4
Le concept de redevabilité, parfois aussi traduit comme « reddition des comptes » est une traduction du terme anglais « accountability ». Derrière ce néologisme, on trouve l'expression de quelques piliers de l'action humanitaire, que ce soit le principe d'humanité, d'impartialité, ou encore le respect pour toutes les parties prenantes. La redevabilité est tributaire de normes de comportement éthiques exemplaires et se traduit par l'adoption d'une plus grande transparence dans le partage d'information ; un personnel équipé de compétences techniques mais aussi de compétences relationnelles ; une approche participative qui donne davantage de place aux communautés dans la conception et la mise en œuvre des programmes ; la mise en place de mécanismes permettant aux communautés de faire part de leurs préoccupations et plaintes ; et finalement, une politique d'apprentissage et d’amélioration continus. UNE NORME DE TRAVAIL LARGEMENT RECONNUE Le concept de redevabilité a pour la première fois été traduit dans la pratique en 2007, lorsque le partenariat humanitaire pour la redevabilité, issu d'une coalition d'ONG a publié la norme HAP 2007, mise à jour en 2010. Par la suite, IASC (Inter Agency Standing Committee) a adopté ses propres engagements sur la redevabilité en 2011. Ceuxci sont valables pour toutes les agences des Nations unies qui en sont membres. RETABLIR LEQUILIBRE ET AMELIORER LA QUALITE Une action humanitaire redevable place les populations affectées par les crises au cœur de toutes les décisions et actions entreprises afin de rétablir un équilibre dans les relations de pouvoir entre humanitaires et communautés locales. HAP définit la redevabilité comme une manière d’exercer le pouvoir de manière responsable. Une grande majorité des organisations qui viennent en aide aux communautés touchées par la crise en RCA ont pris des engagements éthiques sur la manière dont elles travaillent, notamment à travers le Code de conduite pour le Mouvement international de la CroixRouge et du CroissantRouge et pour les organisations non gouvernementales (ONG) lors des opérations de secours en cas de catastrophe. Elles ont dès lors une responsabilité morale à remplir ces engagements envers les populations affectées par une crise. En même temps, être redevable visàvis des communautés affectées aide chaque organisation à développer des programmes de qualité répondant aux besoins des populations et réduisant les risques d’erreur, d’abus et de corruption. Lorsque des processus de redevabilité sont mis en place et utilisés, les organisations développent des programmes plus appropriés, mieux soutenus par les communautés et plus efficaces. Au final, les relations entre humanitaires et communautés s’en trouvent renforcées grâce à une relation plus respectueuse et plus transparente. Redevabilité aux communautés affectées Outils pour la Centrafrique Avril 2014 – N° 1 “ La notion de redevabilité est profondément ancrée dans les principes humanitaires. ”

Redevabilité aux communautés affectées...progrès réalisés sera soumis au coordonnateur humanitaire en avril. Pour rejoindre ce groupe, veuillez contacter David Loquercio : [email protected],

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Redevabilité aux communautés affectées...progrès réalisés sera soumis au coordonnateur humanitaire en avril. Pour rejoindre ce groupe, veuillez contacter David Loquercio : loquercio@un.org,

Le concept de redevabilité, parfois aussi traduit comme « reddition des comptes » est une traduction du terme anglais « accountability ». Derrière ce néologisme, on trouve l'expression de quelques piliers de l'action humanitaire, que ce soit le principe d'humanité, d'impartialité, ou encore le respect pour toutes les parties prenantes. La redevabilité est tributaire de normes de comportement éthiques exemplaires et se traduit par l'adoption d'une plus grande transparence dans le partage d'information ; un personnel équipé de compétences techniques mais aussi de compétences relationnelles ; une approche participative qui donne davantage de place aux communautés dans la conception et la mise en œuvre des programmes ; la mise en place de mécanismes permettant aux communautés de faire part de leurs préoccupations et plaintes ; et finalement, une politique d'apprentissage et d’amélioration continus. 

UNE NORME DE TRAVAIL 

LARGEMENT RECONNUE  Le concept de redevabilité a pour la première fois été traduit dans la pratique en 2007, lorsque le partenariat humanitaire pour la redevabilité, issu d'une coalition d'ONG a publié la norme HAP 2007, mise à jour en 2010. Par la suite, IASC (Inter Agency Standing Committee) a adopté ses propres engagements sur la redevabilité en 2011. Ceux‐ci sont 

valables pour toutes les agences des Nations unies qui en sont membres.  

RETABLIR L’EQUILIBRE ET AMELIORER LA QUALITE Une action humanitaire redevable place les populations affectées par les crises au cœur de toutes les décisions et actions entreprises afin de rétablir un équilibre dans les relations de pouvoir entre humanitaires et communautés locales. HAP définit la redevabilité comme une manière d’exercer le pouvoir de manière responsable.   

Une grande majorité des organisations qui viennent en aide aux communautés touchées par la crise en RCA ont pris des engagements éthiques sur la manière dont elles travaillent, notamment à travers le Code de conduite pour le Mouvement 

international de la Croix‐Rouge et du Croissant‐Rouge et pour les organisations non gouvernementales (ONG) lors des opérations de secours en cas de catastrophe. Elles ont dès lors une responsabilité morale à remplir ces engagements envers les populations affectées par une crise. En même temps, être redevable vis‐à‐vis des communautés affectées aide chaque organisation à développer des programmes de qualité répondant aux besoins des populations et réduisant les risques d’erreur, d’abus et de corruption. Lorsque des processus de redevabilité sont mis en place et utilisés, les organisations développent des programmes plus appropriés, mieux soutenus par les communautés et plus efficaces. Au final, les relations entre humanitaires et communautés s’en trouvent renforcées grâce à une relation plus respectueuse et plus transparente.  

Redevabilité aux communautés

affectées

Outils pour la CentrafriqueAvril 2014 – N° 1

“ La notion de redevabilité est profondémentancrée dans les principes humanitaires. ”

Page 2: Redevabilité aux communautés affectées...progrès réalisés sera soumis au coordonnateur humanitaire en avril. Pour rejoindre ce groupe, veuillez contacter David Loquercio : loquercio@un.org,

 

LES ENGAGEMENTS IASC SUR LA REDEVABILITÉ 

Les engagements IASC sont concrétisés à travers 5 grands thèmes d’action 

1. Leadership et Gouvernance  « Nous définissons et faisons connaître nos engagements en matière de redevabilité à l’égard des populations affectées, sur les questions de recrutement et formation du personnel, code de conduite, partage d’information, transparence, et participation. Par ailleurs, nous intégrons ces engagements, qui s’appliquent également à nos partenaires, dans les documents stratégiques et opérationnels, ainsi que dans les mécanismes de suivi et d’évaluation des programmes. » 

2. Transparence et partage d’information : « Nous communiquons dans les meilleurs délais aux populations affectées et aux différents groupes qui en font partie des informations accessibles, claires, fiables, et appropriées au contexte sur les programmes mis en œuvre, leurs droits ainsi que les procédures ou décisions liées au programme, comme par exemple les critères de sélection. Nous permettons ainsi aux personnes concernées de prendre des décisions en connaissance de cause  et promouvons un dialogue ouvert et transparent. » 

3. Participation : « Nous permettons aux populations affectées de participer activement aux processus de prise de décisions les concernant et prenons en compte leurs opinions. A cette fin, nous élaborons et mettons en œuvre des directives claires pour assurer la participation de tous, en particulier les personnes les plus marginalisées et affectées. » 

4. Feedback et gestion des litiges : « Nous recherchons de manière active et à travers des mécanismes appropriés au contexte, l’avis des populations affectées afin d’améliorer la conception et mise en œuvre des 

programmes. Nous veillons à ce que ces systèmes soient aptes à recueillir plaintes et retours d’information d’une manière sûre pour ceux qui les utilisent, et nous assurons qu’il en résulte une réponse et une action appropriée et ce dans un délai satisfaisant. » 

5. Apprentissage dans la conception, suivi et évaluation des programmes : « Nous apprenons et améliorons notre action de manière continue lors de la conception, mise en œuvre et évaluation des programmes, grâce à la participation active des populations affectées dans l’identification des leçons, auxquelles nous rendons également compte du résultat des évaluations et des actions qui en résultent. » http://www.fao.org/emergencies/ressources/documents/ressources‐detail/fr/c/171527/  

 

LA NORME DE HAP 

De manière très similaire, la norme du partenariat international pour la redevabilité humanitaire (HAP) définit 6 principes d’action visant à améliorer la qualité de l’aide, présentés dans l’illustration ci‐dessous, ainsi que sous la forme d’une vidéo d’animation.  

 

http://vimeo.com/89304213   

http://fr.hapinternational.org/  

La redevabilité, c’est quoi ? 

Redevabilité aux populations affectées et protection contre l’exploitation et les abus sexuels en RCA  2

Page 3: Redevabilité aux communautés affectées...progrès réalisés sera soumis au coordonnateur humanitaire en avril. Pour rejoindre ce groupe, veuillez contacter David Loquercio : loquercio@un.org,

 

Le 14 février 2014, Mr. Abdou Dieng, le coordonnateur humanitaire a rendu public dans un message à la communauté humanitaire, un code de conduite qui définit les normes de comportement minimales qui doivent prévaloir pour les travailleurs humanitaires en RCA. Basé sur des standards internationaux, ce code de conduite vise à mettre en pratique les engagements éthiques et professionnels auxquels aspirent les organisations humanitaires dans la conduite de leur mission. Voici un extrait de cette communication du coordonnateur humanitaire: 

EXTRAITS DU MESSAGE DU 

COORDONNATEUR HUMANITAIRE 

Chers collègues, 

Toutes les organisations et entités présentes en République Centrafricaine, en particulier les membres du système des Nations unies, les O.N.G. nationales et internationales, le personnel militaire, les autorités locales, la société civile et les compagnies privées ont des responsabilités eu égard au bien‐être des personnes affectées par le conflit dans le pays. Cet impératif inclut une responsabilité de s'assurer que chaque individu soit traité avec dignité et respect, et reçoive assistance d’une manière équitable et respectueuse de sa sécurité personnelle. Il est également impératif que toute forme d’assistance soit allouée sans discrimination basée sur le genre, l’âge ou toute forme d’invalidité, et que les normes appropriées de comportement ainsi que de redevabilité envers tous les acteurs soient appliquées, en particulier à l’égard des personnes affectées par la crise humanitaire.  

Les femmes, hommes, filles et garçons affectés par cette crise sont les principales parties prenantes dans la réponse humanitaire et ont un droit fondamental à prendre part aux décisions qui affectent leur vie et leur quotidien. Ils/elles ont droit à une information complète et transparente 

qui leur permette de prendre des décisions en toute connaissance de cause. Ils/elles ont également le droit de se plaindre auprès de la communauté humanitaire s'ils ont le sentiment que l'aide qu'ils ont reçue ou la manière dont elle a été gérée et distribuée est inappropriée ou a des conséquences néfastes pour leur bien‐être et leur sécurité. 

Les abus et l'exploitation sexuelle de ceux que nous cherchons à assister constitue la plus grave atteinte possible à notre devoir de redevabilité et à la confiance que nous donnent les populations que nous servons. De tels actes sapent la confiance et les bonnes relations avec les citoyens et les communautés où nous travaillons et représentent une atteinte sérieuse à notre intégrité et à notre image. 

Chaque individu travaillant dans le cadre de la réponse humanitaire en cours est lié par le cadre légal de son institution. Le système des Nations Unies, de même que de nombreuses ONG nationales et internationales se sont engagées à respecter des normes visant à renforcer la protection contre les actes d’exploitation et d’abus sexuels commis par les membres du personnel des Nations Unies, d’ONG ou d’autres organisations internationales.  

QUELLES SONT LES NORMES A 

RESPECTER ? 

Ces normes,  largement acceptées par le  système  des  Nations  Unies  et  le reste de  la  communauté humanitaire interdisent notamment : 

1.  Toute  relation  sexuelle  avec  un enfant (toute personne âgée de moins de  18  ans)  quel  que  soit  l’âge  de  la majorité ou du consentement dans  le pays considéré. La méconnaissance de l’âge  réel  de  l’enfant  ne  peut  être invoquée comme moyen de défense. 

2. Demander des faveurs sexuelles ou imposer  toute  autre  forme  de comportement  à  caractère humiliant, dégradant  ou  servile  en  échange d’une  somme  d’argent,  d’un  emploi, de  biens  ou  de  services,  y  compris 

toute assistance due dans  le cadre de la réponse humanitaire. 

Par ailleurs : 

3.  Les  relations  sexuelles  entre fonctionnaires  des  Nations  Unies  et membres des communautés  recevant une  assistance  sont  vivement déconseillées  car elles  se  fondent  sur un  rapport  de  force  inégal  par définition.  De  telles  relations entament  la  crédibilité  et  l’intégrité de  l’action  menée  par  les  Nations Unies. 

4.  Tout  fonctionnaire  des  Nations Unies  qui  soupçonne  un  collègue,  au service ou non du même organisme et que  celui‐ci  appartienne  ou  non  au système  des  Nations  Unies,  de  se livrer à une exploitation ou à des abus sexuels doit en  référer à qui de droit par  l’intermédiaire  des  mécanismes créés à cet effet. 

5.  Les  fonctionnaires  des  Nations Unies  sont  tenus  d’instaurer  et  de préserver un environnement propre à prévenir  toute  exploitation  et  tout abus  sexuel  et  à  promouvoir l’application  de  leurs  codes  de conduite. Il incombe aux responsables à tous  les niveaux de mettre en place des  dispositifs  visant  à  préserver  cet environnement  et  d’assurer  leur fonctionnement. 

QUELLES ACTIONS EN RCA ? 

Suite à l’adoption du code de conduite et d’un plan d’action, un groupe de travail a été mis sur pied pour mettre en œuvre les mesures clés liées à cette thématique et partager les outils existants et expériences propres au contexte local. Ce groupe qui se réunit de manière mensuelle est ouvert à toute organisation humanitaire opérant en RCA. 

Pour toute information à ce sujet, contacter le coordinateur redevabilité à OCHA – [email protected], ou [email protected]  

Une sélection de ressources sur cette thématique est proposée en page 4.

Prévention des abus et exploitation sexuels Protection contre l’exploitation et les abus sexuels 

Redevabilité aux populations affectées et protection contre l’exploitation et les abus sexuels en RCA  3

Page 4: Redevabilité aux communautés affectées...progrès réalisés sera soumis au coordonnateur humanitaire en avril. Pour rejoindre ce groupe, veuillez contacter David Loquercio : loquercio@un.org,

 

PROTECTION CONTRE L’EXPLOITATION ET ABUS 

SEXUELS (PEAS) 

GROUPE DE TRAVAIL PEAS Ce groupe de travail s’est déjà réuni à deux reprises depuis le mois de mars 2014. Il va maintenant également bénéficier d’un soutien de membres du groupe de travail PEAS global qui se sont portés volontaires pour fournir cet appui. Le premier rapport sur les progrès réalisés sera soumis au coordonnateur humanitaire en avril. Pour rejoindre ce groupe, veuillez contacter David Loquercio : [email protected], ou [email protected]  

VIDEO DE SENSIBILISATION A LA PREVENTION DES ABUS SEXUELS Une vidéo, « Servir avec fierté », disponible en DVD et sur youtube présente les normes de comportement attendues des travailleurs humanitaires, et peut servir de base à une sensibilisation ainsi qu’à une formation sur ces questions. 

 https://www.youtube.com/watch?v=NfMKMCYFgPo  

RESSOURCES ONLINE ET EN FRANÇAIS SUR LA PEAS  Le groupe de travail PEAS a créé un site web disponible entre autres en français, et qui met à disposition des personnes concernées de nombreuses ressources pour la mise en œuvre des normes sur la protection contre l’exploitation et les abus sexuels. 

http://www.pseataskforce.org/  

Le partenariat international pour la redevabilité humanitaire a également une base de données à disposition sur son site web. http://fr.hapinternational.org/ressources.aspx

REDEVABILITÉ AUX POPULATIONS AFFECTÉES 

PLAN D’ACTION POUR LA REDEVABILITE EN RCA 

Suite à la revue par les pairs conduite en mars (OPR) et qui a appelé à un renforcement de la redevabilité, un plan d’action a été mis à jour pour soutenir une réponse humanitaire plus appropriée, plus participative et plus efficace. Ce plan doit être adopté par le comité humanitaire pays début avril, avant sa mise en œuvre dans tout le pays. http://hapinternational.org/pool/files/Revised%20AND%20consolidated%20EDG%20AAP%20plan%2005%20April%202014%20FR.pdf  

HAP : SITE WEB EN FRANÇAIS Le site du partenariat international pour la redevabilité (HAP) est maintenant disponible en français. 

http://fr.hapinternational.org/ressources.aspx  

POSTERS DE SENSIBILISATION A LA REDEVABILITE 

 Illustrés par Yvon Gandro, un artiste centrafricain, ces posters visent à sensibiliser les travailleurs humanitaires sur la signification de la redevabilité dans leur interaction avec les populations affectées. Ils peuvent être téléchargés sur les liens suivants :  

http://hapinternational.org/pool/files/poster%20‐%20participation.pdf  

http://hapinternational.org/pool/files/poster%20‐%20time%20is%20precious.pdf 

http://hapinternational.org/pool/files/poster%20‐%20besoins%20diff%C3%A9rents.pdf  

FASCICULE DE SENSIBILISATION 

 Ce fascicule présente les concepts de base liés à la redevabilité et à la protection contre l’exploitation et les abus sexuels: http://hapinternational.org/pool/files/Redevabilit%C3%A9%20en%20RCA%20‐%20sensibilisation.pdf  

MEMBRES IASC  OCHA, OMS, PNUD, PAM, FAO, HCR, UNICEF, UNFPA, UNHABITAT (membres à part entière) ainsi que CICR, FIRC, Interaction, OIM, ICVA, OHCHR, SCHR, World Bank, Bureau du Rapporteur Spécial sur les droits humains des Personnes Déplacées Internes (invités permanents)  

MEMBRES DE HAP EN RCA ACTED, Conseil Danois pour les réfugiés (DRC), Deutsche Welthungerhilfe, Finn Church Aid, International Medical Corps (IMC), International Rescue Committee (IRC), Lutheran World Federation (LWF), Norwegian Refugee Council (NRC), Oxfam GB, Save the Children, Tearfund, World Vision International 

Redevabilité aux populations affectées et protection contre l’exploitation et les abus sexuels en RCA  4

IMPRESSUM: Ce document est produit par le coordinateur redevabilité@OCHA

Pour plus d’informations, ou partager votre expérience de la redevabilité, contactez :Email : [email protected] ou [email protected]

Redevabilité et PEAS : activités et ressources en RCA