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recomposéVintage
Photos Franck SchmittRemerciements au CRT PACA
En plein cœur de Marseille, la « Pension Edelweiss » cultive l’art des rapprochements,
et scénarise mille trouvailles broc des plus belles années design du XXe siècle.
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AReportage
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D ix minutes à pied depuis la
gare… Juste le temps de réaliser
que c’est une bien drôle d’idée que
ce nom de « Pension Edelweiss »
en plein Marseil le… Du moins imagine-t-on un dé-
cor propret comme les Helvètes en ont le secret…
C’était avant ! Avant de remonter la Cannebière
vers la rue Lafayette. Sans rien savoir du passé de
décorateur de David Karoubi. Car nous voilà dans
un tout autre univers. L’escalier s’enroule pour
mieux nous accueil l ir dans un hall dont les tomettes
cirées, le luminaire en transit ou le fauteuil en cuir
d’un autre âge, annoncent ouvertement l’esprit vin-
tage. Un petit côté rétro plein de charme, le confort
d’aujourd’hui, le sens de l’accueil et la joie de vivre
méditerranéens… Voilà bien l’esprit de cette « pen-
sion » pas comme les autres. Quant à l’edelweiss,
elle se dévoilera en même temps que les origines
suisses de Bernadette, la compagne de David. Les
effets de surprises, les contrastes, les mélanges
sont de toute façon l’une des marques de fabrique
de David. De son ancienne vie de décorateur de ci-
néma et de plateaux de télévision, i l a gardé le goût
de la broc, de la chine, de l’ improbable, de la trou-
vail le à transformer. Avec une attirance toute par-
ticulière pour les luminaires. De pièces en pièces,
suspensions, lampadaires ou lampes à poser dé-
voilent de belles signatures, affichent fièrement
coupoles jaunes ou globes orange, racontent des
histoires d’usines, d’ateliers ou de cabinets médi-
caux… Ils plantent le décor et créent des atmos-
phères intimistes.
De son ancienne vie de décorateur de cinéma et de plateaux de télévision, David Karoubi a gardé le goût de la broc , de la chine…
AReportage Tommettes, boiseries anciennes, colonnes... tout ce qui pouvait être
conservé l’a été !
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Une fois ses bagages déposés et ses affaires
accrochées au vestiaire du hall d’entrée dont les
accueillantes boiseries mettent en confiance, on
peut pénétrer dans la salle à manger. Parquet ciré,
meubles de famille, grande table de ferme, on se
sent attendus. Les chaises de bureau, de bistrot et
d’usine, toutes dépareillées recomposent une famille
bien particulière. La vaisselle n’a non plus rien à ca-
cher et affiche ses collections de salières, ses tasses
colorées. Bougeoirs baroques et dessous-de-plat en
ardoise, saladiers en mélamine et plats de porcelaine,
tous enfin réconciliés trouvent mille choses à se ra-
conter. Sans forcément passer à table, de bons gros
fauteuils semblent attendre qu’on les investisse pour
un temps de lecture, de pause, ou de simple convi-
vialité. Une belle enseigne « Alimentation » veille sur
tout cet ensemble. Comme pour recréer un esprit «
Maison de famille », la salle à manger communique
avec la cuisine par une grande baie vitrée. Le tout bé-
néficie d’une belle luminosité, encore accrue par de
nombreuses touches de jaune.
A l’étage, on découvre quatre chambres desser-
vies par un long couloir. Tommettes, enseignes
et appliques d’hier préparent une petite incur-
sion dans le passé. Trouvés au hasard des bro-
cantes, meubles et objets mélangent joyeu-
sement leurs souvenirs des années 30, 50, 60
ou 70, et cultivent malicieusement la surprise.
AReportage
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A
Derrière la porte « 189 » se cachent des murs peints
en vert, un vrai vert prairie. Ventilateur américain
Vornado, petit bureau et buffet métall iques côtoient
d’anciennes gravures dans leurs cadres dorés, et
des lampes toujours plus originales. Le tout dans un
beau volume, ouvrant sur une terrasse privative. La
chambre « 271 », avec ses velours, verreries, miroirs,
cultiverait plutôt un univers de bonbonnière rococo.
Pour prolonger ce petit voyage dans le passé, rien
de tel qu’une visite, pour un petit déjeuner ou un vrai
repas au « Comptoir Dugommier ». C’est tout à côté
de la « Pension »… On y retrouve quelques couleurs
! Et un nouvel ensemble de luminaires, de meubles
colorés, de nappes à carreaux. Un esprit brasserie
Belle Epoque cultivant la belle humeur ! F
Reportage Hauts en couleurs, les murs créent la surprise et servent
d’écrin à toutes les trouvailles chinées en broc.