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2014 saison 2013 Auditorium du Louvre Rendre visible l’invisible : les trésors d’églises du Moyen Âge / Sous la direction scientifique d’Élisabeth Antoine-König, département des Objets d’art du musée du Louvre Journée d’actualité de la recherche et de la restauration Mercredi 30 avril / 10 h - 18 h En lien avec l’exposition « Le trésor de l’abbaye de Saint-Maurice d’Agaune » (aile Richelieu, 14 mars - 16 juin 2014)

Rendre visible l’invisible : les trésors d’églises du ... · du trésor de la cathédrale d’Hildesheim par Michael Brandt Fils de Charlemagne, l’empereur ... du patrimoine,

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Rendre visible l’invisible : les trésors d’églises du Moyen Âge

/ Sous la direction scientifique d’Élisabeth Antoine-König, département des Objets d’art du musée du Louvre

Journée d’actualité de la recherche et de la restauration

Mercredi 30 avril/ 10 h - 18 h

En lien avec l’exposition « Le trésor de l’abbaye de Saint-Maurice d’Agaune » (aile Richelieu, 14 mars - 16 juin 2014)

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L’abbaye de Saint-Maurice d’Agaune dans le Valais suisse fêtera en septembre 2014 ses mille cinq cents ans d’existence. À l’occasion de cet anniversaire exceptionnel, pendant les travaux de rénovation du trésor de l’abbaye, la communauté de chanoines a accepté de présenter au Louvre les pièces majeures d’un trésor qui a miraculeusement traversé les siècles et les épreuves. En accompagnement de l’exposition actuellement présentée au Louvre, cette journée d’étude est consacrée à l’actualité de la recherche sur les trésors médiévaux au moment où plusieurs cathédrales et abbayes repensent leur présentation au public de ces objets cultuels de grande valeur.

Coffret reliquaire du prêtre Teudéric, 1re moitié du VIe siècle (?), Abbaye de Saint-Maurice d’Agaune © Trésor de l’abbaye de Saint-Maurice / J.-Y. Glassey et M. Martinez

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3Programme

I. Questions de muséographie : présentations récentes et réouvertures prochainesPrésidence de séance : Élisabeth Antoine-König, musée du Louvre

10 hLe redéploiement du trésor abbatial de Saint-Maurice d’Agaune : un dispositif entre sacré et muséepar Pierre Alain Mariaux, université de Neuchâtel, et Michel Etter, muséologue et scénographe

10 h 40Entre Moyen Âge et modernité : la réouverture du trésor de la cathédrale d’Hildesheimpar Michael Brandt, Dom-Museum, Hildesheim

11 h 20Trésors des églises de France, actualités de la connaissance, actualités de la présentationpar Judith Kagan, Direction générale des patrimoines, Paris

II. Nouvelles recherches sur des trésors médiévauxPrésidence de séance : Jannic Durand, musée du Louvre

14 h 30La châsse des Rois mages de Nicolas de Verdun à la lecture des analyses scientifiques : bilan pour les 850 ans de l’arrivée des reliques à Colognepar Dorothee Kemper, Dom-Museum, Hildesheim

15 h 10Le trésor du chapitre de Sainte-Aldegonde de Maubeuge d’après les inventaires de 1486 et 1568par Nicole Cartier, chercheur indépendant

15 h 50Le trésor de la cathédrale de Verceil : reliquaires gothiques et analyses interdisciplinairespar Sara Minelli, Fondazione Museo del Tesoro del Duomo e Archivio Capitolare, Verceil

16 h 30Le trésor de la cathédrale de Narbonne : spatialité, fonctionnalités et esthétique (XIIIe - XVe siècle)par Hélène Coulaud, École nationale des chartes, Paris

17 h 10Le trésor de la cathédrale de Tortose ressuscité par les archives photographiques et les inventairespar Jacobo Vidal Franquet, université de Barcelone

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Le redéploiement du trésor abbatial de Saint-Maurice d’Agaune : un dispositif entre sacré et muséepar Pierre Alain Mariaux et Michel Etter

Le trésor de l’abbaye de Saint-Maurice d’Agaune occupe une place singulière au sein de l’histoire des trésors ecclésiastiques, car il s’agit d’un ensemble conséquent d’objets rattachés, pour la plupart depuis très longtemps, à ce sanctuaire toujours affecté au culte. Il recouvre des objets précieux destinés à l’ornement, comme à l’exercice du culte et à la vénération des reliques : châsses, coffrets, croix, bustes, chefs et bras reliquaires entre autres. Son redéploiement dans un nouvel espace muséographique constitue l’une des manifestations majeures des festivités liées au 1500e anniversaire de la fondation de l’abbaye (515-2015). C’est ainsi l’occasion de

réfléchir aux dispositifs mis en place et de revenir sur les différentes modalités d’exposition du trésor depuis le début du XVe siècle et sur leur impact sur la présentation actuelle.

Pierre Alain Mariaux, professeur d’histoire de l’art médiéval et de muséo-logie, a dirigé la maîtrise universitaire en Études muséales de l’université de Neuchâtel (Suisse) depuis sa création en 2008 jusqu’en 2013. Depuis 2009, il est en charge des questions historiques et muséologiques au sein de la Commission scientifique du trésor de l’abbaye de Saint-Maurice formée dans la perspective de son redéploiement prévu en 2014, et dont une sélection est actuellement exposée au musée du Louvre. Il a par ailleurs été chargé de rédiger, seul ou en collaboration, le projet scientifique et culturel de plusieurs musées de Suisse. Depuis 2012, il est membre du Comité scientifique de la revue museums.ch, revue annuelle d’ICOM Suisse.

I. Questions de muséo-graphie : présentations récentes et réouvertures prochaines Présidence de séance : Élisabeth Antoine-König, conservateur en chef du patrimoine au département des Objets d’art du musée du Louvre et co-commissaire, avec Pierre Alain Mariaux, de l’exposition « Le trésor de l’abbaye de Saint-Maurice d’Agaune »

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10 h 40

Entre Moyen Âge et modernité : la réouverture du trésor de la cathédrale d’Hildesheimpar Michael Brandt

Fils de Charlemagne, l’empereur Louis le Pieux fonda en 815 l’évêché d’Hildesheim et fit construire une première église épiscopale sur l’emplacement de la cathédrale actuelle. Il lui offrit un reliquaire en argent qu’il fit prélever sur les réserves de la chapelle de sa cour impériale. La cathédrale se vit ainsi dotée, dès le début, d’un trésor qui s’enrichit rapidement, au point qu’il fallut lui dédier plusieurs salles. Lorsqu’il fut décidé au XIXe siècle de présenter les collections dans le cadre d’un musée, on veilla à ne pas le dissocier de la cathédrale. Les locaux qui furent installés à cet effet furent détruits quelques jours avant la fin de la Seconde guerre mondiale. C’est seulement dans le cadre actuel d’une restauration systématique de l’église

épiscopale et des bâtiments adjacents qu’une solution plus novatrice a pu être envisagée. L’église épiscopale d’Hildesheim, inscrite au patrimoine culturel de l’UNESCO, et les pièces du trésor exposées au musée constituent un ensemble singulier, un témoignage unique de construction et d’aména-gement intérieur d’une église romane. L’idée d’une interdépendance entre la cathédrale et son nouveau musée est au fondement du projet actuel : le foyer est commun et tandis que des ouvertures et des échappées sont offertes au regard depuis la cathédrale vers les espaces du musée regroupés autour du cloître, le visiteur du musée peut de son côté voir l’intérieur de la cathédrale. Par ailleurs, lors des fêtes religieuses importantes, certains objets qui sont d’habitude affectés au musée retrouvent leur raison d’être liturgique pour les célébrations. La réouverture du musée est prévue pour le 18 avril 2015.

Après avoir suivi des études de germanistique, de théologie et d’histoire de l’art (universités de Münster, de Trèves et de Braunschweig), Dr Michael Brandt est titulaire d’un doctorat en histoire de l’art. Membre du Comité national d’ICOMOS, il est conservateur du patrimoine religieux du diocèse de Hildesheim et directeur du Dom-Museum, musée de la cathédrale de Hildesheim. Il est également professeur honoraire de l’université de Hildesheim et a été commissaire de nombreuses expositions consacrées à l’époque médiévale, notamment « Bernward von Hildesheim und das Zeitalter der Ottonen » (1993) ; « Byzanz. Die Macht der Bilder » (1998) en coopération avec la Biblioteca Apostolica Vaticana et la fondation Stiftung Preußischer Kulturbesitz ; « Die Macht des Silbers. Karolingische Schätze im Norden » (2005) en coopération avec l’Archäologisches Museum de Francfort-sur-le-Main, « Treasures from Hildesheim » (2013) en coopération avec le Metropolitan Museum of Art de New York.

Michel Etter est muséologue et scénographe. Il a créé et dirigé de 1984 à 1990 le Musée suisse du jeu, à la Tour-de-Peilz, avant d’ouvrir à Vevey en 1990 sa propre agence de conseil en muséologie, Museum Développement, principalement active en Suisse. Il a dirigé à ce titre le développement et la réalisation d’une dizaine de grands chantiers muséaux et pavillons d’exposition, comme le Musée olympique à Lausanne, le Laténium-Parc et musée d’archéologie de Neuchâtel, le Pavillon de Neuchâtel à Expo.02 ou le nouveau parcours de visite du château de Chillon. Il dirige aujourd’hui l’agence d’ingénierie culturelle Thematis, active, en Suisse et à l’international, dans la conception et la production d’expositions itinérantes et la mise en valeur de sites du patrimoine, tels que l’abbaye de Saint-Maurice.

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1 / Abbaye de Saint-Maurice, visualisation de la future salle du trésor © Thematis SA.

2 / Le cloître de la cathédrale de Hildesheim avec son « rosier millénaire » © Dom-Museum Hildesheim, photo Jürgen Liepe.

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11 h 20

Trésors des églises de France, actualités de la connaissance, actualités de la présentationpar Judith Kagan

Plus de 260 « trésors » sont recensés dans les églises et cathédrales de France, allant de la simple vitrine forte à la pièce constituée pour recevoir les éléments les plus précieux de l’édifice ou d’un territoire, pour la plupart classés au titre des Monuments historiques. Trésors historiquement attestés ou trésors créés au XXe siècle pour résoudre à la fois des questions de sécurité-sûreté et de présentation au public, ces ensembles font l’objet d’une constante attention du Service des monuments historiques soutenant les propriétaires des édifices (souvent des communes) dans leurs projets de mise en valeur, dans le respect de l’affectation au culte. Sur quatre-vingt-six églises ou cathédrales appartenant à l’État, quarante-six disposent d’un trésor aménagé et plusieurs d’entre eux ont connu ces dernières années des restructurations importantes afin d’offrir de meilleures conditions de conservation et de présentation. Dans le même temps, des études scientifiques ont été menées sur des objets embléma-tiques ou des ensembles d’objets et les inventaires sont actuellement actualisés afin d’être versés sur les bases de données nationales.

Conservateur général du patrimoine, chef du bureau de la conservation du patrimoine mobilier et instrumental à la Sous-direction des monuments historiques et espaces protégés (Service du patrimoine, Direction générale des patrimoines) depuis 1999, Judith Kagan a été inspecteur des monuments historiques en charge de la Bourgogne (1987-1997), de la Lorraine (1990-1991), des Antilles et de la Guyane (1992-1994), puis conservateur des monuments historiques à la Direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne (1998-1999). Elle est notamment l’auteur de Comment

aménager un trésor d’objets religieux dans une église et l’ouvrir au public (DAPA, 2003) et a participé au dossier « L’Objet monument historique. Protection, conservation, restauration et présentation » publié dans Monumental (Éditions du patrimoine, 2011, semestriel 1).

II. Nouvelles recherches sur des trésors médiévauxPrésidence de séance : Jannic Durand, directeur du département des Objets d’art du musée du Louvre

14 h 30

La châsse des Rois mages de Nicolas de Verdun à la lecture des analyses scientifiques : bilan pour les 850 ans de l’arrivée des reliques à Colognepar Dorothee Kemper

Attribuée à Nicolas de Verdun, la châsse des Rois mages, conservée dans la cathédrale de Cologne, est l’un des plus beaux et des plus impressionnants exemples de l’orfèvrerie médiévale. À la suite d’un important travail de restauration, entrepris entre 1961 et 1973, le reliquaire a été agrandi de 40 cm, ses figures ont été réorganisées et une grande partie de sa décoration a été supprimée ou très restaurée. Jusqu’à présent, aucune campagne photographique complète sur la châsse restaurée, ni aucune documentation sérieuse sur sa restauration, n’avaient été rassemblées. La qualité du travail effectué par les restaurateurs est telle qu’il est presque impossible de distinguer les éléments d’origine des recréations modernes. Alors, comment savoir ce qui appartient à Nicolas de Verdun ? Pour la première fois, des recherches historiques et techniques, dont les résultats seront publiés en 2014, permettent de proposer une

analyse quantitative et qualitative de cette châsse (métaux, émaux, pierres précieuses). Elles ont permis d’établir la chronologie de ses divers éléments, avec leurs dates d’origine, ainsi que l’histoire mouvementée de la châsse, fondée sur les archives.

Dorothee Kemper est docteur en philosophie. Elle a été formée en histoire de l’art, en philosophie et en philologie allemande à l’université de Bonn et à l’université de Heidelberg, et a été chercheur invité à Rome et à Bari. Son parcours professionnel l’a conduite, après une recherche postdoctorale à l’université de Bonn, à devenir membre de l’équipe de recherches du Landesmuseum, Bonn, du Dombauarchiv de la cathédrale de Cologne et, depuis 2010, du Dom- Museum, Hildesheim. Ses recherches et publications portent principalement sur l’art guelfe et normand en Italie du Sud, sur l’architecture et la sculpture médiévales en Rhénanie et en Saxe, et, depuis 2003, sur l’orfèvrerie médiévale de la région Rhin-Meuse et de la Basse-Saxe.

15 h 10

Le trésor du chapitre de Sainte-Aldegonde de Maubeuge d’après les inventaires de 1482 et 1568par Nicole Cartier

Après la création du chapitre par sainte Aldegonde, décédée en 684, chaque chanoinesse du chapitre de Maubeuge reçut une prébende avec laquelle elle acheta des objets d’orfèvrerie. Deux inventaires du trésor de Maubeuge furent établis en 1482 et en 1568, avec respectivement cent trente-neuf et cent quatre-vingt-quatre dessins d’une grande précision, accompagnés de notes descriptives avec le nom des donatrices, leurs armoiries, parfois le poids des objets, le prix et le nom des orfèvres. Ces inventaires recensaient deux cent trente-neuf bijoux et objets liturgiques dont un tiers de reliquaires,

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1 / Charles Marville, Les objets du trésor de la cathédrale de Reims, photographie, épreuve sur papier albuminé, 1854, Charenton-le-Pont, Médiathèque de l’Archi - tecture et du Patrimoine, Fonds Viollet-le-Duc © Ministère de la Culture / Médiathèque du Patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais

2 / La châsse des Rois mages, cathédrale de Cologne © Dombauhütte Köln, photo Matz und Schenk.

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1 / Dessin de l’inventaire de 1482 du trésor du chapitre de Sainte-Aldegonde de Maubeuge © Archives du Nord

2 / Reliquaire de saint Jacques mineur, Museo del Tesoro del Duomo di Vercelli © Fondazione Museo del Tesoro del Duomo e Archivio Capitolare di Vercelli.

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15 h 50

Le trésor de la cathédrale de Verceil : reliquaires gothiques et analyses interdisciplinairespar Sara Minelli

Verceil (Vercelli), premier diocèse du Piémont (IVe siècle) et étape majeure sur les chemins de pèlerinage, conserve encore aujourd’hui d’importants témoignages du culte des reliques parvenues au cours des siècles à la cathédrale Saint-Eusèbe. Les reliquaires les plus anciens (réalisés entre les VIIe et XIIIe siècles), conservés aujourd’hui au musée du trésor de la cathédrale, sont représentatifs de plusieurs types morphologiques et stylistiques et se rattachent aux productions de divers ateliers de l’Occident chrétien. L’intervention d’ateliers locaux est en revanche attestée pour un groupe de reliquaires de la seconde moitié du XIVe siècle, dont deux reliquaires parlants, qui ont pu être datés grâce à des éléments stylistiques, mais aussi par l’étude des archives et une série d’analyses codicologiques et scientifiques. Les reliquaires gothiques, fruit du remploi de métaux, des nécessités liturgiques de la cathédrale et des choix propres des commanditaires, sont sans doute ceux qui présentent les plus grandes difficultés de lecture, ce qui rend leur étude particulièrement stimulante.

Depuis 2010, Sara Minelli est chercheur auprès de la Fondation du musée du trésor de la cathédrale (Fondazione Museo del Tesoro del Duomo) de Verceil. Elle a participé à l’organisation de nombreuses expositions temporaires du musée et a publié plusieurs comptes rendus d’ouvrages scientifiques, notices de catalogues et articles sur des pièces d’orfèvrerie, des écrits du XVIe siècle et des documents d’archives. Ses recherches portent principalement sur l’orfèvrerie gothique, en particulier sur les reliquaires anthropomorphes, leur fonction liturgique et leur inscription dans les lieux sacrés.

16 h 30

Le trésor de la cathédralede Narbonne : spatialité,fonctionnalités etesthétique (XIIIe-XVe siècle)par Hélène Coulaud

Le XIIIe siècle inaugure une période nouvelle pour le trésor de la cathédrale Saint-Just de Narbonne : la cathédrale gothique commence à s’élever en 1270, et son édification, laborieuse et inachevée, se poursuit tout au long du Bas Moyen Âge. La répartition du trésor dans l’espace de la primatiale, la fonctionnalité et la disposition des différentes sacristies sont entièrement conçues en fonction de l’usage cultuel des objets, qui varie selon les lieux des célébrations et les modulations du calendrier liturgique. L’édification de la nouvelle cathédrale engendre par ailleurs le renouvellement, numérique mais aussi esthétique, d’une grande partie du trésor, grâce à la générosité du clergé qui s’implique, souvent généreusement, dans le financement des travaux. C’est dans ce nouveau décor de pierre que le trésor est sorti de ses coulisses : au quotidien, mais surtout les jours de fête, il crée un univers visuel représentant le sacré, tout en étant lui-même mis en scène et vénéré, tant par le clergé que les fidèles.

Hélène Coulaud a intégré l’École nationale des chartes en juillet 2010. Elle a obtenu le diplôme d’archiviste-paléographe en février 2014. Sa thèse d’établissement s’intitule : De la matérialité à la sacralité. Le trésor de la cathédrale de Narbonne sous l’Ancien Régime. Elle poursuit actuellement les recherches sur ce sujet et se destine à une carrière de conservateur du patrimoine.

avec leur usage, leurs changements d’affectation, leur disparition. En 1791, les trente-quatre dernières chanoinesses mirent à l’abri une partie du trésor qu’elles se partagèrent en 1803 : la crosse abbatiale et le reliquaire du Voile furent rendus à Maubeuge ; une croix de procession fut retrouvée. Le reste fut saisi et fondu. Au-delà de l’évolution des formes et des techniques sur quatre siècles, cette étude permet de définir la vocation du trésor comme mémoire du chapitre mais aussi comme réserve financière au moyen d’un catalogue des pièces d’orfèvrerie et des bijoux de ces deux inventaires

Nicole Cartier a enseigné l’histoire au lycée d’Arras de 1962 à 1968. Sa thèse de doctorat en Histoire et civilisation porta sur Les orfèvres de la jurande d’Arras (1984, université de Lille III). Parmi ses autres publications : « Orfèvrerie », Trésors des églises de l’arrondissement de Saint-Omer (1992) ; Les orfèvres de Douai (1995, Éditions du Patrimoine, Inventaire Général n° 42) ; « Les orfèvres de Valenciennes à la fin du Moyen Âge », Valenciennes aux XIVe et XVe siècles (1996, université de Valenciennes ; « L’orfèvrerie de Lille au XVIIe siècle », L’Art à Lille au XVIIe siècle (2000) ; « L’Orfèvrerie à Arras au XIVe et au XVe siècle », Fragments d’une splendeur (2000) ; « Les orfèvres et l’orfèvrerie de Lille », Les cahiers du Patrimoine (2006-2007, n° 82, 2 vol.) ; « Orfèvrerie », Les Trésors sacrés du littoral (2009, Conseil Général du Pas de Calais). Elle prépare actuellement, en collaboration avec les Archives du Nord, l’édition des deux inventaires illustrés de Sainte-Aldegonde de Maubeuge.

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1 / Détail du Parement de Charles V dit aussi Parement de Narbonne, Paris, musée du Louvre © RMN (musée du Louvre) / Michèle Bellot

2 / Calice « très grand et beau » de la cathédrale de Tortose, photographie ancienne, Tortose, Archives régionales, Fonds père Eduard Solé © Arxiu Comarcal del Baix Ebre, Tortosa.

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17 h 10

Le trésor de la cathédrale de Tortose ressuscité par les archives photo- graphiques et les inventairespar Jacobo Vidal Franquet

Jusqu’à la guerre civile espagnole de 1936-1939, la cathédrale de Tortose a su préserver un ensemble exceptionnel d’œuvres d’orfèvrerie, assemblées au fil des huit siècles écoulés et d’une richesse à peine surpassée en Catalogne par la cathédrale de Gérone. Malgré les pertes irréversibles dues à la guerre, les photographies historiques des œuvres désormais dispersées ou disparues, et surtout les inventaires de l’époque médiévale et de l’époque moderne, permettent d’évoquer ce magnifique trésor dont les objets destinés aux grandes liturgies invitaient à la

solennité. Ces listes d’objets témoignent de la richesse des traités des reliques, du service eucharistique et des autres sacra ustensilia des cérémonies religieuses. Les inventaires mentionnent aussi à plusieurs reprises les bienfaiteurs qui ont enrichi ce trésor.

Jacobo Vidal Franquet est professeur au département d’Histoire de l’art de l’université de Barcelone où il a obtenu son doctorat en 2006. Ses recherches se concentrent sur le territoire du diocèse de Tortose et la majeure partie de ses publications porte sur l’étude des arts dans cette circonscription : Les imatges de la Mare de Déu de la Cinta (2004), Cultura i art a la Tortosa del Renaixement (2005), Les obres de la ciutat (2008) ou El pintor de la ciutat (2011). Il a également coordonné des ouvrages collectifs comme le volume consacré à l’art et la culture de Història de les Terres de l’Ebre (2010). Il participe aux groupes de recherche Magna Ars et Ligna.cat consacrés respectivement à l’étude des échanges artistiques dans l’Europe gothique et à la construction des toitures en bois dans la région méditerranéenne. Dans le cadre de ces projets, il a mené plusieurs études sur l’arrivée de savants étrangers en Catalogne médiévale, sur la promotion des arts par la monarchie, sur l’installation d’ateliers de tapisserie au royaume d’Aragon ou sur les différentes typologies documentaires disponibles pour l’étude des plafonds peints .

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Présentation d’exposition

Lundi 5 mai / 12 h 30« Naissance d’un musée. Louvre Abu Dhabi »par Khalid AbdulKhaliq Abdulla, Louvre Abu Dhabi, Laurence des Cars, musée de l’Orangerie, Vincent Pomarède, musée du Louvre

L’Œuvre en scène

Mercredi 28 mai / 12 h 30Au cœur de la dévotion bouddhique : plaque de revê-tement de stupapar Vincent Lefèvre, ministère de la Culture et de la Communication, Direction générale des patrimoines

En lien avec l’exposition « Naissance d’un musée. Louvre Abu Dhabi »

Journée« Musée-musées »

Mercredi 18 Juin / 10 h - 18 hAutour du Louvre Abu Dhabi : Pour une histoire globale de l’artEn partenariat avec l’agence France-Muséums

En lien avec l’exposition « Naissance d’un musée. Louvre Abu Dhabi »

Actualité de la recherche archéologique

19 mai, 5 juin, 16 juin et 20 juin / 12 h 30

Cycle de conférences

Les lundis 19 mai, 26 mai, 2 juin, 16 juin et le jeudi 19 juin / 18 h 30 Prophétie, apocalypse et temps Sous la direction de François Hartog, EHESS, Paris

En lien avec le programme de recherche « L’imaginaire de la catastrophe » (2013-2016) En partenariat avec la revue Esprit.

« Musée-musées »

Mercredi 11 juin / de 12 h 30 à 14 hConférence inaugurale : présentation des nouvelles salles de l’aile Louis XIV et du mobilier du XVIIIe siècle du musée du Louvrepar Jannic Durand et Marc Bascou, musée du Louvre, et Jacques Garcia, scénographe

Informations : 01 40 20 55 55et sur www.louvre.fr

Réservation : 01 40 20 55 00

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Programmation : Charlotte Chastel-Rousseau assistée de Sophie Beckouche

Les hôtes et hôtesses d’accueil de l’Auditorium sont habillés par

© Auditorium du Louvre 2013

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