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Juin 2012 Rapport public d’activité de l’ARCEP 2011

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Juin 2012

Rapport public d’activitéde l’ARCEP

2011

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INTRODUCTION 7

PREMIERE PARTIE : L’Autorité 11

CHAPITRE I Les missions et l’activité de l’Autorité 11

1. Les missions de l’Autorité 13

2. L’activité de l’Autorité 142.1. Les indicateurs de performance 142.2. Les décisions et les avis 152.3. Les consultations, études et rapports 152.4. Les autorisations ou déclarations d’opérateurs 162.5. Les règlements de différend 162.6. Les mises en demeure et les sanctions 18

3. Le cadre juridique et ses évolutions 193.1. L’évolution du cadre juridique national des communications électroniques :

la transposition du 3e paquet télécom 193.2. Le secteur des communications postales 21

CHAPITRE II L’organisation et le fonctionnement de l’Autorité 25

1. Le collège 25

2. L’organisation et les moyens des services 262.1. L’organisation de l’ARCEP 262.2. Le budget et la gestion de l’ARCEP 282.3. Les ressources humaines 282.4. Les prestations d’expertise externe 292.5. Les ressources documentaires 30

3. Le comité de prospective 30

4. Les autres organes consultatifs de l’ARCEP 314.1. Le comité des consommateurs 314.2. La commission consultative des communications électroniques (CCCE) 324.3. Le comité de l’interconnexion et de l’accès 324.4. Le comité de suivi pour l’outre-mer 32

5. Une large palette d’outils d’information et de communication 335.1. Les sites internet de l’Autorité 335.2. Les « cahiers de l’ARCEP » 355.3. Le colloque annuel 365.4. La lettre hebdomadaire électronique 375.5. Les autres publications de l’ARCEP 375.6. Les réseaux sociaux 37

CHAPITRE III Les relations avec les autres pouvoirs et acteurs publics 39

1. Les relations avec le Parlement 391.1. Les auditions 391.2. La remise de rapports 40

2. Les relations avec le Gouvernement et les administrations qui en dépendent 40

3. Les relations avec les collectivités territoriales : le GRACO 42

4. Les relations avec les juridictions et les autres autorités indépendantes 444.1. Les relations avec les juridictions 444.2. Les relations avec l’Autorité de la concurrence 454.3. Les relations avec le CSA 454.4. Les relations avec la CNIL 45

2 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

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Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 3

SOMMAIRE

5. Les relations avec les instances communautaires et internationales 465.1. Le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne 465.2. L’ORECE 475.3. Le GREP 485.4. Les instances internationales 49

CHAPITRE IV Les relations avec les acteurs économiques 53

1. Les opérateurs 531.1. Les opérateurs de communications électroniques 531.2. Les opérateurs postaux 55

2. Les équipementiers 55

3. Les relations avec les fournisseurs de contenus, d’applications et de services 57

DEUXIEME PARTIE : Les grands chantiers de l’Autorité 61

CHAPITRE I Un marché mobile plus concurrentiel 63

1. Les grandes évolutions du marché 631.1. L’ouverture du réseau de Free Mobile 631.2. La croissance de la part de marché des MVNO et l’émergence des full-MVNO 641.3. La terminaison d’appel mobile 65

2. La mise en place d’un indicateur des prix mobile 66

CHAPITRE II La couverture du territoire par le haut débit fixe et mobile 69

1. Etat des lieux des réseaux mobiles 691.1. La couverture 2G 691.2. La couverture 3G 70

2. Etat des lieux des réseaux à haut débit fixe 722.1. La couverture pour le haut débit fixe 722.2. L’état de la concurrence sur les territoires 752.3. L’importance des réseaux de collecte 76

3. La montée en débit sur les réseaux fixes 803.1. La montée en débit via l’accès à la sous-boucle locale de cuivre 803.2. Les solutions alternatives au cuivre : le WiMAX et la boucle locale radio 82

4. Le rôle des collectivités territoriales dans la couverture par le haut débit fixe 834.1. L’action des collectivités : collecte, zones blanches, montée en débit 834.2. Les projets de réseaux d’initiative publique 84

5. L’outre-mer 865.1. Les services mobiles 865.2. Les services fixe haut débit et le téléphone fixe 865 .3. La conservation des numéros fixes et mobiles 875.4. Les câbles sous-marins 88

CHAPITRE III L'évolution vers le très haut débit fixe et mobile 91

1. État des lieux des déploiements du très haut débit 911.1. Du haut débit vers le très haut débit 911.2. L’observatoire du très haut débit 911.3. Les projets de réseaux d’initiative publique FttH 93

2. La mise en œuvre de l’accès au génie civil de France Télécom 952.1. L’évolution des conditions de l’accès aux fourreaux 952.2. L’extension aux appuis aériens 96

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3. La mise en œuvre de la mutualisation des réseaux FttH 973.1. Le déploiement des réseaux FttH en zones très denses 983.2. Le cas des immeubles de moins de douze logements en zones très denses 1013.3. Le lancement des projets FttH dans les « zones moins denses » 102

4. L’arrivée du très haut débit mobile (4G) 1054.1. L’attribution des fréquences 1064.2. Les objectifs de la procédure d’attribution 4G 108

CHAPITRE IV L’action en faveur des consommateurs 113

1. Les compétences et les objectifs de l’ARCEP 1131.1. Les compétences de l’ARCEP en matière de consommation 1131.2. Bilan des 30 propositions de l’ARCEP 115

2. La qualité des services fixe, mobile et internet 1182.1. L’enquête 2011 sur la qualité de service des réseaux mobiles 1182.2. La qualité du service de la téléphonie fixe 1192.3. L’évaluation de la qualité de service de l’accès à internet 120

3. Garantir la qualité du service universel 1203.1. Les prestations incluses dans le service universel 1203.2. Le rôle de l’Autorité dans le contrôle de la qualité et des tarifs du service universel 1223.3. Les évolutions possibles 124

4. La conservation des numéros mobiles et fixes 1254.1. La conservation des numéros mobiles 125

4.2. La conservation des numéros fixes 125

CHAPITRE V La neutralité de l’internet 127

1. Enjeux et contexte 1271.1. Les enjeux du débat 1271.2. Les principes 128

1.3. Le cadre règlementaire renouvelé 128

2. Un débat européen 129

2.1. L’action au niveau communautaire 129

2.2. Les travaux de l’ORECE 129

2.3. L’action des Etats membres et des ARN au niveau national 130

3. L’action de l’Autorité 131

3.1. La transparence 131

3.2. La qualité de service 132

3.3. L’interconnexion IP 132

3.4. Les pratiques de gestion de trafic 133

TROISIEME PARTIE : Le bon fonctionnement des marchés régulés 135

CHAPITRE I Le marché postal 137

1. Panorama des marchés postaux en France en 2011 1371.1. Le marché dans son ensemble 1371.2. Les opérateurs d’un marché totalement ouvert 1381.3. Le marché du routage : l’étude BASIC 139

2. Les nouvelles attributions de l’ARCEP en matière postale 1402.1. Le traitement des réclamations 1402.2. L’évaluation du coût de la mission d’aménagement du territoire 141

4 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

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Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 5

SOMMAIRE

3. Le service universel postal 1413.1. Les évolutions du périmètre du service universel postal 1413.2. Les tarifs en 2011 et la prolongation du price-cap 1433.3. La qualité de service 145

4. Dossiers particuliers 1484.1. L’envoi de petits objets de faible valeur 1484.2. La lettre recommandée 1494.3. Le comité des consommateurs postal 1504.4. L’information sur le secteur postal 151

5. Le groupe des régulateurs européens postaux (GREP) 152

CHAPITRE II Les chiffres du marché des communications électroniques 155

1. Les principales données du marché 1551.1. La croissance des volumes et la baisse des prix 1551.2. L’emploi direct et l’investissement 1571.3. Le haut débit fixe 1581.4. La téléphonie fixe sur le RTC 1601.5. Les services de capacité 1611.6. Les services mobiles 161

2. Les usages 1632.1. La conservation du numéro 1632.2. Les indicateurs de consommations moyennes 1632.3. Le taux d’équipement des ménages et des individus 165

CHAPITRE III Les analyses de marchés réalisées en 2011 167

1. Le haut et le très haut débit 1672. Les services de capacité 1693. La téléphonie mobile 1694. La téléphonie fixe 1725. Les services de diffusion audiovisuelle 173

6. Les analyses de marchés en Europe 1736.1. Les marchés pertinents devant faire l’objet d’une analyse

par les régulateurs nationaux 1736.2. Le bilan des analyses de marchés réalisées par les ARN en Europe en 2011 174

CHAPITRE IV Gérer les ressources rares 177

1. Les fréquences 1771.1. Les missions de l’ARCEP 1771.2. Les mesures prises en 2011 1781.3. Le programme pluriannuel de politique du spectre radioélectrique

et la conférence mondiale des radiocommunications 179

2. La numérotation 1812.1. Les missions de l’ARCEP 1812.2. La situation en 2011 et l’évolution du plan de numérotation 1822.3. Les mesures prises en 2011 182

GLOSSAIRE 185

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Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 7

L’ARCEP a fêté, au début de l’année 2012, ses 15 ans d’existence. A cette occasion, l’Autorité adressé le bilan et les perspectives de son action. Ilconvient, en premier lieu, de souligner que larégulation, compte-tenu notamment du déploiementdes nouveaux réseaux à très haut débit, fixe etmobile, connait aujourd’hui une profonde mutation.Alors qu’elle s’était concentrée initialement surl’ouverture du réseau fixe de l’opérateur historique,la régulation présente désormais un caractère plussymétrique, en fixant des règles du jeu communes àl’ensemble des opérateurs impliqués dans ledéploiement des nouveaux réseaux. En outre, enfacilitant le recours à la mutualisation des nouveauxréseaux, la régulation assure un équilibre entreconcurrence et limitation du coût des déploiements.La régulation s’est par ailleurs étendue, depuis latransposition des directives communautaires, à laneutralité économique de l’internet. Enfin, elleaccompagne un consommateur plus averti, en luifournissant l’information nécessaire à un choixéclairé. Pour chacun de ces enjeux, l’important travailaccompli en 2011 témoigne d’une régulationvivante, dynamique et aussi adaptée que possibleaux besoins des secteurs concernés.

Un cadre complet pour le déploiement desréseaux fixes en fibre optique

L’année 2011 a vu s’achever la définition du cadre dela régulation applicable au déploiement des réseauxà très haut débit en fibre optique (FttH). La France estainsi un des tout premiers pays en Europe à se doter d’un cadre complet apportant les incitationsappropriées et la prévisibilité nécessaire à laréalisation des investissements des opérateurs, tantpublics que privés. Ce cadre traduit une premièreévolution de la régulation, par le passage progressifde la régulation asymétrique, symbolisée par le grandsuccès du dégroupage, à une régulation symétriquedéterminant des règles communes à l’ensemble des

opérateurs qui souhaitent investir dans ce nouveauréseau. Afin de faciliter l’investissement, ces règlesreposent sur une très large mutualisation desréseaux, représentant jusqu’à 90% des coûts dedéploiement, et sur l’incitation à recourir auco-investissement, dispositifs qui se traduisentdésormais en actes : les opérateurs privés ontannoncé leurs intentions précises de déploiementhors des zones très denses ; les collectivitésterritoriales, qui ont un rôle essentiel à jouer dans laréussite des déploiements, se sont, dans leur grandemajorité, engagées, d’une part, dans une démarchede planification stratégique, en élaborant lesschémas directeurs territoriaux et, d’autre part, dansle déploiement de réseau d’initiative publique à trèshaut débit ; les opérateurs privés et publics ontconclu des accords de co-investissement et ont, danscertains cas, établi des conventions permettant depréciser localement leurs interventions respectives.

Les mécanismes nécessaires pour permettre lacomplémentarité entre interventions publiques etprivées, sur laquelle repose l’économie desdéploiements, se mettent ainsi progressivement enplace. Une telle complémentarité est une conditionnécessaire à la couverture complète du territoire enFttH dont l’ARCEP a évalué le coût à un peu plus de20 milliards d’euros. Parallèlement, la croissancedu dégroupage se poursuit : 50% des lignes sont désormais dégroupées sur les 21 millionsd’abonnements xDSL. Au total, la France secaractérise par une situation très favorable enmatière de haut et de très haut débit, qui représenteun marché de près de 10 milliards d’euros pour 22,7 millions d’abonnements dont 660 000 à desoffres très haut débit (+ 43% sur un an). Plus de la moitié des Français abonnés au haut débit ontaccès à un débit supérieur à 10 Mbps. La France se classe ainsi au 4e rang des pays de l’Unioneuropéenne, derrière les Pays-Bas, le Danemark et laBelgique.

Introduction

introduction

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Le lancement du très haut débit mobile

L’année 2011 a également été marquée par l’attributiondes fréquences nécessaires au déploiement des réseaux mobiles à très haut débit (4G), notammentcelles de la bande dite du « dividende numérique » (bande 800 MHz). La procédure définie par l’ARCEPa atteint l’ensemble des objectifs qui avaient été fixés.Le législateur a en effet voulu que les réseaux 4Gassurent une très large couverture du territoire et en afait un objectif prioritaire : ils couvriront, à terme,99,6% de la population métropolitaine, avec au moins95% de la population de chaque département, etseront déployés prioritairement sur une zone regroupantles territoires les moins denses. Mais l’attribution deces fréquences nouvelles ne devait pas se faire auxdépens de la concurrence sur le marché mobile : lesquatre opérateurs de réseaux ont ainsi obtenu desfréquences et ont chacun pris des engagementsd’accueil des « full MVNO ». Enfin, ces engagementsn’ont pas été pris aux dépens d’une bonne valorisationdu domaine public, les opérateurs ayant acquitté prèsde 3,6 milliards d’euros pour obtenir l’ensemble desfréquences disponibles. Les autorisations accordéesaux opérateurs prévoient également, pour la premièrefois, une forte incitation à la mutualisation des réseauxet des fréquences afin, à la fois, de faciliter lesdéploiements dans les zones moins denses, mais aussid’améliorer la qualité du service à très haut débit offertaux consommateurs.

Une régulation garante d’un équilibre entreconcurrence et croissance du secteur

Sur le fixe comme sur le mobile, tout a été fait pourque des règles claires et incitatives fournissent auxopérateurs la sécurité dont ils ont besoin pour selancer dans un nouveau cycle d’investissement, gagede revenus futurs, tout en permettant d’en réduire lepoids global. Ces mesures permettront égalementde pérenniser une action qui, non seulement abénéficié aux consommateurs, mais a permisl’émergence, comme nulle part ailleurs en Europe,d’opérateurs alternatifs prêts à maîtriser durablementleur infrastructure. Cette dynamique concurrentielleétait déjà constatée sur le marché fixe. Elle s’estintensifiée sur le marché mobile avec l’arrivée duquatrième opérateur, Free Mobile, et sous l’effet desoffres des MVNO qui ont dépassé 10% de parts de

marché, évolutions qui, tout en faisant évoluer lemarché, n’obèrent pas la capacité des opérateurs àtrouver de nouveaux leviers de croissance.

Seul parmi les grands pays d’Europe à avoir continuéde croître pendant la crise, le marché de détailfrançais des communications électroniques a vu sonchiffre d’affaires se contracter légèrement en 2011,s’établissant à 44,1 milliards d’euros, sous l’effetnotamment de la hausse de la TVA, applicabledepuis février 2011, que les opérateurs mobiles n’ontpas répercutée. La demande reste cependant forte,notamment pour l’internet mobile dont le trafic aquadruplé en deux ans. Par ailleurs, les opérateursmaintiennent un très haut niveau d’investissements,ceux-ci atteignant 7,9 milliards d’euros en 2011,montant le plus élevé depuis 1998 à l’exceptiond’une année. Ils ont également continué àembaucher : pour la deuxième année consécutive,l’emploi direct progresse de 1,2% pour s’établir àprès de 128 000 personnes fin 2011.

Promouvoir la neutralité de l’internet

Si 2010 avait été l’année de l’élaboration et de lapublication des premières orientations de l’Autorité enmatière de neutralité de l’internet, l’année 2011 a étémarquée par la transposition du nouveau cadrecommunautaire qui formalise les compétences del’Autorité et par le début de la mise en œuvreopérationnelle de ses orientations, dont les premiersrésultats se matérialisent en 2012. L’Autorité s’estprogressivement dotée des moyens de mieuxcomprendre le marché de l’interconnexion entre lesfournisseurs d’accès à internet et les fournisseurs decontenus et de services en ligne. Elle a égalementdéfini, en concertation avec l’ensemble des acteurs,les modalités d’une mesure objective et transparente dela qualité du service d’accès à internet. Elle poursuitenfin ses travaux sur les pratiques de gestion de trafic et fera un bilan complet de son action dans le rapport qu’elle remettra au Parlement et au Gouvernement en juillet 2012. En matière deneutralité, l’Autorité veille ainsi, par une régulation peuintrusive, conforme au fonctionnement de l’internet, àce que la concurrence et la transparence jouent leurrôle disciplinant, évitant que soit remise en cause laliberté d’accès au contenu qui fait la richesse du net etpréservant la liberté de choix du consommateur.

8 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

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introduction

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 9

Donner aux utilisateurs les moyens d’un choixéclairé

L’Autorité a rendu publiques, en février 2011, sespropositions visant à améliorer les offres faites auxconsommateurs de services de communicationsélectroniques et postales, élaborées conformémentaux objectifs que le législateur a assignés à l’Autorité.Elles s’inscrivent dans le prolongement des mesuresdéjà mises en œuvre pour fluidifier le marché et pouraccroître la confiance des consommateurs. C’estnotamment le sens de la réforme de la tarificationdes services à valeur ajoutée initiée en 2011.L’Autorité entend ainsi, à la fois par l’incitation et parla mise en œuvre de dispositions plus prescriptives,offrir au consommateur les instruments qui lui sontnécessaires pour faire ses choix en connaissance decause. Cette action de l’Autorité a été confortée par la transposition du cadre communautaire qui renforce l’information et les droits desconsommateurs, par exemple des utilisateurshandicapés, et prévoit que l’Autorité pourra fixer, sielle était amenée à constater une dégradationprononcée, un niveau de qualité minimale du servicede l’accès à internet.

Les services postaux

L’année 2011 a été celle de l’ouverture totale dumarché des services postaux. Toutefois le contexteéconomique dégradé dans lequel évolue le secteurpostal explique que cette ouverture ne se soit pastraduite par une évolution significative de laconcurrence. L’Autorité, par son action, a entenducontribuer à la modernisation et à l’amélioration dela qualité du service postal en se concentrant sur leservice universel : raccourcissement du délaid’acheminement de la lettre recommandé ; examendes conditions d’introduction de nouvelles offres,notamment de la « lettre verte », dans le cataloguede service universel ; réduction des tarifs d’envoi depetits objets de faible valeur. Enfin, la loi du 9 février2010 a attribué à l’Autorité deux missions nouvelles : évaluer le coût de la mission d’amé-nagement du territoire confiée à La Poste, ce qui a étéfait pour l’année 2010, et traiter les réclamationsdes utilisateurs n’ayant pu être satisfaites dans lecadre des procédures mises en place par lesopérateurs. L’Autorité a dressé, début 2012, un

premier bilan de son action en la matière : les avisrendus ont permis d’identifier des améliorationsconcrètes à mettre en œuvre, en matière de suivi desenvois ou de conditions de réception des colis.

La multiplicité et l’importance des travaux entreprisou achevés au cours de cette année 2011démontrent la capacité de l’institution, et de sespersonnels qui sont de très grande qualité, às’adapter à des secteurs en constante évolution. Pource faire, l’Autorité s’est organisée afin de répondreaux besoins nouveaux engendrés par les missionsconfiées par le nouveau cadre communautaire, sansaugmenter ses effectifs et en réduisant son budgetde fonctionnement. Elle a renforcé son ouverture auxcollectivités territoriales auxquelles elle apporte sonexpertise. Elle a aussi su recourir plus fréquemmentà des modes de régulation moins intrusive, commeen matière de neutralité de l’internet, et à des formesde corégulation lorsque la situation s’y prêtait.

Ces adaptations illustrent également une spécificitéde la régulation : savoir réinventer ses modes d’action sans jamais trahir sa mission. Mais, dansce secteur comme dans les autres secteurs régulés,les missions de l’État ne sauraient se limiter à cellesdu régulateur. Toute une série de politiques etd’actions essentielles relèvent du Gouvernement etdu Parlement : environnement fiscal ; soutien à larecherche, à l’innovation et à l’investissement ; rôle des entreprises publiques ; développement des formations liées aux nouveaux métiers... C’est cet ensemble de politiques publiques qui, au côté des initiatives privées et en appui de celles-ci, et parallèlement à l’action du régulateur, définissent progressivement le paysage de notre économie et, en l’occurrence, celui du secteur descommunications électroniques et postales.

Jean-Ludovic SilicaniPrésident de l’ARCEP

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1997-2012 : 15 ans de régulation

En 15 ans, l’Autorité a réussi à créer les conditions de l’ouverture du marchédes télécommunications à la concurrence. Celle-ci a bénéficié au consommateur :les prix ont baissé de 15% entre 1997 et 2011 alors que les prix à la consommationaugmentaient sur la même période de plus de 20 %. Ce pouvoir d’achatsupplémentaire a favorisé une démocratisation et un accroissement massif desusages, pour les ménages, les entreprises et les services publics, au-delà de tout cequi avait pu être imaginé en 1997. L’action de l’ARCEP n’y est pas étrangère : larégulation des tarifs de gros de France Télécom, la baisse des tarifs de terminaisond’appel ou les mesures prises en faveur d’une plus grande transparence et d’unemeilleure fluidité des marchés en sont les exemples.Cette baisse des prix n’a pas entravé l’innovation, l’investissement et, in fine, lacroissance du secteur. Le secteur des télécoms générait l’équivalent de 26 milliardsd’euros de revenus en 1997; il en dégage aujourd’hui plus de 41 milliards, soit unecroissance en volume de plus de 100 % ! Depuis la loi du 26 juillet 1996 ouvrantle secteur des télécoms, l’émergence d’opérateurs alternatifs prêts à se différencieren investissant dans leur propre réseau a permis la mise en place d’un marchédynamique autour de quatre grands acteurs, chacun avec une identité forte.

L’Autorité n’a eu de cesse de défendre les objectifs d’intérêt général que sontl’aménagement numérique du territoire ou l’accessibilité grâce au service universel.Dans le secteur postal, si l’ouverture totale à la concurrence n’a guère eu d’incidence,pour l’instant, l’ARCEP veille à la mise en œuvre effective du service universel et àson adaptation aux besoins des consommateurs.

Au-delà du travail accompli, les profondes évolutions que connait l’écosystèmenumérique sont autant de nouveaux défis. Paris est l’agglomération européenne quicomprend le plus grand nombre d’entreprises numériques innovantes. Il faut s’enféliciter et leur assurer la promotion qu’elles méritent. L’Autorité, pour tenir comptedes besoins du secteur, recourra davantage à des formes de régulation symétriqueet de corégulation. En matière de neutralité de l’internet, elle sera un « veilleuractif», en s’assurant notamment qu’un degré suffisant d’information est mis à ladisposition des consommateurs et du marché pour que la concurrence puisse jouerson rôle. Elle sera aussi amenée, dans le cadre de son nouveau pouvoir de règlementde différend, à préciser ce que sont des relations équitables et non-discriminatoiresentre fournisseurs de contenus ou de services et fournisseurs d’accès à internet.En cela, l’Autorité jouera pleinement son rôle de régulateur technico-économiquede l’internet. Enfin, le renouvellement de l’infrastructure, par le passage au trèshaut débit fixe et mobile, offre d’importantes opportunités, en matière d’emploi oude développement économique. L’Autorité est prête à y apporter son soutien et sonexpertise.

L’ARCEP a publié début janvier 2012 une édition spéciale des « cahiers de l’ARCEP»intitulée : 1997-2012 : du monopole des télécoms à la révolution numérique » pour fairele point sur ces 15 années de régulation des télécommunications.

10 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

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L’Autorité

I

11Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE I Les missions et l’activité de l’Autorité 131. Les missions de l’Autorité 132. L’activité de l’Autorité 143. Le cadre juridique et ses évolutions 19

CHAPITRE II L’organisation et le fonctionnement de l’Autorité 251. Le collège 252. L’organisation et les moyens des services 263. Le comité de prospective 304. Les autres organes consultatifs de l’ARCEP 315. Une large palette d’outils d’information et de communication 33

CHAPITRE III Les relations avec les autres pouvoirs et acteurs publics 391. Les relations avec le Parlement 392. Les relations avec le Gouvernement

et les administrations qui en dépendent 403. Les relations avec les collectivités territoriales : le GRACO 424. Les relations avec les juridictions

et les autres autorités indépendantes 445. Les relations avec les instances communautaires

et internationales 46

CHAPITRE IV Les relations avec les acteurs économiques 531. Les opérateurs 532. Les équipementiers 553. Les relations avec les fournisseurs de contenus,

d’applications et de services 57

PREMIÈRE PARTIE

L’Autorité

11

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12

Rapport d’activité 2011

Concurrence

Innovation

Gouvernance

Investissement

Aménagement du territoire

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

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Les missions et l’activité de l’Autorité

CHAPITRE IIL’A

utorité

I

1. Les missions de l’Autorité

L’ARCEP est une autorité administrative indépendantecréée le 5 janvier 1997, sous le nom d’Autorité derégulation des télécommunications (ART)1, pouraccompagner l’ouverture à la concurrence dusecteur des télécommunications et pour régulerles marchés correspondants. Elle a donc fêtéses 15 ans début 2012.

En 2005, la loi de régulation postale2 aétendu les responsabilités de l’Autorité,devenue à cette occasion l’Autorité derégulation des communications élec-troniques et des postes (ARCEP), àl’ouverture et au bon fonctionnement dumarché postal. Depuis le 1er janvier 2011,date d’ouverture totale à la concurrence dumarché postal prévue par la loi relative àLa Poste et aux activités postales3, l’Autorité:• délivre les autorisations d’exercer une

activité postale;• émet des avis publics sur les tarifs et les

objectifs de qualité du service universel ;• évalue le coût net pour La Poste de

sa mission d’aménagementdu territoire;

• traite les réclamations des usagers des servicespostaux qui n'ont pu être satisfaites dans le cadre desprocédures mises en place par les prestataires deservices postaux autorisés.

Dans le secteur des communications électroniques, lerôle principal de l’Autorité est de veiller à l’exerciced’une concurrence effective et loyale au bénéfice desutilisateurs

En premier lieu, l’Autorité réalise des analyses demarché. Il s’agit de définir les marchés pertinents,de désigner les opérateurs puissants et de fixer les obligations spécifiques leur incombant,principalement sur les marchés de gros, c’est-à-direles marchés sur lesquels les opérateurs se fournissentdes prestations entre eux, pour résoudre lesproblèmes concurrentiels identifiés. Cette régulationest dite «asymétrique», parce qu’elle ne s’imposepas uniformément à tous les opérateurs présents surle marché concerné.

En second lieu, l’Autorité a la faculté de fixer, dans lecadre délimité par la loi, des obligations générales quis’appliquent à tous les opérateurs. Cette régulation estdite «symétrique», parce qu’elle s’impose de la mêmemanière à chaque opérateur sur le marché. L’Autorité

Les missions et l’activité de l’Autorité

Consommateurs1 - Loi n°96-659 de réglementation des télécommunications du 26 juillet 1996

publiée au JO le 27 juillet 1996.2 - Loi n°2005-516 du 20 mai 2005 relative à la régulation des activités postales

publiée au JO le 21mai 2005.3 - Loi n°2010-123 du 9 février 2010 relative à l'entreprise publique La

Poste et aux activités postales publiée au JO le 10 février 2010.

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 13

CHAPITRE I

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14 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

dispose en outre d’un pouvoir de sanction à l’encontredes opérateurs ne respectant pas leurs obligations, etd’une compétence pour régler les différends entreopérateurs portant sur les conditions techniques ettarifaires d’accès au réseau. L’Autorité procède éga-lement à l’attribution des ressources en fréquences eten numérotation. Enfin, l’Autorité détermine lesmontants des contributions au financement des obli-gations de service universel, définies par la loi de 1996,et assure la surveillance des mécanismes de ce finan-cement. Les dispositions législatives fixant le statut etle rôle de l’ARCEP sont rassemblées dans le code despostes et des communications électroniques (CPCE).

2. L’activité de l’Autorité

2. 1. Les indicateurs de performance

Dans le cadre de la mise en œuvre de la LOLF4, troisautorités administratives indépendantes en chargede la régulation économique (l’ARCEP, la Commission

de régulation de l’énergie, l'Autorité de la concur-rence) se sont fixé un objectif commun deperformance : « rendre des décisions de qualité dansles délais». Un tel objectif se décline en indicateurssimilaires pour les trois entités, tous liés au respectdes délais.

Pour l’ARCEP, il s’agit du délai moyen d’adoption d’avisrelatifs à des textes réglementaires (12,1 jours ouvrésen 2011 contre 13,5 jours ouvrés en 2010), des avistarifaires (15,7 jours ouvrés en 2011 contre 16,8 joursouvrés en 2010) et des délais de traitement desdifférends (3,8 mois calendaires en 2011 contre 3,5 mois calendaires en 2010).

Des indicateurs complémentaires de ceux issus de lamise en œuvre de la LOLF en 2006 ont été définis en2009 et actualisés pour 2011. Il s’agit d’indicateursplus spécifiquement relatifs aux performances«métier». (voir le tableau ci-dessous)

4 - Loi organique n°2001-692 du 1er août 2001 relative aux lois de finances publiée au JO du 2 août 2001

Source : ARCEP.

Indicateurs de performance

2008 2009 2010 2011

Efficacité administrative du régulateur- Nombre d'avis ou décisions pris 1 457 1 133 1 377 1 510- Nombre de décisions annulées par le juge 0 1 0 0

Communications électroniquesa) Evolution du marché régulé : équipement

- Nombre d'abonnés haut et très haut débit fixe (millions) 17,8 19,7 21,3 22,8- Nombre d'abonnés mobiles (millions) 58,0 61,5 65 68,5- Nombre d'abonnés à internet (en % des foyers) 57,8 62,6 69,2 72,9- Nombre d'abonnés très haut débit (millions) 0,165 0,290 0,465 0,665

b) Evolution du marché régulé : couverture géographique (en % de la population)

- Mobile 99,5 99,8 99,9 99,9- Haut débit (accès à 512 Kbit/s ou plus) 98,3 98,7 99,0 99,1- Fibre (base : logements éligibles) 1,3 2,4 3,2 4,4

Secteur postala) Qualité de service

- % des lettres prioritaires distribuées en J+1 83,9 84,7 83,4 87,3- % de Colissimo guichet distribué en J+2 85,0 87,7 84,8 88,7

b) Nombre d'opérateurs 23 22 22 29

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L’Autorité

I

En 2009, l’Autorité avait mené, conjointement avec laCommission de régulation de l’énergie (CRE) et l’Auto-rité de la concurrence, et avec le soutien des cabinets deconseil Capgemini Consulting et Ylios, une analysecomparative des moyens des autorités indépendanteshomologues d’autres pays européens (Allemagne, Italie,Royaume-Uni, Espagne). Il en était ressorti que lesmoyens humains et financiers de l’ARCEP, rapportés auxrevenus du marché du secteur des communicationsélectroniques, étaient sensiblement plus bas que ceuxde la plupart des autres autorités homologues de l’ARCEP.

Le même exercice renouvelé pour l’année 2011 donnedes résultats similaires.

2.2. Les décisions et avis

En 2011, l’ARCEP a adopté 1510 avis et décisions.

a) Les décisions

Le collège de l’Autorité a adopté 1 476 décisions : • 1 407 concernent l’attribution de ressources (1 118

sont relatives à l’attribution de fréquences et 289à l’attribution de numéros) ;

• 69 concernent ses autres pouvoirs de régulation, dont9 décisions réglant au fond un différend entre opé-rateurs. 14 décisions sont relatives à des sanctions, ycompris les publications de mise en demeure.

Les deux décisions de sanction adoptées en 2011 ontfait l’objet, au début de l’année 2012, de recourspendants devant le Conseil d’Etat. Aucune décision aufond du Conseil d’Etat n’a été rendue en 2011concernant l’Autorité. En revanche, ont été admis lespourvois en cassation du président de l’Autorité,ayant qualité pour agir en justice, contre des arrêts dela Cour administrative d’appel en matière de taxeadministrative.

b) Les avis

En 2011, l’ARCEP a rendu 34 avis, dont : • 18 avis sur des projets de loi, d’ordonnance, de décret

ou d’arrêté ;• 5 en réponse à des demandes de l’Autorité de la

concurrence ;• 9 relatifs à des décisions tarifaires de La Poste ;• 2 relatifs à des réclamations postales.

2.3. Les consultations, études et rapports

En 2011, 23 consultations publiques ont été lancées,au titre des analyses de marché ou des chantiersengagés par l’Autorité, mais également dans le cadre dela mise en œuvre des obligations asymétriques desopérateurs ou de dispositions générales (serviceuniversel, neutralité de l’internet et des réseaux,numérotation, déploiement de la fibre).

En 2011, l’Autorité a publié cinq rapports :• un rapport remis au Parlement, relatif aux coûts de la

boucle locale cuivre de France Télécom et leur évolutiondans le cadre de la transition du cuivre vers la fibre ;

• un rapport établissant un compte rendu des travauxdu groupe d’échange entre l’ARCEP, les collectivitésterritoriales et les opérateurs (GRACO), intitulé : « L’intervention des collectivités territoriales dans lesecteur des communications électroniques » ;

• trois rapports sur des missions menées par l’ARCEPaux Etats-Unis, en Corée, et à Singapour.

L’ARCEP a publié sept études, par exemple sur ladiffusion et l’usage des technologies de l'informationdans la société française, ou le périmètre de la notiond’opérateur de communications électroniques.

En juillet 2011, l’ARCEP a publié un guide sur ledéploiement de la fibre optique à l’usage des élus et descollectivités territoriales, intitulé « la montée vers le trèshaut débit sur l’ensemble du territoire ».

Soucieuse d’accompagner sur le terrain le mouvementvers le très haut débit en informant au mieux les acteurs de son déploiement, l’ARCEP a égalementpublié, en mai 2011, une nouvelle version de son guideà l’attention des (co)propriétaires, bailleurs, locataireset syndics pour l’installation de la fibre optique dansles immeubles.

L’ARCEP a enfin publié « 30 propositions issuesd’une consultation publique visant à améliorer lesoffres faites aux consommateurs par les fournisseursd'accès à l'internet, les opérateurs de commu-nications électroniques - fixes ou mobiles - ainsi quepar les opérateurs postaux », en mars 2011.

15

CHAPITRE I

Les missions et l’activité de l’Autorité

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE I

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2.4. Les autorisations ou déclarationsd’opérateurs

Depuis la loi du 9 juillet 2004 relative auxcommunications électroniques et aux services decommunication audiovisuelle5 transposant le cadreréglementaire modifié et simplifiant les procédures,les opérateurs ne sont plus assujettis à une procédured’autorisation, mais doivent transmettre à l’ARCEPune déclaration préalable de leur future activité. En2011, 190 nouveaux opérateurs se sont déclarés, dont un tiers pour une zone de couverture de leurs activités infra-métropolitaines, et 70 opérateurs ontdéclaré cesser leur activité au cours de la mêmepériode. Au 31 décembre 2011, l’Autorité recensait

1171 opérateurs déclarés, ayant des activités d’exp-loitation de réseau (62% des déclarations), defourniture de service téléphonique (54%), de serviced’accès à internet (52%) et des services mobiles (8,7%).

2.5. Les règlements de différend

En 2011, 10 demandes de règlement de différend ontété déposées devant l’ARCEP. L’Autorité a rendu neufdécisions dont deux concernant des procédures initiéesen 2010, les trois autres décisions ayant été renduesau début de l’année 2012. Sur l’ensemble de cesdécisions, l’Autorité a pris acte du désistement dequatre demandes. La durée maximale d’une procédurede règlement de différend est de quatre mois.

16 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

5 - Loi n° 2004-669 du 9 juillet 2004 publiée au JO du 10 juillet 2004

* DésistementSource : ARCEP.

Décisions de règlement de différend rendues en 2011

Nom des parties Date de la saisine Date de la décision Numéro de la décision

Verizon / France Télécom 20/10/2010 03/02/2011 2011-0146*

SFR / France Télécom 03/12/2010 31/03/2011 2011-0359

Towercast / TDF 15/02/2011 07/06/2011 2011-0596

Towercast / TDF 15/03/2011 12/07/2011 2011-0809

Free Infra / France Télécom 25/03/2011 21/07/2011 2011-0846

SFR / France Télécom 25/03/2011 21/06/2011 2011-0734*

France Télécom / Free Infra 01/04/2011 26/07/2011 2011-0893

SFR / Free Infra 06/05/2011 01/09/2011 2011-0954*

Free SAS / France Télécom 10/08/2011 22/09/2011 2011-1114*

SRR / France Télécom 17/10/2011 07/02/2012 2012-0157

Lleida.net / SFR 24/10/2011 14/02/2012 2012-0205

Dauphin Telecom / France Télécom 25/11/2011 20/03/2012 2012-0365

Décisions de règlement de différend ayant fait l’objet d’un recours devant la Cour d’appel de Paris

Date de la demande Demandeur Défendeur Date de la décision rendue

03/05/2011 SFR France Télécom Renvoi en instance devant la Cour d’appel à la suite de l’arrêt de la Cour de cassation

du 14 décembre 2010

11/08/2011 TDF Towercast En cours d’instruction

Source : ARCEP.

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I

L’Autorité

Parmi les décisions de règlement de différend renduespar l’Autorité en 2011, trois sont particulièrementsignificatives :

Différend opposant les sociétés Towercast et TDF (1)6

Dans cette décision concernant la diffusion deservices de radio, l’ARCEP a fait droit à la demanded’accès de Towercast au site de la Grande Jeanneexploité par TDF à Annecy.

Le litige portait sur un refus d’accès par TDF à l’un deses sites, considéré par Towercast comme le seulpertinent pour la région considérée, compte tenu descontraintes géographiques de la zone et desprescriptions techniques du Conseil supérieur del’audiovisuel (CSA).

Sur la base des éléments fournis par les parties etde l'avis rendu par le CSA le 12 avril 2011, l’ARCEPa estimé qu’aucun site sur la zone d’Annecy nepermettait de répliquer, dans des conditionssatisfaisantes, le site de la Grande Jeanne exploitépar TDF. Elle a également observé que Towercastn’avait pas la possibilité d’implanter un site colocaliséavec celui de la Grande Jeanne sur le massif duSemnoz.

L’Autorité a conclu qu’il était équitable que la sociétéTDF fasse droit à la demande d’accès formulée parla société Towercast, sous réserve de sa faisabilitétechnique.

L’ARCEP a précisé que TDF devait proposer àTowercast, sous trois semaines, des conditionstarifaires d’accès respectant les principes denon-discrimination, d’objectivité, de pertinence etd’efficacité, qui n’induisaient pas de ciseau tarifaireavec les offres proposées aux éditeurs de radio par lasociété TDF.

Différend opposant les sociétés Towercast et TDF (2)7

La société Towercast a saisi l’Autorité, le 15 mars2011, d’une demande tendant à l’application de l’offrede référence publiée par TDF conformément à l’analysede marché dite « cycle 2 » à certains de ses contrats,concernant à la fois des sites réplicables et des sites non réplicables. Les conventions en cause avaientété signées à des dates diverses, pour une durée decinq ans.

La société TDF a refusé de faire droit à cette demandelors des négociations qui avaient eu lieu entre les deuxsociétés.

Devant l’Autorité, TDF a notamment soutenu quel’analyse du marché en cause ne prévoyait pasl’application immédiate des conditions de la nouvelleoffre de référence aux contrats en cours et que cetteapplication immédiate serait, en tout état de cause,contraire au principe de survie de la loi ancienne auxcontrats déjà conclus.

Towercast soutenait, quant à elle, que le maintien desanciennes conditions, notamment tarifaires, étaitdiscriminatoire et contraire à la décision d’analyse demarché.

Après avoir constaté que les directives et les textes quiles avaient transposées en droit interne permettaient,conformément au principe d’ordre public économique,l’application immédiate des analyses de marché auxcontrats en cours, et que l’analyse du marché en causeprévoyait nécessairement cette application aux contratsdéjà conclus entre TDF et Towercast, l’Autorité a enjointà la société TDF de mettre en conformité les tarifs desconventions objets du différend avec les obligations quilui sont imposées par la décision « cycle 2 ».

TDF a formé un recours contre cette décision devantla Cour d’appel de Paris.

17

CHAPITRE I

Les missions et l’activité de l’Autorité

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE I

6 - Décision de l’Autorité n° 2011-0596 du 7 juin 20117 - Décision de l’Autorité n° 2011-0809 du 12 juillet 2011

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18 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

8 - Décision de l’Autorité n°2011-0846 du 21 juillet 2011 9 - Décision de l’Autorité n° 2011-0893 du 26 juillet 2011

France Télécom contre Free8 et Free contreFrance Télécom9

Dans le cadre des déploiements de réseaux en fibreoptique jusqu’aux abonnés, il était demandé à l’Autoritéde se prononcer sur les modalités de réalisation duraccordement palier et plus précisément sur lapossibilité, pour l’opérateur commercial, de prendrelui-même le rendez-vous avec ses clients et de réaliserlui-même le raccordement palier de ses clients.

L'Autorité a considéré que l'opérateur d'immeuble —qui a réalisé le câblage de l'immeuble — doit permettreà l'opérateur commercial tiers de réaliser lui-même leraccordement palier de son client, et notamment deprendre directement les rendez-vous.

Cette décision permet une meilleure prise en compte del’intérêt des utilisateurs en évitant un doublerendez-vous lors de la construction du raccordementpalier, et de promouvoir une concurrence effective etloyale entre opérateurs.

2.6. Les mises en demeure et lessanctions

En 2011, l’Autorité a procédé à l’ouverture de 34 procédures de sanction aux fins de contraindre desopérateurs à respecter leurs obligations : 33 ont étéouvertes sur le fondement de l’article L. 36-11 du codedes postes et des communications électroniques(CPCE) dans le secteur des communications électro-niques et une sur le fondement de l’article L.5-3 duCPCE dans le secteur postal. L’ARCEP a par ailleursfermé 21 procédures ouvertes entre 2009 et 2011.

Elle a par ailleurs constaté qu'Orange France et SFRont respecté le niveau de couverture mobile 3G prévu,pour le 31 décembre 2010, par les mises en demeurequi leur avaient été notifiées en 2009.

• 18 décisions de mise en demeure ont étéadressées aux opérateurs, dont 11 ont été renduespubliques.

Sept titulaires métropolitains et quatre titulairesultramarins d’autorisations d’utilisation de fréquencesde boucle locale radio (BLR) de la bande 3,4 – 3,6 GHz ont été mis en demeure par le directeurgénéral de l’Autorité de respecter les obligations dedéploiement résultant de leurs autorisations.

• Trois procédures de sanction ont donné lieu à uneaudience devant le collège de l’Autorité, parmilesquelles deux ont conduit à l’adoption d’unedécision de sanction :

- l’Autorité a sanctionné La Poste pour l’absence,au sein du service universel, d’une offre permettantd’envoyer de petits objets à un prix abordable, etprononcé, en conséquence, une sanction pécuniaired’un million d’euros ;

- l’Autorité a également sanctionné Numericablepour non respect d’une décision de l’Autorité réglantun différend entre cette société et France Télécom.

En effet, jusqu’à la fin du mois de novembre 2011,Numericable a refusé de se conformer à la décisionde règlement de différend de l’Autorité en date du4 novembre 2010, alors que celle-ci prévoyait undélai d’exécution de deux mois.

Le non-respect d’une décision de l’ARCEP réglantun différend constituant un manquement d’uneparticulière gravité, l’Autorité a prononcé unesanction de 5 millions d’euros.

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L’Autorité

19

I

CHAPITRE I

Les missions et l’activité de l’Autorité

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE I

3. Le cadre juridique et ses évolutions

Dans le domaine des communications électroniques,les évolutions du cadre juridique résultentprincipalement de la transposition du dernier « paquettélécom11 ».

3.1 L’évolution du cadre juridiquenational des communicationsélectroniques : la transpositiondu 3e paquet télécom

a) La neutralité de l’internet : le principe et lesmoyens d’action sont précisés 12

L’article 18 de la loi du 22 mars 2011 , par laquelle leParlement a notamment autorisé le Gouvernement àadopter par voie d’ordonnance les dispositionsnécessaires à la transposition du dernier « paquettélécom », a complété la liste des principes de larégulation du secteur des communications élec-troniques, en ajoutant, aux objectifs déjà mentionnésà l’article L. 32-1 du CPCE, « l'absence de discri-

mination, dans des circonstances analogues, dansles relations entre opérateurs et fournisseurs deservices de communications au public en ligne pourl'acheminement du trafic et l'accès à ces services ».L’Autorité est ainsi appelée à veiller au respect duprincipe de neutralité.

En outre, l’Autorité dispose désormais d’unecompétence étendue en matière de règlement dedifférend puisqu’elle peut se prononcer13 sur « lesconditions réciproques techniques et tarifairesd’acheminement du trafic entre un opérateur et uneentreprise fournissant des services de commu-nication au public en ligne».

Ainsi, l’Autorité peut être saisie de litiges entre unopérateur et un prestataire de la société de l’information(PSI), par l’une ou l’autre des parties.

Enfin, l’Autorité peut également fixer les exigencesminimales de qualité du service, d’accès à l’internet,par une décision règlementaire applicable à tous lesopérateurs.

Lorsqu’un opérateur de communicationsélectroniques ne respecte pas ses obligations,l’Autorité ne peut prononcer légalement unesanction sans une mise en demeure préalable, quia pour objet de permettre à l’opérateur de mettre finà son manquement.

La mise en demeure fixe donc un délai réaliste pourse mettre en conformité.

S’agissant d’obligations de déploiement qui sontinscrites dans un calendrier, si l’on attend la date àlaquelle l’obligation doit être réalisée pour mettre endemeure l’opérateur, ceci entraine méca-niquement un report du calendrier initial, comme

cela a déjà été le cas dans le passé pour les misesen demeure relatives aux obligations de couverture3G de plusieurs opérateurs.

Pour éviter de donner une « prime de retard » à desopérateurs qui ne se mettent pas sur une trajectoireleur permettant d’atteindre des obligations futuresà la date fixée, il est possible de mettre en demeurel’opérateur concerné, avant l’échéance en cause,de se conformer à cette échéance.

Cette procédure a été mise en œuvre dès 1991 par leCSA, dont le pouvoir de sanction est assez similaireà celui de l’ARCEP. Le Conseil d’Etat avait validécette modalité de mise en demeure10.

La « mise en demeure anticipée »

10 - CE, décision du 10 juillet 1995, TF1, n°14172611 - Deux directives et un règlement du Parlement et du Conseil en date du 25 novembre 2009, publiés au JOUE le 18 décembre 200912 - Loi n° 2011-302 du 22 mars 2011 portant diverses dispositions d'adaptation de la législation au droit de l'Union européenne en matière de

santé, de travail et de communications électroniques, publiée au JO du 23 mars 201113 - Aux termes du 5° du II de l’article L. 36-8 du CPCE

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• La régulation symétrique, constituée des actesjuridiques applicables à l’ensemble des opérateurs,est renforcée avec l’ajout d’un nouvel article L.34-8-4 du CPCE, relatif à la mutualisation desressources foncières14. Cet article est applicable àtout opérateur qui détient une position de puissancesur une partie du territoire, quelle que soit par ailleurssa qualification d’opérateur puissant ou alternatif àl’échelle nationale.

• Enfin, le prononcé des sanctions peut être rapide,dès lors que le délai minimal d’un mois laissé par ledirecteur général à tout opérateur qu’il suspecte de nepas respecter ses obligations est supprimé de l’articleL. 36-11, en application des nouvelles directivescommunautaires.

b) Le renforcement du régulateur

Plusieurs dispositions renforcent le régulateur.

• De manière générale, l’indépendance du régu-lateur est confortée. Les nouvelles dispositionsprévoient, en effet, que les membres et les agentsde l’Autorité exercent leurs fonctions sans recevoird’instruction du Gouvernement, ni d’aucune autreinstitution. Au sein de l’Etat, dont elle constitueune administration, l’Autorité apporte son ex-pertise et remplit sa mission de régulation de

manière totalement indépendante, commel’exigent le droit et la jurisprudence commu-nautaires.

• L’Autorité se voit dotée d’un nouveau pouvoird’imposer la séparation fonctionnelle à unopérateur puissant verticalement intégré, enapplication du nouvel article L. 38-2 du CPCE.Cet outil de la régulation est conçu comme uninstrument de dernier recours, lorsque les autresmoyens de la régulation n’ont pas permis de créerles conditions d’une concurrence libre et loyale.

20 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

« Si le droit de la concurrence permet desanctionner ex post les abus d'un opérateurverticalement intégré, la régulation sectorielledispose d'outils d'intervention ex ante permettantde prévenir les distorsions de concurrence (etnotamment les discriminations) et de garantir unfonctionnement optimal de certains secteurs,principalement des industries de réseau. Dans lesecteur des communications électroniques, lesdirectives communautaires ont confié aurégulateur national, l'ARCEP, le choix des outilsappropriés pour garantir le bon fonctionnementdes marchés.

Pour garantir le respect de ce principe denon-discrimination, le régulateur peut notammentisoler économiquement, au sein de l'opérateur

historique, propriétaire du réseau, l'exploitationde l'infrastructure de la fourniture des servicesofferts par cet opérateur. Différentes formes deséparation, plus ou moins intrusives, peuventsatisfaire cet objectif (comptable, fonctionnelle,légale, structurelle, patrimoniale). L'optimuméconomique varie selon les conditions prévalantsur le marché, et dès lors qu'il existe un arbitrageà faire entre les bénéfices tirés de l'intégration(qui limite les coûts de la structure intégrée) etceux attendus d'une séparation plus strictepermettant d'assurer l'absence de discrimination.En France, l'ARCEP a mis en place une séparationcomptable des activités de France Télécom, outilperformant pour distinguer les activités de gros etde détail et vérifier l'absence de discriminationtarifaire ».

Séparation fonctionnelle de France Télécom : interview de Jean-Ludovic Silicani,

au "Club Parlementaire du Numérique", le 23 mars 2012

14 - Cet article permet notamment d’imposer à un opérateur de faire droit aux demandes raisonnables d'accès aux infrastructuresphysiques et autres ressources (bâtiments, câblage, antennes, tours, gaines, conduites, pylônes, et boîtiers) qu’il a établiesen application d’un droit de passage, et d’imposer à toute personne qui a établi ou exploite des lignes de communicationsélectroniques à l'intérieur d'un immeuble de faire droit aux demandes raisonnables d'accès à ces lignes lorsque leur duplicationserait économiquement inefficace ou physiquement irréalisable.

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21

L’Autorité

I

CHAPITRE I

Les missions et l’activité de l’Autorité

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE I

c) Une meilleure prise en compte de l’intérêtdes consommateurs

Sur un marché complexe comme l’est celui descommunications électroniques, il est essentiel queles consommateurs soient pleinement informés desconditions qui leur sont proposées et puissent faire,en conséquence, des choix éclairés. L’informationdes consommateurs est garantie, notamment, parl’article L. 33-1 du CPCE ainsi que par plusieursdispositions législatives introduites dans le code dela consommation.

Les utilisateurs handicapés ont droit, en applicationde l’article L. 33-1 du CPCE, à un accès aux servicesde communications électroniques et aux servicesd’urgence, qui doivent être équivalents à ceux dontbénéficient les autres utilisateurs.

Un décret du 30 mars 201215 complétant le CPCEprécise les mesures que les opérateurs doivent mettreen œuvre en faveur des utilisateurs handicapés, pourqu’ils puissent bénéficier de toutes les composantesdu service universel : • l'accès aux informations tarifaires, aux documents

contractuels et de facturation par un moyen adaptéà leur handicap ;

• un accès gratuit à l’annuaire universel pour lespersonnes malvoyantes ;

• l’établissement de publiphones accessibles auxhandicapés moteurs et aveugles en nombresuffisant compte tenu de la population concernée.

Le bon fonctionnement d’un marché nécéssite unerelation équilibrée entre l’opérateur et le consom-mateur. L’Autorité veille à ce que cet équilibre soitpréservé. C’est dans cet esprit qu’elle va mettre enplace une procédure de labellisation des com-parateurs de prix des offres mobiles proposées surle marché de détail, en application de l’article 21 dela directive « service universel » et des principes dudroit des communications électroniques, notammentcelui de transparence, appliqué aux offres.

3.2. Le secteur des communicationspostales

Dans le secteur postal, l’année 2011 a tout d’abordété marquée par la mise en œuvre de la loi du 9 février 2010 relative à l'entreprise publique LaPoste et aux activités postales16.

a) La disparation du secteur réservé

La loi n° 2010-123 du 9 février 2010 relative à « La Poste et aux activités postales », qui transposeen droit français la troisième directive postale de 2008, prévoit la fin du monopole (« secteurréservé ») de La Poste, qui demeurait sur les envois demoins de 50 g, à compter du 1er janvier 2011.

b) Evolution des compétences de l'ARCEPconcernant les tarifs postaux et la qualitédes prestations deservice universel

Avec la fin du monopole postal disparaissent aussi lesprocédures d'autorisation préalable des tarifs postaux- en particulier le prix du timbre - en vigueur depuis1990. Cette modification ne signifie pas pour autantque les tarifs postaux deviennent totalement libres.

A compter du 1er janvier 2011, l'ARCEP conserve lapossibilité d'encadrer les tarifs du service universelayant le caractère d’un service public. L'ARCEP peut eneffet fixer un encadrement pluriannuel (price cap) surces tarifs, ce qui donne une visibilité et une certainelatitude à La Poste pour réaménager sa tarification enaugmentant certains produits plus que d'autres, maisplafonne l'augmentation moyenne de la tarification surune durée de 3 ans.

Par ailleurs, l'ARCEP demeurera informée des projetsde tarifs de La Poste et pourra lui demander de lesreconsidérer s'ils s'écartent manifestement desprincipes tarifaires du service universel que sont lapéréquation géographique, le caractère abordable pourtous les usagers et l'orientation vers les coûts.

15 - Décret n°2012-436 du 30 mars 2012 portant transposition du nouveau cadre réglementaire européen des communicationsélectroniques publié au JO du 31 mars 2012, articles R20-30-4 à R20-30-11

16- Loi n°2010-123 du 9 février 2010 relative à l’entreprise publique La Poste et aux activités postales publiée au JO le 10 février 2010

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La loi précise enfin que la qualité des prestations duservice universel doit être mesurée et publiée dès lorsque le ministre a fixé des objectifs à La Poste.

Cette disposition permettra de poursuivre les progrèsdéjà accomplis en matière d'information des consom-mateurs sur la qualité des services grâce au « tableaude bord du service universel » publié par La Poste.

c) Le traitement des réclamations par l'ARCEPaprès épuisement des procédures mises enplace par les prestataires postaux

Par ailleurs, la loi charge désormais l'ARCEP dutraitement des réclamations qui, aux termes dunouvel article L5-7-1, « n'ont pu être satisfaites dansle cadre des procédures mises en place par lesopérateurs postaux ». Cela donne à l'ARCEP lacapacité d'agir pour inciter à un traitement efficaceet équitable des consommateurs.

La saisine de l'ARCEP est ouverte à toute personnephysique ou morale bénéficiaire d'une prestation deservice postal réalisée par un prestataire autorisé, entant qu'expéditeur ou destinataire. Elle peut portersur une réclamation qui n'a pas été traitée ou qui aété traitée, mais de façon incorrecte ou insatisfaisantepar le prestataire postal concerné.

Préalablement à la saisine de l'ARCEP, les utilisateursdoivent avoir épuisé la totalité des voies de recoursmises en place par les prestataires postaux, y comprisle médiateur de La Poste pour les réclamationsconcernant La Poste.

d) La couverture postale du territoire

Enfin, la loi postale de 2010 précise également queLa Poste est tenue de maintenir au moins 17 000points de contact et charge l'ARCEP d'évaluer chaqueannée le coût net de cette mission, afin de fixer lacompensation due à La Poste à ce titre. Un décretd’application du 18 juillet 201117 précise laméthodologie de ce calcul.

Il s’agit de déterminer le coût encouru par La Postedu fait du maillage complémentaire d’un réseaulimité aux seules contraintes du service universel,qui serait évité en l’absence de l’obligationd’aménagement du territoire.

L’ARCEP a produit en septembre 2011, sur la basedu décret du 18 juillet 2011, une évaluationpermettant d’arrêter le montant de la compensationdue à La Poste pour 201118.

e) L’envoi de lettre recommandée par voieélectronique

Par ailleurs, un décret relatif à l'envoi de lettrerecommandée par courrier électronique a été publiéle 2 février 201119.

Le texte précise les caractéristiques de la lettrerecommandée envoyée par voie électronique, ainsique les obligations de l’opérateur, le « tiers chargéde l’acheminement ». Il fixe également les modalitésrelatives à l’identification de l’expéditeur et dudestinataire ainsi que du prestataire qui assure, lecas échéant, la distribution de la lettre recommandéesous forme papier.

Il fixe enfin les mentions obligatoires que doitcomporter la preuve de dépôt et de distribution.

22 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

17 - Décret n°2011-849 du 18 juillet 2011 précisant la méthode de calcul du coût net du maillage complémentaire permettantà La Poste d’assurer sa mission d’aménagement du territoire, publié au JO du 20 juillet 2011

18 - Décision n° 2011-1081 de l'ARCEP en date du 22 septembre 2011 relative à l’évaluation pour l’année 2010 du coût net dumaillage complémentaire permettant à La Poste d’assurer sa mission d’aménagement du territoire

19 - Décret n° 2011-144 du 2 février 2011 relatif à l'envoi d'une lettre recommandée par courrier électronique pour la conclusionou l'exécution d'un contrat, publié au JO du 4 février 2011

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L’Autorité

I

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 23

CHAPITRE II

Les missions et l’activité de l’Autorité

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Rapport d’activité 2011

24 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

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L’Autorité

I

L’organisation et le fonctionnement de l’Autorité

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 25

CHAPITRE II

L’organisation et lefonctionnement de l’Autorité

1. Le collège

1 - Loi n°2007-309 du 5 mars 2007 relative à la modernisation de la diffusion audiovisuelle et à la télévision du futur2 - Décision n° 2007-0461 en date du 7 juin 2007 adoptant la charte de déontologie des membres de l’ARCEP

Depuis la loi du 5 mars 20071, la nominationdu président de l’Autorité intervient après avis

des commissions parlementaires.

Les membres du collège ne sont pas révocables,leur mandat de six ans n’est pas renouvelable et

leur fonction est incompatible avec toute autreactivité professionnelle, mandat électif national ouemploi public. Une charte de déontologie, adoptéeen 2007 par l’ARCEP, s’applique aux membres del’Autorité.2

Début 2011, deux nouveaux membres ont été nommés par le Président de la République :Marie-Laure Denis a été nommée en remplacementd’Edouard Bridoux ; Jérôme Coutant a été nomméen remplacement de Patrick Raude, démissionnaire.

Début 2012, Françoise Benhamou a été nomméepar le président du Sénat en remplacement deNicolas Curien. Le président de l’Assemblée nationalea nommé Jacques Stern en remplacement de JoëlleToledano.

Le collège de l’ARCEP en janvier 2012.De bas en haut et de gauche à droite : Marie-Laure Denis, Jean-Ludovic Silicani, Françoise Benhamou,

Jérôme Coutant, Denis Rapone, Daniel-Georges Courtois, Jacques Stern

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2. L’organisation et les moyens des services

2.1. L’organisation de l’ARCEP

L’organigramme au 1er juin 2012

26 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

Comité de prospective

Comité de l’interconnexion et de l’accès

Comité des consommateurs

Groupe d’échange entre l’Autorité,les collectivités territoriales et les opérateurs

Direction des affaireséconomiques et de la prospectiveCoordonne les analyseséconomiques.Service et annuaire universels.Observatoires et études externes.Prospective.

Nicolas DEFFIEUX

Observatoires statistiques et suivi des marchés Sophie PALUS

Economie des réseaux, prospective et service universelNadia TRAINAR

Coûts et tarifsGaelle NGUYEN

Direction des affaireseuropéennes et internationalesCoordonne et met en œuvrel’action internationale del’ARCEP.

Anne LENFANTAdjoint : Joël VOISIN-RATELLE

Affaires européennesFrançoise LAFORGE

Affaires internationalesJoël VOISIN-RATELLE

Coordination UIT et normalisationMarie-Thèrèse ALAJOUANINE

Direction des affairesjuridiquesEn charge de tous lesaspects juridiques del’activité de l’ARCEP,veille à la sécurité juridiquedes décisions.

Stéphane HOYNCK

Direction des ressources humaines, de l’administration et des financesGère les ressources et les moyens de l’ARCEP ainsi que la documentation, et les systèmes d’information.

Claire BERNARDAdjointe : Elisabeth CHEHU-BEIS

Ressources humaines Catherine AUTIER

Administration généraleSylviane DEMBLON

Finances Isabelle HAGNERE

DocumentationElisabeth CHEHU-BEIS

Systèmes d’information Jean-Philippe MOREAU

Procédures, fréquences, audiovisuel, interconnexionet consommateurs Isabelle CARON

Nouvelles régulations, nouveaux réseaux, collectivités et EuropeLaurent PERRIN

Relations institutionnelles Patricia LEWIN

SynthèseChristian GUENOD

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L’Autorité

I

L’organisation et le fonctionnement de l’Autorité

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 27

CHAPITRE II

Mission communicationJean-François HERNANDEZAdjointe : Ingrid APPENZELLER

Direction des services fixe et mobile et des relations avec les consommateursPoint d’entrée des opérateurs.Régulation des marchés des services fixes et mobiles.Régulation tarifaire.Gestion des numéros.

Renan MURET

Autorisation générale, sécurité des réseaux et numérotationCatherine GALLET-RYBAK

Marchés mobilesGuillaume MELLIER

Marchés des services de capacitéset de la téléphonie fixePascal DAGRAS

Relations avec les consommateursDelphine GOMES DE SOUSA

Direction des marchés haut /très haut débit et des relations avec les collectivités territorialesRégulation des marchés de gros et dedétail des réseaux et services haut débit.Suivi des relations territoriales au titre de l’aménagement numériquedu territoire.

Antoine DARODESAdjoint : Renaud CHAPELLE

Mission collectivités territorialesJulie CHABROUX

Infrastructure haut et très haut débit

Mutualisation de la fibre et marchés aval haut et très haut débitGuillaume MEHEUT

Direction du spectreet des relations avec les équipementiersDélivrance et suivi des licences.Conception et mise en œuvre des appels à candidatures.Gestion du spectre.

Jérôme ROUSSEAUAdjoint : Olivier COROLLEUR

Opérateurs mobilesJulien MOURLON

Réglementation et gestion du spectreOlivier COROLLEUR

Veille technologique et relationsavec les équipementiersEdouard DOLLEY

Direction des activitéspostalesRégulation des activités postalesrelatives au courrier : délivranced’autorisations aux opérateurs,contrôle du service universel,contrôle comptable et tarifairede l’opérateur en charge duservice universel.

François LIONSAdjoint : Lionel JANIN

Comptabilité, modélisation et économieLionel JANIN

Autorisations et sevice universelJulien COULIER

Collège

PrésidentJean-Ludovic SILICANI

MembresFrancoise BENHAMOU

Daniel-Georges COURTOIS Jérôme COUTANT

Marie-Laure DENISDenis RAPONEJacques STERN

Direction générale

Directeur général Philippe DISTLER

Directeurs généraux adjointsStephane HOYNCK

François LIONS

Directions

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2.2. Le budget et la gestion de l’ARCEP

•Les crédits

Depuis 2009, les crédits de l’ARCEP sont inscrits àl’action 13 « régulation des communicationsélectroniques et des postes » du programme 134«développement des entreprises et de l’emploi » dela mission Economie. Pour 2011, la dotation a étéfixée par le Parlement à 15,5 M€, pour le personnel(titre 2) et 7,56 M€ pour le fonctionnement (titre 3).

Après une baisse de 4,5% de ses dépenses defonctionnement en 2010, l'ARCEP a poursuivi etaccentué en 2011 sa démarche de rigueur enréduisant encore ses coûts de 5,6% (7,13 M€

consommés en crédits de paiements). L’effort de

gestion a porté sur la renégociation du loyer qui abaissé de 15%, sur la réduction du parc automobileramené à 6 véhicules contre 22 en 2009, sur labaisse des frais de communication (avec notammentla suppression de la traditionnelle réception donnéeà l’occasion de la présentation, en juin, du rapportannuel d’activité) et sur tous les autres postes dedépenses courantes, en baisse constante et régulièredepuis plusieurs années.

Ces efforts de gestion ont été salués par le rapporteurde la commission des finances de l’Assembléenationale qui a qualifié l’ARCEP d’« autorité admini-strative indépendante vertueuse budgétairement»,dans son rapport pour le projet de loi de finances2012. Dans un contexte de tension budgétairecroissant, le budget de fonctionnement de 2012 del’Autorité sera diminué de près de 12%.

28 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

A partir de 2011, dans le cadre d’un schémadirecteur informatique qui a été validé fin 2010,l’ARCEP a dématérialisé les dossiers examinés lorsdes séances du collège.

Ce mouvement a été poursuivi avec succès d’abordpour un certain nombre de dossiers à diffusion largeou restreinte (avec un meilleur usage de l’intranet),

puis pour l’ensemble du circuit des courriers(arrivée et départ).

Il s’agit d’un enjeu de modernisation globale dufonctionnement interne des services, de fiabilisationdes process internes, mais également d’économiesnon négligeables à terme dans un contexte budgétairede rigueur accrue pour les prochaines années.

La dématérialisation, nouvelle frontière de modernisation et de maîtrise des coûts.

•Les recettes

L’année 2011 a été marquée par un niveauparticulièrement élevé des recettes (redevanceset taxes) perçues par l’Autorité pour le compte dubudget général de l’Etat : le montant total desredevances encaissé en 2011 s'établit à 1,21 milliard € (dont 936 M€ au titre des redevancesdues au titre de l’utilisation des fréquences de labande 2,6 GHz destinée aux services mobiles à trèshaut débit – 4G –).

2.3. Les ressources humaines

Au 31 décembre 2011, l’ARCEP compte, outre lecollège, 167 agents (43% de femmes et 57%d’hommes) dont 36% de fonctionnaires et 64% decontractuels. La moyenne d’âge est de 40,2 ans.

La répartition des effectifs a été optimisée afind’assurer des missions de plus en plus diverses etcomplexes, dans le respect :• du plafond d’emplois autorisé par le Parlement

(174 emplois équivalent temps plein), certainspostes étant occupés à temps partiel et certainstravaux ponctuels étant réservés à des stagiairesaccueillis en convention de stage,

• des crédits de personnel inscrits dans la loi definances.

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L’Autorité

I

L’organisation et le fonctionnement de l’Autorité

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 29

CHAPITRE II

2.4. Les prestations d’expertiseexterne

L’évolution rapide du secteur et la haute technicitédes questions liées à la régulation conduisentl’ARCEP à recourir à des expertises externes denature technique, économique, statistique oujuridique.

Les prestataires externes permettent à l’ARCEP debénéficier de compétences spécialisées et d’avis

neutres. Il s’agit donc le plus souvent de « matériauxde travail » qui ne sont pas destinés à être renduspublics. Néanmoins, certaines études, ou certainesenquêtes d’usages ou de qualité de service ayantvocation à informer le secteur, sont mises à ladisposition du public sur le site internet de l’Autorité.

En 2011, le budget consacré aux études s’est élevéà 1, 2 million d’euros. 23 études ont été engagéespour un montant moyen de 52 700 euros et unedurée moyenne de quatre mois.

Liste des principales études et enquêtes externes en 2011

Fibre et haut débit

Nouveaux services de contenus, notamment audiovisuels, sur les réseaux très haut débit et leur impact sur lemodèle économique de la fibre (1)Modalités de raccordement des petits immeubles et des immeubles individuels (pavillons) en fibre optique jusqu'àl'abonné (FttH)Spécificités juridiques et économiques de co-investissement entre acteurs privés et publics dans le cadre dudéploiement de réseaux de communications électroniques à très haut débit

Activités postales

Benchmark sur les opérateurs postaux de référenceRéalisation de travaux additionnels sur le modèle de coûts « bottom-up » de la distribution postale

Voix et services de capacité

Etude technique sur les communications « M-to-M », enjeux et perspectivesRisques et modalités permettant d’assurer la résilience des réseaux de communications électroniquesMVNO en Europe (2)

Contrôle des obligations et audits

Modélisation technico-économique d’un réseau de diffusion hertzien terrestreMise à jour des deux modèles technico-économiques (un pour la zone Antilles-Guyane et un pour la zoneRéunion-Mayotte) des coûts de réseau d’un opérateur mobile ultramarin générique efficaceUsage et utilité des publiphonesEnquête annuelle d’évaluation de la qualité des services de voix des réseaux de téléphonie mobile de seconde et detroisième génération (4)Enquête annuelle d’évaluation de la qualité des services de données des réseaux de téléphonie mobile de secondeet troisième génération (4)Enquête de couverture des réseaux mobiles 3G en métropoleEnquête portant sur la mesure de la couverture d’un réseau mobile 3GContrôle des déclarations de chiffres d'affaires en services de communications électroniques 2010Comparaisons de la rentabilité du secteur français des télécoms

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30 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

2.5. Les ressources documentaires

Composée de trois personnes, le centre d’informationet de documentation de l’ARCEP est chargé demettre en place des systèmes de gestion del’information, d’assurer une veille sur les secteursdes communications électroniques et postales, dediffuser cette information en interne et de répondreaux demandes d’information des membres ducollège et des collaborateurs de l’Autorité, ainsi quedu public dans les domaines d’activités de l’ARCEP.

L’équipe prend en charge les recherches complexes,en s’appuyant sur le portail documentaire créé autourdu module web ainsi que sur les sources profes-sionnelles externes, qu’elles soient juridiques,économiques ou issues de la presse.

Le centre travaille également avec un réseau decentres de documentation ressources (bibliothèquejuridique Cujas, centre de ressources documentairesdu ministère de l’économie, des finances et del’industrie, réseau des documentations des autoritésadministratives indépendantes). En 2011, le centrede documentation a également participé à la miseen place du schéma directeur des systèmesd’information, et notamment à la refonte de la baseinterne « Avis et décisions » de l’Autorité.

3. Le comité de prospective

A la fin de l’année 2009, a été mis en place uncomité de prospective dont l’objectif est de mieuxidentifier et comprendre les évolutions à moyen et àlong termes, dans les domaines qui relèvent de laresponsabilité du régulateur. Ce comité se composedes membres de l’Autorité et de personnalitésextérieures, aux compétences très diverses, éclairantl’Autorité dans ses décisions et lui permettant demieux exercer ses fonctions de veille et d’informationdes acteurs.

Après un premier cycle de réunions consacré àl’analyse des mécanismes de l’offre et de la demandedans le secteur des technologies numériques,notamment le rôle que doivent jouer les pouvoirspublics pour favoriser l’essor de nouveaux marchés,le comité de prospective a initié, au cours de l’année2011, un nouveau cycle de réflexion, intitulé : « lesterritoires » de « l’économie numérique ».

• La réunion du 16 juin 2011 a porté sur les usageset innovations numériques dans les villes. DanielKaplan, délégué général de la fondation pourl'internet nouvelle génération (FING), a notammentdécrit le concept de ville numérique comme unensemble d’infrastructures potentiellement mutu-

Liste des principales études et enquêtes externes en 2011 (suite)

Connaissance des marchés

Suivi des tarifs des communications locales, interurbaines, vers numéros spéciaux, internationales, fixe versmobile, mobiles en métropole et dans les DOM pour l’année 2011 relative au marché résidentielElaboration d’une vision prospective du marché de l’interconnexion internetDiffusion et usage des technologies de l'information dans la société française (3) (4)Mesure de l’emploi et des investissements dans les communications électroniques (y compris la sous-traitance),éclairage sur l'évaluation des nouveaux emplois liés au développement de la fibre et dans les activités postales

Opérateurs

Périmètre de la notion d’opérateur de communications électroniques (4)

Handicap

Audit de l’accessibilité des services de communications électroniques

(1) Etude pilotée conjointement avec le CSA, le CNC, la DGCIS, la DGMIC, la HADOPI et l'ARCEP(2) Etude pilotée conjointement avec le ministère de l'économie, de l'industrie et de l'emploi (DGCIS et ARCEP)(3) Enquête pilotée conjointement par le Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGEIET) (ministère de

l’économie, de l’industrie et de l’emploi) et l'ARCEP(4) Etudes disponibles sur le site internet de l'ARCEP : www.arcep.fr

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L’Autorité

I

L’organisation et le fonctionnement de l’Autorité

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 31

CHAPITRE II

alisées et de données ouvertes que les utilisateurspourraient enrichir et aussi utiliser pour créer denouveaux services collaboratifs.

Stefana Broadbent, ethnologue au laboratoired’anthropologie numérique du collège universitairede Londres, a notamment analysé l’impact destechnologies de l’information et de la com-munication sur les frontières entre lieux de vie, detravail, de consommation et de loisirs.

• La réunion du 15 septembre 2011 a porté sur laplace des TIC dans les grands projets d’urbanisme.André Loechel, président de l’association depréfiguration de la fondation des territoires de demainet spécialiste en stratégies d’innovation urbaine, asoutenu l’approche selon laquelle l’innovationterritoriale ne se décrétait pas et montré que lesdéveloppements urbains étaient structurés par unensemble de ressources immatérielles (patrimoineculturel local, relations entre habitants, entreprises etélus locaux, capacité à dispenser des formationsadaptées aux besoins locaux).

Pour sa part, Pierre-Alain Jeanneney, membre dudirectoire de la société du Grand Paris et anciendirecteur général de l’ART, a expliqué que le GrandParis était d’abord un projet de développementéconomique avant d’être un projet de transportsdont l’un des objectifs était, en créant uneinfrastructure capable d’accueillir les services ettechnologies de demain, de ne pas compromettreles innovations futures.

• La réunion du 8 décembre 2011 a porté sur lavalorisation économique des territoires et larégulation d’acteurs internationaux. MatthieuPélissié du Rausas, directeur associé senior chezMcKinsey, a présenté les résultats de l’étude« Internet Matters », consacrée à l’importanced’internet dans l’économie française (3% du PIB,18% de la croissance du PIB entre 2004 et 2009).

Pour sa part, Jérôme Philippe, avocat à la Cour, anotamment expliqué comment l’ARCEP pouvaitamener une entreprise étrangère, à répondre à ses demandes d’instruction, et la soumettre, sinécessaire, à ses injonctions ou décisions desanction.

• Enfin, le comité de prospective de l’ARCEP s’estréuni le 22 mars 2012 pour évoquer le « cloudcomputing», c’est-à-dire la fourniture de ressourcesinformatiques à distance, un projet soutenu dans lecadre des investissements d’avenir.

Il s’agit d’une « industrialisation » des systèmesd’information, et d’un véritable changement deparadigme pour tout l’écosystème numérique. SFRd’une part, et Thalès d’autre part sont venusprésenter leurs visions et les enjeux associés àl’essor d’un « cloud souverain » français pour lessystèmes « critiques » de l’Etat et des entreprises(projet Andromède).

L’opérateur Celeste a présenté son prototype decentre de données innovant et écologique.

4. Les autres organesconsultatifs de l’ARCEP

4.1. Le comité des consommateurs

Plusieurs fois par an, l’ARCEP réunit le comité desconsommateurs — une structure de concertationcréée en 2007 — pour présenter les travauxspécifiques qu’elle mène sur différents sujetsintéressant les consommateurs.

Cette structure de concertation est un lieu d’échangeset d’information avec les représentants desconsommateurs, ainsi qu’avec l’administrationchargée de la réglementation et de la consommation(DGCCRF), le médiateur des communications élec-troniques et l’institut national de la consommation.

Ainsi, le comité du 10 février 2011 a été l’occasionpour l’Autorité d’échanger avec les associations deconsommateurs sur ses 30 propositions visant àaméliorer les offres faites aux consommateurs deservices de communications électroniques et postales,à la suite de leur mise en consultation publique et desauditions des différents acteurs du marché.

Le dernier comité des consommateurs s’est tenu le11 avril 2012, sous la présidence de JérômeCoutant, membre du collège de l’Autorité. L’ARCEPa dressé un état des lieux des marchés et des

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32 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

déploiements haut et très haut débit, les travauxmenés sur le raccordement final FttH et un pointspécifique sur les changements de lignes non sollicités.La qualité de service de l’accès à l’internet a égalementété abordée, notamment dans le contexte de laconsultation publique lancée en décembre 2011.

4.2. La commission consultative descommunications électroniques(CCCE)

La commission consultative des communicationsélectroniques (CCCE) a été créée le 23 juin 2009.Elle remplace les deux commissions consultativesqui existaient précédemment : la commissionconsultative des radiocommunications (CCR) et lacommission consultative des réseaux et services decommunications électroniques (CCRSCE).

Son secrétariat est assuré par l’ARCEP. A l’initiativedu Gouvernement et de l’ARCEP, la commission estconsultée sur tout projet de texte relatif auxcommunications électroniques.

Composée de vingt-quatre membres, la commissioncomprend, en proportions égales, des représentantsdes exploitants de réseaux et des fournisseurs deservices, des représentants des utilisateurs et despersonnalités qualifiées. Charles Rozmaryn,ingénieur général des mines, en assure la présidence.

Au cours de l’année 2011, la commissionconsultative des communications électroniques aété consultée à trois occasions.

Elle a en particulier été amenée à se prononcer sur lesmodalités d’attribution des fréquences dans les

bandes 2,6 GHz et 800 MHz pour les réseauxmobiles à très haut débit, ainsi que sur les modalitésd’élaboration et de vérification des informationsrelatives à la couverture du territoire par les servicesd’accès à internet en situation fixe.

4.3. Le comité de l’interconnexion etde l’accès

Ce comité est composé de représentants desopérateurs de réseaux ouverts au public et defournisseurs de services, nommés par décision del’ARCEP. Le président de l’Autorité en assure laprésidence et les services de l’ARCEP le secrétariat.Ce comité est un lieu de discussions et d’échangesentre les acteurs du secteur et l’ARCEP.Ce comité s’est réuni trois fois en 2011. Les travauxdu comité ont porté en particulier sur les sujetssuivants :• la montée en débit des territoires ;• le très haut débit, notamment les problématiques

de mutualisation de la fibre ;• les décisions d’analyse des marchés de la

téléphonie fixe, des offres d’accès auxinfrastructures physiques constitutives de la bouclelocale filaire, et des offres d’accès haut et très hautdébit activées (bitstream) ;

• la régulation des terminaisons d’appel vocalemobile et SMS ;

• l’itinérance internationale ;• les dispositions relatives au régime d’autorisation

générale (conservation du numéro, appelsd’urgence, travaux sur l’évolution de la tarificationdes numéros SVA, etc.) ;

• la publication des indicateurs de qualité de servicedes réseaux fixes.

4.4. Le comité de suivi pourl’outre-mer

Le comité de suivi opérationnel des offres d’accès etd’interconnexion outre-mer a été créé en 2009.

Ce comité est composé d’opérateurs actifs sur lesmarchés ultramarins et de représentants del’Autorité. Il se réunit deux fois par an pour traiterdes problématiques spécifiques à l’outre-mer :• assurer un suivi des marchés ultramarins ;

Le comité consommateurs du 11 avril 2012

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L’Autorité

I

L’organisation et le fonctionnement de l’Autorité

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 33

CHAPITRE II

• informer les opérateurs ultramarins des décisionset travaux de l’Autorité ;

• être un lieu d’échanges et de conciliation entre lesacteurs des marchés ultramarins, les collectivitésterritoriales et l’Autorité ;

• identifier les problématiques spécifiques àl’outre-mer et d’assurer le suivi des travaux engagés.

En 2011, ce comité a notamment abordé les problé-matiques de la qualité de service des offres d’accèsfixe, les tarifs de terminaison d’appels mobiles etd’itinérance ultramarine, et le processus deconservation des numéros fixes et mobiles.

5. Une large palette d’outilsd’information et decommunication

Pour être efficace, l’exercice de la régulation requiertune diffusion rapide de l’information produite parl’ARCEP auprès des différents acteurs concernés :élus, associations de consommateurs, acteurséconomiques, etc.

Afin d’assurer pleinement cette mission, l’ARCEPs’appuie sur une panoplie moderne d’outils decommunication qui garantissent une information àla fois pédagogique et exhaustive, tant sur la teneurdes travaux menés par l’institution que sur le secteurlui-même. Ces outils sont également utilisés poursolliciter l’avis des acteurs du secteur sur les sujetsde régulation, ou pour susciter le dialogue et ledébat.

5.1. Les sites internet de l’Autorité

www.arcep.fr, le site institutionnel de l’Autorité

L’ARCEP gère et met à jour quatre sites internet : sonsite institutionnel - qui a fêté ses quatorze ans enmars 2012 ; un site dédié aux consommateurs crééfin 2008 ; un site consacré aux numéros 118(services de renseignement téléphonique) ; et, enfin,le site du Fratel, le club des régulateurs des télécomsdes pays d’expression francophone dont l’ARCEPassure le secrétariat permanent.

Le site internet de l’ARCEP est le support privilégié dela diffusion - en français et en anglais - de l’informationde l’Autorité. Actualisé chaque jour, il répond aunécessaire besoin d’instantanéité de l’informationdans un secteur en perpétuelle évolution. Plus de 19millions de visiteurs uniques ont utilisé le site en 14ans d’existence.

Une lecture facile, une simplicité d’utilisation

• Les informations sont publiées de manièrechronologique sur la page d’accueil, en mêmetemps qu’elles sont classées dans les différentsdossiers thématiques et rubriques.

• Plusieurs outils permettent d’effectuer desrecherches : sur les fréquences dont l’ARCEP estaffectataire ; sur les numéros de téléphone quel’Autorité attribue aux opérateurs ; sur les articlespubliés dans la revue de l’ARCEP (« Les cahiersde l’ARCEP »).

www.arcep.fr, le site internet de l’Autorité

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34 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

Un site accessible aux déficients visuels

Depuis décembre2008, une partie dusite est accessibleaux personnes mal voyantes : les communiqués depresse sont en effet systématiquement vocalisés enaudio grâce à un robot qui les transcrit sous formede fichiers MP3.

Outre les communiqués, les personnes mal voyantespeuvent également écouter les principaux discoursprononcés par le président de l’Autorité, ainsi que lamajorité des communiqués de presse publiés parl’Autorité.

Un outil de diffusion important, efficace et reconnu.

• Les principales informations sont « poussées » parcourriel via deux listes de diffusion – l’une sur lestélécommunications, l’autre sur le secteur postal –tant en français qu’en anglais. Près de 21 000personnes au total sont abonnées à ces listes.

• Certains des documents produits par l’Autoritéproposés en téléchargement sur le site en versionpdf connaissent un réel engouement ; ainsi, parexemple, le guide « La fibre optique arrive chezvous» a été téléchargé près de 38 850 fois etconsulté 421 178 fois en 2011.

Une vitrine à l’international

• Si un effort particulier de traduction est fait pourl’anglais (les communiqués sont systéma-tiquement traduits et mis en ligne, dans les24 heures suivant leur publication en versionfrançaise), les autres langues ne sont pas pourautant oubliées : des abstracts sont disponiblesdans sept autres langues (espagnol, allemand,italien, portugais, coréen, chinois et japonais).

• Par ailleurs, les missions effectuées par les membresdu collège à l’étranger font le plus souvent l’objet derapports bilingues proposés en téléchargement dans une rubrique dédiée. Ces documents sontgénéralement téléchargés en plusieurs milliersd’exemplaires. En 2011, l’ARCEP a publié troisnouveaux rapports de mission : sur les Etats-Unis, laCorée du Sud et Singapour.

Le dialogue avec les consommateurs

Le 26 juillet 2011, l’Autorité a organisé un « chat»sur la montée en débit dans les territoires. Plus de500 questions ont été posées au total et 876internautes se sont connectés au « chat », battant lerecord d’audience des chats de l’ARCEP.

Un « chat » consommateurs

• Plus de 2,5 millions de visiteurs uniques, soitenviron 7.000 visiteurs par jour en moyenne.

• 26,8 millions de pages vues.

• 17 415 abonnés à la liste de diffusion télécom enfrançais (1 247 à celle en anglais) et 2 287 à laliste de diffusion dédiée au secteur postal (unecentaine en anglais).

Les chiffres clefs du site www.arcep.fr en 2011

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L’Autorité

I

L’organisation et le fonctionnement de l’Autorité

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE II

www.appel118.fr, le site pour les renseignements téléphoniques

5.2. Les « cahiers de l’ARCEP »

L’ARCEP publie une revue trimestrielle d’unecinquantaine de pages, explorant un sujet ou unethématique (neutralité de l’internet, aménagementnumérique du territoire, par exemple) sous plusieursangles, notamment dans une vision prospective.

Pour élargir le champ de réflexion du lecteur ennourrissant le débat d’idées, « Les cahiers del’ARCEP» donnent largement la parole, sous forme decontributions et d’interviews, aux acteurs du secteur,ainsi qu’à des personnalités venant d’horizons trèsvariés (institutions, chercheurs, philosophes,sociologues, etc), françaises ou étrangères. Les articlessont consultables par thème ou par auteur sur la basede données du site.

Diffusée gratuitement à 6 500 exemplaires « papier »,cette revue est mise en ligne sur le site de l’ARCEP, etfait l’objet de dizaines de milliers de téléchargements.

En 2011, trois numérosdes « cahiers de l’ARCEP »ont été publiés.

Consacré au secteurpostal, le premiernuméro de l’année,téléchargé à plus de 6865 exemplaires etconsulté 16142 fois,a fait le point surl’avenir du secteurpostal européen

Depuis le 3 avril 2006, les consommateurs peuventaccèder aux services de renseignements télépho-niques en composant le 118 suivi de trois chiffres.

Pour informer les utilisateurs lors du lancement deces services, l'ARCEP a mis en oeuvre un siteinternet permettant de consulter la liste desservices 118 ouverts, leurs principaux tarifs ainsique l’historique de l’évolution de ces tarifs.

Des réponses aux questions les plus fréquentes surles 118 (accès, choix, facturation, etc.) etl’annuaire universel (inscription dans l’annuaire,droits des abonnés, etc.) complètent ce dispositifd’information encore régulièrement mis à jour,

malgré le déclin de ce segment de marché. 58 462visiteurs uniques ont consulté ce site en 2011, soit160 visiteurs par jour.

L’Autorité a mis en place, en janvier 2009, un sitespécifiquement consacré aux consommateurs :www.telecom-infoconso.frInformatif, pratique et didactique, ce site donne auxconsommateurs toutes les informations nécessairespour défendre leurs droits et mieux comprendre lefonctionnement du secteur et ses enjeux.

En 2011, 234 633 visiteurs uniques (643 visiteurspar jour) ont consulté près de 730 000 pages.

www.telecom-infoconso.fr, le site pour les consommateurs

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dans un contexte de libéralisation totale des activités et de substitution croissante entre le courrier et l’élec-tronique.

En prolongement du colloque 2011, l’ARCEP asouhaité revenir, dans le deuxième numéro de sescahiers, sur « L’innovation, l’investissement et lacroissance » dans l’économie numérique. Commentfavoriser l’émergence d’écosystèmes propices audéploiement de nouveaux réseaux à très haut débit ?Comment inciter les acteurs à investir ? Telles étaientquelque unes des questions posées aux acteurs del’économie numérique. Un numéro consulté 73 000fois et téléchargé en 7 591 exemplaires.

Consacré à la régulation au bénéfice du consommateur,le troisième numéro 2011 des « cahiers de l’ARCEP»(4 519 téléchargements et plus de 100 000consultations) suivait la publication, en début d’année,des 30 propositions et recommandations publiées parl’Autorité visant à améliorer les offres faites auxconsommateurs de communications électroniques etpostales. L’Autorité a fait le point sur l’ensemble dessujets touchant les consommateurs dans ces domaineset donné largement la parole aux acteurs, associations,opérateurs, élus, pouvoirs publics, mais aussisociologues et experts de la société numérique.

Publié début 2012, le premier numéro des «cahiers de l’ARCEP » pour 2012 est un numéro anniversaire,fêtant les 15 ans de l’Autorité. Intitulé : « 1997 - 2012 :du monopole des télécoms à la révolutionnumérique - 15 ans de régulation », ce numéro, bâtiautour de 10 thématiques, fait le point sur 15 annéesde régulation et sur les bénéfices apportés par l’ouverturedes marchés des télécommunications et postal.

5.3. Le colloque annuel

Depuis sa création en 1997, l’Autorité organiserégulièrement des colloques sur des thèmes liésdirectement ou indirectement, à son champ decompétence. C’est l’occasion d’aborder de manièreouverte des sujets souvent complexes, d’échanger despoints de vue parfois très différents, en particulier àtravers l’expérience d’intervenants étrangers, et deréaliser des exercices de prospective.

36 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

Le colloque 2011 : « Croissance, innovation, régulation »

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L’Autorité

I

L’organisation et le fonctionnement de l’Autorité

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 37

CHAPITRE II

Le 4 mai 2011, l’Autorité a organisé son colloqueannuel sur le thème : « Croissance, innovation,régulation ». L’événement a réuni une vingtaine depersonnalités françaises et étrangères autour de quatretables rondes, animées par Eric Le Boucher, directeurde la rédaction d’Enjeux-Les Echos, et PhilippeEscande, éditorialiste aux Echos. Chaque table ronde était précédée d’une interventiond’un capitaine d’industrie français.

Stéphane Richard, président-directeur général deFrance Télécom, Jean-Bernard Lévy, président dudirectoire de Vivendi, Martin Bouygues, président dugroupe Bouygues, Xavier Niel, vice-président d’IliadFree et Pierre Danon, président du conseil de gérancede Completel Numericable, ont ainsi exposé leur vision.

La vidéo à la demande de ce colloque est intégralementdisponible sur le site de l’Autorité.

5.4. La lettre hebdomadaireélectronique

En septembre 2010,l’ARCEP a complété sagamme « d’outils » decommunication enlançant une lettrehebdomadaire diffuséechaque vendredi après-midi exclusivement parvoie électronique.

Ce support vise àrépondre au besoin souvent

exprimé de disposer d’informations régulières, brèveset récentes sur l’activité de l’Autorité et sur les secteursqu’elle couvre, les communications électroniques etpostales.

Des outils viraux intégrés à la lettre électroniquepermettent à tout abonné de faire partagerl’information sur Facebook, Twitter, MySpace etViadeo.

Inaugurée auprès d’un public restreint très ciblé, lalettre hebdomadaire connait un réel succès et estdésormais ouverte à tous. Elle compte près de 2 400abonnés.

5.5. Les autres publications del’ARCEP

Chaque année, l’Autorité publie aussi, en version pdfsur son site internet, mais aussi parfois en versionimprimée, un certain nombre de documentsd’information et de plaquettes grand public.

En 2011 :• trois rapports de mission à l’étranger : Etats-Unis,

Corée du Sud et Singapour.• un rapport au Parlement sur « Les coûts de la boucle

locale cuivre de France Télécom et leur évolutiondans le cadre de la transition du cuivre vers la fibre » (décembre 2011)

• trente propositions afin d’améliorer les offres faitesaux consommateurs de services de communicationsélectroniques et postales (février 2011)

• les actes du colloque du 4 mai 2011 « Croissance,innovation, régulation » (juillet 2011)

• un guide sur le déploiement de la fibre optique àl’usage des élus et des collectivités territoriales sur «La montée vers le très haut débit sur l'ensemble duterritoire » (juillet 2011)

• le compte rendu 2011 des travaux du GRACO(décembre 2011)

• le guide pratique sur les conditions de déploiementde la fibre à l’usage des bailleurs, syndics, co-propriétaires (3e édition - mai 2011)

5.6. Les réseaux sociaux

Début septembre 2011, l’Autorité a ouvert un compteTwitter qui lui permet de relayer ses informations endirection de nouveaux publics, gagnant encore ainsien réactivité. Le compte Twitter de l’ARCEP compte près de 400 « followers ». 25 tweets sont envoyés en moyennechaque mois.

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38 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

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L’Autorité

I

Les relations avec les autres pouvoirs et acteurs publics

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 39

CHAPITRE III

1. Les relations avec le Parlement

L’Autorité rend régulièrement compte de ses activités auParlement, par voie de rapport ou d’audition. En 2011,l’ARCEP a été auditionnée 18 fois au total. Le président de l’Autorité a notamment été auditionné le30 novembre 2011, par la commission des affaireséconomiques du Sénat, et le 28 février 2012, par lacommission des affaires économiques de l’Assembléenationale, pour faire un état des lieux de l’action del’Autorité.

L’ARCEP est, par ailleurs, fréquemment auditionnéepar les commissions permanentes des deuxassemblées, notamment celle chargée des affaireséconomiques, ou, dans le cadre de thématiquesspécifiques, par des parlementaires, afin d’apporterson expertise dans le cadre de l’examen de propositionsou de projets de loi ou sur des projets structurants pourles secteurs qu’elle régule.

1.1. Les auditions

a) Les auditions relevant d’orientationsstructurantes pour le marché

Des échanges ont tout d’abord eu lieu pour lapréparation de l’appel à candidatures pour l’attributiondes licences de téléphonie mobile de quatrièmegénération dans les bandes 800 MHz et 2,6 GHz.L’Autorité a organisé une réunion de travail avec lesénateur Bruno Retailleau et la députée Laure de LaRaudière (le 23 mars 2011). Le président de l’Autorité

a également été auditionné par la commissionparlementaire du dividende numérique (le 11 mai2011).

Les travaux parlementaires ont, dans une largemesure, porté sur l’aménagement numérique duterritoire et sa couverture par les réseaux fixes etmobiles. Le directeur général adjoint de l’Autorité(Michel Combot) a ainsi été auditionné par le sénateurBruno Sido pour la préparation de son rapport sur lacouverture du territoire en téléphonie mobile (le 1er février 2011). Jérôme Coutant, membre del’Autorité, a également été auditionné au Sénat parHervé Maurey, rapporteur de la mission d’informationsur la couverture numérique du territoire (le 2 mars2011) et dans le cadre d’une table ronde organiséepar le comité d’évaluation et de contrôle des politiquespubliques de l’Assemblée nationale consacrée à lapolitique d’aménagement du territoire en milieu rural(le 17 mai 2011).

Le Parlement a par ailleurs poursuivi les travauxengagés en 2010 sur la neutralité de l’internet et desréseaux. Les députés Laure de La Raudière etCorinne Erhel ont procédé à une audition sur ce sujet(le 3 mai 2011).

b) Les auditions à l’occasion de l’examen depropositions ou de projets de loi

Le président de l’Autorité a été auditionné, au Sénat,par Bruno Retailleau, rapporteur du projet de loi relatifà la transposition du nouveau cadre communautaire (le20 janvier 2011).

Les relations avec les autrespouvoirs et acteurs publics

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Le projet de loi renforçant les droits et la protectiondes consommateurs a également donné lieu àplusieurs auditions, à l’Assemblée nationale, parJean-Luc Warsmann, président de la commission deslois (le 15 juin 2011) et Daniel Fasquelle, rapporteurdu projet (le 23 juin) et, au Sénat, par Alain Fauconnier,rapporteur du texte (le 17 novembre 2011).

Le président de l’Autorité a été auditionné àl’Assemblée nationale par le député Didier Quentinpour le groupe de travail sur la mobilité desfonctionnaires présidé par le député Christian Paul. Il a également été auditionné, dans le cadre de lapréparation du budget, par Jérôme Chartier, rapporteurspécial de la mission économie, à l’Assembléenationale (le 9 octobre 2011).

Joëlle Toledano, membre de l’Autorité, a également étéauditionnée par le député Alfred Trassy-Paillogues,rapporteur pour avis du budget des postes et descommunications électroniques (le 12 octobre 2011).

1.2. La remise de rapports

L’Autorité remet chaque année son rapport annuel auxprésidents des deux assemblées ainsi qu’au Présidentde la République, au Premier ministre et aux membresdu Gouvernement concernés. Le rapport annuel 2010leur a été remis le 7 juillet 2011.

Par ailleurs, la loi du 9 février 20101, transposant ladirective postale de 2008, a confié à l’Autorité lamission d’évaluer le coût net de la mission d’amé-nagement du territoire assurée par La Poste et d’en fairerapport au Parlement et au Gouvernement. L’Autorité aremis ce rapport le 22 novembre 2011.

L’ARCEP a également remis un rapport au Parlement,relatif aux coûts de la boucle locale cuivre de FranceTélécom et leur évolution dans le cadre de la transitiondu cuivre vers la fibre, le 1er décembre 2011.

L’ARCEP produira également en 2012, conformémentaux dispositions de la loi du 22 mars 20112, un rapportsur la neutralité de l’internet des réseaux, portant sur

la qualité du service d’accès à internet, la situation des marchés de l’interconnexion de données et lespratiques de gestion de trafic.

2. Les relations avecle Gouvernement et les administrations qui en dépendent

L’Autorité veille, sur les sujets relevant de sa com-pétence, à agir en étroite concertation avec leGouvernement et l’ensemble des administrationsconcernées.

La cohérence de l’action de l’Etat, dans les secteursrégulés, implique notamment une étroite concertationentre le régulateur et le ministère chargé du secteur, etla loi détermine, entre eux, le partage de certainescompétences. L’exercice du pouvoir réglementairedérivé de l’ARCEP s’accompagne en effet, pour l’entréeen vigueur d’une décision de portée réglementaire,d’une homologation par le ministre chargé des commu-nications électroniques et des postes. L’ARCEP estégalement consultée pour avis, par le ministre, sur lesprojets de décret ou d’arrêté entrant dans son champde compétence. Cette concertation implique deséchanges continus entre les services de l’Autorité et ceuxdu ministère chargé de l’industrie, en premier lieu avecla direction générale de la compétitivité, de l’industrie etdes services (DGCIS), mais également avec la directiongénérale de la concurrence, de la consommation et dela répression des fraudes (DGCCRF) et la direction desaffaires juridiques (DAJ) du ministère.

Dans le cadre de ses missions, l’Autorité a égalementdes échanges réguliers avec d’autres ministères etadministrations, qu’il s’agisse du ministère de la culture et de la communication (direction générale des médias et des industries culturelles), du ministère del’outre-mer, du ministère chargé de la consommation et de celui chargé de la solidarité avec lequel elle a cosigné une « charte d’engagements volontaires dusecteur des télécommunications pour faciliterl’accès des personnes handicapées aux services de

40 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

1 - Loi n°2010-123 du 9 février 2010 relative à l’entreprise publique La Poste et aux activités postales publiée au JO le 10 février 20102 - Loi n° 2011-302 du 22 mars 2011 portant diverses dispositions d'adaptation de la législation au droit de l'Union européenne en matière de santé,

de travail et de communications électroniques publiée au JO le 23 mars 2011.

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L’Autorité

I

Les relations avec les autres pouvoirs et acteurs publics

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 41

CHAPITRE III

communications électroniques ». Pour les enjeuxd’aménagement du territoire qui ont représenté unepart importante de ses activités en 2011, l’ARCEP esten relation avec le ministère de l’intérieur (directiongénérale des collectivités locales), le ministère encharge de l’aménagement du territoire, la délégationinterministérielle à l’aménagement du territoire et àl’attractivité régionale (DATAR), et le commissariatgénéral à l’investissement, ces deux derniers servicesétant placés sous l’autorité du Premier ministre.

L’ARCEP travaille également avec les servicesdéconcentrés de l’Etat, principalement les chargés demission TIC auprès des secrétariats généraux pour lesaffaires régionales (SGAR) et des préfets de région.

Les relations avec l’Agence nationale desfréquences

Le code des postes et des communications élec-troniques confie à l’Agence nationale des fréquences(ANFR), établissement public de l'Etat à caractèreadministratif, un rôle central en matière de gestion desfréquences radioélectriques en liaison avec les affec-tataires. A ce titre, l’ARCEP entretient donc avec l’ANFRdes relations particulièrement étroites. Un représentantde l’ARCEP est membre du conseil d’administrationde l’ANFR et participe à ce titre à son pilotage.

L’ANFR a la responsabilité de gérer les basesnotariales relatives à l’utilisation du spectre. En tantqu’affectataire de fréquences, l’ARCEP déclare ainsiauprès de l’ANFR les assignations qu’elle autoriseet lui soumet les projets de création ou demodification de stations radioélectriques fonc-tionnant dans les bandes de fréquences pourlesquelles l’ARCEP est affectataire. Dans certainscas (notamment pour les réseaux ouverts au public), l’ARCEP délègue cette obligation de déclaration aux titulaires d’autorisation d’utilisationde fréquences.

L’ANFR contrôle l’utilisation des fréquences. Elle estainsi amenée à vérifier le respect, par les titulaires desautorisations d’utilisation de fréquences, des conditionstechniques fixées par l’ARCEP. L’Agence instruit parailleurs les plaintes relatives aux brouillages radio-électriques.

De plus, l’ANFR procède, en lien avec les affectatairesde fréquences, à l'examen périodique de l'utilisation duspectre et recommande les aménagements qui luiparaissent nécessaires. Elle prépare le tableau nationalde répartition des bandes de fréquences, arrêté par lePremier ministre.

Les bandes de fréquences sont attribuées par leRèglement des radiocommunications (RR) del’Union internationale des télécommunications(UIT) à un ou plusieurs services de radiocom-munication : ce traité international régit notammentl'utilisation du spectre des fréquencesradioélectriques par les pays signataires.

Au niveau européen, la Conférence européenne desadministrations des postes et télécommunications(CEPT) tient à jour une table européenne desapplications et allocations de fréquences, qui viseà harmoniser l’usage du spectre au niveau de ses48 Etats membres. De plus certaines bandes defréquences font l’objet de décisions d’harmo-nisation de la Commission européenne, quis’imposent à l’ensemble des pays de l’Union.

Au niveau français, compte-tenu des possibilitésoffertes par le RR et d’accords internationaux signéspar la France, la répartition des bandes defréquences entre services et affectataires est arrêtéepar le Premier ministre conformément à l’article 41 du code des postes et des communicationsélectroniques (CPCE) : « le Premier ministre définit,après avis du Conseil supérieur de l'audiovisuel etde l'Autorité de régulation des communicationsélectroniques et des postes, les fréquences oubandes de fréquences radioélectriques qui sontattribuées aux administrations de l'Etat et celles dontl'assignation est confiée au conseil ou à l'autorité ».

Les administrations concernées, ainsi que l’ARCEPet le CSA, sont appelées des « affectataires defréquences ».

Le tableau national de répartition des bandes de fréquences

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Conformément au CPCE, l’ANFR prépare la positionfrançaise et coordonne l'action de la représentationfrançaise dans les négociations internationales dans ledomaine des fréquences radioélectriques. A ce titre,elle prépare notamment les conférences mondiales etrégionales des radiocommunications organisées parl’UIT ainsi que les réunions de la Conférenceeuropéenne des administrations des postes ettélécommunications (CEPT) et de l'Union européennetraitant des sujets de son domaine de compétence.

Dans ce cadre, l’ARCEP assiste l’ANFR dans lesnégociations internationales relatives à l’utilisation duspectre radioélectrique pour les communicationsélectroniques.

L’Autorité est ainsi membre de la délégation françaiseconduite par l’ANFR concernant les divers groupes detravail de la CEPT sur les fréquences. L’Autorité met enœuvre au niveau national les accords obtenus parl’ANFR sur les conditions d’utilisation du spectreradioélectrique dans les bandes de fréquences pourlesquelles elle est affectataire.

Enfin l’ARCEP sous-traite à l’ANFR le travaild’instruction technique correspondant à une part deses missions relatives à la délivrance d’autorisationd’utilisation de fréquences dans deux domaines trèsspécifiques. Il s’agit de l’assignation des fréquences :• aux radiocommunications mobiles professionnelles;• aux réseaux temporaires (notamment pour toutes

les utilisations événementielles).

L’ARCEP et l’ANFR sont liées dans ce cadre par uneconvention, renouvelée annuellement depuis l997.

3. Les relations avec lescollectivités territoriales :le GRACO

Les collectivités territoriales, qui peuvent établir etexploiter des réseaux de communications électroniquesen application de l’article L. 1425-1 du code généraldes collectivités territoriales, expriment despréoccupations fortes en matière d’aménagementnumérique de leur territoire.

C’est pourquoi l’ARCEP a mis en place, dès 2004, unlieu d’échanges entre les opérateurs privés et lescollectivités : le groupe d’échange entre l’ARCEP, lescollectivités territoriales et les opérateurs (GRACO).

En 2011, l’ARCEP a organisé trois réunions techniques,les 31 mars, 6 juillet et 19 octobre. Ces réunions ontrassemblé chacune plus d’une centaine d’acteurs dusecteur : les opérateurs, les services des collectivitésterritoriales, les partenaires institutionnels tels que laCaisse des dépôts, le Commissariat général àl’investissement, la DATAR ou la DGCIS. Les échangesont notamment porté sur la mise en œuvre du cadreréglementaire du déploiement du FttH et de l’offre demontée en débit à la sous-boucle locale de FranceTélécom. Ces rencontres ont aussi permis de bénéficierdes retours d’expérience sur les déploiements deréseaux FttH réalisés dans le cadre des projets pilotes

42 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

Ces dispositions sont contenues dans le tableaunational de répartition des bandes de fréquences(TNRBF) défini par le Premier ministre, qui préciseles droits des différents affectataires et les modalitésde leur coordination.

Afin de prendre en compte de nouveaux besoinsd’utilisateurs du spectre, des évolutions de cetableau sont régulièrement préparées par l’ANFRet arrêtées par le Premier ministre, après avis duCSA et de l’ARCEP.

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L’Autorité

I

Les relations avec les autres pouvoirs et acteurs publics

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 43

CHAPITRE III

du programme national très haut débit. Ces rencontresont également permis de rendre compte à tous desavancées obtenues dans des groupes de travail plusretreints animés par l’ARCEP et rassemblant descollectivités territoriales et les opérateurs.

Le déploiement de la fibre et la montée en débit ont étéégalement au centre des débats de la réunion plénièredu GRACO, le 6 décembre 2011. Plus de 250personnes, parlementaires, élus locaux, représentantsdes associations de collectivités territoriales,équipementiers, cabinets de consultants, responsablesdes principaux opérateurs et de l’Etat, ont participé auxdiscussions3.

La principale préoccupation exprimée par lesintervenants portait sur la nécessaire articulation entresinitiatives publiques et initiatives privées. Si l’appel àmanifestation d’intention d’investissement lancé parle Gouvernement fin 2010 a permis de disposer d’unétat des lieux des ambitions de déploiement desopérateurs privés pour les cinq prochaines années4,l’Etat et les collectivités territoriales ont souhaité que cesannonces se concrétisent par des engagements inscritsdans des conventions, notamment afin de pouvoirarticuler leurs déploiements avec ceux des opérateursdans de bonnes conditions.

Depuis le 1er octobre 2011, l’ARCEP prête ainsi sonconcours à la bonne articulation des initiativespubliques et privées en publiant sur son site internetles projets de déploiement des collectivités territorialesprésentes dans le cadre du programme national trèshaut débit. Comme l’indiquait le président de l’ARCEPau GRACO du 6 décembre, « L'ARCEP est et reste

disponible, dans la limite de ses compétences, pourtravailler avec tous les acteurs publics et privés et[privilégie] toujours la conjugaison des initiativespubliques et privées plutôt que leur opposition ».

Le président de l’Autorité, Joëlle Toledano et JerômeCoutant, membres du collège, se sont rendus enAuvergne le 22 juillet 2011 à l'invitation de FrancisLamy, préfet de région, et de René Souchon, présidentdu conseil régional. Jean-Ludovic Silicani et JoelleToledano se sont également rendus dans la Manche le30 septembre 2011 à l’invitation de Jean-FrançoisLegrand, président du conseil général, et de GillesQuinquennel, président de Manche numérique. Cesdéplacements ont été l’occasion d’évoquer, avec lesélus, les enjeux des déploiements du très haut débitsur l’ensemble du territoire.

En 2012, une réunion du GRACO technique s’est tenuele 21 mars. L’ARCEP a fait le point sur la 4G, la bouclelocale radio, la montée en débit, et le FttH dans les im-meubles de moins de douze logements. L’avancementdes travaux sur le calcul des coûts des déploiementsen fibre optique a également été présenté.

Au cours de cette réunion, l’Autorité de la concurrencea exposé son avis sur les risques de distorsion deconcurrence dans les appels d’offres très haut débitdes collectivités territoriales. Le Commissariat généralà l’investissement est intervenu sur le programmenational très haut débit. Enfin, le raccordement finaldes réseaux FttH et les enjeux de couverture des entreprises et des zones d’activités en très haut débitont été évoqués dans les interventions de la régionAquitaine et des opérateurs SFR et France Télécom.

3 - Le thème de cette réunion plénière était « L’intervention des collectivités territoriales dans le secteur des communications électroniques ». Lecompte rendu des travaux est disponible à cette adresse : http://www.arcep.fr/uploads/tx_gspublication/rapport-graco-dec2011.pdf

4 - Les opérateurs ont annoncé en février 2011 leur intention de déployer de la fibre optique jusqu’à l’abonné dans près de 3 600 communes.

Visite terrain en Auvergne Réunion en Auvergne Visite terrain dans la Manche

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• Plusieurs points de la jurisprudence de la Courméritent l’attention. Par l’arrêt du 24 février 2011,la Cour d’appel de Paris, à la demande de la sociétéMobius, a statué sur la décision par laquellel’Autorité avait, le 1er juillet 2010, réglé le différendopposant cette société à la société La RéunionNumérique (LRN). La Cour d’appel de Parisconfirme la compétence de l’ARCEP pour fixer lesconditions équitables de l’accès et del’interconnexion délivrée dans le cadre d’unedélégation de service public. Selon la Courd’appel : « la circonstance que l’opérateur offreles services faisant l’objet du litige dans le cadre

d’une délégation de service public n’est pas denature à exclure la compétence de l’Autorité pourconnaître d’un litige relatif à l’accès oul’interconnexion entre cet opérateur et un autreopérateur déclaré et qu’il appartient seulement àl’opérateur délégataire de prendre toutes lesmesures permettant d’assurer la pleineapplication de la décision de règlement dedifférend, le cas échéant en saisissant l’autoritédélégante conformément aux dispositions de laconvention de délégation de service publicapplicables ». Par le même arrêt, la Cour précisela notion d’équité telle qu’elle doit être appliquée

44 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

4. Les relations avec lesjuridictions et les autresautorités indépendantes

4.1. Les relations avec lesjuridictions

En sa qualité d’autorité administrative indépendante,l’ARCEP prend des décisions dont le contrôlejuridictionnel relève, pour l’essentiel, des juridictionsadministratives. L’Autorité étant une administrationde l’Etat, ses actes peuvent être portés devant le jugedans les conditions de droit commun : l’indé-pendance de l’ARCEP ne lui confère aucun régimejuridictionnel d’exception.

En règle générale, les recours contre les décisions del’Autorité relèvent du juge administratif. Aucune

décision au fond du Conseil d’Etat n’a été rendue en2011 concernant les décisions de l’Autorité. En revanche,ont été admis les pourvois en cassation du président del’Autorité contre des arrêts de la Cour administratived’appel en matière de taxe administrative.

Par ailleurs, les décisions de l’Autorité statuant sur lesrèglements de différend relèvent de la compétence dela Cour d’appel de Paris, qui dispose d’une chambrede la régulation économique, spécialisée dans lecontentieux de la régulation et de la concurrence. LaCour, bien que saisie d’une décision administrative,statue en la forme d’appel sur la décision del’Autorité, qu’elle peut confirmer, annuler ou réformer.

En 2011, la Cour d’appel de Paris a rendu quatredécisions juridictionnelles concernant les règlementsde différend traités par l’ARCEP.

Arrêts de la Cour d’appel et de la Cour de cassation rendus au cours de l’année 2011 et début 2012

Date du dépôt du recours Demandeur Défendeur Date de l’arrêt

12/08/2010 Mobius et LRN et Mobius 24 février 2012 : rejet des deux requêtesLa Réunion (LRN s’est pourvue en cassation

Numérique (LRN) le 24/03/2011)

08/12/2010 Numericable SA France Télécom et 23 juin 2011 : rejet (Numericable NC Numericable SAS et NC Numericable SA se sont

SA pourvu en cassation le 21/07/2011)

20/12/2010 Numericable SAS France Télécom ordonnance du 3/02/2011 : et rejet de la demande de NC Numericable SA

NC Numericable tendant à ce que soit ordonné le sursis SA à exécution de la décision n°2010-1179

22/12/2010 France Télécom Bouygues Telecom 19 janvier 2012: rejet

Source : ARCEP.

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L’Autorité

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Les relations avec les autres pouvoirs et acteurs publics

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 45

CHAPITRE III

par l’Autorité dans le cadre de sa mission derèglement des litiges : l’équité ne conduit pas àfaire abstraction des règles juridiques mais ilconvient de prendre en compte, au contraire, lesobjectifs de la régulation définis à l’article L. 32-1du CPCE ainsi que les impératifs de l’ordre publicéconomique.

• Dans son arrêt du 19 janvier 2012, rejetant lerecours de France Télécom contre la décision del’Autorité se prononçant sur le différend avec lasociété Bouygues Telecom, la Cour a confirmé lacompétence de l’ARCEP pour se prononcer sur lademande d’un opérateur tendant à se voir proposerune offre de cofinancement a posteriori d’accès àla partie terminale des lignes en fibre optique.Ainsi, la compétence de l’Autorité pour adopterune décision réglementaire n’entraîne pas sonincompétence pour se prononcer sur une demandede règlement de différend portant sur le mêmesujet. En outre, la Cour a confirmé l’approche del’Autorité, selon laquelle il est essentiel que lesmodalités de financement n’aboutissent pas à laconstitution d’une barrière à l’entrée pour unopérateur nouvel entrant à faible part de marché.La répartition imposée par l’Autorité, soit 90% descoûts à la charge de l’opérateur commercial, tendeffectivement à concilier les intérêts divergents enprésence. L’arrêt du 19 janvier 2012 confirmeainsi les modalités d’application du cadreréglementaire en vigueur.

Enfin, le président de l'Autorité informe le procureurde la République des faits qui sont susceptibles derecevoir une qualification pénale, le code des posteset des communications électroniques prévoyant desinfractions pénales en matière de communicationsélectroniques et postales.

4.2. Les relations avec l’Autorité dela concurrence

L’ARCEP a des relations institutionnelles étroites avecl’Autorité de la concurrence. En effet, l’ARCEP peutsaisir l’Autorité de la concurrence si elle estimequ’existent des abus de position dominante et despratiques entravant le libre exercice de la concurrencedans le secteur des communications électroniques etpostales. En outre, lorsqu’elle effectue une analyse des

marchés de communications électroniques afin deconstater l’existence ou non d’opérateur disposantd’une influence significative sur les marchés pertinents,l’ARCEP se doit d’effectuer des consultations publiquessur ses projets de décisions et de recueillir l’avis del’Autorité de la concurrence sur la définition desmarchés et l’analyse de la puissance des opérateurs.

De son côté, l'Autorité de la concurrence communiqueà l'ARCEP toute saisine et recueille son avis sur lespratiques dont elle est saisie dans le domaine descommunications électroniques et postales

4.3. Les relations avec le CSA

Le législateur a souhaité renforcer la coopération entreles deux institutions en organisant des procédures deconsultation pour avis. De manière générale, l’ARCEPdoit recueillir l’avis du Conseil supérieur de l’audiovisueldès qu’elle prend des décisions ayant un effet notablesur la diffusion de services de radio et de télévision. Cela a été le cas, en 2011, pour les deux règlements de différend opposant les sociétés Towercast et TDF(cf. page 17).

Réciproquement, le CSA doit recueillir l’avis de l’ARCEPsur toute décision concernant les communicationsélectroniques.

En 2011, le CSA et l’ARCEP ont également mis enplace un groupe de travail, piloté par leurs collègesrespectifs. Ce groupe se réunit régulièrement pourtraiter des sujets d’intérêt commun. Il permet àchaque institution de mieux comprendre le point devue de l’autre et d’en tenir compte, le cas échéant,dans ses décisions. Le groupe a notamment traitédu marché de la radiodiffusion, de la télévisionconnectée et de la neutralité de l’internet.

4.4. Les relations avec la CNIL

Dans le cadre de ses analyses, l’ARCEP prend soin deconsulter la Commission nationale de l’informatiqueet des libertés (CNIL), dès lors que des questionsrelèvent du traitement de données personnelles. A cetitre, les deux autorités ont eu notamment l’occasiond’échanger sur les questions qui se posent auxopérateurs s’agissant des modalités de mise en œuvrede la loi dite Informatique et Libertés de 1978.

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46 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

5 - http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2012:081:0007:0017:FR:PDF 6 - http://www.erg.eu.int/doc/berec/bor_11_46.pdf 7 - http://www.erg.eu.int/doc/2012/bor12-14_int_roaming.pdf

L’Autorité a nommé en 2011, au sein de la directiondes affaires juridiques, un « correspondant CNIL »,chargé de veiller au respect de la loi de 1978 parl’ARCEP elle-même, dans l’exécution de sa mission derégulation et de définition des normes : ce corres-pondant sensibilise toutes les directions sur les pointssusceptibles d’intéresser la protection de la vie privéedans l’utilisation des fichiers informatiques.

5. Les relations avec lesinstances communautaires et internationales

5.1. Le Parlement européen et leConseil de l’Union européenne

Les travaux législatifs au Parlement européen et auConseil ont été intenses depuis le début de l’année2011 avec l’adoption du programme pluriannuel enmatière de politique du spectre radioélectrique5 et lesnégociations du 3e règlement sur l’itinérance inter-nationale, dont les dispositions entrent en vigueur le1er juillet 2012, à l’expiration du réglement précédent.

La Commission avait publié, en juillet 2011, unenouvelle proposition de texte sur l’itinérance, alors quele règlement en vigueur expire fin juin 2012.

A la différence des textes précédents, la Commission aproposé d’ajouter aux mesures de régulation tarifaire etde transparence deux remèdes visant à modifier lastructure même du marché et de fixer en conséquence

une date de levée des plafonds tarifaires : • sur le marché de gros, l’obligation de répondre

favorablement à toute demande raisonnable d’accèsaux services d’itinérance ;

• sur le marché de détail, le fait de permettre ledécouplage des offres d’itinérance des offresnationales et leur achat séparé par le consommateur;celui-ci pourra donc choisir, à partir de juillet 2014,un opérateur tiers répondant au mieux à ses besoinspour les services d’itinérance.

L’ARCEP a apporté son expertise technique auxautorités françaises depuis le début des négociationsau sein du Conseil.

L’organe des régulateurs européens des com-munications électroniques (ORECE) a égalementjoué un important rôle d’expertise auprès desinstitutions européennes, par un avis de mi-20116,analysant le projet initial de la Commission, puis pardes contributions à la Commission, au Parlementeuropéen et à la présidence danoise du Conseil, danslesquelles il a notamment fait part de son évaluationdes coûts de gros de l’itinérance7 qui aideront lesinstitutions européennes à déterminer les plafondstarifaires de gros et de détail.

Le texte doit désormais être formellement adopté enséance plénière du Parlement le 10 mai, et au ConseilTélécom le 8 juin, avant d'entrer en vigueur le 1er juillet2012.

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L’Autorité

I

Les relations avec les autres pouvoirs et acteurs publics

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 47

CHAPITRE III

8 - Le découplage permet au consommateur d’acheter séparément les serices d’itinérance auprès d’un autre opérateur que celui auprès duquelil est abonné pour les services nationaux

9 - Recommandation de la Commission du 20/09/2010 sur l’accès réglementé aux réseaux d’accès de nouvelle génération (NGA) 10 - Communication de la Commission : Rapport sur les résultats de la consultation publique et du troisième réexamen de la portée du service universel

dans les communications électroniques, conformément à l'article 15 de la directive 2002/22/CE

Tableau des plafonds tarifaires instaurés par le futur règlement

1er juillet 2011 - 1er juillet 2012 1er juillet 2013 juillet 201430 juin 2012 1er juillet 2013 30 juin 2014 - 30 juin 2016 :(règlement - mise en œuvre en vigueur) (découplage)8

Voix tarif de gros (/min) 18 c€ 14 c€ 10 c€ 5 c€

Voix tarif de détail sortante (/min) 35 c€ 29 c€ 24 c€ 19 c€

Voix tarif de détail entrante (/min) 11 c€ 8 c€ 7 c€ 5 c€

SMS tarif de gros 4 c€ 3 c€ 2 c€ 2 c€

SMS tarif de détail 11 c€ 9 c€ 8 c€ 6 c€

Données mobiles de gros (/Mo) 50 c€ 25 c€ 15 c€ 5 c€

Données mobiles de détail (/Mo) N/A 70 c€ 45 c€ 20 c€

Source : ARCEP.

L’organe des régulateurs européens descommunications électroniques (ORECE) a été créépar un règlement lors de l’élaboration du nouveaucadre réglementaire européen (n°1211/2009).

Composé des régulateurs des communicationsélectroniques (ARN) des Etats membres de l’Unioneuropéenne, il a pour rôle principal de conseiller

les institutions européennes dans l’élaboration etla mise en œuvre de la réglementation du secteur.Les ARN des pays membres de l’EEE (EspaceEconomique Européen) et des pays en coursd’accession à l’Union y sont observateurs. Il estsecondé par un bureau permanent situé à Riga(Lettonie). En 2012, la présidence de l’ORECE estassurée par le régulateur autrichien (RTR).

L’ORECE

5.2. L’ORECE

2011 a été la première année de fonctionnementplein et entier de l’organe des régulateurs européensdes communications électroniques (ORECE), avecle soutien de son office. Les nouvelles tâches qui luiont été dévolues par le paquet télécom de 2009

ont été mises en œuvre, tels les avis donnés auParlement et au Conseil au cours des débats sur lerèglement relatif à l’itinérance (voir ci-dessus) ou sonintervention dans la procédure d’analyse desmarchés lorsque la Commission émet un doute gravesur l’analyse de marché d’une ARN (cf. page 129).

Par ailleurs l’ORECE a continué à travailler avec laCommission sur les sujets d’actualité en Europe : • la neutralité du net (cf. page 129) ; • le déploiement et la régulation des réseaux de

nouvelle génération avec un rapport faisant le pointsur la mise en œuvre de la recommandation surl’accès réglementé aux réseaux de nouvellegénération (dite recommandation NGA pour NextGeneration Network Access) dans les payseuropéens9 ;

• les modalités d’intégration du haut débit dans leservice universel : la Commission a conclu d’uneprécédente consultation publique que l’inclusion duhaut débit dans le service universel devait être laisséeà l’initiative des Etats membres, en fonction dudéveloppement du marché dans chaque pays ; ellesouhaite cependant harmoniser les critères selonlesquels les Etats membres décideront de cetteinclusion (cf. communication de la Commission surle service universel10) ;

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• la révision des lignes directrices de la Commissionrelatives aux aides d’Etat pour le déploiement desréseaux à haut et très haut débit11, qui définitnotamment les zones sur lesquelles la Commissionaccepte l’intervention de financement publics pources réseaux (zones dites « blanches », « grises » et « noires ») ainsi que les caractéristiques de l’accèsque le gestionnaire du réseau doit accorder auxopérateurs et les modalités d’intervention des ARNau plan national pour le contrôle a priori de cesmodalités. Les lignes directrices révisées devraientêtre publiées en octobre 2012 ;

• deux projets de recommandation de la Commissionqui ont donné lieu à des consultations publiques12,l’un relatif à la mise en œuvre de l’obligation denon-discrimination, l’autre à la comptabilisation descoûts dans le contexte du passage des réseaux decuivre aux réseaux de fibre.

En outre, l’ORECE publie deux fois par an lescomparaisons des tarifs de terminaison d’appel pourles services de voix mobile et fixe ainsi que pour lesSMS et les tarifs d’itinérance en Europe13. Du 7 au 9décembre, Jérôme Coutant et Nicolas Curien, membresdu collège, ont participé à la plénière de l’ORECE quis’est tenue à Bucarest, en Roumanie. Le programme detravail pour 201214 reprend les grandes lignesstratégiques adoptées par l’ORECE en focalisant les travaux sur les réseaux de nouvelle génération, la protection des consommateurs, l’itinérance inter-nationale et la neutralité du net.

5.3. Le GREP

Le groupe des régulateurs européens postaux (GREP)a été créé par une décision de la Commissioneuropéenne du 10 août 2010, sur le modèle du groupedes régulateurs européens du secteur descommunications électroniques (prédécesseur del’ORECE). Ce groupe comprend l’ensemble desrégulateurs du secteur postal des 27 pays membresde l’Union européenne. Dans la grande majorité des

pays, la compétence de régulation du secteur postalest partagée avec celle du secteur des communicationsélectroniques. Les régulateurs des Etats membres del’EEE ainsi que des Etats en cours d’accession à l’Uniony siègent en tant qu’observateurs. Le GREP a pourmission principale l’examen des meilleures pratiquesdes régulateurs ainsi que le conseil et l’assistance à laCommission européenne en vue de consolider lemarché intérieur pour les services postaux.

La réunion inaugurale du GREP s’est tenue le 1er décembre 2010 à Bruxelles. Durant cetteréunion, Joëlle Toledano, membre du collège del’ARCEP, a été élue présidente du GREP pour 2011.Göran Marby (président du régulateur suédois PTS)lui a succédé en 2012.

2011 a donc été la première année de fonctionnementdu GREP qui s’est traduite par la mise en place degroupes de travail sur le coût du service universel postal,la comptabilité réglementaire, la protection duconsommateur et les indicateurs du marché.

Lors de la réunion plénière de décembre 2011, desrapports ont été mis en consultation publique sur dessujets relatifs à la comptabilité réglementaire : d’unepart, l’allocation des coûts communs et, d’autre part,le calcul du coût net des obligations de service universelet l’évaluation d’un scénario de référence. Marie-LaureDenis, membre du collège, a participé à cette réunion.Des documents ont également été adoptés sur la qualitéde service et la satisfaction des consommateurs ainsique sur les indicateurs du marché postal (méthodologiede collecte des données), et sur les premiers résultatsd’un questionnaire sur la situation actuelle des régimesde TVA en place en Europe pour les services postaux. Leprogramme de travail pour l’année 2012 a étéégalement soumis à une consultation publique15.

Adopté en janvier 2012, ce programme de travailprésente six axes et s’inscrit dans la continuité avec lestravaux entrepris en 2011 :

48 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

11 - Plus de détails sur cette révision sur le site de la Commission européenne :http://ec.europa.eu/competition/consultations/2011_broadband_guidelines/index_en.html

12 - Plus d’information sur ces consultations publiques sur le site de la Commission européenne :http://ec.europa.eu/information_society/policy/ecomm/library/public_consult/cost_accounting/index_en.htm

13 - International Roaming, BEREC Benchmark Data Report -January 2011 – June 2011 14 - BEREC Analysis of Wholesale Roaming Costs, 23 February 2012 15 - Liste des consultations lancées par le GREP : http://ec.europa.eu/internal_market/ergp/documentation/consultations_en.htm

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L’Autorité

I

Les relations avec les autres pouvoirs et acteurs publics

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 49

CHAPITRE III

• allocation des coûts communs, • calcul du coût net du service universel, • procédures de traitement des plaintes et protection

des consommateurs, • qualité de service et niveau de satisfaction des

consommateurs, • indicateurs du marché postal• accès au réseau postal et aux réseaux d’infrastructure

postale pour les nouveaux entrants, les routeurs et lesconsolidateurs.

« Sur l’allocation des coûts, le GRE est dans le cœurde ses missions et de nos missions. Les textes disentque les tarifs doivent être « orientés vers les coûts ».

L’opérateur postal étant par essence un opérateurmultiproduits, l’on voit bien en quoi la compréhension

des coûts est centrale. Il s’agit de réfléchir tousensemble pour mieux comprendre les règlesd’allocations dans une logique d’inducteur de coûtséconomiques ».

(Les cahiers de l’ARCEP, mars 2011)

Joëlle Toledano, présidente du groupe des régulateurs postaux européens

5.4. Les instances internationales

Au-delà du champ européen, l’ARCEP entretientégalement des relations avec des instancesinternationales.

a) L’Union internationale destélécommunications (UIT)

En 2011, l’ARCEP a participé aux différentes réunionsde l’UIT telles que le Conseil et les différents groupes depréparation aux Conférences de 2012 : conférencemondiale des radiocommunications, conférencemondiale des télécommunications internationales (quidoit réviser le règlement des télécommunicationsInternationales) et Assemblée mondiale de lanormalisation des télécommunications. Elle aégalement participé aux travaux de la commissiond’études du domaine normalisation (dont elle assure laprésidence) qui traite de la définition des services etde la numérotation.

Comme chaque année, l’ARCEP a participé au colloquemondial des régulateurs, réuni sur le thème des bonnespratiques règlementaires pour promouvoir ledéploiement du haut débit, encourager l’innovation etmettre le numérique à la portée de tous.

Elle a enfin participé à l’exposition annuelle TELECOMqui s’est tenue à Genève en octobre 2011, enintervenant sur le sujet du mobile large bande.Daniel-Georges Courtois, membre du collège,représentait l’Autorité à cette manifestation.

En outre, l’ARCEP a contribué à la préparation de laposition du Gouvernement français en matière detélécommunications dans les différentes commissionsd’étude de l’UIT.

Par ailleurs, l’ARCEP a fait partie de la délégationfrançaise aux différentes réunions de préparation desConférences UIT organisées dans le cadre de laconférence européenne des postes et télécom-munications (CEPT).

b) L’Organisation de coopération et dedéveloppement économiques (OCDE)

L’ARCEP a suivi les travaux du « comité politique del’information, de l’informatique et des communications»(PIIC) et du groupe de travail sur les « politiques sur lesinfrastructures et les services de communications »(PISC).

Les principaux travaux ontporté en 2011 :• sur le renouvellement desméthodologies statistiquesconcernant la couverturehaut débit, les panierstarifaires et un nouvelindicateur sur le haut débit sans fil ;• sur des études comparatives des politiques de serviceuniversel dans le contexte des plans nationaux hautdébit et sur l’itinérance internationale, sur l’évolutiondes relations entre réseaux fixe et sans fil, ou encoresur la régulation par secteur géographique.

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c) La coopération avec les pays d’expressionfrancophone : FRATEL

• le séminaire technique, les 11 et 12 mai 2011 àSofia (Bulgarie), a compté 60 représentants dont 17autorités de régulation des pays membres du réseauet des acteurs du secteur des télécommunicationsqui ont partagé leur expérience sur « le rôle central duconsommateur dans la définition des actions durégulateur ».

• la 9e réunion annuelle, les 10 et 11 novembre 2011à Conakry (Guinée), a rassemblé plus de 80 participants dont 15 régulateurs, l’Unioninternationale des télécommunications, des

opérateurs, des cabinets de conseil et d’avocats, etdes universitaires sur le thème de « la régulation àl’écoute du marché ». Jérôme Coutant, membre ducollège, y représentait l’Autorité.

• le séminaire technique des 3 et 4 avril 2012 àOuagadougou (Burkina-Faso), a rassemblé 18 régu-lateurs et de nombreux acteurs du secteur (bailleursde fonds, équipementiers, opérateurs, avocats,consultants, administrations) autour de lathématique du déploiement de la fibre optique.Jérôme Coutant, membre du collège, y représentaitl’Autorité. Les travaux ont notamment porté sur lehaut débit comme outil de développementéconomique, la mutualisation des infrastructures etdu génie civil, ainsi que sur les enjeux liés aux câblesinternationaux de fibre optique. Le nouveau site webFratel.org a été lancé à cette occasion.

• Fratel assure la promotion du bilan d’aptitude délivrépar les grandes écoles (BADGE), destiné aux cadresdes régulateurs et des opérateurs d’Afriquefrancophone, qui associe, par une convention,Telecom ParisTech, l’Autorité de régulation descommunications électroniques et des postes(ARCEP) du Burkina Faso, l’Agence nationale desfréquences française (ANFR) et l’ARCEP. Depuis sacréation, BADGE a permis de former plus de 130personnes de 15 nationalités différentes.

50 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

Le FRATEL de Ouagadougou

Mathurin Bako, président du FRATEL

Le nouveau site de FRATEL

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L’Autorité

I

Les relations avec les autres pouvoirs et acteurs publics

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 51

CHAPITRE III

d) Le réseau des régulateursméditerranéens : EMERG

L’ARCEP participe depuis sa création aux activités duréseau des régulateurs des télécommunicationseuro-méditerranéens (Euro-Mediterranean network ofregulators – EMERG), initiative financée par laCommission européenne.

En 2011, des experts de l’ARCEP sont intervenus dansun atelier sur les politiques de développement des « réseaux de nouvelle génération » (NGN) et du hautdébit, les aides d’États et la régulation de l’accès auxNGN et a organisé un atelier sur la protection des

consommateurs à Paris. L’ARCEP y a présenté sesactions aux côtés de 12 de ses homologues membresdu réseau EMERG, mais aussi de l’association deconsommateurs UFC Que choisir.

e) Les relations bilatérales

Au cours de l’année 2011, l’ARCEP a rencontré 25 acteurs institutionnels étrangers, des acteurs destélécommunications et des services postaux (UIT,ministres, autorités de régulation étrangères, institutsde recherche…). Parallèlement, elle a procédé à deuxmissions d’étude principales, l’une au Canada, l’autreà Singapour et en Corée du Sud.

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52 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

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L’Autorité

I

Les relations avec les acteurs économiques

53

CHAPITRE IV

1. Les opérateurs

1.1. Les opérateurs decommunications électroniques

• Les opérateurs, fixes et mobiles, exploitant desréseaux de communications électroniquesouverts au public ou fournissant au public desservices de communications électroniques sontsoumis à un régime de déclaration préalable aulancement de leur activité.

Au 31 décembre 2011, l’Autorité recensait 1 171 acteurs ayant déclaré leur intentiond’exercer l’activité d’opérateur de commu-nications électroniques :

- 729 pour l’exploitation d’un réseau (fibre, câble,FH, Wi-Fi…) de communications électroniques,

- 630 pour la fourniture d’un service téléphonique,- 871 pour des services autres que téléphoniquesdont 610 pour l’accès à internet, 541 pour latransmission de données, 102 pour des servicesmobiles.

Depuis la mise en place du régime déclaratif en2004, le nombre d’opérateurs déclarés croîtrégulièrement d’environ 100 à 150 par an commel’illustre le graphique ci-dessous.

L’année 2011 a connu 190 nouvelles déclarations et70 abrogations, soit une croissance nette de 120nouveaux opérateurs.

Les relations avec les acteurs économiques

Source : ARCEP.

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

398

1 200

1 000

800

600

400

200

0

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

201

165280

561

823

954

1051

Régularisation de l’expérimentation

RLAN 1171

Évolution du nombre d’opérateurs

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Afin d’améliorer les échanges avec les opérateurs etleur suivi, l’Autorité a mis en place en 2011 uneinterface de télé-déclaration du chiffre d’affairesservant d’assiette au calcul de la taxe administrative.Cette interface constitue la première brique dunouveau schéma directeur informatique mis enœuvre par l’Autorité.

Il a été notamment complété début 2012 par unenouvelle base référençant l’ensemble des acteurs en relation avec l’ARCEP, les opérateurs decommunications électroniques y occupant une placeprépondérante. S’agissant des demandes denumérotation, des formulaires de demanded’attribution des ressources en numérotation sontdésormais disponibles en ligne afin de faciliter, enles normalisant, les demandes d’attributions deblocs de numéros.

• L’Autorité entretient des relations étroites avec lesopérateurs de communications électroniques. Leprésident de l’Autorité préside le comité de l’inter-connexion et de l’accès – composé des opérateurs,des associations professionnelles et de l’ARCEP –qui se réunit trois à quatre fois par an pour débattredes évolutions concrètes des dispositifs de régulation.

Le collège de l’Autorité organise régulièrement desauditions des opérateurs, notamment dans le cadrede la préparation de décisions à forts enjeux éco-nomiques, comme, par exemple, celles liées à laterminaison d’appel, voix ou SMS.

A l’échelon des services de l’Autorité, de nombreuxgroupes de travail sont constitués pour assurer deséchanges techniques et économiques nécessairesentre experts de l’ARCEP et opérateurs. Cesgroupes portent sur des sujets aussi variés que lefonctionnement de la portabilité, les conditionstechniques de déploiement de la fibre, le dégrou-page, la qualité de service – mobile, fixe ou del’accès à internet – ou bien encore la numérotationdans le cadre de consultations publiques lancées,par exemple, sur la réorganisation de certainestranches de numéros .

Les services de l’Autorité organisent ainsi, sur unrythme bimestriel, des rencontres multilatéralesavec les opérateurs métropolitains relatives à la

conservation du numéro, fixe et mobile. Destravaux analogues sont menés avec les opérateursultramarins, pour les zones Antilles-Guyane etRéunion-Mayotte. La réduction du délai de miseen œuvre de la conservation du numéro a, parexemple, été organisée dans ce cadre. Le dispositifde suivi des indicateurs de qualité de service fixedonne également lieu à des réunions chaquetrimestre après la publication par les opérateurs de leurs résultats.

De manière générale, l’ensemble des domainesd’intervention de l’Autorité donne lieu, chaque foisque nécessaire, à cette forme de concertationtechnique, de façon permanente ou ponctuelle.

Ces échanges sont complétés par le recourssystématique à des consultations publiques, plusformelles, sur les projets d’actes de l’Autorité. Lesopérateurs en sont les principaux contributeurs.

• Par ailleurs, l’Autorité a poursuivi en 2011 sonaction pour veiller au respect par les opérateursd’obligations dites symétriques, au nombre des-quelles figurent la conservation des numéros et lesuivi des indicateurs de qualité de service fixe quiont fait l’objet de travaux structurants en 2011 (cf. pages 118 et 125), dédiés à l’action en faveurdes consommateurs.

• En ce qui concerne l’acheminement des appelsd’urgence, l’Autorité a poursuivi ses actions, enparticipant activement aux travaux de la com-mission interministérielle de coordination desréseaux et des services de télécommunications(CICREST), sur la localisation des appels d’urgence,et au groupe de travail lié au projet « eCall » de laCommission européenne visant à équiper tous lesvéhicules d’un système d’urgence embarqué.

L’Autorité a également contribué aux travaux ducomité interministériel pour le handicap (CIH) et amis en œuvre les moyens et dispositifs préalablesnécessaires à l’ouverture effective du numérod’urgence 114 le 14 septembre 2011. Depuis cettedate, toute personne sourde ou malentendante,victime ou témoin d’une situation d’urgence quinécessite l’intervention des services de secours,peut contacter ce numéro par SMS et par fax.

54 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

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L’Autorité

I

Les relations avec les acteurs économiques

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 55

CHAPITRE IV

• S’agissant des interceptions légales, l’Autorité anotamment rendu un avis1 sur trois projetsd’arrêtés relatifs à la tarification des inter-ceptions, l’un pris en application des articles R. 213-1 et R. 213-2 du code de procédurepénale et les deux autres en application desarticles D. 98-7 et R. 10-21 du code des posteset des communications électroniques.

1.2. Les opérateurs postaux

Les opérateurs postaux sont soumis à un régimed’autorisation. Depuis juin 2006, l’Autorité a délivré38 autorisations. Ces autorisations sont de deuxtypes et concernent :• les services postaux relatifs aux envois

de correspondance incluant la distribution (18 opérateurs actifs) ;

• les services postaux relatifs à la correspondancetransfrontalière sortante (10 opérateurs actifs).

La Poste est, quant à elle, titulaire d'une autorisationportant à la fois sur la distribution domestiqued’envois de correspondance et sur le courriertransfrontalier sortant. Au 31 décembre 2011, 29opérateurs sont donc en activité.

En 2011, six nouvelles autorisations d’exercice del’activité de distribution de courrier en France ont étédélivrées. Il n'y a eu aucune cessation d'activité.

Pour le courrier international, une autorisation a étédélivrée pour des services postaux transfrontalierssortant à un opérateur privé indépendant.

Outre La Poste, le principal opérateur domestique estAdrexo. Ce dernier vient du secteur de la distributionde publicité non adressée, de journaux gratuits et decolis. Il couvre la presque totalité du territoiremétropolitain. Les autres opérateurs sont des PME,implantées dans une localité ou une région, etproposent diverses prestations postales dont ladistribution d’envois de correspondance.

Dans le marché du courrier transfrontalier sortant, lesprincipaux opérateurs sont, à côté de La Poste, des

filiales d’opérateurs historiques (Allemagne, Pays-Bas,Suisse, Royaume-Uni, Belgique) ou l’opérateurlui-même comme La Poste autrichienne. On peut aussirelever la présence d’IMX-France et d’Optimail-Solutions, deux opérateurs privés français.

L’Autorité est en contact régulier avec l’ensemble desprestataires postaux. Ainsi, l’instruction des demandesd’autorisation donne lieu à des visites sur site etl’évolution des opérateurs est également suivie, àtravers notamment la publication annuelle par l’Autoritéde l’observatoire statistique des activités postales.

2. Les équipementiers

L'ARCEP s’attache à entretenir des relations étroiteset régulières avec les équipementiers, qu'il s'agissed'industriels français, européens ou internationaux,et avec leurs associations professionnelles.

En 2011, l’ARCEP a également noué des contactsavec des centres universitaires dont les travaux derecherche pourraient influencer la façon dont lesréseaux seront déployés et utilisés à l’avenir.

L’ARCEP s’est ainsi rendue en 2011 et en 2012,comme chaque année, au Mobile World Congressorganisé en février par la GSM Association àBarcelone, pour rencontrer les équipementiersmobiles. Elle a pu vérifier la maturité de l’écosystèmeindustriel pour le LTE, l’importance des premiersdéploiements dans le monde et les perspectivesoffertes par les prochaines générations de tech-nologies mobiles, notamment le LTE-Advanced.Daniel-Georges Courtois, membre du collège, yreprésentait l’autorité.

En mars, les services de l’ARCEP ont rencontrél’équipe de recherche de Maurice Gagnaire,responsable du groupe de travail « Optimization andnetworking cluster (ONC) » à Télécom ParisTech,qui conçoit de nouvelles architectures de réseauxmobiles, dans lesquelles une partie des équipementsest reportée et mutualisée dans les cœurs de réseauxgrâce à des liens en fibre optique WDM2.

1 - Avis n° 2011-1517 en date du 22 décembre 2011 sur les projets d’arrêtés relatifs à la tarification des réquisitions judiciaires, des interceptionsde sécurité et la fourniture des données par les opérateurs de communications électroniquespublié au JO du 3 Avril 2012

2 - WDM (wavelength-division multiplexing) : multiplexage en longueur d'onde, qui repose sur l'envoi d'ondes lumineuses aux fréquences multiplesdans une même fibre optique, ce qui permet d’en accroître le débit

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En mai, le président de l’ARCEP, Jean-LudovicSilicani, a rencontré les responsables des équi-pementiers Alcatel-Lucent et Huawei à l’occasion duforum e-G8 consacré à internet et organisé en amontdu forum du G8, dans le contexte de débats sur lanet-neutralité et de la gestion du trafic sur internet.

En juin, l’ARCEP a été invitée à intervenir auséminaire international « Broadband for all »organisé pour les régulateurs par l’équipementierEricsson.

Les services de l’ARCEP se sont rendus à Poitierspour assister à la présentation des résultats del’expérimentation LTE de l’équipementier ZTE. Enfin,l’ARCEP a assisté aux assises annuelles de la FIEEC(fédération des industries électriques, électroniqueset de communication).

En juillet, des représentants de l’Autorité ont visitéle centre de développement d’Alcatel-Lucent deVillarceaux et assisté à la démonstration d’unecommunication vidéo depuis une voiture connectéeen LTE.

En septembre, les services de l’ARCEP ont rencontréMérouane Debbah, directeur de la chaire Alcatel-Lucent en Radio Flexible à Supélec, dont l’équipeconçoit des réseaux à base de cellules de petite tailleet qui a mené une expérimentation autorisée parl’ARCEP consistant à permettre à l’utilisateur derecevoir les signaux provenant simultanément deplusieurs stations de base LTE.

Les services de l’ARCEP se sont par ailleurs rendus,en septembre 2011, au salon Broadband WorldForum à Paris pour avoir la vision de l’équipementierNokia Siemens Networks sur l’évolution des techno-logies de transmission sur fibre optique.

En préparation d’une consultation publique qui seralancée en 2012, l’ARCEP a, tout au long de l’année2011, mené des travaux de veille sur l’évolution dumarché de la PMR (Private mobile radio). Enfin, descollaborateurs de l’ARCEP sont intervenus en février2011 au colloque du SNIR (syndicat national desinstallateurs en radiocommunications) et ontparticipé aux réunions de travail du GPRP(groupement permanent de la radio professionnelle).

56 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

Mobile World Congress de Barcelone (27 février au 1er mars 2012)

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L’Autorité

I

Les relations avec les acteurs économiques

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 57

CHAPITRE IV

Les télécoms sont au coeur de l’économienumérique, secteur dont les effectifs ont doublé en15 ans, et devraient continuer à croître de façonsensible au cours des prochaines années.

L’ARCEP veillera avec la plus grande attention à ceque sa mission de régulation atteigne tous sesobjectifs en termes de concurrence, d’aménagementdu territoire, de développement de l’innovation etd’emploi.

3. Les relations avec les fournisseurs de contenus,d’applications et de services

Dans le cadre de ses travaux sur la neutralité del’internet et des réseaux, l’Autorité a renforcé sescontacts avec des entreprises fournissant descontenus, des applications et des services3 (FCA),ainsi que des organismes les représentant4.

3 - Par exemple : Dailymotion, Google, Vidéo futur, France Télévision, Voyages-SNCF …4 - Par exemple : l’ASIC (association des services internet communautaires), l’ACSEL (association de l’économie numérique) ou le GESTE (groupement

des éditeurs de services en ligne)

Le président de l'Autorité a rencontré le 10 février2011, Sébastien Crozier, président du syndicatCFE-CGC et UNSA France Télécom - Orange. Aucours de cet entretien, Jean-Ludovic Silicani arappelé les obligations de couverture auxquellesFree Mobile doit se conformer, au titre del'autorisation qui lui a été délivrée en janvier 2010,et les conditions de contrôle de sa couverture parl'Autorité. Il a par ailleurs souligné la distinction àfaire entre ces obligations de couverture dont lecontrôle relève de l'Autorité, et les conditions fixéespar le contrat d'itinérance passé entre Free Mobileet Orange France.

Le président de l'Autorité s'est entretenu par ailleursle 14 février 2012 avec les représentants du syndicatCFDT d'Alcatel-Lucent et de la fédération généraledes mines et de la métallurgie, compétente pour leséquipements de télécommunications.

Les échanges ont porté sur les conditionsd'exercice, par l'Autorité, de sa mission derégulation. La loi charge l’ARCEP de poursuivreplusieurs objectifs : une concurrence suffisante biensûr, mais aussi un aménagement numérique duterritoire équilibré, ou encore la stimulation del'innovation et de l'investissement. Cette dynamique

est nécessaire pour dégager de nouveaux relais decroissance et assurer la pérennité des entreprises etdes emplois dans ce secteur.

Les participants ont évoqué le chantier essentielque constituent le déploiement des nouveauxréseaux mobiles 4G et les réseaux fixes de fibreoptique jusqu'à l'abonné (FttH). Ces investis-sements massifs seront une source de croissance etde création d'emplois pour les équipementiers etles sous-traitants. Ils nécessitent aussi un importantinvestissement en matière de formation depersonnels qualifiés.

Enfin, le 23 avril 2012, Jean-Ludovic Silicani arencontré les représentants du syndicat ForceOuvrière, venus lui faire part de leurs inquiétudessur l’emploi dans le secteur des communicationsélectroniques.

Après avoir indiqué qu’il comprenait ces inquiétudes,Jean-Ludovic Silicani a rappelé que l’investissementdans les réseaux et le développement de servicesinnovants, stimulé par une concurrence loyale etrégulée, constituaient autant de relais de croissancede la production et de l’emploi.

Rencontre de Jean-Ludovic Silicani avec les syndicats du secteur

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L’Autorité a, en effet, le souci d’analyser les relationsentre l’ensemble des acteurs de l’internet – parmilesquels les FCA sont aujourd’hui incontournables –pour exercer effectivement et correctement sescompétences dans le cadre fixé par la loi.

L’importance de cette approche globale est toutparticulièrement justifiée par le nouveau cadrelégislatif, qui donne notamment pour mission àl’Autorité de « favoriser la capacité des utilisateursfinals à accéder à l'information et à en diffuser ainsiqu'à accéder aux applications et services de leurchoix » et de veiller « à l'absence de discrimination,dans des circonstances analogues, dans les relationsentre opérateurs et fournisseurs de services decommunications au public en ligne pour l'ache-minement du trafic et l'accès à ces services. »5

Les compétences de l’Autorité en matière derèglement de différend et de collecte d’informationssont désormais étendues aux entreprises fournissantdes services de communication au public en ligne.

Celles-ci ont donc été prises en compte par l’Autoritédans ses travaux sur l’interconnexion de données

(cf. page 132), et plus particulièrement dans le projet de collecte régulière d’information sur l’inter-connexion et l’acheminement de données6.

Par ailleurs, les FCA sont concernés par les travauxportant sur la mise en place d’un suivi de la qualitédu service d’accès à l’internet (cf. pages 120 et 132).Il est important, en effet, pour les acteurs, que leniveau de qualité de service proposé par lesfournisseurs d’accès à internet (FAI) soit satisfaisantou ne se dégrade pas.

A cette fin, différentes mesures de qualité de servicevont être périodiquement effectuées. Certainespourraient s’appuyer sur des serveurs de FCA.

L’ASIC (association des services internet com-munautaires), le GESTE (groupement des éditeursde services en ligne) et l’ACSEL (association del’économie numérique) ont été conviés aux réunionsde travail ayant précédé la mise en consultationpublique d’orientations7 sur la qualité du serviced’accès à internet. Cette dynamique de concertationse poursuit en 2012.

58 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

5 - Article L.32-1, § II., 4° bis et 15° du code des postes et des communications électroniques.6 - Décision n° 2012-0366 de l’ARCEP en date du 29 mars 2012 relative à la mise en place d’une collecte d’informations sur les conditions

techniques et tarifaires de l’interconnexion et de l’acheminement de données7 - http://www.arcep.fr/uploads/tx_gspublication/consult-qs-acces-internet-fixe-dec2011.pdf

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L’Autorité

I

Les relations avec les acteurs économiques

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 59

CHAPITRE IV

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60 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

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CHAPITRE I Un marché mobile plus concurrentiel 631. Les grandes évolutions du marché 632. La mise en place d’un indicateur des prix mobile 66

CHAPITRE II La couverture du territoire par le haut débit fixe et mobile 691. Etat des lieux des réseaux mobiles 692. État des lieux des réseaux à haut débit fixe 723. La montée en débit sur les réseaux fixes 804. Le rôle des collectivités territoriales

dans la couverture par le haut débit fixe 835. L’outre-mer 86

CHAPITRE III L’évolution vers le très haut débit fixe et mobile 911. État des lieux des déploiements du très haut débit 912. La mise en œuvre de l’accès au génie civil de France Télécom 953. La mise en œuvre de la mutualisation des réseaux FttH 974. L’arrivée du très haut débit mobile (4G) 105

CHAPITRE IV L’action en faveur des consommateurs 1131. Les compétences et les objectifs de l’ARCEP 1092. La qualité des services fixe, mobile et internet 1183. Garantir la qualité du service universel 1204. La conservation des numéros mobiles et fixes 125

CHAPITRE V La neutralité de l’internet 1271. Enjeux et contexte 1292. Un débat européen 1223. L’action de l’Autorité 131

61Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

DEUXIÈME PARTIE

Les grands chantiers de l’Autorité

Les grands chantiers de l’Autorité

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62 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

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Un marché mobile plus concurrentiel

Les grands chantiers de l’Autorité

2

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE I

63

Un marché mobileplus concurrentiel

1. Les grandes évolutions du marché

1.1. L’ouverture du réseau de Free Mobile

L’ouverture commerciale de Free Mobile est unévènement majeur sur le marché des services decommunications mobiles.

L’entrée d’un quatrième opérateur 3G a été souhaitéepar l’Autorité et le Gouvernement, conduisant aulancement d’un appel à candidatures, en août 2009,pour l’attribution à un nouvel entrant d’une licencemobile 3G.

Ce choix était principalement motivé par deuxraisons. D’une part, la convergence progressive desmarchés fixes et mobiles justifiait de donner lapossibilité aux quatre opérateurs nationaux d’êtreprésents sur les deux marchés. D’autre part, leconstat d’une intensité concurrentielle moindre sur lemarché mobile que sur le fixe, ainsi que des prix dedétail dans la fourchette haute des pays de l’OCDEont amené à réserver pour un nouvel entrant lalicence 3G non attribuée depuis 2000. Lastructuration du marché mobile français autour dequatre opérateurs de réseaux mobiles est égalementconforme à l’état de ce marché dans les autresgrands pays européens.

Le 12 janvier 2010, l’Autorité a attribué à la sociétéFree Mobile, seule candidate à l’appel à candidatures

pour la quatrième licence 3G, une autorisationd’utilisation de fréquences pour établir et exploiterun réseau radioélectrique de troisième générationouvert au public en France métropolitaine.

L’autorisation délivrée reprend notamment lesengagements souscrits par Free Mobile dans sondossier de candidature. En particulier, le nouvelopérateur 3G s’est engagé à commencer lacommercialisation de ses services 3G dans un délaide deux ans, soit d’ici le 12 janvier 2012, enatteignant à cette échéance, via son réseau mobile,une couverture de 27% de la population. Par la suite,il devra couvrir 75 et 90% de la population d’ici le 12 janvier 2015 et 2018 respectivement.

En novembre 2011, Free Mobile a indiqué àl'Autorité avoir couvert par son réseau 3G plus de27% de la population et ainsi respecté la premièreéchéance de couverture inscrite dans sonautorisation. L'Autorité a procédé à des vérificationsdes informations transmises par Free Mobile,notamment au travers d'une campagne de mesuressur le terrain. L’ARCEP a confirmé à l’issue de cesmesures menées en décembre 2011 puis en février2012 que Free Mobile respecte bien l’obligationinscrite dans son autorisation de couvrir au minimum27% de la population métropolitaine au plus tarddeux ans après l’attribution de sa licence.

La société Free Mobile a lancé commercialement sesoffres le 10 janvier 2012. L’arrivée de ce nouvelopérateur paraît déjà produire des effets importants

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sur l’animation concurrentielle du marché, aubénéfice du consommateur.

S’agissant par ailleurs de la qualité du réseau de FreeMobile, l’Autorité a rappelé qu’elle menait chaqueannée, depuis 1997, une enquête annuelle demesure de la qualité de service des opérateursmobiles, tant en ce qui concerne la voix que – depuisdeux ans – la data. Le réseau de Free Mobile serabien entendu intégré dans l’étude 2012 qui serarendue publique fin 2012.

S’agissant du contrat d’itinérance 2G et 3G signé entreFree Mobile et Orange, il s’agit d’un contrat de droitprivé dont l’Autorité n’a pas à connaître, sauf si elle estsaisie dans le cadre d’un règlement de différend.

Par ailleurs, l’Autorité rencontrera Free Mobile enjuin 2012, comme le prévoit sa licence, pour fairele point sur ses engagements, concernantnotamment le rythme de déploiement de son réseau,afin d’atteindre une obligation de couverture de 75%de la population en janvier 2015.

64 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

« Les régulateurs sont parfois perçus, à tort,exclusivement comme des gendarmes alors qu’ilsse doivent d’être des facilitateurs, qui contribuent

à dynamiser les acteurs du marché. » Les cahiers de l’ARCEP, pour les 15 ans de l’Autorité(janvier 2012)

Marie-Laure Denis, membre du collège de l’ARCEP

1 - Home Location Register : base de données centrale comportant les informations relatives à tout abonné autorisé à utiliser un réseau mobile

1.2. La croissance de la part demarché des MVNO etl’émergence des full-MVNO

La part de marché des opérateurs mobiles virtuels(MVNO) sur le marché en France métropolitaine aconnu une croissance de l’ordre de 50% en 2011.Elle a presque doublé en deux ans pour s’établir à11,3% sur le marché global (13,33% sur le marchérésidentiel). Au 29 mars 2012, 59 opérateursmobiles virtuels étaient actifs en France, et quatreaccords de licence de marques exploitées par desopérateurs en direct.

Depuis le lancement des premiers MVNO,l’architecture technique prédominante chez cesopérateurs est le modèle dit « light-MVNO ». Dans cemodèle, l’opérateur virtuel ne dispose d’aucunélément de réseau et utilise donc entièrement celuide son opérateur hôte.

L’année 2011 a vu apparaître les premiersfull-MVNO, Omea Telecom (Virgin Mobile), NRJMobile et Lycamobile. Les opérateurs virtuels « full-MVNO » disposent de leurs propres cartes SIMet de leur propre base de données d’abonnés (HLR1),ainsi que d’éléments de cœur de réseau. Ilscomplètent leur réseau en achetant auprès desopérateurs mobiles de réseau (SFR pour VirginMobile et NRJ Mobile, Bouygues Telecom pour

Lycamobile) un accès à la boucle locale radio pouracheminer les communications émises et reçues parleurs abonnés.

Ces opérateurs virtuels, déjà présents sur le marchéen tant que light-MVNO, ont lancé leur activité com-merciale, sur la base de leur nouvelle architecturetechnique, en 2012.

L’investissement dans une infrastructure de réseaupermet aux full-MVNO de bénéficier d’uneindépendance accrue vis-à-vis de leur opérateurhôte. Ils disposent ainsi d’une plus grande souplessedans la gestion de leur clientèle, la création denouveaux services et la tarification de leurs offres.Sur le marché de la fourniture de prestations entre lesopérateurs, une architecture de full-MVNO autoriseune plus grande autonomie dans la négociation descontrats d’interconnexion et permet de faire jouer laconcurrence entre offreurs.

Ce modèle d’opérateur mobile pourrait connaître unréel succès dans les années à venir en raison del’engagement pris par Free Mobile, opérateur de laquatrième licence 3G, d’accueillir sur son réseaujusqu’à quatre full-MVNO, et l’obligation desopérateurs titulaires d’une autorisation d’utilisationde fréquences 4G (bandes 800 MHz et 2,6 GHz) defaire droit à toute demande d’accès raisonnable enprovenance d’un full-MVNO.

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Un marché mobile plus concurrentiel

1.3. La terminaison d’appel mobile

Poursuivant le mouvement de baisse des terminaisonsd’appel mobile pour se conformer à la recommandationde la Commission européenne en date du 7 mai20092, l’Autorité a décidé3 de porter, au 1er janvier2013, les niveaux de terminaison d’appel vocal mobilesur les réseaux de Bouygues Telecom, Orange Franceet SFR au niveau des coûts incrémentaux de longterme, soit 0,8 centime d’euro par minute. Cetalignement des terminaisons d’appel au niveau descoûts incrémentaux va permettre de limiter les effetsde distorsion de concurrence entre les opérateurs, touten continuant à favoriser le développement d’offresd’abondance au profit du consommateur.

En outre, à l’occasion de l’arrivée sur le marché mobile en 2012 de Free Mobile et des full-MVNO,l’Autorité a lancé une analyse des marchés de gros de

la terminaison d’appel vocal mobile sur le réseau deces opérateurs afin de réguler ex ante les tarifs quiseront pratiqués pour ce service. Dans son projetd’analyse mis en consultation au troisième trimestre,l’Autorité a estimé que ces nouveaux acteurs doiventêtre considérés comme puissants sur leurs marchésrespectifs et qu’il convient donc de leur imposer,notamment, des obligations d’accès, de non-discrimination, de transparence et de contrôle tarifaire.

Par son avis n° 11-A-194, l'Autorité de la concurrenceindique partager l'analyse menée par l'Autorité et estimeainsi que : « S’agissant de la mise en œuvre de la régu-lation, si la baisse continue des terminaisons d’appelsdoit rester au cœur des préoccupations du régulateursectoriel, la fixation – à titre transitoire – d’une terminaisond’appel asymétrique au profit des nouveaux entrants,notamment de Free Mobile, peut permettre de rétablirl’équité concurrentielle entre les différents acteurs ».

Les grands chantiers de l’Autorité

2

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE I

65

2 - Recommandation de la Commission en date du 7 mai 2009 sur le traitement réglementaire des tarifs de terminaison d'appels fixe et mobile dans l'UE3 - Décision n° 2011-0483 en date du 5 mai 2011 portant sur la définition de l’encadrement tarifaire des prestations de terminaison d’appel vocal

mobile des opérateurs Orange France, SFR et Bouygues Telecom 4 - Avis n° 11-A-19 du 9 décembre 2011 relatif à une demande d’avis de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

en application de l’article L. 37-1 du code des postes et des communications électroniques, portant sur l’analyse des marchés de gros de laterminaison d’appel vocal mobile de Free Mobile, LycaMobile et Oméa Télécom)

Du 1e Du 1er Du 1er

juillet janvier juilletAu 1er Au 1er 2011 2012 2012 Au 1er

En centimes d’€ 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 juillet juillet au 31 au 30 au 30 janvier2009 2010 décembre juin décembre 2013

2011 2012 2012Orange 20,12 17,07 14,94 12,5 9,5 7,5 6,5 4,5 3SFR 20,12 17,07 14,94 12,5 9,5 7,5 6,5 4,5 3 2 1,5 1 0,8 Bouygues Telecom 27,49 24,67 17,89 14,79 11,24 9,24 8,5 6 3,4

Source : ARCEP.

45 -

40 -

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30 -

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1. Table ronde2. Réglement différend Encadrement pluriannuel

2005-2007

c€ mn

Orange France SFRBouygues Telecom

Encadrement pluriannuel2008-2010

Encadrement pluriannuel2011-2013

6. Première baisse

3. Première baisse

4. Deuxième baisse

5. Troisième baisse

Encadrement pluriannuel2002-2004

7. Deuxième baisse

8. Troisième baisse

9. Première baisse

10. Deuxième baisse

11. Troisième baisse

12. Encadrementatteignant les coûts

Terminaison d’appel vocal mobile par opérateur (1999-2010)

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2. La mise en place d’unindicateur des prix mobile

Le marché des services mobiles a profondémentévolué en dix ans. En quelques années, de nombreuxservices autres que les services de communicationsvocales se sont développés, les plus importants étantles SMS et l’accès à internet depuis un terminalmobile. Ce développement a été favorisé par ladiffusion de nouveaux terminaux mieux adaptés àces usages et permettant par ailleurs de proposerdes services connexes (GPS, voix sur large bande…),ainsi que par l’accroissement des contenus et desservices disponibles en ligne.

Ces changements se traduisent par une disparitécroissante des modes de consommation. Certainsn’utilisent leur téléphone mobile que pour lescommunications vocales, d’autres leur substituentdes services de données quand une autre partie desconsommateurs utilise indifféremment tous lesmodes de communications (voix, SMS, data).

Malgré l’évolution de la consommation des servicesmobiles, la facture mensuelle moyenne des clientsévolue peu au cours du temps et se situe à environ 25 euros hors taxes depuis plusieurs années. Lafacture mensuelle moyenne constitue une bonneévaluation de la dépense du client mais ne permetpas de distinguer l’évolution de la dépense liée à lamodification de consommation du client de celleprovenant de la variation des prix. Indicateur del’évolution des marchés, le suivi des prix des servicesmobiles permet de traduire, dans une certainemesure, le degré de concurrence qui y est exercé.

À travers la mise en place d’indices des prix pour cemarché, l’objectif poursuivi par l’ARCEP est de« mesurer », avec une méthodologie adaptée aumarché français et partagée par l’ensemble desacteurs, les évolutions de prix et permettre ainsi plusde transparence sur le marché mobile en rendantpubliques ces évolutions.

La méthodologie retenue, inspirée de celle mise enplace par l’INSEE dans le cadre de l’évaluation desprix à la consommation, repose sur le concept de

dépense minimale. Il s’agit de la facture théoriqueminimale en euros courants TTC d’un consommateurlibre, rationnel et informé qui optimise sa dépensetout au long de l’année. L’indice de prix des servicesmobiles est alors calculé à partir de la dépenseminimale.

L’Autorité a publié, en juillet 2011, une premièreapplication de la méthodologie pour le suivi del’évolution des prix des services mobiles sur lapériode 2006 – 2009. Une deuxième publication aété réalisée en janvier 2012, sur la période 2006 –2010 : elle propose un meilleur suivi du marchémétropolitain en intégrant les deux principauxopérateurs mobiles virtuels ainsi que les consom-mations en internet mobile.

Pour le troisième exercice, qui intègre l’année 2011,l’Autorité a cherché à affiner la modélisation descomportements de consommations des utilisateursde services mobiles. Les habitudes de consom-mations ne sont plus essentiellement définies parl’intensité de la consommation de services vocaux(petits, moyens et gros consommateurs voix), maisla modélisation tient désormais compte, d’une part,de la substitution croissante entre services vocauxet services de données, et, d’autre part, de l’intensitéde consommation des différents services. Parexemple, elle comprend désormais un profil deconsommation avec peu de voix et peu d’internetmobile mais beaucoup de SMS qui pourraitcorrespondre à un consommateur jeune avec unforfait bloqué. Ainsi, la modélisation des utilisateursde forfaits de chaque opérateur distingue 18comportements contre 9 précédemment.

En 2011, les prix des services mobiles ont baissé de1 % en moyenne annuelle. Les utilisateurs de forfaitsont plus bénéficié de la baisse des prix, avec un reculde 1,5 % contre +0,2 % pour ceux disposant decartes prépayées. La baisse des prix s’estessentiellement concentrée sur les offres neproposant pas de subvention du terminal et enparticulier sur les offres disponibles seulement surinternet. Néanmoins, ces dernières sont encore peurépandues en 2011.

66 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

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Un marché mobile plus concurrentiel

Les grands chantiers de l’Autorité

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Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE I

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68 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

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La couverture du territoire par le haut débit fixe et mobile

CHAPITRE IILes grands chantiers de l’A

utorité

2

1. Etat des lieux des réseauxmobiles

Fin 2011, la couverture 2G atteint désormais, avecl’achèvement en cours des programmes d’extension,un niveau très élevé, 99,9% de la population étantcouverte par au moins un opérateur mobile.

La couverture 3G a, quant à elle, continué à croîtreaprès la mise en demeure par l’ARCEP d’OrangeFrance et de SFR de respecter leurs obligations decouverture.

Un rapport actualisé complet sur la couverturemobile sera publié par l’ARCEP d’ici la fin 2012.

1.1 La couverture 2G

a) 99,9% de la population est couverte en 2Gau 1er janvier 2012 par au moins un opérateur

98,7% de la population française se situe dans deszones couvertes par les trois opérateurs GSM à lafois : ces « zones noires » représentent 86,5 % de lasurface du territoire.

Les « zones grises », correspondant aux portions duterritoire où sont disponibles les réseaux d’un ou dedeux opérateurs GSM (mais pas les trois),représentent 1,3 % de la population et 12 % de lasurface du territoire.

Enfin, les « zones blanches », correspondant auxportions du territoire qui ne sont couvertes par aucunopérateur mobile, représentent 0,02% de lapopulation et 1,52% de la surface du territoire.

69Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

La couverture du territoirepar le haut débit fixe et mobile

Les obligations de couverture définies, pour tous lesopérateurs mobiles, par les autorisations qui leur ontété délivrées par l’ARCEP depuis une dizained'années, ont pour objet de vérifier que l’opérateurréalise un réseau et utilise ses fréquences. Elless’inscrivent dans la durée et correspondent à unetrajectoire raisonnable de déploiement. Les mesuresréalisées par l’Autorité ont pour objet de vérifier la

réalité de ces déploiements, pas d’apprécier la qualitédu service offert au client ou celle du réseau construit. La qualité du réseau et du service offert, qui résultedu choix de chaque opérateur, constitue unimportant facteur de différenciation entre eux sur lemarché de détail, puisqu’elle entre en ligne decompte dans le choix des consommateurs. Elle faitl’objet d’une étude annuelle spécifique par l’ARCEP.

Obligation de couverture : que vérifie l’ARCEP ?

Couverture 2G de la population

Orange France 99.9%SFR 99.5%Bouygues Telecom 99%

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b) Les programmes spécifiques d’extensionde la couverture 2G se sont poursuivis en2011

Les opérateurs GSM continuent à investir pourétendre la couverture du territoire en 2G, notammentdans le cadre du programme national d’extension dela couverture en zones blanches, qui vise à apporterla couverture mobile 2G dans les centres-bourgs oùcelle-ci est absente. Au cours de l’année 2011, plusde 120 centres-bourgs ont été couverts dans le cadrede ce programme, pour atteindre 3078 centres-bourgs. Il reste encore 228 centres-bourgs à couvriravant l’achèvement du programme. Ce programmenational est suivi par la DATAR.

La couverture 2G des axes de transport prioritaires1

continue également de croître et participe à laréduction des zones non couvertes. L’ARCEP aconstaté, début 2012, que, sur un total de 58 000kilomètres, il restait à Orange France et SFR quelquesdizaines de kilomètres d’axes à couvrir, et quelquescentaines pour Bouygues Telecom. Les troisopérateurs doivent désormais achever cettecouverture dans les meilleurs délais.

c) Les opérateurs publient les informationsrelatives à la couverture mobile

En application de leurs licences, les opérateurs sonttenus de publier des cartes de leur couverture mobile,

actualisées au moins une fois par an. Ils doiventassurer la cohérence de ces cartes avec la réalité surle terrain, conformément à un référentiel technique,fixé par la décision n°2007-0178 de l’ARCEP2.

La cohérence des cartes publiées avec la réalité surle terrain est vérifiée chaque année sur la base de ceprotocole par une campagne de mesures.

C’est ainsi qu’en 2011, des mesures ont étéconduites dans 286 cantons. Les résultats de cesaudits montrent que les cartes de couverture publiéespar les trois opérateurs sont, sur chaque cantonmesuré, fiables à plus de 95%, et au plan national,cohérentes à plus de 98% avec les mesures faitessur le terrain3.

Le caractère public de ce protocole permet àquiconque le souhaiterait de le mettre en œuvre afinde compléter ces campagnes de mesure annuelles.

1.2. La couverture 3G

70 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

1 - Axes où circulent plus de 5 000 véhicules par jour et ceux reliant les préfectures aux sous-préfectures. Cela représente 58 000 km de voirie, commele définit l’accord national pour la couverture des axes de transport prioritaires par les réseaux de téléphonie mobile du 27 février 2007.

2 - Décision n° 2007-0178 de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes en date du 20 février 2007 précisant lesmodalités de publication des informations relatives à la couverture et fixant le protocole des enquêtes de couverture des réseaux mobiles

3 - Pour différentes raisons exposées en détail dans les rapports sur la couverture mobile publiés par l’ARCEP en 2009, notamment les aléas de lapropagation radioélectrique, une cohérence de 100% est très difficilement atteignable.

La notion de couverture résulte des licences desopérateurs et de la décision n°2007-0178 del’ARCEP. Elle s’entend comme la capacité pour unutilisateur en situation statique d'accéder au réseaude l’opérateur et de maintenir une communicationpendant au moins une minute, à l’extérieur desbâtiments, et avec un terminal classique. Deuxindicateurs de couverture sont présentés :• le taux de couverture du territoire métropolitain

mesure la proportion de la surface du territoiremétropolitain où est disponible la couverture del’opérateur considéré ;

• le taux de couverture de la population mesure laproportion de la population métropolitaine situéedans des zones où est disponible la couverturede l’opérateur considéré. Ce taux est évalué àpartir d’une base de données géolocalisée de lapopulation.

Qu’est-ce que la couverture ?

Pourcentage de la population couverte en 3Gau 1er janvier 2012

Orange France 98%SFR 98%Bouygues Telecom 93% Free Mobile 27%

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La couverture du territoire par le haut débit fixe et mobile

CHAPITRE IILes grands chantiers de l’A

utorité

2

a) Le contrôle des obligations de déploiementdes opérateurs 3G

L'ARCEP a procédé par des mesures sur le terrain aucontrôle de la couverture 3G des quatre opérateursmobiles : Free Mobile, Orange France, SFR etBouygues Telecom.

Free Mobile

Aux termes de l'autorisation qui lui a été attribuée le12 janvier 2010, Free Mobile était tenu d'atteindre,par son réseau 3G, une couverture d'au moins 27 %de la population de la France métropolitaine deuxans après la délivrance de son autorisation, soit àpartir du 12 janvier 2012 et d’être en mesure d’ouvrircommercialement son réseau 3G à cette date.

Cette obligation de couverture porte sur son propreréseau et exclut donc le complément susceptibled’être apporté par une prestation d’itinéranceachetée sur le réseau d’un autre opérateur. A cetégard, la question du respect des obligations dedéploiement est distincte de la question de la qualitéde service, qui constitue un élément de diffé-renciation entre opérateurs et pour laquelle l'ARCEPrend publique une étude annuelle. Elle est égalementdistincte de celle de la part du trafic des clientsacheminé via une prestation d'itinérance achetée surle réseau d’un autre opérateur, dont les modalitéstechniques et financières relèvent exclusivement desrelations contractuelles entre ces deux opérateurs.

Par un courrier du 10 novembre 2011, Free Mobilea informé l'ARCEP avoir atteint, par son réseau 3G,ses engagements de couverture et sollicitait l’Autoritéafin qu’il soit procédé au contrôle du respect de cetengagement.

L’ARCEP a alors lancé la procédure de contrôle desinformations transmises par la société Free Mobile.A l’instar de ce qui est fait pour vérifier les obligationsde tout opérateur de réseau mobile, cette procédurea consisté, d’une part, à vérifier sur le terrain lafiabilité de la carte de couverture, et, d’autre part, àcalculer le taux de couverture de la populationcorrespondant à la carte transmise par Free Mobile.

Le 13 décembre 2011, à l’issue des vérifications,l’Autorité a établi que Free Mobile avait respecté leniveau de déploiement 3G qu'elle devait atteindre le12 janvier 2012.

Free Mobile a procédé, le 10 janvier 2012, aulancement commercial de son service mobile. Ceservice est disponible sur le territoire métropolitain autravers du réseau 3G déployé en propre par FreeMobile, et d'une prestation d'accès en itinérance 3Get 2G achetée par Free auprès d'Orange, en vertud'une convention de droit privé signée le 3 mars2011.

Comme le prévoit son autorisation, Free Mobile estdésormais tenu d'atteindre par son propre réseau 3Gune couverture de 75% de la population en janvier2015 et de 90% en janvier 2018.

L’ARCEP a décidé de procéder à une nouvellecampagne de mesures sur le terrain, effectuée enfévrier 2012, et, à nouveau, a conclu au respect parFree des obligations de couverture prévues par salicence, à hauteur de 27% de la population.

Orange France et SFR

Des contrôles ont été réalisés sur les réseauxd'Orange France et de SFR, selon la mêmeméthodologie que celle utilisée pour Free mobile. Ils’agissait de vérifier que les deux opérateursrespectaient bien les objectifs qui leur avaient étéfixés dans le cadre de mises en demeure prononcées,le 30 novembre 2009, à la suite du non-respect deleurs obligations de déploiement à l'échéance du 21 août 2009. A cette date, Orange France couvrait84% de la population au lieu des 98% sur lesquelsil s'était engagé, et SFR 74% au lieu de 99,3%.

71Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Les obligations de la mise en demeure

30 juin 2010 SFR 84%31 décembre 2010 SFR 88%

Orange 91%31 décembre 2011 SFR et Orange 98%31 décembre 2013 SFR 99.3%

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Orange France et SFR avaient été mis en demeured’atteindre une couverture de la population en 3Gde 98% au 31 décembre 2011. L’ARCEP a procédé,en janvier et février 2012, au contrôle de cetteéchéance intermédiaire et a constaté l’atteinte decette obligation de déploiement, pour chacun desdeux opérateurs ; le directeur général de l’ARCEP aconstaté le non-lieu à poursuivre la mise en demeured’Orange France au titre de sa deuxième et dernièreéchéance et de SFR au titre de sa troisième échéanceintermédiaire.

SFR devra achever de rattraper son retard dedéploiement au regard des obligations figurant dansson autorisation, en atteignant, avant fin 2013, untaux de couverture de la population de 99,3%conformément à sa mise en demeure.

Bouygues Telecom

Concernant Bouygues Telecom, la troisième etdernière échéance de déploiement inscrite dans salicence 3G, qui est intervenue le 12 décembre 2010,prévoit une couverture de 75% de la population.

L'Autorité a constaté, le 1er avril 2011, que BouyguesTelecom a rempli son obligation cible de déploiementprévue dans son autorisation 3G de 2002.

En dehors de toute obligation, et en accord avecBouygues Telecom, un contrôle de la couverture duréseau 3G de cet opérateur a également été réalisépar l'ARCEP au 31 décembre 2011. L'ARCEP aconstaté la poursuite de ses investissements enmatière de déploiement de son réseau 3G : le réseaude Bouygues Telecom atteint désormais unecouverture supérieure à 93% de la population.

b) Les accords de mutualisation de réseaumobile

La poursuite des déploiements des réseaux 3G,constatée pour l’ensemble des opérateurs, devraitcontribuer à offrir aux consommateurs, pro-chainement, une couverture équivalente à celle dontils disposent en 2G.

Ces déploiements sont notamment facilités par lamise en œuvre d’un réseau 3G partagé entre lesopérateurs sur certaines parties du territoire4.

En effet, Orange France, SFR et Bouygues Telecomont conclu, le 11 février 2010, un accord de partaged’installations de réseau mobile visant à favoriser laprogression de la couverture 3G sur le territoiremétropolitain. Ce dispositif a été étendu le 23 juillet2010 à Free Mobile.

Cet accord, qui porte sur la mise en œuvre d’unréseau d’accès radioélectrique 3G mutualisé (de type«RAN sharing »), prévoit d’ici fin 2013 la mise àniveau en 3G des sites 2G du programme nationald’extension de la couverture mobile en zonesblanches, ainsi que le déploiement de 300 sitespartagés en RAN sharing hors des zones decouverture de ce programme. Free Mobile s'inséreradans ce réseau mutualisé dans un calendrier décalévis-à-vis des trois autres opérateurs.

2. État des lieux des réseaux àhaut débit fixe

2.1. La couverture pour le haut débitfixe

Effectivement mises en œuvre à partir des années2000, les technologies dites « haut débit » ontpermis d’augmenter significativement les débitsdisponibles pour les utilisateurs. Pour un usage fixe,le raccordement final des utilisateurs s’appuiegénéralement sur une boucle locale filaire existante(réseau téléphonique commuté ou réseaux descablo-opérateurs), mais il peut également se fairepar voie hertzienne (réseaux hertziens terrestres etsatellitaires). Par haut débit, l’ARCEP entend lesoffres de détail permettant d’accéder à internet avecun débit supérieur ou égal à 512 kbit/s.

Actuellement, l’essentiel de la couverture haut débitdu territoire est assuré par les technologies DSL viale réseau téléphonique de France Télécom, la bouclelocale de cuivre.

72 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

4 - Décision n° 2009-0328 de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes en date du 9 avril 2009 fixant la mesure etles conditions dans lesquelles sera mis en oeuvre un partage d’installations de réseau mobile de troisième génération en métropole

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La couverture du territoire par le haut débit fixe et mobile

CHAPITRE II

La boucle locale de cuivre est constituée d’environ33 millions de lignes couvrant l’ensemble duterritoire, réparties sur environ 15 000 NRA (nœudsde raccordement d’abonnés). Si l’ensemble de cesNRA disposent d’équipements délivrant des services DSL (les DSLAM), cela ne signifie pasnécessairement que l’ensemble des lignes qu’ilsdesservent sont effectivement éligibles à cesservices.

Ainsi, près de 265 000 lignes étaient encoreinéligibles à des services haut débit par DSL au 31décembre 2011 (chiffres France Télécom), soit unpeu moins de 1% du nombre total de lignes.

Cette inéligibilité s’explique principalement par :

• la longueur des lignes et l’atténuation du signal DSL qui en résulte (211 000 lignes) : concrè-tement, les locaux (habitations ou entreprises)concernés souffrent d’un éloignement tropimportant des locaux techniques d’où sont injectésles signaux DSL ; la technologie DSL est en effetsoumise à une contrainte technique d’atténuationdes signaux en fonction de la longueur des ligneset du diamètre des fils qui les composent ; au-delàd’une certaine atténuation, le signal DSL enprovenance du DSLAM devient trop faible pourassurer une qualité de liaison suffisante ;

• la présence d’équipements de multiplexage (55 000 lignes), solution technique consistant à fairepasser des signaux téléphoniques de plusieursabonnés sur une seule paire de cuivre, ce qui a pourconséquence de la rendre inutilisable pour supporterdans le même temps des signaux DSL ; FranceTélécom a engagé un plan triennal de neutralisationdes multiplexeurs sur l’ensemble du territoire.

L’éligibilité au haut débit par DSL ne se traduittoutefois pas par une éligibilité systématique àl’ensemble des services potentiellement offerts par

les technologies DSL (services vidéo et de TVnotamment).

L’éligibilité à ces services est fonction de plusieursparamètres, dont le débit minimum que leurfonctionnement suppose. La variété des servicesdisponibles est donc en premier lieu fonction de lalongueur des lignes de cuivre. Elle est ensuitedépendante de la présence ou non d’opérateursalternatifs proposant ces différents services et ayant investi pour cela dans les équipementsadéquats.

On peut ainsi, sur cette base, distinguer deuxsituations :

• d’une part, une situation de « triple play DSL »potentiel, où les lignes sont théoriquement éligiblesà des services de télévision sur ADSL ; par « tripleplay », on entend la fourniture de trois services surDSL, à savoir le service téléphonique, l’accès àinternet et la télévision ; elle est définie par unecombinaison d’éléments techniques (NRAcollectés en fibre optique) et concurrentielspermettant théoriquement aux abonnés d’obtenirun service de télévision sur ADSL ; cette situationreprésente aujourd’hui 88% des lignes, soit environ7 000 NRA ; comme indiqué ci-dessous, environdeux tiers des lignes sont aujourd’hui théori-quement éligibles à un service de télévision surADSL, les autres ne disposant pas d’un débitsuffisant pour y pourvoir ; cette estimation se basesur la longueur des lignes de cuivre, permettantainsi d’évaluer un débit théorique ;

• d’autre part, une situation qualifiée de « doubleplay DSL », ne proposant que des services detéléphonie et internet, qui ne permet aujourd’huipas aux abonnés de disposer de télévision, les NRAne disposant pas des équipements nécessairespour assurer ce service ; elle représente 12% deslignes, soit environ 8 000 NRA.

Les grands chantiers de l’Autorité

2

73Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

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74 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

0%

20%

30%

40%

50%

60%

Débit en Mb/s + de 8 4 à 8 2 à 4 - de 2 inéligibles

10%

57,5%

14,9%

10,7%

0,9%

16,1%

éligibilité à la TV

sur DSL (67%)

périmètre NRA "double play"

périmètre NRA "triple play" : lignes éligibles à la TV

périmètre NRA "triple play" : lignes non éligibles à la TV

70%

Éligibilité des lignes en fonction du débit théorique (fin 2011)

État des périmètres NRA éligibles au « triple play » DSL fin 2011

NRA non « triple play » par DSL

NRA « triple play » par DSL

12% des lignes(environ 8 000 NRA)

88% des lignes(environ 7 000 NRA)

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La couverture du territoire par le haut débit fixe et mobile

2.2. L’état de la concurrence sur lesterritoires

Si France Télécom a installé ses équipements actifsdans la totalité des NRA qui maillent le territoire, cen’est pas encore systématiquement le cas pourl’ensemble des principaux opérateurs du marché.L’arrivée de nouveaux opérateurs sur un NRA par lebiais du dégroupage renforce l’intensité concur-

rentielle des offres et des services proposés sur leterritoire concerné (tarifs, terminaux proposés,services de TV et de vidéo, etc).

Un NRA est considéré comme « dégroupé » dès lorsqu’au moins un opérateur alternatif y installe seséquipements DSL et accède aux infrastructures dela boucle locale de France Télécom dans le but dedesservir directement les abonnés.

Au 31 décembre 2011, la couverture endégroupage atteint 85,3% des lignes existantes.Cela représente près de 6 050 NRA dégroupés, surles 15 000 existants. Ceux-ci desservent enmoyenne 5 000 lignes.

La dynamique du dégroupage se poursuit, et touchedésormais des NRA de taille plus réduite. Ainsi en2011, plus de 600 NRA ont été dégroupés, d’unetaille moyenne de 1 200 lignes, contribuant ainsidirectement à la progression de l’offre concurrentiellesur l’ensemble du territoire.

Ce développement du dégroupage et donc de laconcurrence a principalement été soutenu par lesactions et les investissements conduits par deuxtypes d’acteurs : les opérateurs alternatifs quipoursuivent leurs investissements vers des NRA detaille plus réduite, et les collectivités territoriales parle biais des réseaux d’initiative publique (RIP).

L’année 2011 a également été l’occasion d’unerévision à la baisse des tarifs de l’offre de référencedu dégroupage de la boucle locale de FranceTélécom, notamment du tarif mensuel de la paire decuivre, qui est passé de 9 à 8,8 euros par mois au 1er janvier 2012. De même, la création d’un nouveautype d’emplacement pour l’hébergement deséquipements des opérateurs alternatifs dans les pluspetits NRA de France Télécom, « l’hyper petit site »(HPS), a permis la mise en place d’un tarif spécifiqueaux NRA de moins de 1 500 lignes afin d’alimenterla dynamique du dégroupage.

Par ailleurs, l’évolution tarifaire et technique de l’offrede collecte LFO (offre de gros de location de liensen fibre optique) de France Télécom a amélioré lacapacité des opérateurs alternatifs à constituer leurréseau de collecte sur une « fibre noire », permettantd’étendre le dégroupage vers des NRA de plus enplus petits.

Les grands chantiers de l’Autorité

2

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 75

CHAPITRE II

0

1,000

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Nom

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lignes)

NRA dégroupés Couverture de la population

Évolution du dégroupage

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2.3. L’importance des réseaux decollecte

Les réseaux de communications électroniquesprésentent une architecture hiérarchisée, quis’articule schématiquement autour de trois niveaux:le réseau dorsal, le réseau de collecte et le réseau dedesserte.

Les réseaux de collecte, établis au niveau régionalou départemental, font le lien entre le réseau dorsal

et les réseaux de desserte, en permettantl’acheminement des trafics jusqu’aux points dedesserte, au niveau desquels sont installés leséquipements actifs de distribution des opérateurs.Dans le cas du haut débit en DSL, les réseaux decollecte déployés par les opérateurs leur permettentde raccorder les NRA du réseau de boucle locale decuivre au niveau desquels ils installent leurséquipements actifs pour proposer des offres hautdébit en DSL ou très haut débit dans le cas du FttH.Ils s’apparentent à des routes départementales.

76 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

Etat des déploiements de la fibre optique

NRA non dégroupés

NRA dégroupés avant 2011

NRA dégroupés en 2011

14,7% des lignessont inéligibles au dégroupage

85,3% des lignessont éligibles au dégroupage

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La couverture du territoire par le haut débit fixe et mobile

CHAPITRE II

Cependant, au niveau d’un réseau de collecte, lalargeur de bande passante des liaisons doit êtresuffisante pour écouler l’ensemble des trafics versles points de desserte de la zone considérée. Lalargeur de bande passante limite le type d’offres, entermes de débits et de services, qui peuvent êtreproposées aux abonnés desservis par un point dedesserte donné quelle que soit la technologie d’accèsutilisée (DSL, FttH, etc).

Concernant la boucle locale de cuivre, lagénéralisation des technologies DSL et l’évolutiondes usages d’internet haut débit ont nécessitél’adaptation progressive des réseaux de collecte afinde permettre d’acheminer des trafics sans cessecroissants. En particulier, le développement d’offresde télévision par DSL (offres « triple play ») et devidéo à la demande, d’abord dans les grandesagglomérations et désormais sur une grande partiedu territoire, a été rendu possible grâce àl’établissement de réseaux de collecte en fibreoptique permettant la transmission de flux deplusieurs centaines de Mbit/s (un bouquet de 200chaînes correspond généralement à un débitd’environ 700 Mbit/s).

Introduite dans les réseaux dorsaux à la fin desannées 80, la fibre optique est aujourd’hui la

technologie la mieux adaptée et la plus pérenne entermes de capacité et d’exploitation pour l’éta-blissement des réseaux de collecte. Un lien decollecte en fibre optique permet d’atteindre unebande passante allant de 1 Gbit/s à plusieurscentaines de Gbit/s (sur la base des technologies demultiplexages les plus avancées), tandis quel’utilisation de câbles en cuivre comme support deliaisons symétriques à n x 2 Mbit/s (avec n paires decuivre en parallèle) limite la bande passante duréseau de collecte. Ces câbles sont encore utilisésdans le réseau de collecte de France Télécom pour leraccordement des plus petits NRA. Néanmoins,compte tenu de la capacité limitée de ces liaisons, lesaccès DSL proposés au niveau des NRA collectés encuivre restent limités en débit pour les abonnésconcernés.

France Télécom dispose du principal réseau decollecte du fait de sa position d’opérateur historique,complété localement par des réseaux d’initiativepublique (RIP).

Les déploiements des nouveaux réseaux de fibreoptique jusqu’à l’abonné (FttH) étant désormaisengagés dans les principales agglomérations, lesbesoins en bande passante sur le segment de lacollecte devraient rapidement s’accroître.

Les grands chantiers de l’Autorité

2

77Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Les trois différents niveaux de réseau

Réseau dorsal Réseau de collecte Réseau de desserte

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La couverture exhaustive du territoire par des réseauxde collecte en fibre optique constitue un enjeu majeurpour les opérateurs souhaitant offrir des services decommunications électroniques performants surl’intégralité du territoire national, et une conditionindispensable du succès des déploiements desréseaux FttH et des réseaux mobiles 4G dans leszones rurales.

Or il existe aujourd’hui une insuffisance de réseaux decollecte en fibre optique dans les zones les plusrurales. En effet, particulièrement dans ces zones,de nombreuses boucles locales de cuivre del’opérateur historique ne sont toujours pas reliées à

des réseaux de collecte suffisamment dimensionnéspour permettre d’offrir des services performants etdiversifiés de la part de plusieurs opérateurs. À cejour, environ 3 000 NRA, soit 2,7% des lignes, nesont pas collectés en fibre optique. L’amélioration deces réseaux de collecte permettrait notammentd’offrir au plus grand nombre des débits sen-siblement plus importants, des services de télévisionpar DSL, et permettrait aux opérateurs alternatifsd’améliorer la qualité et la diversité des offresproposées par une extension du dégroupage. Pourautant qu’il est analysé comme essentiel, le segmentde la collecte n’est pourtant pas aujourd’hui identifiépar la Commission européenne dans la liste des

78 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

Etat des déploiements de la fibre optique

NRA non collectés en fibre optique

NRA collectés en fibre optique

2,7% des lignes(environ 3 000 NRA)

97,3% des lignes(environ 12 000 NRA)

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La couverture du territoire par le haut débit fixe et mobile

CHAPITRE II

marchés pertinents devant faire l’objet d’une analysede marché par les régulateurs nationaux. L’ARCEPn’a donc pas, dans ce cadre et à ce stade, menéd’analyse de marché spécifique sur le segment de lacollecte.

En revanche, l’ARCEP a abordé dès 2005, dans lecadre de l’analyse du marché du dégroupage(marché de gros des offres d'accès aux infrastructuresphysiques constitutives de la boucle locale filaire),la problématique de l’accès des opérateurs alternatifsà des liens de fibre optique existants sur le segmentde la collecte, essentielle à l’extension de lacouverture en dégroupage. L’ARCEP faisait ainsi leconstat qu’il n’était pas économiquement viable pourun opérateur alternatif de déployer des câbles defibre optique pour établir son propre réseau decollecte en vue de dégrouper de nouveaux NRA, etqu’il convenait que France Télécom puisse proposer,sur une base commerciale, une offre raisonnable deliens de fibre optique sur son propre réseau decollecte.

France Télécom propose ainsi depuis 2006 l’offreLFO (offre de gros de location de liens en fibreoptique) permettant aux opérateurs alternatifsd’étendre leur couverture en dégroupage enraccordant des NRA jusqu’alors non dégroupés àleurs réseaux de collecte.

Les analyses de marché conduites en 2008 et 2011ont confirmé l’obligation pour France Télécom demaintenir son offre LFO, tout en faisant évoluer les

conditions tarifaires et techniques, en vue depermettre d’étendre le dégroupage vers des NRA deplus en plus petits (en nombre de lignes de cuivre).

En particulier France Télécom est désormais tenu,en vertu de l’application de l’analyse de marchémenée en 2011, de fournir des informationscartographiques sur les tracés de son réseau decollecte en fibre optique afin de faciliter les étudesdes opérateurs alternatifs et d’aider les collectivitésterritoriales à mieux planifier leurs propres inves-tissements en termes de réseaux de collecte.

De plus, les réseaux de collecte en fibre optiqueexistants sont limités physiquement par le nombre deliens entre chaque NRA. Ainsi, certains liens peuventêtre saturés et donc indisponibles alors même qu’ilssont théoriquement éligibles à l’offre LFO de FranceTélécom.

Les déploiements annoncés de boucles locales FttHn’ont de sens que si les flux de données de cesréseaux peuvent être effectivement collectés plus enamont par des réseaux suffisamment dimensionnéset ouverts à la concurrence. Dans les zones les plusrurales, des investissements importants dans ledéploiement de nouveaux réseaux de collecteconstituent donc une condition sine qua non dusuccès des projets FttH.

Ainsi, sur ces bases, l’Autorité a initié deux nouvellesséries de travaux sur la question de la collecte en2011. Il s’agit en premier lieu d’améliorer l’accès

Les grands chantiers de l’Autorité

2

79Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

fin 2009

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fin 2010 fin 2011

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NRA

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Évolution de la proportion de lignes NRA collectés en fibre optique

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aux réseaux de collecte en fibre optique existantsmais aujourd’hui saturés, et, en second lieu,d’envisager des actions spécifiques aux zones, plusrares, actuellement non collectées en fibre optique.

3. La montée en débit sur lesréseaux fixes

3.1. La montée en débit via l’accès àla sous-boucle locale de cuivre

a) Les travaux préparatoires à la mise aupoint du dispositif actuel

La question de la montée en débit via l’accès à lasous-boucle locale de cuivre de France Télécom aété posée dès la fin de l’année 2008 par denombreuses collectivités territoriales. Cette solutionprésente en effet l’avantage de pouvoir être mise enœuvre assez rapidement dans les zones et territoiresoù elle est pertinente. Sous certaines conditions, ellepeut également constituer une première étape pourle déploiement de réseau FttH.

Cette solution a soulevé de nombreuses questionsconcurrentielles, opérationnelles et techniques quel’ARCEP s’est attachée à prendre en compte, encollaboration avec les opérateurs et les collectivitésterritoriales depuis 2009. En effet, des mesures derégulation étaient indispensables pour que leréaménagement de la boucle locale de FranceTélécom, notamment dans le cadre d’un projet demontée en débit, ne conduise pas à freiner lesinvestissements futurs des opérateurs et à réduirel’animation concurrentielle du marché au détrimentdu consommateur. A cet égard, l’Autorité de laconcurrence a eu l’occasion de rappeler à plusieursreprises ses craintes face aux opérations de montéeen débit sur la boucle locale de l’opérateurhistorique5.

Les travaux menés en 2010 et 2011 ont conduitl’ARCEP à constater la forte appétence de

nombreuses collectivités territoriales pour unprocessus aboutissant à des résultats concrets etrapides, ainsi que la nécessité de garantir la capacitédes opérateurs alternatifs à animer la concurrenceen proposant une offre plus diversifiée de servicesaux consommateurs. Ce constat a conduit l’ARCEPà privilégier une solution pouvant être mise en œuvrede façon industrialisée à l’échelle nationale tout enpréservant l’animation concurrentielle du marché duhaut débit.

b) Les modalités de mise en œuvre de lamontée en débit

Le réexamen de l’analyse du marché de l’accès auxinfrastructures physiques constitutives de la bouclelocale (marché 4) a ainsi permis à l’ARCEP de faireévoluer les obligations imposées à France Télécomau titre du dégroupage de la boucle locale, etnotamment de préciser les modalités de la mise enœuvre de la montée en débit. À cette occasion,l’ARCEP a notamment porté une attention parti-culière aux dispositifs et obligations permettant lamigration à la sous-boucle des opérateurs ayant déjàinvesti au niveau des NRA6, et garantissant ainsi lemaintien de l’intensité concurrentielle.

À cet égard, l’ARCEP est parvenue à répondre auxinquiétudes précédemment soulevées par l’Autoritéde la concurrence qui, dans son avis en date du 8mars 20117, concluait que « sur la question de lamontée en débit, l’Autorité de la concurrence salueles travaux conduits par l’ARCEP pour permettreaux collectivités territoriales d’accroître rapidementles débits disponibles sur leur territoire dans lerespect des règles de concurrence. Le schémaenvisagé par le régulateur paraît pouvoir répondre,dans son principe, aux préoccupations concur-rentielles formulées par l’Autorité […] ».

Le projet de décision d’analyse du marché 4 a éténotifié le 27 avril 2011 à la Commission européennequi a fait part de ses observations à l’ARCEP le

80 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

5 - Avis de l’Autorité de la concurrence n° 09-A-57 du 22 décembre 2009 relatif à une demande d’avis de l’ARCEP portant sur la montée en débit

6 - NRA (nœud de raccordement d’abonné) : point de concentration du réseau de boucle locale de cuivre de France Télécom, où sont installés leséquipements actifs à partir desquels l'opérateur active les accès DSL de ses abonnés

7 - Avis de l’Autorité de la concurrence n° 11-A-05 du 8 mars 2011 relatif à une demande d’avis de l’ARCEP portant sur le troisième cycle d’analysedes marchés de gros du haut débit et du très haut débit

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La couverture du territoire par le haut débit fixe et mobile

26 mai 2011. La décision a été adoptée et publiéepar l’ARCEP le 14 juin 20118.

En pratique, dans sa décision, l’ARCEP impose àFrance Télécom un ensemble d’obligations en casd’opération de réaménagement liée à la mise enœuvre de la montée en débit en mono-injection9 :• d’une part, France Télécom doit proposer aux

opérateurs dégroupeurs des offres d’hébergementet de raccordement en fibre optique pour leurséquipements actifs installés au niveau desnouveaux points d’injection à la sous-boucle, à desniveaux tarifaires suffisamment incitatifs pourpermettre leur venue en dégroupage ;

• d’autre part, France Télécom devra compenser,vis-à-vis des opérateurs dégroupeurs, l’impactnégatif de cette opération de réaménagement duNRA d’origine, notamment au regard desinvestissements que ceux-ci ont déjà consentis etqui seront, pour partie, perdus.

Compte tenu des obligations qui sont prévues au titredu réaménagement de la boucle locale, il est doncnécessaire que France Télécom puisse êtreeffectivement en mesure de proposer des offresd’hébergement et de raccordement en fibre optiqueaux opérateurs dégroupeurs lorsqu’elle répondpositivement à une demande d’accès à sasous-boucle locale de cuivre en mono-injection,notamment dans le cadre d’un projet de montée endébit initié par une collectivité territoriale.

c) Les offres de gros proposées par FranceTélécom pour répondre à ses obligations

Outre l’« offre d’informations préalables » permettantaux opérateurs et aux collectivités territoriales depréparer leur projet de montée en débit disponibledepuis 2010, France Télécom a publié, le 5 août2011, en application de la décision d’analyse de

marché, une offre de mise en œuvre de l’accès à lasous-boucle en mono-injection à destination de toutopérateur, et en particulier des collectivitésterritoriales qui souhaitent commander directementl’offre10 et de leurs opérateurs partenaires. Cette offre« PRM11 », dont les tarifs correspondent aux coûtseffectivement supportés par l’opérateur historique,permet l’aménagement complet du nouveau pointd’injection au niveau de la sous-boucle locale. Enpratique, cette offre sera essentiellement souscritepar les collectivités territoriales et leurs opérateurspartenaires.

Concrètement, l’offre « PRM » comprend la fourni-ture et la pose d’une armoire mutualisée, la dé-rivation de la boucle locale, la migration des accès,la compensation des opérateurs au NRA d’origine.Ces prestations sont nécessaires pour que FranceTélécom puisse garantir le respect des obligationsqu’il supporte au regard des opérateurs dégroupeurs,notamment en termes de qualité et de pérennité deservice. En outre, la part de l’opération de réamé-nagement correspondant strictement au périmètrede la boucle locale de cuivre de France Télécom n’estpas supportée par le coût de l’offre « PRM » mais estlogiquement imputée à la paire de cuivre de FranceTélécom dont le coût est supporté par l’ensembledes opérateurs.

L’offre « PRM » ne pourra être souscrite que dans lamesure où la demande d’accès à la sous-boucle localede France Télécom pourra être considérée commeraisonnable au regard des obligations imposées àl’opérateur historique (notamment eu égard aux autresopérateurs) par l’analyse de marché. Concrètementcela suppose que la demande de montée en débit selimite aux situations les plus pertinentes ets’accompagne de la mise à disposition par FranceTélécom des éléments d’infrastructures nécessaires aurespect de ses obligations règlementaires.

Les grands chantiers de l’Autorité

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Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE II

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8 - Décision n° 2011-0668 en date du 14 juin 2011 portant sur la définition du marché de gros pertinent des offres d’accès aux infrastructuresphysiques constitutives de la boucle locale filaire, sur la désignation d’un opérateur exerçant une influence significative sur ce marché et surles obligations imposées à cet opérateur sur ce marché

9 - Le terme de mono-injection signifie que, dans le cadre d’un réaménagement de la boucle locale, il n’existe sur une même paire de cuivre aucunproblème de cohabitation entre le signal DSL injecté au NRA (boucle locale) et le signal DSL injecté au sous-répartiteur (sous-boucle locale)car l’ensemble des opérateurs présents au NRA doivent migrer au niveau d’un nouveau NRA situé à proximité du SR et ainsi injecter leur signalau niveau du sous-répartiteur (SR).

10 - Dans ce cas, la collectivité doit se déclarer opérateur auprès de l’ARCEP et, si elle est chargée d’octroyer des droits de passage sur son domainepublic, créer une régie personnalisée qui exercera l‘activité d’opérateur afin de répondre aux exigences de l’article L. 1425-1 du code généraldes collectivités territoriales (CGCT).

11 - Point de raccordement mutualisé

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d) Une recommandation destinée auxcollectivités territoriales

Parallèlement à la décision d’analyse des marchés,l’ARCEP a publié le 14 juin 2011 une recom-mandation sur la montée en débit12 qui s’adressenotamment aux collectivités territoriales, qui serontles principaux initiateurs et financeurs de ces projets.

Cette recommandation a fait l’objet d’une consul-tation publique, du 24 janvier au 7 mars 2011. Ils’est agi de rappeler les enjeux concurrentiels,opérationnels, économiques et techniques de lamontée en débit via la sous-boucle locale de cuivrede France Télécom et de présenter les recom-mandations de l’ARCEP relatives aux modalités demise en œuvre de tels projets par les collectivitésterritoriales et leurs opérateurs aménageurs.

Dans cette recommandation, l’ARCEP, après avoirfait une présentation générale de la montée endébit et des offres de gros de France Télécomélaborées pour mettre en œuvre la montée endébit, a formulé des recommandations auxcollectivités territoriales souhaitant la mettre enœuvre. Le document invite notamment lescollectivités à inscrire leur projet de montée endébit dans une démarche cohérente en faveur del’aménagement numérique du territoire.

3.2. Les solutions alternatives aucuivre : le WiMAX et la bouclelocale radio

Au 1er janvier 2012, 24 acteurs bénéficientd’autorisations de boucle locale radio en France dansla bande de fréquences 3,4–3,6 GHz. Cesautorisations résultent principalement, d’une part,d’un appel à candidatures lancé en 2005, qui avaitconduit à l’attribution, en 2006, de deuxautorisations par région dans la bande de fréquences3,4-3,6 GHz, et, d’autre part, de cessions de cesautorisations sur le marché secondaire. Desautorisations avaient également fait l’objetd’attributions avant cet appel à candidatures.Lesautorisations de boucle locale radio permettent la

mise en œuvre de services d'accès à haut débit sansfil, en situation fixe ou nomade. En outre, ellescomportent des obligations de déploiement deréseaux de boucle locale radio, correspondant, pourles autorisations résultant d’un appel à candidatures,aux engagements souscrits volontairement par lestitulaires. Une échéance de contrôle par l'ARCEP estintervenue au 31 décembre 2010. Dans le cadre dece contrôle, il a été demandé aux titulaires detransmettre à l’Autorité plusieurs informations,notamment sur leur niveau de déploiements de sites,ainsi que les coordonnées géographiques, leurs offreset le nombre de leurs clients.

a) Le contrôle en 2011 des obligations dedéploiements par l'ARCEP

Ce contrôle a conduit au constat d'un déploiementglobalement modeste au regard des engagementspris par les titulaires d'autorisations. La majorité desdéploiements effectués correspond à des projetsréalisés dans le cadre de réseaux d'initiative publiquevisant à apporter le haut débit fixe dans des zonesnon desservies à ce jour par les réseaux filaires.

L’ARCEP a ainsi mené, du 23 mai au 23 juin 2011,une consultation publique qui a permis d'établir unétat des lieux actualisé des perspectives dedéveloppement de la boucle locale radio. Cetteconsultation publique visait à disposer d'une visionactualisée du marché de la boucle locale radio et deses possibilités de développement, de l'étatd'avancement des technologies et des besoins enfréquences pour ce type de projet. Elle a donné lieuà 26 contributions, émanant d'une grande diversitéd'acteurs (collectivités territoriales, opérateurs,fournisseurs de services, administration centrale,…)rendues publiques le 25 juillet 2011.

Certains acteurs, dans leur contribution à cetteconsultation publique, ont indiqué être satisfaits dela technologie WiMAX et souhaitent poursuivre ledéploiement de réseaux de boucle locale radiocomme solution à court et moyen termes pour l'accèsfixe à haut débit. Les titulaires profitant de « mise àdisposition » ont indiqué leur souhait d’accéder au

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Rapport d’activité 2011

12 - http://www.arcep.fr/uploads/tx_gspublication/guide-fibre-collectivites-juillet2011.pdf

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La couverture du territoire par le haut débit fixe et mobile

spectre dans des conditions moins précaires quecelles proposées à ce jour. Les contributionss'accompagnent en outre d'une demande defréquences supplémentaires pour les réseauxdéployés, afin d'offrir des débits plus élevés auxutilisateurs.

D'autres acteurs ont confirmé leurs projets dedéploiement de réseaux de large envergure pour desusages nomades mais l'inscrivent dans uneperspective à plus long terme de mise en œuvre dela norme LTE.

b) L'ouverture des procédures prévues àl'article L. 36-11 du code des postes etdes communications électroniques àl'égard de certains opérateurs

Le 21 juillet 2011, le directeur des affaires juridiquesde l'Autorité a notifié à seize titulaires d'autorisationsd'utilisation de fréquences de boucle locale radio dela bande 3,4 - 3,6 GHz l'ouverture de la procédureprévue à l'article L. 36-11 du code des postes et descommunications électroniques (CPCE) portant surun éventuel non-respect des obligations qui leurincombent au titre de leurs autorisations.

A la suite de l’instruction, l'Autorité a rendu publiques lesdécisions du directeur général de l'ARCEP mettant endemeure le 23 novembre 2011, sept titulairesmétropolitains, et, le 23 décembre 2011, quatretitulaires outre-mer de se conformer à leurs obligationsde déploiement de sites et, pour certains d’entre eux,d’utilisation effective du spectre, selon un calendrieractualisé. Une première échéance intermédiaire devérification, prévue dans les mises en demeure decertains acteurs, interviendra au 30 juin 2012.

Les titulaires peuvent remplir leurs obligations dedéploiement par un déploiement en propre de siteséquipés de stations de base. Ils peuvent égalementatteindre leurs obligations en mettant à disposition leursfréquences à des opérateurs tiers, notamment à descollectivités territoriales, sous réserve que ceux-cipuissent exploiter de façon durable et sécurisée unréseau de boucle locale radio. Ils peuvent aussis’appuyer, le cas échéant, sur des accords demutualisation de réseau ou de fréquences.

L’Autorité procédera à un contrôle attentif deséchéances indiquées dans les mises en demeure. Encas de manquement, les titulaires s’exposent à unedes sanctions prévues à l’article L. 36-11 du CPCE.

4. Le rôle des collectivitésterritoriales dans lacouverture par le haut débitfixe

4.1. L’action des collectivités :collecte, zones blanches,montée en débit

A la fin de l’année 2011, environ 265 000 lignesdemeureraient inéligibles aux services DSL, soit environ0,9% du total des lignes (434 000 lignes en septembre2010). Ces zones blanches du DSL ne constituent pasnécessairement des zones blanches du haut débit. Il faut en effet distinguer les zones blanches du DSL – c’est-à-dire les zones où il est impossible d’avoir accès au haut débit sur le réseau de cuivre de FranceTélécom – et les zones blanches du haut débit, quitiennent compte des autres technologies permettantde fournir du haut débit comme les solutionshertziennes terrestres ou satellitaires.

Depuis 2004, les collectivités territoriales se sontfortement mobilisées pour résorber leurs zonesblanches. À ce titre, l’action des collectivités à traversles réseaux d’initiative publique (RIP) a étéessentielle dans l’amélioration de la couverture enhaut débit.

Plusieurs RIP ont mis en œuvre des projets deréaménagement de la boucle locale. La solution dansce cas consiste à raccourcir la distance entre l’abonnéet le lieu d’injection des signaux DSL. Pour cela, lescollectivités ont, jusqu’à présent, eu recours à lasolution NRA-ZO proposée directement par FranceTélécom ou indirectement par des opérateurs de RIP.Cette solution a été remplacée en août 2011 parl’offre de création de points de raccordementsmutualisés (PRM) issue des travaux sur la montéeen débit (cf. supra). Les informations collectéesauprès des collectivités font état d’environ 46 000lignes Wi-Fi rendues éligibles au xDSL en 2010 et2011 grâce à cette solution.

Les grands chantiers de l’Autorité

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CHAPITRE II

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Les solutions filaires sont parfois difficilementréalisables d’un point de vue technico-économiquepour les RIP. Dans ce cas, les solutions hertziennespeuvent permettre de compléter la couverture hautdébit des territoires.

Les technologies WiMAX et Wi-Fi sont des solutionsrégulièrement mises en œuvre dans le cadre des RIPpour le traitement spécifique des zones blanches.Ces technologies permettent d’offrir des débits àpartir de 2 Mbps représentant ainsi une alternativeaux solutions filaires.

Les données transmises à l’ARCEP par lescollectivités font apparaître que près de 120 000foyers (ou entreprises) seraient désormais éligibles àun accès haut débit via le WiMAX ou le Wi-Fi. Enpratique, ces chiffres ne reflètent pas le nombred’accès effectif pour ces technologies. À titre d’ex-emple, les 1 371 sites WiMAX recensés au 31 juillet2011 comptaient un total de 24600 clients rési-dentiels et 1 500 clients professionnels.

Outre les solutions WiMAX ou Wi-Fi, les offressatellitaires peuvent également contribuer à lacouverture des zones blanches du haut débit.

Le satellite est souvent considéré par les RIP commeune solution subsidiaire ou d’attente notamment en

raison de certaines contraintes d’utilisation pouvantêtre perçues par les utilisateurs finals. Certainescollectivités prévoient des subventions (entre 200et 500 €) pour le financement de l’acquisition etl’installation de kits satellite.

4.2. Les projets de réseauxd’initiative publique

Les collectivités territoriales doivent déclarer leursprojets de réseaux d’initiative publique13 à l’ARCEPdeux mois au moins avant leur mise en œuvreeffective. L’ARCEP a ainsi pu recenser 260 projetsayant fait l’objet d’une déclaration officielle.

Fin 2011, parmi les projets déclarés, l’ARCEP encomptait 135 couvrant chacun plus de 60 000habitants, dont 12 portés par des régions, 58 portéspar des départements et 65 portés par desétablissements publics de coopération intercom-munale (EPCI).

Parmi ces 135 projets, 105 font l’objet de servicescommercialisés. Ces 105 projets représentent unmontant d’investissement de 3 milliards d’euros et setraduisent par le déploiement de près de 36 000kilomètres de réseaux en fibre optique. D’après lesinformations communiquées à l’ARCEP, la partd’investissement public est proche de 60 %.

84 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

13 - Article L. 1425-1 du code général des collectivités territoriales (CGCT)

Répartition des RIP en exploitation par catégorie de collectivités et leurs données caractéristiques

Longueur Kilométrage NombreType de Nombre de Coût Coût des réseaux moyen de ZAcollectivités projets (M€) moyen (M€) déployés de réseaux concernées

(km)* déployés (km)* par les projets

Région 11 367 33,36 5 525 614 298

Département 45 2 002 44,49 27 500 600 1 587

Agglomération / Autre 49 422 8,61 3 702 148 536

TOTAL 105 2 791 NA 36 727 NA 2 421

Source : ARCEP.* ne concerne pas tous les projets

Données globales sur les RIP (octobre 2011)

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La couverture du territoire par le haut débit fixe et mobile

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CHAPITRE II

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Réseaux d’initiative publique - Octobre 2011 (Projets couvrant plus de 60 000 habitants)

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5. L’outre-mer

5.1. Les services mobiles

• La 3G

L’ARCEP a mené une consultation publique, du 28juillet au 30 septembre 2010, sur les modalitésselon lesquelles pourrait être réutilisée pour lesréseaux mobiles de troisième génération la bande900 MHz affectée à la deuxième génération, et sur les besoins futurs en fréquences dans lesdépartements et collectivités d’outre-mer. Elle apublié le 27 janvier 2011 la synthèse des contri-butions à cette consultation publique accompagnéedes orientations qu'elle a retenues.

Ces orientations prévoient la possibilité de réutiliserles bandes 900 MHz et 1800 MHz pour l'UMTS,selon des modalités adaptées aux situations dechaque département ou collectivité. Ce cadre devraitcontribuer au développement et à l'amélioration desservices mobiles à haut débit, au bénéfice desconsommateurs ultramarins.

S’agissant de l’attribution outre-mer de nouvellesbandes de fréquences aux services mobiles à trèshaut débit, dont la bande 800 MHz issue dudividende numérique (fréquences libérées par lepassage de la télévision hertzienne au numérique),des travaux pourraient être lancés en 2012 enfonction des demandes qui seront exprimées par lesacteurs.

• La terminaison d’appel mobile

En ce qui concerne la terminaison d’appel vocalmobile dans les départements et collectivitésd’outre-mer, la décision de l’Autorité du 2 novembre201014 a fixé de nouveaux plafonds pour les années2011 et 2012, qui poursuivent la baisse progressivedes niveaux vers les coûts sous-jacents. La mise àjour des deux modèles technico-économiques descoûts de réseau d’un opérateur mobile ultramarin(un pour la zone Antilles-Guyane et un pour la zone

Réunion-Mayotte) a débuté dans le courant del’année 2011 et s’achèvera en 2012. Ces modèlesserviront de base à l’Autorité pour fixer dans unedécision ultérieure, courant 2012, les plafondstarifaires applicables pour l’année 2013, confor-mément à la recommandation de la Commissioneuropéenne en date du 7 mai 2009, qui préconised’aboutir à des plafonds symétriques au niveau descoûts incrémentaux de long terme au plus tard le 1er janvier 2013 (cf. page 170).

5.2. Les services fixe haut débit et letéléphone fixe

a) Le haut débit fixe

Dans son rapport au Parlement et au Gouvernementrelatif au secteur des communications électroniquesoutre-mer, l’ARCEP invitait « les opérateurs alter-natifs à mieux optimiser l’utilisation des offres degros disponibles pour bénéficier d’une structure decoûts plus compétitive : alors que la couverture dudégroupage est équivalente à celle de la métropole(76 % des lignes), les opérateurs ne l’utilisent enpratique que pour 50 % de leur parc (le solde étantcouvert avec des offres de bitstream) ».

L’ARCEP note que la couverture de l’éligibilité audégroupage a fortement progressé et a été portée de67% des lignes en 2009 à 91% en moyenne surl’ensemble des territoires ultramarins au derniertrimestre 2011. Le dégroupage est donc désormaispossible dans la plupart des NRA des départementsd’outre-mer. Par ailleurs, l’offre de dégroupage estdésormais l’offre de gros la plus utilisée etreprésentait en moyenne 78% des accès de gros desopérateurs alternatifs ultramarins au derniertrimestre 2011. La part de marché des opérateursalternatifs dans les départements d’outre-mer restecependant encore en retrait par rapport au niveaumoyen observé sur le territoire national.

Par ailleurs, afin de permettre le suivi de la qualité deservice des offres du marché de gros dans lesdépartements d’outre-mer, l’ARCEP a demandé à

86 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

14 - Décision n° 2010-1149 en date du 2 novembre 2010 portant sur la détermination des marchés pertinents relatifs à la terminaison d’appelvocal sur les réseaux mobiles français en métropole et outre-mer, la désignation d'opérateurs exerçant une influence significative sur cesmarchés et les obligations imposées à ce titre pour la période 2011-2013

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La couverture du territoire par le haut débit fixe et mobile

France Télécom de « rendre publics périodiquementdes indicateurs de qualité de service des offres degros par département ou collectivité, ce qui cor-respond à l’échelle des marchés outre-mer ».

Les engagements pris par France Télécom en faveurd’une plus forte interaction et d’une plus grandetransparence au niveau local ont fait l’objet d’un suiviparticulier lors des réunions du comité de suivi del’outre-mer (cf. page 32) mis en place par l’ARCEP.Les opérateurs alternatifs de chaque départementd’outre-mer ont ainsi pu prendre connaissanceauprès de France Télécom des indicateurs de qualitéde service à l’échelle départementale et en assurer unsuivi mensuel.

Par ailleurs l’ARCEP a demandé à France Télécom latenue d’une réunion annuelle avec les opérateurslocaux et les représentants des collectivités danschaque département ultramarin. Les premièresréunions ont eu lieu au mois d’octobre 2011 et ontpermis une diffusion aux participants des indicateurspertinents de la qualité de service des offres de grosdans chaque département d’outre-mer.

b) L’évolution des offres de France Télécom

Les nouvelles offres et prestations de gros de France Télécom issues des décisions d’analyse des marchés 4 et 5, publiées le 14 juin 2011,s’appliquent pleinement dans les départementsd’outre-mer. L’ensemble de ces offres fait l’objet d’unedescription détaillée dans le présent document (cf. pages 81 et 167).

Le très haut débit fixeL’ARCEP a publié, le 14 décembre 2010, une décisionprécisant les modalités d’accès aux lignes decommunications électroniques à très haut débit en fibreoptique sur l’ensemble du territoire à l’exception deszones très denses, et donc sur l’ensemble des dépar-tements d’outre-mer.

Les départements d’outre-mer seront ainsi concernéspar des déploiements de réseaux FttH à court etmoyen termes :• des opérateurs ont manifesté, dans le cadre du

programme national très haut débit, leursintentions de déploiements FttH d’ici à cinq anssur plusieurs communes des DOM : c’est le casnotamment des communes de Basse-Terre,Fort-de-France, Cayenne et Saint-Denis ;

• des acteurs publics préparent ou ont déjà engagédes projets de déploiements FttH : c’est le casnotamment de la préfecture et de la région Réunionqui se sont engagées dans l’élaboration d’uneSCORAN15 ambitieuse, ainsi que de la communede Sainte-Anne en Guadeloupe.

5.3. La conservation des numérosfixes et mobiles

La mise en œuvre de l’évolution du dispositif deconservation des numéros mobiles a un impact fortsur les systèmes d’information de l’ensemble desopérateurs mobiles ultramarins. Il exige des travauximportants d’automatisation des échangesinter-opérateurs, et des contrôles de l’éligibilité des demandes de conservation du numéro ainsiqu’une revue complète du processus en place.

Les opérateurs mobiles ultramarins ont validé unprocessus en trois jours ouvrables maximum pourl’abonné, qui entrera en vigueur en juillet 2012.

La réduction des délais s’accompagne aussi d’uncertain nombre d’évolutions comme la mise en placed’un relevé d’identité opérateur (RIO) dans lesdépartements de la Guadeloupe, de la Martinique etde la Guyane, afin d’améliorer l’authentification dutitulaire et fiabiliser les échanges opérateurs oul’accès à un serveur d’information sur la portabilitémobile par le biais d’un numéro unique : le 317916

ou le #3179# 17. Le message diffusé par ce serveurd’information sera également revu et l’informationde l’abonné renforcée.

Les grands chantiers de l’Autorité

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Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE II

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15 - Stratégie de cohérence régionale d’aménagement numérique : grands objectifs retenus en matière d’initiative publique pour favoriser ledéploiement du haut et du très haut débit fixe et mobile, élaborés dans le cadre d’une instance régionale de concertation. Précise notammentles maîtrises d’ouvrages et périmètres retenus pour l’élaboration, dans un deuxième temps, de schémas directeurs territoriaux d’aménagementnumérique (cf Circulaire du Premier ministre du 31 juillet 2009)

16 - SVI : service vocal interactif17 - USSD : Unstructured Supplementary Service Data. Dans la technologie GSM, procédé de communication permettant à un téléphone mobile

d’échanger des informations avec un serveur en temps réel, sans qu’elles ne soient enregistrées comme les SMS. Utilisé par exemple pour lamessagerie instantanée, le paiement ou le suivi de consommation

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5.4. Les câbles sous-marins

L’Autorité, en complément de son travail d’analysedes marchés concernant la fourniture de capacitéssous-marines, s’est attachée, en 2011, à suivrel’activité des opérateurs de câbles sous-marins, etnotamment les déploiements de nouvellesinfrastructures et les évolutions des grilles tarifairesdes opérateurs desservant les différentes collectivitésd’outre-mer (Antilles, Guyane, La Réunion, Mayotte).

Elle a ainsi contribué à fixer les critères techniques etéconomiques pour le raccordement de Mayotte auréseau mondial par le câble sous-marin LION 2, enapportant son expertise aux différents services del’Etat en charge du dossier.

Elle s’est également investie dans le projetd’évolution de la grille tarifaire de la délégation deservice public de la région Guadeloupe, opératricedu câble Global Caribbean Network qui relie lesterritoires antillais.

De manière plus générale, l’Autorité, soucieuse dela connectivité internationale pour la desserte desterritoires ultramarins, maintient une vigilancepermanente sur les conditions octroyées auxopérateurs tiers pour accéder aux câbles sous-marinsdes Antilles, de la Guyane et de l’océan Indien.

88 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

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91Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Les grands chantiers de l’Autorité

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CHAPITRE III V

L’évolution vers le très haut débit fixe et mobile

CHAPITRE III

1. État des lieux desdéploiements du très hautdébit

1.1. Du haut débit vers le très hautdébit

La croissance desusages de l’internet,le développementdes contenus audio-visuels et l’émer-gence de nouveaux

services individuels ou collectifs vont conduire, aucours des prochaines années, à une demandecroissante des consommateurs d’accès au très hautdébit via la fibre optique. Le déploiement des réseauxde nouvelle génération à très haut débit sur l’en-semble du territoire représente donc un enjeu majeurpour le développement économique et social de laFrance.

Depuis plusieurs années, les opérateurs ont engagéd’importants déploiements de réseaux en fibre

optique jusqu’à l’abonné (FttH) dansles principales

agglomérations. D’autres technologies permettentd’accéder au très haut débit (défini comme un débitdescendant supérieur à 50 Mbit/s et un débitmontant supérieur à 5 Mbit/s), notamment lesréseaux câblés, en phase de modernisation. Cetteamélioration consiste à déployer de la fibre sur lapartie horizontale de ces réseaux tout en conservantune terminaison en câble coaxial, mais égalementla montée en débit sur la boucle locale de cuivre dèslors qu’elle permettra la mise en œuvre detechnologies de type VDSL2.

Quant aux réseaux hertziens, comme la 4G mobile oules technologies WiMAX et Wi-Fi, ils permettront, àce stade, d’obtenir des débits de l’ordre de la dizainede Mbit/s.

1.2. L’observatoire du très hautdébit

En 2011, le nombre de prises éligibles au FttH aprogressé de 38%, s’établissant à 1 475 000 à lafin de l’année. Pour 39% d’entre elles (15% en2010), au moins deux opérateurs sont en mesurede proposer une offre commerciale via un accèspassif au point de mutualisation1.

L‘évolution vers le très hautdébit fixe et mobile

1 - Sont considérés comme éligibles des logements pour lesquels seulmanque le raccordement final depuis un point de branchement optiquepour que l’occupant du logement puisse bénéficier d’une offre FttH d’unopérateur, moyennant le délai de trois mois réglementaire qui sépare laphase de construction du réseau du moment où l’opérateur peuteffectivement proposer le service, pour des raisons de non-discrimination entre opérateurs. En particulier, au moins un opérateurdoit avoir relié le point de mutualisation à un nœud de raccordementoptique d’où il active ses accès.

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88,2 % de ces déploiements concernent descommunes situées dans les zones très denses2 ; cechiffre est stable par rapport à la fin 2010. Lesdéploiements en dehors des zones très denses sontpour l’instant très majoritairement le fait de projetsde réseaux d’initiative publique.

Cette progression des déploiements FttH s’estaccompagnée d’une forte mobilisation du génie civil,notamment celui de France Télécom ; en effet, le linéaire

de génie civil loué à l’opérateur historique a plus quedoublé en un an, passant de 2 690 km à 6 050 km.

Par ailleurs, les réseaux câblés, et principalementcelui de Numericable, couvrent aujourd’hui environ4 300 000 logements en très haut débit par unréseau en fibre optique avec terminaison en câblecoaxial. 71 % de ces logements sont situés en zonetrès dense. Plusieurs opérateurs sont présents sur leréseau de Numericable via des offres activées.

92 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

2 - Liste de 148 communes définie par l’ARCEP dans sa décision n°2009-1106 du 22 décembre 2009 précisant, en application des articles L. 34-8 et L. 34-8-3 du CPCE, les modalités de l’accès aux lignes de communications électroniques à très haut débit en fibre optique et les casdans lesquels le point de mutualisation peut se situer dans les limites de la propriété privée

Source : ARCEP

(*) via une offre passive au point de mutualisation

Logements éligibles aux offres FttH d'un opérateur *

Logements éligibles aux offres FttH de plusieurs opérateurs *

0,0

200 000

2010 T1 2010 T2 2010 T3 2010 T4 2011 T1 2011 T2 2011 T3 2011 T4

400 000

600 000

800 000

1 000 000

1 400 000

1 200 000

1 600 000

Evolution du parc de logements éligibles au FttH

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L’évolution vers le très haut débit fixe et mobile

1.3. Les projets de réseauxd’initiative publique FttH

Parallèlement aux projets des opérateurs privés, lescollectivités territoriales peuvent, en application del’article L. 1425-1 du code général des collectivitésterritoriales (CGCT), établir et exploiter sur leursterritoires des infrastructures et des réseaux decommunications électroniques FttH.

Les projets des collectivités territoriales peuvent êtred’envergure régionale, départementale ou infra-départementale. En effet, les initiateurs des projetspeuvent être une région, un département ou ungroupement de collectivités d’envergure régionaleou départementale, en général dans le cadre d’un

schéma directeur territorial d'aménagementnumérique (SDTAN), comme la région Auvergne, le syndicat mixte Manche Numérique ou bien encorele département du Loiret. Autre exemple, ledépartement des Hauts-de-Seine a lancé unedélégation de service public attribuée à la sociétéSequalum, qui a pour ambition de déployer unréseau FttH desservant l’ensemble de la populationdu département.

Les projets peuvent également être lancés par descommunes ou des établissements publics decoopération intercommunale (communautés decommunes, communautés d’agglomération, etc). Làencore, on dénombre le lancement réalisé ouimminent de nombreux projets FttH ; c’est le cas par

Les grands chantiers de l’Autorité

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Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE III

93

Le très haut débit fixe en France

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exemple des projets de l’agglomération de Laval et dela communauté d’agglomération du Plateau deSaclay, qui ont choisi France Télécom comme délé-gataire. On peut également noter la communauté decommunes Cœur Côte Fleurie (Deauville-Trouville),qui a confié une délégation de service public à la société Tutor. Lors de la réunion plénière duGRACO de décembre 2011, l’ARCEP a annoncéavoir recensé 31 projets et un total de 1,5 million de prises en cours de déploiement. Par ailleurs, au 31 décembre 2011, le nombre de prises éligibles

au FttH et construites dans le cadre de réseauxd’initiative publique s’élève à 183 500, soit 12,4 %du total des prises éligibles sur l’ensemble duterritoire (en rouge et violet sur la carte ci-dessous).

La carte ci-dessous reprend l’ensemble des projetsFttH dont le marché est en cours ou attribué (en gris),ainsi que les projets qui comptent d’ores et déjà desprises éligibles au FttH (en rouge), en distinguant lesprises éligibles dans le cadre des six projets pilotes duprogramme national très haut débit (en violet).

De nombreux autres projets de collectivités sontaujourd'hui en préparation, mais les marchés n'étantpas lancés, ils ne sont pas encore représentés sur lacarte.

Les départements d’outre-mer ne sont pas à ce stadereprésentés sur la carte, le déploiement du très hautdébit y étant moins avancé. Un déploiement FttH atoutefois été lancé sur la commune de Sainte-Anneen Guadeloupe.

94 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

Les projets FttH en France fin 2011

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L’évolution vers le très haut débit fixe et mobile

CHAPITRE III

2. La mise en œuvre de l’accèsau génie civil de FranceTélécom

L’obligation d’accès au génie civil de France Télécompour le déploiement des réseaux Fttx3 a été poséedans la décision d’analyse de marché du 24 juillet20084. Elle s’est traduite par une offre d’accèsproposée par France Télécom se limitant auxconduites souterraines de la boucle locale. Ciblantprioritairement les déploiements capillaires FttHrésidentiels, France Télécom a ensuite complétécette offre, à la demande de l’ARCEP, en proposantun contrat dédié au raccordement de la clientèled’affaires prévoyant des processus adaptés maispartageant des règles d’ingénierie identiques.

La nouvelle décision d’analyse du marché 45 adoptéele 14 juin 20116, confirmant pour l’essentiel le cadre existant, a imposé un certain nombre demodifications du dispositif d’accès au génie civil.Il a été demandé à France Télécom d’adapter lesrègles d’ingénierie et d’utilisation du génie civil pour

prendre en compte le cadre de la mutualisation desréseaux FttH et l’extension du périmètre desinfrastructures concernées, lesquelles incluentdésormais les appuis aériens de France Télécom.

2.1. L’évolution des conditions de l’accès aux fourreaux

La décision d’analyse du marché 4 du 14 juin 2011impose en premier lieu à France Télécom qu’il metteles règles d’ingénierie en cohérence avec le cadreréglementaire de la mutualisation des segmentsterminaux des réseaux FttH, quelles que soient leszones considérées (zones très denses ou zones moinsdenses).

De fait, le cadre réglementaire repose sur troissituations différentes pour les déploiements desopérateurs selon qu’il s’agit du déploiement d’unréseau mutualisé, ou d’un réseau non mutualisévisant à se raccorder à un point de mutualisation, oucelui d’un réseau ne participant pas de lamutualisation (visant le raccordement de clients

Les grands chantiers de l’Autorité

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95Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

3 - Le FTTx (fiber to the...) consiste à amener la fibre optique au plus près de l'usager final, afin d'augmenter la qualité de service (en particulier ledébit) dont celui-ci pourra bénéficier. Le X peut notamment correspondre au quartier (FttN : Fiber to the Neighbourhood), au pied d’immeuble(FttB : building), ou au domicile (FttH : home), au dernier amplificateur avant l’abonné (FttLA)

4 - Décision n° 2008-0835 de l’ARCEP en date du 24 juillet 2008 portant sur la définition du marché pertinent de gros des offres d’accès auxinfrastructures physiques constitutives de la boucle locale filaire, sur la désignation d’un opérateur exerçant une influence significative sur cemarché et sur les obligations imposées à cet opérateur sur ce marché

5 - Marché de gros des offres d’accès physiques constitutives de la boucle locale filaire 6 - Cette décision n° 2011-0668 fait l’objet d’un développement au chapitre II de la partie 3 (cf. pages 167 à 169)

Editorial de Jean-Ludovic Silicani

Il n'existe pas de modèle unique pour le déploiementdu FttH. Les principaux modèles observés sont lessuivants : l'établissement d'un réseau nationald'initiative publique, comme en Australie ; laconstitution d'un consortium national privé chargé,par les opérateurs, d'assurer les déploiements ; unmodèle " municipal ", fondé sur l'intervention desseules collectivités comme dans certains paysscandinaves ; enfin, un modèle dans lequel seulela concurrence guide les choix de déploiement desopérateurs (comme aux Etats-Unis). Ils couvrent unlarge éventail allant du centralisme public affirméau libéralisme intégral.

Chacun de ces modèles présente ses qualités etses limites, mais aucun ne suit la voie médiane,entre concurrence et monopole, que les pouvoirspublics (Parlement, Gouvernement, régulateur)ont recherché en France : favoriser la con-currence, gage d'efficacité économique et d'inno-vation au bénéfice des entreprises et desconsommateurs, mais également permettre unelarge mutualisation des réseaux FttH et offrir auxopérateurs la possibilité de coinvestir, afin delimiter la charge financière que représentera undéploiement progressif sur l'ensemble duterritoire.

(Lettre hebdomadaire du 17 juin 2011)

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d’affaires ou d’éléments de réseau par exemple). Lesnouvelles règles d’accès au génie civil doivent enpratique répondre à deux objectifs :• en ce qui concerne la pose d’un réseau mutualisé,

il s’agit de mettre en œuvre des règles permettantun déploiement du réseau de fibre optique avec unminimum de contraintes ;

• en ce qui concerne les autres types dedéploiement, une distinction doit être faite entre lesréseaux visant le raccordement des points demutualisation et les autres types de déploiement(raccordement des clients d’affaires et deséléments de réseau par exemple). - pour les premiers, l’objectif demeure de permettreaux opérateurs qui offrent des services via desoffres de mutualisation de pouvoir se raccorder leplus efficacement possible aux points demutualisation, et ce dans le respect du principe deneutralité technologique ; à cet effet, il estdemandé à France Télécom de faire évoluer la règled’occupation du 1+1 (un opérateur doit laisseraprès son passage autant de place qu’il en aconsommé) afin que les restrictions d’utilisationdu génie civil puissent être adaptées dès lors queles ressources disponibles ne constituent pas unfrein aux déploiements ;- pour les seconds, qui constituent des demandesd’accès raisonnables au génie civil, la priorité, entermes d’utilisation de ressources, est donnée auxdéploiements des réseaux mutualisés ou visant leraccordement des points de mutualisation ; ainsi,ces autres besoins peuvent être soumis, par lesrègles d’ingénierie, à des contraintes plusimportantes, notamment en ce qui concerne lesespaces devant être systématiquement préservés.

Les nouvelles règles concernent également ladésaturation du génie civil. Alors qu’auparavant lesfrais de désaturation étaient systématiquement à lacharge des opérateurs qui, à l’occasion d’undéploiement, rencontraient de telles difficultés, il estdésormais demandé à France Télécom de prendreen charge ces frais dans certaines hypothèsesprocédant, selon les termes de la décision d’analysede marché, de cas de « saturation objective du géniecivil ». Cette situation recouvre principalement le casdans lequel l’opérateur déploie un réseau mutualisé,ou lorsque, dans certaines hypothèses, lesressources de génie civil se révèlent trop limitées

pour répondre aux besoins de plusieurs opérateursdéployant des réseaux en parallèle en vue deraccorder des points de mutualisation.

La décision d’analyse de marché prévoyait un délaide six mois pour sa mise en œuvre effective, celle-cidevant intervenir à l’issue de travaux menés avec lesopérateurs concernés dans le cadre des réunionsmultilatérales animées par les services de l’ARCEP.Ces travaux multilatéraux, engagés à l’été 2011, ontconfirmé l’impact significatif des modificationsenvisagées. L’ensemble des opérateurs a doncsouhaité disposer d’un délai supplémentaire pouranalyser en profondeur les conséquencesopérationnelles des nouvelles règles d’ingénierie surleurs déploiements, et les modalités de leur mise enœuvre pratique, notamment vis-à-vis de leurssous-traitants. L’achèvement de ces travaux sur lesnouvelles règles d’ingénierie et leur mise en œuvredevraient en définitive intervenir avant l’été 2012.

2.2. L’extension aux appuis aériens

• A l’occasion du nouveau cycle d’analyse du marché 4 pour la période 2011-2014, l’Autorité aconsidéré que les infrastructures de génie civilaériennes constituaient un complément indis-pensable aux infrastructures de génie civilsouterraines afin d’assurer le déploiement continude câbles de fibre optique dans l’emprise de laboucle locale. À ce titre, l’accès à ces infra-structures aériennes est intégré aux offres de grosque doit proposer France Télécom. La décision du14 juin 2011 prévoit donc que France Télécomfasse désormais droit aux demandes d’accès à sesinfrastructures de génie civil souterraines maisaussi aériennes (poteaux, potelets, supports enfaçade d’immeuble, etc.) afin de permettre auxopérateurs tiers de déployer leurs propres réseauxde boucle locale en fibre optique dans desconditions transparentes, non discriminatoires età un tarif orienté vers les coûts.

L’accès aux infrastructures aériennes est soumis àdes règles d’ingénierie particulières, liées auxcontraintes mécaniques exercées par les réseauxen place et aux efforts acceptables pour chaquesupport pour le déploiement de nouveaux câblesde fibre optique. Il apparaît ainsi que les supports

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Rapport d’activité 2011

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L’évolution vers le très haut débit fixe et mobile

aériens en place ne pourraient être systéma-tiquement en mesure d’accueillir en l’état plusieursréseaux de fibre optique. C’est pourquoi, unedemande raisonnable d’accès aux appuis aérienssera accordée en priorité au déploiement d’unréseau mutualisé entre plusieurs opérateurs.

Une première version de l’offre d’accès aux appuisaériens de France Télécom devrait être publiéeavant la fin du premier semestre 2012. Elle ferasuite à la version expérimentale de cette offreproposée depuis 2011 par France Télécom auxopérateurs alternatifs.

• D’autres infrastructures aériennes complémen-taires peuvent être mobilisées pour le déploiementdes nouvelles boucles locales optiques. C’estnotamment le cas de certains appuis des réseauxde distribution d’électricité. Ainsi, certains appuisdits « appuis communs » accueillent plusieurstypes de réseaux (réseaux câblés, distributiond’électricité, réseau téléphonique commuté etbientôt, réseaux optiques). Ils sont généralement lapropriété des collectivités territoriales ou de leursgroupements, autorités concédantes du service dedistribution publique d’électricité (dont ERDF estdans la majorité des cas le gestionnaire). Cesappuis communs n’entrent pas directement dansle cadre de la régulation du marché 4.

Pour pouvoir accéder à ces appuis com-plémentaires et déployer leurs câbles en fibreoptique, les opérateurs devront donc au préalablecontractualiser directement auprès despropriétaires et des gestionnaires concernés. S’ilappartient aux communes concédantes et/ou àERDF de préciser les règles d’utilisation et departage de ces ressources entre les opérateurs,l’Autorité s’appliquera, en tant que de besoin, àfavoriser la cohérence des règles sur ces appuisavec celles à l’œuvre sur les appuis de FranceTélécom, appuis sur lesquels pèsent desprescriptions directement issues de la régulationdu marché 4. En particulier, compte tenu de laprésence de France Télécom sur un nombreimportant d’appuis communs, l’Autorité veillera àce que France Télécom n’utilise pas les traverses

supports de la boucle locale de cuivre pourdéployer ses câbles de fibre optique sauf à offrirun accès partagé aux autres opérateurs.

3. La mise en œuvre de lamutualisation des réseauxFttH

La loi de modernisation de l’économie7 fixe le cadrejuridique de la régulation de la partie terminale desréseaux en fibre optique. Cette loi instaure le principede mutualisation de la partie terminale des réseauxentre opérateurs afin de minimiser les interventionsdans la propriété privée, tout en limitant les risquesliés à l’établissement de monopoles locaux dans lesimmeubles. Il s’agit de s’assurer que chaquepropriétaire ou locataire puisse librement choisir sonopérateur. Enfin, la loi confie à l’ARCEP le soin depréciser les modalités de mise en œuvre du principede mutualisation et lui permet de définir les cas danslesquels le point de mutualisation (point où lesopérateurs tiers peuvent accéder au réseau déployédans les immeubles par l’opérateur sélectionné parla copropriété) peut se situer dans les limites de lapropriété privée.

Depuis l’adoption de la loi, le cadre réglementaire aété progressivement précisé afin de donner auxopérateurs une visibilité financière et juridiquesuffisante pour investir, avec notamment pourobjectif de :• favoriser l’efficacité des déploiements et inciter à

l’investissement privé ;• conserver le niveau de concurrence acquis sur le

cuivre grâce au développement du dégroupage etéviter la constitution de monopoles de fait ;

• satisfaire la demande croissante de contenus etpermettre l’innovation et le développement denouveaux usages.

L’ARCEP a ainsi encouragé le principe deconcurrence par les infrastructures jusqu’à uncertain point au-delà duquel il n’est plusraisonnable de dupliquer le réseau : le point demutualisation. En effet, une concurrence par lesinfrastructures jusqu’en pied d’immeuble peut

Les grands chantiers de l’Autorité

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Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE III

7 - Loi n° 2008-776 du 4 août 2008 de modernisation de l'économie

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émerger dans certains territoires où il est écono-miquement viable pour plusieurs opérateurs dedéployer leurs propres réseaux en fibre optique àproximité des logements. Ces territoires se trouventdans les communes les plus densément peuplées(ci-après « zones très denses8 »). Toutefois, en dehorsdes principales agglomérations où la densité depopulation est la plus élevée, l’équation économiquedes projets de déploiement de fibre optique jusqu’àl’abonné est plus difficile. Dès lors, l’ARCEP a adoptéun ensemble de décisions et de recommandationsrégissant le déploiement de la nouvelle boucle localeen fibre optique, avec des éléments spécifiques auxzones très denses, et d’autres éléments applicablesuniquement en dehors de celles-ci.

3.1. Le déploiement des réseauxFttH en zones très denses

a) Rappel des grands principes du cadreréglementaire

Après consultation de l’Autorité de la concurrence etde la Commission européenne, l’ARCEP a adopté le22 décembre 2009, une décision9 et une recom-mandation10. La décision, qui concerne principa-lement les zones très denses et comporte égalementcertaines dispositions applicables à l’ensemble duterritoire, a été homologuée par le ministre en chargedes communications électroniques11. La décisiondéfinit les zones très denses comme les zones à forteconcentration de population pour lesquelles, sur unepartie significative de leur territoire, il est éco-nomiquement viable pour plusieurs opérateurs dedéployer leurs propres réseaux de fibre optique au plus près des logements. Ces zones regroupent148 communes.

La décision prévoit principalement les dispositionssuivantes applicables sur l’ensemble du territoire :• la fourniture d’une offre d’accès passive au point

de mutualisation à tout moment, gage de concur-rence et d’innovation ;

• la publication d’une offre d’accès par tout opérateurd’immeuble, précisant les conditions d’installation,d’accès aux lignes en fibre optique et auxressources associées ;

• la transmission par l’opérateur d’immeubled’informations préalables relatives aux immeublesfibrés et aux points de mutualisation ;

• les caractères raisonnables, non discriminatoires,objectifs, pertinents et efficaces des conditionstarifaires de l’accès.

En outre, la décision impose aux opérateurs desobligations supplémentaires applicables dans leszones très denses du territoire que :• le point de mutualisation pourra se situer dans

la propriété privée lorsque l’immeuble est rac-cordé à des égouts visitables ou que l’immeublecompte au moins 12 logements ou locaux à usageprofessionnel ;

• l’opérateur d’immeuble devra faire droit à toutedemande raisonnable et préalable à l’équipementen fibre optique de l’immeuble de disposer d’unefibre dédiée ou d’un dispositif de brassage.

L’architecture déployée par l’opérateur d’immeubleprend donc en compte les demandes raisonnablesdes opérateurs, en particulier si elles sont énoncéespréalablement à l’équipement des immeubles. Cesdemandes sont en général formulées lors deconsultations préalables, qui sont matérialisées parun formulaire d’adhésion à destination desopérateurs tiers comprenant la liste des communesconcernées, le plafond d’investissement corres-pondant, ainsi que des questions permettant auxopérateurs d’exprimer leurs demandes et leursbesoins spécifiques (fibre optique dédiée, espace debrassage, etc.). Selon le nombre d’opérateurssouhaitant bénéficier d’une fibre dédiée en réponseà ces consultations, les architectures déployées sontmono-fibre ou multi-fibres, comme le schémaci-contre l’illustre.

98 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

8 - Les 148 communes considérées comme zones très denses sont les suivantes :http://www.arcep.fr/fileadmin/reprise/dossiers/fibre/annexe-09-1106-listes-communes-ztd.pdf

9 - Décision de l’Autorité n° 2009-1106 en date du 22 décembre 200910 - Recommandation relative aux modalités de l’accès aux lignes de communications électroniques à très haut débit en fibre optique11 - Cette décision a été homoguée par un arrêté du 15 janvier 2010, publié au JO le 17 janvier 2010

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L’évolution vers le très haut débit fixe et mobile

Les grands chantiers de l’Autorité

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Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE III

12 - Décision n°2011-0846 de l’ARCEP du 21 juillet 2011 ; décision n° 2011-0893 de l’ARCEP du 26 juillet 2011

99

Ainsi, en zones très denses, la rentabilité structurelledes projets et le cadre règlementaire permettent àchaque opérateur de pouvoir disposer d’un réseaudédié de bout en bout selon l’architecture de sonchoix (point à point ou point à multipoint).

Ce modèle garantit une concurrence durable entreles opérateurs.

b) La réalisation et le financement des raccordements finals

• L'ARCEP a publié, en juillet 2011, les décisionsde règlement de deux différends, dont elle a étésaisie respectivement le 25 mars et le 1er avril201112. Ces procédures opposaient FranceTélécom et Free Infrastructure qui demandaientchacun à l'ARCEP d'enjoindre à son concurrent de

procéder à certaines modifications de son offred'accès et de mutualisation de leurs réseaux FttHdans les zones très denses. Ces décisionsprécisent, pour les deux opérateurs, les modalitésd'application du cadre réglementaire en vigueur,notamment pour la réalisation du « raccordementpalier » dans les immeubles collectifs et pour lesconditions tarifaires des offres de mutualisation.

Le « raccordement final » consiste à installer uneprise terminale optique à l'intérieur du logementdu client final et à relier cette prise à la colonnemontante de l'immeuble (généralement sur lepalier, auquel cas on parle de « raccordementpalier »). Le plus souvent, cette opération a lieuau moment de la prise d'un premier abonnementde services à très haut débit, postérieurement auxtravaux de câblage de l'immeuble.

Mutualisation de la fibre : architecture mono et multi-fibres

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• Les demandes de Free Infrastructure et de FranceTélécom portaient sur les modalités de réalisationde ce raccordement palier. L'Autorité a considéréque, dans la configuration de chaque affaire,l'opérateur d'immeuble – qui a réalisé le câblagede l'immeuble – doit, en fonction du choix del'opérateur tiers (auprès duquel un client a souscritun abonnement FttH) :- soit assurer la réalisation du raccordement palierdu client de l'opérateur tiers, comme le demandaitFree Infrastructure13 ;- soit permettre à l'opérateur tiers de réaliserlui-même le raccordement palier de son client,comme le demandait France Télécom14.

En outre, dans la décision n°2011-0846, l'Autoritéa fait droit partiellement aux demandes de FreeInfrastructure concernant les tarifs de l'offre demutualisation de France Télécom pour les lignesFttH dans les immeubles des zones très denses,par un ajustement limité des tarifs de l'offre deFrance Télécom, en conformité avec les principesd'objectivité, de pertinence, de non-discriminationet d'efficacité.

• Enfin, par un arrêt en date du 19 janvier 2012, laCour d’appel de Paris a rejeté le recours de

France Télécom contre une décision rendue le 16 novembre 2010 par l’ARCEP se prononçantsur un différend entre Bouygues Telecom et FranceTélécom15. Le différend portait sur l’offre d’accèsà la partie terminale des lignes en fibre optique(celle qui se trouve dans les immeubles), proposéepar la société France Télécom à la sociétéBouygues Telecom, dans les zones dites « trèsdenses » du territoire.

La Cour a considéré que l’ARCEP pouvait imposerà France Télécom un cofinancement a posterioride son réseau limitant le droit de propriété de cettesociété, dès lors que cela était justifié par des motifsd’ordre public économique et en contrepartie d’unejuste rémunération. Concernant le partage descoûts du « raccordement palier », la Cour aconfirmé qu’il est essentiel que celui-ci n’aboutissepas à la constitution d’une barrière pour unopérateur nouvel entrant à faible part de marchéet que la répartition imposée par l’Autorité (90%des coûts à la charge de l’opérateur commercial)concilie de façon adéquate les intérêts en présence.

Les modalités d’application du cadre réglementaireconcernant les offres de cofinancement et la réalisationdu raccordement palier sont ainsi validées.

100 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

13 - Décision n° 2011-0893 de l’ARCEP du 26 juillet 2011 14 - Décision n°2011-0846 de l’ARCEP du 21 juillet 201115 - Décision n° 2010-1232 de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes en date du 16 novembre 2010 se

prononçant sur un différend entre Bouygues Telecom et France Télécom

Schémas de raccordement final

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Les grands chantiers de l’Autorité

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L’évolution vers le très haut débit fixe et mobile

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE III

2

c) Le travail de pédagogie mené par l’ARCEPà destination des copropriétaires, syndicset bailleurs

Pour que les utilisateurs puissent bénéficier du FttH, ilest indispensable que le déploiement des réseauxhorizontaux – dans les rues – se prolonge dans lesimmeubles. Cette étape implique qu’une conventionsoit conclue entre le(s) (co)propriétaire(s) et unopérateur : par ce contrat, ce dernier sera chargé deréaliser les travaux nécessaires au sein de la propriétéprivée. Le choix de l’opérateur – dit « opérateurd’immeuble », effectué par les copropriétaires réunisen assemblée générale ou par le propriétaire unique, estindépendant du choix des « opérateurs commerciaux »,qui sera effectué ultérieurement par chacun desutilisateurs finals du réseau ainsi mis à disposition.

Le travail d’appui engagé par l’ARCEP a tout d’abordpris la forme d’un guide pratique16 destiné aux(co)propriétaires, bailleurs, locataires et syndics.Celui-ci, publié sous une nouvelle version en mai2011, a pour ambition d’informer les personnesconcernées, de manière claire et pédagogique, surles conditions de déploiement du FttH dans lesimmeubles (rôle de l’opérateur d’immeuble,conditions de son intervention, mutualisation duréseau installé,…). Suivant le même objectif depédagogie, l’ARCEP a mis à disposition des(co)propriétaires et des opérateurs d’immeuble, dès2009, une convention-type17, mise à jour en 2011.

Par ailleurs, la problématique liée à l’installation duFttH dans les immeubles neufs, qui n’est passpécifiquement traitée par ces outils pédagogiques,fait l’objet d’un suivi au sein des services de

l’ARCEP, afin de sensi-biliser les différents acteursconcernés et de leurfournir des informations,notamment techniques,pour favoriser l’installationde la fibre optique.

3.2. Le cas des immeubles de moins de douze logementsen zones très denses

a) Rappel du contexte

La décision n°2009-110618 précise que le point demutualisation peut se trouver à l’intérieur desimmeubles situés en zones très denses, si cesderniers sont accessibles par une galerie visitabled’un réseau d’assainissement visitable ou s’ilscomportent au moins douze logements. La décisionne fixe pas de règles spécifiques pour les immeublesde moins de douze logements.

Les opérateurs n’ayant pas convergé début 2011vers des solutions opérationnelles communes,l’Autorité a considéré qu’il était nécessaire depréciser, au travers d’une recommandation publiée le14 juin 2011, les conditions de mutualisation pourles réseaux en fibre optique déployés dans les petitsimmeubles collectifs et les pavillons situés en zonestrès denses afin que les opérateurs puissent investirdans le déploiement de réseaux sur l’ensemble duterritoire des communes concernées.

La prise en compte de l’hétérogénéité de l’habitat dansles zones très denses a permis de constater qu’il étaitnécessaire d’appréhender la problématique desimmeubles de moins de douze logements en fonctiondes poches dans lesquels ils se trouvent, inscrivantainsi le cadre règlementaire non plus dans une logiqued’immeubles mais dans une logique de poches.

L’analyse des données statistiques de l’INSEErelatives à la distribution géographique deslogements a permis d’identifier, au sein des zonestrès denses, des poches moins densément peupléesregroupant notamment un grand nombre de petitsimmeubles, dans lesquelles une mutualisationimportante du réseau semble nécessaire afind’assurer des conditions techniques et écono-miques d’accessibilité raisonnables. Ces poches sont

16 - Ce guide pratique est téléchargeable à l’adresse suivante :http://www.arcep.fr/fileadmin/reprise/dossiers/fibre/guide-fibre-immeubles-2011.pdf

17 - Cette convention type est téléchargeable à l’adresse suivante :http://www.arcep.fr/fileadmin/reprise/dossiers/fibre/conven

18 - Décision de l’Autorité n° 2009-1106 en date du 22 décembre 2009

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appelées « poches de basse densité » et la mailleretenue pour la définition de ces poches est l’IRIS19.

En première analyse, la recommandation fixe desseuils de densité et de pourcentage de logements enimmeubles individuels afin de caractériser des IRISen poches de basse densité.

b) Mise en place et travaux d’un comitétechnique de concertation

La recommandation ne remet pas en cause lesdéploiements verticaux ou horizontaux opérés avantsa publication, c’est-à-dire depuis l’entrée en vigueurde la décision n°2009-1106; elle envisage en outreune certaine souplesse dans le traitement desfrontières des poches de basse densité. L’Autorité aretenu une approche pragmatique en mettant enplace un comité technique de concertationregroupant les opérateurs, des représentants descollectivités concernés et le CETE20 de l’Ouest afind’arrêter le contour des poches de basse densité. Les travaux du comité se sont achevés fin 2011 parla publication des contours des poches de bassedensité classant les IRIS selon deux typesd’architectures retenus :• d’une part, les IRIS couverts selon une architecture

comportant des points de mutualisation prochesdes immeubles, voire en pied d’immeuble ; laprésence, à ce jour, des réseaux des opérateursdans ces IRIS témoigne de l’existence d’uneéquation économique justifiant la possibilité pources derniers d’avoir un recours à un degré plusfaible de mutualisation dans ces IRIS ;conformément à la recommandation, ces IRIS sontappelés IRIS hors des poches de basse densité ;

• d’autre part, les IRIS couverts selon une archi-tecture de type zones moins denses, en points demutualisation avec des zones arrière complètes etcohérentes rassemblant au minimum 300logements ou locaux à usage professionnel ;conformément à la recommandation, ces IRIS sontqualifiés de poches de basse densité.

c) Travail sur les nouvelles offres d’accès enzones très denses

Les incertitudes règlementaires pesant sur lesconditions d’accès aux petits immeubles ayant étélevées, l’Autorité a invité les opérateurs à publier desoffres d’accès pour l’ensemble des logements deszones très denses et travaille depuis la fin 2011 enétroite collaboration avec les opérateurs àl’élaboration de ces offres. Ainsi, France Télécom apublié en janvier 2012 ses offres d’accès à la foispour les points de mutualisation intérieurs dans lesimmeubles de plus de 12 logements, pour les pointsde mutualisation extérieurs desservant les im-meubles de moins de 12 logements hors des pochesde basse densité et pour les points de mutualisationextérieurs desservant l’ensemble des logements dansles poches de basse densité.

3.3. Le lancement des projetsFttH dans les « zones moinsdenses »

a) La finalisation du cadre réglementaire endehors des zones très denses

En dehors des zones très denses, le déploiement desréseaux FttH répond à des contraintes économiqueset techniques spécifiques appelant à davantage demutualisation des réseaux. Face à la plus faibledensité de population dans ces zones, une plus forteproportion de mutualisation permettra d’offrir auxopérateurs tiers un accès au point de mutualisationdans des conditions économiques raisonnables etd’assurer à terme une couverture totale et homogènedu territoire par des réseaux en fibre optique.

La décision du 14 décembre 201021, relative au«déploiement de la fibre optique jusqu’à l’abonnésur tout le territoire à l’exception des zones trèsdenses», résulte d’un travail réalisé en concertationavec les acteurs concernés par ces déploiements,notamment les collectivités territoriales. Elle tient

102 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

19 - « Ilots regroupés pour l’information statistique », découpage infra-communal des communes d’au moins 5 000 habitants établi par l’INSEE envue du recensement de la population afin d’identifier un périmètre de diffusion de données infra-communales. Les IRIS ont la caractéristiquede regrouper un habitat relativement homogène.

20 -Centre d’études techniques de l’équipement : services déconcentrés de l'État, placés sous la tutelle du ministère de l'écologie, del'énergie, du développement durable et de la mer, apportant des prestations d'ingénierie dans les domaines des infrastructures .

21 -Décision n° 2010-1312 en date du 14 décembre 2010 précisant les modalités de l’accès aux lignes de communications électroniquesà très haut débit en fibre optique sur l’ensemble du territoire à l’exception des zones très denses

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L’évolution vers le très haut débit fixe et mobile

compte des avis de l’Autorité de la concurrence etde la Commission européenne, qui ont permisd’amender et de compléter le projet initial.Homologuée le 10 janvier 2011, cette décisions’applique, comme la décision n°2009-1106 (cf.supra), à l’ensemble des opérateurs d’immeuble,qu’ils soient opérateurs privés, ou opérateurs deréseaux d’initiative publique.

La décision prévoit principalement les dispositionssuivantes, qui sont applicables sur l’ensemble duterritoire à l’exception des zones très denses :• le point de mutualisation doit regrouper au moins

1 000 logements ou locaux à usage professionnel,afin de réduire les coûts de déploiement, tout enpréservant la pérennité de la concurrence et le librechoix par le consommateur de son opérateur ;

• par exception, lorsque l’opérateur d’immeublepropose une offre de raccordement distantqualifiée, le point de mutualisation peut être detaille réduite, à condition de regrouper a minima300 logements ou locaux à usage professionnel ;

• l’opérateur d’immeuble doit définir des zonesarrière de point de mutualisation sur une maille

géographique plus large et proposer aux autresacteurs une partition de cette maille en zonesarrière potentielles de points de mutualisation ; ils’agit d’éviter que des déploiements spontanés etnon concertés de plusieurs opérateurs conduisentà des trous de couverture durables ou à l’existencede zones arrière de point de mutualisationdoublonnées de manière inefficace.

L’opérateur d’immeuble qui installe un point demutualisation a l’obligation de déployer, dans undélai raisonnable (deux à cinq ans) un réseauhorizontal, du point de mutualisation jusqu’àproximité immédiate de l’habitat de la zonearrière, suffisamment dimensionné pour yraccorder tous les logements ou locaux à usageprofessionnel.

b) La publication des offres d’accès et lesaccords de cofinancement

En application de la décision de l’ARCEP du 14 décembre 201022, France Télécom a publié, au moisde juillet 2011, son offre d’accès aux lignes de fibre

Les grands chantiers de l’Autorité

2

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE III

22 - Décision n° 2010-1312 en date du 14 décembre 2010 précisant les modalités de l’accès aux lignes de communications électroniquesà très haut débit en fibre optique sur l’ensemble du territoire à l’exception des zones très denses

103

Schémas de mutualisation selon la densité de population

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optique en dehors des zones très denses. Cette offredétermine les conditions d’accès et notamment lesmodalités de co-investissement des opérateurs tiers dansces nouvelles boucles locales optiques.

SFR et Free Infrastructure ont également rendupubliques leurs offres de gros permettant à tous lesautres acteurs (publics ou privés) d'avoir accès à leursréseaux, respectivement au mois de septembre etd’octobre 2011.

Ces offres proposent les modalités de co-investissement suivantes :• mode de commercialisation : les offres proposent

un droit d’usage pérenne commercialisé partranches cumulables, de l’ordre de 5% des lignesconstruites ou à construire. Ce modèle est plusfavorable aux opérateurs tiers disposant decapacités d’investissement moindres que lemodèle prévu dans les zones très denses (danslequel les coûts sont supportés à parts égales entreles co-investisseurs23) ainsi que le modèle « parplaque » (dans lequel l’opérateur ne peut souscrireque l’intégralité des lignes) ;

• durée des droits accordés : les droits d’usagepérennes décrits dans ces offres sont généralementconcédés pour des durées de 20 à 30 ans, et sontassortis de conditions de renouvellementdépendant des dépenses d'investissement et demaintien en condition opérationnelle au bout decette période, notamment en cas de gros entretienou renouvellement.

Le 21 juillet 2011, France Télécom et Free ontannoncé, d’une part, la signature d’un accord deco-investissement sur un total d’environ 1 300communes en dehors des zones très denses, soit 5millions de logements, et d’engager les travaux avantla fin de l’année 2011. Cet accord a été suivi del’accord entre France Télécom et SFR, d’autre part,en date du 15 novembre 2011, concernant ledéploiement de la fibre optique sur 11 millions delogements, situés dans environ 3 500 communesréparties sur l'ensemble du territoire à l’exceptiondes zones très denses, au plus tard d’ici 2020.

Par ailleurs, les premières offres d’accès aux réseauxd’initiative publique ont été publiées, notammentcelles de la Régie du Pays Chartrain (départementd’Eure-et-Loir), de Laval THD (département de laMayenne) et de CAPS (Plateau de Saclay, dépar-tement de Seine-et-Marne).

Enfin, le 21 mars 2012, le syndicat mixte Manchenumérique et France Télécom ont signé un accord decofinancement par lequel France Télécom s’engage,au vu de l’offre de co-investissement proposée parManche numérique, à acheter des tranches de droitsd’usage sur les réseaux déployés par Manchenumérique à Saint-Lô et Cherbourg.

Ces cofinancements vont contribuer à l’émergence d’unmarché de gros dans ces zones, permettant une anima-tion concurrentielle au bénéfice des consommateurs.

104 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

23 - Les différences de coûts entre co-investisseurs reflétant uniquement les coûts relatifs aux équipements spécifiques demandés parcertains opérateurs co-investisseurs, ou alors une prime de risque.

La difficulté en France vient notamment de ce quele déploiement des réseaux d'accès peut coûter pluscher qu'ailleurs du fait de notre géographie et denotre histoire. Nous sommes non seulement l'undes plus grands pays de l'Union, mais égalementl'un de ceux à la densité moyenne la plus faible avecpas moins de six massifs montagneux ! (…)

La question de la priorité entre améliorer le haut débità court terme et déployer le très haut débit est toujoursaussi sensible sur certains territoires. L'ARCEP n'a

pas varié dans sa conviction : il faut rapprocher lafibre optique de l'utilisateur le plus vite possible. Larégulation du dégroupage de la sous boucle de cuivrepeut être une étape, nous l'avons d'ailleurs conçuepour être mise en œuvre de façon industrielle surplusieurs millions de prises en quelques années. Maisil faut garder le cap de la fibre à l'abonné car ce réseau,nous allons le construire pour plusieurs décennies,peut-être même pour un siècle.

(Etats généraux des RIP, à Deauville, le 12 mars 2012)

Intervention de Jérôme Coutant, membre du collège de l'ARCEP

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L’évolution vers le très haut débit fixe et mobile

c) Les travaux en cours

L’Autorité poursuit ses travaux en concertation avecles acteurs afin de préciser certaines modalités demise en œuvre du cadre réglementaire.

•Les systèmes d’informations

L’Autorité a très tôt identifié le rôle crucial quejoueront les systèmes d’informations dans ledéploiement des réseaux FttH, et a fait de lanormalisation des processus et des formats desfichiers échangés entre opérateurs dans le cadre dela mutualisation un axe de travail prioritaire. Ungroupe de travail dédié travaille d’ores et déjà à laconception de ces processus et ces interfaces, dansle respect du cadre réglementaire. Les premiersdocuments résultant des travaux de ce groupe ontd’ailleurs été publiés sur le site internet de l’Autoritédès le printemps 2011, afin de permettre àl’ensemble des acteurs d’utiliser des processus etdes formats compatibles.

Un premier séminaire consacré aux échangesd’informations pour la mutualisation des réseauxFttH a été organisé en octobre 2011. Il a permis unepremière restitution des travaux du groupeconcernant la conception des processus et desformats d’échanges, en dehors des zones trèsdenses, vers les collectivités territoriales intéressées.Un besoin croissant d’accompagnement a étéconstaté ; l’ARCEP assurera donc une large diffusiondes travaux du groupe pour favoriser la mise en placede systèmes d’information performants par lescollectivités territoriales. Des réunions de restitutionet d’échanges régulières seront tenues fréquemmententre les membres du groupe et les collectivitésterritoriales intéressées.

• Les modalités du raccordement final despavillons et des petits immeubles

Enfin, l’ARCEP a mené une étude au secondsemestre 2011 sur les modalités techniques,juridiques et financières du raccordement final despavillons et des petits immeubles aux réseaux FttH.

Cette étude propose une caractérisation desdifférentes typologies de raccordement (souterrain,

aérien, façade) avec l’analyse des coûts associés, etpropose des solutions techniques et des optimi-sations des processus de déploiements. Elle souligneégalement les questions juridiques qui se posentconcernant la maîtrise d’ouvrage et le financementdes infrastructures d’accueil et des lignes dans lesdifférents cas de figure (habitat individuel ou collectif,neuf ou ancien). L’ARCEP poursuit ses travaux surce sujet en 2012, en concertation avec l'ensembledes acteurs, opérateurs et collectivités territorialesnotamment. Ainsi, le 13 avril 2012, l’Autorité alancé deux consultations publiques, sur la mise enœuvre de l'obligation de complétude desdéploiements des réseaux FttH mutualisés pourl'habitat isolé, et sur les questions juridiquessoulevées par le raccordement final des réseaux enfibre optique jusqu'à l'abonné.

4. L’arrivée du très haut débitmobile (4G)

Les services de communications mobiles sont en train de connaître la même évolution que celle desservices fixes, c'est-à-dire une transition accélérée versl'accès au haut et au très haut débit. L'accès mobiles'inscrit de plus en plus dans le prolongement des offresinternet fixe à haut et très haut débit. Il assure auconsommateur – particulier ou professionnel – la conti-nuité et l'ubiquité de l'accès personnel aux servicesinternet, sur une grande diversité de terminaux, endehors de son domicile ou de son entreprise. Cesservices devraient être prochainement disponiblespartout et à tout moment avec le même confortd'utilisation et la même richesse d'usages que les accèsfixes à domicile.

Le succès de l'internet mobile contribue à modifier lesusages en matière de téléphonie mobile : à la voix etaux services de messages viennent progressivements'ajouter des services enrichis, tels que l'accès àinternet et à des contenus multimédias. Il offreégalement de nouvelles perspectives en matière deloisirs, de mode de consommation des contenusnumériques et d'accès à la culture. Les nouveauxterminaux disponibles sur le marché – smartphoneset tablettes notamment – permettent un accès à descontenus multimédias plus riches, et modifient lescomportements des utilisateurs, qui consommentde plus en plus de services de données.

Les grands chantiers de l’Autorité

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Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE III

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Le développement des accès mobiles a aussi unimpact significatif sur l'économie. Il constitue unlevier de stimulation de la croissance économique, enparticulier pour les opérateurs et les industriels. Ilparticipe au développement durable des territoires,en contribuant directement et indirectement à lacréation d'emplois et à l'amélioration de lacompétitivité et de la productivité des entreprises.

Les nouvelles technologies mobiles permettant defournir des performances en adéquation avec lesattentes du marché existent : il s'agit notamment duLTE (" Long Term Evolution "). Ces technologiesproposent des débits de plusieurs dizaines de Mbit/s,voire supérieurs à 100 Mbit/s grâce à la mise enœuvre de canalisations larges (jusqu'à 20 MHz)inexistantes en 3G, et offrent des latences suffisam-ment faibles pour favoriser le développementd'applications interactives avec des débits élevés.

Afin d'accueillir ces technologies de nouvellegénération et absorber la hausse du trafic, deuxnouvelles bandes de fréquences ont été identifiéesen Europe et affectées en France à l’ARCEP :• la bande 790 – 862 MHz (dite « 800 MHz »),

issue du dividende numérique libéré par l’arrêt dela diffusion hertzienne terrestre analogique de latélévision, affectée aux services mobiles à partirdu 1er décembre 2011 ;

• la bande 2500 – 2690 MHz (dite « 2,6 GHz »),dont la libération par le ministère de la défense,région par région, s’étend entre 2010 et 2014.

4.1. L’attribution des fréquences

a) Le lancement des procédures d’appel àcandidatures

Après deux ans de travaux préparatoires menés enconcertation avec l’ensemble des acteurs du secteur,l’Autorité a adopté, le 31 mai 2011, ses décisions24

proposant au ministre en charge des commu-nications électroniques les modalités et conditions

des procédures d’attribution d’autorisationsd’utilisation de fréquences dans les bandes 800 MHzet 2,6 GHz FDD25. Après avis favorable de lacommission parlementaire du dividende numérique,le lancement des appels à candidatures a étéofficiellement marqué par la publication au Journalofficiel, le 15 juin 2011, de l’arrêté ministérielapprouvant les modalités proposées par l’Autorité.

Les procédures mises au point par l’Autoritéconstituaient un dispositif global d’attribution desfréquences du très haut débit mobile en Francemétropolitaine, tenant compte des spécificitésrespectives des fréquences dans les bandes 2,6 GHzet 800 MHz.

Ce dispositif prévoyait deux procédures distinctes,en vue d’une attribution séquentielle des fréquences:d’abord la bande 2,6 GHz FDD, ensuite la bande800 MHz.

Le lancement simultané des deux appels àcandidatures a permis aux acteurs intéressés par cesfréquences de connaître d’emblée les règles del’ensemble des deux procédures, et de mettre enœuvre, le cas échéant, une stratégie coordonnée surces deux bandes. Le dépôt des dossiers decandidature pour la bande 800 MHz a ainsi eu lieupostérieurement à la publication des résultats de laprocédure relative à la bande 2,6 GHz FDD, demanière à ce que les candidats puissent établir leurscandidatures en fonction des résultats de l’appel àcandidatures dans la bande 2,6 GHz.

b) L’instruction et le résultat de la procédured’attribution de la bande 2,6 GHz

S’agissant de l’attribution de la bande 2,6 GHz FDD,la date limite de dépôt des dossiers de candidaturesétait fixée au 15 septembre 201126.

L’Autorité a reçu quatre dossiers de candidatures,déposés dans le délai imparti : Bouygues Telecom,

106 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

24 - Dans la bande 2,6 GHz, décision de l’ARCEP n° 2011-0598du 31 mai 2011 ; dans la bande 800 MHz, décision de l’ARCEP n° 2011-0600 du 30 mai 2011

25 - La bande 2,6 GHz « FDD » (émission et réception sur des fréquences différentes) correspond aux fréquences 2500 – 2570 MHz et2620 – 2690 MHz. Le reste de la bande 2,6 GHz, soit les fréquences 2570 – 2620 MHz, employées en mode « TDD » (émission etla réception sur les mêmes fréquences mais à des instants différents), fera l’objet d’une attribution ultérieure.

26 - L’Autorité a annoncé les résultats de la procédure le 22 septembre 2011 et délivré leurs autorisations aux lauréats le 10 octobre 2011

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L’évolution vers le très haut débit fixe et mobile

Free Mobile, Orange France et SFR. L’Autorité a ensuiteprocédé à la sélection des candidats sur la base descritères prévus par l’appel à candidatures : le montantfinancier proposé pour l’obtention des fréquences et lasouscription ou non d’un engagement d’accueil desMVNO, qui permettait d’obtenir un coefficientmultiplicatif au montant financier.

L’instruction des dossiers de candidatures a conduitl’Autorité à retenir les quatre sociétés qui se sontportées candidates dans le cadre de la procédured'attribution. Ces quatre opérateurs se sont vusattribuer des quantités de fréquences différentes :Free Mobile et Orange France ont 20 MHz duplex,Bouygues Telecom et SFR 15 MHz duplex.

L’ensemble des fréquences de la bande 2,6 GHz aainsi été attribué, pour un montant total de 936millions d’euros (contre 700 millions d’euros de prixde réserve).

c) L’instruction et le résultat de la procédured’attribution de la bande 800 MHz

S’agissant de l’attribution de la bande 800 MHz, ladate limite de dépôt des dossiers de candidatures étaitfixée au 15 décembre 201127. L’Autorité a reçu quatredossiers de candidatures, déposés dans le délai impartipar les sociétés suivantes : Bouygues Telecom, FreeFréquences, Orange France et SFR. L’Autorité a ensuiteprocédé à la sélection des candidats sur la base descritères prévus par l’appel à candidatures :• le montant financier proposé pour l’obtention des

fréquences ;• la souscription ou non d’un engagement d’accueil

des MVNO ;• la souscription ou non d’un engagement de couver-

ture départementale renforcée.

L’instruction des dossiers de candidatures a conduitl’Autorité à retenir les trois sociétés BouyguesTelecom, Orange France et SFR, qui ont obtenuchacune 10 MHz duplex.

Free Fréquences, quant à lui, n’a pas été retenu. Mais,ayant répondu à l’appel à candidatures, il bénéficierad’une itinérance dans la bande 800 MHz pour lacouverture d’une zone de déploiement prioritairecorrespondant à des zones peu denses du territoire(voir partie 3).

L'attribution des fréquences de la bande 800 MHza permis une forte valorisation du domaine public hertzien, avec un montant de 2 639 millionsd'euros (contre 1,8 milliard d'euros de prix de réserve).

Le tableau ci-après indique de manière détaillée lesoffres pour lesquelles les lauréats ont été retenus :

Les grands chantiers de l’Autorité

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Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE III

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27 - L’Autorité a annoncé les résultats de la procédure le 22 décembre 2011 et délivré leurs autorisations aux lauréats le 17 janvier 2012

2500 MHz 2515 MHz 2535 MHz 2550 MHz 2570 MHz 2620 MHz 2635 MHz 2655 MHz 2670 MHz 2690 MHz

SFR Free Mobile Orange France Bouygues Telecom

791 MHz 801 MHz 811 MHz 821 MHz 832 MHz 842 MHz 852 MHz 862 MHz

Bouygues Telecom SFR SFR Orange France

bloc A blocs B + C bloc D

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4.2. Les objectifs de la procédured’attribution 4G

Trois principaux objectifs étaient fixés pourl’attribution des fréquences des bandes 800 MHz et2,6 GHz : l'aménagement numérique du territoire ;la concurrence effective et pérenne sur le marchémobile ; la valorisation du domaine public.

a) L’impératif prioritaire d’aménagement duterritoire

L’aménagement du territoire constituait l’objectifprioritaire de l’attribution des autorisationsd’utilisation de fréquences dans la bande 800 MHz,ainsi que le prévoyait la loi du 17 décembre 2009relative à la lutte contre la fracture numérique (diteloi Pintat)28.

Afin de répondre à cet impératif prioritaired’aménagement numérique du territoire, l’Autoritéa élaboré le dispositif suivant :

• des objectifs ambitieux de couverture du territoiresont fixés à la fois sur le plan national etdépartemental. Ainsi le taux de couverture de lapopulation métropolitaine, à atteindre au terme de15 ans, est fixé à 99,6%. Celui-ci est complété,pour la première fois en ce qui concerne les réseauxmobiles, par des taux de couverture de la popu-lation de chaque département à hauteur de 90%.Les axes routiers prioritaires devront égalementêtre couverts par les opérateurs.

• en deuxième lieu, une zone de déploiement prioritaireest définie correspondant à des zones peu denses(de l’ordre de 18% de la population et 63% de lasurface29) dont la couverture est difficilementréalisable par des fréquences hautes. Des obligationsspécifiques de déploiement sont attachées à cettezone afin d’assurer une progression de la couverturede ces zones peu denses en parallèle des déploie-ments effectués hors de celles-ci. Les titulaires defréquences à 800 MHz seront ainsi tenus de réaliserdes déploiements selon une trajectoire géographiqueplus rapide dans ces zones qu’ils ne le feraient enfonction de leurs propres critères technico-économiques.

108 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

28 - Loi n° 2009-1572 du 17 décembre 2009 relative à la lutte contre la fracture numérique publiée au JO du 18 décembre 200929 - La liste des communes en zones de déploiement prioritaire et zones blanches est téléchargeable sur le site de l’ARCEP :

http://www.arcep.fr/fileadmin/reprise/dossiers/4G/annx-11-0600-liste-communes-4G-juin2011.zip

Bouygues TelecomBloc A

(10 MHz duplex)683 087 000 € Oui Oui

SFRBlocs B+C

(10 MHz duplex)1 065 000 000 € Oui Oui

Orange FranceBloc D

(10 MHz duplex)891 000 005 € Oui Oui

Lot de Montant Engagement Engagement Nom du lauréat fréquences financier d’accueil des d’aménagement

obtenu proposé MVNO du territoire

Source : ARCEP.

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L’évolution vers le très haut débit fixe et mobile

• Des mesures relatives à la mutualisation desréseaux et de fréquences sont établies, afin depermettre une réduction des coûts de déploiementdes opérateurs, et donc de faciliter la réalisationdes objectifs de couverture, mais également defaciliter la mise en œuvre de débits importantsgrâce à des canalisations élevées.

• Enfin, les candidats avaient la possibilité, dans lecadre de la procédure, de s’engager à couvrir 95%de la population de chaque département à uneéchéance de 15 ans. La souscription à cetengagement permettait d’améliorer la notation ducandidat dans la procédure d’attribution desfréquences. Les trois lauréats de la procédure ayantsouscrit cet engagement, celui-ci est repris dansleurs autorisations respectives.

b) La concurrence sur le marché mobile

Les procédures d’attribution ont également atteintleur objectif de consolidation de la concurrence surle marché mobile, au bénéfice du consommateur.

La démarche de l’ARCEP dans l’élaboration desprocédures d’attribution s’est inscrite dans lacontinuité de l’analyse concurrentielle ayant conduità l’autorisation, au début de l’année 2010, d’unquatrième opérateur de réseau mobile de troisièmegénération.

La procédure dans la bande 2,6 GHz FDD prévoyaitainsi des dispositions visant à garantir le nombre delauréats et la quantité minimale de fréquencesattribuées à chacun d’eux : s’il y avait quatrecandidats ou moins, il était garanti que chacund’entre eux soit retenu à l’issue de la procédure, etobtienne au moins 15 MHz (dès lors qu’il avaitpostulé pour cette quantité de fréquences).

Quant à la bande 800 MHz, elle faisait l’objet d’undécoupage en quatre blocs de fréquencescumulables. L’approche proposée permettait l’attri-bution de quatre licences dans la bande 800 MHz,sans pour autant l’imposer. Le cumul de blocs dansla bande 800 MHz était toutefois conditionné à lafourniture d’une prestation d’accueil en itinérance

Les grands chantiers de l’Autorité

2

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE III

109

Zones de déploiement prioritaire 4G

Les communes de la zonede déploiement prioritairesont représentées en blanc

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vis-à-vis d’un opérateur qui serait titulaireuniquement de fréquences de la bande 2,6 GHz. Ainsi, à l’issue des procédures, chacun des quatreopérateurs mobiles a pu obtenir des fréquences (20, 25 ou 30 MHz duplex) qui lui permettront dedéployer la 4G et d'améliorer la capacité et la qualitéde son réseau.

Chacun des quatre opérateurs mobiles actuelsbénéficie également d'un accès direct ou indirect (vial'itinérance) aux fréquences basses de la bande 800 MHz pour atteindre une couverture étendue duterritoire. Free Mobile remplit les conditions prévuesdans l’appel à candidatures dans la bande 800 MHzpour bénéficier d’un droit à l’itinérance dans la bande800 MHz sur le réseau de SFR, opérateur cumulantdeux blocs de fréquences.

Les candidats à chacune des deux procéduresd’attribution étaient par ailleurs invités à prendre unengagement relatif aux conditions d’accueil des

opérateurs mobiles virtuels (MVNO). Les procéduresont conduit à la prise d’engagements importants en faveur des MVNO par tous les lauréats, qui per-mettront notamment le développement du modèle « full MVNO» sur l'ensemble des réseaux 4G.

c) La valorisation du domaine public hertzien

La bonne valorisation des fréquences, patrimoineimmatériel de l’Etat, est un objectif général dontl’Autorité doit tenir compte dans l’élaboration de sesprocédures d’attribution. Compte tenu de la valeur de ces fréquences, et tout particulièrement desfréquences basses, leur valorisation présentait unenjeu important.

Les procédures d’attribution ont permis d’atteindreune valorisation totale des deux bandes de près de3,6 milliards d’euros, pour des prix de réserve de2,5 milliards d’euros. Ce résultat se situe parmi lesplus fortes valorisations atteintes en Europe à ce jour.

110 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

Prix atteints par les fréquences de la bande 800 MHz en Europe

Quantité de Prix Equivalent Equivalent Pays Recette Type de fréquences Population en centimes France pour France pour

duplexage (en MHz) d’€/MHz/hab 30 MHz duplex 5 MHz duplex

France 2 639 087 005 € FDD 2x30 63 460 768 69Allemagne 3 567 000 000 € FDD 2x30 82 210 000 72 2 724 821 798 € 454 136 966 €Suède (1) 197 000 000 € FDD 2x30 9 142 817 36 1 353 149 691 € 225 524 949 €Etats-Unis (bande 700 11 965 398 735 € FDD 2x23 308 745 538 84 3 174 530 823 € 529 088 470 € MHz) (2)

Espagne 1 305 328 589 € FDD 2x30 45 957 671 47 1 793 247 111 € 298 874 519 €Italie 2 965 300 000 € FDD 2x30 61 016 804 81 3 068 297 621 € 511 382 937 €

(1) Le montant de l’enchère suédoise ne prend pas en compte l’investissement de 34 millions d’euros consenti par un lauréat pour la couverturedes zones blanches.

(2) Une partie des licences américaines avait des portées régionales.

Source : ARCEP.

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L’évolution vers le très haut débit fixe et mobile

Les grands chantiers de l’Autorité

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Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE III

111

Source : ARCEP.

Prix atteints par les fréquences de la bande 2,6 GHz FDD en Europe

Quantité de Prix Equivalent Equivalent Pays Recette Type de fréquences Population en centimes France pour France pour

duplexage (en équivalent d’€/MHz/hab 30 MHz duplex 5 MHz duplexMHz duplex)

France 936 129 513 € FDD 2x70 63 460 768 11 Autriche 39 527 109 € Mix de 2x95 8 364 095 2,5 218 680 558 € 15 620 040 €

FDD et TDDDanemark 135 351 792 € Mix de 2x100 (1) 5 493 621 12,3 1 083 086 142 € 77 363 296 €

FDD et TDDSuède 209 000 000 € FDD 2x70 9 142 817 16,3 1 435 575 053 € 102 541 075 €Norvège 10 082 620 € FDD 2x40 4 799 300 2,6 230 883 665 € 16 491 690 €Allemagne 257 777 000 € FDD 2x70 82 210 000 2,2 196 915 164 € 14 065 369 €Finlande 2 329 600 € FDD 2x70 5 279 228 0,3 27 712 173 € 1 979 441 €Pays-Bas 2 600 000 € FDD 2x65 16 357 992 0,1 10 749 486 € 767 820 €Espagne 172 685 538 € FDD 2X70 45 957 671 2,7 237 233 632 € 16 945 259 €Italie 431 960 000 € FDD 2x60 61 016 804 5,9 521 457 800 € 37 246 986 €

(1) Les chiffres de l’enchère danoise incluent la vente de 10 MHz TDD en bande 2,1 GHzSource : ARCEP.

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112 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

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L’action en faveur des consommateurs

Les grands chantiers de l’Autorité

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Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE IV

1. Les compétences et lesobjectifs de l’ARCEP

1.1. Les compétences de l’ARCEPen matière de consommation

L’objectif de l’ARCEP, en matière de protection desconsommateurs, est de s’assurer que les opérateurssont en mesure de développer des offres innovanteset de qualité à un coût abordable grâce à uneconcurrence effective et loyale entre eux.

L’Autorité doit également, avec les administrationsspécifiquement en charge de la protection desconsommateurs, veiller à ce que les utilisateursfinals, consommateurs et entreprises, soient àmême, grâce à une information transparente et unebonne fluidité du marché, d’effectuer des choixentre les différentes offres.

L’Autorité a consacré un numéro des « cahiers del’ARCEP », en novembre 2011, à cette thématique,rappelant ainsi que les consommateurs sont au cœurde ses préoccupations.

a) Dans le secteur des communicationsélectroniques

L’ARCEP veille à ce que s’exerce « au bénéfice desutilisateurs de services de communications élec-troniques une concurrence effective et loyale entreles exploitants de réseaux et les fournisseurs deservices de communications électroniques » (articleL. 32-1 du CPCE). L’ARCEP doit également veiller àce que soit assuré « un niveau élevé de protection duconsommateur, grâce notamment à la fournitured’informations claires, en particulier par la trans-parence des tarifs et des conditions d’utilisationdes services électroniques accessibles au public ».

L’action en faveur desconsommateurs

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Si, historiquement, une régulation « asymétrique » aété mise en œuvre pour gérer l’ouverture à laconcurrence, la multiplication des acteurs a amenél’ARCEP à développer des outils de régulation « symétrique », c’est-à-dire applicables, de la mêmefaçon, à tous les opérateurs. Ainsi, l’ARCEP assure lesuivi de la qualité de service de tous les opérateursfournissant au public un service de communicationsélectroniques fixes et non plus uniquement celle deFrance Télécom, au titre du service universel. Enmatière de conservation des numéros, l’ARCEP amis en place un processus souple, rapide et simplepermettant aux consommateurs de changerd’opérateur sans changer de numéro.

Le rôle de l’ARCEP a été renforcé, en 2011, àl’occasion de la transposition en droit national desdirectives européennes de décembre 2009 (letroisième « paquet télécom »). Désormais, l’Autoritépeut notamment fixer des exigences minimales dequalité de service afin de prévenir la dégradation duservice et l’obstruction ou le ralentissement du traficsur les réseaux. Les droits des consommateurs etutilisateurs sont aussi renforcés par les nouvellesdirectives européennes en matière de télécom-munications et les opérateurs voient leurs obligationsélargies. Ainsi, en matière de protection des utilisateurshandicapés, les opérateurs ont l’obligation de garantirun accès à des services de communications élec-troniques équivalant à celui dont bénéficient les autresutilisateurs, à un tarif abordable et comprenant lesservices d’urgence. L’ARCEP a, d’ailleurs, l’obligationd’inclure dans son rapport annuel le bilan des mesuresprises à cette fin.

Attachée à l’écoute des consommateurs, l’ARCEPs’est dotée, en 2007, d’un cadre de concertationavec les associations de consommateurs. Le « comitédes consommateurs » permet de mieux partagerl’information entre l’ARCEP et les associationsreprésentatives et de consulter ces dernières. Enoutre, le site internet www.telecom-infoconso.fr aété conçu pour apporter une information large auconsommateur sur les services de communicationsélectroniques qui lui sont fournis. Par ailleurs,l’ARCEP a créé, au sein de ses services, une unité « relations avec les consommateurs », pour assisterau quotidien les utilisateurs en leur apportant des

réponses sur la compréhension des services decommunications électroniques et développer avecles opérateurs, les associations de consommateurset l’Etat, une action concertée en matière deconsommation.

b) Dans le secteur postal

•Veiller au respect du service universelDans le secteur postal, l’ARCEP veille au respect,par le prestataire du service universel (La Poste) etpar les opérateurs autorisés, des obligations relativesà l’exercice du service universel et des activitéspostales (article L. 5-2 du CPCE).

L’ARCEP est notamment chargée de suivre lesévolutions du catalogue du service universel et defixer l’encadrement pluriannuel des tarifs desprestations du service universel.

L’Autorité attache une grande importance à latransparence de la qualité du service universel postalet veille à la clarté, la lisibilité et la comparabilité dansle temps des informations s’y rapportant. En effet, lamise à disposition des consommateurs d’informationsclaires sur le niveau de qualité du service permet àceux-ci de sélectionner les produits qui leur sontproposés de façon aisée. Le prestataire est alors incitéà délivrer une prestation conforme au service annoncé.

•Traiter les réclamations des usagers, en dernierrecoursDepuis le 1er janvier 2011 (cf. page 22), les usagersdes services postaux peuvent saisir l'ARCEP desréclamations qui n'ont pu être satisfaites dans le cadredes procédures mises en place par les prestataires deservices postaux.

L’ARCEP veille à ce que les prestataires autorisésmettent en place des procédures adaptées pour letraitement des réclamations. L’ARCEP peutégalement examiner les réclamations qui n’auraientpas été traitées correctement dans le cadre de cesprocédures ou les réclamations effectivement traitéesdont l’issue n’aurait pas satisfait le demandeur. Lamission confiée à l’ARCEP constitue donc une voie derecours pour l’utilisateur ayant épuisé l’ensemble desprocédures mises en place par le prestataire.

114 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

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L’action en faveur des consommateurs

Les grands chantiers de l’Autorité

2

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE IV

L’ARCEP a publié sur son site internet les modalitésde sa saisie, afin que les consommateurs disposentd’une information complète sur les possibilitésqu’offre le recours auprès de l’Autorité. Cettepossibilité et les critères de recours à l’ARCEP sontaussi indiqués sur les documents et courriers deréponse des prestataires de services postauxautorisés et, dans certains cas, dans leurs conditionsgénérales de vente.

1.2. Bilan des 30 propositions del’ARCEP

a) La publication en février 2011 de propositions et recommandations pour améliorer les offres faites aux consommateurs

Les travaux menés durant l’année 2010, et notammentle bilan sur la transparence et la fluidité du marchéprévu par la loi « Chatel » du 3 janvier 2008 en matièrede communications électroniques, ont amené l’ARCEPà constater que le consommateur n’est pas toujours enmesure d’exercer un choix éclairé lorsqu’il souscrit uneoffre, faute d’informations sur la nature, la qualité desservices offerts et le prix, et qu’il n’a pas une connais-sance précise de sa consommation.

A l’issue d’une large concertation entamée dès ledébut de l’année 2010 avec les différents acteursconcernés (la direction générale de la concurrence,de la consommation et de la répression des fraudes(DGCCRF), les associations de consommateurs, lesprofessionnels et leurs associations représentatives,ou d’autres autorités de régulation européennes),l’ARCEP a publié, le 18 février 2011, 30 propo-sitions visant à améliorer les offres faites auxconsommateurs de communications électroniqueset postales. Vingt-trois propositions concernent lescommunications électroniques et sept les com-munications postales.

Certaines propositions constituent un rappel, uneinterprétation ou une application directe desdispositions en vigueur. Elles étaient doncimmédiatement applicables. D’autres propositionsvisaient à poursuivre ou à engager des travaux avecles acteurs publics ou privés. Enfin, une dernièrecatégorie de propositions constituait des recom-

mandations faites par l’ARCEP aux pouvoirs publics(Parlement, Gouvernement et administrations).Ce rapport a ouvert un cycle de travaux et de suivides pratiques des acteurs, en concertation avecl’ensemble des parties prenantes, et fera l’objet d’unbilan au cours de l’année 2012.

> Les propositions relatives auxcommunications électroniques

Les 23 premières propositions ont pour objetl’amélioration des offres faites aux consommateursde communications électroniques. Elles portent surcinq thèmes : le niveau de transparence des offres,la fluidité des marchés de communicationsélectroniques, la qualité et la disponibilité desservices, le fonctionnement des services à valeurajoutée (SVA), enfin l’accès des personneshandicapées aux services de communicationsélectroniques.

Transparence

Afin de faire un choix libre et éclairé, le consom-mateur doit pouvoir disposer d’une information laplus transparente possible. Face à l’insuffisantetransparence constatée, l’ARCEP a considéré queles pratiques de marché devaient être rapidementaméliorées.

Dans ses propositions, l’ARCEP estime que, pourêtre transparente, l’information sur les offres doit êtreaccessible, exacte, intelligible, objective dans saprésentation et complète. A cette fin, l’opérateur sedoit de proposer à chacun de ses clients, sur son siteinternet, un espace personnel dédié dans lequel sontnotamment accessibles les conditions contractuellesapplicables au client. De telles informations doiventégalement être communiquées par courrier.

De même, la souscription d’une offre ou d’une optionayant un impact sur la durée d’engagement duconsommateur ou impliquant son réengagement doitfaire l’objet d’une confirmation expresse de sa part,après que l’opérateur l’a dûment informé deséventuelles conséquences de ces modifications sursa durée d’engagement. Enfin, les modalitésd’inscription à l’annuaire universel doivent êtreprécisées.

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Fluidité

Les marchés de communications électroniques secaractérisent par la présence persistante, voirecroissante, de freins au changement de fournisseur,qui limitent la capacité des consommateurs à fairejouer effectivement la concurrence. Afin d’améliorerla fluidité du marché mobile, l’ARCEP rappelle qu’ilest nécessaire de mieux informer les consommateurssur les dispositions de la loi Chatel, notamment surle montant des frais dus en cas de résiliationanticipée. Un consommateur devrait systéma-tiquement avoir le choix de s’engager ou non, desouscrire une offre avec ou sans terminal couplé auservice. Afin que les consommateurs puissentchanger d’opérateur en conservant leur terminal,l’ARCEP propose de lever les éventuelles restrictionsd’usage des terminaux sur les réseaux des autresopérateurs. Les programmes de fidélité ajoutentencore au manque de fluidité sur le marché.L’Autorité poursuivra ses travaux sur l’engagementcontractuel, la séparation sur les factures du prix duterminal et des services et les programme de fidélitéafin de favoriser plus de fluidité sur le marché.

Qualité et disponibilité des services

Depuis plusieurs années, l’ARCEP mène une actionglobale en matière de disponibilité et de qualité desservices offerts par les opérateurs et veille à améliorerl’information du consommateur sur ce sujet.

Les propositions de l’ARCEP visent à renforcer cetteaction par une coordination de la publication desdifférentes enquêtes, l’harmonisation des indicateursde qualité des services fixe et mobile et l’améliorationde la comparabilité des indicateurs de qualité deservice fixe. L’Autorité cherche également à assurerle respect, par les prestataires de service universel,des objectifs de qualité du service et de la fiabilitéde la mesure de cette qualité. Il en va de même pourla qualité du service d’accès à internet.

Services à valeur ajoutée (SVA)

Le marché des SVA a vu apparaître de nouvellespratiques qui suscitent un mécontentement croissantdes consommateurs. Ils insistent tout particulièrementsur le manque de transparence et de lisibilité des tarifs,

mais également sur le développement de certainespratiques frauduleuses dont ils peuvent être victimeset posent la question de la légitimité de l’usage de cesnuméros.

Les propositions de l’ARCEP en matière de SVAvisent à restaurer la confiance du consommateurgrâce à une meilleure transparence, une meilleurelisibilité tarifaire et au développement d’unedéontologie des SVA, sous le contrôle d’un organismede place, rassemblant l’ensemble des acteurs dusecteur. Par ailleurs, l’ARCEP a invité le Gouver-nement à poursuivre et à accentuer les effortsengagés pour faire respecter les mesures législativesexistantes encadrant les conditions d’accès auxservices après-vente et d’assistance technique.

Accès des personnes handicapées aux services

La proposition de l’ARCEP vise à étudier, avec lesacteurs concernés, les engagements que lesopérateurs devraient prendre pour diffuser deséquipements terminaux adaptés ou pour mettre enplace des centres relais pour les personnes sourdesou malentendantes.

L’ARCEP a également mis en place un groupe detravail sur l’accessibilité des services de commu-nications électroniques, en vue de formaliser desengagements communs.

> Les propositions relatives auxcommunications postales

Sept propositions concernant les communica-tions postales, portant sur quatre thèmes, ontété présentées.

Les procédures de traitement des réclamations

Conformément à la loi, les prestataires postauxautorisés doivent mettre en place des procéduresinternes permettant à leurs clients de déposer desréclamations.

Par ailleurs, l’ARCEP a précisé, dans le cadre desnouvelles compétences qui lui incombent depuis le 1er janvier 2011, les modalités de mise en place desmesures de traitement des réclamations des usagers

116 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

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L’action en faveur des consommateurs

qui n'ont pas obtenu satisfaction à l'issue desréclamations déposées auprès des prestataires postaux.

Le service universel et les obligations afférentesaux activités postales

L’ARCEP a rappelé l’obligation faite par la loi de fairebénéficier les utilisateurs d'offres de service universelabordables, de qualité déterminée, accessibles, etqui correspondent à leurs besoins. Par ailleurs,l'ARCEP veille à ce que les utilisateurs bénéficientde toute l'information nécessaire concernant lescaractéristiques des prestations et à ce que lesconditions générales et spécifiques de vente de LaPoste soient bien conformes aux dispositions duCPCE protégeant les consommateurs.

Le rôle du cachet de la poste

L’ARCEP a précisé les mentions que les prestatairespostaux autorisés doivent faire figurer sur les envoispostaux à distribuer, compte-tenu de l’importanced’un tel marquage comme outil d’encadrementtemporel.

Le principe d’égale valeur du recommandé

Les prestataires postaux autorisés, ainsi quecertaines sociétés telles que les « expressistes »,offrent des prestations ayant des caractéristiquessimilaires à celles des envois recommandés de LaPoste. L’ARCEP rappelle que ces envois ont unemême valeur probante notamment devant lesjuridictions.

b) Un projet de loi en faveur desconsommateurs reprenant certainespropositions de l’ARCEP

Le projet de loi « droits, protection et information desconsommateurs » vise à renforcer la protection desconsommateurs dans les principaux secteurs de lavie courante et notamment celui des commu-nications électroniques. Certaines dispositionss’inspirent directement des propositions quel’Autorité a publiées en février 2011.

L’Autorité, consultée sur le projet de loi, a rendu un avis, le 10 mai 20111. Après être passé en conseil des ministres, le projet de loi a été adopté le 11 octobre 2011 par l’Assemblée nationale enpremière lecture, puis le 22 décembre 2011 par leSénat. Le texte a été enrichi, notamment au Sénat, pardes amendements reprenant les recommandations oupropositions de l’ARCEP. Les travaux parlementairesont été suspendus dans la perspective de l’ouverturedes campagnes électorales.

Ce projet de loi améliore notamment le niveau detransparence sur le marché des communicationsélectroniques : en cas d’engagement ou deréengagement, l’opérateur doit demander uneconfirmation expresse du consommateur et leverrouillage des terminaux est plus strictementencadré. Pour améliorer l’information des consom-mateurs, un dispositif d’alerte systématique et deblocage de tous les services de communicationsélectroniques doit être mis en place. Un article duprojet de loi habilite l’ARCEP à délivrer des labelsaux sites de comparaison tarifaire. Enfin, lesopérateurs doivent mettre à la disposition desconsommateurs des informations sur leurconsommation et sur le calcul des frais de résiliation.

Le projet de loi améliore également la fluidité desmarchés de communications électroniques. Lepréavis de résiliation des contrats est réduit à trois jours, ce qui permet d’harmoniser les délais derésiliation entre les dispositions du CPCE (art. L.44) et celles du code de la consommation (art. L.121-82-2). Les opérateurs sont tenus deproposer une offre de services mobiles sans enga-gement selon des modalités commerciales nondisqualifiantes définies par arrêté. Le texte du projetde loi donne également aux consommateurs lapossibilité de bénéficier de leurs points de fidélitésans se réengager, sauf si ces points servent àl’acquisition d’un terminal financé intégralement ouen partie par l’abonnement.

D’autres dispositions prévoient l’obligation de distinguersur les factures la quote-part correspondant au prix duterminal de celle correspondant au prix des services.

Les grands chantiers de l’Autorité

2

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

1 - Avis n° 2011-0524 du 10 mai 2011 portant sur un projet d’ordonnance relative aux communications électroniques

117

CHAPITRE IV

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Enfin, le texte prévoit une limitation des duréesd’engagement à 12 mois.

c) Le bilan de mise en œuvre des propositionsde l’ARCEP

L’Autorité établira au cours de l’année 2012 un bilande la mise en œuvre de ses propositions pourl’amélioration des offres faites aux consommateursde communications électroniques et postales.

2. La qualité des services fixe,mobile et internet

2.1. L’enquête 2011 sur la qualitéde service des réseaux mobiles

L'ARCEP a rendu publics, le 4 novembre 2011, lesrésultats de l’enquête d'évaluation de la qualité deservice des réseaux 2G et 3G d’Orange France, SFRet Bouygues Telecom, réalisée en 2011 en Francemétropolitaine pour la treizième année consécutive.Cette enquête a pour objectif d'évaluer la qualité desservices de téléphonie vocale, SMS, MMS, navi-gation WAP fournie au consommateur, ainsi que lesdébits atteints sur les réseaux mobiles au travers demesures techniques réalisées sur le terrain. Pour lapremière fois, des mesures de navigation web ontété ajoutées. En revanche, cette enquête n’a pas pourobjet de recueillir, au travers d’un sondage parexemple, la perception des abonnés de la qualité debout en bout de ces services. En effet, cetteperception dépend de leur usage, du réseau, duterminal et des applications utilisées.

a) La qualité du service de téléphonie vocalese maintient à un haut niveau

L'enquête 2011 confirme le bon niveau global de laqualité du service de téléphonie vocale observéedepuis plusieurs années.Ce service a été testé dans52 agglomérations de plus de 10 000 habitants, àl'intérieur et à l'extérieur des bâtiments, ainsi que dansun véhicule en mouvement. Il ressort des tests que letaux de communications réussies et maintenuesrespectivement 2 minutes et 5 minutes reste élevé(respectivement 97,3% et 96,2%), dans la continuitédes années précédentes. Les communications réussies

et maintenues sont presque toujours d'une qualitéauditive parfaite.

La qualité du service de téléphonie en situation demouvement a par ailleurs été évaluée sur lesprincipales lignes TGV, dans les trains de banlieue desprincipales villes et sur les autoroutes à fort trafic. Surles autoroutes, le taux de communications réussies etmaintenues est de 92,9% (en baisse d'environ 2% parrapport à l'enquête précédente), mais le taux decommunications de qualité parfaite est en aug-mentation de 2% et atteint 91,1%. Dans les TGV, letaux de communications réussies et maintenuespendant 2 minutes est de 74,2%, en baisse de 3%par rapport à l'enquête précédente. Les résultats fontpar ailleurs état d'écarts significatifs entre opérateurs.Enfin, dans les trains de banlieues et les tramways,les taux de communications de qualité correcte etparfaite sont en hausse respectivement de 2% et 4%par rapport à la précédente enquête et atteignentrespectivement 84,7% et 82,8%.

b) Les débits de service de données sur lesréseaux mobiles continuent, en moyenne,d'augmenter, mais des écarts plusimportants apparaissent entre opérateurs

Des tests de transfert de fichiers ont été réalisés dansles 12 plus grandes agglomérations métropolitainesainsi que dans 20 agglomérations comptant entre50 000 et 400 000 habitants, à l'aide de clés 3Greliées à des ordinateurs portables et en prenant encompte les offres les plus performantes de chaqueopérateur.Ces tests ont montré que les débitsobservés pour le téléchargement de fichiers sur les réseaux 3G atteignaient plus de 9,2 Mbit/s pourles plus rapides, et que l'envoi de fichiers s’effectuait à des débits supérieurs à 3 Mbit/s pour les plusrapides. Le débit moyen atteint pour le télé-chargement est de 3 Mbit/s, de 40% supérieur audébit moyen atteint lors de l'enquête précédente.Pour l'envoi de fichier, le débit moyen atteint 1,3 Mbit/s, débit légèrement supérieur à celui atteintlors de l'enquête précédente (1,2 Mbit/s).

Par ailleurs, on constate une plus forte disparité dedébits entre opérateurs, que ce soit pour letéléchargement ou l'envoi de fichiers. Ainsi, les débits

118 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

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L’action en faveur des consommateurs

médians en téléchargement sont de 4,8 Mbit/s pourOrange France, 2,8 Mbit/s pour SFR et 1,2 Mbit/spour Bouygues Telecom.

Ces débits sont comparables aux débits offerts parcertaines offres ADSL d’entrée de gamme sur lesréseaux fixes.

c) La qualité du service SMS demeure trèssatisfaisante et celle des services MMSs'est améliorée

La qualité de service SMS, MMS et WAP a été testée dans les 12 plus grandes agglomérationsmétropolitaines, ainsi que dans 20 agglomérationscomptant entre 50 000 et 400 000 habitants. Lesrésultats des tests effectués pour le service demessage court (SMS) confirment, avec un taux deréussite supérieur à 99%, le très bon niveau dequalité global de ce service observé depuis plusieursannées. Le service d'envoi de photo par messageriemultimédia (MMS) présente globalement cetteannée une nette amélioration des résultats. Ainsi, letaux de messages MMS reçus en moins de 3 minutesaugmente de 2,4% dans les agglomérations de plusde 50 000 habitants. Le WAP atteint un taux deréussite de connexion au portail de 95% et un tauxde navigation réussie et maintenue pendant unedurée de 5 minutes de 99,8%.

d) La qualité du service d'accès au web estmesurée pour la première fois

Pour la première année, l’accès à internet à partir declés 3G a été mesuré. Deux indicateurs ont été testés:le taux de réussite pour accéder au web dans un délaiinférieur à 50 secondes, qui atteint en moyenne 97,5 %, et le taux de navigation réussie et maintenuependant une durée de 5 minutes, de 96% environ.

e) Des premières mesures expérimentales sursmartphones

Des mesures expérimentales sur smartphones ontégalement été introduites pour la première fois en2011 dans les 12 plus grandes agglomérationsmétropolitaines. En nombre réduit, ces mesures ont

permis de vérifier que les protocoles de mesures quiavaient été définis pour le transfert de fichiers et lanavigation web sur ce type de terminaux peuventpleinement être mis en œuvre, mais ne permettentpas, à l'instar des autres indicateurs, une publicationindividuelle par opérateur. Elles apportent néanmoinsplusieurs enseignements. Le débit moyen atteintpour le téléchargement est de 2,4 Mbit/s, ce qui estun peu inférieur au débit moyen atteint avec les clés3G dans les 12 plus grandes agglomérations. Pourl'envoi de fichiers, le débit moyen atteint 1,4 Mbit/s,débit légèrement supérieur à celui atteint avec lesclés 3G. Les différences observées avec les clés 3G sur les débits en téléchargement pourraientnotamment être liées aux performances maximalesdes smartphones, inférieures à celles des clés 3G, plutôt que des performances des réseaux desopérateurs.

2.2. La qualité du service de latéléphonie fixe

En 2008, l’Autorité a publié une décision obligeantles opérateurs de téléphonie fixe à publier chaquetrimestre un certain nombre d’indicateurs de qualitéde service2. Les travaux menés depuis lors parl’Autorité, en concertation avec le secteur, ont aboutià la publication des premières mesures desindicateurs de qualité de service fixe en 2010. Ils’agit d’apporter aux utilisateurs finals desinformations simples, individuelles et régulièrementmises à jour, complétant leur perception de la qualitéde service des offres d’accès fixes résidentielles desprincipaux opérateurs. La perception qu’un uti-lisateur a de la qualité du service fournie par unopérateur est en effet complexe et souvent subjective.

Afin de retracer au mieux les éléments objectifs decette perception, plusieurs types d’indicateurs ontété retenus. Ils couvrent notamment : • la qualité de l’accès (délais de raccordement, taux

de panne, délais de réparation, délais d’attente auservice client, exactitude des réponses apportéespar le service client, etc) ;

• la qualité des appels téléphoniques (qualité de laparole, défaillance des appels, durée d’éta-blissement d’appel).

Les grands chantiers de l’Autorité

2

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE IV

119

2 - Décision n° 2008-1362 en date du 4 décembre 2008 relative à la publication des mesures d’indicateurs de qualité de service fixe par lesopérateurs

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La première année de publication a permis destabiliser le dispositif de production des indicateurset de préciser (ou de faire évoluer) certains d’entreeux tout en affinant la compréhension des résultatsmesurés. En complément des publications dechaque opérateur, l’ARCEP a publié en octobre 2011un bilan du dispositif qui comprend une synthèsedes résultats des mesures publiées par les opérateurssur une année glissante afin d’en améliorer l’accès etla lisibilité pour les consommateurs3.

2.3. L’évaluation de la qualité deservice de l’accès à internet

Dans le cadre de ses travaux sur la neutralité del’internet et des réseaux et en application desdispositions des directives européennes transposéespar l’ordonnance n° 2011-1012 du 24 août 20114

(cf. page 132), l’ARCEP prépare la mise en placed’un dispositif de suivi de la qualité de serviced’accès à l’internet. Elaborées en concertation avecles acteurs du secteur (opérateurs, fournisseurs deservices, associations d’utilisateurs...), les orien-tations envisagées par l’ARCEP ont été soumises à consultation publique fin 20115.

3. Garantir la qualité du serviceuniversel6

Le service universel des communicationsélectroniques garantit à tous les consommateurs, surl’ensemble du territoire, l’accès à un ensemble deservices de base ainsi qu’un niveau de qualitéminimal.

3.1. Les prestations incluses dans leservice universel

Le service universel des communicationsélectroniques est l’un des trois volets des obligationsdu service public des communications électroniquesqui comprend également la fourniture de servicescomplémentaires7 de communications électroniqueset des missions d’intérêt général.

Le service universel correspond à un ensemble deservices de base, essentiels pour participer à la viesociale et économique et déjà accessibles à lamajorité de la population.

120 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

Service universel des communications électroniques

Contenu

Financement

Service universel

Trois composantes :service téléphonique « fixe » (péréquationtarifaire et tarifssociaux), annuaires et services derenseignements,publiphonie

Financé par un fondssectoriel auquelcontribuent lesopérateurs

Servicescomplémentaires

Service de liaisonslouées, offre d’accès au réseau numérique àintégration de services,offre de commutation de données par paquets,offre de servicesavancés de téléphonievocale.

A la charge del’opérateur désigné pourla composante de « service téléphonique »

Missions d’intérêtgénéral

Participation à ladéfense nationale et à la sécurité du territoire

Développement de la recherche et de la formation

Prévues au cahier descharges des opérateurs

3 - En application de la proposition n° 13 du document « Améliorer les offres faites aux consommateurs de services de communicationsélectroniques et postales » visant à harmoniser « progressivement le calendrier et le contenu de la publication des différentes enquêtes et desindicateurs de qualité de service fixe et mobile ».

4 - Ordonnance n° 2011-1012 du 24 août 2011 relative aux communications électroniques publiée au JO du 26 août 20115 - http://www.arcep.fr/uploads/tx_gspublication/consult-qs-acces-internet-fixe-dec2011.pdf 6 - Le service universel postal est traité en page 141.7 - Appellation issue de la transposition, correspondant anciennement aux services dits obligatoires

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L’action en faveur des consommateurs

Les grands chantiers de l’Autorité

2

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE IV

Le service universel à travers ses deux dimensions,territoriale (grâce à un tarif unique « péréqué ») etsociale (grâce à un tarif préférentiel pour les plusdémunis), permet de s’assurer de la disponibilité deces services sur l’ensemble du territoire et de leuraccessibilité aux catégories les plus défavorisées. Ilest financé par un fonds sectoriel abondé par lesopérateurs de communications électroniques.

Parmi les prestations incluses dans le serviceuniversel figurent l’accès universel à un service detéléphonie fixe à un prix abordable, l’annuaire et leservice de renseignements ainsi que le déploiementde cabines téléphoniques.

a) Détail des prestations incluses dans leservice universel

Les prestations de service universel sont assuréessur l’ensemble du territoire français (métropole, DOMet collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon)et ont trois composantes.

• Le service téléphonique. Celui-ci couvre, d’unepart, l’installation et le raccordement au réseaufixe et, d’autre part, la fourniture sur ceraccordement d’un service téléphonique de qualité.L’opérateur désigné est tenu de proposer lesprestations de service téléphonique (aujourd’hui,l’abonnement et les communications) à un prixunique sur le territoire national et communémentappelé « péréquation géographique ».

Par ailleurs le service téléphonique comprend desconditions tarifaires ou techniques particulièresaux usagers à faibles ressources ou handicapés.Concrètement les allocataires du revenu desolidarité active (RSA) dont les revenus n’atteignentpas le niveau du revenu minimum garanti, del’allocation de solidarité spécifique (ASS) ou del’allocation aux adultes handicapés (AAH) et lesinvalides de guerre8 disposent d’une réduction

sur le prix mensuel de l’abonnement au servicetéléphonique.

• L’annuaire universel imprimé est mis à dispositiongratuitement de tout abonné au service detéléphonie public, fixe et mobile. Le ministrechargé des communications électroniques aconsidéré lors des derniers appels à candidaturesqu’il n’y avait pas lieu de désigner un opérateur deservice universel pour l’annuaire électronique oule service de renseignements, la situationconcurrentielle garantissant la fourniture de cesservices sur le marché à un tarif abordable.

• Les cabines téléphoniques (ou publiphonie). Cetteprestation couvre, d’une part, l’installation etl’entretien de cabines téléphoniques (à raison d’aumoins une dans chaque commune et deux danscelles de plus de 1 000 habitants) sur le domainepublic et, d’autre part, la fourniture d’un servicetéléphonique de qualité à un tarif abordable.

La loi9 lie la fourniture du service téléphonique à celledes services complémentaires10 et précise quel’ensemble des services11 inclus dans le serviceuniversel doit comporter des mesures en faveur deshandicapés.

b) Les prestataires

La désignation du (ou des) opérateur(s) chargé duservice universel se fait à l'issue d’appels àcandidatures (un par service voire élément deservice) lancés par le ministre en charge descommunications électroniques portant sur lesconditions techniques et tarifaires du serviceuniversel ainsi que, le cas échéant, sur le coût netde fourniture de ces prestations.

Le prestataire chargé du service téléphoniquedésigné en 2009 pour trois ans est France Télécom.

121

8 - Les modalités transitoires de mise en place du RSA, qui englobe le dispositif de réduction sociale tarifaire téléphonique, ont été pérenniséespar le décret n° 2010-760 du 6 juillet 2010 dans la perspective de l’extension du RSA à l’outre-mer

9 - Loi n°2003-1365 du 31 décembre 2003 relative aux obligations de service public dans le secteur des communications électroniquespubliée au JO du 1er janvier 2004

10 - Les services obligatoires, à la différence des prestations de service universel, ne peuvent donner lieu à compensation financière 11 - Service téléphonique, annuaires et services de renseignements et publiphonie

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A la suite des appels à candidatures lancés en vue dela désignation des prestataires pour les composantes depubliphonie et d’annuaire et services de rensei-gnements12 pour la période 2011-2013, le ministrechargé des communications électroniques a reconduitpar arrêté du 14 février 201213 France Télécom pourla publiphonie pour une période de deux ans.

Le prestataire pour les annuaires imprimés, qui étaitPages Jaunes entre 2009 et 2011, n’a pas encoreété désigné pour la période 2012-2014.

3.2. Le rôle de l’Autorité dans lecontrôle de la qualité et destarifs du service universel

a) Le contrôle de la qualité de service

Les prestataires de service universel sont tenus derespecter un certain nombre d’obligations minimalesde qualité de service et de publier des indicateurssur la ou les composantes de l’offre de serviceuniversel pour laquelle ils sont désignés.

Pour le service téléphonique, ces indicateurs portentnotamment sur le délai de fourniture des raccor-

dements, le délai de réparation ou le taux dedéfaillance des appels14. Ils peuvent être consultéssur le site internet de France Télécom15.

De nouvelles obligations relatives à la qualité deservice ont été inscrites dans les cahiers des chargesdes prestataires de service universel désignés à partirde 2009. L’Autorité dispose désormais, en plus desinformations annuelles à l’échelon régional etnational, d’informations trimestrielles, ainsi que d’unétat détaillé des situations les plus extrêmes enmatière de délais de livraison des raccordements etde réparation à la suite de défaillances16.

En parallèle, les exigences en matière de publicationont été renforcées. A la publication annuelle desindicateurs nationaux, s’ajoute une publicationtrimestrielle, prévue à la fin du mois suivant le trimestreéchu concerné par la publication, ce qui permet auxpouvoirs publics de réagir dans les meilleurs délais àune éventuelle dégradation des indicateurs.

Par ailleurs, grâce à la transmission d’indicateursrégionaux (trimestriels et annuels), l’Autorité est enmesure de suivre plus finement les difficultés sur leterrain.

122 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

Périodes de désignation

2005-2009 2009-2012 2012-2015Composantes Prestataire Durée Echéance Prestataire Durée Echéance Prestataire Durée EchéanceService France 4 ans 3 mars France 3 ans 13 Consultation publique du 10 téléphonique Télécom 2009 Télécom décembre avril au 5 mai 2012 portant

2012 sur les dispositions de la future mise en concurrence

Publiphonie France 4 ans 3 mars France 2 ans 25 France 2 ans 24 février Télécom 2009 Télécom novembre Télécom 2014

2011Annuaires France 2 ans 29 mars Pages 2 ans 27 Processus de désignationimprimés Télécom 2009 Jaunes novembre en cours

2011Services de France 2 ans 29 mars Pages 2 ans 10 Plus de désignation à compterrenseignements Télécom 2009 Jaunes décembre de cette période

2011

12 - Publiés au JO le 29 octobre 201113 - Publié au JO du 23 février 201214 - Indicateurs listés dans l’annexe III de la directive service universel (directive 2002/22/CE), repris dans les arrêtés du 24 novembre 2009 et

du 12 décembre 2009 qui désignent France Télécom comme prestataire du service universel15 - A l’adresse suivante : http://www.orange.com/fr_FR/groupe/reseau/documentation/#16 - Faisant notamment apparaître le nombre de raccordements réalisés ou en instance plus de 30 jours après la demande et le nombre de

défaillances non réparées dans les 15 jours suivant leur signalisation

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L’évolution vers le très haut débit fixe et mobile

Les grands chantiers de l’Autorité

2

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE II

123

Qualité du service téléphonique pour la période de désignation 2009-2012

Indicateur Objectifs 2009 2010 2011

Délai moyen de fourniture pour le raccordement initial, en jours 5,86 6,10 6,10

Délai pour 95% des demandes traitées le plus rapidement 8 jours ND 14 14

Taux de défaillance par raccordement sur parc 7,50% 7,87% 6,84% 5,72%

Taux de non relève d’une défaillance téléphonique dans les 48 heures 15% 21,1% 21,50% 16,50%

Temps de réparation pour 85% des dérangements relevés le plus rapidement 48 h ND 70 50

Taux de défaillance des appels (appels en national) 0,70% 0,3% 0,28%* 0,32%

Durée d’établissement de la communication (appels en national), en secondes 2,90 1,36 2,29 ** 2,2

Précision de la facture (taux de réclamation s/ facture) 0,08% 0,06% 0,06% 0,05%

Délai de réponse aux réclamations des usagers :- pour 80% des réclamations traitées le plus rapidement 5 jours ND 4,66 4,2- pour 95% des réclamations traitées le plus rapidement 15 jours ND ND 17

Taux de réclamation par usager 7,0% 5,76% 5,60%

17 - Décision de l’ARCEP n° 2011- 0074 du 20 janvier 2011 portant sur l'encadrement tarifaire des offres de communications téléphoniquesprévu à l'article L. 35-2 du code des postes et des communications électroniques

ND : Non disponible* 0,29% au T1 puis 0,28% aux trimestres suivants** 1,35 s au T1 et 2,29 s aux trimestres suivants

Qualité du service de publiphonie pour la période de désignation 2009-2011

Objectifs 2009 2010 2011

Taux de publiphones en dérangement

- plus de 24 heures 0,60% 0,59% 0,53% 0,48%

- plus de 12 heures 3% ND 0,83% 0,74%

ND : Non disponible

b) Le contrôle des tarifs du service universel

L’Autorité dispose d’un pouvoir de contrôle surl’ensemble des tarifs des offres du service universel.

En ce qui concerne la plupart des tarifs descommunications passées depuis une ligne detéléphonie fixe correspondant à l’offre de serviceuniversel, l’ARCEP a opté, comme pour la périodede dévolution précédente17 et jusqu’à la fin del’année 2012, pour une mesure d’encadrementpluriannuel d’un panier de tarifs (« price cap ») plutôtque pour un contrôle individuel a priori de chacundes tarifs.

L’encadrement tarifaire permet aux clients du serviceuniversel de bénéficier d’une baisse régulière destarifs de communications téléphoniques de France

Télécom, reflétant tant les baisses de terminaisond’appel, notamment des appels fixe vers mobile,imposées par l’Autorité, que les gains de productivitéde France Télécom. L’alignement du tarif descommunications longue distance de France Télécomsur celui des communications locales, le 21 octobre2010, avait fait décroître le prix moyen par minutedes appels longue distance (en métropole etoutre-mer) d’environ 50%. L’application de cesévolutions tarifaires aux paniers métropolitains etultramarins correspondait à une baisse d’environ12%. D’autres évolutions tarifaires ont suivi en2011, avec la baisse des tarifs des communicationsfixe vers mobile au départ de la métropole(diminution du prix moyen d’un appel de 11 à 24%selon l’opérateur mobile) ainsi qu’au départ desdépartements d’outre-mer, avec une diminution dupanier de 17% entre 2010 et 2011.

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Pour les autres prestations, telles que l’abonnement,les appels vers les numéros spéciaux et versl’international pour la téléphonie fixe, le prix descommunications depuis les publiphones et desappels vers le service de renseignement universel,l’ARCEP exerce un pouvoir d’opposition a priori.

3.3. Les évolutions possibles

Plusieurs évolutions réglementaires sont susceptiblesde modifier le dispositif du service universel.

a) Transposition en droit interne de ladirective de 2009

En droit national, la transposition des dispo-sitions relatives au service universel est intervenuepar l’ordonnance n° 2011-1012 du 24 août 2011relative aux communications électroniques18,complétée par le décret n° 2012-436 du 30 mars201219. Pour le service universel, l’ordonnanceprévoit désormais la séparation de l’accès et duservice téléphonique pour les opérateurs désignéscomme prestataires de service universel. Par ailleurs,elle inscrit les principes de neutralité technologiqueet des services dans les grands principes de larégulation sectorielle (17° du II de l’article L. 32-1 duCPCE).

b) L’inclusion du haut débit dans le périmètredu service universel

La directive 2009/140/CE modifiant la directive2002/22/CE ne contient plus, dans ses considérants,la mention chiffrée d’un débit de données minimum.Désormais, la directive fait référence uniquement àl’« accès fonctionnel à internet », défini par la largeurde bande la plus utilisée par la majorité des abonnésd’un Etat membre. Cette nouvelle rédaction reprendles conclusions de la communication de septembre200820 de la Commission européenne. Les Etatsmembres peuvent donc désormais, s’ils lesouhaitent, inclure le haut débit dans le périmètredu service universel.

Dans le cadre de la consultation publique qu’elle aengagée et qui s’est clôturée le 7 mai 2010, laCommission européenne a lancé une réflexionapprofondie sur le haut débit et le service universel,afin d’envisager le « meilleur moyen de faire en sorteque tous les Européens disposent des services detélécommunications de base ». Sur la base desrésultats de la consultation et d’un bilan del’évolution des usages en matière de technologies del’information, elle devait se prononcer, par le biaisd’une communication, sur l’opportunité de réviser ladirective 2002/22/CE.

La Commission européenne a ainsi publié, le 23 novembre 2011, les résultats de sa consultationpublique. Elle conclut à l’absence de nécessité demodifier le concept de base ou le champd’application de la directive, préconisant de ne pasinclure les services de communication mobile et lesconnexions à haut débit, à l’échelon de l’Unioneuropéenne dans le champ du service universel.Soucieuse de favoriser une mise en œuvre homogènede la directive et de minimiser les atteintes à laconcurrence, la Commission introduit des préco-nisations qui visent notamment à circonscrirel’introduction du haut débit au seul raccordementpermettant un accès fonctionnel à internet selon descritères de diffusion du haut débit dans la populationet à en limiter, au moyen de seuils, le financementpar les opérateurs de communications électroniques.

c) Vers un « triple play » social ?

Les échanges sur le haut débit et la composantegéographique du service universel ne doivent pasconduire à négliger la composante sociale du serviceuniversel qui représente, selon l’ARCEP, un moyen trèsefficace de diminuer le nombre d’exclus du haut débit.

L’extension aux offres multiservices du tarif social duservice téléphonique permettrait ainsi de coupler leservice de téléphonie fixe avec le haut débit. Celaaurait également pour effet de renforcer l’accessibilitésociale du service universel à un coût bien moindreque l’inclusion du haut débit dans le service

124 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

18 - Publiée au JO du 26 août 2011 et entrée en vigueur le 27 août 201119 - Publié au JO du 31 mars 201220 - Communication de la Commission au Parlement européen, au conseil, au comité économique et social européen et au comité des régions,

en date du 25 septembre 2008. Dans sa communication, la Commission invitait les ARN (notamment) à « prendre part à un débat » pourparvenir à la diffusion du haut débit en étudiant les différents mécanismes de promotion du haut débit.

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L’évolution vers le très haut débit fixe et mobile

Les grands chantiers de l’Autorité

2

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE II

125

universel. On constate, en effet, un affaiblissementd’année en année du service universel : depuis2004, le nombre de bénéficiaires effectifs du tarifsocial a notablement reculé, passant de près de 700 000 foyers en 2004 à 254 500 en 2011 (cequi représente moins de 11% des bénéficiairespotentiels pour cette dernière année).

4. La conservation des numérosmobiles et fixes

4.1. La conservation des numérosmobiles

D’importants travaux ont été réalisés avec lesopérateurs mobiles et le groupement d'intérêtéconomique « Entité de gestion de la portabilité »(GIE EGP), sous l’égide de l’Autorité, afin de mettreen œuvre les nouvelles dispositions législatives etréglementaires prises en application des directiveseuropéennes. Ces travaux ont permis d’adapter lesmodalités d’échanges entre opérateurs afin deréduire les délais de mise en œuvre de laconservation du numéro mobile, de simplifier leparcours du client et de compléter l’information del’abonné. Un nouveau dispositif de conservation dunuméro mobile est ainsi entré en vigueur le 7novembre 2011 en métropole et sera étendu àl’outre-mer en juillet 2012.

Le délai global de mise en œuvre de la conservationdu numéro mobile pour l’abonné a été ramené dedix jours calendaires à un délai maximum de troisjours ouvrables (sauf demande expresse de la partde l’abonné), sous réserve de la disponibilité del’accès (disponibilité effective de la carte SIM) et del’expiration du délai légal de rétractation en cas desouscription à distance.

Le nouveau dispositif prévoit également unedisponibilité 24h sur 24 et 7 jours sur 7 des serveursd’information diffusant le code RIO (relevé d’identitéopérateur associé à chaque numéro mobile) quel’abonné doit fournir à son nouvel opérateur pourdemander la conservation du numéro mobile.

Ces serveurs sont accessibles depuis la ligne mobilede l’abonné via un numéro gratuit désormais

commun à l’ensemble des opérateurs : le 3179.L’abonné est, en outre, mieux guidé lors de laconsultation de ce serveur d’information. Unmessage lui rappelle les dates précises de sonengagement, indispensables au calcul exact deséventuels frais de résiliation anticipée, alors que lemécanisme du simple guichet épargne à l’abonné ladémarche de résiliation de son contrat auprès de sonancien opérateur en la mettant à la charge du nouvelopérateur. Grâce à ce mécanisme, le portage effectifdu numéro mobile vaut résiliation concomitante del’ancien abonnement. En outre, ce mécanismeprévoit également une série de SMS d’informationguidant l’abonné mobile métropolitain durant lesdifférentes étapes du processus, depuis laconsultation du RIO jusqu’au portage effectif dunuméro, en passant par la confirmation de la prise encompte de sa demande. Enfin, il est prévu que toutretard ou abus dans la mise en œuvre de laconservation du numéro donne lieu à uneindemnisation, sur demande de l’abonné et aprèsvérification par l’opérateur.

En 2011, 3,347 millions de numéros mobiles ontété conservés, soit 45% de plus qu’en 2010.

4.2. La conservation des numérosfixes

L’Autorité veille, en tant qu'observateur, au bonfonctionnement de l'association de la portabilité desnuméros fixes (APNF), laquelle met à disposition desopérateurs les outils techniques leur permettantd’informer les autres opérateurs des portages réalisésà destination de leurs abonnés et d’utiliser unprotocole commun d’échanges inter-opérateurs pourle traitement des demandes de conservation dunuméro fixe. Les travaux d’amélioration engagés en2011 ont pour objectif :• de rendre possible la conservation du numéro fixe,

quel que soit le type de numéro, l’opérateur ou latechnologie utilisée pour fournir l’offre decommunications électroniques ;

• de réduire à quatre heures le délai maximumd’interruption de service le jour du portage, àcompter du 1er janvier 2012.

En 2011, 2502702 numéros fixes ont été conservés(autant qu’en 2010).

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Rapport d’activité 2011

126 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

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La neutralité de l’internet

Les grands chantiers de l’Autorité

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Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE V

1. Enjeux et contexte

Le débat sur la neutralité de l’internet souligne laplace croissante prise par l’internet dans lasociété et son importance pour le déve-loppement d’une économie moderne etcompétitive. Dans un contexte d’évolutionrapide des usages, le rôle du régulateur estd’encourager les investissements dans lesréseaux, tout en préservant un espacenumérique favorable à la liberté et àl’innovation.

L’Autorité s’est saisie du sujet dès 2009,initiant un cycle de réflexion et de largeconsultation des acteurs du secteur et dela société civile, qui a abouti en septembre2010 à la publication de dix « propositionset recommandations » énonçant les prin-cipes que devraient respecter les fournisseurs

d’accès à l’internet et annonçant les travauxde l’Autorité pour leur mise en œuvre.

Ces travaux s’inscrivent dans le cadre régle-mentaire modifié en 2011 par la transposition du

troisième « paquet télécom ».

1.1. Les enjeux du débat

En 2011, les trois quarts des Français disposaientd’une connexion à l’internet à domicile1, tandis que

45% des clients mobiles utilisaient leur terminal pouraccéder à des services de données2 qui connaissentun développement soutenu. Internet devient ainsiun bien collectif, dont le développement revêt uncaractère stratégique pour les économies modernes.

Le principe de neutralité implique que les réseaux quiforment l’internet (« couche basse ») doivent assurerl’acheminement de l’information (« couche haute »),sans distinction fondée sur la nature de cetteinformation, son émetteur ou son récepteur.

A ce jour, ce principe a largement sous-tendu ledéveloppement de l’internet. Il a permis la création demultiples services et applications. Ainsi, « uneinnovation sans permission » a pu voir le jour, facilitéepar le faible niveau des coûts d’entrée et la garantied’un accès immédiat et inconditionnel au reste dumonde connecté, sans avoir à engager de négociationsavec les différents intermédiaires impliqués dans laprise en charge du trafic jusqu’à l’utilisateur. Pour lesinternautes, le principe de neutralité garantit l’accès àtous les services et la possibilité d’échanger avec tousles autres utilisateurs connectés.

Aujourd’hui, d’importants investissements sontnécessaires pour augmenter les capacités des réseauxet répondre à l’évolution des usages de l’internet.Certains opérateurs estiment qu’il est désormaisnécessaire de mettre en place des pratiques de gestionde trafic, visant à la fois à contenir les coûts et à soutenir

La neutralité de l’internet

1 - CREDOC, Enquêtes « Conditions de vie et Aspirations », 2011.2 - Observatoire des marchés des communications électroniques en France, ARCEP, 3e trimestre 2011. Sont pris en compte les services multimédia

de type internet, Wap, MMS, e-mail, et ce, quelle que soit la technologie support. L'envoi d'un SMS ne rentre pas dans le périmètre de cettedéfinition.

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les revenus tirés de services proposant unacheminement prioritaire du trafic. S’il paraît légitimeque les opérateurs gèrent activement le trafic internetpour lutter, par exemple, contre les attaquesinformatiques, d’autres pratiques sont en revancheplus contestables, comme celles qui consistent à freinerou bloquer des flux de données en provenance deconcurrents. Par ailleurs, l’internet peut aussi parfoisêtre le lieu de confrontations entre des fournisseurs decontenus et des opérateurs de réseaux sur lesconditions de leur interconnexion.

Reconnaissant l’importance de ces enjeux, l’Autoritéa proposé un cadre visant à définir les conditions d’undéveloppement pérenne de l’internet, respectueux desa nature première d’espace de liberté d’expression etd’échanges à l’échelle mondiale.

1.2. Les principes

L’Autorité a, dans ce cadre, rappelé le rôle essentiel quejoue la concurrence, pour assurer le plus grand choixaux utilisateurs et inciter les opérateurs à proposer desoffres de qualité. Par son action, elle entend favoriser lamise en place d’une concurrence effective sur lesmarchés du haut et du très haut débit en veillant à leurfluidité et à la transparence des pratiques des acteurs.

L’Autorité reconnaît la légitimité des opérateurs àproposer, sous certaines conditions, des services gérés(qui seuls permettent de garantir une qualité plus élevéepour des contenus spécifiques, comme la télévisionpar exemple) en parallèle du service d’accès à l’internetqui offre une connectivité générale à tous les contenuset services.

Un FAI doit offrir à l’utilisateur un service d’accès àl’internet respectueux du principe de liberté d’usage(en termes de contenus envoyés et reçus, d’applicationsutilisées et de matériel connecté, dès lors qu’ils nenuisent pas au réseau), et d’une qualité suffisante. Demanière générale, le traitement des informations doitêtre réalisé sans distinction d’émetteur, de récepteur,de service, d’application ou de terminal.

Des exceptions sont néanmoins envisageables. Leséventuelles pratiques de gestion de trafic doivent alors,en tout état de cause, respecter les critères (rappelésdans les propositions de l’ARCEP) de pertinence, deproportionnalité, d’efficacité, de non-discriminationdes acteurs et de transparence. Par ailleurs, l’Autoritéconsidère que si les services gérés doivent pouvoir sedévelopper afin de préserver la capacité d’innovationdes acteurs, ils ne doivent pas conduire à dégrader laqualité du service d’accès à l’internet en deçà d’unniveau minimal.

Ces principes rendus publics en septembre 2010 ont,dans l’ensemble, été accueillis favorablement par lesacteurs du secteur. Ils nécessitent une plus grandetransparence sur les pratiques et une meilleureinformation du régulateur. Pour en assurer la mise enœuvre, l’Autorité a lancé quatre actions qui sontprésentées page 131.

1.3. Le cadre réglementairerenouvelé

L’action de l’Autorité s’inscrit dans le cadre juridiquemis en place en août 2011 par la transposition desdirectives européennes qui confient un nouvel objectifet de nouvelles compétences au régulateur. Ainsi,l’Autorité est désormais chargée de « favoriser lacapacité des utilisateurs finals à accéder àl'information et à en diffuser, ainsi qu'à accéder auxapplications et services de leur choix »3.

Le régulateur dispose de nouvelles compétences pourmaintenir un niveau de service suffisant et prévenir leralentissement du trafic, et il « peut fixer desexigences minimales de qualité de service »4. Cepouvoir s’accompagne de la capacité à déterminer lanature, les modalités et les conditions de publicationdes mesures de qualité de service réalisées par lesopérateurs5.

Par ailleurs, la compétence de règlement de différendde l’Autorité est étendue à tous les acteurs de l’inter-connexion, puisqu’elle peut désormais être saisie sur « les conditions réciproques techniques et tarifaires

128 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

3 - Article L.32-1, § II, 15° du code des postes et des communications électroniques4 - Article L. 36-6, 5° du code des postes et des communications électroniques5 - Article D. 98-4 du code des postes et des communications électroniques

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La neutralité de l’internet

d'acheminement du trafic entre un opérateur et uneentreprise fournissant des services de communicationau public en ligne6» et qu’elle a désormais la capacitéde recueillir auprès de cette dernière catégorie d’entre-prises « les informations ou documents concernantles conditions techniques et tarifaires d'achemi-nement du trafic appliquées à leurs services»7.

Enfin, la loi impose aux opérateurs la transparence surles pratiques de gestion de trafic, pour lesquelles uneinformation doit figurer dans les contrats « sous uneforme claire, détaillée et aisément accessible »8.

2. Un débat européen

Au niveau européen, la question de la neutralité del’internet et des réseaux a suscité beaucoup d’intérêtet a été l’objet d’un certain nombre d’initiatives de lapart d’un grand nombre d’acteurs : institutionscommunautaires, régulateurs au sein de l’ORECE etEtats membres.

2.1. L’action au niveaucommunautaire

Toutes les institutions communautaires sont impliquéesdans les débats sur la neutralité de l’internet à la suitede l’adoption du « paquet télécom ».

En avril 2011, la Commission européenne a dressé,à l’occasion d’une communication sur « l'internetouvert et la neutralité d'internet en Europe9 », unétat des lieux qui rappelle les problématiques, lesdispositions législatives actuelles et les travaux encours, notamment au sein de l’ORECE, tout endemandant à celui-ci d’approfondir et d’élargir lechamp de ses travaux, lui accordant ainsi un rôleimportant en tant qu’expert. La Commissioncontinuant de suivre ces sujets, il est probable qu’elleprécise sa position au cours de l’année 2012, unefois les travaux de l’ORECE publiés.

De son côté, le Parlement européen a réaffirmé son fortengagement en faveur des principes fondamentaux deneutralité des réseaux dans sa « résolution du 17 novembre 2011 sur l'internet ouvert et la neutralitéd'internet en Europe ». Il y souligne les menacespotentielles sur la neutralité de l’internet. Il attire aussil’attention sur l’importance d’adopter une approchecohérente au niveau européen et identifie un certainnombre de sujets précis (tels que les pratiques degestion de trafic ou le marché de l’interconnexion) quela Commission devrait continuer à examiner. Ildemande également aux ARN10 de veiller activementà la neutralité de l’internet avec l’aide de l’ORECE.

Avec ses « conclusions du Conseil sur l'internet ouvert et la neutralité de l'internet en Europe11 » du 13 décembre 2011, le Conseil de l’Union européennea, lui aussi, adopté une position soutenant une actionproactive en faveur de la neutralité de l’internet.

2.2. Les travaux de l’ORECE

Le rôle de l’ORECE, dont les travaux sur le sujet sontco-présidés par le régulateur norvégien NPT et parl’ARCEP, a été central dans le débat depuis 2010. Eneffet, à la suite de l’adoption du nouveau « paquettélécom », la Commission a sollicité l’intervention del’ORECE pour conduire plusieurs chantiers. Dans unpremier temps, l’ORECE s’est attaché à établir un étatdes lieux européen de la neutralité de l’internet, avantd’approfondir ses travaux sur des thèmes plus précisafin de développer une connaissance partagée desquestions de régulation et d’élaborer une méthodologiecommune pour les aborder. Ses travaux se concentrentsur quatre principaux aspects : l’interconnexion, lagestion du trafic, la transparence et la qualité de service.

Fin 2011, l’ORECE a publié un rapport sur la qualité deservice12 et des lignes directrices sur la transparencedes offres13. D’autres chantiers sont encore en courset donneront lieu à publication dans le courant de

Les grands chantiers de l’Autorité

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Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE V

6 - Article L. 36-8, 2° du code des postes et des communications électroniques7 - Article L. 32-4, 2° du code des postes et des communications électroniques8 - Article L.121-83 du code de la consommation, en particulier les alinéas g) et i)9 - COM/2011/0222 du 19 avril 2011

10 - Autorités de régulation nationales 11 - http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_Data/docs/pressdata/fr/trans/126891.pdf12 - http://erg.eu.int/doc/berec/bor/bor11_53_qualityservice.pdf13 - http://erg.eu.int/doc/berec/bor/bor11_67_transparencyguide.pdf

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2012: un rapport sur l’interconnexion IP, un rapportsur la concurrence dans le contexte de la neutralité del’internet, des lignes directrices sur la qualité de serviceet une enquête sur les pratiques de gestion de traficdes opérateurs.

L’ensemble de ces travaux devrait être utile à la Com-mission pour déterminer ses éventuelles prochainesinitiatives.

2.3. L’action des Etats membres etdes ARN au niveau national

Les Etats membres, dans leur quasi-totalité, n’ont pasadopté de dispositions législatives contraignantes ausujet de la neutralité de l’internet au-delà de ce queprévoit le cadre communautaire. Certaines ARN ontcependant d’ores et déjà pris des initiatives.

En ce qui concerne les Etats membres, seuls lesPays-Bas se sont à ce jour engagés dans un dispositiflégislatif visant à encadrer strictement les pratiques degestion de trafic, ce qui reste une exception en Europe.La chambre basse du Parlement néerlandais a ainsiintroduit dans le texte de transposition du nouveau cadreréglementaire européen des amendements visant àinterdire aux fournisseurs d’accès à l’internet d’entraverou de ralentir des services et applications sur l’internet.Le texte établit toutefois quatre exceptions a priori (entant que motifs jugés raisonnables) : la limitation de lacongestion (au moyen de traitement non discrimi-

natoire), la sécurité, la lutte contre les communicationsnon sollicitées (après consentement du client) et l’appli-cation de la loi ou de décisions de justice. Le texte devraitêtre adopté d’ici la fin du premier semestre 2012.

En ce qui concerne les ARN, le régulateur norvégien aété, avec l’ARCEP, un précurseur en publiant, dès2010, des lignes directrices en la matière, dans unedémarche de co-régulation avec les acteurs du secteur.Ce document identifie la concurrence et la transparencesur le marché de détail du haut débit comme desfacteurs clés pour garantir la neutralité. NPT les assortitd’une exigence de non-discrimination des flux (enfonction de leur nature, de leur origine ou de leurdestination) en tout point de connexion des réseaux.L’OFCOM, le régulateur britannique, quant à lui, mènedes travaux approfondis depuis 2010 sur la neutralitéde l’internet. Ceci lui a permis de présenter, dans unrapport publié en novembre 2011, son approche enla matière. Il conclut que les forces du marché sontactuellement suffisantes pour la préserver, mais qu’il estnécessaire de suivre de près les évolutions en menant,en 2012, des travaux supplémentaires.

L’AGCOM, le régulateur italien, se penche aussi sur laquestion. Il a notamment lancé un système de mesureet de veille pour améliorer la qualité de service et, en2011, a mené deux consultations publiques. De soncôté, depuis 2009, le régulateur finlandais, FICORA,impose aux opérateurs d’être à même de mesurer leursprestations en matière de qualité de service.

130 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

Des propositions réglementaires, en Europe ouailleurs, veulent protéger la propriété intellectuelleen imposant aux acteurs de l'Internet des règlesde contrôle qui semblent remettre en cause laneutralité d'Internet. Qu'en pensez-vous ?

Françoise Benhamou : Il faut se garder de touteinterprétation erronée du principe de la neutralitéde l'Internet. Pour reprendre la métaphore del'autoroute (ouvrir le trafic à tous sansdiscrimination), permettre à tous d'emprunterl'autoroute ne signifie pas qu'il faille faciliter la fuited'un éventuel trafiquant. En d'autres termes, il fautdisjoindre du principe général de la neutralité la

question de la lutte contre les fournisseurs decontenus ouvertement en situation d'illégalité.L'ARCEP doit veiller à la neutralité au sens de l'accèsnon discriminant et de la bonne définition des règlesen cas de congestion ; elle n'a pas vocation à se mêlerde la question du respect de la propriétéintellectuelle. Elle n'est pas compétente sur cesquestions de filtrage ou de blocage légal : il s'agitd'obligations que la puissance publique peutimposer aux opérateurs en vue de concilier liberté decommuniquer avec le respect d'autres droitsfondamentaux (propriété intellectuelle, vie privée,etc.), et bien sûr, des exigences d'ordre public(pédopornographie, incitation à la haine raciale,

Interview de Françoise Benhamou, membre du collège de l'ARCEP

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La neutralité de l’internet

3. L’action de l’Autorité

Le cadre de régulation en vigueur en France a favoriséla mise en place d’une concurrence effective etsatisfaisante sur les marchés de détail. Cetteconcurrence permet de maintenir le dynamismed’offres alternatives d’accès à l’internet. Elle ne suffittoutefois pas à garantir le respect des principes de laneutralité de l’internet et des réseaux. L’Autorité a doncidentifié quatre actions spécifiques à mener, suivantles lignes directrices tracées dans ses propositions deseptembre 2010 et dans le cadre réglementairerenouvelé en 2011.

L’Autorité aura l’occasion de dresser un bilan approfondide son action dans ce domaine dans le rapport qu’elleremettra au Parlement au début de l’été 201214.

3.1. La transparence

Les évolutions du cadre réglementaire en matière deneutralité de l’internet entraînent un renforcement des

obligations d’information auxquelles sont soumis lesopérateurs de communications électroniques (orien-tation du trafic, restrictions à l’accès à des services, etc). Afin d’améliorer l'information à destination desutilisateurs finals sur les pratiques de gestion de traficdes opérateurs, l'Autorité a mis en place en 2012, avecla direction générale de la concurrence, de la consom-mation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et ladirection générale de la compétitivité, de l'industrie etdes services (DGCIS), un groupe de travail réunissantdes représentants des opérateurs, des consommateurset des autres utilisateurs. Ce groupe va définir lesmodalités d’information sur les pratiques de gestion detrafic, recouvrant, dans une acception large, lesmesures techniques ou contractuelles de différenciationdu traitement du trafic ou les possibilités d’usage, enfonction du type de données, d’acteurs, de services oud’applications.

Les travaux sur la transparence et la qualité de servicesont largement complémentaires pour garantir àl’utilisateur l’accès à une information adaptée.

Les grands chantiers de l’Autorité

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Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE V

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etc.). On peut toutefois aller plus loin, et rappelerdeux principes importants. Le premier est que leblocage sur le réseau ne doit intervenir qu'en dernierrecours, lorsque la suppression des contenus à lasource n'est pas possible, comme le stipule la loi surla confiance dans l'économie numérique ; le secondest que si un tel blocage était indispensable, ceserait par le truchement d'une autorité compétente,a priori un juge, sur une requête ciblée. Un arrêtrécent de la Cour de justice de l'Union européenne(CJUE) -arrêt Scarlet- est clair sur ce point : il nesaurait y avoir de filtrage généralisé " préventif ".

La relation marchande directe entre fournisseursde contenus et internautes fait fi d'une juste rému-nération de la bande passante financée par lesinvestissements des opérateurs. Comment peut-on selon vous rééquilibrer la chaîne de valeur ?

Françoise Benhamou : C'est la question du finan-cement de l'Internet, ainsi que de la neutralité vue

sous un angle économique. Même si les intérêts nesont pas toujours les mêmes, fournisseurs decontenus et internautes souhaitent que l'accès soitle plus large possible (on pourrait même le qualifierd'infini) à une offre elle-même sans cessecroissante. Dès lors que la croissance du trafic enmobilité requiert des investissements lourds etindispensables à la qualité, se pose la question dufinancement de la bande passante. Cela dit, il fautéviter de ne considérer que les apparences. Chacun,l'internaute et le fournisseur de contenus, paye poursa connexion, et l'utilise ensuite dans les conditionsdu contrat qu'il a souscrit. Passer un appeltéléphonique à mon banquier n'impose pas que larelation contractuelle et financière que j'entretiensavec lui transite par mon opérateur téléphonique, etla communication téléphonique est bien financéeà travers ce que je paye à mon opérateur ; il en va demême pour Internet.

Revue Europe Parlementaire , 21 mars 2012

14 - Dans le cadre fixé par l’article 21 de la loi du 22 mars 2011 portant diverses dispositions d'adaptation de la législation au droit de l'Unioneuropéenne en matière de santé, de travail et de communications électroniques.

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Enfin, l'Autorité participe également aux travaux del’ORECE qui a soumis à consultation publique seslignes directrices sur la transparence15.

3.2. La qualité de service

Dans ses propositions, l’Autorité a rappelé sonattachement à un service d’accès à l’internet présentantune qualité suffisante et transparente. Il s’agit nonseulement d’évaluer la qualité du service d’accès àl’internet, de vérifier qu’elle ne se dégrade pas, maiségalement de s’assurer que la gestion de traficn’entraîne pas de détériorations ciblées. Cette dé-marche concerne à la fois les réseaux fixes et les réseauxmobiles.

L’Autorité a ainsi engagé plusieurs démarches visant àsuivre la qualité du service d’accès à l’internet et às’assurer qu’elle est suffisante et qu’elle ne se dégradepas. Toutefois, si tel était le cas, l’Autorité pourraitenvisager de fixer des exigences minimales de qualitéde service, dans le cadre prévu par la loi, à la suite dela transposition du « paquet télécom » de 2009.L’information recueillie pourra également éclairer lesutilisateurs finals dans leur choix entre les différentesoffres (comme détaillé dans la partie sur la qualité deservice internet, page 120) et ainsi renforcerl’émulation concurrentielle entre opérateurs.

S’agissant plus particulièrement des réseaux fixes,l’Autorité a engagé, en 2011, des discussions avec desreprésentants du secteur (opérateurs, équipementiers,fournisseurs de contenus, consommateurs, scien-tifiques) pour préparer la mise en place d’un dispositifde suivi de la qualité du service d’accès à l’internet.

Les résultats de la consultation publique sur lesorientations générales de ce dispositif, ouverte dedécembre 2011 à février 2012, vont permettre àl’Autorité de préciser la démarche engagée et deprogresser vers la mise en œuvre d’un suivi effectif. Ils’agira de comparer les performances des différentsFAI au moyen de plusieurs types d’indicateurs reflétantla qualité du service d’accès à l’internet. La mesure dudébit sera complétée par des indicateurs techniques

relatifs à la qualité des réseaux, ainsi que d’autresindicateurs reflétant les usages des utilisateurs, endistinguant la part du résultat explicable par latechnologie d’accès (cuivre, câble, fibre optique) decelle liée aux performances propres du FAI.

S’agissant des réseaux mobiles, l’Autorité publieannuellement une enquête de qualité de service quidevrait être complétée en 2012 par un suivi despratiques de gestion de trafic.

L’ARCEP participe également aux travaux de l’ORECE,qui a publié, en 2011, un rapport sur la qualité deservice au regard de la neutralité de l’internet16 ettravaille, en 2012, à l’élaboration de lignes directricessur ce sujet.

3.3. L’interconnexion IP

L’interconnexion est le mécanisme par lequel lesdifférents acteurs de l’internet (opérateurs, fournisseursde services et de contenus, intermédiaires techniques)construisent le réseau mondial en établissant des liensmutuels. C’est la clé de voûte de l’internet.

Elle garantit l’accès de chaque utilisateur final àl’ensemble du réseau. L’interconnexion de données estun marché historiquement non régulé, siège dedynamiques fortes. Il est néanmoins le siège detensions nouvelles entre acteurs. L'Autorité estime doncnécessaire d’acquérir une connaissance approfondiede ce marché. L’Autorité souhaite, notamment,s’assurer de l’absence de dysfonctionnement majeuret être en mesure d’anticiper d’éventuelles évolutionsdéfavorables.

A cet effet, un premier questionnaire informel a étéadressé au printemps 2011 aux principaux acteurs dumarché (FAI, transitaires, prestataires de service,CDN17) pour connaître les conditions précises de leursrelations d’interconnexion. Sur cette première base, etafin de disposer de manière régulière d’informationscommuniquées dans un cadre formel, l’ARCEP a lancéen décembre 2011 une consultation publique portantsur une collecte régulière d'informations sur les

132 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

15 - BEREC Guidelines on Transparency in the scope of Net Neutrality: Best practices and recommended approaches.http://erg.ec.europa.eu/doc/berec/bor/bor11_67_transparencyguide.pdf

16 - A framework for Quality of Service in the scope of Net Neutrality. 17 - Un Content Delivery Network (CDN) est constitué d’ordinateurs reliés en réseau à travers internet et qui coopèrent afin de mettre à

disposition du contenu ou des données (généralement du contenu multimédia volumineux) à des utilisateurs.

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La neutralité de l’internet

conditions techniques et tarifaires d'interconnexion etd'acheminement de données.

Ce principe a été retenu par la décision de l’Autorité du29 mars 201218 visant dans un premier temps lesopérateurs de communications électroniques soumis àl 'obligation de se déclarer auprès de l'Autorité (articleL 33-1 du CPCE). Les questionnaires qui leur serontenvoyés sur une base semestrielle permettront demieux connaître leurs relations d'interconnexion etd'acheminement de données avec les autres acteursde l'internet.

De façon ciblée, si nécessaire, les opérateurs nonsoumis à déclaration et les fournisseurs de services decommunication au public en ligne (FSCPL) pourrontêtre sollicités s’ils sont interconnectés avec desopérateurs soumis à déclaration. Les premièresréponses à cette collecte d’information sont attenduespour août 2012.

3.4. Les pratiques de gestion du trafic

Les recommandations de l’Autorité sur la neutralité del’internet et des réseaux encadrent le recours auxmécanismes de gestion de trafic, c’est-à-direl’ensemble des pratiques différenciant le traitementdes flux d’information (comme le blocage de certainesapplications, la priorisation de certains services, etc).

Afin d’améliorer sa connaissance des pratiques dumarché, l'Autorité a demandé aux opérateurs, aupremier semestre 2011, de l’informer des mesures degestion de trafic mises en œuvre sur leurs réseaux.L'Autorité a ensuite pris part, de décembre 2011 àjanvier 2012, à l'initiative de la Commission euro-péenne, à un exercice plus large de recensement despratiques au niveau européen, qui s'adressait à la foisaux opérateurs et à la société civile.

Les résultats de ces exercices soulignent la variété despratiques mises en œuvre, dont certaines semblentpoursuivre des objectifs légitimes, de manière efficaceet proportionnée, tandis que, pour d’autres, laconformité aux principes énoncés par l’Autorité doitêtre vérifiée. Ces exercices soulignent le besoin d’unsuivi constant de ces pratiques. Les résultatspermettront à l’Autorité de préciser, dans le cadre durapport qu’elle doit rendre à la mi 2012 au Parlement,un bilan de la mise en œuvre de ses recommandationsémises en septembre 2010 et d’évaluer leur pertinenceopérationnelle.

A l’échelle européenne, la Commission s’apprête àrendre publics des éléments de synthèse sur l’enquêterelative aux pratiques mises en œuvre. L'ORECE doit,pour sa part, publier en 2012 un rapport analysant lesconséquences de ces pratiques sur les utilisateurs finalset les fournisseurs de contenus, d’applications et deservices.

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CHAPITRE V

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18 - Décision n° 2012-0366 de l’ARCEP en date du 29 mars 2012 relative à la mise en place d’une collecte d’informations sur les conditionstechniques et tarifaires de l’interconnexion et de l’acheminement de données

C’est bien vers une économie et une société de laconnaissance, et non pas seulement de l’infor-mation, que conduit la révolution numérique. Àcet égard, l’internet joue le rôle d’une « prothèsecognitive » extraordinairement puissante, quiélargit le champ de la réalité perçue et multiplieles potentialités ouvertes à l’action. (…)Relativement aux deux révolutions industriellesqui l’ont précédée, la révolution numériqueprésente un trait original : elle affecte un des traitsessentiels de l’espèce humaine : la cognition.

Pour cette raison, l’internet n’est pas seulementun outil au service de l’homme, comme peut l’êtreun réseau ferré ou un réseau électrique, mais c’estun objet « total » au sens philosophique du terme,un milieu au sein duquel les individus s’expriment,lisent, écrivent, communiquent, au sein duquelils vivent et sont !

« Big data ou le tsuNumi », les cahiers de l’ARCEP n°7, novembre 2011

Article de Nicolas Curien, ancien membre de l’Autorité

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134 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

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CHAPITRE I Le marché postal 1371. Panorama des marchés postaux en France en 2011 1372. Les nouvelles attributions de l’ARCEP en matière postale 1403. Le service universel postal 1414. Dossiers particuliers 1485. Le groupe des régulateurs européens postaux (GREP) 151

CHAPITRE II Les chiffres du marché des communications électroniques 1551. Les principales données du marché 1552. Les usages 163

CHAPITRE III Les analyses de marchés réalisées en 2011 1671. Le haut et le très haut débit 1672. Les services de capacité 1693. La téléphonie mobile 1694. La téléphonie fixe 1725. Les services de diffusion audiovisuelle 1736. Les analyses de marchés en Europe 173

CHAPITRE IV Gérer les ressources rares 1771. Les fréquences 1772. La numérotation 181

135Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Le bon fonctionnement des m

archés régulés

3

TROISIÈME PARTIE

Le bon fonctionnementdes marchés régulés

135

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136 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

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Le bon fonctionnement des m

archés régulés

3

Le marché postal

CHAPITRE I

137Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

1. Panorama des marchés postaux en France en 2011

1.1. Le marché dans son ensemble

a) Les envois de correspondance distribués en France

En 2011, le marché des envois de cor-respondance, c’est-à-dire des plis de moinsde 2 kg, a représenté un revenu de 7,5milliards d’euros, en baisse de 1,3% parrapport à l’année 2010. Les volumescorrespondants sont de 14,3 milliards

d’objets, en baisse de 3,2% par rapport à 2010. Lemarché de la publicité adressée (20% du marché envaleur et 30% du marché en volume) connaît unebaisse moindre (0,5% en valeur et 1,9% en volume)que celui des autres envois de correspondance (1,5%en valeur et 3,9% en volume).

La baisse des volumes observée en 2011 se ralentit par rapport à celles des années 2009 et 2010.Sur les quatre dernières années, la baisse moyenne annuelle des volumes est de l’ordre de 3,6%.

Le marché postal

0

5 000

10 000

15 000

20 000

2006 2007 2008 2009 2010 2011

en millions d’objets

0

5 000

2006 2007 2008 2009 2010 2011

0,5%-2,8% -5,0% -3,6% -3,2%

Volumes des envois de correspondance distribués en France

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138 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

1.2. Les opérateurs d’un marchétotalement ouvert

Le 1er janvier 2011, conformément à la loi du 9 février20101, le monopole postal sur les envois decorrespondance d'un poids inférieur à 50 grammes aété supprimé. Depuis cette date, le marché est donccomplétement libéralisé et le secteur réservé n’existedonc plus. Pour autant, au 31 décembre 2011, aucunprestataire autorisé n'est apparu en mesure de prendreune place significative. La Poste reste sur une positionde quasi-monopole de fait pour la distribution desenvois de correspondances sur le territoire national.

Après l'abandon par Adrexo en 2007 de son réseaudédié à la distribution d'envois de correspondance, dufait du report de l'ouverture du marché, l'absence deprestataires d'envergure sur le marché français a deux causes principales : d’une part, la décroissancecontinue du marché de la distribution d'envoi decorrespondance observée depuis quelques années,d’autre part, les moyens très importants nécessaires àla mise en place d'un réseau de distribution, au regarddu rendement de l'activité postale.

b) Le courrier exporté

Le volume de courrier exporté ne cesse de diminuer.En 2011, avec 385 millions de plis, les flux decorrespondance reculent de près de 7% par rapport à2010, soit une perte d’environ 30 millions de plis.

En revanche, le revenu associé se stabilise à 392 millionsd’euros. Près de 8 objets sur 10 exportés le sont à desti-nation de l’Union européenne.

1 - Loi n° 2010-123 du 9 février 2010 relative à l'entreprise publique La Poste et aux activités postales

Source : ARCEP, Observatoire postal - Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête avancée pour 2011, estimation provisoire.

Revenus des envois de correspondance en France (en millions d'euros HT)

2006 2007 2008 2009 2010 2011 Evolution2010-2011

Publicité adressée 1 647 1 657 1 646 1 491 1 482 1 475 - 0,5%Envois de correspondance,hors publicité adressée

6 788 6 924 6 666 6 346 6 123 6 030 - 1,5%

Total des envois de correspondance 8 435 8 581 8 312 7 837 7 605 7 505 - 1,3%dont secteur réservé 6 201 6 269 6 170 5 859 5 721 - -

Source : ARCEP, Observatoire postal - Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête avancée pour 2011, estimation provisoire.

Volumes des envois de correspondance distribués en France (en millions d'objets)

2006 2007 2008 2009 2010 2011 Evolution2010-2011

Publicité adressée 4 871 4 795 4 733 4 419 4 347 4 262 - 1,9%Envois de correspondance,hors publicité adressée

11 668 11 821 11 419 10 928 10 454 10 066 - 3,7%

Total des envois de correspondance 16 539 16 616 16 152 15 347 14 800 14 328 - 3,2%dont secteur réservé 13 804 13 789 13 470 12 780 12 243 - -

Source : ARCEP, Observatoire postal - Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête avancée pour 2011, estimation provisoire.

2006 2007 2008 2009 2010 2011 Evolution2010-2011

Revenus 419 398 392 376 391 392 + 0,1%

Volumes 475 462 468 436 413 385 - 6,9%

Revenus (en millions d'euros HT) et volumes (en millions d’objets) de l’export

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Le bon fonctionnement des m

archés régulés

3

Le marché postal

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE I

139

a) Les opérateurs de courrier domestique

A ce jour, à l'exception de la société Adrexo qui disposed'une autorisation sur l'ensemble de la France métro-politaine, les autres prestataires postaux autorisés sontdes petites ou moyennes entreprises à implantationslocales. Ces 17 entreprises, de la société en nompersonnel à la SARL, sont actives sur des zones allantd'une agglomération à un ou deux départements. Leuractivité de distribution postale représente le plussouvent une part minoritaire de leurs prestations.

Malgré tout, si la concurrence devait se développer àl'avenir au point de capter des parts de marchésignificatives, la loi prévoit une contribution aufinancement des surcoûts dus aux obligations deservice universel postal au travers d'un fonds decompensation. Seuls les prestataires autorisésdistribuant un certain volume de courrier seraientappelés à cette contribution.

b) Les opérateurs de courrier transfrontalier

Le marché postal international est libéralisé depuis le1er janvier 2003. Les envois de courrier à l'étrangerfont l'objet d'une concurrence effective entre La Posteet les filiales de postes étrangères. En France, ce sontaussi maintenant deux opérateurs privés indépendants,IMX France et OptiMail Solutions, qui sont actifs surce segment particulier.

Cependant, ce marché ne représente qu'une partiefaible, de l'ordre de 4%, du marché des objets adressés.

1.3. Le marché du routage : l’étude BASIC

L’ARCEP a publié, en juillet 2011, une étude réaliséepar le cabinet BASIC sur les activités du routage, qui faitsuite à une première étude publiée en 2008. Cetteétude permet de mieux apprécier l'évolution de cemarché fortement liée à celle des volumes de courrierphysique, alors que les changements technologiques(traitement de l'information, dématérialisation) tendentà modifier les compétences requises et les investis-sements nécessaires pour exercer le métier de routeur.

Développé en France à partir des années 1970, lesecteur du routage s’est organisé autour de la

préparation et la mise sous pli du courrier, son tri selonles plans de tris adoptés par La Poste et sa remise auréseau postal. Progressivement, d’autres fonctions ontété intégrées par les routeurs (la gestion des fichiers,l’impression, la gestion des retours, etc.). Les activitésde routage ont représenté, en 2009, un chiffre d’affairesde 730 millions d’euros, au sens strict, et de près de1,1 milliard d’euros en intégrant des activités connexes.

La dématérialisation est un élément clé pour apprécierl’évolution de l’activité. L’étude relève ainsi que lesémetteurs adoptent des stratégies prudentes, qui visentà définir des mix optimaux entre communicationsélectroniques et physiques, davantage qu’à enclencherdes opérations de substitution rapide et totale descourriers postaux. Le rôle privilégié du courriertraditionnel pour mener des actions de fidélisation desclients demeure incontesté. Ces considérationsconduisent à penser que la dématérialisation dans ledomaine du courrier de gestion ne devrait être queprogressive. Dans le domaine du marketing direct, si lacommunication par internet continue à progresser, ellele fait désormais à un rythme plus lent.

L’activité de routage se décline autour de trois grandsmétiers en fonction de la nature des envois traités.L’étude en décrit la situation et examine des scénariospossibles d’évolution.

• le routage de courrier de gestion (factures, relevésde compte, envois administratifs) a évolué en réponseaux changements technologiques, notammentl’impression numérique, qui permet désormais un trilogique des courriers émis à partir du traitement desfichiers clients. Il n’a pas été trop affecté par la baissedes volumes de courrier de gestion, en raison durecours accru au routage. A l’avenir, ce segmentdevrait cependant être affecté par les politiques dedématérialisation qui n’ont pas véritablement étémises en œuvre de façon intensive chez les grandsémetteurs de la banque et de l’assurance. La miseen œuvre de solutions de traitement automatisé decourrier égrené devrait représenter par ailleurs unesource de croissance.

• l’activité liée au courrier de marketing direct(envois publicitaires) est dépendante del’environnement économique du marketing et deschoix d’affectation des ressources publicitaires. Sur

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la période couverte par le rapport, la part relative dumailing (avec comme support le courrier postal) estrestée relativement constante dans l’ensemble desdépenses totales de marketing direct. Le scénariod’évolution le plus probable est celui d’une forterecomposition du marché autour de deux grandescatégories d’acteurs : ceux qui seront en mesure deproposer à leurs clients des prestations à forte valeurajoutée et un nombre significatif de petites sociétésde routage qui maintiendront leur activité, soit enraison d’une présence locale, soit commesous-traitants.

• Enfin, dans le domaine du routage de presse, labaisse de la diffusion, l’augmentation des tarifspostaux et la concentration des politiques d’achat deprestations des éditeurs devraient accentuer lespressions sur les acteurs dans les prochaines années,ce qui pourrait conduire à une concentration accrue.

2. Les nouvelles attributions del’ARCEP en matière postale

2.1. Le traitement des réclamations

a) Le nouveau dispositif mis en place en 2011

Conformément à la loi du 9 février 2010, les usagersdes services postaux peuvent, depuis le 1er janvier2011, saisir l'ARCEP des réclamations qui n'ont puêtre satisfaites dans le cadre des procédures mises enplace par les prestataires de services postaux.

L’ARCEP a reçu 75 courriers de réclamations en 2011,dont seuls 6 étaient recevables. 74 concernaient LaPoste, ce qui s’explique par le fait qu’il s’agit del’opérateur traitant aujourd’hui la très grande majoritédes flux.

Sur les six demandes recevables, deux d’entre elles ontfait l’objet d’un accord à l’amiable entre l’utilisateur etLa Poste et deux ont fait l’objet d’avis rendus parl’ARCEP en 2011.

b) Un premier exemple : celui des colis remiscontre signature

L'Autorité a notamment été saisie, le 6 juillet 2011,d'une réclamation portant sur le service d'envoi de colisde La Poste. A cette occasion, l'Autorité a constaté2

que les procédures suivies par La Poste pour la remisede colis contre signature nécessitaient d’importantesaméliorations.

En premier lieu, La Poste, dans un espace dédié auxquestions les plus fréquemment posées par ses clientssur son site internet, semblait interdire la formulationde réserves au moment de la réception. L'Autoritéconsidère qu'une telle interdiction « ne trouve sonfondement dans aucun texte ».

En outre, l'Autorité a relevé des contradictions entre letexte des conditions de vente et l'information disponiblesur le site internet de La Poste, s'agissant de lapossibilité pour un client de retirer son colis en agence,afin de l'ouvrir en présence d'un agent de La Poste.

Enfin, l'Autorité a constaté que La Poste n'avait pasrespecté sa procédure interne de remise d'un coliscontre signature, qui consiste en un recueil de lasignature sur un document identifiable.

Outre la suppression de toute contradiction dans lesinformations fournies au public, l'Autorité a doncestimé qu’il était indispensable que La Posteaméliore ses procédures de remise de colis contresignature, notamment en ce qui concerne lesconditions dans lesquelles la personne acceptantl'envoi peut formuler des réserves éventuelles lors dela remise. En particulier, un espace sur le bordereaudevrait permettre au consommateur d'indiquerd'éventuelles réserves.

A la suite de l’avis de l’ARCEP, La Poste a prévu lapossibilité pour les utilisateurs d’émettre des réservessur l’état général du colis au moment de sa réception.Elle s’est engagée à mettre à disposition un espace surle bordereau de remise permettant de signaler uneéventuelle détérioration selon deux niveaux possibles,au moment de la signature par le destinataire.

140 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

2 - Avis n° 2011-1015 du 20 octobre 2011 relatif à une réclamation concernant le service d’envoi de colis

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Le bon fonctionnement des m

archés régulés

3

Le marché postal

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

2.2. L’évaluation du coût de la missiond’aménagement du territoire

La Poste contribue, au moyen de son réseau de pointsde contact, à l'aménagement et au développement duterritoire national, en complément de ses obligationsde service universel. La loi du 9 février 2010 a chargél’ARCEP d’évaluer le coût net de cette mission. L’ARCEPa donc procédé pour la première fois en 2011 à cetteévaluation3. Ce coût s’élève à 269 millions d’euros autitre de l’année 2010.

a) Le calcul du coût net par l’ARCEP

L’évaluation du coût de la mission d’aménagement duterritoire se fait selon la méthode précisée par le décretdu 18 juillet 2011 : elle consiste à comparer les recetteset les coûts du réseau actuel avec les montantscorrespondants associés au réseau – hypothétique – queLa Poste déploierait si elle n’était tenue qu’à l’obligationd’accessibilité du service universel. Le coût netcorrespond au coût évité, diminué des éventuellesrecettes perdues du fait de la réduction de taille du réseau.

Le coût total du réseau actuel des points de contact estde 2 901 millions d’euros. En l’absence de sa missiond’aménagement du territoire, La Poste aurait déployéun réseau de 7 329 points.

Le coût de ce réseau hypothétique correspond au coûtactuel de ce réseau réduit, soit 2 440 millions d’euros,auquel s’ajoutent les coûts provenant de la demandequi se reporterait des points supprimés, évalués à 192 millions d’euros. Le coût total du réseauhypothétique est donc de 2 632 millions d’euros.

Le coût évité ressort ainsi à 269 millions d’euros.L’ARCEP ayant considéré que l’ensemble des recettesde La Poste est conservé et que, dès lors, les recettesperdues dans le scénario hypothétique sont nulles, ils’identifie au coût net.

La loi prévoit également que l’ARCEP remette unrapport au Gouvernement et au Parlement portant surle coût net, après avis de la commission supérieure duservice public des postes et des communicationsélectroniques (CSSPPCE). Ce rapport, transmis le 22 décembre 2011, aborde notamment l’économiecomparée des différents types de point de contact. Le réseau des points de contact de La Poste compteen effet un peu plus de 6 600 points en partenariat,soit avec des mairies (agences postales communales),soit avec des commerçants (relais poste commerçant). Ces solutions permettent à La Poste d’assurer samission de présence territoriale en mutualisant lesressources nécessaires.

b) La compensation dont bénéficie La Poste

En compensation de ce coût net, La Poste bénéficiedepuis 1990 d’abattements de fiscalité locale (taxefoncière sur les propriétés bâties et non bâties,contribution économique territoriale), dont le montantest désormais fixé sur la base de l’évaluation del’ARCEP. Son montant s’est élevé à environ 156 millionsd’euros en 2010 et 170 millions d’euros en 20114.

3. Le service universel postal

3.1. Les évolutions du périmètre duservice universel postal

Le périmètre du service universel postal est défini parle code des postes et des communications électro-niques. La Poste tient à jour un catalogue dans lequelses obligations en termes de service universel sont

CHAPITRE I

141

Source : ARCEP, Observatoire postal - Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête avancée pour 2011, estimation provisoire.

* L’ARCEP a effectué une évaluation pour 2009 à titre indicatif.

2006 2007 2008 2009* 2010 Coût net Évaluation La Poste 399 382 351 314 287(en million d’euros) Évaluation ARCEP 288 269

Abattemets 144 137 136 133 156

3 - Décision n° 2011-1081 du 22 septembre 2011 relative à l’évaluation pour l’année 2010 du coût net du maillage complémentaire permettantà La Poste d’assurer sa mission d’aménagement du territoire

4 - Le décret 2011-2069 du 30 décembre 2011 crée l’article 344 quindecies du code général des impôts fixant pour l’année 2011 les tauxd’abattements à 85 % des bases d’imposition pour la cotisation financière des entreprises et pour les taxes financières, et à 79 % de la valeurajoutée retenue pour l'application de l'article 1586 ter pour ce qui concerne la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises.

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transposées dans son offre commerciale. Ce cataloguea connu plusieurs modifications au cours de l’année2011 : La Poste a créé de nouvelles offres, en asupprimé ou retiré d’autres, tant dans le champ desenvois égrenés5 que dans celui des envois en nombre6.

a) Les envois égrenés et la « lettre verte »

Concernant les évolutions relatives aux envois égrenés,La Poste transmet au ministre chargé des postes et àl’ARCEP ses propositions de modificationssubstantielles du catalogue. L’Autorité dispose d’unmois pour émettre son avis et le transmettre au ministrechargé des postes, ce dernier pouvant s’opposer à lamodification7.

La Poste a ainsi transmis à l’Autorité, le 7 mars2011, un projet de création d’une nouvelle offre decourrier égrené, dont le nom commercial est « lettreverte ». Cette offre se caractérise par un délai indicatifd’acheminement de deux jours, intermédiaire entrela lettre prioritaire (un jour) et l’écopli (plus de deuxjours).

La Poste a indiqué que l’objectif était d’acheminer 95%des lettres vertes en deux jours. Elle escompte un reportimportant des trafics de la lettre prioritaire vers cettenouvelle offre, ce qui devrait lui permettre à terme deréaliser une économie de coût significative en raisondes contraintes horaires moins strictes. Analysant cettenouvelle offre comme un « enrichissement de l’offreégrenée de service universel [élargissant] le choixoffert au consommateur », l’Autorité a pris acte decette création8. Toutefois, l’avis de l’ARCEP rappelleque le service universel postal comprend obliga-toirement une offre prioritaire d’envois, c’est-à-diredistribuée le lendemain9. Il indique que l’Autoritéveillera à la qualité de service de la lettre prioritaire età la bonne information des consommateurs.

La commercialisation de la lettre verte a démarré le 1er octobre 2011. Constatant, après le démarrage de

la commercialisation, un risque de réduction de l’accèsà l’offre prioritaire, l’Autorité a ouvert une enquêteadministrative10 portant sur les conditions decommercialisation du courrier égrené. Cette enquêtea été close11 et l’Autorité a engagé des échanges avecLa Poste pour que cette dernière remédie aux anomaliesrelevées.

Le catalogue a également été modifié par lasuppression, au 1er juillet 2011, de l’offre économiqueinternationale (lettre et petit paquet), dont les volumesprésentaient un caractère marginal12.

b) Les envois en nombre

Concernant les envois en nombre, les modificationsdu catalogue du service universel font uniquementl’objet d’une information préalable de l’Autorité etdu ministre.

Au 1er octobre 2011, La Poste a procédé au retraitdes services d’envois en nombre de courrierpublicitaire « Destineo Intégral » du catalogue desprestations relevant du service universel. Ces offresrestent disponibles mais ne bénéficient plus del’exonération de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA),attachée aux offres relevant du service universel.Cette évolution est sans effet sur les clientsrécupérateurs de TVA, mais conduit potentiellementà une augmentation de prix substantielle (+19,6 %)pour les clients non récupérateurs (banques etassurances notamment).

Concomitamment, La Poste a donc procédé à lacréation de nouvelles offres d’envois publicitaires ausein du service universel « Destineo Pluriel Simply »,aux caractéristiques proches des offres retirées,destinées plus particulièrement aux clients qui nerécupèrent pas la TVA. La Poste a également inscritau catalogue du service universel une nouvelle offred’envois publicitaires, réservée aux organismesreconnus d’utilité publique.

142 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

5 - Envoi à l’unité. 6 - Dépôt simultané d'un nombre d'objets homogènes ou classés en catégories homogènes, supérieur à 100. 7 - Article R. 1-1-10 du code des postes et des communications électroniques.8 - Avis n° 2011-0416 en date du 7 avril 2011.9 - Article R. 1 du code des postes et des communications électroniques.

10 - Décision n° 2011-1246 en date du 20 octobre 2011.11 - Décision n° 2012-0156 en date du 2 février 2012.12 - Avis n° 2011-0418 en date du 7 avril 2011.

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Le bon fonctionnement des m

archés régulés

3

Le marché postal

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Dans son avis relatif aux tarifs des nouveaux servicesd’envoi en nombre13, l’Autorité a relevé « le caractèreincohérent des modifications apportées au cataloguedes prestations relevant du service universel » et anoté que « cette modification est principalementmotivée par le gain fiscal qu’elle procure à La Poste »: cette opération permet en effet à La Poste de récupérerdavantage de TVA sur ses achats intermédiaires et dediminuer la taxe sur les salaires qu’elle doit acquitter. La réduction du périmètre du service universel à desfins d’optimisation fiscale apparaît très critiquable,surtout de la part d’une entreprise publique détenue,directement ou indirectement, à 100% par l’Etat.

3.2. Les tarifs en 2011 et laprolongation du price-cap

a) Les évolutions de tarifs en 2011

En 2011, les tarifs des prestations relevant duservice universel ont augmenté en moyenne de 2,2%. Cette hausse est très proche de l’inflation(2,1%).

Contrairement aux années précédentes, les envoisen nombre ont également connu des augmentationsde tarifs.

Le courrier égrené domestique

Au 1er juillet 2011, La Poste a procédé à uneaugmentation de 3,2 % des tarifs du courrier égrené à l’usage des particuliers, dits « timbre-poste ». Le tarifde la lettre prioritaire (timbre rouge) est ainsi passé de0,58 euro à 0,60 euro pour la première tranche depoids [0 à 20 g]. Concernant les offres à l’usage desprofessionnels, dites « hors timbre-poste » et affran-chies par machine, la hausse est plus modérée,s’élevant à 1,4 %. De ce fait, le mouvement de décon-nexion des tarifs entre les gammes «timbre- poste» et« hors timbre-poste », initié en 2010, s’est poursuivi.

Les services d’envois en nombre

Au 1er juillet 2011, La Poste a procédé à des haussestarifaires de 3,2 % sur les offres d’envois de courrier

relationnel (envoi revêtant un caractère obligatoire :facture, relevé de compte) et de 3,4 % sur les offresd’envois de courrier publicitaire. Ces augmentationscontrastent avec les évolutions modérées des années2009 et 2010.

L’Autorité a rendu un avis favorable à ces évolutionstarifaires14 qui s’inscrivent dans un contexte de fortebaisse des volumes sur le courrier relationnel et d’unniveau de marge relativement faible pour le courrierpublicitaire.

Au 1er octobre 2011, le retrait du catalogue de serviceuniversel des offres d’envois en nombre de courrierpublicitaire « Destineo Intégral » a conduit les clients deces offres non-récupérateurs de TVA et non reconnusd’utilité publique à se reporter vers les nouvelles offres «Destineo Pluriel Simply». Ce transfert s’est

CHAPITRE I

143

13 - Avis n° 2011-0847 en date du 26 juillet 2011.14 - Avis n° 2011-0572 du 31 mai 2011 relatif aux tarifs d’envois en nombre du service universel postal présentés dans le dossier tarifaire de

La Poste du 20 avril 2011.

Source : ARCEP, Observatoire postal - Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête avancée pour 2011, estimation provisoire.

(*) Evolution des tarifs pondérés par les volumes de l’année n-1. L’encadrement tarifaire se fonde sur les volumes de l’année n-2,ce qui peut induire des écarts avec les données ci-dessus.

2009 2010 2011Evolution Hausses tarifaires

2010-2011 intervenues en 2011

Courrier égrené timbre-poste 1,7 % 2,0 % 3,3 % 2,3 % 1er juillet 3,2%

Courrier égrené hors timbre-poste 1,7 % 1,6 % 2,0 % 1,7 % 1er juillet 1,4%

Courrier relationnel 1,0 % 0,3 % 1,7 % 1,0 % 1er juillet 3,2%

Courrier publicitaire 0,8 % 0,1 % 1,7 % 0,9 % 1er juillet 3,4%

Colis 3,4 % 1,4 % 2,3 % 2,4 % 1er mars 2,3%

Autres (presse, services, international…) 2,6 % 1,9 % 2,1 % 2,2 % 1er juillet 0,5%

Panier global 1,5 % 1,1 % 2,2 % 1,6 % - -

Evolution annuelle des tarifs moyens du service universel (*)

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accompagné d’une hausse tarifaire de 3 % qui s’ajouteà celle du 1er juillet.

Les offres d’envois de colis

Au 1er mars 2011, La Poste a procédé à des haussesde tarif des offres d’envois de colis domestiques « Colissimo » et internationales, respectivement de 2,6 % et 1,9 %. Concernant l’offre d’envois outre-mer,qui regroupe les envois entre la métropole et les DOM,et au départ de ces deux zones à destination descollectivités d’outre-mer, La Poste n’a pas procédé àune augmentation tarifaire. Ce faisant, elle a suivi lesobservations formulées par l’ARCEP qui, dans son avisdu 10 février 2011, soulignait que le niveau élevé dutaux de marge est « manifestement contraire aux principes tarifaires s’appliquant au serviceuniversel » et relevait que « les augmentationstarifaires envisagées pour les services outre-mersont inappropriées »15.

Les envois internationaux

Concernant les produits à l’usage des particuliers, LaPoste a procédé au 1er juillet 2011 à des hausseslimitées ; en effet, seul le tarif de la première tranche depoids [0 à 20 g] de la lettre prioritaire internationale aaugmenté (0,77 euro pour les envois à destination del’Union européenne). Cependant, la suppression de lagamme économique (lettre et petit paquet) induit unreport de la demande des consommateurs vers l’offreprioritaire, plus onéreuse.

La hausse tarifaire correspondante est alors de l’ordrede 40 %, mais les volumes concernés présentent uncaractère marginal, ce qui explique la faible haussetarifaire moyenne (+1,3 %) sur la lettre internationale.L’ARCEP a indiqué qu’elle serait « attentive à ce queles tarifs des prestations égrenées […] versl’international, qui comprennent désormais un seulniveau de service, demeurent abordables à l’avenir».

Concernant les produits à l’usage des professionnels,les tarifs sont restés stables en 2011. Cette stabilitérépond en partie aux interrogations formulées parl’Autorité en 2010 sur « le bien-fondé desaugmentations tarifaires […] compte tenu desmarges dégagées par ce segment ».

b) L’encadrement tarifaire

La situation de l’encadrement tarifaire en 2011

La période du 1er janvier 2009 au 31 décembre 2011avait été retenue pour la mise en œuvre du seconddispositif d’encadrement tarifaire16.

Le dispositif prévoit une augmentation tarifaire limitéeen moyenne à l’inflation plus 0,3 % pour l’ensembledes produits du service universel (panier global), et à laseule inflation, pour le panier restreint des envoiségrenés à l’usage des entreprises (sous-panier). Le bilanrelatif à ce qui devait être la dernière année du dispositifs’établit comme suit :• s’agissant du panier global, compte-tenu du solde

des années précédentes, l’augmentation autoriséeen 2011 s’élevait à 2,9 % ; l’augmentation tarifaireeffective de 2,2 % a donc respecté l’encadrementtarifaire pluriannuel sur la période [2009 –2011] ;

• s’agissant du sous-panier, l’augmentation auto-risée s’élevait à 1,8 % pour une augmentationeffective de 2,1%; le plafond fixé pour la période[2009 –2011] a donc été dépassé de 0,3 point.

L’Autorité a cependant accepté ce dépassement, enraison du mouvement de déconnexion observé entreles tarifs des gammes « timbre-poste » et « horstimbre-poste », l’une des raisons d’être du sous-panier, et de l’engagement de La Poste de ne pasaugmenter ses tarifs sur le sous-panier en 201217.Cet engagement conduisait au respect de l’enca-drement tarifaire sur le sous-panier, apprécié sur lapériode élargie [2009 – 2012], extension du secondencadrement tarifaire finalement retenu par l’ARCEP(cf. infra).

144 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

15 - Avis n° 2011-0161 du 10 février 2011 sur les dossiers tarifaires de La Poste du 21 janvier 2011 relatifs aux offres d’envois de colis relevantdu service universel

16 - Décision n° 2008-1286 en date du 18 novembre 2008 sur les caractéristiques d'encadrement pluriannuel des tarifs des prestations duservice universel postal

17 - Avis n° 2011-0415 en date du 5 avril 2011 relatif aux tarifs des services d'envois nationaux égrenés du service universel postal présentésdans le dossier tarifaire de La Poste du 7 mars 2011.

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Le bon fonctionnement des m

archés régulés

3

Le marché postal

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Prolongation du dispositif d’encadrement pourune année supplémentaire

La période fixée pour l’encadrement tarifaire arrivant àexpiration, l’ARCEP a mené des travaux préparatoiresavec La Poste pour la mise en place d’un nouvelencadrement pour la période [2012 – 2014]. Dans cecadre, l’environnement de La Poste, notamment sestrajectoires prévisionnelles de charges et de trafics, a étéréexaminé. Cependant, il s’est avéré que les projectionsfaites à horizon 2015 ne laissaient pas apparaître unéquilibre financier satisfaisant du service universel. Enoutre, les modifications opérées sur le périmètre desproduits relevant du service universel, notamment lacréation de la lettre verte, appelée à représenter unepart importante des envois égrenés, et la sortie decertains services d’envois de courrier publicitaire, sontde nature à modifier l’économie de La Poste.

Dans ce contexte, il est apparu que « la solution laplus appropriée consiste à prolonger d’un an ledispositif actuel, tout en opérant les ajustementsnécessaires »18. Cette prolongation d’une année seramise à profit pour engager des travaux complé-mentaires et permettra d’obtenir une vision approfondiedes trajectoires économiques de La Poste.

L’Autorité a toutefois complété le dispositif 2012 enconsidérant « nécessaire et proportionné que les tarifsde la gamme lettre verte timbre-poste soient soumisà un encadrement spécifique identique à celuirégissant le panier global, à savoir une augmentationtarifaire limitée à l’inflation plus 0,3 %, soit 2,0 %pour l’année 2012 ».

3.3. La qualité de service

a) La mesure de la qualité de service et sapublicité

Conformément à la loi du 20 mai 2005 et aux textespris pour son application, l’ARCEP veille à ce que LaPoste respecte les objectifs de qualité de service fixéspar arrêté du ministre chargé des postes. L’ARCEPattache également une grande importance à la

transparence de la qualité du service universel postal,notamment en veillant à la publication, par La Poste,d’informations sur celle-ci.

A la demande de l’ARCEP, La Poste publie ainsi chaqueannée, depuis 2006, un tableau de bord du serviceuniversel postal19 dont le contenu est discutérégulièrement avec les associations de consommateurs.La liste des indicateurs figurant dans ce tableau de bords’est élargie année après année et couvre désormaisune part importante des besoins d’information desutilisateurs.

L’ARCEP fait également réaliser différentes étudesportant sur la fiabilité des mesures de qualité de servicede La Poste :• audit de la mesure du délai d’acheminent de la lettre

prioritaire (2006) ;• étude sur la mesure de la qualité de service du colis

et du nombre de réclamations (2008) ;• étude portant sur l’analyse de la qualité de service

des envois recommandés de correspondance de La Poste ainsi que sur la qualité des lettresrecommandées (2010).

Ces études ont permis d’identifier les améliorationsnécessaires qui ont été mises en œuvre par La Poste.C’est la raison pour laquelle, en particulier, La Poste amodifié profondément ses procédures d’exploitationsur la lettre recommandée en 2011 (cf. infra).

Après une année 2010 dont les résultats avaient étédécevants, l’année 2011 a vu une améliorationimportante de la qualité de service de La Poste. Lamauvaise qualité observée durant l’année 2010pouvait en partie s’expliquer par des circonstancesparticulièrement défavorables pour La Poste, notam-ment au niveau climatique.

b) La qualité de service en 2011

Les délais d’acheminement du courrier

Les délais d’acheminement de la lettre prioritaire ontconnu une amélioration continue et régulière entre

CHAPITRE I

145

18 - Décision n° 2011-1451 du 20 décembre 2011.19 - Disponible à l’adresse : http://www.laposte.fr/legroupe/content/download/15102/122717/file/r%C3%A9sultats2011-DREN.pdf

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2005 et 2009 en gagnant près de 6 points. Après unrecul en 2010, les délais d’acheminement de la lettreprioritaire se sont améliorés en 2011.

Le taux de distribution des lettres en J+2 a égalementpoursuivi son amélioration après une année 2010décevante.

Les délais d’acheminement de la lettrerecommandée

La lettre recommandée a également connu uneamélioration importante de sa qualité en 2011 enmettant fin à deux années consécutives de baisse. Les informations disponibles indiquent que les consom-mateurs doivent raisonnablement anticiper un délai de

distribution en J+2 pour leurs envois recommandés.Le taux de distribution en J+7, qui traduit la fiabilité duproduit, s’est également amélioré, atteignant 99,8 %en 2011.

Aujourd’hui, seule une lettre recommandée sur 500 arrive à destination plus d’une semaine après sonenvoi.

146 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

Source : ARCEP, Observatoire postal - Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête avancée pour 2011, estimation provisoire.

Les délais d'acheminement du courrier

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Evolution2010-2011

Lettres prioritaires% distribué en J+1 79,1% 81,2% 82,5% 83,9% 84,7% 83,4% 87,3% + 3,9 pts% distribué en J+2 95,4% 96,2% 96,3% 96,8% 96,8% 96,0% 97,5% + 1,5 ptCourrier transfrontière import% distribué en J+3 95,0% 95,9% 95,5% 97,0% 95,7% 92,7% 96,0% + 3,3 pts% distribué en J+5 99,1% 99,3% 99,1% 99,5% 99,3% 98,7% 99,3% - 0,6 ptCourrier transfrontière export% distribué en J+3 93,0% 94,0% 94,8% 95,4% 94,4% 90,4% 93,6% + 3,2 pts% distribué en J+5 98,5% 98,7% 98,8% 99,0% 98,7% 99,6% 98,4% - 1,2 pt

Source : ARCEP, Observatoire postal - Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête avancée pour 2011, estimation provisoire.

Les délais d'acheminement et la fiabilité de la lettre recommandée

2008 2009 2010 2011 Evolution2010-2011

Délais d'acheminement% distribué en J+2 90,9% 88,7% 85,8% 92,5% + 6,7 ptsFiabilité% distribué en J+7 99,6% 99,7% 99,6% 99,8% + 0,2 pt

Page 147: Rapport public d’activité de l’ARCEP 2011 - 81.200.191.1781.200.191.17/uploads/tx_gspublication/rapport-activite-2011.pdf · La couverture 2G 69 1.2. La couverture 3G 70 2. Etat

Le bon fonctionnement des m

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Le marché postal

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Le nombre de boîtes aux lettres et les heureslimite de dépôt

Une bonne appréhension des heures limite de dépôten boîtes aux lettres et de leur évolution estindispensable pour évaluer correctement la tendancedes chiffres de qualité de service.

Le tableau ci-dessous permet de constater que lesheures limite de dépôt sont restées stables ces dernièresannées. Les améliorations de la qualité de service de LaPoste ont donc trouvé leur source dans un meilleurfonctionnement de son appareil industriel.

CHAPITRE I

147

Les délais d’acheminement des Colissimo guichet

Les colis mesurés sont les Colissimo guichet,c’est-à-dire les colis vendus à l’unité et déposés auguichet des points de contact de La Poste. Ilscorrespondent aux envois des particuliers et despetits professionnels.

Le délai d’acheminement contractuel est en J+2.La Poste engage sa responsabilité en cas de retard en

adressant à l’expéditeur un bon pour un nouvel envoigratuit si le délai d’acheminement n’est pas respecté.Elle est donc fortement incitée par ce système àassurer une bonne qualité de service.

Comme pour les autres produits, la qualité a connu un progrès en 2011. Les consommateursdoivent toutefois prévoir un jour de sécurité (J+3)pour être quasiment sûrs que leur envoi arrivera àtemps.

Source : ARCEP, Observatoire postal - Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête avancée pour 2011, estimation provisoire.

Les délais d'acheminement et la fiabilité des Colissimo

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Evolution2010-2011

Délais d'acheminement% distribué en J+2 83,8% 84,1% 85,8% 85,0% 87,7% 84,8% 88,7% + 3,9 pts % distribué en J+3 92,2% 95,5% 95,9% 96,3% 96,6% 95,2% 97,0% + 1,8 pt Fiabilité% distribué en J+7 99,8% 99,9% 99,8% 99,8% -

Source : ARCEP, Observatoire postal - Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête avancée pour 2011, estimation provisoire.

Nombre de boîtes aux lettres et répartition en fonction des heures de levées

2007 2008 2009 2010 2011 Evolution2010-2011

Nombre de boîtes à lettres 147 343 149 793 149 208 148 366 144 610 - 3 756- dont relevées à 13h00 ou avant 120 837 119 788 119 913 119 950 117 669 - 2 281

82,0% 80,0% 80,4% 80,8% 81,4%- dont relevées à 16h00 ou avant 143 635 142 267 141 795 141 152 137 757 - 3 395

97,5% 95,0% 95,0% 95,1% 95,3%

L’ARCEP envisage d’affiner l’évaluation de l’évolutiondes heures limite de dépôt sur la base des volumestraités plutôt que du nombre de boîtes aux lettres (les boîtes de collecte en zones urbaines collectentbeaucoup plus de courriers que celles en zones rurales).L’ARCEP envisage également la mise en place d’unoutil de mesure de l’accessibilité à des boîtes aux lettrescollectées l’après-midi et le samedi.

Les réclamations

Le nombre de réclamations traitées par La Poste aconnu une augmentation régulière depuis l’année2007. La Poste l’explique par la mise en place denouveaux canaux de dépôt de réclamation tels que le36 31 ou le site internet de La Poste.

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Une meilleure accessibilité au service de réclamationserait ainsi à l’origine de l’augmentation dessollicitations adressées à La Poste. Cette explicationfait l’objet d’une vérification par l’Autorité.

La Poste maintient par ailleurs un taux de réponse sous21 jours supérieur à 99% pour les réclamations qui luisont adressées.

c) Les objectifs de qualité de service de La Poste

Conformément à l’article R. 1-1-8 du CPCE, l’ARCEPa rendu, le 22 décembre 2011, un avis20 sur un projetd’arrêté relatif aux objectifs de qualité du serviceuniversel pour les années 2011 et 2012.

•Sur la mesure de la qualité de service de la lettrerecommandée, l’Autorité a estimé que la mesure dudélai de distribution devait désormais s’appuyer surla prise en compte exhaustive des envois.

•En ce qui concerne la portée des objectifs, l’ARCEPa rappelé que ces derniers doivent permettre auxutilisateurs d’anticiper correctement la qualité deservice à laquelle ils peuvent s’attendre. Les niveauxcibles devraient donc se situer à un taux proche de95% et être stables pour fixer durablement lescaractéristiques des prestations de service universel.

•Sur les objectifs, l’Autorité a notamment considéréqu’il convenait de distinguer clairement lescaractéristiques de la lettre verte, commercialisée

depuis 2011, et celles de la lettre prioritaire, afin queles consommateurs fassent leur choix enconnaissance de cause. L’objectif de J+2 de la lettreverte devrait ainsi rapidement être fixé à 95% demanière à caractériser ce produit comme faisantl’objet d’une distribution le surlendemain.

Par ailleurs, la lettre prioritaire devrait avoir une qualitésupérieure à celle qui est constatée aujourd’hui et serapprocher à terme d’un niveau de 95%, ce qui pourraits’accompagner alors d’un accroissement de sondifférentiel de prix avec la lettre verte.

4. Dossiers particuliers

4.1. L’envoi de petits objets de faiblevaleur

L’ARCEP a porté une grande attention aux conditionsd’envoi d’objets de faible valeur à un tarif abordable.En 2011, malgré une amélioration des conditionsd’utilisation de l’offre Mini Max et de son accessibilité,l’Autorité a été amenée à prononcer à l’encontre de LaPoste une sanction pécuniaire.

148 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

20 - Avis n° 2011-1509 du 22 décembre 2011 sur un projet d'arrêté relatif aux objectifs de qualité de service fixés à La Poste, pour les années2011 et 2012, au titre de l'offre de service universel que La Poste est tenue d'assurer en application de l'article L. 2 du code des postes etdes communications électroniques.

Source : ARCEP, Observatoire postal - Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête avancée pour 2011, estimation provisoire.

Statistiques concernant le traitement des réclamations

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Evolution2010-2011

Nombre de réclamations courrierNombre 533 123 591 252 417 237 446 751 627 812 862 538 926 872 + 64 334Nombre rapporté au flux total 0,003% 0,003% 0,002% 0,002% 0,003% 0,004% 0,005% -Courrier transfrontière importRéponses données 87,0% 90,0% 97,0% 97,7% 95,3% 99,0% 99,2% + 0,2 ptdans un délai de 21 joursRéponses données 93,0% 94,0% 98,7% 99,0% 98,0% 99,4% 99,6% + 0,2 ptdans un délai de 30 joursIndemnisationRéclamations donnant lieu 7,6% 7,7% 9,0% 10,4% 14,6% 13,7% 12,9% - 0,8 ptà indemnisation

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Le bon fonctionnement des m

archés régulés

3

Le marché postal

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

a) Les conditions d’utilisation de l’offre MiniMax et son accessibilité pour le public

L’offre Mini Max, qui est commercialisée depuis la finde l’année 2008, à la demande de l’ARCEP, est unproduit destiné à l’envoi d’objets de faible valeur à untarif proche de celui de la lettre. Toutefois, il est apparuen 2010 que des contraintes excessives pesaient surses conditions d’utilisation. En particulier, les usagersdevaient apposer sur les envois, en plus de la vignetted’affranchissement, un « sticker » disponible uni-quement à l’unité en bureau de poste. De ce fait, unpassage en bureau de poste était nécessaire pourchaque envoi de Mini Max.

Les modalités de commercialisation de l’offre Mini Maxont été diversifiées en 2011. Elle est désormaisdisponible :• via les automates des bureaux de poste ;• via internet.

Parallèlement, le recours au « sticker » a été suppriméen unifiant vignette d’affranchissement et vignetted’identification. En outre, les consommateurssouhaitant utiliser des timbres-poste classiques pouraffranchir leurs envois peuvent, quant à eux, désormaisapposer la mention Mini Max de façon manuscrite surl’enveloppe.

b) Grâce à ces évolutions, les utilisateurs ontun meilleur accès à cette offre

Une étude menée conjointement en 2010 par l’ARCEPet l’institut national de la consommation (INC) avaitpar ailleurs montré que l’information sur ce produit étaitinsuffisante, ce qui en limitait de fait l’accessibilité. Enparticulier, l’information faite par La Poste était limitéeet les guichetiers ne pouvaient pas renseignerefficacement les consommateurs car ils en avaienteux-mêmes le plus souvent une faible connaissance.Pour remédier à cet état de fait, La Poste a pris diversesmesures pour améliorer l’information des utilisateurspar affichage et à travers les conseils des guichetiers.Les résultats d’une étude réalisée par un cabinetindépendant ont ainsi montré une amélioration de lavisibilité de l’information ainsi qu’une progression

importante de la connaissance de l’offre Mini Max parles guichetiers. Ces résultats correspondaient auxobjectifs recherchés d’une information adaptée desconsommateurs pour l’envoi d’objets de faible valeur.

c) Offre attendue pour l’envoi de petits objets

L’ARCEP considère néanmoins que les conditions deformat de l’offre Mini Max sont aujourd’hui troprestrictives. En effet, elles ne permettent que l’envoid’objets dont l’épaisseur ne dépasse pas deuxcentimètres et un kilogramme.

Or, il résulte tant du droit communautaire que de la loifrançaise que le service universel postal doit comporterune offre distincte du colis, à un prix abordable, d'envoispostaux allant jusqu’à 2 kilogrammes. Dans cesconditions, l'Autorité n’a pu que constater qu'il n'existait,au sein du service universel que la loi a confié à LaPoste, aucune offre à un tarif abordable, c'est-à-direproche de celui de la « Lettre », permettant l'ache-minement d'envois postaux, autres que les corres-pondances, pesant moins de 2 kilogrammes et dontl'épaisseur est supérieure à 2 centimètres. De tellesoffres existent pourtant dans de nombreux payseuropéens.

En conséquence, par une décision du 20 décembre201121, l'Autorité, après avoir mis en demeure LaPoste de proposer une offre abordable pour l’envoid’objets de faible valeur de plus de deux centimètresd’épaisseur et de plus d’un kilogramme de poidsdans des conditions d’envois proches de la « Lettre»,a, en application de l'article L. 5-3 du code despostes et des communications électroniques,prononcé une sanction pécuniaire d'un milliond'euros à l'encontre de La Poste pour mécon-naissance de ses obligations de service universel.

4.2. La lettre recommandée

Le recommandé est un produit auquel lesconsommateurs attachent une importance particulière.Les représentants des associations de consommateursont eu, à diverses reprises, l’occasion d’exprimer dansle cadre du comité des consommateurs postal de

CHAPITRE I

149

21 - Décision n° 2011-1453 du 20 décembre 2011 prononçant une sanction à l'encontre de la société La Poste, en application de l'article L. 5-3du code des postes et des communications électroniques

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l’ARCEP leur attachement à une bonne qualité de cesenvois, notamment en termes de fiabilité.

Il est important de mesurer fidèlement les délaisd’acheminement des lettres recommandées. Il estégalement nécessaire d’évaluer le taux de perte et deveiller à ce que ce produit présente les garanties defiabilité que les consommateurs attendent.

Une étude commandée par l’ARCEP auprès du cabinetErnst & Young en 2010 avait montré que le système demesure de la qualité des lettres recommandées quiétait utilisé par La Poste devait être modifié car il nepermettait pas de mesurer les pertes et ne présentaitpas toutes les garanties de représentativité pour lecalcul des délais d’acheminement.

La Poste a mené, en 2011, des travaux importantspour que les délais d’acheminement et les pertes deslettres recommandées soient mesurés avec une fiabilitésatisfaisante. Un nouveau système de mesure a étéconstruit sur la base du référentiel de la normeeuropéenne EN 14137 dont l’utilisation est rendueobligatoire par arrêté ministériel.

La mesure mise en place repose sur un flashageexhaustif des lettres recommandées permettant :•d’enregistrer chaque envoi à la date à laquelle il a été

posté ;•d’enregistrer chaque envoi à la date à laquelle il a été

distribué ;•de comparer ces enregistrements pour mesurer les

délais d’acheminement et dénombrer les envois quiont été postés mais non distribués.

Les travaux menés en 2011 ont consisté à systématiserle « flashage » à l’entrée du réseau qui était jusqu’alorspeu développé (La Poste disposait déjà d’un système de« flashage » permettant d’enregistrer tous les envoisrecommandés à la distribution) et à construire unsystème d’information permettant de relier les donnéesen entrée et en sortie du réseau. Les données ainsicollectées permettent d’évaluer les délais d’ache-minement et d’estimer un taux de perte qui correspondaux envois pour lesquels il y a un « flashage » en entréedu réseau mais pas en sortie. Ce système permettrad’établir, en 2012, une mesure effectuée sur une baseexhaustive.

Parallèlement à ces travaux, l’ARCEP a demandé à LaPoste de clarifier l’information sur le caractère prioritaireou non de la lettre recommandée.

Si les règles communautaires et nationales ne donnentaucune précision sur le caractère prioritaire ou non duservice des envois recommandés, en l’état actuel ducatalogue du service universel ainsi que des conditionscontractuelles et commerciales édictées par La Poste,l’Autorité estime que la lettre recommandée relève desenvois prioritaires.

Or, les informations publiées dans le tableau de bordmontrent que les délais d’acheminement des lettresrecommandées sont sensiblement plus longs que ceuxde la lettre prioritaire, notamment en J+1 qui est lanorme de la lettre prioritaire.

4.3. Le comité des consommateurspostal

L’Autorité a mis en place, en 2008, un comitéconsommateur postal, instance de dialogue et deconcertation avec les associations de consommateurssur les sujets relevant de la compétence de l’Autorité.

Le comité consommateur postal se réunit deux fois paran. Huit réunions se sont ainsi tenues depuis 2008. Desthèmes importants pour la régulation du secteur et pourles consommateurs ont été débattus lors de ces réunions.

Ces discussions ont permis à l’ARCEP d’orienterefficacement son action dans l’intérêt des utilisateurs.L’Autorité tient en effet le plus grand compte des avis etpréoccupations exprimés par les associations desconsommateurs dans la régulation du prestataire duservice universel, La Poste, ainsi que des autresprestataires de services postaux autorisés.

Les services de l’Autorité présentent notamment lesrésultats de la qualité de service qui sont publiés par laPoste à la demande de l’ARCEP, dans le tableau debord du service universel. Les échanges portentégalement sur les évolutions souhaitables du tableau debord en matière d’information sur la qualité des produitsdu service universel. Les associations de consom-mateurs ont ainsi, à diverses reprises, rappelél’importance qu’elles attachent à la qualité de service

150 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

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Le bon fonctionnement des m

archés régulés

3

Le marché postal

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

et aux délais d’acheminement. Pour elles,il est par exemple primordial que leschiffres du tableau de bord du serviceuniversel, mais aussi les chiffres publiéspar ailleurs par La Poste, permettent unecomparaison aisée par rapport auxpériodes antérieures. De nouveauxindicateurs sont retenus lorsqu’unemesure fiable est réalisable à un coûtraisonnable par La Poste.

Le comité des consommateurs postal aégalement été une instance de discussionprivilégiée lors de la mise en place duprocessus de traitement des réclamationsdans le cadre des nouvelles compétencesde l’ARCEP.

Le processus mis en place par l’ARCEPa été modifié pour tenir compte despropositions qui ont été faites, notam-ment en ce qui concerne les délais poursaisir l’ARCEP, jugés trop contraignantsdans la version initiale. Les associationsde consommateurs ont exprimé, lors dudernier comité consommateurs, l’im-portance qu’elles attachent au suivi parLa Poste des avis de l’ARCEP concernantles réclamations postales.

4.4. L’information sur lesecteur postal

L’Autorité a consacré, début 2011, datede l’ouverture totale du secteur à laconcurrence, un numéro de sa revuetrimestrielle, les « cahiers de l’ARCEP »,à la question de l’avenir du secteur postalet à la recherche d’un nouveau modèleéconomique. Car, face au déclin ducourrier, leur cœur de métier, les postesdoivent se réinventer : comment restercompétitif tout en satisfaisant la clientèlesur tout le territoire et en assurant unservice universel de qualité ? Commentréagir face à la substitution croissante

CHAPITRE I

151

Un numéro des cahiers de l’ARCEP a été consacré au secteur postal (avril 2011)

Page 152: Rapport public d’activité de l’ARCEP 2011 - 81.200.191.1781.200.191.17/uploads/tx_gspublication/rapport-activite-2011.pdf · La couverture 2G 69 1.2. La couverture 3G 70 2. Etat

entre le courrier papier et le courrier électronique ?Comment mener une politique de développementfondée sur la qualité de l’emploi ? Comment trouverles bons relais de croissance ?

5. Le groupe des régulateurseuropéens postaux (GREP)

Créé en 2010 par une décision de la Commissioneuropéenne, le groupe des régulateurs européens dansle domaine des services postaux (GREP22) a connu en2011 sa première année de fonctionnement, sous laprésidence de Joëlle Toledano, membre de l’Autorité.

Le GREP regroupe des responsables des autoritésde régulation nationales des 27 Etats membres,auxquelles s’adjoignent quelques observateurs(Commission européenne, pays candidats àl’adhésion à l’Union, etc.). Il agit en tant que groupeconsultatif d'experts, tout en facilitant la concertation,la coordination et la coopération entre les autorités de régulation nationales indépendantes des Etatsmembres et entre ces dernières et la Commission.

Les travaux du GREP sont organisés autour de cinqthèmes :• en matière comptable, un groupe d’experts,

présidé par l’ARCEP, examine les règles d’allocationdes coûts communs, enjeu substantiel pour desentreprises intervenant à la fois commeprestataires du service universel et sur des marchésconcurrentiels ;

• un deuxième groupe examine le coût desobligations de service universel pour le prestatairequi en a la charge, susceptible de donner lieu àcompensation ; il étudie également l’impact desdifférences de régime de TVA entre opérateurs ;

• un troisième groupe rassemble et retraite pour lesrendre comparables les informations sur la

situation des marchés postaux dans les différentsEtats membres ; les travaux portent sur la qualitéde service, la satisfaction des utilisateurs et lesindicateurs de marché ;

• un quatrième groupe examine la question del’accès au réseau postal pour les nouveauxentrants, les routeurs et les consolidateurs ;

• enfin, un cinquième groupe examine les tarifs des envois transfrontières, à la demande de laCommission européenne, qui souhaite comprendresi les prix observés sont justifiés.

Ces travaux ont conduit à l’adoption et à lapublication, fin 2011, de deux rapports : le premiersur la qualité de service et la satisfaction desutilisateurs, le second sur les indicateurs de marché.

Deux autres rapports, sur l’allocation des coûtscommuns et sur le calcul du coût net du serviceuniversel et l’évaluation d’un scénario de référence,ont été soumis à consultation publique fin 2011 etadoptés après prise en compte des observations desacteurs en avril 201223.

Après cette année sous présidence française, leGREP est présidé en 2012 par Göran Marby,directeur général du régulateur suédois PTS.

L’ARCEP, en tant qu’ancien président, assure l’unedes vice-présidences, en la personne de Marie-LaureDenis, depuis la fin du mandat de Joëlle Toledano,comme membre de l’Autorité ; l’autre vice-présidenceest assurée par Luc Hindryckx, président du Conseildu régulateur belge IBPT, en préparation de l’année2013 pour laquelle il a été élu président. Le GREPpoursuit ses travaux en 2012 sur la base duprogramme de travail adopté après consultationpublique.

152 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

22 - Décision de la Commission du 10 août 2010 établissant le Groupe des régulateurs européens dans le domaine des services postaux (2010/C217/07)

23 - http://ec.europa.eu/internal_market/ergp/.

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Le bon fonctionnement des m

archés régulés

3

Le marché postal

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE I

153

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154 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

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Le bon fonctionnement des m

archés régulés

3

Les chiffres du marché des communications électroniques

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE II

1. Les principales données du marché

1.1. La croissance des volumes et la baisse des prix

• Les revenus

En 2011, le revenu des opérateurs a reculé de 2,3%à 40,8 milliards d’euros, en raison notamment de lamodification du régime fiscal appliqué au secteur.

Le revenu des services haut et très haut débit fixescontinue de croitre (+5,6% en 2011) et atteint prèsde dix milliards d’euros. Il ne compense pascependant le reflux du revenu des services bas débit(téléphonie et internet sur bande étroite), qui n’est

plus que de 7,1 milliards d’euros, en raison de labaisse rapide du nombre d’abonnements à cesservices.

L’ensemble des revenus des services mobiles (ycompris les services à valeur ajoutée) représente20,3 milliards d’euros, en baisse de 2% par rapportà 2010.

Ce reflux s’explique par la suppression du taux de TVAréduit pour les services d’accès audiovisuels à compterdu 1er février 2011, que les opérateurs mobiles ontdécidé en grande majorité de ne pas répercuter surleurs clients de détail. Les tarifs TTC étant restésinchangés, la hausse de TVA s’est traduite par unebaisse des revenus hors taxes des opérateurs, qui sontceux présentés dans l’observatoire.

Les chiffres du marché des communications

électroniques

Source : ARCEP, Observatoire des communications électroniques.Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête trimestrielle pour 2011, estimation provisoire.

Note : Les autres services ne relèvent pas à proprement parler du marché des services de communications électroniques. La contributiondes opérateurs déclarés ne donne qu’une vision partielle de ces segments de marché. Cette rubrique couvre les revenus liés à la venteet à la location de terminaux et d’équipements, y compris la location des « boitiers », les revenus de l’hébergement et de la gestion descentres d’appels, et les revenus des annuaires papier, de la publicité et des cessions de fichiers.

Les revenus du marché de détail (en milliards d’euros HT)

2007 2008 2009 2010 2011p Evolution2010-2011

Services offerts sur réseaux fixes 20,6 21,1 21,2 21,0 20,5 -2,5%

dont services haut et très haut débit 5,6 7,0 8,4 9,2 9,7 5,6%

dont services bas débit 11,6 10,5 9,1 8,2 7,1 -13,0%

dont services de capacité 3,4 3,5 3,7 3,7 3,7 0,4%

Services offerts sur réseaux mobiles 19,0 20,1 20,3 20,7 20,3 -2,0%

Ensemble du marché des communications 39,6 41,1 41,4 41,8 40,8 -2,3%

électroniques

Autres services 3,3 3,6 3,0 3,2 3,3 3,0%

Ensemble des revenus des opérateurs 42,9 44,8 44,4 45,0 44,1 -1,9%

sur le marché final

155

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156 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

• Les volumes

Avec l’émergence de la voix sur large bande en 2005,le trafic au départ des réseaux fixes (RTC+VLB) n’acessé de s’accroître. En 2011 cependant, le volume deminutes est stable à 113,5 milliards de minutes(+0,1% sur un an). La consommation de minutes enlarge bande progresse comme en 2010 d’environ 8,5milliards de minutes, ce qui compense précisémentle reflux du volume de communications en RTC.

L’année 2011 est marquée par l’extension auxcommunications fixes vers les mobiles des forfaits

multi-services haut débit incluant des communicationsen abondance. Dès la mise en place de ces offres, letrafic fixe vers les mobiles a décollé (+53,6% en unan) alors qu’il était stable autour de 11 milliards deminutes depuis huit années.

Pour la deuxième année consécutive, le volume detrafic voix de téléphonie mobile augmente de près de3%. Cette croissance ne se fait pas au détriment decelle du volume de SMS (+42,1% en un an) ni del’utilisation des services de données dont laconsommation a doublé en un an.

• L’équipement

Le nombre de lignes fixes est stable depuis trois ans,autour de 35,3 millions de lignes. La majorité d’entreelles (65%) sont connectées à internet en haut outrès haut débit, soit 22,8 millions d’abonnements.

Le service de téléphonie sur large bande est fourni surprès de six lignes sur dix dépassant désormais lenombre d’abonnements au service téléphonique enbas débit.

2 3 4 6 7 8

15 14 13 12 11 9

16

2 3 3 3

37

0%

20%

40%

60%

80%

100%

2004 2005 2006 2007 2008 2009

4 3

37,6 38,2 39,6 41,1 41,4

17 18 19 20 20

43 3 3 4 4

9

8

2010

3

41,8

21

4

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

40,0

45,0

milliards d'€ HT

autres services

services offerts

sur les réseaux mobiles

services de capacité

services bas débit

services haut et

très haut débit

Ensemble du marché

des communications

électroniques

10

7

2011p

3

40,8

20

4

Evolution du revenu des opérateurs de communications électroniques et répartition par segment

Source : ARCEP.

Source : ARCEP, Observatoire des communications électroniques.Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête trimestrielle pour 2011, estimation provisoire.

Equipement (en millions)

2007 2008 2009 2010 2011p Evolution2010-2011

Nombre de lignes sur réseaux fixes 34,5 35,0 35,3 35,3 35,3 -0,1%

Nombre de clients des réseaux mobiles 55,3 58,0 61,5 65,1 68,6 5,4%

Nombre d'abonnements haut et très haut débit 15,8 17,8 19,9 21,3 22,8 6,6%

sur réseaux fixes

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Le bon fonctionnement des m

archés régulés

3

Les chiffres du marché des communications électroniques

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE II

• Les prix

En 2011, les prix des services mobiles ont baissé de1,0 % en moyenne annuelle. Les utilisateurs de forfaitsont plus bénéficié de la baisse des prix, avec un reculde 1,5 % contre +0,2 % pour ceux disposant decartes prépayées. La baisse des prix s’est essen-tiellement concentrée sur les offres ne proposant pasde subvention du terminal et en particulier sur les offresdisponibles seulement sur internet. Néanmoins, cesdernières sont encore peu répandues en 2011.

1.2. L’emploi direct et l’investissement

•Pour la deuxième année consécutive, l’emploi desopérateurs de communications électroniquesprogresse de 1,2% en un an. Cette phase rompt avecla baisse tendancielle observée pendant un peu plus

de dix ans et jusqu’en 2009. Les opérateursemploient ainsi environ 128 000 personnes fin2011, soit un niveau équivalent à celui de 2008.

•Après une année de fort accroissement desinvestissements en 2010, la tendance se poursuiten 2011. L’ensemble des investissements atteint7,9 milliards d’euros, soit un niveau record, àl’exception d’une année, depuis 1998.

Les investissements liés au déploiement dans lesréseaux haut et très haut débit se sont accrus d’un peuplus de 10% aussi bien dans le fixe que dans le mobile. Les opérateurs ont consacré 2 milliards d’eurosenviron pour les réseaux mobiles de 3e génération etl’achat de licences de 4e génération (900 millionsd’euros environ) et 700 millions d’euros pour ledéploiement de la fibre.

Emplois et investissements

2007 2008 2009 2010 2011p Evolution2010-2011

Nombre d'emplois directs (en milliers) 129,9 126,1 124,0 126,0 127,5 1,2%Investissements (en milliards d’euros) 6,1 6,5 5,9 7,3 7,9 8,0%

Source : ARCEP, Observatoire des communications électroniques.Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête trimestrielle pour 2011, estimation provisoire.

Note :

- Ce champ couvre uniquement l’ensemble des opérateurs déclarés auprès de l’ARCEP, et non l’ensemble du secteur économique descommunications électroniques. Il exclut en particulier les distributeurs, les entreprises prestataires de services (consultants, sociétésd’études, centres d’appels,…) ainsi que les entreprises de l’industrie (équipementiers). Les entreprises déclarées auprès de l’ARCEP etqui n’exercent une activité dans le secteur des communications électroniques que de façon marginale ont été exclues du champ del’indicateur nombre d’emplois.- Les montants d’investissements mesurés sont les flux d’investissements bruts comptables réalisés par les opérateurs déclarés auprèsde l’ARCEP au cours des exercices comptables considérés pour leur activité de communications électroniques.- A partir de 2004, le cadre réglementaire des communications électroniques est élargi et couvre également tous les fournisseurs d’accèsà internet et les transporteurs de données.

Volume de communications (en milliards de minutes)

2007 2008 2009 2010 2011p Evolution2010-2011

Au départ des réseaux fixes 106,0 109,7 111,2 113,4 113,5 0,1%Au départ des réseaux mobiles 99,5 101,8 100,8 103,2 106,1 2,8%Nombre de SMS/MMS interpersonnels

19,5 35,1 63,5 103,4 147,0 42,1%(en milliards)Volume de données consommées (en téra octets) 13 578 31 059 55 922 80,0%

Source : ARCEP, Observatoire des communications électroniques.Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête trimestrielle pour 2011, estimation provisoire.

157

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158 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

0

2 000

4 000

6 000

8 000

10 000

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011p

millions d'€ HT

Investissements ancien cadre Investissements nouveau cadre

5 558

5 909

7 832

9 182

5 699 5 437 5 343

6 037

5 493

6 342

7 015

6 140

6 529

5 899

7 329

7 912

Flux d'investissements pour l'activité de communications électroniques

Source : ARCEP, Observatoire des communications électroniques.Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête trimestrielle pour 2011, estimation provisoire.

1.3. Le haut débit fixe

a) Le marché de détail

En 2011, l’ensemble des revenus du haut débit atteintprès de 9,7 milliards d’euros. Le revenu de l’accèsreprésente 8 milliards d’euros et progresse de 400millions d’euros sous l’effet de l’accroissement dunombre d’abonnés.

La croissance du volume des communications envoix sur large bande reste soutenue (+13,2% sur unan) en 2011. Avec 72,7 milliards de minutes, cesont ainsi près des deux tiers du trafic au départ desréseaux fixes qui sont en voix sur large bande. Cetteproportion atteint 84% pour les communications àdestination de l’international et désormais 58% pourles communications fixes vers les mobiles nationaux.Ces dernières, longtemps exclues des forfaitsd’abondance au départ des « box », augmentaientmodérément alors même que le nombre de clientsdes services mobiles progressait. Leur inclusion, dèsle début de l’année 2011, dans la quasi-totalité desnouvelles offres haut débit internet et voix sur largebande des opérateurs, a totalement modifié lastructure de consommation des clients.

Le revenu des communications facturées hors forfaits (700 millions d’euros en 2011) perd d’ailleurs11,4% en un an.

L’accès à internet se fait désormais de façon quasiexclusive en haut débit (moins de 300 000abonnements sont encore en bas débit),principalement en ADSL, qui représente un peu plusde neuf accès à internet sur dix avec 21,0 millionsd’abonnements.

Le nombre d’abonnements à très haut débit pro-gresse de plus de 40% en un an et s’élève à 665 000 en décembre 2011, dont 200 000 corres-pondent à de la fibre optique jusqu’à l’abonné. Au total,l’accroissement annuel du nombre d’abonnements àinternet à haut et très haut débit atteint 1,4 million.

La téléphonie en voix sur large bande concerne 91%des accès haut et très haut débit. Le nombre de cesabonnements dépasse désormais le nombred’abonnements à la téléphonie en RTC qui décroitcontinûment. La souscription d’un abonnement aux services de télévision couplé à l’abonnementinternet est de plus en plus répandue et concerne12,3 millions d’accès (+14,7%).

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Le bon fonctionnement des m

archés régulés

3

Les chiffres du marché des communications électroniques

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE II

NL DK BE FR UK SE PT BG FI EL EU DE ES LU LT HU RO LV SI CZ AT SK IE MT EE PL IT CY

45%

40%

35%

30%

25%

20%

15%

10%

5%

0%

Taux de pénétration en %

>= 10mbps >= 2mbps et < 10 mbps < 2mbps

Taux de pénétration du haut débit réparti selon le débit dans les 27 pays de l'Union européennejuin 2011

Source : Commission européenne, juin 2011

Source : ARCEP, Observatoire des communications électroniques.Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête trimestrielle pour 2011, estimation provisoire.

Les revenus sur le marché de détail (en milliards d’euros HT)

2007 2008 2009 2010 2011p Evolution2010-2011

Accès haut débit 4,6 5,8 7,0 7,6 8,0 5,6%Communications IP (hors forfaits) 0,4 0,6 0,7 0,8 0,7 -11,4%Autres revenus 0,6 0,6 0,7 0,9 1,1 21,2%Ensemble des services haut débit 5,6 7,0 8,4 9,2 9,7 5,6%

Source : ARCEP, Observatoire des communications électroniques.Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête trimestrielle pour 2011, estimation provisoire.

Abonnements (en millions)

2007 2008 2009 2010 2011p Evolution2010-2011

Accès internet 15,8 17,8 19,9 21,3 22,8 6,6%Voix sur large bande 10,9 14,4 17,0 18,9 20,6 8,8%TV couplés à un forfait multiplay ADSL 4,5 6,2 8,8 10,7 12,3 14,7%

Volume de communications (en milliards de minutes)

2007 2008 2009 2010 2011p Evolution2010-2011

Communications en voix sur large bande 33,2 47,5 55,7 64,2 72,7 13,2%

Source : ARCEP, Observatoire des communications électroniques.Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête trimestrielle pour 2011, estimation provisoire.

b) Le marché de gros

La croissance du segment haut débit en ADSLdemeure dynamique sur le marché de détail commesur le marché intermédiaire entre opérateurs. Ainsi,

le nombre de lignes louées (dégroupage, bitstream)à l’opérateur historique s’élève à 11,4 millions endécembre 2011, en croissance d’un peu plus de 800 000 lignes en un an. Le dégroupage totalreprésente près de 80% des accès de gros vendus à

159

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160 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

des opérateurs alternatifs avec 8,9 millions de lignes.Cette offre de gros ne cesse de progresser d’annéeen année (+1,2 million de lignes en un an) audétriment des autres offres, en repli depuis un peuplus de trois ans. C’est le cas notamment du dé-groupage partiel, qui représente 1,1 million de lignes

à fin 2011, et dont le recul atteint près de 12 % enun an. La baisse du nombre d’accès en bitstreams’accentue et atteint -14,0% en 2011 contre -9,9%en 2010. Le nombre d’accès en bitstream nu, quiétait stable depuis 2008 à environ 1,2 million delignes, décroit d’environ 100 000 lignes.

Source : ARCEP, Observatoire des communications électroniques.Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête trimestrielle pour 2011, estimation provisoire.

Les revenus sur le marché de détail (en milliards d’euros)

2007 2008 2009 2010 2011p Evolution2010-2011

Abonnements et communications RTC 9,7 9,0 7,8 7,1 6,2 -13,2%Publiphones,cartes et internet bas débit 0,5 0,4 0,3 0,2 0,2 -37,4%Services à valeur ajoutée et renseignements 1,4 1,2 0,9 0,9 0,8 -4,3%Ensemble des services sur bande étroite 11,6 10,5 9,1 8,2 7,1 -13,0%

1.4. La téléphonie fixe sur le RTC

La baisse du revenu des services offerts sur lesréseaux fixes bas débit (téléphonie fixe, publiphonieet cartes, services à valeur ajoutée en RTC) se poursuiten 2011 avec un recul de 13,0%.

Le revenu des abonnements, comme celui descommunications, souffre de la diminution rapide dunombre des abonnements sur le RTC (-2,2 millions,soit -10,4% sur un an). La baisse des souscriptions

en sélection du transporteur, bien qu’un peu moinsvive que les quatre années précédentes, demeureimportante (1,8 million d’abonnements en décembre2011, soit -15,6%).

Le reflux des minutes de communications est enrevanche un peu plus prononcé avec -17,0% sur unan, soit 8,4 milliards de minutes en moins, accentuéprobablement par le report des appels fixes versmobiles au départ des box depuis le début de l’année 2011.

Source : ARCEP, Observatoire des communications électroniques.Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête trimestrielle pour 2011, estimation provisoire.

Source : ARCEP, Observatoire des communications électroniques.Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête trimestrielle pour 2011, estimation provisoire.

Dégroupage (en millions)

2007 2008 2009 2010 2011p Evolution2010-2011

Nombre de lignes partiellement dégroupées 1,613 1,393 1,309 1,194 1,055 -11,7%Nombre de lignes totalement dégroupées 3,625 4,939 6,414 7,690 8,886 15,6%Nombre de lignes dégroupées 5,238 6,332 7,723 8,884 9,942 11,9%

Bitstream (ATM et IP régional) et IP national (en millions)

2007 2008 2009 2010 2011p Evolution2010-2011

Nombre de lignes en «Bitstream nu» 0,942 1,186 1,245 1,219 1,115 -8,5%Nombre de lignes en «Bitstream classique»

1,291 1,010 0,647 0,487 0,352 -27,7%et IP nationalNombre total de lignes 2,233 2,196 1,892 1,706 1,467 -14,0%

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Le bon fonctionnement des m

archés régulés

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Les chiffres du marché des communications électroniques

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE II

Source : ARCEP, Observatoire des communications électroniques.Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête trimestrielle pour 2011, estimation provisoire.

Source : ARCEP, Observatoire des communications électroniques.Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête trimestrielle pour 2011, estimation provisoire.

Abonnements (en millions)

2007 2008 2009 2010 2011p Evolution2010-2011

Abonnements téléphoniques «traditionnels» 28,7 26,3 23,9 21,5 19,3 -10,4%Sélection du transporteur 4,9 3,3 2,8 2,2 1,8 -15,6%

Volume de communications (en milliards de minutes)

2007 2008 2009 2010 2011p Evolution2010-2011

Communications par le RTC1 72,8 62,2 55,5 49,2 40,8 -17,0%

Les revenus sur le marché de détail (en milliards d’euros)

2007 2008 2009 2010 2011p Evolution2010-2011

Liaisons louées 1,4 1,5 1,5 1,5 1,5 1,7%Transport de données 2,0 2,1 2,2 2,2 2,1 -0,5%Revenus des services de capacité 3,4 3,5 3,7 3,7 3,7 0,4%

Source : ARCEP, Observatoire des communications électroniques.Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête trimestrielle pour 2011, estimation provisoire.

1.5. Les services de capacité

Le revenu du marché des services de capacité eststable depuis trois ans et s’élève à 3,7 milliardsd’euros. Le revenu des liaisons louées représente unpeu plus de 40% de ce segment de marché.

Les besoins des entreprises et des opérateursévoluent vers des accès avec des débits de plus enplus élevés, entraînant la fermeture de la commer-cialisation de plusieurs produits (les liaisons louéesbas débit mais aussi les services X25).

161

1.6. Les services mobiles

Après un début d’année 2011 plutôt dynamique,l’accroissement du nombre de clients à des servicesmobiles a ralenti au cours du quatrième trimestre 2011(+1,6 million de clients contre plus de 2 millions lesannées précédentes au cours des trois derniers moisde l’année), probablement en raison de l’attentesuscitée par l’arrivée du quatrième opérateur de réseaumobile sur le marché.

La croissance du nombre de clients des servicesmobiles demeure vive en 2011. Le rythme d’ac-croissement se maintient en effet depuis 2008 à unniveau un peu supérieur à 5% par an (soit plus de troismillions de cartes SIM supplémentaires). Le nombrede cartes SIM en service s’élève ainsi à 68,6 millions

en décembre 2011, ce qui correspond à un taux depénétration de 105,7%.

Ces dernières années, une part importante de lacroissance de ce segment provient du marché desprofessionnels avec le développement des cartes « machine to machine» (MtoM) (+0,7 million de cartesen un an) mais aussi du succès des cartes internetexclusives telles que les clés 3G ou les tablettesnumériques (+0,4 million). Elles représentent ensembleprès de 10% du parc total, soit 6,5 millions de cartes.

La consommation de données est d’ailleurs l’un desaxes de croissance du marché des mobiles en volume.Le trafic data a ainsi quadruplé en deux ans et s’élèveà près de 60000 téra octets consommés sur l’en-semble de l’année.

1 -RTC : réseau téléphonique commuté

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162 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

Volumes

2007 2008 2009 2010 2011p Evolution2010-2011

Communications téléphoniques 99,5 101,8 100,8 103,2 106,1 2,8%

(en milliards de minutes)Nombre de SMS/MMS interpersonnels 19,5 35,1 63,5 103,4 147,0 42,1%(en milliards)Volume de données consommées 13 578 31 059 55 922 80,0%(en téra octets)

Source : ARCEP, Observatoire des communications électroniques.Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête trimestrielle pour 2011, estimation provisoire.

L’utilisation des réseaux de 3e génération progressechaque année de 5 à 6 millions d’utilisateurs : en find’année 2011, quatre clients sur dix (soit 27,8 millions)ont utilisé au moins une fois la 3G soit pour le transfertde données soit simplement pour les communications.

Le succès des SMS est toujours fort avec une croissancesimilaire à celle observée en 2010 : un peu plus de 40 milliards de messages supplémentaires ont étéenvoyés en 2011, portant à près de 150 milliards lenombre de SMS émis.

Le revenu lié à ces services de données (5,2 milliardsd’euros) augmente de 16,0% en 2011 alors que

l’ensemble des revenus des services mobiles est orientéà la baisse. De ce fait, sa part augmente de 5 pointsen un an, passant de 23% à 28% en 2011.

L’augmentation des volumes de données consomméesn’entrave pas celle des volumes de voix. Ainsi, levolume de communications au départ des mobilesprogresse de près de trois milliards de minutes en 2011(+2,8%). En revanche, le revenu afférent est en nettediminution avec un recul de - 8,0% sur un an.

L’ensemble des revenus des services mobiles (y comprisles services à valeur ajoutée) représente un peu plus de20 milliards d’euros, soit le même niveau qu’en 2009.

Les revenus sur le marché de détail (en milliards d’euros HT)

2007 2008 2009 2010 2011p Evolution2010-2011

Services de voix 15,1 15,6 15,1 15,0 13,8 -8,0%Services de données (SMS et data) 2,4 3,1 3,8 4,5 5,2 16,0%Services à valeur ajoutée et renseignements 1,4 1,4 1,4 1,3 1,3 4,9%Ensemble des services mobiles 19,0 20,1 20,3 20,7 20,3 -2,0%

Source : ARCEP, Observatoire des communications électroniques.Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête trimestrielle pour 2011, estimation provisoire.

Abonnements (millions)

2007 2008 2009 2010 2011p Evolution2010-2011

Nombre de clients des réseaux mobiles 55,3 58,0 61,5 65,1 68,6 5,4%dont abonnés 3G actifs 5,9 11,4 17,7 22,9 27,8 21,2%dont cartes data exclusives 0,5 1,0 2,1 2,7 3,2 15,4%

Source : ARCEP, Observatoire des communications électroniques.Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête trimestrielle pour 2011, estimation provisoire.

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Le bon fonctionnement des m

archés régulés

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Les chiffres du marché des communications électroniques

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE II

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20 000

30 000

40 000

50 000

60 000

2008 2009 2010 2011p

Téra octets

10 000

2 930

13 578

31 059

55 922

Volume de données consommées par les clients sur les réseaux mobiles

Source : ARCEP.

Source : ARCEP, Observatoire des communications électroniques.Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête trimestrielle pour 2011, estimation provisoire.

La conservation du numéro (en millions)

2007 2008 2009 2010 2011p Evolution2010-2011

Nombre de numéros conservés au cours de l'année 3,4 4,2 4,7 4,8 5,6 16,8%pour les abonnés des réseaux fixes 2,5 2,8 2,9 2,5 2,3 -7,9%pour les abonnés des réseaux mobiles 0,9 1,4 1,8 2,3 3,3 43,3%

2. Les usages

2.1. La conservation du numéro

Le nombre de numéros mobiles conservés par lesutilisateurs a considérablement augmenté en 2011:sur l’ensemble de l’année, 3,3 millions de numérosmobiles ont ainsi fait l’objet d’un portage d’un opérateurà un autre, soit un million de plus qu’en 2010.

Deux évènements sont à l’origine de cettecroissance : un pic de conservation au premiertrimestre 2011 avec le changement de TVA(finalement non répercutée) qui a désengagétemporairement de leurs contrats une partie desclients ; et, en fin d’année 2011, la réduction à trois jours ouvrables du délai de conservation (aulieu de sept jours calendaires avant le 7 novembre2011).

2.2. Les indicateurs deconsommations moyennes

La facture moyenne par ligne fixe (dépensesmensuelles en téléphonie fixe et en accès à internet)

s’élève à 36,3 euros HT en 2011, en recul de 1,10 eurosur un an. Cette facture par ligne correspond à ce qu’unclient paye globalement par mois pour l’accès au réseaufixe, qu’il soit équipé ou non d’un accès à internet, enbas ou haut débit, et qu’il dispose de la téléphonie enRTC, de la téléphonie en VLB, ou des deux.

Jusqu’en 2008 et sous l’effet de l’accroissement dunombre de ménages équipés en internet et de lasubstitution des accès bas débit en accès haut débit,la facture par ligne fixe augmentait continûment. Elle est restée stable autour de 37,5 euros par moisentre 2008 et 2010, la diminution des revenusprovenant des abonnements en bas débit étantcompensée par l’augmentation de l’équipement enhaut débit et du revenu afférent.

En 2011, en revanche, la baisse du revenu descommunications et des abonnements bas débit(RTC) s’accélère (la facture moyenne parabonnement à la téléphonie fixe en bas débit recule

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164 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

•La facture moyenne hors taxes des clients desopérateurs mobiles, calculée en excluant les cartesMtoM (et le revenu associé), diminue de 1,70 euroen un an. Cette baisse s’explique par la nonrépercussion, sur la facture TTC des clients, del’augmentation du taux de TVA au 1er février 2011.

Le volume de minutes consommées par mois eststable (recul d’une minute, comme en 2010) alorsque le volume de SMS envoyé atteint 200 messages(et jusqu’à 257 SMS par mois pour les clientsdisposant d’un forfait contre 72 par carte prépayée).Le trafic de données s’élève, en moyenne surl’ensemble des cartes mobiles (hors cartes MtoM) à75 méga octets par mois en 2011.

de 90 centimes) tandis que la croissance du nombre d’abonnements au haut débit ralentit. Labaisse sur le bas débit est liée au repli du nombred’abonnements à la téléphonie fixe en bas débit(-10,4%).

Quant au volume (en minutes) de communications ,sur les services bas débit, la baisse se poursuit(6,9%) ; à l’inverse, le trafic moyen des clients entéléphonie en large bande augmente de 8 minutes(5h06 par mois).

Source : ARCEP, Observatoire des communications électroniques.Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête trimestrielle pour 2011, estimation provisoire.

Consommations moyennes mensuelles par ligne fixe

2007 2008 2009 2010 2011p Evolution2010-2011

Facture mensuelle moyenne : accès et communications au service 36,7 37,5 37,5 37,4 36,3 -2,8%téléphonique et à l’internet (en euros HT)Volume mensuel moyen voix sortant

252 259 260 264 265 0,6%(en minutes par mois)

Source : ARCEP, Observatoire des communications électroniques.Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête trimestrielle pour 2011, estimation provisoire.

Facture moyenne mensuelle par abonnement

2007 2008 2009 2010 2011p Evolutionen euros (HT) 2010-2011Au service téléphonique RTC 26,8 27,2 26,1 26,0 25,1 -3,3%(accès et communications)A un accès bas débit à l’internet 8,1 7,9 7,3 6,8 6,6 -3,2%A un accès en haut débit ou très haut débit 30,5 32,4 35,0 35,2 34,8 -1,2%(internet, téléphonie)

Source : ARCEP, Observatoire des communications électroniques.Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête trimestrielle pour 2011, estimation provisoire.

Trafic mensuel moyen sortant par abonnement

2007 2008 2009 2010 2011p Evolutionen minutes par mois 2010-2011Au service téléphonique fixe RTC 195 183 179 175 163 -6,9%Au service téléphonique fixe en VLB 316 312 295 298 306 3,0%A un accès en bas débit à l’internet 646 659 604 567 508 -10,4%

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Le bon fonctionnement des m

archés régulés

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Les chiffres du marché des communications électroniques

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE II

Consommations moyennes mensuelles par client des opérateurs mobiles selon le type d’abonnement

2007 2008 2009 2010 2011p Evolution2010-2011

Facture mensuelle moyenne par client (en euros HT) 27,5 27,7 26,9 26,4 24,7 -6,6%Volume mensuel moyen par client (minutes) 156 154 147 146 145 -0,7%

Nombre mensuel moyen de SMS émis par client 30 52 92 146 200 37,3%

Source : ARCEP, Observatoire des communications électroniques.Enquêtes annuelles jusqu'en 2010, enquête trimestrielle pour 2011, estimation provisoire.

Note : Pour le calcul de ces indicateurs, les cartes MtoM sont exclues en revenu et volume, ainsi que les cartes « exclusives data»pour le calcul du trafic voix et SMS moyen.

Taux d'équipement (en %) des foyers en fin d'année (en %)

2007 2008 2009 2010 2011p Evolution2010-2011

En téléphonie fixe 83,6 85,4 86,2 88,1 87,8 -0,3%En micro-ordinateur 60,0 64,7 68,3 71,5 73,9 3,4%En accès à internet 49,4 57,8 62,6 69,2 72,9 5,3%

Source : Médiamétrie - Gfk - Référence des équipements multimédia

2.3. Le taux d’équipement des ménages et des individus

Le taux d’équipement des ménages en téléphoniefixe (87,8%, -0,3 point en un an) affiche un légertassement en fin d’année 2011 selon le baromètretrimestriel publié par Gfk-Médiamétrie surl’équipement des foyers. L’équipement en micro-ordinateurs et en accès à internet progressent tous

deux respectivement de 2,4 points et de 3,7 points en un an. Près des trois quarts des foyerssont désormais équipés à leur domicile. Laquasi-totalité (99%) des ménages équipés d’unmicro ordinateur à leur domicile sont égalementconnectés à internet.

Taux d'équipement des individus en fin d'année (en %)

2007 2008 2009 2010 2011p Evolution2010-2011

Taux de pénétration actif des mobiles 84,6 88,7 92,9 97,8 102,2 4,5%(en % de la population)

Source : ARCEP, Observatoire trimestriel - services mobiles

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Rapport d’activité 2011

166 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

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archés régulés

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Les analyses de marchés réalisées en 2011

CHAPITRE III

Les analyses de marchéréalisées en 2011

1. Le haut et le très haut débit

Par ses décisions n° 2011-06681 et 2011-06692

adoptées le 14 juin 2011, l’ARCEP a achevé le cycled’analyse des marchés du haut et du très haut débitinitié en 2010, correspondant aux marchés 4 et 5définis par la Commission européenne dans sarecommandation sur les marchés pertinents du 17 décembre 2007 : le marché de gros des offresd’accès physiques constitutives de la boucle localefilaire (marché 4) et le marché de gros des offres hautet très haut débit activées livrées au niveauinfranational (marché 5).

Les travaux conduits au premier semestre 2011 ontpermis de préciser les projets de ces deux décisions,mis en consultation publique le 27 juillet 2010,notamment pour prendre en compte les réponsesreçues de la part de l’Autorité de la concurrence et dela Commission européenne.

Les deux décisions précitées prévoient notammentune clause de rendez-vous à mi-parcours du cycle

d’analyse de marché, soit 18 mois après leur entréeen vigueur (c’est-à-dire en décembre 2012), sanspréjudice de la possibilité de réviser à tout momentl’analyse de manière anticipée si l’évolution dumarché le justifiait, conformément à l’article D.301du CPCE.

L’ARCEP procédera donc à un nouvel examen de sondispositif en décembre 2012 afin de procéder àd’éventuels aménagements des remèdes arrêtés s’ils’avérait que ceux initialement imposés étaientinsuffisants. Cet examen permettra en particulierd’analyser l’efficacité de la régulation symétrique desdéploiements FttH (notamment des mécanismes deco-investissement) et d’ apprécier l’utilité de renforcer larégulation asymétrique pesant sur l’opérateur historique,voire d’imposer une telle régulation asymétrique àd’autres acteurs.

A la suite de ces deux décisions, France Télécom apublié, en août 2011, de nouvelles versions de sesoffres de référence afin de mettre en œuvre lesobligations qui lui sont imposées.

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 167

1 - Décision n° 2011-0668 en date du 14 juin 2011 portant sur la définition du marché de gros pertinent des offres d’accès aux infrastructuresphysiques constitutives de la boucle locale filaire, sur la désignation d’un opérateur exerçant une influence significative sur ce marché etsur les obligations imposées à cet opérateur sur ce marché

2 - Décision n° 2011-0669 en date du 14 juin 2011 portant sur la définition du marché de gros pertinent des offres d’accès haut débit et trèshaut débit activées livrées au niveau infranational, sur la désignation d’un opérateur exerçant une influence significative sur ce marché etsur les obligations imposées à cet opérateur sur ce marché

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Si l’essentiel des principes posés dans le cadre duprécédent cycle d’analyse de ces deux marchés estmaintenu, les deux décisions intègrent toutefois unensemble de modifications qui poursuivent troisobjectifs principaux : • favoriser et encadrer le déploiement des nouvelles

boucles locales en fibre optique ;• encourager l’extension du dégroupage de la boucle

locale de cuivre ;• encadrer la mise en œuvre des projets de montée

en débit via l’accès à la sous-boucle de cuivre.

a) Favoriser et encadrer le déploiement desnouvelles boucles locales en fibre optique

L’obligation pour France Télécom de faire droit auxdemandes d’accès raisonnables à ses infrastructuresde génie civil dans l’emprise de la boucle locale estmaintenue et précisée, tant dans son périmètre quedans sa déclinaison opérationnelle.

Tout d’abord, la décision n°2011-0668 impose, pourdes raisons d’efficacité et de transparence, à FranceTélécom de regrouper ses offres d’accès à son géniecivil au sein d’une offre unique pour le déploiementdes réseaux Fttx3. Par ailleurs, cette décision vise àce que les règles d’accès au génie civil soient misesen cohérence avec le cadre réglementaire de lamutualisation des segments terminaux des réseauxFttH. Ceci passe par la définition de nouvelles règles d’ingénierie (cf. page 95) visant à optimiserl’utilisation du génie civil et à favoriser le déploie-ment des réseaux mutualisés.

Cette même décision prévoit par ailleurs uneévolution importante du périmètre des infrastructurespour lesquelles France Télécom doit désormaisproposer un accès aux opérateurs déployant desréseaux Fttx. Elle étend notamment l’obligation defaire droit aux demandes d’accès raisonnables auxappuis aériens, et étend l’accès aux infrastructuresaux déploiements visant à raccorder certains sitesdistants comme des éléments de réseaux (lesstations de bases radio par exemple).

Enfin, cette décision prévoit de nouvelles prestationsconnexes pour les opérateurs déployant des réseauxFttH : principalement l’obligation faite à FranceTélécom de proposer sous certaines conditions desoffres d’hébergement au sein de ses locaux lorsqu’ily place ses propres équipements actifs.

b) Encourager l’extension de la boucle localede cuivre et adapter la régulation des tarifsdes offres de bitstream

• L’ARCEP a souhaité, lors de ce nouveau cycled’analyse des marchés, mettre en œuvre un cadrerèglementaire favorable à la poursuite de laprogression du dégroupage. À ce titre, lesnouvelles modalités opérationnelles et tarifairesdes offres de colocalisation (au sein des NRA) et decollecte via l’offre LFO4 doivent permettre auxopérateurs d’étendre leur couverture endégroupage jusqu’aux petits NRA les plus isolés.Alors que les opérateurs alternatifs dégroupaientaisément des NRA d’environ 2 000 lignes,l’ARCEP estime que la nouvelle offre permettra auxopérateurs, sur la base d’investissementscomparables, de poursuivre cette progression dudégroupage et de dégrouper des NRA5 de 1 000lignes, voire en deçà. Par ailleurs, afin d’améliorerla transparence sur la disponibilité des ressourcesde fibre optique dans le cadre de l’offre LFO4 (cf.page 79), l’« offre d’information préalable deFrance Télécom » prévoit la fourniture d’informationde disponibilité à date de ces ressources pour lesopérateurs ou les collectivités qui le demandent.

• Concernant les offres de « bitstream » et leurencadrement tarifaire : prenant acte de laprogression du dégroupage, l’ARCEP a étéamenée, dans son analyse de marché, à distinguerdeux zones géographiques pour le marchérésidentiel :- une zone où au moins un opérateur alternatifpropose des offres de bitstream sur le marché degros, soit aujourd’hui environ 4 500 NRA (80%des lignes) ; dans cette zone, la décision

168 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

3 - Le Fttx (fiber to the...) consiste à amener la fibre optique au plus près de l'usager final, afin d'augmenter la qualité de service (en particulierle débit) dont celui-ci pourra bénéficie. Le Fttx peut notamment correspondre au quartier (FttN : Fiber to the Neighbourhood), au piedd’immeuble (FttB : building), au domicile (FttH : home)...

4 - Lien en fibre optique5 - NRA (nœud de raccordement d’abonnés) : point de concentration du réseau de boucle locale de cuivre de France Télécom, où sont installés

les équipements actifs à partir desquels l'opérateur active les accès DSL de ses abonnés

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Le bon fonctionnement des m

archés régulés

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Les analyses de marchés réalisées en 2011

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE III

n°2011-0669 prévoit une levée de toute obligationtarifaire ;- une zone où France Télécom demeure en monopolepour la fourniture du bitstream ; dans cette zone,cette même décision maintient une orientation versles coûts des tarifs de France Télécom.

Dans sa nouvelle offre bitstream, France Télécom a,de fait et jusqu’à présent, retenu une uniquetarification du bitstream, applicable sur l’ensembledu territoire, sans distinguer de zones géographiques.Le niveau de ce tarif respecte l’obligation tarifairedans le périmètre de la zone régulée. Par ailleurs,compte tenu de la croissance inéluctable du débitmoyen consommé, il est apparu nécessaire des’assurer du bon niveau de la partie variable au débitde la tarification de la collecte bitstream. L’ARCEP aainsi engagé, en octobre 2011, des travaux demodélisation des coûts supportés par FranceTélécom pour la fourniture de son offre bitstream.Ceux-ci ont donné lieu à une révision des tarifs desoffres de bitstream au début de l’année 2012 (etnotamment à la diminution de la composantetarifaire variant en fonction du débit acheté).

c) Encadrer la mise en œuvre des projets demontée en débit via l’accès à lasous-boucle de cuivre.

La décision n° 2011-0668 prévoit que FranceTélécom propose une offre permettant aux opérateurset collectivités territoriales de demander leréaménagement de la boucle locale de cuivre pourprocéder à une montée en débit en accédant à lasous-boucle locale. France Télécom a ainsi publié uneoffre intitulée « offre PRM » (pour « point deraccordement mutualisé ») permettant aux acteursqui le souhaitent de conduire des projets de montée endébit. La question de la montée en débit via l’accès à la sous-boucle fait l’objet d’un développementspécifique dans le présent rapport (cf. page 80).

2. Les services de capacité

L'ARCEP a complété le cadre de régulation desmarchés ultramarins en adoptant, le 1er septembre

2011, sa décision d'analyse du marché de gros desservices de capacité relatifs à la collectivité terri-toriale de Saint-Barthélemy. Cette analyse de marchécouvre une période de trois ans, jusqu’en 2014.

L’Autorité a, au terme de son analyse, déclaré cemarché pertinent pour une régulation ex ante, endésignant Global Caribbean Network commeopérateur exerçant une influence significative et lui aimposé à ce titre certaines obligations, notammentl’orientation des tarifs de ses prestations vers lescoûts.

3. La téléphonie mobile

Tout opérateur offrant un service téléphonique doitpermettre à ses clients de joindre l’ensemble desnuméros du plan téléphonique, incluant les numérosmobiles français. A cet effet, les opérateurs doiventacheter une prestation de « terminaison d’appel » (TA)à chaque opérateur mobile qui se trouve de facto ensituation de monopole sur le marché de la terminaisonpour les appels à destination de son réseau. C’est cettesituation qui fonde la régulation des marchés de TAvocale mobile.

a) Le contexte du troisième cycle d’analysedes marchés de gros de la terminaisond’appel vocale 2011-2013 et la décision « cadre » du 2 novembre 2010

L’Autorité a lancé, en 2010, un troisième cycled’analyse et de régulation des marchés de gros de laTA vocale sur les réseaux mobiles en métropole etoutre-mer. Ce cycle couvre les années 2011 à 2013.

Dans ce cadre, l'Autorité a adopté le 2 novembre 2010une décision6 portant sur la détermination desmarchés pertinents relatifs à la TA vocale sur lesréseaux mobiles français en métropole et outre-mer, ladésignation d'opérateurs exerçant une influencesignificative sur ces marchés et les obligationsimposées à ce titre pour la période 2011-2013.L’Autorité a déclaré chacun des opérateurs mobilesmétropolitains et ultramarins comme étant puissantsur le marché de gros de la TA sur son propre réseau.

6 - Décision n°2010-1149 de l’Autorité du 2 novembre 2010

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Afin de remédier aux problèmes concurrentiels relevéssur ces marchés, l’Autorité a estimé nécessaire demaintenir les obligations d’accès, de non-discri-mination, de transparence, de comptabilisation descoûts et de séparation comptable prévues dans le cycleprécédent7. L’ensemble des opérateurs a désormaisl’obligation d’orienter ses tarifs vers les coûts.

Pour la métropole, cette décision a maintenu jusqu’au30 juin 2011 les plafonds tarifaires antérieurs, à savoir3c€ par minute pour Orange France et SFR et 3,4c€par minute pour Bouygues Telecom. Elle a renvoyé àune décision ultérieure de l’Autorité la détermination

des plafonds applicables pour le reste de la périodedu cycle. La décision a été prise à la suite de la révisiondu modèle technico-économique des coûts de réseaud’un opérateur mobile métropolitain, en cohérence avecla recommandation de la Commission européenne du7 mai 20098 qui a pour objectif d’aboutir, au plus tardle 1er janvier 2013, à des plafonds symétriques auniveau des coûts incrémentaux de long terme.

Pour l’outre-mer, cette décision a fixé de nouveauxplafonds pour les années 2011 et 2012, poursuivantla baisse progressive des niveaux vers les coûtssous-jacents :

L’Autorité a lancé en juillet 2011 une consultationpublique sur la mise à jour de la structure de sesmodèles de coûts technico-économiques d'opérateurmobile ultramarin. Une nouvelle consultation à cesujet a été lancée en mars 2012, avec des modèlesde coûts spécifiques pour la zone Antilles-Guyane etpour la zone Réunion-Mayotte. Les modèles mis enconsultation seront notamment utilisés par l'Autoritépour fixer, à l'été 2012, les plafonds de la prestationde terminaison d'appel mobile, en orientation versles coûts incrémentaux, pour une entrée en vigueurau 1er janvier 2013.

b) La mise à jour du modèletechnico-économique des coûts de réseaud’un opérateur mobile métropolitain et l’encadrement tarifaire des opérateursmétropolitains jusqu’à la fin du 3e cycle

Dans la perspective de ce 3e cycle de régulation desmarchés de gros de la TA vocale, l’Autorité a lancé,

au printemps 2010, des travaux de mise à jour deson modèle technico-économique des coûts deréseau d’un opérateur mobile métropolitain.

Ces travaux ont consisté en une mise à jour de lastructure du modèle afin de prendre en compte lesprincipales évolutions du marché, sur les planstechniques (réseau d’accès radio 3G, équipementsde cœur de réseau, réseau de transmissioncapillaire,…) et des usages (développement descartes 3G et des cartes « machine to machine », …).

Les données d’entrée du modèle ont été égalementété mises à jour à partir d’informations quantitativeset qualitatives transmises par les opérateurs.

Le modèle définitif a été publié en mars 2011 et a servi de référence pour la fixation des palierstarifaires applicables à la TA mobile en métropolepour la période allant du 1er juillet 2011 au 31 décembre 2013.

170 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

7 - Le second cycle de régulation des marchés de gros de la terminaison d’appel vocal a été encadré, pour la métropole, par les décisions n° 2007-0810 du 4 octobre 2007, n° 2008-1176 du 2 décembre 2008 puis n° 2010-0211 du 18 février 2010, et pour l’outre-mer, parles décisions n° 2007-0811 du 16 octobre 2007 et n° 2009-0655 du 27 juillet 2009. En métropole comme outre-mer, ce second cyclede régulation a pris fin au 31 décembre 2010.

8 - Recommandation de la Commission du 7 mai 2009 sur le traitement réglementaire des tarifs de terminaison d'appels fixe et mobile dansl'UE (2009/396/CE)

Outre-mer1er janvier au 31 décembre 2011 1er janvier au 31 décembre 2012

(en centimes d’euros/min) (en centimes d’euros/min)

Dauphin Télécom 8,0 5,0Digicel 4,0 2,5Orange Caraïbe 4,0 2,5Orange Réunion 4,5 2,8Outremer Telecom 5,5 2,8SRR 4,0 2,5UTS Caraïbe 8,0 5,0

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Les analyses de marchés réalisées en 2011

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE III

L’Autorité a estimé justifié et proportionné de fixer destarifs symétriques pour les trois acteurs dès le 1er juillet2011 en raison notamment de la tendance decroissance des volumes d’appels du fixe vers le mobile.

c) L’analyse des marchés de gros de laterminaison d’appel vocale mobile de Free Mobile, Lycamobile et Omea Telecom en métropole

Les nouveaux opérateurs mobiles n’entrent pas dans lechamp des décisions d’analyse des marchés de la TAmobile n°2010-1149 du 2 novembre 2010 etd’encadrement tarifaire n°2011-0483 du 5 mai 2011.C’est la raison pour laquelle l’Autorité s’est engagéepar deux consultations publiques en 2011 dans uncycle d’analyse des marchés de gros de la TA vocale deFree Mobile, et des deux « full MVNO » Lycamobileet Omea Telecom en métropole. Le terme de ce cyclesera aligné sur celui concernant les trois opérateursmobiles historiques.

La première consultation publique, lancée en septembre2011, visait à définir le caractère puissant de ces acteurssur leurs marchés respectifs et à proposer, dans lacontinuité de la régulation de la TA mobile actuellementen place pour les trois opérateurs de réseau mobile,d’imposer des obligations d’accès, de non discri-mination, de transparence et de contrôle tarifaire.

La seconde consultation publique, lancée endécembre 2011, avait pour objectif de proposer unencadrement tarifaire pour ces trois nouveaux acteursjusqu’à fin 2013.

L’Autorité considère qu’il est pertinent de permettre àFree Mobile, Lycamobile et Omea Telecom decompenser, durant une période limitée dans le temps,certains coûts transitoires liés à leur statut de nouvelentrant, notamment au regard des conditions prévuespar la recommandation de la Commission européennedu 7 mai 200910, et des principes établis par laposition commune du GRE de 200811 et par ladécision du Conseil d’Etat de 200912.

Les coûts partiellement compensés correspondentainsi à deux facteurs distincts :• les déséquilibres de trafic anticipés pour les

nouveaux entrants en 2012 qui, en raison du niveautransitoirement plus élevé que le coût incrémental delong terme de la terminaison d’appel des opérateurshistoriques, dégraderaient excessivement le solded’interconnexion du nouvel entrant en 2012 ;

• la nécessité vitale, dans un marché à maturité, pourun nouvel entrant de recourir à un contrat d’accèspendant la période au cours de laquelle l’opérateurdéploie son propre réseau.

L’Autorité a ainsi défini, en fonction des informationsrestituées par les acteurs du marché, les élémentstarifaires d’un contrat d’accès générique efficace,indépendant des contrats individuels de chacun desacteurs concernés, et ne prenant ainsi pas en compteles « surcoûts choisis » de ces opérateurs, et n’ayantpas d’effet de rétroaction sur les contrats individuels.L’Autorité prévoit que ce facteur aura un impact aminima pendant la période prévue par le présent projetde décision, soit entre deux et quatre ans après l’entréedes nouveaux acteurs sur le marché.

Ce travail a permis à l’Autorité de compléter, par unedécision du 5 mai 20119, le cadre tarifaire pour letroisième cycle, en mettant en œuvre une dernièrepériode de transition comportant trois phases

permettant aux tarifs d’évoluer vers le plafond de 0,8 ct€ au 1er janvier 2013 en respectant lesprincipes de progressivité, de prévisibilité et deproportionnalité.

9 - Décision n° 2011-0483 en date du 5 mai 2011 portant sur la définition de l’encadrement tarifaire des prestations de terminaison d’appelvocal mobile des opérateurs Orange France, SFR et Bouygues Telecom pour la période du 1er juillet 2011 au 31 décembre 2013

10 - http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2009:124:0067:0074:FR:PDF 11 - http://erg.eu.int/doc/publications/erg_07_83_mtr_ftr_cp_12_03_08.pdf 12 - http://www.arcep.fr/fileadmin/reprise/textes/recours/dec-ce-orange-sfr-100709.pdf

171

1er juillet au 1er janvier 1er juillet au 1er janvier auMétropole 31 décembre 2011 30 juin 2012 31 décembre 2012 31 décembre 2013Bouygues Telecom, Orange France 2,0 c€/min 1,5 c€/min 1,0 c€/min 0,8 c€/minet SFR

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Ces trois phases permettent notamment de suivrel’évolution de l’encadrement tarifaire fixé pour lesopérateurs historiques.

Ce projet de décision de régulation ne concerne pasl’opérateur NRJ Mobile, dans la mesure où lecalendrier de lancement de son architecturefull-MVNO est plus tardif que celui des trois autresnouveaux opérateurs.

Le 13 avril 2012, la Commission européenne, touten réaffirmant la possibilité d’une asymétrie tarifaire,a émis des doutes sur la justification des propositionstarifaires. La procédure est en cours.

d) La mise à jour des modèlestechnico-économiques des coûts de réseaud’un opérateur mobile ultramarin etl’encadrement tarifaire des opérateursultramarins jusqu’à la fin du 3ème cycle

Sur la base du modèle métropolitain mis à jour en2010 et 2011, l’Autorité a lancé, dans le courantdu deuxième trimestre 2011, la mise à jour des deuxmodèles technico-économiques ultramarins. Lestravaux de mise à jour se décomposent en deuxphases : la première visant à adapter la structure dumodèle métropolitain aux spécificités des réseaux etdes territoires ultramarins, la seconde à calibrer lemodèle ainsi adapté.

La consultation publique s’est déroulée au cours del’été 2011 pour la structure du modèle, et au premiertrimestre 2012 pour son calibrage. Les modèlesfinaux ont été publiés au cours du premier semestre2012 et doivent servir de base à la décisiond’encadrement tarifaire pour 2013 des niveaux determinaison d’appel pour les opérateurs ultramarins.

4. La téléphonie fixe

L’Autorité a conduit, en 2011, le troisième cycled’analyse des marchés de la téléphonie fixe, qui aabouti à l’adoption, le 26 juillet 2011, de la décisionn°2011-092613, portant sur la période 2011-2014.

Cette décision a maintenu les obligations imposéesau titre de la décision n°2008-089614 (en matière devente en gros de l’accès au service téléphonique, dedépart d’appel en position déterminée et determinaison d’appel en position déterminée), àl’exception des points notables suivants.

S’agissant de la terminaison d’appel, la mise en œuvrede la recommandation de la Commission européennedu 7 mai 2009 a conduit à la symétrie tarifaire effectivede l’encadrement imposé à tous les opérateurs et à unalignement des tarifs sur les coûts incrémentaux d’unopérateur générique efficace (pur NGN), soit 0,08centime d’euro la minute, à compter du 1er janvier2013. Des plafonds tarifaires intermédiaires – 0,3 puis0,15 centime d’euro la minute à compter, respec-tivement, du 1er octobre 2011 et du 1er juillet 2012 –assurent une transition progressive vers ce niveau.

Concernant le départ d’appel à destination denuméros de service à valeur ajoutée, la décisionallège l’obligation tarifaire imposée à FranceTélécom, en prévision d’un régime symétrique entrel’ensemble des opérateurs fixes au prochain cycled’analyse de marché. France Télécom voit doncl’actuelle obligation d’orientation vers les coûtsremplacée par une interdiction de pratiquer des tarifsexcessifs pour cette prestation. Un encadrementtarifaire pluriannuel précise les niveaux maximumde tarifs moyens applicables par France Télécom aucours de ce cycle : 0,43, 0,415 et 0,4 centime

Sur cette base, l’Autorité a proposé l’encadrement tarifaire suivant :

172 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

13 - Décision n° 2011-0926 du 26 juillet 2011 portant sur la définition des marchés pertinents de la téléphonie fixe, la désignation d'opérateursexerçant une influence significative sur ces marchés et les obligations imposées à ce titre (3ème cycle : 2011-2014)

14 - Décision n° 2008-0896 du 29 juillet 2008 portant sur la définition des marchés pertinents de la téléphonie fixe, la désignation d’opérateursexerçant une influence significative sur ces marchés et les obligations imposées à ce titre

30 juin 2012 1er juillet au 1er janvier auMétropole 31 décembre 2012 31 décembre 2013

Free Mobile, Lycamobile et Omea Telecom 2,4 c€/min 1,6 c€/min 1,1 c€/min

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Les analyses de marchés réalisées en 2011

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE III

d’euro la minute à compter, respectivement, des 1er janvier 2012, 2013 et 2014.

Par ailleurs, la décision précise certaines obligations,et notamment :• la simplification, sous 18 mois, de l’architecture

d’interconnexion de France Télécom pour lescommunications à destination des numérosassociés à un accès au service téléphonique envoix sur large bande (VLB) ;

• la poursuite des travaux d’amélioration de l’offrede vente en gros de l’accès au service téléphonique(VGAST) de France Télécom, qui bénéficieront, enparticulier, aux utilisateurs finals non résidentiels.

5. Les services de diffusionaudiovisuelle

Le dispositif de régulation ex ante applicable pour lapériode 2009-2012 sur le marché de gros des offresde radiodiffusion hertzienne terrestre est défini par la décision n° 2009-0484 de l’Autorité, en date du11 juin 2009. TDF, désigné opérateur exerçant uneinfluence significative sur le marché, s’est vu im-poser les obligations de faire droit aux demandesraisonnables d’accès, de non-discrimination, detransparence, de comptabilisation des coûts, deséparation comptable et de contrôle tarifaire.L’obligation de contrôle tarifaire a partiellementrenforcé celle qui prévalait pour la période2006-2009 : les tarifs applicables à certains sites,qui ne devaient être ni excessifs, ni d’éviction dans lecadre du premier cycle de régulation, font désormaisl’objet d’une orientation vers les coûts.

Pour les autres sites, TDF demeure soumis à uneobligation de proscrire les tarifs excessifs oud’éviction, afin de maintenir une incitation àimplanter des infrastructures alternatives.

Au cours de l’année 2011, l’ARCEP a prolongé sontravail de vérification du respect par TDF de sesobligations. Elle a également eu l’occasion depréciser les règles auxquelles sont soumis lesopérateurs en matière de diffusion hertzienne dansle cadre de deux demandes de règlement de différend(cf. page 17) : dans la première, l’Autorité a fait droit

à la demande d’accès de Towercast au site de laGrande Jeanne exploité par TDF à Annecy15 pour ladiffusion de services de radio ; dans la seconde,l’ARCEP a demandé à TDF de mettre en conformitécertains contrats en cours avec le cadre de régulationdu marché de l’accès aux infrastructures de diffusionde la TNT défini en 200916.

L’ARCEP a également mené des travaux pré-paratoires au processus d’analyse de marchépermettant de définir le dispositif de régulation exante du marché pour la période 2012-2015.L’Autorité a ainsi rencontré l’ensemble des opérateursde diffusion et de multiplex afin d’échanger avec euxsur les conditions de marché auxquelles ils étaientconfrontés et d’améliorer encore sa connaissancetechnique et économique du secteur. Elle aégalement approfondi son travail sur l’observatoirede la diffusion de la TNT en France dans le but dedisposer d’un plus grand nombre de donnéesquantitatives sur le sujet. Ces éléments ont ainsipermis à l’ARCEP de développer une analysecomplète du bilan du cycle 2009-2012 de larégulation du marché de gros des services dediffusion audiovisuelle hertzienne terrestre.

Enfin, pour renforcer ses capacités de contrôle durespect par TDF des obligations tarifaires qui luiincombent et augmenter la transparence et laprévisibilité des tarifs de l’offre de référence, l’Autoritéa engagé le développement d’un modèle technico-économique d’un réseau de radiodiffusion hertzienneterrestre en France. Ce modèle, en s’appuyant surles sites déjà existants, permet à l’ARCEP d’évaluerles coûts annuels sous-jacents de TDF, mais ausside mieux anticiper l’effet des hypothèses dedéveloppement du marché sur les coûts.

6. Les analyses de marchés enEurope

6.1. Les marchés pertinents devantfaire l’objet d’une analyse parles régulateurs nationaux

Une recommandation de la Commission européennerecense les marchés pertinents susceptibles d’être

15 - Décision n° 2011-0596 en date du 7 juin 201116 - Décision n°2011-0809 en date du 12 juillet 2011

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régulés ex ante dans le secteur des communicationsélectroniques par les régulateurs nationaux.

Un mémorandum explicatif joint à la recom-mandation décrit les principes que doit appliquerune autorité de régulation nationale (ARN) pouranalyser les marchés pertinents. Il précise enparticulier qu’un marché, pour pouvoir être régulé,doit remplir trois critères cumulatifs : • la présence de barrières à l’entrée et au

développement de la concurrence ;• l’absence de perspectives d’évolution vers une

situation de concurrence ;• l’inefficacité relative du droit de la concurrence.

La recommandation vise à harmoniser le périmètrede la régulation dans les Etats membres mais ne

préjuge pas de l’éventuelle pertinence d’un marchéà un niveau national. Ainsi, s’il est obligatoire pourune ARN d’analyser tous les marchés listés, il ne l’estpas de les réguler, s’ils ne remplissent pascumulativement les trois critères ou si aucunopérateur n’exerce de puissance significative sur cesmarchés.

Inversement, une ARN peut décider, sauf oppositionde la Commission, de réguler un marché ne figurantpas dans la liste mais qui remplit les trois critères.

La première recommandation de la Commission de2003 recensait 18 marchés pertinents ; celleadoptée en 2007 prévoit, quant à elle, que septmarchés doivent faire l’objet d’une analyse de la partdes ARN en vue d’une régulation ex ante :

6.2. Le bilan des analyses de marché réalisées par les ARN en Europe en 2011

174 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

1- l’accès au réseau téléphonique public

Marchés liés à la téléphonie fixe 2- le départ d’appel

3- la terminaison d’appel

4- l’accès de gros aux infrastructures (physiques) de réseau

(y compris le dégroupage total ou partiel) pour la fourniture Marchés liés au haut débit

de services à large bande et/ou de services vocaux en position et au très haut débit fixe,

déterminée résidentiel ou professionnel

5- la fourniture en gros d’accès à large bande (bitstream)

6- la fourniture en gros de segments terminaux de lignes louées

Marché lié à la téléphonie mobile 7- la terminaison d’appel vocal

L’article 7 de la directive « cadre » dispose que lesmesures prises par les autorités de régulationnationales (ARN) dans le cadre des analyses demarché doivent être notifiées à la Commissioneuropéenne et aux autres ARN. Les ARN effectuentformellement la notification en publiant sur le siteinternet Circa, géré par la Commission, les documentspertinents (projet de décision, consultation pub-lique, réponse des acteurs, avis de l’Autorité deconcurrence,…).

Lorsqu’il s’agit de la définition du marché et de ladésignation des opérateurs puissants (article 7), laCommission européenne, l’ORECE et les autres ARN peuvent faire parvenir leurs observations dans

un délai maximal d’un mois. Ce délai peut êtreprolongé de deux mois supplémentaires en cas de « doutes graves » de la Commission. Au cours de cetexamen complémentaire (couramment qualifié de « phase II»), l’ORECE doit produire un avis dont la Commission devra tenir le plus grand compte. A l’issue de ces deux mois, la Commission peut soitretirer ses « doutes sérieux », soit opposer un veto auprojet de décision, l’ARN ne pouvant dès lors adopterson projet. L’ARN conserve la possibilité de retirerd’elle-même son projet de mesure.

Ce pouvoir de veto n’a pas été étendu aux « remèdes»figurant dans les analyses de marché. Pour ce stadede l’analyse de marché (article 7 bis), la Commission

Nouvelle procédure de notification et nouveaux pouvoirs de la Commission et de l’ORECE

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Le bon fonctionnement des m

archés régulés

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Les analyses de marchés réalisées en 2011

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE III

En 2011, les différentes ARN européennes ont notifiéà la Commission 137 projets de décision liés à uneprocédure d’analyse de marché, soit un nombreéquivalent à celui de 2010 (135). Les marchés quiont suscité le plus d’analyses sont les marchés dudégroupage (23) et du bitstream (20), les marchésde terminaison d’appel mobile (19) et fixe (18), lesmarchés de départ d’appel sur le réseau fixe commuté(15) ainsi que les marchés de services de capacité(12). Certains marchés non listés dans larecommandation ont également été notifiés, tels la TASMS par l’ARCEP, NITA (régulateur danois, désormaisappelé DBA) et UKE (régulateur polonais qui afinalement retiré son projet), ainsi que des marchéslistés dans l’ancienne recommandation de 2003, parexemple les services de transit sur réseaux fixes (10)et les services de transmission audiovisuelle (2).

En outre, bon nombre de notifications ont porté sur des compléments de remède (séparationcomptable par exemple) et sur des points demodélisation et de méthodologie de coûts (notam-ment pour la terminaison d’appel fixe ou mobile et lapaire de cuivre).

Le début de l’année 2012 (de janvier à mi-mars) aconnu seulement onze notifications, dont sixconcernant les terminaisons d’appel mobile et fixe etdeux concernant le marché de la fourniture en

gros d’accès à l’infrastructure du réseau en positiondéterminée.

Depuis la fin de l’année 2011, huit notifications17 ontfait l’objet de « doutes sérieux » de la Commission.Toutes concernaient les terminaisons d’appel (fixes,mobiles et SMS). Si deux projets18 ont finalement étéretirés, les autres ont été l’occasion d’expérimenter lesdispositions de l’article 7 bis du nouveau cadre. Danstous les cas, l’ORECE a partagé les doutes de laCommission et fait aux ARN des propositions afind’amender leur projet de décision.

Les cas polonais se sont conclus début 2012 par unedéclaration tripartite (Commission, ORECE, ARN) oùl’ARN s’est engagée à retirer ses projets et procéder àde nouvelles notifications courant 2012. Concernantle cas néerlandais, qui implique des questionsjuridiques de hiérarchie des normes (décision d’uneCour nationale s’écartant de la recommandation de laCommission européenne), l’ORECE ne s’est pasprononcé sur ce point, qui, bien qu’au cœur du débat,ne relève pas de son expertise. Concernant le casdanois, l’ORECE a souligné la probabilité que des cassimilaires (problème de concurrence lié à la régulationasymétrique des SMS internationaux) soient soulevéspar d’autres ARN dans un futur proche, appelant àtrouver une solution à long terme pour éviter lamultiplication de ces cas.

17 - Il s’agit de notifications concernant la TA fixe (ES/2012/1291 et NL/2012/1284), la TA mobile (PL/2011/1255-1258, PL/2011/1260,PL/2011/1273 et NL/2012/1285) et la TA SMS (DK/2012/1283), certains cas ayant été notifiés fin 2011, la procédure continuant doncdébut 2012.

18 - La notification espagnole sur la TA fixe (ES/2012/1291) ainsi qu’un des règlements de différends polonais (PL/2011/1273) : celui-ci,notifié plus tard que les autres projets polonais visés par les phases II, concernait cependant aussi les TA mobiles. A la suite de laconclusion de la procédure sur ces premiers cas, l’ARN a décidé de retirer l’ensemble de ses décisions.

175

peut exprimer des « doutes sérieux » qui ouvrent unepériode d’examen complémentaire de trois mois.L’ORECE doit alors rendre un avis dans un délai desix semaines, dont la Commission devra tenir le plusgrand compte dans sa décision finale. Si l’ORECEpartage l’avis de la Commission, l’ARN concernée,l’ORECE et la Commission doivent travailler ensemble

pour « identifier la mesure appropriée » que l’ARNpourrait adopter. Dans tous les cas, la Commissionpeut, dans le mois qui suit la période d’examensupplémentaire, publier une recommandationdemandant à l’ARN de retirer sa mesure et incluantdes propositions spécifiques de remèdes qui devraienttenir compte de l’avis de l’ORECE.

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Le bon fonctionnement des m

archés régulés

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Gérer les ressources rares

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE IV

1. Les fréquences

1.1. Les missions de l’ARCEP

Le code des postes et des communicationsélectroniques confie à l’ARCEP la

compétence de gestion des fréquencespour les communications électro-niques. Elle exerce cette compétence

dans le cadre des missions derégulation du secteur qui lui sont confiées

par la loi, parmi lesquelles se trouvent lavalorisation et la bonne utilisation du spectrehertzien.

Les usages pour lesquels l’ARCEP est affectatairedes fréquences sont en forte croissance et de plusen plus variés1 : les utilisateurs sont aussi bien desopérateurs, en vue de la fourniture de services aupublic, que des collectivités territoriales, desentreprises ou des particuliers pour leurs besoinspropres ; les installations peuvent être des réseauxmobiles ouverts au public (GSM, UMTS,…), desréseaux de boucles locales radio, des réseauxmobiles indépendants (PMR), des liaisons devidéo-reportage, des faisceaux hertziens (utilisésnotamment pour le transport des services deradiodiffusion, pour les réseaux d’infrastructure desopérateurs mobiles,…), des systèmes de commu-nication par satellite, des installations de radio-amateurs, ou encore de multiples appareils de

faible puissance et faible portée utilisés dans la viecourante (Wi-Fi, microphones sans fil, réseauxlocaux radioélectriques, RFID, implants médicaux,télécommandes, radars de courte portée pourl’automobile, système de relevé de compteurs, etc).

A cette fin, le code des postes et des communi-cations électroniques confie à l’ARCEP une série de compétences en matière de gestion desfréquences :

a) Réglementation et planification desfréquences

Dans les bandes de fréquences qui lui sont affectées,l’ARCEP fixe le type d'équipement, de réseau ou deservice auquel l'utilisation de la bande de fréquencesest réservée ainsi que les conditions techniquesd'utilisation (puissance des émissions, règlesd’implantation des stations, etc.).

Ces décisions sont homologuées par le ministrechargé des communications électroniques avantpublication au Journal officiel.

Avec l’agence nationale des fréquences (ANFR),l’ARCEP participe à l’élaboration de la règle-mentation internationale sur ces questions et auxévolutions de la répartition du spectre définie par letableau national de répartition des bandes de fré-quences (TNRBF) fixé par arrêté du Premier ministre.

Gérer les ressources rares

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1 - Il s’agit des usages du spectre pour les communications électroniques, à l’exclusion de ceux correspondant au service de radiodiffusion(gérés par le CSA) et à des besoins spécifiques de certaines administrations de l’Etat elles-mêmes affectataires de fréquences (défense,aviation civile, intérieur, recherche, météorologie, ports et navigation maritime, espace).

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b) Délivrance des autorisations d’utilisationde fréquences (licences) et conception des procédures d’appels à candidatures

L’ARCEP est chargée de délivrer les autorisationsd’utilisation des fréquences aux utilisateurs dans lesbandes de fréquences qui lui ont été affectées.Lorsque l’utilisation des fréquences est conditionnéeà une autorisation individuelle, l’Autorité peut choisirsoit d’attribuer les autorisations au « fil de l’eau » ou,lorsque la bonne utilisation des fréquences l’exige,d’attribuer les autorisations après appel àcandidatures.

Dans le cas d’appels à candidatures, les modalités etconditions d’attribution des autorisations sontdéfinies par l’ARCEP et proposées au ministre chargédes communications électroniques.

c) Suivi des autorisations

L’ARCEP assure le suivi des autorisations,notamment du respect des obligations qui y figurent.Ces dispositions peuvent concerner en particulier lecalendrier de déploiement, la qualité de service, lepaiement des redevances, les conditions d’utilisationdes fréquences, ainsi que tous les engagements prispar le titulaire lorsque l’autorisation lui a été délivréedans le cadre de l'appel à candidatures. L’ARCEP estégalement chargée de l’examen et de la mise enœuvre des cessions d’autorisations d’utilisation defréquences.

1.2. Les mesures prises en 2011

a) Sur la réglementation et la planificationdes fréquences

L’Autorité a adopté en 2011 des décisions relativesaux conditions d’utilisation des fréquences, notam-ment sur les services de communications mobilesGSM à bord des navires, les dispositifs d’identificationpar radiofréquence (RFID), les systèmes d’imagerieradar à pénétration de surface fonctionnant grâce à latechnologie ultra-large bande et les équipementsauxiliaires sonores de conception de programme et deradiodiffusion (microphones sans fil).

Par ailleurs, l’ARCEP a participé au cours de l’année2011 avec l’ANFR à des travaux d’inventaire relatifsà l’utilisation du spectre, destinés notamment àidentifier des ressources spectrales supplémentairespour répondre à la croissance attendue des besoinsen spectre pour les réseaux mobiles à très haut débit.Ces travaux, qui ont permis d’identifier une premièreliste de bandes de fréquences susceptibles dechanger d’affectation d’ici 2020, devront êtrepoursuivis dans les prochaines années afin depermettre une désignation de ces bandes au niveaumondial lors de la conférence mondiale desradiocommunications qui se déroulera à horizon2015-2016.

Dans le cadre des travaux de la conférenceeuropéenne des administrations des postes ettélécommunications (CEPT), l’ARCEP a participé àl’élaboration d’un projet de décision visant à harmo-niser l’utilisation de la bande 3400-3800 MHz. Elle a également contribué aux travaux européenssur l'harmonisation des conditions techniquesd’utilisation de la bande de 2,1 GHz (utilisée par lessystèmes 3G), dans le but d'introduire la neutralitétechnologique et de service, et sur les usages futursde certains blocs de fréquences inutilisés dans cette bande (blocs TDD). Ces travaux se poursuivent en 2012.

Elle a aussi contribué en outre aux travaux euro-péens, notamment sur :• l’étude des besoins en fréquences pour les

microphones sans fil à usage professionnel et lesliaisons vidéo mobiles, fortement utilisés par lesacteurs de l’audiovisuel et des médias ;

• l’étude des besoins en fréquences pour lessystèmes de sécurité et d’urgence et l’impact surles développements futurs des autres réseaux dePMR (réseaux mobiles privés) ;

• le développement des systèmes cognitifs et leconcept d’accord d’accès partagé au spectre(certains acteurs industriels ont montré un intérêtpour le développement de ce concept afin depouvoir accéder, sous certaines conditions, à denouvelles ressources en fréquences).

178 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

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Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

CHAPITRE IV

b) Sur la délivrance d’autorisationsd’utilisation de fréquences et la conduited’appels à candidatures

Un évènement particulièrement marquant en 2011est l’aboutissement des appels à candidatures 4G,qui constituent le résultat de plusieurs années detravaux préparatoires de l’ARCEP. Ce point estlargement développé dans une partie spécifique duprésent rapport (cf. page 105).

L’ARCEP a par ailleurs procédé à la délivrance denombreuses autorisations pour répondre auxdemandes des acteurs . Elle a ainsi procédé, au fil del’eau :• à l’attribution de fréquences du service fixe

(faisceaux hertziens) : 11 033 créations, 3 638modifications, 6 581 suppressions et 887 renou-vellements, ce qui a représenté 650 décisions ;

• à l’attribution de fréquences du service fixe etmobile par satellite : 54 créations et 33 suppres-sions, ce qui a représenté 46 décisions ;

• à l’attribution de fréquences du service mobile aux réseaux professionnels : 1570 créations deréseaux, 880 modifications, 1 960 renouvel-lements, 1 560 abrogations et 1 680 attributionstemporaires, ce qui a représenté 316 décisions.

c) Sur le suivi des autorisations

Le suivi des autorisations représente un champd’activité considérable de l’ARCEP.

Ceci est tout particulièrement vrai dans le casd’autorisations délivrées dans le cadre d’appels à candidatures qui, en contrepartie du droitd’utilisation des fréquences, reprennent en tantqu’obligations des engagements souscrits par lestitulaires dans le cadre de la procédure de sélection.Le respect de ces engagements donne lieu à descontrôles très attentifs de l’ARCEP. Le contrôle durespect des obligations de couverture et de qualitédes opérateurs mobiles ainsi que des opérateurs de

boucle locale radio fait l’objet de développementspar ailleurs dans des parties spécifiques du présentrapport (cf. page 82).

En 2011, l’ARCEP a recouvré, au profit de l’Etat, unmontant total d’environ 1,24 milliard d’euros (dont936 millions d’euros liés à l’attribution de fréquences4G dans la bande 2,6 GHz), pour les redevancesdues au titre de l’utilisation des fréquences.

1.3. Le programme pluriannuel de politique du spectreradioélectrique et la conférencemondiale desradiocommunications

a) Le programme pluriannuel de politique duspectre radioélectrique

Au cours de l’année 2011, l’ARCEP a assisté lesautorités françaises dans la négociation, au sein desinstitutions de l’Union européenne du premierprogramme pluriannuel en matière de spectreradioélectrique, prévu par le cadre réglementaireeuropéen des communications électroniques (ou « paquet télécom ») modifié en 20092. LaCommission européenne a publié, en septembre2010, un projet de décision concernant un « premierprogramme en matière de politique du spectreradioélectrique » (RSPP)3 qu’elle a ensuite soumis auParlement européen et au Conseil. Ces derniers sontparvenus, fin 2011, à établir un texte de compromisqui a ensuite fait l’objet d’une adoption formelle parchacune des deux institutions. Ce texte a été adoptéle 15 février 2012.

Dans le cadre de la « stratégie numérique pourl’Europe », le RSPP rappelle les objectifs d’un accèspour tous au très haut débit d'ici 2020, auqueldoivent contribuer les radiocommunications : tousles citoyens de l'Union devront disposer d’uneconnexion large bande d'au moins 30 Mbps et lamoitié au moins des ménages de l'Union devra

179

2 - Nouvel article 8bis « Planification stratégique et coordination des politiques en matière de spectre radioélectrique ». Son 3°) dispose quela « Commission, tenant le plus grand compte de l’avis du groupe pour la politique en matière de spectre radioélectrique […], peutprésenter au Parlement européen et au Conseil des propositions législatives en vue de l’établissement de programmes pluriannuels enmatière de spectre radioélectrique. Ces programmes définissent les orientations et les objectifs de la planification stratégique et del’harmonisation de l’utilisation du spectre radioélectrique conformément aux dispositions de la présente directive et des directivesparticulières. »

3 - RSPP : Radiospectrum policy programme

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disposer d’une connexion large bande supérieure ouégale à 100 Mbps.

Le RSPP invite notamment les Etats membres àprendre en compte les questions de concurrencelorsqu’ils accordent des droits d’utilisation duspectre.

En particulier, le RSPP rappelle que les Etatsmembres peuvent :• réserver l’assignation d’une portion de bande à de

nouveaux entrants ;• assortir les droits d’utilisation du spectre de

conditions telles que la fourniture d’accès de grosou l’itinérance nationale ou régionale ;

• modifier les droits existants lorsque cela estnécessaire pour remédier ex post à des distorsionsde concurrence dues à une accumulation de droitsd’utilisation de radiofréquences (thésaurisation duspectre).

Le RSPP rappelle que les droits d’utilisation duspectre peuvent être assortis d’obligations de cou-verture du territoire et encourager la mutualisation.

Le RSPP demande également que soient identifiéesde nouvelles ressources pour répondre aux futursbesoins en spectre et fixe l’objectif d’identifier aumoins 1 200 MHz disponibles pour les applicationslarge bande sans fil d’ici 2015.

La Commission européenne est ainsi invitée à réaliserd’ici 2015 un inventaire des utilisations du spectredans l’Union européenne. Les objectifs de cetinventaire consistent à : • répertorier les utilisations actuelles du spectre (de

400 MHz à 6 GHz) afin d’identifier des bandes defréquences dont la réaffectation à d’autresutilisations est possible ou dont l’efficacitéd’utilisation pourrait être améliorée ;

• analyser les futures tendances technologiques etqualifier la future demande en spectre dans lechamp des politiques de l’Union couvertes par leRSPP.

b) La conférence mondiale desradiocommunications (CMR)

La dernière conférence mondiale des radiocom-munications a eu lieu du 23 janvier au 17 février2012 à Genève.

L’année 2011 a ainsi été marquée par la préparationde cette conférence, à laquelle l’ARCEP a contribuédans le cadre des travaux organisés au niveaufrançais par l’Agence nationale des fréquences. Lesconférences mondiales des radiocommunications,dont les actes finaux ont valeur de traité, représententun enjeu important pour l’ARCEP puisqu’ellesproduisent les prescriptions techniques et régle-mentaires essentielles applicables à tous les typesde radiocommunications.

Parmi les principaux résultats de cette conférence,figurent l’attribution de la bande 694-790 MHz auservice mobile, à titre co-primaire avec le service deradiodiffusion, et l’identification de cette bande pourles télécommunications mobiles internationales (IMT)en région 1 (Europe, Afrique et une partie de l’Asie).

Cette attribution entrera en vigueur après laprochaine conférence qui devrait avoir lieu en 2015.Elle est assujettie à une résolution invitant l’UIT àmener des études visant éventuellement à ajuster lalimite basse de l’attribution au service mobile et àmettre en place les conditions pour une utilisationharmonisée de la bande pour le service mobile etl’IMT en région 1. Il appartiendra ensuite à chaqueEtat de déterminer le service qu’il souhaite utiliserdans cette bande (radiodiffusion ou service mobile).

Ce point ne figurait pas à l’ordre du jour de la CMR2012. Il répond à une forte demande exprimée pardes pays d’Afrique et du Moyen-Orient de pouvoirdisposer de fréquences supplémentaires inférieuresà 1 GHz pour le développement des réseaux mobiles;en effet, certains pays africains n’ont pu bénéficierpleinement de l’identification de la bande 790 – 862 MHz pour l’IMT en 2007, compte-tenude déploiement de la norme CDMA déjà existant àcette date dans la bande 806-890 MHz.

180 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

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Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

L’ARCEP est en outre concernée par diversesattributions décidées par la CMR 2012, quipourraient être prochainement inscrites par lePremier ministre dans le tableau national derépartition des bandes de fréquences :• l’attribution de 7 kHz à titre secondaire au service

d’amateur dans la bande 472-479 kHz, avec unrenvoi limitant la puissance des stations deradioamateurs à 1 W dans un rayon de 800 kmautour des frontières des pays inscrits dans cerenvoi ; au-delà de ces 800 km, les pays qui lesouhaitent peuvent autoriser une puissancejusqu’à 5 W ;

• l’attribution au service de radiolocalisation dansles bandes suivantes : 4 438-4 488 kHz, 5 250-5300 kHz, 9 300-9 355 kHz (sauf en région 2), 13450-13 550 kHz, 16 100-16 200 kHz, 24 450-24 600 kHz (24 650 kHz en région 2) et26 200-26 350 kHz (26 420 kHz en région 2)39-39,5 MHz en région 1 ;

• l’attribution au service fixe par satellite(Terre-vers-espace) de la bande 24,65-25,25 GHzen région 1 avec un diamètre d’antenne minimumde 4,5 m.

Par ailleurs, plusieurs sujets transversaux (les radioscognitives, la protection des services de radiocom-munications vis-à-vis des appareils de faible portée,l’attribution de nouvelles ressources en fréquencespour le service mobile par satellite…) n’ont pasdonné de résultats au cours de la conférence pouvantaboutir à une modification du règlement desradiocommunications.

La CMR 2012 a également adopté l’ordre du jour dela prochaine conférence (prévue en 2015). Parmiles points présentant un intérêt pour l’ARCEP figurentnotamment :• la recherche de fréquences additionnelles pour les

télécommunications mobiles internationales (IMT);• l’examen du résultat des études menées dans

la perspective de l’utilisation de la bande 694 –790 MHz par le service mobile.

2. La numérotation

2.1. Les missions de l’ARCEP

Conformément aux compétences attribuées parl’article L. 44 du CPCE, l’Autorité établit le plannational de numérotation, définit ses règles degestion, attribue aux opérateurs les ressourcesnécessaires à leur activité et veille à leur bonneutilisation en tenant compte de leur rareté. Le plannational de numérotation comprend non seulementles numéros de téléphone utilisables pour les servicestéléphoniques mais également les ressourcesd’adressage pour les réseaux de données, les codespoints sémaphores et les codes MCC+MNC.

L’Autorité est également chargée de facturer et derecouvrer les taxes de numérotation dues par lesopérateurs4 Le montant facturé au titre de la taxe denumérotation 2011 représente environ 23,3 millionsd’euros.

CHAPITRE IV

181

La CMR 2012, à Genève

4 - Conformément aux dispositions des articles L. 44 et R. 20-44-28 du CPCE complétées par un arrêté du ministre chargé des communicationsélectroniques.

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2.2. La situation en 2011 et l’évolution du plan national de numérotation

2.3. Les mesures prises en 2011

En 2011, l’Autorité a pris 289 décisions en matièrede numérotation :• 2 décisions de portée générale : l’une fixant la liste

des numéros à fonctionnalité banalisée etinscrivant le 3179 comme « service gratuitd’information spécifique à la conservation dunuméro », l’autre identifiant des préfixes deconservation des numéros mobiles de la forme51BP ;

• 287 décisions relatives à la gestion courante desressources de numérotation (dont : 232 décisionsd’attribution, 26 décisions de transfert d’unopérateur à un autre, 3 décisions modifiant des décisions antérieures et 26 décisionsd’abrogation).

a) Les questions soulevées par ledéveloppement des applications dites « machine à machine » (M2M)

Le marché des communications M2M connaît undéveloppement rapide sur le marché destélécommunications, et plus particulièrement sur lemarché mobile. Ainsi, au 31 décembre 2011, surles 68,6 millions de cartes SIM que comptait la France, 3,15 millions étaient des cartes SIM « M2M » Cette forte croissance s’explique par ledéploiement récent d’applications de masse (gestion

de flottes, télé relève, télémétrie, etc.) dont certainesrésultent de projets législatifs ou réglementaires (« eCall », éco taxe poids lourds etc.).

Dans la continuité des travaux engagés par l’Autoritéen 2010, l’Autorité a demandé à l’Idate de menerune étude qui avait pour objectif :• de mieux connaître ce marché, ses besoins de

communication, ses offres, les prévisions demarché ainsi que l’utilisation actuelle de numérosfixes et mobiles ;

• de connaître les différentes alternatives d’adres-sage ou de numérotation envisageables pour leM2M en substitution des numéros mobiles afin demettre en œuvre, le cas échéant, une politique denumérotation et/ou d’adressage spécifique pources communications.

Les résultats de cette étude ont permis de confirmeret de préciser les premières conclusions de l’Autoritéselon lesquelles, d’une part, la forte croissancedevrait se poursuivre pour les années à venir, etd’autre part, les disponibilités actuelles du plan denumérotation mobile seront insuffisantes pourcouvrir à terme les besoins de ce type d’applications.

Ces travaux ont abouti à la décision d’ouvrir unenouvelle tranche de numéros, pour répondre auxbesoins de ce type de communications, au cours dupremier semestre 2012.

182 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

Etat des ressources de numérotation à fin 2011

Type de numéro Nombre de numéros attribués

Communications interpersonnelles

Numéros géographiques fixes (01, 02, 03, 04, 05) 207 230 000Numéros non géographiques interpersonnels (09) 30 300 000Numéros mobiles (06 et 07 dont roaming) 107 560 000

Services à valeur ajoutéeNuméros spéciaux (10XY) 40Numéros courts (3BPQ) 285Numéros à six chiffres (118XYZ) 15Numéros non-géographiques SVA (08AB sauf 085B, 086B et 087B) 11 680 000

CodesPréfixes E 4Préfixes 16XY 33Préfixes de conservation des numéros (0Z0, 0600,0840, 0842 et 0900) 1 972

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Le bon fonctionnement des m

archés régulés

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Gérer les ressources rares

Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

b) La réforme de la structure tarifaire desnuméros spéciaux utilisés par les servicesà valeur ajoutée

À l’issue d’un diagnostic effectué au second semestre2010 faisant état d’une forte baisse de ce marché(-45% sur les cinq dernières années), l’Autorité apublié, en février 2011, plusieurs propositionsdestinées à restaurer la confiance des consom-mateurs dans les services à valeur ajoutée délivréspar voie téléphonique.

Celles-ci insistaient sur la nécessité :• de revoir la structure tarifaire de détail pour la

rendre plus lisible ;• d’établir une signalétique tarifaire commune à tous

les acteurs pour améliorer la transparence ;• de lutter contre les pratiques déloyales voire

frauduleuses ;• de renforcer le contrôle déontologique via la

création d’une instance chargée d’établir des règleset de veiller à leur application.

Ces propositions ont été suivies par la mise en place,au deuxième trimestre 2011, de travaux sectorielsréunissant, sous l’égide de l’Autorité, les principaux

opérateurs du marché et les associations deconsommateurs.

Les pistes d’amélioration du fonctionnement de cemarché ont été regroupées dans un documentintitulé : « Évolution du plan de numérotationrelative aux numéros courts et aux numéros longscommençant par 08 », mis en consultation publiquepar l’Autorité pendant l’été 2011.

Les principaux axes de modernisation proposésportent sur :• l’homogénéisation de la tarification au départ des

opérateurs fixes et mobiles ;• la dissociation explicite du prix du service délivré

par l'éditeur (" S ") et de celui de la communicationtéléphonique (" C ") aligné sur celui des appels versles numéros fixes;

• la simplification de la gamme de tarifs facturés à ladurée et la création d'une gamme de tarifs facturésà l'appel (c'est-à-dire indépendants de la duréed'appel) pour les éditeurs ;

• le développement des numéros accessiblesgratuitement au départ des fixes et des mobiles.

Ces travaux aboutiront d’ici la fin 2012

CHAPITRE IV

183

Pour faire face aux besoins en numérotation généréspar le développement des communications « machine à machine » (M2M) et du marché desterminaux mobiles connectés à l’internet, quipourraient représenter une croissance de 33,5millions de cartes SIM entre fin 2011 et 2020,l’ARCEP a lancé, le 25 avril 2012, une consultationpublique sur un projet de décision relatif à laréorganisation des tranches de numéros commen-çant par 06 et 07.

L’objet de cette consultation publique est derecueillir l’avis des acteurs sur :• l’ouverture d’une tranche de numéros de longueur

étendue à 14 chiffres notamment dédiée auxapplications « machine à machine » (M2M) de

manière à ce que ce marché émergent puisse sedévelopper de manière éclairée et pérenne ;

• l’ouverture de deux tranches de numéros à 10 chiffres (commençant par 073 et 074) pourles besoins en métropole ;

• l’ouverture des tranches de numéros à 10 chiffrescommençant par 0691 et 0697 respectivementpour les besoins en Guadeloupe et en Martinique.

Cette consultation traitera notamment du périmètredes services qui devront utiliser les numéros delongueur étendue, ainsi que de la réservation destranches de numéros à 10 chiffres pour les usages« traditionnels » de la téléphonie mobile. Uneadoption finale de la décision est envisagée aucours de l’été 2012.

M2M, terminaux connectés : consultation publique sur la réorganisation des tranches de numéros 06 et 07

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Rapport d’activité 2011

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Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

GLOSSAIRE

2G ; 2,5G : systèmes mobiles précédant la nouvellegénération 3G (exemples : GSM pour la 2G ; GPRSpour la 2,5G ; EDGE pour la 2,5G).

3G : système mobile de troisième génération. Cesréseaux permettent d'accéder à une large gamme deservices, au premier rang desquels un accès rapide àinternet et à la télévision en streaming grâce àl'introduction progressive dans les réseaux mobiles dela technologie de commutation par paquets.

3GPP (3rd Generation Partnership Project) :coopération entre organismes de standardisationrégionaux en télécommunications tels l'ETSI (Europe),ARIB/TTC (Japon), CCSA (Chine), ATIS (Amérique duNord) et TTA (Corée du Sud), visant à produire desspécifications techniques pour les réseaux mobiles detroisième génération (3G). Le 3GPP assure par ailleursla maintenance et le développement de spécificationstechniques pour les normes mobiles GSM, notammentpour le GPRS et le EDGE.

4G : quatrième génération de téléphonie mobile. Pourl’Union internationale des télécommunications (UIT),le terme « 4G » désigne les technologies mobilesrépondant à un certain nombre de critères de perfor-mance, comme la possibilité d’atteindre 100 Mbps ensituation de mobilité et 1 Gbps en situation statique.Plusieurs technologies ont d'ores et déjà été identifiées :le LTE-Advanced et le WiMAX 2.0. Dans la pratique, ceterme tend à être utilisé de façon informelle et àenglober les technologies de générations précédentes,à savoir le LTE, voire le HSPA+ lorsque la configurationtechnique (multi-porteuses) retenue par l'opérateurpermet d'atteindre des débits crêtes comparables.

Abonnement RTC : abonnement au service télé-phonique commuté de France Télécom.

Accès à l’internet : service consistant à offrir au publicla capacité de transmettre et de recevoir des données,en utilisant le protocole de communication IP, depuistoutes ou quasiment toutes les extrémités, désignéespar une adresse internet rendue publique, del’ensemble mondial de réseaux publics et privésinterconnectés constituant l’internet.

Adduction : opération qui consiste à faire pénétrer unréseau à l’intérieur d’un immeuble. La réalisation desadductions peut représenter une part importante ducoût de déploiement d’un réseau FTTH, qui peuventêtre aériennes, souterraines ou en façade.

Adresse IP : adresse identifiant un équipementraccordé au réseau internet.

ADSL (Asymmetric Digital Subscriber Line) : l’ADSLfait partie des technologies xDSL qui permettent àl'abonné final d'accéder, à partir de sa ligne constituéede fils de cuivre, à de multiples services de com-munications électroniques, notamment la téléphonie etl'accès à internet. Le débit décroît avec l’augmentationde la distance qui sépare l'abonné du répartiteur (cf. DSLAM).

ADSL 2+ : évolution de la technologie ADSL quiexploite plus de fréquences porteuses pour les données(jusqu’à 2,2 MHz). Cela se traduit par une aug-mentation du débit maximal possible. Cependant, lesaméliorations par rapport à l'ADSL ne sont perceptiblesque si l'abonné se situe à moins de 3 000 mètres ducentral téléphonique. Au-delà, les débits sontsensiblement les mêmes que ceux proposés par l'ADSL.

Glossaire

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AFA : association des fournisseurs d’accès à internet.

Affaiblissement ou atténuation : dissipation d’unepartie de l’énergie lorsqu’un courant électrique passeau travers d’un conducteur, ce qui entraîne unediminution de la puissance du signal. L’affai-blissement augmente avec la résistance du câble,elle-même fonction de la longueur du câble, de sondiamètre et de sa résistivité.

AFUTT : association française des utilisateurs detélécommunications.

Aforst : association française des opérateurs deréseaux et de services de télécommunication.

ANFR (Agence nationale des fréquences) : établis-sement public ayant pour mission de gérer le spectrehertzien, de répartir les fréquences entre différentsorganismes et administrations affectataires (ARCEP,CSA, ministère de la défense, etc.), de traiter lesbrouillages et de conduire les négociations interna-tionales sur les fréquences.

Appel on net ou off net : appel respectivement entredeux clients d’un même réseau ou entre deux clientsde réseaux distincts.

ARN (NRA) : Autorité de régulation nationale (NationalRegulatory Authority).

ARPU (Average Revenue Per Unit/User) : revenumoyen par client.

ATM (Asynchronous Transfer Mode ou mode de transfert asynchrone) : technique de transfertasynchrone pour des communications à haut débitd’informations numérisées, organisées en paquetscourts et de longueur fixe. Cette technologie resteutilisée mais tend à être supplantée par latechnologie IP.

Backbone (cœur de réseau) : le cœur de réseau,également appelé réseau général, correspond àl’ensemble des supports de transmission et decommutation à partir du commutateur d’abonné.

Bande passante : désigne la capacité de transmissiond’une liaison de transmission. Elle détermine la

quantité d’informations (en bits/s) qui peut êtretransmise simultanément. En informatique, elle estsouvent confondue avec la capacité de transport d’uneligne de communication, capacité ou débit, expriméeen bits par seconde.

Bi-injection : la bi-injection consiste en l’injectionde signaux DSL indifféremment à la boucle locale(situation actuelle) et à la sous-boucle. Cela supposeque les signaux DSL injectés au niveau de lasous-boucle (sous-répartiteur) soient mis en formepour ne pas perturber les signaux DSL injectés depuisle NRA. Dès lors, en bi-injection, les opérateurspeuvent continuer à activer leurs accès au niveau duNRA d’origine en dégroupage pour les abonnésconcernés, sans toutefois bénéficier de la montée endébit offerte à la sous-boucle.

Bitstream : offre de gros fournie par un opérateur enamont de ses équipements actifs, et consistant en lafourniture d’un accès haut débit activé sous forme deflux de données, livré en un point de présence opérateur(PoP). Synonyme : offre activée.

Boucle locale : lien physique qui relie le point determinaison du réseau dans les locaux de l’abonné aurépartiteur principal ou à toute autre installationéquivalente du réseau téléphonique public (généra-lement en cuivre ou en fibre).

Boucle locale radio (BLR) : boucle locale quisubstitue aux fils de cuivre de la boucle locale desliens radio.

Carte SIM (Subscriber Identity Module) : carted’abonné qui s’insère dans un terminal mobile.

Catalogue d’interconnexion / Offre de référence :offre technique et tarifaire d’interconnexion que lesopérateurs désignés chaque année comme puissantspar l’Autorité, en vertu de l’article L. 38 du CPCE,étaient tenus de publier, afin que les autres opérateurspuissent établir leurs propres offres commerciales ettarifaires.

CCCE (commission consultative des communi-cations électroniques) : commission consultativeplacée auprès du ministre chargé des communicationsélectroniques et du président de l’ARCEP. Composée

186 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

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Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 187

GLOSSAIRE

de 24 membres, la commission est consultée sur toutprojet de mesures visant à fixer ou à modifier lesconditions de déclaration, d’établissement oud’exploitation de réseaux ou de services de commu-nications électroniques, notamment en ce qui concernel’interconnexion, l’accès aux réseaux et l’utilisation desfréquences radioélectriques.

CDN (Content Delivery Network, ou réseau dedistribution de contenu) : système de serveurs, placésà différents nœuds d'un réseau, à proximité desutilisateurs. En stockant des copies temporaires decontenus web (principe des serveurs de cache), ilpermet d’améliorer l'accès à ces données grâce à laréduction du délai et la bande passante nécessairesà leur distribution.

Circuit : association bidirectionnelle entre deux entitésd’extrémité sur laquelle un service en mode connexionpeut être offert.

Cloud computing ou « informatique en nuage » :concept qui consiste à déporter sur des serveursdistants des traitements informatiques ou des donnéestraditionnellement localisées sur des serveurs locauxou sur le poste client de l'utilisateur.

CMR (conférence mondiale des radiocommuni-cations) : son but est d’assurer la coordinationinternationale en matière de radiocommunications.Cette coordination est indispensable car lesfréquences passent les frontières. Organisée dans lecadre de l’UIT, cette conférence a lieu en principetous les trois ou quatre ans. Les résultats, traduitsdans le Règlement des radiocommunications, ontvaleur de traité international. Chaque CMR estprécédée de l’Assemblée de radiocommunicationset suivie d’une réunion de préparation (RPC) quilance les travaux nécessaires pour préparer laprochaine conférence.

Cœur de réseau (backbone) : le cœur de réseau,également appelé réseau général, correspond àl’ensemble des supports de transmission et decommutation à partir du commutateur d’abonné.

Collecte : la collecte est le segment d’un réseau decommunications électroniques, établi au niveaudépartemental ou régional, permettant l’acheminement

des trafics jusqu’aux points de concentration de bouclelocale (NRA, NRO…). Les réseaux de collecte sontaujourd’hui essentiellement déployés en fibre optique,mais également en faisceau hertzien ou en liaisonnumérique sur paire de cuivre.

Colocalisation : dans le cadre du catalogue d’inter-connexion de France Télécom, l’interconnexionphysique peut être réalisée par trois techniquesdistinctes :- la colocalisation : l’opérateur installe ses

équipements dans les locaux de France Télécom ;- la liaison de raccordement : France Télécom

installe ses équipements dans les locaux del’opérateur ;

- l’interconnexion en ligne (in span), intermédiaireentre ces deux modes de raccordement : le point deconnexion se situe, par exemple, sur le domainepublic ; dans le cadre du dégroupage de la bouclelocale, la colocalisation correspond à la fournitured’un espace et des ressources techniquesnécessaires à l’hébergement et à la connexion deséquipements techniques des opérateurs alternatifs.

Commutateur : équipement permettant d’aiguiller lesappels vers leur destinataire grâce à l’établissementd’une liaison temporaire entre deux circuits d’un réseaude télécommunications ou à l’acheminementd’informations organisées en paquets. Sur le réseau deFrance Télécom, les commutateurs sont organisés defaçon hiérarchique. Plus un commutateur est élevédans la hiérarchie, plus il dessert un nombre importantd’abonnés.

Commutation : sur un réseau de télécom-munications, la fonction de commutation assurel’aiguillage du trafic en établissant des connexionstemporaires entre deux ou plusieurs points du réseau.Cette opération s’effectue dans des équipementsplacés à différents endroits du réseau et appeléscommutateurs. Ainsi, dans sa structure de base, unréseau de télécommunications est-il composé desupports de transmission connectés entre eux pardes commutateurs. Les modes “paquet” ou “circuit”sont deux techniques de commutation utilisées parles réseaux de télécommunications. La première est,par exemple, utilisée par les réseaux internet (IP), laseconde par les réseaux téléphoniques classiques(RTC).

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Conservation du numéro (portabilité) : dispositifpermettant le maintien du numéro d'un abonné en casde changement d'opérateur (fixe comme mobile).

Convention de fibrage : convention à conclure entreopérateur et propriétaire, à l’occasion de l’équipementd’un immeuble en fibre optique.

Convergence : convergence fixe/mobile qui consisteen un rapprochement des technologies utilisées et desservices proposés en téléphonie fixe et en téléphoniemobile. Les perspectives ouvertes par cetteconvergence pourraient conduire les opérateurs àproposer à l’ensemble des utilisateurs les mêmesservices quels que soient la technologie et les réseauxutilisés.

Courrier égrené : courrier émis par des particuliers,des professionnels mais aussi des grands émetteurs, nefaisant l’objet d’aucune préparation spécifique. Il estdéposé dans les boîtes de collecte sur la voie publiqueou à proximité des centres de tri ou bien dans des pointsde contact de La Poste.

Courrier “industriel” (ou d’envois en nombre) : à ladifférence du courrier égrené, ce courrier est produit defaçon informatique en grandes quantités – au moins400 plis par envoi : il s’agit, par exemple, des factures,des relevés bancaires, de la publicité adressée, ou despériodiques.

CPCE : code des postes et des communicationsélectroniques.

Débit : quantité de données transitant sur un réseaupendant une durée déterminée.

Dégroupage de la boucle locale : le dégroupage dela boucle locale ou l’accès dégroupé au réseau localconsiste à permettre aux nouveaux opérateursd’utiliser le réseau local de l’opérateur historique,constitué de paires de fils de cuivre, pour desservirdirectement leurs abonnés. L’usage du réseau localde l’opérateur historique est rémunéré par l’opérateurnouvel entrant.

Dégroupage “total”ou accès totalement dégroupé àla boucle locale : il consiste en la mise à disposition del’intégralité des bandes de fréquences de la paire de

cuivre. L’utilisateur final n’est alors plus relié au réseaude France Télécom, mais à celui de l’opérateur nouvelentrant.

Dégroupage “partiel” ou accès partiellementdégroupé à la boucle locale : il consiste en la mise àdisposition de l’opérateur tiers de la bande defréquences “haute” de la paire de cuivre, sur laquelleil peut alors construire, par exemple, un serviceADSL. La bande de fréquences basse (celle utiliséetraditionnellement pour le téléphone) reste gérée parFrance Télécom, qui continue à fournir le service télé-phonique à son abonné, sans qu’aucun changementdû au dégroupage n’intervienne sur ce service.

DSLAM (Digital Subscriber Line Multiplexer) : situésur le réseau de l’opérateur local, au niveau durépartiteur, il fait partie des équipements utilisés pourtransformer une ligne téléphonique classique en ligneADSL permettant la transmission de données, et enparticulier l’accès à internet, à haut débit. La fonctiondu DSLAM est de regrouper plusieurs lignes ADSL surun seul support, qui achemine les données enprovenance et à destination de ces lignes.

DVB-H (Digital Video Broadcasting Handheld) :norme de radiodiffusion hertzienne numériquedestinée à permettre la réception de contenusaudiovisuels sur un terminal mobile (TV sur mobile).

EDGE (Enhanced Data Rates for GSM Evolution) :EDGE est une optimisation de la technologieGSM/GPRS qui améliore les débits pour accéder àinternet depuis un téléphone portable. Elle est parfoisdésignée par le terme 2,75G.

Envoi de correspondance : courrier adressé à desménages et à des entreprises, domestique ouprovenant de l’étranger.

Envoi recommandé : service consistant à garantirforfaitairement contre les risques de perte, vol oudétérioration et fournissant à l’expéditeur, le cas échéantà sa demande, une preuve du dépôt de l’envoi postalet/ou de sa remise au destinataire.

Envoi à valeur déclarée : service consistant à assurerl’envoi postal à concurrence de la valeur déclarée parl’expéditeur en cas de perte, vol ou détérioration.

188 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

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Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 189

GLOSSAIRE

Equipements actifs : éléments électroniques duréseau, générant et traitant des signaux.

Equipements terminaux : matériel qui permet àl’utilisateur de transmettre, de traiter ou de recevoir desinformations (téléphone, fax, modem, etc.).

E-SDSL (Extended Symmetrical Digital SubscriberLine) : technique permettant des débits symétriquesmais avec une portée inférieure à celle de l’ADSLclassique.

Facturation pour le compte de tiers : service quipermet aux opérateurs entrants de confier à l’opérateurhistorique la facturation des services qu’ils offrent àleurs clients via l’interconnexion. Dans le cas desservices spéciaux, ce service, qui ne peut concernerque les services payants et non les services gratuitspour l’appelant, apparaît comme indispensable àl’exercice d’une concurrence effective, en raison dudéveloppement de ce marché.

FAI : fournisseur d’accès à internet (en anglais ISP :Internet Service Provider).

FFT : fédération française des télécommunications.

FttB (Fiber to the Building) : réseau de fibre optiquedéployé jusqu’au pied d’immeuble.

FttH (Fiber to the Home) : réseau de fibre optiquedéployé jusqu’à un logement ou local à usage profes-sionnel et permettant de desservir un utilisateur final.

FttX : le FttX (fiber to the...) consiste à amener la fibreoptique au plus près de l'usager final, afin d'augmenter laqualité de service (en particulier le débit) dont celui-cipourra bénéficier. Le X peut notamment correspondre auquartier (FttN : Fiber to the Neighbourhood), au piedd’immeuble (FttB : building), ou au domicile (FttH : home).

Full MVNO : opérateur virtuel disposant de ses proprescartes SIM, de ses propres bases de données d’abonnés(HLR), ainsi que d’éléments de cœur de réseau.

Gestion de trafic : toutes les formes techniquesd’intervention sur les flux de données mises en œuvre enprenant en compte la nature du trafic, ou encore l’identitéou la qualité de son émetteur ou de son destinataire.

GPRS (General Packet Radio Services) : système decommutation de données par paquets permettantd’améliorer les débits fournis par les réseaux GSM.

GRACO (groupe d’échange entre l’ARCEP, lescollectivités territoriales et les opérateurs) : lieud’échange animé par l’ARCEP réunissant l’Autorité,des élus locaux et des opérateurs, chargé d’aider àdéfinir les conditions de réussite des projets descollectivités territoriales dans le domaine del’aménagement numérique des territoires (réseauxet services fixes et mobiles). Trois réunions tech-niques et une réunion plénière se tiennent chaqueannée, alimentées par les résultats de groupes detravail.

GSM (Global System for Mobile Communications) :norme de transmission radio-numérique utilisée pourla téléphonie mobile (2G).

HLR (Home Location Register) : base de donnéescentrale comportant les informations relatives à toutabonné autorisé à utiliser un réseau mobile.

HSDPA (High Speed Downlink Packet Access) :technologie 3G permettant d’atteindre des débitsde téléchargement allant jusqu’à 14,4 Mb/s enthéorie et 3,6 voire 7,2 Mb/s (release 6) en pratique (N.B. : certains l’appellent plus fami-lièrement 3,5G ou encore 3G+ dans sa dénomi-nation commerciale).

HSUPA (High Speed Uplink Packet Access) :technologie 3G dérivée du HSPDA. Elle permetd’augmenter les débits pour l’envoi de données (et nonpas uniquement pour le téléchargement comme c’estle cas avec le HSDPA).

IMT 2000 (International Mobile Telecommuni-cations 2000) : l’UIT a été amenée à choisir 5interfaces radio-terrestres pour les systèmes mobilesde troisième génération qui se trouvent de ce faitlabellisées IMT 2000. L’UMTS appartient à cesnouvelles normes.

Interconnexion : mécanisme de connexion entre lesdifférents réseaux de télécommunications, dont l’objectifest de permettre à chaque abonné d’un opérateur dejoindre tous les abonnés de tous les opérateurs.

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Interconnexion forfaitaire : désigne une offred’interconnexion entre les réseaux des opérateurs tierset le réseau de France Télécom, selon laquelle lescharges payées par les opérateurs tiers pour la collectede trafic sur la boucle locale sont fixes par circuit et nesont plus facturées à la minute.

Internet : réseau public, routé selon le protocole IP3,constitué des quelques 50 000 systèmes autonomesreconnus par l'IANA (« Internet Assigned NumbersAuthority »).

Internet commuté : désigne l’accès à internet à partirdu réseau téléphonique commuté, réseau public deFrance Télécom qui achemine les appels téléphoniquesclassiques.

IP (Internet Protocol) : protocole de télécom-munications utilisé sur les réseaux qui servent desupport à internet et permettant de découper l’info-rmation à transmettre en paquets, d’adresser lesdifférents paquets, de les transporter indépendammentles uns des autres et de recomposer le message initialà l’arrivée. Ce protocole utilise une technique dite decommutation de paquets. Sur internet, il est associé àun protocole de contrôle de la transmission des donnéesappelé TCP (Transmission Control Protocol) ; on parleainsi du protocole TCP/IP.

Interopérabilité : l’interopérabilité des servicescorrespond à la possibilité des différents services defonctionner indifféremment sur des réseaux différents.Dans le cadre de l’interconnexion, les fonctionnalitéstechniques disponibles à l’interface d’interconnexiondéterminent ainsi en partie l’interopérabilité desservices entre les différents opérateurs.

IRIS : « ilots regroupés pour l’information statistique», découpage infra-communal des communes d’aumoins 5 000 habitants établi par l’INSEE en vue durecensement de la population afin d’identifier unpérimètre de diffusion de données infra-communales.

Jarretière : câble en fibre optique servant pour lesraccords optiques, dont les deux extrémités sontmunies de connecteurs.

LTE (Long Term Evolution) : norme pour les systèmesde télécommunications mobiles élaborée par

l’organisme 3GPP, qui succède aux technologies detroisième génération UMTS et HSPA. Elle permetd’atteindre des débits crêtes supérieurs 60 Mb/s avecune canalisation en fréquence de 10 MHz. Sa versionévoluée, le LTE-Advanced, est en cours de finalisationpar le 3GPP et a d’ores et déjà été reconnue commetechnologie 4G par l’Union internationale destélécommunications (UIT).

Message court ou SMS (Short Message Service) :ces messages, qui sont transmis via les canaux designalisation du réseau mobile GSM, ont une longueurmaximale de 160 caractères. Leur transmission sur leréseau GSM est normalisée. Un serveur de messagescourts intégré au réseau mobile assure l’interface entreenvironnement mobile et fixe.

Mono-fibre : sur la partie terminale du réseau enfibre optique, une architecture mono-fibre estcaractérisée par une fibre unique qui relie le point demutualisation à la prise terminale optique dans unlogement. L'accès se fait nécessairement sous laforme d'une fibre partagée.

Multi-fibre : sur la partie terminale du réseau en fibreoptique, une architecture multi-fibres est caractériséepar plusieurs fibres (par exemple quatre fibres) quirelient le point de mutualisation à la prise terminaleoptique dans un logement. L'accès peut alors se fairesous la forme d'une fibre dédiée ou d’une fibrepartagée.

Mono-injection : la mono-injection consiste enl’injection des signaux DSL à la sous-boucle pourtoutes les lignes du sous-répartiteur concerné sanscontrainte technique particulière. Dans ce cas,l’activation des accès DSL de tous les abonnés enaval du sous-répartiteur ne se fait plus au NRAd’origine mais exclusivement au niveau dusous-répartiteur concerné.

Mutualisation : principe posé par la loi demodernisation de l’économie du 4 août 2008 (LME)afin de garantir la concurrence dans le très haut débitsans multiplier les intervenants dans la propriétéprivée. L’opérateur qui installe la fibre dansl’immeuble doit ainsi faire droit aux demandesraisonnables d’accès des opérateurs tiers sur la partieterminale du réseau.

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Rapport d’activité 2011

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Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 191

GLOSSAIRE

MVNO (Mobile Virtual Network Operator) : opérateurmobile virtuel. A la différence des opérateurs mobilesde réseau (en métropole : Orange France, SFR,Bouygues Telecom), les MVNO ne disposent pas deressources en fréquences. Pour fournir le servicemobile au client final, ils utilisent le réseau radio d’unopérateur mobile de réseau.

NRA (noeud de raccordement d’abonnés) : termeemployé pour désigner le répartiteur de FranceTélécom. (Voir répartiteur).

NRO (noeud de raccordement optique) : point deconcentration d'un réseau en fibre optique où sontinstallés les équipements actifs à partir desquelsl'opérateur active les accès de ses abonnés.

OBL (opérateur de boucle locale) : entreprise detélécommunications qui exploite la ligne de l’abonné.

Opérateur aménageur : désigne une collectivitéterritoriale agissant en qualité d'opérateur ou unopérateur cocontractant d'une collectivité territorialeou un opérateur agissant sur fonds propres, chargéde mettre en œuvre une opération de montée endébit sur cuivre sur un ou plusieurs sous-répartiteurs.

Opérateur commercial : opérateur choisi par le clientfinal pour la fourniture d'un service de télécom-munications ou par un fournisseur d’accès au servicepour la fourniture d’un service de télécom-munications à son propre client final.

Opérateur de communications électroniques : lecode des postes et des communications électroniques(CPCE) définit un opérateur comme “toute personnephysique ou morale exploitant un réseau decommunications électroniques ouvert au public oufournissant au public un service de communicationsélectroniques”.

Opérateur d’immeuble : personne chargée del'établissement ou de la gestion d'une ou plusieurs lignesdans un immeuble bâti, notamment dans le cadre d'uneconvention d'installation, d'entretien, de remplacementou de gestion des lignes signée avec le propriétaire oule syndicat de copropriétaires. L'opérateur d'immeuble

n'est pas nécessairement un opérateur au sens del'article L. 33-1 du CPCE.

Opérateur de point de mutualisation : opérateurd’immeuble qui exploite un point de mutualisation.

Opérateur puissant : est déclaré comme « puissant »tout opérateur disposant d’une puissance signi-ficative sur le marché si, individuellement ouconjointement avec d’autres, il se trouve dans uneposition équivalant à une position dominante,c’est-à-dire qu’il est en mesure de se comporter, dansune mesure appréciable, de manière indépendantede ses concurrents, de ses clients et, en fin decompte, des consommateurs.

PMR (Professional Mobile Radio) : réseauxradio-mobiles professionnels (également appelés RRI)parmi lesquels on distingue notamment les :• 3RP : réseaux radioélectriques à ressources

partagées ;• 3RPC : réseaux commerciaux mettant en œuvre la

technologie 3RP ;• RPN (radiocommunications mobiles professionnelles

numériques) : réseaux fonctionnant en technologienumérique à la norme Tetra ou Tetrapol ;

• 2RC : réseaux à usage partagé à relais commun ;• 3R2P : réseaux exploités pour les besoins propres

de l’utilisateur mettant en œuvre la technologie 3RP ;• RPX : réseaux locaux à usage partagé (nouvelle

catégorie de réseaux) ;• RPS : radiocommunications professionnelles

simplifiées.

Point à point : type d’architecture de réseau de fibreoptique selon lequel chaque logement est relié au NROpar une fibre de bout en bout.

Point de mutualisation : point d’extrémité d’une oude plusieurs lignes au niveau duquel la personneétablissant ou ayant établi dans un immeuble bâti ouexploitant une ligne de communications électroniquesà très haut débit en fibre optique donne accès à desopérateurs à ces lignes en vue de fournir des servicesde communications électroniques aux utilisateurs finalscorrespondants, conformément à l’article L. 34-8-3du code des postes et des communications élec-troniques.

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Point de raccordement distant mutualisé (PRDM) :lorsque le point de mutualisation regroupe moins de1000 lignes, point de livraison de l’offre de raccor-dement distant prévue par la décision n° 2010-1312.En pratique, ce point peut être confondu avec le nœudde raccordement optique de l’opérateur..

PON (Passive Optical Network) : type d’architecturede réseau de fibre optique. Il s’agit d’une architectureen arbre, dans laquelle plusieurs utilisateurs partagentune même fibre. Cette technologie n’est a priori pas"dégroupable”, contrairement à la technologie point àpoint.

PSI (prestataire de services de la société del’information) : toute personne physique ou moralequi fournit un service de la société de l'information,c'est-à-dire tout service délivré normalement contrerémunération, à distance par voie électronique et àla demande individuelle d'un destinataire de services.

READSL2 (Reach Extended Digital SubscriberLine) : technique permettant d’augmenter la portée dusignal ADSL, en injectant davantage de puissance danscertaines bandes de fréquences. Il sert principalementà fournir un service minimum à des abonnés qui setrouvent juste en limite extérieure de la zone decouverture normale de l’ADSL.

Régulation asymétrique : forme de régulation quiimpose des obligations aux seuls opérateurs puissantssur un marché donné (par exemple, France Télécomsur le marché de la téléphonie fixe) afin de permettre ledéveloppement d’une concurrence pérenne.

Régulation symétrique : forme de régulation quiimpose des obligations s’appliquant à l’ensemble desopérateurs sur un marché donné, afin de garantir auconsommateur par exemple l’interopérabilité desréseaux, un niveau minimal de qualité de service, uneinformation adéquate et des procédures dechangement d’opérateurs fluides lui permettant de fairejouer au mieux la concurrence.

Répartiteur : point de concentration du réseau deboucle locale de cuivre de France Télécom, où sontinstallés les équipements actifs à partir desquelsl'opérateur active les accès DSL de ses abonnés(également appelé NRA).

Réseau : ensemble de ressources de télécom-munications. Par exemple, ensemble de commutateurset de liens de transmission filaire (fil ou câblemétallique, fibre optique) et hertzien, terrestre ousatellitaire (onde électromagnétique).

Réseau câblé : ce terme désigne les réseaux detélédistribution audiovisuelle qui offrent aujourd’huides services de communications électroniques

Réseau d’accès : réseau sur lequel les utilisateursconnectent directement leurs équipements terminauxafin d’accéder aux services. (Voir cœur de réseau).

Réseau filaire : réseau utilisant comme support descâbles métalliques en cuivre ou des fibres optiques.

Revente : offre de gros qui permet à un opérateur derevendre sous son nom un service de communicationsélectroniques entièrement assuré sur le plan techniquepar un autre opérateur. Synonyme : marque blanche.

RIO (relevé d’identité opérateur) : identifiant unique,attribué à une ligne mobile et au contrat client quilui est associé (à l’image du RIB bancaire), quipermet une meilleure identification de la demande deconservation du numéro.

RIP (Réseau d’initiative publique) : réseau decommunications électroniques construit sousmaîtrise d’ouvrage publique.

RFID (Radio Frequency Identification) : technologied’identification par radiofréquences se présentant sousla forme de puces ou “étiquettes électroniques”contenant des informations liées au produit dans lequelelles sont insérées, et de lecteurs qui permettentd’interroger ces étiquettes à distance (avec une portéede l’ordre de quelques mètres).

RLAN (Radio Local Area Network) : réseaux locauxradioélectriques (RLR).

SCoRAN (Stratégie de cohérence régionaled’aménagement numérique) : décrit les grandsobjectifs en matière d’initiative publique pour favoriserle déploiement du haut et du très haut débit fixe etmobile ; la SCoRAN est élaborée dans le cadre d’uneinstance régionale de concertation.

192 Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

Rapport d’activité 2011

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GLOSSAIRE

SDTAN (Schéma directeur territorial d’amé-nagement numérique) : schéma élaboré enapplication de l’article L. 1425-2 du code général descollectivités territoriales.

Sélection du transporteur : possibilité offerte auconsommateur de choisir entre plusieurs opérateursde transport. La sélection du transporteur concernetous les appels (locaux, longue distance etinternationaux). Elle peut se faire soit appel par appel,soit par abonnement.

Services gérés : services d’accès à des contenus/services/applications par voie électronique, pourlesquels l’opérateur de réseau garantit descaractéristiques spécifiques de bout en bout et/ou surune période donnée, grâce à des traitements qu’il meten œuvre, soit directement sur le réseau qu’il contrôle,soit au travers d’accords avec les opérateurs chargésd’acheminer le trafic.

Signalisation : sur un réseau de télécommunications,la fonction de signalisation assure l’échange desinformations internes au réseau nécessaires àl’acheminement des communications. A titre decomparaison, sur un réseau routier, les panneaux designalisation permettent la circulation des véhicules ;sur un réseau de télécommunications, les informationsde signalisation permettent la circulation descommunications sur le réseau. Il peut s’agir, parexemple, des informations nécessaires à lareconnaissance de l’appelant pour établir la facturationdes appels ou la présentation du numéro. Cette fonctionpeut être assurée directement par le réseau quitransporte les communications des abonnés. Elle estalors généralement intégrée aux commutateurs. Ellepeut également être assurée par un réseau distinct,appelé réseau sémaphore.

SIM (Subscriber Identify Module) : carte à puceinsérée dans le terminal mobile contenant les donnéesde l’abonné et permettant son authentification sur leréseau.

SMS (Short Message Service) : ces messages, quisont transmis via les canaux de signalisation duréseau mobile GSM, ont une longueur maximale de

160 caractères. La transmission de ces messagesest normalisée. Un serveur de messages courtsintégré au réseau mobile assure l’interface entreenvironnement mobile et fixe.

Soumission comparative : méthode de sélection desopérateurs utilisée lors de l’attribution des ressourcesrares (par exemple les fréquences). Elle se distinguede la mise aux enchères, car elle permet de sélectionnerles candidats sur un ensemble de critères et non sur leseul critère financier.

Sous-répartiteur : répartiteur de plus petite tailleimmédiatement en aval du NRA permettant derépartir les fils de cuivre composant les lignes d’unepartie des abonnés. À la différence du répartiteurgénéral, il n’y a au niveau de ce point du réseauaucun équipement permettant de fournir le servicetéléphonique commuté (ces équipements se trouventen amont, au niveau du NRA de raccordement dusous-répartiteur appelé NRA d’origine). C’est auniveau du sous-répartiteur et à la suite d’uneopération de réaménagement que l’accès à lasous-boucle locale de France Télécom est renduepossible. Le service haut débit peut alors être fournidepuis ce nouveau point d’injection : on parle alorsde NRA haut débit (NRA HD), le service télé-phonique commuté étant délivré, si nécessaire,depuis le NRA d’origine.

SVI : service vocal interactif.

Terminaison d’appel : prestation d’interconnexionofferte par tout opérateur aux autres opérateurs, fixes oumobiles. Tout appel à destination de clients del’opérateur mobile doit nécessairement passer par cegoulot d’étranglement, que l’origine soit un réseau fixeou mobile.

TNT : télévision numérique terrestre.

Transmission : sur un réseau de communicationsélectroniques, la fonction de transmission assure letransport des informations sur le réseau d’un point àun autre de ce réseau. Les supports de cettetransmission peuvent être des câbles en cuivre ou enfibre optique, mais également des faisceaux hertziens.

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Très haut débit (THD) : terme faisant référence à descapacités d'accès à internet supérieures à celles del'accès par l'ADSL dans le domaine du fixe et à celles del'accès par l'UMTS dans le domaine du mobile. Dans lefixe, le THD est porté par la fibre et dans le mobile parles technologies regroupées sous le terme de 3,5G(HSDPA) ou 4G (LTE).

Triple play : fourniture de trois services (accès àinternet haut débit, téléphonie illimitée et télévision)via un réseau de communications électroniques.

UMTS (Universal Mobile TelecommunicationsSystem) : norme pour les systèmes de télécom-munications mobiles de troisième génération (3G).L’UMTS appartient aux normes IMT-2000.

USSD (Unstructured Supplementary Service Data):dans la technologie GSM, procédé de communicationpermettant à un téléphone mobile d’échanger desinformations avec un serveur en temps réel, sansqu’elles ne soient enregistrées comme les SMS. Utilisépar exemple pour la messagerie instantanée, lepaiement ou le suivi de consommation.

URA (unité de raccordement d’abonné) : sur leréseau de France Télécom, partie d’un commutateurtéléphonique sur laquelle sont raccordées les lignesd’abonnés et qui procède à la numérisation desinformations.

UWB (Ultra Wide Band) : technique de modulationradio permettant de transmettre un signal à très hautdébit sur une large bande de fréquences, mais à faiblepuissance pour ne pas interférer avec d’autres signaux.

VDSL (Very High Speed Digital Subscriber Line) :technologies xDSL permettant d’améliorer lesperformances des réseaux d’accès sur la boucle localede cuivre pour offrir des débits plus rapides que l’ADSLclassique.

VGAST (vente en gros de l'accès au servicetéléphonique) : offre de gros de France Télécom quienglobe l’abonnement stricto sensu, incluant l’accèsau réseau, mais aussi les services traditionnellement

associés à l’abonnement téléphonique (présentationdu numéro, signal d’appel, etc.) ainsi que l’ensembledes communications. Elle est compatible avec uneutilisation simultanée de la bande haute de fréquences,notamment dans le cas d’offres de gros d’accès largebande livrées au niveau régional ou national ou dedégroupage partiel et ce, quel que soit l’opérateurexploitant cette bande haute.

WAP (Wireless Application Protocol) : standardadaptant l’internet aux contraintes des téléphoniesmobiles, notamment par l’utilisation d’un format decontenu approprié. Ce protocole de communications’inscrit dans le cadre d’un processus de migrationprogressive des réseaux mobiles GSM vers l’internet.

WAPECS (Wireless Access Policy for ElectronicCommunications Services) : initiative lancée par lespays de l’Union européenne visant à faciliter un accèsrapide au spectre pour les nouvelles technologies, envue de promouvoir la compétitivité et l’innovation (enéliminant tout obstacle pouvant nuire à la dynamiquedu marché), et à assurer des modalités d’autorisationscohérentes, tout en consacrant les principes deneutralité technologique à l’égard des services.

WDM (wavelength-division multiplexing) :multiplexage en longueur d'onde, qui repose surl'envoi d'ondes lumineuses aux fréquences multiplesdans une même fibre optique, ce qui permet d’enaccroître le débit.

Wifi (Wireless Fidelity) : nom commercial génériquepour la technologie IEEE802.11x de réseau localEthernet sans fil (WLAN), basé sur la fréquence2,4-2,5 GHz ou 5 GHz.

Wimax (Worldwide Interoperability for MicrowaveAccess) : label de certification d’interopérabilité entreéquipements de différents fournisseurs soutenant lestandard IEEE. 802.16.

Zone arrière du point de mutualisation : zonegéographique continue formée par l’ensemble desimmeubles bâtis reliés, effectivement ou poten-tiellement, à un point de mutualisation.

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Rapport d’activité 2011

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Zone locale de tri : l’opérateur de boucle localen’achemine vers le transporteur choisi par l’appelantque les appels destinés à des appelés extérieurs à lazone locale de tri ; il conserve et achemine lui-même lesappels internes à la zone locale de tri, quelle que soit laséquence de numérotation composée par l’appelant.En France, la zone locale de tri correspond le plussouvent au département.

Zones très denses : communes à forte concentrationde population, pour lesquelles, sur une partiesignificative de leur territoire, il est économiquementviable pour plusieurs opérateurs de déployer leurspropres infrastructures, en l’occurrence leurs réseaux defibre optique, au plus près des logements.

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GLOSSAIRE

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Réalisation graphique : Studio Guy Bariol - www.guybariol.fr

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