Rebondir-219

Question dactuLe contrle

des chmeurs

EnquteTravailler

temps partiel :la double peine

InterviewAccor

2200 embauchespar an

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Le BTPen manque de bras !

21e ANNE - N 219 - Dcembre 2014-Janvier 2015 - www.rebondir.fr

EN PARTENARIAT AVEC

DANS CE NUMRO, PLUS DE

400postes

pourvoirPA G E 6 1

EMPLOI 2015 LATTAQUE !

Les entreprises qui embauchent, lintrim, les avances lgislatives

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N219DCEMBRE 2014 - JANVIER 2015DITO

Il faut travailler, toujours travailler pour nous tenir au courant, car les moyensvoluent et les solutions sont chaque jour diffrentes. Cette citation du Marchal Fochpourrait tre perue aujourdhui comme une provocation pour les 3,4 millions depersonnes cherchant un emploi* et face ce chmage de masse qui dprime notre pays.Cependant, la rflexion, elle porte en elle un remde qui a fait ses preuves il y a dj100 ans, dans un contexte bien plus sombre encore que la priode daujourdhui. Carretrouver du travail quand il en manque, cest justement un vrai boulot, et loccasion oujamais de travailler dabord sur soi !Dans notre dossier spcial emploi 2015, nous vous donnons des pistes et des conseilspour vous mettre en mouvement, (le mouvement, toujours le mouvement commedisait encore Foch), pour saisir les opportunits qui curieu-sement ne manquent pas. Dans le Guide des secteurs quirecrutent,dit par le CIDJ, cest pas moins de 280 mtiersrpartis sur 15 secteurs diffrents qui sont identifis commede vrais dbouchs. Mais encore faut-il se donner lesmoyens, et ne pas hsiter se repositionner.Il est important de rappeler qutre au chmage, en priode de transition ou en rorien -tation, cest plus que jamais loccasion de se former, de se prparer demain. Jen veuxpour preuve le plan de formation pour les demandeurs demploi lanc en 2013. On saitaujourdhui quil a permis de trouver un poste stable 65 % de ceux qui se sont lancsdans une formation en apprentissage sur des emplois non pourvus.Mais outre la formation, il y a dautres solutions, notamment lintrim qui permet degagner en comptences tout en tant rmunr. Sachez en profiter car le travailtemporaire est lui aussi en reprise dans plusieurs secteurs.Enfin au-del des mots, je vous invite dcouvrir sur le site de Ple emploi lesmissions Lignes de vies, saisons 1 et 2 (qui ont inspir la rubrique du mme nom dansnotre magazine). Elles apportent de magnifiques tmoignages de personnes qui se sontrepositionnes avec bonheur et succs. Elles donnent vraiment la pche, lnergie etlespoir qui parfois peuvent nous manquer.Je terminerai cet dito en vous livrant une dernire citation beaucoup moins martiale(Marcel Proust) : Laudace russit ceux qui savent profiter des occasions

Alors foncez et sur tous les fronts !

* Nombre de demandeurs d'emploi inscrits Ple emploi en catgorie A (sans aucun emploi et tenus de faire des actes positifs de recherche).

www.rebondir.fr REBONDIR N 219 DCEMBRE 2014 - JANVIER 2015 - 3

Laurent Minaud, directeur de la publication.

Retrouver du travail quand il en manque, cest justementun vrai boulot

sur tous les fronts !


Ecoutez, on est bien ensemble francebleu.fr

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France BleuMidi Ensembleavec Daniela Lumbrosodu lundi au vendredide 12h 13h30

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ACTUALITS6 Zapping

8 Question dActuLe dispositif des contrles la recherche demploisappuie sur une base dj existante

10 LInterview du moisBruno Croiset,directeur de lemploi pour les htels en filiale chez

ACCOR

14 Rendez-vous

DCOUVRIR30 EnquteTravailleurs temps partielLa double peine

32 Travailler enNord-Pas-de-CalaisLindustrie et la logistique ont besoin de bras !

36 Un pays, des emploisLexception suisse

39 Lignes de viesRelever le dfide la cration dentreprise

Le BTPSECTEURS PORTEURS40

Pages 61 79

OFFRES DEMPLOIConsultez nos annonceset postulez en ligne sur

www.rebondir.fr

SOMMAIREN 219 - DCEMBRE 2014 - JANVIER 2015

Stphane Bloch, avocatspcialiste du droit social associ au sein du cabinet KGAavocats.

EN PRATIQUE54 5 tapes pourSinscrire Ple emploi

55 DiversitIdentit de genre et orientationsexuelle : bien aborder les entretiens

56 Retrouver un emploiLa confiance en nos jeunes peut sauver lavenir

57 vos ctsSecond Souffle : un accompagnementvers lemploi pour les entrepreneurs

58 Vos droitsTravailler en Europe tout en conservantses indemnisations

59 CrezSe lancer dans le secteur des seniors

60 lire81 Courrier82 Bons plans

80 Offre spciale dabonnement

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16 LE GRAND DOSSIER

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EN PARTENA R I AT AVEC

- Comment sorganiser un espace de travail ?- Limportance de la formation dans la vente domicile

Nous avons la volont dagir comme

ascenseur social

EMPLOI 2015 LATTAQUE !

Les entreprises qui embauchent, lintrim,

les avances lgislatives


RETROUVEZTOUTE LACTUALIT EMPLOI ET FORMATION SUR

rebondir.fr

6 - REBONDIR N 219 DCEMBRE 2014 - JANVIER 2015 www.rebondir.fr

LAPPRENTISSAGECONSIDR COMMETREMPLIN VERS LEMPLOI63 % des jeunes estiment quesuivre un apprentissage ou uneformation en alternance donnede meilleures chances de trou-ver un travail. Cest lun desenseignements tirs de len-qute Prismemploi (organisa-tion professionnelle des sp-cialistes du recrutement et delintrim) ralise par OpinionWay. 93 % des jeunes pensentque la dernire anne dtudesdevrait comporter obligatoire-ment une priode de vie pro-fessionnelle. Pourtant, ils sontaussi 90 % penser que lap-prentissage ou la formation enalternance ne sont pas assezvaloriss et mriteraient dtredavantage mis en avant. Lesrsultats de cette enqutedmontrent que les jeunes sontconscients de la ncessit demettre toutes les chances deleur ct pour dvelopper leuremployabilit. La connais-sance du monde de lentrepriseest considre, juste titre,comme un lment capitalpour accder durablement aumarch du travail, expliqueFranois Roux, dlgu gnralde Prismemploi.

ACTUALITS ZAPPING

Le nombre de demandeurs demploi inscrits Ple emploi est reparti la hausse en sep-tembre. En tenant compte des catgories A,B et C, laugmentation a t de 1 % en Francemtropolitaine. Selon la Dares, le nombre dedemandeurs demploi inscrits Ple emploien catgorie A, B et C a augment de 1 % enseptembre, soit plus de 5,1 mil lions de per-sonnes en France mtropolitaine et 5,43 mil-lions y compris Dom. Sur un an, la haussetait de 5,7 %.En catgorie A (demandeurs demploi tenus

de faire des actes positifs de recherche etsans aucune activit), la hausse slevait de0,6 % en septembre et de 4,3 % sur un an.Le nombre de demandeurs demploi en activitrduite (catgories B et C) a aug ment gale-ment de 1,1 % pour les activits rduitescourtes (catgorie B) et de 2,4 % pour leslongues (catgorie C).Le nombre de personnes de la catgorie D(sans emploi et non immdiatement dis -ponibles) est en augmentation de 6,9 %. Lahausse est de 0,2 % pour la catgorie E.

Le groupe GBH, spcialis dans la distribu-tion automobile, la grande distribution etles activits industrielles, prvoit de recruter50 salaris. Ces offres demploi sont pourvoiren concessions automobiles, location auto-mobile et distribution de pneumatiques.Les profils de responsable de rseau centresde rparation rapide, de responsable derseau pneumatiques et de directeur com-mercial, sont particulirement recherchs.Lentreprise embauche galement des chefsdes services techniques, des chefs dateliermcanique et carrosserie ainsi que des tech-niciens experts et des vendeurs de pices derechange. Le groupe recherche des candidats

qui justifient obligatoirement dune exp-rience significative du poste, acquise dansun environnement similaire. Outre ses com-ptences techniques, le candidat doit disposerdune capacit dadaptation et dun bon rela-tionnel. Le groupe GBH exerce ses activitsaux Antilles, en Guyane, La Runion, enNouvelle-Caldonie, en Rpublique domi-nicaine, Trinidad, au Maroc, en Algrie,au Ghana, et en Cte dIvoire. Lentreprise,qui emploie 8 000 colla borateurs dont 2 900dans lautomobile, distribue de grandesmarques et dtient plusieurs franchisescomme les Groupes Renault, Volkswagenou Dcathlon.

LE GROUPE GBH RECRUTE 50 NOUVEAUX COLLABORATEURS

CHMAGE : LE NOMBRE DINSCRITS PLE EMPLOI A AUGMENT EN SEPTEMBRE

Chlo GOUDENHOOFT



QUESTION DACTU ACTUALITS

Quelle vision portez-vous sur ce testralis par Ple emploi ?Si linformation a t relaye et dbattueun peu partout, il ne faut pas perdrede vue que cette exprimentation sap-puie sur des dispositions rglementairesdj prvues par le Code du travail.Selon larticle L.5441-6-1, le demandeurdemploi est tenu daccomplir des actespositifs et rpts de recherche demploiet daccepter les offres raisonnablesdemploi galement dfinies par le Codedu travail. Au regard de la loi, ces actes derecherche doivent tre rels et srieuxet sont apprcis compte tenu de lasituation du demandeur demploi etcelle du march du travail local.

Quest-ce-que lexprimentation entendapporter de nouveau ?Aujourdhui, le respect de ces disposi-tions est assur par les agents qui suiventles demandeurs demploi. Or, on serend compte quils ont dj de nom-breuses personnes suivre dans le cadrede leurs recherches. Ils ont la missionde les aider, didentifier des postes quipourraient leur convenir, de les motiver.Si on y ajoute un dispositif de surveil-lance, le mcanisme risque de coincer.

Lide nouvelle est donc de crer desquipes ddies charges de sassurerque les demandeurs demploi respec -tent les dispositions lgales qui existentaujourdhui. Au final, toutes les levesde boucliers nont pas de sens. La sur-veillance existe dj et pour la ren -forcer il faudrait disposer de moyenssupplmentaires.

Y aurait-il un risque dabus sur le planjuridique ?Encore une fois, les contrles sont djl et les sanctions galement. Si cettedisposition entre en vigueur, elles serontgalement renforces. Sociologique -ment on peut craindre un mouvementde stigmatisation. Cest un quilibre trouver.Il faut pourtant savoir que les sanctionssont encore isoles. Par exemple surlensemble du territoire national, letaux de radiation pour insuffisance derecherche est de 0,1 % et lexprimen-

tation a port sur des rgions qui repr-sentaient un taux de 2,7 %. Ces pro-portions sont infimes.

Quel tait alors le but de la manuvre ?La philosophie de ces contrles taitde voir comment cette surveillancetait reue par les demandeurs demploi.Sur cette question, il y a deux sons de

cloche. Dun ct, Ple emploi et lespouvoirs publics affirment que lesdemandeurs demploi nont pas tchoqus par ce suivi. De lautre ct,les organisations syndicales se dressentvent debout contre cette surveillanceaccrue en estimant que le renforcementdes contrles ne fait que culpabiliserdavantage les demandeurs demploi.Cest un sujet qui prend tout de suiteune dimension politique. De mon pointde vue de citoyen, je pense que la vritse trouve entre les deux.

Ple emploi a ralis, depuis juin 2013, un test consistant crer des quipes ddies au contrle de la recherche demploidans quatre rgions : Paca, Poitou-Charentes, Franche-Comtet Haute-Normandie. Si la nouvelle a fait grand bruit, notammentdans les mdias, elle sinscrit dans un environnement lgislatifqui existe dj, selon Stphane Bloch, avocat spcialiste du droit social associ au sein du cabinet KGA avocats.Propos recueillis par Marie ROQUES

Le dispositif des contrles la recherche demploisappuie sur une base dj existante

Stphane Bloch, avocat spcialiste du droit social associ au seindu cabinet KGA avocats.

Sur lensemble du territoire national le taux de radiation pour insuffisance

de recherche est de 0,1 %.


10 - REBONDIR N219 DCEMBRE 2014 - JANVIER 2015 www.rebondir.fr

Le groupe a dvelopp une missionhandicap. En quoi consiste-t-elle ?

Cette mission existe depuis 1992. Ellesarticule autour de cinq points. Dabord,

nous travaillons sur le recrutement depersonnes en situation de handicap et sur lamanire de les intgrer nos mtiers. Nous

favorisons galement le maintien danslemploi de nos salaris. Cest un lment

essentiel car certaines maladies sontvolutives. La capacit que peut avoir unsalari un jour nest pas forcment celle

quil aura le lendemain. Le groupe met enplace de quoi compenser ces baisses

daptitude. Par exemple, un de noscollaborateurs est atteint de sclrose en

plaque. Cette maladie volue. Avant, ilpouvait se dplacer seul sans souci, maisaujourdhui, il a besoin dune voiture avecbotier automatique. Comme il na pas lesmoyens, nous finanons le diffrentiel de

cot pour quil puisse venir travailler etrester dans un tissu social quil connat

bien. Nos actions concernent donc la vie dela personne, et pas uniquement sa placedans lhtel. Ensuite, nous ouvrons des

formations exclusivement pour despersonnes en situation de handicap. Par

exemple, nous organisons une session pourdevenir cuisinier en bac pro qui sadresse des malvoyants. Nous mettons bien sr enplace des actions de sensibilisation de tous

nos collaborateurs laccueil des personneshandicapes, comme en participant au Free

Handys Trophe. Il sagit dun raidinterentreprises sur 800 kilomtres. Il se

parcourt en vlo et en cano par descollaborateurs en quipe de deux, une

personne valide et un collaborateurhandicap. Enfin, nous dveloppons des

activits annexes nos htels pouremployer des personnes en situation dehandicap. Entre autres, nous avons par

exemple mis en place un pressing destin nos clients.

Bruno Croiset, directeurde lemploi pour les htels en filiale.

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www.rebondir.fr REBONDIR N219 DCEMBRE 2014 - JANVIER 2015 - 11

ACTUALITSLINTERVIEW DU MOIS

Combien de collaborateurs pensez-vous recruter en 2015 ?Nous valuons 2 200 le nombrede salaris recruts chaque annetous statuts et tous postes confon-dus. Il faut savoir que dans legroupe Accor, nous recrutons trspeu de cadres. Nous avons vrai-ment la volont dagir commeascenseur social, 75 % de nos enca-drants actuels ont gravi leschelons chez nous. Nousprivilgions aussi lescontrats dure indter-mine. Ils reprsentententre 1 700 et 1 800 desrecrutements chaque an -ne. Les contrats duredtermine (CDD) concer-nent des embauches spcifiques.Cest le cas par exemple des sai-sonniers. Certains de nos htelsont besoin de renforts lors depriodes spcifiques, comme enmontagnes pour la saison hiver-nale. Nous recrutons alors ponc-tuellement pour renforcer lesquipes. Les CDD concernent aussiles alternants. Nous en comptonsactuellement 550, et nous en recru-

tons en moyenne 300 chaqueanne. lissue de leur parcours,60 % de ces alternants intgrentle groupe comme salaris.

Sur quels types de posteembauchez-vous le plus decollaborateurs ?Nos recrutements concernent prin-cipalement des fonctions dites

oprationnelles. Il sagit des mtiersde laccueil en rception dhtel,des postes de rception de jourcomme de nuit, car les tablisse-ments du groupe sont ouverts24 heures sur 24. Nous connais-sons encore de gros besoins surles personnes en service dans lesrestaurants: des barmen, des chefsde rang. Nous avons aussi besoinde collaborateurs pour prparer

les mets qui sont servis: des com-mis de cuisine, des chefs de partie,premier poste dencadrement aprsle cuisinier, et des cuisiniers. Enfin,nous recrutons du personnel surla partie technique des htels :des techniciens dentretien pourfaire fonctionner les appareils pourleau chaude, le chauffage, la cli-matisation, etc.

Aprs, il est toujours trsdifficile de dfinir enavance les besoins prcis,les chiffres ne sont pasidentiques chaque anne.Pour lanne prochaine,90 % des recrutementsque nous allons faireconcerneront nanmoins

les deux postes principaux quereprsentent le service en restau-rant et la rception dhtel.

Comment les demandeurs demploipeuvent-ils prendre connaissancede vos offres et postuler ?Toutes nos annonces sont publiesautomatiquement et en temps relsur notre site Internet Job Accor*.Ce matin [vendredi 14 novembre,

AccorNous avons la volont dagir

comme ascenseur socialPrsent dans 92 pays, le groupe Accor compte 1 600 htels en France.

Pour lanne prochaine, 2 200 embauches devraient tre ralises sur le territoire national. Bruno Croiset, directeur de lemploi pour les htels en filiale, revient sur la politique

de recrutement du groupe applique en France.

lissue de leur parcours, 60 % des alternants intgrent le groupe comme

salaris.

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Entretien ralis par Chlo GOUDENHOOFT


ndlr], par exemple, 570 postestaient pourvoir en France, dont150 en rception, 120 en servicede salle pour la restauration, 60en cuisine et environ 30 en tech-nique. Ce site est ouvert tous etil est accessible dans 13 pays dif-frents. Les CV sont par ailleursrendus anonymes pour luttercontre les discriminations. Ensuite,ce sont les htels qui grent direc-tement leurs embauches. Au sige,nous sommes l uniquement pourles aider. Par exemple, deux htelsvont ouvrir Roissy en 2015, unPullman et un Ibis style quiemploieront 250 salaris euxdeux. Nous avons commenc mettre en uvre la partie pr-recrutement le 12 novembre Roissy, lors dun vnement orga-nis par Ple emploi, dans le butde prsenter nos mtiers auxdemandeurs demplois intressset de les rencontrer.

Peut-il tre utile de se dplacer pourdposer une candidaturedirectement auprs de vos htels ?Les candidatures spontanes peu-vent porter leurs fruits ! Il y a1 600 htels Accor en France.Nous travaillons aussi beaucoupavec des organismes de formationstels que les CFA, les lyces hteliers,ou encore les centres de formationspour adultes. Nous mettons enfinen place avec Ple emploi desPOEC (prparation oprationnelle lemploi collective) pour formerdes chmeurs et les recruter. Nousavons sign une convention aveclorganisme pour utiliser ce genrede dispositif et pallier nos besoins.

Vos embauches concernent-ellestoute la France ?Le march est plutt concentrsur trois grandes zones gogra-phiques. Nous comptons dabordlle-de-France, qui rassemble 50 %de nos recrutements nationaux.Il y a galement beaucoup debesoins dans le gros bassin lyonnaiset dans la rgion Paca autour deMarseille. Ceci tant d en partieau fait que notre positionnement

est particulirement business, etque lactivit franaise se situeprincipalement entre Marseille etParis, dans le couloir rhodanien.Mais nous recrutons aussi beau-coup dans toutes les grandesmtropoles rgionales.

Quels types de profils recherchez-vous ?Nous sommes ouverts tous typesde personnes. Nous recrutons duCAP au bac plus 5. Ce que nousrecherchons, ce sont des candidatsqui ont des talents et une person-nalit. Ce ne sont pas les diplmesqui nous intressent. Dans le cadrede la relation client que nous souhaitons mettre en place, noussouhaitons recruter une grandediversit de profils en termes deforma tion initiale comme de niveaudtude.Ceci tant dit, nous connaissonsparfois des pnuries de main-duvre en cuisine, une activitqui ncessite des comptencestechniques professionnelles. Nousavons plus de difficult recruterque les restaurants gastronomiquescar nous sommes un groupe hte-lier au premier chef, mme si nousoffrons beaucoup de restauration nos clients. Nous nous intres-sons donc aux candidats formsdans le domaine, mme sils sontdbutants. Et au sein de nos

marques, ils pourront travaillersur des types de restaurations dif-frents, ce qui permet dvolueret de monter en comptences.

Quelles qualits jugez-vousincontournables pour travailler chez Accor ?Ce sont les talents que souhaitemettre en uvre le candidat auservice des clients : le sens com-mercial, le sens de laccueil vis--vis de ces derniers. Les qualitsrelationnelles sont videmmentprimordiales. Ensuite, nous pr-tons beaucoup attention aux qua-lits linguistiques car nos clientssont internationaux. Sil ny avaitquune langue matriser, ce seraitvidemment langlais, car cettelangue reste universelle et donctrs importante. Mais cela dpenddes zones gographiques, il y ades spcificits rgionales. EnAlsace, lallemand reprsente unplus. Du ct de Nice, Toulon,Marseille, ce sera plutt litalienou le russe. Lespagnol, en plus delanglais, sera toujours sympa-thique pour le Pays Basque !

Vous parliez dvolution possible,que mettez-vous en place en cesens au sein dAccor ?Nous avons les Acadmies Accorau service du groupe. Il sagit duni-versits dentreprise, qui existent

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ACTUALITS LINTERVIEW DU MOIS

12 - REBONDIR N219 DCEMBRE 2014 - JANVIER 2015 www.rebondir.fr

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depuis longtemps, la premire at ouverte en 1985. Nous propo-sons plus de 250 modules de for-mation quel que soit le niveau, leposte et le mtier du salari. Cescursus permettent dacqurir descomptences un niveau trans-verse. En parallle, diffrentesmarques du groupe ont mis enplace des programmes de forma-tion propres leur enseigne, quidonnent la possibilit leurs col-laborateurs dvoluer en interne.Par exemple, Ibis a organis unsystme qui permet un salaride passer un poste de qualifiau bout dun temps variable. Cestatut signifie quil a t vrifi etvalid que les comptences nces-saires taient acquises pour occu-per le poste. Cela peut prendresix, douze ou dix-huit mois enfonction des personnes, lide tantpour chacun davancer sonrythme. Une fois que le collabo-rateur est devenu qualifi, il vasuivre une formation pour passerau niveau dexpert dans sondomaine dactivit. Cela veut direquil matrise son poste, quil peutcommencer encadrer un stagiaireou un apprenti. Enfin, le troisimechelon auquel il peut accder estcelui de leader. Cest un premierposte dencadrement. Pour y acc-der, il faut acqurir toute la partiequi concerne le management et

lencadrement dquipe. Bien sr,ces volutions se traduisent entermes de progression salariale,selon nos grilles de rmunration.Le programme peut se drouler enprsentiel, soit en face--face, oubien par e-learning. Par exemple,le salari peut consacrer une demi-heure de sa journe se former surun thme prcis. Il a le temps de lefaire, car le client nest pas prsent24 heures sur 24. 8 heures dumatin, un rceptionniste ne peutpas aller se former, videmment,mais vers 10 heures, 10 heures etdemie, quand il y a une accalmie etque sa journe de clture est faite,il peut se connecter pour suivreune session. Comme les collabora-teurs sont plusieurs la rception,ils peuvent sorganiser.

Le groupe tant trs prsent ltranger, est-il possible pour lessalaris de demander des mobilitsinternationales ?Nous avons en effet des htelsimplants dans 92 pays, mais lesmobilits sont tributaires des rgle-mentations nationales. Certainspays nacceptent pas lexportationde main-duvre trangre. EnEurope, en revanche, tout est pos-sible. Beaucoup de collaborateurscommencent dailleurs travaillerdans ces pays. Cest le cas desalternants. Lorsquils sortent de

formation et quils veulent parexemple aller en Angleterre, nousallons les accompagner sils nousparaissent particulirement com-ptents. Mme chose pour les sta-giaires de lyces hteliers que nousrecevons. Il nous est possible den-voyer des jeunes ltranger carcest compris dans leur cursus.Nous pouvons aussi les renvoyer,une fois quils sont salaris, dansle pays o ils ont effectu leurstage. Pour un salari lambda, enrevanche, cest plus compliqu carles pays vont privilgier les com-ptences locales. Un serveur trou-vera toujours de la concurrencesur son choix de destination. Nousavons moins de problmes pourenvoyer des cadres par exemple.Mais cela dpend vraiment de lalgislation. Par exemple, le Canadaouvre ses portes, cela pourra doncintresser des collaborateurs Accor.

* jobs.accor.com

www.rebondir.fr REBONDIR N219 DCEMBRE 2014 - JANVIER 2015 - 13

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ACCOR EN CHIFFRES

- 13 000 collaborateurs dansles filiales en France

- 170 000 collaborateurs sousenseigne Accor au niveaumondial

- 3 000 stagiaires

- 550 alternants


LES 48 HEURES POUR LEMPLOI ET LA FORMATIONPour une 8e dition, les 48 heures pour lemploi et la for-mation se drouleront au Kinpolis de Lomme les 29 et30 janvier. La premire journe de cette rencontre sera

ddie lemploi et la seconde la formation initiale oucontinue. Les visiteurs sont invits venir munis dun CV.

Plus de 50 so cits reprsentant de multiples secteurs et quirecrutent seront effectivement prsentes. Plus de 1 000 postes

sont pourvoir, que ce soit en CDD, CDI ou en stage. Il est possible de prparer savisite sur le site Internet www.48h-emploi-formations.com.29 et 30 janvier, au Kinpolis de Lomme, de 9 heures 30 17 heures 30.


ACTUALITS RENDEZ-VOUS

SALON DES SERVICES LA PERSONNELes 4, 5 et 6 dcembre, se drou-lera le salon des services la per-sonne Paris. Organis la Portede Versailles pour sa 8e dition,cet vnement sadresse unpublic large. Sont concerns aussibien les particuliers, les crateurset dirigeants de structure ouencore les intervenants domicileet demandeurs demploi. Les visi-teurs pourront y rencontrer desexperts du secteur qui les orien-teront et les conseilleront, desproduits et services pour les aiderau quotidien ou encore des ani-mations sur les manires de mieuxvivre la maison.4, 5 et 6 dcembre 2014, de 10 heu -res 18 heures, Porte de Versailles,Pavillon 7.1 Paris. www.salon-services-personne.com

Chlo GOUDENHOOFT

SALON DU TRAVAIL ET DE LA MOBILIT PROFESSIONNELLELe Salon du travail et de la mobilit pro-fessionnelle se droulera les 23 et 24 janvier la Grande Halle de la Villette Paris.Lvnement sadresse tous ceux qui veu-lent anticiper les volutions conomiques,accompagner la mutation de leur mtier,trouver un emploi, crer ou reprendre uneentreprise ou encore changer de secteurou de rgion, voire partir ltranger. 45 conf rences et ateliers seront organisspour changer et clairer les visiteurs surles dmarches effectuer.Du 23 au 24 janvier, de 10 heures 18 heures, la Grande Halle de la Villette Paris.Plus dinformation sur le site www.salondutravail.fr.

SALON EXPOLANGUESDu 5 au 7 fvrier 2015, le Hall 4.1 du Parcdes expositions Paris recevra le salonExpolangues, qui encourage lapprentissagedes langues et le dialogue interculturel.Lvnement aide et renseigne les profes-sionnels et le grand public qui souhaitentdcouvrir des cultures et des pays traversleur patrimoine linguistique. Lobjectif decette 33e dition et de donner des infor-mations pour tout ceux qui ont le projet,

entre autres, de sexpatrier et de travailler ltranger. Ils pourront notamment ren-contrer des tablissements publics, desentreprises qui recrutent, des organismesde coopration, mais aussi des prestatairesde services, des banques et assurances ouencore des acteurs de la formation continueen France ou ltranger.Du 5 au 7 fvrier 2015, Paris Porte de VersaillesHall 4.1, www.expolangues.fr. Twitter : @expolangues.



Emploi Positionnez-vous

22-23INTRIMIl ne faut pas hsiter pousser la porte des agences

24McDonalds, groupe Onet et GSF, les entreprises quicomptent embaucher

26 Les bonnes rsolutions deCaroline Carlicchi pour trouverun emploi en 2015

28Cette anne sera riche en nouveauts concernant le droit des salaris

LE GRAND DOSSIER


2015 sur tous les fronts

Comme 2014, lanne 2015 promet dtrecomplique en matire demploi. Pourtant, despostes restent pourvoir dans de nombreuxdomaines. Lessentiel tant de bien sinformer pourtre prt ragir rapidement. Il est aussi conseillde ne ngliger aucune piste pour dvelopper votreexprience en passant, par exemple, par lesmissions dintrim. Une note doptimisme rendnanmoins le paysage un peu moins maussade :des avances sur le plan du droit du travail sont attendue ds le 1er janvier.

Dossier ralis par Marie ROQUES


Tous les mtiers du secteur tertiaire sont en plein essor et notamment ceux lis aux services

et au commerce.

Vous vous apprtez aborder une nouvelle annequi sera peut-tre celle de votre russite profes-sionnelle. Si le march du travail est indniablementen crise, on constate que de nombreux emplois nesont pas pourvus et les entreprises ont parfois des

difficults trouver la ressource ncessaire leurs besoins. Cestdu moins ce quexplique le Guide des secteurs qui recrutent en2015, publi par le Centre dinformation et de documentationjeunesse (CIDJ). Dans cette troisime dition, les quipes duCIDJ ont souhait balayer les ides reues, en prsentant unpanorama des profils les plus recherchs. Notre objectif est u


doffrir un schma complet du march du travailafin daider les jeunes sy retrouver, dtaille MichelTardit, responsable de la veille la direction desressources documentaires du CIDJ. Lambition duguide est daller chercher linformation auprs desentreprises et la rendre la plus accessible possiblepour accompagner les personnes dans leur recherchedemploi.

PEU DE CRATION

Cet expert de lemploi constate quil est souventdifficile de faire face la surabondance dinformationsconcernant le march du travail. Ces donnes sontnon seulement difficiles matriser et mme parfoiscontradictoires, dtaille-t-il. Certaines entreprisesannoncent des plans sociaux, mais continuent recruter sur des postes bien prcis. On peut trsrapidement se sentir perdu. Afin dlaborer son guide, le CIDJ sest donc appuysur une srie denqutes et de travaux dj existantspour coller au plus prs aux prvisions dembauchesen 2015. Le centre sest notamment inspir desenqutes de Ple emploi mais aussi des tudesmenes par les observatoires de branches profes-sionnelles. Lide est dobtenir une vision la plusprospective possible, traduit Michel Tardit. partirde toutes ces donnes, nous avons pu rapidementnous rendre compte quil y avait, globalement, peude crations demploi. Les embauches sont essen-tiellement dues des dparts la retraite et lesperspectives davenir ne sont pas trs bonnes. Pourautant, louvrage recense 280 mtiers recherchsdans prs de 250 entreprises qui recrutent. Et laliste nest pas exhaustive.

UNE SOCIT TOURNE VERS LE TERTIAIRE

Parmi les grands enseignements apports par lou-vrage, on constate en premier lieu que tous lesmtiers du secteur tertiaire sont en plein essor etnotamment ceux lis aux services et au commerce.Dans cette perspective, les mtiers des services duB to B sont galement en pleine volution et conti-nuent de recruter, notamment dans les domainesdu transport, de la logistique, de la propret, dunettoyage industriel, de la scurit, et mme dusecteur informatique et numrique. 60 % dessalaris du secteur de la propret nont pas dediplme, commente Michel Tardit. Cest un secteur


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LE GRAND DOSSIER Emploi 2015 : lattaque !

LE GOUVERNEMENT SE MOBILISE POUR FAIRE BAISSER LE CHMAGEDES JEUNES

Alors que le taux de chmage des jeunes est deux fois pluslev que celui de la population globale, le ministre du Travail,de lEmploi et du Dialogue social a mis en place un certainnombre de mesures pour encourager les entreprises embaucher des jeunes et notamment :

- Le dispositif emploi davenir qui prend en charge jusqu 75 %du salaire brut des jeunes. ce jour, 150 000 emplois daveniront dj t signs.

- Le contrat de gnration qui propose une aide aux entrepriseslorsquelles embauchent un jeune tout en maintenant un senior son poste.

- Le dveloppement de lapprentissage qui consiste largir auxentreprises de moins de 250 salaris la prime delapprentissage de 1 000 euros, et en ajoutant cette prime, pourles entreprises de moins de 11 salaris, celle de 1 000 eurosverse par les rgions.

- Les emplois francs qui proposent une aide aux entreprises quiembauchent des jeunes de zone urbaine sensible est en coursdexprimentation dans certaines communes.

Certaines entreprises annoncent des plans sociaux, mais continuent recruter sur

des postes bien prcis.


qui recherche constamment de la main-duvre et,pourtant, les jeunes y sont trs peu prsents. Moinsde 9 % des salaris ont moins de 26 ans. Il prcisegalement que, contrairement aux ides reues, lesmtiers du secteur de la propret tendent se pro-fessionnaliser et dveloppe mme une offre de for-mation complte. Le nombre de modules de for-mation a doubl ces dernires annes. Il y a dsormaisde nombreux certificats de qualification profession-nelle (CQP). On peut mme aller jusquau BTS etenchaner sur un master. Au fil des annes et avecun peu dexprience, les salaris du domaine de lapropret et des services peuvent par exemple pour-suivre leurs tudes jusqu un Master manager dudveloppement du multiservice associ la propret.Cest un secteur non seulement qui recrute, maisdans lequel il est possible dvoluer, assure MichelTardit. Un rseau de Centres de formation dapprentis(CFA) ddi a mme t cr. Il forme chaqueanne plus de 1 300 jeunes, 1 000 jeunes en contratde professionnalisation et, dans les lyces profes-sionnels, 2 000 jeunes passent chaque anne unbac pro associ au secteur.Les mtiers du transport et de la logistique seront,galement, trs recherchs en 2015 et notammentdes conducteurs et des prparateurs de commandes.Les salaris de ces secteurs ont souvent un profil de

niveau bac, prcise Michel Tardit. Encore une fois,il est possible de sorienter vers un DUT notammentpar le biais de lalternance pour voluer.

SERVICES LA PERSONNE, INDUSTRIE ET VENTE

Le guide du CIDJ met galement en avant tous lesmtiers autour des services la personne qui devraient,encore cette anne, procder de nombreusesembauches. Pour les aides domicile et tous lesmtiers autour du soin, les crations demploi seronttrs nombreuses dans les annes venir, assureMichel Tardit. Les auxiliaires de vie sociales, lesaides-soignants et aides mdico-psychologiques


POUR SE PROCURER LE GUIDE DES SECTEURS QUI RECRUTENT EN 2015

Le Guide des secteurs qui recrutent est disponible au CIDJ Paris et dans les centres rgionaux dinformationjeunesse. Sa consultation est gratuite, mais il est vendu 39 euros pour ceux qui souhaitent lacqurir. Lespersonnes qui frquentent les CIDJ peuvent consulter le guide dans les espaces daccueil. Lorsquellesparticipent latelier ddi aux secteurs qui recrutent organis deux fois par mois, on leur remet gratuitementles fiches mtiers qui les intressent, informe Michel Tardit.

Pour les aides domicile et tous les mtiers autour du soin, les crations demploi seront trs

nombreuses dans les annes venir.

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sont des mtiers qui correspondent des besoinsimportants sur le long terme. Nous assistons unvieillissement de la population et la socit souhaitefavoriser un maintien domicile, analyse MichelTardit. Dailleurs, selon les projections tablies parla Direction de lanimation de la recherche, destudes et des statistiques (Dares), ce secteur donneralieu au plus grand nombre de crations demploidans les annes venir avec 322 000 postes daides domicile prvus dici 2022. Lindustrie fait galement partie des secteurs identifispar le CIDJ vers lesquels il peut tre intressant dese tourner pour trouver un emploi cette anne. Ilreste cependant, encore une fois, balayer les idesreues dont souffrent certains mtiers. Si lindustrieest en difficults actuellement, 3,5 millions de salarisy travaillent en France, explique Michel Tardit. Avecun niveau CAP ou bac pro, il y a de nombreuses pos-sibilits de recrutement pour lanne prochaine, dansdes secteurs de pointe comme laronautique. Lin-dustrie mcanique et mtallurgique subit un manquede main-duvre spcialise en chaudronnerie indus-trielle et en soudure. Dans le secteur mcanique, unquart des recrutements se font avec un bac ou un bacpro, souligne Michel Tardit. Le commerce et la vente continueront galement derecruter, lanne prochaine, sur des postes de caissiers,ou demploys libre service notamment en grandedistribution. Le nombre de recrutements de caissiersrisque de stagner avec larrive des systmes auto-matiss, nuance Michel Tardit. Sur les postes dudomaine de la vente, il y a toujours des besoins carles turn-over sont importants. De nouvelles oppor-tunits sont prvoir notamment dans la vente distance. Lconomie sociale et solidaire est galement identifiecomme un secteur qui va recruter en 2015 notammentpour remplacer de nombreux dparts la retraite.Cest un domaine souvent mconnu mais qui varecruter massivement lavenir notamment par lebiais des emplois davenir et des contrats de gnration,assure Michel Tardit. Des besoins importants vontse faire sentir ds lanne prochaine pour tous lesniveaux de qualification.



EXEMPLES DENTREPRISES QUI RECRUTENT EN 2015 SELON LE CIDJ (liste non exhaustive)

Aronautique-mcanique : Airbus, Bosch France,Safran, Seb, Valo.

Agriculture : Limagrain, ministre de lAgriculture.

Agroalimentaire : Danone, Lactalis, Nestl.

Alimentation : Auchan, Carrefour, Casino, Monoprix.

BTP-construction : Bouygues construction, Colas,Eiffage, Spie Batignolles, Vinci.

Chimie : Air Liquide, Ipsen, Michelin, LOral, Solvay.

Commerce-vente : Dcathlon, Gifi, Ika, Mr. Bricolage,Wrth.

Dfense-scurit : Arme de Terre, Brinks,Gendarmerie, Police nationale, Samsic.

conomie sociale et solidaire : Biocoop, Croix-Rougefranaise.

nergie : Arva, Onet technologies, Schneider Electric,Vallourec.

Environnement : Apave, Socotec, Sita Rebond VeoliaEnvironnement.

Htellerie-restauration : Best Western, Club Med,Compass Group France, Disneyland Paris, Groupe Elior,la Crie, Parc Astrix, KFC, La Pataterie.

Propret : Atalian, Groupe Samsic.

Services la personne : Adhap Services, AxoServices, Domidom, Particuliers employeurs, Shiva.

Transports-Logistique : Chronopost, Mondial Relay,RATP, Vente prive.

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Lemploi sera encore en crise lanneprochaine. En sera-t-il de mme pourlintrim ?

Il ne faut pas se voiler la face. De la mme manireque le march de lemploi en gnral, lintrimsouffre. On constate cependant que le travail tem-poraire est beaucoup plus dvelopp pour les profilsnon-cadres que pour les cadres. Les chiffres ne sont pas bons. Si lon prend le moisde septembre 2014, le march baisse de 2 % parrapport lanne dernire. Cette priode sinscritdans un recul continu du secteur depuis neuf tri-mestres maintenant. Selon nos prvisions, en octobre,le march devait encore reculer de 4 %, mais pourtre honnte je ne peux pas me prononcer pourlanne 2015.

Face cette situation dtriore, quel conseil donnez-vous aux demandeursdemploi qui souhaitent trouver des missions en intrim pour 2015 ?

En premier lieu, il ne faut surtout pas hsiter pous -ser la porte des agences spcialises et se rendresur les job boards. Des annonces demploi en intrimy sont rgulirement publies. Il ne faut pas oublierque ces priodes de travail peuvent dboucher surdes emplois durables.

Y a-t-il une priode plus dynamique pourlintrim, par exemple en t ?Je dirais quil ny a pas de priode plus propicequune autre. La dynamique du march dpend engrande partie de lvolution des secteurs. Par exemple,le tourisme est videmment troitement li auxsaisons, bien que les grandes villes attirent les visi-teurs tout au long de lanne.Encore une fois, le travail temporaire est largementtributaire de la conjoncture conomique et dumarch de lemploi. Le jour o le secteur automobileredmarrera, il faudra trouver rapidement de lamain-duvre pour rpondre aux demandes desentreprises. Il y a fort parier quelles se tourneront,dans un premier temps, vers des intrimaires.

Comment rester optimiste cette anne face cette situation difficile ?Pour rester optimistes, on peut dire que ce reculest essentiellement d la baisse du secteur dubtiment et des travaux publics en retrait de 18,6 %.Le domaine de la construction souffre de la concur-rence trangre et du dtachement de travailleursvenus dautres pays. Dans le mme temps, on assiste une baisse des budgets des collectivits territoriales.Ltat sest dsengag et le nombre de permis deconstruire a galement baiss. En revanche, il faut

IntrimIl ne faut pas hsiter pousser la porte desagencesFranois Roux est dlgu gnral de Prismemploi,lorganisation professionnelle ddie au secteur du travailtemporaire. Il livre ses conseils pour dcrocher des missionsen intrim en 2015, malgr un environnement conomiquedgrad.

Franois Roux, dlgu gnral de Prismemploi.



noter que le march du travail temporaire repartdans lindustrie (+ 0,9 %), le commerce (+ 3,3 %)et le tertiaire.

Justement, quels sont les secteurs quirecruteront encore en intrim lanneprochaine ?

Nous assistons une reprise du march dans ledomaine de la mtallurgie, mais aussi dans le commercede gros, sur de nombreux mtiers. Il y a une pnuriede main-duvre vidente de soudeurs et de cbleurs.Lhtellerie-restauration est galement toujours larecherche de serveurs ou encore daide cuisiniers. Cesdomaines ont du mal trouver les ressources nces-saires. Dans les services la personne galement, lesmissions sont nombreuses. Lintrim permet de pallierles besoins sur les mtiers en tension. Cest un bonmoyen daccder ces diffrents secteurs.

Malgr les opportunits quil prsente, le travail temporaire souffre toujours duneimage plutt ngative. Pour quellesraisons, selon vous ?

Il faut savoir que le statut dintrimaire franais estplutt confortable par rapport au reste de lEurope.Les intrimaires bnficient daides sociales, de for-mation de courte dure dirige vers la mission oulongue en alternance dans le cadre dun contrat deprofessionnalisation ou dapprentissage. Cest unbon moyen de se former tout en tant rmunr. Nous avons galement cr, en avril 2014, le CDIintrimaire. Il sagit dun contrat li entre un cher-cheur demploi et lentreprise de travail temporaire.Il va permettre au travailleur dtre rmunr entredeux missions sans faire dallers-retours incessantsentre priode dactivit et de chmage. Pour autant,cette formule nest propose quaux personnes faci-lement employables, cest--dire qui ont des com-ptences recherches. Pour lheure, nous navonspas de chiffres officiels sur le nombre de CDI int-rimaire qui ont t signs depuis la cration dusystme.

Lintrim est souvent prsent comme unpremier pas vers le CDI, est-ce toujoursvrai malgr la crise ?

Nous restons un systme intgrateur dans la mesureo nous enregistrons un taux de transformationplutt satisfaisant. En gnral, une priode demploisur trois dbouche sur la signature dun contratdans lentreprise utilisatrice. Ce taux a tendance se dgrader en ce moment, mais la crise na pasdiminu notre capacit dintgration.Aujourdhui, 80 % des personnes qui arrivent dans

lintrim sont sans emploi et, un an aprs, 80 %ont un travail en intrim, en CDD ou en CDI. Seuls20 % sont au chmage.

Le travail temporaire est-il toujours utiledans la construction dun parcoursprofessionnel ?

Nous constatons que lintrim joue un rle importantsoit au dbut de la carrire professionnelle pourdcrocher un premier emploi, mais aussi pour uneventuelle priode de transition et mme pour lesseniors qui sont souvent contents de travailler enintrim. Ils peuvent ainsi gagner des trimestres quicompteront pour lvaluation de leurs droits laretraite. Les seniors constituent une populationtrs prsente en intrim, mais lge moyen des tra-vailleurs temporaires reste jeune. Il atteint 29 ans.

Peut-on dire que travailler en intrimconstitue un choix pour certaines personnes ?Entre 20 et 23 % des travailleurs temporaires ontchoisi lintrim et ne veulent pas tre employsdune autre manire, ce qui reprsente tout demme 100 000 personnes. Les travailleurs concer-nes mettent en avant la libert de choix, lind-pendance, la possibilit de se concentrer directementsur une mission. Certaines personnes aiment ga-lement changer dentreprise. Contrairement ceque lon peut souvent entendre, le recours lintrimnest pas forcment contraint.

Une priode demploi en interim sur trois dbouche sur la signature dun contrat dans lentreprise

utilisatrice.

QUELLE EST LACTION DU PRISMEMPLOI ?

Le Prismemploi est une organisation professionnelle qui regroupe les entreprisesdu secteur du travail temporaire. Sa mission est de promouvoir lactivit de sesmembres mais aussi de valoriser le recours lintrim pour les demandeursdemploi.



En dpit dun environnement conomiquedifficile et mme si le gouvernement netable que sur 1 % de croissance en 2015,les entreprises continuent de recruter etdes opportunits demploi sont toujours

saisir. Cest du moins ce quaffirment les rsultatsdun sondage ralis par le journal Le Figaro auprsdes 330 entreprises.

RESTAURATION RAPIDE, PROPRET, SERVICESCes structures, grands groupes, PME mais aussistartups, seraient sur le point de raliser prs de281 000 recrutements lanne prochaine tous contratsconfondus (et en quivalent temps plein), contreprs de 290 000 en 2014. McDonalds arrive en tte du palmars et prvoit30 000 embauches en 2015, contre 28 000 effectuescette anne. Le groupe Onet (spcialis dans le net-toyage industriel), et notamment son ple Propretet Services monte sur la deuxime marche du podiumavec une prvision de 25 800 embauches. Vient

ensuite le groupe familial spcialis dans la propretet les services associs GSF qui emploie 27 000 salarisen France et compte procder 20 500 recrutements,lanne prochaine. Il est suivi de GDF Suez (9 000 em -bauches prvues), Euro Disney (8 200), CarrefourFrance (7 500), Quick (7 000), Elior spcialis dansla restauration collective et les services (6 400), laSNCF (6 000), Axa (5 500), Castorama (5 250) ouencore EDF (5 000).

DES CDI LA CLDans le top 10 des entreprises qui embauchent leplus de jeunes, cest dailleurs EDF qui arrive en pre-mire position avec 3 000 recrutements prvus. Legroupe dassureurs Axa compte accueillir 2 200 jeunessupplmentaires dans ses effectifs en 2015 tandis quele Crdit agricole envisage den embaucher 1 820.Parmi les entreprises qui proposent le plus de CDI,McDonalds remporte encore la comptition avec44 000 contrats pourvoir lanne prochaine. Vien-nent ensuite Carrefour France, le groupe Quick, laSNCF, le groupe Onet et EDF.


McDonalds, groupe Onet et GSF :les entreprises qui comptentrecruter en 2015Selon un sondage men par le quotidien le Figaro sur les perspectives dembauches des entreprises franaises en 2015, plus de 280 000 recrutements seraient prvus.


1 541 EUROS BRUTS : CEST LA RMUNRATIONMOYENNE DES SALARIS NON-CADRES EN 2014Afin de bien ngocier votre salaire au moment de lembauche ouencore de communiquer sur des prtentions salariales en phaseavec la ralit lors dun entretien, sachez que, selon la 6e ditiondu baromtre Randstad sur les salaires non-cadres, leur montanta progress de 1,25 % en 2014. La rmunration moyenne dunsalari non-cadre slve donc 1 541 euros bruts mensuels. Le baromtre nous apprend galement quun salari non-cadregagne, en moyenne, 6,6 % de plus que le Smic. Cette variation vade + 4,5 % au-dessus pour les ouvriers non-qualifis (1 510 eurosbruts) et jusqu + 22,1 % pour les professions intermdiaires (1 765 euros bruts).

TOP 10 DES ENTREPRISES QUIEMBAUCHERONT LE PLUS DE JEUNES

1 EDF 3 0002 AXA 2 2003 Crdit Agricole 2 0004 Capgemini sogeti 1 8205 Sopra 1 6006 Saint-gobain 1 4007 Orange 1 4008 Alten 1 300 9 Groupe Socit Gnrale 1 300

10 Castorama 1 200Source : Le Figaro - Le palmars des entreprises qui recrutent - 15/09/2014


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Quelles sont les bonnes rsolutions quevous conseillez pour cette nouvelle anne ?

La premire chose faire est de ne pas rester seul. Ilfaut se tourner vers les mairies, les associations quiorganisent des groupes de travail. Je crois vraiment enla dynamique de groupe, il est essentiel de pouvoirsinspirer de lexprience des autres, de bnficier deleurs regards mais aussi des diffrents rseaux. Ledeuxime conseil fondamental est de savoir ce quelon veut. Et se fixer un objectif de retour lemploidans un dlai raliste. Il peut paratre raisonnable dese projeter sur une priode de trois six mois.

Ces conseils valent-ils aussi dun point de vue personnel ?Il faut attacher de limportance sa vie personnellepour mieux vivre la situation et surtout ne pas se

poser de questions sur les lments quon ne matrisepas. On ne saura jamais pourquoi telle personne nenous a pas rappel et il ne faut pas focaliser l-dessus. Je remarque souvent que les personnes quirecherchent du travail depuis longtemps ont perdula notion de ce qui est en leur pouvoir et ce qui nelest pas. La gestion de lemploi du temps est galement unlment important. Il nest jamais bon de rester toutseul chez soi face un ordinateur. Cette situationpeut entraner le demandeur demploi sacharnersur une mthode de recherche qui nest pas forcmentla bonne. Il faut multiplier les canaux, rencontrer denouvelles personnes et ne pas hsiter prendre soinde soi.

Travaillez-vous sur ces thmatiques dans le cadre de vos ateliers ddis au retour lemploi ?

Absolument. Dune manire gnrale, je constatesouvent que les demandeurs demploi foncent ttebaisse dans la recherche dannonces demploi. Ilsne pensent qu une chose: dcrocher des entretienset au final, ces personnes sparpillent et spuisent.Dans le cadre de nos ateliers, nous travaillons sur lesaspects pratiques comme les mthodes de recherche,le CV, mais aussi sur des choses plus difficiles apprhender, comme le fait de rester motiv faceaux obstacles. Quand on recherche un emploi, onessuie souvent des refus. Bien souvent les sollicitationsrestent lettre morte. Il faut savoir rester debout, etbien ragir.

Il nest jamais bon de rester tout seul chez soi face un ordinateurCaroline Carlicchi est coach spcialise dans le retour lemploi. Elle organise notamment des ateliers de groupe,mais mne aussi des accompagnements individuels. Voici ses bonnes rsolutions pour vous permettre de dmarrer lanne dans les meilleures dispositions.

Caroline Carlicchi, coach spcialise dans le retour lemploi.


DE QUOI TENIR SES BONNES RSOLUTIONS !

Pour rester positif en ce dbut danne, sachez que selon lOCDE, le chmage en France mtropolitaine devrait baisser vers la fin de lanne 2015, passant de 9,9 % 9,8 %. Les baisses dimposition des entreprises et de cotisationssociales annonces, qui sajoutent au crdit dimpt sur les socits (CICE)rcemment mis en uvre, devraient favoriser lemploi et linvestissement, et amliorer la comptitivit des entreprises franaises, soutenant ainsi lactivit court et long terme, analyse lorganisation.


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Quelles sont les grandes nouveauts veniren matire de formation professionnelle ?

Le Compte personnel de formation (CPF) va sesubstituer au Droit individuel la formation (Dif ).Dsormais chaque personne qui entre sur le marchdu travail bnficie de son CPF qui le suit tout aulong de sa carrire. Il sagitdun compte li la per-sonne et non lentreprisequi lemploie. Ainsi, il y aun transfert du compte encas de changement ou deperte demploi et une clturede celui-ci au moment dela liquidation des droits la retraite. Contrairementau Dif, le CPF permet dedconnecter le salari deson entreprise et de le suivre quelles que soient lespripties de sa vie professionnelle. Le comptecontient un crdit maximum de 150 heures de for-mation. Il est aliment chaque anne selon lesmodalits suivantes. Dans un premier temps,

24 heures sont apportes par anne travaille temps complet jusqu lacquisition dun total de120 heures. Dans un second temps, 12 heures sontcrdites encore une fois par anne travaille. Lespriodes de temps partiel et celles de congs sontdsormais prises en compte.

En quoi le CPFreprsente-t-il unavantagesupplmentaire pourles salaris ?

Avec ce nouveau systme, lesalari peut bnficier dabon-dements* si lemployeur nerespecte pas certaines obli-gations. Par exemple, dansles entreprises de 50 salaris

et plus, lorsquune personne na pas bnfici pendantsix ans ni dun entretien professionnel, ni dune actionde formation, ou de lacquisition dune certificationpar la formation ou dune Validation des acquis delexprience (VAE) ou encore dune progression salariale

Cette anne serariche en nouveautsconcernant le droitdes salarisSi le march de lemploi restera difficile en 2015, desavances sont cependant attendre sur le plan du droit du travail. Trois grandes rformes sur la prvention de lapnibilit, la formation professionnelle ou encore le cumulemploi-retraite entreront en vigueur le 1er janvier prochain. Le point avec Patricia Gomez-Talimi, avocat spcialis endroit social associ au sein du cabinet PDGB avocats.

Patricia Gomez-Talimi, avocat spcialis en droit social et associeau sein du cabinet PDGB avocats.


Le Compte personnel de formation permet dedconnecter le salari de son entreprise.


ou professionnelle, un abondement de 100 heures deformation est apport au Compte personnel de for-mation. Ce qui nest pas rien.Par ailleurs, le salari qui ne dispose pas dun crditdheures suffisant pourra demander bnficierdun de ces avantages. Il faut savoir que cette rfor -me concerne absolument tous les salaris.

De nouvelles dispositions sont-ellesgalement prvues concernant laprvention de la pnibilit ?

Oui et il sagit dun dispositif au service de la sant autravail. Un sujet porteur actuellement et qui proccupebeaucoup les travailleurs. Chaque salari du secteurpriv expos des facteurs de pnibilit bnficiedsormais dun compte personnel de prvention de lapnibilit galement baptis C3P. Il concerne environ20 % des salaris du secteur priv principalementdans la chimie, le btiment, les travaux publics, maisaussi la logistique, la grande distribution et toute lin-dustrie pharmaceutique. Dans ce cadre, la notion de compte est extrmementnovatrice. Elle tmoigne dune volont de lutter contreles risques mcaniques lis la sant des salarisdans les secteurs difficiles en traitant ces problmesen amont.

En quoi consiste ce compte ?Des facteurs de pnibilit ont t retenus et notammentles activits exerces en milieu hyperbare (o lapression est suprieure la pression atmsophrique),le travail de nuit, le travail en quipes successivesalternantes ou encore le travail rptitif. compterdu 1er janvier 2015, quatre nouveaux critres entrenten vigueur ; la manutention de charges lourdes, lespostures pnibles, les vibrations mcaniques et lesagents chimiques dangereux. Un salari peut bnficierde 4 points par anne complte sil est expos au-deldes seuils un de ces facteurs et de 8 points pour plu-sieurs facteurs de risque professionnel. Cela reprsente1 point par trimestre dexposition et 2 en cas dexposition plusieurs facteurs. A partir du 1er janvier 2015, le nombre maximal depoint sur le compte au cours dune carrire seratabli 100 points. Les 20 premiers seront utilisablespour une formation professionnelle. Avec 10 points,il est possible de passer un mi-temps pay tempsplein ou de valider un trimestre de retraite suppl-mentaire. Au final, lobjectif de cette rforme est de

raffirmer le fait que les mtiers pnibles ne doiventpas tre exercs pendant toute la dure de la vieprofessionnelle.

La troisime grande rforme concerne laretraite. De quoi sagit-il exactement ?Ds le 1er janvier 2015, le dispositif du cumul-emploiretraite permettra dadditionner le bnfice dunepension avec un revenu dactivit pour les personnesqui souhaitent continuer de travailler. Cependant, ilfaut remplir un certain nombre de critres, parexemple, avoir lge de la retraite taux plein soit auminimum 62 ans. Si vous prenez votre retraite aprsle 1er janvier 2015 la somme de vos revenus dactivitet de vos pensions ne devront pas dpasser un certainplafond. Si elle les dpasse, la retraite ne sera plussupprime, mais simplement rduite.

* Versement complmentaire effectu par une entreprise un organisme.

Le compte pnibilit raffirme le fait que les mtiers pnibles ne doiventpas tre exercs pendant toute

la carrire.


LES NOUVELLES RGLES DE LASSURANCE CHMAGE

Pour rappel, depuis le 1er juillet 2014, de nouvelles rgles dindemnisation de lassurance chmage sont entres en vigueur. Parmi les principales nouveauts,le principe des droits rechargeables qui permet un chmeur qui retrouve un emploisans avoir consomm tous ses droits lassurance chmage, de conserver le reliquat. Par ailleurs, le dispositif dactivit rduite est simplifi, il permet un chmeur qui retrouve un emploi temps partiel ou un CDD trs court de cumulerune partie de ses allocations chmage avec son salaire et de repousser la fin de ses droits.


En France, on compte18,6 % de salaris temps partiel*. Les fem -mes sont beaucoup plus touches, puis -

quelles reprsentent huit per-sonnes concernes sur dix. Lesactifs de moins de 25 ans et ceuxde 50 ans ou plus sont aussi sur-reprsents. Plusieurs facteursexpliquent cet tat de fait. En ce

qui concerne les femmes, diff-rentes raisons, comme des pro-blmes de garde denfant ou unesituation monoparentale, peuventles empcher doccuper un emploi temps plein. Selon Alexis Gour-solas, charg de mission emploi,formation et insertion par lactivit

conomique au sein de la Fnars(Fdration nationale des asso-ciations daccueil et de rinsertion),il sagit souvent pour les jeunesdune forme de flexibilit quonajuste et fait porter sur les per-sonnes peu qualifies et expri-mentes. Une situation qui ne sar-range pas avec la conjoncturemorose. Lentre dans le marchdu travail devient de plus en pluscomplique, explique-t-il. Depuisquelques annes, on observe unajustement des recrutements. Aulieu de recruter des CDI tempsplein, de plus en plus dentreprisesproposent des temps partiels et desCDD aux dbutants, poursuit cedernier. Pourtant, le travail tempspartiel est un rel enjeu de socitet peut facilement faire glisser lespersonnes concernes dans la cat-gorie des travailleurs pauvres. Cesderniers sont dfinis en rfrenceau niveau de vie du foyer danslequel ils vivent. Il faut que celui-ci soit infrieur 60 % du niveaude vie mdian, soit 964 euros parmois pour une personne seule en2010. La pauvret en emploi nest

pas forcment lie au salaire maisaussi au temps travaill, rappelleainsi Alexis Goursolas.

RUSSIR EN SORTIR

Certains secteurs, dont les mtierssont majoritairement occups pardes femmes, sont particulirementreprsents dans les emplois temps partiel. Cest le cas de lagrande distribution. Cela permetaux tablissements davoir plusde flexibilit en fonction despriodes hautes et de celles pluscreuses, explique Laurence Br-heret, charge de mission emploiau sein du Plie Cergy (plan localdinsertion par lconomique ). Onles retrouve aussi beaucoup dansle nettoyage car les employs exer-cent quand les salaris des locauxne sont pas l, cest--dire tt lematin et tard le soir. Ainsi, cesentreprises proposent rarementdes temps plein. Lhtellerie,notamment pour les mtiers defemmes de chambre, la restaura-tion collective (dans lenseigne-ment, les tablissements de santou encore en entreprise) ainsi que

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La pauvret en emploi nest pas forcment lie au salaire mais aussi

au temps travaill.

Ni au chmage ni vraiment en mesure de vivre de leur travail, les personnes temps partiel rencontrent de relles difficults pour en sortir, notamment par manque de temps pour se consacrer leur recherche demploi. Des travailleurs sociaux tentent de les aider, mais ce public est rarement prioritaire.

Travailleurs temps partielLa double peine



TMOIGNAGE

Mon salaire natteintmme pas le Smic 36 ans, Sabine, qui souhaite resteranonyme, travaille comme aide domicile temps partiel depuis aot 2012. Dans sa qute vers un emploi temps plein,elle rencontre de relles difficults.Comme je ne suis pas vhicule, je nepeux pas enchaner plusieurs missions,explique-t-elle. Ainsi, bien quelle ait suiviune formation auprs de lAfpa* afindobtenir un diplme et de travailler dansles services la personne, elle se rendcompte quelle ne pourra pas voluerdans ce secteur. cause de ce tempspartiel subi, elle a des difficultsfinancires, mais comme elle a eubeaucoup de mal sinsrer sur lemarch du travail, elle sestime tout demme chanceuse. Mon salaire natteintmme pas le Smic. Mais je prfre mecontenter de cela que de rester auchmage, explique-t-elle. Nanmoins,elle sait que cette situation ne pourra pasdurer. Ainsi, Sabine a pour projet, dici unan ou deux, de suivre une formationdaide-soignante.

* Association pour la formation professionnelle des adultes.

Les mtiers majoritairement occups par des femmes sont particulirement reprsents dans les emplois temps partiel. Cest le cas de la grande distribution.

les socits de services la per-sonne ont aussi massivementrecours au temps partiel. La diffi-cult pour les salaris est de russir en sortir.

LE RSA ACTIVIT, UN PANSEMENT

Ces travailleurs subissent la doublepeine. Ils sont dans un schmaparadoxal, confirme LaurenceBrheret. En effet, dun ct ilstravaillent, mais ont un revenuinsuffisant pour en vivre correc-tement, et en mme temps cetemploi les empche de pouvoirefficacement se consacrer larecherche de nouvelles opportu-nits. Car bien qutant tempspartiel, la plupart dentre eux sontabsents toute la journe pourenchaner de courtes missions.Cest comme sils taient captifsde leur emploi temps partiel,dcrit Laurence Brheret. Pourcertains, ces difficults peuventles amener jusqu une souffrancepsychique car faute de moyens,ils narrivent pas se loger. Cestle fait de travailler mais de ne passavoir o dormir, explique la char-ge de mission emploi au sein duPlie Cergy. La solution serait deles accompagner. Mais selon Lau-rence Brheret, il sagit dun publicinvisible. En effet, ils ne sont pasforcment prioritaires auprs desmissions locales ou des assistantessociales car ils ont un emploi. Ilexiste le RSA activit qui peut treaccord en complment du salaire,mais selon la charge de mission:Ce nest pas ce que ces personnesrecherchent, la plupart du temps,il sagit dun pansement.

LES BIENFAITS DUN ACCOMPAGNEMENT INTENSIF

La formation peut tre un moyende sortir du temps partiel subi.Mais l encore, Alexis Goursolasrappelle que ce public est ds-avantag. Ces personnes ont beau-coup moins de possibilits pour seformer. Car les droits sacquirentau prorata du temps de travail.Une situation qui devrait sam-liorer avec lentre en vigueur, partir du 1er janvier 2015, du

Compte personnel de formation,dans lequel des heures pourronttre ajoutes en fonction de lasituation du salari. Laurence Br-heret a pu tester, entre 2008 et2011, un programme daide de18 mois aux personnes tempspartiel financ par ltat, qui napas t renouvel, ce quelleregrette. Nanmoins, elle a puconstater quavec un accompagne-ment intensif, ces salaris peuventsortir du temps partiel. Pendantquils allaient travailler, on se char-geait de chercher du travail poureux. On postulait des offres. Biensr, toujours avec leur accord,explique Laurence Brheret. Lamthode est radicale mais a portses fruits. la fin du programme, il y a euplus de 60 % de rsultats positifs.Il sagit de personnes qui ont trouvun CDI temps complet avec unmaintien dans lemploi de plusdun an ou un CDD temps com-plet suprieur 9 mois. La preuveque ces travailleurs ont avant toutbesoin dun rel coup de pouce.

Innocentia AGBE

* Chiffre de 2011, publi dans le rapportEmploi et salaires, dition 2014 de lInsee.


premire vue , largion Nord-Pas-de-Calais nest pas lel-dorado en matiredemploi. La dgrada -

tion de la situation conomique,dans un territoire dynamique auniveau dmographique avec unepopulation extrmement jeune,cre une situation invitablementcomplique. Pourtant, on sentactuellement une note doptimisme,assure Agns Mnard, directriceterritoriale de la mtropole Lille-Roubaix-Tourcoing et Flandre dePle emploi. Mais les entreprisesrestent prudentes, elles privilgientles CDD aux CDI. Pourtant notre

dernire enqute Besoins en mainduvre (BMO) a mis au jour desintentions dembauche en haussede 3,6 % pour cette anne.

UNE TERRE DINDUSTRIE

Parmi les secteurs qui recrutent,les services la personne sem -blent tre, comme de nombreusesrgions franaises, un pourvoyeurdemplois important sur les m -tiers daide mnagre, dauxiliairede vie et de garde denfant. Cedomaine reprsente 8 400 offresde recrutement chez Ple emploisur les douze derniers mois. Cestle secteur qui recrute le plus, ajouteAgns Mnard. Il se profession-

nalise au travers de diplmes,comme celui dassistante de vieaux familles. Il sagit dun secteurqui tend amliorer la cohrencedes parcours des personnes pourleur permettre daboutir 32 heu -res de travail par semaine auminimum et leur donne mme lacapacit dvoluer.La rgion dispose galement dunnombre important de postes pourvoir dans les centres dappel.Cette activit a vraiment dmarril y a trois ou quatre ans, dtailleAgns Mnard. Il sagit dun secteurdans lequel on dbute en tant quetlconseiller pour voluer vers despostes de superviseur et mme de

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Avec un taux de chmage de 12,8 %, soit trois points de plus que la moyenne nationale, la rgion Nord-Pas-de-Calais souffre pourtant dune pnurie de main-duvre dans certainssecteurs comme lindustrie, les services la personne ou encore les centres dappel.

Par Marie ROQUES

Nord-Pas-de-CalaisLindustrie et la logistiqueont besoin de bras !



responsable dquipe. Pour ce typede poste, Ple emploi organise desformations pralables lem bauchedirectement dans les entreprisesou dans des centres de formation.Sur les douze derniers mois, lesecteur a publi 738 offres auprsde Ple emploi. Un chiffre enhausse de 21 % par rapport lan-ne dernire. Le secteur de lindustrie et plusprcisment de lagro-alimentairerecrute galement dans le Nord-Pas-de-Calais et notamment surles mtiers dagents de condition-nement, de caristes ou encore detechniciens de maintenance. Lenombre doffres publi ces der- u

QUATRE CONSEILS POUR DCROCHER UN EMPLOI DANSLE NORD-PAS-DE-CALAIS

Confronte au quotidien aux difficults des demandeurs demploi, AgnsMnard, directrice territoriale de la mtropole Lille-Roubaix-Tourcoing etFlandre de Ple emploi formule quelques astuces qui faciliteront votrerecherche dans la rgion.- Ne pas oublier de solliciter les PME (petites et moyennes entreprises). On constate que les demandeurs demploi se dirigent plus facilement versles grandes enseignes, dtaille-t-elle.- Misez sur lintrim. Sur lensemble des dclarations pralables lembauche sur lesquelles nous travaillons, 54 % sont gnres parlintrim, assure-t-elle.- Nhsitez pas visiter rgulirement le site pole-emploi.fr qui agrge,depuis 18 mois, les offres publies par diffrents job boards comme Monster. - Veillez soigner votre savoir-tre quand vous rencontrez un employeurpotentiel, tient enfin souligner Agns Mnard.

D.R.Larrive de la plate-forme logistique Amazon, prs de Douai, a redynamis les mtiers de ce secteur.


niers mois par Ple emploi aprogress de 3 %. Nous sommesencore une terre dindustrie avecun nombre de recrutements impor-tant afin de renouveler les comp-tences des personnes qui partenten retraite, indique un porte-parole de la Direc tion rgionaledes entreprises, de la concurrence,de la consommation, du travail etde lemploi (Direccte) dans leNord-Pas-de-Calais.

LA LOGISTIQUE RECRUTE TOUR DE BRAS

Mme si le secteur de lindustrierecule, il reste des entreprises quiont du mal recruter des cadresmais aussi des ouvriers, poursuit-on du ct de la Direccte. Dans largion, un ouvrier spcialis avecun certificat de qualification pro-

fessionnelle (CQP) peut trouver denombreuses opportunits. Le sec-teur de la mtallurgie, par exemple,recherche rgulirement des chau-dronniers ou encore des tliers.Sur ces mtiers, nous avons beau-coup de postes disponibles, maisnous ne trouvons pas la ressource,confirme Thierry Looze, directeurrgional du rseau dagences din-trim Ergalis. Il y a un dsaveupour tous les mtiers du secteurde lindustrie qui peine attirerles jeunes. Ils estiment souvent quele travail est trs pnible et que lessalaires ne sont pas la hauteurde leurs attentes.Le porte-parole de la Direcctesouligne galement que la rgiona su diversifier son conomie ces25 dernires annes et proposedsormais presque tous les pansdactivits, hormis laronautique. Dans cette perspective, le secteurde la logistique recrute tour debras sur des postes de prparateursde commandes, par exemple. Les-sentiel dans ce domaine est desavoir sadapter rapidement etparfois de travailler suivant unrythme soutenu. Linstallation dugant du commerce en ligne Ama-zon lanne dernire, prs deDouai, a donn un nouvel essoraux mtiers de la logistique.Les entreprises du secteur de lasant recrutent galement beau-coup dans la rgion et notammentdes entreprises qui fabriquent despoches pour le transfert de sangou encore des lits mdicaliss pour

le march europen. La rgionest place un carrefour stratgiqueen plein cur des axes autoroutiers,souligne la Direccte. Elle bnficiegalement dune frontire avec laBelgique et dun accs facilit verslAngleterre.

DES OPPORTUNITS TRANSFRONTALIRES

Dans cette optique, Ple emploiralise galement un focus sur lesperspectives de recrutements surla zone transfrontalire, cest--dire les emplois gnrs dans unebande de 30 kilomtres, en Bel-gique, partir de la frontire.Ldition 2014 a rvl que lesintentions dembauches sont enhausse de 27,3 % sur ces territoiresen Wallonie et en Flandre, faitvaloir Agns Mnard. En Belgique, le march de lemploitend samliorer plus rapide -ment que chez nous, constate, parailleurs, Thierry Looze. Les entre-prises de lagroalimentaire sontnombreuses recruter des profes-sionnels de la maintenance, desconducteurs de machines maisaussi des soudeurs franais. Cesstructures situes de lautre ctde la frontire, quelques enca-blures de la ville de Lille, captentune partie des salaris du Nord-Pas-de-Calais qui nhsitent pas sy rendre pour bnficier dunermunration plus importante quipeut tre suprieure de 10 15 %selon les professions et les statuts.

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LES PROFESSIONNELS DU NUMRIQUE SONT TRS RECHERCHS AU NIVEAU BAC + 2

Contrairement ce que lon pourrait penser, les mtiers de linformatique et du numrique ne recrutent pas uniquement des profilsdingnieurs. Nous avons de gros problmes de recrutement sur des postes de techniciens, illustre Thierry Looze, directeurrgional du rseau dagences dintrim Ergalis. Une entreprise comme IBM installe Lille a ralis 150 recrutements en un an partir du niveau Bac + 2, assure Agns Mnard. Ces profils sont sollicits, par exemple, pour des postes de testeursinformatiques. Il faut galement savoir que les jeunes de niveau bac peuvent sappuyer sur lalternance pour passer, en deux ans, un BTS informatique (de type Informatique et rseaux pour lindustrie et les services, Iris) tout en tant rmunr. Seule exigence: il est important davoir des notions danglais car les socits du numrique travaillent souvent aveclinternational, insiste Agns Mnard. Il sagit dun secteur qui recrute aujourdhui mais qui va crer de nombreuses opportunitsdemploi lavenir.

UN RETOURNEMENT DESITUATION POUR LINTRIMDANS LE NORD-PAS-DE-CALAIS

Selon lInsee, lintrim dans la rgion Nord-Pas-de-Calais a observ une hausse de 3 %au dernier trimestre 2013 aprs une baissede 5,4 %, le trimestre prcdent. Considrcomme une variable dajustement du marchdu travail, ce redressement semble augurerdes conditions conomiques meilleures,analyse linstitut. Dailleurs, cette anne, la tendance se confirme. Le nombre de missions en intrim a connu un rebond de 15 % depuis un an, aprs une baisseconsquente de 4 % sur lanne 2013,informe Agns Mnard.

u


La Suisse a toujours bn-fici dune rputation depays lconomie floris-sante. Avec un taux dechmage qui na jamais

dpass les 4 %, le territoire a dequoi faire plir ses voisins euro-pens. Et contrairement aux idesreues, les profils recherchs nesont pas systmatiquement bardsde diplmes ou spcialiss dansla finance.

SECTEURS PNURIQUESCHERCHENT CANDIDATS

Dans certains mtiers, je pensenotamment aux assurances, lepays rencontre beaucoup de diffi-

cults pour recruter. Le problmeest inverse ici par rapport laFrance car on peine trouver cer-tains profils. La banque recrutegalement, mais aussi le commercede dtail qui emploie au moins80 % dtrangers, ainsi que lh-tellerie-restauration, le mdical etle btiment, pointe David Taler-man, fondateur de Travailler-en-Suisse.ch, site consacr lemploidans le pays, et auteur de louvrageTravailler et vivre en Suisse. Ilajoute aussi que les postes de baga-gistes laroport sont en ten sionet recrutent normment, sansqualification. Toutefois, le pays ne doit pas tre

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Contrairement la majoritdes pays dEurope, la Suissena pas t touche par lacrise conomique. Avec un taux de chmage prochedes 3 %, le pays offre denombreuses opportunits travers des secteurspnuriques et fait rver lestravailleurs du monde entier.

Par Julie TADDUNI

Lexceptionsuisse

InnaFelker / Shutterstock.com

Fin 2013, les ressortissants trangers reprsentaientprs de 30 % de la population active (Ici, Bern).


peru comme un Eldorado puis -quil ne faut pas perdre de vueque les entreprises ont norm-ment le choix au niveau des can-didatures, sauf pour les mtiersen tension extrme. En effet, lespostulants viennent du mondeentier. Dans lune de ses publica-tions, lEures (service europende lemploi) rappelle ainsi que lapopulation trangre revt unegrande importance pour le marchsuisse de lemploi. Fin 2013, lesressortissants trangers reprsen-taient prs de 30 % de la popula-tion active (1,08 million de per-sonnes). Environ deux tiers sontdes ressortissants de pays delUnion Europenne. Les Italiensen forment le groupe principal,suivis des Allemands et des Por-tugais. En plus des trangers rsi-dant de manire permanente, laSuisse accueille 57 000 travail -leurs en sjour de courte dure etplus de 277000travailleurs fron-taliers (hommes et femmes), pourla plupart galement originairesdes pays voisins. Si vous souhaiteztrouver un emploi dans le pays, ilva donc falloir mettre tous lesatouts de votre ct afin de vousdmarquer de cette concurrencefroce. Et cela commence par lat-titude adopter lors des entretiens.

VOUS NTES PAS EN FRANCE !David Talerman insiste sur lim-portance de soigner son approchelorsque lon dsire postuler enSuisse. Sur place, les entreprisesont tendance privilgier les profilsqui ont dj eu une expriencedans le pays, ou qui connaissentbien la manire dont il fonctionne.En effet, la faon de travailler et lecomportement sont trs diffrentspar rapport la France. Il fautbien comprendre que lon nest plusdans lHexagone. Ce nest pas parceque lon parle franais en Suisseque lon est chez nous ! Un senti-ment que partage Quentin Peron-neau, install depuis deux ans Genve et qui travaille la rcep-tion dun htel. Les Suisses se

plaignent peu par rapport auxFranais, ils ne critiquent pas leuremployeur, cela ne se fait pas. Ici,on pense que si lon nest pas satis-fait de son entreprise, on doit enchanger et cela sarrte l. Il fautbien aussi avoir en tte que dansle pays, la dure lgale du travailest de 45 heures maximum hebdo-madaires pour les travailleurs delindustrie, les employs de bureau,le personnel technique et lesemploys dautres secteurs commela distribution et la vente. Pour lesautres, cest 50 heures.David Talerman vient ajouter que,

si nous sommes habitus un sys-tme trs hirarchique en entre-prise, les choses sont diffrentessur place. En Suisse, avant de pren -dre une dcision, on va consulterlensemble des personnes que cettedernire va impacter dans lentre-prise. Et la plupart du temps, oncommence par le bas, prcise lau-teur. Cest la cl de la russite caron estime que si les gens ont tconsults, il vont tre plus enclins mettre en uvre la dcision, ettre plus investis. Or, si lon nestpas habitu travailler ainsi, celapeut tre problmatique. noter


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INFORMATIONS GNRALES ET SITES DEMPLOIS : www.travailler-en-suisse.chwww.frontalier.orgwww.espace-emploi.chwww.jobs.chwww.qual.chwww.ejobhotel.chwww.jobtic.chwww.jobs.myscience.chwww.direct-jobs.chwww.jobup.chwww.travailler-en-suisse.ch/cabinets-recrutement-geneve.htmlwww.avg-seco.admin.ch

LE TRAVAILLEUR FRONTALIER, UN CAS PARTSelon lEures (service europen de lemploi), est considre comme travailleurfrontalier, toute personne qui exerce une activit lucrative indpendante ousalarie dans un pays diffrent de son pays de rsidence et qui retourne aumoins une fois par semaine son domicile. Le frontalier, pour obtenir uneautorisation de travail, doit tre de nationalit europenne (dun des quinzepremiers tats membres de lUnion Europenne plus Malte et Chypre) et trouverun emploi sur le sol suisse. Si ces deux conditions sont runies, une autorisationde travail est dlivre automatiquement au travailleur frontalier (autorisationfrontalire G). Attention ! Sil est aujourdhui trs facile dobtenir une autorisation de travail enSuisse, celle-ci reste obligatoire. Un frontalier ne peut pas dbuter une activitprofessionnelle en Suisse avant de lavoir obtenu (except pour les contrats demoins de 90 jours). Le travailleur qui contrevient ces obligations risque de sevoir appliquer une interdiction dentre en Suisse pouvant aller jusqu trois ans.Quelle que soit votre situation professionnelle (contrat de moins de 90 jours,prestations de services, CDI, etc.), vous devez toujours vous dclarer auxautorits suisses, avant de dbuter votre activit.


que le droit du travail est beau-coup plus souple quen France etquune part trs importante estaccorde au dialogue social, danslequel ltat nintervient quasimentjamais. Ainsi, vous pouvez plusfacilement perdre votre emploique sur le territoire franais.Comme dans toute expatriation,il faudra donc sadapter. En de -hors de ses paysages montagneuxet dune conomie dynamique,quest-ce qui fait tant rver tousces candidats ?

4 613 EUROS PAR MOISIl faut tout dabord indiquer quele cot de la vie est plus lev en

Suisse quen France, notammentsur les postes de dpenses commele logement et la nourriture. Cenest pas une lgende, rapporteDavid Talerman. Ainsi, le seuil depauvret pour une personne seulese situe 1 800 euros par mois.Lassurance maladie cote aussitrs cher. Toutefois, les salairessont plus levs car ici, la rmu-nration moyenne dun non-cadreest de 4 613 euros bruts mensuels.Cest trois fois plus quen France. Il faut galement savoir que plu-sieurs lments impactent lesalaire : la taille de lentreprise,les besoins existant dans le mtier,le secteur Ma profession est

compose en grande partie de tra-vailleurs trangers, raconte Quen-tin Peronneau. Lhtellerie-restau-ration paye mal, pour la Suisse.Elle nintresse donc absolumentpas les locaux. Quant moi, mmeavec un cot de la vie plus lev, jemy retrouve par rapport ce queje gagnerais en France aprsimpts. Attention tout de mmeaux ides reues, les Suisses payenteux aussi des impts. Le paysnest pas loin de la France en cequi concerne limpt sur le revenu,mais il y a beaucoup moins detaxes intermdiaires. Et puis, vousvoyez clairement o va votreargent, ce qui est bien moins lecas chez nous. Le pays est exem-plaire en matire de scurit.Lorsque jy vivais encore en 2001,je ne prenais mme pas la peinede fermer ma voiture, se souvientlauteur, dont lunique souhait estde retourner en Suisse, lorsque sasituation personnelle le permettra. Quentin Peronneau met aussi enavant les paysages de cartes pos-tales du pays avec ses lacs et sesmontagnes et lextrme sympathiede ses habitants. Un territoire cos-mopolite et cela deux pas de laFrance. Toutefois, le pays connatun grand dficit en termes din-frastructures ddies la gardedenfants. Cest quelque chose detrs problmatique pour les pa -rents, regrette David Talerman.Nan moins, le pays est extrme-ment sr, ce qui est idal pour unevie de famille.Si le pays nest pas un eldorado, iloffre lavantage de reconnatre plusles comptences que les diplmes,de regorger dopportunits, le toutdans un cadre de vie agrable.Une quation qui, pour DavidTalerman, laisse toute sa placeau rve.

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Avec un cot de la vie pluslev, je my retrouve parrapport ce que je gagnerais

en France aprs impts.

Le commerce de dtail emploieau moins 80 % dtrangers (Ici, Stein am Rhein).


Agns Vauzelle, 45 ans, tra-vaillait depuis treize ans denuit en tant quouvrire defabrication de joints de voi-ture dans une usine en

Haute-Vienne quand son accident estsurvenu. Mon nerf optique sest soudai-nement enflamm et jai quasiment perdulusage de mon il droit, se souvient-elle. Aprs un arrt maladie de six mois,elle rintgre son poste mais elle estfinalement licen cie pour inaptitude phy-sique. Je ne pouvais plus suivre lescadences cause de ma vue dfaillante.Il a donc fallu que je trouve un autretravail. Elle sinscrit alors sur diffrentssites demploi et trouve un poste laccueildun collge de Couzeix pour quelquesmois. Je distribuais le courrier, je rpon-dais au tlphone et jtais en contactavec les parents et les professeurs. Cestsurtout cet aspect qui ma plu, explique-t-elle.

UNE OUVERTURE POUR PQUES

la fin de son contrat, Agns Vauzelletombe sur une annonce demploi de Lau-rent Diot, matre chocolatier Cambrai(Nord), pro po sant de monter une conces -sion dans la rgion du Limousin. Quandjai vu cette offre a a t le dclic. Je mesuis immdiate ment projete. Avoir mapropre boutique comme ma deuximepetite maison, a avait du sens pour moi.Loin dtre effraye par le challenge, laquarantenaire se met alors en qute dunlocal quelle trouve Couzeix, o il ny

avait pas de chocolaterie, avant mmedavoir rpondu lannonce. Tout sestenchan trs vite. Jai t retenue et sou-tenue dans le mme temps par BGELimousin, un rseau dappui aux entre-preneurs. Il ma aid monter mon dossierpour crer mon entreprise et aller dmar-cher les banques, dtaille Agns Vauzelle.

Grce cette assistance, elle a dcrochun prt et a pu ouvrir sa boutique Lafe des chocolats* le 7 mars 2013, juste temps pour Pques. En amont jaibnfici dune semaine de formationauprs de Laurent Diot. Jai dcouvertson travail et jai aussi appris faire lesemballages des poules et des ufs en cho-colat. Dans sa boutique, ell

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