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RENCONTRE TOURIA EL GLAOUI LANCE 1-54 À MARRAKECH DÉCOUVERTE LA COMTESSE D'HÉRICOURT, GÉNÉREUSE DONATRICE DE LA FÈRE MUSÉE FÉCAMP INAUGURE SES PÊCHERIES L’AGENDA DES VENTES DU 17 AU 25 FÉVRIER 2018 N° 7 DU VENDREDI 16 FÉVRIER 2018 :HIKLQH=[UXZUU:?b@s@a@h@k" M 01676 - 1807 - F: 3,50 E FOCUS Claude et Danielle Renner ont constitué un véritable petit musée de la médecine, bientôt en vente EN COUVERTURE UNE TOILE D'IPPOLITO CAFFI PAGE 6

RENCONTRE - Roger de Montebello

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RENCONTRE

TOURIA EL GLAOUI LANCE 1-54

À MARRAKECH

DÉCOUVERTE

LA COMTESSE D'HÉRICOURT, GÉNÉREUSE DONATRICE

DE LA FÈRE

MUSÉE

FÉCAMP INAUGURE SES PÊCHERIES

L’AGENDA DES VENTESDU 17 AU 25 FÉVRIER 2018N°

7 DU

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FOCUS

Claude et Danielle Renneront constitué un véritable petit musée de la médecine, bientôt en vente

EN COUVERTUREUNE TOILE D'IPPOLITO CAFFIPAGE 6

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LE MONDE

DE L’ART

140 BLOC-NOTES

142 INTERVIEW

Charles Dantzig : la syntaxe du geste

148 PORTRAIT

Olafur Eliasson ou l’art à l’échelle universelle

152 MUSÉE

Les Pêcheries, le nouveau vaisseau culturel fécampois

156 EXPOSITIONS

À Bâle, Georg Baselitz réalise un renversant doublé

162 DÉCOUVERTE

Les richesses du musée de La Fère fondé par la comtesse d’Héricourt

168 ZOOM SUR…

Art contemporain et artisanat au Toguna du Palais de Tokyo

Carlo Saraceni (vers 1579-1620), Le Bon Samaritain.© RMN-GRAND PALAIS (LA FÈRE, MUSÉE JEANNE D’ABOVILLE/BENOÎT TOUCHARD)©

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LA GAZETTE DROUOT N° 7 DU 16 FÉVRIER 2018 147

LE MONDE DE L’ART I PORTRAIT

Olafur Eliasson est un hommetrès sollicité. À peine est-ilarrivé au pied de la vieille villede Genève, à l’Espace Muraille,

pour présenter sa nouvelle exposition –«Objets définis par l’activité» –, qu’il doit ren-trer à Berlin pour finaliser d’autres travauxavec son équipe. Entre deux avions, l’artistedano-islandais se prête sans sourciller auxquestions des journalistes, même s’il ne selivre parfois qu’avec parcimonie et discrétion.Retour sur un parcours empreint d’uneréflexion environnementale, transfigurée parl’art, au service d’une vision humaniste, senso-rielle et globale de notre monde.Né en 1967 à Copenhague, Olafur Eliassonpartage son enfance entre l’Islande, d’où sesparents – divorcés – sont originaires, et le

Danemark. Enfant, il passe ses vacances chezson père, cuisinier sur un bateau de pêche, etvit avec sa mère, couturière, le reste de l’an-née. Il dessine et peint déjà beaucoup d’aqua-relles. En 1989, il entre à l’Académie royaledes beaux-arts du Danemark. Quatre ansplus tard, il présente pour la première foisune œuvre – un mur végétal réalisé à partir demousses d’Islande – à la Cologne Art Fair, eta droit peu après à sa première expositionpersonnelle. Diplôme en poche, il déménageà Berlin et crée le Studio Olafur Eliasson, en1995. De ses premières années vécues enplein air, au cœur de paysages de mer à lalumière si particulière, de fjords et de geysers,l’homme garde un souvenir ému, éclairantson parcours : «En 1972-1973, j’avais cinq anset l’Islande rationnait le pétrole. Vers 6, 7 oupeut-être 8 heures du soir, la ville où vivait lafamille de mon père coupait la lumière pouréconomiser l’énergie. Celle de l’extérieur,naturelle, pénétrait alors dans la maison.Tous ensemble, nous admirions de la fenêtreles fjords et le glacier baignés par la clartébleue du crépuscule. C’était un momentmagique d’unité familiale devant ce magni-fique spectacle naturel… » Des paroles qui endisent long sur ce qui constituera, plus tard,les ferments de son travail : sa passion pour la

planète, la lumière, l’eau, les espaces méta-morphosés, son attrait pour l’être humain etles relations sociales. Autant d’appétencesrécurrentes auxquelles s’ajoute celle pourune esthétique épurée, la technologie et lessciences, au travers d’œuvres architecturaleset activées par le visiteur.

EXPÉRIMENTER POUR PERCEVOIR En 2003, Olafur Eliasson expose à la 50e Bien-nale de Venise son Blind Pavilion, une architec-ture géométrique de panneaux de verre clairsou noirs où le visiteur déambule, éprouvant lafragmentation démultipliée de son image etjouant avec l’extérieur. La même année, il réa-lise The Weather Project, à la Tate Modern.«Je souhaitais recréer l’impression d’un cou-cher de soleil perçu à travers la brume»,explique-t-il. Pour ce faire, il accroche au pla-fond un miroir géant, doublant le volume dusite, avec pour soleil un demi-cercle animé dedeux cents lumières monofréquentes. Au fil denombreux et grands événements – comme«Contact», exposition lumineuse à la Fonda-tion Louis Vuitton en 2014 –, l’artiste conçoitdes « installations expérimentales » où prismes,boussoles, lentilles, miroirs, s’associent auxobjets, aux jeux de lumière, de couleurs, dedéformation et de projection, pour produire

EXPLORANT LES ESPACES ET LA LUMIÈRE, CE DANO-ISLANDAISEST UN ACTEUR ENGAGÉ DU MONDE, FAISANT DU SPECTATEUR

LE COCRÉATEUR DE SES ŒUVRES.RENCONTRE AVEC UN ARTISTE PROTÉIFORME.

PAR VIRGINIE CHUIMER-LAYEN

OLAFUR ELIASSON,L’ART À ÉCHELLE

UNIVERSELLE

Black Glass Sun, verre convexe noir,acier inoxydable, lumières monofréquentes,transformateur, 120 x 10 cm,installation Espace Muraille, Genève, 2018. PHOTOGRAPHE LUCA FASCINI, COURTESY DE L’ARTISTE ET

NEUGERRIEMSCHNEIDER, BERLIN © 2018 OLAFUR ELIASSON© AU

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…Ice Watch (2014), douze blocs de glace du Groenland,place du Panthéon à Paris pour la COP 21, 2015. PHOTOGRAPHE MARTIN ARGYROGLO © OLAFUR ELIASSON

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OLAFURELIASSONEN 6 DATES5 février 1967Naissance à Copenhague1995 Création du Studio Olafur Eliasson2009-2014 Professeur à l’Universitédes arts et directeur de l’Institut fürRaumexperimente à Berlin2012 Cocréateur de Little Sun,avec l’ingénieur Frederik Ottesen2015 Ice Watch, installationpour la COP21 à Paris2016 Artiste invité du châteauet des jardins du domaine nationalde Versailles

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150 LA GAZETTE DROUOT N° 7 DU 16 FÉVRIER 2018

LE MONDE DE L’ART I PORTRAIT

chez le spectateur, à petite ou grande échelle,de troubles sensations, comme une autre per-ception du temps et de l’environnement.«Je souhaite amplifier la manière dont l’hommeressent le monde et étudier comment il peutréussir à le changer, ajoute-t-il. Lorsque nouséprouvons des sensations, des émotions, nousexistons en tant qu’acteurs responsables denotre vie, sans être victimes de nous-mêmes.»

ESTHÉTIQUE DES FLUIDES ET ENJEUXÉCOLOGIQUESEn 2014, en reproduisant le lit d’une rivière par-courant une aile entière du musée Louisianade Humlebæk (près de Copenhague), River-bed transcendait l’architecture muséale. AvecThe New York City Waterfalls, cascade géantesous le pont de Brooklyn en 2008, ou encorecelle qu’il plaça en 2016 au cœur des jardins duchâteau de Versailles, l’artiste évoquait notrerelation à l’univers, comme l’urgence écolo-gique dont nous sommes les témoins. Celui quel’on qualifie souvent, à tort, de génial designerest effectivement un plasticien investi pour laplanète. En 2015, lors de la Conférence sur leclimat à Paris, sa pièce Ice Watch, représentantle cadran d’une horloge à l’aide de morceauxd’iceberg provenant du Groenland, fit cepen-dant débat : cette initiative était-elle vraimentenvironnementale ? Avant de l’installer placedu Panthéon, l’artiste avait alors pris soin depublier l’empreinte carbone de son dispositif.

S’imposant dans les espaces publics ou plusintimes, ses œuvres ne pourraient voir le joursans une équipe solide et pluridisciplinaire.Basé à Berlin, dans une ancienne brasserie duXIXe siècle, le Studio Olafur Eliasson accueilleainsi quatre-vingts à cent artisans, scientifiques,techniciens, archivistes, architectes, designers,historiens de l’art et cinéastes, ainsi qu’uneéquipe de communication pour «développer,produire des œuvres, organiser des exposi-tions», mais aussi contribuer à la recherche,l’édition et la diffusion d’ouvrages. Ajoutez àcela deux cuisiniers car, pour ce plasticien s’es-sayant même à la scénographie de ballet – Treeof Codes, du chorégraphe anglais WayneMcGregor –, l’art n’a pas de frontières et inclutcelui de bien manger. Sur le toit du studio, unpotager bio alimente la cantine, lieu stratégiqueoù se font et défont les idées en devenir.En 2016, il publie Studio Olafur Eliasson :The Kitchen, livre de recettes végétariennes et de «bien vivre» dans tous ses interstices.«Ma sœur est cheffe cuisinière. Je songe àouvrir un restaurant en Islande…», nous confie-t-il à demi-mot. Depuis 2014, l’atelier s’est étoffé de son pendanten architecture, le Studio Other Spaces. Crééavec l’architecte Sebastian Behmann, il a pourmission de réaliser des projets expérimentauxplus spécifiques à cette discipline et à l’espacepublic. Un studio a également été inauguré enIslande, à Reykjavik, dans un nouveau com-

CI-DESSUSObject Defined by Activity (Then), eau, acierinoxydable, mousse plastique, plastique, pompe,buses, lumière stroboscopique, dimensionsvariables. Vue de l’installation au musée d’artcontemporain du XXIe siècle de Kanazawa,Japon, 2009. PHOTOGRAPHE STUDIO OLAFUR ELIASSON, COURTESY DE L’ARTISTEET NEUGERRIEMSCHNEIDER, BERLIN ; TANYA BONAKDAR GALLERY, NEW YORK © 2009 OLAFUR ELIASSON

CI-DESSUS À DROITEColour Window, acier inoxydable, verre coloré(jaune, bleu, vert, orange, rose, transparent),verre filtre effet couleur (vert, orange), miroir, or,peinture (gris sombre), 85 x 85 x 30 cm,installation Espace Muraille, Genève, 2018. PHOTOGRAPHE LUCA FASCINI, COURTESY DE L’ARTISTEET NEUGERRIEMSCHNEIDER, BERLIN © 2018 OLAFUR ELIASSON

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