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5 VILLA DES PYRENEES 75020 PARIS PRINTEMPS 14 Mensuel Surface approx. (cm²) : 2742 N° de page : 30-37 Page 1/8 LIENS 4959099300507/GTA/OTO/2 Eléments de recherche : LLL ou Les Liens Qui Libèrent : uniquement les ouvrages de la maison d'édition, passages significatifs "" lECTUELLE Sortir de l'euro, quitter l'Europe, réinvestir l'espace national? La gauche radicale hésite à faire table rase du passé et à changer d'échelle pour peser sur les décisions. PAR MAB10N ROUSSE!

Regards / Dossier consacré à l'euro et à l'Europe

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Casser l'euro pour sauver l'Europe de Benjamin Masse-Stamberger, Laura Raim, Béatrice Mathieu, Franck Dedieu La Malfaçon de Frédéric Lordon Que faire de l'Europe ATTAC / fondation Copernic

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"" lECTUELLE

Sortir de l'euro, quitterl'Europe, réinvestirl'espace national? Lagauche radicale hésite àfaire table rase du passéet à changer d'échellepour peser sur lesdécisions.

PAR MAB10N ROUSSE!

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L'altermondiaksme est-il défimuvement bas been •" La \olonte desortir de l'euro, \oire de romprea\ec l'Union, gagne du terrain che?des intellectuels de gauche qui sefont les porte-voix de scénariosjusqu'alors inaudibles. Parmi eux,des souverainistes, des déçus del'autre Europe, voire des interna-tionalistes . Leur credo : renoueravec la nation ne doit plus êtresynonyme d'anatheme. Certes, leurparole peine encore à trouver desrelais politiques - tl n'\ a de fait quele l'ront national pour s'autoriseraujourd'hui à faire de telles pers-pectives des slogans de campagne.Maîs sous l'effet miroir de la tra-gédie giecque, le solide consensuspro-européen qui s'était imposéen france commence à se fissurer.I 'impression d'être arrivé au boutd'une impasse se conjugue désor-mais a un sentiment d'urgence.L'heure n'est plus au long terme.II faut agir, et vite. « A l'évidence, onne peut plus rien essayer dans le carcande l'euro », affirme l'économisteFrédéric Lordon dans La Malfa-çon. Monnaie européenne et souverai-neté démocratique (éd. Les Liens quilibèrent) paru en mars. Un pavédans la mare. Pour lui, comme pourle démographe Emmanuel Todd, ilimporte donc de sortir de l'euro.« Non pa! de le transformer pour en

faire un euro nant, car on soutiendra in,n'en déplaise à la gauche européiste, quecette transformation-là n'est pas possible.Non pas donc continuer de rêver, l'armeau pied, d'une transformation qui n'arri-vera jamais, maîs en sortir. En sortirpour restaurer la souveraineté populaire,c'est-à-dire les conditions de possibilité del'expérimentation, dans l'espace où lesinstitutions, maternelles et symboliques,en sont déjà tout armées, immédiatementdisponibles l'espace national. » Le motest lâché. Raillant les bêtes utopiesdes antilibéraux aux yeux desquelsla nation serait de\enue une «mons-truosité », l'auteur se veut pragma-tique ht il n'est pas le seul.Faut-il faire sauter Bruxelles ?, Casserl'euro. Pour sauver l'Europe, Ea fin del'illusion européenne, En finir avec l'Eu-rope, Que faire de l'Europe ?, Ee Parle-ment européen : pour f aire quoi ? Désobéirpour reconstruire... Il suffit de jeterun (Eli aux publications récentespour se convaincre qu'il y a commeun problème. Au sem du Front degauche, l'économiste Cedric Du-rand arrive à la même conclusionque Frederic Lordon «Eagauche nepeut pas faire le pan de peser directementi//; les decisions au niveau européen, elleest donc cantonnée a un agenda nationalde rupture C'est là que ses forces peuventse mobilise), elle doit assumer ça. Toutevictoire politique implique d'en finir avecle supranationahsme du capital. E'inter-

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L'aggravation de la crise aidant.l'Europe apparaît soudain comme l'ennemi

néolibéral à abattre.

nationalisme passe ainsi par des bataillesqui ont d'abord lieu dans le cadre de lanation. » Le seul remède crédibleserait donc aujourd'hui ce détourpar la nation. C'est du moins l'avisde cet altermondiakste qui, aprèsavoir participé autrefois aux euro-grèves et aux Forums sociaux, estdésormais revenu de ses illusions.D'où le titre affirmatif de l'ouvrage qu'il a dirigé l'an dernier : En

finir avec l'Europe (éd. La Fabrique).«Avant qu'on le publie, il y avait peud'espace dans la gauche radicale pournotre version. Le débat est vraiment pos-sible depuis deux ans et demi. » À sesyeux, « le Parti de gauche est un pen plusouvert à ces questions que la commi ssionéconomique du Parti communiste qui està ce sujet d'une pauvreté indigente ». Sondiscours peut heurter, n'empêche,il ne fait pas de lui un pana dansson camp politique. En août 2013,tl fut invité à s'exprimer aux Uni-versités d'été du Front de gaucheet d'Attac. Mieux, le sujet essaimedans les médias. En juillet, le journal Marianne a lancé le mouvement,en organisant une rencontre entre« deux grands adversaires de l'euro »,

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Lordon et Todd, avant de faire saUne quèlques mois plus tard sur ce« débat interdit ». Depuis, «Arrêt surimages» a invité Jean-Luc Mélen-chon et Jacques Sapir sur ce thème,France Inter a donne la parole dans

sa matinale au banquier d'affairesPhilippe Vtllin, eurosceptique dedroite, ^'Expansion a publié un ar-ticle de l'économiste allemand KaiConrad titré « Le projet européendoit être sauvé, pas forcément l'eu-ro » et dans une veine plus provoc,Morandini a animé sur Europe Iune émission intitulée « Hausse desprix, crise économique : et si on sedébarrassait de l'euro pour revenirau franc ? ».

SORTIR IIE L'EVRO-PGAutrefois, la gauche de gauche secroyait assez forte pour inventerune autre Europe. C'était axant leréférendum de 2005 sur le traité deMaastricht. Avant la lente déceptiond'une génération qui a voté « non »et qui a vu ses espoirs douches.Avant l'échec du mouvement alter-mondiakste qui n'a pas su infléchirla construction européenne. Dixans plus tard, un sentiment d'im-puissance domine face aux institu-tions, si bien que la nécessité d'unerupture pointe. L'aggravation de lacrise aidant, l'Europe apparaît soudam comme l'ennemi neohbéralà abattre. Une machine de guerreà combattre pied à pied. Lom derester cantonné à un cercle d'éco-nomistes, le débat a d'ailleurs prisune dimension tres politique. Et lavisibilité grandissante des argu-

ments scientifiques en faveur d'unesortie de l'euro vient aujourd'huinourrir l'interrogation straté-gique qui agite toute la galaxie dela gauche radicale. « C'est aussi lerésultat d'un travail des idées. Déso-béissons à l'Union européenne étaitun petit bouquin d'Aurélien Bermerédité en 2011 che^ Mille et une Nuits,aujourd'hui on retrouve ce thème dansles programmes du Front de gauche »,affirme le politologue AntoineSchwartz. Un petit mouvementcomme le M'Pep, fondé par d'an-ciens membres d'Attac, a fait del'anti-européisme son cheval debataille, jusqu'à prôner un boycottdes élections de mai. Le but de cettecampagne : « Délégitimer /'UE, l'euro,les traités, la Commission, la banque cen-trale européenne et le Parlement européenpar une abstention massive, une véntablegrève du vote. » Le Front de gauchene l'entend pas de cette oreille. SlJean-Luc Mélenchon a suspendu saparticipation au Parti de la gaucheeuropéenne (PCE) qui regroupedes communistes et des socialistesd'une vingtaine de pays membres,c'est en raison de bisbilles internesa\cc le PCF. L'intérêt de présenter un candidat à la présidence dela Commission, en l'occurrence leGrec Alexis Tsipras, leader de Sy-riza, n'est pas remis en cause. Pasquestion de s'auto-exclure du jeu

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Deutschland AAA

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Eurozone crisisFitch Ratings : FRStandart & Poor's : S&P June 13th 2012Moody's R€tro///////-.y

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Crise de l'euro en hurope , le classement des pays, parodie celui des elements de la table de Mendeleiev Par Stephane Massa Bidal retrofuturs com

électoral, ni de mettre la sortie del'euro au centre de son projet poli-tique. Avec un tel slogan, le leaderde la gauche radicale courrait eneffet le risque d'ouvrir la boîte dePandore : « On dit sortir de I'euro pourne pas dire sortir de l'Union européenne,esarne Antoine Schwartz. Un gou-vernement qm voudrait reprendre lecontrôle de sa monnaie pourrait toujoursarguer du jmt que la %one euro ce n'estpas /'UE, cela provoquerait un tel bous-culement qu'on ne peut pas faire commesi l'un n'impliquait pas l'autre ! » Passûr que tout le monde soit prêt à

cette éventualité dans les rangs duliront de gauche..Reste que la stratégie de la rupture aIc vent en poupe. Les listes « Bougel'Europe » du temps de Robert Huesont lom. Boostée par un résultat adeux chiffres lors de la presiden-tielle, tiraillée par d'incessantesdissensions, inquiète de la faiblessede ses scores électoraux, la forma-tion initialement baptisée « Frontde gauche pour changer l'Europe »entend durcir le ton. Une ma-nière de remobiliser un électoralabstentionniste et de prendre sa

re\ anche contre le Front nationalqui ne cesse de lui voler la vedette.Pour memoire, Marine Le Pen ob-tient a la presidentielle près de 18%dcs voix tandis que Jean-Luc Mé-lenchon doit se contenter de 11%En juin 2012, à Hémn-Beaumont,c'est encore elle qui rafle la mise.Et aux européennes ? Un sondageIfop commande par Le journal dudimanche en janvier donne ses listesen tête avec 23% des voix contre9% pour celles du Front de gauche.« Ljes sociaux-démocrates nous servent lemême discours depuis les années 1990.

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le Parti de gauche [...] est prêt à envisagerune politique dè rupture nationale,

le Parti communiste préfère défendreune réforme radicale de 1*1 K »

Au roi ion Ke r ii ion M'Pep

// faudrait absolument préserver le cadreeuropéen pour aller vers la constructiond'une Europe de la paix, garante duprogrès social. Nous sommes maintenantl'espace mondial le plus en mse, du faitmême des traités qui contournent toutesles souverainetés populaires. Nous vou-lons rompre avec cette Europe-là », tem-pête Éric Cocherel. « Bras de fer »,« désobéissance », « coup de force »sont des concepts qui séduisent dcplus en plus de monde au sein deson organisation. Pour l'empor-ter sur le terrain des idées et dansles urnes, une méthode : exigerle changement des règles moné-taires au sein de TUE, demanderà la Banque centrale européennede prêter directement aux États,sl elle refuse aller jusqu'à prendredes mesures unilatérales, et apres..Le mérite de ce discours muscle PDonner l'impression d'être antisys-tème sans être obligé d'entrer dansle détail des scénarios qui fâchent.Car in fine, les conséquences poten-tielles d'une telle politique - sor-tie de la monnaie unique et ducadre européen — sont plus oumoins bien assumées. Les ancienstrotskystes réunis au sein du cou-

rant de la Gauche anticapitahsten'en ont pas peur. Ils ont public un« Manifeste européen » dans lequelils expliquent que « la bataille pourla défense de la démocratie et des acquissociaux doit être élargie au niveau supra-national », maîs que si Bruxelles s'yoppose, « cette bataille devra finalementêtre menée à partir des cadres nationauxdéjà existants ». D'autres sont moinsà l'aise avec cette option. Quantà Pierre Khalfa, membre du pôleEnsemble, il veut croire quV ausein du Front de gauche, personne n'est

pour la sortie de l'euro ». Vraiment •Dans l'hebdomadaire Marianne,l'économiste Jacques Généreuxégratignc méchamment les diri-geants communistes, accusés dene pas avoir « voulu entendre parler derupture avec l'euro. Ils ne voulaient pasfâcheries socialistes et perdre des postes enéchange. C'est pourtant ce qu'on auraitdû mettre dans le programme du Frontde gauche »... Pour lui, la sortie del'euro n'est donc pas une solutionde toute dernière extrémité Lebillet publié par l'ancien présidentdc Die Linkc, Oskar Lafontaine,en avril 2013 montre d'ailleursque ce débat n'est pas que fran-

cais. « E'espoir selon lequel la créationde l'euro pousserait tous les acteurs à

un comportement économique rationnels'est révélé vain. Aujourd'hui, le systemea déjanté », écrit-il.

LA GAUCHE EM BATAILLEContinuer de croire en un mou-vement populaire européen ouimposer des mesures unilatérales àl'échelle nationale ? Prendre letemps de la construction ou mettreun grand coup de pied dans lafourmilière ? Assumer le risqued'une sortie de TUE ou se saisir decette chance ' Dans cette affairecomplexe, Ic PCL' fait un peu figurede bouc émissaire. On lui reprocheun européisme béat depuis la si-gnature en 1997 d'une déclarationcommune avec le PS évoquant le« dépassement du traité de Maastricht ».Ainsi l'essayiste Aurélien Bernier,proche du M'Pep, écrit-il dans LesTabous de la gauche radicale (éd. Seuil)que « si k Parti de gauche créé par ]ean-Euc Mélenchon est prêt à envisager unepolitique de rupture nationale, le Particommuniste préfere toujours défendre uneréforme radicale de l'Union européenne ».Deux camps : des révolutionnaires

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pragmatiques d'un côté, des réfor-mateurs utopistes de l'autre, les-quels se laisseraient bercer par lerêve inatteignablc d'une transfor-mation des institutions « de l'inté-rieur ». Un tel procès vient fragiliserle consensus affiché à l'approche duscrutin. Au Paru de gauche, pourne pas jeter davantage d'huile sur lefeu, on prend garde de ne pas cari-caturer les positions de ces alliés, enrappelant qu'ils furent dcs oppo-sants actifs aux traités de Maastrichtet de Lisbonne. Leurs différences,

traité, il faut miser sur le débatdémocratique. Chercher à nouerdes alliances avec les syndicats, lesassociations et les forces progres-sistes en France, maîs aussi dansles pays du Sud et en Allemagne,et forts d'un référendum ou d'unvote au parlement, refuser d'appliquer les décisions de Bruxelles.L'impuissance des acteurs au cœurdc la machine, ll n'y croît pas :« Nous poumons d'ores et déjà faire bou-ger des choses ! Nous ne sommes pas sanspossibilité de modifier certains aspects du

dépôts qui se chargerait ensuite deprêter aux pays. Maîs il ne faut passe mentir : les exploiter pour boulevcrser les règles du jeu n'a aucunechance de passer comme une lettre àla poste... Et nul ne peut prédire lesconséquences d'une telle ruse. «Letcommunistes ne sont pas le plus portes à

défendre la désobéissance européenne, lasortie de l'euro, et de /'UE encore moins,résume Antoine Schwartz. Les mau-vaise1: langues diront que c'est pour satis-faire leur allié socialiste, les bonnes languesdiront que c'estparce que ce débat n 'estp as

« Avancer le mot d'ordre de sortiede I VH ro sans voir qu'il est aussi

porté par le FIN est un problème »Pierre Kall'a. Front de gauche

Eric Coquerel les met sur le comptedV éléments de langage » : « C'est vraiqu'en voulant rompre avec le stalinisme,le PC a aussi rompu avec la pénode desaffiches "Produisons français". Il ne fal-lait surtout pas apparaître comme étantpro-nationahste. Maîs aujourd'hui, mêmesi on ne dit pas tout à fait la même chose,on est tous d'accord pour faire campagnesur le thème de la rupture. » Après, toutdépend de la définition donnéeà ce mot. Passage en force rapideou lente construction d'un rapportde force ? Pour Patrick Le Hyanc,député communiste au Parlementeuropéen, pas de mystère Pourcréer les conditions d'un nouveau

traité de LJ f bon ne qui a déjà été amendedeux lois depuis le début de la mse. En

entrant dans les contradictions des textes,il n'est pas hors de portée d'obliger laBanque centrale européenne à changerd'attitude, d'inventer un fonds européenpour le développement social et écologiquequi prête aux entreprises et aux Etats, deracheter de la dette et de sortir de l'austé-rité. C'est ce que j'ai défendu en séance àdeux repnses au parlement européen. Onest venu me voir après pour me demanderdes précisions. » Des failles, il en existeen effet. Pour contourner l'inter-diction faite à la BCE de prêter auxÉtats, on pourrait par exemple luidemander de financer la Caisse de

mature che^ leurs militants, encore gènes dela confusion possible avec le FN. »

S'ALIGNER SUR LE FNUn sujet d'autant plus sensible quel'extrême droite mâtine depuis peuson nationalisme xénophobe d'unerhétorique antihbérale. Pire, MarineLe Pen récolte aujourd'hui les divi-dendes d'une protestation qu'ellea su ramasser comme à son habi-tude en une formule simple. Sortiede l'euro. Si cette solution diviseles économistes, peut-elle devenirpour autant une arme efficace dansla bataille des urnes ? C'est ce quedéfend Aurélien Bernier qui, dans

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son dernier ouvrage, invite la gaucheradicale à se réconcilier avec la na-tion héntée de 1789. Au regard dusondage Ipsos France Bleu de no-vembre 2013, ce choix électoralisteparaît toutefois hasardeux : 75%des Français interrogés jugent peuconvaincantes les propositions duFront national sur l'arrêt de l'euroet le retour au Franc. Lom derrièreles questions de sécunté et d'immi-granon sur l'échelle de l'adhésion 'Attention, terrain miné. « Avancerle mot d'ordre de sortie de l'euro fans

voir qu 'il est aussi porté par le FN estun problème. Hu légitimant une solutiona la mse actuelle portée par l'extrêmedroite, nous risquons de légitimer toutesles autres », proteste Pierre Khal-fa. Même son de cloche du côtéde l'économiste Michel Husson :«je n'ai pas de clé pour faire reculer leFN. Maîs face à un parti qui reprendà son compte des thèmes de la gauche,on ne peut pas jam un surcroît d'aligne-ment, ll vaut mieux mettre en avant lesobjectifs sociaux qu'on veut obtenir. »Sous peine de tomber dans le piège

tendu par le F'ront national des re-cettes toutes faites et de pereire devue le but d'une telle manœuvre :non pas sortir d'une monnaie (pouréventuellement revenir au cadrenational), maîs des politiques d'aus-térité. « Si nous disons qu'il faut rompreavec cet euro et non en sortir, ce n'est paspour éviter d'être comparés à madame LePen, affirme quant a lui Éric Coque-rel, maîs parce que nous estimons que c'estutile politiquement. » L'avenir dira s'ila eu raison.

MARION POUSSET

Faut-iljaire Daniel Bru\ellesde François Ruffin,ed Fakir Editions

Que faire de leurope ? Desobeoir pour reioiittmire,

Fondation Copernic,ed Actes Sud

Casser l'euro Pour sauver /'hurûpe, de

Benjamin Masse-Stamberger, Franck Dedieu,Beatrice Mathieu, Laura Rairn,

ed Les Liens qui libèrent

*i Malfaçon Monnaie europeenne

et souveraineté démocratique,

de Frédéric Lordon,ed Les Liens qui libèrent

En finir ai-ei I hut ope, (dir)Cedric Durand,ed La Fabrique

Le Parlement Luropctn pour faire quoi ?

de Bernard Cassen, Hèlent Michel,éd Du Croquant