16
Initiation aux drogues injectables chez les jeunes de la rue : une analyse en fonction du genre Tendances de consommation : Les nouvelles drogues synthétiques (partie 1) Tapaj : du travail payé à la journée pour les jeunes marginalisés Drogues et nouvelles tendances AVRIL 2014 VOLUME 30 NUMÉRO 03 Revue sur la toxicomanie et le jeu excessif Envoi de poste–publications – Numéro de convention 40065296 5,00 $ couvert avril 2014 vol 30 03_BASE-HIVER-Kerozen.qxd F 14-03-26 11:45 Page205

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Initiation aux drogues injectables chez les jeunes de la rue : une analyse en fonction du genre

Tendances de consommation : Les nouvelles drogues synthétiques (partie 1)

Tapaj : du travail payé à la journée pour les jeunes marginalisés

Drogues et nouvelles tendances

AVRIL 2014VOLUME 30 NUMÉRO 03Revue sur la toxicomanie et le jeu excessif

Envoi de poste–publications – Num

éro de convention 40065296

5,00 $

couvert avril 2014 vol 30 03_BASE-HIVER-Kerozen.qxd F 14-03-26 11:45 Page205

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SOMMAIRE

L’intervenant|30|03<2

11 avril 2014 Prévenir en toxicomanie et ensanté mentale, oui, mais quoi?Auprès de qui? Et comment?Campus de LongueuilUniversité de Sherbrooke

27 au 30 avril 2014 7e conférence internationale francophone VIH/HÉPATITE - AFRAVIH 2014 Montpellier, France

6 mai 2014 DROGUES, SEXUALITÉS et ITSS28e rencontre nationale des intervenant(e)s en réduction desméfaits liés à l’usage de droguesHôtel Sandman, Longueuil

9 mai à Longueuil C’est pas moi, c’est pas mafaute : quand violence et consommation cohabitentCampus de LongueuilUniversité de Sherbrooke

22 et 23 mai 2014 Colloque international francophone Communautés thérapeutiques :aussi intempestives que nécessairesBruxelles

4 juin 2014 Assemblée générale des membres de l’AITQDrummondville

20-21-22 octobre 2014 Colloque AITQ-RISQToxicomanie et problématiquesassociées : agir ensembleDelta Trois-Rivières

CALENDRIE

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03 Mot de la présidente

04 Tendances de consommation : Les nouvelles drogues synthétiques (partie 1)Jessica Turmel

06Tapaj : du travail payé à la journée pour les jeunes marginalisésMartine Émond

08Initiation aux drogues injectables chezles jeunes de la rue : une analyse en fonction du genreRoy, É., Boivin, J.-F. et Leclerc, P.

10 Communiqués

11 Drogues et nouvelles tendancesCaporale Magdala Turpin

14 Saviez-vous que...

AVRIL 2014 VOLUME 30 NUMÉRO 03

Matériel rédactionnelVous désirez publier dansnos pages ? N’hésitez pasà nous faire parvenir toutarticle abordant la problé-matique des toxicomanies.Vos textes peuvent traiterdes initiatives pratiques degroupes dans la commu -nau té, du rôle des inter ve -nants pour améliorer lesservices à la clientèle, d’études ou d’analyses deprogrammes, etc.

AbonnementL’intervenant s’adresse aux professionnels et auxpersonnes intéressées audomaine de la toxi co ma nie.Vous pouvez obtenir un abonnement àL’intervenant au coût de17,95 $ par an (25 $ àl’exté rieur du Canada).Parutions : janvier, avril,juillet et octobre.

Responsabilité de l’éditeurL’éditeur ne se tient pasresponsable des opinionsémises dans cette publi -cation. Les auteurs ontl’entière responsabilité deleur texte. Les écrits sontpubliés tels que soumis,qu’ils rencontrent ou nonles orientations de l’AITQ,en autant qu’ils soientperti nents et d’actualité.

Dates de tombéeMatériel publicitaire : 1er mars, 1er juin, 1er septembre et 1er décembre.

Matériel rédactionnel : 15 février, 15 mai, 15 août et 15 novembre.

ReproductionToute reproduction totaleou partielle d’articles, dephotos ou de gra phi quesest interdite à moins d’une entente écrite avecl’éditeur.

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Bonjour,

Au début de cette nouvelle année financière, j’ai pensé vous par-tager les actions entreprises par le conseil d’administration del’association.

Comité « marketing »

Depuis plusieurs mois, M. Rémi Houde (Commission scolaire desNavigateurs) et Mme Cynthia Lacharité (Maison Marie-Frédéric),tous deux administrateurs, travaillent avec Mme Carmen Trottierà l’élaboration de sondages web visant entre autres à établir leportrait des membres de l’AITQ et à cibler leurs besoins. Par lasuite, les administrateurs pourront prendre des décisions éclai-rées pour le développement de l’organisation. Jusqu’à présent,trois sondages ont été envoyés par courriel. Merci de votre pré-cieuse collaboration!

Comité « milieu de travail »

M. Steeve Poulin (Réseau des délégués sociaux Québec etChaudière-Appalaches) souhaite former un comité composé d’in-tervenants œuvrant en milieu de travail dans les différentesrégions afin de connaître les besoins en matière de dépendancedans les ces milieux. Ce groupe vous rejoint, contactez-nous!

Colloque 2014 : Toxicomanie et problématiques associées : agirensemble

Nous sommes heureux de vous annoncer que pour une premièreannée, le colloque sera organisé en partenariat avec le RISQ. Ce

premier colloque AITQ-RISQ se tiendra au Delta Trois-Rivières du20 au 22 octobre 2014. Le comité de programmation a tenu sapremière rencontre. Si vous désirez présenter un atelier, faitesparvenir un résumé de votre projet à <[email protected]> ou partélécopieur au 450 646-3275.

Assemblée générale annuelle

Le 4 juin 2014 aura lieu notre assemblée générale des membres.Des informations complémentaires vous parviendront en maiconcernant le format de cette rencontre. Ce sera aussi l’occasiond’élire de nouveaux administrateurs puisque 2 postes deviennentvacants. Vous souhaitez vous impliquer dans le milieu des dépen-dances; joignez-vous à notre conseil d’administration. Informez-vous auprès de Mme Carmen Trottier des procédures à suivre entéléphonant au 450-646-3271. Réservez cette date à votre agenda.

À bientôt!

Amélie LemieuxPrésidente

>3L’intervenant|30|03

CONSEIL D’ADMINISTRATION

Éditeur : ASSOCIATION DES INTERVENANTSEN TOXICOMANIE DU QUÉBEC INC.505, RUE SAINTE-HÉLÈNE, 2e ÉTAGELONGUEUIL (QUÉBEC) J4K 3R5

Directrice : CARMEN TROTTIER

Abonnements et secrétariat : (450) 646-3271 [email protected]

Maquette : KÉROZEN COMMUNICATION DESIGN

Infographie et impression : IMPRIMERIE G.G. INC

Revue trimestrielleMois de parution : JANVIER, AVRIL, JUILLET, OCTOBRE.

Envois de publications canadiennes : CONTRAT DE VENTEno 40065296

ISSN 0823-213X

Dépôt légalBIBLIOTHÈQUE NATIONALE DUCANADA

BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVESNATIONALES DU QUÉBEC

Indexée dans REPÈRE

Présidente : AMÉLIE LEMIEUXMAISON LA PASSERELLE

Vice-président : RÉMI HOUDECOMMISSION SCOLAIRE DES NAVIGATEURS

Secrétaire : CINTHIA LACHARITÉMAISON MARIE-FRÉDÉRIC

Administrateurs : JOSIANE DESPINSSERVICE D'AIDE EN PRÉVENTION DE LA CRIMINALITÉLOUISE GÉNÉREUXCENTRE WAPANANNIE POULINLE RUCHERSTEEVE POULINRÉSEAU DES DÉLÉGUÉS SOCIAUX QUÉBEC ET CHAUDIÈRE-APPALACHES

Des nouvelles de votre association!

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Jessica Turmel, f o r m a t r i c e

epuis peu, le thème attire les journalistes et attise lesmédias; l’émission Enquête en a notamment consacréson sujet d’actualité en décembre dernier : les nouvellesdrogues synthétiques, également appelées designerdrugs, research chemical (RC) ou legal highs chez les

anglo-saxons, ou encore nouveaux produits de synthèse (NPS) selonl’expression européenne, soulèvent craintes et passions dans lemonde, mais surtout plusieurs interrogations! Doit-on s’inquiéter del’arrivée massive de nouvelles drogues? Qu’en est-il réellement?

La prolifération de nouvelles drogues de synthèseAlors que le phénomène n’a connu sa première révélation au grandpublic qu’en 2010 avec la méphédrone, le système d’alerte rapidede l’Union européenne a cumulé, à partir de 2005 et jusqu’en 2012,la découverte de plus de 237 nouvelles drogues sur son continent,dont 49 en 2011 seulement et 73 en 2012. Au cours de la dernièreannée, les états membres de l’Union européenne ont signaléapproximativement une nouvelle drogue chaque semaine, signifiantune hausse constante du nombre de substances psychoactives encirculation sur le marché (OEDT, 2013).

Le jeu du chat et de la sourisBien qu’elles soient désignées sous l’appellation de « nouvelles »substances, il importe de préciser d’entrée de jeu que l’on ne fait pasétat de nouveaux effets mais plutôt de nouvelles molécules apparte-nant à la catégorie des dépresseurs, des stimulants ou des pertur-bateurs, ne disposant toutefois pas du statut d’illégalitépuisqu’inconnues. L’observatoire français des drogues et des toxico-manies (2013) indique à cet effet que

Dans tous les cas, les structures moléculaires de ces nou-veaux produits de synthèse se rapprochent de celles des substances

qu’ils « copient » sans être tout à fait identiques. Cette spécificité leurpermet (au moins à court terme) de contourner la législation sur lesstupéfiants, ces produits n’étant en effet pas classés en tant que tellorsqu’ils apparaissent.

En réponse à la prohibition, l’objectif visé par leur fabricationrevient ainsi à remplacer leurs semblables illégaux en profitant duvide juridique qui en découle. Lorsqu’ils se retrouvent soumis à desmesures de contrôle légal, ces produits se voient à leur tour rapide-ment remplacés, d’où leur prolifération au cours des dernièresannées.

Encens, sels de bains et autres produits mystérieux Afin de mieux cerner leur nature, on peut regrouper l’ensemble deces molécules selon leur famille chimique respective (Lahaie,Martinez et Cadet-Taïrou, 2013). D’abord, on retrouve au premierrang des familles les plus prolifiques les cannabinoïdes de synthèse(perturbateurs fréquemment vendus en tant qu’encens) et les cathi-nones de synthèse (stimulants fréquemment vendus en tant que selsde bain).

Le premier groupe (cannabinoïdes de synthèse) représente30 des 73 nouvelles drogues signalées en 2012 en Europe ettémoigne de la forte demande en ce qui concerne les produits ana-logues au cannabis dont il imite les effets.

Quant au groupe des cathinones, il inclut notamment deuxsubstances ayant retenu l’attention médiatique, soit le MDPV (sels debain, Ivory Wave, etc) dont la courte durée d’action stimulante luiconfère un potentiel plus élevé d’abus et de dépendance, ainsi quela méphédrone (ecstasy légale, meow meow, etc.), l’un des seuls pro-duits toujours recherchés suite à son illégalisation.

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Tendances de consommation : Les nouvellesdrogues synthétiques (partie 1)

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Chez les phénéthylamines, qui regroupent pour leur part desmolécules connues telles que la MDMA et les amphétamines, onretrouve également au Canada un ensemble de nouvelles moléculesaux effets apparentés (soit 14 des 73 nouvelles drogues en 2012)tels que le Nexus (molécule hallucinogène se rapprochant du peyotl)et le PMMA (imitateur de la MDMA). Les effets de ce dernier s’avè-rent néanmoins plus risqués puisqu’ils surviennent plus tranquille-ment et amènent les consommateurs à renouveler la dose, ce quipeut résulter en un risque de surdose.

Le tableau des nouveautés se poursuit ensuite avec la grandefamille des pipérazines, dont le BZP (effet apparenté au speed) et leTFMPP (effet apparenté à l’ecstasie) constituent de bons exemplesvu leur apparition au Québec il y a environ sept ans, particulièrementdans les milieux festifs où on les nommait alors Partypills ou encoreFunkpills. Ceux-ci sont illégaux depuis mars 2012 (Turmel, Meeson etal., 2012).

Les tryptamines complètent la liste des familles chimiquescomptant les principales substances alternatives avec notamment lamolécule DMT, dont l’effet perturbateur se rapproche de la psilocine.

Finalement, parmi les 73 nouvelles drogues retrouvées en2012, 19 n’ont pu être regroupées dans l’une de ces familles (OEDT,2013). À cet effet, on note depuis peu l’augmentation du nombre desubstances provenant de familles chimiques moins familières, ce quiaccroît d’autant plus notre méconnaissance quant à leurs propriétéspharmacologiques et leurs risques spécifiques à long terme.

Ainsi, d’où proviennent ces nouvelles molécules? Dans quels

milieux et de quelle façon les retrouve-t-on? Sont-elles présentementaccessibles auprès de notre clientèle québécoise? La prochainechronique visera à démystifier les origines de leur fabrication ainsique les stratégies employées pour leur distribution.

Pour obtenir davantage d'informations ou des services de prévention,pour commander des outils ou recevoir une formation complète surles nouvelles tendances, visitez le site web du GRIP Montréal au<www.gripmontreal.org>.

RéférencesEMCDDA et Europol (2011). EMCDDA–Europol 2011 Annual Report on the implementation of CouncilDecision 2005/387/JHA, 29 pages.

Lahaie, E., Martinez, M. et Cadet-Taïrou, A. (2013). Nouveaux produits de synthèse et Internet.Observatoire français des drogues et des toxicomanies, no.84, 8 pages.

Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (2013). Rapport européen sur les drogues.Tendances et évolution. Luxembourg: Office des publications de l’Union européenne, 80 pages.

Turmel, J., Meeson, J.-S., Gingras, P. et Beaulieu-Prévost, D. (2012). Portrait de la consommation desubstances psychotropes et des comportements à risque chez les jeunes de l’arrondissement duGrand Plateau et Centre-Sud: Faits saillants et pistes d’intervention. GRIP Montréal.

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Faculté de l’éducation permanente

CERTIFICAT EN TOXICOMANIESDes outils pour mieux intervenir. Le Certificat en toxicomanies vous permet de mieux répondre aux problèmes liés aux diverses formes de dépendances et d’améliorer la qualité de vos interventions.

De plus, vous pouvez accélérer l’obtention de votre certificat en faisant créditer votre expérience.

ADMISSION AUTOMNE 2014Responsable du programme : Ignace Olazabal514 343.6090 1 800 363.8876www.fep.umontreal.ca/toxicomanies

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Martine Émond,A g e n t e d e d é v e l o p p em e n t , S p e c t r e d e r u e

pectre de rue est un organisme à but non lucratifœuvrant depuis trente ans dans l’optique de la réductiondes méfaits. Sa mission est de prévenir et réduire la pro-pagation des infections transmissibles sexuellement etpar le sang (ITSS), du VIH/Sida et des diverses formes

d'hépatites auprès des personnes marginalisées sur le territoire ducentre-ville de Montréal. La clientèle desservie est aux prises avecdivers problèmes de toxicomanie, de prostitution, d'itinérance et desanté mentale. Spectre de rue vise également à sensibiliser la popu-lation aux réalités de ces personnes pour favoriser leur cohabitation,ainsi qu’à soutenir les démarches de ses membres vers la socialisa-tion et l'intégration sociale.

L’approche de la réduction des méfaits, selon laquelle sesemployés travaillent, vise à réduire les problèmes de santé et lesméfaits sociaux associés à la consommation d’alcool et de drogues,sans nécessairement exiger que les personnes deviennent absti-nentes. Il s’agit d’une démarche de santé collective visant, plutôt quel’élimination de l’usage des substances psychoactives (ou d’autrescomportements à risque), à ce que les principaux intéressés puissentdévelopper des moyens de réduire les conséquences négatives liéesà leurs comportements et à leurs effets pervers pour eux-mêmes, leurentourage et la société, aux plans sanitaire, économique et social.

TapajTapaj (Travail Alternatif Payé à la Journée) est unprogramme original de Spectre de rue qui s’in-vestit, depuis 2001, à améliorer significativementles conditions de vie de centaines de jeunes demoins de 30 ans aux prises avec une grande pré-carité, combinant diverses problématiques per-sonnelles et psychosociales. Dans le cadre des

plateaux de travail, notre objectif est de leur offrir un soutien, maisaussi d’encourager une progression marquée aux différents plans deleurs conditions de vie, par le biais de l’écoute, de suivis individuali-sés, de l’accompagnement et de références.

Le principal défi à l’origine de Tapaj était, d’une part, dedétourner les jeunes des métiers de la rue et, d’autre part, l’absencede programmes existants pour leur offrir une alternative viable. Vuleur situation précaire, accompagnée souvent de toxicomanie, deproblèmes de santé mentale et d’une absence de domicile fixe, illeur est très difficile de garder un emploi stable ou même d’intégrerun programme conventionnel de réinsertion au travail.

C’est à la suite des recommandations émises par l’étude ter-rain réalisée en 1999 auprès des jeunes pratiquant le squeegeeing,que le Programme Tapaj est né. En effet, il s’est avéré que la créationd’alternatives à la judiciarisation de ces jeunes qui pratiquent desmétiers de la rue, considérés par la loi comme illégaux, était néces-saire. Ainsi une banque d’emplois s’est mise en place afin de leuroffrir des activités rémunératrices intéressantes comparativement àcelles qu’ils pratiquaient. Suite aux demandes de la part de ceux pra-tiquant d’autres métiers de la rue tels que la quête ou la prostitutionet au succès de la première année, Tapaj leur a ouvert ses portes.

FonctionnementLe programme comporte deux volets qui se distinguent principale-ment par le niveau d’engagement du jeune dans son travail et dansses démarches personnelles.

Volet 1 – alternatifLes jeunes qui participent à ce volet doivent téléphoner le matin afinde réserver une place à l’un de nos plateaux de travail d’après-midi.Nous en avons quatre par semaine durant l’été, de durée variant de2 h 30 à 3 h 00 et les participants sont rémunérés dès la fin du pla-teau. Certains plateaux ont lieu tout au long de l’année. À ce stade,les rencontres formelles avec un intervenant ne sont pas obligatoires,mais l’intervention fait office de service complémentaire selon lesbesoins particuliers des participants.

Volet 2 – accomplissementC’est par l’entremise du volet alternatif que nous pouvons repérerdes jeunes pour le volet accomplissement. À ce stade, les partici-pants doivent s’impliquer tant sur le plan du travail que sur celui desobjectifs personnels, fixés au préalable avec l’intervenant. Ils doiventle rencontrer deux fois par mois dans le cadre d’un suivi, passant enrevue leurs objectifs et leur contrat.

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Tapaj : du travail payé à la journée pourles jeunes marginalisés

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C’est généralement l’équipe de Tapaj qui approche les entre-prises et organismes afin de leur proposer de devenir partenaires.Une entente ponctuelle ou récurrente est alors conclue pour l’em-bauche de participants. Certains partenariats se poursuivent au fildes années et de nouveaux s’ajoutent constamment, permettantd’offrir à nos participants une variété de plus en plus grande de pla-teaux de travail. Parmi les principaux plateaux on retrouve : l’assai-nissement de ruelles, de parcs ou d’artères commerciales, ladistribution de dépliants, des travaux d’horticulture, du travail à laferme, l’accueil et la surveillance lors d’événements, la réalisation demurales extérieures.

Philosophie d’interventionNous visons à promouvoir l'empowerment des participants par l'ac-quisition de connaissances, d'habiletés sociales et d'attitudesnécessaires pour qu’ils puissent se réaliser comme être humain. Àleur rythme et en respectant leur cheminement de vie, nous souhai-tons les amener à développer leur estime de soi et des autres, et àréaliser leur potentiel. Dans un contexte d'apprentissage, l’équipe deTapaj vise l'amélioration des sphères de leur vie et de leurs habiletésd'apprentissage par une participation active dans la communauté.L’implication des participants à Tapaj a une influence sur leur vie àplusieurs niveaux. À court terme, elle leur fournit un dépannage auniveau économique, de quoi manger et répondre aux besoins debase. Ensuite, elle leur permet de briser l’isolement et la routine enleur faisant vivre une expérience qui ouvre leurs horizons vers de nou-velles possibilités. Enfin, les plateaux de travail sont une occasion pri-vilégiée pour les intervenants d’apprendre à les connaître et de créeravec eux un lien de confiance. Progressivement, les jeunes vont s’ou-vrir et parler de leurs problèmes auxquels les intervenants peuventproposer des solutions. C’est ainsi que, peu à peu, ils prennentconnaissances de nouvelles possibilités et trouvent la motivationd’entreprendre des démarches pour améliorer leur situation.

Notre objectif est que le participant puisse :- Développer sa confiance et son estime personnelle. - Développer sa confiance et l’estime des autres.- Développer ses habiletés personnelles et professionnelles.- Améliorer ses conditions de vie.- Bref, se remettre en action en favorisant son insertion sociale!

Les résultatsL’impact de Tapaj pour les jeunes et pour la communauté se fait sen-

tir sur plusieurs plans : - l’assainissement des ruelles contribue à la salubrité générale

du quartier et à la prévention des maladies transmises par le sang(ramassage des seringues souillées);

- les habitants de la communauté observent le travail desjeunes participants et modifient, tantôt progressivement, tantôt radi-calement, le jugement à leur encontre;

- le regard de nos participants sur le territoire qu’ils occupentse modifie radicalement : ils se conscientisent aux questions de sau-vegarde du patrimoine public et de l’importance d’une participationactive à un effort qui devrait être commun.

De plus, nous constatons souvent, chez les administrateurs denos partenaires-entreprises, une réelle transformation dans le regardqu’ils jettent sur les participants. Cela implique une modification dejugement à leur égard, mais aussi une meilleure connaissance desphénomènes entourant l’itinérance. Dans ce processus, nos parte-naires s’attachent souvent aux participants : la distance présente audébut d’un contrat, du fait d’avoir en face de soi un jeune de la rue,finit par s’estomper. Cela a pour effet de redonner toute sa dimen-sion humaine au participant et dès lors, il se sent être devenu un tra-vailleur salarié, membre actif de la communauté économique – c’estl’insertion à l’œuvre !

Tapaj à l’internationalLe succès du programme se propage maintenant jusqu’à la Franceoù un projet Tapaj a été initié par le Comité d’étude et d’informationsur la drogue et les addictions (CEID) de la ville de Bordeaux. Le 11juin 2013, une entente officielle de jumelage a été conclue entre leCEID et Spectre de rue afin de permettre une collaboration ainsiqu’un partage des expériences, connaissances et ressources. Ledéveloppement du programme au niveau national a même été inclusdans le plan gouvernemental de lutte contre les drogues et lesconduites addictives et plusieurs autres villes françaises sont en voiede démarrer leurs propres Tapaj. <

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Roy, É., Boivin, J.-F. et Leclerc, P. (2011). I n i t i a t i o n t o d r u g i n j e c t i o n am o n g s t r e e t y o u t h : A g e n d e r - b a s e d a n a l y s i s ,D r u g a n d A l c o h o l D e p e n d e n c e , 1 1 4 , 4 9 - 5 4 .

u Canada, on estime que 30 à 40 % des jeunes de larue ont recours à l’utilisation de drogues injectables.Plusieurs études suggèrent que l’initiation à ce type deconsommation est influencée par le sexe et l’âge desindividus. Les auteurs de cette étude se sont intéressés

aux facteurs de risques à l’origine de cette initiation, selon le genre.

Fondements L’utilisation de drogues injectables chez les jeunes de la rue est biendocumentée, tant aux États-Unis qu’au Canada. Un profil différenciédes consommateurs de drogues injectables a été établi par les cher-cheurs sur la base du genre, particulièrement en ce qui concernel’initiation à ce type de consommation. Ainsi, il est aujourd’hui clai-rement établi que des différences importantes existent entre leshommes et les femmes à ce sujet. Aucune étude ne s’est cependantintéressée aux facteurs de risque à l’origine de l’initiation, selon lessexes. Or, il apparaît important de comprendre ces interrelations pourêtre en mesure de développer des programmes d’intervention adap-tés aux besoins de cette population.

Objectifs et méthodologieCette étude a pour objectif de mesurer l’incidence de l’initiation auxdrogues injectables et d’identifier les facteurs de risque liés à cetteinitiation chez les jeunes de la rue, filles et garçons. L’analyse a étéeffectuée à partir des données propres à deux études consécutivesréalisées auprès des jeunes de la rue de Montréal entre 1995-2001et 2001-2005. Les jeunes étaient éligibles à l’étude s’ils avaient étésans abri à plus d’une occasion ou s’ils avaient utilisé régulièrementles ressources pour jeunes de la rue dans la dernière année. Ilsdevaient être âgés de 14 à 25 ans dans le cas de la première étudeet de 14 à 23 ans pour la deuxième étude. Les données ont été

recueillies au moyen d’un questionnaire dirigé de 45 minutes portantsur les caractéristiques sociodémographiques, la consommationd’alcool et de drogues ainsi que les pratiques et comportementssexuels des participants. Un total de 1 710 personnes parlant lefrançais ou l’anglais ont été recrutées. La moitié d’entre elles (50 %)ont participé à la première cohorte seulement, 37 % à la deuxièmeet 13 % ont pris part aux deux études. Aux fins de cette analyse, seulsles jeunes n’ayant jamais utilisé de drogues par injection à l’entréedans l’étude ont été retenus. L’échantillon final comptait 243 filles et574 garçons. Tous ont au moins rempli le questionnaire à deuxreprises.

Faits saillants• Au cours de l’étude, 47 des 243 filles suivies ont été initiées à l’in-jection de drogues. Ensemble, elles ont cumulé 668 personnes-années, pour un taux d’incidence annuel d’injection de 7 par 100personnes-années.

• Durant ce même intervalle de temps, 90 des 574 garçonsayant pris part à l’étude ont été initiés à l’injection. Le nombre totalde personnes-années rapporté a atteint 1 535, pour un taux d’inci-dence annuel d’injection de 5,9 par 100 personnes-années.

• À leur première injection, 62,2 % des filles ont déclaré avoirutilisé de l’héroïne et 37,8 % de la cocaïne. Chez les garçons, lacocaïne a été la drogue la plus utilisée lors de la première injection(57,5 %), suivie par l’héroïne (31 %) et d’autres drogues (10,3 %).Environ 1,2 % des garçons ont par ailleurs affirmé ne pas savoirquelle drogue il s’était injectée la première fois.

• Chez les filles, l’étude a permis d’établir que le fait d’avoirconsommé de la cocaïne ou du crack et celui d’avoir consommé del’héroïne dans les derniers mois, de fréquenter régulièrement desgens ayant recours à l’injection et d’être sans abri accroît de manièreindépendante les risques d’une première injection. Parmi ces élé-ments, les fréquentations apparaissent toutefois comme le facteurde risque le plus important.

• Le portrait est différent pour les garçons. C’est en effet laconsommation d’héroïne dans les mois précédents qui apparaîtcomme le facteur de risque le plus important chez ce groupe. Le faitd’avoir vécu l’itinérance avant l’âge de 16 ans semble aussi aug-menter le risque de s’initier à l’injection, tout comme un plus jeuneâge, la fréquentation d’autres utilisateurs de drogues injectables, laconsommation de cocaïne ou de crack, la prostitution et le faitd’avoir été victime d’inceste ou de viol avant l’âge de 14 ans.

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ConclusionsL’étude a permis de démontrer que le taux d’initiation à l’injection estcomparable entre les garçons et les filles chez les jeunes de la rue.Les facteurs de risque mis en cause varient toutefois selon le sexe.Ce constat, met en lumière l’importance de poursuivre les recherchesau regard de l’initiation aux drogues injectables, particulièrement ence qui a trait à l’influence des fréquentations et d’adapter les inter-ventions selon les sexes.

Pour en savoir plusAbelson, J., Treloar, C., Crawford, J., Kippax, S., van Beek, I., Howard, J. (2006) Some characteristicsof early-onset injection drug users prior to and the time of their first injection. Addiction, 101, 548-555.

Bryant, J., Treloar, C., (2007). The gendered context of initiation to injecting drug use: evidence forwomen as active initiates. Drug Alcohol Review, 26, 287-293.

Kerr, T., J.A., Marshall, B.D., Lai, C., Strathdee, S.A., Wood, E. (2009b). Childhood trauma and injec-tion drug use among high-risk youth. Journal of Adolescent Health, 45, 300-302.

Miller, C.L., Strathdee, S.A., Kerr, T., Li, K., Wood, E. (2006). Factors associated with early adolescentinitiation into injection drug use: implications for intervention programss. Journal of AdolescentHealth, 38, 462-464.

Frajzngier, V., Neaigus, A. Gyarmathy, V.A., Miller, M., Friedman, S.R. (2007) Gender differences ininjection risks behaviors at the first injection episode. Drug and Alcohol Dependance, 89, 145-152.

Roy, É., Haley, N. Leclerc, P. Cédras, L., Blais, L., Boivin, J.-F. (2003b) Drug injection among streetyouths in Montreal : predictors of initiation. Journal of Urban Health, 80, 92-105.

Mots-clésInitiation à l’utilisation de drogues injectablesTransition à l’utilisation de drogues injectablesÉtude longitudinaleGenreJeunes de la rue

Personne-ressourceÉlise Roy, professeureFaculté de médecine et des sciences de la santé Université de SherbrookeCourriel : [email protected](450) 463-1835, poste 61823

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Directives nationales deconsommation d’alcool à

faible risqueLe Centre canadien de luttecontre les toxicomanies (CCLT) apublié une série de directivesnationales de consommationd'alcool à faible risque auCanada. Ces directives reposentsur les recherches et les preuvesscientifiques les plus récenteset les plus exactes disponibles.Elles fournissent de l'informa-tion visant à modérer laconsommation d'alcool et àréduire les méfaits à court et àlong terme. Trois résumés liésaux directives sont disponiblesen ligne sur le site du Centrecanadien de lutte contre lestoxicomanies (CCLT) : 1) Le can-cer et l’alcool, 2) Les jeunes etl’alcool 3) Les femmes et l’al-cool. Source :<http://www.ccsa.ca/Fra/Priorities/Alcohol/Canada-Low-R i s k - A l c o h o l - D r i n k i n g -Guidelines/Pages/default.aspx#cancer_and_alcohol>. Source :www.ccsa.ca

Alcool et sommeilÀ première vue, prendre

un verre ou même en prendreplusieurs semble être bénéfiquepour le sommeil. Or, si l’alcoolaide habituellement à s’endor-mir et à ne pas se réveillerdurant les premières heures, ilbouleverse le restant de la nuit,qui est alors caractérisé par unsommeil plus fragmenté, deséveils nocturnes et parfois unréveil matinal précoce avecincapacité de se rendormir.L’alcool est donc un « fauxami » du sommeil. Telle est laprincipale conclusion de latoute dernière publication de lacollection Alcool et santé d’É-duc’alcool, consacrée auxconséquences de la consomma-tion d’alcool sur le sommeil.<http://educalcool.qc.ca/wp-content/uploads/2014/02/Alcool-et-sommeil.pdf>. Source :Éduc’alcool.

Les problèmes de santémentale, l’alliance théra-

peutique et la persévérance autraitement influencent-ils lestrajectoires de consommationdes adolescents admis dans unprogramme de réadaptation?Au Québec, 6 % des élèves deniveau secondaire présententun niveau de consommation dedrogues problématique. Chaqueannée, un nombre importantd’adolescents québécois sontadmis dans un programme deréadaptation en dépendance.Cette étude s’intéresse aux tra-jectoires de consommation deces adolescents et aux liensexistants entre celles-ci et lesproblèmes de santé mentale,l’alliance thérapeutique et lapersévérance au traitement.Pour plus d’information,visitez :<https://oraprdnt.uqtr.uquebec.ca/pls/public/docs/GSC3472/F2051041400_DM_1112_RIS_abrege_Bertrand_2_V01_FINAL.pdf> Source : Les abrégésde recherche du RISQ

S’abstenir de faire dumal : Répondre à la crise

liée aux médicaments d’ordon-nance au CanadaLes méfaits associés aux médi-caments d'ordonnance sontdevenus l'un des plus impor-tants problèmes de santé et desécurité publique en Amériquedu Nord. Les médicaments d'or-donnance bénéficient d'un sta-tut légal et ont des usagesthérapeutiques, mais ils pré-sentent aussi un risque élevé deméfaits. Le Centre canadien delutte contre les toxicomanies(CCLT), en partenariat avec leConseil consultatif national surl'abus de médicaments surordonnance, a lancé une stra-tégie pancanadienne décennaleet exhaustive, S'abstenir defaire du mal : Répondre à lacrise liée aux médicaments d'or-donnance au Canada. La straté-gie aborde les mesures àprendre, dans les secteurs de laprévention, de l'éducation, du

traitement, de la surveillance etdu suivi, et de l'application dela loi, pour remédier auxméfaits associés aux médica-ments d'ordonnance auCanada. Cette initiative natio-nale a fait appel à des expertsspécialisés dans certainsaspects des médicaments d'or-donnance, dont des profession-nels de la santé (médecins,pharmaciens, infirmières, den-tistes et coroners), des patientset des familles, des représen-tants des Premières Nations,des responsables de l'applica-tion de la loi, des autorités deréglementation, des dirigeantsde l'industrie et des chercheurs.La stratégie vise surtout lesPremières Nations et les com-munautés rurales et isolées etmet en évidence leurs besoinsparticuliers. Consultez le rap-port sur :<http://www.ccsa.ca/2013%20CCSA%20Documents/Canada-Strategy-Prescription-Drug-Misuse-Report-fr.pdf>. Source :<www.ccsa.ca>

Efficacité de l’approche « logement d’abord »

pour les personnes en situationd’itinérance vivant avec destroubles mentaux ou destroubles liés aux substancespsychoactivesL’itinérance est associée à plu-sieurs problématiques, dont lamauvaise santé physique etmentale, la victimisation mul-tiple et la mort précoce. Parmiles personnes les plus touchées,celles vivant avec des troublesliés aux substances psychoac-tives et atteintes de troublesmentaux nécessitent une atten-tion particulière. Les consé-quences de ces problèmes sontd’autant plus importantes queles conditions de vie de ces per-sonnes sont précaires etqu’elles parviennent difficile-ment à obtenir l’aide dont ellesont besoin. Afin d’améliorer lasituation, le ministère de laSanté et des Services sociaux

(MSSS) a demandé à l’Institutnational d’excellence en santéet en services sociaux (INESSS)de réaliser une revue systéma-tique de la littérature traitantde l’efficacité des interventionsqui s’adressent à la populationitinérante vivant avec untrouble mental ou un trouble liéaux substances psychoactives.À la suite de rencontres avecdivers experts qui exercentleurs activités dans le domainede l’itinérance, il a été décidéque la revue systématique por-terait sur l’efficacité et lesconséquences négatives de l’ap-proche « logement d’abord ».Cette approche est basée sur laphilosophie de l’obligationminimale, c’est-à-dire que lespersonnes n’ont pas l’obligationd’être abstinentes ou d'avoirsuivi un traitement pour accé-der à un logement. L’accès aulogement se fait directement àpartir de la rue. Les résultats dela revue systématique permet-tent de conclure que l’accès àun programme basé sur l’ap-proche « logement d’abord »permet aux personnes de pas-ser plus de temps dans un loge-ment et moins en situationd’itinérance que celles qui ontaccès aux services usuels etaux interventions psychoso-ciales traditionnelles. Desrésultats prometteurs sontaussi obtenus en termes d’utili-sation des services, de crimina-lité, de participation à la viedans la communauté et de qua-lité de vie. Source :<http://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/INESSS/Rapports/ServicesSociaux/INESSS_Efficacite_Approche_logement_dabord_Rapport.pdf>.

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Drogues et nouvelles tendances

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Caporale Magdala Turpin,S e r v i c e d e s e n s i b i l i s a t i o n a u x d r o g u e s e t a u c r i m e o r g a n i s é d e l a G R C

e tenir à l’affût des nouvelles tendances fait partie intégrantedu travail des policiers du Service de sensibilisation auxdrogues et au crime organisé de la Gendarmerie royale duCanada. L’univers des drogues évolue constamment et il estparfois difficile de s’y retrouver. Quels sont les mythes et réali-

tés? Les médicaments sur ordonnance représentent-ils un danger? Qu’est-ce qu’une drogue de synthèse? Que fabrique-t-on dans un laboratoireclandestin? Voilà quelques-uns des thèmes qui seront abordés dans leslignes qui suivent ainsi que les tendances de l’heure qui s’y rattachent.

Le krokodil au Canada : Mythe ou réalité?Lorsqu’il est question de drogues, plusieurs informations circulent dans lesmédias ou sur Internet… Faisons d’abord le point sur la krokodil. Synthétiséeà partir de la codéine, un dérivé de la morphine en vente libre en Russie (jus-qu’en 2012), la désomorphine ou krokodil est la nouvelle drogue qui fait desravages dans ce pays. Elle y est utilisée comme alternative à l’héroïne. Mêmesi la présence de cette substance n’a été confirmée qu’en Russie, une vagued’inquiétude s’est emparée du Canada. Tous sont terrifiés à l’idée que cettesubstance fasse son entrée au pays, car rien ne se compare à cette droguequi a la réputation de réduire à 2 ou 3 ans l’espérance de vie des consom-mateurs. La désomorphine est une drogue synthétique injectable qui entraînela nécrose de la peau. Celle-ci prend l’apparence de plaques verdâtres res-semblant à celle d’un crocodile, d’où son nom. Cette nécrose entraîne rapi-dement une décomposition des organes, des muscles et des os.1

Les images des effets de la krokodil présentées sur Internet sontpercutantes. Dernièrement, certaines informations suggéraient la pré-sence de désomorphine au Canada et aux États-Unis, entraînant une cou-verture médiatique disproportionnée. Toutefois, aucun cas deconsommation de désomorphine n’a été confirmé par les rapports toxi-cologiques au Canada, ni aux États-Unis. La probabilité que cette droguedévastatrice fasse son entrée chez nous est mince vu la disponibilitéd’autres opiacés sur le marché noir tels le DilaudidMD et l’OxyContinMD.

Les médicaments sur ordonnance : Abus à la hausseLa consommation de médicaments sur ordonnance n’est légale quelorsque ces derniers sont prescrits par un médecin. Cependant, l’abusde médicaments sur ordonnance à des fins récréatives ne cesse d’aug-menter. Les substances d’abus les plus populaires sont les benzodiazé-pines (Alprazolam, Diazépam, Lorazépam, Flunitrazépam), les opiacés(Oxycodone, Hydromorphone, Fentanyl) ainsi que les substances psy-chostimulantes telles que le Métylphénidate (Ritalin, Concerta). Lesindividus qui choisissent de s’intoxiquer avec ces médicaments le fonten augmentant le dosage ou en changeant le mode de consommation.

Dans le cas des benzodiazépines, elles sont souvent consom-mées simultanément avec d’autres drogues pour atténuer ou équilibrercertains effets désagréables. Par exemple, lors d’une soirée de consom-mation de stimulants tels la cocaïne ou la méthamphétamine, les ben-zodiazépines seront consommées pour diminuer l’anxiété et l’agitation.

Quant aux opiacés, généralement pris sous forme de compriméslorsque prescrits, ils seront broyés, pour ensuite être prisés (sniffés) oudilués dans un liquide puis injectés. Le timbre transdermique Fentanyl,prescrit pour soulager des douleurs chroniques ou dans des cas de cancer,est une substance d’abus qui gagne en popularité. Les consommateurs

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1 Dubé, Pierre-André (2010). Les drogues de rue dites « légales ». Institut national de santé publiquedu Québec.

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coupent le timbre en morceaux, l’insèrent dans leurs muqueuses, le fumentou se l’injectent. Ces changements dans les modes de consommation ren-dent les effets de la substance très intenses et rapides, mais de courtedurée. Conséquemment, la dépendance s’installe rapidement. La plupartdes gens qui abusent des opiacés le font pour obtenir l’effet euphorisant,pour soulager la douleur ou pour éviter les symptômes d’un sevrage.

Les psychostimulants sont des substances dont le mésusagegagne en popularité, notamment auprès des jeunes adultes, travailleurset étudiants universitaires. Ces derniers consomment du Ritalin, del’Aderral et autres psychostimulants, sans prescription, pour améliorerleurs performances lors de périodes d’examen ou pour s’adapter auxpressions sociales et au stress reliés aux études. L’augmentation de laconcentration et de la productivité sont les principaux effets recherchés.De plus, les usagers n’ont pas l’impression de « se droguer » puisqu’ilsne consomment pas pour faire la fête, mais pour étudier ou travailler.2

Les consommateurs abusifs se procurent les médicaments surInternet, chez le médecin en volant un bloc d’ordonnances ou en feignant unmal pour en obtenir une. D’autres volent dans des pharmacies, des hôpitauxou des centres de traitements de longue durée. Une grande majorité deconsommateurs se serviront directement dans la pharmacie familiale ouauprès d’amis ou de connaissances qui revendent leurs médicaments. Lessubstances peuvent se vendre entre 5 $ et 50 $ du comprimé dans la rue.

Les drogues de synthèse : on ignore ce que l’on consommeTendance numéro un de l’heure, la consommation de drogues de synthèseest une situation préoccupante, notamment chez les jeunes. Contrairementaux drogues d’origine naturelle, une drogue de synthèse ou drogue synthé-tique est une substance 100 % chimique. Produite de façon artisanale dansdes laboratoires clandestins, elle est entièrement fabriquée à l’aide de pré-curseurs et de produits chimiques. Généralement, les drogues de synthèsesont mises en marché sous forme de comprimés attrayants et offerts à petitprix de façon à attirer une clientèle souvent très jeune qui en banalise laconsommation. Cette banalisation s’explique entre autres par le fait qu’avalerun comprimé semble moins associé à la consommation de drogues que defumer, de priser (sniffer) ou de s’injecter une substance. Le principal dangerlié à la consommation de drogues de synthèse est que l’on ignore quelmélange de substances et de produits chimiques peut se trouver dans uncomprimé et que cela peut varier d’un comprimé à l’autre. Le consommateurn’a donc aucune idée de ce qu’il ingère ni de la dose réelle qui est absorbée.Les effets demeurent alors imprévisibles et le risque d’intoxication est élevé.

Les plus populairesLes drogues de synthèse les plus connues sont la méthamphétamine(speed), la méthylène-dioxyméthamphétamine (MDMA, ecstasy) et leGamma-Hydroxybutyrate (GHB). D’autres substances synthétiquesgagnent aussi en popularité, notamment celles vendues comme étantdes « Sels de bain ».

La méthamphétamine est un stimulant du système nerveux cen-tral qui se caractérise par un fort potentiel toxicomanogène. Au Québec,contrairement aux autres provinces canadiennes et aux États-Unis, letype de mise en marché préconisé par les producteurs de méthamphé-tamine est le comprimé. Il s’agit en effet de la substance la plus sou-vent trouvée dans les comprimés de drogues de synthèse sur le territoirequébécois. La méthamphétamine existe aussi sous forme de poudre oude cristal (crystal meth). Cette drogue peut être prisée (sniffée), ingérée,

fumée ou injectée selon la forme dans laquelle elle est consommée. Lesconsommateurs de méthamphétamine recherchent l’euphorie, l’aug-mentation de l’énergie et de la libido. Étant donné ses propriétés ano-rexigènes, certains la consomment pour perdre du poids.

L’ecstasy (MDMA) est l’une des drogues synthétiques les plus recher-chées, notamment pour ses effets de stimulation des sens et d’amplificationdes émotions. Pourtant, selon le laboratoire d’analyse des drogues de SantéCanada, on trouve de moins en moins la MDMA dans les comprimés distri-bués au Québec. Même si le comprimé est vendu comme étant de l’ecstasy,on y trouve souvent d’autres substances actives telles que la méthamphéta-mine, la benzylpipérazine (BZP) et la Trifluoromethylphenylpipérazine (TFMPP).Ces molécules, lorsque combinées, ont des propriétés à la fois stimulantes ethallucinogènes provoquant ainsi des effets similaires à ceux de la MDMA. Laprise de doses élevées de MDMA peut provoquer des effets néfastes gravestels des lésions au foie, des convulsions et de l’insuffisance rénale aiguë.L’usage à long terme peut engendrer des troubles psychiatriques sérieux dontdes troubles dépressifs majeurs, des excès de rage et l’altération des fonc-tions cognitives.

Le GHB est une drogue associée aux soirées festives. Les effetsrecherchés s’apparentent à ceux de l’alcool, soit l’euphorie, la diminu-tion des inhibitions et la relaxation. Toutefois, selon la quantité ingérée,les effets du GHB peuvent passer d’une simple période d’euphorie et derelaxation musculaire à l’anesthésie générale, le coma et la mort,notamment lorsque mélangé avec l’alcool. Étant donné que cette sub-stance est fabriquée de façon artisanale dans les laboratoires clandes-tins, il est impossible d’en connaître la véritable concentration. Malgrél’appellation commune de « drogue du viol », le GHB est consommé laplupart du temps de façon volontaire et pour le plaisir. Le GHB est fabri-qué à partir du Gamma-butyrolactone (GBL), son produit précurseur.Dans sa forme légale, il s’agit d’un puissant solvant industriel utilisédans l’industrie pharmaceutique et en agriculture. On s’en sert égale-ment comme base de fabrication pour du solvant à peinture.

Les « sels de bain » ont l’apparence d’une poudre blanche et cristal-line qui ressemble aux sels de bain traditionnels, à usage hygiénique. Il ne fautcependant pas confondre les deux produits qui sont totalement différents. Lasubstance d’abus, vendue comme étant des « sels de bain », peut contenirune ou plusieurs drogues de synthèse, les plus communes étant le méthylè-nedioxypyrovalérone (MDPV) et le méthylmethcathinone (méphédrone). Les« sels de bain » produisent des effets stimulants et hallucinogènes. Sous formede poudre, ils peuvent être prisés (sniffés), ingérés, fumés ou même injectés.

Au Québec, le MDPV est majoritairement trouvé sous forme decomprimés. Les effets engendrés sont très intenses, on parle notam-ment d’agitation, de violence extrême, d’anxiété, de convulsions, d’hal-lucinations et de psychoses. Depuis 2012, le MDPV est de plus en plusprésent dans les comprimés vendus comme étant du « Speed ».

Les laboratoires clandestins : La situation auCanada et au QuébecContrairement à la croyance populaire, les drogues synthétiques les plusconnues et consommées sont, pour la plupart, fabriquées au Canada etau Québec. L’expression « laboratoire clandestin » désigne tout endroitoù l’on cultive, fabrique ou prépare des drogues. On y trouve parfoisaussi d’autres produits. Par exemple, la GRC a récemment procédé audémantèlement d’un laboratoire fabriquant des stéroïdes anabolisants,des benzodiazépines et des médicaments contrefaits.

Les laboratoires clandestins qui abritent la production de cesdrogues se retrouvent partout. Ainsi, des chambres de motels, des

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2 THOËR, C., et Al (2008). Utiliser les médicaments hors du cadre médical : une pratique banaliséepour les jeunes adultes?

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camions loués, des entrepôts désaffectés, des appartements, descabanes de jardin, des hangars, des granges, des garages résidentiels,des coffres arrière de véhicules et même des bennes de camions, sonttous des endroits où il est possible de dissimuler un laboratoire clan-destin. Certains types de production nécessitent très peu d’appareils etd’apport externe en électricité. Les emplacements de ces laboratoiresillégaux sont choisis sans tenir compte des dangers que représentent lamanipulation et la transformation de substances toxiques, volatiles etexplosives, par des gens qui n’ont souvent aucune notion scientifique.

Des superlaboratoires au QuébecLe Québec est connu comme étant un important producteur de drogues desynthèse au Canada. La méthamphétamine et la MDMA sont les deux sub-stances les plus communes. La production québécoise et canadiennes’adresse tant au marché local qu’international, contrairement aux États-Unisoù les individus produisent majoritairement pour leur consommation person-nelle. Les laboratoires d’ici sont donc plus volumineux et très productifs(superlaboratoires ou Superlabs).

Liés au crime organiséLes laboratoires clandestins sont souvent des bombes à retardement, tou-jours synonymes d’air empoisonné, de parois contaminées et de déchetstoxiques pour l’environnement. Ces déchets sont souvent versés dans leségouts ou dans des champs. Ceux qui y préparent les mélanges, appelés les« cooks », sont généralement exploités par le crime organisé qui contrôle lafabrication et le trafic de drogues et en retire la totalité des profits. Ces« cooks » mettent en péril leur propre vie, celle des autres occupants des lieuxet de leurs voisins. Les accidents et les risques d’explosion, d’inhalation, d’ab-sorption et d’ingestion de substances chimiques sont élevés. Les premiersintervenants (policiers, pompiers, ambulanciers) sont, bien souvent, les pre-mières victimes des dangers encourus par la communauté. La présence delaboratoires clandestins entraîne également une augmentation de l’activitécriminelle dans les secteurs où ils s’installent. Le trafic de drogues de synthèsepermet au crime organisé de financer de multiples activités criminelles tellesque l’importation d’autres drogues (cocaïne, héroïne), le trafic d’armes, lesfraudes, le blanchiment d’argent, et ce, aux dépens de la société.

Une lutte constante pour les policiersMalheureusement, détecter les laboratoires clandestins est une tâche ardue.Nous devons être à l’affût de certains signes, souvent discrets, qui peuventindiquer la présence d’un laboratoire clandestin, mais qui ne constituent pas

une preuve en soi. Par exemple, les chiens de garde, les caméras de sur-veillance, les fenêtres obstruées, les odeurs chimiques provenant de la rési-dence ou des ordures (éther, urine, ammoniac), les livraisons fréquentes, lesactivités nocturnes et les poubelles remplies de récipients vides.

Néanmoins, en 2012, une cinquantaine de laboratoires clandestinsont été démantelés à travers le Canada. La majorité étaient des « superla-boratoires ou Superlabs ». Ces installations ont une capacité de productionégale ou supérieure à 5 kg de substance par cycle de production. À ce titre,ces laboratoires nécessitent l’utilisation d’équipements et d’appareils variéset un accès régulier à de grandes quantités de précurseurs.

Lutter par la préventionPour permettre une meilleure détection de ces installations clandestines, laGRC a mis sur pied le Programme national de lutte contre le détournementde précurseurs chimiques qui vise à contrôler et à prévenir l’acquisition deces produits par les narcotrafiquants. Les enquêteurs œuvrant au sein dece programme ont pour mission de former les fabricants, les distributeurset les détaillants légaux de produits chimiques afin qu’ils reconnaissent lesnarcotrafiquants qui cherchent à obtenir ces produits pour fabriquer dessubstances illicites et ainsi restreindre l’accessibilité des précurseurs.

Des équipes spécialiséesAfin de lutter contre le crime organisé impliqué dans la fabrication et letrafic de drogues de synthèse au Québec, la GRC a mis sur pied deséquipes spécialisées en prévention et sensibilisation ainsi qu’enenquêtes et démantèlement sécuritaire de laboratoires clandestins.

Que pouvez-vous faire?L’aide des citoyens n’est pas à négliger dans la lutte contre la fabrica-tion de drogues illicites et le crime organisé. Demeurez informés quantaux nouvelles tendances en matière de consommation et de fabricationde drogues. Communiquez avec votre service de police local si vousdétenez des informations sur des activités clandestines liées auxdrogues. La sécurité de notre collectivité, c’est l’affaire de tous!

Informations :Service de sensibilisation aux drogues et au crime organisé de la GRC <http://www.grc.gc.ca/qc/services/sensib-awaf-fra.htm>Programme national de lutte contre le détournement de précurseurs chi-miques de la GRC<http://www.rcmp-grc.gc.ca/de-pd/chem-chim-fra.htm>

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FÉLICITATIONS

Le 27 février dernier, les Programmes d'études en toxicomanie se sont vus décerner le prix de laReconnaissance de la qualité de l'enseignement par laFaculté de médecine et des sciences de la santé dans lecadre du concours des prix institutionnels 2012-2013 del'Université de Sherbrooke. Ce prix souligne le travail desmembres de l'équipe quant à la qualité de son enseigne-ment et son souci constant d'innovation de ses pratiques.

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Saviez-vous que...

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• ∑Ce sont 18 % des Québécois de 15 ans et plus qui fument des cigarettes sur une base régulière, soit quotidiennement, en 2009-2010.Aucune différence entre les personnes de 15 à 29 ans et celles âgées de 30 ans ou plus n’est détectée sur ce plan. Chez les 15-29ans, on observe certaines variations. Ainsi, les hommes fument davantage que les femmes sur une base régulière, tout comme les per-sonnes de 20 à 29 ans et celles nées au Canada.

• En 2009-2010, la majorité des Québécois âgés de 15 à 29 ans (74 %) consomment de l’alcool sur une base régulière, c’est-à-dire aumoins une fois par mois. Ils sont plus nombreux, toutes proportions gardées, à adopter ce comportement que les personnes âgées de30 ans ou plus (71 %). Parmi la population de 15 à 29 ans, on remarque que les hommes, le groupe des 20 à 24 ans et les personnesnées au Canada boivent de l’alcool régulièrement dans de plus fortes proportions. La consommation d’alcool sur une base régulière estun phénomène qui semble être en progression dans la population québécoise, tant chez les jeunes de 15 à 29 ans que chez les per-sonnes âgées de 30 ans ou plus.

• En 2008, plus du tiers des jeunes de 15 à 29 ans (38 %) n’ont jamais consommé de drogues au cours de leur vie, environ le tiers(29 %) en ont fait usage (anciens consommateurs) et un autre tiers (33 %) en ont consommé au cours de la période de 12 mois(consommateurs actuels). Les hommes sont, toutes proportions gardées, plus nombreux que les femmes de 15 à 29 ans à faire partiedes consommateurs actuels (40 % c. 25 %), et sont moins nombreux à n’avoir jamais consommé (35 % c. 41 %).

• Parmi les personnes de 15 à 29 ans ayant consommé de la drogue au cours d’une période de 12 mois, environ deux sur trois (67 %)ont consommé uniquement du cannabis et une personne sur trois (33 %) a fait usage d’autres drogues, avec ou sans cannabis. Leshommes et les femmes ne se distinguent pas à cet égard.

• Le Québec compte 1,52 million de jeunes âgés de 15 à 29 ans en 2012. Ce nombre est assez stable depuis le milieu des années 1990.Les jeunes de 15 à 29 ans comptent pour 19 % de la population du Québec en 2012.

• En 2012, au Québec, on dénombre près de 200 000 jeunes de 15 à 29 ans qui n’occupent pas de travail rémunéré et qui ne sont ins-crits dans aucun établissement d’enseignement (NEET) (données non présentées). Ce nombre représente environ 13 % de l’ensemblede la population des 15-29 ans (données non présentées).

• Chez les jeunes, les principales causes de mortalité sont les accidents de la route impliquant un véhicule à moteur (28 % des décès)et le suicide (26 %) (données non présentées). La répartition par cause des décès à 15-29 ans contraste énormément avec celle desgroupes plus âgés, où les tumeurs et les maladies cardiovasculaires sont généralement les causes les plus importantes.

Source : Regard statistique sur la jeunesse. État et évolution de la situation des Québécois âgés de 15 à 19 ans. Institut de la statistique du Québec,Gouvernement du Québec, (2014) 188 pages. Le document est disponible en format électronique seulement.<http://www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/conditions-vie-societe/regard-jeunesse.html>

Toxicomanie et problématiques associées : agir ensemble

1er colloque conjoint AITQ-RISQ20, 21 et 22 octobre 2014

Centre des congrès, Delta Trois-Rivières

Information : www.aitq.com ou 450 646-3271

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Formations AITQ-UdeS 2014

et

11 avril 2014 à Longueuil

PRÉVENIR EN TOXICOMANIE ET EN SANTÉ MENTALE, OUI, MAIS QUOI? AUPRÈS DE QUI? ET

COMMENT?

Nicole Perreault, Ph.D., psychologue, conseillère à la planification et à la recherche, Direction de

santé publique de Montréal et Michel Perreault, Ph.D., psychologue, chercheur, Institut

Universitaire en santé mentale Douglas

9 mai 2014 à Longueuil

C’EST PAS MOI, C’EST PAS MA FAUTE : QUAND VIOLENCE ET CONSOMMATION COHABITENT

Marianne Saint-Jacques, psychologue, professeure aux programmes d’études et de recherche en

toxicomanie, Université de Sherbrooke

Information et inscription : 450 646-3271 ou http://aitq.com/activites/formation.htm

505, rue Sainte-Hélène, 2e étageLongueuil (Québec) J4K 3R5Téléphone : (450) 646-3271Télécopieur : (450) 646-3275Courriel : [email protected]

n Je désire recevoir de l’information sur les formations.

n Je désire recevoir de l’information sur l’Association des intervenants en toxicomanie du Québec inc. (AITQ).

n Je désire m’abonner à la revue L’intervenant; je joins un chèque aumontant de 17,95 $ pour 4 numéros (25 $ à l’extérieur du Canada).

n Veuillez prendre note de mon changement d’adresse à compter du : ____/____/____

Ancienne adresse : ________________________________Nom : _____________________________________________

Adresse : ___________________________________________ App. :___________________________________________

Ville : ______________________________________________ Code postal : ______________________________________

Téléphone : (_______)___________________________________ Télécopieur : (_______)_________________________________

Courriel : ____________________________________________

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