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RAPPORT DE RECHERCHE Autour de Moringa Oleifera Conduite de projet scientifique Sylvain Decottignies José Ley Oriane Le Roux Aude Ménage Université Rennes 1 Lundi 10 février 2014

RAPPORT DE RECHERCHE...Sylvain Decottignies, José Ley, Oriane Le Roux, Aude Ménage Master Biologie Gestion – Rapport de recherche CPS 3 Résumé Moringa oleifera est un arbre indien

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RAPPORT DE RECHERCHE Autour de Moringa Oleifera

Conduite de projet scientifique

Sylvain Decottignies José Ley

Oriane Le Roux Aude Ménage

Université Rennes 1

Lundi 10 février 2014

Sylvain Decottignies, José Ley, Oriane Le Roux, Aude Ménage

Master Biologie Gestion – Rapport de recherche CPS 2

Autour de Moringa Oleifera

Sylvain Decottignies

José Ley

Oriane Le Roux

Aude Ménage

« Avant d’utiliser une partie des résultats publiés, les auteurs devront en

demander l’autorisation et la justifier auprès des responsables de

l’enseignement.

En cas d’utilisation de ces résultats par une tierce partie, autre que les auteurs,

les responsables se réservent la possibilité de négocier leur utilisation et de

faire intervenir les services spécialisés de l’Université de Rennes 1 (SAIC).

Les lois applicables sont celles en vigueur dans le cadre de la propriété

intellectuelle valable en France.

L’éditeur (en l’occurrence les enseignants responsables) a le droit pour

utiliser tout ou partie des travaux. »

Sylvain Decottignies, José Ley, Oriane Le Roux, Aude Ménage

Master Biologie Gestion – Rapport de recherche CPS 3

Résumé

Moringa oleifera est un arbre indien réputé pour avoir des qualités nutritionnelles

de fort intérêt. Diverses analyses ont été réalisées sur la poudre de feuilles et l'huile de

graines de Moringa pour une comparaison nutritionnelle avec des aliments homologues

présents dans la culture alimentaire occidentale. La courgette constitue un bon modèle de

légume occidental et l’huile d’olive vierge extra a été utilisée comme modèle de graisse

végétale. Les études menées témoignent, pour la poudre de feuilles de Moringa, d'une

teneur en antioxydants, en fer, en protéines, en calcium et en magnésium supérieure à celle

de la courgette. Par ailleurs, l’huile de graines de Moringa s'est avérée plus riche en acide

linoléique et linolénique que l’huile d’olive. Le Moringa oleifera devient ainsi un candidat

crédible pour une incorporation dans un régime occidental en remplacement de légumes

usuels.

En parallèle une amélioration a été faite pour l’état de la technique actuelle pour la

quantification de fer dans les échantillons biologiques par spectrophotométrie. Le

protocole a été optimisé et miniaturisé. Cela peut constituer une alternative à l’utilisation

de la coûteuse spectrométrie d'absorption nucléaire pour ce propos.

Mots clés : Moringa oleífera, courgette, dosage du fer, acide linoléique, minéraux,

antioxydants, protéines.

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Abréviations et sigles

BSA : Bovin Serum Albumine

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Table des matières

Résumé ..................................................................................................... 3

Abréviations et sigles .............................................................................. 4

1 – Introduction ....................................................................................... 6

2 - Matériel et méthodes : ....................................................................... 7

1 - Echantillons : .................................................................................... 7

2 – Matériel et méthodes ........................................................................ 7

a) Les cendres totales ...................................................................................................... 7 b) Les antioxydants ......................................................................................................... 7 c) Le calcium et le magnésium ..................................................................................... 8 d) Les acides gras ............................................................................................................ 8 e) Dosage spectrophotométrique du Fer total dans la courgette lyophilisée et dans la poudre de Moringa oleifera ........................................ 9 f) Dosage des protéines solubles à pH 5,5 par la méthode de Bradford dans la courgette et le Moringa .......................................................................... 10

3 – Résultats ........................................................................................... 12

1 – Les cendres totales : Moringa contient plus de minéraux que la courgette........................................................................................................... 12

2 – Acides gras : l'huile de Moringa contient des acides gras essentiels .......................................................................................................... 12

3 – Les antioxydants : la poudre de Moringa en contient environ cent fois plus que la courgette .................................................................. 15

4 – Le magnésium et le calcium : les taux sont élevés dans la poudre de feuilles de Moringa .................................................................. 16

5 – Le fer : la poudre de Moringa contient trois fois plus de fer que la courgette lyophilisée ............................................................................... 18

6 – Dosage des protéines Moringa et courgette ont approximativement la même teneur en protéines solubles en eau distillée (pH ≈ 5.5) ......................................................................................... 20

4 – Discussion ........................................................................................ 22

5- Conclusion ......................................................................................... 27

6 - Bibliographie .................................................................................... 28

7 – Bilan financier ................................................................................. 30

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1 – Introduction

Dans un contexte où bien manger est de plus en plus au cœur des problématiques

sanitaires et où les seules solutions proposées sont à base de modération ou de

compléments alimentaires issus des industries pharmaceutiques, il est intéressant de

trouver d'autres alternatives. Moringa oleifera, un arbre exotique, pourrait constituer un

candidat viable. Cet "arbre de la vie" est réputé depuis des générations dans diverses

civilisations et ethnies. En effet, il serait riche en de nombreux nutriments (protéines,

acides gras insaturés, minéraux, antioxydants) et serait à même de constituer presque à lui

seul un repas complet, grâce à ses différents organes.

Moringa oleifera appartient à la famille d’arbres oléagineux des Moringaceae. Ces

arbres ont une taille comprise entre 5 et 10 m et grandissent en climat tropical insulaire,

soit en Afrique, en Asie du sud-est et en Amérique du sud (Ramachandran et al., 1980).

En plus de ses propriétés nutritionnelles, Moringa oleifera possède des propriétés

hydratantes qui lui confèrent un intérêt dans la cosmétique, ainsi que deux protéines qui

sont utilisées dans l’industrie pour le soin des cheveux et de la peau. Ce végétal a

également un intérêt médical puisqu’il peut être utilisé dans le traitement de

l’inflammation et des maladies infectieuses ainsi que pour les troubles gastro-intestinaux,

cardiovasculaires et hépatorénaux. Chaque partie de la plante a des propriétés médicinales

particulières. Par ailleurs, l’huile de Moringa peut être transestérifiée avec du méthanol

après un prétraitement à l’acide pour obtenir un biocarburant (Anwar et al., 2007).

Cette étude a donc été établie dans le but d’évaluer ces affirmations et pour

démontrer que Moringa peut avoir sa place au sein d'un régime alimentaire occidental, ou

comme alternative en cas de carences. Nous avons étudié différentes propriétés et teneurs

dont les plus importantes sont : la teneur en minéraux ; la teneur en fer, en magnésium et

en calcium ; la composition en acides gras et la teneur en protéines et antioxydants totaux.

Les analyses ont été faites sur une poudre de feuilles de Moringa et d'une huile de

graines de Moringa. Afin de pouvoir établir un comparatif, les mêmes dosages ont été faits

en parallèle avec des équivalents des régimes occidentaux : courgette lyophilisée et huile

d'olive.

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2 - Matériel et méthodes :

1 - Echantillons :

Deux types d’échantillons ont été utilisés pour cette étude : la poudre de feuilles de

Moringa oleifera déshydratée et broyée finement ainsi que des cubes de courgette

lyophilisés n’ayant subi aucun traitement chimique durant leur culture. La poudre de

feuilles a été expédiée d'Allemagne, mais l'origine des feuilles est inconnue.

L'huile de graines de Moringa utilisée est importée d'Angleterre par le revendeur

World of Moulds, et a subi une extraction par solvant. L'origine des graines est inconnue.

L’huile d’olive utilisée est une huile vierge extra, extraite à froid, d’origine espagnole,

marque Carrefour.

2 – Matériel et méthodes

a) Les cendres totales

Pour l’analyse des cendres totales, les échantillons ont été prétraités avec de

l’acétate de magnésium (1 mol.L-1), qui est un accélérateur de combustion. Les échantillons

d’une masse d’environ exactement 5 grammes prétraités avec 1 mL d’acétate de

magnésium dans un creuset ont été placés dans un four à moufles à une température

comprise entre 550 et 600°C pendant 30 minutes. Ils ont ensuite été conservés dans un

dessiccateur pour qu’ils refroidissent jusqu’à température ambiante. Les échantillons ont

été réalisés en duplicata.

b) Les antioxydants

Les échantillons de Moringa et de courgette ont été traités de la même façon. Les

cubes de courgettes ont été broyés et mixés préalablement à l’aide d’un mortier et d’un

mixeur. 0,1 g de poudre de Moringa a été mélangé à 1 mL d’une solution 50% éthanol et

50% eau distillée. Les échantillons obtenus ont été agités 1 minute. Ils ont ensuite été

centrifugés 5 minutes à 11000 T.min-1 à température ambiante. Seul le surnageant a été

conservé. On a réalisé ces extractions en triplicata pour la courgette et le Moringa.

Le protocole original FRAP « ferric reducing ability of plasma assay », a été

respecté (Benzie et Strain, 1996). Cette méthode est basée sur une réaction d’oxydo-

réduction entre les antioxydants à mesurer dans l’échantillon et le complexe TPTZ. La

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quantification est établie par rapport à une gamme de Trolox comprise entre 0 et 300

μmol.L-1 ainsi qu’à une gamme de FeSO4 comprise entre 0 et 1,5 mmol.L-1.

c) Le calcium et le magnésium

Les échantillons ont subi une lyse des cellules végétales par deux méthodes :

un cycle congélation/décongélation rapide de 0,5 g de poudre de Moringa et de 0,5

g de courgette lyophilisée, ajoutée à 20 mL d’eau distillée. Cette méthode permettra

doser les minéraux en solution.

un traitement à la pepsine 0,5% dans de l’acide chlorhydrique 0,1 M. Le pH a été

ajusté à 1,35 puis les échantillons ont été incubés 90 min dans un bain-marie à

37°C. Une centrifugation a été effectuée pendant 5minutes à 3000 T·min-1 pour

retirer les débris cellulaires. Cette méthode permet la solubilisation des minéraux

dans des conditions gastriques, donc elle tient compte des minéraux qui seront

solubles après digestion.

Les échantillons ont été réalisés en duplicata pour chaque condition. Une fois le

prétraitement pour la lyse des cellules végétales réalisé, un dosage titrimétrique par

l’EDTA 0,1 mol.L-1 a été effectué par deux procédures différentes :

Un échantillon du duplicata a été traité de 40 mL d’eau distillée, et 4 mL d’une

solution de NaOH (8 mol.L-1). Ces réactifs sont ajoutés pour précipiter tous les ions

à l’exception du calcium soluble. L’indicateur coloré, le Patton Reeder, a permis de

détecter le virage.

Concernant le second échantillon du duplicata, il a été traité par un autre indicateur

coloré, le Noir Eriochrome T et titré comme précédemment. Dans ce cas, le milieu

n’est pas alcalinisé, ceci pour doser l’ensemble des cations bivalents, à savoir le

calcium et le magnésium.

La stœchiométrie de la complexation des ions bivalents par l’EDTA est 1 : 1.

d) Les acides gras

Les échantillons de Moringa et d’huile d’olive ont d’abord été saponifiés avant d’être

transméthylés, ainsi que les acides gras témoins :

20 µL ou 0,01 g d’échantillon ont été entrainés dans 1mL de NaOH à 0,5N dans du

méthanol puis placés 15 min au bain-marie à 70°C pour permettre la saponification.

Pour la phase de transméthylation, 1 mL de BF3 est ajouté puis les échantillons

sont placés 10 min au bain-marie à 70°C.

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Pour l’extraction des acides gras transméthylés, 5 mL d’eau distillée et 2 mL de

pentane ont été ajoutés. Après homogénéisation, une séparation des 2 phases est

obtenue.

La phase organique a été récupérée et 90 µL ont été mélangés à 10 µL d’acide

heptadécanoïque transméthylé pour être passée à la CPG.

Les conditions choisies pour le passage en CPG sont T°=235°C avec un temps

d’acquisition de 10 min. Après une première injection de 2 µL de pentane, un étalonnage a

été réalisé avec 2 µL d’acide heptadécanoïque, puis d’acide oléique, d’acide linoléique

ainsi que d’acide linolénique. Enfin, 4 µL de préparation d’huile d’olive ou de Moringa ont

été injectés.

La CPG a été réalisée sur un chromatogramme Agilent 6850® piloté par le logiciel

HPCORE Chemstation®. L’injection est effectuée en mode « split ». La colonne capillaire

utilisée est une colonne DB-WAX dont les caractéristiques sont les suivantes :

Longueur : 30 m

Diamètre intérieur : 0,25 mm

Températures limites : 20 à 250 °C

La phase stationnaire est composée de « Carbowax » qui est un polymère polaire de la

famille des polyéthylèneglycols.

Le gaz vecteur est l’hélium.

Le système de détection est un détecteur à ionisation de flamme. Il fonctionne avec deux

gaz : l’air liquide et l’hydrogène.

e) Dosage spectrophotométrique du Fer total dans la courgette lyophilisée et dans la

poudre de Moringa oleifera

Le Fer total a été dosé par spectrophotométrie à partir des cendres totales préparées

précédemment (cf 2.). Le dosage a été effectué pour la poudre de Moringa et pour la

courgette lyophilisée. Le dosage colorimétrique se fait par réaction du fer Fe2+ avec le

Dipyridyl pour donner une coloration bleu/violet (Food safety standards authority of India,

2012). Il s’est révélé que les proportions n'étaient pas adéquates avec nos échantillons.

Nous avons donc établi un nouveau protocole et l'avons miniaturisé.

0,2 g de cendres d'échantillon ont été reprises dans 2 mL d'HCl et évaporées à sec

puis reprises dans 0,8 mL d'HCl pour être chauffées 2 minutes à ébullition. Elles ont

ensuite été mises en suspension dans 3,5 mL d'eau distillée puis centrifugées 10 minutes à

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13000 T.min-1. Le surnageant a été récupéré et recentrifugé 10 min, 13000 T.min-1. Le

réactif Dipyridyl a été préparé en solution à saturation (solution à 1% puis filtration). Pour

un dosage, 0,5 mL de surnageant a été prélevés auxquels 0,1 mL d'hydroxylamine

hydrochloride à 10% ont été ajoutés pour réduire le fer Fe3+ en Fe2+ pour qu'il puisse être

détecté. Après 5 minutes, 0,2 mL de tampon acétate ont été ajoutés ainsi que 0,2 mL de

réactif Dipyridyl à saturation pour arriver à un volume final de 1 mL. Après agitation, les

échantillons sont lus au spectrophotomètre en cuve de quartz à 345nm et 385nm (Valeurs

de λmax obtenues en réalisant un spectre d'absorbance ; la valeur de λ proposée par le

protocole de base était de 510 nm).

Afin d'avoir une correspondance quantitative, une gamme étalon a été réalisée en

parallèle. Une solution de sel de Mohr (Fe(SO4)2, 100 mM) est dosée selon le même

protocole avec un volume final de 1 mL, pour une gamme de dilution de 0 à 50 mM

(Concentration initiale de solution prélevée avant ajout des réactifs). La lecture au

spectrophotomètre a aussi été faite à 345 nm et 385 nm.

f) Dosage des protéines solubles à pH 5,5 par la méthode de Bradford dans la

courgette et le Moringa

Les protéines solubles à pH 5,5 ont été dosées dans la poudre de Moringa ainsi que

dans la courgette lyophilisée. Seules les protéines solubles à pH 5,5 ont été dosées car lors

de la préparation des échantillons, le solvant d'extraction était l'eau distillée. Le dosage

colorimétrique se fait par précipitation des protéines avec le Bleu de Coomassie G250 pour

donner une coloration rouge/marron (Bradford, 1976).

20 g de poudre ont été mis en solution dans 200 mL d'eau distillée pour Moringa et

dans 500 mL d’eau distillée pour la courgette. Les échantillons ont été mis sous agitation

30 minutes à 30 °C.

Chaque homogénat a ensuite été centrifugé 2x5 min à 3000 T.min-1. Le surnageant de

Moringa (Mo) a été récupéré et conservé à l'obscurité à -20 °C. Le surnageant de courgette

a été centrifugé de nouveau 10min à 10000 T.min-1, récupéré puis conservé à l'obscurité à

-20 °C.

Pour le dosage, une gamme étalon a été réalisée avec une solution de sérum

albumine bovine à 200 µg/mL, entre 0 et 50 µg de protéines par tube. 250 µL de solution

de protéines préparé dans de l’eau distillée sont mélangés à 2,5 mL de réactif de Bradford.

Après 5 minutes, les échantillons sont quantifiés par spectrophotométrie à 595 nm. Chaque

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dosage a été fait selon le même protocole que pour la gamme étalon, et a été réalisé en

triplicata.

Les résultats finaux ont été obtenus par construction des courbes d'étalonnage à la

sérumalbumine bovine puis par calculs en corrélation avec la pente de courbe obtenue.

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3 – Résultats

1 – Les cendres totales : Moringa contient plus de minéraux que la courgette

On a réalisé une carbonisation des échantillons de Moringa et de la courgette

(tableau 3.1.1).

Tableau 3.1.1: Récapitulatif des masses de cendres obtenues après carbonisation de la feuille en poudre de

Moringa oleifera et de la courgette lyophilisée.

Echantillons

Echantillon 1

Moringa

Echantillon 2

Moringa

Echantillon 1

courgette

Echantillon 2

courgette

Masse des cendres pour 100 g

d’échantillon (g) 18,45 19,87 11,26 13,90

Moyenne de la masse des

cendres pour 100 g d’échantillon

(g)

19,16 12,58

Ecart standard à la moyenne (g) 1,00 1,87

On observe que, après carbonisation, la poudre de feuilles de Moringa contient en

moyenne 19,16 g de cendres pour 100 g d’échantillon. La courgette lyophilisée contient

12,58 g de cendres pour 100 g d’échantillon. Les feuilles de Moringa contiennent donc

plus de minéraux que la courgette lyophilisée.

2 – Acides gras : l'huile de Moringa contient des acides gras essentiels

L’analyse par CPG des acides gras les plus communs (acides gras utilisés comme

témoins), ainsi que la composition de l’huile de Moringa et de l’huile d’olive sont

présentées dans le tableau 3.2.1. Il existe un décalage dans les temps de rétention par

rapport à l’étalonnage. Comme on peut le constater, la courbe de chromatographie en

phase gazeuse pour l’huile de Moringa met en évidence 5 pics distincts représentant 5

acides gras différents (Figure 3.2.1). Concernant l’huile d’olive, on distingue 4 pics

représentant 4 composants différents (Figure 3.2.2). Pour les deux huiles, le premier pic

remarquable avec un temps de rétention de 4,554 minutes correspond à l’acide palmitique.

Le second est celui de l’acide stéarique (temps de rétention 5,565 minutes). Ces deux

acides gras sont des acides saturés. Le troisième pic observable est l’acide oléique (temps

de rétention 5,888 minutes), un acide gras mono-insaturé. Le quatrième pic est celui de

l’acide linoléique (temps de rétention de 6,203 minutes pour l’huile de Moringa et 6.185

minutes pour l’huile d’olive). C’est un acide gras polyinsaturé présentant deux

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insaturations. Un dernier acide gras a été détecté uniquement dans l’échantillon de

Moringa pour un temps de rétention dans la colonne de 7,306 minutes. Il s’agit de l’acide

linolénique, un acide gras polyinsaturé possédant trois insaturations.

Enfin, si on compare quantitativement la composition des deux types d’huile, celle

de l’olive est plus riche en acide oléique (81.2% vs 77.3%), alors que l’huile de Moringa

est plus riche en acide palmitique, en acide stéarique, en acide linoléique et également en

acide linolénique (celui-ci est absent dans l’huile d’olive). Le décalage du temps de

rétention des différents composés lors de la comparaison des deux chromatogrammes peut

s’expliquer par le fait que la colonne retient trop les composés lors de leur passage.

Le pic non identifié (temps de rétention 7,592 minutes) dans l’huile de Moringa ne

paraît correspondre ni à l’acide arachidique, ni à l’acide docosanoïque, leurs temps de

rétention étant trop éloignés de celui-ci. Mais son temps de rétention se trouvant tout de

même proche de celui de l’acide arachidique, il semble logique de penser qu’il pourrait

correspondre à un acide gras insaturé à 20 carbones, notamment à l’acide gadoléique

(C20 :1) qui est présent dans cette huile d’après la littérature (Anwar et al., 2007),

cependant cela n’a pas pu être vérifié. Une autre trace est observée avec un temps de

rétention proche de 6,8 minutes sur le chromatogramme de Moringa mais elle n’est pas

significative.

Deux pics ne sont pas identifiés sur le chromatogramme de l’huile d’olive, le but

étant d’analyser la composition de l’huile de Moringa, il n’a pas été jugé nécessaire

d’approfondir les investigations sur ces pics.

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Tableau 3.2.1 : Résumé des temps de rétention des acides gras les plus communs. Les caractéristiques des

pics des composants de l’huile de Moringa oleifera et de l’huile d’olive sont aussi présentées, ainsi que

leurs teneurs quantitatives (pourcentage).

Acides gras de référence

palmitique 16 : 0

heptadécanoïque 17 : 0

Stéarique 18 : 0

Oléique 18 : 1

linoléique 18 : 2

Linolénique 18 : 3

Arachidique 20 : 0

Docosanoïque 22 : 0

Temps de rétention

(min)

4,574 5,037 5,661 6,165 6,743 7,276 7,421 10,3

Huile de graines de Moringa

T1 - T2 T3 T4 T5 - -

Temps de rétention

(min)

4,554 - 5,656 5,888 6,203 7,306 - -

Aire 639,5 - 415,2 7707 1073 133,8 - -

%

6,4 - 4,2 77,3 10,8 1,3 - -

Huile d'olive T1 - T2 T3 T4 - - -

Temps de rétention

(min)

4,556 - 5,645 5,875 6,185 6,742 - -

Aire 744,8 - 240,3 5752,6 344,6 Trace - -

% 10,5 - 3,4 81,2 4,9 - - -

Figure 3.2.1 : Identification des acides gras composant l’huile de Moringa oleifera identifiés par CPG

Aci

de

stéa

riq

ue

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Figure 3.2.2 : Identification des acides gras composant l’huile d’olive identifiés par CPG

3 – Les antioxydants : la poudre de Moringa en contient environ cent fois plus

que la courgette

Dans le cadre de ce dosage, l’utilisation de deux gammes étalon a eu pour but de

faciliter les comparaisons avec la littérature. Les droites d’étalonnage obtenues ont un

coefficient de corrélation proche de 1. En effet, pour la gamme FeSO4,7H2O, R2 vaut

0,992 et pour la gamme Trolox il vaut 0,9997. Cela permet donc de déterminer

précisément la concentration en antioxydants dans la poudre de feuille de Moringa et dans

la courgette à partir des absorbances mesurées à λ=593 nm. (Figures 3.3.1 et 3.3.2).

Avec le FeSO4,7H2O comme référence, la concentration en antioxydants de

Moringa est de 36,6 mmol d’équivalent Fe pour 100 g d’extrait sec (écart à la moyenne SD

= 7.50 ; n = 3) et celle des antioxydants de la courgette est de 0,386 mmol pour 100 g de

matière sèche (SD = 2.02 ; n = 3).

En équivalent Trolox, la concentration en antioxydants de Moringa est de 20,4

mmol (SD = 0.01 ; n= 3) et celle des antioxydants de la courgette est de 0,217 mmol pour

100 g de matière sèche (SD < 0.01 ; n = 3).

Aci

de

stéa

riq

ue

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Figure 3.3.1 : Dosage des antioxydants dans la poudre de Moringa et de courgette lyophilisée (en

mmol/100g de matière sèche). Le taux d’antioxydants est supérieur dans le Moringa (36,6 mmol) par rapport

à la courgette (0,386 mmol). L’histogramme montre les valeurs moyennes obtenues par la gamme étalon

FeSO4,7H2O (n=3 pour Moringa ; n=3 pour courgette).

Figure 3.3.2 : Dosage des antioxydants dans la poudre de Moringa et de courgette lyophilisée (en

mmol/100g de matière sèche). Le taux d’antioxydants est supérieur dans le Moringa (20,4 mmol) par rapport

à la courgette (0,217 mmol). L’histogramme montre les valeurs moyennes obtenues par la gamme étalon

Trolox (n=3 pour Moringa ; n=3 pour courgette).

4 – Le magnésium et le calcium : les taux sont élevés dans la poudre de feuilles

de Moringa

La comparaison entre le dosage du calcium soluble (par titrage à l’EDTA en milieu

basique, avec comme indicateur coloré le Patton Reeder) et le dosage des cations bivalents

solubles (à savoir, Ca++ et Mg++) nous permettent de calculer la teneur en magnésium.

0

5

10

15

20

25

30

35

40

Moringa Oleifera

Courgette

Concentration en antioxydants équivalents FeSO4,7H2O (mmol/100 g de matière sèche)

0

5

10

15

20

25

Moringa Oleifera

Courgette

Concentration en antioxydants équivalents Trolox (mmol/100g d'extrait sec)

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La teneur en magnésium soluble (sans digestion) de la courgette n’est pas

détectable par les méthodes à notre disposition. Cependant, la teneur en magnésium des

feuilles de Moringa obtenue est de 79 mg par gramme de tissu sec.

La digestion de la courgette en simulation des conditions gastriques (0.5% pepsine

en HCl pH=2, 37 ºC, 90 min) ne révèle pas d’augmentation du magnésium soluble. Par

contre, la digestion de Moringa avec la pepsine permet d’augmenter la disponibilité du

magnésium et ce jusqu’à 92 mg par gramme de tissu sec. Donc, la digestion par la pepsine

permet de libérer du magnésium immobilisé en le rendant soluble (Figure 3.4.1).

Figure 3.4.1 : Magnésium disponible (soluble) dans la poudre de feuille de Moringa et dans la courgette

lyophilisée (n=1). La titration est réalisée en solution d’ED (bleue) et a été répétée suite à la simulation

d’une digestion pour conférer aux résultats une approche plus nutritionnelle (rouge).

La teneur en calcium disponible de Moringa a été déterminée à 9 mg par gramme

de tissu sec (Figure 3.4.2). La digestion dans les conditions énoncées auparavant permet

d’augmenter la disponibilité du calcium de ce végétal (17 mg/gramme de tissu sec). La

digestion permet la libération de deux fois plus de calcium. La teneur en calcium

disponible de la courgette est moindre (1,6 mg) mais cette teneur peut être triplée (4,8 mg

par gramme de tissu sec) si ce légume est digéré avant la titration.

-20,0

0,0

20,0

40,0

60,0

80,0

100,0

courgette moringa

Sans Digéstion

+90min digestion

Magnésium soluble(mg/g tissu sec)

Sylvain Decottignies, José Ley, Oriane Le Roux, Aude Ménage

Master Biologie Gestion – Rapport de recherche CPS 18

Figure 3.4.2 : Calcium disponible dans la poudre de feuille de Moringa et dans la courgette lyophilisée

(bleu). Les résultats en rouge montrent la disponibilité du calcium dans un homogénat dans les conditions de

digestion pour une approche plus nutritionnelle (n=1).

5 – Le fer : la poudre de Moringa contient trois fois plus de fer que la courgette

lyophilisée

a. Amélioration du protocole initial:

Lors de l'établissement du protocole de dosage, il a fallu déterminer la valeur de

longueur d'onde pour laquelle l'absorbance est maximale. La longueur d'onde de 510 nm

du protocole initial ne donnait aucuns résultats. Après analyse du spectre d'absorbance,

deux longueurs d'onde peuvent être exploitées ; 345 nm et 385 nm (Figure 3.5.1). Par

sûreté, les dosages ont été faits sur les deux longueurs d'onde avant de faire une moyenne

des valeurs obtenues.

Figure 3.5.1 : Spectre d'absorbance réalisé sur une solution témoin pour déterminer la longueur d’onde

optimale

0,0

2,0

4,0

6,0

8,0

10,0

12,0

14,0

16,0

18,0

courgette moringa

Sans Digéstion

+90min digestion

Calcium soluble(mg/g tissu sec)

Sylvain Decottignies, José Ley, Oriane Le Roux, Aude Ménage

Master Biologie Gestion – Rapport de recherche CPS 19

Les résultats obtenus pour la courbe d'étalonnage sont significativement exploitables.

Après linéarisation, les coefficients de corrélation R² sont très proches de 1 : 0,9953 pour

la courbe à 345 nm et 0,9982 pour la courbe à 385 nm (Figures 3.5.2 et 3.5.3). Le

coefficient directeur a est de 0,3474 pour le dosage à 345 nm et de 0,2259 pour le dosage à

385 nm. Les courbes étalons n'ayant été réalisées qu'une fois, les écarts type n'ont pas pu

être calculés et insérés dans les figures 3.5.2 et 3.5.3.

Figure 3.5.2 : Courbe d'étalonnage du dosage du fer (sel de Mohr) à 345nm

Figure 3.5.3 : Courbe d'étalonnage du dosage du fer (sel de Mohr) à 385nm

Sylvain Decottignies, José Ley, Oriane Le Roux, Aude Ménage

Master Biologie Gestion – Rapport de recherche CPS 20

b. Dosage sur la courgette et le Moringa :

Les résultats obtenus sur dosage du fer permettent de dégager une différence

significative entre la poudre de Moringa et la courgette lyophilisée. En effet, le dosage a

montré que 100 mg de poudre de Moringa contiennent 90,29 mg de Fer total contre 26,5

mg pour la courgette (Figure 3.5.4). Il y a donc un facteur de plus de trois entre les deux

valeurs. D’après le résultat de l’analyse statistique de la variance, on peut considérer cette

différence comme très significative (p=0,003).

Figure 3.5.4. : Dosage du fer total dans la poudre de Moringa et courgette lyophilisée (en mg/100g de

produit). La teneur en fer est significativement supérieure (**) dans le Moringa (Résultats statistiques

ANOVA : p=0,003 ; F = 11.661. L’histogramme montre les valeurs moyennes obtenues par dosage (n=12

pour Moringa ; n=10 pour courgette) ± écart standard à la moyenne.)

6 – Dosage des protéines Moringa et courgette ont approximativement la même teneur en protéines solubles en eau distillée (pH ≈ 5.5)

La courbe étalon (Figure 3.6.1.) présente un coefficient de corrélation linéaire avec

un pourcentage d'erreur inférieur à 5%, R²=0,9898. La valeur a de la pente de la courbe

utilisée pour les calculs est a=0,0199. On remarque cependant une petite baisse de linéarité

après 20 µg de SAB : on observe une petite courbure dans l'alignement du nuage de points.

A travers ce dosage, l'objectif était de mettre en évidence la part de protéines

présentes dans l'échantillon, et l'extraction ayant été faite avec de l'eau distillée comme

solvant, la part de protéines mise en évidence est celle des protéines solubles à pH 5.5. La

90,3

26,5

0,0

10,020,0

30,0

40,0

50,0

60,0

70,0

80,0

90,0

100,0

110,0

120,0

130,0

140,0

150,0

Teneur en Fe (mg) / 100 g matière seche

Moringa

Courgette

**

Sylvain Decottignies, José Ley, Oriane Le Roux, Aude Ménage

Master Biologie Gestion – Rapport de recherche CPS 21

teneur en protéines solubles à pH 5.5 pour 100 g de poudre de Moringa est de 2,17 g

contre 1,98 g pour la courgette lyophilisée (Figure 3.6.2).

Figure 3.6.1. : Courbe d'étalonnage du dosage des protéines au Bleu de Coomassie à 595nm

En comparant les deux échantillons, on ne remarque pas de différence significative

entre les deux. Un écart relatif élevé dans le cas de Moringa (σ = 0,36 ; < 10%) impose

une certaine modération dans la lecture des résultats.

Figure 3.6.2 : Quantification des protéines solubles en equ distillée (pH 5.5) dans la poudre de

Moringa et courgette lyophilisée (en grammes/100 g de produit)

Sylvain Decottignies, José Ley, Oriane Le Roux, Aude Ménage

Master Biologie Gestion – Rapport de recherche CPS 22

4 – Discussion

Le Docteur Nambiar, lors de la conférence sur Moringa (2006) explique que les

feuilles de Moringa oleifera, ou plus communément appelé Drumstick présentent un fort

potentiel nutritif (Peter, 2008). Ces feuilles pourraient notamment constituer un très bon

aliment pour contrevenir à la malnutrition dans des pays sous-développés. Cet aliment

supposé très riche en vitamines, minéraux et protéines pourrait servir de traitement naturel

contre des carences. Par ailleurs d'autres communiqués ou publications vantent les mérites

de l'huile de Moringa, ou bien d'autres composants de l'arbre (Makkar & Becker, 1996 ;

Broin, sans date). Lors de cette session de recherche notre objectif a été d’utiliser des

éléments comparatifs factuels actuels et avérés, pour établir une comparaison avec un

légume occidental commun, la courgette.

Un des premiers objectifs a été de quantifier la teneur en minéraux contenus dans la

poudre de feuille de Moringa par la méthode des cendres totales. Ces minéraux sont par

exemple le calcium, le chlore, le soufre. Dans la littérature, le taux de cendres est de 8,09%

pour la plante totale de Moringa (Tchiégang et Aissatou, 2004). La différence avec les

valeurs obtenues (19%) peut s’expliquer par le fait que nos expériences ont été réalisées

sur un produit séché par un tiers. On ne peut donc pas connaître exactement la teneur en

eau pour la matière fraiche ni l’efficacité du séchage réalisé. Le résultat annoncé dans la

littérature est plus faible pour la plante totale. Par ailleurs, notre résultat porte uniquement

pour les feuilles qui sont peut-être plus riche que l’ensemble de la plante.

L’huile de Moringa peut avoir plusieurs applications, notamment en médecine,

pour la nutrition ou encore comme biocarburant (Umer Rashid et al. 2008). En plus de la

présence de l’acide palmitique et de l’acide stéarique, selon l’analyse d’Anwar et Bhanger

(2003) il existe deux autres acides gras saturés : l’acide arachidique et l’acide behénique.

Ils sont présents en faible quantité, 3% pour l’acide arachidique et 5% pour l’acide

behénique. La non-détection de ces acides gras peut être due à l’origine de Moringa,

suivant sa provenance ou à la variabilité inter-échantillons, mais aussi ces acides gras

peuvent exister en très faible quantité et ne pas avoir été détectés par la CPG.

L’huile d’olive contient les mêmes acides gras saturés que l’huile de Moringa. La

composition qu’on a pu déterminer (palmitique, stéarique, oléique, linoléique, linolénique)

est en accord avec celle présentée par Ferrao et al. (1970). D’après nos résultats, la

composition en acide gras de l’huile de Moringa utilisée pour l’expérimentation est

Sylvain Decottignies, José Ley, Oriane Le Roux, Aude Ménage

Master Biologie Gestion – Rapport de recherche CPS 23

similaire à celle de l’huile d’olive. Dans la composition de l’huile de Moringa, on

remarque la présence d’acides gras saturés : acide palmitique (6,4 % des acides gras

totaux), acide stéarique (4,2 %) mais aussi d’acides gras essentiels tels que l’acide oléique

(77,3 %), linoléique (10,8 %) et linolénique (1,3 %). Ils ne sont pas synthétisés par notre

organisme et sont indispensables à ses fonctions biologiques et fonctionnelles. Leur

présence dans l’huile de Moringa a donc un avantage nutritionnel comparé à l’huile d’olive

qui contient moins acide linoléique (4,9%). De plus, il a été montré par Neuza et al. (1998)

que, de par sa composition en acide gras, l’huile de Moringa est considérée comme étant

une huile avec un taux élevé d’acide oléique (77,3%). Elle contient également un plus fort

ratio d’acides gras mono-insaturés que polyinsaturés. Les huiles présentant ces

caractéristiques sont de plus en plus prisées, elles ont une plus grande stabilité et des

avantages nutritionnels importants.

Les antioxydants sont des molécules capables de capter les radicaux libres, ceux-ci

étant le résultat de l’oxydation des agents oxydants de l’organisme. Les radicaux libres

sont responsables du vieillissement de l’organisme ainsi que de diverses maladies, comme

certains cancers, d’où l’importance de consommer des aliments riches en antioxydants. Ils

sont notamment représentés par les polyphénols, les flavonoïdes, la vitamine C ou encore

la vitamine A.

La teneur en antioxydants totaux déterminée dans Moringa est de 36,6 mmol

FeSO4 équivalent pour 100 g de matière sèche. Or dans la littérature (Boonyadist et al.,

2013), la valeur trouvée est de 51,50 mmol FeSO4 équivalent dans les même conditions.

Les valeurs sont proches, la différence entre les deux peut être expliquée par la variabilité

interindividus, cette valeur peut également varier selon la région de culture de Moringa. Si

on regarde les résultats en équivalents Trolox obtenus (20,4 mmol / 100g extrait sec), la

teneur en antioxydants est plus élevée que pour tous les fruits rouges testés par le USDA

(2010), même pour les baies d’Aaronia (16 mmol/100g) ou de sureau (14 mmol). Elle est

aussi plus élevée que les fraises, les cerises ou les myrtilles (≈ 4 mmol/100 g les trois).

De plus les conditions de manipulation ont une grande importance lors de la mesure

du taux d’antioxydants, en effet ceux-ci se dégradent très vite. La mesure ayant été

reproduite plusieurs fois dans la journée sur les mêmes échantillons, il a été observé que la

concentration en antioxydants de Moringa diminuait de moitié entre la première mesure

effectuée immédiatement après la préparation des échantillons et une mesure effectuée 4h

plus tard. En comparaison, le taux d’antioxydants de la courgette est relativement stable.

Sylvain Decottignies, José Ley, Oriane Le Roux, Aude Ménage

Master Biologie Gestion – Rapport de recherche CPS 24

Cette information permet d’identifier quelles utilisations des antioxydants de Moringa sont

réalisables. Par exemple l’utilisation en compléments alimentaires ne serait possible qu’en

présence d’excipients protégeant les molécules d’intérêt de l’oxydation par l’air et la

lumière. Une encapsulation pourrait aussi être utile. On observe par ailleurs un taux

d’antioxydants totaux presque 100 fois plus élevé dans Moringa que dans la courgette

(20,4/0,217).

Bien que l’expérience réalisée ne permette pas de déterminer la composition en

antioxydants de ces végétaux, la littérature indique que Moringa est essentiellement riche

en polyphénols dont des flavonoïdes, en vitamines A et C ainsi qu’en riboflavine et en

nicotinamide (Broin, sans date). La courgette contient quant à elle, les mêmes composants

mais en quantité plus faible et contient une plus grande diversité de vitamines B. Son taux

de vitamine C est beaucoup plus faible. Cette vitamine étant peu stable, cela pourrait donc

expliquer la différence de stabilité entre les antioxydants des deux végétaux (Cassany,

2010).

La teneur en magnésium de la courgette proche de zéro ne correspond pas aux

résultats présents dans la bibliographie, qui indique des valeurs de 3.6 mg/g tissu sec

(Agricultural Research Service of the US Department of Agriculture). Ces différences, qui

sont retrouvées lors d’un traitement à la pepsine, peuvent indiquer que le magnésium de la

courgette n’est pas disponible sous forme soluble. L’explication la plus cohérente est de

penser que le magnésium de la courgette est principalement retrouvé dans les parois

cellulaires, sous forme de pectates dans la lamelle moyenne (Thakur et al., 1997). La

pepsine, une peptidase, ne peut pas digérer le polymère pectique. Le magnésium resterait

donc accroché dans les parois de la cellule. Cependant, la digestion avec des enzymes

glycolytiques du pancréas pourrait rendre ce magnésium disponible pour l’organisme

humain. Une autre justification pour ces différences serait que notre méthode n’est pas

assez sensible. Dans ce cas il serait intéressant de répéter l’expérience avec des

homogénats plus concentrés en courgette.

La teneur en magnésium trouvée pour les feuilles de Moringa (90 mg/100g avec

digestion) est cohérente avec la publication de Yameogo et al. (2011), qui retrouve 151

mg/100g par spectrométrie de masse. Les différences peuvent être expliquées par le fait

que la digestion à la pepsine ne permet pas de libérer tout le magnésium, qui reste accroché

aux parois de la cellule comme dans le cas précédent. L’augmentation du magnésium

disponible, dans le cas d’une digestion acide par la pepsine, indique qu’une partie du

Sylvain Decottignies, José Ley, Oriane Le Roux, Aude Ménage

Master Biologie Gestion – Rapport de recherche CPS 25

magnésium des feuilles de Moringa se retrouve également associée à certaines protéines.

La digestion de ces protéines par la pepsine serait ainsi responsable de la solubilisation du

magnésium observé.

La quantité de calcium retrouvée dans Moringa (9 mg/g sans digestion et 17 mg/g

de matière sèche dans le cas d’un traitement à la pepsine) est bien cohérente avec l’analyse

de Yameogo et al. (2011), qui mesure 35,6 mg/g en spectrométrie de masse. La différence

dans les résultats avec et sans digestion s’explique par une immobilisation d’une partie du

calcium au niveau des lamelles moyennes des parois cellulaires de Moringa (Thakur et al.,

1997).

La teneur en calcium trouvée pour la courgette sont bien corrélés aux résultats

présents dans la bibliographie, qui indiquent des valeurs de 3.2 mg/g de tissu sec

(Agricultural Research Service of the US Department of Agriculture). L’analyse du

calcium (sans digestion de l’échantillon) donne une teneur plus faible (1.6mg/g), mais

l’analyse avec digestion permet de mesurer jusqu'à 4.8 mg de calcium soluble par gramme

de poudre. Ces résultats permettent donc d’affirmer que la teneur en calcium de Moringa

est supérieure à celle de la courgette. En outre, le calcium est réparti de façon plus ou

moins équilibrée dans la courgette et les feuilles de Moringa : une partie est soluble a

priori, et une autre partie est liée à certaines protéines (pouvant être libérée suite à l’action

de la pepsine).

Le fer étant un élément vital à apporter à l'organisme, il a aussi été dosé dans la

poudre de feuilles de Moringa et dans la courgette. Cet élément a déjà été dosé auparavant

pour vérifier sa biodisponibilité, et les valeurs indiquent une teneur en fer de 18,39

mg/100g de poudre de feuilles (Ndong et al, 2007). La question de la divergence avec les

90,29 mg de fer total trouvés au cours de nos recherches se pose alors. Des éléments qui

expliqueraient une telle variation pourraient provenir en premier lieu de la méthode de

préparation des échantillons et de l'origine du produit. En effet, la poudre de Moringa

testée ici provient d'un revendeur en Allemagne dont la source d'import est inconnue alors

que les tests ont été faits par Ndong et al. sur des poudres originaires du Sénégal, séchées

puis broyées main. Selon les référents, le fer a été dosé très précisément à partir de cendres

totales directement, sans prétraitement et par spectrométrie d'absorption nucléaire Dans le

cas présent, une méthode colorimétrique moins précise a été choisie, successive à plusieurs

traitements visant à extraire et transformer tout le fer en forme Fe2+ dosable. Enfin, les

cendres n'étant pas composées uniquement de Fe2+, d'autres ions bivalents ont pu venir

Sylvain Decottignies, José Ley, Oriane Le Roux, Aude Ménage

Master Biologie Gestion – Rapport de recherche CPS 26

interférer dans la réaction colorimétrique avec le dipyridyl et donc fausser le résultat. Pour

d'autres dosages futurs, une complexation préalable de tous les autres ions et minéraux

serait donc préférable. Pour la courgette, le problème est le même puisque selon le

département de l'Agriculture des Etats-Unis, elle contient 0,4 g de fer pour 100 g de

courgette fraiche, donc 8 g de fer/100 g de matière sèche (95% d'eau). Bien qu'il soit plus

proche des 26,5 g trouvés, l'écart n'est pas négligeable non plus. Néanmoins, les résultats

obtenus témoignent, par la grande différence avec la courgette, que la poudre de Moringa

est un aliment très riche en fer (bien que non biodisponible dans son intégralité), ou par

extension avec l'incertitude en minéraux, bien plus riche qu'un aliment commun occidental

comme la courgette.

D'après la littérature (Ndong et al, 2007), la poudre de feuilles de Moringa contient

35 g de protéines totales/100 g, ce qui est bien loin des 2,17 g de protéines/100g obtenus

dans notre dosage. La raison qui explique cette différence vient de la méthode d'extraction

et donc du type de protéines dosées. Dans le cas présent, l'extraction ayant été faite à l'eau

distillée, seules les protéines solubles dans l'eau à pH 5.5 ont pu être dosées. Or la gamme

de protéines disponibles dans un aliment ne se restreint pas à celles solubles à pH 5.5. C'est

pourquoi les résultats obtenus ne témoignent en rien de la quantité de protéines totales,

mais d'une fraction des protéines totales. Afin de mieux doser ces protéines totales,

différentes extractions devraient être faites au préalable, dans différentes conditions de pH,

et de solvants pour pouvoir doser l'intégralité de la fraction protéique. Mais même avec

toutes ces extractions, les résultats resteraient imprécis, tant la méthode de Bradford est

variable et peu résolutive. Une alternative d'intérêt serait donc la méthode de Kjeldahl

(Kjeldahl, 1883) qui permet de doser précisément la l'azote total d'un échantillon et donc

par déduction la part de protéines présentes.

Sylvain Decottignies, José Ley, Oriane Le Roux, Aude Ménage

Master Biologie Gestion – Rapport de recherche CPS 27

5- Conclusion

Le Moringa est-il un super aliment véritablement capable de s'intégrer en tant que

légume de substitution dans un régime occidental ? C'est le questionnement qui nous a

guidés au cours de cette série d'investigations. Au vu des résultats, bon nombre d'éléments

porte à croire qu'en effet, le Moringa est un super aliment. Quand on compare Moringa à

un légume commun comme la courgette, les feuilles réduites en poudre ont globalement

des teneurs en nutriments supérieures. Elles contiennent un taux élevé de minéraux

(calcium et magnésium en particulier) et de fer total, presque cent fois plus d'antioxydants,

et bien qu'il n'ait pas été possible de le prouver ici, la littérature indique aussi une teneur

élevée en protéines (Ndong et al, 2007). De même, l'huile de graines de Moringa, en

comparaison à l'huile d'olive, est plus riche en acides gras essentiels (deux fois plus d'acide

linoléique, et acide linolénique qui est absent de l'huile d'olive).

Cependant quelques éléments viennent pondérer cet enthousiasme qui gravite

autour de Moringa. En effet, produire et importer des productions de Moringa engendre un

coût financier et environnemental non négligeable. Moringa est un arbre tropical et

requiert donc des conditions de culture particulières. Il est nécessaire de le cultiver en

serres spécifiques ou dans des pays tropicaux puis de l'importer. Dans ce deuxième cas, la

main d'œuvre, la multiplication des intermédiaires, le transport en cargo et le

conditionnement ont un poids financier, et un impact écologique en termes d'émissions

CO2. De plus, l'impact qu'aurait une production de Moringa en masse dans ces pays

tropicaux est à ce jour inconnu. C'est pourquoi il serait nécessaire de donner une estimation

de ces facteurs. Ainsi, malgré les qualités nutritionnelles de Moringa, une question se pose

à nous : les prochaines études autour de Moringa devraient-elles ne pas porter sur son

contenu biochimique, mais plutôt sur son contexte ? De la réponse à cette problématique

dépendra l'avenir de Moringa dans notre culture occidentale.

Sylvain Decottignies, José Ley, Oriane Le Roux, Aude Ménage

Master Biologie Gestion – Rapport de recherche CPS 28

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Master Biologie Gestion – Rapport de recherche CPS 30

7 – Bilan financier

Matériel utilisé pour la conduite de projet scientifique

Matériel Quantité Prix unitaire HT Prix unitaire

TTC Prix total

Poudre de feuilles de MO (60g) 1 12,80 € 15,31 € 15,31 €

Huile de MO (50mL) 1 13,41 € 16,04 € 16,04 €

Courgette (kg) 1 1,97 € 2,36 € 2,36 €

Huile d'olive (L) 1 6,19 € 7,40 € 7,40 €

Trolox (1g) 0,2 49,10 € 58,72 € 11,74 €

Acétate de Magnésium (50g) 0,2 19,00 € 22,72 € 4,54 €

TPTZ (1g) 1 48,30 € 57,77 € 57,77 €

HCl (pur 37%) (100mL) 0,01 27,30 € 32,65 € 0,33 €

FeCl3, 6H2O (5g) 0,1 24,10 € 28,82 € 2,88 €

FeSO4,7H2O (5g) 0,1 14,00 € 16,74 € 1,67 €

NaOH (pur 500g) 0,05 44,00 € 52,62 € 2,63 €

BF3 (dilué 400 mL) 0,05 108,50 € 129,77 € 6,49 €

Pentane pour CPG (1L) 0,1 76,70 € 91,73 € 9,17 €

AGS 100 mL pour CPG (100 mL) 1 76,30 € 91,25 € 91,25 €

Sel de Mohr (100g) 1 26,40 € 31,57 € 31,57 €

Dipyridyl (5g) 1 47,20 € 56,45 € 56,45 €

Acétate sodique anhydre(250g) 1 21,20 € 25,36 € 25,36 €

Acide acétique (500mL) 1 30,00 € 35,88 € 35,88 €

Bleu de Coomassie 1 56,20 € 67,22 € 67,22 €

acide phosphorique (100g) 1 39,30 € 47,00 € 47,00 €

sérum albumine (10g) 1 60,40 € 72,24 € 72,24 €

cuve quartz 1 238,50 € 285,25 € 3,13 €

Pepsine (25g) 1 44,80 € 53,58 € 53,58 €

Patton reeder (1g) 1 17,70 € 21,17 € 21,17 €

Noir eriochrome T (25g) 1 27,30 € 32,65 € 32,65 €

Alcool 70 % (2L) 1 14,00 € 16,74 € 16,74 €

Eau distillée (5L) 1 2,00 € 2,39 € 2,39 €

Chromato phase gazeuse 1 30 000,00 € 35 880,00 € 138,00 €

Four à moufle 1 1 656,00 € 1 980,58 € 7,62 €

Dessicateur 1 458,80 € 548,7248 2,11048

Spectrophotomètre 1 2 435,00 € 2 912,26 € 11,20 €

Vortex 1 288,00 € 344,45 € 344,45 €

Fioles jaugées 100 mL 3 23,30 € 27,87 € 83,60 €

Fioles jaugées 1 L 1 57,90 € 69,25 € 69,25 €

Fioles jaugées 50 mL 3 27,20 € 32,53 € 97,59 €

Fioles jaugées 25 mL 3 18,70 € 22,37 € 67,10 €

Petite centrifugeuse 1 289,60 € 346,36 € 2,22 €

Lyophilisateur 1 1 300,00 € 1 554,80 € 5,98 €

Bain-marie 1 685,30 € 819,62 € 5,25 €

Sylvain Decottignies, José Ley, Oriane Le Roux, Aude Ménage

Master Biologie Gestion – Rapport de recherche CPS 31

100 Cuves 1 mL spectro 1 32,50 € 38,87 € 0,15 €

Becher en plastique 5L 1 27,28 € 32,63 € 0,21 €

Balance de précision 1 255,00 € 304,98 € 4,18 €

Balance 1 271,60 € 324,83 € 4,45 €

Porte tubes 3 36,40 € 43,53 € 1,79 €

Mortier et pylon 1 18,60 € 22,25 € 22,25 €

Micropipette 0,5-10 µL 1 52,80 € 63,15 € 63,15 €

Micropipette 1-10 µL 1 86,30 € 103,21 € 103,21 €

Pipette 10 mL 1 66,50 € 79,53 € 0,51 €

100 cônes 1-200µL 2 67,40 € 80,61 € 1,03 €

Pipette 1 à 10 mL 1 83,90 € 100,34 € 1,37 €

Pipette 5 mL 2 481,80 € 576,23 € 7,39 €

Agitateur magnétique 2 43,40 € 51,91 € 0,67 €

Erlenmeyer 100mL 1 45,40 € 54,30 € 0,35 €

Erlenmeyer 25 mL 1 23,70 € 28,35 € 0,18 €

Eprouvette graduée 25 mL 1 52,50 € 62,79 € 0,40 €

pHmètre 1 747,50 € 894,01 € 5,73 €

Burette graduée 50 mL 1 26,78 € 32,03 € 0,21 €

Tubes à essai 10 64,70 € 77,38 € 4,96 €

Seringue d'injection CPG 1 3 867,00 € 4 624,93 € 17,79 €

Etuve 37°c 2 16,40 € 19,61 € 0,25 €

Bécher (500ml) 4 8,20 € 9,81 € 0,25 €

Bécher (100ml) 1 37,10 € 44,37 € 0,61 €

Parafilm 1 59,90 € 71,64 € 0,46 €

12 creusets 1 954,50 € 1 141,58 € 1,04 €

Cristallisoir 1 61,40 € 73,43 € 73,43 €

100 cônes 100-1000 µL 1 61,40 € 73,43 € 73,43 €

Grande centrifugeuse 1 1 631,00 € 1 950,68 € 26,72 €

Gaz

Electricité

Personnel 6 6 396,51 €

Total 8 342,03 €