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Recherche à l'IRSST

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Quoi de mieux, pour entamer une nouvelle année, qu’un bouquet

composé d’initiatives de prévention récoltées dans des milieux de

travail on ne peut plus différents ?

Dans le secteur de la forêt, sur lequel plane l’esprit vigoureux

d’un comité dont tous les membres sont déterminés à résoudre les

problèmes l’un après l’autre, à leur manière, et à surmonter les

inévitables et parfois très saines différences de points de vue. Après

l’abattage manuel, le débroussaillage est au menu, au propre et

au figuré !

Dans celui de l’industrie, sillonnée par des centaines et des

centaines de chariots élévateurs au propane, et conduits par des

caristes formés et sensibilisés aux risques liés aux intoxications

causées par les émanations de monoxyde de carbone, grâce au

travail acharné de plusieurs associations sectorielles paritaires et

de CLSC, avec la collaboration de la CSST et de l’IRSST.

Dans le secteur de l’agriculture, pour lequel l’Union des pro-

ducteurs agricoles concocte chaque année une semaine de préven-

tion axée sur un thème précis. En 2001, on aborde la question des

dangers pour la santé et la sécurité du travail avec les animaux

de la ferme.

Sans oublier l’univers des scieries, où se déroule chaque année,

dans l’une d’elles, un grand jeu de prévention dont les règles imitent

celles de la Ligue nationale de hockey.

Et puis, pour ficeler le tout, une incursion dans les enquêtes

sur les accidents que la CSST est déterminée à faire parler haut et

fort, et des résultats de recherche, dont celui d’une importante étude

sur la santé et la sécurité du travail dans les supermarchés.

Nous voici au pot ! Il contient à ras bord une mystérieuse

substance invisible composée d’énergie, de ténacité et de complicité,

trois éléments indispensables quand on veut nourrir et faire gran-

dir la prévention.

Alors, oubliez le froid et les tempêtes, et piquez une tête dans ce

numéro riche en témoignages et en résultats concrets et encou-

rageants. Vous devriez en ressortir regaillardis, prêts à passer à

l’action… de prévention, à votre tour.

Les fleurs et le pot…

Hiver 2001 | Volume 14, no 1

Le magazine Prévention au travailest publié par les directions des communications de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) et de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST).

Président du conseil d’administrationet chef de la direction de la CSST,et président de l’IRSSTTrefflé Lacombe

SECTION CSSTDirecteur des communicationsPierre Benoit

Rédactrice en chefMonique Legault Faucher

Adjointe à la rédactrice en chefJulie Mélançon

Secrétaire de rédactionNicole Rivard

CollaborateursDanielle Brouard, Suzanne Cohen, Suzanne Labrecque,Bernard La Mothe, François Messier, Claire Pouliot,Hélène Savard, Lyse Tremblay

RévisionTranslatex communications + et Lucie Duhamel

SECTION IRSSTDirecteur général de l’IRSSTJean Yves Savoie

Directrice des communications Françoise Cloutier

Rédactrice en chefMarjolaine Thibeault

CollaborateursMario Bélisle, Robert Etcheverry, Gil Jacques, Isabelle Labarre, Bernard La Mothe, Danielle Massé,Jean-Marc Papineau, Loraine Pichette, Line Richer, Anita Rowan, Claire Thivierge

Direction artistique et productionJean Frenette Design

Validation des photographies et des illustrationsDiane Gagné, Yves Desrochers, Gilles Lacerte, Nicole Ouellet, Yvon Papin, Robert Picher, Charles Taschereau

Photo de la page couvertureRobert Etcheverry

ImpressionImprimerie Canada inc.

ComptabilitéChristian Léonard

DistributionSerge Fradette et Lyse Tremblay

AbonnementsAbonnement Québec525, rue Louis-PasteurBoucherville (Québec) J4B 8E7Tél. 1 877 221-7046

© CSST-IRSST 2000La reproduction des textes est autorisée pourvu que la source en soit mentionnéeet qu’un exemplaire nous en soit adressé :

CSST1199, rue De Bleury C. P. 6056Succursale Centre-villeMontréal (Québec) H3C 4E1Tél. (514) 906-3061, poste 2198Téléc. (514) 906-3062Site Web : www.csst.qc.ca

IRSST505, boulevard De Maisonneuve OuestMontréal (Québec) H3A 3C2Tél. (514) 288-1551Téléc. (514) 288-7636Site Web : www.irsst.qc.ca

Dépôt légalBibliothèque nationale du QuébecISSN 0840 7355

Préventionau travail

M o t d e l a r é d a c t i o n

Mise en gardeLes photos publiées dans Prévention au travailsont le plus conformes possible aux lois et règlements sur la santé et la sécurité du travail.Cependant nos lectrices et lecteurs comprendrontqu’il peut être difficile, pour des raisons techniques, de représenter la situation idéale.

Pour bien régler et bien aménager un poste de travail informatisé Aide-mémoireDC 200-614Affichette, 21,75 x 28 cm L’utilisation appropriée d’unposte de travail informatisé exige une posture naturelle etconfortable ainsi qu’une orga-nisation de travail qui respectecertaines règles de base. Cetteaffichette cartonnée en donneun aperçu rapide grâce à des illustrations explicites accom-pagnées de notes rappelant lesconsignes à suivre.

Réimpressions et rééditionsContrainte thermique – Le froidDC 200-16182-1, brochure

Travailler en sécurité pour une maternité sans dangerGuide de la travailleuse enceinte ou qui allaiteDC 200-315-2, brochure

Travailler en sécurité pour une maternité sans dangerGuide de l’employeurDC 200-314-5, brochure

Travailler en sécurité pour une maternité sans dangerGuide du médecinDC 200-314-2, brochure

DébroussaillageDC 200-634-1, brochure

Campements temporaires en forêtDC 200-631-1, brochure

Vous pouvez vous procurer ces documents au bureau de la CSSTde votre région. O

Danielle Brouard et Lyse Tremblay

Guide d’évaluation des ateliers de carrosserieProjet provincial sur les isocyanatesDC 200-343Brochure, 25,5 cm x 21,75 cm48 pagesS’inscrivant dans le cadre duProjet provincial sur les iso-cyanates, cette brochure per-met d’évaluer l’ensemble desopérations associées à la répa-ration de carrosseries d’au-tomobiles. Au cours de cesopérations, les contacts cutanésavec des isocyanates ou leur inhalation sont possibles : mé-lange et pulvérisation de pein-tures et apprêts, entretien desoutils, des lieux, et entreposagedes produits contenant des iso-cyanates. Ce guide peut servird’aide-mémoire aux inspec-trices et inspecteurs de la CSSTainsi qu’au personnel du réseaude la santé et des associationsparitaires qui interviennent dansles ateliers de carrosserie.

Asthme professionnelDC 200-322Brochure, 20,5 cm x 9,5 cm15 pagesCette brochure explique, en introduction, ce qu’est l’asthmeet de quelle façon le recon-naître. On y aborde ensuite defaçon plus particulière l’asthmeprofessionnel et la plupart desquestions ayant trait à cettemaladie : ses mécanismes et sescauses, ses manifestations, lesfacteurs de risques ainsi que les différents moyens de la diagnostiquer, de la soigner et de la prévenir.

Pour ne pas perdre le souffle – Attention aux isocyanatesDC 100-452Dépliant, 22,5 cm x 8,5 cm4 volets

En collaboration avec Autoprévention, la Conférence desrégies régionales de la santé etdes services sociaux, l’Institutde recherche Robert-Sauvé ensanté et en sécurité du travail et le ministère de la Santé et des Services sociaux, la CSST aproduit ce dépliant qui s’adressedirectement à la travailleuse ouau travailleur du secteur de lapeinture automobile. On y ap-prend, grâce à une présentationsimple, ce que sont les isocya-nates et quelles sont les précau-tions à prendre afin de prévenirla maladie irréversible qu’ilspeuvent provoquer : l’asthmeprofessionnel.

Risques à la santé et à la sécurité des travailleurset travailleuses dans les municipalitésDC 400-510Brochure, 8,5 cm x 11 cm82 pagesFruit de la collaboration entrel’équipe de santé au travail duCLSC du Centre-de-la-Mauricieet la Régie régionale de laMauricie et du Centre-du-Québec, ce document vise àfournir les informations néces-saires pour, d’une part, repérerles risques présents ou poten-tiels dans le milieu municipalet, d’autre part, pour permettreune meilleure intervention dansle but de prévenir les maladiesprofessionnelles et certains ac-cidents du travail propres à cemilieu.

Règles de sécurité pour l’industrie du cinéma et de la vidéo du QuébecFiche 6 – Prévention des incendiesDC 400-1363Fiche, 21,5 cm x 27, 75 cm

Rédigée par les membres ducomité paritaire en santé etsécurité du travail, avec la col-laboration de la CSST, cettefiche fait partie du recueil cons-titué dans le but d’améliorer la sécurité des travailleuses etdes travailleurs de l’industriedu cinéma et de la vidéo duQuébec. On y présente les rè-gles de sécurité ayant trait à la prévention des incendies, notamment à l’accès et au sta-tionnement pour les pompiers,à l’interdiction de fumer et auxeffets spéciaux de flammes nueset cascades de feu.

Vient de paraître à la CSST

Beau métier que celui d’ébéniste. Dangereux aussi ! Tous ces outils et ces machines

qui coupent ou qui percent en émettant des bruits stridents constituent

de véritables menaces à l’intégrité physique des travailleurs. Fort heureusement,

il existe des moyens de protection très efficaces. Mais auparavant… voici Ghislain,

ébéniste chez le fabricant de meubles Dinec. Il s’apprête à couper une pièce

sur la scie d’établi, communément appelée banc de scie. La mise en scène comporte

différents risques d’accident. Cherchez bien !

La scie d’établiP

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Cherchez l’erreur

Simulation

Dans une usine, cet outil est fré-quemment utilisé par plusieurs ou-vriers pour différents travaux. C’estpourquoi, avant de procéder à la coupe,Ghislain s’assure que les éléments desécurité sont à leur place. Le garde pro-tecteur et le couteau diviseur n’y sontpas ? Il s’empresse de les réinstaller,

Les corrections

En appliquant quelques consignes de sécurité, Ghislain met toutes leschances de son côté. Il pourra pratiquerson métier encore longtemps… et avecses dix doigts, évidemment ! Voyonscomment il se sert de la scie d’établi.

car ce sont des moyens de protectionindispensables.

Le garde permet d’éviter tout con-tact avec la lame, et le couteau divi-seur empêche la pièce de bois de serefermer sur les dents. Idéalement, l’épaisseur du couteau est égale à la largeur du trait de scie ou légère-ment inférieure. On doit positionner le couteau le plus près possible de lalame.

Quand i l procède à la coupe, Ghislain se sert d’un poussoir, ce qui a l’avantage de tenir les mains à l’écart de la lame.

Les protections individuelles :comme il y a des machines avec despièces en mouvement susceptibles dehapper les vêtements, Ghislain a bou-tonné sa chemise et l’a enfilée dans son pantalon. Il a mis ses chaussures de sécurité et, lorsqu’il fait fonctionnerla machine, il porte des lunettes desécurité ainsi que des coquilles.

Opération nettoyage ! Tous les re-buts ont été ramassés et jetés à lapoubelle. Un bac à ordures est laissé en permanence près de la scie. Fina-lement, les poussières et la sciure disparaissent dans le dispositif d’aspi-ration à la source. O

Claire Pouliot

Nous remercions l’entreprise Dinec : DanielBergeron, directeur d’usine, et François Ross,représentant du comité de santé et de sécurité. Le comédien : Ghislain Gélinas, ébéniste.

Nos personnes-ressources : Yvon Papin, conseil-ler à la Direction de la prévention-inspection, et Gilles Lacerte, ingénieur et inspecteur à la Direction régionale de la Mauricie et du Centre-du-Québec, tous deux de la CSST.

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Que fait-il avec des chaussures de sport dans une usine ? N’est-il pas également dangereux deporter des vêtements qui flottentau-dessus d’une scie en mouve-ment?

La machine émet du bruit et despoussières de bois. Ghislain devraitporter des coquilles et des lunettesde protection.

Des copeaux, des sciures et des rebuts par terre, autour de la ma-chine, rendent le travail encore plusdangereux.

Les erreurs

Pas de garde protecteur autour de la lame. Imaginez ce qui arriveraitsi, par mégarde, Ghislain entrait en contact avec cette pièce en mouvement?

Un absent : le couteau diviseur,sans lequel la pièce peut se refer-mer sur les dents de la scie et êtreprojetée vers le travailleur.

Ghislain ne devrait pas pousser une pièce aussi étroite unique-ment avec ses mains. Plus lesdoigts sont près de la lame, plus il y a risque de blessure.

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● Information grand public▲ Information spécialisée■ Avec document ou guide

d’accompagnement

▲ ■ L’abattage manuel sécuritaireCote VC-001344 – Durée 28 minutesUn homme s’écroule sous un arbre qui tombe sur lui. Une ambulance est dépêchée sur les lieux. Le ton estdonné : l’abattage manuel, c’est dangereux ! Même pourles « pros ». D’ailleurs, la vidéocassette s’adresse aux travailleurs forestiers et aux contremaîtres affectés à lacoupe du bois. Elle est présentée dans le cadre d’un programme de formation menant au certificat d’abat-teur professionnel en techniques d’abattage. Diffé-rents facteurs de danger sont abordés : inclinaison del’arbre, vent, verglas, arbres encroués et chicots,présence d’autres travailleurs, forme de la couronne,etc. Le document traite surtout de l’abattage d’arbres,mais également de l’entretien des outils, des équi-pements de protection individuelle, de techniquesd’affûtage de la scie à chaîne, de l’ébranchage et du tronçonnage. Produite par la CSST en collabo-ration avec le comité paritaire de prévention dusecteur forestier.

Santé et sécurité en images

▲ 10 – 30 en sécurité PDSB-TACote VC-001315 – Durée 12 minutesTout le monde se souvient de la tech-nicienne ambulancière (t. a.) très colo-rée, interprétée par Sophie Lorrain dansla télésérie Urgences. La présentationde cette vidéo qui s’adresse particuliè-rement aux t. a. est assurée par la comé-dienne.

Le principal facteur de risque pourles t. a. ? Le déplacement des per-sonnes. L’Association pour la santé etla sécurité du travail, secteur affairessociales (ASSTSAS), propose aux t. a.une formation exposant les principes de base pour diminuer le nombre desoulèvements et se faciliter la tâche. La vidéo, produite en collaborationavec la CSST, en présente les grandeslignes. Deux t. a. démontrent qu’il estpossible, dans la majorité des cas, dedéplacer les personnes sans les sou-lever. Les mises en situation diversesprésentent le sac de transfert, la civière-chaise en passant par le matelas-coquille, etc. Des témoignages sur lemétier et sur la formation entrecoupentles scènes jouées.

● Ouvrez l’œilCote VC 001072 – Durée 15 minutes Un accident oculaire se produit toutesles deux minutes, en Suisse. La vidéosuit cette cadence. Cinq accidents

oculaires surviennent en 10 minutes.Chaque personne est présentée dansson milieu de travail quelques minutesavant le drame. Les accidents aug-mentent en gravité et en conséquences.Pointe de foret cassée, éclaboussuresd’une solution alcaline, de fer en fu-sion, etc. Puis, il y a la vie après l’acci-dent. La vidéo se termine dans le noir, comme la vie du narrateur vic-time du dernier accident. Produite par SuvaPro.

● ■ Protégez-vous et la vie vous le rendra !Cote VC 001123 – Durée 7 minutesLa vidéo vise à encourager le portd’équipements de protection indivi-duelle – casque, lunettes, protecteursauditifs et chaussures de sécurité. Desmannequins défilent sur le podium. Des sketches burlesques illustrent des situations où ces équipements sont nécessaires. Le tout sans un seulmot.

Un guide d’accompagnement à l’intention des responsables de la sécurité au travail accompagne le do-cument produit par SuvaPro. O

Julie Mélançon

Modalités d’emprunt à l’audiovidéothèque de la CSSTLes documents vidéo sont prêtés gratui-tement. Il suffit de remplir et de signerune demande d’emprunt. Toute personnepeut venir chercher et rapporter les vidéo-cassettes, pendant les heures de bureau— 8 h 30 à 16 h 30 —, du lundi au ven-dredi. Le visionnement peut se faire surplace, moyennant réservation de la salle(capacité de quatre personnes). L’au-diovidéothèque peut aussi expédier lesdocuments à l’emprunteur ; la CSST paieles frais d’expédition mais les frais de retour sont à la charge de l’emprunteur.

Pour obtenir un formulaire de de-mande, pour réserver la salle de visionne-ment ou emprunter une vidéocassette :

Téléc. (514) 906-3024Tél. (514) 906-30851 888 873-31601199, rue De Bleury, 4e étage Montréal (Québec) H3B 3J1

8 février au 21 septembre 2001Montréal (Québec)Programme de développement d’habilités en prévention des lésionsprofessionnelles

8 et 9 février 2001 : Module 1 L’organisation de la prévention et sonprofil d’intervention

29 et 30 mars 2001 : Module 2 Gérer le danger et intervenir sur leslieux de travail

17 et 18 mai 2001 : Module 3Mobiliser les personnes et coordonnerles actions en prévention

19 et 20 septembre 2001 : Module 4Construire le partenariat : conciliation et création d’alliance

21 septembre 2001 : Module 5Bâtir et maintenir sa crédibilité et sa légitimité comme préventionniste

Renseignements :Christiane BlaisChaire en gestion de la santé et de lasécurité du travail dans les organisationsFaculté des Sciences de l’administrationBureau 2200, pavillon Palasis-PrinceUniversité LavalQuébec (Québec) G1K 7P4Tél. (418) 656-5213Téléc. (418) 656-7028Courriel : [email protected] Web : www3.fsa.ulaval.ca/chaire_gsst/

14 février et 29 mars 2001Montréal (Québec)Conduite préventive des chariots élévateurs

15 mars 2001Montréal (Québec)Le travail sur écran de visualisation(TEV) : problèmes et solutions

9 avril 2001Montréal (Québec)10 avril 2001Québec (Québec)Alcool, drogues et gestion du risque

Renseignements :Centre patronal de santé et sécurité du travail du QuébecBureau 1000500, rue Sherbrooke OuestMontréal (Québec) H3A 3C6Tél. (514) 842-8401Téléc. (514) 842-9375Courriel : [email protected] Web : www.centrepatronalsst.qc.ca

20 au 22 février 2001Zurich (Suisse)Colloque14 e Colloque international de Zurichsur la compatibilité électromagnétiqueRenseignements :Dr Gabriel MeyerSymposium ChairmanSUISSETél. 411 632 27 90Téléc. 411 632 12 09Courrier : [email protected] Web : www.nari.ee.ethz.ch/emc/

14 au 20 mars 2001Melbourne (Australie)Congrès5 e Congrès international sur la prévention, la réadaptation etla réparation des accidents du travailRenseignements :Kim Tolotta, Project ManagerCongress SecretariatWork-Cover CorporationLevel 1100 Waymouth StreetAdelaide, South Australia 5000AUSTRALIETél. 61 8 8233 2173Téléc. 61 8 8233 2000Courriel : [email protected] Web : www.workcongress5.org

Agenda

28 au 30 mars 2001Montréal (Québec)Americana 2001Des solutions pour un monde en changementRenseignements :Anne SamsonAgente d’information AMERICANA 2001Bureau 220911, rue Jean-Talon EstMontréal (Québec) H2R 1V5Tél. (514) 270-7110Téléc. (514) 270-7154Courriel : [email protected] Web : www.americana.org

25, 26 et 27 avril 2001Montréal (Québec)Sessions intensives de formation etde perfectionnement de l’Associationdes infirmières et infirmiers en santédu travail du QuébecRenseignements :Secrétariat de l’AIISTQC.P. 160, succursale De LorimierMontréal (Québec) H2H 2N6Tél. (514) 526-2733Téléc. (514) 528-6296Courriel : [email protected]

9 au 11 mai 2001Hull (Québec)XXXIIIe congrès de l’AQHSSTD’un riche passé @ un avenir prometteurRenseignements : Normand LaplanteDépartement de relations industriellesUniversité du Québec à HullCase postale 1250, succursale BHull (Québec) J8X 3X7Tél. (819) 595-3900, poste 1782Téléc. (819) 773-1788Courriel : [email protected]

l’affilage de leurs couteaux, dont ils font un usage intensif, sur un moderépétitif. Pourtant, bon nombre d’entreeux, parfois en dépit d’une expériencerespectable, maîtrisent mal les tech-niques d’affilage. Munis de couteauxpeu tranchants, ils doivent donc utili-ser une plus grande force et faire davan-tage de gestes. De plus, ils risquent deprendre du retard sur la cadence d’exé-cution. Il en résulte une certaine tensionet, à plus long terme, des symptômesdouloureux.

Au Québec, un travailleur del’industrie de la transformation de la viande court près de quatre fois plus de risques de développer une lésion musculo-squelettique qu’un employé du secteur manufacturier1.Plusieurs recherches attribuaient unepart de ces problèmes aux couteaux mal affilés, mais rien n’avait été faitjusqu’à maintenant pour régler le pro-blème. Nicole Vézina et son équipe du Centre d’étude des interactions bio-logiques entre la santé et l’environne-ment (CINBIOSE) y ont apporté dessolutions.

Dans les abattoirs, ce sont les tra-vailleurs qui sont responsables de

Rechercheà l’IRSST

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Dans ce numéro

Affiler un couteau : un artqui s’apprend

Éboueurs – L’exposition auxbioaérosols peut être évitée,

simplement

La rééducation entre bonnes mains

Prévention des accidentsUne approche unique

pour analyser la complexité

du travail

En hommage à son fondateur, l’IRSST ajoute

le nom de Robert-Sauvé à sa dénomination

Boursière : Annick Martin,Département de psychologie

de l’UQAMLes moyens de prévenir les

troubles du stress posttrauma-

tique sont-ils efficaces ?

Nouvelles publications

Nouvelles recherches

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Affiler un couteau :un art qui s’apprend

Affiler un couteau :un art qui s’apprend

1 CSST, Bases de données relationnelles de l’Infocentre, mise à jour septembre 1992 ; STATISTIQUE Canada, Emploi, gains et duréede travail, cat. 72-002 (mensuel).

mation n’existait », souligne Nicole Vézina. Forts de l’appui patronal etsyndical, elle et ses collaborateurs ontdonc entrepris de pallier cette lacune,convaincus de mettre ainsi au point unmoyen de prévention efficace.

Le projet entrepris par le CINBIOSEet financé par l’IRSST a consisté à concevoir un guide de formation

accompagné d’une vidéo à l’usage des entreprises, et ce, au moyend’une étude ergonomique réa-lisée dans six usines. Celles-ciont mis au point des formationspour les travailleurs. Cepen-

dant, plusieurs usines intéres-sées par cette formation en affilageont rencontré quelques difficultés

d’implantation. C’est pourquoi, fi-nancé par le Conseil des viandes du Canada et le Fonds québé-cois d’adaptation des entreprisesagroalimentaires, le CINBIOSE

a poursuivi ses démarches en implantant des programmes de formation en affilage dans cinq

autres établissements. Il espèretirer profit de cette expériencepour mettre au point une for-mule d’implantation qui pourraêtre facilement adoptée par l’en-

semble de l’industrie de l’abattageet de la transformation du porc et

de la volaille.

La base de la formation Ce sont les connaissances des travail-leurs qui ont servi de fondement à l’éla-boration du guide de formation. Uneusine compte généralement quelques travailleurs dont les compétences en affilage sont reconnues par leurs pairs.C’est leur point de vue que Nicole

Point de départLes travailleurs de l’industrie de la trans-formation de la viande courent plus de risques de développer une lésion musculo-squelettique que ceux du sec-teur manufacturier. Plusieurs recherches attribuaient une part de ces problèmesaux couteaux mal affilés, mais rienn’avait été fait jusqu’à maintenantpour trouver une solution.

ResponsablesNicole Vézina1, Alain Lajoie2

et Johane Prévost3, du Centre d’étude des interactions bio-logiques entre la santé et l’envi-ronnement.

PartenairesYves Beauchamp et JacquesMasounave, de l’École de tech-nologie supérieure, et LucienA u b é , d u D é p a r t e m e n t d e s sciences de l’éducation de l’UQAM. Six usines de transformation etd’abattage du porc.

RésultatsL’élaboration d’une formationen affilage, la conception d’unguide et d’une vidéo ainsi que lamise sur pied d’un projet pilote devantmener à un prototype d’implantationd’un programme de formation.

Utilisateurs potentielsLes travailleurs des entreprises d’abat-tage et de transformation de la viande, de la volaille et du poisson. Les fabricantsde couteaux à usage industriel.

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R e c h e r c h e à l’IRSST

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Dans les abattoirs, ce sont les travailleurs

qui sont responsables de l’affilage des

couteaux. Cependant, exception faite

de certaines grandes entreprises, aucune

formation spécifique n’est donnée sur

cette technique.

Vézina et son équipe ont recueilli et structuré. Cette approche a, entreautres, permis d’élaborer des mé-thodes favorisant la sensibilisation et l’expression d’un savoir beaucoupplus manuel qu’intellectuel.

Dans chacune des six usines parti-cipant au premier projet financé parl’IRSST, trois travailleurs experts ontcollaboré aux travaux qui se échelonnéssur deux ans. Dans un premier temps,des rencontres individuelles ont permisde définir l’approche de chacun et un enregistrement vidéo a capté leurs gestesdurant l’exécution de la tâche d’affi-lage. L’information ainsi récoltée a par la suite fait l’objet d’une synthèse qui, une fois approuvée par les travailleursexperts de chaque usine, a été soumise à l’ensemble des experts pour fins de consensus. Il a fallu auparavant procéderà l’uniformisation du vocabulaire, carplusieurs des termes employés dans lesdiverses régions du Québec ne reflétaientpas des réalités identiques. Parallèlementà la première étape, il a été possible,avec l’aide d’ingénieurs en métallur-gie, de valider plusieurs concepts mis de l’avant par les travailleurs experts, tels que les dimensions du taillant, sa malléabilité et sa fragilité. Les échanges entre ces travailleurs ont aussi permis dedéterminer les caractéristiques désiréesselon différents paramètres d’utilisation.

Réalisés par la suite et validés parles experts et les ingénieurs, le manuelde formation et la vidéo intègrent l’en-semble de cette matière. Pendant le

Or, l’affilage d’un couteau est uneactivité fort complexe, difficile à maî-triser. Les travailleurs des abattoirs enapprennent habituellement les rudi-ments sur les lieux de travail, sommai-rement guidés par les consignes deleurs collègues plus expérimentés. Aucours des ans, ils se perfectionneront à leur gré, avec, la plupart du temps,des résultats plus ou moins satisfai-sants. « Nous savions que la qualité decoupe des couteaux était un des fac-teurs importants liés à l’incidence dessymptômes musculo-squelettiques dansles abattoirs ; nous savions que les tra-vailleurs n’arrivaient pas à maîtriser le procédé d’affilage et qu’aucune for-

L’affilage consiste à recentrer le fil du taillant du couteau à l’aide d’une lime (fusil ou queue de rat).

L’aiguisage consiste à refaire le taillant sur une meule.

Une des difficultés de la technique d’affilage est le degré de pressionqu’il faut appliquer sur la lame lorsqu’elle est en contact avec la lime.Il s’agit d’exercer une force très légère et stable.

Testé pendant l’élaboration du guide de formation, un couteau dynamométrique fournit à l’apprenti une mesure exacte de lapression exercée.

L’outil nécessite quelques ajustements pour atteindre la précision requise, mais un prototype amélioré sera probablement mis à l’essaiau cours de l’automne. Ce travail, financé par l’INRS (France), est effectué par Jacques Masounave, de l’École de technologie supérieure.

déroulement du projet ou par la suite,les usines participantes ont organisé dessessions de formation en s’inspirant desconnaissances qui en ont émergé.

L’apprentissage d’une bonne tech-nique d’affilage n’est pas une mince affaire. Il a fallu plusieurs années auxexperts pour acquérir un savoir-fairenourri d’observations, de conseils,d’essais et de pratique. Puisque le fil dela lame est invisible à l’œil nu, il leura également fallu développer des habi-letés perceptivo-motrices et apprendreà traiter avec l’infiniment petit.

Les experts consultés se basaient sur des principes similaires mais divergeaient sur le plan technique. Les chercheurs ont pu démontrer que les différents contextes de travail et les préférences individuelles expli-queraient ces variations. La formationpréconisée respecte cette tendance. Elle définit les principes à respecter et laisse les aspects techniques à l’appré-ciation de chacun, de telle sorte que leschangements à effectuer pour acquérirune bonne méthode de travail sont plusfacilement acceptables. Elle se baseaussi sur l’expertise des travailleursqui, dans chaque usine, ont acquis cesavoir-faire. Ce sont eux, en effet, quiauront la responsabilité de former lesapprentis. Estimés par leurs pairs, fortsde leur expérience, ils agiront par lasuite comme personnes-ressources dansleur milieu de travail.

Un coup de pouce pour l’applicationAprès avoir reçu le guide, plusieursusines ont mis en doute leur capacitéde gérer elles-mêmes un programme de formation : « Il a bien fallu cons-tater que plusieurs entreprises se sen-taient démunies devant la nécessité de prendre en charge un tel mandat », pré-cise Nicole Vézina. Elles ont en effetpeu d’expérience en ce domaine et nedisposent pas des moyens requis.

Pour leur facil iter la tâche, le CINBIOSE a donc entrepris l’implan-tation de programmes de formation, àtitre de projet pilote. Les leçons tiréesde ces interventions serviront à mettreau point une formule d’implantationqui contournera les craintes exprimées.« Cette deuxième étape sera fort per-tinente, soutient Nicole Vézina, car elle permettra d’évaluer les moyens à mettre en œuvre pour que les recom-mandations de notre recherche soientdorénavant plus facilement suivies. »

Des répercussions diverses et prometteuses En plus d’avoir généré la démarchesubséquente sur les modalités d’im-plantation, cette recherche a favorisé la mise au point d’un couteau dyna-mométrique devant faciliter l’appren-tissage de l’affilage et elle a mené à lasensibilisation des fabricants à l’égardde leurs produits. Elle a en outre inspiré

les Français, qui ont élaboré une for-mation similaire, adaptée à leur con-texte. Il est également probable que laconception d’une formation en aigui-sage soit parmi les suites envisagéesavec eux.

En bout de piste, Nicole Vézina insiste sur l’importance et la richesse des connaissances des travailleurs :« La contribution des travailleurs ex-perts à ce projet a été essentielle », pré-cise-t-elle. Selon la chercheuse, il estcrucial de reconnaître et d’utiliser lescompétences sur le terrain et, par le fait même, de les valoriser. O

Danielle Massé

Pour en savoir plusVÉZINA, Nicole, Johane PRÉVOST etAlain LAJOIE. Élaboration d’une forma-tion à l’affilage des couteaux dans sixusines d’abattage et de transformation du porc : une étude ergonomique,Rapport R-243, 48 pages, 6$.

Voir bon de commande.

VÉZINA, Nicole, Johane PRÉVOST,Alain LAJOIE et Yves BEAUCHAMP.« Élaboration d’une formation à l’affilagedes couteaux : le travail d’un collectif,travailleurs et ergonomes », PerspectivesInterdisciplinaires sur le Travail et laSanté,vol. 1, no 1, 1999.www.unites.uqam.ca/pistes

VÉZINA, Nicole, Alain LAJOIE et Johane PRÉVOST. Formation à l’affilage des couteaux. Manuel du formateur,Services aux collectivités de l’UQAM, 75 pages, 1999.

VÉZINA, Nicole, Johane PRÉVOST etAlain LAJOIE. Coupera ou coupera pas?,vidéo produit avec la collaboration duService audiovisuel de l’UQAM, 32 min,1997.

Le couteau dynamométrique :une aide à l’apprentissage

Affilage et aiguisage

ÉboueursÉboueurs L’exposition auxsimplement

de collecte et de centres de compos-tage et de recyclage des déchets do-mestiques, faisant ainsi augmenter le nombre d’employés du secteur. Destravaux précédents avaient démontré

que l’exposition aux bioaérosolsdes travailleurs des centres decompostage et de recyclage étaitimportante, justifiant une recher-che similaire chez les éboueurs.

Au Québec, le secteur de lacollecte des ordures ménagères

compte plus de 2500 travailleurs, soit250 cols bleus et 2 300 éboueurs etchauffeurs du secteur privé, répartisdans 350 entreprises. Le secteur couvrela collecte résidentielle, commerciale,industrielle et sélective, le transport des déchets, l’exploitation de sites d’en-fouissement et de centres de tri. En raison de l’engorgement progressif desdépotoirs existants et des exigences en-vironnementales de plus en plus sévères,le prix de l’enfouissement augmente etincite les municipalités à s’orienter versune gestion intégrée des déchets. Deplus, le volume de déchets s’accroît etla collecte sélective s’implante ; autantde facteurs qui contribuent à la modi-fication et à l’accroissement de la tâchedes éboueurs. Le temps était bienchoisi pour mesurer leur exposition aux bioaérosols.

La mesure de l’expositionÀ l’heure actuelle, on sait que l’expo-sition aux bactéries et plus particuliè-rement à leurs endotoxines est associéeà des symptômes respiratoires et que les moisissures peuvent surtout provo-quer des réactions de type allergiques.Les études réalisées au Danemark esti-ment que les problèmes de santé ren-contrés dans le secteur de la collecte des ordures ménagères sont reliés auxexpositions aux bioaérosols en raison dutaux élevé de problèmes pulmonaires,gastro-intestinaux et cutanés déclarés.Ces expositions ne sont pas seulementrespiratoires mais se font aussi par in-gestion et par contact cutané, tel que lecontact des mains avec la bouche.

L’équipe de Jacques Lavoie a effec-tué des mesures de contaminants dansla zone respiratoire de travailleurs desept différents types de collecte, inclu-ant un centre de transbordement et deuxcollectes de compost en milieu rural.Les prélèvements ont été faits pendantl’été, alors que la prolifération micro-bienne est à son plus haut niveau. Ilsont été réalisés en tenant compte desfacteurs qui peuvent influencer les conditions de travail, notamment : • la taille de l’entreprise ; • l’organisation : poste permanent ou

temporaire, rémunération à la pièceou à taux horaire, travail spécialiséou rotation des postes, durée desquarts de travail ;

• le type de contenant et de camion ; • le type de déchets, triés ou non ; • la fréquence de collecte.

En l’absence de normes, les me-sures ont été comparées à des valeursguides généralement admises en santéet en sécurité du travail.

L’équipe a aussi mesuré les niveauxde bioaérosols sur un camion lavé et

Point de départDes études réalisées au Danemarkavaient déjà démontré que les éboueurssont exposés à des bioaérosols. Pour le Programme d’intervention de la CSST sur les risques biologiques, i l était important de connaître le niveau de bioaérosols auquel les éboueurs qué-bécois sont exposés.

ResponsableJacques Lavoie, hygiéniste auProgramme soutien analytiquede l’IRSST.

UtilisateursLes inspecteurs de la CSST, les ges-tionnaires municipaux et d’entreprisesprivées de collecte des déchets et leséboueurs eux-mêmes.

RésultatsLes niveaux d’exposition des éboueursaux bactéries, aux endotoxines et auxmoisissures sont maintenant connus etdes règles d’hygiène simples sont iden-tifiées pour éviter les risques d’atteinte à leur santé.

R e c h e r c h e à l’IRSST

Des études réalisées entre1984 et 1992, au Danemark, avaientdéjà démontré que les éboueurs sont exposés à des bioaérosols, quoique à unniveau peu élevé. Les résultats n’étaientcependant pas applicables directementaux éboueurs du Québec en raison deconditions de travail et d’un contextedifférents. C’est pourquoi JacquesLavoie, hygiéniste au Programme sou-tien analytique de l’IRSST, a entre-pris une recherche visant à documenter l’exposition des éboueurs aux bioaé-rosols, en tenant compte des facteurs influençant les conditions de travail iciet à proposer des solutions pour contrô-ler ces expositions. Dans le cadre de sonmandat, le Programme d’intervention de la CSST sur les risques biologiques s’intéressait également à cette question.

Un contexte favorableLorsque le scientifique a amorcé sestravaux, on commençait à investir dansla mise en place de nouveaux systèmes

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bioaérosols peut être évitée,

D’abord l’hygièneJacques Lavoie affirme qu’en consi-dérant les niveaux de contaminationmesurés, de simples mesures d’hygiènepeuvent souvent suffire pour limiter leseffets indésirables des bioaérosols. Dansles cas où les niveaux sont plus élevés,les éboueurs devraient avoir la possibi-lité de se laver les mains régulièrementdurant leur travail et éviter de manipu-ler des déchets à mains nues. Il constateaussi que la poussière accumulée sur lesvêtements des travailleurs augmente laconcentration de contaminants dans lazone respiratoire.

Dans ce secteur comme dans d’au-tres, l’hygiène personnelle demeure lemoyen de protection le plus sûr. Ainsi,il est recommandé de :• garder les ongles courts ;• éviter de porter les doigts aux yeux,

à la bouche et aux oreilles ;• soigner adéquatement les coupures

et les blessures ;• se laver les mains avant chaque pause

et avant d’aller à la toilette ;• conserver les vêtements de travail et

ceux de ville dans des casiers dif-férents ;

• prendre une douche à la fin de lajournée ;

• ne pas apporter les vêtements et lesbottes de travail à la maison.

Dans les cas où ces normes d’hy-giène ne suffisent pas, comme celapeut arriver en été, par temps chaud,

des mesures supplémentaires devraientêtre prises estime M. Lavoie. Leséboueurs devraient notamment éviter,dans la mesure du possible, les expo-sitions inutiles aux sources de conta-mination telles que les contenants àcompost, soit en modifiant la façon de faire la collecte, soit en portant des équipements de protection respi-ratoire.O

Marjolaine Thibeault

Pour en savoir plusLAVOIE, Jacques. Évaluation de l’expo-sition des éboueurs aux bioaérosols, Rapport R-255, 24 pages, 5$.

BOULIANE, Pierre, Denise GILBERT,Jacques LAVOIE, Denis LALIBERTÉ etLise THÉBERGE. Programme d’interven-tion intégrée sur les risques biologiques :l’exposition des éboueurs aux bioaérosols,CSST, 4 pages, gratuit.

LAVOIE, Jacques et Serge GUERTIN.Évaluation des risques à la santé et à lasécurité du travail dans les centres de trides matières recyclables,Rapport R-212,80 pages, 7,50$.

LAVOIE, Jacques, Pierre BOULIANE,Serge GUERTIN et Denise GILBERT. La prévention des risques à la santé et àla sécurité du travail dans les centres detri de matières recyclables,Fiche techniqueRF-212, 6 pages, gratuite.

LAVOIE, Jacques et Geneviève MARCHAND. Détermination des caracté-ristiques à considérer d’un point de vue de santé et sécurité des travailleurs dansles centres de compostage des déchets domestiques,Rapport R-159, 37 pages,5,35$.

BOURDOUXHE, Madeleine, SergeGUERTIN et Esther CLOUTIER. Étudedes risques d’accident dans la collecte des ordures ménagères,Rapport R-061, 287 pages, 23,54 $.

BOURDOUXHE, Madeleine, SergeGUERTIN et Esther CLOUTIER. Étudedes risques d’accident dans la collecte des ordures ménagères,Résumé RR-061, 20 pages, gratuit.

Voir bon de commande

Au Québec, le secteur

de la collecte des ordures

ménagères emploie plus

de 2 500 travailleurs.

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Plusieurs facteurs ont été pris

en compte dans cette étude :

la taille de l’entreprise, la

fréquence de collecte, le type

de déchets ainsi que l’organisation

du travail.

sur un autre nécessitant un nettoyage.Aucune différence n’a été observée dansleur concentration.

Les résultats des mesuresLes mesures ont révélé que certainstypes de déchets, et particulièrement le compost, peuvent constituer dessources d’exposition aux bioaérosols — principalement aux moisissures —lorsque les pires conditions sont réu-nies, soit l’été, par temps chaud ethumide, si le ramassage ne se fait quetoutes les deux semaines. En général,les concentrations moyennes de bac-téries et d’endotoxines sont égale-ment élevées dans le compost mais ne dépassent cependant par les valeursguides recommandées.

entreR e c h e r c h e à l’IRSST

« Grâce à cet appareil, les trai-tements de rééducation musculaire dela main s’avèrent plus efficaces, carnous pouvons les personnaliser selonles besoins de chaque patient », ditMarie-Claude Leduc, propriétaire deErgothérapie du Haut-Richelieu, unedes huit cliniques québécoises à utili-ser Remusk. Cet appareil portatif sanséquivalent au monde a été mis sur le marché conjointement par Physio-Trace et l’IRSST, en mai 2000.

« Cet appareil, poursuit Mme Leduc,fournit une rétroaction immédiate sur la qualité et la pertinence des exercicesprescrits alors qu’auparavant, nous nedisposions pas d’autres données quecelles obtenues au cours des réévalua-tions. Le patient est ainsi plus motivé à poursuivre son traitement, puisqu’ilest en mesure de constater les progrèsaccomplis. De notre côté, nous pouvonsmodifier le traitement en cours de routeà la lumière des données que l’appa-reil fournit, sous forme de graphiquesvisuels, sur la force, l’effort ou l’endu-rance des patients. »

Le Remusk ouvre l’ère de l’ergo-thérapie de la main à domicile, car ilpeut être relié à l’ordinateur du spé-cialiste traitant. Les patients blessés àla main utilisent une poignée d’exer-cice renfermant un capteur de pression,raccordé à un moniteur, qui fournit différentes données sur la durée, la

pression, la vitesse et la quantité descontractions musculaires durant les exercices.

Le lancement récent du Remusk est l’aboutissement d’une longue saga qui a commencé en 1988 quand, dansle cours d’une recherche financée par l’IRSST, l’ingénieur Louis-Gilles Durand, directeur du laboratoire degénie biomédical de l’Institut de recher-ches cliniques de Montréal (IRCM),amis au point un prototype visant à favoriser un meilleur contrôle de larééducation musculaire de la main. « L’aspect le plus difficile a sans con-tredit été de concevoir une poignéedurable avec des paramètres qui nechangeraient pas avec le temps », seremémore M. Durand.

Coup dur pour l’IRCM et l’IRSSTen 1993 : leur partenaire qui doit com-mercialiser l’appareil cesse ses acti-vités. « Ce fut un dossier complexeavec plein de péripéties, dit LaurentGratton, conseiller en transfert de tech-nologie à l’IRSST. Il a fallu récupérerla propriété intellectuelle et les droitsde commercialisation de l’appareil,puis trouver un nouveau partenairecommercial. »

Ce sera Physio-Trace, une entreprisede Saint-Hyacinthe spécialisée dans leséquipements médicaux de rééducationde la main, qui reprend à son comptela mise au point finale de l’appareil.Car il faut l’adapter aux plus récentesévolutions informatique et ergono-mique. « Nous étions toujours en retardd’un logiciel, dit Jean Bédard, prési-dent de Physio-Trace. En 1994, nous

fonctionnions avec DOS, et voilà qu’ap-paraissait Windows 3.1, puis Windows95. Finalement, l’appareil fonctionnesur Windows 2000, et le logiciel sera bientôt offert dans Internet. » Parallèle-ment, l’équipe de Louis-Gilles Durand,qui agit désormais à titre de consultant,testera plusieurs prototypes de poignées.

Jean Bédard s’est lancé dans l’aven-ture de la commercialisation du Remuskpar conviction. « Le principe de l’appa-reil peut s’appliquer à toutes les arti-culations du corps. D’ailleurs, nous travaillons déjà sur la conception dedispositifs de même nature que le Remusk pour le poignet et le coude, encollaboration avec l’École de technolo-gie supérieure. Nous avons commencépar la main, car les statistiques sur les accidents indiquent que ce sont lesdoigts qui écopent en premier », ditJean Bédard, qui vise le marché nord-américain. Déjà, une quarantaine d’ap-pareils sont distribués en Californie.L’Allemagne mise à part, en raison del’existence d’un système de santé et desécurité similaire au nôtre, l’Europe est pour l’instant exclue des plans d’exportation de Physio-Trace.

Le retard de quelque cinq ans dansla mise en marché du Remusk aura finalement été un mal pour un bien. « Les années ont passé, mais le besoinest plus criant, fait remarquer Louis-Gilles Durand, car de nos jours, l’ac-cent est davantage mis sur les soins àdomicile et l’instrumentation médicaleest plus ancrée dans les mentalités. »« La pérennité de l’appareil risqued’être plus grande, puisqu’il a étéadapté aux progrès technologiques des années 1990 », conclut LaurentGratton.

Remusk a été le premier produitsubventionné par l’IRSST à être com-mercialisé, ce qui, en retour, permettraà l’Institut de recevoir des redevancessur les ventes. Depuis lors, plusieursproduits ont vu le jour, grâce à l’aidefinancière de l’organisme. O

Jean-Marc Papineau

La rééducation

bonnes mains

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Un manœuvre se fait uneentorse lombaire en travaillant sur un chantier de construction. On peut, bien sûr, faire une interprétation réduc-trice de son cas : il n’a pas fait atten-tion, il a soulevé une charge trop lourde,ou de la mauvaise façon. Ou encore :c’était inévitable, ça fait partie de sontravail. Mais est-ce aussi simple quecela ? Les chercheurs du Programme organisation du travail vous répon-draient : bien sûr que non !

En effet, peut-être d’autres facteursont-ils eu un rôle à jouer ; depuis com-bien de temps cet employé se trouvait-il sur le chantier, quel âge avait-il,quelle tâche devait-il effectuer, avait-ilreçu de la formation, de quels outilsdisposait-il, etc. Et les questions ne selimitent pas au plan individuel : qu’enest-il de la planification du chantier?Est-ce que plusieurs entrepreneurs ytravaillent en même temps, ont-il prisdu retard, seront-ils pénalisés en consé-quence? À quelle catégorie d’emploiappartient le travailleur blessé?

Lorsqu’on connaît mal les facteursen cause dans un type d’accident, ouqu’on n’en cerne qu’une partie, il estévidemment bien difficile de faire de laprévention. C’est d’ailleurs pour palliercette lacune qu’on utilise, dans certainesrecherches de l’IRSST, un outil qui per-met de mieux rendre compte de la com-plexité de tout travail dans un milieudonné. Il s’agit en fait d’un cadre d’ana-lyse conceptuel, mis au point au fil des ans par des scientifiques de disci-plines variées (anthropologie, démogra-phie, ergonomie, relations industrielles,psychologie sociale, sociologie, statis-tique, etc.) ayant collaboré au Pro-gramme organisation du travail.

Il importe de mentionner ici quecette équipe de recherche de l’IRSSTétudie les liens entre l’organisation dutravail, l’activité de travail, la santé etla sécurité. Ses travaux s’orientent versla définition d’indicateurs de santé et de sécurité, les stratégies et les méca-nismes de gestion de la santé et de lasécurité dans les entreprises, l’étude des effets des changements organisa-tionnels sur la santé et la sécurité du travail, les processus de réinsertion pro-fessionnelle et l’analyse du processusaccidentel.

Le cadreMais qu’est-ce que ce « cadre concep-tuel » que les chercheurs utilisent? Uneabstraction réservée aux seuls scien-tifiques? Pas du tout, plutôt « une façonde décrire et de comprendre la réalitédes milieux de travail », selon DanièleChampoux, membre de l’équipe scien-tifique du Programme organisation dutravail. Il s’agit en fait d’une structurelogique, d’une représentation du sys-tème entourant le travailleur et sa tâche, d’un cadre qui tient compte,donc, de tous les facteurs déterminantsdu système ainsi que de leurs relationsmutuelles.

Point de départLa nécessité pour les chercheurs del’IRSST de se doter d’une approche struc-turée et logique afin de soutenir l’analyse de situations de travailcomplexes.

ResponsablesLes scientifiques et profession-nels du Programme organisationdu travail de l’IRSST, sous la direc-tion de Denise Granger1. Personne-ressource : Danièle Champoux2.

RésultatsUn cadre d’analyse conceptuelqui aide les chercheurs et les intervenants à mieux décrire etcomprendre les problématiques desanté et sécurité du travail dans un milieudonné, à cerner les facteurs de risquedéterminants et à cibler ainsi les inter-ventions les plus efficaces en matière de prévention. Ces analyses débouchentsur des outils et des solutions de pré-vention applicables en milieu de travailou sur de nouvelles pistes de recherche.

Utilisateurs potentielsLes chercheurs de l’IRSST et leurs par-tenaires de recherche, incluant tous lesintervenants en santé et sécurité du travail et en milieu de travail aux prisesavec une problématique particulière.

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1

Une approche unique pour analyser la complexité du travail

Prévention des accidentsPrévention des accidents

Situation et activité de travail

que la case « titre » englobe et teinte leséléments des cases sous-jacentes.

On comprendra que le contexte socio-économique (décisions politiques, écono-mie mondiale ou régionale, etc.) a desrépercussions sur l’ensemble du système.Puis, la partie « organisation du travail »regroupe l’ensemble des caractéristiquesde l’entreprise et de ses travailleurs, briè-vement décrites dans l’organigramme et séparées en aspects techniques et hu-mains. On y voit ensuite que les particu-larités de l’organisation du travail ont uneffet sur la situation de travail immédiateet sur l’activité en tant que telle.

Cet outil fournit avant tout aux cher-cheurs une approche logique constante etéprouvée, qu’ils adaptent à leurs travauxselon l’information dont ils disposent, la nature du milieu étudié et l’orientationde leur recherche. Car, peu importe ledomaine en cause, « on pense de cettefaçon, d’ajouter Danièle Champoux.C’est une façon d’analyser le réel quinous suit partout ». Les membres del’équipe utilisent donc ce cadre concep-tuel dans plusieurs situations, selon lesbesoins, et pas seulement pour l’analysedu processus accidentel, comme on pour-rait le penser à première vue.

Cette structure s’avère d’abord fortutile pour dresser le portrait initial d’uneentreprise ou d’un secteur d’activité,pour comprendre ce qui s’y passe, pourmettre de l’ordre dans toute l’infor-mation recueillie. Les chercheurs s’en serventensuite comme base de raisonne-ment pour poser des questions, souleverdes hypothèses, dégager éventuellementd’autres sujets de recherche. Et bien en-tendu, cette organisation logique, parcequ’elle présente et ordonne de nom-breux facteurs déterminants, leurs effetscombinés et leurs interrelations, consti-tue un excellent cadre d’interprétation etd’analyse des données de recherche.

Il devient ainsi possible de voir sedégager des tendances, des similarités,des corrélations ou des scénarios com-muns. Les facteurs de risque apparais-sent alors plus clairement, permettantaux chercheurs et aux intervenantsd’orienter les activités de prévention defaçon plus efficace. Comme l’indiqueDanièle Champoux, « cela nous met sur des pistes multiples pour faire de la prévention puis identifier plusieursendroits où les choses auraient pu sepasser autrement. Effectivement, onaugmente les probabilités d’arriver àidentifier des éléments sur lesquels onpeut agir. »

Mais un cadre conceptuel demeurepar définition un outil abstrait et, par là même, difficile à saisir pour un non-initié ; on peut cependant se le repré-senter à l’aide d’un organigramme. Lafigure ci-contre montre d’ailleurs lemodèle mis au point à l’IRSST, qui expose les facteurs de base à considé-rer dans l’analyse d’un milieu de travailainsi que leurs interrelations. Les casescontiennent les éléments déterminants etles flèches expriment le sens de l’actionde certains facteurs sur d’autres. Enl’absence de flèche, on peut en déduire

D’autre part, ce dernier élément s’explique par les relations qui existententre l’environnement, l’individu et lestâches qu’il a à accomplir. C’est d’ail-leurs à cet endroit et à ce moment quese produisent les incidents et les acci-dents, lorsque les situations de travailfont l’objet d’imprévus ou de pertur-bations. On constate finalement, dans la structure présentée, que la survenued’incidents, d’accidents et de problèmesde santé produisent un effet sur diffé-rents aspects de l’organisation du tra-vail et sur le contexte socio-économiqueglobal.

R e c h e r c h e à l’IRSST

Environnement Individu

Tâches

Contexte socio-économique

Gestion des ressourceshumainesSupervision Formation

Processus de production

ProcédésMachines, outils

Culture organisationnelleClimat de travailCaractéristiqueset habiletés individuelles

Caractéristiquesde la

main-d’œuvreUnités

de productionCompétence

professionnelleet technique

Cadre conceptuel d’analyse Programme organisation du travail

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Humain Technique

Entreprise

Humain Technique

Travailleur

Organisation du travail

Séquences d’événements

Événements accidentels, incidents, problèmes de santé au travail, douleurs

Perturbations

Ce cadre conceptuel peut paraître assez général à première vue, maislorsque des chercheurs l’appliquent à des cas concrets, il s’en dégage desanalyses bien spécifiques et fort révé-latrices.

L’applicationCette approche reconnaît d’abord le fait que la complexité des situations de travail et des événements accidentels s’explique par un cumul de facteurs etde contraintes déterminés à divers en-droits ou moments du contexte. Cetteperspective quant à la causalité des accidents s’oppose donc à l’attributionsimpliste de la responsabilité aux indi-vidus eux-mêmes. Ainsi, dans une étudemenée sur les accidents de la construc-tion, on s’est aperçu que c’est d’abordla tâche exécutée, bien plus que le mé-tier ou le type de chantier, qui semble le facteur le plus déterminant dans lestypes d’accidents. On a aussi constatéavec surprise que, contrairement auxopinions généralement répandues dansle milieu de la construction, ni l’âge ni l’expérience du travailleur n’ont d’effet significatif sur le type de risqueencouru. L’approche multifactoriellepermet donc, à la fois, de dépasser lesidées préconçues ou trop simplistes et de dégager des facteurs de risque qui,autrement, auraient pu être négligés.

En plus de tenir compte des facteursde risque situationnels, qui prennentforme dans la situation à un moment

précis, l’approche de l’organisation dutravail privilégie, dans la recherche etles mécanismes de prévention, l’analysedes facteurs de risque structurels, inhé-rents au processus de production. Dansune étude sur la problématique de lasanté et de la sécurité chez les pom-piers, par exemple, l’utilisation du cadre conceptuel a permis de mettre en évi-dence certains éléments que les respon-sables de la santé et de la sécurité dutravail n’étaient pas portés à considérercomme des facteurs de risque, tels quel’organisation humaine du travail, lesquarts, les remplacements, les heuressupplémentaires, ou encore les caracté-ristiques géographiques du territoiredesservi.

De plus, les études menées à l’aidedu cadre conceptuel débouchent sou-vent sur une constatation fort inté-ressante, et bien logique quand on ypense : les événements accidentelsquels qu’ils soient, les maladies pro-fessionnelles, les bris de matériel, les arrêts de production ou les récu-pérations d’accidents réussies, tous prennent leur source dans l’interactioncomplexe entre le travailleur et l’orga-nisation de sa tâche. Et ils sont touspareillement attribuables à de multiplesfacteurs de risque, qu’ils servent en-suite à révéler. Peu importe si l’évé-nement n’entraîne qu’une blessuremineure, il donne un signal : il fautanalyser les circonstances qui l’en-tourent pour prévenir des accidents

plus graves. L’approche du groupe organisation du travail considère doncavec le même intérêt tous les typesd’événements accidentels.

Plusieurs applications ont d’ail-leurs découlé de cette perspective. Ainsi l’étude sur le travail des pompiers,basée sur ce modèle d’analyse, a entreautres abouti à l’élaboration d’un for-mulaire d’enquête maintenant en usage au Service de prévention des incen-dies de la Ville de Montréal (SPIM) et dans d’autres municipalités du Québec. Autre exemple : la norme canadienneCAN/CSA-Z796-98 Informations surles accidents, est fortement inspirée dumodèle mis au point à l’IRSST.

Un autre constat se dégage de l’uti-lisation de ce modèle : la nécessité debien cerner la différence entre ce qui estprévu sur papier et la façon dont la pro-duction se passe réellement. Les mo-dèles théoriques, les ordinogrammes,les exigences formelles de l’activité et

L’étude sur le travail des

pompiers, basée sur le modèle

d’analyse élaboré, a donné

lieu à un formulaire

d’enquête maintenant utilisé

par le Service de prévention

des incendies de la Ville

de Montréal.

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Le modèle d’analyse mis au pointpar le Programme organisation du travail constitue donc un outil pri-vilégié pour décrire et décortiquer des situations qui, par les temps quicourent, semblent devenir de plus enplus complexes. Autre avantage no-table, il permet de cibler des stratégiesde prévention plus efficaces, centréessur les combinaisons de facteurs derisque les plus déterminants.

Comme le mentionne DanièleChampoux, « les premiers résultats derecherche ont permis de régler desproblèmes évidents, mais là, le travailchange, des contraintes nouvellesprennent forme dans les milieux avecla mondialisation, la restructuration de plusieurs secteurs industriels, lechangement vers une plus grande partdu travail dans le secteur des ser-vices… Il y a beaucoup de chosesnouvelles qu’on ne connaît pas, qu’onne comprend pas bien, qu’il faut étu-dier, cela peut être de l’usure, desproblèmes complexes comme les lé-sions musculo-squelettiques, tous desfacteurs davantage liés à la pression, à la complexité et aux exigences dutravail qui donnent lieu à de nouvelleslésions. »

Les recherches se poursuiventdonc, visant à décrire les exigencesréelles des tâches, les compétencesformelles et informelles requises, et àidentifier les facteurs de risque. À titred’exemple, deux études sont en coursprésentement, l’une sur les techniciensdu cinéma, l’autre sur le secteur de lasanté et des services sociaux (notam-ment sur les infirmières auxiliaires et

les compétences professionnelles re-quises ne révèlent toujours qu’une par-tie du réel, d’où l’importance de prendreen compte le point de vue des exécu-tants, qui constitue souvent la meilleuresource d’information. Il s’agit d’ail-leurs d’un engagement important de lapart des chercheurs du groupe. SelonDanièle Champoux, « il faut arriver àbien documenter et à identifier tout cequi est significatif. C’est pourquoi on sepréoccupe toujours d’avoir plus d’unesource d’information. On va sur le ter-rain, on échange avec des travailleurs,des inspecteurs, des patrons, car chacunpeut avoir un regard différent selon leurposition. »

Les travaux de l’Institut s’effectuenttoujours de façon paritaire. Il apparaîtclairement aux chercheurs qu’il ne sertà rien de faire une étude ou des propo-sitions de prévention dans un milieu siles parties en cause ne sont pas d’ac-cord pour les utiliser ensuite ou pour en diffuser les résultats. Le dossier derecherche sur le milieu de la construc-tion a représenté un grand défi et unegrande réussite à cet égard. Face auxrésistances du milieu, à l’époque, lastratégie des chercheures a consisté à utiliser les structures paritaires del’IRSST pour mettre sur pied un comitéconsultatif. Formé de représentants patronaux et syndicaux du monde de laconstruction, ses membres ont participéaux travaux du début à la fin, de façonà permettre l’accès des chercheures auxinformations et à garantir que les ré-sultats soient acceptables aux parte-naires sociaux, seuls capables de lesmettre en application.

les aides familiales). Le contexte socio-économique actuel influençant for-tement ces deux sphères d’activité,l’utilisation du cadre d’analyse con-ceptuel se révélera encore une foisd’une grande utilité pour les cher-cheurs, les travailleurs et les inter-venants de ces milieux. O

Loraine Pichette

R e c h e r c h e à l’IRSST

Pour en savoir plusDUGUAY, Patrice, Esther CLOUTIER,Micheline LEVY et Paul MASSICOTTE.Les affections vertébrales dans l’industriede la construction au Québec en 1995 :une analyse par scénarios d’accidents,Rapport R-189, 1998, 50 pages, 10$.

CLOUTIER, Esther et Danièle CHAMPOUX. Problématique de la santéet de la sécurité chez les pompiers : résultats de l’analyse de fichiers d’acci-dentsde deux municipalités,Rapport R-144, 1996, 102 pages, 7,50$.

BOURDOUXHE, Madeleine, DanièleCHAMPOUX et Lucie MERCIER. Étudeexploratoire des accidents en constructionsur l’île de Montréal,Rapport R-007,1987, 15 pages, gratuit.

Voir bon de commande.

LAFLAMME, Lucie. ‘A better under-standing of occupational accident genesisto improve safety in workplace’, Journalof Occupational Accidents,no 12, 1990, p. 155-165.

Le cadre conceptuel d’analyse

permet de faire ressortir

plus clairement les facteurs

de risque associés à certains

domaines, tel que la construction.

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Robert Sauvé, visionnaireInstigateur et artisan principal du nouveau régime de santé et de sécu-rité du travail, Robert Sauvé apparte-nait à la race des grands réformateursqui ont changé le visage du Québecdans les années 1960 et 1970. Nomméprésident de la Commission des acci-dents du travail en 1977, il s’est atta-qué, avec ses collaborateurs, à laréforme d’un régime d’assurance de-venu inadéquat.

La vision que ces gens proposentest axée sur les valeurs d’une sociétémoderne et sur des approches inno-vatrices dont le Livre blanc Santé etsécurité au travail,rendu public en1978, trace les grandes lignes : unrégime basé sur la prévention des lésions professionnelles, dont la prise en charge est confiée aux employeurset aux travailleurs par des mécanismesde gestion paritaire. Cette législationallait placer le Québec à l’avant-gardedu continent américain.

Profondément marqué par l’espritde la Loi sur la santé et la sécurité du travail, adoptée en 1979, qui re-connaît formellement la recherchecomme une dimension essentielle du nouveau régime, l’IRSST se voitattribuer la mission de contribuer à laprévention des accidents et des ma-ladies professionnelles ainsi qu’à laréadaptation des travailleurs qui ensont victimes.

Avec son coup d’envoi officiel le28 novembre 1980, le concept deRobert Sauvé prend corps et susciteun consensus remarquable, tant chez les représentants patronaux etsyndicaux que dans les milieux scien-tifiques. C’est le conseil d’admi-nistration de la CSST, avec RobertSauvé à sa présidence, qui administrele nouvel organisme de recherche.Yves Martin, le président du groupequi a tracé la mise en œuvre de l’Institut, en devient le premier direc-teur général.

Jusqu’à très récemment, l’IRSSTétait le seul organisme de recherchedans ce domaine au Canada.

En 20 ans, l’Institut a entreprisplus de 700 recherches et créé unvaste réseau de chercheurs danstoutes les universités québécoises.Cette somme de connaissances alargement profité au monde du travaildu Québec et permis à l’IRSST defaire sa marque scientifique au niveauinternational.

Pour en savoir plus« Le coup d’envoi », Prévention au travail,vol. 13, no 1, hiver 2000, page 16.

Il y a 20 ans, le Québec se lançait

dans l’aventure de la recherche en

santé et en sécurité du travail,

une initiative attribuable à un homme

en particulier : Robert Sauvé. C’est pour

honorer la mémoire de son fondateur

que l’Institut a modifié son appellation

en y incluant son nom. Il devient ainsi

l’Institut de recherche Robert-Sauvé

en santé et en sécurité du travail, mais

conserve le même acronyme : IRSST.

E n h o m m a g e à s o n f o n d a t e u r

L’IRSST ajoute le nom de Robert-Sauvé à sa dénomination

R e c h e r c h e à l’IRSST

Le programme de bourses de l’IRSSTAnnick Martin est une des étudiantesbénéficiant du programme de bourses de l’IRSST. Celui-ci vise à former deschercheurs en santé et en sécurité du travail au Québec.

Pour obtenir des informations sur le programme de bourses de l’IRSST, on peut téléphoner au (514) 288-1551,ou écrire à [email protected].

Recherche et clinique :des compléments Pour Annick Martin, la recherche et letravail en clinique forment un tout et elle entend bien explorer les deuxdomaines. « L’approche clinique per-met de soulever des questions aux-quelles la recherche peut apporter desréponses », précise celle qui, malgréses études, réserve une part de sontemps à la consultation. Et, à l’in-verse : « La recherche permet de testerl’efficacité de différentes méthodesd’intervention que j’applique dans mapratique. » O

Danielle Massé

BoursièreBoursière

Départementde psychologie de l’UQAM

Annick Martin,

de dollars. Quant aux travailleurs af-fectés, ils peuvent connaître des pro-blèmes de santé et d’absentéisme, ainsique développer des comportements depeur et de méfiance. Dans certains cas,ces symptômes les amènent même àdémissionner. Il s’agit d’une réalitéalarmante puisque, au Québec, les vic-times d’actes violents à l’intérieur descommerces alimentaires, épiceries etdépanneurs, ont une durée moyenned’indemnisation de 21,6 semaines. Enoutre, tout semble indiquer une aug-mentation graduelle du nombre d’actesviolents dans ce milieu de travail. De1986 à 1994, le nombre de tels dossierstraités par la CSST se chiffrait aux en-virons de 1 000 par an. Entre 1992 et1994, il atteignait 3 834 cas.

C’est une demande d’assistance for-mulée par la direction de la chaîne dedépanneurs Alimentation Couche Tardau psychologue André Marchand, pro-fesseur au Département de psychologiede l’Université du Québec à Montréal(UQAM) et spécialiste des troubles del’anxiété, qui a déclenché cette étude.L’approche que ce spécialiste préconiseest à la fois expérimentale et clinique,ce qui répond parfaitement aux souhaitsd’Annick Martin, qu’il supervise à titrede directeur de thèse.

Il existe des programmes deprévention pour les victimes d’actes violents en milieu de travail, et la plupart des cliniciens les jugent effi-caces. Cependant, peu de recherchesont jusqu’à maintenant évalué cette efficacité.

Psychologue de formation, AnnickMartin s’intéresse surtout au bien-êtrepsychologique des gens dans leur mi-lieu de travail. Elle tient également,dans sa pratique, à combiner la re-cherche et l’approche clinique. Dans le cours du doctorat qu’elle prépareprésentement, elle procède à une éva-luation clinique de l’efficacité d’unprogramme de prévention des troublesdu stress posttraumatique chez les employés de dépanneurs victimes d’unvol à main armée. Ce travail lui offredonc l’occasion de réaliser toutes sesaspirations.

Les personnes qui subissent un volà main armée éprouvent un choc dontles répercussions peuvent se manifesterlongtemps après l’événement. Dans lesentreprises, une telle situation entraînedes coûts évalués à plusieurs milliers

Les moyens de prévenir les troubles du stress posttraumatique sont-ils efficaces ?

Toutes ces publicationspeuvent être comman-dées en utilisant le bonde commande insérédans ces pages. Les prixindiqués comprennentla taxe et les frais d’en-voi. Elles sont aussi dis-ponibles gratuitementen version PDF dansnotre site internet.

Rapport sur la conceptionde signaux sonores et sur la mesure inductive de la capacité de localisationauditive des avertisseurssonores de danger en milieux industrielsGAGNÉ, Jean-Pierre, HungTRAN QUOC, Stéphane DENISet Maude LEBLANC, Rapport R-248, 110 pages + annexes, 10,70 $.

Les signaux sonores avertis-seurs de danger sont indis-pensables dans les milieux de travail bruyants. Le Groupe d’acoustique de l’Université de Montréal (GAUM) s’est déjàpenché sur le sujet en proposantune conception ergonomique de ceux-ci. Les résultats de larecherche mettent en lumière les caractéristiques des signauxsonores les plus efficaces pourla localisation auditive. Pour ce faire, on a mesuré et comparé la capacité de localisation chezdes auditeurs normaux de mêmeque chez des auditeurs ayantune surdité. Finalement, poursatisfaire aux contraintes par-ticulières qu’impose l’examenclinique, un dispositif de me-sure de localisation auditive aété créé. Avec les informationsrecueillies et le nouvel outil misau point, il sera ultérieurementplus facile d’évaluer les limitesfonctionnelles des travailleursatteints d’une surdité profes-sionnelle.

Caractérisation de l’environnement vibratoiredans différentes catégoriesde véhicules : industriels,utilitaires et de transporturbainBOILEAU, Paul-Émile etSubhash RAKHEJA, RapportR-242, 133 pages + annexes,10 $.

Au cours des dernières années,les autobus urbains, les chenil-lettes de déneigement et leschariots élévateurs ont fait l’ob-jet de nombreuses demandes au Québec concernant le choixde sièges à suspension adaptés à leur contexte vibratoire. Enl’absence de données sur les caractéristiques des vibrations à atténuer dans ces véhicules,peu de moyens techniques per-mettaient d’effectuer des choixéclairés du siège ou des modi-fications aux véhicules afin de réduire les niveaux d’expositionvibratoire des conducteurs.

Ainsi, cette étude a d’abordservi à définir les classes spec-trales de vibrations verticales,longitudinales, latérales et cellesde roulis et de tangage repré-sentatives de quatre catégo-ries de véhicules (les autobusurbains, les chenillettes de déneigement, les chariots élé-vateurs à conduite assise et les chariots élévateurs à stationdebout). De plus, un modèlemathématique représentant une chenillette de déneige-ment a été créé pour évaluer l’effet escompté, sur les carac-téristiques vibratoires, de cer-taines modifications apportéesà la conception de ce type devéhicule.

Quantification de lavariabilité dans l’excrétionurinaire du mercureTRUCHON, Ginette, JulesBRODEUR et Daniel DROLET,Rapport R-241, 13 pages + annexes, 5,35 $.

La mesure de l’excrétion uri-naire de mercure constitueactuellement le principal outilde décision en matière de re-trait préventif des travailleusesenceintes ou allaitantes expo-sées au mercure inorganique.Afin d’aider les médecins àprendre des décisions éclairéesen ce domaine, il s’avérait utilede quantifier la variabilité de l’excrétion urinaire de mercurechez une même personne et dedocumenter les facteurs pouvantinfluencer les niveaux urinaires.

Ainsi, l’étude révèle que deun à trois prélèvements peuventêtre requis pour prendre une décision éclairée en matière de retrait préventif. Il est égale-ment préférable que ces dernierssoient toujours faits à la mêmeheure. De plus, un minimum desix mois d’exposition peut êtrenécessaire avant que la mesuredu mercure urinaire ne reflète l’exposition de façon fiable.Pour tout résultat dépassant 2,0 nmol/mmol de créatinine, la valeur-seuil présentement utilisée comme critère de re-trait par les médecins du réseau public, il s’avère important de documenter la possibilité d’uneexposition extraprofessionnelle.Chez une population non expo-sée professionnellement, lesamalgames dentaires, l’alimen-tation, l’air et l’eau de boissonreprésentent les contributionsprincipales à l’excrétion urinairede mercure inorganique.

Guide pour la mesure des champs magnétiquesstatiques et alternatifsautour des barres d’alimentation et desredresseurs dans l’industrieélectrochimiqueLALIBERTÉ, Lambert, RapportR-244, 51 pages + annexes,6,42 $.Ce guide d’utilisation d’ins-truments de mesure s’adresseavant tout aux hygiénistes etaux inspecteurs du réseau de la santé du Québec. En sixchapitres détaillés, il expliquela nature des champs magné-tiques statiques et alternatifsainsi que la production decourant continu à partir de cou-rant alternatif. Il présente égale-ment le schéma d’une usineélectrochimique tout en identi-fiant les meilleurs endroits oùprendre les mesures ainsi queles lieux les plus susceptiblesd’émettre des champs forts.

Le guide présente aussi lesinstruments de la banque de laCSST servant à la mesure deschamps magnétiques statiques,des champs magnétiques alter-natifs ainsi qu’à la mesure à dis-tance. Enfin, il traite des limitesd’exposition et des moyens decontrôle de ces champs.

Aussi

Sampling Guide for AirContaminants in theWorkplace – 7th EditionRevised and Updated Direction des opérations,Guide technique T-15, 160 pages, 16 $.

Adjustment of PermissibleExposure Values toUnusual Work Schedules BRODEUR, Jules, AdolfVyskocil, Robert Tardif, Guy Perrault, Daniel Drolet,Ginette Truchon et FrançoisLemay, Rapport R-259, 31 pages, 5 $. O

Isabelle Labarre Anita Rowan

Nouvelles publicationsNouvelles publications

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R e c h e r c h e à l’IRSST

Troubles musculo-squelettiquesDéveloppement et éva-luation des outils d’aide à la décision pour lesassignations temporairesdes travailleurs atteints de lésions musculo-squelettiques(099-033)Actuellement, les approchesstrictement médicales utiliséesdans le traitement et la réadap-tation des personnes atteintes delésions musculo-squelettiques sesont révélées inadéquates pourla mise en place de mesures deretour au travail précoce. Cetteétude permettra la création dedeux outils d’aide à la déci-sion concernant les assignations temporaires dans des entreprisesdu secteur électrique et électro-nique. Le premier outil (démar-che et guide, grille, formation)aidera l’entreprise à évaluer lespostes proposés en fonction descontraintes imposées par la lé-sion du travailleur. Le secondpermettra au médecin traitant delui fournir des informations surles limitations fonctionnelles dece dernier. On évaluera ensuitel’implantation de ces outils enmilieu de travail. Les chercheursanalyseront aussi les sources decoûts associés à la prise en chargedes travailleurs atteints de lé-sions musculo-squelettiques etélaboreront un modèle qui per-mettra aux entreprises d’en éva-luer les aspects économiques.Responsables : Susan Stock,Direction de la santé pu-blique de Montréal-Centre ;Raymond Baril, IRSST ; DonaldCole, Institute for Work and Health ; André-Pierre Contandriopoulos et ColetteDion-Hébert, Université de Montréal ; John Frank,Université de Toronto ; JaimeGuzman, Université duManitoba ; Jochen Moehr,Université de Victoria ; MichelRossignol, Université McGill ;Richard Wells, Université deWaterloo ; Diane Berthelette,Université du Québec à Mont-réal ; Claire Lapointe, IRSST

Élaboration d’un programmede collaboration précoce en réadaptation au travailchez les travailleurs de la construction ayant une dorso-lombalgie(099-064)Les affections vertébralescomptent pour 23,5 % des lé-sions professionnelles chez lestravailleurs de la constructiondu Québec. Une étude finan-cée par l’IRSST en 1996 avait déjà déterminé qu’une prise en charge tenant compte de la diversité des facteurs ergo-nomiques, psychosociaux etphysiques à l’origine des mauxde dos accélérait le retour autravail et améliorait de façonsignificative l’état de santé dutravailleur atteint. La nouvellerecherche permettra d’obtenirles outils nécessaires à l’éla-boration et au test d’un pro-gramme de prise en charge précoce impliquant la colla-boration entre un conseiller enréadaptation de la CSST et uneéquipe de réadaptation interdis-ciplinaire. Les résultats béné-ficieront aux travailleurs de laconstruction en réduisant la duréed’incapacité et les séquellesfonc-tionnelles des accidents du tra-vail ayant entraîné des lésionsvertébrales.Responsables : JocelyneBeaudet, Commission de la santé et de la sécurité du travail ; Marie Josée Durand,Université Laval ; Patrick Loisel,Hôpital Charles-Lemoyne ;Georges Toulouse et DanielImbeau, IRSST

Évaluation d’un « Programme de collaboration précoce en réadaptation au travailchez les travailleurs de la construction ayantune dorso-lombalgie »(099-075)Dans le but d’améliorer lepronostic de retour au travaildes travailleurs de la construc-tion victimes de lésions verté-brales, le projet « Partenairesdans le retour au travail » a été

entrepris par la DRIM — 1 de la CSST et élaboré par le Centre de recherche clinique en réadaptat ion au travai lP R É V I C A P d e l ’ h ô p i t a lCharles-LeMoyne. Il vise àmettre au point et à tester unprogramme de prise en chargeprécoce du travailleur acci-denté en privilégiant une étroitecollaboration entre le conseil-ler en réadaptation et l’équipe clinique interdisciplinaire dePRÉVICAP. Il s’agit de déter-miner le niveau d’efficacité duprojet en évaluant si une telleprise en charge permet réel-lement une amélioration du retour au travail durable despersonnes accidentées. Pour cefaire, on comparera les résultatsobtenus auprès de deux groupesde travailleurs, l’un recevant leprogramme de collaborationprécoce et l’autre bénéficiantdes traitements habituels.Responsables : Patrick Loisel,Université de Sherbrooke ;Jocelyne Beaudet, CSST ; Marie-Josée Durand, Université deSherbrooke ; Daniel Imbeau,École polytechnique ; StanleyShapiro, Université McGill ;André-Pierre Contandriopoulos,Université de Montréal

Intégration de la caméraoculométrique aux étudesergonomiques sur leterrain(099-092)En ergonomie, la prise d’in-formation visuelle par les travailleurs peut s’avérer un élément clé de l’exécution dutravail et fournir des informa-tions utiles pour la préventiond’accidents graves ou de trou-bles musculo-squelettiques. Lacaméra oculométrique permetd’enregistrer simultanément lechamp de visibilité offert et ladirection du regard.

Le projet vise l’adaptationde cet instrument aux étudessur le terrain et l’intégration desdonnées obtenues aux modesd’évaluation courants en ergo-nomie. S’il y a lieu, un plan dedéveloppement sera dressé afind’optimiser l’utilisation de ce

nouvel outil. Il sera donc plusfacile de concevoir des postesde travail sécuritaires en tenantcompte des renseignements quefournit la prise d’informationvisuelle.Responsables : Denis Giguère,Marie Bellemare, ChristianLarue, Sylvie Beaugrand, IRSST

Sécurité des outils,des machines et desprocédés industriels

Conception d’un nouvelappareil d’auscultation descouches de béton projetésur les parois des galeriesde mines souterraines(098-018)La chute de blocs rocheuxcause de nombreux accidentsdans les mines souterraines. Lebéton projeté est une méthodede soutènement des parois répandue, mais sa pose est sou-vent irrégulière et il est diffi-cile d’évaluer ses propriétés. Il existe une technologie d’ana-lyse d’ondes sismiques, le MSRImpact-echo, qui permet demesurer l’épaisseur, les pro-priétés dynamiques et les dé-fauts des couches de béton deplus de 300 mm de façon nondestructive. La recherche vise à adapter cette technique àl’auscultation du béton projeté,pour des épaisseurs variant entre 25 mm et 300 mm. Son objectif est de mettre au point, à l’intention des compagniesminières, un petit appareil com-mercial portable, exigeant uneintervention minimale de lapart de l’usager. Cette méthoderapide, précise et pratique per-mettrait d’augmenter le niveaude sécurité des mineurs ; desapplications dans le domaine de la construction sont égale-ment envisagées.Responsables : Ferri P. Hassaniet Moe Momayez, UniversitéMcGill

Nouvelles recherchesNouvelles recherches

Élaboration d’une formation sur l’évaluationdu risque des machinesdangereuses et sur lesdispositifs de protection(099-042)Le projet, qui a pour but dedévelopper de nouvelles com-pétences dans le domaine de l’évaluation du risque des machines dangereuses chez un groupe d’inspecteurs de laCSST fait suite à une forma-tion antérieure sur le verrouil-lage et l’interverrouillage offerteen 1995. La nouvelle formationprésentera une démarche géné-rale d’analyse des risques etleur évaluation complète, ainsique des exercices pratiques surdes installations dangereusesréelles. Elle permettra aux inspecteurs de participer plusactivement aux analyses derisque des machines dange-reuses effectuées par le person-nel des usines qu’ils visitent.Les participants pourront éga-lement formuler des recom-mandations pour le choix demoyens ou de dispositifs deprotection.Responsables : Joseph-JeanPaques et Réal Bourbonnière,IRSST ; Claude Gaudet,PRAXCIM inc.

Intégration de la SST lors de la conception du réaménagement d’uncentre de tri des matièresrecyclables(099-088)Les centres de tri des matièresrecyclables présentent des fac-teurs de risque importants pourles travailleurs. En effet, le tauxde cotisation payé à la CSST yest quatre fois plus élevé que lamoyenne du secteur des ser-vices. À la lumière d’une pre-mière étude sur les dangersprésents dans les centres de tri,les chercheurs vont cette foisparticiper au réaménagementd’une usine afin de corriger les risques déjà connus et deprévenir l’occurrence de nou-veaux dangers.

Le projet vise la création dedeux outils destinés aux ges-tionnaires et aux intervenantsen SST : une fiche technique

pour l ’aménagement ainsiqu’une grille d’autodiagnostic.Par cette démarche, il seradorénavant possible d’intégrerla sécurité dans la conceptionde futurs centres de tri, maisaussi de faciliter le diagnosticde la situation dans le casd’usines existantes. Responsables : Serge Guertin,Ergo-Norme inc. ; JacquesLavoie, IRSST ; Patrick Vincent,APSAM

AccidentsIntervention externe etdynamique organisation-nelle : le cas du service de conseil et assistancetechnique des associationssectorielles paritaires(098-043)Près de 20 ans après leur créa-tion, les associations secto-rielles paritaires (ASP) ont àrépondre à une demande crois-sante de la part des entreprisesen matière de conseil et d’as-sistance technique en hygièneindustrielle et en ergonomie.Elles se questionnent sur lesconditions qui favorisent l’effi-cacité de telles actions : com-ment une intervention externe,comme celle des conseillers de l’ASP, s’intègre-t-elle à la dynamique de l’entreprise ?Comment se module-t-elle enfonction du mode d’organi-sation de la prévention propre à chaque entreprise ? Quelle interaction produit-elle entreles différents acteurs dans l’en-treprise? Pour répondre à cesquestions, les chercheurs réali-seront une étude exploratoiresur le suivi en entreprise d’in-terventions de conseil et d’as-sistance technique effectuéespar les conseillers des ASP. Cetravail permettra d’identifier les facteurs organisationnelspropres à l’entreprise, qui in-fluencent le déroulement et leseffets de l’intervention.Responsables : Marie Bellemare, IRSST ; Jean-PierreBrun, Université Laval

Équipements de protection

Développement d’outilsd’évaluation systéma-tiques des dispositifs de retenue des camionsaux quais de chargement(098-023)Au cours d’opérat ions demanutent ion aux quais dechargement, il arrive qu’uncamion effectue un déplace-ment inopiné et cause ainsi la chute d’un chariot élévateur où se trouve un travailleur. Unemesure de prévention utiliséepar les entreprises consiste à installer un dispositif de rete-nue du camion au quai. Plu-sieurs systèmes sont offerts surle marché mais ils ne s’avèrentpas tous efficaces et fiables.Une première phase du projets’est terminée par la publica-tion d’un inventaire des dispo-sitifs d’ancrage existants.

Le présent projet vise l’éla-boration et la validation d’unoutil d’évaluation systématiquede la sécurité des systèmes deretenue. Les connaissances tiréesde ces observations permettrontainsi de minimiser les risquesd’accidents liés à l’utilisationdes chariots élévateurs.Responsables : FrançoisGauthier, Université du Québecà Trois-Rivières ; Serge Masséet Jean-Guy Richard, IRSST

Contexte organisationnel

Analyse des programmesde prévention en santémentale au travail dans les organisations(099-036)Les changements organisa-tionnels fréquents dans les entreprises occasionnent desbouleversements plus ou moinsgraves, pouvant affecter les tra-vailleurs, en particulier sur leplan psychologique. Cet aspectde la santé du travail est trèspeu documenté et les entre-prises possèdent par conséquentpeu d’outils adéquats pouraider leur personnel à composeravec de tels changements. Il

s’agit donc, dans un premiertemps, d’observer les pratiquesde gestion en santé mentale existantes afin de mieux con-naître les différentes façons defaire et d’évaluer leur efficacité.Par la suite, un guide d’accom-pagnement inventoriant lesméthodes les plus efficaces sera élaboré à l’intention desentreprises.Responsable : Jean-Pierre Brun,Université Laval

Substances chimiques et agentsbiologiques

Interférence pour les analyseurs à pileélectrochimique(099-050)L’utilisation d’analyseurs à pileélectrochimique est très répan-due chez les hygiénistes indus-triels qui mesurent des composéschimiques gazeux. Les appareilsqui fonctionnent selon ce prin-cipe de détection permettent unemesure instantanée avec préci-sion et fiabilité. Cependant, descomposés autres que ceux quel’on souhaite mesurer peuventinterférer sur la mesure et donc,fausser les résultats. Une listepartielle de ces interférences estgénéralement fournie par les fabricants.

À la suite de plusieurs casde lectures erronées rapportéspar les utilisateurs, des cher-cheurs vont tenter de déter-miner les composés chimiquessusceptibles d’être présents en milieu de travail en mêmetemps que ceux que mesurentles analyseurs dans des situa-tions données. Les informationsrecueillies permettront de com-pléter la liste élaborée par lesfabricants et d’aider les utili-sateurs à planifier plus adé-quatement leur évaluation des milieux de travail en fonctiondes interférences qu’ils peuventy rencontrer.Responsables : BrigitteRoberge, IRSST ; Claire Austin etJérôme Arbaretaz, Universitédu Québec à Trois-Rivières O

Bernard La Mothe,Line Richer et Anita Rowan

Alors qu’il rentre chez lui aprèsavoir terminé sa journée de travail,Éric apprend par la radio que l’églisepatrimoniale de sa localité est la proiedes flammes. Il décide de se rendre surles lieux. À son arrivée, il constatequ’une foule de curieux est déjà surplace.

Robert, chef pompier et ami d’en-fance, demande à Éric de l’aider à tenir la foule éloignée du sinistre afinde faciliter le travail des pompiers. Ilprécise toutefois à Éric qu’il ne sera pas rémunéré pour son aide. Qu’à celane tienne, Éric accepte ! Malheureu-sement, quelques minutes plus tard, il trébuche, tombe et se fracture unejambe.

Son médecin traitant est catégo-rique, Éric ne pourra retourner au travail avant deux mois. N’ayantpas d’assurance-salaire, il se de-mande s’il devra puiser dans son bas de laine pour payer lesfactures qui ne manquerontpas de s’accumuler durantcette période.

Prof i tant d ’une v is i te deRobert venu prendre de ses nouvelles, Éric lui fait part de ses inquiétudes. Son ami le ras-sure et lui explique qu’il pourraêtre indemnisé par la CSST en vertu de la Loi sur les accidents du travail et les maladies profes-sionnelles (LATMP).

Éric a une chance dans sa mal-chance : le 1er septembre dernier, cer-taines dispositions de la Loi sur lasécurité incendie(2000, c. 20) sont en-trées en vigueur. Cette loi a modifié laLATMP, notamment par l’ajout del’article 12.0.1. Ce dernier prévoit quetoute personne qui, lors d’un sinistre,assiste les pompiers d’un service mu-nicipal de sécurité incendie alors queson aide a été acceptée expressément,ou demandée, est considéréecomme un employé de l’auto-rité responsable du service.

L’article 12.0.1 crée donc une nou-velle catégorie de personnes consi-dérées comme travailleurs pouvantdésormais bénéficier de la protection de la LATMP, à l’exclusion du droit au retour au travail.

L’indemnité de remplacement durevenu à laquelle Éric devrait avoir droitsera calculée sur la base du revenu brutde l’emploi rémunéré qu’il ne pourraplus exercer en raison de sa lésion pro-fessionnelle. Si Éric n’avait pas eu d’em-ploi rémunéré au moment de l’accident,son revenu brut aurait été déterminé surla base du salaire minimum en vigueur

à ce moment-là.Ces quelques renseigne-ments devraient rassurer

l’ami Éric. O

Hélène Savard

Droits et obligations

La Loi sur la sécurité incendie

et la LATMP

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Prix graphi-prévention« Cette année, c’est La Pressequi s’estvue attribuer le Prix graphi-prévention.Ce dernier vise à souligner la réali-sation d’idées de prévention dans les entreprises du secteur de l’imprimerie.Créé en 1989, ce prix est remis parl’Association sectorielle paritaire desanté et de sécurité du travail, secteurimprimerie et activités connexes, lorsde son assemblée générale annuelle.

« [...] Cette entreprise s’est distin-guée en remplaçant les chaudières dechaque essuyeur par un chariot utilisélors de la vidange des presses, ce quirend l’opération plus sécuritaire. [...]Les avantages sont nombreux : réduc-tion des efforts physiques, éliminationdes éclaboussures au sol et diminutiondes risques de glissade. Pour environ850$ par chariot, La Pressea réussi àréduire de façon significative la duréede l’opération de récupération, soit de4 heures par jour à quelques minutes.De plus, comme il y a moins d’écla-boussures, le temps consacré à l’entre-tien a aussi diminué. »

Graphiprévention, bulletin de l’Associationparitaire de santé et de sécurité du travailsecteur imprimerie et activités connexes,vol. 13, no 3, juin 2000, p. 3.

Prévention payante !« Depuis 1994, les usines de sciage etrabotage de Saint-Michel-des-Saints,détenues par Louisiana-Pacific Canadaltée, Division Québec, ont effectué uneremontée en matière de santé et desécurité du travail. En effet, les coûtsde réparation des lésions profession-nelles sont passés de 110023$ en 1994à 12888$ en 1999, ce qui représenteune réduction de 89%. Pour la mêmepériode, le nombre de lésions est quantà lui passé de 28 à 2, soit une amélio-ration de 92,8 %. Une collaborationsyndicat/patronat, en plus des efforts de tous les employés, appuyés par le responsable de la prévention, expli-quent ce succès. [...] Tous ces résultatsconfèrent à tous les employés et à la

Jour après jour, mois après

mois, le souci de la prévention

des accidents du travail et des

maladies professionnelles se

répand au Québec. Dans cette

chronique destinée à diffuser

l’information, Prévention au

travail vous propose de courts

extraits d’articles et de repor-

tages, aussi variés que possible,

publiés par ses partenaires

dans des revues, magazines

ou bulletins de liaison.

Produits chimiques ménagers :prudence !« Avant d’utiliser un produit, lisez lesdirectives et respectez-les. Recherchezles mots indicateurs (Avertissement,Corrosif, Toxique, Volatile, Danger)sur l’étiquette. Ces termes indiquentqu’il faut les manipuler d’une certainemanière et respecter des normes pourles jeter. Réduisez au minimum votreexposition. Assurez-vous que le secteurest bien ventilé. Évitez d’inhaler les vaporisateurs en aérosol et utilisez-lesmodérément. Dirigez l’embout loin de vos yeux en tout temps. Les mêmesprécautions s’appliquent aux herbicideset aux insecticides. Ne mélangez jamaisles produits chimiques. Et ne mélangezJAMAIS l’eau de Javel ou les produitschlorés à d’autres produits de nettoyagepour améliorer votre solution de net-toyage. Ces mélanges peuvent produiredes gaz dangereux et même mortels.Dans la mesure du possible, utilisez des produits de nettoyage non toxiques.Par exemple, fabriquez une solutiond’eau et de bicarbonate de soude. Ran-gez toujours les produits chimiquesconformément aux directives et placez-les hors de la portée des enfants. Por-tez des lunettes protectrices lorsque vous utilisez des nettoyeurs de tuyaux d’écoulement ou d’autres substances caustiques. »

Le Point Santé, revue publiée par la Fondation du Centre hospitalier de l’Université de Montréal, vol. 4, no 3,mai-juin 2000, p. 14.

direction un sentiment de fierté. Par lefait même, le climat prévalant dansl’organisation s’est grandement amé-lioré, confirmant ainsi que la santé destravailleurs et celle de l’entreprise sontindissociables. »

Action prévention, bulletin de l’Associationde santé et sécurité des industries de laforêt du Québec, vol. 9, no 2, juin 2000, p. 8.

Un poison en robe vif argent« Les anciens personnifiaient le mer-cure en le nommant “vif argent ” àcause de sa couleur rappelant l’argent,et de sa curieuse propriété, pour un métal, d’être liquide à la températurenormale. C’est justement cette pro-priété qui en a fait la substance dechoix dans un certain nombre d’équi-pements médicaux pour mesurer latempérature ou la pression, comme lesthermomètres et les sphygmomano-mètres. En contrepartie, lors du brisd’un de ces équipements, l’expositionau mercure peut présenter des risquespour les travailleurs et les bénéficiairesdes établissements de santé.

« [...] La situation dans le secteur de la santé au Québec : dans plusieurs institutions, on a retrouvé de la conta-mination par le mercure et ce, de lachaufferie jusqu’au dernier étage du bâtiment, en passant par les labora-toires, les unités de soins, les ateliersd’électronique ou de génie biomédi-cal, les locaux d’entretien ménager, les ascenseurs et les chambres des béné-ficiaires. [...] Depuis les dernières années, il y a eu un effort concerté dusecteur de la santé pour informer et sensibiliser les personnes responsablesde la santé et de la sécurité et les ad-ministrateurs des hôpitaux, des CLSC,des centres de santé de courte et delongue durée en ce qui concerne lesdangers reliés aux déversements demercure métallique. »

Objectif Prévention, revue d’informationde l’Association pour la santé et la sécuritédu travail, secteur affaires sociales, vol. 23,no 3, 2000, p. 15. O

Lu pour vous

Pour prévenir ce risque encoretrop mal connu et réduire les intoxica-tions, la CSST, l’Institut de rechercheRobert-Sauvé en santé et en sécurité dutravail (IRSST) et les responsables deplusieurs associations sectorielles pari-taires et CLSC se sont regroupés, àl’initiative du CLSC Côte-des-Neiges,pour travailler à un projet régional. Ladémarche intègre la sensibilisation desemployeurs et des travailleurs, la for-mation des mécaniciens, la ventilationet l’encadrement réglementaire et nor-matif. Pour l’instant, cet exemple d’in-tervention concertée ne s’applique qu’àMontréal, mais il pourrait éventuelle-ment s’étendre à tout le Québec.

Désigné par la CSST comme l’unede ses priorités pour 2000-2002, leproblème des intoxications au CO reliées à l’utilisation de chariots élé-vateurs au propane est bien réel. « Uneintoxication grave à ce gaz peut êtremortelle, rappelle la Dre Monique Isler,du CLSC Côte-des-Neiges. Rappelez-vous la crise du verglas, des gens sontmorts intoxiqués par les émanations de leur génératrice au propane. »

Au Québec, les chariots élévateursne sont plus immatriculés comme avant.Il est donc difficile d’en connaître lenombre exact. « Mais, estime PierreBouliane, conseiller aux établissementsà l’Association sectorielle transport et entreposage (ASTE), on peut éva-luer à plusieurs milliers le nombre de ces véhicules dans les établissements du territoire de Montréal-Centre, tous compris dans notre projet. » Or, il y agénéralement plus d’un utilisateur par chariot et, selon la configuration des lieux, la ventilation et la tempé-rature, l’invisible, incolore et inodore CO, véritable « fantôme de l’entrepôt »,peut se répandre partout dans l’éta-blissement.

Ainsi, même si les chariots circulentsouvent à proximité des quais où lescamions-remorques sont chargés etdéchargés, le gaz peut se propager et affecter aussi bien le personnel de secrétariat dans ses bureaux que

les manutentionnaires et les autres travailleurs de l’entrepôt. Dans un parcde quelques milliers de chariots, cesont donc des dizaines de milliers detravailleurs qui pourraient être exposésaux émanations toxiques du CO.

Auparavant, dans le cadre des pro-grammes de santé spécifiques élabo-rés pour chaque établissement par leséquipes de santé au travail des CLSC,les représentants du réseau allaient enentreprise mesurer les concentrations deCO pour évaluer ce problème. Mais à lalongue, des limites ont surgi. Les éva-luations environnementales ponctuellesne parviennent pas à repérer correcte-ment les risques. En outre, un grandnombre d’entreprises nient toujoursl’existence d’un risque associé à l’utili-sation de chariots élévateurs au propane.Enfin, l’encadrement législatif, régle-mentaire et normatif actuel prévu pourl’entretien des chariots ne semble pasadapté à la situation et ne permet pas derésoudre le problème.

La traque au fantôme« Il y a tellement de facteurs qui peu-vent avoir un effet sur l’émission deCO par un chariot et sur les concen-trations dans l’air, qu’une mesure priseà un moment donné n’est pas unevaleur prédictive à laquelle on puissese fier, à moins d’avoir une excellentemaîtrise de tous les facteurs pou-vant l’influencer, déclare d’emblée la Dre Isler. Quand on retournait dans desétablissements où des mesures de COdans l’air ambiant avaient été prises,les nouvelles analyses pouvaient donner des résultats très différents. »Brigitte Roberge, hygiéniste indus-trielle à l’IRSST, précise : « Même sila méthode de mesure est valable etbien appliquée, et que les concen-trations mesurées sont exactes, des

Monoxyde de carbone Les

Les véhicules au propane, utilisés pour décharger etdans des milliers d’entreprises du Québec, émettent, dans

du monoxyde de carbone (CO). Il s’agit d’un gazinvisible, inodore et incolore, mais… toxique !

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Par Bernard La Mothe ont meilleure

impondérables modifient la situation :changement du climat, de la directiondu vent, dérèglement ou défaillance dudispositif de combustion du chariot,etc., de sorte que l’évaluation envi-ronnementale faite un jour n’est plusvalable le lendemain. »

De même, l’idée de placer desmoniteurs permettant de détecter leCO dans les établissements paraît peu efficace comme stratégie princi-pale de prévention, car s’ils ne sontpas soigneusement entretenus, ces ins-truments peuvent se dérégler, donnantalors aux travailleurs l’illusion d’êtreprotégés. Des moniteurs ont toute-fois leur place comme stratégie com-plémentaire à l’entretien préventif.Face à de telles difficultés, il a semblé essentiel de trouver d’autres moyensde prévention.

Propre, le propane ?Le second problème auquel ont faitface les intervenants est l’ignorance durisque. Comme le résume la Dre Isler :« Beaucoup d’entreprises croient en-core que le propane, c’est propre ! »Pour Mme Roberge, il s’agit d’un vieuxmythe datant de l’époque où l’in-

dustrie a délaissé les chariots àessence pour ceux au propane,afin de réduire la pollution sur

les lieux de travail. « C’était un progrès réel au départ, estime l’hygiéniste, mais avecle temps, les char iots aupropane ont vieilli. Plusieursn’ont pas été correctement entretenus et donc, ce n’est

plus vrai que le propane est propre… Mais les entreprises

continuent d’y croire ! »Un autre facteur incite les entre-

prises sinon à nier, du moins à sous-estimer les risques pour la santé : lafréquence des accidents causés par ces véhicules. « Ils sont nombreux, ilscausent des morts et entraînent desdommages matériels considérables,constate M. Bouliane. Et cela a contri-bué à mettre en veilleuse les risquespour la santé. » Brigitte Roberge explique : « Contrairement à l’acci-dent qui est instantané, l’intoxication,elle, est progressive. Le travailleurcommence par avoir mal à la tête, puisil a des nausées. En fait, il y a plusieursétapes avant le décès. En 1999, 17 tra-vailleurs d’une coopérative forestièreont été intoxiqués, et deux d’entre eux ont dû être traités en caisson hy-perbare… » L’intoxication au CO peut être mortelle, on ne le dira jamais assez. « Mais grâce aux interventionsconcertées qui caractérisent notre pro-jet régional, on essaie de donner l’heurejuste », renchérit M. Bouliane.

Les responsables doivent aussicomposer avec un encadrement légis-latif, réglementaire et normatif quiparaît de moins en moins apte à sou-tenir efficacement leur action. Certainsarticles datent des années 50. « Ce quin’existe pas sur le plan réglementaireou législatif, constate Monique Isler,c’est un texte qui prescrit la façon

d’entretenir un chariot élévateur aupropane. Mais, ajoute-t-elle, il existeune loi sur la qualité de l’air et un règlement sur la ventilation. » Luc Ménard, hygiéniste industriel et conseil-ler à la Direction de la prévention-inspection à la CSST, précise : « Il existe effectivement une formule baséesur des facteurs empiriques, qui permetde calculer la ventilation nécessaire.Mais il est clair qu’en l’appliquant, onn’arrivera jamais à respecter la nou-velle norme sur le CO, qui a baissé de50 à 35 ppm1. Mais tout ce chapitre sur la réglementation mériterait d’êtrerévisé et devrait se fonder sur l’obliga-tion de maintenir les niveaux de COsous un certain seuil. » Si M. Ménardestime qu’un meilleur encadrement législatif fournirait un appui aux inter-ventions en entreprise, il tient à souli-gner à quelles conditions : « Il ne s’agitpas d’adapter des règles trop spéci-fiques, car alors un grand nombre decas particuliers seraient exclus. Il fau-drait plutôt publier une règle généraleet renvoyer les utilisateurs à des normesqui, elles, pourraient évoluer, qu’onpourrait réviser ou remplacer au besoin.Par exemple, on pourrait prévoir uneméthode standardisée d’entretien deschariots élévateurs, afin de s’assurerque l’entretien est fait selon les règlesde l’art. Mais, si les entreprises n’agis-sent que sous la contrainte de la loi,elles risquent fort de ne plus rien fairedès que les intervenants auront quittéles lieux. Alors, si nous voulons quenos interventions en entreprise portentfruit, il faut d’abord et avant tout sen-sibiliser les gens à l’importance desrisques, aux moyens de les réduire etles convaincre que c’est à eux d’assurerla prévention. »

Crédible parce que concerté !C’est précisément sur ce principe deprise en charge qu’est basé le Projet régional CO – chariots élévateurs augaz propane. Selon Pierre Bouliane,« la meilleure manière d’y parvenir estd’orchestrer les actions de tous les intervenants. Quand les patrons voient

chariots élévateurs

déplacer matériaux et marchandiseseurs gaz d’échappement,

1 Parties par million.

haleine…

arriver successivement un hygiénistedu CLSC, un inspecteur de la CSST, unconseiller de l’ASP qui tiennent tous lemême discours, ça aide ! La crédibilitéet le pouvoir de persuasion de chacuns’en trouvent renforcés. »

« Au départ, rappelle Hélène Cyr,coordonnatrice du programme santé autravail au CLSC Côte-des-Neiges, lesresponsables des CLSC de Montréalfaisaient chacun de leur côté des inter-ventions dans les entreprises utilisantdes chariots élévateurs. Puis, en 1997,notre CLSC a pris contact avec lesautres CLSC mandataires en santé dutravail sur l’île de Montréal pour for-mer un comité régional avec nos parte-naires en prévention. Ensemble, nousavons ciblé une soixantaine d’entre-prises auprès desquelles nous avonsmené, en 1998, une démarche com-mune d’intervention (voir encadré). En1999, une cinquantaine d’autres ont étéciblées pour promouvoir la prise encharge, par les milieux de travail, d’unprogramme d’entretien préventif deschariots élévateurs au propane. »

Le projet s’est inspiré d’expériencesantérieures : « Certains excellents docu-ments, rappelle la Dre Isler, avaient étéconçus par le CLSC Drummond et parMme Roberge, de l’IRSST, il y a déjàquelques années. Nous les avons repris,mis à jour et intégrés à notre approcheglobale. » Comme le projet se dérouledans un contexte de responsabilisationdes entreprises et d’absence de con-trainte législative, il se fonde sur uneapproche de promotion de la santé quicomporte plusieurs volets. « L’inter-vention en entreprise, précise MoniqueIsler, n’est qu’un aspect du projet. Il

s’accompagne d’un ensemble d’autresvolets, par exemple l’interventionauprès des firmes assurant la vente, la location ou offrant des services d’entretien des chariots, une démarche pour rendre accessible la formation des

mécaniciens, ainsi que certains volets « recherche et développement » néces-saires aux interventions (stratégies d’évaluation de la qualité de l’air, del’intervention en ventilation), recense-ment des documents d’information,développement d’un logiciel pour faci-liter la gestion de l’entretien d’un parcde chariots, etc.» Hélène Cyr enchaîne :« En effet, parallèlement à nos inter-ventions en entreprise, la CSST a déter-miné un certain nombre de firmes qui font la vente, la location et l’en-tretien des chariots élévateurs. Nousavons élaboré, avec les représentants de la CSST, un questionnaire qui viseà mieux mesurer les carences et les besoins chez ces fournisseurs. »

Plusieurs ASP (Transport et entre-posage, Fabrication d’équipement detransport et de machines, Auto préven-tion, Fabrication de produits en métalet de produits électriques, Habillement)collaborent au projet : « Avec l’ASTE,poursuit Mme Cyr, nous avons élaboréun guide d’information tiré jusqu’àprésent à plus de 3000 exemplaires etdistribué partout au Québec. » Quant àl’IRSST, sa contribution vise un enjeufondamental. Notamment la formationdes mécaniciens chargés de l’entre-tien des chariots. « Quand on intervienten entreprise, explique M. Bouliane, on constate que les mécaniciens sonthabitués à réparer les voitures et par-fois les camions. Mais ils n’ont reçu aucune formation qui leur permetted’entretenir ou de réparer un chariotélévateur. Quant au réglage pour le gazpropane, la plupart ne connaissent toutsimplement pas ça ! »

Il faut savoir qu’un chariot éléva-teur coûte plusieurs milliers de dollarset qu’il peut durer une bonne quin-zaine d’années, ce qui explique le nombre élevé de vieux chariots dans les entreprises. « Cette situation ne fait qu’accroître l’importance de l’en-tretien, insiste Mme Roberge. D’où l’organisation de sessions de sensibili-sation à l’intention des mécaniciens. Aucours de ces sessions, poursuit-elle,notre but premier était de démontrer lanécessité et la faisabilité de l’entretiendes chariots élévateurs. Ces rencontresnous ont permis de constater qu’il

Photo Brigitte Roberge

Principaux objectifs Éviter les intoxications au monoxydede carbone et favoriser la prise en charge de la prévention par lesmilieux de travail.

Étapes à suivreAnalyser l’état de la situation avecl’employeur, au moyen de fiches. Lui donner l’information relative au programme d’entretien préventifet aux moyens de prévention. Aubesoin, prendre des mesures du COpour le sensibiliser à la nécessité de faire régler le dispositif de carbu-ration des chariots. Obtenir lesrésultats d’analyses des gaz d’échap-pement avant et après le réglage.Évaluer l’exposition des travailleursaprès le réglage des gaz. Donner auxmécaniciens, caristes et autrestravailleurs l’information sur lesrisques d’intoxication au CO et sur les moyens de les prévenir.Retourner auprès de l’entreprisepour assurer le suivi et évaluer laprise en charge de la prévention.

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« L’intoxication au monoxyde de carbone

est progressive. Le travailleur commence par

avoir mal à la tête, puis il a des nausées. En fait,

il y a plusieurs étapes avant le décès », précise

Brigitte Roberge, hygiéniste industrielle à l’IRSST.

La démarchecommune d’intervention

existe un besoin évident de formationtechnique, car, le plus souvent, les mé-caniciens n’ont reçu qu’une formationsur le terrain, par essais et erreurs, mais rares sont ceux qui ont bénéficié d’une formation en mécanique automo-bile ou en mécanique diesel. »

Une carte de compétence« Actuellement, annonce l’hygiénistede l’IRSST, nous sommes en train destructurer un programme de forma-tion continue en collaboration avec le Centre de formation professionnelle del’automobile de la Commission sco-laire de la Seigneurie des Mille-Îles. Ceprogramme, reconnu par le ministère de l’Éducation2, s’adresse aux méca-niciens des entreprises utilisatrices dechariots et des firmes spécialisées enentretien. Annoncée officiellement aucongrès de l’Association des ensei-gnants d’équipements motorisés, la for-mation a commencé cet automne. » Leprogramme met aussi à contributionEmploi-Québec, qui délivre une cartede compétence de préposé à la carbu-ration au propane. L’organisme voitaussi à la révision de certains de ses règlements, dont celui ayant trait auxtâches des mécaniciens touchés par leprogramme de formation continue. Trèsbientôt, prévoit Mme Roberge, l’examendonnant droit à la cartede compétence com-prendra des questionssur l’entretien des véhi-cules. « La délivrancede la carte, bien qu’ellene soit pas obligatoire,va nous donner un ap-pui de plus quand nousintervenons en entre-prise, estime pour sapart Pierre Bouliane.Nous allons pouvoird e m a n d e r à l ’ e m -ployeur si son préposé

à l’entretien des chariots a obtenu cettecarte et, si ce n’est pas le cas, nousl’inciterons à lui offrir la formation.Quant aux firmes qui assurent le ser-vice d’entretien, elles pourront fairevaloir à leurs clients le fait que leursmécaniciens possèdent une carte decompétence. »

Ventilation :à chaque problème sa solutionL’une des contributions de la CSST auprojet concerne la révision des normesrelatives à la ventilation. « On essaied’inciter l’entreprise à mettre en placeun dispositif de ventilation, note LucMénard, surtout dans les zones où il ya une forte circulation de chariots, parexemple près des quais de décharge-ment des remorques. C’est clair quedans ces situations, il faut une ventila-tion supplémentaire. Mais le problème,soutient-il, c’est qu’une norme spéci-fique ne réussira jamais à couvrir tousles cas possibles sur le terrain. Il fau-drait donc que les entreprises soientsoumises à l’obligation plus généralede respecter une ventilation suffisante.Il nous serait alors possible de prescrireles solutions appropriées dans chaquecas. Le processus de révision est com-mencé, mais il est long et complexe »,reconnaît M. Ménard.

Persévérance et travail sur le terrainC’est forcément à long terme que le projet du CLSC Côte-des-Neiges donnera des résultats. « Mais ce qu’onpeut déjà observer, note la Dre Isler,c’est que des programmes d’entretiendes chariots au propane sont en coursd’implantation dans les entreprises.Elles ont des fiches et des registres qui leur permettent de suivre et de contrôler l’état de leurs chariots. Leregistre d’un chariot est donc égale-ment un indicateur dans l’évaluation du projet afin de mesurer l’implanta-tion d’un programme d’entretien dansles établissements. Après un an, il yavait relativement peu de ces fiches etde ces registres bien remplis. Mais on travaille pour qu’après deux puistrois ans, il y en ait une proportion toujours plus importante. Il est clair que la persévérance est nécessaire dans le partenariat. Le rôle des CLSC,qui interviennent établissement parétablissement, ne permet pas d’obte-nir à lui seul des changements dansl’ensemble des entreprises utilisant des chariots élévateurs. Il consiste à observer, lors de l’implantation du pro-gramme, ce qui fonctionne bien ou malsur le terrain, à cerner les problèmes, à les résoudre si possible, et à en tirerdes leçons pour adapter les recomman-dations aux entreprises ainsi que cer-tains aspects de la démarche. »

« Même s’il est difficile de quan-tifier les résultats parce que nous ensommes encore au début du projet,renchérit Pierre Bouliane, on peut direque, sur le plan qualitatif, il s’est opéréun changement réel. Il y a dix ans, onn’avait pas démontré la pertinence dudiagnostic des risques associés auxémanations de CO des chariots aupropane. Aujourd’hui, c’est fait, et çanous donne un certain pouvoir de persuasion auprès des entreprises. »Hélène Cyr de conclure : « Parce quece problème a été retenu comme prio-rité par la CSST pour 2000-2002, cela va donner lieu, à l’échelle duQuébec, à des actions structurées quivont englober la contribution de tousles responsables, et l’une de ces actionsest le programme de formation des mécaniciens ! » O

2 Inscrit à l’Instruction 2000-2001 sous le titreMachines propane-ant ipol luants, codeSESAME 499501.

« Avec l’Association sectorielle

Transport et entreposage,

nous avons élaboré un guide

d’information tiré à plus

de 3000 exemplaires et

distribué partout, au Québec »,

d’expliquer Hélène Cyr,

coordonnatrice du programme

santé au travail au CLSC

Côte-des-Neiges.

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Les arbitres René Couture, représentant

des travailleurs au sein du comité

de santé-sécurité, et Mario Lavoie,

représentant de l’employeur, font une

visite d’observation silencieuse du poste de

Gaétan Beaulieu, ébouteur. Visite surprise,

mais pas discrète ! Difficile de passer

inaperçus quand on porte un blouson

à rayures noires et blanches.

Au jeu !À l’usine Champneuf, la saison de laLNS dure environ six semaines. Unepériode d’inscription de deux semainesla précède. Les participants se regrou-pent en équipes de six joueurs. « Cespersonnes ne font pas nécessairementle même travail. Ainsi, cette année, une secrétaire a rallié les rangs d’uneéquipe constituée d’ouvriers d’entre-tien. Toutefois, afin de faciliter leséchanges, il est préférable que lescoéquipiers appartiennent à la mêmeéquipe de travail, de jour ou de soir.

Chaque équipe choisit un nom et élit son capitaine. En 1999, les

Charlots, Gelés, Poètes, Tolérancezéro, Gargounes, B.S., Vigilants, Pieds,Boosters, Power Lumber, Fins Finaudset Last Call ont opposé une chaudelutte à l’équipe des Heavy Duty, qui aenlevé les honneurs de la saison.

Les membres du comité de sécuriténe se croisent pas les bras. Ils édictentles règles, créent les outils, animent lejeu, procèdent aux observations et aux vérifications sur le terrain, addi-tionnent les résultats, produisent lafeuille de pointage affichée chaque semaine dans la salle à manger del’établissement.

La prévention compte !L’attribution des points se fait selonune grille très simple. Un joueurn’ayant pas d’accident pendant la semaine mérite un point, jusqu’à concurrence de 5 points par semaine par équipe. « C’est minime et c’estvoulu, affirme le directeur des res-sources humaines. Le jeu est axé sur laprévention, sur le fait d’intervenir avantque l’accident ne se produise, et nonsur l’absence d’accident. Nous nesouhaitons pas qu’un accident pénaliseune équipe au point où elle perde samotivation et se retire du jeu. »

Mario Lavoie, directeur desressources humaines pour la région del’Abitibi, a la prévention à cœur. Il y a quelques années, il cherchait une idéenouvelle pour faire avancer la cause dela prévention. Il voulait qu’on en parledavantage, qu’on ne se limite pas à unesérie de règlements ou à des réunionsd’information ou de formation.

Longtemps actif au sein d’une ligueprovinciale de hockey, M. Lavoie apuisé l’idée dans son expérience per-sonnelle ; puis, avec l’aide de ses col-lègues du comité de santé et de sécurité,un jeu a pris forme. Ainsi, en 1995,naissait la Ligue nationale de sécurité(LNS), qui calque son mode de fonc-tionnement sur celui de la LNH. « Lejeu ne se substitue pas à une gestionserrée de la prévention ou au pro-gramme de santé et de sécurité de l’entreprise, précise-t-il. Au contraire,il les complète et les améliore. Le jeu est simple et peut être adapté àn’importe quel milieu de travail. »

La prévention,Située à Champneuf, à 75 km au nord de Val-d’Or,

l’entreprise est reconnue comme chef de file en matière

de santé et de sécurité. L’usine, qui emploie près de

110 personnes, fait état d’un palmarès de réalisations et d’un

bulletin de santé et de sécurité fort enviables. Les accidents y

sont moins nombreux et de moindre gravité qu’ailleurs dans

le secteur, statistiques à l’appui ! Le secret ? Tout le monde

met la main à la pâte, jour après jour,

avec vigilance et détermination.Par Suzanne Labrecque

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Au cours de la saison, des membresdu comité visitent à l’ improvistechaque participant, pour vérifier s’ilutilise les poubelles de récupérationconformément aux règles de l’usine, et s’il garde son aire de travail propreet ordonnée (6 points).

À deux reprises, ils procèdent égale-ment à une visite d’observation silen-cieuse de 10 minutes au poste de travailde chaque participant. Visite surprisemais pas secrète, encore moins discrète.Difficile de passer inaperçus, quand lesobservateurs revêtent le traditionnelblouson à rayures noires et blanchesdes arbitres ! Un maximum de 5 pointspar travailleur, par visite, s’ajoute à la fiche de pointage de l’équipe. « Lescritères d’attribution des points sontstricts, convient Mario Lavoie. On nejoue pas avec les règles. Le jeu, c’estdu sérieux ! » Il se souvient d’un tra-vailleur qui devait dégager un morceaude bois coincé dans une machine. Àl’observation de la tâche, méthode decadenassage et techniques de déblocageimpeccables. Un score parfait… saufque le travailleur avait négligé de porterses protecteurs auditifs.

À intervalle de trois semaines,chaque capitaine reçoit un formulairecomportant cinq questions relatives à la santé et à la sécurité ou aux règlesde l’entreprise. Le questionnaire remplidoit être rendu le lundi au comité desanté et de sécurité et au plus tard levendredi suivant. Deux points sont attribués à chaque bonne réponse. « Lafiche des résultats obtenus constitue undocument important pour le comité. Sitoutes les équipes se “plantent” sur unequestion, c’est probablement l’indiced’une lacune ou d’une information

erronée, explique M. Lavoie. On peutdonc orienter nos interventions en in-formation et formation avec plus deprécision. »

Une prime de cinq points est accordée pour le recrutement de toutnouveau joueur, nouveau ou ancienemployé qui ne participait pas à laligue l’année précédente. Le taux de participation est passé de 60% en1995 à 95% en 1999. Le parrainaged’un nouveau ou d’un travailleur af-fecté à une nouvelle tâche mérite troispoints à l’équipe. « Le parrainage

La ligue a fait des petits à Baie-Comeau

Un bras, familièrement appelé « bras

canadien », permet à Patrice Girard,

mécanicien et président du syndicat,

de changer les scies de la refendeuse.

Auparavant, cette tâche exigeait la

présence de deux ouvriers qui, de plus,

travaillaient à bout de bras dans une

posture très contraignante.

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La ligue a fait des petits à Baie-ComeauLa scierie des Outardes, autre secteur d’Abitibi-Consolidated, a goûté,elle aussi, aux bienfaits de la ligue de prévention. Les participants et participantes ont marqué plusieurs buts en 1996 et 1997. « Ainsi,pour réduire les bruits d’impact, des limeurs travaillant sur une tablede métal l’ont recouverte de caoutchouc, rapporte Gilbert Genest,coordonnateur en santé-sécurité. Le personnel du secteur préparationtrouvait que les travailleurs de l’équipe de nuit circulant dans la cour n’étaient pas assez visibles. Ils ont eu l’idée de créer à leur intention des autocollants fluorescents. Ce sont de petites choses,mais tous les points sont valables quand ils entrent dans le filetde la prévention… » O

Sur la passerelle de la chargeuse Tanguay, un œil magique déclenche

un avertisseur sonore. Le son informe les travailleurs qu’ils ne peuvent

s’engager sur la passerelle. À cause du bruit ambiant, le conducteur

de la machine, assis dans son habitacle, pourrait ne pas entendre cette

alarme. Un avertisseur visuel a donc été ajouté en guise de mesure

supplémentaire de sécurité. Claude Laprise, surintendant des ressources

humaines et de la prévention, circule sur la passerelle en toute sécurité.

constitue un moyen efficace d’encou-rager et d’assurer la transmission dusavoir des plus anciens ou des plus expérimentés. »

Les suggestions, actions et ini-tiatives de prévention sont également récompensées(10 points par semaine).Chaque équipe doit proposer un slogan

de santé et de sécurité qui sera utilisépour faire la promotion de la préven-tion dans l’usine (20 points) et décrireun « passé proche » réel ou fictif, maisréaliste, propre au milieu de travail del’usine Champneuf(5 points par situa-tion, soit un maximum de 50 pointspar saison).

Après tant d’efforts, la fête !La coupe Stanleyde la prévention, rebaptisée coupe Sécurité, est décer-née à l’équipe qui a accumulé le plusgrand nombre de points. La remise du trophée se fait lors d’un brunch de fin de saison auquel sont conviésles participants et leurs conjointes et conjoints. On n’attend toutefois pas cette occasion spéciale pour souligner les bons coups. Tous les joueurs reçoivent un prix symboli-que à l’inscription. Chaque semaine, celui ou celle qui s’est démarqué parses actions ou son comportement esthonoré, il est désigné joueur étoile, en quelque sorte. De plus, un tiragepar semaine est prévu pour tous lesparticipants.

Lors du brunch de fin de saison,c’est la fête ! Un prix d’une valeurd’environ 50$ est remis aux membresdes trois meilleures équipes. « C’estpeu en regard des efforts déployés,mais il s’agit d’une récompense qui les identifie comme membres d’uneéquipe gagnante et que personned’autre ne peut obtenir. Cette année,chacun des participants gagnants a reçu une chemise aux couleurs de son équipe. Inutile de préciser qu’ils la portent avec fierté. »

À la fête, comme en cours de saison, l’accent est mis sur la par-ticipation plutôt que sur le nombre de points accumulés. Tous les parti-cipants sont admissibles au grandtirage, quel que soit leur classement.Les cadeaux offerts par l’entreprisesont alléchants : appareil de cinémamaison, tracteur à pelouse, magné-toscope.

La prévention sort gagnante« Nous avons des résultats concrets et significatifs, conclut M. Lavoie.Plus de 100 personnes parlent entreelles de sécurité. Ce n’est plus uni-quement la responsabilité du contre-maître ou du spécialiste en ressources humaines, c’est devenu l’affaire detous ! Un changement de mentalités’est peu à peu opéré dans l’usine, désormais, les travailleurs vont au devant de l’information. Évidem-ment, le défi du comité de santé et desécurité, c’est d’arriver avec des idéesnouvelles afin d’éviter la routine et demaintenir l’intérêt des participants. »Des nouveautés sont déjà en gesta-tion pour la saison 2001. O

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Pierrot Lambert, mécanicien et représentant au comité de santé-sécurité,

effectue une soudure. Un aspirateur intégré à la table gobe les cendres et

les débris de métal qui aboutissent dans un cendrier amovible.

Les prises électriques font corps avec la table.

C’est pour cette raison que l’Uniondes producteurs agricoles (UPA) achoisi, en 2001, de consacrer sa semainede la prévention en agriculture auxblessures et aux maladies causées parles animaux. Cette semaine est orga-nisée en collaboration avec la CSST et le réseau de la santé. Pour étoffer et valider l’information permettant dedonner le coup d’envoi à la campagnede sensibilisation et d’information lancée à cette occasion, une brochette impressionnante de spécialistes de laquestion a été réunie : chercheurs, vété-rinaires, professeurs en techniques agri-coles, spécialistes du réseau de la santépublique et de la CSST. De cet effortconcerté est sorti un document,La pré-vention, c’est pas si bête…

Prudence, diplomatie, méthodeRédacteurs principaux de la section duguide portant sur les blessures, MartinParadis et Nathalie Gagné sont tousdeux professeurs en techniques de gestionagricole au cégep de Lévis-Lauzon. M. Paradis a une solide expérience del’enseignement de la prévention desblessures causées par les animaux. Mme Gagné est titulaire d’une maîtriseen comportement des animaux de la

Trente pour cent des blessuressurvenant en milieu agricole sont cau-sées par les animaux de la ferme. À cela, il faut ajouter les zoonoses, maladies transmises par les bêtes, dont la fréquence réelle est inconnue parce qu’on les confond souvent avecd’autres maladies courantes aux symp-tômes similaires.

Qu’on ne se laisse donc pas tromperpar les apparences bucoliques de la vieà la ferme; le métier de producteur agri-cole est un métier dangereux. « C’estsans doute le secteur qui présente le plus de risques en ce qui a trait aux acci-dents du travail », précise le Dr Benoît Gingras, médecin conseil à la Directionde la santé publique de Chaudière-Appalaches. « Beaucoup de producteursestiment que ça fait partie des risques du métier. Mais, quand on analyse les accidents qui se produisent sur la ferme,notamment ceux ayant rapport au travailavec les animaux, on se rend comptequ’ils auraient pu être évités. »

Les animaux de la ferme

Si le chien est le meilleur ami de

l’homme, les animaux de la ferme

sont sans doute les meilleurs amis

du producteur agricole. Mais pour

ne pas écoper de quelques ruades,

coups de tête, de corne, de bec

ou de griffes, qui font partie des

réactions normales des bêtes,

et pour ne pas risquer, en entrant

en contact avec elles, d’attraper une

des maladies qu’elles peuvent transmettre

à l’occasion, le producteur agricole

doit adopter et utiliser de

bonnes méthodes de travail.

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Un guide appelé à voyagerPratique, accessible et bien présenté,le guide La prévention, c’est pas sibête… est attendu avec impatiencedans le milieu agricole. Il y a fort à parier qu’il se généralisera aussicomme document pédagogique dans les établissements qui donnentdes cours aux futurs producteursagricoles. O

Une prévention pas bête du tout !

Par Suzanne Cohen

ferme. Elle s’est donné pour objectifd’éveiller l’esprit d’observation desétudiants qui travaillent avec les ani-maux pour le repérage, en toutes circonstances et à tout instant, de situa-tions nécessitant l’application de me-sures de sécurité. Le Dr Yvon Couture,de la Faculté de médecine vétérinairede l’Université de Montréal, a aussicontribué à la préparation du contenudu guide.

Premier message véhiculé par lesspécialistes : chaque catégorie d’ins-tinct animal, qu’il s’agisse d’un com-portement maternel, sexuel, alimentaireou d’un comportement de peur ou d’agression, comporte des risques. Une bonne connaissance des particula-rités de l’instinct des espèces animaless’avère donc primordiale.

Il importe, par exemple, de savoirque le champ visuel des animaux estbeaucoup plus étendu que celui des hu-mains. Toute intrusion brusque dans cechamp risque de surprendre l’animal etde provoquer une réaction soudaine desa part. Il faut être conscient aussi quechaque animal a besoin qu’on respectesa « bulle » de sécurité et que la taillede cet espace augmente quand l’ani-mal devient nerveux. Il faut dont savoirévaluer les limites de la bulle, en êtreconscient et savoir les utiliser quand on déplace des animaux. Les bêtes ont aussi une ouïe très fine. Les bruits forts et inhabituels peuvent susciter des réactions vives de leur part. Bref,pour que soient éliminés les risques aumaximum, les animaux doivent évoluerdans un contexte calme et rassurant.Par ailleurs, il est sage de se méfier des mâles en rut. Ils risquent d’envoyerpromener ceux qui semblent contra-rier leurs visées. Quant aux femellesqui mettent bas, elles sont capables dese montrer agressives.

La tête de la bête ! Comment vous y prendriez-vous pourdéplacer un bovin récalcitrant? Avecde l’expérience et de l’entraînement, ilest possible d’y arriver en toute sécu-rité en utilisant un licou. Il faut seplacer tout près de l’épaule gauche del’animal, la main gauche tenant lacorde du licou. Cette position permetd’utiliser l’autre main pour compléterla manœuvre. De plus, étant près de labête, on peut se coller rapidement surelle afin d’avoir plus de force pourtourner sa tête vers l’arrière, donc verssoi, tout en tirant sur le licou pourralentir sa marche. On peut aussidiriger la tête du bovin vers le plafondou le plancher. Cette manœuvre a pourconséquence de limiter son champ de vision et ainsi d’arrêter sa fuitepuisque, par principe, la vache suit son nez. Cependant, si on ne parvientpas à maîtriser l’animal, il faut rapide-ment tout lâcher et le laisser aller.

D’autres mesures de préventiongénérales doivent s’appliquer en touttemps. Par exemple, il importe d’êtreattentif aux signes précurseurs d’uneréaction intempestive de l’animal et de prévoir comment fuir en cas de dan-ger. Il faut aussi vérifier la présence dematières susceptibles de provoquer desglissements ou des chutes — litièresmouillées ou fumier — et voir à les en-lever. On doit également être vigilant,voire méfiant lorsqu’on doit s’accrou-pir près d’une bête de grande taille, carcette position nuit à la rapidité de lafuite en cas de besoin. Bref, tout pro-ducteur agricole, même expérimenté,trouvera dans cette partie du guide unemine de renseignements utiles.

Pour ne pas s’en faire passer une…Le Dr Robert Higgins, microbiolo-giste et professeur à la Faculté demédecine vétérinaire de l’Université de Montréal, ainsi que le Dr Benoît Gingras, de la Régie régionale deChaudière-Appalaches, sont les prin-cipaux auteurs de la section du guide qui traite des zoonoses ou des mala-dies transmises par les animaux.

Le contact avec les bêtes de la fermedonne en effet parfois lieu à des in-fections qui peuvent se manifester de diverses manières : rougeurs, chute de cheveux, diarrhée ou symptômes grippaux, etc. Même si l’animal neprésente aucun signe pathologique, ilpeut transmettre des maladies par voiecutanée, digestive ou respiratoire. Heu-reusement, la majorité des maladies animales ne peuvent pas se communi-quer aux humains.

Les zoonoses qui se transmettentpar voie cutanée peuvent s’attraper àla faveur de lésions comme des cou-pures, des abrasions, des piqûres oudes morsures au simple contact avecl’animal, ou encore avec son urine, ses excréments, ses tissus placentaires ou fœtaux. Quant aux zoonoses trans-mises par voie digestive, elles s’attra-pent généralement au moment où unepersonne porte à sa bouche une mainou un objet souillé au contact d’ani-maux, par exemple un crayon ayanttraîné dans un bâtiment de ferme. Ces infections, qui peuvent causer des gastro-entérites chez les humains, sontprovoquées par des bactéries vivantdans les intestins des animaux. Pour

Les bovins et les chevaux ont

le « bras » long. Ils peuvent

non seulement donner des

ruades vers l’arrière, mais

aussi sur le côté. Gare à

celui qui se trouve

à portée des sabots,

à l’arrière et sur le

côté arrière des bêtes !

ce qui est des zoonoses transmises par voie respiratoire, elles s’attrapent plus particulièrement au moment de la manipulation de tissus placentaires etfœtaux d’animaux infectés.

Bonne nouvelle ! La majorité desbactéries susceptibles de causer deszoonoses ne résistent pas aux savons et détergents usuels. Se laver les mainssouvent et minutieusement constituedonc une consigne de première im-portance. Le port de gants, quand on a des blessures aux mains ou quand l’animal est affligé d’une lésion, doitégalement devenir un automatisme.D’autres mesures plus particulièrespeuvent éviter bien d’autres occasionsd’infection. Par exemple, quand onvaccine les animaux, on ne met pas les seringues dans ses poches si l’onveut éviter de se piquer et on prendl’habitude de jeter les aiguilles dans un contenant rigide prévu à cette fin.Au cours de la désinfection des ins-truments ayant servi à des soins de santé, on porte des gants et des lu-nettes de sécurité afin de se protéger

des éclaboussures. Et puis, avant derentrer à la maison, on laisse dans les bâtiments vêtements de travail etbottes souvent porteurs d’agents in-fectieux.

Dans les régions rurales, la parti-cipation active des membres du réseaude la santé aux activités de préventionrelatives aux thèmes décrétés annuelle-

ment par l’UPA prend, dans le cas deszoonoses, toute sa signification. Quandun médecin, en zone rurale, reçoit unepersonne qui souffre de symptômesgrippaux, de rougeurs, ou de diarrhéepersistante, il devrait avoir le réflexe de lui demander, entre autres, « Avez-vous été en contact avec des animauxde ferme? » O

Toucher l’ensemble des producteurs agricoles québécois,géographiquement dispersés et isolés, afin de promouvoirla santé et la sécurité sur la ferme, relève du défi. Mais, à chaque défi correspond une solution, et l’UPA a mis ledoigt sur une formule qui ressemble de plus en plus, d’uneannée à l’autre, à un success story.

Depuis maintenant six ans, l’UPA choisit chaque annéede traiter de façon exhaustive un grand thème de santé et de sécurité à la ferme et de susciter en cascade, danstoutes les régions, des activités d’animation autour de cesujet. Chacun des thèmes est maintenu et alimenté par la suite. Le lancement de chaque thème donne lieu à ungrand branle-bas dominé par la préoccupation de produire,avec la collaboration des partenaires de tous les horizons,une documentation d’actualité complète et à la portée detous pour soutenir les activités projetées : fiches et guidesà l’intention des producteurs, présentations disponibles sur CD à l’intention des animateurs.

Enthousiaste, Lucie Lacasse, directrice du service demain-d’œuvre et prévention à l’UPA, explique : « Nousavons accès, aujourd’hui, à de l’information que nousn’avions pas il n’y a pas si longtemps. Maintenant, commeil y a beaucoup de recherche, nous pouvons mieux étofferles problèmes que nous abordons. Nous ne possédons pastoutes les réponses, mais les ateliers nous permettent parfois de trouver des possibilités de solutions. Il est

important que, dans chaque région, les gens puissent s’approprier le matériel et que le message véhiculé colle à leur réalité. »

Chaque région envoie tout d’abord des représentantssuivre une formation : ces derniers deviennent par la suiteanimateurs dans leur région. Puis, les comités régionaux etleurs syndicats voient comment se dérouleront les quelque60 ateliers locaux organisés un peu partout au Québec,chaque année. « Nous avons fini par créer un besoin, faitremarquer Mme Lacasse, si bien que les gens nous sollici-tent, maintenant. » Denis Bilodeau, président de la fédéra-tion de l’UPA du Centre-du-Québec, ajoute : « Nous nousservons d’exemples d’accidents survenus dans des fermesde la région et nous en discutons. Nous voulons transmet-tre une culture de prévention aux producteurs, et nous espérons qu’ils la communiquent à leurs employés et àleur famille. Nous devons les persuader de la nécessité dedétecter les sources de dangers dans leurs méthodes detravail, et nous commençons à avoir les moyens de le faire. À cet égard, la collaboration entre le réseau de la santé, la CSST, et l’UPA est extraordinaire. Aucun d’entre nous nepourrait, seul, aller aussi loin et toucher un public aussivaste. »

Pour connaître les dates et les lieux des ateliers de formation, s’adresser à l’UPA (450) 679-0530 ou à ses fédé-rations régionales. O

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Le panneau de conduite est de mise

pour éviter de se faire coincer

contre un mur quand on transfère,

d’un enclos à l’autre, des animaux

se déplaçant en troupeau.

La majorité des bactéries susceptibles

de causer des zoonoses ne résistent

pas aux savons et aux détergents

ordinaires. Se laver les mains, c’est

facile et efficace.

Éliminer les risques un par un

La démarche de l’UPA

Code canadien du travailDes changements importantsDepuis le 30 septembre 2000, les entreprises des secteurs sous autorité fédérale comptant plus de 300 employés sont mainte-nant tenues de créer des comités paritaires d’orientation enmatière de santé et de sécurité. Cette mesure touche environ 85 %des employés assujettis au Code canadien du travail.

On y prévoit dorénavant qu’une employée enceinte ou qui allaite peut cesser d’exercer ses fonctions, avant d’obtenir un certificat médical, si elle soupçonne un danger pour sa santé ou celle de l’enfant à naître. Cette nouvelle disposition permetd’éviter qu’une future mère soit indûment exposée à des risquespendant qu’elle attend son certificat médical.

Selon les récents amendements, les employeurs doivent voir à ce que les administrateurs et les surveillants reçoivent une formation appropriée en santé et sécurité. D’autre part, il est devenu possible de recourir à un processus interne de règlementsdes plaintes.

La législation fédérale est désormais moins interventionniste et davantage axée sur la prise en charge par les milieux de travail. Ces modifications sont le fruit de consultations inten-sives amorcées depuis 1993 auprès des principales organisa-tions d’employeurs et de travailleurs des secteurs d’activité decompétence fédérale.

Pour en savoir plus, on peut consulter le site Web de Déve-loppement des ressources humainesCanada : http://travail.hrdc-drhc.gc.ca.Ou composer le (514) 283-2214 ou le 1 800954-2633. O FM

Nouveau nom,même missionExit, le Conseil d’évaluation des techno-logies de la santé au Québec. Place àl’Agence d’évaluation des technologieset des modes d’intervention en santé(AETMIS), créée le 28 juin 2000. Sa mission ? Évaluer l’efficacité, la sécurité,les coûts, le rapport efficacité-coûts et l’évaluation des implicationséthiques, sociales et économiques destechnologies et modes d’interventionen matière de santé. Un exemple : dans un rapport récent, l’AETMIS fait le point sur les besoins, au Québec, de caissons et de chambres hyperbaresutilisés sous surveillance médicale. L’Agence est formée de 15 spécialistesreprésentant les disciplines touchéespar les multiples dimensions de l’évaluation. Les travaux sont réaliséspar l’équipe d’agents de recherche et de chercheurs consultants. O JMSource : ministère de la Recherche, de la Science etde la Technologie.

À pied, à cheval et en motoneige !Une formation à donner à des pompiers béné-voles isolés par l’absence d’un réseau routier?Qu’à cela ne tienne ! Si la montagne ne vientpas à vous, déplacez-vous vers la montagne, àmotoneige s’il le faut ! C’est ainsi que l’équipede santé au travail du Centre de santé de la Basse-Côte-Nord, en collaboration avec Clément Chabot, formateur à l’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail,secteur Affaires municipales (APSAM), a of-fert une formation de trois jours aux pompiersbénévoles des municipalités de Saint-Augustin,Kégaska et Chevery au mois de mars 2000. Objectif : fournir aux pompiers les outils pourintervenir de façon sécuritaire et sans danger pour leursanté lors de sinistres. Bien que les municipalités sesoient dotées de tout l’équipement nécessaire pour agiren cas d’urgence, les bénévoles ne possédaient pas lesconnaissances de base pour intervenir dans les règlesde l’art. Jusqu’à ce que l’équipe de santé au travailrelève le défi de voyager en motoneige pendant neufjours sur une distance de 1200 km.

Dans cette région éloignée, ce véhicule est le moyenprivilégié en hiver pour se déplacer d’un village àl’autre. Les formateurs ont même dû emprunter une

route baptisée La route blanche, en l’honneur deBlanche de la célèbre télésérie du même nom. Surplace, l’équipe en a profité pour donner de la forma-tion au personnel infirmier de huit dispensaires sur les facteurs de risque dans le milieu de travail d’unefemme enceinte ou qui allaite. Louis-Marie LeBel, infirmier, et Suzanne Bédard, médecin de l’équipe desanté au travail de la Basse-Côte-Nord, peuvent diremission accomplie alors que ce projet a longtemps semblé impossible. Comme quoi la prévention peut se frayer un chemin partout… même où il n’y a pas de route ! O JM

En raccourci

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Michel Dupuis dans la musique célesteC’est avec tristesse que l’équipe de Prévention au tra-vail apprenait, en septembre 2000, le décès du Dr MichelDupuis, physiatre à l’hôpital Notre-Dame de Montréal,où il a dirigé le département de physiatrie pendant prèsde 20 ans.

La feuille de route de ce praticien exceptionnel estéloquente : professeur titulaire à la Faculté de médecinede l’Université de Montréal ; concepteur du programmede formation en physiatrie, qu’il a dirigé jusqu’en 1986 ;président fondateur de l’Association canadienne demédecine physique et de réadaptation ; cofondateur del’Institut de physiatrie du Québec.

Apprécié de tous pour sa grande capacité d’écoute,sa vaste culture et son approche humaniste, le Dr Dupuis a travaillépendant de nombreuses années à la réadaptation des travailleurs, etil a collaboré à plusieurs projets de recherche avec l’Institut derecherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST).Il a également été l’un des premiers médecins spécialistes du Québecà s’intéresser aux troubles musculo-squelettiques des musiciens. MichelDupuis était membre de plusieurs sociétés savantes internationales,et il a signé de nombreuses communications scientifiques et des livresde vulgarisation, dont Ce sacré mal de dos1. L’équipe du magazinese joint à ses partenaires du grand réseau de la santé et de la sécurité du travail pour offrir à sa famille ses plus sincères condo-léances. Et propose, au lieu de la traditionnelle minute de silence,une relecture de la dernière interview qu’il a accordée à Préventionau travail2. O La rédaction

1 Éditions internationales Alain Stanké, 1992. 2 Le Dr Michel Dupuis : la « musique » de la réadaptation, il connaît !, rubrique

« Perspectives », printemps 1995.

La prévention dans la peau !Comment conserver la santé de la peauet prévenir les plaies chez les personnesatteintes de déficiences physiques ? Voilà l’objectif de prévention de la vidéocassette La prévention, j’ai ça dansla peau ! Pour les professionnels de lasanté qui veulent se doter de moyenspermettant l’intégration des comporte-ments de prévention. Car le traitementde l’ulcère de pression (plaie de lit), y compris la chirurgie, peut entraînerdes coûts très élevés sans compter la souffrance et les inconvénients de toutesorte. Une vidéo innovatrice présentantles situations de risque ainsi que lescomportements de prévention à adopter.Produite par ImagesNURSING. Disponibleà l’audiovidéothèque de la CSST, cote VC-001337. O JM

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Prévention au travail O En1994-95, lors de la table de discus-sion prévention-inspection, il a étédit que l’enquête sur un accidentest un exercice vital, indispensable, qui a des retombées au sein des entreprises.

André Turcot O Tout à fait. Desinspecteurs ont fait remarquer que letravail à accomplir, lorsqu’ils arriventsur la scène d’un drame, est énorme. Illeur faut recueillir les témoignages etles indices matériels, faire des constats,agir de manière à ce que les activitéspuissent reprendre sur le chantier ou ausein de l’entreprise, mais de façon sécu-ritaire. Parfois, ils sont appelés à inter-venir pour aider à rétablir le lien deconfiance entre l’employeur et les tra-vailleurs. Depuis plusieurs années, lesinspecteurs se servaient d’une méthodeinspirée de celle de Kepner-Tregoe,deux Américains conseillers en gestion.Ils n’ont pas caché qu’ils la trouvaientdifficile à appliquer. En 1996, dans lafoulée des travaux de la table intervice-présidence, la Direction de la préven-tion-inspection a fait un sondage afin desavoir quelle perception nos partenairesavaient des enquêtes sur les accidents.Les résultats, joints aux commentairesdes inspecteurs, ont montré qu’il fallaittout revoir. Un comité de travail, sousla direction de Maurice Lapointe, direc-teur régional, a réuni des spécialistes etune douzaine d’inspecteurs. Le comités’est vite posé une question cruciale :que pensaient les clients de la CSSTdes rapports qu’ils recevaient? La ré-ponse a été claire. Ils étaient malaisés àdéchiffrer, parfois incompréhensibles.

PT O Bref, il y avait un gros travailen perspective !

AT O Et on l’a fait ! Les inspecteursutilisent une nouvelle démarche quicomporte cinq étapes : la préparation,

la collecte de l’information, l’analyse,le rapport et le suivi. La méthode d’ana-lyse comporte deux outils. Le premier,l’arbre des causes, est très connu. Il fa-cilite la communication et favorise letravail en équipe. Mais son plus grandmérite est qu’il permet l’analyse nonseulement des aspects techniques,comme les équipements et les pro-cédés, mais aussi celle des habiletés,des connaissances, de l’organisation du travail. La méthode utilisée aupara-vant ne permettait pas d’aller aussi loin.Voilà donc une grosse amélioration. Je vous donne un exemple. Dans uneusine, un travailleur remplace un bou-lon sur la butée du disjoncteur de sécu-rité d’un compacteur. Il est de la bonnelongueur, du bon pas de vis, mais il n’apas la bonne nuance d’acier. Mais, bon,il fitte…Plus tard, un collègue entre-prend de huiler une partie de la ma-chine. Il se dit qu’il n’est pas nécessairede la cadenasser et se fie au disjoncteur.Or, le boulon, sous les efforts, s’étaitbrisé. Résultat : tout a cédé, et le mal-heureux est mort écrasé par le com-pacteur. Avec l’ancienne méthoded’enquête, l’inspecteur aurait concluque l’accident était survenu parcequ’on n’avait pas utilisé le bon boulon,et qu’on avait omis le cadenassage,point. Les connaissances, la forma-tion n’auraient pas été mises en cause.L’employeur, le contremaître, le tra-vailleur savaient-ils quel type de bou-lon utiliser ? Ceux achetés coûtaient 30 cents. Celui qu’il aurait fallu valait60 cents. Le choix a-t-il été fait pourdes impératifs économiques ? Mourir

pour 30 cents, c’est trop bête ! La nou-velle méthode d’enquête permet doncd’analyser la compétence des gens, lagestion de la santé-sécurité. Évidem-ment, c’est délicat, mais si l’inspecteurse tait, il n’aide ni l’employeur ni les travailleurs. Si, au contraire, il en tientcompte, il peut éviter d’autres acci-dents, dans l’usine, et aussi ailleurs.Deuxième outil : l’arbre des causes nepermettant pas de travailler sur les hypothèses, la méthode comporte un volet consacré à la recherche et à la validation des hypothèses. Autre chan-gement : désormais, les inspecteurs travaillent à deux. Celui chargé de l’établissement ou du chantier où estsurvenu l’accident, qui connaît bien l’entreprise, sa culture, ses particula-rités, est soutenu par un collègue ayantreçu une formation plus poussée. Dansle cadre d’une enquête, les deux ins-pecteurs peuvent faire appel, éventuelle-ment, aux connaissances de spécialistes,ou à des conseillers de la Direction dela prévention-inspection. Ils travaillentaussi avec le coroner, le médecin lé-giste, la Sécurité publique, les pom-piers, etc. Le gestionnaire et le directeursanté-sécurité les soutiennent, du débutà la fin de l’enquête. Ce travail d’équipese poursuit avec le comité de lecture durapport. Plusieurs personnes, dont lacommunicatrice ou le communicateurrégional, en font partie. Le rôle de cecomité consiste à lire le texte, à pro-poser des corrections qui le rendrontplus facile à comprendre par une ma-jorité de lecteurs. Et aussi à soutenir les inspecteurs.

Perspectives

Faire parler les accidents,haut et fort Au Québec, lorsque survient un accident grave,

voire mortel, les inspecteurs de la CSST font une enquête

afin de mieux comprendre le pourquoi et le comment

de l’accident. André Turcot, conseiller à la Direction

de la prévention-inspection, évoque les changements

entrepris pour améliorer, raffiner les rapports d’enquête,

pour leur donner un rayonnement et un impact

aussi grands que possible afin que soient éventuellement

évités d’autres accidents du même type.

Défi des inspecteurs Défi des inspecteurs

PT O Que se passe-t-il une fois unrapport terminé, revu et corrigé ?

AT O Auparavant, il était envoyé parcourrier au coroner, à l’employeur, à lafamille du travailleur décédé, lorsquesouhaité. Désormais, les inspecteurs serendent chez l’employeur et, devant lesreprésentants patronaux et syndicaux,ils en font une présentation avec destransparents, des photos, etc. Ils uti-lisent un langage clair, concret, ils vontà l’essentiel, afin de capter et de garderl’attention de ceux à qui il s’adresse. Et ils répondent à leurs questions. Dansleur présentation, ils n’accusent per-sonne. Leur rôle consiste à expliquerleurs conclusions et leurs demandes decorrection, à accompagner et à offrir du soutien à l’entreprise dans sa dé-marche pour éliminer le danger.

PT O Qu’avez-vous fait pour réussirun tel changement dans les façonsde faire ?

AT O On a donné six jours de forma-tion aux directeurs santé-sécurité, sixégalement à 220 inspecteurs, et 14 joursà un groupe d’inspecteurs désignés par les directions régionales. On a aussi

AT O Oui. Il faut absolument que l’in-formation touche le plus grand nombrede personnes possible. Un communiquéde presse est désormais rédigé pourchaque rapport d’accident mortel. Desconférences de presse sont organiséespour donner encore plus d’impact aurapport. Les journalistes apprécient lechangement. Et grâce à leurs comptesrendus, le public qui comprend des employeurs et des travailleurs peut apprendre : attention ! il y a un pro-blème dans tel procédé, avec tel outil.En faisant circuler l’information, enproposant des conférences et à l’occa-sion des articles, la CSST espère quedes incidents et des accidents serontévités ailleurs, sur d’autres chantiers oudans d’autres entreprises.

PT O Que pensent les inspecteursde ces rencontres avec les médias ?

AT O Ils trouvent l’exercice très valo-risant. Ils peuvent enfin expliquer cequ’ils font, sensibiliser, et espérer sau-ver des vies. Ils se préparent à ces ren-contres, avec le soutien de l’équipe desrelations publiques de la Direction descommunications et des communica-teurs régionaux. Ces derniers ont suiviun cours à cette fin.

PT O Les rapports d’enquête contiennent maintenant des recommandations ?

AT O Exact, et le comité de lecture lesanalyse avec soin de façon à pouvoirélaborer un plan d’action avec la di-rection régionale et la Direction de laprévention-inspection. Certaines recom-mandations peuvent être très utiles à toutun secteur d’activité, à nos partenaires,aux associations sectorielles paritaires,notamment. Bref, avec tous ces change-ments, les inspecteurs de la CSST sontplus que jamais au cœur de l’action enmatière de prévention.O

Monique Legault Faucher

À surveiller dans le prochain numéro !Une toute nouvelle rubrique : « Lesaccidents nous parlent… » Appuyéesur des faits réels, elle présentera unaccident, ses causes et les solutionspour éviter qu’il ne se reproduise.

de la CSST

« Dans leur travail d’enquête, les

inspecteurs de la CSST utilisent une

nouvelle démarche qui comporte

cinq étapes : préparation, collecte

de l’information, analyse, rapport

et suivi », explique André Turcot.

convenu avec eux d’une formation continue. Au fur et à mesure que desbesoins se manifesteront, nous ver-rons à les combler. Dans le programme de formation actuellement offert, un cours portant sur la gestion de crise aété donné par des psychologues indus-triels. Les inspecteurs doivent inter-roger les témoins de l’accident, mais illeur faut s’assurer, au préalable, que cespersonnes sont en état de répondre auxquestions. Ils ont aussi à composer avectoute une gamme d’émotions fortes, à recommander que les personnes enétat de choc reçoivent l’aide nécessaire,à les réconforter au besoin. Et à voir àleurs propres émotions. Il y a des scènesdéchirantes qui marquent, et les ins-pecteurs de la CSST ne sont pas enacier inoxydable ! Les gestionnaires ontdonc été sensibilisés à l’importance dedétecter les signaux de détresse, cons-cients ou inconscients, des inspecteursrevenant de la scène d’un accident.

PT O Les rapports d’enquête connaissent aussi une diffusionplus large qu’avant…

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de la CSST

Pour recevoir gratuitementle magazine Prévention au travailil vous suffit d’en faire la demandeen écrivant à l’adresse suivante :

Prévention au travailAbonnement Québec525, rue Louis-PasteurBoucherville (Québec) J4B 8E7

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Institut de recherche Robert-Sauvéen santé et en sécurité du travail

Désirant rendre hommage à son fondateur et premier président,l’IRSST a ajouté le nom de Robert Sauvé à sa propre dénomination.C’est ainsi qu’en ce début du nouveau millénaire, l’Institut derecherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail poursuitla mission que s’était fixée son premier président :

Contribuer, par la recherche, à la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles et à la réadaptation des travailleurs qui en sont victimes.

Vous offrir une recherche et des services

de qualité

www.irsst.qc.ca

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et toujours le même engagement