1
12 * juin 2009 * Parole * MAGAZINE ZOOM Collège P. Neruda 1 er prix pour la mémoire Le collège Pablo Neruda met en place un véritable projet de sensibilisation à la réflexion sur l’Histoire. Les élèves ont pu, entre autres, participer au Concours national de la résistance et de la déportation. Zoom sur une initiative collective qui a remporté le 1 er prix au niveau départemental. D epuis le début de l’année sco- laire, 23 élèves volontaires ont travaillé sur le thème de cette année : « Les enfants et les adolescents dans le système concentrationnaire nazi ». Les élèves ont commencé par se documenter puis défini leur projet : réaliser un film-témoignage. Le plus dur était à faire : trouver un témoin de l’horreur des camps nazis, enfant ou adolescent pendant les faits. La force de l’image suffit à pen- ser l’horreur C’est ainsi qu’ils ont fini par rencon- trer André Bessière, président de l’Amicale des déportés tatoués du 27 avril 1944. La richesse et la clarté de son témoignage a permis aux jeunes de comprendre cette période. Les élèves ont également écrit et enre- gistré les commentaires du film. Leur lecture est souvent empreinte d’une émotion forte. L’équipe décroche le 1 er prix départemental Des images filmées au camp de Stru- thof (Alsace) ont été intégrées ; les mots sont alors inutiles, la force de l’image suffit à penser l’horreur. Le film, intitulé « André Bessière, une adolescence dans la guerre » s’est classé à la 1ère place dans la catégorie « Travail collectif audiovi- suel » au niveau départemental. Les résultats au niveau national seront connus en septembre. Toute l’équipe du projet en retire une grande satis- faction, tant du côté des élèves que des professeurs. La parole à… Mlle Ulonati et Vincent Brielle, professeurs qui ont conduit le projet « L’interview d’André Bessière, résis- tant déporté dans plusieurs camps de concentration, a permis d’amener les élèves à mieux appréhender cette pé- riode qui blesse encore les mémoires. C’est difficile de poser des mots sur la barbarie. L’objectif consiste à por- ter une véritable réflexion citoyenne mais aussi d’apprendre à construire l’histoire en recueillant un témoi- gnage et en mettant en perspective les propos tenus, développant ainsi les qualités d’esprit critique des élèves. » Un travail de mémoire pour éveiller les esprits Le XX ème siècle a été le centenaire le plus meur- trier de toute l’histoire de l’humanité. Il est important que les nouvelles générations, qui n’ont pas connu ces atrocités, cultivent le souve- nir de notre histoire. Au-delà d’un devoir citoyen, il s’agit véritablement d’un travail de mémoire. L’histoire n’est pas figée. C’est une matière qui évolue, les regards qui s’y portent évoluent et les concepts doivent s’adapter. Apprendre pour que le pire ne se répète pas. Mais surtout apprendre à avoir davantage de recul sur l’événement, ne pas se laisser envahir par l’émotion et les sentiments. Pour les professeurs Ulonati et Brielle, ce projet vise à former les esprits critiques, encourager la recherche d’information, la réflexion et l’empa- thie sans imposer de grille de lecture auprès des historiens en herbe que sont les élèves.

Reportage - prix pour la mémoire - juin 2009

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Reportage prmi l'équipe du collège Pablo Neruda de Brétigny qui a remporté le 1er départemental du concours pour la mémoire - juin 2009.

Citation preview

Page 1: Reportage - prix pour la mémoire - juin 2009

12

* juin 2009 * parole *MAgAzINe

Zoom

Collège p. Neruda 1er prix pour la mémoireLe collège Pablo Neruda met en place un véritable projet de sensibilisation à la réflexion sur l’Histoire. Les élèves ont pu, entre autres, participer au Concours national de la résistance et de la déportation. Zoom sur une initiative collective qui a remporté le 1er prix au niveau départemental.

Depuis le début de l’année sco-laire, 23 élèves volontaires ont

travaillé sur le thème de cette année : «  Les enfants et les adolescents dans le système concentrationnaire nazi ». Les élèves ont commencé par se documenter puis défini leur projet : réaliser un film-témoignage. Le plus dur était à faire : trouver un témoin de l’horreur des camps nazis, enfant ou adolescent pendant les faits.

La force de l’image suffit à pen-ser l’horreurC’est ainsi qu’ils ont fini par rencon-trer André Bessière, président de l’Amicale des déportés tatoués du 27 avril 1944. La richesse et la clarté de son témoignage a permis aux jeunes de comprendre cette période. Les élèves ont également écrit et enre-gistré les commentaires du film. Leur lecture est souvent empreinte d’une émotion forte.

L’équipe décroche le 1er prix départementalDes images filmées au camp de Stru-thof (Alsace) ont été intégrées ; les mots sont alors inutiles, la force de l’image suffit à penser l’horreur.Le film, intitulé «  André Bessière, une adolescence dans la guerre  » s’est classé à la 1ère place dans la catégorie « Travail collectif audiovi-suel » au niveau départemental. Les résultats au niveau national seront connus en septembre. Toute l’équipe du projet en retire une grande satis-faction, tant du côté des élèves que des professeurs.

La parole à… Mlle Ulonati et Vincent Brielle, professeurs qui ont conduit le projet« L’interview d’André Bessière, résis-tant déporté dans plusieurs camps de concentration, a permis d’amener les élèves à mieux appréhender cette pé-riode qui blesse encore les mémoires. C’est difficile de poser des mots sur la barbarie. L’objectif consiste à por-ter une véritable réflexion citoyenne mais aussi d’apprendre à construire l’histoire en recueillant un témoi-gnage et en mettant en perspective les propos tenus, développant ainsi les qualités d’esprit critique des élèves. »

un travail de mémoire pour éveiller les esprits Le XXème siècle a été le centenaire le plus meur-trier de toute l’histoire de l’humanité. Il est important que les nouvelles générations, qui n’ont pas connu ces atrocités, cultivent le souve-nir de notre histoire. Au-delà d’un devoir citoyen, il s’agit véritablement d’un travail de mémoire. L’histoire n’est pas figée. C’est une matière qui évolue, les regards qui s’y portent évoluent et les concepts doivent s’adapter. Apprendre pour que le pire ne se répète pas. Mais surtout apprendre à avoir davantage de recul sur l’événement, ne pas se laisser envahir par l’émotion et les sentiments. Pour les professeurs Ulonati et Brielle, ce projet vise à former les esprits critiques, encourager la recherche d’information, la réflexion et l’empa-thie sans imposer de grille de lecture auprès des historiens en herbe que sont les élèves.