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REFLECTS THE PASSION FOR AGRICULTURE Magazine trimestriel | 4ème année n° 10 | mars 2015 | € 8,75 LE MAGAZINE DE LA MéCANISATION POUR LES ENTREPRENEURS, éLEVEURS, LES GRANDES CULTURES ET LES AGENTS BELGES. WWW.TRACTORPOWER.EU

REFLECTS THE PASSION FOR AGRICULTURE · dirigent à présent l’entreprise qui a entretemps déménagé dans le parc industriel de veldhoven, dans les environs d’eindhoven. au

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REFLECTS THE PASSION FOR AGRICULTURE

Magazine trimestriel | 4ème année n° 10 | mars 2015 | € 8,75

Le Magazine de La Mécanisation pour Les entrepreneurs, éLeveurs, Les grandes cuLtures et Les agents beLges.

www.tractorpower.eu

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nous avons rendu visite à la société smits, qui possède déjà une solide expérience dans le domaine de l’arrosage et qui entend à présent proposer cette technologie dans toute la belgique. aux pays-bas, l’irrigation agricole est devenue un marché de remplacement, tandis que de nombreuses opportunités existent encore en belgique. ‘Lors du dernier agribex, nous avons remarqué beaucoup d’intérêt de la part des agriculteurs et horticulteurs belges’, nous indiquent ton Lavrijssen et bart braat, qui sont responsables du marché belge chez smits. ‘nous nous distinguons par le fait que nous proposons des solutions globales à nos clients, en ce compris le développement du projet.’en ce qui concerne les machines, smits offre deux qualités: le hightech allemand de bauer et la variante italienne qui est un peu meilleur marché, mais qui convient parfaitement pour les exploitations qui n’arrosent que quelques heures par an. La société distribue ces produits en belgique, aux pays-bas, ainsi que dans le nord de la France. aux pays-bas, la vente se fait via des concessions. en belgique, smits souhaiterait également procéder de même, même si l’aspect conseil est d’une grande importance, certainement lors d’un projet d’achat. il reste alors à savoir si les concessions belges disposent de suffisamment de connaissances en la matière et parviennent à dégager assez de temps afin de vendre ce type de solutions à leurs clients. après une première participation à agribex, la société smits est d’avis qu’il reste encore beaucoup de choses à faire dans ce domaine en belgique.

Du forage de puits à la gestion globale de projets c’est en 1963 qu’Henk smits, la première génération, se lance dans la vente de machines agricoles à veldhoven. trois ans plus tard, Henk reprend la société d’irrigation dovens de Lieshout, alors en faillite. a la même époque, son frère Jan vient également le rejoindre dans les affaires. cinquante ans plus tard, leurs trois fils dirigent à présent l’entreprise qui a entretemps déménagé dans le parc industriel de veldhoven, dans les environs d’eindhoven. au fil des ans, smits est devenu un acteur majeur dans le domaine de l’irrigation innovante. depuis 2002, l’entreprise est aux mains de la deuxième génération. Jan p. smits est le directeur général, tandis que Jan a.H. smits, est le directeur opérationnel et responsable des achats. de son côté, bart smits s’occupe du planning. a l’heure actuelle, la société emploie 37 personnes, qui sont rejointes par une dizaine d’indépendants et de sous-traitants en haute saison.

Que fait Smits à l’heure actuelle?a l’heure actuelle, 80 % du chiffre d’affaires provient du secteur agricole et horticole, et va du puits d’eau à la bonne répartition de l’eau au champ, sans oublier toutes les étapes intermédiaires. dans certains cas, l’eau doit en effet encore être traitée avant de pouvoir être arrosée. tout dépend de la compostion de base de l’eau et des cultures à arroser. pour les fruits et les légumes, il est par ailleurs possible d’ajouter des engrais. La répartition de l’eau fait en général appel à des asperseurs, des arroseurs automoteurs ainsi que la

L’arrosage n’est pas encore une pratique courante dans notre pays. Les agriculteurs utilisent bien des asperseurs sur les sols légers, et c’est principalement au niveau des cultures légumières qu’un apport d’eau supplémentaire peut faire la différence entre une culture rentable ou non. il existe très peu de sociétés actives dans ce domaine, et elles s’occupent alors principalement du benelux. un bel exemple est la société smits bv de veldhoven, dans les environs d’eindhoven aux pays-bas, qui est depuis 50 ans déjà un pionnier dans les techniques liées à la problématique de l’eau. texte: peter Menten | photos: peter Menten et smits bv

Des solutions avant-gardistes pour assurer les apports en eau

Les hommes derrière les machines

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technique du goutte à goutte. auparavant, plusieurs machines réalisaient chaque jour des drainages, mais à présent que le marché est engorgé, cette activité ne représente plus grand chose par rapport au chiffre d’affaires global. Les 20% restants sont réalisés sur des terrains de golf, des terrains de sport, des pistes équestres, le secteur des parcs et jardins, ainsi que les pompiers. pour ces derniers, smits s’est taillé une réputation dans le forage de puits à eau destinés à remplacer les connexions classiques, ainsi que dans la livraison et le montage de pompes d’aspiration en profondeur ou encore la construction d’unités spéciales de pompage.

Qui arrose?auparavant, l’arrosage était principalement réservé aux sols sablonneux légers. entretemps, l’arrosage se généralise de plus en plus et gagne donc en popularité, suite notamment à une plus grande diversité de cultures ou aux changements climatiques: sur base annuelle, les précipitations sont en effet suffisantes, mais souvent elles ne tombent pas au bon endroit ou au bon moment. on remarque que l’arrosage suit l’évolution des cultures. dans certaines régions, on ne rencontrait quasi pas de cultures légumières il y a quelques années, et les besoins en arrosage étaient donc peu importants. Les exploitations spécialisées dans la culture des légumes ont par contre pour la plupart investi dans une installation d’arrosage. d’autre part, et comme la surface agricole a tendance à baisser, il devient de plus en plus nécessaire d’intensifier les

cultures, et donc de pouvoir les arroser. on voit également que de plus en plus de retenues d’eau sont aménagées, tandis que les propriétaires terriens sont de plus en plus nombreux à forer un puits d’eau sur leur propriété.

A quel niveau peut-on encore économiser?en dépit de toutes les avancées techniques, beaucoup d’énergie est encore perdue lors de l’arrosage. entre la pompe et l’asperseur, il n’est pas rare d’enregister une perte de pression de 3 bars ou plus suite aux conduites de transport. une perte de 1 bar de pression équivaut à une consommation de 1 litre de carburant par heure. La raison de cette perte d’énergie est que beaucoup de monde investit dans une nouvelle pompe et un nouvel asperseur, mais que le diamètre des conduites de transport n’évolue la plupart du temps pas en conséquence. passer d’une conduite d’un diamètre de 60 mm à une autre d’un diamètre de 80 mm ne demande pas un investissement conséquent et sera donc amorti en un miminum de temps. tout dépend bien évidemment du nombre d’heures consacrées à l’arrosage sur base annuelle. pour une installation qui ne tourne que 120 heures par saison, on optera pour un asperseur et une pompe bons marchés et les investissements resteront limités, car ils ne seront pas facilement amortis. par contre, si une installation tourne plus de 800 heures et pour arroser une culture plus onéreuse, l’amortissement sera bien entendu beaucoup plus rapide, et chaque optimisation se traduira par une différence conséquente en fin d’année.

a gauche sur la photo: bart smits (planning);

et à droite Jan p smits (directeur général).

Jan aH smits n’était pas présent.

une application plus spé-ciale, comme cette pompe pour aspiration profonde en combinaison avec une unité de pompage pour les pompiers.

L’entreprise smits fête

ses 50 ans d’existence

cette année.

auparavant, le drainage était une activité importante de l’entreprise, mais ce marché est assez saturé pour le moment.

afin de connaître l’effet apporté par la distribution d’engrais, il est conseillé d’analyser l’eau d’arrosage au préalable, afin de voir si cette dernière risque de se cristalliser ou non, principalement pour les systèmes goutte-à-goutte.

smits développe et produit également des installations com-plètes de pompage suivant les besoins spécifiques des clients.

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En utilisant des capteurs d’humidité, la consommation d’eau va baisser.

ce n’est pas tout à fait vrai. Les capteurs d’humidité vont permettre d’arroser de manière plus ciblée ou, autrement dit, au meilleur moment. La quantité d’eau utilisée ne sera pas moindre, que du contraire parfois. Mais elle sera par contre mieux utilisée et mieux répartie. en recourant à ce système, le but est d’obtenir un meilleur rendement avec une quantité d’eau identique. aux pays-bas, la majorité des personnes qui arrosent disposent de conduites enterrées ou pompent de l’eau d’un cours d’eau. il suffit alors d’y accoupler l’asperseur et la pompe pourra être enclenchée à l’aide d’un simple sms.

Le forage d’un puits et l’achat d’une pompe à aspiration profonde coûtent beaucoup d’argent.

Les avantages d’un tel type de pompe sont qu’elle doit uniquement créer de la pression, qu’elle consomme moins et qu’elle est sans entretien. il suffit en effet de disposer d’un branchement électrique au champ. il existe deux types de forages: le forage traditionnel, qui coûte environ75 €/mètre de profondeur et suivant lequel l’eau est pressée dans le trou de forage, ce qui permet de repousser la terre vers le haut. Le second type de forage travaille suivant le principe inverse et s’utilise principalement lorsqu’il plus difficile de pomper l’eau. Le forage se fait alors à sec jusqu’à la nappe d’eau, et une conduite en acier est alors placée dans le puits de forage. grâce à une pompe montée sur la foreuse, l’eau peut alors être aspirée en même temps que la terre, et l’ensemble est décanté à la surface. La terre se retrouve dans le fond du décanteur, tandis que l’eau retourne dans le puits. ces conduites en acier tournent sur elles-mêmes, et la tête foreuse détermine le diamètre du forage. L’eau présente permet d’assurer une pression suffisante pour que les parois latérales ne s’affaissent pas. cette technique coûte en moyenne entre 10 et 15 € de plus par mètre de profondeur car elle est plus complexe et demande davantage d’heures de travail.

L’arrosage est une charge.

L’expérience apprend qu’en fin de saison, les asperseurs sont souvent rangés sans être entretenus. cependant, un graissage des différents graisseurs, la vérification de la tension des chaînes et le chargement de la batterie sont quelques opérations simples à réaliser et qui permettent de redémarrer la nouvelle saison sans encombres. L’opération la plus difficile consiste à déplier l’asperseur et à poser les conduites. c’est souvent à cause de cela que l’arrosage démarre avec trop de retard.

Le déroulement des conduites demande beaucoup de travail.

c’est exact et cela sera d’autant plus vrai pour quelqu’un qui arrose peu. une possibilité pour éviter de devoir déplacer des buses en permanence est de recourir à un enrouleur de type pompier. on peut alors enrouler les flexibles à l’aide d’un enrouleur à entraînement hydraulique monté par exemple sur le relevage avant du tracteur. cela permet d’obtenir des gains de temps et de flexibilité. un désavantage est que ces flexibles s’usent à force d’être enroulés et déroulés, de même que par la différence de température mesurée entre l’eau froide et la chaleur du soleil. une solution à long terme reste bien entendu les conduites en aluminium qui ne pèsent pas beaucoup, mais qui demandent par contre de la main d’oeuvre et du temps pour être installées.

Vaut-il mieux apporter une grande quantité en une fois?

il est conseillé d’apporter plusieurs fois de petites quantités d’eau plutôt qu’une grande quantité en une seule fois. cependant, et suite à la pression de travail, on opte souvent pour l’apport d’une grande quantité en une fois, plutôt que le contraire. cependant, tout ce qu’on apporte de trop va percoler dans le sol et sera perdu. cela se traduira donc par des pertes d’énergie et d’eau.

Un pompe plus puissante et un asperseur plus grand permettent d’augmenter le rendement.

dans la pratique, on remarque que les utilisateurs investissent dans une pompe plus puissante et un nouvel asperseur permettant d’améliorer la répartition ou de plus grande capacité. dans la plupart des cas, les conduites de transport n’évoluent pas en même temps, ce qui se traduit par des pertes de pression entre la pompe et l’asperseur. en théorie, cette différence de pression ne peut dépasser 1 bar. dans ce cas, il vaut alors mieux investir dans des conduites de plus grand diamètre que dans un asperseur de plus grande capacité.

La distribution d’engrais

afin de connaître l’effet apporté par la distribution d’engrais, il est conseillé d’analyser l’eau d’arrosage au préalable, afin de voir si cette dernière risque de se cristalliser ou non. en principe, il est possible de distribuer tous les types d’engrais avec un asperseur. c’est par contre plus compliqué avec un système de type goutte-à-goutte. ■

Quelques idées conçues à propos de l’arrosage

Les hommes derrière les machines

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