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Enquête Conditions de Vie des Etudiants de Lille 3 Alimentation et Santé Réalisation : Céline CHRETIEN Sous la direction de : Stéphane BERTOLINO Avril 2006 O O F F I I V V E E Observatoire des Formations, de l ’ Insertion et de la Vie Etudiante

Rapport enquête conditions de Vie - univ-lille.fr · 2017. 11. 3. · Le fait de sauter le petit déjeuner est une pratique plus masculine que féminine, en effet 49% des hommes

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Enquête

Conditions de Vie des Etudiants de Lille 3

Alimentation et Santé

Réalisation : Céline CHRETIEN Sous la direction de : Stéphane BERTOLINO Avril 2006

OOFFIIVVEE

Observatoire des Formations, de l ’ Insertion et de la Vie Etudiante

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Enquête CVE OFIVE – Lille 3

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Sommaire

Avant-propos............................................................................ 2

Introduction............................................................................. 4

1. L’alimentation....................................................................... 5

1.1. Le petit déjeuner........................................................................................... 5 1.2. Le déjeuner et le dîner.................................................................................... 5 1.3. Fréquentation et opinion des étudiants de Lille 3 sur les restaurants universitaires ..........12

2. La santé .............................................................................16

2.1. Sécurité sociale, mutuelle complémentaire et consommation de soins..........................16 2.2. Recours au CUPS...........................................................................................19 2.3. Jugement porté par les étudiants sur leur état de santé ...........................................21 2.4. Etats de fatigue, stress, angoisse et dépression......................................................23 2.5. La consommation de médicaments .....................................................................28 2.6. Conduites addictives ......................................................................................31

Synthèse ................................................................................38

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Avant-propos

Le groupe de travail et les collaborations L’enquête a été pilotée par l’Observatoire des Formations de l’Insertion et de la Vie Etudiante (OFIVE) qui s’est s’appuyé sur un groupe de travail constitué (sur la base du volontariat) des principaux acteurs intéressés par les problématiques liées aux conditions de vie des étudiants ; lesquels ont apporté une aide précieuse à la concrétisation du projet, qu’ils en soient tous ici remerciés. Le groupe de travail

L’équipe de l’observatoire :

- BERTOLINO Stéphane (Responsable) - QUAGLIO Jean-Philippe (Chargé d’études) - PERU Estelle (Chargée d’études)

Les personnes associées :

- CHADOURNE Jean-Paul (Directeur du Service Commun de la Documentation) - CHIMOT Jeanine (Directrice du CROUS site du Pont de Bois) - COULIER Dorothée (Assistante sociale du CROUS) - DEMAY Laurence (Chargée de communication Lille 3) - DECHARNE Marie-Noëlle (Observatoire Régional des Etudes Supérieures) - DERVAUX Yvette (Centre Universitaire de Prévention de la Santé) - DESNOULEZ Monique (Assistante sociale du CUPS) - DUCOURANT Didier (Responsable des restaurants universitaires CROUS site du Pont de Bois) - GOTTE-MOKEDDEM Laurence (Service Universitaire d’Accueil d’Insertion et d’Orientation) - LELEU Sophie (Assistante sociale du CROUS) - LEWERS Catherine (Assistante sociale du CUPS) - MATHYS Michèle (Conseillère municipale à la Mairie de Villeneuve d’Ascq) - MENU Brigitte (Responsable du Bureau de la Vie Etudiante/DAEVU) - MOODY Eléanor (Vice-Présidente Etudiants) - ROUSSELET Anne-Victoire (Elue étudiante CEVU) - SAQUER-SABIN Françoise (Chargée de mission « Politique étudiante ») - TRUFFERT Françoise (Adjointe au Directeur du SCD) - VERFAILLIE Mickaël (Elu étudiant CEVU)

Collaborations

- POLLET Delphine (Assistante chargée d’études OFIVE) : Extraction enquête postale, redressement des fichiers

- OSINSKI Arnaud (Graphiste Lille3) : Création graphique (questionnaire, affiche) - CARON Denis (Imprimerie de Lille 3) - FRANCK Christiane (CRI/USTL) : Saisie des questionnaires et élaboration des fichiers - L’équipe d’étudiants vacataires (Passation des questionnaires, codage) : AZARZAR Souad, ABESSOLO

Vénusia, CARDINAL Charline, FACHE Elodie, GOTHIERE Anaëlle Remerciements Pour leurs précieux conseils méthodologiques :

- VOURCH Ronan (Chargé d’études à l’Observatoire national de la Vie Etudiante) - BENOIT Sylvain (Responsable de l’Observatoire des parcours étudiants de l’Université de Limoges)

Pour leur aide à la passation et à la collecte des questionnaires :

- Les Directeurs et Responsables administratives d’UFR, les secrétariats pédagogiques d’UFR, les Enseignants et les services où pouvaient être déposés les questionnaires remplis.

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La méthodologie Le questionnaire Nous nous sommes fortement inspirés du questionnaire de l’OVE et de celui de Limoges pour élaborer notre propre outil de collecte des données. Notre principal souci a été d’adapter le questionnement à nos problématiques locales tout en essayant de conserver certaines questions permettant d’établir des comparaisons avec les résultats nationaux. Le choix du groupe de travail a été de conserver la quasi totalité des thèmes abordés dans l’enquête nationale. Ce choix ambitieux mais néanmoins légitime nous a conduit à construire un questionnaire de 18 pages, comprenant 133 questions et une demi-page de libre expression. Le champ de l’enquête Compte tenu de la spécificité de certains publics étudiants, nous avons exclu du champ de l’enquête les doctorants, les étudiants qui suivaient les cours exclusivement à distance, les étudiants de la formation continue (adultes en reprise d’études) et tous ceux âgés de plus de 35 ans. La population mère ainsi constituée représentait au final 16 000 individus sur les 21 621 inscrits à Lille 3 en 2004/2005. La collecte des questionnaires Il était évident du fait de nos moyens humains et financiers que nous ne pouvions interroger à l’exhaustif cette population de référence. C’est pourquoi, nous avons opté pour une méthode de collecte des données en deux phases permettant d’alléger l’opération en limitant les biais. La campagne de passation et de collecte des questionnaires s’est déroulée durant la période allant du 15 mars 2005 à fin avril 2005.

Une enquête postale a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de la population mère. Cet échantillon a été élaboré par une méthode de tirage par strates. Les strates ayant été construites en prenant comme variables de référence : le sexe, l’âge, le niveau d’études, la PCS d’origine, le fait d’appartenir ou non à une UFR délocalisée et si la formation suivie est professionalisante ou non. 2 000 questionnaires ont été ainsi administrés (sans relance). En retour, 600 étudiants ont répondu, soit un taux de réponse de 30%. Dans le même temps, 8 000 questionnaires ont été distribués sur les lieux d’études selon un planning permettant de toucher le plus grand nombre des formations dispensées à Lille 3. 1510 questionnaires ont été ainsi collectés. Soit 19% du volume de questionnaires mis à disposition sur sites. Au total, 2110 questionnaires ont été collectés sur les 10 000 distribués soit un taux de réponse de 21%. Le redressement du fichier d’analyse Un premier redressement a été effectué sur l’échantillon représentatif (enquête postale) afin d’obtenir une population « témoin ». Cette population ainsi redressée a servi de base pour corriger les biais produits par l’enquête sur site qui n’a concerné que les étudiants encore présents à l’université au deuxième semestre. Les variables présentant un biais important sur lesquelles a été effectué ce redressement étaient le niveau d’études, l’âge et la présence ou non aux examens du premier semestre. Enfin, les deux fichiers fusionnés (enquête postale + enquête site : 2110) ont été pondérés par rapport à la population mère (16 000) sur les variables sexe, âge et niveau d’études. Le fichier d’analyse ainsi corrigé porte sur 2031 individus.

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Introduction

Afin d’étudier dans les meilleures conditions, il est important que les étudiants aient une alimentation saine et une bonne santé. Or, parce qu’ils manquent d’argent, de temps, ou encore d’organisation, les étudiants peuvent ne pas pouvoir se nourrir correctement. Toutefois, il ne va pas sans dire qu’une mauvaise hygiène alimentaire va souvent de pair avec un état de santé peu satisfaisant, ce qui peut avoir un impact sur le déroulement des études, et de surcroît sur la réussite. C’est pourquoi nous nous sommes intéressés dans cette étude à déceler les comportements alimentaires des étudiants de Lille 3 et à établir un constat de leur état de santé, autant sur le plan physique que psychologique. Ainsi dans une première partie nous nous attacherons à décrire la façon dont s’alimentent les étudiants tant au niveau du petit déjeuner, qu’au niveau du déjeuner et du dîner, et aussi à étudier la fréquentation et l’opinion qu’ont les étudiants de Lille 3 sur les restaurants universitaires. Dans une seconde partie, nous nous intéresserons à la santé des étudiants à travers différents aspects tels que la consommation de soins, le recours au CUPS (Centre Universitaire de Prévention de la Santé), le jugement porté par les étudiants sur leur état de santé, la consommation de médicaments, et enfin les conduites addictives, telles que les consommations de tabac, d’alcool et de drogues.

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1. L’alimentation

1.1. Le petit déjeuner 8% des étudiants n’ont pris aucun petit déjeuner durant la semaine précédant l’enquête. Durant les sept jours ayant précédé la réponse au questionnaire, 42% des étudiants déclarent qu’il leur est arrivé de sauter complètement le petit déjeuner. Parmi eux, 18% disent n’avoir jamais pris de petit déjeuner et 60% ont sauté au moins trois fois le petit déjeuner sur la semaine précédant l’enquête. En moyenne, les étudiants ayant sauté le petit déjeuner au moins une fois au cours de la semaine l’ont fait entre trois et quatre fois, soit au minimum un matin sur deux.

Le fait de sauter le petit déjeuner est une pratique plus masculine que féminine, en effet 49% des hommes ont sauté au moins une fois complètement le petit déjeuner au cours des sept derniers jours contre 39% des femmes. Le temps de trajet entre le domicile et le lieu d’études a peu d’impact sur le fait de sauter ou non le petit déjeuner, comme d’ailleurs le fait d’être cohabitant ou décohabitant1.

1.2. Le déjeuner et le dîner

La répartition du déjeuner et du dîner selon les lieux de restauration Sur la semaine précédant l’enquête, 41% des étudiants interrogés n’ont pas fréquenté les lieux de restauration du CROUS. Au cours de la semaine précédant l’enquête, la part des repas pris à domicile (c’est-à-dire chez les parents, au domicile étudiant, chez les membres de la famille autres que les parents) passe de 53% le midi à 85% le soir, soit plus de 30 points d’écart. Cette différence peut s’expliquer par le fait que les étudiants sont plus souvent amenés à se nourrir sur leur lieu d’études le midi plutôt qu’au domicile, notamment compte tenu de leur emploi du temps. 5% des repas le midi n’ont pas été pris. L’enquête de l’OVE réalisée en 20032 avait révélé un pourcentage de repas non pris de l’ordre de 3,7%. Le midi, 22% des repas sont pris dans les lieux de restauration du CROUS, dont 15% dans les restaurants universitaires. 9% des repas sont pris sur le pouce, à savoir dans la rue, en voiture ou

1 Sont considérés comme décohabitants, les étudiants ne vivant plus exclusivement chez leurs parents. 2 Source : enquête nationale « conditions de vie 2003 », Observatoire national de la Vie Etudiante.

Répartition des étudiants selon le nombre de petits déjeuners sautés au cours des sept jours précédant l'enquête

58,4

6,710,1

6,5 4,1 4,2 2,47,6

0

10

20

30

40

50

60

70

0 1 2 3 4 5 6 7

%

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encore dans les transports en commun. Si l’on ne considère que les repas pris hors du domicile, il en ressort que la quasi-moitié des repas (48%) est prise dans les lieux de restauration universitaire, à savoir 33% dans les restaurants universitaires, 12% au sein de la cafétéria et 3% dans les autres points de vente du CROUS. 41% des étudiants n’ont pris aucun repas dans les lieux de restauration du CROUS sur la semaine précédant l’enquête. La part d’étudiants déclarant ne jamais y manger est plus importante chez les délocalisés3 que chez les localisés (43% versus 35%), notamment compte tenu du fait qu’ils ont moins facilement accès à ces lieux de restauration. Les étudiants vivant exclusivement chez leurs parents sont moins nombreux à fréquenter les lieux de restauration universitaire (35%), en comparaison de ceux ne vivant pas exclusivement chez leurs parents (46%). Plus le temps de trajet entre le domicile et le lieu d’études est court, plus le pourcentage d’étudiants déclarant n’avoir jamais mangé dans les lieux de restauration universitaire est important. Lorsque les étudiants ont moins de 15 minutes de trajet, 54% déclarent n’avoir jamais mangé dans les lieux de restauration du CROUS, alors qu’ils sont 32% lorsqu’ils ont plus d’une heure de trajet. Plus le revenu parental4 est élevé, plus le pourcentage d’étudiants ayant mangé au moins une fois dans un lieu de restauration du CROUS est important. Ainsi, lorsque le revenu parental est inférieur à 1000 euros, 50% des étudiants ont mangé au moins une fois dans un lieu de restauration du CROUS la semaine précédant l’enquête, alors qu’ils sont 72% lorsque le revenu parental est supérieur à 5000 euros. Les étudiants jugeant leurs ressources insuffisantes sont en proportion plus nombreux à déclarer ne jamais manger dans les lieux de restauration universitaire, en comparaison de ceux jugeant leurs ressources satisfaisantes. De plus, parmi les étudiants déclarant prendre des repas réduits par souci d’économie, 44% disent ne jamais manger dans les lieux de restauration universitaire, contre 39% pour ceux déclarant ne pas prendre de repas réduits par souci d’économie. On peut donc s’aventurer à faire l’hypothèse que les prix pratiqués dans les restaurants universitaires conviennent moins aux étudiants ayant un budget réduit.

3 Sont considérés comme délocalisés les étudiants appartenant aux composantes pédagogiques se situant hors du site du Pont de Bois (IUT B de Tourcoing, UFR INFOCOM et LEA de Roubaix) 4 Le revenu parental est constitué du revenu du père et du revenu de la mère

Répartition des repas pris midi et soir selon le lieu de consommation

0,4

2,3

1,9

0,6

5,7

2

3

1

39,1

43,6

1

1,4

1,5

1,6

1,8

2,8

3,3

4,7

5,8

9,2

15,3

24,3

27,3

0,1

0,2

0,1

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

Café

Restaurant traditionnel

Autres points de vente CROUS

Famille (hors parents)

Cantine du lieu de travail

Amis

Fast-food

Repas non pris

Cafetéria université ou campus

Sur le pouce

Restaurant universitaire

Domicile de l'étudiant

Domicile parental

%

soir midi

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C’est au sein de l’UFR de Mathématiques, Sciences Economiques et Sociales, excentrée par rapport aux lieux de restauration universitaire du site du Pont de Bois que l’on retrouve le plus haut taux (59%) d’étudiants n’y ayant pris aucun repas. Le soir, ce sont les invitations à dîner chez les amis qui constituent la part la plus importante des repas pris hors du domicile avec 6%. La part des repas non pris le soir diminue par rapport à ceux du midi (3% versus 5%). La part des repas non pris le soir relevée par l’enquête de l’OVE en 2000 était de 2%. Que ce soit le midi ou le soir, la part des repas omis progresse, mais légèrement. La restauration en fast-food ou dans les restaurants traditionnels ne représente que 2% de l’ensemble des repas pris au cours de la semaine précédant l’enquête. On note que la part des repas pris dans les lieux de restauration universitaire le soir est infime, puisque inférieure à 1%.

Globalement, la répartition hebdomadaire des repas ne diffère pas de celle décrite par les enquêtes réalisées par l’OVE en 2000 et 2003. D’un point de vue général, les étudiants qui déclarent ne jamais avoir mangé dans les lieux de restauration universitaire sont toujours plus critiques, d’après l’idée qu’ils s’en font, que ceux qui ont déclaré y avoir mangé au moins une fois au cours de la semaine ayant précédé l’enquête, et ce quel que soit le critère (quantité et qualité de la nourriture, hygiène, cadre, durée d’attente, etc.). Au vu de ces résultats, il semble que les restaurants universitaires souffrent d’un problème d’image, qui nuit à leur fréquentation.

La fréquence hebdomadaire des repas du midi et soir 17% des étudiants ont sauté au minimum un repas le midi au cours de la semaine précédant l’enquête. Parmi les étudiants qui sont allés se restaurer dans un fast-food la semaine précédant l’enquête, 77% ne s’y sont rendus qu’une seule fois ; 5% plus de trois fois. On constate le même type de répartition en ce qui concerne les repas pris au café, puisque 70% des étudiants y ont mangé une fois, 7% plus de trois fois. 85% des étudiants qui sont allés dans un restaurant traditionnel ne l’ont fait qu’une seule fois, 2% s’y sont rendus entre trois et cinq fois. Ces types de restauration sont à la fois moins usuels et moins fréquents que les autres types de repas. La part d’étudiants ayant mangé une ou deux fois au restaurant universitaire au cours de la semaine ayant précédé l’enquête est de 51% ; 10% des étudiants y ont mangé 5 fois dans la semaine. La distribution des fréquences des repas pris à la cafétéria de l’université ou du campus est plus étalée. 46% des étudiants qui s’y sont restaurés y sont allés une fois, 22% deux fois, 13% trois fois, et 18% au moins quatre fois. On retrouve le même type de répartition en ce qui concerne les repas pris à la cantine du lieu de travail. 43% des étudiants sont rentrés chez eux pour manger au moins quatre fois au cours de la semaine ayant précédé l’enquête, dont 5% qui mangent chez eux tous les jours. Les repas pris au domicile parental sont un peu moins fréquents. En effet, 25% des étudiants ayant mangé chez leurs parents l’ont fait au moins quatre fois, dont 4% mangent chez eux tous les jours. La fréquence des repas pris sur le pouce reste très occasionnelle. En effet, parmi les étudiants qui prennent des repas sur le pouce, à savoir dans la rue, en voiture ou encore dans les transports en commun, plus de la moitié (53%) ne l’ont fait qu’une seule fois ; 24% un minimum de trois fois. 17% des étudiants ont sauté au moins un repas le midi au cours des sept jours précédant l’enquête. Parmi eux, 53% des étudiants l’ont sauté une fois, 23% deux fois et 24% plus de deux fois. 2% des étudiants déclarent n’avoir pris aucun repas le midi. On a constaté que parmi les étudiants ayant sauté au moins une fois le repas du midi au cours des sept jours précédant l’enquête, 64% ont également sauté au moins une fois complètement le petit déjeuner. Le fait d’avoir sauté un repas au moins une fois le midi concerne 20% des hommes et 16% des femmes. 93% des étudiants ayant sauté au moins un repas avaient moins de 25 ans. Les décohabitants sont en proportion plus nombreux que les cohabitants à ne pas avoir pris tous les repas du midi (19% versus 13%). Nous constatons que plus le nombre d’heures consacrées aux études sur une semaine est important, moins les étudiants ont tendance à sauter de repas. Alors qu’ils sont 20% à avoir sauté un repas au moins une fois dans la semaine lorsqu’ils consacrent 5 heures et moins à leurs études, ils ne sont plus que 14% lorsqu’ils y consacrent plus de 15 heures.

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En ce qui concerne les repas du soir, ce sont ceux pris au domicile qui dominent. En effet, parmi les étudiants ayant déclaré manger au moins une fois par semaine le soir chez leurs parents, 28% y ont pris l’intégralité des repas. Les repas correspondant probablement à des sorties de week-end sont plus occasionnels. Ainsi, parmi les étudiants ayant déclaré s’être restaurés dans un fast-food, dans un café ou chez des amis, 87% ont dîné une seule fois au fast-food, 76% une seule fois au café et 72% une seule fois chez des amis au cours de la semaine. Parmi les étudiants ayant déclaré prendre des repas sur le pouce, 72% en ont pris un seul, 23% en ont pris deux et 2% ont pris l’intégralité des repas de la semaine sur le pouce. 58% des étudiants sont concernés par le fait d’avoir sauté une fois le repas du soir, 41% des étudiants ont sauté le repas du soir entre deux et cinq fois au cours de la semaine ayant précédé l’enquête.

*Non Significatif car effectif trop faible 7% des étudiants ont sauté au minimum un repas du midi et un repas du soir au cours de la semaine ayant précédé l’enquête. La moyenne des repas sautés, tant le midi que le soir est de deux repas.

Prise de repas réduits par souci d’économie / Fait de ne pas manger à sa faim 51% des étudiants interrogés déclarent prendre des repas réduits par souci d’économie. Les hommes sont proportionnellement plus nombreux à en prendre en comparaison des femmes (55% versus 49%). Le pourcentage d’étudiants prenant des repas réduits par souci d’économie a tendance à augmenter avec le niveau d’études. A bac+1, 50% des étudiants déclarent en prendre, alors qu’ils sont 64% à bac+5. Le fait de prendre des repas réduits par souci d’économie dépend également de l’âge des étudiants, ce qui va de pair avec le niveau d’études. Les moins de 21 ans sont 45% à déclarer en prendre, alors qu’ils sont 56% dans la tranche d’âge [21-25] et 64% dans la

Fréquence hebdomadaire des repas du midi 1 2 3 4 5 6 7 Total

Domicile parental 15,3% 38,7% 21,1% 11,3% 7,3% 2,7% 3,6% 100%Domicile de l'étudiant 15,0% 24,4% 17,4% 18,5% 13,5% 6,2% 5,0% 100%Famille (hors parents) 77,8% 14,0% 3,0% 4,4% 0,3% 0,0% 0,5% 100%Chez des amis 77,7% 15,9% 4,5% 0,9% 0,6% 0,3% 0,1% 100%Au café 69,9% 18,9% 4,1% 3,6% 2,8% 0,0% 0,7% 100%Fast-food 77,0% 14,5% 3,8% 2,0% 2,1% 0,6% 0,0% 100%Cafétéria université ou campus 46,0% 22,1% 13,7% 10,7% 6,2% 0,5% 0,8% 100%Restaurant traditionnel 85,1% 10,8% 2,0% 1,9% 0,2% 0,0% 0,0% 100%Restaurant universitaire 28,3% 23,1% 22,8% 15,4% 9,8% 0,6% 0,0% 100%Autres points de vente CROUS 51,9% 30,0% 11,4% 3,3% 3,4% 0,0% 0,0% 100%Cantine du lieu de travail 33,3% 22,8% 18,7% 11,7% 12,3% 1,2% 0,0% 100%Sur le pouce 52,5% 23,1% 11,2% 7,2% 4,9% 0,6% 0,5% 100%Repas non pris 53,2% 23,2% 11,0% 5,9% 4,1% 0,4% 2,2% 100%

Fréquence hebdomadaire des repas du soir 1 2 3 4 5 6 7 Total

Domicile parental 14,0% 20,2% 12,2% 6,3% 8,6% 10,7% 28,0% 100%Domicile de l'étudiant 3,3% 7,1% 14,7% 20,8% 23,1% 12,7% 18,3% 100%Famille (hors parents) 66,2% 17,8% 5,9% 6,1% 1,2% 0,0% 2,8% 100%Chez des amis 72,4% 20,5% 3,9% 1,4% 1,3% 0,4% 0,1% 100%Au café 75,9% 24,1% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 100%Fast-food 86,6% 10,9% 1,2% 1,1% 0,2% 0,0% 0,0% 100%Cafétéria université ou campus 93,9% 0,0% 6,1% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 100%Restaurant traditionnel 91,0% 7,2% 1,6% 0,2% 0,0% 0,0% 0,0% 100%Restaurant universitaire NS NS NS NS NS NS NS NS*Autres points de vente CROUS 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0%Cantine du lieu de travail 26,0% 46,7% 16,4% 4,0% 6,9% 0,0% 0,0% 100%Sur le pouce 72,0% 22,5% 1,2% 0,9% 1,1% 0,0% 2,3% 100%Repas non pris 57,5% 23,2% 12,3% 3,0% 2,8% 0,5% 0,7% 100%

Aide à la lecture : Sur la semaine précédant l’enquête et parmi les étudiants ayant mangé au domicile parental, 15,3% l’ont fait une fois, 38,7% deux fois, 21,1% trois fois, et ainsi de suite.

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tranche d’âge [26-30]. Ce pourcentage diminue à nouveau lorsque les étudiants ont plus de 31 ans (58%). A mesure qu’ils vieillissent, les étudiants font face à des dépenses supplémentaires liées à leur mode de vie, et cela peut impliquer la prise de repas réduits par souci d’économie. Le fait de prendre des repas réduits par souci d’économie est également dépendant du revenu parental. Lorsque le revenu parental est inférieur à 1000 euros, 68% des étudiants déclarent prendre des repas réduits par souci d’économie, et lorsqu’il est supérieur à 1000 euros, plus que 48% des étudiants déclarent en prendre, soit 20 points de moins. Les décohabitants, c’est-à-dire les étudiants ne vivant plus exclusivement chez leurs parents, sont proportionnellement plus nombreux à déclarer prendre des repas réduits par souci d’économie (55%), par rapport aux cohabitants (45%). Qu’ils soient cohabitants ou décohabitants, lorsque le revenu parental est inférieur à 1000 euros, le pourcentage d’étudiants déclarant prendre des repas réduits par souci d’économie reste inchangé, à savoir 68%. Par contre, lorsque le revenu parental est supérieur à 1000 euros, le pourcentage d’étudiants prenant des repas réduits est plus important chez les décohabitants que chez les cohabitants (respectivement 51%, 43%). Nous constatons également que lorsque les étudiants ont une activité rémunérée durant l’année universitaire, ils sont proportionnellement plus nombreux à prendre des repas réduits par économie que lorsqu’ils n’en exercent pas (respectivement 56%, 47%). A l’issue de cette analyse, nous avons réalisé une régression logistique binaire afin de modéliser la probabilité de prendre des repas réduits par souci d’économie, et ce selon l’ensemble des variables qui y étaient statistiquement associées. Cette modélisation a permis d’évaluer l’effet conjoint de ces variables sur le fait de prendre des repas réduits par économie. Le tableau ci-après récapitule les principaux résultats de cette régression.

Nous avons constaté que plusieursvariables influaient conjointementsur le fait de prendre ou non desrepas réduits par souci d’économie,et que celles-ci avaient, pour lamajeure partie, une connotationéconomique, puisque liées aurevenu parental et aux ressourcesmensuelles dont l’étudiant dispose.Quel que soit le montant du revenuparental, dès lors qu’il est supérieurà 1000 euros, le risque de prendredes repas réduits par économiediminue. Les étudiants ayantdéclaré avoir demandé une aideexceptionnelle à leur famille ou àleurs amis depuis le début del’année universitaire ont plus derisque de prendre des repas réduits.Nous avons également constaté quelorsque la famille ne paye jamais lesdépenses d’alimentation, le risquede prendre des repas réduits est 1,5fois plus élevé que lorsque lafamille les paye en totalité. Le faitque les étudiants aient dû serestreindre a également un impactnon négligeable sur la restrictiondes repas par souci d’économie. Lerisque de prendre des repas réduitsest en effet trois fois plus importantchez les étudiants ayant déclarés’être restreint, en comparaison deceux qui ne se sont pas restreintsdepuis le début de l’annéeuniversitaire.

VariablesRisque ajusté -

[Int. Conf. à 95%] p-value1

Sexe 0,004

Hommes vs Femmes 1,58 - [1,16 ; 2,16]

Fumeur 0,001

Oui vs Non 1,63 - [1,23 ; 2,17]

Revenu parental 0,085

De 1000 à 1999 euros vs Moins de 1000 euros 0,54 - [0,32 ; 0,89] 0,016

De 2000 à 2999 euros vs Moins de 1000 euros 0,52 - [0,31 ; 0,86] 0,01

De 3000 à 3999 euros vs Moins de 1000 euros 0,62 - [0,36 ; 1,05] 0,075

De 4000 à 4999 euros vs Moins de 1000 euros 0,41 - [0,22 ; 0,76] 0,005

Plus de 5000 euros vs Moins de 1000 euros 0,52 - [0,28 ; 0,98] 0,043

Aide exceptionnelle de la famille <0,001

Oui vs Non 1,75 - [1,33 ; 2,31]

Aide exceptionnelle des amis 0,017

Oui vs Non 1,89 - [1,12 ; 3,19]

A dû se restreindre <0,001

Oui vs Non 3,43 - [2,52 ; 4,67]

A dû piocher dans ses économies 0,037

Oui vs Non 1,33 - [1,02 ; 1,72]

A dû se mettre à travailler ou travailler + 0,002

Oui vs Non 1,57 - [1,18 ; 2,08]

Famille paye les dépenses alimentaires 0,004

Partie vs Non 1,24 - [0,94 ; 1,65] 0,122

Tout vs Non 0,67 - [0,47 ; 0,94] 0,021

Dépenses en sorties (15 jours) 0,001

De 5 à 15 euros vs Moins de 5 euros 0,90 - [0,65 ; 1,25] 0,533

De 15 à 30 euros vs Moins de 5 euros 0,59 - [0,42 ; 0,82] 0,002

Plus de 30 euros vs Moins de 5 euros 0,49 - [0,32 ; 0,75] 0,001

Fréquente le R.U le midi 0,001

Parfois vs Jamais 1,04 - [0,77 ; 1,41] 0,811

Souvent vs Jamais 0,61 - [0,45 ; 0,84] 0,0021 Différence significative si p-value <0,05

Aide à la lecture : le risque de prendre des repas réduits par économieest 1,58 fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes, et ceajusté sur l’ensemble des autres variables inclues dans le modèle.

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Enquête CVE OFIVE – Lille 3

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Les étudiants qui fréquentent souvent le restaurant universitaire le midi ont plus de chance de ne pas être amenés à prendre des repas réduits par économie en comparaison de ceux qui n’y mangent jamais. L’hypothèse selon laquelle le prix des repas pratiqué par le CROUS serait trop élevé est ici posée, cela expliquerait notamment la raison pour laquelle les étudiants qui ne mangent jamais au restaurant universitaire ont plus de risque que les autres de prendre des repas réduits, et ce pour des raisons économiques. Enfin, les étudiants de sexe masculin et déclarant fumer ont plus de risque de prendre ce type de repas. Près d’un étudiant sur dix interrogés déclare ne pas manger à sa faim par économie d’argent. C’est parmi les revenus parentaux les plus faibles qu’on retrouve les pourcentages les plus élevés d’étudiants déclarant ne pas manger à leur faim par économie d’argent. Ainsi, lorsque le revenu parental est inférieur à 1000 euros, 44% des étudiants ne mangent pas toujours à leur faim, et ce par économie d’argent, lorsque le revenu parental dépasse 1000 euros, ils ne sont plus que 31% dans cette situation. Les décohabitants sont également proportionnellement plus nombreux que les cohabitants à déclarer ne pas toujours manger à leur faim, respectivement 32% contre 27%, soit une différence de 5 points. Parmi les cohabitants, 24% ne mangent pas à leur faim par économie d’argent, alors que parmi les décohabitants, ils sont 38% dans cette situation. Cela peut s’expliquer par le fait que les décohabitants mangent moins souvent que les cohabitants au domicile parental, et qu’ils ont plus à gérer leurs dépenses d’alimentation. On a pu constater que parmi les étudiants prenant des repas réduits par souci d’économie, 50% avaient aussi sauté au moins une fois complètement le petit déjeuner et que parmi ceux qui ne mangeaient pas toujours à leur faim, 60% avaient sauté complètement au moins une fois le petit déjeuner.

Il n’y a pas de différence entre les hommes et les femmes quant au fait de ne pas toujours manger à sa faim, par contre les raisons pour

* Pourcentage réalisé avec dénominateur < 30

à 1000 euros, 44% des étudiants ne mangent pas toujours à leur faim par économie d’argent, alors que lorsque ce revenu est supérieur à 5000 euros, seuls 16% des étudiants sont dans cette situation.

lesquelles les étudiants ne mangent pastoujours à leur faim sont fortementliées au sexe. Parmi les étudiantsdéclarant ne pas manger à leur faim pour des raisons de santé, 100% sont desfemmes. 89% des étudiants quisurveillent leur poids sont des femmes,contre seulement 11% des hommes. Plusle revenu mensuel parental est faible,plus le pourcentage d’étudiantsdéclarant ne pas manger à leur faim parsouci d’économie est important. Ainsilorsque le revenu parental est inférieur

30% des étudiants déclarent ne pastoujours manger à leur faim. Parmieux, 33% déclarent qu’ils nemangent pas à leur faim paréconomie d’argent, 27% paréconomie de temps, 22% poursurveiller leurs poids, 15% parmanque d’organisation et enfin 3%pour des raisons de santé.

Répartition des étudiants selon les raisons pour lesquelles ils ne mangent pas à leur faim et le sexe

34,8 3347,3

10,8

65,2 6752,7

89,2

0*

100*

0204060

80100120

Economie detemps

Economied'argent

M anqued'organisation

Raison desanté

Surveille sonpo ids

%

Hommes Femmes

Répartition des étudiants selon les raisons pour lesquelles ils ne mangent pas à leur faim

Raison de santé3%

M anque d'organisation

15%

Surveille son poids22%

Economie de temps27%

Economie d'argent

33%

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Enquête CVE OFIVE – Lille 3

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De plus, parmi les étudiants jugeant leurs ressources satisfaisantes, seuls 9% déclarent ne pas manger à leur faim par souci d’économie, alors que parmi ceux jugeant que leurs ressources sont insatisfaisantes, la moitié des étudiants déclarent être dans ce cas. Lorsque la famille paie tout ou partie des dépenses d’alimentation, les étudiants sont proportionnellement moins nombreux à ne pas manger à leur faim pour des raisons économiques, à savoir 24% des étudiants lorsque la famille paye toutes les dépenses d’alimentation, 28% lorsqu’elle en paye une partie, et enfin 37% lorsqu’elle n’en paye pas du tout. Pour les mêmes raisons que celles évoquées précédemment lors de l’analyse sur la prise de repas réduits par souci d’économie, nous avons réalisé un modèle logistique binaire afin de mettre en exergue les variables qui influencent conjointement le fait de ne pas manger à sa faim par économie d’argent.

Au vu du tableau ci-contre, nous constatons que dès l’instant où le revenu parental est supérieur à 1000 euros, le risque que les étudiants ne mangent pas à leur faim par économie d’argent diminue. De plus, ce risque s’amenuise à mesure que le revenu parental s’accroît. Les étudiants qui sont en situation financière difficile sont ceux qui ont le plus de risque de ne pas manger à leur faim, et ce pour des raisons économiques. Il s’agit notamment des étudiants ayant demandé une aide exceptionnelle à leur famille, ou à leurs amis, des étudiants ayant contracté un prêt à la banque pour financer leurs études, ayant dû se restreindre ou encore ayant eu un découvert à la banque depuis le début de l’année universitaire. Les étudiants vivant en résidence collective ont deux fois plus de risque de se restreindre et de ne pas manger à leur faim que les étudiants résidant chez leurs parents. Enfin, plus les dépenses dans les sorties sont importantes, moins le risque de ne pas manger à sa faim est important. C’est-à-dire que les étudiants qui peuvent se permettre de dépenser une partie de leur budget dans les sorties ne se restreignent pas pour autant au niveau de leur alimentation.

VariablesRisque ajusté -

[Int. Conf. à 95%] p-value1

Revenu parental 0,002

De 1000 à 1999 euros vs Moins de 1000 euros 0,86 - [0,47 ; 1,59] 0,643

De 2000 à 2999 euros vs Moins de 1000 euros 0,45 - [0,23 ; 0,86] 0,016

De 3000 à 3999 euros vs Moins de 1000 euros 0,41 - [0,20 ; 0,86] 0,018

De 4000 à 4999 euros vs Moins de 1000 euros 0,28 - [0,10 ; 0,77] 0,013

Plus de 5000 euros vs Moins de 1000 euros 0,28 - [0,10 ; 0,77] 0,014

Logement 0,008

Résidence individuelle vs Résidence collective 0,47 - [0,29 ; 0,76] 0,002

Résidence parentale vs Résidence collective 0,67 - [0,40 ; 1,12] 0,129

Dépenses en sorties (15 jours) 0,004

De 5 à 15 euros vs Moins de 5 euros 0,75 - [0,46 ; 1,21] 0,241

De 15 à 30 euros vs Moins de 5 euros 0,38 [0,22 ; 0,65] <0,001

Plus de 30 euros vs Moins de 5 euros 0,52 [0,27 ; 0,98] 0,043

A eu un découvert à la banque 0,013

Oui vs Non 1,72 - [1,12 ; 2,64]

Aide exceptionnelle de la famille 0,001

Oui vs Non 2 - [1,33 ; 3]

Aide exceptionnelle des amis <0,001

Oui vs Non 3,46 - [2,06 ; 5,78]

A dû se restreindre <0,001

Oui vs Non 6,70 - [2,63 ; 17,24]

Prêt bancaire pour financer études 0,016

Oui vs Non 2,5 - [1,19 ; 5,26]1 Différence significative si p-value <0,05

Aide à la lecture : le risque de ne pas manger à sa faim par souci d’économie d’argent est 0,86 fois plus élevé (ou 1,16 foismoins élevé (1/0,86)) chez les étudiants dont le revenu parental est compris entre 1000 et 1999 euros par rapport à ceuxdont le revenu parental est inférieur à 1000 euros, et ce ajusté sur l’ensemble des autres variables inclues dans le modèle.

Pourcentage d'étudiants déclarant ne pas toujours manger à leur faim par souci d'économie selon le revenu parental

44,4 43,6

27,925 22,9

15,8

05

101520253035404550

Moins de 1000euros

Entre 1000 et2000 euros

Entre 2000 et3000 euros

Entre 3000 et4000 euros

Entre 4000 et5000 euros

Plus de 5000euros

%

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1.3. Fréquentation et opinion des étudiants de Lille 3 sur les restaurants universitaires

Fréquentation des restaurants universitaires Un tiers des étudiants déclarent manger souvent au restaurant universitaire le midi en semaine, 36% déclarent y manger parfois et 31% disent ne jamais y manger. La clientèle des restaurants universitaires est plutôt jeune. En effet, 41% des moins de 21 ans y mangent souvent, contre 25% des 21-25 ans et 22% des 26-30 ans. Les étudiants mariés ou en couple sont proportionnellement moins nombreux à fréquenter souvent les restaurants universitaires. Ainsi, 33% des étudiants célibataires fréquentent souvent les restaurants universitaires, contre 28% des étudiants en couple et 17% des étudiants mariés. Le trajet entre le domicile et le lieu d’études influe sur les taux de fréquentation des restaurants universitaires. Plus ce temps de trajet est long, plus la fréquentation des restaurants universitaires est importante. Lorsque les étudiants ont moins de 15 minutes de trajet, la fréquentation est de 27%, lorsqu’ils ont entre 15 et 30 minutes de trajet, elle est de 31%, et enfin lorsqu’ils ont plus de 30 minutes de trajet, elle est de 36%. La proportion d’étudiants déclarant manger souvent au restaurant universitaire est plus importante chez les cohabitants que chez les décohabitants (40% versus 31%). 37% des étudiants vivant chez leurs parents déclarent manger souvent au restaurant universitaire, contre 31% pour les étudiants vivant en résidence individuelle et 27% pour ceux vivant en résidence collective. Ce phénomène s’explique par le fait que les cohabitants ont un temps de trajet entre leur domicile et leur lieu d’études plus important que les décohabitants. Nous constatons également que les taux de fréquentation des restaurants universitaires diffèrent selon l’UFR d’appartenance des étudiants. C’est au niveau de l’UFR des langues et cultures antiques que le taux de fréquentation des restaurants universitaires est le plus important avec 65%, suivi par l’IUT B avec 54%, et par l’UFR IDIST avec 47%. Les taux de fréquentation les plus faibles se situent au niveau des UFR des Sciences de l’éducation (25%), MSES (24%), Arts et Culture (23%), Philosophie (20%) et Infocom (16%).

* Pourcentage réalisé avec dénominateur < 30

Pourcentage d'étudiants fréquentant souvent le restaurant universitaire le midi selon leur UFR

15,6

19,5

22,6

23,5

25,4

28,6

32,3

32,7

33,9

36

37,3

46,6

54,3

65*

37*

0 10 20 30 40 50 60 70

UFR Infocom

UFR Philosophie

UFR Arts et Culture

UFR M SES

UFR Sc de l'éducation

UFR Etudes romanes

UFR Angellier

UFR Psycho logie

UFR Sc historiques

UFR Lettres modernes

UFR Etudes germaniques

UFR LEA

UFR IDIST

IUT B

UFR Langues et Cultures antiques

%

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Enquête CVE OFIVE – Lille 3

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A contrario, nous nous sommes également intéressés à la part d’étudiants ne fréquentant jamais le restaurant universitaire le midi en semaine, selon l’UFR d’appartenance. Ils représentent 31% des étudiants interrogés. Le taux est supérieur à la moyenne dans 8 UFR, sur les 15 dont est composée l’université de Lille 3. Il est intéressant de constater que l’UFR Infocom arrive en tête de ce classement avec 42%, suivi de près par l’UFR MSES avec 41%. Rappelons que l’UFR Infocom est délocalisée par rapport au site universitaire du Pont de Bois, et que l’UFR MSES se trouve excentrée par rapport aux lieux de restauration universitaire. La part des repas pris le midi par les étudiants de l’UFR MSES qui ne fréquentent jamais le restaurant universitaire est de 32% pour le domicile parental et de 30% pour le domicile de l’étudiant. 14% des repas ont été pris sur le pouce, 7% des repas n’ont pas du tout été pris et 5% des repas ont été pris à la cantine du lieu de travail. * Pourcentage réalisé avec dénominateur < 30 Nous avons constaté que plus le revenu parental est élevé, plus le pourcentage d’étudiants déclarant manger souvent au restaurant universitaire le midi est important. Celui-ci est de 21% lorsque le revenu parental est inférieur à 1000 euros et de 40% lorsqu’il est supérieur à 5000 euros, soit près du double.

Pourcentage d'étudiants ne fréquentant jamais le restaurant universitaire le midi selon leur UFR

14,9

25,6

25,9

26,8

28,6

28,8

31,7

32

32,5

36,3

40,3

41,2

25*

37*

42,2

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45

IUT B

UFR Langues et Cultures antiques

UFR Angellier

UFR IDIST

UFR Psychologie

UFR Sc historiques

UFR LEA

UFR Philosophie

UFR Lettres modernes

UFR Sc de l'éducation

UFR Arts et Culture

UFR Etudes germaniques

UFR Etudes romanes

UFR M SES

UFR Infocom

%

Pourcentage d'étudiants fréquentant souvent le restaurant universitaire le midi selon le revenu parental

21

30

37 3739 40

34

0

510

1520

2530

3540

45

M oins de 1000euros

Entre 1000 et2000 euros

Entre 2000 et3000 euros

Entre 3000 et4000 euros

Entre 4000 et5000 euros

Plus de 5000euros

Ensemble

%

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Il existe également un lien entre les ressources dont dispose l’étudiant et le fait de fréquenter souvent les restaurants universitaires. Lorsque les étudiants trouvent leurs ressources satisfaisantes, 41% d’entre eux fréquentent souvent les restaurants universitaires, lorsqu’ils les jugent acceptables, le taux de fréquentation passe à 31% et enfin lorsqu’ils les jugent insatisfaisantes, le taux de fréquentation n’est plus que de 24%. Les étudiants qui sont aidés par leur famille au niveau des dépenses d’alimentation fréquentent proportionnellement plus les restaurants universitaires que ceux qui ne sont pas du tout aidés. Lorsque la famille paie tout ou partie des dépenses d’alimentation, 37% des étudiants fréquentent souvent les restaurants universitaires le midi en semaine, alors qu’ils ne sont plus que 29% lorsque la famille ne paie pas les dépenses d’alimentation. Les étudiants qui ne mangent pas toujours à leur faim et qui déclarent prendre des repas réduits par économie sont proportionnellement moins nombreux à manger fréquemment dans les restaurants universitaires. 26% des étudiants qui déclarent prendre des repas réduits par souci d’économie mangent souvent dans les restaurants universitaires le midi en semaine, alors qu’ils sont 39% lorsqu’ils n’en prennent pas. De même, 27% des étudiants qui disent ne pas toujours manger à leur faim mangent souvent dans les restaurants universitaires alors qu’ils sont 35% lorsqu’ils mangent toujours à leur faim. Le parallèle qui vient d’être établi semble confirmer que les restaurants universitaires ont encore une marge de progrès à faire pour répondre aux besoins des étudiants les plus démunis.

La fréquentation des restaurants universitaires est beaucoup plus faible le soir en semaine et le week-end par rapport au midi en semaine. En effet, seuls 1,7% des étudiants déclarent manger parfois ou souvent au restaurant universitaire le soir en semaine, et ils sont moins d’1% à y manger parfois le week-end.

Opinion sur les restaurants universitaires

Moins d’un étudiant sur 10 se déclare insatisfait des services offerts par les restaurants universitaires. Les restaurants universitaires ont été notés de 1 à 5 par les personnes interrogées, l’étudiant répond 1 lorsqu’il est tout à fait insatisfait et 5 lorsqu’il est totalement satisfait. D’après l’enquête nationale sur les conditions de vie des étudiants réalisée par l’OVE, la note d’ensemble que donnaient les étudiants aux restaurants universitaires était de 3,2. Cette note est sensiblement la même que celle donnée par les étudiants de l’université de Lille 3, qui est de 3,3.

Répartition des étudiants selon leur appréciation des restaurants universitaires

3,7

2,9

2,9

3,3

3,3

3,5

3

3,5

2,9

4,4

3,3

3,5

2,7

2,7

2,9

3

3,2

2,7

3,3

2,4

4,1

3,1

3,8

3

3

3,5

3,4

3,6

3,1

4

3,1

4,5

3,4

0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5

Quantité

Qualité

Qualité diététique

Accueil

Diversité

Hygiène

Cadre

Horaires

Durée d'attente

Proximité

Appréciation générale

Ensemble Etudiants n'ayant jamais mangé au Restau U. Etudiants ayant déjà mangé au Restau U.

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Globalement, les notes les plus élevées concernent la proximité par rapport au lieu d’études avec pour note moyenne 4,4, la quantité de nourriture avec pour note moyenne 3,7 puis l’hygiène, la propreté des locaux et les heures et jours d’ouverture avec pour note moyenne 3,5. Globalement, aucune note n’est inférieure à la moyenne. Les notes les plus basses concernent la durée d’attente ainsi que la qualité de la cuisine (goût, présentation, variété) et la qualité diététique des repas avec pour note moyenne 2,9. L’opinion des étudiants qui ont déjà mangé dans les restaurants universitaires est meilleure que l’opinion que se font les étudiants qui n’y ont jamais mangé, et ce quel que soit le critère. Cependant, la hiérarchie des notes attribuées aux différents critères reste quasi-identique. Qu’ils aient déjà mangé dans les restaurants universitaires ou pas, les deux premiers critères d’appréciation restent la proximité par rapport au lieu d’études et les heures et jours d’ouverture, et les deux critères les moins appréciés restent la qualité de la cuisine ainsi que la qualité diététique des repas. De toute évidence, les restaurants universitaires continuent à souffrir d’une mauvaise réputation malgré les progrès qui ont été faits depuis quelques années. Près de la moitié des étudiants ayant déjà mangé dans les restaurants universitaires (48%) se disent globalement satisfaits des services offerts par les restaurants universitaires. Moins d’un étudiant sur 10 se déclare insatisfait.

Les premiers critères de satisfaction des étudiants qui fréquentent les restaurants universitaires sont la proximité par rapport au lieu d’études (87,3%), la quantité de nourriture (69,2%), les horaires (58,6%), l’hygiène (57,8%), et l’accueil (53,2%). Les critères principaux d’insatisfaction, en dehors du prix (item ne figurant pas dans la liste des items proposés), se trouvent être la qualité de la cuisine (30,5%), et la qualité diététique des repas (34,1%).

Répartition des étudiants selon le jugement porté sur les restaurants universitaires

69,2

30,7

30,3

53,2

48,5

57,8

32,6

58,6

36,5

87,3

48,1

18

38,8

35,6

25,3

27

30,9

39,2

25,2

35,6

6,9

43

12,8

30,5

34,1

21,5

24,5

11,3

28,2

16,2

27,9

5,8

8,9

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Quantité

Qualité

Qualité diététique

Accueil

Diversité

Hygiène

Cadre

Horaires

Durée d'attente

Proximité

Appréciation générale

Satisfait Moyennement satisfait Insatisfait

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2. La santé

2.1. Sécurité sociale, mutuelle complémentaire et consommation de soins

Le fait de bénéficier d’une mutuelle complémentaire est lié en partie à la PCS parentale. Ce sont les enfants d’agriculteurs, d’artisans, de commerçants, de chefs d’entreprise et d’ouvriers qui sont proportionnellement les moins nombreux à bénéficier d’une mutuelle complémentaire (respectivement 81%, 86%, 90%).

85% des étudiants sont inscrits aurégime de sécurité socialeétudiante et 92% des étudiantsdisposent d’une mutuellecomplémentaire. Parmi cesderniers, 57% bénéficient de lamutuelle de leurs parents, 24%ont souscrit à une mutuelleétudiante, 7% à une autremutuelle et 4% disposent d’unemutuelle de la CMUcomplémentaire. 8% des étudiantsn’ont pas de mutuellecomplémentaire.

Pourcentage d'étudiants bénéficiant d'une mutuelle complémentaire selon la PCS parentale

81,1

90,4 90

86,3

95,4

89,6

94,492,9

70

75

80

85

90

95

100

Agriculteur Professeuret prof

scientif ique

Prof libéraleet cadre sup

Artisan,comm et CE

Profintermédiaire

Ouvrier Employé Inactif

%

Répartition des étudiants selon le type de mutuelle dont ils bénéficient

Mutuelle des parents

57%

Autre mutuelle7%

Pas de mutuelle8%

Mutuelle étudiante

24%

Mutuelle de la CMU

complémentaire4%

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Enquête CVE OFIVE – Lille 3

17

La prise en charge médicale semble importante : 80% des étudiants ont consulté au moins une fois un médecin généraliste au cours des six derniers mois, 44% un médecin spécialiste, 37% un dentiste et 6% un psychologue, psychanalyste ou psychiatre. Ces pourcentages sont très proches de ceux relevés lors de l’enquête nationale (enquête OVE 2003). Au total, 11% des étudiants, seulement, n’ont eu aucune prise en charge médicale au cours des six mois précédant l’enquête. La consommation de soins médicaux est fortement liée au sexe. La consultation du médecin, qu’il soit généraliste, spécialiste ou encore dentiste, est plus fréquente chez les femmes que chez les hommes. C’est au niveau de la consultation du médecin généraliste que la différence hommes/femmes est la plus flagrante. En effet, 84% des femmes ont consulté un médecin généraliste au cours des six derniers mois, contre 64% des hommes, soit 20 points de différence. Seule la consultation d’un psychologue, psychanalyste ou encore d’un psychiatre ne montre pas de différence statistiquement significative entre les hommes et les femmes.

Alors que la consultation d’un médecin généraliste, d’un psychologue, psychanalyste ou psychiatre, et encore d’un dentiste concerne pareillement tous les étudiants quelle que soit leur origine sociale, la consultation d’un spécialiste, elle, est liée à l’origine sociale. Au cours des six mois précédant l’enquête, elle a concerné seulement 29% des enfants d’agriculteurs, 39% des enfants d’inactifs, contre 52% des enfants de professions intermédiaires.

Pourcentage d'étudiants ayant consulté un médecin selon le sexe

64

32,6

5,1

31,3

84,2

48,7

6,9

39,4

0102030405060708090

Généraliste Spécialiste Psychologue,psychanalyste,

psychiatre

Dentiste

%

Hommes Femmes

Pourcentage d'étudiants ayant consulté un médecin spécialiste selon la PCS parentale

28,8

42,7 4440,6

52,1

44,5 45,9

39

0

10

20

30

40

50

60

Agriculteur Professeur etprof

scientifique

Prof libéraleet cadre sup

Artisan,comm et CE

Profintermédiaire

Ouvrier Employé Inactif

%

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Enquête CVE OFIVE – Lille 3

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Bien que les résultats ne soient pas statistiquement significatifs, nous constatons une tendance à l’augmentation des consultations du dentiste, du psychologue, psychanalyste ou psychiatre avec l’âge des étudiants. En revanche, les consultations du médecin spécialiste ont plutôt tendance à décroître avec l’âge.

*Pourcentage réalisé avec dénominateur < 30

Nous constatons que quel que soit le type de médecin consulté, il n’existe pas d’effet du revenu des parents. Cette conclusion est analogue à celle de l’enquête nationale de l’OVE en 2003 où il n’existait pas d’effet du revenu sur les consultations médicales. La non-influence du revenu sur les consultations médicales s’explique sans doute par le fait que les soins sont, pour la majeure partie, pris en charge par la sécurité sociale et la mutuelle complémentaire. En effet, les étudiants qui bénéficient de la couverture d’une mutuelle sont plus nombreux à consulter, et ce quel que soit le type de médecin. 79% des étudiants ayant une mutuelle complémentaire ont consulté au cours des 6 mois précédant l’enquête un médecin généraliste, contre 68% des étudiants qui n’en ont pas. L’écart entre mutualistes et non-mutualistes se fait surtout ressentir lorsqu’il s’agit de consultations chez des médecins spécialistes, où l’on peut constater un écart de 23 points (46% versus 23%).

Pourcentage d'étudiants ayant consulté un médecin selon l'adhésion à une mutuelle complémentaire

79,3

46,1

6,8

37,9

67,6

23,1

2,9

29,4

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

Médecin généraliste Médecin spécialiste Psychologue,psychanalyste, psychiatre

Dentiste

%

Possède une mutuelle complémentaire Ne possède pas de mutuelle complémentaire

Pourcentage d'étudiants ayant consulté un médecin selon l'âge

46,7

5,7

37,2

79,4

43,4

6,5

36,6

78,3

39,7

10,8

38,3

70,675*

45,8*

13*

30,4*

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

Médecin spécialiste Psychologue,psychanalyste, psychiatre

Dentiste Médecin généraliste

%

<=20 [21-25] [26-30] >=30

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Enquête CVE OFIVE – Lille 3

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Nous constatons que les étudiants ayant une activité rémunérée régulière consultent le médecin généraliste ainsi que le dentiste dans une proportion plus importante que les étudiants qui n’en ont pas. Mis à part pour les consultations chez le dentiste, nous ne constatons pas de différence significative entre les étudiants boursiers et non boursiers, quel que soit le type de médecin consulté.

2.2. Recours au CUPS Près d’un étudiant sur quatre déclare avoir déjà eu recours aux services médicaux du Centre Universitaire de Prévention de la Santé (CUPS). Les principales missions du CUPS sont l’information, le conseil, ainsi que le soutien médical, social et psychologique. Les femmes sont en proportion plus nombreuses à avoir eu recours aux services du CUPS par rapport aux hommes (respectivement 26% contre 20%). Il semble que le fait d’avoir recours au CUPS soit également lié à la PCS parentale. Les enfants d’artisans, commerçants et chefs d’entreprise sont ceux qui ont eu le moins recours au CUPS avec 18%, ils sont suivis de près par les enfants de professions libérales et cadres supérieurs et par les enfants d’agriculteurs avec 21%. Ceux qui ont eu le plus recours au CUPS sont les enfants de professeurs et de professions scientifiques (35%).

Les étudiants boursiers sont également plus nombreux que les non-boursiers à avoir sollicité les services du CUPS, respectivement 26% et 22%. Le fait d’avoir de faibles moyens financiers entraînerait un recours aux services du CUPS plus important. La proportion d’étudiants se rendant au CUPS est aussi plus grande chez les décohabitants que chez les cohabitants (26% contre 21%).

L’enquête nationale réalisée parl’OVE révélait que la cohabitationavec la famille d’origine favorisait lesuivi médical. En ce qui nousconcerne, qu’ils soient cohabitants oudécohabitants, les étudiants ne sesont pas plus rendus chez le médecingénéraliste, chez le spécialiste, ouencore chez le dentiste. Par contre laproportion d’étudiants ayantconsultés un psychologue, unpsychanalyste ou un psychiatre estsignificativement plus importantechez les décohabitants que chez lescohabitants (7,4% contre 4,9%).

Pourcentage d'étudiants ayant eu recours au CUPS selon la PCS parentale

20,8

35,3

20,517,8

24,1 23,1

27,9

18,6

0

5

10

15

20

25

30

35

40

Agriculteur Professeuret prof

scientif ique

Prof libéraleet cadre sup

Artisan,comm et CE

Profintermédiaire

Ouvrier Employé Inactif

%

Cohabitant Décohabitant EnsembleA consulté un médecin généraliste : Oui 79,5% 77,5% 78,3% Non 20,5% 22,5% 21,7%Total 100% 100% 100%A consulté un médecin spécialiste : Oui 43,8% 44,0% 43,9% Non 56,2% 56,0% 56,1%Total 100% 100% 100%A consulté un dentiste : Oui 37,6% 36,7% 37,1% Non 62,4% 63,3% 62,9%Total 100% 100% 100%A consulté un "psy" : Oui 4,9% 7,4% 6,4% Non 95,1% 92,6% 93,6%Total 100% 100% 100%

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Nous constatons que c’est parmi les UFR Etudes germaniques, Sciences historiques et Psychologie que le pourcentage d’étudiants ayant recours aux services du CUPS est le plus élevé avec 30%. *Pourcentage réalisé avec dénominateur < 30

Répartition des étudiants selon le recours au CUPS et le type de logement

33,6

23,1 21

66,4

76,9 79

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

Résidence collective Résidence individuelle Résidence parentale

%

A eu recours au CUPS N'a jamais eu recours au CUPS

Le graphique ci-contre confirme que lorsque lesétudiants sont décohabitants,ils sont proportionnellementplus nombreux à avoir eurecours aux services du CUPSque lorsqu’ils viventexclusivement chez leursparents. En effet, 34% desétudiants vivant en résidencecollective sont déjà allés auCUPS, contre 23% pour ceuxvivant en résidenceindividuelle, et enfin 21% pourceux vivant chez leurs parents.

Pourcentage d'étudiants ayant eu recours au CUPS selon l'UFR d'appartenance

14,9

16,7

17,1

19,5

23,1

23,2

24,4

25,4

26

26,7

28,9

29,5

29,9

19*

29,6*

0 5 10 15 20 25 30 35

UFR Lettres modernes

UFR Sc de l'éducation

UFR LEA

UFR Langues et Cultures antiques

UFR M SES

UFR IDIST

IUT B

UFR Philosophie

UFR Etudes romanes

UFR Angellier

UFR Arts et Culture

UFR Infocom

UFR Sc historiques

UFR Etudes germaniques

UFR Psychologie

%

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2.3. Jugement porté par les étudiants sur leur état de santé Il a été demandé aux étudiants d’évaluer leur état de santé. Les jugements portés sont donc indéniablement emprunts d’une part de subjectivité.

Globalement, les étudiants ont un avis assez positif quant à leur état de santé. La quasi-moitié des étudiants estiment que « ça va », et 28% estiment même que « ça va très bien ». Un étudiant sur cinq pense que « ça pourrait aller mieux », et seuls 3% déclarent que « ça ne va pas fort ». On constate que les hommes estiment plus fréquemment que les femmes que « ça va très bien » (respectivement 34%, 26%). Les femmes jugent en effet leur état de santé moins bon que les hommes, puisque 25% des femmes déclarent que « ça pourrait aller mieux » ou que « ça ne va pas fort », contre seulement 19% pour les hommes. Ce qui est confirmé par l’utilisation plus fréquente qu’elles ont des services de santé (cf. pages précédentes).

Il s’avère que le jugement porté par les étudiants sur leur état de santé est moins bon à mesure qu’ils vieillissent. A moins de 21 ans, 79% des étudiants déclarent que « ça va très bien » ou que « ça va », à plus de 30 ans ils ne sont plus que 65% à avoir la même opinion, soit tout de même 14 points de moins. De manière globale, les étudiants qui vivent exclusivement chez leurs parents portent un meilleur jugement sur leur santé que les décohabitants. En effet, 80% des cohabitants disent aller bien, voire très bien, et les décohabitants sont 75% à être dans ce cas de figure.

Répartition des étudiants selon le jugement porté sur leur état de santé

ça ne va pas fort3%

ça va49%

ça va très bien28%

ça pourrait aller mieux

20%

Pourcentage d'étudiants selon le jugement porté sur l'état de santé et le sexe

34,2

47

16,5

2,2

25,8

49,3

22

2,9

0

10

20

30

40

50

60

ça va très bien ça va ça pourrait allermieux

ça ne va pas fort

%

Hommes Femmes

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Nous constatons que la proportion d’étudiants déclarant aller très bien est identique qu’ils aient ou non sauté un repas le midi au cours des sept jours précédant l’enquête.

De plus, 6% des étudiants ayant sauté au moins un repas le midi ont dit de leur santé qu’elle n’allait pas fort. Or, ce pourcentage n’est plus que de 2% lorsque les étudiants n’ont sauté aucun repas le midi. Cela confirme que le fait de se nourrir correctement a un impact sur l’état de santé ressenti par les étudiants. Le tableau suivant illustre le constat qui vient d’être fait. Parmi les étudiants qui déclarent ne pas prendre de repas réduits par économie 34% affirment que leur santé va très bien. Ils ne sont plus que 23% dans cette situation lorsque les étudiants avouent prendre des repas réduits par souci d’économie.

De plus la proportion d’étudiants déclarant que leur santé ne va pas fort est deux fois plus importante lorsqu’ils prennent des repas réduits par souci d’économie que lorsqu’ils ne le font pas. Nous constatons qu’il existe un lien entre le fait de consulter un médecin et le jugement porté par les étudiants sur leur état de santé. En effet, les consultations chez le médecin généraliste, chez le médecin spécialiste ou encore chez le psychologue, psychiatre, ou psychanalyste ont tendance à augmenter lorsque les étudiants portent un jugement négatif sur leur état de santé. Parmi les étudiants déclarant aller très bien, 70% ont consulté un médecin généraliste au cours des six derniers mois, alors que lorsqu’ils déclarent que ça ne va pas fort, ils ont consulté un médecin généraliste à hauteur de 83%, soit 13 points d’écart. Ce constat est indéniable en ce qui concerne les consultations chez le psychologue, psychiatre ou psychanalyste. En effet, 33% des étudiants déclarant ne pas aller fort s’y sont rendus au cours des six derniers mois, contre seulement 2% des étudiants déclarant que tout va très bien. Ceci laisse à penser que ce « mal-être » relève davantage d’un état psychologique que physique.

Par contre, parmi les étudiantsn’ayant sauté aucun repas le midi,50% déclaraient « ça va », alorsqu’ils n’étaient plus que 41% danscette situation lorsqu’ils avaientsauté au moins un repas le midi.

Oui Nonça va très bien 28,1% 28,0% 28,0%ça va 41,4% 50,3% 48,8%ça pourrait aller mieux 24,9% 19,8% 20,6%ça ne va pas fort 5,6% 2,0% 2,6%Total 100% 100% 100%

A sauté au moins un repas le midiEnsemble

Oui Nonça va très bien 23,0% 33,9% 28,3%ça va 48,1% 48,9% 48,5%ça pourrait aller mieux 25,2% 15,4% 20,4%ça ne va pas fort 3,6% 1,8% 2,8%Total 100% 100% 100%

A pris des repas réduits par souci d'économieEnsemble

ça va très bien ça vaça pourrait aller

mieuxça ne va pas

fort

A consulté un médecin généraliste : Oui 70,1% 80,7% 83,8% 83,3% 78,4% Non 29,9% 19,3% 16,2% 16,7% 21,6%

Total 100% 100% 100% 100% 100%

A consulté un médecin spécialiste : Oui 39,8% 44,7% 48,6% 40,0% 44,0% Non 60,2% 55,3% 51,4% 60,0% 56,0%

Total 100% 100% 100% 100% 100%

A consulté un dentiste : Oui 36,9% 37,0% 37,9% 32,7% 37,1% Non 63,1% 63,0% 62,1% 67,3% 62,9%

Total 100% 100% 100% 100% 100%

A consulté un "psy" : Oui 1,9% 5,4% 12,1% 32,7% 6,5% Non 98,1% 94,6% 87,9% 67,3% 93,5%

Total 100% 100% 100% 100% 100%

Jugement porté par l'étudiant sur son état de santéEnsemble

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2.4. Etats de fatigue, stress, angoisse et dépression 44% des étudiants déclarent être souvent fatigués, 31% souvent stressés, 16% souvent angoissés et 10% souvent déprimés. Il a été demandé aux étudiants d’identifier la fréquence d’apparition de symptômes relatifs à leur état de santé tels que la fatigue, le stress, l’angoisse et la déprime. Nous analyserons de façon prioritaire les réponses à la proposition « souvent », qui est plus révélatrice d’un mal être que les réponses à la proposition « parfois ». Compte tenu du volume horaire important dispensé dans certaines formations, du stress relatif aux examens, de l’incertitude face à l’avenir professionnel et des conditions de vie parfois difficiles, il n’est pas anormal que les étudiants se sentent parfois fatigués, stressés, angoissés ou encore déprimés. Par contre, cela s’avère plus inquiétant lorsque ces symptômes sont plus fréquents.

L’état de fatigue est commun à la quasi-totalité des étudiants puisque plus de neuf étudiants sur dix se déclarent parfois (49%) ou souvent fatigués (44%). 71% des étudiants déclarent être parfois ou souvent stressés, 44% parfois ou souvent angoissés et enfin 40% parfois ou souvent déprimés. Quelles qu’en soient les raisons, il apparaît que les étudiants ne sont pas dans une forme particulièrement satisfaisante. La fatigue, le stress, l’angoisse ainsi que la dépression sont des états de santé fortement liés au sexe. Pour chaque proposition, les femmes se déclarent plus touchées que les hommes. Au total, une majorité d’étudiants (58%) se reconnaît dans l’une au moins des quatre propositions, s’estimant soit souvent fatigués, souvent stressés, souvent angoissés ou souvent déprimés.

Analyse de l’état de fatigue

Un état de fatigue plus présent chez les étudiantes…

33% des hommes disent être souvent fatigués contre 48% des femmes, soit 15 points d’écart. Les étudiants ayant une activité rémunérée en dehors des vacances d’été déclarent être plus souvent fatigués que ceux qui n’en ont pas (48% contre 41%). Le temps de travail personnel sur une semaine en dehors des cours ne semble pas avoir d’influence sur l’état de fatigue des étudiants. Par contre, les étudiants déclarant travailler souvent ou parfois après minuit se sentent plus souvent fatigués que ceux ne travaillant jamais après minuit. Le jugement porté par l’étudiant sur son état de santé dépend fortement de son état de fatigue ressenti. En effet, plus le jugement porté sur la santé est négatif, plus le pourcentage d’étudiants se sentant souvent fatigués augmente. Ainsi le pourcentage d’étudiants souvent fatigués est de 20% pour les étudiants déclarant aller très bien, 47% pour ceux déclarant que « ça va », 67% pour ceux déclarant que « ça pourrait aller mieux », et enfin 72% pour ceux déclarant que « ça ne va pas fort ». Nous constatons également que plus le temps de trajet est long entre le domicile et le lieu d’études, plus les étudiants se déclarent être souvent fatigués. Ainsi, alors que 38% des étudiants se déclarent souvent fatigués lorsque leur temps de trajet est inférieur à 15 minutes, ils le sont à hauteur de 54% lorsqu’ils ont plus d’une heure de trajet.

Pourcentage d'étudiants selon la fréquence de l'état de fatigue, stress, angoisse et déprime

0,6

8,7

25,6 27

6,6

20,6

30,433,5

48,9

40,1

27,8 29,8

43,9

30,6

16,29,7

0

10

20

30

40

50

60

Fatigué (e) Stressé (e) Angoissé (e) Déprimé (e)

%

Jamais Rarement Parfois Souvent

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L’état de fatigue ressenti par les étudiants est lié à la façon dont ils s’alimentent.

La façon dont les étudiants s’alimentent semble avoir un impact sur l’état de fatigue ressenti. Il s’avère en effet que lorsque les étudiants ont sauté au moins une fois le petit déjeuner ou le repas du midi au cours des sept derniers jours, ils se sentent de manière générale plus souvent fatigués que les étudiants qui s’alimentent correctement. Il en est de même pour les étudiants qui prennent des repas réduits par souci d’économie et pour ceux qui ne mangent pas toujours à leur faim.

Parmi les étudiants ayant consulté un médecin généraliste au cours des six mois précédant l’enquête, 47% déclaraient être souvent fatigués, alors que parmi ceux qui n’en ont pas consulté, seuls 34% déclaraient être souvent fatigués. Nous pouvons établir le même constat en ce qui concerne les consultations chez un médecin spécialiste, à savoir que parmi les étudiants ayant consulté un médecin spécialiste 47% déclaraient être souvent fatigués, et parmi ceux n’en ayant pas consulté 41% déclaraient être souvent fatigués.

Analyse de l’état de stress et de l’état d’angoisse Les troubles de stress et d’angoisse touchent deux fois plus les femmes que les hommes…

Le pourcentage de femmes souvent stressées est deux fois plus important que le pourcentage d’hommes souvent stressés (36% contre 17%). Comme pour le stress, les femmes sont beaucoup plus angoissées que les hommes. 8% des hommes se disent souvent angoissés, contre 19% des femmes. Nous constatons que plus l’âge et le niveau d’études sont élevés, plus les étudiants se disent stressés et angoissés.

A bac+1, 26% des étudiants se disent souvent stressés, 14% souvent angoissés alors qu’ils sont respectivement 42% et 27% à bac+5.

BAC+1 BAC+2 BAC+3 BAC+4 BAC+5Stress

Jam ais 11,6% 11,5% 4,4% 4,0% 6,9% 8,7%Rarem ent 23,1% 17,5% 20,8% 18,4% 16,9% 20,6%Parfois 39,6% 39,2% 42,5% 41,5% 33,8% 40,0%Souvent 25,7% 31,8% 32,3% 36,1% 42,3% 30,7%Total 100% 100% 100% 100% 100% 100%

AngoisseJam ais 27,9% 25,2% 24,3% 22,4% 23,5% 25,6%Rarem ent 31,0% 34,7% 30,4% 23,5% 29,5% 30,4%Parfois 27,5% 25,2% 28,4% 35,0% 19,7% 27,8%Souvent 13,6% 14,9% 16,9% 19,1% 27,3% 16,2%Total 100% 100% 100% 100% 100% 100%

Niveau d'études Ensem ble

Pourcentage d'étudiants souvent fatigués selon la façon de s'alimenter

48,2 46,8 46,6

55

39,942,1 43,7

39

0

10

20

30

40

50

60

Prendre des repas réduitspar économie

Sauter le petit déjeuner aumoins une fois

Sauter au moins un repasle midi

Ne pas manger toujours àsa faim

%

Oui Non

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Plus de la moitié des étudiants de plus de 31 ans déclarent être souvent stressés (55%), contre 38% des 26-30 ans, 32% des 21-25 ans et 28% des moins de 21 ans. On retrouve le même type de hiérarchie pour le phénomène d’angoisse, mais à un niveau plus faible.

Il existe un lien significatif entre l’UFR à laquelle appartiennent les étudiants et le fait d’être souvent stressé ou angoissé. Les UFR au sein desquelles les pourcentages d’étudiants souvent stressés sont les plus importants sont : l’UFR Langues et Cultures antiques (62%), l’UFR Lettres modernes (38%), l’UFR Angellier (37%), et l’UFR Sciences de l’éducation (36%). * Pourcentage réalisé avec dénominateur < 30

Répartition des étudiants souvent stressés et souvent angoissés selon le niveau d'études

30,6%

16,2%

42,3%

36,1%32,3%31,8%

25,7%

27,3%

19,1%16,9%

14,9%

13,6%

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

45%

BAC+1 BAC+2 BAC+3 BAC+4 BAC+5 Ensemble

%

Souvent stressé (e) Souvent angoissé (e)

M o in s d e 2 1 [2 1 -2 5 ] [2 6 -3 0 ] P lu s d e 3 1S tre s s

J a m a is 9 ,7 % 7 ,4 % 1 1 ,3 % 4 ,5 % 8 ,7 %R a re m e n t 2 2 ,7 % 1 9 ,7 % 1 2 ,9 % 1 3 ,6 % 2 0 ,6 %P a rfo is 3 9 ,6 % 4 1 ,2 % 3 7 ,9 % 2 7 ,3 % 4 0 ,1 %S o u ve n t 2 8 ,2 % 3 1 ,7 % 3 7 ,9 % 5 4 ,6 % 3 0 ,6 %T o ta l 1 0 0 % 1 0 0 % 1 0 0 ,0 % 1 0 0 % 1 0 0 %

A n g o is s eJ a m a is 2 5 ,7 % 2 6 ,2 % 2 2 ,0 % 2 2 ,7 % 2 5 ,7 %R a re m e n t 3 3 ,1 % 2 9 ,0 % 1 9 ,5 % 2 7 ,3 % 3 0 ,5 %P a rfo is 2 7 ,3 % 2 7 ,7 % 3 4 ,1 % 1 8 ,2 % 2 7 ,8 %S o u ve n t 1 3 ,9 % 1 7 ,1 % 2 4 ,4 % 3 1 ,8 % 1 6 ,2 %T o ta l 1 0 0 % 1 0 0 % 1 0 0 % 1 0 0 % 1 0 0 %

C la s s e d 'â g e E n s e m b le

Pourcentage d'étudiants souvent stressés selon l'UFR d'appartenance

20,4

22,4

23,8

25

27,2

29,8

30,2

30,8

33,3

35,3

36,3

37,1

38,2

61,9*

21,4*

0 10 20 30 40 50 60 70

IUT B

UFR Etudes germaniques

UFR IDIST

UFR Arts et Culture

UFR Philosophie

UFR LEA

UFR Sc historiques

UFR MSES

UFR Psychologie

UFR Infocom

UFR Etudes romanes

UFR Sc de l'éducation

UFR Angellier

UFR Lettres modernes

UFR Langues et Cultures antiques

%

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Enquête CVE OFIVE – Lille 3

26

Quant au phénomène d’angoisse, il est plus prononcé chez les étudiants de l’UFR Philosophie (27%), l’UFR Infocom (22%), l’UFR Etudes romanes (21%) et l’UFR Psychologie (19%). * Pourcentage réalisé avec dénominateur < 30 Au vu du tableau ci-après, nous constatons que plus le nombre d’heures de travail consacrées aux études par semaine est important, plus les étudiants se sentent stressés et angoissés.

<=5 [6-10] [11-15] >15Stress

Jamais 14,8% 8,7% 8,3% 6,6% 9,0%Rarement 25,6% 25,9% 18,6% 14,3% 20,6%Parfois 37,5% 39,2% 40,9% 40,7% 39,8%Souvent 22,1% 26,2% 32,2% 38,4% 30,6%Total 100% 100% 100% 100% 100%

AngoisseJamais 31,2% 30,5% 22,5% 21,2% 25,9%Rarement 31,5% 30,8% 31,8% 28,0% 30,4%Parfois 25,3% 24,0% 29,5% 30,6% 27,5%Souvent 12,0% 14,7% 16,1% 20,2% 16,2%Total 100% 100% 100% 100% 100%

Nombre d'heures de travail consacrées aux études sur une semaine Ensemble

Pourcentage d' étudiants souvent angoissés selon l'UFR d'appartenance

10,9

12,1

13,5

13,9

14,6

15,2

15,2

16

18,3

19,3

21,2

21,7

26,8

18,5*

19*

0 5 10 15 20 25 30

IUT B

UFR IDIST

UFR Arts et Culture

UFR Sc historiques

UFR MSES

UFR LEA

UFR Lettres modernes

UFR Sc de l'éducation

UFR Angellier

UFR Etudes germaniques

UFR Langues et Cultures antiques

UFR Psychologie

UFR Etudes romanes

UFR Infocom

UFR Philosophie

%

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Enquête CVE OFIVE – Lille 3

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Nous constatons que plus les étudiants sont stressés et angoissés, plus ils ont tendance à consulter un psychologue, psychanalyste ou psychiatre. Parmi les étudiants ayant consulté ce type de spécialistes, 54% déclaraient être souvent stressés, et 43% souvent angoissés.

Il existe également un lien statistiquement significatif entre le fait d’être stressé ou angoissé et le jugement porté par l’étudiant sur son état de santé. En effet, plus les troubles de stress et d’angoisse sont fréquents, plus le jugement porté par l’étudiant sur son état de santé est négatif. Parmi les étudiants déclarant que « ça va très bien », seuls 14% se disent souvent stressés, alors qu’ils sont 60% à être dans cette situation quand ils déclarent que « ça ne va pas fort ».

La pratique d’une activité sportive en dehors des études a un effet assez net autant sur l’état de stress que sur celui de l’angoisse. Parmi les étudiants pratiquant une activité sportive, 28% sont souvent stressés, contre 32% pour ceux qui n’en pratiquent pas.

On peut donc en conclure que la pratique d’une activité sportive conduit à réduire les facteurs de stress et d’angoisse et qu’une politique visant à encourager les étudiants à faire du sport (à l’université ou en dehors) est à soutenir.

Analyse de l’état de déprime

50% des étudiants souvent déprimés sèchent les cours…

L’état de dépression n’est pas beaucoup plus important chez les femmes que chez les hommes puisque 11% des femmes se sentent souvent déprimées contre 7% des hommes. On constate que le pourcentage d’étudiants souvent déprimés augmente avec l’âge. A moins de 25 ans, 9% des étudiants déclarent être souvent déprimés, alors qu’entre 26 et 30 ans, ce pourcentage passe à 13%, et à plus de 30 ans, il est de 22%. Plus le nombre d’heures de travail consacrées aux études sur une semaine est important, plus le pourcentage d’étudiants déprimés est faible. Nous pouvons supposer que l’état de déprime pourrait être lié à un manque d’activité, ou que c’est l’état de déprime qui pourrait entraîner une inactivité et un désinvestissement des études. Par contre nous constatons que lorsque les étudiants travaillent tard le soir, et notamment après minuit, ils ont tendance à être plus fréquemment déprimés.

L’écart est encore plusimportant en ce quiconcerne le trouble del’angoisse. Parmi lesétudiants qui nepratiquent pas d’activitésportive, 19% sont souventangoissés, alors que parmiceux qui en pratiquentune, seuls 12% le sont,soit un écart de 7 points.

O u i N o nS tre s s

J a m a is 1 0 ,1 % 7 ,9 % 8 ,7 %R a re m e n t 2 3 ,0 % 1 9 ,1 % 2 0 ,6 %P a rfo is 3 8 ,8 % 4 0 ,8 % 4 0 ,1 %S o u ve n t 2 8 ,1 % 3 2 ,2 % 3 0 ,6 %T o ta l 1 0 0 % 1 0 0 % 1 0 0 %

A n g o is s eJ a m a is 2 6 ,4 % 2 5 ,1 % 2 5 ,6 %R a re m e n t 3 5 ,3 % 2 7 ,2 % 3 0 ,4 %P a rfo is 2 6 ,3 % 2 8 ,8 % 2 7 ,8 %S o u ve n t 1 2 ,0 % 1 8 ,9 % 1 6 ,2 %T o ta l 1 0 0 % 1 0 0 % 1 0 0 %

E n s e m b leP ra tiq u e d 'u n e a c tiv ité s p o rtive

Répartition des étudiants ayant consulté un psychologue, psychanalyste ou psychiatre selon la fréquence de leur trouble du stress et de l'angoisse

5,81,6

6,6

33,9 32,8

53,7

43,4

22,2

0

10

20

30

40

50

60

Stressé (e) Angoissé (e)

%

Jamais Rarement Parfois Souvent

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Enquête CVE OFIVE – Lille 3

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L’état de santé ressenti par les étudiants a un impact sur l’assiduité aux cours. Lorsqu’ils déclarent être jamais, voire rarement déprimés, 38% des étudiants disent ne pas assister à l’ensemble des cours dispensés dans leur formation, ce pourcentage est de 42% lorsque les étudiants se sentent parfois déprimés, et de 50% lorsqu’ils se sentent souvent déprimés. Le fait que la formation suivie corresponde à la formation souhaitée au départ a également un impact sur le moral des étudiants. En effet, parmi les étudiants souvent déprimés, 23% ne suivent pas la formation qu’ils souhaitaient faire, alors que parmi ceux qui ne sont jamais déprimés, ce pourcentage est à peine de 10%.

Les étudiants qui ne s’alimentent pas correctement sont proportionnellement plus nombreux à ressentir un état de déprime. Lorsque les étudiants déclarent ne pas toujours manger à leur faim, ils sont deux fois plus nombreux à être souvent déprimés. On peut établir le même constat en ce qui concerne le fait de prendre des repas réduits par souci d’économie et le fait d’avoir sauté au moins un repas le midi au cours de la semaine précédant la réalisation de l’enquête.

Ainsi, 23% des étudiants qui se sont sentis souvent déprimés ont consulté un psychologue, psychanalyste ou psychiatre au cours des six mois ayant précédé l’enquête, alors que parmi ceux qui ne se sont jamais sentis déprimés, seuls 1% des étudiants en ont consulté un.

2.5. La consommation de médicaments Près d’un étudiant sur quatre consomme des psychotropes… La consommation de psychotropes n’a cessé d’augmenter ces dernières années en France. Selon l’enquête menée par l’assurance maladie en 20005, un quart des français a consommé des psychotropes lors de l’année écoulée. Ainsi, 17,4% des français ont consommé des calmants, 8,8% des somnifères et enfin 9,7% des antidépresseurs. La consommation de médicaments est également un indicateur du mal-être étudiant.

5 Source : Médicaments psychotropes : consommation et pratiques de prescription en France métropolitaine. Données nationales, 2000.

15% des étudiants de Lille 3prennent des calmants, 9% dessomnifères et enfin 7% desantidépresseurs. Au total, 22%des étudiants consomment aumoins un de ces trois types demédicaments. Cette répartition est finalementassez proche de celle décritepar l’enquête effectuée en 2000par l’assurance maladie sur lapopulation française.

La consultation d’unpsychologue, d’un psychiatre ouencore d’un psychanalyste vade pair avec l’état dedépression dans lequell’étudiant peut se trouver. Plusla fréquence des troubles dedépression est importante, plusle pourcentage d’étudiantsayant consulté un psychologue,psychiatre ou psychanalyste estgrand.

Répartition des étudiants selon la fréquence de leur consommation de médicaments

92,884,7

2,8 6,2 4,72,3 7,2 3,22,1 1,9 0,6

91,5

020406080

100

Antidépresseurs Calmants Somnifères

%

Jamais Rarement Parfo is Souvent

Pourcentage d'étudiants souvent déprimés selon la façon de s'alimenter

12,3 12,8

16,314,7

6,7 7,3 8,2 7,4

02468

1012141618

Prendre des repasréduits par économie

Sauter le petitdéjeuner au moins

une fois

Sauter au moins unrepas le midi

Ne pas toujoursmanger à sa faim

%

Oui Non

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Enquête CVE OFIVE – Lille 3

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17% des étudiants ont l’habitude de prendre un médicament stimulant ou un remontant en période d’examens. Au niveau national, c’est un étudiant sur cinq6, ce qui représente un pourcentage légèrement supérieur à celui de l’université de Lille 3. Nous avons vu précédemment que les femmes étaient de manière générale plus touchées que les hommes par les états tels que la fatigue, le stress, l’angoisse ainsi que la dépression. Nous constatons d’ailleurs que la consommation de médicaments liée à ces troubles concerne beaucoup plus les femmes que les hommes. 20% des femmes consomment des stimulants ou des remontants en période d’examens, contre 11% des hommes. En ce qui concerne la consommation de calmants, de somnifères ou d’antidépresseurs, nous constatons le même type de différence, à savoir que 25% des femmes en consomment, contre seulement 14% des hommes.

On remarque également que dans certaines UFR, la consommation de ce type de médicaments se fait plus importante, à savoir dans l’UFR Philosophie (30%), l’UFR Langues et Cultures antiques (30%), l’UFR Infocom (28%), l’UFR MSES (26%), l’UFR Psychologie (25%) et l’UFR Etudes germaniques (22%). C’est au sein de l’UFR des Langues et cultures antiques que la part d’étudiants consommant des stimulants ou des remontants en période d’examens est la plus importante avec 40%. Viennent ensuite l’UFR Lettres modernes (24%), l’UFR Philosophie (22%), l’UFR Arts et Culture (21%) et l’UFR Psychologie (20%).

*Pourcentage réalisé avec dénominateur < 30

6 Source : enquête nationale « conditions de vie 2003 », Observatoire national de la Vie Etudiante.

Pourcentage d'étudiants consommateurs de médicaments selon le sexe

1114,2

19,8

24,5

0

5

10

15

20

25

30

Consommation de stimulants en périoded'examens

Consommation de calmants, desomnifères ou d'antidépresseurs

%

Hommes Femmes

Pourcentage d'étudiants consommant des stimulants ou remontants pendant les examens selon l'UFR d'appartenance

9,2

11,1

12,9

13,2

13,8

15,3

15,7

18,7

19,3

19,9

20,5

22

23,7

40*

11,5*

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45

UFR Angellier

UFR Infocom

UFR Etudes germaniques

IUT B

UFR IDIST

UFR Sc de l'éducation

UFR Etudes romanes

UFR Sc historiques

UFR LEA

UFR MSES

UFR Psychologie

UFR Arts et Culture

UFR Philosophie

UFR Lettres modernes

UFR Langues et Cultures antiques

%

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Enquête CVE OFIVE – Lille 3

30

La prise de stimulants ou de remontants en période d’examens est dépendante du nombre d’heures de travail consacrées aux études sur une semaine, et également, dépendante du fait que les étudiants travaillent tôt le matin et/ou tard le soir. En effet, plus le nombre d’heures consacrées aux études sur une semaine est important, plus les étudiants travaillent tôt le matin et/ou tard le soir, plus la consommation de remontants ou stimulants en période d’examens est importante. La prise de stimulants ou remontants, tout au moins en période d’examens, est donc sans conteste liée à la charge de travail des étudiants. La prise de calmants, de somnifères ou d’antidépresseurs est également liée à la charge de travail personnel des étudiants. Lorsque le nombre d’heures de travail consacrées aux études en dehors des heures de cours est inférieur à 6 heures, 18% des étudiants consomment des calmants, des somnifères ou des antidépresseurs, alors que lorsque le nombre d’heures consacrées aux études est supérieur à 15, 24% des étudiants en consomment. Lorsqu’ils travaillent tôt le matin et/ou tard le soir, les étudiants ont également plus tendance à consommer ce type de médicaments. Le pourcentage d’étudiants qui consomment des calmants, des somnifères ou des antidépresseurs s’accroît avec l’âge. En effet, les étudiants âgés de moins de 20 ans sont 18% à consommer ce type de médicaments, ceux de la tranche 21-25 ans sont 25%, les 26-30 ans sont 23% et enfin les plus de 30 ans sont 35%. On ne retrouve pas cette répartition en ce qui concerne la prise de stimulants en période d’examens. De manière générale, on constate que le revenu parental n’exerce pas d’influence tant sur la consommation de stimulants en période d’examens que sur la consommation de calmants, somnifères ou antidépresseurs. Toutefois, lorsque le revenu parental dépasse 5000 euros, la consommation de stimulants, comme la consommation de calmants, de somnifères ou d’antidépresseurs a tendance à nettement s’intensifier. Les étudiants qui travaillent régulièrement tout au long de l’année pour préparer les examens sont plus nombreux à prendre à la fois des stimulants pendant les examens, et des calmants, somnifères ou antidépresseurs, par rapport à ceux qui ne travaillent pas régulièrement. En effet, 20% des étudiants déclarant travailler régulièrement prennent des stimulants ou remontants pendant les examens, 24% des calmants, somnifères ou antidépresseurs, alors que parmi ceux qui déclarent ne pas travailler régulièrement, 14% prennent des stimulants ou remontants, 18% des calmants, somnifères ou antidépresseurs. Il semble que les étudiants qui déclarent travailler régulièrement tout au long de l’année soient également plus stressés que les autres (33% versus 26%). Plus les étudiants ont un avis négatif sur leur état de santé, plus ils consomment des calmants, des somnifères ou antidépresseurs. Lorsqu’ils déclarent « aller très bien », 7% des étudiants consomment calmants, somnifères ou antidépresseurs, et lorsqu’ils déclarent que « ça ne va pas fort », 50% en consomment. La consommation de calmants, somnifères ou antidépresseurs est fortement liée à la consultation psychologique : la moitié des étudiants ayant consulté un psychologue, psychanalyste ou psychiatre disent prendre des calmants, des somnifères ou antidépresseurs, contre 19% de ceux qui n’ont pas consulté ; l’écart est beaucoup plus faible pour la prise de stimulants (25% des consultants, 16% des non-consultants). Par ailleurs, la prise de stimulants, comme la consommation de calmants, de somnifères ou d’antidépresseurs est liée au fait de ne pas toujours manger à sa faim. 28% des étudiants qui ne mangent pas toujours à leur faim consomment des calmants, des somnifères ou des antidépresseurs, 24% consomment des stimulants, alors que parmi ceux déclarant toujours manger à leur faim, 18% consomment des stimulants, et 14% des calmants, somnifères ou antidépresseurs. On avait par ailleurs constaté que le fait de ne pas pouvoir ou vouloir manger à sa faim était lié à l’état de déprime dans lequel pouvait se trouver l’étudiant, ce qui expliquerait la consommation plus importante de médicaments. Enfin, globalement les étudiants qui jugent leur vie sociale et leurs rapports avec les autres insatisfaisants sont plus nombreux à consommer à la fois des stimulants et des calmants, somnifères ou antidépresseurs.

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Enquête CVE OFIVE – Lille 3

31

2.6. Conduites addictives La consommation de tabac

27% d’étudiants fumeurs à l’université Lille 3, dont 9% de gros fumeurs…

Le tabac est avec l'alcool la substance psychoactive la plus consommée en France. 27% des étudiants de l’université de Lille 3 déclarent fumer. Ce pourcentage est identique à celui relevé par l’enquête nationale de l’OVE en 20037. Parmi les étudiants qui déclarent fumer, 35% fument entre une et cinq cigarettes par jour, 56% entre six et quinze cigarettes par jour, et 9% plus de quinze cigarettes par jour. La proportion de fumeurs est plus importante chez les hommes que chez les femmes (32% versus 25%), et les hommes sont proportionnellement deux fois plus nombreux à fumer plus de quinze cigarettes par jour (14% contre 7%). Les chiffres mentionnés dans l’enquête de l’OVE ne révélaient pas de différence entre hommes et femmes tant au niveau du pourcentage de fumeurs que de gros fumeurs. La proportion de fumeurs augmente jusqu’à l’âge de 25 ans puis décroît. En effet, à moins de 21 ans, comme à plus de 26 ans, le pourcentage de fumeurs est de 25%, alors que parmi les étudiants âgés de 21 à 25 ans, le pourcentage de fumeurs est de 31%. Avec l’âge la part de gros fumeurs (plus de quinze cigarettes par jour) a tendance à augmenter. A moins de 20 ans, le pourcentage de gros fumeurs est de 6%, entre 21 et 25 ans, il est de 10% et à plus de 25 ans il est de 25%. La probabilité de fumer dépend également de l’origine sociale des étudiants. Ce sont chez les enfants d’artisans, commerçants et chefs d’entreprise, de professeurs et professions scientifiques et chez les enfants de professions libérales et cadres supérieurs que l’on retrouve les plus hauts taux de fumeurs avec respectivement 37%, 32% et 30%. A contrario, les plus faibles taux de fumeurs concernent les enfants d’employés (26%), d’ouvriers (24%) et d’agriculteurs (15%).

Les ressources mensuelles8 dont dispose l’étudiant ont un impact tant sur le fait de fumer que sur le nombre de cigarettes consommées. Lorsque les ressources mensuelles de l’étudiant sont inférieures à 200 euros, la proportion d’étudiants qui déclarent fumer est de 21%, entre 200 et 600 euros, elle est de 26%, et enfin lorsque les ressources mensuelles de l’étudiant sont supérieures à 600 euros, 37% des étudiants déclarent fumer. Nous notons une différence de 16 points entre le pourcentage de fumeurs ayant des ressources inférieures à 200 euros par mois et le pourcentage de fumeurs ayant des ressources supérieures à 600 euros pas mois. Le nombre de cigarettes fumées découle également des ressources dont dispose l’étudiant. Le pourcentage de gros fumeurs s’accroît à mesure que les ressources mensuelles de l’étudiant augmentent. A moins de 200 euros de ressources par mois, aucun étudiant n’est gros fumeur, entre 200 et 400 euros le pourcentage de gros fumeurs est de 5%, entre 400 et 600 euros, le pourcentage de gros fumeurs est de 9% et enfin

7 Source : enquête nationale « conditions de vie 2003 », Observatoire national de la Vie Etudiante. 8 Les ressources mensuelles de l’étudiant comprennent le travail rémunéré, les aides de la collectivité (bourse, aide au logement), ainsi que les aides familiales.

Pourcentage d'étudiants fumeurs selon la PCS parentale

36,731,8 30,0 27,7 27,5 25,5 24,1

15,1

0,05,0

10,015,020,025,030,035,040,0

Artisan,comm et CE

Professeuret prof

scientifique

Prof libéraleet cadre sup

Profintermédiaire

Inactif Employé Ouvrier Agriculteur

%

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lorsque les ressources mensuelles de l’étudiant sont supérieures à 600 euros, 15% des étudiants sont de gros fumeurs. Il est surprenant de voir, compte tenu des résultats énoncés précédemment, que plus les étudiants jugent leurs ressources non satisfaisantes, plus le pourcentage de fumeurs est important. Lorsqu’ils jugent que leurs ressources sont satisfaisantes, 21% des étudiants sont fumeurs, lorsqu’ils les jugent acceptables, 28% des étudiants sont fumeurs, et lorsqu’ils jugent leurs ressources insatisfaisantes, 34% des étudiants sont fumeurs. Plus les étudiants sont indépendants par rapport à leur famille d’origine, et plus ils sont exposés au tabagisme. En effet, parmi les décohabitants 32% fument, alors que parmi les cohabitants, 21% fument, soit une différence de 11 points. La consommation de tabac chez les fumeurs est également différente selon qu’ils sont décohabitants ou cohabitants. Cette différence est remarquable notamment en ce qui concerne les gros fumeurs. En effet, 4% des cohabitants sont de gros fumeurs contre 12% des décohabitants.

Le pourcentage de fumeurs est plus ou moins important selon l’UFR d’appartenance des étudiants. A Lille 3, 27% des étudiants sont fumeurs. Nous constatons que ce pourcentage est dépassé, voire même largement dépassé au sein de certaines UFR. Les UFR dépassant le seuil de 27% de fumeurs sont : l’UFR Infocom (28%), l’UFR Angellier (30%), l’UFR Psychologie (31%), l’UFR Philosophie (35%), l’IUT B (36%) et l’UFR Arts et Culture (41%). C’est au sein des UFR IDIST, Lettres modernes et Langues et cultures antiques que l’on retrouve les plus faibles taux de fumeurs, respectivement 20%, 19% et 10%.

*Pourcentage réalisé avec dénominateur < 30

Pourcentage d'étudiants fumeurs selon le nombre de cigarettes fumées par jour et le fait d'être cohabitant ou non

37,1

58,7

4,2

33,3

55

11,7

0102030

40506070

1 à 5 cigarettes 6 à 15 cigarettes Plus de 15 cigarettes

%

Cohabitant Décohabitant

Pourcentage de fumeurs selon l'UFR d'appartenance

18,5

20

23,2

23,7

23,8

25

26,6

27,9

30

30,9

35

35,5

40,7

9,5*

42,3*

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45

UFR Langues et Cultures antiques

UFR Lettres modernes

UFR IDIST

UFR Sc historiques

UFR Etudes romanes

UFR LEA

UFR Sc de l'éducation

UFR MSES

UFR Infocom

UFR Angellier

UFR Psychologie

UFR Philosophie

IUT B

UFR Arts et Culture

UFR Etudes germaniques

%

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Enquête CVE OFIVE – Lille 3

33

La consommation de tabac n’est pas liée, comme on pouvait aisément le penser, à un surcroît de travail. Il s’avère que plus le nombre d’heures de travail consacrées aux études en dehors des cours est important, moins le pourcentage de fumeurs est élevé. Ainsi, quand le nombre d’heures consacrées au travail personnel sur une semaine est inférieur à 6 heures le pourcentage de fumeurs est de 35%, quand il est compris entre 6 et 10 heures, 30% sont fumeurs, quand il est compris entre 11 et 15 heures, 23% sont fumeurs et enfin quand le nombre d’heures de travail personnel est supérieur à 15 heures, il n’y a plus que 21% de fumeurs. Le même constat avait été fait dans l’enquête menée par l’OVE sur les conditions de vie étudiante. On a également constaté que parmi les étudiants qui travaillaient tard le soir, et notamment après 22h, le pourcentage de fumeurs était plus important. En effet, parmi les étudiants qui travaillent souvent après 22h, 34% sont fumeurs, parmi ceux qui travaillent parfois après 22h, 27% sont fumeurs, et parmi ceux qui ne travaillent jamais après 22h, ils ne sont plus que 22% à fumer. Faut-il en conclure que les activités nocturnes favorisent la consommation de tabac ? Chez les étudiants de Lille 3 la consommation de tabac est liée aux états de stress, d’angoisse et de déprime. Le jugement sur l’état de santé décrit par l’étudiant est apparemment lié au fait d’être fumeur ou non fumeur. En effet, parmi les étudiants déclarant que « tout va bien », 22% sont fumeurs, parmi ceux qui déclarent que « ça va », 24% sont fumeurs. Lorsque les étudiants jugent leur état de santé moins bon, le pourcentage de fumeurs augmente passablement, puisque lorsqu’ils déclarent que « ça pourrait aller mieux », le pourcentage de fumeurs passe à 40%, et lorsque « ça ne va pas fort », le pourcentage de fumeurs est de 43%. Lorsque les étudiants se sentent stressés voire angoissés, le pourcentage de fumeurs est également plus important. Ce sont parmi les étudiants souvent stressés, souvent angoissés et souvent déprimés qu’on retrouve les plus hauts pourcentages de fumeurs (respectivement : 30%, 36%, 40%).

Les pourcentages de fumeurs étant plus importants chez les étudiants stressés, angoissés, et déprimés, il n’est pas étonnant de constater que le pourcentage d’étudiants prenant des calmants, des somnifères ou des antidépresseurs soit plus important chez les fumeurs que chez les non fumeurs (29% versus 19%).

Par bien des aspects, on constate que les étudiants déclarant fumer sont moins studieux et ont une hygiène de vie moins stricte que ceux qui déclarent ne pas fumer. Nous pouvons prendre pour exemple le fait de « sécher » ou non des enseignements. Parmi les étudiants n’ayant pas assisté à l’ensemble des cours dispensés dans leur formation, 37% étaient fumeurs contre 21% de non fumeurs, soit une différence de 16 points. Les étudiants qui déclarent fumer sont aussi ceux, qui, en comparaison des non-fumeurs ont un mode de vie moins régulier, et notamment au niveau de la prise des repas. En effet, parmi les étudiants qui ne mangent pas toujours à leur faim, 36% sont des fumeurs, alors que parmi ceux qui déclarent toujours manger à leur faim seuls 23% sont fumeurs. On fait le même constat en ce qui concerne le fait d’avoir sauté au moins un repas au cours de la semaine ayant précédé l’enquête. Parmi les étudiants ayant sauté au moins un repas au cours de la

Pourcentage de fumeurs selon la fréquence des troubles de stress, d'angoisse et de déprime

20,6 20,823,522,1

28,2

22,7

29,227

32,130,2

3639,5

05

101520

2530354045

Stressé Angoissé Déprimé

%

Jamais Rarement Parfois Souvent

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semaine précédant l’enquête 41% étaient fumeurs, alors que parmi ceux n’ayant sauté aucun repas, seuls 24% étaient fumeurs. Concernant le fait d’avoir sauté ou non le petit déjeuner au cours de la semaine précédant l’enquête, la part de fumeurs varie du simple au double (39% versus 19%). Le pourcentage d’étudiants qui ne fument pas est plus important chez ceux qui pratiquent une activité sportive, en comparaison de ceux qui n’en pratiquent pas (78% contre 70%). Il est de coutume de dire que le tabagisme est associé à la consommation d’alcool. Cela est vérifié pour les étudiants de l’université de Lille 3. On constate que plus la consommation d’alcool est régulière, plus le pourcentage de fumeurs est important. Ainsi, parmi les étudiants qui déclarent ne jamais boire d’alcool, seuls 13% sont fumeurs, parmi ceux qui boivent de l’alcool moins souvent qu’une fois par semaine, 22% sont fumeurs, parmi ceux qui boivent de l’alcool plus d’une fois par semaine, 49% sont fumeurs et enfin parmi ceux qui déclarent boire de l’alcool tous les jours, 65% sont fumeurs. La consommation de cannabis est également plus présente chez les fumeurs que chez les non-fumeurs, ainsi l’association tabac/cannabis est confirmée. Parmi les étudiants qui fument, 38% consomment régulièrement du cannabis, alors que parmi ceux qui ne fument pas, 5% seulement fument régulièrement du cannabis. Enfin, plus les étudiants jugent leur vie sociale sévèrement, plus les pourcentages de fumeurs, et de gros fumeurs ont tendance à être importants. Parmi les étudiants qui jugent que leur vie sociale est satisfaisante, 7% sont de gros fumeurs, parmi ceux qui jugent que leur vie sociale est acceptable, 10% sont de gros fumeurs, et enfin parmi les étudiants qui jugent leur vie sociale insatisfaisante, 19% sont de gros fumeurs. Ce dernier résultat va à l’encontre de ce qui avait été décelé par l’enquête réalisée par l’OVE, à savoir que la consommation de tabac, étant une habitude collective, les étudiants jugeant leur vie sociale satisfaisante auraient de plus grandes chances d’être fumeur que ceux qui jugent leur vie sociale insatisfaisante.

La consommation d’alcool

Près d’un étudiant sur trois ne boit jamais d’alcool…

Au niveau national, 25,1% des étudiants ne consomment jamais d’alcool9. A l’université de Lille 3, 32% des étudiants ne boivent jamais d’alcool (que ce soit du vin, de la bière, un apéritif ou un digestif). 28% des étudiants déclarent boire de l’alcool au moins une fois par semaine, 37% en boivent moins souvent qu’une fois par semaine et 2% seulement en boivent tous les jours.

9 Source : enquête nationale « conditions de vie 2003 », Observatoire national de la Vie Etudiante.

Répartition des étudiants selon le fréquence de leur consommation d'alcool

Tous les jours2% Au moins une

fois par semaine

28%

Moins souvent qu'une fois par semaine

38%

Jamais32%

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La consommation d’alcool est beaucoup plus répandue chez les hommes que chez les femmes. Alors que 6% des hommes consomment de l’alcool tous les jours, les femmes, elles, sont à peine 1% à être dans cette situation. De plus, 36% des femmes déclarent ne jamais boire d’alcool, contre 23% pour les hommes, soit une différence de 13 points. C’est entre 21 et 25 ans que le pourcentage d’étudiants consommant de l’alcool est le plus important. A moins de 20 ans et à plus de 25 ans, le pourcentage d’étudiants consommant de l’alcool a tendance à être légèrement plus faible. Comme pour la consommation de tabac, la consommation d’alcool est liée à l’origine sociale et aussi au revenu parental. C’est parmi les enfants d’artisans, commerçants et chefs d’entreprise et parmi les enfants de professeurs et professions scientifiques que l’on retrouve le plus haut taux d’étudiants déclarant boire de l’alcool au moins une fois par semaine avec 39%. Ils sont suivis de près par les enfants de professions libérales et cadres supérieurs et par les enfants d’agriculteurs avec 35%. Les plus faibles pourcentages d’étudiants déclarant boire de l’alcool au moins une fois par semaine se trouvent parmi les enfants d’inactifs et d’ouvriers.

Nous constatons également que la consommation d’alcool est liée au revenu parental. A mesure que celui-ci augmente, le pourcentage d’étudiants déclarant boire de l’alcool au moins une fois par semaine croît considérablement. Ainsi, lorsque le revenu parental est inférieur à 1000 euros, seuls 16% des étudiants déclarent boire de l’alcool au moins une fois par semaine, alors qu’ils sont 43% lorsque le revenu parental se situe entre 4000 et 5000 euros.

Pourcentage d'étudiants déclarant boire de l'alcool au moins une fois par semaine selon la PCS parentale

39,4 3935,5 35,2

29,4 29

22,5 21

05

1015202530354045

Artisan,comm et CE

Professeuret prof

scientif ique

Prof libéraleet cadre sup

Agriculteur Profintermédiaire

Employé Inactif Ouvrier

%

Pourcentage d'étudiants selon la fréquence de consommation d'alcool et le sexe

5,8

41

30,7

22,5

0,7

23,1

40,435,8

05

1015202530354045

Tous les jours Au moins une fois parsemaine

Moins souvent qu'unefois par semaine

Jamais

%

Hommes Femmes

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Les ressources mensuelles dont dispose l’étudiant influent également sur la consommation d’alcool. Parmi les étudiants ayant moins de 200 euros de ressources mensuelles, 28% consomment de l’alcool au moins une fois par semaine, alors que parmi ceux ayant plus de 600 euros de ressources mensuelles, ils sont 36%. Le pourcentage d’étudiants consommant de l’alcool au moins une fois par semaine est plus important chez les non-boursiers que chez les boursiers (36% versus 22%). La consommation d’alcool, comme pour le tabac, est plus importante chez les décohabitants que chez les cohabitants, respectivement 37% contre 22%. Le pourcentage d’étudiants consommant de l’alcool au moins une fois par semaine est supérieur à 30% dans 8 UFR. Parmi elles, on retrouve l’UFR Psychologie (30%), l’UFR IDIST (31%), l’UFR Sciences historiques (33%), l’UFR Philosophie (34%), l’IUT B (37%), l’UFR LEA (38%) et l’UFR Arts et Culture (43%). Hormis l’UFR Sciences historiques et l’UFR IDIST, l’ensemble des UFR citées ci-après détenaient également les plus hauts pourcentages de fumeurs. Comme pour la consommation de tabac, les étudiants qui consacrent peu d’heures au travail personnel en dehors des cours ont tendance à être proportionnellement plus nombreux à consommer de l’alcool. Parmi les étudiants consacrant moins de cinq heures par semaine à leurs études en dehors des cours, 43% consomment de l’alcool au moins une fois par semaine, alors que parmi ceux qui y consacrent plus de quinze heures, ils ne sont plus que 23%. Les étudiants qui boivent de l’alcool sont également proportionnellement plus nombreux à sécher les cours que ceux qui n’en boivent jamais (42% contre 38%). *Pourcentage réalisé avec dénominateur < 30

Pourcentage d'étudiants déclarant consommer de l'alcool au moins une fois par semaine selon le revenu parental

16,1

25,7

33,836,9

43,2

35,3

05

101520253035404550

Moins de 1000euros

Entre 1000 et 2000euros

Entre 2000 et 3000euros

Entre 3000 et 4000euros

Entre 4000 et 5000euros

Plus de 5000 euros

%

Pourcentage d'étudiants consommant de l'alcool au moins une fois par semaine selon l'UFR d'appartenance

20,7

22,9

23,3

26

27,3

28

30,3

31

33,2

34,1

37

38

43,3

9,5*

44,4*

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

UFR Langues et Cultures antiques

UFR Lettres modernes

UFR Angellier

UFR MSES

UFR Sc de l'éducation

UFR Infocom

UFR Etudes romanes

UFR Psychologie

UFR IDIST

UFR Sc historiques

UFR Philosophie

IUT B

UFR LEA

UFR Arts et Culture

UFR Etudes germaniques

%

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La consommation d’alcool et la consommation de tabac sont fortement associées. Comme la consommation de tabac, la consommation d’alcool se rencontre plus majoritairement chez les étudiants les moins studieux, et va aussi de pair avec l’omission des repas. Par ailleurs, l’état de santé (stress, angoisse et déprime) et le jugement qu’ils en ont, ne sont pas liés à la consommation d’alcool alors qu’ils l’étaient pour la consommation de tabac. D’autre part, nous avions constaté que plus les étudiants jugeaient leur vie sociale insatisfaisante, plus le pourcentage de fumeurs était important, il n’en va pas de même pour la consommation d’alcool. En effet, parmi les étudiants qui jugent leur vie sociale satisfaisante, 30% ne consomment jamais d’alcool, alors que parmi ceux qui la jugent insatisfaisante ils sont 35% dans ce cas.

La consommation de cannabis et d’autres drogues 14% des étudiants de Lille 3 consomment régulièrement du cannabis… Parmi les étudiants interrogés, 84% déclarent n’avoir jamais consommé de drogue. D’après l’enquête réalisée par La Mutuelle Des Etudiants en 200510, 17% des étudiants consomment du cannabis de façon occasionnelle voire régulière. A l’université de Lille 3, la consommation régulière de cannabis concerne 14% des étudiants. La consommation de cannabis est associée comme on pouvait s’y attendre à la consommation de tabac. Plus le nombre de cigarettes fumées par jour augmente, plus le pourcentage de fumeurs de cannabis est important. Parmi les étudiants consommant moins de 5 cigarettes par jour, 28% sont consommateurs réguliers de cannabis, parmi ceux qui consomment entre 6 à 15 cigarettes par jour 42% sont des consommateurs réguliers et enfin parmi les étudiants considérés comme gros fumeurs, 45% sont aussi des fumeurs réguliers de cannabis. La consommation de cannabis est aussi associée à la consommation d’alcool. En effet, parmi les fumeurs réguliers de cannabis, 90% consomment également de l’alcool, alors que parmi ceux qui ne consomment pas de cannabis de façon régulière, 62% consomment de l’alcool. La consommation régulière de cannabis est beaucoup plus répandue chez les hommes que chez les femmes (24% versus 10%). C’est à bac+1 que le pourcentage de fumeurs réguliers de cannabis est le plus important avec 17%, il est de 11% à bac+5. Il existe également un lien entre le revenu parental et la consommation régulière de cannabis. On constate que parmi les étudiants dont les parents ont un revenu inférieur à 1000 euros, seuls 5% sont des consommateurs réguliers de cannabis, alors que parmi ceux dont les parents ont un revenu supérieur à 1000 euros, 15% sont des consommateurs réguliers. A l’inverse, les ressources mensuelles que perçoivent les étudiants n’ont pas particulièrement d’impact sur la consommation de cannabis. Les étudiants décohabitants sont proportionnellement deux fois plus nombreux que les cohabitants à fumer régulièrement du cannabis (18% versus 9%). Comme pour les consommations d’alcool et de tabac, la consommation de cannabis va de pair avec un mode vie moins structuré. Le pourcentage de fumeurs de cannabis est beaucoup plus important chez les étudiants à qui il est arrivé de sauter le petit déjeuner, chez ceux déclarant ne pas toujours manger à leur faim, déclarant avoir sauté au moins une fois dans la semaine le repas du midi, ou bien encore ceux qui prennent des repas réduits par souci d’économie. Parmi les étudiants déclarant ne pas être assidus à la totalité des cours dispensés dans leur formation, on compte 62% de fumeurs réguliers de cannabis, contre 38% de non fumeurs. Il est intéressant de constater que les fumeurs réguliers de cannabis sont proportionnellement moins nombreux à avoir consulté les médecins généralistes et spécialistes, par contre, ils sont plus nombreux à avoir consulté un psychologue, psychanalyste ou encore psychiatre que les non fumeurs de cannabis (21% contre 14%). En effet, il s’avère que les étudiants qui fument régulièrement du cannabis sont proportionnellement plus nombreux à être déprimés que ceux qui ne fument pas. Parmi les étudiants qui ne se sentent jamais ou rarement déprimés, 12% fument régulièrement du cannabis, alors qu’ils sont 18% lorsqu’ils se sentent parfois ou souvent déprimés. Le pourcentage d’étudiants ayant déclaré consommer d’autres drogues que le cannabis reste très faible (1,2%).

10 Source : 1ère enquête nationale sur la santé des étudiants, LMDE, 2005.

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Synthèse Au vu des résultats présentés dans cette étude, il apparaît que l’alimentation et la santé sont deux facteurs qui influencent indéniablement les conditions de vie des étudiants de l’université de Lille 3. En ce qui concerne l’alimentation, nous avons fait le constat que les étudiants ne mangeaient pas toujours à leur faim, et que leurs repas étaient parfois pris de façon irrégulière. Nous avons observé que 42% des étudiants avaient sauté au moins une fois le petit déjeuner au cours de la semaine précédant l’enquête, et que parmi eux, 18% n’en avaient jamais pris. Les parts des repas non pris le midi et le soir sont également non négligeables, puisqu’elles sont respectivement de 5 et 3%. Au total, 7% des étudiants ont sauté au minimum un repas du midi et un repas du soir. La moitié des étudiants déclare prendre des repas réduits par souci d’économie, et trois étudiants sur dix avouent ne pas toujours manger à leur faim. Concernant les lieux de restauration des étudiants, nous avons constaté que le restaurant universitaire ainsi que les autres lieux de restauration du CROUS ne faisaient pas l’unanimité chez les étudiants, même s’ils en sont finalement globalement satisfaits. 31% des étudiants ont déclaré n’avoir jamais mangé au restaurant universitaire le midi, et moins de 2% des étudiants y mangent le soir. Il est possible que les étudiants ne fréquentent pas les restaurants universitaires pour des raisons financières, et notamment parce que les prix pratiqués ne conviennent pas à leur budget. A contrario, la part des repas pris à domicile est importante, tant le midi que le soir, respectivement 53 et 85%. De toute évidence, la façon dont s’alimentent les étudiants a un impact sur leur état de santé. Le pourcentage d’étudiants jugeant que leur état de santé pourrait être meilleur est plus important parmi les étudiants déclarant sauter des repas le midi ou prendre des repas réduits par économie que parmi les étudiants qui s’alimentent correctement. Les étudiants sont également proportionnellement plus nombreux à ressentir des états de fatigue et de dépression lorsqu’ils ne s’alimentent pas de façon correcte. La prise en charge médicale des étudiants de l’université de Lille 3 semble plutôt satisfaisante. En effet, 92% des étudiants disposent d’une mutuelle complémentaire à la sécurité sociale et 80% des étudiants ont consulté au moins une fois le médecin généraliste au cours des six mois précédant l’enquête. Seuls 11% des étudiants n’ont eu aucune prise en charge médicale durant cette période. Quoiqu’il en soit la consommation de soins médicaux est très fortement liée au sexe. Les consultations chez le médecin généraliste, spécialiste ou encore dentiste sont beaucoup plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes. Globalement, les femmes jugent aussi plus sévèrement leur état de santé en comparaison des hommes. Qu’il s’agisse de fatigue, de stress, d’angoisse ou de déprime, les femmes sont beaucoup plus touchées par ces maux que les hommes. De fait, elles sont également plus consommatrices de médicaments liés à ces troubles, à savoir les stimulants, calmants, somnifères et antidépresseurs. Les étudiants de l’université de Lille 3 ne sont pas épargnés par les conduites addictives que sont les consommations de tabac, d’alcool et de cannabis. En effet, 27% des étudiants déclarent fumer, 28% consomment de l’alcool au moins une fois par semaine, et 14% déclarent fumer régulièrement du cannabis. Il s’avère d’ailleurs que les consommations de tabac, de cannabis et d’alcool sont fortement liées entre elles et qu’elles concernent en grande majorité les étudiants les moins studieux et qui ont une hygiène de vie moins stricte. On pense notamment aux enseignements « séchés » et à l’omission des repas. Nous avons également établi le constat que plus les étudiants étaient indépendants de leur famille d’origine et plus ils étaient exposés au tabagisme et aux consommations d’alcool et de cannabis.