Risk Capacity

(ARC).

la Grande Muraille Verte (GMV) est un important programme de restauration de

l’écosystème à travers :

-La promotion d’activités agro-sylvo pastorales génératrices de revenus et la Satisfaction

des besoins des populations rurales (en produits ligneux et/ou non ligneux) ;

-La diversification des systèmes d’exploitation des terres ;

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-La conservation et la valorisation de la biodiversité ;

-La restauration et la conservation des sols ; et,

-L’amélioration de la séquestration du gaz carbonique dans les végétaux et les sols.

Schéma 9 :

African Risk Capacity (ARC)

Par rapport aux approches actuelles du gouvernement pour faire face à la sécheresse, un

meilleur système d'alerte précoce lié à des fonds spécialisés, pourrait offrir une

utilisation plus efficace des ressources publiques et contribuer à gérer l'impact des

dépenses extraordinaires. En atténuant les effets des réponses différées, l’ARC peut

fournir un nouveau niveau de transparence en matière d’analyse des risques de

sécheresse par rapport aux autres risques, et aider le gouvernement sénégalais et ses

partenaires à créer et à planifier des fonds d'urgence dans le contexte de la sécurité

alimentaire.

En définitive ces projets de la GMV et de l’ARC constituent une grosse opportunité car

couvrant une dimension environnementale et économique, deux aspects des facteurs de

risques sous-jacents dont la prise en compte est déterminante pour atteindre l’objectif

du Cadre d’ Action de Hyōgo.

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V.4.la commission nationale de prévention, de supervision et de suivi

de la lutte contre les inondations (CNPSSLI)

La commission nationale de gestion prévisionnelle des inondations (CONAGPI), Créée en

2001 a cédé la place à une nouvelle structure dénommée commission nationale de

prévention, de supervision et de suivi de la lutte contre les inondations (CNPSSLI) en

2007 et placée sous l’autorité du Premier Ministre et sous la coordination du Ministère

de l’Intérieur. A l’époque pour marquer une grande volonté politique contre les

inondations le gouvernement a cru bon de placer les inondations à un niveau

institutionnel central : la primature. Malgré tout, les inondations ont persisté ce qui est à

l’origine de la création du comité national de lutte contre les inondations (CNLI).

V.5. Comité national de lutte contre les inondations (CNLI)

Créé en 2010 sous l’égide du Ministère de l’Habitat et de la Construction, puis rattaché

au Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement en 2012. En 2013, il a été placé

sous la coordination du Ministère de la Restructuration et de l’Aménagement des Zones

d’Inondation. Les interventions en matière de lutte contre les inondations sont

directement supervisées par la Primature à travers des rencontres hebdomadaires. La

multitude de structures d’intervention dans le domaine de la lutte contre les inondations

édifie sur l’absence d’une vision claire et durable. Aussi un plan décennal contre les

inondations a- t-il été conçu en 2012.

Il se résume en 10 points :

1-La validation du Programme décennal de Gestion des Inondations composé de deux

phases (une phase d’urgence : 2012-2013, une phase court terme 2014-2016 et la phase

moyen et long terme 2017-2022).

2-La validation du budget de la phase d’urgence 2012-2013 qui s’élève à 66 milliards de

FCFA et la nécessité de réaliser des études plus approfondies afin d’évaluer de manière

plus précise le budget global de tout le programme, estimé pour le moment, à 767

milliards de Francs CFA.

3-L’intégration du budget de la phase d’urgence dans la Loi de Finance 2013, en invitant

les partenaires au développement déjà impliqués, à apporter leur contribution au

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financement de cette phase d’urgence, en particulier la construction de canalisation pour

le drainage des eaux pluviales.

4-L’organisation, par le Ministère de l’Economie et des Finances, d’une conférence des

bailleurs de fonds pour le financement du Programme décennal de Gestion des

Inondation 2012-2022.

5-L’actualisation et la validation du Plan national d’Aménagement du Territoire avant

l’hivernage de 2013.

6-La finalisation et la validation au plus tard, en juin 2013, des Plans Directeurs

d’Urbanisme en préparation et concernant 12 communes et communautés rurales

prioritaires et la mise en cohérence des Plans Directeurs d’Assainissement avec les

Plans Directeurs d’Urbanisme.

7-L’implication plus importante et plus efficace des Collectivités Locales, partenaires

privilégiés du gouvernement dans la mise en œuvre du Programme décennal de Gestion

des Inondations.

8-La redynamisation de la politique de l’habitat social, notamment par une implication

plus importante du secteur privé national, de la Caisse de Dépôt et de Consignation, de

la Caisse de Sécurité Sociale et de l’IPRES.

9-La mise en place d’un Observatoire national sur les inondations, pour assurer un rôle

de suivi et de veille de ce phénomène, en y associant notamment les Elus locaux, les

Universitaires et les Experts.

10-La mise en place, sous la tutelle de la Primature, avant la mi-novembre 2012, d’une

structure de coordination des actions relatives aux phénomènes des Inondations.

V.6. Comité national de lutte antiacridienne (CNLAA)

Créé à la suite de l’invasion des criquets en 2004 et placé sous la coordination du

ministère de l’Agriculture.

V.7. Comité national changement climatique (COMNACC)

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Créé en 2003 sous l’égide du ministère de l’Environnement pour mieux faire face aux

changements climatiques. Il dispose de structures relais qui assurent les mêmes

missions au niveau régional, dénommées comités régionaux de changement climatique

(COMREC). Le COMNAC assure également la gestion du fonds d’adaptation aux

changements climatiques destiné à la mise en œuvre des activités de préparation et de

prévention des risques et catastrophes liés aux changements climatiques.

V.8.Profil national sur la gestion des produits chimiques

Ce profil réalisé en 2002 constitue une évaluation de la gestion des produits chimiques

au Sénégal, qui si elle n’est pas maitrisée présente des risques certains pour la santé

humaine et l’environnement. Cet outil d’aide à la décision pour une gestion

écologiquement rationnelle des produits chimiques renforce la connaissance, la

prévention et la réduction des risques chimiques.

Ce profil national réactualisé en 2002 vient consolider les acquis du Sénégal dans ce

domaine : l’adoption du Code de l’environnement de 2001 et de ses décrets

d’application, la création de la commission nationale de gestion des produits chimiques,

l’adoption du système général harmonisé(SGH) de classification et d’étiquetage des

produits chimiques, la création du Centre anti poison, la mise en place d’un réseau

d’échanges d'informations sur les produits chimiques etc.

V.9.Inventaire national polychlorobiphényles

Dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention de Stockholm sur les polluants

organiques persistants, l'inventaire réalisé en mars 2003 vise à s'assurer de l'existence

et de la localisation des PCB dans le territoire national en vue de leur élimination dans le

circuit industriel. Son objectif est également de mieux informer et sensibiliser les

détenteurs d'enjeux sur l'importance d'une gestion écologiquement rationnelle des PCB

et des équipements en contenant ainsi que les déchets et des rejets, de répertorier et de

consigner l'ensemble du matériel susceptible de contenir des PCB qui présentent des

risques élevés Stratégie Nationale et programmes prioritaires de sécurité alimentaire.

V.10. Les plans d’alerte et d’urgence (PAU)

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V.10.1 Le plan national d’organisation des secours (ORSEC)

Le plan national d’organisation des secours en cas de catastrophe ou plan national

ORSEC est régi par le Décret n° 99-172 du 4 mars 1999 abrogeant et remplaçant le

décret n° 93-1288 du 17 novembre 1993.

Les modalités de déclenchement, de mise en œuvre et de levée du plan national ORSEC

font l’objet d’arrêtés du ministre de l’Intérieur. Ce dernier dirige l’Etat-Major de

commandement du plan national ORSEC qui comprend le Gouverneur de toute région

concernée comme conseiller, le directeur de la protection civile (coordinateur du Comité

de gestion des moyens du plan national ORSEC) et le commandant du groupement

national des sapeurs-pompiers (devenu brigade nationale des sapeurs-pompiers)

chargé de la direction des secours. En tenant compte de la nature de la catastrophe le

ministre de l’Intérieur peut adjoindre à l’Etat-Major des spécialistes ainsi que tout

Président de Conseil régional ou maire concernés.

L’Etat-Major de commandement est chargé de la planification, de la coordination et du

suivi de l’exécution des mesures visant à maîtriser la catastrophe. Deux cellules d’appui

chargées respectivement des liaisons-transmissions et du volet informations-relations

publiques y sont rattachées.

Le plan national ORSEC comprend également quatre groupes opérationnels dont la

coordination est dévolue au commandant du groupement national des sapeurs-

pompiers : secours - sauvetage ; Police - Circulation - Renseignements ; Soins Médicaux

et Entraide ; Transports et Travaux. La Commission supérieure de protection civile et le

Comité national de sécurité civile sont tenus d’assister le ministre de l’Intérieur dans

l’organisation des secours au plan national.

Au niveau régional le gouverneur peut déclencher par arrêté le Plan régional ORSEC,

c’est le cas à l’échelon départemental où c’est le préfet qui assume cette prérogative, ils

sont assistés en cela par les commissions régionales et auxiliaires de protection civile.

V.10.2 Les plans d’urgence et plans d’opération interne (POI)

Toute installation classée de première catégorie soumise à autorisation est tenue

d’élaborer son plan d’opération interne (POI), celui-ci doit permettre d’assurer

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l’évacuation du personnel, l’alerte des autorités compétentes et des populations

avoisinantes en cas de sinistre ou de menace de sinistre, ainsi que les moyens de les

circonscrire.

Pour les installations classées soumises à déclaration elles peuvent être obligées

d’élaborer un POI par un arrêté du ministre chargé de l’environnement pris après avis

des autres ministres concernés. Dans tous les cas le POI doit être agréé par les

ministères de l’intérieur, de l’environnement, de l’industrie, de la santé publique et tout

autre département ministériel concerné. Ces structures devront veiller périodiquement

à la mise en œuvre effective des prescriptions inscrites dans le POI et du bon état des

matériels destinés à ces tâches.

De même que les POI, les plans d’urgence spécifiques sont prévus par la loi N°2001-01

du 15 janvier 2001 portant Code de l’Environnement. Ces plans sont conçus par le

ministère chargé de l’environnement pour faire face à des situations critiques

génératrices de pollutions graves pour l’environnement. La convention d’Abidjan

relative à la coopération en matière de protection et de mise en valeur du milieu marin

et des zones côtières de la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre adoptée à Abidjan

le 23 mars 1981, donne compétence du ministre chargé de l’environnement en

collaboration avec les autres ministères concernés d’élaborer et d’adopter un plan de

lutte contre la pollution de la mer et du littoral.

Pour les plans d’urgence relatifs aux incendies, inondations et autres catastrophes, le

ministre de l’Environnement est associé à leur élaboration, leur suivi leur exécution.

Dans tous les cas, ces plans doivent prévoir la création de comtés d’intervention

d’urgence appelés à faire face à des situations de petite et moyenne urgence.

V.10.3 Le plan national d’intervention d’urgence en mer (PNIUM)

le PNIUM désigne le plan national d’interventions d’urgence en mer constitué des plans

spécialisés d’intervention d’urgence en mer tels que prévus par le décret n° 2006-323

d’avril 2006. Du fonds de prévention et de maîtrise des catastrophes.

V.10.4 Analyse de la mise en œuvre des instruments politiques et

plans opérationnels pour la RRC

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Au total, il apparaît une réelle volonté des pouvoirs publics de mettre en place un

dispositif d’intervention en réponse aux besoins de prévention des risques et de gestions

de catastrophes. Mais le constat général qui se dégage de l’analyse du mécanisme

institutionnel de la RRC est que le dispositif institutionnel est hypertrophié, éclaté et

instable. Il y a aussi que le rôle de la communauté et son statut sont pris en compte. Ce

qui constitue une avancée significative au regard de la signature par le Sénégal de la

charte africaine de partenariat entre Habitants et Collectivités Locales. En effet dans la

loi 2013-10 du 28 décembre 2013 portant code général des collectivités la participation

citoyenne a été définie à travers les articles 6 et 7 :

« Toute personne physique ou morale peut faire au président du conseil départemental

et au maire, toutes propositions relatives à l’impulsion du développement économique

et social de la collectivité locale concernée et à l’amélioration du fonctionnement des

institutions.

Tout habitant ou contribuable a le droit de demander, à ses frais, communication, de

prendre copie totale ou partielle des procès-verbaux du conseil départemental ou du

conseil municipal, des budgets et des comptes, ainsi que des arrêtés pris par l’autorité

locale. (Article 6).

Article 7 : en vue de garantir une bonne participation des populations dans la gestion

des affaires publiques, l’organe exécutif local peut instituer, au sein de la collectivité

locale, un cadre de concertation consulté sur :

-les plans et les projets de développement local

-les conventions de coopération

Le cadre de concertation peut, en outre être consulté sur toute autre matière d’intérêt

local. »

Quant aux ONG, si leur mission semble évidentes, il n’en demeure pas moins qu’elles

rencontrent d’énormes difficultés pour identifier leur interlocuteur dans ce dispositif

institutionnel relativement éclaté et même parfois confus. Ce qui pose de réels

problèmes de coordination et de mise en synergie des interventions, de cohérence des

choix techniques, de collecte et de gestion des données liées aux risques et catastrophes,

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de capitalisation de toutes les interventions, d’évaluation technique préalable,

d’arbitrage des projets et activités.

En conséquence, il devient nécessaire de rationaliser le cadre institutionnel de la RRC

pour la mise en place d’un dispositif unique de référence pour bâtir et prendre en

compte la résilience dans nos politiques publiques et assurer ainsi des bases d’un

développement durable. C’est à cela que s’attelle le comité restreint( qui du reste est

sans statut) en charge de la conception d’une agence pour la prévention et la gestion des

risques de catastrophes.

VI Réglementation d’aménagement du milieu urbain dans un contexte

de gestion des inondations

En ce qui concerne l’aménagement du territoire, le département, au terme de l’Article

316 du code général des collectivités locales, élabore et met en œuvre son schéma

d’aménagement du territoire, tandis que la commune donne son avis sur le projet du

schéma d’aménagement et en assure l’opérationnalisation des options. Il faut préciser

que l’aménagement du territoire ne dispose que d’un décret 76-036 du 16 janvier 1976

portant institution du visa de localisation. Ce décret est aujourd’hui obsolète. Le seul

document de référence est le plan national d’aménagement du territoire qui a été adopté

en conseil interministériel et qui vise l’horizon 2021.

Il n’y a ni loi d’orientation, ni cadre juridique pour l’aménagement du territoire : ce qui

constitue une lacune.

L’un des éléments de diagnostic le plus partagé est qu’au Sénégal, les inondations ont

principalement pour cause un défaut d’urbanisation et maîtrise insuffisante de

l’aménagement du territoire. La maîtrise de l’urbanisation est essentielle pour assurer la

prévention du risque inondation. Elle permet en effet de limiter l’exposition au risque.

Au Sénégal, le code de l’urbanisme prévoit plusieurs outils de planification. Il s’agit

respectivement du Plan Directeur d’urbanisme (PDU), du schéma directeur

d’aménagement et d’urbanisme (SDAU), et du plan d’urbanisme de Détail (PUD).

L’élaboration de ses outils de planification sont élaboré à l’initiative de l’Etat à travers la

direction de l’urbanisme et de l’architecture (DUA) où des collectivités locales

notamment la commune et le département.

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Dans le domaine de l’urbanisme et de l’habitat, il revient à la commune les compétences

suivantes selon l’article 319 du code général des collectivités locales.

- L’élaboration du plan directeur d’urbanisme (PUD), du schéma directeur

d’aménagement et d’urbanisme (SDAU), des plans d’urbanisme de détail des

zones d’aménagement concerté, de rénovations urbaines et de remembrement.

- les lotissements, leur extension ou restructuration

- la délivrance des accords préalables de certificats d’urbanisme

- la délivrance des autorisations de construire à l’ exception de celles délivrées par

le ministère chargé de l’urbanisme

- la délivrance des permis de démolir et de clôture

- l’autorisation d’installation et de travaux divers.

De l’autre côté, le département approuve les schémas directeurs et d’urbanisme (SDAU),

soutient l’action des communes en matière d’urbanisme et d’habitat.

Au-delà du fait de la multitude des centres de décision (ministère chargé de l’urbanisme,

commune, département, il y a d’autres questions qui méritent d’être soulevées : les

ressources humaines, matérielles, financières pour la prise en charge de ces

compétences transférées. Les communes et les départements sont-ils dotés de

suffisamment de ressources ? Quelle influence le département peut-il exercer sur la

commune quand on sait que «les collectivités locales sont d’égale dignité : aucune

collectivité ne peut établir ou exercer de tutelle sur une autre » article 15 du code

général des collectivités locales. Il y a lieu de se demander si réellement le département

a les moyens d’intervention et de prise en charge correcte de la prévention des risques.

Cette compétence est partagée avec le ministère de l’urbanisme qui peut procéder, lui

aussi à la délivrance d’actes d’urbanisme. Ces actes sont normalement délivré sur la base

de documents d’urbanisme existants notamment le plan d’urbanisme de détail (PDU)

comportant un règlement d’urbanisme pour la zone couverte.

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VI.1 Le plan directeur d’urbanisme (PDU) et le schéma directeur

d’aménagement et d’urbanisme (SDAU)

Le PDU et le SDAU sont des documents d’urbanisme qui couvrent le territoire de

plusieurs collectivités locales (plusieurs communes) et fixe les grandes orientations de

l’aménagement des territoires des collectivités couvertes, du développement

économique, de sauvegarde de l’environnement (développement durable). Le PDU et le

SDAU posent les bases de la cohérence territoriale. Voir les articles du décret 2009-1450

du 30 décembre 2009 portant partie règlementaire du code de l’urbanisme R.36 à R. 46

et R.47 à R.52.

Nulle part dans ces articles, il n’est fait mention de zone d’inondation encore moins de

prévention contre les inondations et toute autre catastrophe naturelle. Ni les documents

graphiques ni le cadre règlementaire ne rendent compte de la dimension prévention

contre les risques d’inondations. Et les organismes en charge de l’élaboration de ces

documents n’ont aucune obligation aux yeux de la loi pour intégrer la prévention des

risques d’inondation dans les documents de diagnostic et d’analyse.

Le plan d’urbanisme de détail est élaboré suivant les orientations fixées par le PDU et le

SDAU. Le PUD est le principal document d’urbanisme opposable aux tiers. Ce document

procède à la délimitation des zones suivant leur affectation. Dans ce document, il n’est

pas fait mention de zone d’inondation.

Cependant, il existe une disposition générale à l’alinéa 1 de l’article R. 53 du décret

2009-1450 du 30 décembre 2009 Portant partie réglementaire du code de l’urbanisme

qui dispose que le rapport de présentation « présente l’analyse de la situation existante

et les principales perspectives d’évolution du secteur concerné ». Cette disposition rend

possible la prise en compte de la dimension risque d’inondations si la zone concernée

présente de réels dangers.

Il reste établi que la prise en compte de cette dimension ne relèverait que de la seule

clairvoyance de l’agent en charge de réaliser les études et analyse du territoire concerné.

Il existe une disposition concernant les zones spéciales d’aménagement mais ces zones

également ne font pas référence aux zones d’inondations tant côtières que continentale.

(Voir l’article R 80 du Code de l’environnement de 2001).

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Ce qu’il convient de retenir, c’est que les documents d’urbanisme qui organisent

l’occupation du sol ne connaissent pas des zones d’inondation. En effet, cette omission

peut s’expliquer par la position du Sénégal qui est un pays sahélien qui ne connaissait

pas d’inondations majeur dans l’ordre des grandes réformes des codes de l’urbanisme.

Le contexte de ces réformes était plutôt marqué par la sécheresse (1968, 1988) et la

dernière de 2008 s’est fait dans un contexte certes d’inondation mais il faut se rendre

compte que les autorités étatiques n’avaient pas encore opté pour une gestion durable

des inondations.

Ce qu’il faut noter c’est que rares sont les communes au Sénégal qui disposent de plan

d’urbanisme de détail en vigueur. Pour la région de Dakar il y’ a le PDU Dakar Horizon

2025. Pour la banlieue, l’agence de développement municipal appuie les communes de la

banlieue à l’élaboration de PUD notamment dans la commune d’arrondissement de

Djidah Thiaroye Kao dans son projet de restructuration urbaine qui tient compte de la

dimension risque d’inondation.

Les maires peuvent cependant, en tant qu’autorité de police administrative en charge

d’assurer la sécurité des habitants et, compte tenu de leurs connaissances du terrain,

s’opposer à la délivrance de certaine autorisations de construire dans certaines zones

parfois abusivement appelées zone non aedificandi.

Il convient de rappeler que ce n’est sans doute pas par manque de volonté que le

législateur n’a pas pris en compte la dimension risque d’inondation dans ses documents

de planification de l’occupation des sols. En effet, la notion même de Zone d’inondation

est tout à fait nouvelle dans le langage administratif sénégalais. C’est dans la

dénomination du nouveau Ministère de la restructuration et de l’Aménagement des

Zones d’inondation qu’il apparaît pour la première fois en octobre 2012.

Il est donc très récent. Il traduit, certainement une volonté des pouvoirs publics de

désormais prendre en compte la situation des zones inondées et soumises à des risques

d’ inondations aussi bien en zones urbaine qu’ en zones rurales que cette mission a été

confiée au MRAZI de définir leur statut et de les traiter en conséquence.

Il reste établi, qu’au Sénégal, les inondations sont les premiers risques de catastrophe.

Toute politique allant dans le sens de lutter contre les risques de catastrophes doit

donner une place de premier choix aux inondations. Cette politique comporte une

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dimension préventive qui ne peut être réussie en dehors de l’organisation de

l’occupation du sol donc de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire. Le MRAZI a la

mission de définir la stratégie nationale de prévention des risques d’inondation.

Quelques limites sont notées au niveau de la direction de la protection civile du Sénégal.

Malgré une volonté politique, le secteur de la protection civile fait face à de nombreuses

contraintes qui limitent les capacités nationales de réduction des risques de

catastrophes et augmentent la vulnérabilité et l’exposition aux risques. Parmi ces

contraintes on peut noter :

-l’absence d’une loi sur la réduction des risques de catastrophes ;

-le retard dans la ratification de certaines conventions : par exemple la convention de

Kampala.

- L’absence ou le non application de la réglementation sur la prévention de certains

risques : c’est le cas pour le transport des matières dangereuses où il existe un réel vide

juridique pour encadrer l’activité.

-La non-conformité de certaines lois au regard des conventions signées et qui en droit

sont au-dessus des lois nationales (CAH, par exemple).

-La faible capacité institutionnelle de la direction de la protection civile .Elle se

manifeste du point de vue de son statut et de ses structures. La direction de la protection

civile n’a pas vu son statut évoluer depuis 1964 en dépit des multiples recommandations

demandant de l’élever au rang d’agence.

Ensuite du point de vue des ressources humaines, la direction de la protection civile ne

compte qu’à peine 20 agents dont les profils sont pour l’essentiel de deux types : des

administratifs et des sapeurs-pompiers. Or ses missions requièrent d’autres profils tels

les environnementalistes, les géographes, des ingénieurs en génie civil, des ingénieurs

industriels, des chimistes, d’informaticiens, de logisticiens, etc.

-L’inexistence d’une unité de recherche sur les risques majeurs conformément aux

recommandations du CAH. Des initiatives existent avec le Centre de Suivi Ecologique,

mais il est évident que le champ de la recherche est autrement plus vaste et plusieurs

instituts spécialisés devraient pouvoir satisfaire cette exigence à l’instar de l’Université

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Gaston Berger de Saint-Louis où un master en réduction de risques de catastrophes a été

créé pour l’atteinte de la sécurité alimentaire au Sénégal.

-Le manque de partage des expériences et de vulgarisation des techniques de prévention

du fait de l’inexistence d’une banque de données centralisées sur la prévention et la

gestion des catastrophes.

Quant à l’équipement, certains matériels sont à mobiliser ;il s’agit entre autres de

certains matériels d’intervention comme les échelles mécaniques, les grues et engins

lourds, les matériels de désincarcération, les équipements de protection individuelle du

personnel, les matériels de prévention et de gestion des catastrophes d’ordre chimique,

biologique et nucléaire.

-La faible représentation des organes exécutifs au niveau régional : en réalité la direction

de la protection civile n’a pas de service déconcentré au niveau régional. Cette

contrainte de sous-représentation pèse le plus chez les autorités administratives

régionales et départementales qui n’ont pas dans leur circonscription une caserne de

sapeurs-pompiers.

-La forte perturbation du cadre institutionnel de la réduction des risques de

catastrophes avec la multiplicité des acteurs sans une délimitation des responsabilités

entre les principaux organes et un mécanisme de coordination approprié. Ce

dysfonctionnement institutionnel est plus perceptible dans le domaine de la prévention

et de la gestion des inondations où plus d’une dizaine d’acteurs publics se disputent des

compétences concurrentes, sans qu’il y ait un leadership confirmé pour arbitrer les

choix stratégiques.

-L’absence d’une stratégie nationale de réduction des risques de catastrophes à long

terme : l’Etat a adopté en 2011 un programme national quinquennal de réduction des

risques majeurs et de la gestion des catastrophes.

-L’absence ou la non application de la réglementation sur la prévention de certains

risques : c’est le cas pour le transport des matières dangereuses où il existe un réel vide

juridique pour encadrer l’activité. C’est aussi le cas sur le non-respect du code de la

route (voir surcharge des passagers dans les véhicules de transport).

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- La non systématisation des exercices de simulation et de retour d’expérience post

catastrophe : les exercices, tests ou entrainement sont les meilleurs moyens pour

préparer les acteurs à la gestion des catastrophes et développer les automatismes et les

réactions salvatrices.

- La non maitrise du fonctionnement du plan ORSEC par certains acteurs clés du système

notamment les autorités administratives nouvellement nommées à la tête de

circonscriptions administratives.

-l’absence d’un fonds pour l’indemnisation des victimes de catastrophes et les difficultés

de financement des évacuations et du relogement des personnes résidant dans des

zones jugées à haut risque.

Par ailleurs l’allocation des ressources financière reste limitée. Le financement de la

politique de prévention et des opérations de secours et d’assistance provient

principalement du budget de l’Etat. A celui-ci s’ajoutent divers fonds d’urgence mobilisés

par l’Etat en cas de catastrophes et d’autres sources de financement sous forme d’aides

provenant des partenaires techniques et financiers. Cependant, la complexité des

procédures de décaissement des fonds publics destinés au financement des opérations

d’urgence constitue une réelle entrave à l’efficacité des interventions sur le terrain

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VII Recommandations pour renforcer le cadre juridique pour la RRC

Sur la base de la présentation du cadre juridique, les institutions, les politiques et plans

existants au Sénégal pour réduire les risques de catastrophes, il est possible d’identifier

certains recommandations pour renforcer le cadre juridique dans ce domaine.

Pour tirer parti des opportunités publiques au niveau du développement, il s’agit de

procéder à une réforme radicale de la gouvernance des risques. Les objectifs pourraient

être décrits en termes d’un engagement politique accru et une cohérence des politiques

publiques au niveau du pouvoir central, des collectivités locales compétentes et

l’ouverture à travailler avec la société civile, en particulier les ménages et communautés

à faible revenu.

Pour garantir la cohérence des politiques publiques et de la planification, il pourrait être

une possibilité de confier la responsabilité de la tutelle en matière de RRC à un ministère

investi d’un niveau élevé d’autorité politique.

Si la responsabilité concernant la RRC au sein du gouvernement est confiée à un

département de planification nationale ou au ministère en charge de l’économie et des

finances, elle pourrait avoir une influence positive sur l’efficacité des politiques

publiques et de la législation connexe.

Etant donné leur rôle dans les décisions concernant les allocations du budget national,

ces ministères exercent une influence politique plus importante sur la planification et

l’investissement.

Dans la politique de mise en œuvre de la RRC, le Sénégal depuis 1972 a adopté une

approche décentralisée du développement. Mais la dévolution de la responsabilité de la

RRC à des collectivités locales faibles peut de fait ralentir et non accélérer les progrès car

les collectivités locales se heurtent à des difficultés liées aux capacités et moyens

insuffisants.

Dans ce cas le pouvoir central doit fournir un soutien technique, financier et

d’orientation et assumer la responsabilité de la RRC lorsque les capacités locales sont

dépassées et lorsque la coopération horizontale et le jumelage des collectivités locales

peuvent être renforcés. Une approche progressive de la décentralisation pourrait mieux

permettre de veiller à ce qu’elle soit assortie de mandats clairs, de budgets et de système

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de subsidiarité afin de favoriser l’appropriation et la capacité de gouvernance des

risques à tous les niveaux.

La qualité de la gouvernance nationale et locale en général et des facteurs tels que la

possibilité d’avoir voix au chapitre et la redevabilité en particulier influencent

positivement les consciences. L’un des plus importants facteurs de redevabilité est

l’accès à l’information, et notamment l’information sur la RRC. Cependant, l’accès à

l’information ne peut être efficace que lorsque les pouvoirs publics soutiennent

activement le droit à l’information (qui est un droit garanti par la constitution), et

lorsque les citoyens sont conscients de leurs droits et prêts à les faire valoir. Une culture

de redevabilité sociale vient directement améliorer l’efficacité de la gouvernance.

Sans partenariats locaux innovants entre la société civile, les autorités locales et

centrales et les autres parties prenantes, les instruments comme la planification des

investissements publics ou les transferts conditionnels ont peu de chance d’être

efficaces.

Les organisations de la société civile, lorsqu’elles ont la possibilité et la capacité de

s’organiser et d’exprimer leurs positions, peuvent aider à réduire le risque au niveau

local tout en présentant des arguments politiques et économiques.

Pour réussir à mettre en œuvre et augmenter les initiatives locales, il faut de nouvelles

capacités et compétences au niveau des autorités locales et centrales. Il faut aussi que

s’opère un changement culturel au niveau des attitudes des autorités locales, des ONG,

en faveur d’un travail en partenariat avec les ménages à faible revenu.

Il y a lieu de prendre en compte certaines catégories sociales particulièrement

vulnérables aux catastrophes, dont les personnes handicapées (en référence à la loi

d’orientation sociale), les personnes âgées, les femmes et les enfants en tenant compte

des différentes conventions signées par l’Etat du Sénégal.

Enfin il faut trouver un statut juridique à la communauté pour qu’elle puisse jouer son

rôle aux côtés des collectivités locales conformément à la Charte africaine de partenariat

entre habitants et collectivités locales signée par le Sénégal en 2002 (à Windhoek,

Namibie). Toutefois, dans le domaine de la lutte contre la désertification avec le projet

de la Grande Muraille Verte une très bonne implication des populations a été notée. Ce

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modèle pourrait être reproduit pour les autres risques et il serait positif aussi de définir

le rôle attendu des ONG ainsi que leur interlocuteur dans le domaine de la RRC.

De façon plus concrète on peut résumer toutes ces recommandations en quelques

points :

• réorganiser, le cadre institutionnel de la prévention des risques et de la gestion

des catastrophes et veiller à la bonne marche des mécanismes de coordination ;

• rendre plus fonctionnelle la Plateforme nationale de réduction des risques de

catastrophes

• faire élaborer par cette Plateforme un document de stratégie nationale de

réduction des risques de catastrophes et veiller à ce qu’il intègre la dimension

politique, économique et sociale du pays ; car il faut une approche intégrée pour

prendre en compte certains facteurs de risques sous-jacent (pauvreté par

exemple).

• veiller à ce que les commissions de la protection civile organisent régulièrement

des visites de prévention et des visites de contrôle portant sur l’application des

prescriptions de sécurité, dans les établissements recevant du public, les

installations classées et les immeubles de grande hauteur ;

• faire procéder à la revue des textes législatifs et réglementaires qui ne sont plus

adaptés, notamment : le décret 99-158 du 22 février 1999 fixant la composition,

le fonctionnement et les attributions de la commission supérieure de la

protection civile ;

• réviser aussi le décret 99-172 du 4 Mars 1999 adoptant le plan national

d’organisation de secours ;

• définir un plan d’équipement pour la direction de la protection civile et en

relation avec le ministère de l’économie et des finances, mettre en place un fonds

spécial de gestion des situations d’urgence ;

• mettre à disposition les financements relatifs aux programmes de renforcement

des capacités des structures administratives et des collectivités locales en

matière de prévention des risques et de gestion des situations d’urgence ;

• développer des programmes de résilience des collectivités locales face aux

catastrophes avec l’élaboration de plans locaux d’intervention d’urgence et de

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gestion des risques et l’intégration de la prévention dans les programmes de

développement départementaux et communaux ;

• veiller à la mise en place dans les mairies, de structures opérationnelles chargées

de la gestion des politiques et programmes locaux de prévention des risques ;

• inciter les médias, à aménager des espaces de communication sur la prévention

des risques de catastrophes dans leurs programmes ;

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VIII Conclusion

L’aspect important et qui mérite d’être souligné c’est le fait que si nous jetons un regard

sur la législation en faveur de la promotion de la RRC, nous notons une disparité entre

deux espaces : la zone urbaine et la zone rurale.

L’essentiel des lois ne s’appliquent qu’au milieu urbain :

Code de l’environnement

Code de l’hygiène

Code de l’assainissement

Code de la construction

Les interventions des pouvoirs publics sont pour une grande partie inexistante en milieu

rural. Or la majorité de la population est rurale. Comme les citadins, les ruraux ont aussi

droit à la sécurité des bâtiments, à un cadre de vie confortable, à un programme de lutte

contre les inondations, à une gestion rationnelle des déchets dangereux, à une

protection, etc. La loi est nationale et impersonnelle.

C’est dans ce contexte qu’est née la loi 2013-10 du 28 décembre 2013 portant code des

collectivités locales et dont un aspect est salutaire : il s’agit de mettre fin aux disparités

entre le milieu rural et celui urbain en procédant à la communalisation intégrale.

D’autre part la prise en compte de la participation citoyenne a été clairement définie et

va contribuer à impliquer la communauté dans la mise en œuvre des politiques

publiques en faveur de la promotion de la résilience.

Malgré toutes ces initiatives, il y’a lieu d’insister sur le volet sensibilisation et

communication au profit des communautés.

Bien des lois restent inconnues du grand public. Lors de nos différents entretiens, nous

avons pu en constater. Il est temps que des canaux plus efficaces puissent être identifiés

en vue d’aider à une meilleure diffusion et un meilleur partage des lois. Cela

contribuerait à mieux impliquer les populations dans leur mise en application. Au lieu de

cela, le législateur de façon dogmatique soutient que « nul n’est censé ignorer la loi ».

Aujourd’hui par une sensibilisation soutenue, des maires se sont engagés à mettre en

place au sein de leur institution un cadre bien précis opérationnel en matière de

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RRC :l’exemple à citer est celui du Maire de Nioro(Région de Kaolack, et département du

même nom) qui avec l’ensemble des conseillers municipaux ont délibéré pour mettre en

place une commission dénommée : « Commission en charge de la Réduction des risques

de catastrophes et des affaires humanitaires. Un exemple que d’autres Maires entendent

suivre.

Le rôle des autres acteurs (ONG, société civile,) serait d’accompagner de telles initiatives

par le renforcement de capacités et par l’encadrement technique.

En définitive, malgré quelques contraintes, la législation sénégalaise en matière de RRC,

connait d’énormes progrès avec l’adoption par l’Assemblée Nationale de la loi 2013-10

du 28 Décembre 2013 portant code général des collectivités locales et transférant en

même temps la prévention des risques(Article 304).Toutefois l’idéal serait d’avoir à

l’avenir une loi encore plus centrale , et plus globale qui serait à même de se conformer

dans une plus grande mesure aux recommandations du Cadre d’Action de Hyōgo.

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Annexes

1. Le cadre juridique de la réduction des risques de catastrophes :

textes, lois et règlements

1.1 Les chartes-conventions-protocoles

-Directive n° 05-2002 CM/UEMOA relatif aux principes fondamentaux régissant les

enquêtes sur les accidents et les incidents de l’Aviation civile au sein de l’UEMOA.

-La Charte Africaine de Partenariat entre Habitants et Collectivités locales (Windhoek,

2002).

- La Convention de Rotterdam du 11 septembre 1998 sur la procédure de consentement

préalable en connaissance de cause applicable dans le cas de certains produits

chimiques et pesticides dangereux qui font l’objet d’un commerce international.

- Convention de Bâle du 22 mars 1989 sur le contrôle des mouvements transfrontières

de déchets dangereux et de leur élimination.

- Convention de Bamako sur l'interdiction d'importer en Afrique des déchets dangereux

et sur le contrôle des mouvements transfrontières et la gestion des déchets dangereux

produits en Afrique, adoptée le 30 janvier 1991.

- Convention internationale sur l’intervention en haute mer en cas d’accident entraînant

ou pouvant entraîner une pollution par les hydrocarbures.

-Convention-Cadre d’Assistance en matière de Protection civile, signée à Genève le 22

mai 2000. -La Convention de Stockholm (Suède) du 22 mai 2001 sur les polluants

organiques persistants.

-La Convention phytosanitaire pour l’Afrique adoptée à Kinshasa le 13 septembre 1967

et le 3 mars 1975.

-La convention internationale pour la protection des végétaux adoptée à Rome le 6

décembre 1951.

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65

-La Convention de Vienne pour la protection de la couche d’Ozone du 22 mars 1985,

ratifiée le 23 mars 1993 et le Protocole de Montréal amendé1 relatif à des substances

qui appauvrissent la couche d’ozone du 16 septembre 1987, ratifié le 6 mars 1993.

-La Convention cadre sur les changements climatiques adoptée le 9 mai 1992 et le

Protocole de Kyoto sur les gaz à effet de serre adopté le 11 décembre 1997.

-La convention des Nations-Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays

gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification en particulier en Afrique.

- La convention sur la diversité biologique.

- La convention relative à la coopération en matière de protection et de mise en valeur

du milieu marin et des zones côtières de la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre

adoptée à Abidjan le 23 mars 1981, et Protocole à la coopération en matière de lutte

contre la pollution en cas de situation critique d’Abidjan adopté le même jour.

-La Convention de l’Union Africaine sur la Protection et l’Assistance aux personnes

déplacées en Afrique (Convention de Kampala).

-Convention de l’OUA sur la prévention et la lutte contre le terrorisme adoptée à Alger le

14 juillet 1999.

- Protocole additionnel I de 1977 aux Conventions de Genève de 1949 (Protocole I).

-Protocole de Cartagena du 29 janvier 2000 sur la prévention des risques

biotechnologiques relatif à la Convention sur la Diversité Biologique.

-L’Accord portant réglementation commune aux États membres du CILSS sur

l’Homologation des pesticides, adoptée à N’Djamena (Tchad), le 16 décembre 1999,

ratifiée en 2003.

Comme nous pouvons le constater il y a un nombre important d’instruments juridiques

susceptibles de soutenir et de promouvoir la résilience au Sénégal. Toutefois autant cet

arsenal législatif constitue une opportunité, autant il connaît un certain nombre de

contraintes.

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66

1 .2 Les lois

- Loi n° 61-11 du 10 mars 1961relative à la protection de la santé publique en matière

de grandes endémies.

- Loi n°64-53 du 10 juillet 1964, portant organisation générale de la défense civile.

- Elle définit l'objet de la défense civile, son cadre d'exécution générale, les mesures

imposées ainsi que la composition des différents acteurs chargés de cette protection.

- Loi n° 74-14 du 24 juin 1974, portant adhésion du Sénégal à l'Organisation

Internationale de la protection Civile (OIPC).

- Loi 81-13 du 04 Mars 1981 portant Code de l’Eau.

- Loi n° 83-71 du 05 juillet 1983 portant Code de l’hygiène.

- Loi 98/03/ du 08 janvier 1998 portant Code forestier.

- Loi n° 2001-01 du 15 janvier 2001, portant Code de l’Environnement.

- Loi n° 2002-39 du 12 décembre 2002portant Code de l’Aviation civile.

- Loi 2003-36 du 24 Novembre 2003 portant Code minier.

- Loi n° 2004-17 du 15 juin 2004 abrogeant et remplaçant les dispositions de la loi n°

2001-01 du 3 janvier 2001 relative à la Protection contre les Rayonnements Ionisants.

- Loi n° 2005-22 du 5 août 2005relative à l’assistance médicale d’urgence et aux

transports sanitaires qui a créé un établissement public dénommé Service d’Assistance

médicale d’Urgence (SAMU).

-loi n°2008-43 du 20 août 2008 pourtant code de l’urbanisme.

- Loi 2009-20 du 04 Mai 2009 portant sur les agences d’exécution.

- Loi 2009-23 du 8 juillet 2009 portant code de la construction.

- Loi 2009-24 du 8 juillet 2009 portant Code de l’Assainissement.

- Loi d’orientation sociale 2010-15 du 6 juillet 2010 relative à la promotion et à la

protection des personnes handicapées.

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67

-Loi 2013-10 du 28 décembre 2013 portant code général des collectivités locales

1. 3 Les décrets et arrêtés

- Décret n° 64-563 du 30 juillet 1964 organisant la protection civile et fixant la structure

de la direction de la protection civile.

- Décret n° 74-338du 10 avril 1994 réglementant l’évacuation et le dépôt des ordures

ménagères.

-Décret 76-036 du 16 janvier 1976 portant institution du visa de localisation.

-Décret n° 81-009 du 20 janvier 1981 portant organisation de la prévention des

accidents du travail et des maladies professionnelles de la Caisse de sécurité sociale et

fixant le taux de financement du Fonds de prévention.

-Décret n° 84.153 du 9 février 1984, portant statut particulier des personnels du

Groupement national des Sapeurs-Pompiers.

- Décret n°94-244 du 7 mars 1994 fixant les modalités d’organisation et de

fonctionnement des comités d’hygiène et de sécurité du travail.

- Décret n° 99-158 du 22 janvier 1999 abrogeant et remplaçant le Décret n° 93-1289 du

17novembre 1993 fixant la composition, le fonctionnement et les attributions de la

Commission Supérieure de la Protection Civile.

- Décret n° 99-172 du 04 mars 1999 portant adoption du Plan national d’organisation

des secours en cas de catastrophe.

-Décret n° 2000- 596 du 20 juillet 2000 portant création du centre de formation et

perfectionnement de la protection civile.

- Décret n° 2003-685 du 12 septembre 2003, portant création d’une Cellule nationale de

Prévention et de Lutte contre les Inondations.

- Décret n° 2004-13 du 19 janvier 2004 fixant les règles d’application de la loi n° 2002-

30 du 24 décembre 2002 du Code la Route (Partie Réglementaire).

-Décret n° 2004-101 du 6 février 2004 portant approbation de la Convention de

Concession de la ligne ferroviaire Dakar-Bamako.

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- Décret n° 2004-283 du 5 mars 2004 fixant les modalités d’application de la loi n° 2002-

22 du 16 août 2002 portant Code de la marine marchande.

- Décret n° 2005-958 du 20 octobre 2005 portant création de l’Agence nationale de lutte

contre les Inondations et les Bidonvilles.

- Décret n° 2003-685 du 12 septembre 2003, portant création d’une Cellule nationale de

Prévention et de Lutte contre les Inondations.

- Décret n° 2004-13 du 19 janvier 2004 fixant les règles d’application de la loi n° 2002-

30 du 24 décembre 2002 du Code de la Route (Partie Réglementaire)

-Décret 2006-322 portant création de la Haute Autorité chargée de la coordination de la

sécurité maritime et de la protection de l’environnement marin.

-Décret n° 2006-1257 du 15 novembre 2006 fixant les prescriptions minimales de

protection contre les risques chimiques.

-Décret n° 2006-1259 du 15 novembre 2006 relatif aux mesures de signalisation de

sécurité au travail.

-Décret N° 2005-971 portant réglementation de la sécurité aérienne.

-Décret n° 2006-1258 du 15 novembre 2006 fixant les missions et les règles

d’organisation et de fonctionnement des services de Médecine du Travail.

-Décret n° 2006-1261 du 15 novembre 2006 fixant les mesures générales d’hygiène et

de sécurité dans les établissements de toute nature.

Décret n° 2006-1249 du 15 novembre 2006 fixant les prescriptions minimales de

sécurité et de santé pour les chantiers temporaires ou mobiles.

-Décret 2008-211 portant création de la Plateforme Nationale pour la prévention et la

réduction des risques majeurs de catastrophes.

-Décret 2009-522 portant organisation et fonctionnement des agences d’exécution.

-Décret 2009-799 du 06 Août 2009 portant création, organisation et fonctionnement du

Groupe Interinstitutionnel de Concertation et de Coordination en géomatique(GICC)

pour l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi du Plan national géomatique du Sénégal.

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69

-Décret 2011-1689 relatif au comité national changements climatiques.

-Décret 2013 -1434 du 13 Décembre 2012 élevant le Groupement National des Sapeurs-

pompiers au statut de Brigade Nationale des Sapeurs-Pompiers.

-Décret 2012-437 du 11 Avril 2012 portant répartition des services de l’Etat et du

contrôle des établissements publics, des sociétés nationales, et des sociétés à

participation publique entre la présidence, la primature et les ministères.

-Décret 2013-163 du 25 Janvier 2013 relatif aux attributions du Ministre de la

Restructuration et de l’Aménagement des Zones d’Inondation.

-Arrêté ministériel n° 3163 en date du 21 mai 2003, règlementant l’exploitation d’une

activité de chaudronnerie.

-Arrêté ministériel n° 7503 MEM-DPSP en date du 10 septembre 2004 portant

obligation d’embarquement et de port du Gilet de sauvetage à bord des embarcations

non pontées.

-Arrêté primatorial n° 6124 en date du 31 juillet 2001 portant création d’une

commission nationale de Gestion prévisionnelle des Inondations (CONAGPI).

-Arrêté ministériels n° 1318 MJEHP-DEEC-DEC en date du 7 mars 2002 réglementant

l’exploitation d’un dépôt d’hydrocarbures rangés dans la 2ème classe des installations

dangereuses, insalubres ou incommodes.

-Arrêté ministériel n° 794 MJEHP-DEEC-DEC en date du 6 février 2002 réglementant

l’exploitation d’une activité de distribution d’hydrocarbures d’une installation

dangereuse, insalubre ou incommode rangée dans la 2e classe.

-Arrêté n° 1266 du 28 février 1994 fixant la liste des établissements et organismes ou

des travailleurs exerçant des activités professionnelles les exposant à des risques de

contamination, JO du 21 mai 1994, p. 245.

-Arrêté N° 00231 du 12 janvier 1998 portant règlement de sécurité des marchés.

-Arrêté ministériel n° 1317 MJEHP-DEEC-DEC en date du 7 mars 2002 réglementant

l’exploitation d’un établissement d’élevage de volailles rangé dans la 2e classe des

installations dangereuses, insalubres ou incommodes.

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70

-Arrêté ministériel n° 1318 MJEHP-DEEC-DEC en date du 7 mars 2002 réglementant

l’exploitation d’un dépôt d’hydrocarbures rangés dans la 2ème classe des installations

dangereuses, insalubres ou incommodes.

-Arrêté ministériel n° 2909 MEA-DEEC-DEC en date du9 mars 2004 obligeant certaines

installations classés à élaborer leur Plan d’Opération interne (POI).

-Arrêté concernant la protection du personnel exposé aux rayons X et au rayonnement

du radium dans les hôpitaux, les cliniques, les dispensaires, les cabinets médicaux, les

cabinets dentaires et radiologiques, dans les maisons de santé et les centres

anticancéreux.

-Arrêté ministériel n° 4386 MINT-DPC en date du 22 juin 1999 fixant les modalités de

déclenchement, de mise en œuvre et de levée du plan national d’organisation des

secours en cas de catastrophe (PLAN ORSEC).

-Arrêté ministériel n° 4387 MINT-DPC en date du 22 juin 1999 abrogeant et remplaçant

l’arrêté n° 10507 MINT-DPC du 16 décembre 1993 créant le Comité de gestion des

moyens du plan (PLAN ORSEC).

-Arrêté n°9468 MJEHP-DEEC du 28 novembre 2001 portant réglementation de la

participation du public à l’étude d’impact environnemental.

-Arrêté n°9469 MJEHP-DEEC du 28 novembre 2001 portant organisation et

fonctionnement du comité technique.

-Arrêté n°9470 MJEHP-DEEC du 28 novembre 2001 fixant les conditions de délivrance

de l’agrément pour l’exercice des activités relatives aux études d’impact sur

l’environnement.

-Arrêté n°9471 MJEHP-DEEC du 28 novembre 2001 portant contenu des termes de

référence des études d’impact.

-Arrêté n°9472 MJEHP-DEEC du 28 novembre 2001 portant contenu du rapport de

l’étude d’impact environnemental.

- Arrêté ministériel n° 852 MJEHP du 8 février 2002 portant création de la commission

nationale de gestion des produits chimiques.

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71

-Arrêté ministériel n° 1318 MJEHP-DEEC-DEC en date du 7 mars 2002 réglementant

l’exploitation d’un dépôt d’hydrocarbures rangés dans la 2ème classe des installations

dangereuses, insalubres ou incommodes, JO du 27 juillet 2002, p. 1419.

-Arrêté interministériel n° 1555 en date du 15 mars2002 fixant les conditions

d’application de la norme NS O5-061 sur les rejets des eaux usées, JO du 3 août 2002, p.

1438.

-Arrêté 006966 du 17 Mai 2013 portant création du comité de pilotage du projet de la

Mutuelle panafricaine de Gestion des Risques (African Risk Capacity).

-Arrêté 012372 du 25 Juillet 2013 portant nomination du président du comité national

sur les changements climatiques.

-Circulaire primatiale n° 9 du 30 juillet 2001 sur l’application des dispositions du Code

de l’environnement relatives aux études d’impact environnemental. Conventions

Internationales adoptées et ratifiées par le Sénégal.

Page 72: Rapport de consultance : Le Cadre juridique de la Réduction des … · 2015-11-10 · Rapport de consultance : Le Cadre juridique de la Réduction des Risques et de gestion de Catastrophes

72

2 Tableaux

2.1 Schéma 10 : Tableau d’estimation des coûts dus aux catastrophes

par secteur

Secteurs Dommages Pertes Total ( Millions FCFA)

Total (Millions USD

Secteurs infrastructures

2 230 6 247 8 477 20

Transport

2 038 2 767 4 805 11

Eau et assainissement (inclus déchets solides)

190 572 762 2

Energie

2 2 908 2 910 7

Secteurs sociaux

17 606

6 902

24 508

58

Logement

11 695 3 276 14 971 35

Infrastructures urbaines communautaires

180 3 070 3 250 8

Santé

3 308 556 3 864 9

Education

2 423 0 2 423 6

Secteurs productifs 3 907

7 025 10 932 25

Agriculture, élevage et peche

2 602 3 026 5 628 13

Industrie,commerce,PME, secteur informel

1 305 3 999 5 304 12

Environnement

261 295 556 1

Zones protégés et parcs nationaux (capital naturel et ses infrastructures et services)

261 295 56 1

TOTAL (Millions FCFA) 24 004

20 469

44 473

TOTAL (Millions USD)

56

48

104

Source : PDNA Banque mondiale

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73

2.2 Schéma 11 : Tableau des valeurs du risque dans deux régions du Sénégal

exposées à l’érosion côtière

Valeurs du risque

Presqu’île du cap vert (1597 Km²)

Estuaire du Saloum (4 309 Km²)

Superficies perdues (Km²) -par érosion côtière -par inondation

3-4 (46-63% des plages 56,5-398 (3,5-2,5% zone)

0,8-4 (49-241% des plages 1690 – 2910 (52-89% zone)

Population à risque (milliers)

730-4788 847-11807

Valeur économique à risque (avec un taux d’actualisation de 3%)

4,4 -29,7 Milliards US $ 4 – 55, 3 Milliards US $

Coût de protection

0,004- 0,026 Milliards US $ 0,O59 Milliards US $

Source: stratégie nationale de la protection

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74

BIBLIOGRAPHIE

Programme d’action élargi pour la mise en œuvre de la Stratégie Régionale

Africaine sur la Prévention des Risques de Catastrophes (2006-2015) et

Déclaration de la 2éme Conférence Ministérielle Africaine sur la Prévention des

Risques de Catastrophes, 2010 (Commission de l’Union Africaine, Nations unies

Stratégie Internationale de Prévention des catastrophes).

Trousse à outils à l’usage des parlementaires, Réduction des Risques de

Catastrophes : un instrument pour la réalisation des objectifs du millénaire pour

le Développement (Union interparlementaire, Nations Unies International

Strategy for Disaster Reduction)

Réduction des Risques de catastrophes Bilan Mondial Révéler le risque, redéfinir

le développement Résumé et principales conclusions (Nations Unies)

Cadre d’Actions de Hyōgo Rapport de synthèse consultations sur le cadre d’action

Post 2015 pour la réduction des risques de catastrophes (CAH2) Avril 2013

UNISDR

Réduction des risques de catastrophes Bilan Mondial 2013 Du partage des

risques aux bénéfices partagés : Analyse de la rentabilité de la réduction des

risques de catastrophes

Rapport sur l’état de la Protection Civile au Sénégal Prévention des Risques et

gestion des Catastrophes : montée en puissance vers la résilience, 2011

Rapport sur l’état de la protection civile au Sénégal « Protection civile et

participation de la société civile à la prévention des risques et à la gestion des

catastrophes 2012

Rapport sur les activités de la protection civile au Sénégal « La protection civile

un droit et un devoir pour tous », 2013

Consultations nationales sur la cadre d’action post 2015 pour la réduction des

risques de catastrophes, Mare LÔ, Expert consultant en DRR, Septembre 2013

Indice de la la réduction du risque en Afrique occidentale, Analyses des capacités

et des conditions pour la réduction des risques de catastrophes, Madrid, 2014

Etude économique et spatiale de la vulnérabilité et de l’adaptation des zones

côtières aux changements climatiques au Sénégal, phase 2 : Analyse spatiale de la

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75

vulnérabilité aux changements climatiques de la zone côtière du Sénégal Rapport

provisoire V3, 18 Janvier 2012, Egis International

Profil de risque du Sénégal, Août 2012, Mutuelle panafricaine de gestion des

risques (ARC), Solutions aux risques souverains de catastrophes : un projet de

l’Union Africaine

Identification et Cartographie des zones à risques au Sénégal, Rapport Diagnostic,

Senagrosol-consult, Décembre 2007

La prévention des risques de catastrophes en Afrique, Rapport de situation sur la

réalisation des objectifs de la stratégie Africaine et la mise en œuvre du cadre

d’actions de Hyōgo, WWW.unisdr.org/africa, Résumé analytique.

Page 76: Rapport de consultance : Le Cadre juridique de la Réduction des … · 2015-11-10 · Rapport de consultance : Le Cadre juridique de la Réduction des Risques et de gestion de Catastrophes

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Questionnaire

1) Connaissez-vous le Cadre de d’Action de Hyōgo ?

2) Que savez-vous de la prévention des risque de catastrophes au Sénégal ?

3) Avez-vous connaissance du cadre institutionnel, législatif et réglementaire de la

politique de réduction et de gestion des catastrophes ?

4) Qui est le point focal en charge de la réduction des risques de catastrophes ?

5) Sentez-vous impliqué dans la réduction des risques de catastrophes ? Pourquoi ?

6) Quelles sont vos observations dans la politique nationale et locale en matière de

réduction des risque de catastrophes ?

7) Avez-vous connaissance d’une loi sur la RRC ?

8) Quelles sont les organisations ou institutions que vous connaissez dans le domaine de

la RRC ? Pourquoi ?

9) Quelles appréciations en faites-vous ?

10) En tant que professionnels, quel regard portez-vous sur la politique du

gouvernement en matière de RRC ?

11) Quelles sont vos attentes ?

12) Quels commentaires en faites-vous ?

13) Etes-vous intéressé par un éventuel projet de revue de la législation actuelle en

RRC ? Pourquoi ?