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- 374 - Reeherches sur la ehloruration du butylene et les proprietbs du dichlorobutanel) par E. Briner, J. Hausser ct E. de Luserna. (18. 11. 24.) Lcs rcclierches, dont iious r6sumons les rhsultats ci-al)i lJOW point de dGpart l’idbe dc mettre en valeur, en les associant, tleus produits, le clilore et I’alcool Lutyliquc, pour lesyucls on tkirc actuclle- nient trouver de xiouveaux db t)ouch@s. Le chlore est nioins coiisoiiinii~ que I’alcali c’austiyue lib6rC: en nihr temps dans 1’6lectrolyse cles t,hlo- rims alcalins. L’alco(~1 butyliquc est mi prodnit tle la fermrntation htplique pratiyu6e clans d’iniportants &tablisserncnts, cn vue tlc 1’01)- teiitioii tle l’acGtone; il sc fornie ainsi en proportions doubles tic cclles tle l’acbtone et sc trouve de ce fait en fortes quantites B la disposition tlii chimiste2). En cherchant A associcr 1e chlore ot I’alcool butylique, nous visions la IJrBparation rl’hydrocarbureb chlorBs, pouvant, ainsi que ceux r6bul- tmt do la chloruration tie I’acQtylPne, fonctionner coInnie succkdanbs du sullurc de carbonc ou des benzines pour l’extraction et la disso- lution des huiles ct des graisscs. I1 y avait cionc tout tl’abord B s’assurer de la possibiliti: de piparer, dans tlc 1)onnes conditions opkraboircs, des composhs chlorks en partant, cles cieus corps sus-indiqui:~. Pour cettc prkparation, la voie la plus nor- male consiste B passer d’abortl dc I’alcool butylique au butyl6ne. Or, vette transformation, q~7i est unc dkshydratation, s’opiw trbs iiisbinent avec d’escellcnts ronclerrients. Nous avons obtenu ainsi d’assez glandes quantitks de butylhne avec dcs rendements de p r k tle 90% en nons ser- vant d’alumine coninie catalyseur et en ophrant B des tempksatures voisiiirn tle 480O. C’est dire qu’un appareillage industriel pcrfectionni: perrricttrait bans doute de rdaliser cette transformation pow ainsi dire quanti t ativerncnt . Quant B la c>hloruration, iiouh I’avons Btudibe dam diffPrentcs con- tlitions de march et, finalement, nous avons reconnu que le riiieux @tait> dc niettre tout simplement Ips gaz eii presence dans un tubc en )in le tlbhit, du chlorc et (111 JmtylPne. La r6action s’effectuc avec tI6gagerncmt tlc cahaleiir, rriais sans explosion, ot, Ie produit chlorb ’) Pour plus dr dbtails, voir tlibe J. Hriusser, Gentwe, 1924. 2) Nous rcmerrions Rlonsieur A. Vernet, administrateur de la Socibtb Prodor, d’avoir bien voulu nous siqnalrr cc fait. Kous tenons i‘reinercier Bgalement les Distil- Icries des Deux-SPvres qui ont bien voulu niettre & notre disposition pour nos recherche8 cie l’nleool butyliquc ct du butylhe.

Recherches sur la chloruration du butylène et les propriétés du dichlorobutane

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Page 1: Recherches sur la chloruration du butylène et les propriétés du dichlorobutane

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Reeherches sur la ehloruration du butylene et les proprietbs du dichlorobutanel)

par E. Briner, J. Hausser c t E. de Luserna. (18. 11. 24.)

Lcs rcclierches, dont iious r6sumons les rhsultats ci-al)i lJOW point de dGpart l’idbe dc mettre en valeur, en les associant, tleus produits, le clilore et I’alcool Lutyliquc, pour lesyucls on t k i r c actuclle- nient trouver de xiouveaux d b t)ouch@s. Le chlore est nioins coiisoiiinii~ que I’alcali c’austiyue lib6rC: en n i h r temps dans 1’6lectrolyse cles t,hlo- r ims alcalins. L’alco(~1 butyliquc est m i prodnit tle la fermrntation htpl ique pratiyu6e clans d’iniportants &tablisserncnts, cn vue tlc 1’01)- teiitioii tle l’acGtone; il sc fornie ainsi en proportions doubles tic cclles tle l’acbtone et sc trouve de ce fait en fortes quantites B la disposition t l i i chimiste2).

En cherchant A associcr 1e chlore ot I’alcool butylique, nous visions la IJrBparation rl’hydrocarbureb chlorBs, pouvant, ainsi que ceux r 6 b u l - t m t d o la chloruration tie I’acQtylPne, fonctionner coInnie succkdanbs du sullurc de carbonc ou des benzines pour l’extraction e t la disso- lution des huiles ct des graisscs.

I1 y avait cionc tout tl’abord B s’assurer de la possibiliti: de piparer , dans tlc 1)onnes conditions opkraboircs, des composhs chlorks en partant, cles cieus corps sus-indiqui:~. Pour cettc prkparation, la voie la plus nor- male consiste B passer d’abortl dc I’alcool butylique au butyl6ne. Or, vette transformation, q~7i est unc dkshydratation, s’opiw trbs iiisbinent avec d’escellcnts ronclerrients. Nous avons obtenu ainsi d’assez glandes quantitks de butylhne avec dcs rendements de p r k tle 90% en nons ser- vant d’alumine coninie catalyseur et en ophrant B des tempksatures voisiiirn tle 480O. C’est dire qu’un appareillage industriel pcrfectionni: perrricttrait bans doute de rdaliser cette transformation p o w ainsi dire quanti t ativerncnt .

Quant B la c>hloruration, iiouh I’avons Btudibe dam diffPrentcs con- tlitions de m a r c h et, finalement, nous avons reconnu que le riiieux @tait> dc niettre tout simplement Ips gaz eii presence dans un tubc en

)in le tlbhit, du chlorc e t (111 JmtylPne. La r6action s’effectuc avec tI6gagerncmt tlc cahaleiir, rriais sans explosion, ot, Ie produit chlorb

’) Pour plus dr dbtails, voir tlibe J. Hriusser, Gentwe, 1924. 2 ) Nous rcmerrions Rlonsieur A . Vernet, administrateur de la Socibtb Prodor,

d’avoir bien voulu nous siqnalrr cc fait. Kous tenons i‘reinercier Bgalement les Distil- Icries des Deux-SPvres qui ont bien voulu niettre & notre disposition pour nos recherche8 cie l’nleool butyliquc ct du butylhe.

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Ternpkrature . . . . Detwiti . . . . . . Coefficient de visco-

sitk . . . . . . .

ruisselle le long des parois du tnbe; l’absorption du chlore est ain4 quantitative.

Le produit chlorh est presque entihrement form6 par du dichlo- robutanel); cette constatation ne nous a d’ailleurs pas ktonn6s cas, ainsi que nous l’avons reconnu, le dichlorobutane se montre trbs rbsistant A toute chloruration ultkrieure. Considkrhe du point de vue technique, la chloruration du butylbne est donc une ophration beau- coup plus ais6e que celle de l’acbtylbne. Pour modkrer cettr dernikre, qui posskde un earactkre explosif, on est obligk dans l’industrie d’avoir recours ti divers prochdbs plus ou moins com$iquks (emploi de pcn- tachlorure d’antimoine ou de masse inerte).

Etant donnb l’intensith trbs diffkrente de ces deux reactions, il nous a paru inthressant de comparer leur tonaliti: therrnique. Une &rie de determinations calorimhtriques nous a conduits aux deux valeurs qui figurent ci-dessous a la fin des deux equations thermo- chimiques :

C,H, + 2 CI, = C,H,C4 (vap.) + 110,8 Cal. C,H, + C1, = C,H,CI, (vap.) + 33,4 Cal.

La chaleur de chloruration du butylkne est donc pres de quatrc fois plus failole,quo celle de I’achtylhne, ce qui explique son allure rela- tivement modhrke.

Le dichlorobutane nous int6ressait plus sphcialement par ses pio- pri6tes industrielles (pouvoir dissolvant, etc.) ; mais comme ses con- stantes physiques principales ont 6 th incomplBtement htablies, nous avons jug6 utile de les mesurer; leurs valeurs sont donnkes ci-aprks:

00 22,2O 33,9O 55,EP 77,5O 99,5O 1,144 1,115 1,103 I 1,080 I 1,053 I 1,032

0,0515 0,01073 0,00909 0,00707 0,00559 0,00535

Indice de rifruction a 20°: 1,4325. Point de congklation: Le dichlorobutane ne prhsente pas un point

de congklation fixe; fortement refroidi (en dessous de -8OO) il donne lieu SL la formation d’un verre.

Point d’ibullition: Aprbs avoir purifii: avec soin une assez forte quantith de dichlorobutane de notre fabrication, nous avons trouvi: comme point d’kbullition 114,6-114,8°, sous 730 mm2).

MM., Morgan et Hickinbotten, SOC. 123, 199 (1923), ont prr5parb aussi par cette methode du dichlorobutane qui leur a servi de point de depart pour diverses conden- sations; MM. de Montmollin et P. Matile, Helv. 7 , 106 (1924), l’ont obtenu en recevant simultanbment du chlore rt du butylhe dans un flacon contenant de I’eau et muni d’un agitateur.

2, Morgan e t Hickinbotten indiquent 115.2-115,5 pour 752 mm. Monfmollin rt M u f i l e indiquent 121 -122O pour 725 nim.

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Tempkrature d’inflammation : La tempkrature d’inflammation, soit, la temperature A laquelle il faut porter le liquide pour qu’il s’enflamme, est de 62 O, A cette temp6rature le dichlorobutane brfile trks lentoment. 11 ne prescnte done paa autant de danger, lorsqu’on le manipule, que le snlfure de carbone 011 les benzines.

Powoir clissolaant et extractif: Nous l’avons compare, pour toute une ser’ie d’hnilcs et tle graisses, avec celui du sulfure dc carbone et (111

ti.trachloi.Pthanc. Kous avons reconnu qu’a cc point dc vuc, le dichloro- I)utune ne prksentait pais rl’infbrioritb vis-&-vis de ces deux autres tlissol- vants. I1 leur est mtzme superieur pour l’enlbvement des taches.

Y’ozicit-4 : I1 a At6 signal&’) qiie le t&trachlor6thane, employ0 cornrnc dissolvant tlans l’industrie tles vernis, avait donne lieu B divers cas tl’empoisonnements elms les mines. Dans nos manipulations du diekiloro- butane, nous n’avons jamais Bt6 inrommodbs pas plus qne les personnes travaillant clans le meme local.

En re qui concerne le p i x de revient, tlii dichlorobutane, tlans les vonditions actuelles dn marchi?, il serait, supi?rieiir a celui (111 snlCurc clc car’lmnc 011 des clbrivbs chlorbs cle l’acktylhe. Mais il ne faut pas oul~lici- qt io le pris de l’aleool butyliqne tlPpend aussi du marchi. de I’acbtonc. Si de fortes quantitks tl’aci.tone tlevaient %re p repa rk par le proc6dt‘l tle la fernlentation hxtyliqne, il se pourrait que l’on eat pent-Ctre intGrPt A Pconlei. sous fortne de produit,s chlorPs le stdock rksitluel ct’alrool Imty- Iiqne.

GenPve, Lahoratoire dc Chirnie technique et thhrique de l’Univcrsitj6.

’) ( ’himir c,t Industrir. 9, 711 (1923).

Errata.

I-Telv. 7, 128, Zeile 3 von unten, lies l”a statt, l a . IIclv. 7, 129, Zeile 6 von ol)en, lies IT 9,09 statt. 0,09.