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ETUDE POUR LA DEFINITION D’UNE STRATEGIE OPERATIONNELLE « GENRE, JEUNES, MIGRANTS » DANS LE CADRE DE LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME DE DEVELOPPEMENT RURAL DURABLE Rapport Final Idrissa Ouédraogo Juillet 2008 Consultant en Recherche, Formation, Planification Domaines : Développement, Santé Publique, Genre et Gouvernance [email protected]

Rapport final stratégie genre pdrd 20 jullet 2008

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ETUDE POUR LA DEFINITION D’UNE STRATEGIE OPERATIONNELLE

« GENRE, JEUNES, MIGRANTS » DANS LE CADRE DE LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME DE DEVELOPPEMENT RURAL DURABLE

Rapport Final

Idrissa Ouédraogo Juillet 2008 Consultant en Recherche, Formation, Planification Domaines : Développement, Santé Publique, Genre et Gouvernance [email protected]

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SOMMAIRE

PAGE Liste des sigles et abréviations………………………………………………………………………… 02 Remerciements……………………………………………………………………………………………. 03 INTRODUCTION…………………………………………………………………………………………… 04 1.1. Contexte de l’étude……………………………………………………………………………… 04 1.2. Objectifs de l’étude……………………………………………………………………………… 05 1.3. Résultats Attendus……………………………………………………………………………….. 05 1.4. Méthodologie……………………………………………………………………………………. 06

II. PRESENTATION DES RESULTATS DU DIAGNOSTIC…………………………………… 07 2.1. Diagnostic de la situation sur la prise en compte de l’approche……………………………. 07

2.1.1 Signification des concepts utilisés………………………………………………... 07 2.1.2. De la prise en compte des questions de genre au niveau national………………..09 2.1.2.1. La question de genre dans les stratégies nationales……………………………. 09 2.1.2.2. Les questions de genre dans les stratégies du CSLP……………………………… 10 2.1.3. Présentation des projets, programmes, ONG/Associations……………………… 11 2.1.3.1. Les services techniques ………………………………………………………………. 11 2.1.3.2. Les Projets, Programmes, Associations………………………………………….. 12

2.2. Les forces et les faiblesses, l’impact sur le groupe cible……………………………………. 16 2.3. Présentation du Programme de Développement Rural Durable (PDRD)……………… 18

2.3.1. Profil général…………………………………………………………………………… 18 2.3.2. Objectif du PDRD en matière de Genre………………………………………………… 19 2.3.3. Commentaires sur la pertinence des actions identifiées …………………………. 19

2.4. Propositions d’axes stratégiques et des approches……………………………………………24 2.5. Indicateurs et outils de suivi- évaluation ……………………………………………………… 30

2.5.1. Indicateurs proposés…………………………………………………………………… 30 2.5.2. Mécanismes de suivi………………………………………………………………. 33

III. Recommandations……………………………………………………………………………. 35 Liste des documents consultés et bibliographie sommaire sur GED…………………………….. 36 Liste des personnes rencontrées………………………………………………………………………. 39

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

AGR : Activités Génératrices de Revenus A.I. : Alphabétisation Initiale A.J.P.E.E : Association des Jeunes pour la Protection de l’Environnement et de l’Elevage AZND : Association Zood Nooma CSLP : Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté CBDF : Coalition Burkinabé pour les Droits de la Femme CES/AGF : Conservation des Eaux et Sols/ Agro Foresterie CERS : Conservation des Eaux et Réhabilitation des Sols CIB : Carte d’Identité Burkinabé DPA : Direction Provinciale de l’Agriculture DRA : Direction Régionale de l’Agriculture DRPF : Direction Régionale de la Promotion de la Femme FCB : Formation Complémentaire de Base FTS : Formation Technique Spécialisée FIDA : Fonds International de Développement Agricole FIC : Fonds d’Investissement Communautaire GED : Genre et Développement IOV : Indicateurs Objectivement Vérifiables IFD : Intégration de la Femme au Développement JSAN : Jugement Supplétif d’Acte de Naissance LIPDHD : Lettre d’Intention de Politique de Développement Humain Durable MFR : Maisons Familiales Rurales OEV : Orphelins et Enfants Vulnérables ONG : Organisation Non Gouvernementale OPA : Organisation Professionnelle Agricole OPP : Organisation et Promotion Paysanne PDRD : Programme de Développement Rural Durable. PNP : Politique Nationale de Population UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Sciences et la Culture SDR : Stratégie de Développement Rural SEMUS : Solidarité et Entraide Mutuelle au Sahel TDR : Termes de Référence UP : Unité de Production

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Remerciements

Le consultant a bénéficié de l’attention et du soutien des responsables du PDRD pour la

présente étude, pour les réunions préparatoires, la mise à disposition de certains documents, la

prise de rendez-vous.

De même, au niveau des Antennes Régionales, puis des Directions Régionales et Directions

Provinciales des secteurs ministériels, des responsables d’ONG et d’associations, il a bénéficié

de la précieuse collaboration des personnes rencontrées, pour les entretiens et la mise à

disposition de documents.

A chacune et chacun, le consultant dit merci pour leur contribution, pour l’occasion de partager

des préoccupations communes sur les questions de genre, jeunes, migrants et développement.

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I. INTRODUCTION∗

1.1. Contexte de l’étude De multiples facteurs endogène et exogène (facteurs culturels, économiques, environnementaux, politiques, démographiques, juridiques, techniques, religieux, etc.) ont contribué à la marginalisation des femmes, des jeunes et des groupes vulnérables d’une manière générale dans le processus de développement en Afrique. Du fait des traditions, les femmes et les jeunes ne bénéficient pas des mêmes facilités d’accès aux ressources (terres, opportunité d’emplois, formations, système de crédits, moyens de transport, etc.) que les hommes adultes, alors même que leur contribution au développement socioéconomique est inestimable, surtout en milieu rural. Au regard de l’importance numérique des femmes, de leur rôle inestimable dans la prise en charge de la famille et dans les actions communautaires, la nécessité de leur implication au processus de développement s’avère indispensable. Au Burkina Faso, les femmes représentent 52% de la population selon le Rapport Mondial sur le Développement Humain (2002) et assurent plus de 60% de la production agricole nationale selon les estimations du Ministère de l’Economie et des Finance (1998). Le Programme de Développement Rural Durable (PDRD) dont l’objectif global est de réduire la pauvreté dans les cinq (05) provinces couvertes (Bam, Lorum, Passoré, Yatenga, Zondoma), par l’augmentation et la valorisation de la production agricole et le développement des activités génératrices de revenus, fait suite à deux phases du Programme Spécial CES/AGF exécutées de 1988 à 2002 dans les provinces du Bam, du Passoré, du Yatenga et du Sanmatenga (1ère phase), auxquelles il faut ajouter celles du Boulkiemdé, du Sanguié, et du Namentenga (2ème phase). Le PS/CES-AGF a introduit au cours de la phase II un volet « promotion des activités féminines » en vue d’alléger les tâches des femmes, d’améliorer et de diversifier leurs sources de revenus. Il convient de noter que dans le cadre de la résorption du chômage des jeunes dans la zone du PS/CES-AGF, des activités avaient été initiées en leur faveur dans la composante « Crédit Rural ». En termes de réalisations, plusieurs activités ont été menées au profit des femmes, notamment en matière d’alphabétisation, de formations techniques, d’échanges d’expériences, d’équipement en charrettes et pousse-pousse et d’aménagement de sites maraîchers. Dans le contexte socio culturel des villages de la zone du PDRD, les femmes tiennent une place importante dans les activités de production et de reproduction. Ce sont elles qui s’occupent de la vie domestique, des soins et de l’éducation des enfants tout en participant aux activités économiques de la famille. Cependant, bien qu’acteur social majeur à travers sa contribution au bien être de la communauté, la femme est marginalisée. On ne peut parler d’appropriation, de durabilité des actions de développement sans une participation consciente de toutes les franges de la population (hommes, femmes, jeunes, migrants, personnes âgées, etc.) dans leur diversité et leur hétérogénéité au processus de développement et sans une répartition équitable des bénéfices des actions y afférentes. Cette participation des différentes catégories sociales aux efforts de développement n’est pas abstraite, mais correspond à des objectifs qu’il faut traduire en réalité.

∗ Le contexte, les objectifs et les résultats attendus sont indiqués comme tels dans les TDR.

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Dans le cadre de la mise en œuvre du PDRD, le gouvernement du Burkina Faso et le FIDA ont opté comme préalable à toute stratégie de promotion féminine et de la jeunesse, la participation et la responsabilisation des communautés de base en vue de permettre une appropriation réelle des actions. Conformément aux principes directeurs et aux axes stratégiques du document « cadre stratégique de lutte contre la pauvreté » (CSLP) et celui de « stratégie de développement rural » (SDR), le PDRD accorde dans sa mise en œuvre une place de choix à l’approche genre. Aussi, les activités en matière de genre au niveau du PDRD devraient-elles s’insérer dans le document d’orientations stratégiques en matière de Genre élaboré par le Gouvernement. En vue de faciliter le démarrage effectif des activités du volet Genre et Développement, le PDRD sollicite les services d’un consultant chargé de proposer une stratégie opérationnelle d’intervention pour les actions genre à entreprendre par le Programme.

1.2. Objectifs de l’étude

L’objectif général de l’étude est de définir une stratégie opérationnelle Genre et Développement dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de Développement Rural Durable. De manière spécifique, cette étude devra permettre de :

Faire un diagnostic de la situation concernant la prise en compte de l’approche GED ; Vérifier la pertinence des actions identifiées dans le cadre de la mise en œuvre du volet genre du

PDRD ; Définir les axes stratégiques et identifier les actions ; Proposer des modalités de mise en œuvre de la stratégie opérationnelle ; Définir des indicateurs et des outils de suivi- évaluation et impacts des actions du Programme sur

les femmes, les jeunes et autres groupes défavorisés ; Proposer un dispositif et des outils de suivi- évaluation participatif en matière de genre, à intégrer

dans le système global de suivi- évaluation du PDRD. 1.3. Résultats Attendus Il est attendu du consultant les résultats suivants :

Le diagnostic de la situation en matière de genre dans la zone du PDRD est réalisé ; L’impact des différentes actions sur les groupes défavorisés est établi ; Des axes stratégiques et des actions à entreprendre visant la prise en compte du genre dans

les activités Programme sont identifiés ; Des modalités de mise en œuvre de la stratégie opérationnelle Genre et Développement et du

cadre de réflexion sont proposées ; Des indicateurs de performances et d’impact, ainsi que des outils de suivi- évaluation

différenciés selon le genre sont définis ; Un dispositif et des outils de suivi – évaluation participatif en matière de genre sont proposés.

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1.4. Méthodologie

Deux approches complémentaires ont été utilisées pour la collecte des données. Le travail a d’abord consisté à faire une revue critique et analytique des documents pertinents du PDRD qui ont été transmis au consultant (voir liste en annexe) en vue de fournir les éléments nécessaires à alimenter le diagnostic de la situation, et servir de base à l’élaboration de la stratégie opérationnelle. Ensuite, des entretiens ont été conduits avec les partenaires du PDRD à Yako, Ouahigouya, Kongoussi, Kaya (voir liste en annexe). Le travail a été réalisé par un consultant national, qui a travaillé en conformité avec les TDR qui lui ont été remis. La chargée des questions de genre au sein du PDRD s’est occupée de piloter tout le processus. Elle a accompagné le consultant sur le terrain et a organisé les rendez-vous avec les différents partenaires rencontrés. La revue documentaire a été faite en février, la collecte des données sur le terrain en mars 2008. La première phase de l’étude a concerné la collecte de données sur le terrain puis l’élaboration d’un rapport provisoire, sur la partie diagnostique et des propositions pour la stratégie, selon les questionnements des TDR. Ce rapport a fait l’objet de deux restitutions, pendant lesquelles les commentaires et observations des commanditaires de l’étude (PDRD), ainsi que les partenaires avec lesquels le programme travaille, ont été collectés pour la finalisation du document. Le présent rapport est la version finale du document, élaborée après avoir pris en compte les commentaires oraux faits lors des deux restitutions, et des commentaires écrits reçus par le consultant après l’envoi des versions provisoires du document.

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II. PRESENTATION DES RESULTATS DU DIAGNOSTIC 2.1. Diagnostic de la situation sur la prise en compte de l’approche Genre, jeunes et migrants

dans la Zone Note : la politique nationale genre est en cours d’élaboration, et il n’y a pas encore de référent officiel. Mais dans le présent document, le concept est utilisé selon les définitions ci-dessous. 2.1.1 Signification des concepts utilisés

Le concept de genre renvoie aux rôles, responsabilités, privilèges et même aux aspirations socialement et culturellement construits, pour les femmes, les hommes, les filles et les garçons. La base de l’attribut est le fait d’être femme, ou homme, ou fille, ou garçon. Ces définitions varient en fonction des sociétés et des cultures, elles sont changeantes en fonction du temps. Le mot genre (gender en Anglais) a été introduit dans le vocabulaire du développement dès le début des années 1970. Il se réfère aux caractéristiques sociales des hommes et des femmes, qui ne sont pas fixes, mais varient au cours du temps et selon les contextes spécifiques locaux et culturels. Il diffère du mot sexe qui est référé au déterminisme biologique des hommes et des femmes: c'est un fait de nature, un caractère inné qui n'est pas susceptible de changement. Le genre met l'accent sur le caractère social des distinctions fondées sur le sexe : c'est un fait de culture, un caractère acquis qui est donc susceptible de changement. Les différences de genre sont partout un trait significatif de la vie sociale, économique et culturelle, tant dans le domaine public que dans le domaine privé. Genre et Développement (GED) est une approche de développement qui reconnaît et analyse comment les structures sociales peuvent jouer négativement sur la participation de la femme et de l’homme, et comment les politiques de développement ont un impact négatif sur eux/elles. L’approche vise à créer un développement durable avec les femmes et les hommes comme acteurs, ayant acquis la capacité de créer une transformation sociale. Cela implique de prendre en compte de façon holistique les questions de genre dans le processus de développement, c’est à dire de donner satisfaction aux besoins pratiques et stratégiques des femmes et des hommes à chaque étape du processus. Le concept Genre et Développement (GED) est aujourd’hui plus utilisé à la place (mais plus souvent à la différence) du concept Intégration de la Femme au Développement (IFD). Gender Mainstreaming: Prise en compte globale et holistique, et résolution des questions de genre dans les politiques et programmes de développement, quels que soient les secteurs et domaines considérés. Cette approche se différencie donc nettement des politiques et stratégies ciblant spécifiquement et uniquement les femmes à travers des « projets femmes ». Gender mainstreaming considère le développement visant les femmes comme tributaire de leur participation et empowerment pour résoudre les questions d’inégalité/iniquité de genre. De ce point de vue, la prise en compte globale et holistique des questions de genre implique la transformation du processus de développement. L’analyse de genre est utilisée comme un outil pour les praticiens de développement, afin de les rendre aptes à identifier les opportunités et les contraintes par rapport aux femmes et aux hommes, et voir si la stratégie utilisée est adéquate ou non pour l’un et pour l’autre. Comme élément stratégique, Gender mainstreaming cherche à impliquer les femmes dans les sphères de décision où elles sont relativement plus absentes.

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Analyse de Genre: Examen critique des questions touchant tant les femmes que les hommes dans un contexte de politique donné. Les paramètres examinés concernent la division sexuelle du travail, l’accès et le contrôle aux ressources et bénéfices pour les femmes et les hommes. L’analyse examine aussi de manière systématique les différents besoins et intérêts pour les hommes et les femmes en développement, et l’impact différencié sur eux. Si la catégorie Homme/Femme est cardinale comme facteur d’analyse, des facteurs comme stratification sociale, âge, appartenance ethnique ou socio ethnique, appartenance professionnelle, niveaux urbain/rural sont aussi examinés comme pouvant avoir des inter relations avec les questions de genre pour déterminer les discriminations. Programme ou projet « genre neutre ou genre aveugle : programme homogène pour les femmes, les hommes, les garçons, les filles sans considération de leurs besoins spécifiques respectifs. Dans les faits, cette absence de prise en compte de besoins spécifiques profite au groupe dominant, et dans beaucoup de cas, ce sont les hommes. Les jeunes sont définis par différenciation par rapport aux adultes, leur définition peut varier d’un pays à un autre. En général, la référence est faite aux approches en santé (OMS), qui définissent les jeunes comme la population de la tranche d’âge entre 12 et 24 ans. Cette définition est forcément restrictive, car des 10-11 ans et des 25-26 ans peuvent avoir les caractéristiques et comportements des 12-24 ans. Il est recommandé de prendre en compte l’acceptation que l’environnement culturel donne au concept. Le terme migrant peut-être compris comme toute personne qui vit de façon temporaire ou permanente dans un pays, une région dans lesquels elle n’est pas née. Dans certaines situations, les enfants des migrants peuvent être considérés comme des migrants, même s’ils sont nés dans le pays ou la région. La Convention des Nations Unies sur les droits des travailleurs migrants et des membres de leurs familles définit les travailleurs migrants comme «les personnes qui vont exercer, exercent ou ont exercé une activité rémunérée dans un Etat dont elles ne sont pas ressortissantes ». Dans son premier rapport (E/CN.4/2000/82), la Rapporteur spéciale a proposé d’inclure dans la catégorie des migrants: a) Les personnes qui se trouvent hors du territoire de l’État dont elles possèdent la nationalité ou la citoyenneté, mais qui ne relèvent pas de la protection juridique de cet État, et qui se trouvent sur le territoire d’un autre État; b) Les personnes qui ne jouissent pas du régime juridique général inhérent au statut de réfugié, de résident permanent, de naturalisé ou d’un autre statut octroyé par l’État d’accueil; c) Les personnes qui ne jouissent pas non plus d’une protection juridique générale de leurs droits fondamentaux en vertu d’accords diplomatiques, de visas ou d’autres accords. Dans le cadre du PDRD, il s’agit surtout de personnes d’autres régions du Burkina Faso, ayant migré dans la zone du programme, qui intervient dans des régions où ces personnes ne sont pas nées.

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2.1.2. De la prise en compte des questions de genre au niveau national

2.1.2.1. La question de genre dans les stratégies nationales Les orientations stratégiques pour le développement socio économique du Burkina Faso sont consignées dans 2 documents généraux nationaux, qui peuvent être considérés comme des références clés en la matière: la Lettre d’Intention de Politique de Développement Humain Durable (LIPDHD), le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP). A ces orientations stratégiques globales, on peut ajouter une autre orientation générale thématique, la Politique Nationale de Population (PNP), ainsi que des stratégies sectorielles. En ce qui concerne le processus pour le document de référence, il a commencé en novembre 1999, avec 4 niveaux de concertation : au sein de l'Administration, avec les Institutions représentatives des populations, avec les partenaires au développement, avec la Société civile et les autres acteurs de terrain. La révision du document de 2000 ayant donné la version actuelle a suivi le même processus d’implication des différentes parties prenantes. Le document de CSLP est ainsi une synthèse de l'ensemble des idées et avis recueillis sur tout le pays, à travers les ateliers et fora organisés sur divers thèmes. Concernant la prise en compte des questions de genre dans les processus de planification, diagnostic, et contenu du CSLP, il y a un manque d’approfondissement de l’analyse dans le dit document. Le contenu du document résulte du diagnostic de la situation (quels sont les faits, où sont les différences, disparités, discriminations ? Lesquels sont liés aux rapports de genre ?) et de l’énoncé des stratégies. Les deux moments, qui sont en principe séparés en planification, avec une partie analytique entre les deux, se trouvent juxtaposés dans le CSLP, sans la partie analytique. Ou plus exactement, il y a une indication globale de déterminants, mais sans une hiérarchisation de ceux-ci, mais surtout sans approfondissement (par exemple, en quoi et comment la socialisation détermine t-elle ou influence t-elle la production, et la reproduction des inégalités de genre ? En quoi et comment le fonctionnement des institutions des niveaux macro, méso, micro de la société détermine t-il ou influence t-il la production et la reproduction des inégalités de genre ?).

Tout d’abord, il faut noter que la question de genre est traitée dans quelques sections ou chapitres, elle n’est pas appréhendée de façon transversale, en terme de comment ces questions se posent dans chacun des secteurs et domaines. Ces sections et chapitres se présentent ainsi qu’il suit : • Les éléments de diagnostic sont surtout présentés dans 3 sections, la section 2.2.7 « analyse

de la pauvreté selon le genre » (page 20) ; • La section 3.2.3.6 « Solidarité nationale et promotion de la femme » (Page 44) fait le point

de ce qui est considéré comme des acquis, avant de noter que ces acquis ne sont pas suffisants ;

• La section 4.2.5.6 « Promouvoir l’approche genre en vue d’améliorer la situation économique et le statut social des femmes et des jeunes en milieu rural » (Page 59), est explicitement une stratégie, qui n’est pas élaborée, sans doute en l’absence d’éléments analytiques approfondis de la situation.

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2.1.2.2. Les questions de genre dans les stratégies du CSLP

Les stratégies sont par ailleurs énoncées dans les sections qui suivent : la section 5.1.5 « La prise en compte de la dimension genre » (page 65) note le besoin d’une planification adéquate, confirmant le fait que la présente stratégie est élaborée en l’absence d’un référentiel national sur les questions de genre. La section 5.2.3.7 « Améliorer des conditions de vie et de travail des femmes rurales » (page 98) vise l’amélioration de l’éducation mais surtout par l’alphabétisation et la formation en vue de faciliter l’adoption des techniques agricoles modernes et créer/gérer des micro entreprises. La section 7.5 « Risques dans le domaine du genre » (Page 116) évoque une mauvaise compréhension et application du concept de genre, qui pourraient porter préjudice à la lutte contre la pauvreté.

Dans l’ensemble, outre le manque d’analyse pour connaître de façon précise les déterminants de la situation, le document de stratégie mentionne aussi le besoin de disposer d’un consensus national à la fois sur le contenu du concept et sans doute son opérationnalisation. Les sections ont fait référence aux questions de genre, traitées sous l’angle surtout de la femme, de ses besoins (sans toujours préciser comment ceux-ci peuvent être satisfaits).

La question de genre au Burkina a évolué en suivant ce qui se dit et se fait au plan régional et international, allant du concept égalité d’accès de la femme et de la jeune fille à l’école en 1967 (projet UNESCO/Haute Volta) en passant par l’intégration des femmes dans le développement (1975), l’approche Femmes et Développement (années 1985) pour aboutir à l’approche genre et développement (années 1990). Comme ailleurs, les approches se sont souvent développées dans le pays de façon concomitante.

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2.1.3. Présentation des projets, programmes, ONG/Associations 2.1.3.1. Les services techniques Les services techniques rencontrés sont

Les Directions Régionales de la Promotion de la Femme du Nord et du Centre Nord ; La Direction Provinciale de l’Environnement et du Cadre de Vie du Yatenga ; La Direction Provinciale de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques du

Yatenga ; La Direction Provinciale de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques du

Bam ; La Direction Provinciale des Ressources Animales du Bam ; La Direction Provinciale de l’Environnement et du Cadre de Vie du Bam.

A part les démembrements du Département de la Promotion de la femme qui mettent en œuvre la politique nationalement définie de la Promotion de la Femme, les autres services exécutent des activités classiques des départements, à savoir des formations et de l’accompagnement dans les activités d’agriculture, d’élevage, l’organisation et l’exploitation des ressources forestières, fauniques, la gestion des déchets, ainsi que d’autres questions connexes de l’Environnement. Les échanges font ressortir que les questions de genre sont appréhendées uniquement là où les responsables ont des compétences et connaissances sur la question. Il n’y a pas de prise en compte systématique de la dimension genre, sans doute parce qu’il n’y a pas de référent national sur la question. Les Directions Régionales de la Promotion de la Femme tirent leurs programmes d’activités (annuel ou triennal) des axes stratégiques de la Politique de la Promotion de la Femme. Ces axes sont :

Amélioration du statut social et juridique de la Femme Promotion de l’accès des femmes aux sphères de décision Promotion de l’éducation et renforcement des capacités et de l’expertise féminine Promotion de la santé de la mère et de l’enfant Réduction de la pauvreté des femmes Renforcement du cadre et des mécanismes institutionnels de la Promotion de la Femme.

Ces axes stratégiques sont focalisés sur les besoins pratiques et stratégiques de la femme. Certains d’entre eux prennent en compte les questions de genre, au sens où les problèmes évoqués résultent de rapports inéquitables de genre. Mais il s’agit bien de la promotion de la femme, à distinguer de l’approche genre dont le cadre conceptuel, et donc les articulations en matière de stratégies, dépassent le niveau de promotion de la femme.

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2.1.3.2. Les Projets, Programmes, Associations SEMUS : Solidarité et Entraide Mutuelle au Sahel (Yako) Domaines d’activités et actions sur le terrain

Solidarité : • Dons de vivres et de médicaments aux couches sociales démunies ; • Actions de parrainage d’enfants ; • Soutien à la prise en charge des orphelins et autres enfants ;

vulnérables (OEV). VIH/SIDA :

• Actions de prévention et de sensibilisation ; • Dépistage volontaire et anonyme ; • Prise en charge médicale et psychosociale des personnes vivant avec

le VIH. Sécurité Alimentaire :

• Banque de céréales ; • Don de lait maternisé et éducation nutritionnelle.

AGR : • Gestion d’un centre d’hébergement ; • Boutique bric-à-brac (vente de produits recyclés) ; • Laiterie ; • Miellerie ; • Meunerie électrique.

Agriculture et Environnement :

• Ferme pilote ; • Projets de restauration des sols et de lutte contre la déforestation et la

désertification ; • Projets de production maraîchère.

Zone d’intervention : SEMUS est à vocation nationale, mais en raison des limites des moyens techniques et financiers, les actions sont concentrées dans les provinces du Yatenga, du Passoré du Lorum, du Zondoma (Région du Nord) et du Kadiogo (Région du Centre). Groupes cibles : Les OEV, les personnes démunies, les personnes vivant avec le VIH/SIDA.

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ASSOCIATION ZOOD NOOMA de KONGOUSSI Domaines d’activités et actions sur le terrain :

• Agriculture ; • Environnement ; • Gestion des ressources naturelles ; • Promotion des activités féminines et artisanales ; • Santé, hygiène et assainissement ; • Formation et éducation fonctionnelle.

Zones d’intervention L’AZND se donne une envergure nationale depuis 2002, cependant, l’exécution géographique se fait de façon prudente car ZOOD NOOMA voulant coller aux réalités, se veut réaliste et veut agir en fonction de ses capacités organisationnelles, humaines, matérielles, et financières, c’est pourquoi jusque là, ZOOD NOOMA a été très active dans soixante deux villages (62) des provinces du Centre Nord : BAM et Sanmantenga. Son siège social est à Kongoussi, Province du BAM. Groupes cibles L’AZND apporte son appui à des personnes physiques (femmes, hommes, jeunes et vieux), à des Organisations Professionnelles Agricoles (OPA) ayant le caractère de groupement légalement reconnu ou non. 4000 membres hommes et femmes actifs exécutent les projets de développement à travers les OPA. L’AZND intervient pour les couches défavorisées en milieu rural et semi rural.

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Maison Familiales Rurales du Burkina Faso L’initiative est née dans un groupe de parents paysans du Sud Ouest de la France qui désiraient offrir à leurs enfants une formation générale, sociale et professionnelle adaptée à leur condition de jeunes ruraux. La formule des Maisons Familiales Rurales s’est alors rapidement répandue dans le monde. Une MFR, c’est donc une association de parents, villageois qui s’engagent personnellement et collectivement pour le développement des personnes et du milieu où elles vivent en étant auteurs de leur propre développement en concevant et conduisant des actions au premier rang desquelles se trouve la formation par alternance.

Localisation Les Maisons Familiales Rurales existantes ont pour rayon d’action les départements de Yako (34 villages) et Séguénéga (44 villages). De nombreuses demandes proviennent de tout le territoire Burkinabé. Domaine d’intervention Les Maisons Familiales Rurales interviennent principalement dans le domaine de la formation professionnelle agricole et l’alphabétisation. Elles appréhendent les aspects économique et social et prennent en compte l’interdépendance des divers secteurs de la vie rurale à savoir l’agriculture, la santé, l’éducation, le crédit agricole, la commercialisation des produits, la gestion et l’environnement. Elles ont aussi un rôle dans la promotion des personnes et dans le développement rural durable. Les formations dispensées à la Maison Familiale Rurale, sont de trois types :

La formation sur plusieurs mois de jeunes de 16 à 25 ans pour qu’ils puissent mener une activité professionnelle rentable par la suite,

Le renforcement des capacités et des compétences des adultes qui mènent déjà une activité grâce à des formations thématiques de courte durée (de quelques jours à quelques semaines)

L’alphabétisation de base, préalable nécessaire à toute formation et atout important pour devenir acteur de son territoire.

Les Maisons Familiales Rurales contribuent au développement durable car les populations sont engagées dans la prise de conscience et la résolution des problèmes qui concernent leur milieu de vie grâce à trois caractéristiques fondamentales des MFR :

La gestion associative ; la Maison Familiale Rurale est un espace d’expression, de prise de décisions, d’animation du territoire ;

La promotion des personnes, grâce à la participation effective de tout le milieu (parents, population, administrateurs de l’association) à un organisme de formation participant au développement durable ;

La formation par alternance, découverte de nouvelles techniques pour augmenter production et revenus et questionnement permanent par les statuaires du mode dans lequel ils vivent.

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Association des Jeunes pour la Protection de l’Environnement et de l’Elevage (A.J.P.E.E) Siège Kongoussi Province du Bam. Burkina Faso . E-mail : [email protected] Domaines d’interventions Environnement :

• Production de plants ; • Protection des berges du Lac Bam ; • Equipement des producteurs en matériel de chantier (Charrettes, brouettes, pelles, pioches,

ânes,…) ; • Reboisement Agro-foresterie Villageoise.

Conservation des eaux et Réhabilitation des Sols :

• Construction physique d’ouvrages : cordons pierreux et autres sites anti-érosifs ; • Traitement des ravines par la pose de gabions ; • Fertilisation des champs de culture par la mise en place de fosses fumières ; • Application des techniques de Zai.

Education:

• Ouverture de centre d’alphabétisation AI, FCB, FTS ; • Formations techniques et production de plants en pépinière ; • Formations Spécifiques.

Promotion des droits humains : Ouverture de centres de formation technique spécifique sur le thème : Droits des femmes Burkinabé à travers le code des personnes et de la famille en langue nationale (mooré). Santé :

• Hygiène et assainissement ; • Maladies diarrhéiques et Promotion de l’hygiène en milieu scolaire et non scolaire le VIH/SIDA,

les IST le Nooma dans les villages ; • Soutien aux OEV.

Lutte contre la Pauvreté :

• Petites irrigations villageoises ; • Soutien aux activités rémunératrices des femmes.

Zones d’interventions : Kongoussi, Tikaré, Nasséré, Rollo, Bourzanga, Rouko, Zimtanga, Sabcé et Guibaré.

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PROFIL GENRE DES PARTENAIRES DU PDRD

Les responsables des institutions publiques et privées rencontrés semblent n’avoir pas de connaissances systématiques de la problématique genre. L’approche privilégiée est de « confier aux femmes les activités qu’elles faisaient traditionnellement ». Dans ce contexte, il n’y a pas d’examen critique de la division sociale du travail, pas d’analyse des contenus des modules de formations, etc. Quelques responsables ont bénéficié de formations en genre, et disent être sensibles aux problèmes qui se posent. Ils font référence au fait que « les femmes ne sont pas prises en considération, ce sont les hommes qui gèrent les crédits même si ce sont les femmes qui les prennent, il y a des problèmes d’accès aux ressources foncières par les femmes ». Les autres problèmes évoqués concernent les violences conjugales, le fait que les hommes ont des partenaires sexuels multiples hors du foyer, ce qui fait que la femme doit s’occuper seule du ménage, en plus des risques de maladies qu’elle encourt. Dans l’ensemble, il n’y a pas de préoccupation spécifique par rapport à la question, ce qui se traduit par une approche globale au niveau des stratégies. 2.2. Les forces et les faiblesses, l’impact sur le groupe cible

Les appréciations seront faites globalement, faute de données pour le faire pour chaque groupe concerné (il aurait fallu pour cela une évaluation). Les Forces Toutes les interventions s’inscrivent globalement dans le contexte de la lutte contre la pauvreté, chaque intervenant faisant une emphase sur tel ou tel domaine, par rapport à son propre profil ou au profil des cibles. La grande force des programmes et projets mis en œuvre par les ONG est la préoccupation pour l’alphabétisation : comme on l’aura constaté, tous les intervenants sont actifs sur la question, et même en l’absence de données sur les résultats, un tel engagement va concourir à l’atteinte des objectifs d’élévation du niveau d’alphabétisation. Certains des intervenants, comme le PDRD le fait, fixent un quota de 60% pour s’assurer que les femmes participent. Des problèmes cruciaux de développement sont pris en compte au niveau de la zone du Programme : accès des migrants, des jeunes, des femmes aux ressources foncières, accès au crédit pour les femmes. Tous les groupes cibles ont accès aux ressources financières et techniques des intervenants. Les thèmes techniques d’agriculture, d’élevage, d’environnement, les technologies qui vont avec, sont

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rendus disponibles par les ONG et associations, mais plus largement par les services techniques, des secteurs décentralisés. Il y a donc un environnement propice au développement socio-économique qui est ainsi créé, contribuant à réduire la pauvreté et à créer des richesses. Les interventions visent à introduire en milieu rural le concept de qualité de vie : les intervenants incluent dans les thèmes les questions de santé, de bien être, d’hygiène, mais surtout les questions de droits. Les programmes des directions de la Promotion de la Femme, des ONG travaillant sur la santé (y inclus le VIH/SIDA), intègrent les éléments de droits de la personne en général, de la femme le cas échéant, comme des axes majeurs d’intervention. Faiblesse Il s’agit davantage de mentionner qu’il n’y a pas de données par rapport aux faiblesses. Ces données auraient par exemple permis d’avoir une évaluation de la situation actuelle, par rapport aux données de départ, ou à la situation nationale. Une faiblesse que l’on peut mentionner est la confusion faite sur le concept de genre. Dans les programmes et projets, le concept de genre se confond soit avec femme, soit avec des catégories dites défavorisées (jeunes, migrants). Cette faiblesse est globale à la zone d’intervention du PDRD, on y reviendra donc plus loin. Le commentaire sur l’impossibilité de faire l’appréciation porte aussi sur l’impact. Dans les faits, on peut s’attendre à ce que la mise en œuvre des activités des différents programmes contribue à impulser un développement plus grand dans la zone, mais cela ne peut s’établir que par une évaluation. Les évaluations faites dans le cadre du PDRD fourniront quelques indications sans doute. Cependant, comme mentionné plus haut, le manque ou l’insuffisance de connaissance des questions de genre au niveau de certains responsables ne contribue pas à résoudre les problèmes. Par exemple, quand l’un des responsables affirme amener les femmes à faire la corvée d’eau par ce que c’est plus conforme à la pratique traditionnelle, on peut comprendre que les problèmes de division sociale du travail demeurent. Dans le domaine de l’élevage par exemple, les mêmes cloisonnements sexistes existent et rendent difficile le travail d’encadrement des services techniques : les techniciens et techniciennes veulent bien impliquer les femmes autant que les hommes, mais la division sociale des rôles et responsabilités dans le domaine rend difficile une telle approche d’implication. Globalement, cette absence ou insuffisance de connaissance des questions de genre a un impact potentiel négatif sur la résolution des problèmes de genre.

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2.3. Présentation du Programme de Développement Rural Durable (PDRD)

2.3.1. Profil général Le Programme de Développement Rural Durable (PDRD) fait suite au deux phases du Programme Spécial de Conservation des Eaux et des Sols et Agroforesterie de 1988 à 2002 dans le Plateau Central. Une évaluation intermédiaire effectuée en 2003 a conclu à la nécessité de poursuivre des actions de restauration et de protection de l’environnement à travers l’approche « bassin versant ». Il s’inscrit dans la dynamique de la décentralisation au Burkina Faso. Objectifs L’objectif global du Programme est de contribuer à la réduction de la pauvreté dans la zone d’intervention par l’augmentation et la valorisation de la production agricole et le développement des activités génératrices de revenus. Les trois objectifs spécifiques du Programme sont :

i) améliorer les revenus des populations rurales cibles ii) développer et renforcer les capacités de gestion participative des communautés

villageoises et

iii) améliorer l’accès des populations cibles au capital économique et au capital social. Public cible Le groupe cible du Programme est constitué des populations les plus démunies des communautés villageoises organisées, en particulier les agriculteurs vivriers, les ménages pauvres du secteur informel, les exploitants non équipes, les migrants sans terre, les jeunes et les femmes.

Composantes du Programme Le Programme est exécuté à travers quatre (4) grandes composantes qui sont :

- Composante 1 : Structuration paysanne comprenant (1) la « sous -composante développement des capacités de gestion et de coordination participative » et (2) la sous – composante Fonds d’investissement communautaire (FIC).

- Composante 2 Sécurisation foncière ;

- Composante 3 Développement durable des capacités productrices comprenant (1) la

« sous –composante protection et aménagement des bassins versants », (2) la sous- composante intensification et diversification de la production agricole » et (3) la « sous- composante appui aux activités génératrices de revenus comme mesure d’accompagnement.

- Composante 4 Organisation et gestion du Programme comprenant (1) « coordination

et gestion du Programme » (2) et « suivi & évaluation ».

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2.3.2. Objectif du PDRD en matière de Genre. NB. Comme mentionné pour les programmes, projets, ONG, Associations travaillant dans la zone du programme, le PDRD inclut sous questions de genre les femmes, les jeunes, les migrants sans terre, et d’autres groupes défavorisés. Dans ce contexte, l’objectif du Programme est de répondre aux besoins de ces groupes, à travers les stratégies et activités suivantes, ce qui correspond à ce que le PDRD a effectivement réalisé :

l’appui aux activités génératrices de revenus pour la réduction de la pauvreté des catégories défavorisées en particulier les femmes, les jeunes et les ruraux ayant des difficultés d’accès à la terre en leur permettant d’accéder aux services financiers et non

financiers telles que les formations ; le processus d’extension du réseau des caisses populaires ; la formation en genre des partenaires et du personnel du PDRD ; l’alphabétisation (quotas de 60% pour les femmes) ; les quotas pour l’accès des femmes aux terres aménagées ; la campagne d’information sensibilisation sur les questions foncières et de stratégie globale

du PDRD ; les formations techniques (embouche, maraîchage, production de fumure organique,

tissage, teinture, extraction de beurre de karité, élevage de lapins, fosses fumières, cordons pierreux etc.).

L’allègement des tâches des femmes pour qu’elles puissent se consacrer aux sessions d’alphabétisation et aux activités économiques ;

l’implication des femmes dans la construction des cordons pierreux ; Le renforcement des capacités individuelles et organisationnelles.

2.3.3. Commentaires sur la pertinence des actions identifiées La pertinence d’un objectif ou d’une stratégie est appréciée à travers le fait que l’objectif ou la stratégie identifiée soient à même de résoudre le problème : quand l’objectif est atteint, le problème devrait être résolu. Cela signifie qu’il faut d’abord connaître les problèmes, avant d’apprécier la pertinence des approches du PDRD. L’encadré ci-dessous résume les problèmes rencontrés dans la zone du projet, ces problèmes ont été identifiés à travers l’exploitation des documents, et les échanges avec les personnes rencontrées pendant la présente étude.

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Problèmes rencontrés

La femme a la plus grande charge de travail, elle est fortement impliquée dans les activités de production, elle a la quasi-totalité des charges de reproduction. Les hommes ne participent pas aux travaux domestiques. L’accès (difficile ou impossible) aux ressources foncières par les femmes. Les droits des femmes (héritage par exemple) ne sont pas respectés. Les hommes contrôlent les crédits donnés aux femmes. Le pouvoir de décision dans la famille appartient exclusivement à l’homme (Non considération des femmes dans la gestion des affaires, elle est reléguée au second plan). La femme n’a pas accès au grenier familial. Ne contrôle pas l’utilisation des produits du grenier familial. Les hommes n’admettent pas que les femmes aient les mêmes droits qu’eux. Des femmes sont encore victimes de violences physiques ou morales (bannissement, répudiation, polygamie, mariages ou remariages forcés). La communication est insuffisante entre les femmes et les hommes, notamment entre conjoints.

En plus de ces besoins identifiés sur le terrain, mentionnons la Résolution adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies sur l’Amélioration de la condition de la femme en milieu rural en la soixantième session du 7 février 2006, qui invite les États Membres, à

Créer un environnement propice à l’amélioration de la situation des femmes rurales et veiller à ce que leurs besoins et leurs apports soient pris en considération,

Oeuvrer en faveur de l’autonomisation politique et socioéconomique des femmes rurales et les

aider à avoir pleinement part, sur un pied d’égalité, aux décisions à tous les niveaux, notamment en adoptant des mesures préférentielles, le cas échéant, et en soutenant les organisations féminines, les syndicats et autres associations et groupes de la société civile qui défendent les droits des femmes rurales ;

Intégrer le principe de l’égalité des sexes dans la conception, la mise en oeuvre, le suivi et

l’évaluation des politiques et programmes de développement, y compris les politiques budgétaires, en prêtant davantage attention aux besoins des femmes rurales, afin qu’elles tirent effectivement profit des politiques et programmes adoptés dans tous les domaines et que le nombre disproportionné de femmes rurales vivant dans la pauvreté diminue ;

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Déployer des efforts et intensifier l’action menée pour répondre aux besoins essentiels des

femmes en milieu rural, en améliorant des infrastructures indispensables comme l’énergie et les transports, leur accessibilité et leur utilisation, en prenant des mesures de renforcement des capacités et de mise en valeur des ressources humaines et en assurant l’approvisionnement en eau salubre et sûre et l’assainissement, des programmes nutritionnels, des programmes de logements à un coût abordable, des programmes d’éducation et d’alphabétisation et des services de santé et d’assistance sociale, notamment dans les domaines de l’hygiène sexuelle et de la santé de la procréation, du traitement du VIH/sida et des soins et du soutien correspondants ;

Concevoir et appliquer des politiques qui favorisent et protègent la jouissance par les femmes

et les filles rurales de tous les droits humains et de toutes les libertés fondamentales, et créer un environnement qui ne tolère pas les violations de leurs droits, notamment les actes de violence familiale, sexuelle ou sexiste ;

Lancer des programmes visant à permettre aux femmes et aux hommes vivant en milieu rural

de concilier leur travail et leurs responsabilités familiales et encourager les hommes à partager à parts égales avec les femmes les tâches ménagères et l’éducation des enfants ;

Appuyer un système éducatif attentif aux différences entre les sexes, qui tienne compte des

besoins particuliers des femmes rurales en vue d’éliminer les stéréotypes sexistes et les tendances discriminatoires dont elles souffrent. L’une des remarques faites par un participant à la restitution était de savoir pourquoi se référer à un texte des Nations Unies au lieu de s’en tenir aux stratégies sectorielles nationales. La remarque est sans doute pertinente, mais on notera que les stratégies sectorielles découleront de la politique nationale en cours, et que cette politique nationale prendra des éléments qui sont ici présentés dans le cadre de la résolution onusienne. On peut du reste remarquer que malgré « l’allure IFD » du texte, certains éléments de diagnostic se retrouvent dans le diagnostic fait au niveau du PDRD.

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En mettant en perspective les besoins identifiés, avec les stratégies planifiées ou mises en œuvre dans le PDRD, on peut avoir une idée de la question de pertinence. Les deux colonnes présentent globalement les problèmes et les besoins, sans établir de lien immédiat entre les contenus des deux colonnes. Problèmes et Besoins identifiés sur le terrain Stratégies mises en œuvre par le PDRD

La femme a la plus grande charge de travail, elle est fortement impliquée dans les activités de production, elle a la quasi-totalité des charges de reproduction.

Les hommes ne participent pas aux travaux domestiques. L’accès (difficile ou impossible) aux ressources foncières par les femmes. Les droits des femmes (héritage par exemple) ne sont pas respectés. Les hommes contrôlent les crédits donnés aux femmes. Le pouvoir de décision dans la famille appartient exclusivement à l’homme

(Non considération des femmes dans la gestion des affaires, elle est reléguée au second plan).

La femme n’a pas accès au grenier familial. Ne contrôle pas l’utilisation des produits du grenier familial.

Les hommes n’admettent pas que les femmes aient les mêmes droits qu’eux.

Des femmes sont encore victimes de violences physiques ou morales (bannissement, répudiation, polygamie, mariages ou remariages forcés).

La communication est insuffisante entre les femmes et les hommes, notamment entre conjoints.

Appui aux AGR pour la réduction de la pauvreté des catégories défavorisées en particulier les femmes, les jeunes et les ruraux.

Extension du réseau des caisses populaires (recrutement des animatrices).

Formation en genre des partenaires et du personnel du PDRD.

Alphabétisation (quotas de 60% pour les femmes).

Quotas pour l’accès des femmes aux terres aménagées.

Sensibilisation sur les questions foncières

Formations techniques (embouche, maraîchage, production de fumure organique, tissage, teinture, extraction de beurre de karité, élevage de lapin, fosses fumière, cordons pierreux).

Allègement des tâches des femmes. Implication des femmes dans la

construction des cordons pierreux. Renforcement des capacités

individuelles et organisationnelles.

Besoins identifiés au niveau de la Résolution des Nations Unies Autonomisation politique et socioéconomique des femmes rurales. Intégrer le principe de l’égalité des sexes dans la conception, la mise

en oeuvre, le suivi et l’évaluation des politiques et programmes de développement.

Améliorer les infrastructures indispensables comme l’énergie et les transports, leur accessibilité et leur utilisation.

Concevoir et appliquer des politiques qui favorisent et protègent la jouissance par les femmes et les filles rurales de tous les droits humains.

Lancer des programmes visant à permettre aux femmes et aux hommes vivant en milieu rural de concilier leur travail et leurs responsabilités familiales et encourager les hommes à partager à parts égales avec les femmes les tâches ménagères et l’éducation des enfants.

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L’examen des tableaux appelle deux principales observations de fond. La première est déjà mentionnée et concerne le concept de genre. Le programme met femme, jeunes, migrants, catégories défavorisées, sous le même concept. Il convient de relever qu’il ne s’agit pas ici de nier la légitimité d’une approche par rapport à des problèmes identifiés pour les dites cibles, mais d’attirer l’attention que ce qui touche les jeunes peut être une question de génération ou de gérontocratie, ce qui touche les migrants une question socio ethnique ou simplement lignagère. Lorsque les différences, disparités, discriminations sont expliquées par la réinterprétation idéologique basée sur les différences biologiques, il s’agit alors de questions de genre. L’un des exemples est quand on pense que par ce que seule la femme accouche (fait biologique immuable lié au sexe), elle devrait aussi assurer seule la gestion du nourrisson puis du bébé et plus tard de l’enfant (comportement que l’homme comme la femme peuvent avoir, lié à la socialisation). Même si le PDRD veut appuyer tous les groupes considérés comme défavorisés ou vulnérables, suggestion est faite de distinguer les problèmes de genre des autres problèmes. Les questions de genre renvoient à une remise en cause d’inégalités sociales que beaucoup de personnes considèrent comme naturelles, elles sont plus difficiles à changer. Dans le cas des jeunes ou des migrants, on légitime moins les discriminations. En mettant dans le même sac les mêmes problèmes, on en vient à banaliser les questions de genre, qui sont plus structurelles et demandent une approche correspondant à ce positionnement. Quand on examine les activités du PDRD, il est évident qu’elles contribuent à résoudre les problèmes de pauvreté de façon globale. Si l’on se réfère aux problèmes et besoins identifiés par rapport aux questions de genre, on ne peut plus faire une telle affirmation générale. De fait, les questions à se poser pour voir si les questions de genre sont prises en compte sont :

Que faut-il faire pour équilibrer la charge de travail des femmes, par rapport aux hommes ? Que fait le programme par rapport à cela ?

Que faut-il faire pour que le contrôle des crédits revienne aux femmes, et que fait le PDRD

dans ce sens (le programme parle d’allègement des tâches, mais on sait que la question ne doit pas être traitée uniquement au niveau de la femme, mais en rapport avec l’homme).

Les mêmes questions doivent être posées en ce qui concerne les violences physiques, morales, et ce que le PDRD fait pour les résoudre. Il est clair que certains des objectifs du PDRD permettent de répondre aux questions de genre tels qu’identifiés, mais les stratégies demandent à être plus spécifiques pour être plus adéquates. En particulier, il y a une insuffisance de l’implication des hommes (peu de stratégies sont orientées vers eux), ce qui peut limiter l’impact de ces stratégies. Les hommes sont une partie du problème, il ne peut pas avoir de solution sans leur implication. La deuxième observation découle de ce qui précède : les stratégies ont été planifiées sans une connaissance précise des problèmes de genre qui se posent, en particulier sans une connaissance de leurs causes profondes. Mais une telle situation n’est pas propre au programme, elle se retrouve au niveau national. La politique nationale en cours aura sans doute des éléments d’analyse qui pourront plus tard être utilisés.

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2.4. Propositions d’axes stratégiques et des approches Les axes stratégiques découlent des problèmes ; ils peuvent être identifiés au regard de ces problèmes et besoins. Concernant les actions, ce sont celles que le PDRD mène déjà, auxquelles il faut inclure les dimensions manquantes (notamment en matière de formation et d’éducation). En terme de planification, on peut proposer les objectifs et résultats attendus suivants. Objectif du volet : Assurer la prise en compte des besoins liés aux rapports de genre, des jeunes, des migrants, dans le PDRD. Objectifs spécifiques OS1. Promouvoir le partage équitable des rôles, responsabilités, tâches au niveau de la famille. Résultats Attendus Produits

Les membres de l’Unité de Production familiale () prennent conscience du manque d’équité dans la répartition des rôles, responsabilités, tâches au niveau de la famille.

Les membres de l’UP identifient ensemble des stratégies d’une répartition équitable

Effets

La charge de travail des membres de l’UP est équitablement répartie entre la/les femmes, le mari, les garçons, les filles.

Les femmes, les hommes, les garçons, les filles sont impliquées dans des rôles,

responsabilités, tâches dans lesquels ils/elles n’étaient pas traditionnellement impliqués à cause des barrières de genre ou de génération.

O.S.2. Assurer l’accès équitable et le contrôle de toutes les composantes de la communauté aux ressources et aux bénéfices liés ou non au Programme Résultats attendus Produits

Les leaders fonciers, les détenteurs d’autorités sont informés des besoins des femmes, des jeunes, des migrants, en rapport avec les ressources foncières.

Des négociations sont menées avec leaders fonciers et les détenteurs d’autorités pour

que les femmes, les jeunes, les migrants accèdent aux ressources foncières.

Des négociations sont menées avec les maris des femmes bénéficiaires des crédits pour les AGR, pour qu’elles aient le contrôle des crédits.

Des négociations sont menées avec les chefs d’UP pour que les autres membres partagent

avec le chef de l’UP la responsabilité d’une gestion rationnelle efficace des réserves de la production agricole ou pastorale.

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Effets

Les femmes, les migrants, les jeunes accèdent aux ressources foncières, à côté des hommes qui avaient seuls l’accès et le contrôle traditionnellement.

Les femmes ont le contrôle des crédits octroyés dans le cadre des AGR

Les autres membres de l’unité de production partagent avec le chef de l’UP la

responsabilité d’une gestion rationnelle efficace des réserves de la production agricole ou pastorale.

Les femmes, les migrants, les jeunes bénéficient des formations techniques et du suivi

assuré par les services techniques et/ou le PDRD dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, de l’environnement.

O.S.3. Promouvoir la connaissance et l’application de la gouvernance locale, des droits civils politiques, économiques, sociaux et culturels, de la personne et de la famille au niveau de la communauté.

Résultats Produits

Les membres de la communauté à travers toutes les composantes (femmes, hommes, jeunes, migrants) savent ce qu’est la gouvernance locale, connaissent les droits de la personne et de la famille.

Les femmes, les jeunes, les migrants connaissent des droits de la personne et de la famille et

les procédures et possibilités de les faire appliquer. Effets

Les droits de la personne et de la famille sont appliqués

Elimination/ Diminution des mariages forcés Elimination/ Diminution de la pratique de l’excision Héritage de la veuve et de l’orphelin (moins spoliés) Actes d’état civils (JSAN ET CIB) entrent dans les habitudes quotidiennes Polygamie discutée avec la première épouse Plus grande participation des femmes à toutes les activités sociales, politiques, et aux

réunions. Plus grande participation des femmes, des jeunes, des migrants à la vie politique Lévirat n’est plus obligatoire Moins/ Pas de répudiation Moins/ pas d’abandons des domiciles par les hommes Pour les dots, moins de problèmes Mariages civils devenus la règle Régularisation d’anciens couples (qui n’étaient pas légalement mariés) Elimination/diminution de violence physique sur les femmes Succession inclut les filles maintenant Education, Alphabétisation ne discriminent pas les filles, les femmes

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En plus de ces axes stratégiques, on peut ajouter la grande question d’autonomisation politique et socioéconomique des femmes rurales, ce qui correspond à la pratique des AGR, à quoi il faut adjoindre la dimension d’autonomisation. Dans l’ensemble, il faut également impliquer les femmes dans les activités jusque là considérées comme masculines (comme dans l’élevage), et impliquer les hommes dans les activités considérées comme féminines (liées à la reproduction, comme la collecte de l’eau, du bois, l’éducation des enfants). L’approche préconisée comporte 2 mots clés : conscientisation (formation, éducation), négociation. Beaucoup d’hommes ne savent pas que leurs femmes sont surchargées, l’approche doit les amener à en prendre conscience, et à proposer eux-mêmes comment ils peuvent aider à équilibrer les charges. Le préalable à tout ceci est la formation qui déconstruit les stéréotypes sexistes. L’homme comme la femme sont des produits de socialisation, il faut utiliser ce processus de socialisation pour faire comprendre pourquoi les uns et les autres se comportent comme tels, et comment les uns et les autres peuvent changer pour le meilleur développement de tous.

Ce que veut dire négocier L’être humain est mû par des intérêts qui lui sont propres, égoïstes ou non (prestige, pouvoirs, argent, altruisme, survie, etc), en même temps qu’il est le produit de la socialisation (connaissances, modèles, symboles, valeurs). Il ne change que dans le sens de l’un ou l’autre de ses intérêts, surtout il ne renonce à tous ses intérêts que sous la contrainte. Dans ce contexte, les ressources, les bénéfices, les intérêts comme le prestige, le pouvoir, sont déjà appropriés par un groupe de personnes. L’objectif de la démarche étant d’amener ces personnes à partager, il est important de leur faire comprendre qu’on reconnaît la « légalité sociologique » de leur situation, que pour autant on négocie avec elles pour qu’elles aident au développement. Il faut faire comprendre à ces personnes que sans elles, il n’y a pas de développement. Après cela, demander leur adhésion, composer autant que possible avec elles. Dans les situations où elles refusent de composer, il faut en tenir compte, ne pas s’opposer de front, chercher à contourner, en s’assurant qu’il n’y a pas de conséquences préjudiciables aux objectifs de la démarche. Ceci est particulièrement recommandé pour les personnes détenant une quelconque autorité. Il est également important d’éviter de choquer les personnes dans leur conviction.

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L’éducation devrait viser à faire émerger et croître, chez les unes comme chez les autres, la dimension qui manque dans leur développement, il s’agit du moment au cours duquel l’être humain entre dans une forme active de résistance aux injustices, de recherche des voies et moyens de la justice, de poursuite à tout prix de la réalisation de ces choix d’équité, y compris par leur propre transformation. Du point de vue de l’éducation dont la scolarisation, cela suppose un certain nombre d’éléments.

développement de l’empathie chez les garçons et les filles, chez les femmes et chez les hommes: ce volet de l’éducation ne concerne pas les aspects cognitifs directement psychologiques, mais s’adresse aux rapports sociaux, implique l’engagement dans la lutte pour transformer les rapports sociaux inégalitaires.

Il inclut l’apprentissage par les individus et les groupes de la participation à la vie sociale, à son organisation, et à ses structures dans une perspective de déconstruction/reconstruction.

développement de la capacité d’expression du refoulé. Le refoulé correspond aux aspirations que les pesanteurs culturelles conduisent à nier, taire, chez l’homme ou chez la femme. Il est courant d’entendre « pleurer comme une femme, être dur comme un homme, etc. Un jeune peut avoir une envie de participer aux travaux ménagers, cela lui sera refusé, comme on refusera que la fille accompagne son frère à la chasse. En dehors de certaines barrières socialement admises et éthiquement défendables (la pratique de l’inceste par exemple), la possibilité pour chaque être humain de poursuivre librement la réalisation de ses aspirations devra faire partie d’une éducation qui émancipe.

engagement des enseignantes et enseignants dans les notions d’équité femmes/hommes. Les

perspectives ici envisagées ont une double dimension, celle d’une démarche pédagogique et d’un choix éthique. L’engagement dans une éducation intégrale suppose l’adhésion à ces dimensions.

Tout cela implique une autre forme d’organisation des programmes et de l’encadrement. A partir de l’adolescence, c’est à dire au moment où se développent de façon importante l’esprit critique et d’abstraction des individus, il y a lieu de mettre l’accent sur l’éducation civique politique.

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Activités proposées et modalités associées

Les activités principales sont les sessions de formation, d’éducation, de négociations sur les thématiques évoquées : 1. Formation des membres des UP sur les profils activités (production, reproduction,

gestion sociale) et la socialisation, pour comprendre le processus d’acquisition des connaissances, des modèles, des symboles, des valeurs.

2. Négociations entre les parties prenantes (membres de la famille entre eux, membres des UP entre eux, maris/femmes, Leaders traditionnels, dépositaires d’autorités avec jeunes, migrants, femmes) sous la facilitation du PDRD et de ses partenaires de mise en œuvre.

De façon pratique, le PDRD 1. Identifie les ressources humaines pour les formations, l’éducation, l’information, ces

formateurs et formatrices sur les thématiques évoquées (droits, genre, etc.) élaborent les modules sur les modèles déjà éprouvés par exemple par la CBDF et ses membres, par RECIF/ONG et ses membres

2. Assure la formation de ses partenaires de mise en œuvre, dans la perspective que ces partenaires répercutent les formations, l’éducation, l’information aux niveaux des communautés : il s’agit de formations en cascades, les derniers maillons étant les individus (femmes, hommes, jeunes, migrants).

3. Assure le suivi des activités selon le mécanisme de suivi propre au Programme, en

s’assurant de collecter les indicateurs liés aux produits, aux effets, selon la périodicité du système de suivi. (voir chapitre suivant).

La négociation par rapport aux questions d’accès aux ressources foncières est pilotée par le PDRD, qui le fait déjà. Les négociations concernant les autres aspects relèvent des partenaires de mise en œuvre. Les chefs d’antenne assurent le suivi global de toutes les activités de formation, d’éducation, d’information (les activités sont-elles exécutés ? L’ont-elles été de façon efficace, efficiente ?). Les responsables des questions de genre assurent le suivi technique de ces activités, en veillant à ce que l’approche soit participative, qu’elle implique toutes les parties prenantes. Elles assurent l’évaluation sur site de ces activités, pour faire remonter les données au niveau de l’antenne, qui elle-même les fait remonter au niveau du siège du Programme.

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Le Chronogramme suivant peut être proposé pour la mise en œuvre des activités :

ACTIONS PERIODE Mois 1- 6 Mois 7- 12 Mois 13- 18 Au-delà Mois19

01

Identification de Ressources bureaux d’études pour les formations, éducation, information

02

Harmonisation de l’approche au niveau des différentes composantes du programme

03

Formations des partenaires techniques, des ONG/Associations partenaires sur la prise en compte des questions de genre dans leurs interventions

04 Formations des OPP sur les thématiques identifiées (prise en compte des besoins liés aux questions de genre, aux besoins des jeunes, des migrants, sur la négociation)

05 Mise en œuvre sur le terrain des formations, de l’éducation, de l’information, au profit des différentes cibles

06 Collecte des indicateurs d’activités, de produits 07 Collecte des indicateurs d’effets

Qui fait quoi ? La planification du volet « genre, jeunes, migrants » (objectif de la composante, objectifs spécifiques, résultats attendus (produits et effets), activités est du ressort du bureau genre, qui verse les éléments du cadre logique au bureau Planification et Suivi Evaluation. La responsable du bureau genre est la personne qui a les initiatives sur la mise en œuvre et le suivi des activités planifiées, en conformité avec le fonctionnement du programme. Le dispositif du Programme collecte les indicateurs, qu’elle analyse, pour assurer les ajustements éventuels. Les bureaux d’études appuieront au début de la mise en œuvre de la stratégie, par rapport aux formations, mais aussi par rapport aux études de base à réaliser pour connaître la situation de référence des indicateurs. Les partenaires techniques et les ONG partenaires auront des conventions de collaboration avec le PDRD, et désigneront chacun un point focal sur la question « genre, jeune, migrant », qui participera aux rencontres sur la question en cas de besoin, mais surtout qui transmettront les indicateurs (activités, produits) selon la périodicité convenue. Les indicateurs concernent les activités et produits qui ont des dimensions « genre, jeune, migrants ». Les OPP et les animateurs sont chargés de conduire les activités de formations, d’informations, d’éducation, de négociation sur le terrain. Les responsables genre des antennes assurent le suivi des activités ci-dessus, en terme de leur pertinence, efficacité, et en rendent compte au chef d’antenne.

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2.5. Indicateurs et outils de suivi- évaluation

2.5.1. Indicateurs proposés Les éléments suivants sont proposés pour identifier les indicateurs, ils découlent des objectifs spécifiques et des résultats attendus. Il est recommandé d’identifier les indicateurs avec les différentes parties prenantes. Il est utile de collecter des données de base pour avoir la situation de référence de ces indicateurs.

Hiérarchie des objectifs Eléments pour identifier les IOV Objectif Spécifique 1 : Promouvoir le partage équitable des rôles, responsabilités, tâches au niveau de la famille

Temps de travail des femmes (a diminué) Proportion d’Hommes, garçons impliqués dans

les activités de reproduction Proportion de femmes participant aux activités

de gestion sociale considérées traditionnellement comme masculines.

Résultats attendus Résultat attendu 1 : Les membres de l’Unité de Production familiale prennent conscience du manque d’équité dans la répartition des rôles, responsabilités, tâches au niveau de la famille.

Nombre de personnes formées Nombre de sessions de formations

Résultat attendu 2 : Les membres de l’UP identifient ensemble des stratégies d’une répartition équitable.

Stratégies identifiées

Résultat attendu 3 : La charge de travail des membres de l’UP est équitablement répartie entre la/les femmes, le mari, les garçons, les filles.

Temps de travail des femmes, des hommes, des filles, des garçons équitablement réparti.

Résultat attendu4 : Les femmes, les hommes, les garçons, les filles sont impliquées dans des rôles, responsabilités, tâches dans lesquels ils/elles n’étaient pas traditionnellement impliqués à cause des barrières de genre ou de génération

Proportion d’Hommes, garçons impliqués dans les activités de reproduction

Proportion de femmes participant aux activités de gestion sociale considérées traditionnellement comme masculines

Proportion de garçons impliqués dans les tâches ménagères ou des activités de reproduction

Proportion de filles impliquées dans des activités ou taches considérées traditionnellement comme masculines.

Activités Activités du résultat 1 Session de formation, éducation, conscientisation Nombre de sessions

Nombre de participants Activité des résultats 2+3+4 Sessions (réunions) de négociation sur le partage équitable des rôles, responsabilités, tâches

Nombre de réunions Nombre de participants Accords des parties prenantes sur le partage équitable

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Hiérarchie des objectifs Eléments pour identifier les IOV

Objectif Spécifique 2 : Assurer l’accès équitable et le contrôle de toutes les composantes de la communauté aux ressources et aux bénéfices liés ou non aux programmes

Proportion de femmes, de jeunes, de migrants ayant accès et assurant le contrôle des ressources.

Résultats attendus Résultat attendu 1 : Les leaders fonciers, les détenteurs d’autorités sont informés des besoins des femmes, des jeunes, des migrants, en rapport avec les ressources foncières.

Nombre de leaders de détenteurs d’autorités informés Nombre d’accords obtenus ou promis

Résultat attendu 2 : Des négociations sont menées avec les maris des femmes bénéficiaires des crédits pour les AGR, pour qu’elles aient le contrôle des crédits.

Nombre de couples impliqués dans les négociations Nombre d’accords obtenus

Résultat attendu 3 : Des négociations sont menées avec les chefs d’UP pour que les autres membres partagent avec le chef de l’UP la responsabilité d’une gestion rationnelle efficace des réserves de la production agricole ou pastorale

Nombre d’UP impliqués dans les négociations

Nombre d’accords obtenus

Résultat attendu 4 : Les femmes, les migrants, les jeunes accèdent aux ressources foncières, à côté des hommes qui avaient seuls l’accès et le contrôle traditionnellement.

Proportion de femmes, de migrants, de jeunes par rapport aux hommes

Résultat attendu 5 : Les femmes ont le contrôle des crédits octroyés dans le cadre des AGR

Proportion ou nombre de femmes.

Résultat attendu 6 : Les autres membres de l’unité de production partagent avec le chef de l’UP la responsabilité d’une gestion rationnelle efficace des réserves de la production agricole ou pastorale.

Proportion ou nombre d’UP

Résultat attendu 7 : Les femmes, les migrants, les jeunes bénéficient des formations techniques et du suivi assuré par les services techniques et/ou le PDRD dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, de l’environnement

Proportion ou nombre de femmes, de jeunes, de migrants

Activités Réunions, rencontres d’informations, de négociations

Nombre de réunions Nombre et qualités des personnes

impliquées Accords obtenus

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Hiérarchie des objectifs Eléments pour identifier les IOV Objectif Spécifique 3 : Promouvoir la connaissance et l’application de la gouvernance locale, des droits civils politiques, économiques, sociaux et culturels, de la personne et de la famille au niveau de la communauté.

Proportion de femmes, de jeunes, de migrants ayant accès et assurant le contrôle des ressources.

Résultats attendus Résultat attendu 1 : Les membres de la communauté à travers toutes les composantes (femmes, hommes, jeunes, migrants) savent ce qu’est la gouvernance locale, connaissent les droits de la personne et de la famille.

Nombre de formations Nombre de personnes formées

Résultat attendu 2 Les femmes, les jeunes, les migrants connaissent des droits de la personne et de la famille et les procédures et possibilités de les faire appliquer

Nombre de formations Nombre de personnes formées

Résultat attendu 3 : Les droits de la personne et de la famille sont appliqués

Nombre de cas (voir ci-dessous)

Elimination/ Diminution des mariages forcés Elimination/ Diminution de la pratique de

l’excision Héritage de la veuve et de l’orphelin (moins

spoliés) Actes d’état civils (JSAN ET CIB) entrent dans

les habitudes quotidiennes Polygamie discutée avec la première épouse Plus grande participation des femmes à toutes

les activités sociales, politiques, et aux réunions. Plus grande participation des femmes, des

jeunes, des migrants à la vie politique Lévirat n’est plus obligatoire Moins/ Pas de répudiation Moins/ pas d’abandons des domiciles par les

hommes Pour les dots, moins de problèmes Mariages civils devenus la règle Régularisation d’anciens couples (qui n’étaient

pas légalement mariés) Elimination/diminution de violence physique sur

les femmes Succession inclut les filles maintenant Education, Alphabétisation ne discriminent pas

les filles, les femmes

Activités Formations, informations

Nombre de formations Nombre et qualités des personnes impliquées

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2.5.2. Mécanismes de suivi

Concernant le dispositif de suivi, il est le même que celui du Programme. Seules les données complémentaires et la périodicité de la collecte de celles-ci, sont à y inclure. Pour les activités et les résultats ajoutés, cela implique de collecter les indicateurs de base (étude de base), et d’en suivre l’évolution.

Le suivi est systématique et vise à prendre des décisions d’une manière rapide et flexible, en ce qui concerne les activités du Programme. Parfois le suivi donne lieu à un ajustement de la formation des résultats intermédiaires. Une évaluation est une activité bien précise qui vise à vérifier le succès d’un programme en utilisant des critères de pertinence, d’efficience, d’efficacité et d’impact. Elle vise les résultats intermédiaires, l’objectif spécifique et les objectifs globaux du programme.

Au niveau des activités

La collecte d’information au niveau des activités se fait régulièrement. Ceux qui sont responsables de l’exécution des activités doivent informer leurs supérieurs sur l’avancement des activités. Des problèmes éventuels doivent être rapportés aussi vite que possible en vue de prendre des mesures. Un système de contrôle doit être élaboré pour garantir que l’information donnée est correcte.

Le tableau suivant élaboré sur base d’un cadre logique peut guider le travail de suivi.

Activités planifiées Date prévue Constats explications recommandations Act. 1.1 Act.1.2 Act.1.3

Pour ceux qui doivent exécuter les activités, ce tableau est comme un tableau de bord. Ils l’utilisent quasi quotidiennement. Ils informent leurs supérieurs régulièrement par exemple une fois par mois, sous forme de ce tableau ou de rapport de progrès basé sur ce tableau. Si nécessaire ceux-ci prennent des mesures.

Il est important de se mettre d’accord à l’avance sur les responsabilités et la flexibilité de changement accordé aux différents niveaux de prise de décisions. Ceci permettra aussi de définir le type de rapport et la fréquence de rapports aux différents niveaux.

Ce tableau sert d’instrument de capitalisation des expériences. Si pour certains types d’activités on constate souvent les mêmes problèmes on doit tenir compte de ce constat lors de nouvelles planifications.

34

Au niveau des résultats

Une fois les activités en route, il est important d’évaluer de temps à autre les chances qu’on a de voir le résultat visé se réaliser : ceci se fait en mesurant ou en cherchant des informations sur les indicateurs au niveau des résultats. Ce travail peut se faire une fois, après un certain temps, et c’est le responsable qui coordonne la collecte d’information, interprète l’information et propose des corrections éventuelles.

Le tableau suivant peut servir comme instrument de collecte d’information.

résultat indicateur constat recommandation

Résultat 1

Résultat n

Des changements au niveau des résultats ont des conséquences sur l’objectif du programme. Il faut être prudent avec les changements à ce niveau. Il conviendrait, surtout si les conséquences des changements sont importantes, de négocier avec les différents partenaires.

Le plan suivant peut être utilisé pour collecter les indicateurs

Indicateurs Quand Où Comment (outils)

Par Qui Qui supervise

En terme de mécanisme de synergie :

Chaque composante du programme, chaque partenaire, les OPP, ont défini lors de la première activité de la composante comment ils peuvent prendre en compte les questions de genre. Il est important que chaque composante dispose d’une personne (point focal) qui réponde de la question, et qui fournisse les informations, selon la périodicité du suivi arrêtée ensemble.

La responsable de la composante organisera pendant les 6 premiers mois de la mise en

œuvre de la stratégie, une réunion mensuelle avec les représentants des partenaires ci-dessus, les points focaux au besoin, ainsi qu’avec les responsables des volets genre des antennes et les formateurs/formatrices identifiés. Après les 6 mois, la réunion peut devenir trimestrielle, même si les données de terrain continuent d’alimenter le suivi mensuellement.

Ces réunions serviront à faire le point de la mise en œuvre de la stratégie (quels sont les points forts à capitaliser, quels sont les points faibles à changer, quelle est l’évolution des indicateurs, etc).

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III. Recommandations Tenant compte des ressources humaines disponibles par rapport au volet genre, les principales recommandations sont : 1. Harmoniser la compréhension des questions de genre, de la problématique « jeunes et

migrants » au niveau des chefs d’antenne, des responsables des volets genre, des animatrices. 2. Renforcer les connaissances et les capacités des parties prenantes, sur la prise en compte des

questions de genre, jeunes, et migrants, pour qu’à leur tour les parties prenantes intègrent ces éléments de connaissances et renforcement des capacités, au niveau de leurs cibles. Dans la mesure où la présente étude met l’accent sur la formation, le PDRD peut élaborer un programme de formations en cascade incluant les approches participatives (pour amener l’homme et la femme, le garçon et la fille, à prendre conscience, changer de comportements, et que cela soit documenté), en commençant par outiller ses partenaires dans ce sens.

3. Collecter les indicateurs de base par rapport aux objectifs, résultats et activités proposés. Le

dispositif de suivi et d’évaluation inclura les indicateurs ci-dessus définis.

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Liste des documents consultés et Bibliographie sommaire sur GED Documents consultés Documents du PDRD

Rapport de préevaluation (doc. de travail1) Protocole d’accord entre le PDRD et RCPB Rapport de l’étude de faisabilité en vue de l’implantation d’un point de service à Tikaré Aide mémoire « étude mise en œuvre Renforcement et extension du réseau des services

financiers décentralisés du PDRD Rapport de synthèse de la collaboration URCP-CES-AGF Document de demande de proposition pour le recrutement d’opérateurs privés pour le PDRD Offre technique pour recrutement d’opérateurs privés pour le PDRD (lot 2) Offre technique pour recrutement d’opérateurs privés pour le PDRD (lot 6) Rapport relatif à la mise en œuvre, volet renforcement extension du réseau des services

financiers décentralisés Rapport FIDA évaluation intermédiaire du PS/CES/AGF (annexe 2) Proposition pour recrutement d’opérateurs privés pour le PDRD (lot 1 et 2 et 3 et 4) Rapport FIDA d’évaluation intermédiaire PS/CES/AGF Rapport FIDA évaluation intermédiaire (phase 1 et 2) PS/CES/AGF Offre technique pour recrutement d’opérateurs privés (lots 1 et 5).

Gouvernement du Burkina Faso

Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) Juillet 2004 Lettre d’Intention de Politique de Développement Humain Durable (LIPDHD) Plan d’Actions et Programme d’Investissement du Secteur de l’Elevage (PAPISE). Politique en matière d'approvisionnement en eau potable Politique Nationale de Population (PNP) Politique Nationale de Promotion de la femme (PNPF) Programme Décennal de Développement de l’Education de Base (PDDEB) Programme national de développement sanitaire (PND) Stratégie de croissance durable de l’agriculture

Nations Unies Bilan Commun de Pays (ou Country Commons Assessment, CCA en anglais) octobre 2004 Plan Cadre des Nations Unies pour l’Aide au Développement (United Nations Development Aid

Framework, UNDAF en anglais) UNDAF 2006-2010 ; Edition 04 Mars 2005 Résolution 60/1 du 24 octobre 2005. Document final du Sommet mondial de 2005 Amélioration de la condition de la femme en milieu rural. Résolution 60/138 du 07 février 2006 Suite donnée à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et application intégrale de la

Déclaration et du Programme d’action de Beijing et des textes issus de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale. Résolution 60/140 du 07 février 2006

Les petites filles - Résolution 60/141 du 11 janvier 2006. La 60ème session relative au suivi des résultats du sommet du Millenium tenue au siège des

Nations Unies à New York. 14 au 16 Septembre 2005

37

Bibliographie Sommaire NB. Utiliser les moteurs de recherche pour avoir des indications de sites traitant des questions de

genre. Un point de départ peut être le site du Ministère Français des Affaires Etrangères, « genre en action ».

Africa Recovery, Vol. 16 No. 1, April 2002:4-6, “Gender budgets seek more equity”, - by Michael Fleshman. African Development Bank (2001), The Gender Policy, Abidjan African Development Bank (2000), Gender, Poverty and Environmental Indicators on African Countries, vol. 1,

Abidjan

African Development Bank (2001-2002) Gender, Poverty and Environmental Indicators on African Countries, vol. II, Abidjan

African Development Bank (June 2002), Achieving the Millennium Development Goals in Africa: Progress, Prospects, and Policy Implications - Global Poverty Report 2002, Abidjan

Bisnath, S. and Elson, D (2000), Women’s Empowerment Revisited, Background Paper for UNIFEM, Progress of the World’s Women: A Biennial Report (http://www.undp.org/unifem/progressww/empower.html).

Organisation of African Unity (2001), The New Partnership for Africa’s Development (NEPAD, October 2001)

Razavi, S. (1998), Gendered Poverty and Social Change: An Issues Paper, UNRISD Discussion Paper no. 94, September 1998.

UNDP (depuis 1995), Human Development Report , New York

UNDP (2001b), UNDP Review of the Poverty Reduction Strategy Paper (PRSP), New York, December 2001(Contribution to the PRSP Review, January 2002).

UNECA, African Centre for Women (1999), Declaration of the Sixth African Regional Conference on Women and Background Assessment of African Experiences,http://www.uneca/declaration.

UNECA, African Centre for Women (2001), Policy Analysis and Advocacy for Gender Mainstreaming in National Poverty Reduction Strategy (2001-2003), Issues Paper, http://www.uneca.org/eca_resources /Conference_Report/Gender.htm

UNICEF, Bureau Régional Afrique de I’Ouest et du Centre (2000), Situation de la Femme en Afrique de I’Ouest et du Centre, by Laetitia Bazzi-Veil, Abidjan.

UNIFEM (2001), Contribution to the World Bank and IMF PRSP Review (January 2002), New York, 26 November 2001.

United Nations (1997), Renewing the United Nations: A Programme for Reform – Report of the Secretary General, General Assembly, (A/51.950)

United Nations (1999), Guidelines: United Nations Development Assistance Framework (UNDAF), April 1999:

Common Country Assessment (CCA), April 1999. United Nations (2000a), The Worlds Women 2002: Trends and Statistics, New York.

38

United Nations (2000), United Nations Millennium Declaration, General Assembly resolution. (A/Res/55/2), 18th

September 2000.

United Nations Development Group (2001), Report on the UNDAF Assessment Workshop, Princeton II, 1 – 2 March 2002, Skytop, Pennsylvania.

Whitehead, A. and Lockwood, M. (1999), Gender in the World Bank’s Poverty Assessments: Six Case

Studies from sub-Saharan Africa, UNRISD Discussion Paper No. 99

(http://www.unrisd.org/engindex/publ/cat/publdrg.htm)

World Bank (2000), Can Africa Claim the 21st Century? Report by the African Development Bank,

African Economic Research Consortium, Global Coalition for Africa, United Nations Economic

Commission for Africa and World Bank, Washington D. C.

World Bank (2001a), Poverty Reduction Strategy Sourcebook, Washington D. C., (draft for comments, June 2001).

World Bank (2001b), Gender by Bamberger M., Blackden M., Fort L., Manoukian V., Chapter in Poverty

Reduction Strategy Sourcebook (Draft for comments, April 2001). World Bank and IMF Staffs (2002b), Review of the Poverty Reduction Strategy Paper (PRSP)

Approach: Main Findings, March 15 2002, Washington D. C.

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Liste des Personnes rencontrées

Noms et Prénoms Fonction Institution Victor Kaboré Chef d’Antenne Régionale AR/Bam, Kongoussi Adélaïde Sare Batiébo Responsable Genre Fatimata Bassinga Directrice Régionale MPF, Centre Nord, Kaya Mahamady Sawadogo Président SEMUS YAKO Béatrice Sankara Cécile Kientega Maison Familiale Rurale/Union

Nationale Daniel Sankara Victor Sawadogo Bangueba Bamissi Chef d’Antenne Régionale AR/Passoré, Yako Simon Kaboré Chef d’Antenne Régionale AR/Yatenga, Ouahigouya Rachel Nanéma Responsable Genre Mahamane Thiombiano Salimata Bélem Ouedraogo Directrice Régionale MPF, Nord, Ouahigouya Daniel Kabre Directeur Provincial Environnement et Cadre de vie,

Yatenga Clémentine Couldiaty Mamadou Ouedraogo Directeur Provincial Agriculture, Hydraulique, Ressources

Halieutiques, Yatenga Tog Naba Chef Coutumier Ouahigouya Elie Dianda Directeur Provincial Agriculture, Hydraulique, Ressources

Halieutiques, Bam Désiré Limtanga Ouedraogo Chef de Zone Zéphirin Zoma Directeur Provincial Ressources Animales, Bam Victor Sawadogo Chargé de Formation ZoodNooma Rock Nazaire Sawadogo Président AJPE Moussa Diallo Membre Salam Sawadogo Directeur Provincial Environnement et Cadre de vie, Bam