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1 CONFEDERATION GENERALE DU TRAVAIL REVUE DE PRESSE Semaine 26 du 25 au 30 - 06 - 2012 PATRONAT Les DRH veulent un Grenelle des jours fériés le 29 juin 2012 UN L'association nationale des DRH rend public ces propositions pour améliorer la compétitivité des entreprises. Deux pistes sont privilégiées : améliorer le dialogue social et promouvoir la diversité. Pour cela, l'ANDRH souhaite revoir les jours fériés liés à une religion. Pour ses assises qui se tiennent vendredi 29 juin à Paris, l'association nationale des DRH (ANDRH) a retenu le thème la DRH et les enjeux de la compétitivité. Elles interviennent après un tour de France réalisé par l'association. Deux axes sont privilégiés : le dialogue social, une condition indispensable de la "compétitivité durable" et la diversité car "le risque de nos organisations c'est l'uniformité de pensée et d'attitude", selon Jean-Christophe Sciberras, le président de l'ANDRH. Ce programme général est décliné en propositions. Sur le premier point, le renforcement du dialogue social, l'ANDRH propose d'inciter les salariés à l'engagement syndical, de recourir au référendum en cas de blocage de la négociation collective, de réunir la multiplicité des instances de représentation du personnel en une instance unique de concertation et de négociation, de favoriser la relève syndicale et de modifier une culture managériale souvent fondée sur méfiance. Au chapitre de la diversité, l'association préconise trois pistes. D'abord, ouvrir un débat sur les jours fériés . L'association préconise de ne garder que trois jours fériés "chrétiens" (Noël, le lundi de Pâques et la Toussaint). Les trois autres (jeudi de l'ascension, lundi de Pentecôte et Assomption) pourraient être pris par les salariés à leur convenance ou remplacés par d'autres jours correspondant aux pratiques religieuses des uns et des autres. Ensuite de favoriser la diversité dans les process RH afin d'accroître les motivations de la compétitivité, et enfin de mettre en place des indicateurs pour mesures les minorités et non visibles. L'ensemble de ces mesures seront présentés à Michel Sapin, le ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation Professionnel et du Dialogue Social, vendredi 29 juin. Sa réaction, une semaine avant la conférence sociale, est particulièrement attendue. Commentaires : L’idée peut paraître séduisante vis-à-vis des différentes communautés religieuses, mais derrière cela ne se profile t il pas d’autres dangers ? Quelle sera la gestion par les entreprises, par les employeurs, des différentes composantes ouvrant droit aux congés pour jours fériés. Un DRH faisant parti de cette association a déclaré que rien n’interdira un salarié à travailler les jours fériés autres que les 3 jours préconisés dans le projet. Sur quelle base de rémunération ? Se profile donc une gestion individuelle des jours de congés pour jours fériés, mais à terme compte tenu de la complexité qu’il peut y avoir dans la gestion de ces « jours fériés », les employeurs auront probablement une vision différente des jours fériés. Ne risque t’on donc pas de voir disparaître purement et simplement les jours fériés avec pour corollaire évident l’augmentation du temps de travail ? Ce qui serait très bénéfique pour les entreprises. L’idée émise par cette association de DRH sous couvert d’égalité entre les salariés de différentes confessions, n’est peut être pas dénuée de fondements et d’intérêts purement économique pour les entreprises.

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CONFEDERATION GENERALE DU TRAVAIL

REVUE DE PRESSE

Semaine 26 du 25 au 30 - 06 - 2012

PATRONAT

Les DRH veulent un Grenelle des jours fériés le 29 juin 2012 UN

L'association nationale des DRH rend public ces propositions pour améliorer la compétitivité des entreprises. Deux pistes sont privilégiées : améliorer le dialogue social et promouvoir la diversité. Pour cela, l'ANDRH souhaite revoir les jours fériés liés à une religion.

Pour ses assises qui se tiennent vendredi 29 juin à Paris, l'association nationale des DRH (ANDRH) a retenu le thème la DRH et les enjeux de la compétitivité. Elles interviennent après un tour de France réalisé par l'association.

Deux axes sont privilégiés : le dialogue social, une condition indispensable de la "compétitivité durable" et la diversité car "le risque de nos organisations c'est l'uniformité de pensée et d'attitude", selon Jean-Christophe Sciberras, le président de l'ANDRH.

Ce programme général est décliné en propositions. Sur le premier point, le renforcement du dialogue social, l'ANDRH propose d'inciter les salariés à l'engagement syndical, de recourir au référendum en cas de blocage de la négociation collective, de réunir la multiplicité des instances de représentation du personnel en une instance unique de concertation et de négociation, de favoriser la relève syndicale et de modifier une culture managériale souvent fondée sur méfiance.

Au chapitre de la diversité, l'association préconise trois pistes. D'abord, ouvrir un débat sur les jours fériés. L'association préconise de ne garder que trois jours fériés "chrétiens" (Noël, le lundi de Pâques et la Toussaint). Les trois autres (jeudi de l'ascension, lundi de Pentecôte et Assomption) pourraient être pris par les salariés à leur convenance ou remplacés par d'autres jours correspondant aux pratiques religieuses des uns et des autres. Ensuite de favoriser la diversité dans les process RH afin d'accroître les motivations de la compétitivité, et enfin de mettre en place des indicateurs pour mesures les minorités et non visibles.

L'ensemble de ces mesures seront présentés à Michel Sapin, le ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation Professionnel et du Dialogue Social, vendredi 29 juin. Sa réaction, une semaine avant la conférence sociale, est particulièrement attendue.

Commentaires : L’idée peut paraître séduisante vis-à-vis des différentes communautés religieuses, mais derrière cela ne se profile t – il pas d’autres dangers ? Quelle sera la gestion par les entreprises, par les employeurs, des différentes composantes ouvrant droit aux congés pour jours fériés. Un DRH faisant parti de cette association a déclaré que rien n’interdira un salarié à travailler les jours fériés autres que les 3 jours préconisés dans le projet. Sur quelle base de rémunération ? Se profile donc une gestion individuelle des jours de congés pour jours fériés, mais à terme compte tenu de la complexité qu’il peut y avoir dans la gestion de ces « jours fériés », les employeurs auront probablement une vision différente des jours fériés. Ne risque t’on donc pas de voir disparaître purement et simplement les jours fériés avec pour corollaire évident l’augmentation du temps de travail ? Ce qui serait très bénéfique pour les entreprises. L’idée émise par cette association de DRH sous couvert d’égalité entre les salariés de différentes confessions, n’est peut être pas dénuée de fondements et d’intérêts purement économique pour les entreprises.

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Christophe Praud, le nouvel agitateur d’idée du monde patronal 29/6/12 La croix

Patron d’une toute petite entreprise de conseil, il succède vendredi 29 juin à Michel Meunier à la tête du Centre des jeunes dirigeants (CJD), l’une des organisations les plus iconoclastes du patronat.

On le verra rarement à la télé. Et pourtant l’Alsacien Christophe Praud, 44 ans, dirigeant d’une toute petite entreprise et père de trois enfants, a pris la tête de la plus iconoclaste des organisations patronales. Créée en 1938 par Jean Mersch, un ancien de l’Action catholique de la jeunesse française, avec l’idée de remettre l’homme au centre de l’entreprise, le Centre des jeunes patrons, devenu le Centre des jeunes dirigeants en 1968, se signale depuis par ses positions décalées. Dans Objectif Oïkos, son Livre blanc présenté en pleine campagne présidentielle, le CJD a par exemple défendu le remplacement des impôts par une taxe assise sur le patrimoine, la création d’une allocation universelle de 400 €, ou encore la suppression de l’argent liquide pour lutter contre les trafics !

Positions décalées

Au terme d’un congrès CJD baptisé « Justes combats », Christophe Praud, élu en novembre 2011 en remplacement de Michel Meunier, a pris la tête le 29 juin 2012 de ce drôle de réseau, qui compte aujourd’hui 4000 membres, avec une moyenne d’âge de 38 ans. Ancien salarié devenu patron à 27 ans, d’abord d’une société de fournitures de bureaux, puis de sa propre entreprise de conseil en stratégie commerciale pour les patrons de PME, Christophe Praud rejoint le CJD en 2001. « C’est un client qui m’a dit que je m’y sentirai bien, ça a été le cas », raconte-t-il. En bon exemple de cette culture CJD, Christophe Praud baptise sa nouvelle boîte Maven. Un nom inspiré d’une lecture : « Ca vient du yiddish et ça désigne une personne qui sent les choses avant les autres. »

À la tête de trois salariés à Colmar et d’un réseau de six « Maveniens » implantés dans six régions, Christophe Praud, qui devient président de la section CJD de Colmar en 2008, puis de la région Alsace, avant d’être appelé au bureau national, a passé toutes les étapes du parcours CJD. Dont le fameux cursus Copernic, sorte de formation en alternance pour dirigeant, élaborée à partir des bonnes pratiques des entrepreneurs CJD.

« Repenser les organisations »

Désormais président pour un mandat unique de deux ans, Christophe Praud aura à cœur de développer « l’entreprise agile ». Quèsaco ? « J’ai fait un tour du réseau et j’ai perçu un climat très anxiogène, explique-t-il. Pour pouvoir réagir, il faut repenser les organisations. Par exemple en donnant l’autonomie aux salariés qui ont des idées. » Une autre façon de décliner la fameuse « performance globale » chère au CJD. « Chez nous, confirme-t-il, gagner de l’argent n’est pas un but en soi, c’est un outil au service de quatre axes de progrès : économique, social, sociétal et environnemental. »

GOUVERNEMENT

Sapin récuse l'idée d'une "saignée" dans les effectifs de fonctionnaires Le Monde.fr |

29.06.2012

Le ministre du travail, Michel Sapin, a affirmé, vendredi 29 juin, que la baisse prévue des effectifs de fonctionnaires hors secteurs prioritaires ne constituait "pas une saignée", relevant que le nombre d'agents publics doit rester stable alors qu'il diminuait "fortement" jusqu'à présent.

"Le fait de maintenir le nombre de fonctionnaires, alors qu'il diminuait très fortement dans les années précédentes, ce n'est pas une saignée, c'est une manière de faire en sorte que le potentiel qui permet d'avoir un service public de qualité soit maintenu en France", a déclaré M. Sapin sur iTélé.

Le gouvernement veut concilier deux objectifs au cours du quinquennat : stabiliser les effectifs globaux de l'Etat tout en créant 65 000 postes dans l'éducation, la justice, la police et la gendarmerie. Matignon a annoncé jeudi que, pour résoudre cette délicate équation, les effectifs publics devraient baisser de 2,5 % par an entre 2013 et 2015, en dehors de

ces secteurs prioritaires.

La redevance bientôt étendue aux écrans d'ordinateurs ? Reuters | 30.06.2012

La ministre de la culture, Aurélie Filippetti, a annoncé samedi 30 juin que le gouvernement examinerait en 2013 une possible extension de la redevance audiovisuelle aux écrans d'ordinateur afin de sécuriser les moyens alloués à l'audiovisuel public.

Cette taxe ne s'appliquerait qu'aux foyers n'ayant pas de télévision et ne viendrait pas s'ajouter à la redevance déjà existante, a précisé sur RTL la nouvelle ministre de la culture.

"Est-ce qu'il faut étendre la redevance à des écrans (d'ordinateur) quand on n'a pas de télévision ? C'est une question qui se pose, mais ça serait une redevance évidemment par habitation, on ne paiera pas une redevance (en plus) si on a un ordinateur et une télé", a-t-elle ajouté.

La redevance audiovisuelle, désormais appelée "Contribution à l'audiovisuel public", finance les organismes publics de télévision et de radio parmi lesquels France Télévisions ou encore Radio France.

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Chaque foyer fiscal propriétaire d'une ou plusieurs télévision en paye une, quel que soit le nombre d'appareils. Elle est aujourd'hui de 125 euros en France métropolitaine, et de 80 euros dans les départements d'outre-mer.

EMPLOI

Pôle emploi ne sera pas concerné par les "efforts d'effectifs" Le Monde AFP | 29.06.2012

Le ministre du travail, Michel Sapin, a déclaré, vendredi 29 juin à l'AFP, que Pôle emploi était "explicitement exclu de l'effort d'effectifs" demandé à l'Etat et qu'"au contraire, des moyens supplémentaires seront annoncés lundi" 2 juillet, lors de la convention de Pôle emploi.

"Pôle emploi va être concrètement renforcé dans ses moyens", a précisé M. Sapin, rappelant qu'en temps qu'opérateur de

l'Etat, Pôle emploi n'est pas soumis aux mêmes contraintes budgétaires que la fonction publique.

ÉCHEC DU SUIVI MENSUEL PERSONNALISÉ

La titularisation de 1 000 contrats à durée déterminée (CDD) embauchés en mars pour une durée d'un an devrait être annoncée lundi. La FSU, premier syndicat de Pôle emploi, réclame, elle, "5 000 postes en urgence pour un dispositif opérationnel en septembre, puis 1 000 postes par an jusqu'en 2017".

En pleine montée du chômage en 2011, Pôle emploi, qui compte quelque 45 400 salariés, avait vu ses effectifs réduits de 1 800 personnes.

Prenant acte de l'échec du suivi mensuel personnalisé – un objectif jamais atteint –, l'objectif est d'alléger le portefeuille des conseillers chargés d'accompagner ceux qui en ont le plus besoin (un suivi de 70 demandeurs d'emploi maximum). Un conseiller suit en moyenne 161 demandeurs d'emploi, et non 125, comme recensé jusqu'ici, selon une nouvelle estimation publiée mardi par le service public de l'emploi.

Heures supplémentaires... le début de la fin des exonérations a commencé La Tribune

29.06.12

Le projet de loi de finances rectificative, examiné mercredi 4 juillet en conseil des ministres, supprimera les exonérations salariales et patronales dont bénéficient les heures supplémentaires depuis la loi Tepa de 2007. Les entreprises de moins de 20 salariés ne seront cependant pas concernées par la réforme qui va permettre à l 'État d'économiser 1,6 milliard d'euros en année pleine. La défiscalisation des "heures sup" au titre de l'impôt sur le revenu sera elle réformée à l'occasion du projet de loi de finances 2013

L'un des derniers vestiges de la loi "Travail, emploi, pouvoir d'achat" (Tepa) d'août 2007 - acte fondateur du sarkozysme économique - vit ses derniers jours. La nouvelle majorité socialiste va en effet revenir sur le dispositif d'exonérations sociale et fiscale applicable aux heures supplémentaires qui représente un coût annuel de 4,4 milliards d'euros pour l'Etat. Un dispositif qui, pour la nouvelle majorité, n'a aucun sens en période de fort chômage. Jean-Marc Ayrault en fera l'annonce, mardi 3 juillet, lors de son discours de politique générale à l'Assemblée. Et le gouvernement étudiera la question, dès le lendemain 4 juillet, à l'occasion de la présentation en Conseil des ministres du projet de la loi de finances rectificative 2012 (PLFR). Ce ne sera, d'ailleurs qu'une première étape qui ne concernera que l'aspect "exonération sociale des cotisations". Le volet fiscal (exonération d'impôt sur le revenu pour les rémunérations des heures supplémentaires), lui, sera examiné à l'automne à l'occasion de la présentation du projet de loi de finances 2013 (PLF). La Tribune vous présente le contenu de la réforme qui sera étudiée à compter de la semaine

Les entreprises de moins de 20 salariés continueront à bénéficier des exonérations

Dans un premier temps, donc, c'est le mécanisme des exonérations de cotisations sociales pour les entreprises et leurs salariés effectuant des " heures sup" qui va être totalement refondu par le PLFR . Etant entendu que seules les entreprises de plus de vingt salariés seront concernées. Pour les plus petites (qui emploient tout de même environ 37% des salariés du secteur privé), selon nos informations, le régime instauré par le loi Tepa sera donc préservé dans son intégralité (volets employeur et salarié). Dès l'application du PLFR, à l'inverse, dans les entreprises de plus de 20 salariés, l'employeur ne disposera plus de la réduction forfaitaire de 0,50 euro accordée par heures supplémentaire et les salariés ne bénéficieront plus sur ces heures des exonérations salariales de sécurité sociale, d'assurance chômage et de retraite complémentaire.

Vers une hausse de la rémunération des heures supplémentaires

Pour compenser le manque à gagner pour les salariés, le projet du gouvernement prévoit de revoir à la hausse le taux de majoration "des heures sup", actuellement fixé à 25% (sauf accord collectif prévoyant un taux différent mais qui ne peut pas être inférieur à 10%) pour les huit premières heures (soit jusqu'à la 43ème heure de travail) et 50% au-delà. A ce stade, selon nos informations, le niveau de revalorisation des "heures sup" n'est pas déterminé. Ce sujet sera abordé avec les syndicats et le patronat lors de la Conférence sociale des 9 et 10 juillet. Avec cette première étape de la réforme des" heures sup", le gouvernement compte économiser environ un milliard d'euros dès cette année et un peu plus de 2 milliards en année pleine. Une économie peut être un peu surévaluée.

Une économie pour l'Etat d'environ 1,66 milliard d'euros en année pleine

Selon l'Institut Montaigne qui s'était penché sur le chiffrage des programmes des candidats durant la campagne électorale, le coût des exonérations de charges sociales sur les "heures sup" s'élevait à 3,1 milliards d'euros en 2011 dont 2,4 milliards pour les exonérations salariales et 700 millions pour les exonérations de cotisations patronales. Sur ce total,

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l'exonération de cotisations salariales et patronales dans les seules TPE de moins de 20 salariés a coûté 1,43 milliard au titre de la loi Tepa. En année pleine, donc, la suppression des exonérations sociales limitée aux seules entreprises de plus de 20 salariés rapporterait environ 1,66 milliard d'euros, sur la base du coût du dispositif en 2011. Quant au coût de la défiscalisation des heures supplémentaires au titre de l'impôt sur le revenu, il s'élevait, lui, à 1,4 milliard d'euros. C'est sur cette somme que "lorgnera" le gouvernement lors de l'examen du PLF 2013.

ECONOMIE

EXCLUSIF. Le bouclier fiscal a coûté 735 M€ en 2011 le 26.06.2012 Le Parisien

Selon une note confidentielle du fisc, jamais le bouclier fiscal n’a autant profité aux plus riches. Et, l’an dernier, il a coûté plus cher que prévu aux caisses de l’Etat.

Ces chiffres, le gouvernement précédent s’était bien gardé de les rendre publics, durant la dernière campagne présidentielle, de peur qu’ils ne lui éclatent à la figure. Mesure phare du programme de Nicolas Sarkozy en 2007, le bouclier fiscal, qui consiste à limiter à 50% de ses revenus le montant des impôts d’un contribuable, a encore coûté 735 M€ à l’Etat l’an dernier.

C’est presque100 de plus que l’année précédente. C’est surtout plus que ce que ce qui était prévu dans le budget. Pis, selon une note du patron des Impôts, que notre journal s’est procuré, jamais cette mesure n’aura été aussi favorable aux Français les plus fortunés.

Du pain béni pour l’actuel gouvernement

Remis le 5 avril à Valérie Pécresse, alors ministre du Budget, ce document enfonce le clou, mettant en avant « une augmentation sensible du nombre de bénéficiaires très fortunés ». Du pain béni pour l’actuel gouvernement, qui n’en demandait pas tant pour enterrer définitivement cet héritage du dernier quinquennat. Dans une note adressée en mai 2011 à l’ensemble des parlementaires, le socialiste Jérôme Cahuzac, qui aujourd’hui a remplacé Valérie Pécresse au ministère du Budget, dénonçait déjà, chiffres à l’appui, « l’injustice de la répartition des gains enregistrés par certains contribuables ».

Limiter la taxation des hauts revenus, des patrons ou des entrepreneurs ayant créé leur société afin de ne pas décourager les forces vives du pays ? Sur le fond, le principe du bouclier se tient, dans un pays où la pression fiscale est l’une des plus importantes d’Europe. Mais le gouvernement Fillon s’est retrouvé piégé par ces chèques de restitution à six chiffres reversés par l’administration fiscale à quelques-uns des plus riches rentiers de France. Dans les semaines qui viennent, l’équipe Ayrault va faire table rase du bouclier fiscal et du reste de la loi Tepa (travail, emploi, pouvoir d’achat), incarnation du « travailler plus pour gagner plus » cher à Nicolas Sarkozy.

Un chèque moyen de 56 400 € à 13000 bénéficiaires. Deux tiers des remboursements vont aux

10% les plus riches. Parmi les13034 foyers recensés par le fisc, 1224 disposent d’un patrimoine dont la valeur dépasse 16.5 M€

Evasion fiscale ? Oh, shocking ! LE MONDE | 27.06.2012

La vertu lui est venue sous l'un des prétextes les plus honorables : l'équité fiscale. Le chancelier de l'Echiquier (ministre des finances) britannique, George Osborne, a découvert que, dans son royaume, les riches pratiquent l'évasion fiscale légale à grande échelle. "Je suis choqué !", s'est exclamé le grand argentier devant le recours par les grandes fortunes à des montages autorisés par le fisc. Cette croisade contre un régime baptisé pudiquement d'"optimisation fiscale" doit

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compenser le manque à gagner de la baisse, annoncée le 21 mars, de 50 % à 45 % du taux maximal d'imposition sur le revenu.

Porte-parole du libéralisme pur et dur à croire Nicolas Sarkozy, le Financial Times affirme haut et fort que ce "voyeurisme fiscal" est inoffensif. En effet, dans les faits, l'administration continuera à traiter les plus fortunés avec tout le respect dû à

leur bas de laine.

GAMME SUBSTANTIELLE DE DÉGRÈVEMENTS FISCAUX

Tout va très bien, madame la marquise. Ainsi, les "trusts" permettent à un détenteur de biens de les confier à un tiers au profit de bénéficiaires. Si elle est immatriculée, comme c'est souvent le cas, dans un paradis fiscal de la Couronne (Jersey, Guernesey, Caïmans...), cette structure de gestion patrimoniale facilite la fraude fiscale dans la mesure où le bénéficiaire ultime n'est pas connu.

En outre, les emprunts hypothécaires, les actes de philanthropie ainsi que l'octroi de dividendes à des membres de la famille offrent une gamme substantielle de dégrèvements fiscaux. L'absence d'ISF témoigne de la mansuétude officielle à l'égard les nantis.

S'ajoute le sésame que constitue le statut de "résident non domicilié" dont bénéficient les riches étrangers installés outre-Manche, qui ne sont taxés que sur les revenus perçus au Royaume-Uni. Quant au fisc, il a été durement frappé, comme l'ensemble de la fonction publique, par la cure d'austérité suivie par George Osborne. Ses agents en sous-effectifs doivent aussi collecter droits de douanes et cotisations sociales.

De plus, un rapport parlementaire a récemment critiqué les liens trop étroits entre les responsables du fisc et certaines compagnies - Vodafone, Goldman Sachs - ayant bénéficié d'allégements fiscaux jugés trop généreux. Les députés ont cloué au pilori son directeur général, Dave Harnett, pour avoir accepté des invitations à déjeuner et à dîner d'entreprises avec lesquelles le fisc était en bisbille, "au risque de laisser naître un soupçon de conduite non professionnelle ou de mauvais jugement".

Il est donc culotté, Osborne ! D'autant que le gentleman, riche, baron de son état, formé dans les meilleures écoles privées et à Oxford a la main sur le coeur plutôt que sur le portefeuille. Pour ne pas tomber dans la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu, il verserait la moitié du loyer perçu sur sa maison du quartier chic de Notting Hill à son épouse, Frances.

Par ailleurs, actionnaire de l'entreprise familiale de fabrication de papiers peints de luxe, il tire profit du peu d'impôts payés par la société Osborne & Little grâce au versement de gros salaires à son père et à une poignée de directeurs, a révélé récemment le quotidien londonien Evening Standard.

DES FRÉQUENTATIONS SULFUREUSES

De surcroît, quand il était porte-parole aux finances du cabinet fantôme conservateur entre 2005 et 2010, George Osborne a fréquenté assidûment des exilés fiscaux britanniques à la réputation sulfureuse. A commencer par le milliardaire Michael Ashcroft, plus gros donateur du Parti tory, installé à Belize, ancienne colonie britannique d'Amérique centrale qui sent l'argent noir à plein nez. Il était au mieux avec Philip Green, fondateur de la holding de distribution Arcadia, aujourd'hui conseiller à Downing Street. Ce résident monégasque a payé une misère de taxes en versant plus d'un milliard d'euros de dividendes à son épouse.

Il faut également mentionner les rapports qui lient Osborne à l'oligarque russe de l'aluminium, Oleg Deripaska, PDG d'UC Rusal, dont la réputation est peu flatteuse. En 2008, Osborne avait fait scandale en sollicitant une donation de M. Deripaska au parti, alors que la loi interdit le financement des formations politiques par des étrangers.

Ashcroft et Green ont été anoblis par la reine au nom de laquelle sont émises les feuilles d'impôts. Grandeur et servitude de reine, direz-vous ! Où l'affaire se complique, c'est que la souveraine elle-même a longtemps refusé de payer l'impôt sur le revenu.

Il faudra attendre la jacquerie médiatique provoquée par la prise en charge par l'Etat de la facture exorbitante de la restauration du château de Windsor détruit par le feu en 1992 pour qu'elle devienne un contribuable comme les autres. Toutefois, honni soit qui mal y pense, le monarque continue d'échapper aux droits de succession. Rien que du très classique, donc.

S'adresser à Dieu plutôt qu'aux traders LE MONDE / lettre de la City | 26.06.2012 (En annexe)

Oui, l’euro est mortel 28 juin 2012 Presseurop Le Monde, Handelsblatt, Público

Le Conseil européen ne peut pas se permettre de trouver un nouveau compromis à court terme, prévient la presse européenne. Les dirigeants européens doivent prendre au sérieux le risque d’effondrement de la monnaie unique, et avec lui celui de l’UE.

Handelsblatt dénonce le “feu d’artifice des idées” dont il estime que certaines nuiront à l’économie allemande. Satisfait du “non” d’Angela Merkel aux euro-obligations (eurobonds), Gabor Steingart, le rédacteur en chef du quotidien économique, demande à la chancelière d’expliquer le modèle allemand à ses collègues

Elle doit expliquer à nos amis que ça ne va aider personne que l'Allemagne partage généreusement les fruits de son travail. Bien au contraire : dire oui à l'Europe, c'est dire non aux idées de Barroso. Remplacer “travail” et

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“effort” par “consommation” et “crédit” dans le système économique européen nous a poussé dans la crise actuelle. Un non courageux à ces propositions signifie un oui à l'Europe. Car l'Europe a besoin d'une culture des manches retroussées plutôt que d'une philosophie parasitaire

Le Monde montre une certaine impatience face aux sommets européens qui se suivent et qui se ressemblent, depuis que la zone euro est plongée dans la crise de la dette : “Les 17 colmatent. Ils font de la plomberie de secours, quand il faudrait revoir toute la tuyauterie.” Le quotidien français espère que le Conseil européen sera celui du réalisme

Peut-être fallait-il atteindre un point d’orgue dans la dramaturgie en cours pour que les Européens perçoivent le bord du gouffre. Ils y sont. Et, pour la première fois, ils ont sur la table un plan d’ensemble qui a l’allure d’un début de solution. Il faut l’adopter vendredi à Bruxelles, et même aller plus loin […] Dans la recherche d’un compromis positif, la responsabilité pèse autant sur la France que sur l’Allemagne. Berlin et Paris doivent prendre des risques pour sortir d’un statu quo mortifère.

Si l’on ne donne pas de réponse collective, les probabilités que l’euro s’effondre sont réelles”, met en garde Público, qui

détaille les conséquences possibles :

retour aux monnaies nationales sans valeur, ruée vers les banques, inflation, retour au contrôle sur les capitaux et les taux de change, renfermement des marchés, faillites en série, y compris des Etats, et chômage à des niveaux impensables. Tous les dirigeants européens ont conscience que la catastrophe de l’euro sera une tragédie […] Merkel a raison de dire qu’il ne peut y avoir de mutualisation des dettes que si l’on mutualise les contrôles sur les bilans et la fiscalité ; Hollande a raison de dire que l’urgence de la situation demande une intervention plus massive des fonds de stabilisation sur le marché de la dette et de la BCE, et la création des euro-obligations (eurobonds). Les deux ont raison, mais personne ne semble disposé à céder aux arguments de l’autre. A cause de cela, les perspectives sont sombres.

El Pais : Pour sauver l´euro, il faut d’abord savoir, et dire, que la monnaie unique européenne, comme toute autre chose dans ce monde, est mortelle, et qu’elle peut mourir demain si personne ne prend soin d’elle”, écrit Lluis Bassets dans le quotidien El País : Nous l’avons tous parfaitement compris : l’euro est mortel, il peut mourir dans nos bras dans les prochains jours. Il n’est donc pas étrange que ces dernières heures, les usines européennes de papiers, manifestes, articles et rapports d’urgence tentent de trouver une formule qui puisse ouvrir le robinet aux euro-obligations, à la solidarité salvatrice ou à l'union des transferts jusqu'à maintenant interdite par l'Allemagne. Une formule qui puisse garantir l´austérité, le contrôle et la responsabilité exigée par Angela Merkel. [...] Le problème, c'est que très peu de ces idées sont immédiatement applicables et leur efficacité est encore moins prouvée au moment où il faut contrer le pari des marchés sur la mortalité de l’euro.

INTERNATIONAL

USA : L’OCDE recommande de taxer les plus riches pour dynamiser la croissance 26 6 2012 Le Monde

Un rapport de l'OCDE publié mardi 26 juin tend en effet à conforter les positions du gouvernement américain qui plaide pour une révision de la fiscalité passant par une plus forte taxation des hauts revenus.

L'Organisation de coopération et de développement économique, basée à Paris, estime que ce levier pourrait permettre de dynamiser la croissance américaine, encore bien faible.

Plus précisément, l'OCDE préconise d'éliminer certaines niches fiscales dédiées aux plus aisés sur les intérêts de prêts immobiliers et sur les polices d'assurance santé. Elle suggère également de réduire les crédits d'impôts dont bénéficient les entreprises quand elles empruntent pour investir.

L'OCDE salue l'initiative démocrate d'inclure dans le projet de budget pour 2013 des propositions pour la formation professionnelle, ainsi que les efforts faits par le gouvernement pour combattre les foreclosures (expulsions massives de propriétaires insolvables).

Du point de vue de l'innovation, le rapport encourage Washington à faire plus pour que les Etats-Unis restent leader en matière d'éducation et d'innovation. L'OCDE "recommande d'augmenter le nombre de diplômés en STEM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) en permettant l'accès des étudiants à un enseignement supérieur de qualité."

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"Les coupes dans le budget fédéral pour la recherche et le développement devraient être aussi limitées que possible",

souligne le document.

Sur le front de l'emploi, l'OCDE préconise de mettre l'accent sur des programmes de recherche "active" d'emploi, qui facilite la recherche de postes et aiguille les chômeurs vers des formations professionnelles.

Enfin, concernant la lutte contre la pauvreté, le rapport pointe une hausse des revenus de plus en plus disproportionnée depuis 20 ans, notamment au plus haut de l'échelle sociale. Des écarts de revenus étroitement associés à la "faible mobilité sociale d'une génération à une autre". En clair : dans l'Amérique de 2012, un enfant n'a plus aucune garantie de faire mieux que ses parents. Pour l'OCDE, l'incohérence et la faiblesse des politiques sociales en faveur des plus modestes est en cause.

Thaïlande : Des équipages d’esclaves sur les chalutiers thaïlandais le Global Post 26.6.2012

Des patrons de pêche s’arrogent en toute impunité le droit de vie et de mort sur leur équipage. A leur insu, les consommateurs occidentaux sont complices du système.

Dans le port de Sattahip, en Thaïlande,  un travailleur immigré débarque du poisson

Dans la plaine du Cambodge brûlée par le soleil, où la poussière pique les yeux et bouche les pores de la peau, se dresse une minuscule habitation bâtie sur des pilotis en ciment. Elle abrite trois générations d’esclaves en fuite. Le chef de famille, Sokha (un pseudonyme), est de retour depuis peu, après deux ans de captivité. La maison est dans le même état que lorsqu’il l’a quittée : vide, avec quelques oreillers sales en guise de meubles. Des rais de lumière filtrent à travers les fissures des murs. Le bien le plus précieux de la famille, une truie, se dandine en grognant sous le plancher surélevé. Jusqu’à son évasion, en décembre dernier, Sokha était la propriété d’un capitaine de chalutier de haute mer. Ce Cambodgien de 39 ans, son jeune fils et deux de ses neveux avaient chacun été achetés pour environ 650 dollars [520 euros] via des intermédiaires leur ayant promis un travail au noir dans une conserverie de poissons .La conserverie n’existait pas. Introduits clandestinement en Thaïlande, les quatre Cambodgiens ont été embarqués sur un bateau en bois qui a pris le large sur une mer de non-droit. L’oncle de Sokha était tombé dans le même piège cinq ans plus tôt. Il avait réussi à s’échapper et avait mis en garde sa famille. En vain. Sokha a persuadé son fils, alors âgé de 16 ans, que, cette fois, l’aventure tournerait différemment. Bien entendu, il se trompait. “Nous étions contraints de travailler à l’œil et sans arrêt pendant parfois deux ou trois jours d’affilée, malgré le mal de mer et les vomissements, se souvient-il. Nous obéissions au doigt et à l’œil au capitaine.” Un capitaine qui proférait des menaces de mort pour maintenir son emprise

sur l’équipage et n’hésitait pas à sortir son pistolet K-54 datant de la guerre du Vietnam. Une nuit, il a tailladé le visage de l’un des esclaves sous les yeux de l’équipage. “Vingt heures par jour, nous étions forcés de pêcher et de trier ce que nous remontions : maquereaux, crabes, calmars, poursuit Sokha. Mais le poisson n’était pas pour nous.” Un marché axé sur l’exportation

A qui était-il donc destiné ? La réponse devrait faire tomber des nues tous ceux qui observent de près l’industrie de la pêche en Thaïlande, secteur générant plusieurs milliards de dollars. “C’est un marché axé sur l’exportation. Et nous savons vers quels pays ces produits partent”, indique Lisa Rende Taylor, du Projet interagences des Nations unies sur le trafic d’êtres humains (Uniap). “Il suffit de faire le calcul.” La Thaïlande est le deuxième fournisseur de produits de la mer des Etats-Unis, avec une part de marché de 16 % de ces importations. En 2011, selon la Direction américaine des pêches maritimes, la Thaïlande a exporté 375 000 tonnes de poissons et de fruits de mer aux Etats-Unis pour une valeur dépassant 2,5 milliards de dollars [1,6 milliard d’euros]. Seul le Japon en consomme davantage. En cette ère de mondialisation, les Etats-Unis apparaissent de plus en plus sensibilisés aux mauvais traitements subis par les pauvres qui, à l’étranger, les approvisionnent en produits de consommation. Il suffit de voir le succès remporté par le commerce équitable, l’indignation suscitée par les “diamants de sang” [qui financent des guerres en Afrique] et, plus récemment, le tollé provoqué par les conditions de travail inhumaines qui règnent chez les sous-traitants chinois d’entreprises comme Apple. Mais l’assemblage des iPad est une sinécure comparé à l’esclavage pratiqué sur les chalutiers thaïlandais. Là, les conditions de travail sont aussi dures et exténuantes que dans les plantations américaines au XIXe siècle. Les plus chanceux parviennent à s’évader au bout d’un an ou deux. Les autres sont revendus encore et encore. Quand ils ne sont pas assassinés. Il est de plus en plus difficile de nier que les gros importateurs de produits de la mer thaïlandais – Japon, Etats-Unis, Chine et Union européenne – profitent, de fait, du travail forcé. Les témoignages d’anciens esclaves, d’associations de pêcheurs thaïlandaises, de fonctionnaires, d’exportateurs et de travailleurs sociaux recueillis par le Global Post au cours

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d’une enquête de trois mois ont levé le voile sur une chaîne logistique qui repose sur l’esclavage. La complexité du réseau de chalutiers, bateaux-mères et grossistes indépendants contribue à masquer l’origine du poisson pêché par les esclaves bien avant que celui-ci ne soit débarqué à terre. C’est ainsi que nombre de patrons d’usines thaïlandaises ignorent par qui a été pêché le poisson qu’ils transforment avant de l’exporter. Le propos doit toutefois être nuancé. Les deux principaux produits de la mer exportés aux Etats-Unis – le thon et la crevette – ont des origines différentes. La majeure partie du thon “thaï” est en réalité importée et transformée avant d’être réexportée. Et, si l’industrie de la crevette est souvent accusée d’exploiter des immigrés démunis, les fermes aquacoles font au moins l’objet de contrôles impromptus. On ne peut pas en dire autant des chalutiers hauturiers, où l’esclavage est le plus répandu. Les principales prises – légales ou non – des chalutiers thaïlandais sont la sardine, le maquereau, la seiche, le calmar, l’anchois et les poissons de rebut, qui sont transformés en nourriture pour animaux ou entrent dans la composition de la sauce de poisson. Les Américains consomment une énorme quantité de ces poissons. Selon les chiffres du gouvernement américain, 20 % du volume des importations américaines de maquereaux et de sardines proviennent de Thaïlande. La proportion atteint 33 % pour les boulettes, les pâtés et les croquettes préparés avec les poissons de rebut. Et la sauce de poisson thaïlandaise inonde 80 % du marché américain. Mais les représentants de l’industrie en Thaïlande admettent qu’il est généralement impossible de dire si tel poisson ou produit à base de poisson est le fruit du travail forcé ou pas. Traçabilité limitée

Selon Arthon Piboonthanapatana, secrétaire général de l’Association thaïlandaise des aliments surgelés, les codes-barres permettent aux consommateurs américains “de remonter jusqu’aux usines de transformation”. Mais il n’appartient pas aux exportateurs de surveiller les groupes qui les approvisionnent. “Nous sommes seulement habilités à contrôler nos membres ; nous n’avons aucun pouvoir sur les autres intervenants, comme les bateaux ou les pêcheurs.” Les importateurs américains s’estiment tout aussi impuissants à surveiller des bateaux thaïlandais qui évoluent dans des eaux si lointaines. “Les organismes occidentaux de régulation ont peu ou pas d’influence, ni d’autorité, sur les différents maillons de la chaîne”, fait observer Gavin Gibbons, porte-parole de l’Institut national de l’industrie de la pêche, principale organisation professionnelle du secteur aux Etats-Unis. L’Institut réagira sans tarder si des usines sont nommément mises en cause, assure-t-il. Mais, jusqu’ici, il n’a pas trouvé de moyens efficaces pour contrôler les conditions de travail sur les navires hauturiers qui capturent du poisson destiné aux Etats-Unis. “Nous avons entamé des discussions avec nos membres pour savoir jusqu’où un audit pouvait aller et s’il était possible d’en faire sur les quais, poursuit M. Gibbons. Les bateaux sont faits, par définition, pour être en mer”, et cela complique les tentatives de l’industrie en vue de

s’autoréglementer. En attendant, les pressions internationales sur l’industrie thaïlandaise de la pêche s’intensifient. Dans le classement du département d’Etat américain sur le trafic des êtres humains, la Thaïlande arrive à l’avant-dernier rang et elle pourrait être encore rétrogradée cet été. L’an dernier, au cours d’une visite qui a contrarié les autorités de Bangkok, un rapporteur des Nations unies a déclaré que le travail forcé était “notoirement courant” dans le secteur de la pêche thaïlandais et a même évoqué des complicités policières. “Ce n’est pas comme surveiller des maisons de passe, des plantations ou des usines. […] Tout se déroule en mer”, souligne Lisa Rende Taylor, de l’Uniap. “C’est un univers où les capitaines sont rois. Certains d’entre eux sont là pour gagner le plus d’argent possible en exploitant ces pauvres types vingt-quatre heures sur vingt-quatre aussi cruellement qu’ils le veulent.”

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USA : La loi d'Obama sur l'assurance-maladie sauvée aux forceps 28/06/2012 AFP

La Cour suprême des Etats-Unis a validé dans sa quasi-intégralité la réforme maîtresse de Barack Obama, la loi sur l'assurance maladie, une décision historique qui touchera des millions d'Américains et affectera l'élection présidentielle de novembre.

Au terme de trois mois de débats et de spéculations qui ont déchaîné les passions dans tout le pays, le président conservateur de la Cour, John Roberts, a sauvé la loi, en se joignant aux votes des quatre juges progressistes sur les neuf que compte la juridiction suprême.

La pièce maîtresse de la réforme, l'obligation pour tout Américain de se doter d'une assurance maladie, a été approuvée dans son principe, donnant une victoire au président démocrate à un peu plus de quatre mois de la présidentielle de novembre.

La plus haute juridiction du pays a cependant apporté une limite à l'extension de l'aide aux plus pauvres à 16 millions de personnes, que contestait également plus de la moitié des Etats américains. Elle a estimé que les Etats ne devaient pas perdre l'ensemble des fonds fédéraux pour ce programme s'ils refusaient de l'élargir.

"Les Etats sont plus dépendants des fonds fédéraux pour ce programme que pour n'importe quel autre", a déclaré la haute cour. "Rien n'empêche le Congrès de fournir des fonds pour élargir la couverture médicale et d'exiger que les Etats acceptant ces fonds se plient à certaines conditions pour leur utilisation. Ce que le Congrès n'est pas libre de faire, c'est de pénaliser les Etats qui choisissent de ne pas participer à ce nouveau programme en confisquant les fonds existant" pour l'aide aux plus démunis, a ajouté le président de la Cour en lisant la décision.

Des centaines de manifestants devant la Cour

La décision a été accueillie par des clameurs devant la Cour où s'étaient massées un millier de personnes, dont certaines se montraient enthousiastes et d'autres attristées. "C'est un grand jour pour l'Amérique", a dit un partisan de la loi, Kurt Miller. "On peut être sûr maintenant que chacun aura une assurance santé".

Plus de la moitié des Etats, tous républicains, avait demandé à la Cour de retoquer l'ensemble de la réforme maîtresse de Barack Obama.

La Floride et 25 autres Etats, ainsi qu'une organisation patronale et quatre particuliers, demandaient que l'obligation individuelle de se doter d'une assurance santé soit déclarée anticonstitutionnelle et réclamaient que la loi soit retoquée dans son ensemble, estimant qu'elle ne pouvait pas survivre sans cette pièce maîtresse. Ils jugaient que la loi constitue une violation des libertés individuelles et un élargissement considérable de l'autorité du gouvernement fédéral sur les prérogatives des Etats.

"Nous avons répondu à l'appel de l'histoire", avait déclaré Barack Obama lors de l'adoption de la loi en mars 2010. "Nous avons prouvé que ce gouvernement - un gouvernement du peuple et par le peuple - oeuvre encore pour le peuple".

Son rival républicain Mitt Romney, qui avait pourtant institué une législation similaire au niveau de l'Etat du Massachussetts dont il était gouverneur, a promis que, si la Cour suprême n'abrogeait pas le texte, il s'empresserait de le faire dès son entrée à la Maison Blanche.

Sans attendre, le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, a promis de se battre pour abroger la loi.

La plus grande réforme du président démocrate vise à assurer une couverture maladie à 32 millions d'Américains qui en sont dépourvus.

"Je crois qu'il est bon de nous assurer que tous dans ce pays puissent avoir une couverture médicale décente sans être ruinés quand ils sont malades", a scandé mardi le président Obama. Le président devait intervenir à 16H15 GMT pour commenter la décision de la Cour suprême.

Amérique Latine : des (re)nationalisations controversées 27 Juin 2012 Métis Les nationalisations se multiplient ces derniers temps en Amérique Latine, notamment dans le secteur énergétique (Argentine, Bolivie, Venezuela, Équateur). Bien que menées selon des modalités et des objectifs divers, elles posent à terme la question de la nature et du rôle du secteur public dans ces États.

La Petróleos de Venezuela (PDVSA) au Venezuela, le champ d'hydrocarbure « Amistad » en Équateur ou encore la Transportadora de Electricidad (TDE) en Bolivie, autant d'exemples des nationalisations intervenues ces dernières années en Amérique Latine dans le domaine de l'énergie.

Parmi celles-ci, la récente « nationalisation » de la compagnie pétrolière Repsol-YPF en Argentine a soulevé un tollé diplomatique et médiatique en Europe et en particulier en Espagne. De nombreux dirigeants et commentateurs ont dénoncé une mesure « populiste » et « arbitraire » mettant à mal la sécurité des investissements étrangers dans ce pays. Pourtant la décision du gouvernement argentin répond à une logique que l'on peut difficilement qualifier d'arbitraire. Confronté à une balance énergétique négative - un comble pour un pays producteur de pétrole - ce dernier a décidé de reprendre le contrôle de son ancien fleuron national, dont la privatisation dans le courant des années 90 l'avait conduit à négliger le marché intérieur au profit d'une production destinée en priorité au marché international.

Ce type de revirement n'est pas propre à l'Argentine. Le Venezuela, la Bolivie ou l'Équateur se sont également livrés récemment à des reprises en main similaires sur des filières aussi sensibles économiquement que socialement et

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écologiquement. Ces décisions fortes de symbole interviennent après deux décennies de privatisations massives, notamment dans le cadre des réformes structurelles imposées par la banque mondiale et le FMI.

Nationaliser oui, mais pourquoi et comment?

Si sur le principe ces (re)nationalisations bénéficient d'un large soutien populaire, leurs modalités exactes font l'objet de nombreux débats. Il s'agit d'abord rarement de « nationalisations » au sens strict. Les États se contentant plutôt d'imposer une prise de participation majoritaire dans le cadre d'entreprises mixtes. Présentée comme une nécessité pour s'assurer d'un savoir-faire et de financements qui dépassent les capacités de l'État, cette formule en limite donc les marges de manœuvre en termes de gestion et de décisions stratégiques.

Or, pour les partisans d'une nationalisation « totale », ces entreprises devraient être considérées d'utilité publique et donc soustraites à une logique purement commerciale. À titre d'exemple, sous la présidence d'Hugo Chávez, la compagnie pétrolière nationale vénézuélienne Petróleos de Venezuela (PDVSA) s'est vue confier un rôle important dans le développement social, culturel et économique du pays. Elle finance diverses « missions » lancées par le gouvernement (alphabétisation, santé, éducation, alimentation). Depuis sa création en 1976 au moment de la nationalisation du secteur pétrolier, PDVSA était devenue un véritable « État dans l'État ». Bien que formellement publique, la compagnie était gérée comme une multinationale par des cadres issus principalement du secteur privé. Une situation renforcée par la privatisation partielle initiée sous Caldera (1994-1998). La reprise en main opérée par Chávez ne s'est donc pas faite sans conflit. L'apogée fut atteinte avec les événements de 2002-2003. Suite à l'échec du coup d'État d'avril 2002, les opposants au Président ont organisé la paralysie du secteur pétrolier durant 2 mois. Mais la tentative a à nouveau échoué, aboutissant au licenciement de près de 19 000 cadres et salariés de l'entreprise et à sa réintégration définitive dans le giron gouvernemental.

L'exemple de PDVSA pose ainsi question, Chávez étant souvent accusé de s'en servir comme d'un instrument clientéliste au profit de « sa » révolution. Une frange du mouvement syndical vénézuélien presse pourtant pour l'autogestion depuis la renationalisation de la compagnie, en s'appuyant notamment sur la rhétorique participative du gouvernement chaviste. Mais ce dernier s'est révélé jusqu'à maintenant réticent à perdre le contrôle d'une ressource aussi stratégique.

Souveraineté nationale contre autogestion populaire

Car à l'image de ce qui se passe en Bolivie et en Équateur, ce n'est plus seulement l'affectation des retombées pétrolières qui fait débat dans ces pays, mais la pertinence même d'un modèle de développement « extractiviste » aux conséquences environnementales dévastatrices. Dans ce contexte, de nombreuses associations réclament un contrôle accru sur les grandes orientations économiques de leur pays, et partant sur les acteurs privilégiés de leur mise en œuvre : les entreprises publiques.

Cela étant, même en Argentine où la tradition autogestionnaire est pourtant bien implantée, le contrôle direct de la filière pétrolière par la population n'est pas pour demain. La loi d'expropriation de Repsol-YPF stipule d'ailleurs que l'objectif est plutôt de viser « l'intégration du capital public et privé, national et international dans des alliances stratégiques ».

Néanmoins, l'expérience originale des « entreprises récupérées », même si elle concerne des secteurs économiques moins névralgiques que l'énergie, pourrait inspirer des évolutions futures. Leur nombre a proliféré en Argentine à la faveur de la crise de 2001. À travers leur principale plateforme commune au niveau national, le Mouvement Nationale des Entreprises Récupérées (MNER), celles-ci s'emploient à redéfinir la notion même d'entreprise, ainsi qu'à repenser leur rapport avec leur communauté d'appartenance. En 2010, le phénomène ne concernait toutefois que 200 entreprises employant environ 10 000 salariés, surtout dans la région de Buenos Aires.

À l'échelle du sous-continent - la première « Rencontre latino-américaine d'entreprises récupérées par les travailleurs » s'est tenue en 2005 à Caracas, suivie d'une deuxième rencontre en 2009. Parmi les revendications formulées : « faciliter l'expropriation des entreprises considérées comme d'utilité publique et en transférer le contrôle aux travailleurs et à la communauté ».

EUROPE Grande-Bretagne : le syndicat Unite se dote d'une caisse de grève de 25 millions de livres 27/06/2012 Planet Labor

Unite, le principal syndicat britannique, a annoncé, au cours de son congrès bisannuel, la création d'un fonds doté de 25 millions de livres (environ 31 millions d'euros) pour soutenir leurs adhérents lors des conflits face aux employeurs.

Allemagne : Le marché du travail allemand s'affaiblit le 28 juin 2012 UN Selon l’Agence fédérale pour l’emploi en Allemagne le 28 juin, le taux de chômage a atteint 6,6% en juin contre 6,7% en mai.

En données corrigées des variations saisonnières, le nombre de sans-emploi a au contraire grimpé de 7 000 sur un mois. L’Agence précise aussi que "dans trois Etats régionaux le nombre de chômeurs dépasse désormais celui de juin 2011".

Au total et sur l’ensemble du territoire le nombre de chômeurs en juin 2012 reste inférieur à celui de juin 2011. Mais cet écart se réduit chaque mois d’après l’agence.

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"Avec un niveau d'emploi et d'heures travaillées proche des records, le marché du travail devrait rester un, si ce n'est le principal moteur de la demande intérieure allemande. Mais cet impact positif devrait s'affaiblir d'ici la fin de l'année, relève Carsten Brzeski, économiste chez ING. Une fin du miracle de l'emploi allemand rendrait plus difficile tout rééquilibrage au sein de l'Europe".

Constantin Wirschke, de Natixis, s'attend toutefois quant à lui à ce que le marché du travail allemand, sans être "dynamique au troisième et quatrième trimestre", reste "robuste sur l'ensemble de l'année".

Grèce : Les emplois publics ont baissé de près de 100 000 depuis 2009 Le Monde.fr | 29.06.2012

Depuis 2009, le nombre de salariés du secteur public (au sens large) en Grèce aurait été réduit de près de 100 000 (très exactement 96 557), selon un rapport de la "troïka" (Banque centrale européenne, Fonds monétaire international, Commission européenne), dont Le Monde a eu connaissance.

Ce rapport est une version révisée du rapport que s'était procuré l'hebdomadaire To Vima il y a quelque sjours : ce dernier avait publié, dimanche 24 juin, des chiffres montrant qu'Athènes n'avait pas réduit le nombre des fonctionnaires dans les proportions sur lesquelles il s'était engagé.

Selon le rapport révisé de la "troïka", le nombre de salariés du secteur public est estimé, fin avril, à 780 175 personnes, en incluant les salariés d'entreprises publiques. Ils étaient 876 732 en 2009, 846 569 en 2010 et 787 727 en 2011.

EFFECTIFS EN BAISSE DE 18 %

La "troïka" prévoit que les effectifs atteindront le chiffre de 770 481 salariés fin 2012 et 722 467 fin 2015. Le nombre de

fonctionnaires, stricto sensu, est de 639 281, contre 692 907 fin 2009. Les effectifs des entreprises publiques ont baissé, quant à eux, de 18%.

En 2011, le nombre d'embauches dans la fonction publique a été révisé à 14 348, au lieu des 16 711, qui figuraient dans une première version de la note de la "troïka" publiée par To Vima.

Le nombre de recrutements autorisés, selon la règle du remplacement d'un fonctionnaire sur cinq partant à la retraite, était de 8 000.

Grande-Bretagne : les syndicats Unison et GMB se rapprochent en vue d'une fusion 29/06/2012 Planet Labor Les deux plus grands syndicats britanniques, Unison et le GMB, ont annoncé leur intention de s'allier afin de protéger et de faire progresser les intérêts de leurs membres

UE : juin 2012 L'inflation de la zone euro estimée à 2,4% 29/06/2012 Europa Communiqués de presse

Selon une estimation rapide publiée par Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne, le taux d'inflation annuel1

de la zone euro2 s'établirait à 2,4% en juin 2012. En mai3, le taux était également de 2,4%.

JURISPRUDENCE Amiante : l'annulation de six mises en examen de la société Eternit "cassée" AFP | 26.06.2012 La Cour de cassation a donné tort mardi 26 juin à la cour d'appel de Paris, qui avait annulé en décembre 2011 six mises en examen dans l'enquête sur la mort d'anciens salariés du groupe d'amiante Eternit, selon le texte de son arrêt consulté par l'Agence France-Presse.

Le 16 décembre 2011, la chambre d'instruction de la cour d'appel de Paris avait annulé les mises en examen d'Eternit et de cinq de ses responsables pour "homicides et blessures involontaires", en invoquant des problèmes juridiques.

Mais la Cour de cassation a estimé que ces arguments n'étaient pas recevables. Elle "casse et annule" l'arrêt du 16 décembre 2011 et "renvoie la cause et les parties devant la chambre d'instruction de la cour d'appel de Paris autrement composée".

ESPOIR D'UN PROCÈS AU PÉNAL POUR LES VICTIMES DE L'AMIANTE

"C'est une décision très satisfaisante pour les victimes, a aussitôt réagi l'une des avocates des parties civiles, Me Sylvie

Topaloff, devant la presse, au Palais de justice de Paris. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris avait donné un grand coup de frein à la procédure. Là, on a de nouveau l'espoir d'avoir un procès au pénal."

En France, les premières plaintes de travailleurs exposés à l'amiante datent de 1996, mais il n'y a eu aucun grand procès à ce jour. L'amiante, interdite en 1997, est jugée responsable de 10 à 20 % des cancers du poumon et pourrait provoquer 100 000 décès d'ici 2025, d'après les autorités sanitaires

SOCIAL

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Légère baisse des salaires en France et en Allemagne en 2011 le 25 juin 2012 L’Insee vient de rendre son étude sur les rémunérations. Si le salaire mensuel brut de base a augmenté dans les deux pays en 2011, l’inflation des prix a tiré le salaire réel vers le bas.

Cela aurait pu être une bonne nouvelle mais, l’inflation jouant les trouble-fêtes, les conclusions de l’étude de l’Insee sur les salaires 2011 en France et en Allemagne sont moroses.

Le salaire mensuel brut de base a certes progressé en 2011 de 2,2 % en France et de 2,1 % en Allemagne, soit plus vite qu'en 2010 (+1,8%), mais il baisse en réalité dans les deux pays compte tenu de l'inflation, selon une étude de l'Insee publiée le 25 juin.

A cause de l'augmentation des prix, le salaire de base a diminué de 0,1 % en France et de 0,4 % en Allemagne, après respectivement +0,1 % et +0,6 % pour les deux voisins européens en 2010.

Seul créneau qui tire son épingle du jeu dans les deux pays : l’industrie manufacturière. En France, le salaire de base y a augmenté de 2,5 %, et en Allemagne de 2,1 %.

Quelques chiffres par secteurs pour la France : +2,7 % dans la fabrication d’équipements électriques, +2,2 % dans l’industrie du bois, du papier et de l’imprimerie, +3,8 % dans le secteur de la cokéfaction et du raffinage.

Dans le secteur de la construction français, les salaires ont augmenté de 2,1 %. Les disparités entre les augmentations des cadres (+3,4 %), celles des ouvriers (+2,1 %) et celles des professions intermédiaires et employés (+1,9 %) sont importantes.

En Allemagne, le salaire de base est dynamique dans les secteurs de l’industrie chimique (+2,8 %), métallique (+2,0 %), alimentaire (+2,0 %) ou encore dans la fabrication d’équipements électriques et électroniques (+1,9 %). À l’inverse, le salaire de base augmente peu dans l’industrie textile (+0,9 %) et faiblement dans l’imprimerie (+0,6 %).

Le salaire de base du secteur de la production et distribution d’électricité, de gaz et d’eau augmente de 2 % en 2011, avec des disparités selon les statuts des entreprises (publiques ou privées).

Dans la construction, les renégociations des conventions collectives ont conduit à des augmentations salariales de 3 % à partir de mai 2011 en Allemagne de l’Ouest et de 3,4 % à partir de juin 2011 en Allemagne de l’Est. N.B : Les indices présentés reflètent le salaire mensuel brut de base de l'ensemble du secteur marchand hors agriculture. Ce salaire n'intègre pas les primes dans les deux pays, et pour la France, il exclut également la rémunération des heures supplémentaires.

Le Smic augmentera de 2% le 01/07 AFP 26/06/2012

Le Smic sera revalorisé de 2% au 1er juillet, en tenant compte d'un taux d'inflation de 1,4 % calculé entre novembre 2011

et mai 2012, auquel s'ajoute un "coup de pouce" de 0,6 %, a-t-on appris mardi de source proche du dossier. Le gouvernement, qui réunit au ministère du Travail et de l'emploi experts puis syndicats et patronat, doit annoncer officiellement en fin de matinée le montant de cette hausse. Le Smic actuel est de 1.398.37 euros bruts, soit près 1.100 euros nets. La hausse de 2% représentera quelque 22 euros en net supplémentaire par mois.

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2,5 millions de salariés perçoivent le Smic, soit un salarié sur dix. Le dernier "coup de pouce" remonte à juillet 2006 et a été de 0,3%.

Le canard enchaîné 27.6.12

Hausse du smic : "forte déception" de la CGT et FO, "raisonnable" pour le Medef Le

Monde.fr | 26.06.2012

Pour Marie-Alice Medeuf-Andrieu, représentante de Force ouvrière, cette décision "va engendrer frustration et mécontentement chez les salariés qui attendaient une mesure plus significative". "Nous considérons, en plus, que le reste est un à valoir sur janvier 2013, ce qui veut dire qu'en janvier, la revalorisation sera 'peanuts'." "C'est une déception et nous sommes persuadés qu'une revalorisation significative permettrait de relancer la croissance."

Elle a indiqué que FO proposera à la conférence sociale de juillet de "revoir le calcul de revalorisation du smic en introduisant un indice de mesure du pouvoir d'achat", plus juste, selon elle, que l'indice d'inflation "qui ne correspond pas au pouvoir d'achat".

"C'est une augmentation qui ne va pas dans le sens que nous préconisions mais c'est une hausse raisonnable", a estimé Benoît Roger-Vasselin, président de la commission sociale du Medef. "Nous avons le sentiment que le

gouvernement a tenu compte de nos inquiétudes sur la situation des entreprises." "La seule chose qui nous préoccupe c'est l'impact sur l'emploi." "Nous nous inclinons devant cette décision, c'est le respect de la démocratie", a-t-il dit.

Le représentant de la CGT, Paul Fourier, a lui évoqué "une très forte déception" et "un très mauvais signe envoyé aux

salariés qui se sont notamment exprimés en faveur de François Hollande". "Le chiffre qu'il faut retenir, c'est 0,6 % et ça représente une baguette de pain par semaine."

Pour lui, l'argument du risque de perte de compétitivité, engendrée par une hausse du smic (défendu par l'UMP Bernard Accoyer) doit être balayé car "75 % des salariés au smic ne sont pas sur des secteurs exposés à la concurrence internationale." "On a l'impression qu'il y a eu ces derniers jours de fortes pressions du patronat", "les attentes sociales n'ont pas trouvé de réponse avec cette annonce du jour".

Smic : un coup de pouce peu contraignant pour les industriels UN 26/06/2012

Avec une part de smicard beaucoup plus faible que la moyenne, les industriels ne seront pas les plus touchés.

Au final, il y aura donc une petite hausse qui devrait peu impacter les industriels car se sont d’autres branche qui concentrent les salariés au SMIC comme le commerce, ou l’hébergement/ restauration (31 % de salariés au SMIC). Dans la production et la distribution d’énergie, on ne compte que 0,5 % de salariés au SMIC.

Le décret sera publié dans la foulée pour une mise en œuvre sur les bulletins de paie de juillet. La vraie question sur les salaires devrait ressurgir lors du sommet social de juillet car le ministre du Travail a déjà indiqué qu’il voulait relancer les négociations de branche. Mais là, ce sera du cas par cas par secteur, selon le rapport de force en place et sa santé.

Quelques chiffres

Le Smic est actuellement de 9,22 euros de l’heure, 1.398,37 euros bruts pour 35 heures hebdomadaires. Il concerne environ 2,5 millions de salariés beaucoup plus dans les entreprises de 1à 9 salariés, 23, 6 %. 15 % des branches ont des grilles de salaires dont les minima commencent sous le smic même si aucun salarié n’est payé en dessous de son tarif. Les femmes et les temps partiel sont les populations qui sont le plus rémunérés au smic.

Smic : petite hausse et grosse déception

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Les 2 millions de smicards sont fixés. Ce sera 2% d’augmentation en juillet pour tous afin de ne pas plomber la compétitivité des entreprises. Soit 22 € net supplémentaires par mois pour un temps plein.

Commentaires : Si le SMIC a augmenté de 171 € sur la période 1er

mai 2006 au 30 juin 2012, soit 13.6 %

d’augmentation, sur quasiment le même période (1er

mai 2006 – 30 mai 2012) les prix, eux ont augmentés de 11.71 %

(Indices INSEE) . Les variations de prix des produits alimentaires base, sont bien supérieures sur cette même période ( de l’ordre de 18 à 19 %) pour cinq produits de grande consommation choisis comme exemples : la baguette, la bavette, les pâtes, le beurre et le lait.

C’est ce que montrent les relevés mensuels de prix effectués pour le calcul de l’indice des prix à la consommation. Il est certain que le petit coup de pouce (+0.6) ne va pas combler le déficit antérieur sur les produits alimentaires de base.

Le retour partiel de la retraite à 60 ans pourrait coûter moins cher que prévu Le Monde.fr |

26.06.2012

Le malaise était palpable, mardi 26 juin, à la Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV). A l'occasion d'un anodin point presse de présentation du décret sur le retour partiel de la retraite à 60 ans, la direction de la caisse a dévoilé ses chiffrages de la mesure. Et ce n'est pas peu dire qu'ils entrent en contradiction avec ceux présentés par le gouvernement lors de l'annonce de la mesure, le 6 juin

Alors que le gouvernement promettait que 110 000 personnes en plus pourraient bénéficier d'un départ anticipé dès 2013, la CNAV estime de son côté qu'il n'y en aura pas plus de 60 000 au sein du régime général. Même si la mesure bénéficiera aussi aux personnes des autres régimes (fonction publique, artisans, commerçants...), on voit mal comment le nombre total de départs pourrait atteindre les 110 000. Plus de 70 % des actifs dépendent en effet du régime général.

A l'horizon 2017, le décalage est moins fort. La CNAV voit à cette date un peu plus de 90 000 départs anticipés supplémentaires au sein du régime général, quand les chiffres du gouvernement évoquent le chiffre de 100 000. "Le décalage de 2013 est dû au fait que la CNAV estime les entrées à un rythme trimestriel, ce qui décale un peu les départs sur 2014", défend-on au cabinet de Marisol Touraine, la ministre des affaires sociales, pour justifier ces chiffres. "L'exercice de chiffrage est très difficile. Techniquement, au moment où il a été fait, le gouvernement avait probablement des chiffres qui n'étaient pas aussi précis qu'aujourd'hui", affirme de son côté Vincent Poubelle, directeur des statistiques de la CNAV.

MESURE SURFINANCÉE

Mais un autre décalage intrigue : celui du coût de la mesure. Le gouvernement avait en effet tablé sur 1,1 milliard en 2013, puis 3 milliards en 2017. La CNAV estime de son côté que le coût ne s'élèverait pas à plus de 500 millions en 2013 (soit une économie potentielle de 600 millions d'euros), et de moins de 1,7 milliard en 2017. Ces chiffres concernent uniquement pour le seul régime général.

"Il y a beaucoup de polypensionnés parmi les personnes du régime général, qui peuvent en dépendre pour avoir cotisé quelques trimestres, mais qui ne pèsent que très peu sur les comptes", justifie-t-on au ministère des affaires sociales. En juin, le gouvernement avait déjà dû revoir à la baisse les chiffres avancés par François Hollande lors de sa campagne, qui avait prévu un financement de 5 milliards d'euros pour la mesure.

"AUCUNE CAGNOTTE"

Reste que le résultat de l'opération risque de se révéler plutôt bénéfique pour les finances de la CNAV. La Caisse a en effet chiffré que la hausse des cotisations retraite prévue par le décret (0,25 point pour les salariés, autant pour les employeurs) lui permettra largement de financer la mesure. 600 millions d'euros "de trop" sont attendus pour 2013. Plus d'un milliard à l'horizon 2017.

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"Il n'y a toutefois aucune cagnotte étant donné les déficits prévisionnels du régime général qui s'élèvent à plusieurs milliards pour les prochaines années", a relativisé Pierre Mayeur, le directeur de la CNAV. "Il y a eu assez, par le passé, de mesures décidées sans financement pour qu'on ne se plaigne pas que celle-ci soit surfinancée", a ajouté Gérard Rivière, président (FO) de la CNAV.

Fonction publique : les syndicats craignent une «resucée de la période Sarkozy» 29 juin 2012

Libération

Pour compenser la création de 65 000 nouveaux postes dans la fonction publique, les effectifs baisseront de 2,5 % par an dans les ministères non-prioritaires. Une annonce qui inquiète les syndicats, tant sur la méthode que sur le fond.

L’annonce par le gouvernement Ayrault de la poursuite – voire du durcissement – du principe du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux dans les ministères non prioritaires inquiète. Pour les organisations syndicales de la Fonction publique, cela rappelle la politique menée lors du quiquennat Sarkozy. Et si elles reconnaissent que le candidat Hollande avait été clair sur le sujet durant sa campagne, elles regrettent la brutalité de la méthode. Réactions.

La fonction publique est déjà à l’os» Christian Grolier, secrétaire général de FO Fonctionnaires

«C’est d’abord une vraie déception sur la méthode. Déjà parce qu'on attendait la conférence sociale des 9 et 10 juillet, lors de laquelle était prévue une table ronde sur les missions de service public. Elle est d’ores et déjà remise en cause car on sait d’entrée que des ministères vont êtres ponctionnés. Ensuite, sur le fond, on a le sentiment que la RGPP [la Révision générale des politiques publiques, ndlr] ne s’arrête pas, puisqu’on passe parfois au non-remplacement de deux fonctionnaires sur trois partant à la retraite, voire deux sur deux dans certains services. Or, on estime que la fonction publique est déjà à l’os. On ne connaît pas de services en sureffectif.

Il y a bien entendu des rumeurs qui laissent entrevoir de grosses difficultés pour certains ministères, comme la Défense, l'Ecologie, ou encore le ministère des Finances. Mais même dans les ministères dits «prioritaires» [la Justice, l'Intérieur et l'Education, ndlr], il y a de l’inquiétude. On sait que les créations de postes à l’Intérieur vont s’autoréguler en interne. Autrement dit, on va supprimer des postes en préfecture pour mettre plus de policiers sur le terrain. On craint une RGPP puissance dix dans certains services. On ne pensait pas que le PS allait reproduire le dogmatisme qu’il avait si souvent dénoncé à propos du gouvernement précédent.»

«Une véritable erreur d’aiguillage» Jean-Marc Canon, secrétaire général de l’Union générale des fédérations de fonctionnaires CGT

«Cette décision du gouvernement Ayrault est une véritable erreur d’aiguillage. On n’est pas complètement surpris parce qu’on avait bien sûr entendu le candidat Hollande annoncer son intention de créer des emplois dans les secteurs prioritaires, tout en promettant une stabilisation globale des effectifs, mais on pensait que ce sujet méritait au moins un débat. On sort quand même d’une séquence terrifiante sous l'ère Sarkozy, avec entre 150 000 et 200 000 emplois supprimés. On ne partait pas de rien.

Lorsqu’on avait rencontré la ministre Marylise Lebranchu, on avait demandé un moratoire sur les restrictions d’effectifs jusqu'à ce que se tienne un débat sur les missions de service public. La CGT avait eu, je crois, une position intelligente, qui ne consistait pas à exiger la recréation des 200 000 postes laminés.

Pourtant, malgré les discours qu’on entend depuis des semaines, le gouvernement a annoncé ses intentions sans la moindre concertation. C’est plus qu’un faux pas pour une gauche qui vient à peine de se faire élire. Car il existe aujourd’hui énormément de secteurs sinistrés dans la fonction publique : les services des finances, ceux du ministère de la Culture... Les finances sont souvent présentées comme un secteur de nantis. Mais elles ont en fait déjà payé un lourd tribut ces dernières années, notamment leurs missions d’inspections. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes a déjà perdu des centaines d’emplois, sur ses 3000-4000 postes. Continuer cette politique peut avoir des conséquences très graves sur les conditions de travail des agents, mais surtout sur l'accueil des usagers.

Je ne regrette pas du tout que la CGT ait appelé à faire battre Nicolas Sarkozy, qui avait mené une politique scandaleuse et inique. Mais un gouvernement de gauche, qui clame que "le changement, c’est maintenant", doit avoir une autre politique. Si c’est pour faire une resucée de la période Sarkozy, la CGT appelera à la mobilisation.»

SANTE-SECURITE

DIVERS

Industrie

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Atome Areva victime d’une attaque en Centrafrique le 25 juin 2012 UN

Une partie du site du groupe français de nucléaire civil Areva situé près du gisement d’urnium de Bakouma a été l’objet d’attaques et de pillages des rebelles dimanche 24 juin.

D’après plusieurs sources militaires centrafricaine et diplomatique françaises contactées par l’AFP le 25 juin, "un violent accrochage a mis aux prises dimanche dans l'après-midi à Bakouma" l'armée centrafricaine et "un groupe d'hommes armés non identifiés dans leur tentative de lancer l'assaut contre le site de la société minière Areva".

Selon le communiqué de presse militaire lu à la radio nationale, "l'ennemi a fait quelques dégâts matériels et s'est retiré en emportant essentiellement des vivres. Il est pour le moment difficile d'établir un bilan des combats, cependant l'on ne déplore aucune victime sur la zone ni parmi le personnel, ni au sein de la population de Bakouma".

Une source diplomatique française a assuré à l'AFP que cinq ressortissants français du groupe Areva qui étaient sur le site étaient en contact avec les autorités françaises qui cherchaient "la solution la plus adaptée" pour eux.

Pour l’heure, la direction d’Areva n’a pas commenté l’information. Mais cette annonce fait suite à des évènements en novembre 2011. En effet, Areva avait repoussé d’un à deux ans les travaux pour exploiter Bakouma, en raison de la chute des cours du minerai après la catastrophe de Fukushima au Japon.

Le groupe Areva interrogé n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat. Le gisement en question est situé dans une zone peu sécurisée et est considéré comme important par Areva.

L’ASN détaille ses exigences à Areva, EDF, et au CEA le 28 juin 2012, UN

Au mois de janvier, le gendarme du nucléaire rendait ses conclusions suite aux évaluations complémentaires de sûreté lancées en France après l’accident de Fukushima. Ce jeudi 28 juin, il présente le détail de ses prescriptions.

"Beaucoup pensent que Fukushima est derrière nous, mais c'est en fait devant nous", a souligné le directeur général de l'Autorité de sûreté nucléaire, Jean-Christophe Niel, en marge de cette présentation à la presse.

C’est la raison pour laquelle l’ASN a développé son millier de prescriptions durant 6 mois. Elle a présenté une série de 32 décisions, comportant chacune une trentaine de préconisations, pour 19 centrales nucléaires exploitées par EDF mais aussi 8 sites d'Areva (liés au combustible) et 5 sites du Commissariat à l'énergie atomique (CEA, pour la partie recherche).

38 INSPECTIONS, 100 JOURS DE CONTROLE

Pour chacun des acteurs, il détaille donc une série d’exigences et donne un calendrier. Dès le 30 juin, Areva devra par exemple déployer des moyens de communication autonomes permettant un contact direct du site avec l’organisation nationale de crise.

Ces préconisations font suite aux évaluations complémentaires de sécurité exigées dans les centrales françaises après l’accident nucléaire de Fukushima. Durant l’été 2011, l’ASN a procédé à 38 inspections des installations nucléaires ciblées. Elles ont conduit à 100 jours de contrôle sur le terrain. Au terme de ce vaste audit, l’ASN avait estimé que le niveau de sécurité était suffisant. L’arrêt d’aucune des centrales n’avait été alors préconisé. Toutefois, l’Autorité avait recommandé de renforcer la robustesse des centrales.

Il avait notamment recommandé la mise en place progressive d’une "force d’action rapide nucléaire". Ce 28 juin, l’ASN a

prescrit la création de ce dispositif d’urgence permettant d’envoyer des équipes spécialisées et du matériel sur un site accidenté en moins de 24 heures.

Cette force doit être capable d'intervenir sur un réacteur "dès la fin 2012" et devra être capable d'intervenir simultanément

sur tous les réacteurs d'une même centrale fin 2014, a souligné jeudi l'ASN.

LES DISCUSSIONS AVEC EDF SUR LE NOYAU DUR

En janvier, l’ASN avait également évoqué la création d’un noyau dur dans chaque centrale nucléaire. Le principe ? Créer une sorte de salle de commande bunkérisée avec un ensemble de procédures afin de garantir le fonctionnement du site en cas d'aléas extrême, comme une inondation ou un séisme. Sur ce point, les discussions sont toujours en cours avec EDF. Il s’agit de déterminer les contours exacts de ce noyau.

Car tout cela à un coût pour l’exploitant des centrales. EDF avait estimé la facture pour ces travaux massifs à environ 10 milliards d’euros. Un chiffre qu’André-Claude Lacoste, le président de l’ASN, n’a pas jugé "invraisemblable" lors de cette

présentation.

Caoutchouc

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Chimie Le japonais Toray implante une usine de fibres de carbone à Lacq le 25 juin 2012 UN

Après le Japon et les Etats-Unis, le groupe lance une usine de production de poly acrylonitrile, la matière première de la fibre de carbone sur le Bassin de Lacq.

Le coup d’envoi est donné le 29 juin. Ce jour là sera posée la première pierre de l’usine de poly acrylonitrile (PAN) du japonais Toray, sur la plate forme industrielle Induslacq, en Pyrénées-Atlantiques.

Un investissement de 100 millions d’euros avec 50 emplois directs à la clé. La construction de la nouvelle unité, dotée de trois lignes de production dans un premier temps, sera achevée fin 2013. Le terrain de 16 hectares que détenait Total a été offert au japonais. Une façon de peser pour qu’il s’installe à Lacq.

La production annuelle devrait tourner autour de 12 000 tonnes de PAN, dédiés pour les deux tiers à Toray Carbon Fibers Europe, la filiale de Toray, spécialisée dans la fabrication de fibres de carbones, à Abidos, (315 salariés, une production annuelle de 5 200 tonnes de fibres de carbone) qui pour l’heure, importe le PAN du Japon. Pour un tiers, le PAN alimentera d’autres sites du groupe au niveau mondial.

"Les composites dans les marchés aéronautiques sont en forte croissance. Nos fibres de carbones sont destinées à la fabrication des avions d’Airbus. C’est un marché très prometteur tout comme les marchés industriels", explique Bernard Martin, PDG de Carbon Fibers Europe et patron de la future unité, "un atelier" de Toray Fibers Europe. Ce dernier va

bénéficier des avancées technologiques de Toray.

Des japonais du groupe viendront pendant un certain temps à Lacq pour mettre en place des procédés qui ne sont pas maitrisés par le site d’Abidos. "C’est une technologie nouvelle. Nous n’avons pas de profils issus d’industries similaires. Nous allons faire des efforts de formation", indique Bernard Martin.

Le groupe japonais ne devrait pas en rester là. Apres l’amont, avec la production de PAN, Toray veut aller occuper l’aval, en produisant des pré-imprégnés de résine. "Notre objectif est de développer une filière intégrée de composites carbone qui pourra fournir l’Europe", précise Bernard Martin.

Arkema investit plus de 70 millions dans sa filière française de polymères fluorés le 28 juin 2012

UN

Le groupe va accroître de 50 % la capacité de production de polymères fluorés de son usine de Pierre-Bénite (Rhône). Ces investissements concernent également son site de Saint-Auban (Alpes-de-Haute-Provence).

Le groupe Arkema va investir plus de 70 millions d’euros dans les gaz et polymères fluorés en France. Ces investissements concernent essentiellement l’usine de Pierre-Bénite (Rhône) ainsi que dans une moindre mesure l’unité de Saint-Auban (Alpes-de-Haute-Provence) qui produit les solvants chlorés T 111 acheminés ensuite sur le site lyonnais dont la capacité de production de polymères fluorés sera accrue de 50 %.

Ces investissements doivent permettre de faire face à l’accroissement de la demande européenne de polymères fluorés sur des marchés traditionnels (extraction pétrolière, câblerie, génie climatique) et sur des marchés émergents liés au développement durable (traitement de l’eau, batteries lithium-ion pour véhicules ou téléphones portables, couches arrière des panneaux photovoltaïques). La nouvelle ligne de produits fluorés sera opérationnelle fin 2014.

Ces investissements qui intègrent une optimisation d’un procédé haute pureté comprennent également une nouvelle unité de traitement des effluents ainsi que des dispositifs de sécurité liés à la mise en œuvre du Plan de prévention des risques technologiques (PPRT) du site de Pierre-Bénite.

Ces investissements n’auront pas d’impact sur l’emploi. Ils se feront à effectif constant à Pierre-Bénite (420 personnes). Arkema n’emploiera plus que 220 personnes à Saint-Auban en 2015 après la cession en juillet 2012 de l’activité PVC qui concerne 60 personnes : 20 départs en retraite ne seront pas remplacés entre 2012 et 2015.

Avec cet investissement, Arkema renforce sa filière de production de polymères fluorés et sa position de numéro un mondial de la spécialité. Le groupe possède d’autres usines dédiées à ces produits aux Etats-Unis et en Chine. Premier chimiste français, Arkema réalise un chiffre d’affaires consolidé de 5,9 milliards d’euros avec 13 200 personnes dans le monde.

Terres rares : les relations se tendent avec la Chine le 28 juin 2012 UN

Les Etats-Unis, l’Union européenne et le Japon appellent l’OMC à la rescousse. Le différend qui les lie à la Chine sur l’approvisionnement en terres rares n’a pas pu être réglé ces derniers mois…

C’est un nouvel épisode qui vient de se dérouler dans la très mouvementée saga des terres rares, médiatisée depuis quelques années. Suite aux échecs des négociations menées depuis mars, les Etats-Unis, l’Union européenne et le Japon demandent à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) de trancher. Point de litige : les restrictions des exportations chinoises de terres rares, de tungstène et de molybdène.

Au fil des ans, l’industrie est devenue de plus en plus dépendante face à ces matériaux. Les terres rares trouvent leur place dans les téléphones mobiles, les écrans plats, les éoliennes, les voitures électriques… Impossible de se passer de ces 17 métaux, tant leurs propriétés physico-chimiques les distinguent du reste des éléments chimiques.

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Le différend commercial concernant ces métaux ne cesse de s’envenimer. Si ce marché mondial est faible en valeur, il est source de grandes tensions. D’un côté : la Chine, qui représente environ 95% de la production mondiale, mais qui souhaite de plus en plus valoriser ces minerais sur son sol et fabriquer des produits à haute valeur ajoutée. De l’autre côté : les Etats-Unis, l’Union européenne et le Japon, qui irriguent des pans entier de leur industrie avec ces métaux et qui s’affolent à l’idée de ne plus être approvisionnés.

Ironie de l’histoire, les autorités chinoises invoquent en première ligne des raisons environnementales pour expliquer cette volonté de diminuer les exportations. Grandes quantités d’eau et d’acides, extraction concomitante d’éléments radioactifs… L’exploitation de terres rares impact fortement sur l’environnement. Ce qui avait d’ailleurs poussé dans le milieu des années 80 les pays occidentaux (Etats-Unis en tête) à cesser l’extraction de ces métaux sur leur sol pour les mêmes raisons…

L’organe de règlement des différends de l’OMC a six mois pour rendre son rapport final aux parties concernées. Un délai de trois mois supplémentaires pourrait être accordé. Nul doute que les Etats-Unis, l’Union européenne et le Japon vont tout faire pour limiter les restrictions d’exportation. Leurs multiples projets de nouvelles mines de terres rares sont encore loin d’entrer en phase de production…

Pétrole Shell promet une protection maximale de l’environnement en Guyane le 25 juin 2012 UN

Le groupe pétrolier assure dans un entretien au Bulletin de l’industrie pétrolière à paraitre le 26 juin qu’il fait de la sécurité et de la protection de l’environnement ses priorités.

"Notre priorité, c'est le zéro accident et la protection maximale de l'environnement", a déclaré Patrick Roméo, patron de

Shell France, au BIP. Une manière de confirmer que le forage devrait vraiment démarrer au cours de la semaine, comme l’avait indiqué un responsable du groupe durant le week-end.

Notamment le groupe prévoit de procéder à quatre forages d’ici à juin 2013. Le premier d’entre eux devrait durer trois mois.

Le patron du groupe assure que l’entreprise a "fait tous les choix qui permettent de minimiser l'impact environnemental"

de ces opérations. Reste que les ONG sont inquiètes et estiment que les projets de forage au large du département français sont risqués.

Patrick Roméo revient dans cet entretien aussi sur le changement de titulaire pour le portefeuille de l’Energie et de l’Ecologie. Selon le patron en France, "aucune compagnie ne pourrait avoir la prétention d'influer sur le choix des hommes et des femmes d'un gouvernement". Il assure donc n’y être pour rien. Une manière de répondre aux accusations à demi-mot faite par l’ancienne ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko Morizet, selon qui le gouvernement avait cédé aux pressions des pétroliers en remplaçant Nicole Bricq par Delphine Batho.

Shell a reçu vendredi deux arrêtés préfectoraux qui l'autorisent à lancer une campagne de forages exploratoires au large de la Guyane et à mener des études sismiques qui permettront de continuer à évaluer le potentiel guyanais en hydrocarbures, après la découverte l'an dernier d'or noir par 6 000 mètres de profondeur.

Les pétroliers taxés à hauteur de 500 M€ le 28.06.2012 Le Parisien La surtaxe sur les compagnies pétrolières promise par le candidat Hollande pendant la campagne pourrait rapporter 500 M€, selon le site économique La Tribune. Les recettes attendues seraient donc plus de deux fois supérieures à ce qui était prévu initialement (200 M€). Cette taxe figurera dans le collectif budgétaire qui sera présenté en Conseil des ministres le 4 juillet prochain

Elle portera sur la valorisation des stocks et concernera à la fois les raffineurs et les distributeurs, c’est-à-dire des pétroliers comme Total et Esso France, les indépendants et la grande distribution. La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a confirmé, hier, que cette taxe faisait partie des « hypothèses » de travail du gouvernement.

Pétrole : les Etats-Unis, nouveau golfe Persique ? Le Monde.fr avec AFP | 28.06.2012

La révolution technologique dans le secteur pétrolier aux Etats-Unis devrait permettre au premier consommateur de brut mondial d'accéder d'ici à 2020 au deuxième rang d'une production en pleine expansion, juste derrière l'Arabie saoudite.

Selon une étude publiée cette semaine par l'université américaine Harvard, un nombre croissant d'analystes prédiraient un accroissement "sans précédent" de la production de brut dans le monde dans les prochaines années, loin de la thèse

d'un épuisement imminent des ressources pétrolières de la planète, le fameux "peak oil".

Or selon cette étude, quatre pays devraient contribuer à une augmentation de production globale, conventionnelle et non conventionnelle, d'environ 20 % d'ici à 2020 : l'Irak, le Canada, le Brésil et les Etats-Unis, ce dernier pays bénéficiant en particulier d'une véritable révolution technologique.

Avec des conséquences non négligeables : les champs de Bakken et de Three Forks dans le nord Dakota et le Montana feraient de ces Etats l'équivalent d'un pays du golfe Persique au sein même des Etats-Unis, en termes de ressources.

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"Avec la combinaison du forage à l'horizontale et de la fracturation hydraulique, les Etats-Unis exploitent désormais leur réserve gigantesque, et presque intacte, de schistes bitumineux, notamment dans le Dakota du Nord et au Texas, où la production bat déjà son plein", explique l'expert et ancien directeur de la société énergétique italienne ENI, Leonardo Maugeri, auteur de cette étude.

MÊME DYNAMIQUE POUR LE GAZ

"Les Etats-Unis pourraient voir leur production augmenter de 3,5 millions de barils par jour (mbj), portant la production totale du pays à 11,6 mbj de brut et de gaz naturel, d'ici 2020, et faisant des Etats-Unis le deuxième pays producteur de brut au monde après l'Arabie saoudite", devant la Russie, estime M. Maugeri.

Ces mêmes technologies sont déjà sur le point de faire passer le pays devant les Russes, jusque-là premier producteur mondial, sur le marché du gaz. Cependant, les Américains sont pour l'instant les seuls à produire commercialement le gaz non conventionnel qu'est celui issu des schistes bitumeux ; Français, Russes, Chinois tentent de rattraper leur retard.

Cependant, pour de nombreux analystes, l'évolution de la production américaine de pétrole issu des sables bitumineux ne s'accélérera pas tant que les prix continueront à descendre sous 80 dollars.

Le spécialiste calcule que les prix devraient rester au moins au-dessus de 70 dollars pour que les compagnies pétrolières continuent d'investir dans les équipements et la recherche, ce qui provoquerait "potentiellement une surproduction de pétrole d'ici à 2015".

UNE ÈRE DE PRIX PLUS STABLES ENVISAGEABLE

"Nous pourrions entrer dans une nouvelle ère de prix plus accessibles mais aussi plus stables", estime de son côté Phil Flynn, de Price Futures Group, pour qui la baisse des prix favoriserait l'utilisation de voitures alternatives, fonctionnant au gaz naturel par exemple, ce qui par ricochet ferait baisser les prix du brut.

Autre bienfait de cet envol de la production de pétrole et de gaz de schiste aux Etats-Unis, selon le PDG du numéro un mondial du pétrole ExxonMobil, Rex Tillerson : elle rend "atteignable dans un avenir visible" la sécurité énergétique américaine, même si cela dépend des "choix de politique énergétique".

Des choix qui restent peu évidents du fait des conséquences néfastes de la fracturation hydraulique sur les cours d'eau et l'air, dénoncées par les défenseurs de l'environnement. La recherche de l'indépendance énergétique des Etats-Unis est ainsi à l'origine de politiques incitant au développement de biocarburants à partir du maïs (ethanol) ou de soja par exemple (biodiesel).

Plasturgie Laurent Burelle : "Il faut protéger la réussite des entrepreneurs !" le 25 juin 2012,UN

L'automobile va bien, merci ! C'est le message qu'a voulu faire passer Laurent Burelle, le PDG de Plastic Omnium, lors des rencontres de l'automobile organisés par l'automobile club de France et le comité des constructeurs français. Tout en pointant du doigt quelques dangers pour les industries française et européenne.

Le verbe haut, maniant l'humour comme à son habitude, le patron de l’un des trois équipementiers français qui comptent sur la planète a clairement voulu remettre les pendules à l'heure. "Le marché automobile progresse de 5 % et 3 millions de véhicules se vendent en plus chaque année sur la planète, c’est honorable."

Alors quand on lui parle de surcapacités, il répond par une pirouette : "La France et ses deux millions de voitures vendues par an ne représentent que 2,5% de la production mondiale, je vous propose donc que nous lui accordions 2,5% de notre temps."

Sa boutade, il l’a pondère aussitôt par une tirade rappelant tout ce qu'il doit à la France, à ses deux constructeurs, Renault et Peugeot, et à ses banques : "Sans eux nous n'existerions pas." Et revenant sur le problème que pose aujourd’hui l’automobile en Europe, il rappelle : "le sujet n’est pas tant de partager un diagnostic : tout le monde est d’accord pour dire qu’il y a trop d’usines en Europe. Le vrai sujet c’est de savoir combien on veut et on peut mettre sur la table pour traiter financièrement et socialement cette transition." Pas concerné directement par cette question, le PDG de Plastic Omnium en a profité pour rappeler que la vie de son groupe se joue désormais majoritairement hors de France. Sur les 3,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires qu’il génère, 83% sont réalisés hors de nos frontières. Ce qui ne l’empêche pas faire jouer la fibre patriotique : "Nos racines sont françaises, notre siège est français : il faut nous protéger ! Nous sommes une espèce en voie de disparition !" Interrogé sur la place de l'industrie en France, Laurent Burelle a en profité pour pointer le déficit d'attractivité dont souffre notre territoire. "La France est devenue moins attirante et ce n'est pas qu'une histoire de coût du travail, souligne le patron. L’ISF, la fiscalité des dividendes, le régime des transmissions jouent aussi contre nous... Je le dis pour nos gouvernants, il ne faut pas oublier que l'entrepreneur a un intérêt financier à sa réussite. Il faut donc la protéger."

Astic Injection Industrielle renoue avec les investissements le 27 juin 2012,

L’entreprise de Crest (Drôme) va investir 700 000 euros en 2012 dans le renouvellement de sept de ses dix-neuf presses à injecter.

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Astic Injection Industrielle a décidé de relancer ses investissements en 2012. Elle va renouveler sept de ses dix-neuf presses à injecter en septembre et octobre.

L’entreprise va acquérir notamment une presse de 420 tonnes, en remplacement d’une de 320 tonnes, et deux presses électriques dédiées aux pièces automobiles. "700 000 euros seront investis cette année. C’est un effort important pour la société qui n’avait pas autant investi depuis 2007", note David Astic, directeur général de l’entreprise drômoise.

Astic Injection Industrielle prévoit un maintien de son chiffre d’affaires à 7,2 millions d’euros en 2012 après une augmentation de 1 % au premier semestre. David Astic n’observe pas pour l’instant de "nuages gris" au-dessus de son entreprise qui devrait connaître en 2013 une "bonne croissance" du fait de développements en cours, du démarrage de séries dans l’automobile et les poids lourds et d’une montée en puissance dans l’aéronautique jusqu’en 2015.

Astic Injection Industrielle emploie 83 personnes à Crest. 90 % de son chiffre d’affaires proviennent de l’injection plastique pour des pièces automobiles sous capot moteur, d’accessoires de carrosserie, de serrurerie et de charnières pour camions, des pièces techniques dans le cockpit d’avions, pour têtes d’impression jet d’encre industriel, de pièces pour fours et cuisinières…, et 10 % de son atelier mécanique qui réalise des moules à injecter pour certains de ses clients.

En 2009, l’entreprise familiale a regroupé ses activités de production sur un seul site à Crest. Ses exportations qui représentent 15 % de son chiffre d’affaires tendent à se développer, en particulier en Europe, en Hongrie et en République tchèque, ainsi qu’au Brésil.

Emabio lève le voile sur son emballage actif le 29 juin 2012 UN

Quatre ans après son lancement, le projet Emabio du pôle de compétitivité Plastipolis livre ses conclusions. Elles promettent aux

plasturgistes la possibilité de produire des emballages biosourcés et actifs.

C’est un pas de plus dans le développement des plastiques biosourcés. Conduit depuis 2007 par le pôle de compétitivité Plastipolis, et porté par l’entreprise Plastique RG, le projet Emabio a su concrétiser plusieurs années de recherches. Les scientifiques qui ont planché dessus ont restitué leurs travaux vendredi 29 juin au cours d’un colloque organisé au Technopole Alimentec de Bourg-en-Bresse (Ain).

L’objectif était double pour cette journée. D’abord démontrer la faisabilité technique de leur produit : un matériau d’emballage produit à base de farine de maïs et doté de propriétés actives pour la conservation des aliments. Et surtout présenter aux industriels de l’emballage, de la plasturgie et de l’agroalimentaire le panel d’applications potentielles de ce plastique.

Sur le papier, le plastique mis au point par les équipes d’Emabio a de quoi séduire. Il résulte de la mise en œuvre de l’amidon issu de la farine de maïs broyé, utilisé directement comme polymère de structure. Le matériau obtenu est biodégradable, ce qui n’est pas toujours le cas des plastiques biosourcés. Il est perméable à l’eau et sa densité lui permet de faire barrière à l’oxygène. Une caractéristique importante pour les applications dans l’agroalimentaire. Sa composition est également adaptée à l’introduction de substances naturelles actives conférant des propriétés antimicrobiennes.

Les industriels seront-ils au rendez-vous ? Pour les convaincre, les équipes d’Emabio font valoir le faible coût de leur produit : inférieur à un euro le kilo, il serait moins élevé que celui des bioplastiques courants, mais également que celui des plastiques d’origine fossile. Autre atout qui pourrait séduire les plasturgistes : l’étape de compoundage (mélange par fusion de granulés de plastique et d’additifs) n’est pas nécessaire. De quoi réduire encore les coûts de production. Les prochains mois diront si le projet Emabio trouvera bien une voie industrielle.plastur

Textile-Cuirs et Peaux Savoir-faire et tradition dans l'antre d'un atelier Louis Vuitton le 26 juin 2012 UN Délicatesse, patience et minutie : trois qualités partagées par les artisans de l'atelier Louis Vuitton de Fiesso d'Artico, en Italie. Dans cette région proche de Venise, la marque française bénéficie d’une longue tradition régionale de travail du cuir et de confection de souliers haut de gamme. La fabrication d’une paire de souliers exige jusqu'à 250 opérations et fait appel à des savoir-faire extrêmement variés,

Verre Liquidation judiciaire pour Fibertechs le 28 juin 2012, UN

Le spécialiste des tissus de verre employait 63 salariés.

Page 21: REVUE DE PRESSE · L'association nationale des DRH rend public ces propositions pour améliorer la compétitivité des entreprises. Deux pistes sont privilégiées : améliorer le

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L'entreprise Fibertechs, située à Malmerspach (Haut-Rhin), avait été placée en redressement judiciaire début mars. La chambre commerciale du tribunal de grande instance de Mulhouse a prononcé mercredi 27 juin sa liquidation judiciaire, entraînant la suppression de 63 emplois.

Spécialiste des tissus techniques en fibre de verre et de carbone pour l'industrie et le bâtiment, Fibertechs a commencé à rencontrer de graves difficultés de trésorerie l'hiver dernier. L'entreprise était contrôlée par un homme d'affaires iranien, Ali Navaee, qui avait laissé entendre qu'il pourrait apporter les fonds nécessaires pour repartir sur des bases saines.

Mais entre lui et les salariés, la communication était difficile ces dernières semaines. "Il n'est pas présent, il ne parle pas français et nous, on ne parle pas iranien", déplorait mercredi dernier Regis Sauer, délégué CGT, contacté à l'issue d'une précédente audience de la chambre commerciale.

Fibertechs avait été reprise fin 2009 par Ali Navaee, à l'issue d'une précédente procédure de redressement judiciaire. A l'époque, l'entreprise, appelée Interglas Technologies, employait 97 salariés

Réalisée par Michel DECAYEUX pour le compte de la FEDECHIMIE CGTFO