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Julien Wils 1 , Christine Augereau 2 , Joseph Watine 3 1 CHU de Rouen, laboratoire de biochimie médicale, 1, rue de Germont, 76000 Rouen, France 2 Hôpital Européen Georges-Pompidou, laboratoire de biochimie médicale, 20, rue Leblanc, 75015 Paris, France 3 Hôpital général, laboratoire de biologie polyvalente, avenue Caylet, 12200 Villefranche-de-Rouergue, France Correspondance : Joseph Watine, hôpital de la Chartreuse, avenue Caylet, 12200 Villefranche-de- Rouergue, France. [email protected] Disponible sur internet le 7 septembre 2014 http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2014.07.002 ß 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Réponse des auteurs à propos de la correspondance sur leur éditorial « Rapport de la HAS sur les dosages de vitamine D : ne passons pas d’une situation extrême à une autre situation tout aussi extrême » Authors’ response to the letter on the editorial: ‘‘HAS report on vitamin D measurement: Don’t go from an extreme situation to another as extreme situation’’ Nous avons lu avec étonnement la lettre adressée à la rédaction de la Presse me ´ dicale par Wils et al. à propos de l’éditorial sur les indications du dosage de vitamine D que nous avons publié en janvier 2014 [1]. Il nous semble peu intéressant de répondre point par point à cette lettre. Par contre, nous profitons de notre droit de réponse pour revenir sur les messages principaux de notre texte qui ne semblent pas avoir été compris de ces auteurs, ce que nous regrettons. Nous souhaitons rappeler tout d’abord que nous sommes d’accord sur le constat qu’il y a trop de dosages de vitamine D qui sont prescrits pour des raisons non validées, point que, contrairement à ce qu’indiquent les mal-informés Wils et al., nous avions dénoncé dès 2011, bien avant le rapport de la HAS [2,3]. Nous ne remettons pas en cause non plus la qualité des publications sélectionnées par la HAS pour son rapport, mais nous pensons, en cohérence avec les recommandations natio- nales et internationales publiées par des experts reconnus, que les conclusions de ce rapport doivent être adaptées. Au-delà des situations résiduelles très restrictives proposées par la HAS, il existe en effet, pour le dosage de vitamine D, des indications qui sont légitimes et utiles pour la prise en charge des patients et qui doivent être couvertes par les assurances maladie. Ainsi, nous considérons que le dosage de vitamine D est utile et légitime face à toute situation de fragilité osseuse dont le rachitisme ou l’ostéomalacie constituent un des diagnostics étiologiques parmi d’autres, comme cela est recommandé par de nombreuses sociétés savantes et groupes d’experts [312]. Nous sommes d’accord avec la recommandation du rapport HAS de faire un dosage de 25OHD 3 à 6 mois après chirurgie bariatrique puis annuellement, en particulier en cas de chirurgie bariatrique dite « malabsorptive » (bypass, Roux-en-Y). Cepen- dant, cette recommandation devrait, de manière cohérente, être appliquée à toute autre situation de malabsorption intestinale comme la maladie coeliaque, certaines entéropathies chroni- ques, la mucoviscidose ou la maladie de Crohn dont les compli- cations osseuses sont bien documentées. La HAS ne peut méconnaître l’existence par exemple de recommandations inter- nationales [13] mais aussi françaises [14] pour la prise en charge de la déminéralisation osseuse dans la mucoviscidose dans lesquelles le dosage de 25OHD est clairement indiqué. De même, alors que le dosage de la 25OHD au cours du seul suivi ambulatoire de l’adulte transplanté rénal est justifié par la HAS, il est cliniquement cohérent d’étendre cette indication à tous les patients insuffisants rénaux chroniques (IRC) à un stade 3b (DFG < 45 mL/min/1,73 m 2 ) et pour des fonctions rénales plus abaissées, ainsi qu’à tous les patients traités par dialyse chronique. Ne pas le faire serait encore en contradiction avec les recommandations internationales KDIGO [15] pour la prise en charge des anomalies minérales et osseuses de l’IRC. D’ailleurs, on ne peut que s’étonner des contradictions entre les conclusions du rapport HAS et le « Guide du parcours de soins : maladie rénale chronique de l’adulte » publié par la même HAS en février 2012, préconisant à plusieurs reprises dans le texte le dosage de la 25OHD [16]. Enfin, la possibilité d’obtenir facilement un dosage de 25OHD dans le cadre d’un bilan phosphocalcique incluant le dosage de la parathormone (PTH) a été un grand progrès pour la communauté médicale, que ce soit chez l’adulte ou chez l’enfant. Il ne nous paraît pas concevable aujourd’hui de ne plus en disposer. On notera que doser la 25OHD est une recommandation du dernier consensus international sur le diagnostic et la prise en charge de l’hyperparathyroïdie primitive asymptomatique [17] et que, dans des recommandations antérieures à celles de ce dernier atelier international, la Société française d’endocrinologie avait déjà 1154 DOI de l’article original : 10.1016/j.lpm.2014.07.002 Correspondances tome 43 > n810P1 > 2014

Réponse des auteurs à propos de la correspondance sur leur éditorial « Rapport de la HAS sur les dosages de vitamine D : ne passons pas d’une situation extrême à une autre

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Julien Wils , Christine Augereau , Joseph

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2Hôpital Européen Georges-Pompidou, laboratoire de bmédicale, 20, rue Leblanc, 75015 Paris

3Hôpital général, laboratoire de biologie polyvalente,Caylet, 12200 Villefranche-de-Rouergue

Correspondance : Josephhôpital de la Chartreuse, avenue Caylet, 12200 Villefran

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Réponse des auteurs

propos de lacorrespondance sur leéditorial « Rapport deHAS sur les dosages dvitamine D : ne passo

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Nous avons lu avec étonnement la lettre adressée à la rédde la Presse medicale par Wils et al. à propos de l’éditoles indications du dosage de vitamine D que nous avonsen janvier 2014 [1]. Il nous semble peu intéressant de réppoint par point à cette lettre. Par contre, nous profitons dedroit de réponse pour revenir sur les messages principanotre texte qui ne semblent pas avoir été compris dauteurs, ce que nous regrettons.Nous souhaitons rappeler tout d’abord que nous sod’accord sur le constat qu’il y a trop de dosages de vitD qui sont prescrits pour des raisons non validées, poincontrairement à ce qu’indiquent les mal-informés Wils

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même HAS en février 2012, préconisant à plusieurs redans le texte le dosage de la 25OHD [16].Enfin, lapossibilité d’obtenir facilement undosage de 25OHle cadre d’un bilan phosphocalcique incluant le dosageparathormone (PTH) a été un grand progrès pour la commmédicale, que ce soit chez l’adulte ou chez l’enfant. Il nparaît pas concevable aujourd’hui de ne plus en disposnotera que doser la 25OHD est une recommandation du dconsensus international sur le diagnostic et la prise en chal’hyperparathyroïdie primitive asymptomatique [17] et qudes recommandations antérieures à celles de ce dernier

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our limiter l’augmentationdelaPTHnocivepour l’os» [18].ouhaitons en conclusion remercier Wils et al. de nous

l’occasion de défendre à nouveau notre point de vue surcations du dosage de la vitamine D. Parmi les différentses que ces biologistes semblent nous faire, il y en a unus assumons. Tout en reconnaissant l’intérêt de consul-

méthodologistes compétents, nous pensons en effetn ne vaut une longue expérience clinique couplée à une

extensive et critique de la littérature pour proposer desandations de pratique clinique sur un domaine médico-ue.

aration d’intérêts : J.C. Souberbielle a écrit en 2010 un livre sur laine D sponsorisé par le laboratoire DiaSorin. Orateur pour DiaSorin,

e Diagnostics, Abbott diagnostics.ard Cortet : activité de conseil pour Roche Diagnostics.ael Rousière : activité de conseil pour Roche Diagnostics.ice Fardellone : activité de conseil pour Roche Diagnostics.

encesberbielle JC, Benhamou CL, Cortet B, Rousière M, Roux C, Abitbol Vl. Rapport de la HAS sur les dosages de vitamine D : ne passons pasne situation extreme a une autre situation tout aussi extreme. Pressed 2014;43:5-8.berbielle JC, Courbebaisse M, Cormier C, Pierrot-Deseilligny C, ViardJean G et al. When should we measure vitamin D concentration inical practice? Scand J Clin Lab Invest Suppl 2012;243:129-35.hamou CL, Souberbielle JC, Cortet B et al. La vitamine D chez l’adulte :ommandations du GRIO. Presse Med 2011;40:673-82.le B, Duhamel JF et al. Rapport de l’Academie de medecine sur lamine D. Bull Acad Nat Med 2012;196:1011-5.ick M, Binkley N, Bischoff-Ferrari H et al. Evaluation, treatment andvention of vitamin D deficiency: an Endocrine Society clinical practicedeline. J Clin Endocrinol Metab 2011;96:1911-30.

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Jean-Claude Souberbielle1, Bernard Cortet2, Christian Roux3,Claude-Laurent Benhamou4, Patrice Fardelonne5,

Mickael Rousière6, Thierry Thomas7

1AP–HP, hôpital Necker-enfants malades, service d’explorationsfonctionnelles, 75015 Paris, France

2CHU de Lille, service de rhumatologie, 59037 Lille, France3AP–HP, hôpital Cochin, service de rhumatologie B, 75014 Paris,

France4Centre hospitalier régional d’Orléans, service de rhumatologie,

45000 Orléans, France5CHU d’Amiens, service de rhumatologie, 80054 Amiens cedex

1, France6AP–HP, hôpital Saint-Antoine, service de rhumatologie, 75012

Paris, France7CHU de Saint-Étienne, service de rhumatologie, 42055 Saint-

Étienne cedex 2, France

Correspondance : Jean-Claude Souberbielle, AP–HP, hôpitalNecker-Enfants malades, service d’explorations fonctionnelles,

149, rue de Sèvres, 75015 Paris, [email protected]

Disponible sur internet le 11 septembre 2014

.doi.org/10.1016/j.lpm.2014.06.008ublié par Elsevier Masson SAS.

espondance à propos’article « Douleurséreuses : bonnesiques cliniques dee en charge, gestionsopioïdes forts ».blions pas la PCA

on the article ‘‘Cancer paingement: Good clinical practices, use of

opioids’’. Don’t forget PCA

mise au point sur les bonnes pratiques cliniques de priserge et la gestion des opioïdes forts dans les douleurs

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