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Retour à la liste Nom (s) de la maison : Chez Ranchon puis Chez la Gusta du Casino Cadastre de 1827 : Parcelles n°413-414-416 Cadastre de 2010 : Parcelle n°522 Thème développé : Les Casinos Contributeurs : Marcel Eyraud, Joseph Gibert, Guy Michel Indice du document : 2 Date de rédaction/Correction : 21 juillet 2015 Propriétaires

Actuel : Guy Michel 1827 : Louis, Anne et Antoine Eyraud

Cette maison est actuellement cadastrée sous une seule parcelle, mais qu'on l'examine du sud ou du nord, elle apparait comme une juxtaposition de plusieurs bâtiments d'âges différents. La plus vieille partie est probablement très ancienne mais nous n'avons pu remonter son histoire qu'à partir de 1827. Elle est alors constituée de trois parcelles numérotées 413, 414 et 416.

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Façade nord de Ranchon

À gauche, le corps de bâtiment correspondant aux parcelles 414 et 416 du cadastre de 1827 On aperçoit les anciennes entrées de grange.

Façade sud de Ranchon mettant en évidence la présence de trois corps de bâtiments.

Au premier plan, les anciennes parcelles 414 et 416

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Ces parcelles appartiennent respectivement à Louis Eyraud, Anne Eyraud et Antoine Eyraud dit "Ranchon". C'est de cette escaïne que vient le nom de la maison. Une étude généalogique approfondie permet de constater que ces Eyraud sont frères et sœurs et que cette répartition fait certainement suite à l'héritage de leur père Jean Antoine Eyraud (Voir généalogie page suivante). Elle montre également qu'il s'agit de la branche des Eyraud dits "de Chaumène". Ce Jean Antoine né au hameau de Chaumène s'est marié une première fois en 1763 avec Louyse Guilhot dont il s'est séparé pour se remarier en 1770 à Marianne Ranchon, patronyme dont Antoine a gardé le surnom. Ces Eyraud ont été également propriétaires du Chier. En parcourant différents documents anciens (taille, capitation, dénombrement), on trouve en 1695 un Antoine Ranchon "hoste" et en 1756 un Baptiste Ranchon, cordonnier. Ce dernier est dit "La violette" et a deux filles et trois garçons. La superposition des deux cadastres et la comparaison avec les photos actuelles révèle plusieurs informations.

Les parcelles 414 et 416 forment une seule bâtisse lauzée, construite sur deux étages à la façon des fermes du village. On y a connu une écurie au rez-de-chaussée et une grange au premier étage dont l'entrée principale est encore visible sur la photo de la façade nord. Probablement lors du partage, un logis a été pris sur la fenière pour constituer la parcelle 416 d'Antoine. La seconde ouverture de la façade nord a probablement été réalisée pour accéder à la grange réduite. La parcelle 413 était à l'origine un bâtiment séparé, probablement construit après le précédent. C'est cette parcelle qui a ensuite été agrandie vers l'est et vers le nord. La façade de cette ancienne parcelle montre bien la partie ancienne à droite, la partie récente à gauche.

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Sans qu'on en connaisse les détails, entre les deux Guerres mondiales, l'immeuble devient la propriété de (Jean) Marius Chanéac, marié à Augusta Sanial. Décédé le 29 avril 1973, ce dernier laisse la maison à son épouse, comme suite à l'acte de donation entre époux enregistré le 9 septembre 1963. Cette dernière la transmet le 5 avril 1974 à son neveu Guy Michel, l'actuel propriétaire. Elle a été agrandie dans sa partie ouest et aménagée en gîtes. Comme la plupart des maisons du village, elle fut le siège d'une exploitation agricole (4-5 vaches), mais elle hébergea également d'autres activités. Dans le rez-de-chaussée de la partie ouest fut créée une laiterie (Voir fiche 306) dont les gérants étaient logés à l'étage. Parmi ces gérants, la famille Astruc venue de Lozère, puis Joseph Gibert et son épouse Célina Marion. Leur fils Joseph, bien que très jeune alors, a le souvenir d'une boule de feu qui avait traversé la laiterie lors d'un foudroiement. Il se souvient aussi du jardin situé du côté de l'église et de la petite fenêtre de l'étage d'où il regardait la mise à mort du cochon les jours de tuade. Après le départ des Gibert pour Brives, Maria Chapelle, précédemment à Fonteysse et veuve de Régis Philibert y habita quelques années.

Escalier d'accès au logement de la laiterie (Parcelle 413) Vue actuelle Un peu avant la dernière guerre, s'ouvrit à l'est, à l'étage de la parcelle 416, du côté de la rue montant de la planche du Riou vers l'Assemblée, la troisième génération des succursales du Casino aux Estables. Elle était tenue par Augusta Sanial, épouse Chanéac que l'on surnommait alors "la Gusta du Casino". Son époux Marius était lauzeur. Le premier Casino implanté aux Estables s'était ouvert "Chez Touène de Leydier" (Voir fiche R183). Il avait ensuite été remplacé par celui installé chez Croze (Voir fiche 486) tenu par Claude Exbrayat que l'on surnommait en patois "Le yaoudo" (Déformation de Claude) et qui partit à Saint Agrève un peu avant le dernier conflit mondial, abandonnant son commerce.

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Puis vint celui de la Gusta. Lorsqu'elle cessa cette activité, une nouvelle succursale du Casino fut ouverte par le fils du maire Régis Leydier, dans la maison neuve que ce dernier avait faite construire à l'emplacement de Boissy (Parcelle 506). Régis-fils et son épouse Lucette Reynaud exploitèrent le label quelques années avant de l'abandonner. Leur commerce continua ensuite à fonctionner sans le label Casino jusqu'au décès de Régis en 2010. Entre temps, en 2003, c'est dans la maison de la Célina (R78) qu'avait été repris le flambeau du Groupe, mais sous le label Vival, l'une de ses enseignes de franchise.

Historique du groupe Casino C'est le 25 juin 1898 que Geoffroy Guichard ouvre sa première succursale à Veauche (Loire) et crée, le 2 août, pour assurer son développement, la "Société des Magasins du Casino et Établissement économique d’alimentation", sous la raison sociale "Guichard-Perrachon et Cie", avec un capital d’un million de francs. Il choisit ce nom de Casino parce qu'il était propriétaire, depuis 1892 d’une épicerie située dans l’ancien casino lyrique de Saint-Étienne. Il y travaille avec son épouse Antonia Perrachon. Ce magasin restera longtemps le magasin principal du Groupe. Pour conforter l'organisation de son commerce, il construit un entrepôt à Saint-Étienne. Trouver une qualité constante des produits est difficile, c’est pourquoi Casino s’intéresse dès 1901 à la fabrication : pain, torréfaction de cafés, chocolats, huiles, liqueurs, produits de nettoyage… Afin de promouvoir ces produits, la marque Casino est créée puis déposée en 1904.

Elle est appuyée par le magasine Casino-Journal distribué gratuitement, ancêtre des magasines de consommation qui inondent aujourd'hui nos boites-aux-lettres. Tout au long de sa carrière, Geoffroy Guichard innovera en lançant des concepts qui seront repris

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Devant le Casino de la Gusta, Hélène Gailhot

bien plus tard par la grande distribution. Ainsi, en 1902. Casino distribue des timbres-primes liés à l’achat de produits vendus dans les succursales. Pour tout achat de 0,20 F, un timbre est offert. Ce système de fidélisation permet au client d’obtenir des articles en échange de leurs points. Une autre caractéristique de l'homme est d'avoir placé son personnel au centre de l'entreprise par une politique sociale intense. En 1904, il crée une Caisse de prévoyance et d’assurance décès pour les gérants et les salariés. L'année 1905 verra ensuite la création d’une Société de secours mutuels,

assurant le service médical et pharmaceutique à tous. En 1910, tout employé présent depuis plus d’un an dans l’entreprise a droit à une prime pour chaque naissance dans son foyer ainsi qu’une prime s'il est père d'une famille nombreuse. Tout salarié de l'entreprise père de trois enfants âgés de plus de 13 ans a également droit à une indemnité lui permettant d'assurer à sa famille un meilleur logement. La même année, Geoffroy Guichard crée la Société des Cités jardins, dont le but est la construction, la location et la vente d’habitations ouvrières. En 1916 est créée une caisse d’allocations familiales afin de venir en aide aux employés et ouvriers "chargés de famille". Étendue par la suite aux gérants, cette mesure inspirera le législateur français qui ne la rendra obligatoire qu’en 1932. À partir de cette même année, la participation aux résultats attribue une gratification à chaque employé. Elle correspond au dividende d’une certaine quantité d’actions Casino, calculée proportionnellement aux services rendus. Plus tard, en 1923, Geoffroy Guichard crée une caisse de retraite Casino. Au moment du déclanchement de la première guerre mondiale, Casino exploite 460 succursales, dans les régions de Saint-Étienne et Clermont-

Ferrand ainsi que 195 concessions (l’équivalent d’un magasin franchisé d’aujourd’hui). Après la guerre le nombre de succursales atteint 520 et 264 concessions. Au sortir de la guerre, Casino reprend son expansion et affirme sa vocation industrielle : nouvelle usine de chocolats, confiserie et confiture à Saint-Étienne. Charcuterie et salaisons sont exploitées dans la Loire à St-Priest-en-Jarez, tandis que dans le Gard, Beaucaire voit la création de chais pour la production de vins. En 1922, une usine de savons et raffinerie d’huile s’implante à Marseille, et une parfumerie à Saint-Étienne. Dès 1927, l’usine de conserves de légumes débute son activité à Orange. Pour conforter l'image de sérieux de la marque, un laboratoire qualité est créé la même année et contrôle matières premières et produits finis, soumis à un comité de dégustation et d’analyse. Deux ans après, la création de quantièmes sur les produits préfigure les futures dates limites de consommation. Parallèlement sont mis en place des cours de formation professionnelle en épicerie, œnologie, mercerie et bonneterie.

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Si la marque Casino est aujourd'hui universellement connue, le stade Geoffroy Guichard est familier aux stéphanois. Il a été créé sur le terrain de l’Étivaillère du fondateur qui l'a prêté à long terme (un franc par an) à la ville. L’Association Sportive de Casino fusionne alors avec l’amical Sporting Club sous le nom d’Association Sportive Stéphanoise. Plus tard, en 1933, elle fusionnera elle-même avec l’Association sportive Stéphanoise pour donner l'A.S.S.E qui conservera les couleurs vert et blanc de la première association sportive du Casino, couleurs issues des stores des magasins : c'est encore de nos jours la couleur du club et du maillot des joueurs stéphanois.

En 1929, Casino exploite 20 usines, 9 entrepôts, 998 succursales et 505 concessions. Le 25 octobre Geoffroy Guichard prend sa retraite, ses enfants sont nommés gérants et continuent dans la voie tracée par leur père. En 1931, le célèbre affichiste Adolphe, Jean-Marie Mouron, dit A.M. Cassandre est mandaté pour concevoir le logo de l'enseigne et c'est la création du « Bonhomme Casino ». Aussi bien utilisé dans la communication de l’enseigne que des produits, tenant dans une main une balance et dans l’autre le globe terrestre, c'est symbole

parfait de la proximité a pour devise « Je suis partout, je vends de tout ». Retirés de la gestion, les fondateurs ne restent pas inactifs et en 1934, c'est la création de la Fondation de M. et Mme Geoffroy Guichard en faveur des familles nombreuses. C'est le 28 avril 1940 que décède Geoffroy Guichard. L'entreprise lui survit plus vigoureuse et innovatrice que jamais. Au sortir de la guerre, en 1948, le succès de la mise en libre service du magasin historique de Saint Étienne entraîne la modernisation de 500 succursales qui adoptent cette nouvelle formule de vente. Les premiers meubles réfrigérés voient le jour en succursales et les "camions blancs" isothermes commencent à livrer les produits frais. Vingt ans avant qu'elles ne deviennent obligatoires en France, les dates limites de vente en clair sont affichées sur les produits dès 1959. En 1960, c'est le premier supermarché, en 1967 la première cafétéria à Saint Étienne, en 1970, le premier hypermarché à Marseille. Le Groupe exploite alors 2575 points de vente. En 1976, Casino traverse l'Atlantique et s’implante aux États-Unis. Cette course au gigantisme ne délaisse pas le commerce de proximité et en 1982, le Groupe lance le réseau d’affiliés "L’épicier Casino". Aucun marché n'est délaissé et en 1986, Casino signe un accord avec Elf France pour développer les boutiques de commodités dans les stations services. La stratégie du groupe qui consiste à être proche de tous les clients potentiels, à la ville comme à la campagne, en France comme à l'étranger se poursuit ensuite par des accords, prises de participations et création de filiales. Citons-en quelques étapes : 1990 : Prise de contrôle de la Cedis (7,5 milliards de C.A.), société de distribution implantée dans l’Est de la France. 1992 : Accord Rallye-Casino. Le nouveau Groupe est alors constitué de 101 hypermarchés, 480 supermarchés, 2344 supérettes et 221 cafétérias. 1996 : La société Spar France est créée afin de développer le commerce indépendant de proximité. 1997 : Casino acquiert les réseaux Franprix et Leader Price. 1999 : Création de l'enseigne de magasins franchisés Vival (1800 actuellement) 2000 : Casino, devient l’actionnaire majoritaire du site de ventes en ligne CDiscount. Alliance stratégique entre Casino et Monoprix. 2005 : Création de deux nouvelles enseignes de proximité urbaine: Monop’, et Beauty Monop’ dédiée à l’hygiène au quotidien. Le groupe a même sa banque, la Banque Casino, créée en 2001 en partenariat avec Cofinoga, société spécialisée dans le crédit à la consommation. Actuellement on dénombre 9000 magasins Casino dans le monde entier. Le groupe Casino est le 29e distributeur mondial et son chiffre d'affaires dépasse les 48 milliards d'euros par an.

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Augusta Chanéac, "La Gusta du Casino" devant son magasin

Marius Chanéac et son épouse Augusta, née Sanial, Pierre Chanéac père et son épouse Marie, sœur de Marius.

Au milieu, Pierre Chanéac fils. Dans les bras de Marie, Marie Chanéac qui épousera François Chapelle.

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Photo de 1931. De Gauche à droite:

Second plan Rosette Chanéac épouse de Pierre Chanéac, Antoinette Chanal épouse Meysonnier, Aline Chabanel, épouse de Régis Souilhol, Marie Charre épouse Chabanel, Marie Chabanel, épouse Guilhot, Jean-Baptiste Chabanel, Augusta Sanial épouse de Marius Chanéac. Premier plan:Hortense X, Marie Volle épouse Eyraud, Léonie Eyraud épouse Bonnefoy, Fernande Bonnefoy, ainée de Léonie.

Augusta Chanéac - Août 1988