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 ASSOCIATION SPÉLÉOLOGIQUE CHARENTAISE 

Rapport PiCos 2011

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RESUMEN DE BERNARD HIVERT PERTENECIENTA A LA A.S. CHARENTAISE DE LAS EXPLORACIONES SUBTERRÁNEAS EN PICOS DE EUROPA (CANTABRIA- ESPAÑA) 2011 , CONJUNTAMENTE CON EL CES ALFA.

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Édition et impression :

Association Spéléologique CharentaiseLe Nil138, route de Bordeaux16000 ANGOULEME

SommaireRésumé 4

Situation et zones de prospection 6

Liste des participants 8

Bilan financier 9

Compte-rendu journalier 10

Localisation des cavités en cours d’exploration 29

Topographies HS4 30

LL7 32

LL1 34

H9-A5 35

ES18 36

ES29 37

ES27 38

JO88-Ω21 39

Mise en page et édition :

Bernard HivertAvec la collaboration de :Javier Sánchez

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Dates

30 juillet au 6 août 2011

Historique

Depuis 1971, l’ASC établit uncamp spéléo dans les Picos de

Europa, au début uniquemententre Français, et depuis plusieurs années en collaborationavec le club CES Alfa, deMadrid et d’autres spéléosespagnols. Nous fêtions donc le40e anniversaire de notre activité

en ces lieux.

ObjectifsComme d ’ hab i t ude , l e s

principaux objectifs étaient :

Prospection et recherche denouveaux trous

Désobs t ruc t ion e t su i t ed’exploration de cavités en cours

Ré exploration de puits comblés

par la neige (nouvelles possibilités selon l’enneigement)

L’équipe

Le groupe français était constituéd e h u i t p e r s o n n e s ,essentiellement des Charentais,mais aussi deux jeunes de Nancyet un de la région parisienne.Parmi les Espagnols, la moitiéétait des habitués de ce camp, etles autres des scientifiques

travaillant pour le Parc nationaldes Picos de Europa.

Réalisations

Le LL7 que nous avions

découvert l’an dernier s’avéraitimpénétrable à -93 m mais nousavions laissé en suspens une

lucarne latérale à mi-hauteur etune escalade dans un puits

parallèle. Malheureusement, lesdeux n’ont pas donné suite.L’exploration du LL7 est doncconsidérée comme terminée.

Le ES27, trouvé en 2008 très

près du camp, est toujours aussi prometteur pour les jeunessouples et déterminés qui osent

se faufiler dans ses boyauxtortueux. L’altimètre indiqueraitune profondeur proche de 400m,

mais une crue glaciale a refroiditoute l’équipe (à tous les sens duterme) et la topo n’a pas suivi

jusqu’au bout.

L’exploration du HS4 est la

grande réussite de cette année. Ilest perché à la limite de la zonequi nous a été attribuée par laFédération espagnole, dans lesecteur Veronica / Hoyos

Sengros, et la marche d’approcheest assez fatigante. Mais quellerécompense quand on l’atteint !Il faut se glisser dans la rimaye,entre glace et rocher, et l’onaccède à une salle avec un névé

pentu et des concrétions de glacesurprenantes : rideaux destalactites, excentriques, lamesde sabres, cascades massives…Dans la direction opposée, unglacier en forme de spirales’enfonce dans un puits jusqu’à146 m de profondeur (à suivre).

Mais suite à une escalade à côtéd’une cascade glacée (-60 m),grande exaltation : un premier

puits de 40 m est suivi d’unautre, non descendu par manquede temps, sans glace, et dont letemps de chute d’une pierreavoisine les 10 secondes. Uneforte motivation pour y retourner l’an prochain !

Résumé

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Sur la crête de You Oscuro, à lalimite de la zone des Belges, uneéquipe espagnole a descendu un

puits de plus de 110 m (à suivre).

Il y a deux spits à l’entrée, etaprès vérification sur lesarchives, il apparaît correspondreau JO88-Ω21.

Un nouveau trou a été trouvé ettopographié près du camp. Ildescend à – 40 m et a été marquéES29.

Les Espagnols ont axé leur

s é j o u r s u r d e s é t u d e ss c i e n t i f i q u e s ( o p é r a t i o nCriopicos). Deux d’entre eux, de

l’université de Valladolid et deCantabria, étaient chargés de

poser des appareils enregistreursdans des grottes glacées. Il s’agitd’effectuer des prélèvements et

des relevés pour étudier l’évolution de la température etdu volume de la glacesouterraine.

Ainsi, ils sont allés dans la grotteglacée de la Torre de Altaiz LL1

et celle de Veronica A5. Ils

reviendront dans un an ou deux pour récupérer les données.

Conclusion

Après le groupe restreint de l’andernier, et l’absence de rapportd’expédition côté espagnol qui afailli nous interdire l’accès àcette zone, le renouveau a eulieu, avec des jeunes spéléosmotivés.

La prospection a enfin étérécompensée et la nouvelle de ladécouverte du HS4 a vite circulé.

Plusieurs nouveaux souhaitent se

joindre à nous l’an prochain.L’attrait du vierge facile esttoujours vivace. Mais la chancese nourrit de toutes les heures

passées à fouiner sur le lapiaz età noter les coordonnées dechaque passage intéressant entreles lames acérées du rocher.

Bernard HIVERT

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Situation

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Zones de prospection

Cette vaste étendue karstique aété divisée en divers secteursreconnaissables sur le terrain.Délimitées par les accidents

géographiques tels que lesvallons, creux, failles, lignesde c rê tes , e t l imi tes

provinciales, la répartition et la prospection de ces zones ontété attribuées conjointement auclub français ASC et au clubmadrilène CES Alfa par lafédération espagnole despéléologie, depuis plus de dixans.

Actuellement, la localisation etle marquage des cavités sontfacilités par l’établissement descontours de chaque zone, lignes

pouvant être enregistrées sur les GPS. Ainsi l’on peutfacilement vérifier dans quelsecteur se trouve le point àmarquer.

C EL CABLE track ZPC

LL LLOROZA track ZPLL

ES ESCONDIDA track ZPES

TA TORRE ALTAIZ track ZPTA

JO JOU OSCURO track ZPJO

ST HOYO SIN TIERRA track ZPSTV CABAÑA VERONICA track ZPV

HR HORCADOS ROJOS track ZPHR

T TESORERO PICO track ZPT

SA STA ANA PICO track ZPSA

CV CANAL DEL VIDRIO track ZPCV

PV PEÑA VIEJA track ZPPV

PO PEÑA OLVIDADA track ZPPO

M MINAS PROVIDENCIA track ZPMP

PR PEÑA REMOÑA track ZPPR P PADIORNA PUERTOS track ZPP

N COLLADINA NIEVES track ZPN

HS HOYOS SENGROS Track ZPHS

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Responsable d’expédition :

Bernard HIVERTLes Fauveilles16380 CHAZELLES

[email protected]

Parrainage :

Fédération Française de Spéléologie

CREI, Commission des Relations etdes Expéditions Internationales28, rue Delandine

69002 LYON

Participants

ASC :

Association SpéléologiqueCharentaiseSiège social : Le Nil138 route de Bordeaux

16000 ANGOULEME.

Autorisation :

Ministerio de Medio AmbienteParque nacional de los Picos deEuropaArquitecto Reguera, 1333004 OVIEDO.

CES ALFA :

Club de Exploraciones SubterráneasALFAResponsable : Francisco Javier Sánchez BenitezPo del Arroyo n°34 vivienda 59

28935 MOSTOLES (MADRID)

Participants Club S 30 D 31 L 1er M 2 M 3 J 4 V 5 S 6 Total

Bernard Hivert ASC 0,5 1 1 1 1 1 1 0,5 7

Olivier Gerbaud ASC 0,5 1 1 1 1 1 1 0,5 7

Yann Auffret ASC 0,5 1 1 1 1 1 1 0,5 7

Jérémy Durand Goulus 0,5 1 1 1 1 1 1 0,5 7

Romain Turgné Goulus 0,5 1 1 1 1 1 1 0,5 7

Lucille Delacour USAN 0,5 1 1 1 1 1 0,5 6

Davis Parrot USAN 0,5 1 1 1 1 1 0,5 6

Pierre Ortoli SC Montgeron 0,5 1 1 1 1 1 0,5 6

Javier Sánchez CES Alfa 0,5 1 1 1 1 1 1 0,5 7

Chema Jose Ma Millán CES Alfa 0,5 1 1 0,5 3

Emilio Herrera CES Alfa 0,5 1 1 1 0,5 4

Maria Jesus Romanos CES Alfa 0,5 1 1 0,5 3

Pedro Jose Marian CES Alfa 0,5 1 1 1 0,5 4

Enrique Serrano Univ. Valladolid 0,5 1 1 1 1 1 1 0,5 7

Manuel Gómez Lende Univ. Cantabria 0,5 1 1 1 1 1 1 0,5 7

Luis Jordá Abismo 0,5 1 1 1 1 1 1 0,5 7

Raúl Abismo 1 1

5,5 12,5 14 13,5 14,5 14 14 7 96Total journées-repas

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Bilan financier

Alimentation

Total alimentation

(réparti en 53 journées participants)

780 €

Matériel ASC

Une douche solaire 8 €

Hydroclonazone 15 €

Goujons 43 €

Bouteille de gaz 14 €

Total matériel 80 €

Transports ASC

Véhicules personnels 234 €

Portage sur pistes 100 €

Total transports ASC 334 €

Édition de ce compte-rendu 250

Total général 1444

ALIMENTATION AUTOROUTE CARBURANT TOTAL ASC TOTAL Goulus

NOM DEPENSE RECETTE DEPENSE RECETTE DEPENSE RECETTE DEPENSE RECETTE DEPENSE RECETTE

ASC 562,60 34,65 299,48 896,73 10,60

Bernard HIVERT 102 11,55 66,45 180

Olivier GERBAUD 102 11,55 66,45 180

Yann AUFFRET 102 11,55 66,45 180

Les Goulus 214,60 214,60

Jérémy DURAND 102 102

Romain TURGNÉ 102 102

David PARROT 90 90

Pierre ORTOLI 90 90

Lucille DELACOUR 90 90

TOTAL 777,20 780 34,65 34,65 299,48 199,35 896,73 810 214,60 214,60

Résultat 2,80 100,13 97,33 0

Cette année encore, l’incertitudequant au nombre de participants etleur durée de séjour a compliquél’organisation de ce camp. Legroupe des Français et celui desEspagnols sont arrivés chacun demanière autonome. Mais nousavons pu comparer nos menus etnos tours de main, et échanger lesrecettes.

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Voyage et installation

Olivier, Yann, Bernard

Suite des courses à Potes : pain,viande, fruits, fromages,laitages. Montée avec le 4X4d’Olivier jusqu’au camp.Arrivée à 13 h. Transport des

bidons de matériel et des toiles

plastiques depuis la galerie demine, en traversant la partienoyée avec de l’eau jusqu’enhaut des cuisses. Plusieursheures de nettoyage sontnécessaires.

Vers 17 h, arrivée de Javier,Chema, Pedro, Enrique, Luis etManu. La voiture tout terrainde Luis s’est arrêtée à la

Vueltona et l’équipe entreprendtoute une série de portages pour finir de porter la nourriture et lematériel espagnol.

Olivier redescend en 4X4 pour retrouver Romain et Jérémy quil’attendent au pied des 15 km de

piste et transporter tout leur chargement. Ils arrivent au camp à19 h.

Bernard

Portage

Pedro, Chema, Luis, Enrique,Manu, Javier

Nous avions rendez-vous à lastation service de Piñuecar, pointde réunion des quatre véhicules

prévus : Luis depuis Bustarviejo,Chema depuis Torrelodones,Pedro depuis Méntrida et moidepuis Móstoles. Après avoir acheté les fruits et la viande àCervera, nous rejoignonsdirectement Fuente Dé. Là, nousattendons Enrique et Manu, quin’arriveront que deux heures

plus tard.

A 5 h de l’après-midi, avec le pick-up de Luis, chargé aumaximum, nous montons par la

piste d’Espinama à la Vueltona,où nous retrouvons Chema,Enrique, Pedro et Manu qui ont

pris le téléphérique. Pour

rejoindre le camp, nouschargeons le matériel sur le dosdes uniques mulets qui rôdent

par ici, c’est-à-dire nous-mêmes.

Compte-rendu journalier

Samedi 30 juillet

Vendredi 29 juillet

Olivier, Yann, Bernard

Départ de Charente à 17 h. Arrivée à Rumenes (cabane de chasseurs)à 1 h du matin.

La piste, assez roulante au début, devient de plus en plus raide, et finit par longer le précipice. Photos : Yann Auffret

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Nous avons à peine fait un tour ou deux, quand apparaît une âmecharitable qui montait dans sontout-terrain déformé par lacharge, avec quelques visagesaplatis contre les vitres, tirantune remorque pleine de sacs. Il yfait une place pour nos fardeaux,vu que je n’ai pas voulu monter

en voiture jusqu’à la mine, ayantfait éclater un pneu près du

précipice il y a quelques années.C’est Olivier !

La nuit tombe, avec les derniersrayons de soleil couronnantAltaïz, et toutes les tentes sont

plantées, même la super hauted’Emilio que nous attendonsavec Maria-Jesus pour lundi.Comme elle reste vide, nous en

profitons pour y entreposer de lanourriture.

Javier

Rendez-vous manqué

Romain, Yann

Comme convenu, nous sommesallés au téléphérique à 9 h pour retrouver David, Lucille etPierrot. Une heure plus tard,nous rentrons au camp sans nosacolytes pour déjeuner… Nousrepartons avec Jérémy après la

comida, et nous les retrouvons àmi-chemin.

Romain

Arrivée au camp

David, Pierrot, Lucille

Après quelques bonnes dizainesd’heures de route pour venir de

Nancy (1400 km) et une courte

nuit, nous sortons de nos duvetsvers 8 h et apercevons enfinnotre destination de la semaine :les Picos. Pas mal ! Nous avonsrendez-vous à 9 h en haut dutéléphérique pour rejoindre lescollègues mais nous avons un

peu de retard… Nous montonsvers 10 h 15 mais nous netrouvons personne en haut.Armés de patience, de bières et

de cafés, nous attendons… Amidi, on décide quand même demanger à la cafétéria.

En début d’après-midi, ne voyanttoujours personne, nousdemandons à un garde du Parcde nous indiquer le campementdes spéléos. En route pour lamontée, nous croisons Romain etJérémy qui viennent nous

chercher. Nous découvrons lecamp ; on va être bien ici !

Lucille

Dimanche31 juillet

Déchargement du pick -up de Luis à la Vueltona. Tout ce chargement devra

finir à dos d’homme ? Photo: Luis Jordá

Sans le 4X4 d’Olivier, rien ne serait possible. Il constitue aussi un véhiculede secours, vu l’absence de réseau de téléphone mobile. Photo : Yann Auffret

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Fin d’exploration duLL7

Olivier, Yann, Bernard

Lever vers 8 h avec Romain pour aller chercher nos amis Françaisau câble. Petit déjeuner en haut

du câble. Après 1h d’attentetoujours personne, nous décidonsdonc de remonter au camp ;malheureusement ils sont arrivés

peu de temps après.

En début d’après-midi, départavec Olive et Bernard pour leLL7 en contrebas du camp et du

chemin des Anglais. L’objectif est de faire l’escalade repérée

l’année d’avant et de visiter unefenêtre latérale qui, équipée par Bernard, se termine par desétroitures impénétrables.

Départ de l’escalade par Yann enassurage dynamique avec perfoet dégaines sur plaquettes avecgoujons. Le puits remontant

jonctionne nettement avec unecheminée parallèle qui servira de

ligne pour l’escalade.

Arrivé au sommet, soit environ10m plus haut, c’est la mauvaise

surprise. Il n’y a pas de puits parallèle et aucune suite n’est possible. Nous rebroussons doncchemin, puis retour au campaprès déséquipement du trou.

Une seule chose à dire : Fin dechantier !

Nous retrouvons tout le mondeaprès un TPST de 3h30. Repasavec tous les Français le soir,avant de repartir avec Romain.

Nous allons équiper l’ES 27

avec une entrée sous terre à0h20.

Yann

Rééquipement de laCueva Helada de Altaïz

Chema, Luis, Pedro, Javier

TPST : 6 h 30

A midi, tout est prêt pour équiper la Cueva Helada de Altaïz.Premier problème ! Enrique etManu n’arrivent pas à configurer

les thermomètres et appareils demesure, et nous n’avons pas laWifi pour télécharger les mises à

jour de ces nouveaux appareilstout juste étrennés. Qui nousaurait dit, il y a quelques années,qu’un problème d’Internet nousobligerait à différer uneexploration ?

Ils décident de descendre à Potes

pour trouver une connexion ettélécharger les données qui leur manquent. De notre côté, nousoptons pour installer la cavitéavec les détours prévus pour éviter les frottements, les chutesde pierres, et pour nous adapter àla morphologie changeante de laglace.

Chema en prend la responsabilité

et nous casse les pieds avec sesexigences de réinstallationcomplète de cette cavité quenous avons toujours considéréecomme facile. Nous atteignons le

premier palier, un bouchon deneige durcie, recouverte de sableet de graviers qui occultent le solgelé.

Chema installe une main

courante, moins acrobatique quele pendule effectué par Emilio aumois de juin. Cependant, notre

Un fort courant d’air a permis de repérer l’entrée du LL7 , désobstruée l’an passé. Il restait encore quelques passages possibles à visiter. Photos : Yann Auffret

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Premiers pas dans le

HS4

Bernard, Jérémy, Olivier, Lucille

L’équipe part pour le HS4, un

trou repéré en 2008 par Olivier etAnthony mais jamais descendu.Il se situe « un peu » plus loinque Cabana Veronica.

Nous sommes prêts vers 10 h pour entamer la montée de plusde 2 h. Ce n’est pas facile, étantdonné que nous sommes chargéscomme des mulets et que lesoleil est bien présent. Aprèsavoir dépassé le refuge, nousnous arrêtons près du V7 pour

manger. Jérémy équipe l’entréeet y descend, mais il n’y a riend’intéressant.

Juste avant de repartir, Olivier reçoit une fiente de chouca sur l’épaule, alors qu’il leur donnaità m a n g e r ! P a s t r è sreconnaissants les bestiaux !

Nous arrivons enfin au HS4. Il

se situe dans un gros cirque. Il ya plein de neige au fond, biencompacte et glissante.

C. H. de Altaïz : Chema installe unemain courante. Photo : Luis Jordá

Javier et Luis ont atteint le fond.

prévision de corde n’est pas bonne, celle de 84 m ne rejoint pas la cote finale à -57 m aprèsles déviations réalisées. Encoupant la corde de 45 mdestinée à la main courante, nous

parvenons à atteindre le fond.

Pedro reste à jouer descastagnettes avec les dents sur leressaut de neige pendant quenous descendons jusqu’au bout,où la glace se précipite et secontors ionne en formescapricieuses et en équilibressurprenants . Merve i l l euxcaprices de la nature, menacés

par la fusion progressive de la

neige, avec les changementsclimatiques actuels !

Javier

Jérémy se glisse dans le V7. Photo : Bernard Hivert

HS4 : Comment franchir cetterimaye ? Photo : Bernard Hivert

HS4 : Lucille ose s’aventurer dansl’inconnu. Photo: Bernard Hivert

Lundi 1er août

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Mais une rimaye bien marquéenous empêche de toucher lerocher. Première tentative pour

passer : Jérémy au bout de la

corde et Olivier en contrepoidssur la pente du névé. Mais c’estun échec.

O l i v i e r r e p r e n d a l o r sl’équipement de plus loin et là :Jackpot ! Nous descendonsquelques dizaines de mètresentre glace et rocher et tombonsdans une grande salle. Là :cascades de glace, blocs de

glace, voûte de glace, sol ennévé ! Le spectacle est superbe. Nous sommes tous enchantés.

Mais nous décidons de remonter car il est plus de 18 h et nousavons bien froid. En tout cas, dela belle première reste à fairedans les jours à venir. Nousredescendons en 1 h 30 etarrivons au camp vers 20 h 30.Voilà une bonne journée, bienremplie et pleine de promesses.

Lucille

ES 27

Yann, Romain

TPST : 5 h 30 environ, de 0 h 20 jusqu’à 6 h du matin environ.

Équipement du trou en pleinenuit suite à une grossemotivation. Installation de petits

bouts de cordes sur des ressauts jusque-là non équipés et pasforcément évidents à laremontée.

On s’arrête en haut du P20 avecmargelle au milieu, vers -150environ et descendu en 2009, car l’accu de la perfo est vide.

Nous laissons sur place un kitavec la perfo sans accu, unecorde de 26m pour le puits, unecorde de 50m, des amarrages, lemarteau et une bouteille d’eau.

Retour au camp et lever de soleilavec une bière avant d’aller secoucher vers 7h.

Réveil aux alentours de 10h, on passe le relai à David et Pierrotqui partent sous terre en débutd’après-midi. On profite dusoleil avec Romain pour

prospecter un peu aux alentoursavec quelques débuts de désob et

une visite à l’I5 qui n’est pas bouché par un névé cette année.

Yann

ES 27 : suite

David, Pierrot

Nous partons du camp vers 13 h pour le ES 27 où nous

poursuivons l’équipement de lacavité pour arriver dans la

première. Nous équipons deuxou trois ressauts mais le manquede batterie nous arrête vite. Nousfaisons demi-tour et sortons entre19 h et 20 h.

Pose d’instruments demesure (C. H. de Altaïz)

Chema, Luis, Pedro, Enrique,

Manu, Javier

TPST: 9 h

Midi approche quand nousentamons la descente dans lagrotte, cette fois-ci avec lesappareils de mesure configurés

pour rester une année sur place àenregistrer la santé de la cavité.Cette fois, Pedro reste àl’extérieur, et en profite pour

prospecter aux alentours ; il

HS4 : Une féérie de glace !

Photo :Olivier Gerbaud

Yann dans le ES27 Photo : Emilio Herrera

ES27 : Romain en haut d’un desnombreux ressauts.Photo : Emilio Herrera

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découvre deux fissures d’accèscompliqué.

Le reste du groupe avons atteintla base du premier névé, et nousdiscutons au sujet du meilleur emplacement des appareils, defaçon à ce que l’an prochainnous puissions y avoir accès,même si le niveau de la neiges’effondrait d’un coup. De plus,nous plaçons des mires et des

petites balises sur la glace et les parois pour vérifier de possiblesvariations d’épaisseur de laglace.

Nous nous accordons pour fixer le thermomètre au centre du

puits, en l’attachant sur unecordelette tenue par deux spits,

mais après toutes ces discussionsnous sommes complètementgelés.

Enrique et Manu s’arment decourage et n’hésitent pas àdescendre dans le puits suivant.Ils ne s’en repentiront pas. S’ensuit une pluie d’éclairs de flasheset de cris d’admiration.

Nous indiquons à Manu, sous un pan de neige, des racines et des

restes organiques qui sontenchâssés dans la glace. Il

parvient à les extraire, dans une position surplombante etacrobatique. Bravo pour lemaître de conférences !

Nous posons le dernier appareil àla base d’une cheminée et nous

désinstallons tout, sauf les p laquet tes . L’équipement

apparaît sûr, bien qu’un peutechnique, ce qui exige de Manudes efforts supplémentaires pour compense r son manqued’expérience dans ce domaine. Ilopte pour ne pas rester ici toutel ’année à surveil ler lesthermomètres et remontelentement. Il est 7 h du soir, maisnous avons profité des beautésde cette grotte.

Javier

Mardi 2 août

ES 27 : la crue

Yann, Romain et Emilio

TPST : 7h30.

David et Pierrot sont allés dansl’ES 27 au-dessus du camp la

veille. Ils ont fini l’équipementdu trou et ont commencé à fairede la première ; la perceuse adonc progressé. Aujourd’huic’est notre tour avec Romain etEmilio, un des Espagnols arrivéle matin même, qui nousaccompagne. Emilio est le

premier Espagnol à passer l’étroiture baptisée « pirouettecacahuète » vers -60 quidébouche en tête du puits de 5 m.Descente assez rapide jusqu’à la

pointe et c’est parti pour la première.

Emilio rebrousse chemin assezvite car il n’a pas les vêtementsadaptés pour ce trou qui,lorsqu’on est statique, se révèleêtre froid. Nous continuons la

première avec Romain en

Entrée de la Cueva Helada de Altaïz.Javier, Chema, Manu, Luis, EnriquePhoto : Pedro Marian

Enrique accroche un thermomètreenregistreur. Photo : Luis Jordá

Enrique observe les stratificationsPhoto : Javier Sánchez

Luis atteint le fond de la C. H. de Altaïz. Photo : Javier Sánchez

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enchaînant les ressauts jusqu’àenviron -400 m, d’après

l’altimètre et les ressentis dechacun d’entre nous.

C’est alors que les petits filetsd’eau des ressauts commencent àse faire entendre, c’est sûr il

pleut dehors. Nous insistons un peu en continuant d’équiper jusqu’à ce que ces filets setransforment en cascadesgrondantes, c’est sûr : c’est la

c r u e . É t a n t d o n n é l aconfiguration du trou qui estrelativement étroit, voire trèsétroit, nous décidons d’arrêter la

progress ion qui devientdangereuse.

Nous remontons un peu endéséquipant les deux derniersressauts jusqu’à arriver dans unvolume un poil plus grand où

nous décidons d’attendre ladécrue. Au bout d’un moment, lacrue ne se calmant pas, nous

prenons la décision de remonter en essayant d’éviter les cascadescar l’équipement hors crue dansce trou est impossible.

Nous déséquipons les ressautsqui engagent vraiment avec lacrue jusqu’aux puits plus grands

où il y a plus de volume, en prévision d’une nouvelle sortiesous terre. Nous remontons les

grands puits entièrement arrosés,avec nos trois kits, on se croirait

en canyon.Sortie du trou à 22 h passées,complètement mouillés, avecEmilio que nous avons rejointvers -60 m à l’étroiture« pirouette cacahuète ». Retour au camp et bonne soupe chaude.

Yann

ES27 : la crue(autre point de vue)

Emilio, Romain, Yann

A peine arrivé au camp, Emiliose joint à l’équipe française pour l’exploration du ES27, situé à un

jet de pierre mais toujours aussiétroit. Après une descente rapideavec un équipement à lafrançaise, ils sont surpris par une

crue, conséquence de l’averse ensurface. Ce lapiaz des Picos estainsi, l’eau qui tombe, l’eau quise propage dans les fissures enun clin d’œil, et si la cavité estétroite, il vaut mieux y entrer avec un bon équipementthermique. Mais ce n’était pas lecas d’Emilio, il n’avait que sacombinaison de cordura déchirée

et décousue. Cependant Emiliovient de la zone basque deCanarias et supporte les averses

gelées, jusqu’à ce que tousdécident de cesser de souffrir entre les étroitures et lesgrelottements.

Reconnaissant son courage,Romain le félicite : « Tu es le

premier Espagnol à êtredescendu aussi profond danscette grotte ! » Et il est vrai quedepuis que les Basques avaientatteint la tête du premier puits, ily a deux ans, où il fallaittraverser une fenêtre avecangoisse et déboucher sur le vide

pour atteindre le premier équipement permettant dedescendre, ils avaient décidé dene pas y remettre les pieds tantque l’installation ne serait pasrectifiée.

C’est que les Français, chaquefois, affinent leur installation.

Pour les mousquetons sans viroleil faut s’assurer qu’ils n’ont pasla mention « no climbing » desChinois, et ils posent lesfract ionnements sur descordelettes de dynema, sicommodes que pour s’assurer onne sait pas où enfiler lemousqueton, et cela s’ils n’ont

pas percé un pincement derocher pour y insérer la

cordelette pour tendre la cordede 8 mm et y descendre.

De l’entrée étroite du ES27, on domine le campement. Photo : Emilio Herrera

Romain sous la crue dans le ES27.Photo : Emilio Herrera

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Enfin, Emilio grelottait de froidet non de peur, étant plusaudacieux qu’un Français de lanouvelle école. Alors ils

commencent à désinstaller lacavité, si bien qu’Emilio n’a passu si elle continuait au-dessousd’ eux ou non ; c ’es tl’inconvénient de ne pasconnaître la langue, et enl’occurrence de ne pas en savoir

plus que « remontant ».

Javier

HS4 : que de glace !

Olivier, Bernard, Jérémy,

Pierrot

TPST : 4 h 30

Le temps est maussade après unenuit très orageuse et très

pluvieuse, avec beaucoup deravinement sur les chemins et les

pierriers. Nous nous demandonsdans quel état nous allonsretrouver les vêtements etéquipements que nous avons

laissés sous un rocher, dans une poche poubelle. Finalement, toutest en bon état.

Pendant qu’Olivier complètel’équipement de la grotte, jecommence à en faire latopographie. Mais le lasermètreéprouve des difficultés à prendreles mesures de longueur sur laneige et la glace. De plus, lesgaleries et les salles sesuperposant, j’ai beaucoup demal à faire un dessincompréhensible. Au bout de

deux heures, le froid aidant, j’enai assez, j’arrête mes relevés. Jecontinuerai demain.

Nous accédons à des formationsde glace magnifiques, que nousessayons de photographier, maisl’éclairage de ces pendeloquestransparentes pose un gros

problème. Beaucoup de photosseront à éliminer. Il y a de

nombreuses stalactites de glace,mais aussi des excentriquessurprenants, souvent d’unefinesse inhabituelle. A côté, degrosses cascades glacées ont la

forme de piliers massifs etimposants. Des passages étroitsentre glace et rocher sont plutôtangoissants.

Vers 19 h, l’eau qui ruisselle par endroits semble plus abondante.

Nous redoutons un orage ensurface et nous décidons deremonter. Bonne surprise : il a

plu, mais c’est fini. Nous pouvons nous changer au sec etrentrer au camp.

Bernard

Jérémy éclaire un rideau de stalactites de glace dans le HS4. Photo : Bernard Hivert

HS4 : Des tonnes de glace menacent Olivier. Photo: Bernard Hivert

HS4 : Des formes inexpliquées. Photo : Bernard Hivert

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H9 : Grotte glacée deVeronica

David, Lucille et les Espagnols

Départ en fin de matinée avecl’équipe espagnole pour la grotte

glacée de Veronica. C’est Luis

qui équipe et nous décidons desuivre en dernier. L’entrée se fait

par un névé à flanc de falaise. Nous descendons quelques puitset retrouvons les Espagnols entrain d’installer un thermomètreenregistreur. Ils se sont munis decrampons, et nous comprenons

vite pourquoi…

La neige disparaît de temps entemps pour laisser place àd’énormes pans de glace. Lavisite se poursuit par deuxmagnifiques salles recouvertesde haut en bas par de la glacea u x r e f l e t s b l e u t é s .Heureusement que Luis est là

pour nous éviter trop de gadins !

Lucille

Pose d’instruments demesure dans la grotte

glacée de CabañaVeronica (H9)

Luis, Pedro, Enrique, Manu,

Lucille, David, Javier

TPST: 7 h

Comme tous les jours, nos préparatifs sont désespérémentlents. Les Français qui nous

accompagnent, David et Lucille,las d’attendre, décident de partir seuls et de nous attendre à laCabaña Veronica. Lourdementchargés, nous les y retrouvons,vu qu’ils ne connaissent pasl’itinéraire jusqu’à la grotte,trajet qui en sa partie finale,devient vertigineux et ne semaîtrise que s’il est connu

parfaitement.

A partir du porche d’entrée, Luisinstalle une corde de 60 m,suivant les indications de Javier,car c’est une première pour lui.David, le jeune moniteur despéléo français, le suit avec unecorde de 84 m au cas où il serait

possible d’atteindre le dernier puits de 40 m. Suivent Enrique etManu, accompagnés de Javier.

Nous plaçons un premier thermomètre enregistreur aufond de la salle close, au bout dela grande pente de neige. Luiscontinue tout seul l’équipement,

jusqu’à ce qu’il se retrouve à bout de corde, 15 m avant la basede la dernière rampe glacée.

Nous décidons de sacrifier lacorde de 84 m pour terminer ce

passage. Comme il n’y a pas de paroi de rocher pour fractionner,Luis plante une broche à glace ettermine la descente avec lagrande corde. Il a atteint une

autre grande salle, glacée elleaussi.

En premier suivent David etLucille, mais Javier, obsédé par l’idée de trouver la fameuse SalaHelada, qui ne peut être aussi

bas, décide d’abandonner lacorde et, grâce à ses crampons,se déplace latéralement jusqu’àun trou entre glace et rocher, eten se penchant… « Eureka ! J’ai

Le porche d’entrée du H9, à flanc de falaise, abrite une grande languede neige.Photo : Javier Sánchez

H9 : Luis est aussi à l’aise avec lesbroches qu’avec les goujons. Photo : Javier Sánchez

David et Lucille se restaurent avant de s’engager dans le H9. Photo : Enrique Serrano

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trouvé la salle ! » C’étaitimportan t parce qu’e l l econstituait un endroit stratégique

pour vérifier ce type de glace particulier, avec le sol horizontalgelé comme du verre offrant unevision spectaculaire, et parce queles années passées nous y avionsvu des restes organiques

prisonniers dans la glace des parois.

Javier et Enrique tendent unemain courante de sécurité entredeux broches à glace et tous

peuvent accéder à ce lieuformidable dont la paroi la plushaute est constituée d’unecouche de glace stratifiée dontl’épaisseur et l’anciennetédoivent faire l’objet d’une étudescientifique.

Encore une fois, la surprise etl’admiration brillent dans lesyeux de tous, face à ce mondemerveilleux de rocher, de glaceet de neige. Mais il ne faut pas

relâcher son attention, surtout sil’on n’a pas de crampons. A

peine a-t-il posé le premier piedsur le sol gelé que David se sentglisser sur l’imperceptible pentesans pouvoir résister, et mêmeJavier, avec ses crampons, ne

peut le retenir. Tous deux seretrouvent lancés comme des

boules de billard vers unnouveau puits que Javier neconnaissait pas et qui n’apparaît

pas dans la topographie.

Luis, ému, décide d’équiper ce puits apparemment inédit. Il plante un spit et deux goujons et,excité par cette découverte,

descend de quelques mètres et seretrouve dans une salle de 30 msur 30 m, fermée, et avec... Oh !déception ! un cairn de pierres !Comment cela est-il possible ?

Pendant ce temps, Enrique etManu ne savent où donner de latête entre les photos, les relevésde données, la pose desthermomètres, des hygromètres,l’extraction d’échantillons deglace, de restes organiques…

Luis admire l’univers extraordinaire de la grotte glacéede Cabaña Veronica. Photos : Javier Sánchez

Enrique, le scientifique, est fasciné par ce mur de glaceet le sol transparent et glissant au possible.

H9 : Manu et Luis prélèvent unéchantillon de glace. Photo : Enrique Serrano

Javier exulte : il a enfin trouvé lecouloir de glace du H9.Photo : Enrique Serrano

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jusqu’à ce que, finalement, ilsfixent deux jauges graduées pour vérifier les variations d’épaisseur de glace en une année.

Luis déc ide de l a i s se r l’équipement en place pour revenir le lendemain avec sonami Raúl. Nous sortons presqueà la nuit, vers les 8 h et demie,sous la menace de pluie, et nousdécidons de poser quelques

cairns pour baliser la sortie par leversant escarpé, ou… la paroi,comme je le dirais !

A 10 h nous arrivons aucampement, très fatigués, avec

peu d’envie de faire la cuisine etde manger. Mais quelques boîtesde cassoulet et beaucoup de vinTinto de verano nous fontchanger d’idée.

Javier

HS4 : un glacier dans le

puits.

Olivier, Bernard, Yann

TPST : 5 h

A l’extrémité gauche de la salle,un passage entre le rocher et laglace laisse voir un creux quis’enfonce dans le noir. Olivier équipe la descente, mais à mi-hauteur il se trouve face à lamain courante installée la veille,

par la droite. Il s’agit de la même paroi, mais avec le bombementde la roche, on pouvait penser que c’était une diaclasedifférente.

Nous passons encore du temps à prendre des photos, cette fois-ciavec un pied et la lumière descasques. Les résultats semblentmeilleurs qu’avec des flashes.

Nous basculons ensuite sur l’autre pente de neige, encorevierge. Le plafond est très bas,mais nous pouvons descendre

sans corde. Il se pourrait que ceversant soit inaccessible l’an prochain, si le niveau nival est plus haut. Nous accédons à une

plate-forme de glace qui donnedans une énorme salle occupée

en majorité par un puits avec unglacier qui coule au centre, allantd’un bord à l’autre, en forme despirale.

Notre dernière corde de 40 m nenous permet pas de dépasser le

premier ressaut . Nousremontons, ravis de cettedécouverte.

Bernard

Équipement d’une verticale par Olive qui découvre très vite quecela jonctionne avec l’autre côtéde l a sa l l e p r inc ipa le .Déséquipement de cette partie,quelques visées topo puis bonneséance photo des concrétions deglace.

Descente d’une pente enneigée

sur 30 m en contre-haut de lasalle principale, c’est parti pour la première. Découverte d’untrès gros volume plus bas quidonne sur un gros puits en ellipsequi descend relativement bas,ambiance moitié roche, moitiécascade de glace. Équipement

jusqu’à une margelle pas troploin de la tête de puits et arrêtfaute de matériel et d’accu.

Yann

H9. Photo : Javier Sánchez

H9 : L’accès au couloir glacé est un passage étroit qui peut se refermer d’une année à l’autre Photo : Manuel Gómez

Mercredi 3 août

HS4 : Que la lumière soit ! Photo : Bernard Hivert

HS4 : Yann ne tient pas debout sur laglace. Photo : Bernard Hivert

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Prospection aux

alentours (ES29)

Romain, David

Journée orientée récupérationavec au programme Tarot, dodo,

prospection et plus… Après unematinée en position allongée, sur le milieu d’après-midi Romain etmoi-même partons en directiondu I 5 pour déplacer quelques

cailloux, malheureusement sansrésultat.

Après quoi, on étend notre

prospection en trouvant ungouffre à 15 min du camp. C’estun P40 d’entrée avec undiamètre de 10 m. La suite n’est

pas évidente et se termine sur unméandre de 2 à 3 m de large avecdu remplissage. Cela fait un petitdénivelé mais une belledécouverte. Javier pense qu’ilfaut la nommer ES29.

David

Mine ES 18

Lucille, Jérémy, Pierrot

Pas trop vite le matin et

doucement l’après-midi, voilà ladevise de la journée. Après une

petite partie de tarot, nous partons en direction de la mine.Dans certa ines galeries ,

brouettes, paniers en osier, pelleset même lampe de mineur sontencore présents. En descendant,nous arrivons dans la galerie duroulage. A son extrémité setrouve un puits de mine bienencombré de pierres et glace.Une visite bien sympathique,mine de rien.

Lucille

Visite de la mine ES18

Emilio, Maria-Jesus, Luis,

Lucille, Pierre, Jérémy, Javier

TPST : 2 h

Nous profitons de ce jour ensoleillé pour faire sécher lescordes et réaliser les tâches ducampement. Le soir, nous allonsvisiter la mine ES18, vu que

Luis est très intéressé par letravail des mineurs et lestechniques anciennes.

Située au-dessus du camp, à lacime du massif Escondida, on yentre par une fissure naturelle.La cavité a été creusée en zigzag,en cherchant le minerai de

blende (zinc) et en profitant desfissures et des diaclases

naturelles quand elles étaientintéressantes. Près de l’entrée,nous devons franchir un ressautde 6 m avec une corde fixée sur deux spits.

Le trajet se déroule en cherchanttoujours le passage le plus bas

pour terminer sur un puitsremontant en maçonnerie (ES11)

traversé par de vieux rails, et qui

paraît très dangereux, aussi bienà la montée qu’à la descente.

Dans la mine ES18, Emilio et Javier s’étonnent de trouver un panier rempli de minerai,abandonné depuis près d’unsiècle. Photo : Luis Jordá.

ES18 : Le Grand Soplao.Photo : Bernard Hivert

ES18 : Il est rare que les rails soient

encore présents dans les anciennesmines des Asturies.Photo : Bernard Hivert

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Stromatolithes

Un stromatolithe (ou thrombolite) est une roche

calcaire qui prend la forme de feuillets superposés produits par une colonie de bactéries en milieumarin (ou d’algues primitives). Un phénomène decristallisation s’y ajoute, ce qui explique leur formeen boule feuilletée, comme un coussin.

Ils existaient déjà il y a 3,5 milliards d’années etconstituent l’une des premières formes de vie. Onles retrouve comme fossiles, mais des structures

récifales similaires aux stromatolithes continuent àse construire actuellement.

Luis ne cesse de prendre desnotes sur les travaux de la mine,étant donné qu’avec son frèreRafael Jordá il publie, depuis

plusieurs années, d’intéressantesé t u d e s s u r l e s m i n e sabandonnées.

Quand on rejoint la galerieinférieure, qui servait autransport du minerai sur deswagonnets, le parcours est pluscommode jusqu’à la lumière quientre par le puits de mine. A cetendroit, Pierre décide de sortir oud’aller voir plus haut, nous ne le

saurons jamais, et escalade troisou quatre mètres entre la neige etla paroi.

Soudain il glisse et atterrit où ilétait parti, à nos pieds. Javier confesse que si c’était lui quiétait tombé de cette hauteur, ilaurait fallu l’évacuer avec lewagonne t de s mi neu rs .Cependant Pierre, aidé peut-être

par ce qu’il avait fumé, se limiteà un large sourire. Comme c’estune simple supposition, nousremontons tous par où noussommes venus.

A la surface, Maria-Jesus trouveune roche singulière, plane etcirculaire. Etonné, Javier se

demande s’il existe une forme desédimentation qui serait àl’origine de cette forme ou s’ils’agit d’un fossile.

En retournant là où elle a faitcette découverte, Javier trouved’ au t re s morceaux t rè ssemblables au premier. Nous endéduisons par conséquent que le

plus probable est que ce sont desformations fossiles, peut-être deséponges, des coraux plats ou plus

p r o b a b l e m e n t d e sstromatolithes (thrombolites).

Découverte intéressante dans uncalcaire où jusqu’à présent nousn’avions distingué que descrinoïdes et des coraux.

Javier

Crinoïdes

Les crinoïdes sont des animaux marins à testcalcaire (comme les oursins) possédant une« racine » et une « tige », terminée par un « calice »muni de longs bras flexibles leur permettant defiltrer l’eau de mer pour y trouver leur nourriture. Ilsressemblent à une plante, d’où leur surnom de « lisde mer ».

A l’ère secondaire, ils formaient de véritables prairies sous-marines. A leur mort, ils se

disloquaient et il est rare d’en retrouver des fossilescomplets.

Stromatolithes à l’entrée de la mineES18 (Escondida)Photo : Javier Sanchez

Crinoïdes découverts dans le massif d’Escondida Photo : Javier Sanchez

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Grotte glacée HS4 :escalade

Pierrot, David

David réalise l’escalade de lacascade de glace, dans le coindroit de la salle enneigée. Ellesera terminée par Pierrot grâce

aux crampons. Une courtegalerie glacée nous conduit enhaut d’un puits (puits Lagrède)d’une taille colossale. Il seradescendu sur 35 m. En route

pour un P100 ?

Pierrot

HS4 : suite de

l’exploration

Olivier, Bernard, Yann, David,

Pierrot, Romain et Lucille.

Retour avec Olive au puits enellipse que l’on équipe jusqu’en

bas. Cela aura nécessité 90 m decorde pour arriver en contre-haut

d’une pente de neige d’une

trentaine de mètres environ,surplombée par une véritablemuraille de glace bleutée etondulée comme de la tôle. En

bas de cette pente de neige, arrêtsur méandre qui continue, lahaute muraille de glace frôlant la

paroi rocheuse. Les jets de pierrenous indiquent qu’il y a unevasque mais également un puitsdans les verticales qui suivent et

que nous ne pouvons pas voir.

Nous remontons ensuite avecOlive jusqu’à la salle principale,en ayant laissé la perfo en bas,

puis redescendons voir de l’autrecôté David et Pierrot. Ils étaientchargés de faire une escalade

pour aller voir le haut d’unecascade de glace car l’onaperçoit une galerie de 5m de

diamètre du bas. Nous les rejoignons etdécouvrons qu’en contre-haut, ily a du courant d’air. En effet unelucarne entre glace et roche nous

permet de voir un départ de puits. Pierrot, perfo au cuissard,continue la progression avec le

peu de matériel qui lui reste par la lucarne et descend un premier

puits d’environ 35 m.C’est alors qu’on apprend qu’un

puits énorme suit juste après. Il jette un caillou, c’est sûr c’estlargement plus qu’un P100, noussommes fous, le réseau de puitsest là c’est sûr. Faute de matérielnous rentrons tous au camp par la superbe marche de Veronica.

Yann

HS4 : Bernard et Olivier au point ultime de cette année ( -146 m)

Jeudi 4 août

HS4 : Yann au pied de la grandecascade de glace.Photo : Bernard Hivert

Olivier, Yann, Romain, David,Lucille et Pierrot se préparent àentrer dans le HS4.Photo : Bernard Hivert

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Exploration de la Simade las Chovas (Hoyo

Oscuro) : L57 - Ω21

Emilio, Enrique, Maria-Jesus, Javier

Enrique demande à Javier lestâches prévues pour ce jour, etcelui-ci lui répond qu’il seraitintéressant d’explorer une cavitésituée « ici, à côté » dans la zoneHoyo Oscuro, qu’il avait situéeen 2009 grâce aux indications deforestiers qui y avaient vu une

petite colonie de choucas.

Après une ascension pénibled’une heure et demie, noussommes enfin « ici, à côté » justeà la crête qui sépare le col deHoyo Oscuro et le Hoyo delSedo.

Une vieille marque paraîtindiquer L-57 et un spit bienconservé nous indique que la

cavité a déjà été visitée. Plustard, en naviguant sur Internet,Javier accède à une informationqui correspond à la localisation

et aux dimensions de cettegrotte : ce doit être la Omega 21

de -130 m.

Malgré cela, ne disposant pas deces renseignements et étant à lalimite de notre zone, nousdécidons d’y descendre, de latopographier et de chercher denouveaux développements.Emilio utilise un amarragenaturel pour renforcer la tête de

puits dont la profondeur, au sond’une pierre lancée, est estimée à

une centaine de mètres.Vers -35 m il rencontre unerampe très prononcée, effondrée

à un bout et très déportée, ce quil’oblige à fractionner et faire un

pendule jusqu’en haut d’un puits

parallèle qu’il trouve tropinstable pout y descendre. Il al’intuition que ce passage peutaboutir dans le puits principal.

Il descend une vingtaine demètres et prend pied sur unénorme bloc qui forme unefausse vire (-55 m) où arrive un

puits supérieur effondré, sansdoute celui qui naît à -35 m.

Il se glisse sous une corniche pour éviter la chute de blocssurplombants et équipe unenouvelle verticale avec la cordede 64 m. Ensuite la corde touchela paroi et il doit fractionner à -85 m. De là, il poursuit sa

descente jusqu’au bout de lacorde. Suspendu au milieu d’uneénorme diaclase, à -115 m, il voit

à peine le sol qu’il situe à 15 ou20 m plus bas.

Une mauvaise communicationavec Javier fait qu’il laisse cetteseconde corde en place etremonte en déséquipantseulement celle de 84 m. Il estassez tard et nous décidons del’abandonner ; ce sera unemotivation pour l’an prochain.

Javier Vers le col en haut de Hoyo Oscuro, Javier attend Emilio qui s’est engagédans ce trou déjà visité, sans doute le Ω21-L57.Photos : Javier Sánchez

Sur les crêtes, on peut faire des rencontres inattendues, tel cet isard qui afini ses jours dans le lapiaz. Photos : Javier Sánchez

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Topographie de ladernière salle de laGrotte glacée deVeronica

Luis, Manu, Raúl, Jérémy

Total : 8 h

L’équipe monte avec l’intentionde faire un croquis de la salle quin’est apparemment pas sur latopographie, et de montrer àRaúl cette cavité avant de ladésinstaller. Jérémy aide Luis àenseigner à Raúl la technique de

progression. Bien que faisant partie du groupe Criopicos, celui-ci n’est pas habitué à semouvoir dans cette ambiance.

Luis, qui a été hyperactif duranttout le camp, reconnaît la duretédes cavités des Picos. Et encore,il ne sait pas ce qui l’attenddemain dans la nouvelle grotteglacée découverte par les

Français ! Javier

Dispersion

Raúl nous quitte très tôt cematin. Enrique et Manu ontrendez-vous à Aliva avecd’autres scientifiques pour c o n t i n u e r d e s t r a v a u xgéomorphologiques basés sur lamesure des variations de volumedes débris liés à l’érosion dans cesecteur, en utilisant un puissantlecteur laser à balayage

automatique.Luis va avec Bernard, Jérémy etOlivier pour explorer etdésinstaller la HS4. Emilio, qui

se préparait à partir avec eux, setrouve détaché à la suite d’unmalentendu. Comme il neconnaît pas le chemin de lagrotte, il décide de se joindre àJavier pour essayer au moins de

trouver l’entrée.

Prospection dans les

Hoyos Sengros

Emilio, Javier

Le temps s’est bien rafraîchi,mais heureusement il ne pleut

pas et la neige ne recouvre pas

les sommets. Malgré toutes nosrecherches, y compris avec leGPS, nous ne parvenons pas à

joindre le groupe de Bernard. Nous en sommes à moins de centmètres, mais ici dans les Picos,cela représente un monde.

Au moins, notre grand parcourssert à situer quelques cavités nonmarquées et non descendues, à la

limite de notre zone attribuée. Javier

ES29: topographie

Lucille, Romain

Au programme, topo de la grottedécouverte deux jours avant par David et Romain. C’est Romainqui commence par le puitsd’entrée qui fait environ 35 m.Arrivé en bas, Lulu reprend leDisto X. La grotte continueainsi : sur la droite, pierrier

d’environ 16 m bouché, sur lagauche méandre, puits de 12 met encore méandre pour retourner dans la première salle. Une

boucle, quoi. Reste plus qu’àmettre tout ça sur papier pour que ça soit plus clair.

Lucille

HS4 : dernière visite

Yann, Olive, Bernard, Jérémy et

Luis.

Grotte glacée de Veronica. Photo : Manuel Gómez

Vendredi 5 août

La fin de la marche d’approche du HS4 est très aérienne ; faux pasinterdit ! Photo : Olivier Gerbaud

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26

Dernier jour de l’expé, nousdescendons sous terre tousensemble. Avec Olive nousattendons en haut du puits enellipse que Jérémy remonte la

perfo. En effet, une fois la perceuse récupérée, nous allons àl’escalade de la cascade de glaceafin de rééquiper tout ça en fixeet hors crue.

Une fois cela fait, nous nouslançons avec Olive par cettelucarne qui donne sur les gros

puits. Équipement jusqu’à lagrosse margelle en tête del’énorme poso. On découvre

qu’en réalité il s’agit de deux puits parallèles, le premier estimé à une soixantaine demètres probablement mais cen’est pas sûr.

Pour ce qui est du 2ème il s’agiten réalité d’une énorme lucarnequi donne sur un videmonstrueux. Nous avons jetéd’autres pierres et toujours unetrès longue attente avant le bruit.Les cailloux filent tellement viteque cela fait vibrer l’air. Nous

pensons qu’il s’agit plutôt d’unénorme P150 environ, nous

sommes FOUS !

Du coup, faute de matériel, nousne pouvons pas aller plus loin, ànotre grand regret. Mais ce quiest sûr, c’est que nousreviendrons. C’est sûrement le

premier -1000 de notre zone eten plus, c’est arrêt sur P150.Vivement la prochaine expé car nous ne sommes plus dans du

gros mais dans de l’Énorme ! !

Yann

HS4 : déséquipement

Pendant que Yann et Olivier s’activent dans la salle, Jérémyse dépêche pour récupérer la

perceuse dans le puits du glacier.Luis et moi devons achever latopographie jusqu’à la pointe etrécupérer les cordes. Nousl’attendons sur un pont de glace,les lieux propices à unc r o i s e m e n t n ’ é t a n t p a snombreux.

Comme il est le seul à posséder des crampons, Luis se charge de

déséquiper et découvre lamanière française de progresser :cordes de 8 mm, amarragessouples sur goujons ou forés,mousquetons très légers… Maiscela n’a pas l’air de l’effrayer.L’intérêt est le gain de poids etde volume pour le transport.

Néanmoins nous redescendronslourdement chargés sur les crêteset le chemin de Veronica.

Bernard

HS4 : Luis hésite entre neige et rocher.Photo : Yann Auffret

HS4 : Yann admire la pureté et latransparence de la glace.Photo : Olivier Gerbaud

Le HS4 est caché au fond d’un cirqueaux parois abruptes.Photo : Olivier Gerbaud

HS4 : Luis s’apprête à descendre sur le névé. Photo : Olivier Gerbaud

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HS4 : que d’émotions !

Yann Olivier, Bernard, Jérémy,

Luis

Nous montons à la HS4 dans lesHoyos Sengros, à la limite de lazone de Veronica, la grotteglacée que les Français ontvisitée cette année pour la

première fois. Un bougre detrou ! Il y a Yann, Olivier,Jérémy, Bernard et moi (à montour de parler français).

On y entre par la rimaye d’un

grand névé qui donne sur unezone de grande accumulation deneige. Le système bifurque endeux parties, d’un côté un puitsavec un grand bouchon de glaceau centre qui se descend ensuivant une spirale le long de la

paroi. L’autre partie est unegigantesque salle enneigée oùl’on butte sur une cascade deglace que les Français ont

escaladée hier en artificiel. Cetteannée, ils se sont arrêtés au basd’un énorme puits de 40 m, sur une plateforme qui surplombe unautre grand puits à descendre.

J’aide Bernard à topographier la première partie, jusqu’au bout del’équipement (-146 m). Mais çacontinue… Cela fait, je mecharge de déséquiper tout ce

tronçon, comme acte decourtoisie envers eux et pour participer à l’exploration.

Mais ma participation a été plutôt ma peur et moninquiétude, car je n’étais jamaisallé sur des cordes de 8 mm,avec un descendeur sans stop,accroché à des mousquetons quiressemblent à des porte-clés…

Bien sûr, ce matériel a un grandavantage : son poids ! J’ai fini deremonter avec 200 m de corde,50 mousquetons et anneaux de

dynema, et tout cela dans un seulsac. Certaines désinstallationssont vraiment athlétiques avecdes pendules horribles vers lacascade gelée centrale.

A l’embranchement des deux parties, nous laissons les sacs etallons jeter un coup d’œil

jusqu’à la cascade que nousescaladons par le côté, suivonsune main courante ascendantedans une zone où tout est deglace (quel froid horrible !) etnous voici à la fenêtre où nousapercevons les Français qui nous

interpellent.

Olivier ne veut pas quitter leslieux, il en est obsédé. Bernardfait montre de sagesse : il dit quec’est suffisant maintenant, qu’ilfaut rentrer, que c’est la fin ducamp et que… nous reviendronsl’an prochain (C’est un moindremal, je pense).

Nous sortons rapidement. Moi jesuis crevé (deux heures demontée à fond la caisse très

chargé, et sept heures au fondsans un arrêt). Nous nousregardons tous avec complicité,l ’ a n p r o c h a i n n o u s yretournerons pour sûr... et

Olivier passera la semaineentière sous terre ! Monimpression est qu’il faudramonter une tente d’altitude, uncamp avancé, en faisant appel àtous les porteurs possibles.

Le matériel est réparti entre tous,il faut se le coltiner sur le dos !Sur une claie de portage, Olivier accroche trois sacs et une corde

qui dépasse ; c’est monstrueux.C’est un des plus fortscompagnons que je connaisse etil avance à grand peine. Jérémyet Yann, eux aussi, sont chargéscomme des mulets. Bernard etmoi suivons, moins chargés, bienque je n’en aie jamais eu autantsur le dos, et il nous faut franchir quelques passages aériens d’icila Cabaña Veronica.

Nous atteignons le campement à22 h 30. Dans le barnum

m’attend un superbe plat préparé par mes copains. Quels bonsamis !

Je me couche épuisé, à moitiéhabillé, après 11 h sans s’arrêter.Ce fut mon examen de find’études, je me suis diverti, j’ai

appris et j’ai eu quelquesfrayeurs.

Luis

HS4 : Bernard tente d’établir un

croquis fidèle de la cavité, maisdans cette ambiance glaciale, lesdoigts ne sont pas très habiles ! Photo : Yann Auffret

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Le retour

Réveil pas trop tardif, on plie bagage, redescente en 4x4 (deuxfois pour Olive) et retour sur laCharente. Une seule idée entête : ce trou énorme avec lemonstrueux Poso. Arrivée en

Charente à 23 h passées.Vivement l’année prochaine !

Yann

Démontage du

campement Luis, Emilio, Maria-Jesus,

Enrique, Manu, Javier

Le mauvais temps s’approche etles Français s’apprêtent à partir de bonne heure. Le campementest encore tout installé et nousdécidons de descendre nousaussi. Cette année c’est notretour de démonter le camp et lesFrançais ont l’air plus pressés de

partir que nous.

De nouveau grâce à Olivier, nous pouvons transporter des sacs

bien lourds sur sa remorque etnous éviter plusieurs portages àdos d’homme. NéanmoinsBernard qui nous a aidés

jusqu’au dernier moment a pu partir montre en main.

Enfin, le ciel, hésitant à nouslaisser en paix, laisse tomber quelques gouttes qui nousmettent la pression. Joder ! il

reste encore à ranger tous leslourds bidons au fond de la mine,en traversant la galerie inondée !

Ce travail de démontage seconvertit chaque année en unvéritable supplice.

Heureusement que Vicente, lefrère de Manu, s’est trompé de

jour et est monté nous dire bonjour, ce qui lui a valu unecharge de 30 kg et de se salir lesmains pour le démontage. MerciVicente, viens nous voir plussouvent !

De cette façon et après plusieurs portages à la Vueltona, nousremplissons le pick-up de Luis,et en fin d’après-midi nous nous

retrouvons tous bière en main etsandwich entre les dents.

En considérant cette expéditionavec du recul, nous pouvons êtretrès, très satisfaits.

Javier

Samedi 6 août

Bien que ce soit le moment dequitter les Picos, la bonne humeur règne parmi les jeunes Français. Photo : Yann Auffret

Le toit du barnum a été démonté,mais il reste encore beaucoup de tri et de rangement à faire avant de partir.Photo : Luis Jordá

Emilio et Maria-Jesus tentent de

répartir le matériel de chaque clubdans les sacs correspondants.Photo : Bernard Hivert

La galerie de mine toute proche sert de frigo pour la nourriture(température de 3°).On y cache aussi du matériel lourd qu’on espère retrouver l ’an prochain, en bon état. Photo : Luis Jordá

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Cavités explorées en 2011

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TOPOGRAPHIES

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Grotte glacée de AltaizLL1

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Plan

Nord

ES 27

30T x= 352179 y=4780998 z=2050

Topographie non actualisée depuis août 2009

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Portraits en action

Javier

Jérémy

YannEnrique Lucille

Olivier

RomainBernard et Luis

Pierrot

Raúl

Spéléo inconnu

Luis, Javier, Pedro, Manu, Enrique Jérémy, Bernard, Olivier, Romain