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REPUBLIQUE DU SENEGAL Un Peuple - Un But Une Foi MINISTERE DE L’ECONOMIE DES FINANCES ET DU PLAN DIRECTION GENERALE DE LA PLANIFICATION ET DES POLITIQUES ECONOMIQUES DIRECTION DE LA PREVISION ET DES ETUDES ECONOMIQUES 29/02/2016 Point mensuel de conjoncture Janvier 2016 Le point mensuel de conjoncture est publié au plus tard 30 jours après la fin du mois.

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REPUBLIQUE DU SENEGAL

Un Peuple - Un But – Une Foi

MINISTERE DE L’ECONOMIE DES FINANCES ET DU PLAN

DIRECTION GENERALE DE LA PLANIFICATION ET DES POLITIQUES ECONOMIQUES DIRECTION DE LA PREVISION ET DES ETUDES ECONOMIQUES

29/02/2016 Point mensuel de conjoncture

Janvier 2016

Le point mensuel de conjoncture est publié au plus tard 30 jours après la fin du mois.

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Après une année 2015, relativement décevante en termes

de performances de l’économie mondiale, 2016 s’annonce sur

une nouvelle ère de conjecture, légèrement moins optimiste

concernant la reprise de l’activité globale, matérialisée par une

prévision de croissance de 3,4% contre 3,5% à la même période

un an plus tôt. La faiblesse de la croissance dans les principaux

pays émergents pèsera surement sur l’expansion globale en

2016, même si l’activité économique devrait se raffermir quel-

que peu, soutenue principalement par l’amélioration de la situa-

tion dans les pays développés. Celle-ci est jugée, toutefois, in-

suffisante pour compenser les importantes pertes qui persistent

dans les principaux pays émergents, avec des ramifications en-

travant la croissance des pays en développement.

Cette moindre ambition des prévisionnistes témoigne de

la persistance des inquiétudes liées à l’évolution des indicateurs

macro-économiques dans les différentes zones économiques, en

première ligne desquelles les pays émergents qui s’érigent au-

jourd’hui en goulot pour une réelle croissance, avec de nom-

breux défis (ralentissement économique, baisse des capitaux et

dépréciation des monnaies) auxquels ils devraient effectivement

faire face, après avoir été les locomotives de l’économie mon-

diale au cours des dernières années de crise. Aujourd’hui, les

inquiétudes se concentrent tout particulièrement sur les BRIC

dont la morosité économique devrait se confirmer cette année.

En effet, en 2016, le ralentissement de l’économie chinoise de-

vrait se poursuivre, à 6,3% de croissance après 6,9% en 2015,

alors que la récession persisterait en Russie (-1,0% après- 3,7%)

et au Brésil (-3,5% après -3,8%), même si la conjoncture devrait

être favorable en Inde (7,5% après 7,3%).

En Afrique subsaharienne, la croissance devrait s’accélé-

rer en 2016, à 4,2% après 3,4 % en 2015, grâce principalement à

la stabilisation des prix des produits de base. Cependant, le ryth-

me de croissance varie d’un pays à l’autre, les niveaux de

consommation étant différenciés selon que le pays est exporta-

teur ou non de produits pétroliers. La croissance au Nigéria et en

Afrique du Sud, les deux plus importantes économies du conti-

nent, est respectivement attendue à 4,1% et 0,7%, en 2016, après

3,0% et 1,3% un an auparavant.

Toutefois, dans les pays avancés, le contexte économique

de 2016 se caractériserait par un retour progressif de la croissan-

ce économique. Ainsi, l'activité dans l’OCDE devrait progresser

globalement de 2,1% après 1,9% en 2015, quand bien même il

existerait une certaine disparité au sein de la zone, selon l’état

d’avancement des pays dans le cycle de reprise de l’activité. Aux

Etats-Unis, dans la zone euro et au Japon, les croissances sont

respectivement estimées, pour 2016, à 2,6%, 1,7% et 1,0% après

2,5%, 1,5% et 0,6%, l’année précédente.

CROISSANCE ECONOMIQUE MONDIALE: moindre optimisme des prévisionnistes

Page 1 Point mensuel de conjoncture

DGPPE/DPEE/DSC - Point Mensuel de Conjoncture @février2016 N° 111

A ce début d’année 2016, la situation financière internatio-

nale est marquée par trois faits majeurs.

Aux Etats-Unis, après avoir pris la décision historique de

baisser son taux directeur à un niveau très faible, entre 0 et 0,25%,

et l’avoir couplé à une politique monétaire accommodante, consis-

tant essentiellement à racheter massivement et régulièrement des

titres dans le cadre d’un défunt programme appelé « Quantitative

Easing » (assouplissement quantitatif), la Réserve Fédérale Améri-

caine (Fed) débute 2016 par un relèvement de son taux de refinan-

cement, pour la première fois depuis presque 10 ans, d’un quart de

point, à 0,50%.

Pendant que la Fed attire les capitaux en faisant remonter

ses taux, la BCE poursuit son programme d’assouplissement quanti-

tatif, avec des taux négatifs. L’esprit de la mesure est d’acheter

1160 milliards d'euros de titres de dettes publiques et privées d'ici

septembre 2016. Toutefois, l’efficacité souhaitée de la politique

monétaire de la zone euro tarde à être perceptible véritablement sur

l’économie réelle.

En Chine, la Banque centrale adopte une politique monétaire

"prudente" afin de contrôler sa monnaie et ses marchés financiers

qui commencent à inquiéter les investisseurs du monde entier. En

effet, l’autorité monétaire chinoise a baissé, à nouveau, le cours

pivot du yuan, par rapport au dollar, pour la huitième fois consécuti-

ves, à 6,56 yuans pour un dollar, le plus bas niveau depuis cinq ans.

En zone euro, la politique d’assouplissement semble influer

sur le taux de change et situe davantage la monnaie unique en des-

sous de ses paires dans l’OCDE. Ainsi, en janvier 2016, face au

dollar et au yen, l’euro s’est déprécié de 6%, en glissement annuel,

contre 1,6% comparé à la livre sterling.

MARCHE FINANCIER ET MONETAIRE: divergence des politiques monétaires de la FED et de la BCE

Graphique 1: Evolution du cours de l’euro par rapport au dollar US

Source: Les Echos, DPEE

INFLATION: baisse mensuelle des prix à la consommation en janvier 2016 dans la zone OCDE S’agissant de l'indice des prix à la consommation, il a

baissé de 0,1%, en rythme mensuel dans la zone OCDE, du fait

de la baisse de 1,8% des prix de l’énergie. Les prix des produits

alimentaires ont, pour leur part, progressé de 0,5%. L’inflation

hors produits alimentaires et énergie a reculé de 0,6%.

En variation annuelle, l’inflation dans la zone OCDE a progressé

de 1,2% sur la période, contre 0,9% en décembre. Parmi les pays

de l’OCDE, l’inflation annuelle s’est située à 1,4% aux Etats-

Unis, 0,3% au Royaume-Uni et 0,5% en Allemagne, contre, res-

pectivement 0,7%, 0,2% et 0,3%, un mois auparavant.

En France, elle est restée inchangée à son niveau de décembre

2015 (+0,2%) en dépit de l’augmentation de 0,3% des prix à la

consommation dans la zone euro (après +0,2% en décembre

2015). Au Japon, elle est nulle, après 0,2% le mois précédent.

Par ailleurs, l’inflation annuelle a décéléré en Chine (+1,8% en

janvier 2016 après +1,6%) et en Russie (+9,8% après +12,9%)

tandis qu’elle est restée stable au Brésil (+10,7%).

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DGPPE/DPEE/DSC - Point Mensuel de Conjoncture @février2016 N° 111

Source: Lefigaro.fr, DPEE

Page 2 Point mensuel de conjoncture

Sur le marché du pétrole, le cours du baril de brent a enco-

re chuté en janvier 2016, enregistrant une baisse mensuelle de

18,3%. L’offre surabondante des pays membres de l’OPEP

(Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) combinée à

une croissance modérée de la demande mondiale de pétrole ont

constitué les principaux facteurs explicatifs de la chute des

cours de l’or noir. En glissement annuel, le cours du baril de

brent a perdu 36% de sa valeur en janvier 2016.

Graphique 3 : Evolution des cours du cours du pétrole brent ($/bbl)

Source: INSEE, DPEE

Sur le marché des matières premières, les cours ont de

nouveau baissé en janvier 2016. En variation mensuelle, l’indi-

ce global des cours des matières premières, s’est replié de 3%,

porté par les produits alimentaires (-2,9%) et industriels

(-2,6%). En glissement annuel, il a également baissé de 17,2%

en janvier 2016.

Le recul mensuel des prix des denrées alimentaires concerne

les céréales, les oléagineux et le sucre qui ont enregistré des

baisses respectives de 0,5%, 1,7% et 4,7%. Le cours du sucre

a, ainsi, reculé, après deux mois de hausses consécutives, en

rapport avec l’augmentation de la production de sucre prévue

au Brésil. Concernant, les céréales et les oléagineux, l’abon-

dance des disponibilités face au ralentissement de la demande,

a affaibli les prix. En variation glissante, en janvier 2016, l’in-

dice des cours des matières premières alimentaires a reculé de

10,8%, tiré par les céréales (-10,3%), les oléagineux (-17,7%)

et le sucre (-5,1%).

Au chapitre des produits de base industrielle, en janvier

2016, les cours des matières agro-industrielles et minérales ont

baissé respectivement de 2,7% et 2,3%, en rythme mensuel.

Relativement à janvier 2015, l’indice des cours des produits

industriels a reculé de 22%, porté par les matières agro-

industrielles (-17,1%) et minérales (-23,7%).

MARCHE DES MATIERES PREMIERES: repli des cours en janvier 2016

Graphique 2: Evolution des cours des matières premières Tableau 1: Cours des matières premières

Source: INSEE, DPEE

* : indice ; Autres : cours en $

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Tableau 2: Indice Général d’Activité (IGA)

DGPPE/DPEE/DSC - Point Mensuel de Conjoncture @février2016 N° 111

Page 3 Point mensuel de conjoncture

ACTIVITE ECONOMIQUE INTERNE: repli mensuel de l’activité en janvier 2016 Au mois de janvier 2016, l’activité économique (hors

agriculture et sylviculture) a enregistré une baisse de 15,7%,

en variation mensuelle. Cette contreperformance est attribua-

ble aux faibles résultats des secteurs tertiaire (-11,3%) et pri-

maire (-4,7%).

Sur une base annuelle, une croissance de 2,7% de l’activité est

notée en janvier 2016, à la faveur d’une bonne orientation des

secteurs tertiaire (+3,9%), primaire (+4,2%) et secondaire

(+2,2%). L’administration publique (+4,9%) s’est également

bien comportée sur la période. Source: DPEE

SECTEUR PRIMAIRE (HORS AGRICULTURE) : baisse de l’activité en janvier 2016

Après les croissances successives relevées sur les deux

derniers mois de 2015, le secteur primaire (hors agriculture et

sylviculture) s’est replié de 4,7% au mois de janvier 2016, en

rythme mensuel. Cette situation est imputable aux contreperfor-

mances notées dans le sous – secteur de l’élevage (-7,5%), en

liaison principalement avec la baisse des abattages contrôlés

d’ovins (-15,1%) et de caprins (-11,0%).

En variation glissante sur un an, l’activité dans le secteur pri-

maire s’est consolidée de 4,2%, en janvier 2016, portée par le

sous-secteur de la pêche (+22,4%), l’élevage s’étant contracté

de 0,2% sur la période.

.Tableau 3: Indice Général d’Activité (IGA) dans le secteur primaire

Graphique 4: Evolution de l’activité dans le sous-secteur de la pêche

Graphique 5: Evolution de l’activité dans le sous-secteur de l’élevage (en tonnes)

Source: DPM, PAD, SOGAS, DPEE

Source: DPM, PAD, DPEE

Source: SOGAS, DPEE

En janvier 2016, l’activité du secteur secondaire a enregis-

tré une croissance de 1,3%, en variation mensuelle. Cette situa-

tion résulte principalement, des performances notées dans la

construction (+19,2%), l’égrenage de coton et la fabrication de

textile (+564%) ainsi que la fabrication de matériaux de cons-

truction (+14,2%). Elle a été, particulièrement, atténuée par les

faibles résultats observés au niveau de la fabrication de pro-

duits céréaliers (-18,2%), des industries chimiques (-23,3%) et

des extractives (-11%).

Sur un an, le secteur secondaire a progressé de 2,2%, tiré, es-

sentiellement, par la construction (+15,1%), l’énergie

(+10,2%), les industries chimiques (+48,8%) et les extractives

(+14,4%). Ces performances ont été, essentiellement, amoin-

dries par l’égrenage de coton et la fabrication de textile, les

conserveries de viande et de poisson et la production de sucre

qui se sont respectivement contractés de 57,6%, 50,1% et

52,5%, sur la période. Graphique 6: Evolution de l’activité dans le secteur secondaire (base = 100 en 2006)

Tableau 4: Indice Général d’Activité dans le secteur secondaire (base = 100 en 2006)

SECTEUR SECONDAIRE: progression de l’activité en janvier 2016

Source: DPEE Source: DPEE

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Page 4 Point mensuel de conjoncture

DGPPE/DPEE/DSC - Point Mensuel de Conjoncture @février2016 N° 111

SECTEUR TERTIAIRE: contraction de l’activité en janvier 2016 Au mois de janvier 2016, l’activité dans le secteur tertiaire

s’est contractée de 11,3%, en variation mensuelle. Ce résultat

est principalement attribuable au commerce (-24,2%) et aux

services financiers (-39,3%).

Comparativement à la même période un an auparavant, l’activi-

té dans le secteur tertiaire a progressé de 3,9%, en janvier 2016,

essentiellement tirée par la branche des « transports et télécom-

munications » (+7,9%), les activités immobilières (+22,0%),

les services d’hébergement et de restauration (+42,6%), et les

services financiers (+3,5%). Graphique 7: Evolution de l’activité dans le secteur tertiaire (base = 100 en 2006)

Tableau 5: Indice Général d’Activité dans le secteur tertiaire

Source: DPEE

Source: DPEE

EMPLOI SALARIE DANS LE SECTEUR MODERNE: hausse des effectifs en janvier 2016

Source: DPEE

OPINION DES CHEFS D’ENTREPRISES DANS LE SECONDAIRE ET LE TERTIAIRE

Au courant du mois de janvier 2016, les industriels inter-

rogés sur les contraintes qui entravent leurs activités ont, pour

la plupart, évoqué la concurrence jugée déloyale (18%), la ré-

currence des délestages d’électricité (14%) et les difficultés de

recouvrement des créances (12%). Concernant l’évolution de la

production entre décembre 2015 et janvier 2016, les enquêtés

ont fait état d’un recul (-1 point) même si, par ailleurs, ils ont

indiqué une progression (+2 points) des commandes. Les

stocks de produits finis ont, en ce qui les concerne, baissé

(-2 points) sur la période sous revue et sont situés à quatre (4)

points au-dessus de leur niveau moyen. En perspectives, les

industriels estiment que la production et les commandes de-

vraient légèrement baisser, en février 2016.

Dans le sous-secteur des bâtiments et travaux publics, les

difficultés de recouvrement des créances (35%), la concurrence

supposée déloyale (24%), la fiscalité (18%) ainsi que l’accès

difficile aux crédits (12%) sont considérés, par les entrepre-

neurs, comme les principaux facteurs ayant affecté les activités

durant le mois de janvier 2016. Néanmoins, l’activité (+5

points), les commandes publiques (+1 point) ainsi que les com-

mandes privées (+2 points) se sont améliorées, entre décembre

2015 et janvier 2016, selon les chefs d’entreprise interrogés.

En prévision, les chefs d’entreprise de BTP anticipent, pour le

mois de février 2016, une bonne orientation des commandes

publiques et privées qui devraient se situer au-dessus des

moyennes respectives de long terme.

En janvier 2016, l’emploi salarié du secteur moderne s’est

accru de 0,9% par rapport au mois précédent. Cette progression

est tirée par le secteur secondaire (+4,6%), à travers l’augmen-

tation de 5,5% des emplois dans l’industrie. Les effectifs des

BTP ont, par contre, baissé de 1,2%, en variation mensuelle.

Au niveau du secteur tertiaire, des pertes nettes d’emplois sont

enregistrées aussi bien dans les services (-1,7%) que dans le

commerce (-7,6%).

Comparativement à la même période de 2015, l’emploi salarié

du secteur moderne a progressé de 4,5% à fin janvier 2016.

Dans le secteur tertiaire, les effectifs se sont accrus de 7,7% sur

cette période, en liaison avec les créations nettes d’emplois

observées dans les services (+8,0%) et le commerce (+6,7%).

Une consolidation de l’emploi salarié (+2%), est également,

enregistrée dans le secteur secondaire, portée par l’industrie

(+3,1%), les effectifs ayant baissé de 4,6% dans le sous-secteur

des BTP.

Tableau 6: indice de l’emploi salarié dans le secteur moderne

(base = 100 en 2010)

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Point mensuel de conjoncture Page 5

DGPPE/DPEE/DSC - Point Mensuel de Conjoncture @février2016 N° 111

PRIX A LA CONSOMMATION: baisse mensuelle du niveau général des prix en janvier 2016 En janvier 2016, les prix à la consommation ont fléchi de

0,8%, en rythme mensuel. Cette situation découle de la contrac-

tion des prix du poisson frais (-7,6%), des légumes frais en

fruits ou en racines (-14,3%), du lait (-5,5%) et de la viande de

bœuf (-2,0%). Sur un an, le niveau général des prix a augmenté

de 1,5%, en janvier 2016, en liaison avec le renchérissement

des produits alimentaires et boissons non alcoolisées (+4,1%).

Pour sa part, l’inflation sous-jacente (hors produits frais et

énergétiques) s’est située à -0,1%, en rythme mensuel. En re-

vanche, sur une base annuelle, elle est ressortie à +0,7%, en

janvier 2016.

En termes d’origine, les prix des produits importés et locaux

ont, respectivement, reculé de 0,2% et 1,0%, en variation men-

suelle, au mois de janvier 2016. Comparativement à la même

période de 2015, des hausses respectives de 1,1% et 1,7% sont

notées.

Tableau8: Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (base = 100 en 2008)

Source: ANSD

TAUX DE CHANGE EFFECTIF REEL : gain de compétitivité¹ au mois de janvier 2016. Durant le mois de janvier 2016, la compétitivité¹ de l’éco-

nomie sénégalaise s’est renforcée de 1,1% en variation men-

suelle. Ce gain de compétitivité est imputable au différentiel

d’inflation favorable (-1,8%), amoindri par l’appréciation du

franc CFA par rapport à la monnaie des pays partenaires

(+0,7%). Vis-à-vis des pays membres de la zone UEMOA, des

gains de compétitivité de 2,2% sont notés en rythme mensuel,

en raison du niveau favorable des prix intérieurs. Par rapport

aux partenaires membres de la zone euro, le différentiel d’infla-

tion favorable a, également, induit des gains de compétitivité

de l’ordre de 0,4%, comparativement au mois précédent.

En glissement annuel, la compétitivité de l’économie sénégalai-

se s’est améliorée de 1,0%, durant le mois de janvier 2016.

Cette situation résulte d’un différentiel d’inflation favorable

(-2,4%), atténué par l’appréciation du franc CFA (+1,4%) par

rapport aux monnaies des pays partenaires.

Tableau 9: Taux de change effectif réel (Base 100 = 2005)

Source: DPEE

Source: DPEE - Enquête mensuelle d’opinion sur la conjoncture

*Normalisé de moyenne 100 et d’écart type 10

Compétitivité-prix 1

Au niveau des services, le non recouvrement des créances

(35%), la concurrence supposée déloyale (16%) et la fiscalité

(14%) sont cités comme les principales contraintes qui ont en-

travé l’activité du sous-secteur, au mois de janvier 2016. Par

ailleurs, en janvier 2016, les prestataires de services ont déclaré

une baisse de leur chiffre d’affaires comparativement au mois

précédent, malgré une légère hausse (+1 point) des comman-

des. En perspectives, les tarifs et les commandes du mois de

février 2016 seraient en dessous de leurs moyennes respectives

de longue durée, selon les prestataires de service.

Pour ce qui est de l’activité commerciale, les difficultés

de recouvrement des créances (25%) et les délestages (12%)

ont été les principales contraintes au courant du mois de janvier

2016. Par ailleurs, le chiffre d’affaires (-6 points) et les carnets

de commandes (-2 points) ont régressé, en variation mensuelle,

selon les commerçants. En outre, les quantités stockées de pro-

duits finis sont ressorties en dessous de leur moyenne de long

terme (100), en janvier 2016. En anticipation pour le mois de

février 2016, les commerçants attendent une baisse des com-

mandes qui seraient en dessous de leur niveau moyen. Tableau 7: Indice du climat des affaires*

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Point mensuel de conjoncture Page 6

DGPPE/DPEE/DSC - Point Mensuel de Conjoncture @février2016 N° 111

ECHANGES AVEC L’EXTERIEUR: atténuation du déficit commercial en janvier 2016

Durant le mois de janvier 2016, le déficit commercial s’est réduit de 41,7 milliards sur une base mensuelle pour s’éta-

blir à 77,6 milliards contre 119,3 milliards le mois précédent. Cette situation reflète la baisse plus prononcée des importations de

biens (-82,8 milliards) par rapport à celle des exportations (-31,2 milliards), en variation mensuelle. Ainsi, le taux de couverture

des importations par les exportations, s’est établi à 52,4% contre 48,3% un mois auparavant, soit une amélioration de 4,1 points

Les exportations de biens sont estimées à 114,3 mil-

liards au mois de janvier 2016 contre 145,5 milliards le mois

précédent, soit une baisse de 21,5% (-31,2 milliards). Ce recul

est attribuable aux principaux produits exportés, notamment,

les produits pétroliers (-11,4 milliards), l’acide phosphorique

(-8 milliards), l’or brut (-4,6 milliards) et le ciment (-1,2 mil-

liard). Il a été, toutefois, atténué par le renforcement des expor-

tations de produits alimentaires (+5,9 milliards), en liaison

principalement avec, l’augmentation des ventes à l’étranger de

produits halieutiques (+4,7 milliards) et de produits arachidiers

(+1,1 milliard). En glissement annuel, les exportations de biens

ont légèrement progressé de 0,9% (+1,1 milliard), sous l’effet

des produits alimentaires (+10,4 milliards) et des engrais miné-

raux et chimiques (+2,1 milliards). Par contre, les ventes à l’é-

tranger de produits pétroliers, d’or brut et de ciment se sont

repliées, respectivement, de 13,4 milliards, 2,9 milliards et 0,9

milliard sur la période.

S’agissant des exportations du Sénégal vers l’UMOA,

elles sont estimées à 31,4 milliards au mois de janvier 2016

contre 30,1 milliards le mois précédent, soit une hausse de

4,3% (+1,3 milliard). Elles ont, ainsi, représenté 27,5% de la

valeur totale des exportations de marchandises au titre du mois

de janvier 2015 contre 20,7% un mois auparavant, soit un gain

de 6,8 points de pourcentage. La part des produits acheminés

vers le Mali, principale destination des exportations du Sénégal

dans l’Union, est passée de 51,6% à 53% sur la période, soit un

gain de 1,4 point de pourcentage. Le ciment reste le principal

produit exporté vers le Mali avec une part évaluée à 38,4% en

janvier 2016 contre 51,5% le mois précédent.

Les importations de biens, elles sont passées de

300,9 milliards au mois de décembre 2015 à 218 milliards au

mois de janvier 2016, soit une baisse de 27,5% (-82,8 mil-

liards). Cette diminution reflète essentiellement le repli de la

valeur des achats à l’étranger de produits pétroliers (-33,3 mil-

liards), de « véhicules, matériels de transport et de pièces déta-

chées automobiles » (-21,8 milliards), de produits alimentaires

(-9,8 milliards), de « machines, appareils et moteurs » (-5,2

milliards) et de produits pharmaceutiques (-1,7 milliard). Au

titre des importations de produits alimentaires, des baisses sont

relevées au niveau des « huiles et graisses animales et végéta-

les » (-5,4 milliards) et du riz (-2,9 milliards). Ce recul a été

amoindri par l’augmentation de la valeur des importations de

« froment et méteil » (+4,6 milliards). En glissement annuel,

les importations de biens ont baissé de 4,4%, sous l’effet prin-

cipalement des achats de produits pétroliers (-22,6 milliards)

et de « véhicules, matériels de transport et de pièces détachées

automobiles » (-2,1 milliards). En revanche, les importations

de produits alimentaires, de « machines, appareils et moteurs »

et de produits pharmaceutiques ont respectivement, progressé

de 6,5 milliards (+16,1%), 3 milliards (+8,1%) et 2,2 milliards

(+48,8%) comparativement à la même période de l’année pré-

cédente.

Concernant les importations de biens en provenance

des pays de l’UEMOA, elles sont évaluées à 4,3 milliards au

mois de janvier 2016 contre 5,6 milliards le mois précédent,

soit une baisse de 1,3 milliard. Elles représenteront ainsi 2% de

la valeur totale des importations de biens au mois de janvier

2016 contre 1,9% le mois précédent. La Côte d’Ivoire demeure

le principal fournisseur du Sénégal au sein de la zone, avec une

part évaluée à 97,7% en janvier 2016 contre 92,6% le mois

précédent, soit un gain de 5,1 points de pourcentage. Les achats

en provenance de ce pays ont principalement porté sur les

« huiles et graisses animales et végétales », les produits des

industries para-chimiques et les « bois et ouvrages » qui en ont

respectivement représenté des parts de 17,6%, 10,4% et 9,2%.

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DGPPE/DPEE/DSC - Point Mensuel de Conjoncture @février2016 N° 111

Tableau 10: Exportations en valeur (millions FCFA) Tableau 11: Importations en valeur (millions FCFA)

Source: ANSD Source: ANSD

FINANCES PUBLIQUES: progression modérée des ressources et exécution satisfaisante

des dépenses

Au cours du mois de janvier 2016, la gestion budgétaire a été marquée par un rythme de mobilisation modéré des res-

sources, conjugué à une exécution satisfaisante des dépenses. En effet, les ressources mobilisées sont évaluées à 120,6 milliards

contre 119,5 milliards un an auparavant, soit une hausse de 1%. Quant aux dépenses totales et prêts nets, estimés à 176,3 mil-

liards, ils ont progressé de 34,3% en glissement annuel. Au total, le solde budgétaire (dons compris) est estimé en déficit de 55,7

milliards au mois de janvier 2016 contre 11,9 milliards à la même période de l’année précédente.

Les ressources sont réparties en recettes budgétaires

pour 109,2 milliards et en dons pour 11,4 milliards. Les recet-

tes budgétaires ont enregistré un léger accroissement de 0,6

milliard (+0,6%) grâce, notamment, aux recettes fiscales qui se

sont accrues de 8,6% pour ressortir à 107,5 milliards. L’amélio-

ration des recettes fiscales est imputable aux résultats apprécia-

bles relevés au titre des recouvrements de l’impôt sur le revenu

(24 milliards), de l’IRVM (12,6 milliards), du FSIPP (11,7 mil-

liards) et de la taxe spécifique sur le pétrole (5,1 milliards), en

hausse respectivement de 1,2 milliard, 3,1 milliards, 9,4 mil-

liards et 2,4 milliards. Cette bonne orientation a permis de

contenir la baisse enregistrée dans la mobilisation des recettes

douanières (-5,5 milliards), de TVA intérieure hors pétrole

(-0,3 milliard) et des droits d’enregistrement (-2,2 milliards).

Aussi, les recettes non fiscales, recouvrées en janvier 2016, se

sont inscrites en baisse de 7,9 milliards, en raison de l’impact

significatif de la mobilisation exceptionnelle au titre de l’ARC

d’un montant de 9 milliards en janvier 2015.

Les dépenses totales et prêts nets ont, pour leur part,

enregistré une hausse significative de 45 milliards sur un an.

Cette augmentation reflète l’effet conjugué de la hausse des

dépenses d’investissement (+57,1%) et des dépenses courantes

(+28,2%). S’agissant des dépenses en capital, elles sont éva-

luées à 43,2 milliards contre 27,5 milliards un an auparavant,

grâce, notamment, aux dépenses en capital financées sur res-

sources internes (20,7 milliards), en hausse de 11,9 milliards.

Pour ce qui est des dépenses courantes, elles ont été sensible-

ment affectées par le niveau des transferts (73 milliards) en

progression de 32,2 milliards. Ce renforcement traduit la prise

en charge de dépenses prioritaires au niveau de l’agriculture

(intrants) et de l’enseignement supérieur (Universités, bourses).

Les charges de personnel, pour leur part, sont ressorties à 45,8

milliards, soit un accroissement de 5,4 milliards sur un an. En

revanche, les charges d’intérêts sur la dette publique (10,6 mil-

liards) et les dépenses de fonctionnement (3,7 milliards) se

sont inscrites en repli, respectivement de 3,5 milliards et de 4,8

milliards.

Fonds de Soutien à l’Energie 1

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Page 8 Point mensuel de conjoncture

MONNAIE ET CREDIT: consolidation de la position extérieure nette –dégonflement de

l’encours du crédit intérieur

DGPPE/DPEE/DSC - Point Mensuel de Conjoncture @février2016 N° 111

Source: BCEAO

Tableau 12: Situation monétaire intégrée (en milliards de FCFA)

A fin décembre 2015, la situation des institutions moné-

taires, comparée à celle de la fin du mois précédent, fait ressor-

tir une augmentation des avoirs extérieurs nets et un dégonfle-

ment de l’encours du crédit intérieur. En contrepartie, une ex-

pansion de la masse monétaire est notée sur la période.

Les avoirs extérieurs nets des institutions monétaires se

sont situés à 1232,9 milliards à fin décembre 2015, en hausse

de 133,9 milliards par rapport à la fin du mois précédent. Cette

situation est imputable à la Banque centrale dont la position

extérieure nette s’est améliorée de 139,8 milliards pour s’éta-

blir à 963,3 milliards. Pour leur part, les banques primaires ont

enregistré une baisse mensuelle de 5,8 milliards de leurs avoirs

extérieurs nets (269,7 milliards à fin décembre 2015). Sur un

an, les avoirs extérieurs nets des institutions monétaires ont

augmenté de 154,9 milliards ou 14,4%, à fin décembre 2015.

L’encours du crédit intérieur s’est dégonflé de 10,9 mil-

liards, entre les deux derniers mois de 2015, pour s’établir à

2932,7 milliards, du fait des créances nettes du système bancai-

re à l’Etat (-59,5 milliards) qui se sont situées à 197,6 milliards

à fin décembre 2015. En revanche, les crédits au secteur privé

sont ressortis en hausse de 48,6 milliards sur la période pour

s’établir à 2735,1 milliards. Cette situation est attribuable aux

crédits ordinaires qui ont augmenté de 48,6 milliards pour se

chiffrer à 2717,6 milliards, les crédits de campagne se mainte-

nant à leur niveau de 17,5 milliards du mois précédent. En glis-

sement annuel, l’encours du crédit intérieur s’est renforcé de

295,1 milliards ou 11,2%, à fin décembre 2015.

En rapport avec l’évolution de ses contreparties, la masse

monétaire s’est consolidée de 91,6 milliards, en variation men-

suelle, pour s’établir à 3953,1 milliards, à fin décembre 2015.

Cette situation est perceptible à travers les dépôts en banques

qui sont ressortis à 3138,4 milliards, soit une augmentation de

41,2 milliards en rythme mensuel, et la circulation fiduciaire

(billets et pièces hors banques) qui a progressé de 50,3 mil-

liards, sur une base mensuelle, pour se positionner à 806,8

milliards à fin décembre 2015. Sur un an, la liquidité globale de

l’économie est en expansion de 468,6 milliards ou 13,4%, à fin

décembre 2015.

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Point mensuel de conjoncture

ANNEXES

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T: trimestre

*: données provisoires

*: données provisoires *: données provisoires en janvier 2016