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PROGRAMME DE RECHERCHE “REPENSER LES VILLES DANS UNE SOCIETE POST CARBONE” ADEME - MEDDTL www.villepostcarbone.fr BETA Programme www.betaprogramme.org Volet Recherche-Action BETA / E : Etude de préfiguration pour un télécentre sur le territoire de Fontainebleau Projet mené par des étudiants du Mastère Développement Durable d’HEC Sous la direction de Quattrolibri Janvier – Mai 2011 Auteurs Berruti Giulio Duong Tran Hug-Fouché Valentin Bruno Encadrement : Quattrolibri (Julien Dossier, Louise Hain) © quattrolibri 2011

Rapport "Etude de préfiguration d'un télécentre"

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Rapport de conclusion de la recherche-action "Emploi" du BETA Programme (www.betaprogramme.org) menée par des étudiants du Mastère Développement Durable d'HEC dans le cadre du programme de recherche "repenser les villes dans une société post carbone" (ADEME / MEDDTL), (c) quattrolibri 2011.

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PROGRAMME DE RECHERCHE “REPENSER LES VILLES DANS UNE SOCIETE POST CARBONE”

ADEME - MEDDTL

www.villepostcarbone.fr

BETA Programme

www.betaprogramme.org

Volet Recherche-Action

BETA / E : Etude de préfiguration pour un télécentre sur le territoire de Fontainebleau

Projet mené par des étudiants du Mastère Développement Durable d’HEC

Sous la direction de Quattrolibri

Janvier – Mai 2011

Auteurs Berruti Giulio Duong Tran Hug-Fouché Valentin Bruno Encadrement : Quattrolibri (Julien Dossier, Louise Hain)

© quattrolibri 2011

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Sommaire

Synthèse du projet - Etude de préfiguration d’un télécentre............................................................. 3 Télécentres & télétravail ................................................................................................................... 5

1) Introduction au télétravail et au télécentre ............................................................................. 5 a. Définitions ........................................................................................................................... 5 b. Bénéfices envisagés ........................................................................................................... 6 c. Création de valeur pour l’organisation ................................................................................ 6

2) Situation française.................................................................................................................. 7 a. Etat des lieux ...................................................................................................................... 7 b. Les obstacles à la diffusion................................................................................................. 8

3) Benchmark international......................................................................................................... 8 Typologies développées................................................................................................................ 9

a. Typologies de sites ............................................................................................................. 9 4) Facteur 4 : un rôle à jouer pour les télécentres.................................................................... 11

Méthodologie développée............................................................................................................... 12 1) Définition de la stratégie de remplissage ............................................................................. 12

a. Caractérisation des sites potentiels .................................................................................. 12 b. Caractérisation des utilisateurs potentiels ........................................................................ 13 c. Identification d’un modèle ................................................................................................. 13

2) Modélisation de l’offre et déploiement.................................................................................. 14 a. Détermination de la configuration envisagée des sites..................................................... 14 b. Nature des services .......................................................................................................... 15 c. Financement et Business modèle ..................................................................................... 15

Application au territoire de Fontainebleau ...................................................................................... 18 1) Description du projet ............................................................................................................ 18

a. Objectifs du projet ............................................................................................................. 18 b. Intérêt pour le territoire de Fontainebleau......................................................................... 18

2) Application 1 : Ville de Fontainebleau .................................................................................. 19 a. Etude des sites potentiels ................................................................................................. 19

3) Application 2 : Communauté de Communes de Pays de Seine (CCPS) ............................. 22 a. Lancement de l’étude........................................................................................................ 22 b. Etude des sites potentiels ................................................................................................. 22

Recommandations & conclusions de l’étude .................................................................................. 27 Documents annexes ....................................................................................................................... 29

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Synthèse du projet - Etude de préfiguration d’un télécentre

Contexte

- Potentiel du télétravail, une pratique en grande expansion, des références

internationales réussies à prendre en exemple. - Enjeux des villes satellites, dont les emplois et l’activité économique se reportent

sur leur métropole voisine, entrainant des déplacements longs et complexes pour les habitants.

- Enjeux culturels et d’acceptation de cette nouvelle façon de travailler

Objectifs

- Le projet de préfiguration d’un télécentre vise à préciser les différentes

phases projet en vue de l’ouverture d’un lieu de travail partagé, notamment à identifier les sites propices pour l’implantation et à qualifier le portefeuille de services qui seront proposés pour chacune des phases du projet.

Description

- Approfondissement des typologies, utilisations, contraintes liées aux exemples de télécentres déjà existants

- Appropriation des caractéristiques et des besoins du territoire, dialogue avec les acteurs locaux

- Définition des utilisateurs potentiels (grandes entreprises, startups, travailleurs individuels) à travers l’analyse d’études socio-économiques du territoire et enquêtes qualitatives

- Analyse des lieux : prise en compte des caractéristiques topologiques, technologiques, socio-économiques et des contraintes d’accès, des structures existantes sur le territoire

- Déduction de la stratégie de remplissage à utiliser : Bottom-up ou Top-down

- Détermination du niveau de services à apporter (type de technologie, utilisation, services fondamentaux et accessoires) selon les typologies identifiées

- Estimation de coûts liés aux options choisies

- Suggestion de partenariats potentiels

- Comparaison des options et recommandations

Communication

- Le site « Betaprogramme » servira de plateforme de mise en place et de

communication à travers des news, articles en relation avec les thèmes et cahier de l’avancement des travaux

- Des réunions périodiques avec les acteurs du territoire assureront l’engagement de tous

- Un repas « Cuisine du coin » sur le thème des télécentres donnera lieu à la production de vidéos, de photos valorisables sur le site internet et permettra des synergies entre projets

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Réunion de lancement

Benchmark international et

national

Appropriation notion Télétravail

Analyse des potentialités du territoire de Fontainebleau

Prise de contact avec les acteurs

Etude de 4 sites potentiels

Réflexion SWC

Définition d’une méthodologie Ré-exploitable

Mise à disposition du territoire

Application à la CCPS

Janv

ier

Févr

ier

Mar

s A

vril

Travaux de restitution

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Télécentres & télétravail

Les relations entre le développement économique de certaines régions et les TIC (technologies de l’information et de la communication) font ressortir plusieurs éléments : - les territoires périphériques souffrent d'une pénalité structurelle causée par la faiblesse des densités et

l'éloignement par rapport aux métropoles d'affaires ; - la numérisation et la désintégration verticale des chaînes de création de valeur favorisent la

multiplication des tâches réalisables à distance du donneur d'ordre (Malecki et Moriset, 2008) ; - compte tenu de la sophistication et de l'effondrement des prix des télécommunications, la localisation de

certaines activités devient sans importance (projet ANR « DISCOTEC » )

Dans ce contexte, des nouveaux concepts de travail se sont développés : le télétravail en premier lieu et le télécentre ensuite.

1) Introduction au télétravail et au télécentre

a. Définitions • Télétravail « Le télétravail est une forme d’organisation et/ou de réalisation du travail, utilisant les technologies de l’information dans le cadre d’un contrat de travail et dans laquelle un travail, qui aurait également pu être réalisé dans les locaux de l’employeur, est effectué hors de ces locaux de façon régulière. »

(arrêté du ministre de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement - 30 mai 2006)

Le télétravail, sous sa forme salariée, décrit tout travail s’effectuant à distance, en dehors de l’entreprise, à l’aide de technologies de l’information et de la communication, et sans contrôle hiérarchique physique. Normalement à temps partiel, et depuis le domicile ou un bureau satellite. Le télétravail, sous sa forme indépendante, décrit une relation exercée à distance du client ou du donneur d’ordre, toujours via l’utilisation de technologies de l’information et de la communication, et l’impossibilité physique, pour ce dernier, de contrôler l’exécution du travail. (ex. consultants)

(Source : Aquitaine) • Télétravailleur Toute personne salariée de l’entreprise qui effectue, soit dès l’embauche, soit ultérieurement, du télétravail tel que défini ci-dessus ou dans des conditions adaptées par un accord de branche ou d’entreprise en fonction de la réalité de leur champ et précisant les catégories de salariés concernés.

• Télécentre « Un télécentre est un espace hébergeant des télétravailleurs salariés ou indépendants. Ils y trouvent au minimum un bureau privatif à louer à la journée, à la semaine ou au mois ; des équipements partagés (accès à haut débit, télécopie, imprimante, ordinateur, vidéoprojecteur) et des services permanents ou occasionnels. Le télécentre peut être situé dans un local ayant une autre vocation comme un hôtel d’activité, une pépinière d’entreprise, un incubateur, une mairie, une école, un bureau de poste, une trésorerie, une maison de services publics… Il peut utilement servir de lieu de travail permanent ou occasionnel pour des télétravailleurs habitant à proximité et dont l’entreprise est éloignée, de bureaux de passage pour des télétravailleurs nomades…, de lieux de rencontre pour les télétravailleurs indépendants exerçant à domicile et désireux de rompre leur isolement »

(DIACT 2006)

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b. Bénéfices envisagés Les notions de télétravail et de télécentre répondent parfaitement à l’ensemble des enjeux du développement durable

• Impacts environnementaux : Trajets pendulaires réduits et moins de CO2 émis • Impact économique : Création d’emplois locaux, solution alternative d’investissement en infrastructure

pour apporter une solution à la demande en transport croissante : permettre à une partie importante de la population d’un territoire de travailler près de chez soi réduit les besoins d’équipements en infrastructures ferroviaires ou routières. Le télécentre peut ainsi s’inscrire dans la gamme des équipements de mobilité, au même titre qu’une ligne de métro ou de tram.

• Impact social: Développement d’un réseau de PME et d’auto-entrepreneurs, baisse des coûts de transport, notamment lorsque le litre d’essence dépasse 1,50€

Par ailleurs les télécentres apportent, au-delà des économies réalisées par la mutualisation des services et des équipements, de réelles solutions pour les télétravailleurs des territoires et cela à 3 niveaux : • En limitant l’isolement (technologique, commercial et social) • En favorisant l’accès à des connexions haut débit • En contrebalançant la hausse des prix de l’immobilier

c. Création de valeur pour l’organisation • Coûts d’investissement réduits

Baisse des coûts d’achat/de location d’immobilier de bureau et de leur équipement, Exemple d’Amsterdam : le coût d’utilisation d’un télécentre est de 50 à 70% inférieur au coût de surfaces de bureaux

• Accroissement de la productivité

Outre une amélioration de la disponibilité et de la productivité des employés due à des temps de transports réduits, l’accès à l’équipement de travail standard rend le travail en télécentre plus attractif qu’au domicile des employés, La téléprésence augmente la productivité et l’efficacité d’équipes dispersées géographiquement

• Meilleure qualité de vie des employés

Les utilisateurs de télécentres à Amsterdam économisent en moyenne 66 min de transports. En comparaison au télétravail à domicile, un télécentre permet aux employés d’entretenir des relations sociales et professionnelles

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2) Situation française

a. Etat des lieux Initié à la fin des années 80 (Annexe 1 : Historique du télétravail en France 1) le télétravail est en expansion en France mais ce mode de travail est bien loin d’avoir atteint son plein développement. En 2010, seulement 30 télécentres ruraux étaient recensés en France et uniquement 8% de la population pratiquait le télétravail en 2008.

La France reste ainsi en retard sur ses voisins industrialisés comme nous le montre le schéma suivant représentant l’évolution du pourcentage de la population salariée pratiquant le télétravail plus de 8 heures par mois entre 2000 et 2010.

Le concept de télétravail reste néanmoins souhaité en France. Des expérimentations dans les domaines public et privé ont été exigées par les Ministres François Baroin et Georges Tron qui ont confié au CGIET (Conseil Général de l’industrie, énergie et technologies) la réalisation d’une étude de cas sur le développement du télétravail dans la fonction publique, qui sera publiée prochainement.

Exemples les plus célèbres de centres de co-working:

- Le Comptoir Numérique basé à St-Etienne. Cet espace de co-working offre une large gamme de services afin de permettre aux salariés de travailler avec le même équipement qu’au bureau. Des animations et réunions d’information régulières pour partager ses expériences et s’entraîner à l’utilisation des nouvelles technologies sont aussi proposées aux membres

- La Cantine basée à Paris. Ce lieu, entièrement conçu pour le travail collaboratif, facilite les coopérations fluides. De plus, la Cantine s’ouvre aux réseaux français et internationaux qu’ils soient des lieux de co-working, des plateformes artistiques, des lieux alternatifs, des pôles de compétitivité, des laboratoires de recherches spécialisés, des écoles ou des universités.

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b. Les obstacles à la diffusion Le faible développement des télécentres sur le territoire français est en partie expliqué par des contraintes persistantes et de différentes natures :

- En premier lieu, culturelles, managériales et organisationnelles : l’utilisation du télétravail (et donc le développement des Télécentres) nécessite de passer d’une culture du contrôle, majoritaire en France jusqu’à présent, à un style directif basé sur la confiance. Cela signifie se focaliser davantage sur le rendu concret, sur les résultats attendus, plutôt que sur le comportement des salariés, ce qui passe par un contrôle de leur travail jour par jour.

- Deuxièmement, le développement du télétravail amène des enjeux légaux : à ce jour, aucune loi concernant le télétravail a été rédigée, et même sa définition donne encore souvent lieu à discussions. Pourtant une proposition de loi existe, mais elle tarde à être confirmée par les institutions : en 2009, le concept de télécentre comme outil de développement durable a été mentionné dans la Loi Grenelle I, tandis qu’en Juin 2010, il était au centre d’une discussion au Sénat, qui envisageait d’introduire le télétravail dans la fonction publique. Le seul texte ayant force de loi reste l’Accord National Interprofessionnel (ANI) : ce dernier a été signé le 19/07/2005, étendu et modifié au cours de 2006 pour inclure un accord sur le secteur des télécommunications et 30 accords d’entreprises. Par ailleurs, dès qu’un contrat entreprise-salarié existe, il prévaut d’un point de vue juridique, de fait annulant tous autres effets.

- Des contraintes techniques existent toujours sachant que le télétravail demande une connexion de très haut débit (le plus souvent utilisant la fibre optique).

3) Benchmark international Le télétravail par l’intermédiaire de télécentres est un fait bien plus développé dans de nombreux pays étrangers. Nous présentons ici des exemples de zones de travail collaboratives :

• Smart Work Center, Amsterdam: Lancé à Amsterdam en Septembre 2008 par les Communes d’Amsterdam et d’Almere, CISCO, Quality Center, H40 Investments et la Fondation “Almere Smart City”. Le but est, face à une urbanisation croissante, de réduire les besoins en transport et d’augmenter la productivité des salariés. Ces smart work centers proposent des services informatiques de traitement des données en “cloud” ainsi que des moyens de communication avancés, comme la téléprésence.

• Spaces, Amsterdam: Entreprise privée proposant une plateforme de travail qui s’adresse aussi bien aux grandes entreprises qu’aux travailleurs indépendants. Offre flexible, carte de membre bon marché. Ouvert 24h/24h, 7j/7

• Korea: Smart Work Centers Le projet sud-coréen de Smart Work Center, très ambitieux, a pour but de décongestionner le trafic à l’intérieur de la capitale, d’augmenter la productivité de ses utilisateurs et de rendre la Corée du Sud plus écologique. Lancé cette année, ce projet a comme objectif de faire travailler 30 % des fonctionnaires – soit huit millions de personnes – dans des bureaux intelligents en dehors de Séoul, ville où se concentrera le quart de la population sud-coréenne en 2015. Deux des 50 bureaux intelligents prévus pour les fonctionnaires ouvriront en 2011, dix autres en 2012 et le reste en 2015. Dans le même temps, un plan vise à mettre en place 500 bureaux intelligents pour le secteur privé dans la même période.

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L’idée maîtresse est de changer la mentalité des employés, qui travaillent longtemps mais de manière peu productive si l’on prend en compte les transports, de faire baisser le trafic routier dans Séoul notamment (considérée comme l’une des pires villes en la matière), de diminuer les émissions de CO2, qui ont augmenté en Corée du Sud plus rapidement que dans n’importe quel autre pays de l’OCDE. La forte pénétration des smartphones dans la téléphonie grand public, qui représentent maintenant 20% du marché des téléphones portables, est interprétée comme un signe positif pour la réussite du projet, en ce que les fonctionnaires sont désormais accoutumés à l’idée d’une mobilité professionnelle étendue.

Typologies développées

a. Typologies de sites Une évolution du concept de télécentre est en fait ce que l’on définit comme Ecocentre : cela indique un espace de télétravail partagé, incluant un espace physique mais aussi des services pour aider la collaboration et l’innovation ; l’objectif d’un tel centre sera d’impulser le développement économique, social et environnemental du territoire. Pour cela, il s’adressera aux télétravailleurs, aux employés des entreprises du territoire, aux individus, et aux partenaires qui proposent des services et qui permet aux villes satellites de garder un emploi local et de retenir des jeunes entreprises.

De manière factuelle trois catégories de télécentres sont identifiées par le Cluster Green & Connected Cities sur la base des services proposés au public et des objectifs poursuivis :

- Télécentres 1ère génération : business centers de type Servcorp ou Régus, lieux modaux de type Orly International ou Salons SNCF Grands Voyageurs, bureaux satellites de grandes entreprises type IBM, Cafés Starbucks

- Télécentres 2G : Smart Work Center, qui sont aussi partiellement ou potentiellement des télécentres 3G - Télécentres 3G : espaces collaboratifs, espaces de co-working type The Hub ou la Cantine, et enfin le

projet Ecocentres 2.0

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4) Facteur 4 : un rôle à jouer pour les télécentres Les derniers rapports du GIEC rappellent qu’en l’absence d’une réduction de grande ampleur des émissions de gaz à effet de serre anthropiques, la température moyenne de la planète augmentera au sol de 1,8 à 4°C entrainant une multiplicité de conséquences :

- Environnementales : vulnérabilité de la production agricole à des événements climatiques extrêmes (famines) ; montée des eaux des océans ; avancée des déserts ; perte massive de biodiversité (risques sanitaires et écosystémiques) ; raréfaction des ressources accessibles en eau potable…

- Sociales : déplacement des populations ; maladies ; plus grande vulnérabilité des populations les plus pauvres (risques de violences, d’émeutes, de guerres)

- Economiques : coûts liés au réchauffement climatique et à ses conséquences ; obsolescence d’infrastructures (aéroports, autoroutes…) d’actifs industriels ou immobiliers (désertification de zones touristiques, inadaptation massive du tissu urbain de grandes agglomérations à un climat plus aride et plus chaud)…

Pour maitriser l’effet de serre découlant de l’activité humaine, et maintenir une chance sur deux de limiter ainsi le niveau d’élévation de la température (environ 2°C), il convient de diviser au moins par deux les émissions globales. Etant donné la disparité des émissions par habitant suivant les continents, la France (en tant que pays industrialisé) s’est fixée pour objectif de réduire par 4 ces émissions d’ici la moitié du XXIème siècle.

Or la problématique d’un territoire est relativement simple à comprendre : - 80% des habitants vivent dans les villes en Europe - Les territoires métropolitains ne cessent de s’élargir au profit de l’habitat rurbain sans proposer pour

autant d’alternative aux flux de transports périphéries/centres urbains - Les déplacements sont la deuxième source d’émission de CO2 en France, en hausse depuis 1990 - La mobilité urbaine génère 40% des émissions du transport routier - 25% des déplacements sont liés au trajet domicile-travail - les déplacements quotidiens représentent 15% du budget des ménages - Les infrastructures routières et de transports en commun arrivent à saturation

(Cluster green)

Le télétravail et les télécentres apportent dès lors des réponses concrètes pour une réduction des gaz à effet de serre : - Optimisation des transports : réduction du temps de déplacement et diminution du nombre d’usagers

(réduisant ainsi la coûteuse tendance à doubler / quadrupler les lignes de transports collectifs) - L’optimisation des consommations électriques en heure de pointe (principale source d’émission de GES

du parc électrique français) : les institutions et les entreprises partagent des locaux et mutualisent des consommables

- Optimisation de la dématérialisation : développement de la visioconférence, du télétravail et partage des technologies 2.0

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Méthodologie développée

Un projet de télécentre 2.0 commence par l’identification de porteurs de projets locaux capables de promouvoir la nécessité d’un tel lieu basé sur l’ensemble des éléments présentés préalablement.

La mise en place d’un télécentre 2.0 ou Smart Work Center (SWC) demande ensuite une réflexion à deux niveaux : au niveau du remplissage et au niveau des services, chaque niveau étant interdépendant l’un de l’autre.

En fonction des éléments de réponse apportés en ce qui concerne le remplissage, il sera alors possible de modéliser l’offre de services de façon différente en utilisant la matrice réalisée.

Figure 1 : Montée en charge d’un projet SWC

1) Définition de la stratégie de remplissage La stratégie de remplissage d’un SWC dépend simultanément du lieu choisi et des utilisateurs. L’un ou l’autre de ces éléments peut être considéré comme porte d’entrée dans la matrice définie ultérieurement.

a. Caractérisation des sites potentiels • Surface disponible

La surface moyenne d’un SmartWorkCenter est de 800 m². Ce chiffre reste fortement dépendant de l’utilisation qui en sera faite mais doit néanmoins être pris en compte dans le choix du lieu en fonction de la montée en charge définie.

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• Accessibilité du site L’accessibilité au site est un critère clé de positionnement d’un SWC. Le site doit être proche d’un nœud de passage de potentiels utilisateurs. La proximité d’une gare est donc un atout important dans le choix d’un site de même qu’une desserte régulière en transports en commun. Une implantation en centre ville, à proximité de commerces et de zones résidentielles denses est également un atout. La présence d’une zone de stationnement en adéquation avec le nombre de personnes attendues sur le site doit être pensée, notamment au regard des distances parcourues : les équipements privilégieront le stationnement de vélos si les distances sont courtes, et devront intégrer des places privilégiées pour co-voiturage et des bornes de recharge pour véhicules électriques si les distances sont longues. La simplicité d’un SWC est primordiale pour sa réussite.

• Activité socioéconomique La présence d’une activité économique proche est un élément à prendre en compte. Les entreprises présentes dans une ZA peuvent par exemple être utilisatrices des services proposés par le SWC voire de la technologie Téléprésence si elle a été mise en place. L’utilisation intermittente des services par des riverains est une source de création de valeur non négligeable pour la pérennité économique du site. La présence d’artisans apporte une diversification potentielle dans l’offre du SWC.

b. Caractérisation des utilisateurs potentiels Les utilisateurs potentiels d’un SmartWorkCenter peuvent être répartis en plusieurs catégories : - les entreprises de taille moyenne ou grosse ; - les start-ups et les entrepreneurs individuels.

Chaque type d’utilisateurs nécessite des besoins spécifiques influant sur l’organisation et la configuration du site. Pour déterminer ces utilisateurs :

- Valorisation de données socio-économiques du territoire existantes (CCI, pôle emploi, INSEE…) - Réalisation d’enquêtes qualitatives terrain (potentiel d’un site ; caractérisation d’une demande

spécifique…)

c. Identification d’un modèle Deux types de stratégies peuvent être établis en partant soit des utilisateurs soit du lieu.

Plan A : Personnes Lieu

Le cas A sera suivi si le projet est porté par un opérateur réunissant une base de clients. Ainsi, un premier groupe d’utilisateurs pourra assurer la rentabilité et le remplissage d’un premier espace, qui pourra ensuite attirer un nombre plus large d’utilisateurs et justifier l’ouverture d’une annexe ou d’une extension et ainsi de suite. Chacun des modules peut ensuite prendre une fonction complémentaire par rapport aux autres et le télécentre pourra se développer sur l’ensemble de ces sites (salle de réunion, cuisine, salle de conférence, open space etc.). C’est un scénario de développement organique, où l’espace doit être conçu pour être ré-aménagé.

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Plan B : Lieu Personnes

Le cas B sera suivi si le projet est initié par un promoteur immobilier ou un propriétaire foncier. C’est le scénario « immobilier » classique, où un site est aménagé pour un usage spécifique. La phase de construction est également une phase de commercialisation, qui a pour objectif d’atteindre un seuil de remplissage assurant l’équilibre du projet ; le remplissage « optimal » étant assuré en cours de route, au gré des implantations commercialisées après l’ouverture.

2) Modélisation de l’offre et déploiement La stratégie de remplissage doit être couplée au mode de configuration envisagé pour déterminer les services à mettre en place au sein d’un SWC.

a. Détermination de la configuration envisagée des sites La dynamique de remplissage et la configuration du site dépendent de la nature des entreprises et des usagers du site.

Scénario 1 : tissu de TPE / start-ups, sans « locomotive » (ex. La Ruche, Paris)

Ce scénario réunit des entreprises de taille homogène, peu connues, aucune d’entre elles ne pouvant jouer le rôle de « locomotive » assurant l’équilibre ou la visibilité du lieu ; ce scénario est proche d’une pépinière d’entreprises, et la gestion du lieu doit anticiper une forte rotation du site, donc un aménagement flexible des postes, une gestion souple de l’espace et un dispositif d’animation qui privilégie le « Networking », les conférences thématiques.

Scénario 2 : une « locomotive » entourée d’un tissu de petites entreprises (ex. La Cantine)

Ce scénario réunit des entreprises de taille et de maturité différentes, et nécessite un aménagement différencié, prévoyant des salles fermées, salles de réunion pour répondre aux besoins d’une locomotive (FING et autres entreprises du 1er étage, pour le cas de La Cantine), tout en garantissant une grande flexibilité d’aménagement et d’usage pour les petites entreprises / professions libérales qui l’entourent. L’animation est proche du scénario 1.

Scénario 3 : plusieurs « locomotives », des petites entreprises comme variable d’ajustement

Ce scénario est plus proche de l’immobilier d’entreprise classique ou de l’offre « Regus », où un plateau de bâtiment est divisé en plusieurs secteurs affectés à des clients. L’espace résiduel est réparti entre un usage diurne pour des TPE / auto-entrepreneurs / professions libérales (probablement en mode « pied à terre »), et un usage nocturne pour des présentations, conférences, séances Networking. L’espace privilégie d’une part des aménagements fermés et des salles de réunion et d’autre part un open space dont l’usage est modulé en fonction de la programmation. L’animation est plus directement liée à l’actualité des locomotives, mettant moins l’accent sur la convivialité entre usagers / riverains.

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Le scénario 2 semble le plus prometteur pour un télécentre, dans la mesure où il est propice à une stimulation entre la « locomotive » et les autres résidents.

b. Nature des services En utilisant les variables ‘configuration’ (scénarios 1, 2 et 3) et stratégie de ‘remplissage’ (Plan A ou B) il est possible de modéliser une matrice de mise en place des services du SmartWorkCenter lié. Cette modélisation illustrée en annexe, se retrouve dans un fichier Excel joint à la méthodologie.

Pour chaque couple Configuration/Remplissage, en fonction des clients concernés (PME ; Start-Up…) et de la phase de déploiement (α ou β), la matrice apporte les éléments concernant les offres, les aménagements et les services qui doivent être mis en place au sein d’un SWC.

L’Annexe 5 est l’illustration d’une des fenêtres présentes dans le document Excel réalisé.

c. Financement et Business modèle Le dimensionnement du projet dépendra fortement des services identifiés (liés aux finalités intrinsèques du centre) et aux caractéristiques propres à chaque projet (zone à forte pression foncière ; réutilisation d’un bâtiment existant…). Cela impliquera des coûts fixes et variables spécifiques à chaque projet même si les éléments économiques présentés ci-dessous se retrouveront majoritairement :

Vision coûts Vision recettes

Location d’un espace immobilier ou immobilisations comptables liées à l’acquisition d’un espace récurrent et fixe

Frais de mise aux normes possible (accès handicapés, incendie,…) non récurrent

Frais d’architecture et construction pour la mise aux normes environnementales exigentes. non récurrent

Frais de mise à niveau IT du télé-centre (réseaux, équipements….) non récurrent

Frais de fonctionnement (taxe, électricité, maintenance, divers,..) récurrent

Rémunération des animateurs du télé-centre récurrent et fixe

Location par abonnement mensuel / annuel de bureaux et salles de réunion (heures, jours, mois) aux employeurs, aux travailleurs indépendants et autres utilisateurs

Location annuelle d’espaces à des sociétés de service pour y proposer leurs offres (restauration, conciergerie, crèche…)

Offre de services de l’opérateur du lieu (vente de consommables, formations, espace loisirs)

Subventions annuelles de fonctionnement des collectivités locales

Location payées à l’utilisation d’espaces pour de l’évènementiel, soirées à thème, formations privées-publiques

( Cluster Green & Communities Cities – 2010)

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L’un des grands enjeux des SWC repose par ailleurs sur les modes de financement choisis et ainsi sur les modèles économiques associés : autonomie financière ou accompagnement financier par des acteurs publics locaux.

Cluster Green

Cette phase méthodologique de financement est primordiale dans la réalisation du SWC. Au delà des choix de types de financement qui seront laissés aux porteurs de projet, la matrice sera affinée pour intégrer les différents coûts associés aux services en fonction des paramètres définis initialement.

Il conviendra dans un dernier temps de se poser des questions concernant le fonctionnement du site :

Cas probable :

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Cas potentiel :

Du choix de la stratégie de remplissage, à la décision de financement en passant par l’analyse des services liés via la matrice, toutes les étapes doivent être prises en compte lors d’un projet de configuration de Télécentre nouvelle génération.

La multiplicité des acteurs demande un effort sur chaque phase du projet pour définir le plus clairement possible les attentes et le résultat final espérés vis-à-vis de l’utilisation qui sera faite du lieu après sa mise en place.

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Application au territoire de Fontainebleau

1) Description du projet

a. Objectifs du projet Le projet Télécentre est un projet structurant du volet Emploi, dans le cadre de la stratégie Post-carbone du territoire de Fontainebleau. Il vise initialement à réduire l’impact du travail sur l’environnement et les émissions de GES liées, grâce à une réduction des transports et une mutualisation des outils technologiques entre différents acteurs d’un territoire. Le projet télécentre peut aussi apparaitre comme un outil de visibilité et de communication vis-à-vis des efforts engagés pour un développement durable.

Son objectif est multiple :

• impulser le développement d’une culture favorisant le télétravail, qui aujourd’hui est manquante comme nous avons pu le voir. Cela permettrait de témoigner d’une nouvelle conception du travail dans la région, fondée sur le partage et ainsi aider la transformation souhaitée vers une meilleure balance entre vie professionnelle et vie privée.

• doter le territoire d’un tiers-lieu à l’avant-garde dans le monde du travail, un centre de travail partagé de référence qui augmente l’attractivité locale des entreprises, impulse l’économie du territoire et agisse comme point de référence pour toute activité accessoire. Ce télécentre nouvelle génération pourrait servir de modèle réplicable sur d’autres sites et territoires.

• créer un cluster d’entreprises et d’activités, centre d’innovation et de créativité sur le long terme. Cela implique aussi une possible synergie avec d’autres activités parallèles présentes sur le territoire, par exemple l’agriculture et l’artisanat, qui pourraient bénéficier de la relocalisation de la consommation et d’une nouvelle impulsion économique provenant du télécentre.

b. Intérêt pour le territoire de Fontainebleau Le projet télécentre pourrait être un vrai levier de changement pour le territoire bellifontain, en considérant quelques caractéristiques du territoire :

- Le temps de transport impacte négativement la région : au niveau régional, les déplacements pendulaires ont une incidence forte sur les journées des Franciliens ; en fait, 40 % de leur temps de déplacement est consacré aux trajets domicile-travail pour une durée moyenne de 32 minutes. La situation de Fontainebleau comme ville-satellite de Paris en fait un exemple parfait de cette situation, avec des durées de voyage encore plus longues en utilisant la voiture, toutes les voies d’accès à Paris étant congestionnées. Cela implique une baisse notable de la productivité des salariés, mais aussi des difficiles conditions de gestion de la vie personnelle. Enfin, la longueur et la pénibilité des trajets vécus au quotidien par les habitants du territoire est antinomique avec le positionnement « qualité de vie » de celui-ci. - L’impact des transports est aussi visible sur l’environnement : environ 7 000 personnes quittent et reviennent sur le territoire chaque jour, avec une perte conséquente d’énergie et de fortes émissions de gaz à effet de serre. En plus, en contradiction avec une baisse constante de la population, le nombre de véhicules par ménage est à la hausse, et des embouteillages dans et en-dehors de la ville sont très fréquents. Rediriger une part de ces travailleurs vers le territoire bellifontain et permettre une substitution des trajets automobiles vers des modes de transports actifs (marche, vélo) pourrait ainsi avoir des effets positifs sur son bilan carbone.

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Les habitants eux-mêmes représentent un intérêt pour le projet : dans la distribution des métiers, on note qu’un grand nombre des professionnels représentés sur le territoire sont cadres supérieurs ou exercent des professions libérales. Il s’agit d’une typologie bien adaptée à la nouvelle notion de télétravailleurs, une cible attractive pour un télécentre.

- l’enjeu actuel de délocalisation de l’activité : les horaires de déplacement et la perte de temps dans les transports détournent une bonne partie de la consommation locale sur la capitale, puisque les salariés reviennent trop tard pour faire leurs achats quotidiens sur le territoire de Fontainebleau. A l’inverse, un projet de relocalisation du travail pourrait bouleverser cette tendance et faire bénéficier la totalité du territoire de ces nouvelles habitudes de consommation.

Finalement, le projet même d’un télécentre 1G ou 2G s’intègre par définition dans une dynamique de développement territorial, et vise à favoriser des synergies et partenariats à venir, ainsi que l’innovation dans la manière de voir le territoire lui-même, et la rationalisation et amélioration de son offre de transport.

Le projet télécentre pourrait être un vrai point d’ancrage pour le territoire bellifontain, un symbole et un outil important pour une amélioration globale de la performance économique locale.

2) Application 1 : Ville de Fontainebleau

La mission « étude de préfiguration d’un télécentre » en tant que volet E de la stratégie BETA a été lancée au début janvier 2011, lors d’une réunion de lancement tenue au siège de CISCO à Issy-les-Moulineaux.

Dans une première phase, notre but a été de s’approprier les concepts de télétravail et télécentre, de préparer une vision intégrée des exemples et difficultés d’application de ces notions au niveau tant français qu’international, et finalement d’analyser les différentes typologies de lieux de travail partagé.

Ensuite, notre focus s’est concentré sur l’évaluation du potentiel de différents sites sur le territoire de Fontainebleau, qui constitue l’étude de cas de notre mission.

a. Etude des sites potentiels

Nous avons analysé 4 sites potentiels pouvant accueillir un télécentre sur le territoire bellifontain, et chaque membre de notre équipe s’est dirigé vers l’étude d’un cas particulier: la gare SNCF de Fontainebleau-Avon, un espace dans le centre-ville, le campus de l’école de commerce INSEAD et un quatrième lieu à construire hors-ville, avec pour vocation de devenir un Eco-centre.

• Gare SNCF Le premier lieu identifié est situé dans le périmètre de la gare même, la raison de ce choix étant son positionnement : la gare constitue évidemment un important nœud de passage pour les travailleurs qui, chaque matin, partent de Fontainebleau en direction de Paris ou d’autres villes ; et vice-versa. Comme dans d’autres projets de télécentre d’ailleurs, ce lieu constitue une potentialité à exploiter, pour attirer différents types d’utilisateurs selon leur profil : - Les bellifontains partant régulièrement pour Paris - Les travailleurs habitant hors de la ville - Tous les travailleurs du territoire nécessitant un lieu de travail partagé, avec des salles de réunion ou

des nouvelles technologies - Tous les travailleurs passant occasionnellement par Fontainebleau et nécessitant un endroit

temporaire pour travailler

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• Centre ville L’intérêt de situer le télécentre dans le centre-ville vient d’un double constat : - Premièrement, son positionnement géographique permet une bonne visibilité et une force d’attractivité

: malgré de possibles difficultés d’accès, le fait d’être au cœur de la ville constitue un plus pour tous les habitants bellifontains et sa bonne desserte avec la gare renforce son pouvoir d’attraction.

- Deuxièmement, des partenariats possibles étaient à l’étude : l’espace appartient à l’entreprise France Telecom, qui avait exprimé son intérêt pour la construction d’un tel lieu dans ses locaux, et nous avions estimé que le groupe pouvait devenir un partenaire financier et organisationnel potentiel.

Ici, les utilisateurs potentiels pouvaient être identifiés sous trois grandes catégories : les salariés de l’entreprise, les salariés des organisations publiques telles que l’administration communale, ou encore des travailleurs indépendants, auto-entrepreneurs ou gérants de petites entreprises locales. • Campus INSEAD Une troisième possibilité étudiée fut le Campus INSEAD : le lieu a été identifié grâce aux possibles synergies avec les autres activités de l’institution. M. Ponsonnet, représentant l’INSEAD lors d’une réunion le 09/02/2011 dans ses locaux, nous a expliqué que l’INSEAD était partisane de ce type de travail partagé, mais que l’école ne pourrait pas se positionner comme porteur du projet, étant donné la présence de systèmes adaptés à la téléconférence déjà installés dans ses locaux ; ceux-ci étant utilisés à des fins d’enseignement en ligne. Pour cette raison, l’INSEAD n’envisage pas de se lancer dans d’autres expérimentations et préfère optimiser ses équipements existants. • Tiers lieu Première option : La quatrième typologie de lieu était une structure ad-hoc, qui devait être construite en partant des attentes et besoins du territoire. Les deux possibilités étudiées comprenaient : soit un nouveau lieu à bâtir sur un foncier disponible, soit un lieu à réhabiliter (exemple des bâtiments de l’Armée), avec la possibilité d’utiliser le nouvel éco-centre de Franchard, au milieu de la forêt de Fontainebleau. Deuxième option : Pendant cette période de recherche, et particulièrement après la réunion avec INSEAD, nous avons pu étudier un nouvelle piste : nous avons en effet appris l’existence d’une pépinière d’entreprises dans la Communauté de communes de Fontainebleau-Avon, dont le responsable est M. Philippe Rossignol. Nous avons pu le contacter, et avons appris son intention de rénover et d’élargir cette pépinière en 2011/2012, ce qui pouvait engendrer de nouvelles synergies avec notre projet. Cependant, des enjeux de communication et d’autres difficultés ont à nouveau bloqué rapidement nos efforts, et conjointement, cette étape de la recherche-action. • Conclusions de nos échanges En l’absence de porteurs de projets déclarés pour les différents sites, notre équipe n’a pas pu mener l’étude des différents sites à son terme. Nous avons pu qualifier le potentiel de chacun d’entre eux, mais n’avons pas reçu le soutien des acteurs locaux pour approfondir ces scénarios : nos interlocuteurs nous ont indiqué ne pas avoir d’éléments à nous transmettre et nous ont fait comprendre que notre étude amont ne s’inscrivait pas dans leur calendrier (par exemple : Orange mène une réflexion sur les télécentres à l’échelle nationale, pilotée par Denis Guibard, membre actif du Cluster Green and Connected Cities – cette réflexion nationale conditionne le positionnement du site de Fontainebleau, et notre interlocuteur n’a pas pu nous livrer d’éléments précis). On pourrait donc conclure que cette deuxième phase n’a pas apporté les résultats attendus, elle nous a cependant permis d’affiner notre réflexion sur certains point-clés. En premier lieu, cela nous a amené à expérimenter personnellement la difficulté intrinsèque de lancement de projets complexes, qui mettent en jeu un grand nombre d’acteurs et d’intérêts divergents. Il apparait donc primordial de pouvoir s’appuyer sur des relais locaux impliqués qui ont par ailleurs une grande connaissance du territoire et de ces enjeux. Cela est nécessaire soit dans la phase de

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recherche/déploiement, soit dans une phase de focalisation sur un modèle adapté aux besoins spécifiques de chaque région.

De plus, nous nous avons pris conscience de l’importance qu’il y avait à maintenir en tant que lieu public le télécentre/éco-centre, et non pas de le penser uniquement autour d’une entreprise ou organisation, comme l’a illustré l’exemple de l’INSEAD. Même si la présence d’une grande entreprise pourrait être envisageable (notamment pour la recherche de financements ou pour des questions organisationnelles), il est important que le nouveau lieu de travail soit vraiment « partagé » entre un grand nombre d’acteurs, pour atteindre son objectif de création de valeur.

Finalement, cela nous a permis de focaliser notre attention sur la typologie sur laquelle baser notre recherche méthodologique : il nous parait clair que le grand intérêt pour un territoire tel que Fontainebleau amène la création d’un espace de type « Smart Work Center ».

• La théorisation de la création d’un télécentre Face aux problèmes exposés précédemment au sujet de l’application concrète de la recherche-action au contexte local, la phase suivante de notre démarche n’a plus été concentrée sur la définition de cas spécifiques mais bien sur la définition d’un site idéal représentatif des caractéristiques du territoire.

Nous considérons ici que le travail de défrichage que nous avons réalisé, ainsi que la diffusion de la présente note pourra éclairer les éventuels porteurs de projets du territoire de Fontainebleau sur les enjeux, orientations et méthodologies à suivre pour le montage de leur projet. Le but étant de mettre à disposition du territoire et d’un potentiel porteur de projet, les outils nécessaires au lancement d’un télécentre ou un raisonnement sur lequel ancrer sa réflexion.

Il s’agit de définir l’approche à suivre dans différentes situations, qui puisse être applicable non seulement au cas de Fontainebleau, mais aussi dans chaque cas similaire pour des territoires différents ; le résultat de cette réflexion a été la définition de la méthodologie expliquée précédemment dans ce document.

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3) Application 2 : Communauté de Communes de Pays de Seine (CCPS)

Du mois de Mars au mois de mai, nous avons ensuite eu l’occasion d’appliquer nos réflexions à un cas encore plus spécifique : nous avons été informés de l’intention de la Communauté de Communes de Pays de Seine (CCPS) de s’engager dans un projet de préfiguration d’un télécentre, dans l’agglomération des quatre communes à côté de la Seine, à l’Est de Fontainebleau : Bois-le-Roi, Chartrettes, Fontaine-le-Port, Samois-sur-Seine.

a. Lancement de l’étude

La première étape réalisée a été une réunion préliminaire avec les acteurs locaux, au cours de laquelle nous avons pu échanger sur les nécessités et attentes réciproques, les méthodologies et démarches utilisées jusqu’alors par la CCPS, qui mène un Agenda 21 et se montre très active dans la promotion des différents aspects du développement durable sur son territoire : organisation et animation de réunions périodiques impliquant la communauté, organisation des évènements et un plan de développement clair, avec une forte volonté de la part des acteurs locaux qui pourraient donner une impulsion définitive au projet.

Cartographie du territoire

b. Etude des sites potentiels

La deuxième étape de notre rencontre avec les acteurs de la CCPS a été l’étude de trois sites potentiels : la gare SNCF/RER D de Bois-le-Roi, la Z.A. de Chartrettes et le bâtiment de la Chambre de Commerce et de l’Industrie (CCI) de Seine & Marne, à Samois-sur-Seine. On partait donc ici d’une situation bien différente du cas précèdent, ou des donnés, prévisions et études avaient été menées et cela nous a permis d’avoir accès à un cadre plus complet sur les diverses options disponibles.

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• Gare SNCF/RER D – Bois le Rois (Rue de Seçois)

Site

• Terrain appartenant à un propriétaire privé • Aménagement foncier déjà défini (Géoterre) pour les possibles travaux • Existence d’une connexion proche de fibre optique • Dimension du terrain : Surface : 11.880m2 Façade 153m Profondeur 73 à 92 m dont 4.000 m2 constructibles

Accès

• Accès direct en train depuis Paris : 30 minutes en train, 18 fois par jour

1696 trajets/jour en 2009 • Ligne directe RER D • Accès en voiture : RN6, 53km de Paris ; 7km de Melun, 9 km de

Fontainebleau • Parking (235 places), mais avec des problèmes de congestion, à cause de

personnes venant de Chartrettes et Fontaine le Port 700/800 personnes par jour dont 70% non domiciliées à Bois le Roi

• Desserte en bus non calée sur les horaires de trains ; à noter, des projets de nouvelles lignes sont à l’étude

Environnement socio-

économique

• Possibilité de construire un Hôtel d’Entreprises, en fonction de la réussite de

l’exemple de Chartrettes et en relation avec la pépinière d’entreprises de Fontainebleau-Avon

• Forte présence de cadres travaillant dans la couronne parisienne et transitant par Bois le Roi

• Forte présence des habitations et du secteur tertiaire dans la zone

Points forts • Emplacement • Parking

Points faibles • Pas d’utilisateurs identifiés

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• Z.A. de Chartrettes

Site

• Appartenance à la CCPS aucun problème d’acquisition foncière • Taille : 7ha de réserve foncière, avec des terrains agricoles potentiellement

exploitables à côté • Présence de Fibre optique depuis 2010

Accès

• Parking de l’espace naturel (Parc de Livry) à disposition • Desserte en bus irrégulière, et obligation de passer par le village 12

passages/jour (avec des arrêts à « temps perdu ») • ENS (Espace Naturel Sensible) proche ZA posant des problèmes pour la

nouvelle voie d’accès, avec un projet existant depuis 3 ans pour couper via la route de Melun (RD139)

• La gare de Chartrettes ne compte pas de trains directs pour Paris • Autres voies de communication : Gare de Bois le Roi à 2km Gare Chartrettes à 1km Gare d’Ivry sur Seine à 2,5km Gare Fontaine le Port à 3km 35 min de Paris et 5 min de Melun et Fontainebleau/Avon

Environnement socio-

économique

• 35 entreprises enregistrées sur place en 2010 • Présence d’employeurs importants dans la zone : maison de retraite (50 à 80

employés) ; Chaudronnerie, station d’épuration • Hôtel d’Entreprises : lancement Avril 2011. 600m² (6 îlots de 100m²) • Zone d’habitation proche avec fort pourcentage de cadres (selon données

CCPS)

Points forts

• Diverses activités économiques peuvent favoriser un bon environnement

de travail • Présence de fibre optique installée • Volonté de diversification immobilière

Points faibles

• Accès difficile à la ZA • Voiries pas calibrées • Hôtel d’Entreprises déjà existant (pourrait être un point fort si bien

exploité)

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• CCI – Samois sur Seine (à Avenue de Valvins)

Site

• Bâtiment existant à racheter, au prix estimé de 440k€ • Terrain important disponible (domaine de Bellefontaine) mais peu de foncier • Superficie du bâtiment : 413m² • Superficie totale : 881m² • Fibre optique manquante

Accès

• Desserte régulière en transport en commun (train depuis Gare d’Avon et bus

réguliers) • Pas de parking possibilités d’accord à étudier avec la CCI ou l’école

ESIGETEL

Environnement socio-

économique

• La ZA de Valvins est proche, et peut donc être source de synergies à exploiter

Points forts

• Dispositif de requalification de la zone possibilité d’obtenir 50% de

subventions • Bon potentiel d’utilisation grâce à la proximité de la gare

Fontainebleau/Avon

Points faibles • Absence de fibre optique • Difficultés de stationnement

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Conclusion de l’analyse des sites :

Bien qu’en raison de contraintes temporelles nous n’avons pu aboutir à une décision concrète, le projet est sans doute porteur d’un grand intérêt et pourrait constituer une bonne application à poursuivre sur le territoire.

Au niveau des recommandations sur le choix du site, il manque des informations pour pouvoir statuer définitivement ; cependant, à première vue on pourrait bien conclure que le site le plus approprié soit celui de Bois-le-Roi : cela vient de ses caractéristiques d’accessibilité exemplaires, soit en train soit en voiture ou transport en commun, ce qui pourrait créer un ensemble d’utilisateurs intéressés non négligeable. Au même temps, les dispositions déjà en place pour l’aménagement foncier et la superficie disponible facilitent la suite de travaux, et la présence de connexion à fibre optique permet le développement des technologies informatiques nécessaires.

En l’état actuel, la meilleure alternative reste la ZA de Chartrettes. Le site de Samois-sur-Seine manque en effet de fibre optique et de parking et différentes variables sont à considérer notamment la propriété et le prix du terrain et une superficie avec peu de flexibilité pour la construction. Chartrettes pourrait constituer un exemple intéressant, étant donné la présence d’autres activités économiques et surtout d’un hôtel d’entreprise qui vient de se créer dans la ZA, donnant lieu à des possibles synergies.

Pour la suite des travaux, plusieurs grandes étapes seront nécessaires :

1. Mobilisation de la population autour du thème « télécentre » : cela a pour objectif de sonder et de stimuler l’intérêt de la population pour le projet, et passe par l’organisation d’évènements et discussions, et l’identification d’acteurs qui pourraient être porteurs du projet. Le site de Samois pourrait alors servir de salle de réunion et de lieu d’animation pour cette phase, en vue d’un aménagement sur les sites de Bois-Le-Roi ou de Chartrettes (plan A : scénario d’implantation en plusieurs modules, d’abord sur un petit site, puis sur un site plus important, une fois que la base d’utilisateurs est consolidée).

2. Identification et approche des usagers potentiels : à travers des questionnaires à la population, enquêtes terrain dans les gares, réunions citoyennes (en lien avec celles organisées pour l’Agenda 21), récolte de donnés auprès de la Chambre de Commerce et de l’Industrie.

3. Modélisation de l’offre : trouver la bonne dimension du projet, en adaptant les services au contexte local. Les différentes typologies identifiées dans notre analyse pourraient aider la réflexion autour de ce thème, et favoriser l’émergence du modèle le plus apte à utiliser. Ensuite, un coût précis devra être associé au projet.

4. Recherche de partenaires publics ou privés : pour aider le financement du projet, des partenaires sont à trouver. Des organismes publics pourraient donner des subventions (Etat, région, département ou UE), mais les entreprises acteurs du territoire doivent également être interpellées.

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Recommandations & conclusions de l’étude

Ce projet s’inscrit dans une réflexion plus ample (le programme BETA, notamment), visant à construire la ville post-carbone, la ville de demain. En ce sens, il ne faut pas oublier l’importance des synergies entre les différents projets, étapes et acteurs, pour arriver à des résultats globaux intégrant l’ensemble des dimensions. La construction d’un SmartWorkCenter, ou d’un simple espace de travail partagé satisfaisant les nécessités de l’emploi local, peut également signifier du changement dans l’âme même de la ville : loin d’être seulement un lieu de travail, le télécentre doit être conçu pour accueillir des évènements, des discussions, avec l’objectif final de guider la démarche post-carbone.

La création d’un télécentre peut constituer un vrai point d’intérêt pour le développement d’une stratégie post-carbone dans un territoire : pour cela, le lieu de travail doit devenir un vrai Centre pour la ville, hôte d’une forte communication sur la démarche post-carbone, liant des acteurs et des travailleurs d’origine différente. Il créé ainsi un lieu avec un objectif dépassant la seule « journée de travail » mais qui se positionne au contraire comme une source d’activités interconnectées sur le territoire.

Cela signifie que des liens importants peuvent être crées avec les projets B, T, A : le télécentre pourrait devenir hôte d’une série des repas Cuisine du Coin, un point de départ pour découvrir les traditions artisanales locales, ou encore un lieu d’application d’une filière bois crée sur le territoire. En particulier :

- Le télécentre pourrait être construit (dans le cas où la construction est nécessaire) avec des ressources locales, par exemple en utilisant une filière d’exploitation du bois, dans le cas de Fontainebleau. Il pourrait être aussi aménagé en favorisant l’emploi des personnes et l’utilisation de matériels et activités artisanales du territoire. - Pour être une vraie solution « post-carbone », le volet transport devra aussi être pris en compte dans le développement du télécentre : il faudra développer une manière efficace d’utilisation de transports (navettes, covoiturage etc..) pour les travailleurs qui s’y rendent tout en le positionnant de manière stratégique sur le territoire. - Le télécentre pourrait devenir un point d’ancrage où les produits locaux seront proposés et développés : les repas Cuisine du Coin y trouveraient leur place, des marchés ou foires des produits locaux (et biologiques) pourraient y être proposé, des activité liées aux produits locaux pourraient être mises à disposition des employés.

Des pas importants sont et seront faits pour le développement du télétravail et des centres de travail partagé sur le territoire français, mais certaines étapes seront nécessaires pour attendre ce résultat :

• Comme nous l’avons à plusieurs reprises précisé, le développement de partenariats est d’importance fondamentale dans cette démarche. Le télécentre doit être un centre de développement commun pour plusieurs parties du territoire, et doit bénéficier pour cela du savoir-faire et du soutien de tous : en premier lieu, des institutions, des mairies, des élus, des instituts de formation, des institutions financières ; mais aussi des entreprises agissant sur le territoire, qui impactent en premier lieu la situation de l’emploi et les conditions de travail d’un territoire. La prise de contact avec des organisations de référence pour le télétravail (cf. Annexe 1) aura un effet bénéfique dans le dimensionnement des projets grâce à l’expertise et les solutions déjà avancées.

• A considérer également : le dégagement des subventions à tous niveaux : local, national ou européen. En particulier, on note que l’Etat se montre intéressé par l’enjeu télécentres et nouveaux espaces de travail partagés : en Octobre 2010, la Ministre Nathalie Kosciusko-Morizet a annoncé une dépense de 4,25 milliards € débloqués par l’Etat pour l’économie numérique, projets de télécentres inclus. D’autre part, des subventions peuvent être obtenues auprès des régions, du Conseil Général, et de l’Etat (via des organismes tels que la DATAR – Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité

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régionale) et l’Union Européenne (notamment via le FEDER – Fonds Européen de Développement Régional).

• Il est aussi évident que le développement des télécentres nécessite aussi le dépassement des blocages résiduels culturels, technologiques et légaux qui les caractérisent jusqu’à présent. Cela ne sera possible seulement qu’à travers une importante communication et mobilisation de la population, notamment à l’échelle locale.

• La communication autour du projet est également importante, pour assurer sa visibilité et l’engagement continu de tous ; notamment par une communication informelle, qui permet de cibler tous les publics à l’échelle d’un territoire, mais aussi par l’utilisation des nouvelles technologies. Dans notre cas, nous nous sommes servis d’une plateforme collaborative internet nommée « Betaprogramme » , ou toutes les informations, articles et nouveautés sur les quatre projets BETA et sur tous les sujets en lien à ceux-ci sont mis à disposition. L’utilisation de supports tels que photos, vidéos et réseaux sociaux pourrait aussi aider à diffuser le message et le rendre accessible à tous.

• Finalement, il est évident que le développement de télécentres, structures fortement liées au territoire où elles sont situées, passe par une identification des acteurs influents du territoire et leur fédération vers un objectif commun ; il est donc fondamental, au moment du lancement d’un tel projet, de bien connaitre le territoire et ses enjeux, et d’être assuré d’avoir identifié les personnes clefs pour aider le projet dans sa difficile phase de démarrage.

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Documents annexes

Annexe 1 – Historique du télétravail en France

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Annexe 2 – Organisations référentes

Autres espaces de coworking ou télécentres qui peuvent servir de références : - La Cantine http://lacantine.org/ - La Ruche http://www.la-ruche.net/ - « Spaces » en Amsterdam http://www.officespaces.nl/ - Le réseau Green Vallée (en construction en Val-de-Marne) http://greenvallee.net/ - Le SmartWorkCenter de Amsterdam http://www.amsterdambrightcity.nl/zuidas/en/community

- Le SWC de Seoul http://www.songdo.com/

- Cluster Green http://www.greenandconnectedcities.eu/

- Actipole 21 http://www.actipole21.org/

- http://www.neo-nomade.com/ est une base de données de référence en France, avec plus de 400

télécentres cernés.

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Annexe 3 – Contacts

• Référents sur le territoire

- Didier Drouin, conseiller municipal de Fontainebleau, élu référent pour les télécentres

• Contacts locaux

• Jean-Luc Torche, Directeur des relations avec les collectivités locales du 77, d’Orange

• Eric Ponsonnet et Benjamin Warr, Professeurs de INSEAD

• Florent Pipino, Chargé de mission Pôle Sud du Comité Départemental du Tourisme de S&M

• Manuel De Arriba, Responsable du Pôle Emploi de Fontainebleau-Avon

• Philippe Rossignol, Responsable de la Pépinière d’entreprise de Fontainebleau

• Christian Ollivry et Sonia Touati, Responsables du réseau Actipole 21

• Nicole Delporte, Sonia Dufaut et Daniel Taccon, Représentants de la Communauté de Communes de Pays de Seine

• Didier Truglas, créateur de l’Hotel d’Entreprises de Chartrettes

• Laurence Poulingue, de la CCI de S&M

• Sonia Dutartre, de S&M Développement

• Marie-Madeleine Pattier, présidente de l’UDAF 77, et Christine de Belsunce, Directrice Générale,

Autres contacts interessants pour la poursuite de la mission :

• Pascal Barrielle, secrétaire général de Marne la Vallée numérique (06.42.96.15.63, [email protected] , [email protected] , www.mlvnumerique.org ),

• Bertrand Capparoy, conseiller général de Provins.

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Annexe 4- Documents de référence

• Télétravail / Télécentres

1. Rapport final – Etude stratégique sur le Télétravail en Aquitaine – septembre 2008 – Conseil Régional d’Aquitaine http://numerique.aquitaine.fr/IMG/pdf/RAPPORT_FINAL_Teletravail_en_Aquitaine_2008.pdf

2. Carbon Disclosure Project « The Telepresence Revolution » - 2010 – VERDANTIX http://www.att.com/Common/about_us/files/pdf/Telepresence/CDP_Telepresence_Report_Final.pdf

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