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COUR DES COMPTES L’accueil des enfants de moins de 3 ans : une politique ambitieuse, des priorités à mieux cibler g Avertissement Synthèse du Rapport public thématique C ette synthèse est destinée à faciliter la lecture et l’utilisation du rapport de la Cour des comptes. Seul le rapport engage la Cour des comptes. Les réponses des administrations, des collectivités et des organismes concernés figurent à la suite du rapport. novembre 2013

Rapport public thématique sur l'accueil des enfants de ...€¦ · Carte : répartition géographique de la capacité d’accueil au 31 décembre 2011 Source : données Caisse nationale

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  • COUR DES COMPTES

    L’accueil des enfants de moinsde 3 ans : une politique ambitieuse, des priorités àmieux cibler

    g Avertissement

    Synthèsedu Rapport public thématique

    Cette synthèse est destinée à faciliter la lecture etl’utilisation du rapport de la Cour des comptes.Seul le rapport engage la Cour des comptes.Les réponses des administrations, des collectivités etdes organismes concernés figurent à la suite du rapport.

    novembre 2013

  • Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5

    1 Une offre d’accueil renforcée mais encore inégale . .7

    2 Une insuffisante coordination des acteurs . . . . . . . . .11

    3 Les pistes d’améliorations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15

    Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .19

    Orientations et recommandations . . . . . . . . . . . . . . . . . .21

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    Sommaire

  • Au 1er janvier 2012, la France compte 2 412 194 enfants de moins de trois ans. La capa-cité totale d’accueil des enfants de cette tranche d’âge est estimée à 1 260 146 places en établisse-ments d’accueil (crèche), auprès d’assistants maternels ou de salariés à domicile et à l’école pré-élémentaire.

    Bénéficiant de soutiens financiers d’un montant total évalué à 13,95 Md€, soit près de 0,7 %du PIB en 2011, la politique d’accueil des enfants de moins de trois ans poursuit un objectif fami-lial de soutien à la natalité, un objectif socio-économique visant à encourager l’emploi des femmesainsi qu’un objectif socio-éducatif de développement de l’enfant dans une logique d’égalité deschances. Elle contribue depuis plusieurs années à maintenir dans notre pays un niveau de féconditéainsi qu’un taux d’activité professionnelle des femmes supérieurs à la plupart des pays de l’Unioneuropéenne.

    Bien que l’État en fixe les orientations générales, cette politique est largement décentralisée. Sonfinancement est en grande partie assuré par la branche Famille de la sécurité sociale mais sa miseen œuvre relève principalement de l’action des collectivités territoriales. De nombreuses réformes sontintervenues au cours des dix dernières années, traduisant une volonté politique marquée et constanted’accroître et de diversifier l’offre de garde.

    Ces enjeux importants ont conduit la Cour et les chambres régionales des comptes à examinerla gestion de près de 140 organismes nationaux ou locaux (régions, départements, établissementspublics de coopération intercommunale (EPCI), communes et associations), parties prenantes decette politique d’accueil, pour répondre à trois questions :

    - les résultats obtenus sont-ils à la hauteur des objectifs, et à quel coût ? - cette politique est-elle cohérente compte tenu de la diversité des intervenants et des

    dispositifs ?- le service rendu aux familles est-il efficace et son efficience peut-elle être améliorée ?g

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    Introduction

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    1 Une offre d’accueil renforcée mais encoreinégale

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    Une augmentationnotable de la capa-cité d’accueil

    Pour  la France entière,  la part de  lapopulation des enfants âgés de moins de3  ans  bénéficiant  d’une  place  d’accueil

    est passée de 47,7 % en 2006 à 52,2 %en  2011,  du  fait  d’une  offresupplémentaire de 131 600 places.

    Tableau n° 1 : évolution de l’offre d’accueil des enfants de moins de trois ans

    2006 2011 Évolution

    Établissements d’accueil 328 487 381 739 53 252

    Assistants maternels 574 638 735 393 160 755

    Salariés à domicile 43 420 48 443 5 023

    Préscolarisation 181 971 94 571 - 87 400

    Capacité totale d’accueil 1 128 516 1 260 146 131 630

    L’offre  d’accueil  proposée  par  lesétablissements    d’accueil  des  jeunesenfants (EAJE), les assistants maternelset les salariés à domicile progresse forte-ment  sous  l’effet des  « plans crèches  »,du plan gouvernemental de développe-

    ment de la garde d’enfants 2009-2012 etdes  dispositions  législatives  destinées  àfavoriser  le  développement  de  l’accueilindividuel1.  En  revanche,  la  préscolari-sation des enfants de deux ans à l’écolematernelle baisse de façon continue.

    Source : Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) - Champ : France entière

    ________________________1 L’augmentation de trois à quatre du nombre d’enfants pouvant être accueillis au titre de l’agrémentde base (loi n° 2008-1330 du 17 décembre 2008) et l’obligation de délivrer un agrément pour deuxenfants au moins (loi n° 2010-625 du 9 juin 2010).

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    Une offre d’accueil renforcée mais encoreinégale

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    _________________________2 Hormis la dépense de 1,19 Md€ portant sur la mise en place de la réforme des rythmes éducatifs.

    La récente relance de la préscolarisa-tion des enfants de moins de  trois ans,décidée en 2013 dans  le cadre de  la  loisur la refondation de l’école, marque uninfléchissement  de  la  politique  anté-rieure  en  la matière.  Selon  la  directiongénérale  de  l’enseignement  scolaire(DGESCO) du ministère de l’éducationnationale,  «  l’objectif   est  de  scolariser,30 % des enfants de moins de trois ansd'ici la fin du quinquennat dans les terri-toires prioritaires ».

    Un effort financiersoutenu

    Le  coût  global  pour  les  financespubliques  de  l’accueil  des  enfants  demoins de trois ans est estimé en 2011 à13,95  Md€  répartis  entre  la  brancheFamille de  la sécurité sociale, à hauteurde 73 %, les collectivités locales et leursétablissements  publics  de  coopérationintercommunale pour 17 % et  l’État,  àhauteur de 10 %. 

    Entre 2006 et 2011, ce coût a connuune  hausse  globale  de  19,2 %(+ 2,25 Md€), principalement supportéepar la branche Famille (+ 1,75 Md€). Ilinclut les allocations et les dépenses fis-cales  bénéficiant  aux  familles  qui  choi-sissent de garder leurs jeunes enfants ausein  de  la  famille.    Pour  les  modes  degarde  extérieurs  à  la  famille,  appelésmodes  d’accueil  «  formels  »  (assistante

    maternelle,  garde  à  domicile,  établisse-ment d’accueil  collectif   et  préscolarisa-tion),  l’augmentation  des  dépensespubliques  s’élève  à 28,2 % alors que  lenombre de places agréées progresse de11,7 %. Cette situation appelle une meil-leure maîtrise des dépenses de cette poli-tique publique dont le coût global restemal évalué, faute de prendre en comptecertaines dépenses réalisées par l’État etpar les collectivités locales. 

    La convention d’objectifs et de ges-tion  conclue  entre  l’État  et  la  Caissenationale  des  allocations  familiales(CNAF),  le  16  juillet  2013,  prévoit  lacréation  de  275 000  nouvelles  «  solu-tions d’accueil  » au cours de  la période2013-2017: 100 000 créations en accueilcollectif,  100 000  enfants  supplémen-taires accueillis par des assistants mater-nels et 75 000 nouvelles places en écolematernelle  pour  les  moins  de  3  ans.Dans le même temps, les ressources duFonds  national  d’action  sociale,  quifinance ces actions, sont appelées à pro-gresser  de  7,5 %  par  an,  ce  qui  repré-sente sur l’ensemble de la période 2013-2017  une  dépense  supplémentaire  de4,6 Md€. 

    Dans le contexte actuel des financespubliques, un rythme de croissance de ladépense aussi élevé ne saurait être seule-ment justifié par la reconduction du tauxde progression des  crédits observée  aucours de la période 2009-2012.

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    Une offre d’accueil renforcée mais encore

    inégale

    Un accès inégal à l’offre d’accueil

    Fin  2011,  la  capacité  d’accueil(exprimée  en  nombre  de  places  pour100 enfants de moins de trois ans) variedans un rapport de 1 à 3 selon les dépar-

    tements métropolitains  :  de  30,2 %  enSeine-Saint-Denis  à 85,6 %    en Haute-Loire. Le taux de couverture du besointhéorique par  l’offre d’accueil s’élève enmoyenne à 53,3 % en métropole contre22,5 %  dans  les  départements  d’outre-mer (DOM).

    Carte : répartition géographique de la capacité d’accueil au 31 décembre 2011

    Source : données Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) - cartographie Courdes comptes

  • L’offre  d’accueil  est  parfois  malrépartie  à  l’intérieur  même  d’un  terri-toire  départemental  ou  communal. Cesdisparités territoriales sont source d’iné-galités entre les familles qui peuvent, enoutre, selon les endroits, se voir imposerdes tarifs élevés, de la part des assistantsmaternels, ou des durées d’accueil supé-rieures  à  leurs  besoins,  de  la  part  desgestionnaires d’établissements d’accueil. 

    Malgré  l’existence  de  dispositifs  debonifications mis en place dans le cadredes plans crèches notamment, le ciblagedes dépenses du Fonds national d’actionsociale  apparaît  insuffisamment  corréléaux  enjeux  de  réduction  des  disparitésterritoriales.

    Par ailleurs, l’accès des familles à unmode  de  garde  reste  largement  dépen-dant du niveau de leurs revenus3. Ainsi,64  %  des  ménages  les  plus  aisés  fontgarder leur enfant contre 8 % seulementpour les familles les plus modestes. Cesdisparités s’amplifient dans les situationsde  «  monoparentalité  »  des  familles.Selon une enquête conduite en septem-

    bre  2012  à  la  demande  de  la  Caissenationale  des  allocations  familiales(CNAF), les parents gardant leur enfantsont deux fois plus nombreux que ceuxqui  l’avaient  expressément  souhaité,  etles  familles  envisageant  un  accueil  encrèche  n’y  ont  finalement  accès  quepour  un  peu  plus  de  la  moitié  d’entreelles. 

    Les  dispositifs  fiscaux  ainsi  que  leplafonnement  du  barème  national  desparticipations  familiales  apparaissentglobalement favorables aux ménages lesplus  aisés.  Les  2/3  des  micro-crèchespratiquent des tarifs libres sensiblementsupérieurs  à  celui  qu’impose  la  CNAFlorsqu’elle  finance  ce  type  d’établisse-ment via la prestation de service unique(PSU). Quant aux familles dont les reve-nus sont inférieurs à 2 SMIC, le reste àcharge pour une garde par une assistantematernelle  est  plus  de  deux  fois  supé-rieur à celui qu’elles auraient supporté sielles  avaient  pu  bénéficier  d’un  accueilen crèche.

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    Une offre d’accueil renforcée mais encoreinégale

    _________________________3 Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), Enquête Modes degarde et d’accueil des enfants de moins de 6 ans en 2007, février 2009.

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    2 Une insuffisante coordination des acteursUn pilotage nationalpartagé

    Confié dans les textes à la directiongénérale de la cohésion sociale  (DGCS)du ministère chargé des affaires sociales,le pilotage national de la politique de lapetite  enfance  est,  en  réalité,  partagéavec  la  direction  de  la  sécurité  sociale.En conséquence, pour porter les objec-tifs  de  l’État,  une  coordinationconstante  et  appropriée  est  nécessaireentre  ces  deux  directions  d’administra-tion centrale. 

    La convention d’objectifs et de ges-tion  (COG),  conclue  entre  l’État  et  laCaisse  nationale  des  allocations  fami-liales  (CNAF)  pour  la  période  2013-2017, comporte un nombre trop impor-tant  d’objectifs,  même  si  ceux  portantsur  la  réduction  des  disparités  territo-riales et des inégalités sociales sont dés-ormais  clairement précisés. Par  ailleurs,la convention dispose d’un volet  finan-cier particulièrement complexe. 

    Le  système  d’information  de  labranche Famille comprend une cinquan-taine d’applications nationales, pour cer-taines  anciennes.  Il  présente  de  nom-breuses lacunes telles que l’absence d’in-terfaçage entre les données d’activité desétablissements  d’accueil  et  celles  des

    prestations  familiales  versées  auxfamilles.

    Les indicateurs de suivi mis en place,tant  au  sein  de  la  COG  que  du  pro-gramme de qualité et d’efficience (PQE)« Famille  »,  annexé  à  la  loi  de  finance-ment  de  la  sécurité  sociale  (LFSS),    nepermettent  pas  un  pilotage  précis  etréactif   de  cette  politique  d’accueil  etrendent son évaluation difficile.

    Des partenariats à consolider auniveau local

    Au plan local, l’éclatement des com-pétences  entre  la  caisse  d’allocationsfamiliales  (CAF),  le  département  et  leniveau  communal,  en  matière  d’initia-tive,  d’autorisation,  d’agrément  et  definancement des projets,  nuit à la cohé-rence  de  la  politique.L’intercommunalité, qui pourrait favori-ser  une  rationalisation  du  déploiementsur un territoire, des équipements d’ac-cueil  de  la  petite  enfance,  est  rarementdotée de cette compétence.

    La  coordination  des  différentsacteurs  est  insuffisante,  notamment  ausein  des  commissions  départementalesd’accueil  du  jeune  enfant  auxquelles  ilappartient  d’exercer  les  missions  deréflexion,  de  conseil,  de  proposition  et

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    Une insuffisantecoordination des acteurs

    de suivi de cette politique au plan dépar-temental. Peu de commissions départe-mentales d’accueil du jeune enfant fonc-tionnent  aujourd’hui  de  façon  perma-nente et pertinente. 

    S’agissant de  la nécessaire  réflexionprospective,  les  schémas  d’organisationde l’accueil de la petite enfance élaboréspar les collectivités territoriales sont peudéveloppés. Seulement 35 % des dépar-tements ont adopté un schéma départe-mental d’accueil de la petite enfance. Siles  contrats  «  enfance-jeunesse  »  rem-plissent efficacement leur rôle d’outil dediagnostic  territorial,  ils  ont  un  effetplus limité sur la péréquation territorialedes  équipements  d’accueil  du  jeuneenfant. 

    Le  pilotage  de  cette  politique  estégalement  rendu  plus  difficile  par  uneconnaissance  encore  trop  lacunaire  del’offre  et  des  besoins  exprimés  par  lesfamilles.  Localement,  nonobstant  l’ap-pui  de  la  caisse  d’allocations  familiales,les collectivités territoriales et  leurs éta-blissements  publics  ne  disposent  qued’une  connaissance  approximative  del’adéquation de l’offre  aux besoins par-fois mal recensés.

    L’enquête  montre  que  le  niveaudépartemental  apparaît  être  l’échelonpertinent  pour  analyser  les  besoins  enmatière  d’accueil  de  la  petite  enfance,pour hiérarchiser les priorités et planifierl’action  destinée  à  y  répondre.  C’est

    donc  dans  le  cadre  de  la  commissiondépartementale  d’accueil  du  jeuneenfant    ou  de  la  « commision  départe-mentale  des  services  aux  familles »  quipourrait  la  remplacer4, que devrait  êtreélaboré, de manière concertée et dans lerespect des compétences des communeset  intercommunalités,  le  schéma dépar-temental d’accueil du jeune enfant.

    Une politique desressourceshumaines éclatée etpeu prévisionnelle

    Le nombre d’emplois dans le secteurde la petite enfance atteindra 594 000 en2015, soit une augmentation de 16 % en10  ans.  Si  l’on  prend  en  compte  lesdéparts  en  retraite,  ce  sont  près  de204 000  postes  qui  seront  à  pourvoir,dans un contexte de concurrence entreles différents métiers d’aide et de soins àla personne. 

    La  progression  des  effectifs  diplô-més ne  tient pas  suffisamment  comptede l’augmentation du nombre de placesd’accueil  ouvertes  dans  les  établisse-ments  d’accueil  des  enfants  (EAJE)depuis 2006. Les gestionnaires d’établis-sements  connaissent  des  difficultéscroissantes de recrutement du personnelle plus qualifié.   Parallèlement,  les  titu-laires du CAP « petite enfance » arrivent

    _________________________4 Cf. décision n° 7 du Comité interministériel pour la modernisation de l’action publique (CIMAP) du17 juillet 2013.

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    Une insuffisante coordination des acteurs

    en masse sur  le marché du travail,  sanstoujours  trouver  un  emploi  dans  unestructure  d’accueil.  La  pénurie  de  per-sonnel qualifié,   conjuguée à un absen-téisme  important  des  agents,  peutconduire  à  limiter  temporairement  lacapacité des structures d’accueil. 

    Les régions disposent de  la compé-tence  en matière  de  formation  profes-sionnelle dans  les domaines sanitaire etsocial,  mais  la  décentralisation  en  lamatière est restée partielle, et la concer-

    tation  entre  les  acteurs  gagnerait  à  êtredéveloppée. 

    Quant à la gestion prévisionnelle desemplois  d’assistants  maternels,  elledevrait  s’appuyer  sur  une  meilleureconnaissance de l’offre d’accueil réelle. 

    En l’absence de dispositif  d’évalua-tion, il n’apparaît pas possible de tirer unbilan du plan gouvernemental consacréaux métiers de la petite enfance pour lapériode 2008-2012.

  • Cour des comptes

    3 Les pistes d’améliorationL’efficience : desmarges de progrès

    Quelle que soit la tranche de revenude la famille, le taux d’effort ainsi que lereste à charge sont  toujours moins éle-vés  pour  un  accueil  en  établissementd’accueil  collectif. Or  cet  accueil  est  leplus  coûteux  pour  la  collectivité5 .  Par

    ailleurs, pour un mode de garde donné,le  taux d’effort ne croît pas nécessaire-ment  avec  les  ressources  des  familles.Sauf   pour  la  garde  en  établissementd’accueil du jeune enfant (EAJE), le tauxd’effort  des  familles  est  d’autant  plusimportant  que  les  revenus  des  famillessont faibles. 

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    ___________________________5 À l’exception de la garde à domicile pour les familles disposant de 4 SMIC ou de 6 SMIC.

    Année 2012 AssistantmaternelGarde

    partagée EAJEGarde àdomicile

    Coût mensuel total (en €)(*) 1 054 1 226 1 393 2 362

    Couple bi-actif 2 SmicCoût pour la famille 255 333 117 1 092

    Taux d’effort de la famille 10,60 % 13,9 % 4,9 % 45,5 %Coût pour la collectivité 799 893 1 276 1 268

    Couple bi-actif 4 SmicCoût pour la famille 368 390 333 1 205

    Taux d’effort de la famille 8,20 % 8,7 % 7,4 % 26,9 %Coût pour la collectivité 686 836 1 060 1 155

    Couple bi-actif 6 SmicCoût pour la famille 368 390 354 1 205

    Taux d’effort de la famille 5,50 % 5,8 % 5,2 % 17,9 %Coût pour la collectivité 686 836 1 039 1 155

    Tableau n° 2 : échelonnement des taux d’effort et des restes à charge pour lesfamilles en fonction de leur revenu et du mode de garde choisi

    (*) Le coût horaire pris en compte pour la garde par un assistant maternel est de 3,16 €, de8,29 € pour la garde à domicile et de 8,60 € pour l'accueil en établissement d’accueil dujeune enfant - Source : projet de loi de financement de la sécurité sociale 2013

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    Les pistes d’amélioration

    Il apparaît donc souhaitable de faireévoluer  le  niveau  des  aides  accordéesaux  familles  afin  que  le  taux  d’effortcroisse  avec  le  coût  du mode de  gardepour  la  collectivité,  tout  en  prenantmieux  en  compte  le  niveau  de  res-sources des familles. Combiné à la sup-pression  du  «  revenu  plafond  »  dubarème national des participations fami-liales,  ce  rééquilibrage des  aides devraitaméliorer  la mobilisation de  la  capacitéd’accueil  par  les  assistants  maternels,mode  de  garde  le  moins  coûteux(- 32 %)  pour  la  collectivité,  et  contri-buer  à  limiter  les  dépenses  du  Fondsnational d’action sociale.

    Le choix du  type d’établissement6 ,la  détermination  de  sa  capacité,  de  sasituation géographique, de son organisa-tion ou encore de son taux de fréquen-tation constituent  autant de  leviers  à  ladisposition des  gestionnaires pour ren-dre plus efficient le fonctionnement desétablissements d’accueil du jeune enfant.Les crèches familiales et les lieux vouésà l’accueil des enfants de deux ans, dontle coût de revient par place est inférieurà  celui  d’un  établissement  classique,seraient  ainsi  à développer. La  créationde structures d’accueil dont la taille per-

    met d’obtenir un coût de revient horairebénéficiant d’économies d’échelle pour-rait  également être  favorisée. Enfin, untaux  d’occupation7 élevé  se  traduisantpar une réduction significative des coûtsde  fonctionnement,  les  gestionnairesd’établissements devraient être encoura-gés  à  augmenter  la  fréquentation  deleurs établissements.

    Créée  en  2002  et  généralisée  en2005, la réforme de la prestation de ser-vice  unique  (PSU)  est  appliquée  defaçon  hétérogène  et  connaît  des  résul-tats  en-deçà  des  attentes.  L’objectif   demixité des publics est loin d’être atteint.Les  taux  d’occupation  des  structuresd’accueil  progressent  lentement  alorsque pour 80 % d’entre elles il existe unefile  d’attente.  La  tarification  à  l’heureproduit  des  effets  pervers,  telle  que  lasurfacturation d’heures aux familles. LaCNAF a prévu la mise en place, dans laconvention  d’objectifs  et  de  gestion(COG) 2013-2017, d'un fonds d'accom-pagnement de 90 M€ destiné à soutenirfinancièrement  les  structures  connais-sant  des  difficultés  d’application  de  laPSU.

    ___________________________6 Le coût d’une place d’accueil tient en partie aux normes réglementaires applicables aux différentstypes d’établissements d’accueil du jeune enfant, notamment en matière de qualification du personnelet d’encadrement des enfants.7 Plus d’un établissement d’accueil sur deux n’atteignant pas un taux d’occupation de 60 % a un prixde revient horaire supérieur à 9 €.  A contrario, plus de la moitié des établissements d’accueil réalisantun taux d’occupation supérieur à 80 % obtiennent un coût horaire de fonctionnement inférieur à 7 €.

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    L’information desfamilles : une mis-sion à parachever

    Les modalités d'utilisation et de miseà  jour  du  site  internetwww.mon-enfant.fr  peuvent  être  amé-liorées.  L’information  sur  la  disponibi-lité  des  places  en  crèche  est  rarementaffichée  et  celle  relative  aux  assistantsmaternels agréés est très incomplète. Unpartenariat  avec  les  différents  gestion-naires,  organisé  en  réseau  informatisé,devrait être institué. 

    Parallèlement, l’information délivréeaux familles par les collectivités sur l’of-fre proposée par les gestionnaires privéss’améliore  mais  reste  insuffisante.  Enoutre, les « relais d’assistants maternels »(RAM) ne sont pas en mesure de donneraux  parents  une  information  complèteet suffisamment précise sur les possibili-tés d’accueil.

    L’attribution desplaces : une trans-parence à renforcer

    Les guichets uniques permettant decentraliser  les  demandes  d’accueil  desfamilles ne sont pas encore généralisés.Dans  de  nombreuses  collectivités,  lesfamilles  peuvent  donc  encore  déposerune  demande  d’admission  dans  plu-

    sieurs établissements sans qu’il soit pos-sible  de  procéder  à  un  recoupement.Quand ils sont mis en place, ces guichetssont  limités  aux  demandes  d’accueilrégulier ; celles relatives à l’accueil occa-sionnel  restent  gérées  directement  parles  directrices  des  établissements  d’ac-cueil.  Les  collectivités  n’ont  donc  pasune vision complète et précise du niveaude la demande. 

    Les  décisions  d’admission  restentsouvent  directement  prises  par  les  res-ponsables de crèches sur la base de deuxcritères principaux : le lieu de résidencede  la  famille  et,  surtout,  la  date  de  lademande d’inscription. Cela entraîne unallongement des  listes d’attente à partirde chaque rentrée scolaire et un déséqui-libre dans la structure d’âge des enfantsaccueillis,  les  bébés  de  moins  d’un  anétant  ainsi  sensiblement  moins  nom-breux  dans  les  crèches  que  ceux  âgésd’un à deux ans. 

    L’importance  des  listes  d’attentepour  les  établissements  d’accueil  estd’autant  plus  surprenante  que  les  tauxd’occupation réels des structures restentsouvent  insuffisants.  Malgré  l’affichagede critères supplémentaires d’admissionvisant à considérer au mieux la diversitédes  besoins,  l’accueil  à  temps  complet(quatre  ou  cinq  jours  par  semaine)  desenfants  semble  rester  la  règle  (sinonl’objectif) des gestionnaires dans la plu-part des crèches collectives.

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    Des besoins spéci-fiques à mieuxprendre en compte

    Plusieurs  initiatives  sont  mises  enœuvre pour développer l’offre d’accueilafin de satisfaire les besoins des parentsen situation particulière. 

    Toutefois, l’accueil des enfants dontles  parents  travaillent  en  horaires  aty-piques  reste  limité  et,  le  plus  souvent,assuré  par  des  structures  associatives.L’accueil  individuel  permet  une  plusgrande adaptabilité mais il est plus oné-reux.  Or  la  demande  d’accueil  enhoraires  atypiques  émane  des  famillesrelevant  principalement  des  catégoriessocioprofessionnelles les plus modestes.

    De même, de gros progrès restent àaccomplir  pour  l’accueil  des  enfantsporteurs d’un handicap. Par ailleurs, l’ac-cueil d’urgence devrait pouvoir se déve-lopper sous l’effet des récentes disposi-tions du code de la santé publique rela-tives à l’accueil en surnombre.

    L’accueil  des  enfants  dont  lesparents  sont  engagés dans un parcoursd'insertion  sociale  et  professionnellen’est pas toujours organisé dans les éta-blissements, contrairement aux disposi-tions  de  l’article  L.  214-7  du  code  del’action sociale et des familles. 

    Une coordinationdes contrôles àaméliorer

    Les  contrôles  du  conseil  généralportent essentiellement sur la qualité de

    l’accueil collectif  et individuel tandis quela  caisse  d’allocations  familiales  (CAF)exerce  un  contrôle  administratif   etfinancier  des  établissements  d’accueilauxquels elle verse  la prestation de ser-vice unique. En l’absence de conventionconclue avec  les micro-crèches ou avecles crèches familiales ayant opté pour unfinancement  directement  versé  par  lesparents bénéficiaires du complément delibre  choix  du  mode  de  garde« Structure », les CAF sont dans l’impos-sibilité  de  procéder  à  la  vérificationadministrative et financière de ces  lieuxd’accueil.  Leurs  gestionnaires  ne  sonttenus, ni d’appliquer le barème nationalde  la  Caisse  nationale  des  allocationsfamiliales  pour  la  facturation  auxfamilles,  ni  de  rendre des  comptes  à  laCAF  de  leur  département  au  titre  descontrats « enfance-jeunesse » dont ils nepeuvent bénéficier.

    Considérant  généralement  que  lescontrôles  diligentés  par  les  servicesdépartementaux  de  protection  mater-nelle et infantile (PMI) et par les caissesd’allocations  familiales  sont  suffisants,les  communes  s’impliquent  assez  peudans  les  contrôles  des  structures  d’ac-cueil. 

    Au  total,  les  contrôles  sont  insuffi-sants  et  pourraient  être  optimisés  parune  plus  grande  concertation  entre  lesdifférents acteurs. 

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    Conclusion

    Depuis quelques années, des progrès indéniables sont constatés en termes de capacité d’ac-cueil, de service rendu, de taux d’occupation et, plus généralement, de prise en comptedes objectifs fixés aux plans européen et national. Mais ces progrès sont obtenus au prix d’un effort financier soutenu et laissent subsister d’im-

    portantes disparités territoriales et sociales. L’amélioration de l’efficience de cette politique passe parun ciblage des moyens de la branche Famille de la sécurité sociale sur des territoires et des publicsprioritaires précisément identifiés, par la mise en place de dispositifs tarifaires tenant mieux comptedes coûts respectifs des modes de garde et par la mise en œuvre d’une stratégie de développement del’offre privilégiant des formules d’accueil plus économiques et favorisant la progression du taux d’oc-cupation des établissements d’accueil. La récente relance de la préscolarisation des enfants de moinsde trois ans constitue un atout important dans la mise en œuvre de cette politique au cours des pro-chaines années.

    La gouvernance de la politique est organisée de telle sorte que les orientations générales sontfixées par l’État, qu’une partie importante de son financement est assurée par la branche Famillede la sécurité sociale mais qu’aucune institution n’est responsable de son pilotage au plan local, l’ac-cueil de la petite enfance demeurant une compétence facultative des collectivités territoriales.Insuffisamment coordonnée au plan local, la politique de la petite enfance manque de cohérence etpeine à donner sa pleine mesure sur le terrain. Serait ainsi pleinement justifié l’établissement danschaque département d’un schéma départemental d’accueil du jeune enfant, analysant les besoins, hié-rarchisant les priorités et planifiant les actions destinées à y répondre.

    Des efforts sont nécessaires pour offrir aux familles un service plus transparent et plus effi-cace. Le site « mon-enfant.fr » est loin de délivrer aux familles les informations essentielles leur per-mettant de choisir le mode de garde approprié à leurs besoins. L’attribution des places dans les struc-tures d’accueil collectif ne fait pas toujours l’objet de procédures suffisamment formalisées reposantsur des critères clairement établis. La prise en compte des besoins spécifiques des familles pourraitêtre développée dans l’objectif d’une meilleure conciliation entre vie familiale et vie professionnellepour les parents.

    Au cours des prochaines années, la politique d’accueil du jeune enfant devrait viser, tout enaugmentant son efficience, à réduire les inégalités territoriales et sociales et à améliorer encore le ser-vice rendu aux familles, pour s’affirmer comme une pleine réussite.

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    Récapitulatif des recommandations

    En conséquence, la Cour for-mule les recommandations sui-vantes :

    – cibler  les  dépenses  sur  desterritoires  retenus  de  façon  partena-riale dans le cadre d’un zonage priori-taire construit à l’échelle des bassins devie  et  des  zones  urbaines  sensibles(CNAF) ;

    – déplafonner  le barème natio-nal des participations familiales (minis-tère  chargé  des  finances,    ministèrechargé des affaires sociales et CNAF) ;

    – subordonner  le  versementdes  subventions  d’investissement  etl’attribution  du  complément  de  librechoix du mode de garde « structure » àla mise en place, par les établissementsd’accueil du jeune enfant non financéspar  la  prestation  de  service  unique,d’une tarification plafonnée ou modu-lée  en  fonction  des  ressources  desfamilles (ministère chargé des finances,ministère  chargé  des  affaires  socialeset CNAF) ;  

    – faire  évoluer,  de  façonconcertée  et  à  budget  constant,  leniveau des aides accordées aux famillesafin qu’elles tiennent mieux compte deleurs  revenus  (ministère  chargé  desfinances,  ministère chargé des affairessociales et CNAF) ; 

    – renforcer  le  pilotage  de  laconvention  d’objectifs  et  de  gestion(ministère chargé des finances,  minis-tère  chargé  des  affaires  sociales  etCNAF) :

    - en bâtissant des outils de planifi-cation plus lisibles et plus  efficaces ;

    - en  poursuivant  la  rénovation  dusystème  d’information  de  la  brancheFamille ;

    – encourager,  au  niveau  inter-communal,  l’exercice  de  la  compé-tence « petite enfance » par un régimeincitatif   d’aides  à  l’investissement(CNAF, départements)  ;

    – assurer  la  connaissance  del’offre et des besoins d’accueil :

    - en améliorant les indicateurs de laconvention d’objectifs et de gestion etceux du programme de qualité et d’ef-ficience  «  Famille  »  (ministère  chargédes affaires sociales et CNAF) ;

    - en développant les observatoireslocaux de la petite enfance (collectivi-tés territoriales) ;

    – rationaliser  la  gestion  desressources humaines :

    - en adaptant la capacité des orga-nismes de formation à répondre,  tantquantitativement  que  qualitativement,aux  besoins  des  gestionnaires  d’éta-blissements  d’accueil  du  jeune  enfant(ministère chargé des affaires sociales,régions) ;

    - en  engageant  une  réflexion  surl’adéquation des exigences actuelles dequalification professionnelle aux fonc-tions  et  aux  responsabilités  des  per-sonnels  chargés  de  l’accueil  collectif(ministère  chargé  des  affairessociales) ;

    - en mettant  en place une gestionprévisionnelle  des  effectifs  d’assis-tantes maternelles (départements) ;

    - en  associant  les  régions  et  leministère  de  l’éducation  nationale  àl’élaboration  du  nouveau  plan« Métiers ».

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    – faire  évoluer,  de  façonconcertée  et  à  budget  constant,  leniveau des aides accordées aux famillesafin  qu’elles  tiennent  mieux  comptedes  coûts  respectifs  des  modes  degarde  (ministère  chargé  des  finances,ministère chargé des affaires sociales etCNAF) ;

    – compte tenu de leur moindrecoût  de  fonctionnement,  développerles  lieux  d’accueil  spécifiquementconsacrés aux  enfants âgés de deux àtrois ans ainsi que les crèches familiales(CNAF) ; 

    – inciter les gestionnaires d’éta-blissements d’accueil du jeune enfant  àaugmenter  l’occupation  effective  deleurs places d’accueil et à réduire l’écartentre les heures de garde facturées auxfamilles  et  les  heureseffectuées (CNAF) ;

    – accélérer  l’interconnexion  dusite  www.mon-enfant.fr  avec  les  sitesd’autres  opérateurs  (Fédération  desemployeurs  particuliers  des  employésde maison, Agence  nationale  des  ser-vices  à  la  personne)  et  enrichir  soncontenu  pour  répondre  aux  besoinsdes familles (CNAF); 

    – renforcer  la  transparence  duprocessus d’attribution des places d’ac-cueil  en invitant les collectivités terri-toriales  et  les  opérateurs  privés  ges-tionnaires  à  formaliser  leurs  procé-dures  d’admission  et  à  les  rendrepubliques (collectivités territoriales) ;

    – afin d’améliorer l’informationdes  familles,  prévoir,  par  une  mesureréglementaire,  que  l’agrément  d’uneassistante maternelle délivré par le pré-sident du conseil général soit publié surle  site  www.mon-enfant.fr  (ministèrechargé des affaires sociales) ;

    – renforcer les contrôles :- en  développant  la  coordination

    entre les caisses d’allocations familiales(CAF)  et  les  départements(départements, CNAF) ; 

    - en autorisant  les  caisses d’alloca-tions familiales à suivre et vérifier l’uti-lisation  des  financements  publicsaccordés  aux  structures  d’accueil  nonfinancées  par  la  prestation  de  serviceunique  (PSU)  (ministère  chargé  desaffaires sociales et CNAF).