RESTITUTION A GORIC IV, ROI DE L'ALBANIE ARMÉNIENNE, D'UNE MÉDAILLE ATTRIBUÉE AGORIC I, PAR M. BROSSETAuthor(s): Victor LangloisSource: Revue Archéologique, 11e Année, No. 1 (AVRIL A SEPTEMBRE 1854), pp. 183-185Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41755778 .

Accessed: 22/05/2014 13:19

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org.

.

Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to RevueArchéologique.

http://www.jstor.org

This content downloaded from 194.29.185.178 on Thu, 22 May 2014 13:19:30 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

RESTITUTION A GORIC IV,

ROI DE L'ALBANIE ARMÉNIENNE ,

D'UNE MÉDAILLE ATTRIBUÉE A GORIC I,

PAR IL BROSSET.

L'Albanie arménienne comprenait le pays donné par Sempad II , roi de la troisième dynastie Pagralide, en apanage à son frère Gourgen ou Goric. Ce pays était formé des provinces de Dasehir, de Davousch , de Dzoroîked, de Gaïkan, de Gaïdzon, deKhoragerd, de Pazgerd et d'autres encore de l'Arménie orientale, sur les bords du Kour ou Gyrus.

Les souverains qui se succédèrent dans le royaume après Gpric , qui régna de 982 à 989, furent Davith (989-1010) (1), qui répara la ville de Lorhi et en lit sa capitale; Goric II (1010?) ; Pavilh II et Apas; Goric III , qui régnait en 1063 (2); Apas II, qui mourut en 1234 (3); Porina, sœur d'Apas II, régente pour Aghsarthan; Aghsarlhan seul. Celui-ci se fit religieux au couvent de Gédacits et laissa le trône à son fils Goric IV. Ce Goric eut trois fils, Phoï Pahlovan, Thaghiathin et Aghsartan. C'est sous ces princes que finit le royaume d'Albanie arménienne, car l'histoire nous apprend

(1) Ce prince mourut en 1010, selon Wakhoucht; en 1046, selon Saint-Marlin , Mémoire» sur l'Arménie, 1. 1. p. 422, et Brosset, Monogr. des tnonn. armé dans le Bulletin scientiflque de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, p. 63. (2) Saint-Martin, Mém., t. 1, p. 374. (3) Wakhoucht, cité rar M. Brosset, lieu cité, p. 54 et suiv.

This content downloaded from 194.29.185.178 on Thu, 22 May 2014 13:19:30 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

184 REVUE ARCHÉOLOGIQUB.

que Thaghiathin servait dans les armées des Mogols çt qu'il était, en 1260 (4), à la prise de Miakférédin.

L'histoire de ces princes est très-obscure; les historiens géor- giens et arméniens ne donnent que peu de renseignements, et encore sont-ils souvent en désaccord pour les dates , en sorte qu'il est impossible de donner des chiffres certains. L'historien de l'Ar- ménie, le P. Tchamitch (5), reconnaît que les récits des historiens arméniens sont très-embrouillés. C'est donc avec l'ouvrage de Mosès Galcandouni, sur les rois de l'Albanie arménienne (6),, dé- couvert il y a quelques années à Edchmiadzin, qu'on pourra reconstituer l'histoire des Gorigéens.

Une seule médaille des rois qui occupèrent le trône de l'Albanie arménienne nous est parvenue ; elle est imitée des pièces frappées par les princes croisés d'Antioche (7), pièces copiées elles-mêmes pour la légende et le type sur les monnaies byzantines des empe- leurs contemporains (8). En voici la description :

Qu - »pu ( Jisos - Krisdos. - Jésus-Christ.) De chaque côté du buste du Christ nimbé, vu de face et tenant le livre des Évangiles.

-j- gim Z>[e]r och- Seigneur, sois

'bb'lQ-H ~né Gorig- secourable à Goric

IrtliMJ. -« Gorig 'id'- roi Gorigéen. -[»] a[rkai .]

Cuivre, gr. mod. - Collect, du Mus. asiat, de Saint-Pétersbourg. - Brosset , Monogr. des monn. arm,, pi: I, n° 1, p. 53. - Revue Archéologique, VIII" année, ma Num. de l'Arménie , lettre à M. Ch. Lenormant.

Nous avons vu précédemment qu'il y eut quatre rois différents du nom de Goric. M. Brosset, qui publia le premier cette curieuse monnaie, l'attribua à Goric I", parce que, disait-il (9), « la forme

(4) Selon Saint-Martin, l. cit., p. 423, et 1257-58 ; selon M. Brosset, Í. cit., p. 54. (5) Hist . d'Arménie, t. Ill, p. 1046 et seq. (6) Cet ouvrage se publie actuellement a Moscou sous ia direction ae j. b. amin,

savant arméniste russe. (7) Saulcy, Num. des croisades , p. 18, pl. I, II;Tancrède régent (1100-3). (81 Saulcy, Num . byzantine , p. 35-36 (Michel Ducas, Nicephore coloniale et Alexis

Comnène). (9) Brosset, Monogr . des méd . armén h cit,¡ p. 54.

This content downloaded from 194.29.185.178 on Thu, 22 May 2014 13:19:30 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

RESTITUTION A GORIC IT D'UNE MÉDAILLE ATTRIBUÉE A GORIC I. 185

rappelle entièrement celle des médailles de Giorgi , père de Thamar et de Giorgi-Lacha, souverains de la Géorgie (10); d'ailleurs, Goric ayant été le plus puissant des souverains de la dynastie , on pour- rait croire que c'est de lui qu'il s'agit, sur cette monnaie. » Je répondrai à M. Brosset que la médaille en question n'a aucune espèce de ressemblance pour la légende et pour le type avec les pièces de Géorgie qu'il a nommées, et qu'ensuite il est impossible qu'elle ait été frappée sous les règnes de Goric Ier, Goric II et Goric III. En effet, Goric I" régna de 982 à 989 ; Goric 11 et Goric III vécurent au commencement et à la fin du XIe siècle ; or, la mon- naie qui porte le nom de Goric n'a été frappée qu'au commence- ment du XIII" siècle au plus tôt, car c'est une imitation pour le type du droit et pour la légende du revers, des monnaies byzan- tines et des pièces syriennes des croisades frappées par Tancrède , régent de la principauté d'Antioche ( 1100-1103).

J'ai déjà dit, dans un des chapitres de la Numismatique de la Géorgie (11), qu'une copie ne pouvait précéder son prototype, et cela à propos des monnaies du Gourdjistan, imitées des pièces sassanides d'Hormisdas IV. La médaille avec le nom de Goric ne peut donc appartenir qu'à Goric IV , l'avant-dernier souverain de l'Albanie arménienne , médaille que M. Brosset avait attribuée par erreur à Goric Ier. Je ferai encore observer que le savant académi- cien russe s'est trop avancé lorsqu'il a traduit, par curopalate, les lettres ¡input. .ut... qui ne sont jamais entrées dans la com- position du mot arménien qui signifie gouverneur , ou de tout autre synonyme de la fonction exercée au nom des empereurs de Con- stantinople, dans les provinces soumises à leur autorité.

Victor Langlois.

(10) Ma Numism. de la Géorgie, p. 19 et 25. (il) P. 9, 10 et suiv.

Avril 1853.

This content downloaded from 194.29.185.178 on Thu, 22 May 2014 13:19:30 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions