RFI SAVOIRS | Les clés pour comprendre le monde en français - … · 2015-11-02 · rang : le Louvre, les Tuileries, les pavillons de la place des Vosges, ou le palais du Luxembourg…

Guide Culturel

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MISSION PARIS GUIDE CULTUREL

1 - La France aujourd’hui

La France (off. la République française) est un grand pays (550 000 km²), et il y a 62,2 millions d'habitants (2005). La France, c'est la métropole avec l'île de la Corse, mais aussi des territoires en Amérique du Sud, aux Antilles, en Polynésie… En métropole, on parle français, (langue officielle), mais aussi alsacien, basque, breton, catalan, corse… et, grâce à l'immigration, d'autres langues comme l'arabe. La France reste un état centralisé : en France, on parle de "Paris" et de "province" (le reste de la France). Les routes, les autoroutes et les chemins de fer mènent à … Paris.

Démographie En 1999, 75 % des Français vivaient dans des villes (15 % du territoire). Actuellement, plus de 2 millions de personnes vivent à Paris et 11,3 million (18 % de la population) dans la région parisienne (Ile-de-France).

Politique La France est une république. Le Président est élu au suffrage universel tous les 5 ans. Il nomme le Premier ministre, qui constitue le gouvernement. Le parlement comprend deux chambres : l'Assemblée nationale (ou la Chambre des députés) et le Sénat. Il y a deux grands partis : UMP (droite) et le Parti socialiste (gauche). Il y a aussi d'autres partis, comme les Verts ou le Parti communiste.

(c) Lidwien van Dixhoorn

Géographie et climat

La France comprend beaucoup de paysages très différents. A l'Ouest, le climat est océanique : les hivers sont doux et les étés sont frais. Dans le Centre et dans l'Est, il y a un climat continental : il fait très froid en hiver et chaud en été. Dans le Sud, le climat est méditerranéen : les étés sont secs et chauds, et les hivers sont doux.

Economie La France est la 4e puissance économique. Beaucoup de gens (72,8 %) travaillent dans les services (tourisme, commerce, enseignement, secteur bancaire). Il y a aussi de l'industrie, comme celle de la construction automobile (Renault, Peugeot, Citroën), l'agroalimentaire (Danone) ou l'aéronautique, l'industrie spatiale et l'armement (16.6 % de la population active). Enfin, très peu de gens (3,8 %) travaillent dans l'agriculture, la sylviculture et la pêche.

Société "Liberté, égalité, fraternité" sont, traditionnellement, trois mots très importants en France. La France est une société laïque, et l'école est obligatoire jusqu'à 16 ans. Les femmes travaillent tout comme les hommes. La France est aussi une société multiculturelle : les immigrants représentent environ 7 % de la population.


WWW.DIPLOMATIE.GOUV.FR (rubrique "Découvrir la France") WWW.INSEE.FR (statistiques) WWW.FRANCEGUIDE.COM (informations touristiques et pratiques)

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2 - Un musée à ciel ouvert

Lutèce

Vers le 3e siècle avant J.-C., une tribu gauloise, les Parisii, viennent habiter sur l'île de la Cité. Ensuite, ce sont les Romains qui conquièrent la ville et l'appellent Lutèce. Les thermes (bains) de Cluny rappellent le mode de vie des Romains, tourné vers les loisirs. A Paris, il reste le frigidarium (la salle froide), le tepidarium (la salle tiède) et le caldarium (l'étuve). Mais à l'origine, les thermes avaient souvent aussi des jardins, des terrasses, des boutiques et même une bibliothèque !

c) Katja Ingman

Le temps des cathédrales

Au moyen-âge, Paris est une ville riche et importante. C'est aussi une ville innovante : on y élève Notre-Dame de Paris, une cathédrale gothique (1163-1345). Avec l'art gothique, les églises gagnent en hauteur, en lumière et en espace. Le gothique flamboyant est un style très aérien et décoré, et compte un grand nombre de vitraux - l'église de Saint-Séverin en est un bon exemple.

A la gloire du Roi

Les rois et les reines de France veulent habiter dans des palais dignes de leur rang : le Louvre, les Tuileries, les pavillons de la place des Vosges, ou le palais du Luxembourg… Même Louis XIV, qui préfère Versailles à Paris, continue à réaliser des chefs d'œuvres : l'hôtel des Invalides et son dôme, ainsi que les places Vendôme et des Victoires où des statues mettent en scène le Roi-Soleil.

Paris urbaine : les immeubles

A partir du 18e siècle, les "maison de rapport" se standardisent : 4 ou 5 étages de haut, ils offrent de beaux appartements au premier et 2e étages, et de petites chambres de bonne sous les toits. Entre 1853 et 1870, Haussmann fait construire plus de 100 000 immeubles avec des façades en pierre de taille et des balcons en fonte. Avec l'apparition des ascenseurs, tout change : les bourgeois préfèrent les étages supérieurs qui offrent plus de lumière.

(c) Katja Ingman

Paris contemporain

Les présidents de la Ve République continuent à élever des monuments. Le Centre Georges Pompidou (ou Beaubourg) abrite le musée d'art moderne, et les anciens abattoirs de la Villette ont cédé la place à la Cité des Sciences. Les nouvelles constructions comprennent, par exemple, l'Institut du monde arabe et la Grande Arche de la Défense. Finalement, la Pyramide du Louvre fait évoluer jusqu'à aujourd'hui un monument qui n'était, au 12e siècle, qu'une forteresse défensive et qui est devenu, par la suite, la résidence des rois, avant d'abriter un des musées les plus importants au monde.

WWW.PARIS.FR (Rubrique "Culture" > "Patrimoine & Monuments") WWW.HISTOIRE-EN-LIGNE.COM (rubrique "Tourisme et Histoire")

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3 - La France, pays des manifestations et des grèves ?

Une manifestation, c'est parfois un événement ou une fête (manifestations culturelles, artistiques, sportives…). La Fête de la fédération, le 14 juillet 1790, un an après la prise de la Bastille, est la première manifestation de l'époque contemporaine. Il n'y a pas de problème, pas de conflit : au contraire, après les discours solennels, on mange, et les jours suivants, on danse ! La manifestation du bonheur à la fin de la Seconde guerre mondiale, le 8 mai 1945, était aussi une fête. Mais manifester signifie surtout revendiquer ou contester. Par exemple, en 1870 les obsèques du journaliste républicain Victor Noir étaient aussi une manifestation contre le Second Empire. Le mot grève vient de la Place de Grève (actuelle Place de l'Hôtel de Ville à Paris) : au 18e siècle, les gens qui cherchaient du travail venaient à la Place de Grève. En 1800, faire grève, être en grève, c'était attendre du travail. Aujourd'hui, faire la grève, c'est cesser le travail. En France, la grève était interdite jusqu'en 1864. Cette année-là, Napoléon III accorde le droit de grève. Depuis, le nombre de grévistes a explosé : en 1865-1869, ils étaient 27.000, et 1934-1938, ils étaient 800.000 !

(c) Katja Ingman

Pour ou contre?

En France, les grandes grèves aboutissent à des changements sociaux : par exemple, les congés payés datent de 1936. La France est aussi célèbre pour Mai 68. Ce mouvement a commencé comme une grève d'étudiants, mais il a abouti à une grève générale qui a paralysé la France pendant des semaines : on estime que le 20 mai, il y avait 10 millions de grévistes. Il y avait aussi des affrontements violents et la vie quotidienne était très difficile : il n'y avait pas de transports et on manquait d'essence. Manifestations et grèves hier, aujourd'hui… et demain ? La grève a changé avec le temps : au 18e siècle, on faisait grève pour avoir du travail. Au 19e, on faisait la grève pour changer les choses : pour avoir plus d'argent, pour travailler moins, pour avoir de meilleures conditions de travail. Depuis 1995, on manifeste et on fait la grève pour garder les droits acquis, pour ne pas changer les choses : contre la réforme de la sécurité sociale, contre la réforme des retraites, contre un candidat présidentiel, contre un nouveau contrat de travail pour les jeunes

(c) Annu:Art/Fabien Maréchal le CPE). Et demain ?

WWW.INA.FR/VOIR_REVOIR/MAI-68/INDEX.FR.HTML (extraits vidéo et audio sur mai 68)

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4 - Sur les quais de Paris

Le royaume des bouquinistes

Vous aimez les vieux livres ? Vous cherchez des livres sur un sujet précis ? Faites comme l'ancien président de France, François Mitterrand : allez chez les bouquinistes. De l'Institut du Monde Arabe au Musée d'Orsay sur la rive gauche, et du Louvre au Pont Saint Louis sur la rive droite, ce sont trois kilomètres de boîtes vertes et 300.000 livres ! Cinq siècles d'histoire On ne connaît pas très bien l'origine des bouquinistes. Le mot bouquin vient probablement du néerlandais boek (livre) - ou, peut-être, du mot bouc, parce que les couvertures des livres étaient parfois en cuir de chèvre. Déjà au 16e siècle, des colporteurs (vendeurs "mobiles") vendaient les abécédaires, des

(c) Katja Ingman contes, et des almanachs sur les bords de la Seine. Mais les libraires n'étaient pas contents de cette compétition, et il y a eu des rumeurs : on disait que certains bouquinistes étaient des domestiques qui vendaient des livres de leurs maîtres. On disait aussi que les bouquinistes vendaient des écrits interdits : pamphlets politiques et textes érotiques…

En 1620, 24 bouquinistes ont obtenu le droit de vendre de vieux livres sur le Pont Neuf, et en 1732, les bouquinistes étaient déjà 120. Pendant la Révolution, ils revendaient des livres qui avaient appartenu aux aristocrates et au clergé. Au 19e siècle, ils ont eu le droit de fixer leurs boîtes vertes aux parapets, et en 1892 il y avait 150 bouquinistes et environ 1.636 boîtes vertes le long de la Seine.

Etre bouquiniste aujourd'hui

Aujourd'hui, il y a presque 250 bouquinistes à Paris. Ce sont des gens d'origines très différentes, mais ils ont tous la passion des livres ! Les bouquinistes ont souvent une spécialité : le cinéma, le sport, la science fiction - ou les romans policiers… Mais être bouquiniste, ce n'est pas toujours facile. Alors certains bouquinistes vendent aussi des cartes portales, des souvenirs, des affiches, des gravures, ou des disques. Il y a aussi la concurrence de l'internet : certains clients ne viennent plus à Paris, ils achètent les livres en ligne. Heureusement, il reste les vrais amoureux des vieux livres et de l'ambiance des bords de Seine : ils viennent toujours chez les bouquinistes.

(c) Katja Ingman

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5 - Au cœur de Paris

Notre-Dame de Paris

Notre-Dame se trouve à un endroit où on a toujours prié : il y avait d'abord un temple gallo-romain, et au 6e siècle, une basilique a remplacé le temple. C'est en 1163 que Maurice de Sully commence la construction de Notre-Dame de Paris. On termine le gros œuvre en 1245, mais il faut encore 100 ans pour terminer l'édifice (1345). C'est une cathédrale moderne, comme la basilique de Saint-Denis : pour la première fois, on utilise l'arc-boutant. La rose de l'étage supérieure est la plus grande réalisée au début du 13e siècle (plus de 9 m de diamètre).Notre-Dame devient l'église la plus importante de Paris. Mais à la fin du 17e siècle, on trouve le style gothique "barbare", et on fait des changements. Pire, certaines statues sont détruites pendant la Révolution, et la cathédrale devient même un temple de la déesse

(c) Katja Ingman Raison…Au 19e siècle, Notre-Dame de Paris redevient un lieu de culte. L'opinion publique et certains artistes comme Victor Hugo (auteur, en 1831, de Notre-Dame de Paris) veulent la restauration de la cathédrale. C'est Viollet-le-Duc, l'architecte célèbre, qui restaure la cathédrale.

WWW.CATHEDRALEDEPARIS.COM WWW.MONUM.FR (Vous pouvez aussi voir la construction d'une cathédrale en 3D!)

Ile de la cité

L'île de la Cité a toujours été le centre administratif de la ville. Avant la révolution française, c'était aussi un quartier animé : l'île comprenait, en plus de la cathédrale et du Palais de justice, 20 églises, 4 chapelles, un marché et 15.000 habitants. Mais Haussmann a fait de grands travaux au 19e siècle, et aujourd'hui, il ne reste plus qu'une église, 1 chapelle, 5.612 habitants… et des monuments. La Palais de Justice actuel est l'ancien palais des Capétiens. Il abrite la Sainte-Chapelle, un chef-d'œuvre gothique avec un très beau vitrail, et la Conciergerie, qui a aussi été une prison célèbre. Lors de la Révolution, Marie-Antoinette, puis, plus tard, Danton et Robespierre ont été emprisonnés à la conciergerie avant d'être guillotinés. D'autres endroits connus comprennent l'Hôtel-Dieu (un hôpital), la Place Dauphine, le Pont-Neuf (le plus ancien pont de Paris) et le Square du Vert Galant. Et enfin, les lecteurs de Georges Simenon savent que Maigret travaille sur l'île de la Cité : la "crim", ou la brigade criminelle, c'est au 36, quai des Orfèvres...

WWW.PARIS-PITTORESQUE.COM (rubrique "Chroniques d'autrefois" / "Rues, places, quais")

(c) Katja Ingman

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6 - Le métro parisien

Les débuts du métro

Les bouchons parisiens, ce n'est pas nouveau : il y avait déjà des problèmes de circulation au 19e siècle entre chevaux, omnibus à chevaux, et tramways… Dès 1845, des ingénieurs font des projets pour un métro. Certains projets sont assez fous : on pense utiliser des trains à vapeur, comme à Londres de 1860 à 1900 ; on veut faire un métro aérien et construire un métro sur des viaducs plus hauts que les immeubles ! Finalement, on décide de construire un métro souterrain pour l'Exposition Universelle de 1900. La première ligne de métro sera la ligne 1 (Porte de Vincennes - Porte Maillot).Les travaux ont commencé en octobre 1898 sous la direction de Fulgence Bienvenuë. 2000 ouvriers ont travaillé jour et nuit pendant dix-huit mois, et la ligne a été ouverte le 19 juillet 1900. A l'époque, un train, c'était trois voitures en bois. Les sièges de la première classe étaient en cuir, et les sièges de la seconde classe en bois. Paris a été un grand chantier jusqu'en 1914. La première ligne sous la Seine, la ligne 4, date de 1910. Mais ça n'a pas été facile : les ingénieurs ont dû congeler les berges de la Seine pendant quarante jours pour construire le métro !

(c) Katja Ingman

Le métro aujourd'hui

Actuellement, il y a 14 lignes de métro. La ligne 14 est une ligne automatique : il n'y a pas de conducteur. Les noms des stations de métro sont très intéressants : en plus des gares parisiennes et des différentes portes de Paris, il y a des personnalités politiques célèbres (Louise Michel, Charles de Gaulle, Louis Blanc), des artistes (Victor Hugo, Emile Zola, Alexandre Dumas), ou encore des bâtiments et des lieux (Châtelet, Trocadéro, Nation, Bastille).Certaines stations sont également intéressantes à visiter : par exemple, Louvre-Rivoli abrite des copies de statues célèbres. A la station Concorde, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen est écrite sur les murs, et le quai de la ligne 11 à la station Arts et métiers, ressemble à l'intérieur d'une machine…

Les musiciens du métro

Il y a toujours eu des musiciens dans le métro. On peut y entendre de la musique classique, du rock, du jazz et des musiques du monde… Certains musiciens, comme Jacques Higelin, Alain Souchon, Keziah Jones, Manu (c)

Katja Ingman Dibango, Touré Kunda ou Ben Harper, ont commencé dans le métro et sont célèbres aujourd'hui.

WWW.HISTOIRE-EN-LIGNE.COM (rubrique "Métro Parisien") WWW.RATP.FR (rubrique "Nous connaître" > "Espace culturel" ) WWW.PARISINCONNU.COM (rubrique "Edicules Guimard") WWW.3WFR.COM/CONTENTS/METRO/PLAN_METRO.HTML (bientôt, un nouveau site pour les musiciens du métro !)

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7 - Les Jardins des Tuileries et la fête foraine

Le premier jardin public de Paris

Le nom de "Tuileries" vient des fabriques de tuiles qui se trouvaient à cet endroit au 12e siècle. Au 16e siècle, Catherine de Médicis fait construire le Palais des Tuileries. Un siècle plus tard, André le Nôtre, célèbre créateur des jardins de Versailles, redessine le jardin. Au 18e siècle, on ajoute des sculptures, et la Galerie du Jeu de Paume - l'ancêtre d'un court de tennis couvert ! Les Tuileries, c'est plus qu'un jardin. On y a organisé des fêtes officielles et des événements populaires : l'ascension des premiers ballons à hydrogène (1783), le premier salon de l'automobile (1898), le banquet des 22.000 maires de France (1900).


Les jardins aujourd'hui

C'est la mairie de Paris qui s'occupe du jardin aujourd'hui. On peut y faire beaucoup de choses : se balader, se reposer (il y a 3.000 chaises !) et admirer les statues de Rodin, de Giacometti, de Moore… Les enfants peuvent faire une promenade à dos de poney, guider de petits bateaux à voile dans le bassin, ou participer à des ateliers. Il y a aussi une fête foraine en été.

WWW.PARIS.FR (rubrique "Parcs et Jardins")

La fête foraine

La première fête foraine à Paris date de 957. Pour lutter contre la famine, le roi autorise les moines boulangers de l'abbaye Saint-Antoine à vendre leur pain d'épice. C'est donc une vente de charité pour nourrir les gens. Mais la vente devient très vite une fête ! On décide alors d'organiser une vente chaque année : c'est la Foire Saint-Antoine.

Avec les années, de plus en plus de saltimbanques et d'amuseurs publics participent à la foire, et d'autres fêtes sont organisés. Dès 1355, les artisans peuvent travailler sur la place publique et aussi dans les fêtes. Plus tard, on organise des jeux de balles et des tours de chevaux. Par la suite, les carrousels remplacent les vrais

(c) Katja Ingman chevaux. Au 19e siècle, Napoléon Ier transfère la plus grande foire parisienne à la place du Trône-renversé (actuelle Place de la Nation). La fête foraine devient un lieu d'expérimentation : on y présente le bras élévateur des pompiers, la machine à vapeur, le cinématographe. Et en 1900, Gustave Eiffel construit la grande roue pour l'exposition universelle.

Aujourd'hui, la fête la plus célèbre s'appelle toujours la Foire du Trône : pendant 6 semaines au printemps, c'est le plus grand et le plus prestigieux parc d'attraction en Europe. Cinq millions de visiteurs viennent pour s'amuser dans 350 attractions, et manger des pommes d'amour, des chi-chi ou des barbe-à-papa.

WWW.FOIREDUTRONE.COM

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8 - Le dernier village de Paris

Montmartre hier et aujourd'hui Montmartre, la colline la plus haute de Paris aujourd'hui, était d'abord un village au nord de Paris. On y trouvait une abbaye (12e siècle) et, trois siècles plus tard, des moulins et des vignobles. Comme le vin était soumis à des droits d'octroi pour entrer dans Paris, on a préféré le vendre sur place : c'est pourquoi on y a construit des cabarets et des tavernes. Ainsi, les Parisiens ont pris l'habitude de venir faire la fête à Montmartre.

En 1860, Montmartre est devenu une partie de Paris. Dix ans plus tard, c'est sur la butte qu'a commencé l'insurrection de la Commune de Paris (1871) : après la suppression de leur solde, les gardes nationaux, appauvris par la guerre, ont refusé de céder les canons à l'armée du gouvernement. La révolte s'est étendue à tout Paris et même en province. Mais la répression a été (c) Jean

Pierre Covini sanglante, et la guerre civile a fini par le massacre des Communards. A Montmartre, on a construit le Sacré-Cœur pour "expier" les "crimes" de la Commune. Ce sont 10 millions de fidèles qui ont financé la construction de cette basilique (1876-1910).

Avec l'urbanisation de Paris, les vignobles ont disparu - temporairement. En effet, en 1929, on crée le clos de Montmartre et on recommence à produire du vin. Depuis 1937, le premier dimanche d'octobre, on fait les vendanges - et la fête ! Les vins ont des noms montmartrois : la cuvée Dalida, la cuvée Moulin-Rouge, ou encore la cuvée Lapin-Agile. Aujourd'hui, Montmartre est très touristique. Mais en même temps, il y a encore une ambiance de village.

La vie de bohème

A partir du 19e siècle, des peintres s'installent à Montmartre, parce que la lumière est belle et les loyers ne sont pas chers. Des artistes célèbres, comme Corot, Monet, Renoir, Degas, Cézanne, Van Gogh ou Picasso vivent et travaillent à Montmartre.

Plus bas, les peintres impressionnistes comme Manet trouvent leurs modèles sur un "marché aux modèles", Place Pigalle. Le quartier comprend aussi des théâtres, des cafés-concerts ou des cabarets comme Le Chat Noir ou Le Moulin Rouge. Un certain Toulouse-Lautrec y peint les danseuses célèbres et produit des affiches…

Aujourd'hui, il y a toujours des peintres Place du Tertre, mais Montmartre intéresse aussi les photographes. En particulier, les photographies de Doisneau ou de René-Jacques, qui représentent les escaliers près du Sacré-Cœur, sont connus dans le monde entier.

(c) Jean Pierre Covini

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9 - « Arrête ! C’est ici l’empire de la mort. »

Des carrières aux catacombes

Les catacombes parisiennes ne sont pas vraiment des catacombes comme à Rome. Ce sont les galeries d'anciennes carrières. Au 12e et 13e siècles la ville grandissait, et on construisait beaucoup (Notre-Dame, Louvre) On avait besoin de pierres, alors on a creusé dans les carrières souterraines à l'extérieur de Paris. Voilà comment est né un labyrinthe souterrain de 300 km, surtout sous les 14e, 15e, 6e et 5e arrondissements actuels.

C'est au 18e siècle que les carrières deviennent "les catacombes". Les cimetières parisiens, surtout le cimetière des Innocents, étaient insalubres. Il y avait tellement de morts dans le cimetière des Innocents que le sol était 2m50 plus haut que la rue ! L'air sentait très mauvais, il y avait des risques d'épidémie, et le cimetière se situait à côté du marché des Halles… En février 1780,

(c) Jean Pierre Covini une catastrophe a eu lieu: un mur a cédé, et les ossements des morts du cimetière sont tombés dans une cave.

Voilà pourquoi on a décidé de transporter les ossements des morts dans les anciennes carrières en dehors de Paris. Les catacombes ont été consacrées en 1786, et le transfert des corps a commencé. Il y avait un rituel religieux très solennel. Avec les années, plus de 6 millions de corps ont été transportés dans les catacombes. On y trouve les ossements d'inconnus et de personnages célèbres comme Danton, Robespierre, Rabelais, Racine, Montesquieu, ou Charlotte Corday.

La cataphilie

Les catacombes ont toujours intéressé et intrigué les gens, et on organisait des visites déjà au 19e siècle - même Napoléon III a visité les catacombes. Actuellement, la visite comprend un circuit d'environ 1,7 km. L'ossuaire est très grand : 11 000 m2 et 800 m de galeries ! On descend 20 mètres sous terre pour visiter l'ossuaire. Il y a des remparts et des décorations avec les os et les crânes.

Les catacombes ont aussi une vie secrète : il y a eu des combats violents pendant la Commune, et en 1897, la première fête macabre a eu lieu dans une des cryptes. Pendant la seconde guerre mondiale, les résistants et les collaborateurs utilisaient les

(c) Jean Pierre Covini catacombes. Il est interdit de descendre dans les catacombes ; néanmoins, déjà dans les années 50, les étudiants organisaient des fêtes, et on a aussi utilisé les catacombes pour fuir la police en mai 68. Et aujourd'hui ? Mystère...

WWW.CATACOMBES.INFO

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10 - Quatre mots clés de l’histoire française

La France

Le mot "France" vient de la tribu des Francs qui arrive en Gaule au 5e siècle. Parmi leurs chefs, Clovis (466-511) est le premier roi à se faire baptiser. Charlemagne (742-814), Roi des Francs et des Lombards, et empereur d'Occident, organise un état. Il crée un gouvernement central personnel, une administration, une hiérarchie des pouvoirs, une armée. Il encourage aussi le développement des arts et des sciences.

Le Royaume

A partir de la dynastie des Capétiens (987), la royauté est héréditaire. Les différents rois de France continuent à développer et à agrandir le pays, mais le roi le plus connu est sans doute Louis XIV, le Roi-Soleil (1643-1715). Monarque absolu, le roi gouverne seul. Il mène une politique de conquête et de prestige. La musique, la littérature, l'architecture… tous les arts servent le roi. Mais les guerres et le prestige coûtent cher : à la mort de Louis XIV, la France connaît une crise économique.

La Révolution

Préparée déjà par le Siècle des Lumières et ses idées nouvelles, ainsi que par (c) Katja Ingman la montée de la bourgeoisie, mais aussi par la misère et les famines, la Révolution française (1789-1799) change le pays pour toujours. Il n'y a plus de privilèges pour les nobles et le clergé, et l'Assemblée nationale constituante rédige non seulement La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, mais également une constitution : c'est la première fois qu'on limite le pouvoir du roi ! Après la monarchie constitutionnelle, la France devient une république. La devise de la République est liberté, égalité, fraternité. Mais il y a aussi des guerres et des périodes de terreur, et en fin de compte, la Révolution apporte la victoire de la bourgeoisie plutôt que la victoire du peuple.

La République

Après la succession des crises au 19e siècle et la valse des différentes formes de gouvernement (empire, monarchie, république, empire…), la France redevient, en 1870, une république. Le Second Empire (1852-1870) a créé une industrie et une économie modernes, La IIIe République (1870-1914) crée l'état moderne. Après la crise de la Commune (1870-1871), on instaure un état laïc, démocratique et parlementaire. L'école devient obligatoire, et on instaure les libertés publiques (liberté de réunion, de presse…). Encore aujourd'hui, après bien d'autres crises comme la seconde guerre mondiale, la décolonisation, ou Mai 68, les Français se réclament, au-delà des clivages politiques, régionaux ou ethniques, de la République.

WWW.DIPLOMATIE.GOUV.FR (Rubrique "Découvrir la France") WWW.HISTOIRE-IMAGE.ORG (L'histoire de la France en images 1789-1939)

(c) Katja Ingman

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11 - Le bois de Vincennes et l’hippodrome Il y a deux grands bois à Paris : le bois de Boulogne, à l'ouest, et le bois de Vincennes, à l'est.

A l'époque romaine, Paris s'appelle Lutèce, et autour de Lutèce il y a une ceinture forestière qui s'appelle Vilcena : le bois de Vincennes. Ensuite, le bois de Vincennes devient le bois du roi de France : il est réservé aux chasses royales dès le 11e siècle. C'est le roi Philippe-Auguste (1180-1223) qui clôture le bois et y introduit des animaux. Il construit aussi un château.

Plusieurs rois de France vivent ou chassent à Vincennes. Mais vers la fin du 17e siècle, Louis XIV quitte Paris, parce qu'il préfère

(c) Katja Ingman installer sa cour à Versailles pour avoir un cadre digne de sa monarchie et pour mieux contrôler sa cour. A Vincennes, c'est Louis XV qui plante de nouveaux arbres dans le bois, crée des allées et des ronds-points, et le bois devient un lieu de promenade. Pendant la Ier République, l'armée utilise le château et le bois.

Tout change pendant le Second Empire : en 1860, Napoléon III cède le bois à la Ville de Paris, qui aménage le bois selon les plans de Haussmann. On fait des lacs, des reliefs, et on plante des arbres.

Aujourd'hui, le bois de Vincennes est très populaire : les Parisiens viennent se promener le week-end, font du vélo, du cheval et des pique-niques. Il y a aussi quatre petits lacs, un parc floral, un zoo, un temple bouddhique, la Cartoucherie qui abrite entre autres le célèbre théâtre dirigé par Ariane Mnouchkine, la foire du Trône (la plus grande fête foraine de France), et l'hippodrome de Vincennes.

WWW.BOISDEVINCENNES.COM WWW.HISTOIRE-EN-LIGNE.COM (rubrique "Tourisme et histoire" > "Vincennes")

L'hippodrome de Vincennes a été inauguré en 1879, sous la 3e République. Il est vite devenu célèbre et on dit que c'est le temple mondial du trot. 4000 propriétaires de chevaux sont présents à Vincennes. On parie beaucoup dans le Quarté, le Quinté et le Quinté+. Il y a plusieurs courses connues, comme le Prix de France et le Prix du Président de la République. Le Prix d'Amérique est le plus célèbre : c'est le championnat du monde des trotteurs. Les Français connaissent encore aujourd'hui les noms des chevaux comme BELLINO II ou IDEAL DU GAZEAU, qui ont chacun gagné le Prix d'Amérique trois fois.

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(c) Katja Ingman

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12 - Le cimetière du Père-Lachaise

De Champ-l'Evêque à Mont-Louis

Le cimetière d'aujourd'hui était d'abord un domaine à l'extérieur de Paris. Au 12e siècle, on y cultive des légumes, des céréales et des vignes. En 1626, les jésuites de la rue Saint-Antoine achètent le domaine pour construire une maison de repos. Suite à une visite de Louis XIV, on appelle la colline "Mont-Louis". Le futur cimetière doit son nom au père François d'Aix de La Chaise, le confesseur du roi Louis XIV depuis 1675. Il a un appartement dans la maison de repos. Mais les jésuites sont expulsés en 1763. Ensuite, le domaine appartient à la famille Baron de 1771 en 1803. En 1803, Jacques Baron, qui est ruiné par la Révolution, cède le domaine à la Ville de Paris.

Le cimetière La ville de Paris transforme les 17 hectares en un cimetière. C'est un mélange de parc à l'anglaise et de lieu de recueillement. Au début, le cimetière n'est pas populaire : il est loin de Paris, et le quartier est pauvre et populaire. Alors la ville de Paris fait une opération publicitaire. En 1817 on transfère les restes de quelques personnes célèbres au cimetière du Père-Lachaise : Héloïse et Abélard, les amants tragiques du Moyen Âge, et les écrivains célèbres Molière et La Fontaine. L'opération est un succès : le cimetière devient populaire ! Le

(c) Jean Pierre Covini Père-Lachaise a aussi connu quelques événements tragiques : en 1814, une bataille entre les troupes russes et les troupes de Napoléon a lieu au cimetière. Et lors de la Commune, en mai 1871, l'armée du gouvernement écrase les Communards : après des combats et des massacres, l'armée exécute les derniers survivants devant le Mur des Fédérés.

Père-Lachaise aujourd'hui

Aujourd'hui, le Père-Lachaise est un cimetière de 44 ha avec 70 000 concessions et 5300 arbres. C'est aussi un lieu de promenades et un musée en plein air. Des personnalités célèbres reposent au Père-Lachaise. Il y a des écrivains (Balzac, Beaumarchais, Colette, de Musset, de Nerval, Proust, Gertrude Stein ou Oscar Wilde), des musiciens et des chanteurs (Bizet, Chopin, Poulenc, Rossini… mais aussi Yves Montand, Edith Piaf et Jim Morrison), des peintres (Delacroix, Modigliani, Pissarro), des comédiens (Sarah Bernhardt et Simone Signoret) ou des hommes politiques (Louis Blanc, Auguste Blanqui). Il y aussi des tombes fétiches, comme celle de Victor Noir…

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(c) Virginie Zannin

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13 - Le Second Empire 1852-1870 Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon Ier, est élu président de la 2e République en 1848. Mais la constitution empêche Louis-Napoléon de devenir président une 2e fois, alors en 1851 il organise un coup d'état que le peuple approuve. En vérité, Louis-Napoléon veut devenir empereur, et il organise encore un plébiscite. Le 2 décembre 1852, on proclame l'Empire et Louis-Napoléon devient Napoléon III.

L'Empire autoritaire et l'Empire libérale

De 1852 à 1860, Napoléon III gouverne comme un dictateur et il n'y a pas vraiment de vie politique. En revanche, il y a une vie de cour brillante avec des concerts et des bals. Puis, à partir de 1860, le régime devient plus libéral. Napoléon III fait des concessions et accorde, par exemple, le droit de grève et la liberté de réunion. Mais l'opposition reste vive : les obsèques de Victor Noir en janvier 1870 sont une manifestation républicaine contre l'Empire. Le mouvement ouvrier se développe aussi. Puis, l'été 1870, la guerre franco-allemande commence. Le 4 septembre, après la défaite de Sedan, les députés républicains renversent l'Empire et proclament la République.

L'œuvre du Second Empire

Le Second Empire est une extraordinaire période de développement. On crée les grandes banques et les grands magasins comme le Printemps et la Samaritaine. On développe les transports (réseau ferroviaire, canal de Suez) et l'industrie, et en 1860, on conclut un traité de libre-échange avec l'Angleterre. A l'étranger, Napoléon III continue à coloniser des pays d'Afrique

(c) Stéphanie Zweifel du Nord et d'Asie.

Les travaux de Haussmann

Au 19e siècle, beaucoup de gens viennent vivre à Paris. La ville devient surpeuplée et insalubre. A partir de 1853, tout change : le préfet Haussmann démolit la vieille ville médiévale et construit une ville moderne. Il réalise une grande croisée au centre de Paris (rue Sébastopol - boulevard Saint-Michel/rue de Rivoli), il construit les grands boulevards et de nouveaux immeubles. Les places deviennent de grands croisements (Etoile, République, Bastille), on aménage les parcs et les bois. On construit de nouveaux monuments (l'Opéra Garnier) et un réseau d'égouts. On développe l'éclairage (Paris devient "Ville lumière") et le mobilier urbain (les fontaines Wallace et la colonne Morris).En 1860, on annexe des communes (Montmartre, Belleville, …) et on crée les 20 arrondissements : Paris d'aujourd'hui est né.

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(c) Katja Ingman

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14 - Quartiers de Paris Au début, Paris, c'est seulement l'ile de la Cité. Plus tard, au 13e siècle, l'administration politique et religieuse se trouve sur l'île de la Cité, l'université se situe sur la rive gauche, et l'activité économique se concentre sur la rive droite.

Aujourd'hui, la ville est un "escargot" de 20 arrondissements. Le Quartier Latin et les universités sont toujours rive gauche. Montparnasse était le centre de la vie intellectuelle et artistique de Paris pendant les années folles au début du 20e siècle. On pouvait y rencontrer Picasso, Modigliani, Cocteau, Fitzgerald… mais aussi Lénine ou Trotsky.

La rive droite reste commerçante avec le quartier des Halles (le premier marché de Paris, dès le 12e siècle), mais comprend aussi Montmartre et ses vignobles, les anciens abattoirs de la Villette (devenus, aujourd'hui, la Cité des Sciences et de l'Industrie), le quartier ouvrier de Belleville, et Ménilmontant avec les Buttes-Chaumont ou le cimetière du Père-Lachaise.

(c) Lidwien van Dixhoorn On dit que les Parisiens connaissent leur quartier comme leurs poches, mais qu'ils ne connaissent pas toujours le reste de Paris. Alors Paris, c'est presque comme un ensemble de villages…

Le Marais

A l'origine, le Marais, c'est un marécage et des terrains maraîchers (on y cultive des légumes). Il fait partie de Paris dès le 14e siècle, et certains rois de France y vivent. Au début du 17e siècle, après la construction de la Place Royale (aujourd'hui Place des Vosges), le Marais devient un quartier à la mode. L'aristocratie y construit de somptueux hôtels particuliers (de grandes maisons de ville qui appartiennent à une famille), souvent avec une cour intérieure, des arbres, et même une fontaine… Par exemple, de 1677 à 1694, la marquise de Sévigné habite dans l'hôtel Carnavalet et y tient son salon littéraire.

En 1684 le roi quitte Paris pour aller à Versailles, et petit à petit le Marais devient moins populaire. Au 19e siècle, il devient un quartier industrieux : on y fait des vêtements et des bijoux. Puis,

(c) Lidwien van Dixhoorn au 20e siècle, le quartier juif autour de la rue des Rosiers accueille de nombreux réfugiés et immigrés de l'Europe centrale. Plus tard, ce sont les classes moyennes qui viennent habiter dans le Marais. Aujourd'hui, le Marais, c'est un quartier "bobo" (bourgeois et bohème), et c'est aussi le quartier de la communauté gay et lesbienne. On y fait la fête le samedi, et on y flâne le dimanche.

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15 - La littérature française au 19e siècle

Des crises et des progrès

La société française change profondément et plusieurs fois pendant le 19e siècle. Il y a des révolutions et des coups d'état. Au 18e siècle, ce sont les nobles qui dominent ; au 19e, ce sont les bourgeois. En même temps, il y a des progrès scientifiques, industriels, économiques - et les Français apprennent à lire. On crée les lycées, et l'école primaire devient laïque, gratuite et obligatoire en 1883 grâce à Jules Ferry. Les écrivains ont un nouveau public qui grandit, et on développe le roman feuilleton : des écrivains célèbres comme Balzac, Dumas ou Flaubert publient des romans, chapitre par chapitre, dans les journaux.

La vie, c'est comme un roman

(c) Jean Pierre Covini Au début du 19e siècle, les écrivains romantiques cherchent l'absolu. Dans le romantisme, l'individu et les émotions du héros sont très importants. La vie est poétique, une aventure passionnée. Vous vous rappelez de Quasimodo et d'Esméralda ? Notre-Dame de Paris de Victor Hugo est un exemple de littérature romantique, tout comme les pièces d'Alfred de Musset, les poèmes de Gérard de Nerval et d'Alphonse de Lamartine.

La vraie vie, c'est la vie de tous les jours

Les écrivains réalistes (et naturalistes) préfèrent observer et décrire la vie comme elle est dans la réalité. La Comédie humaine d'Honoré de Balzac est un gigantesque tableau de société. Madame Bovary de Gustave Flaubert décrit les espoirs romantiques d'Emma Bovary et la vie ennuyeuse de la bourgeoisie de province. Vers la fin du 19e siècle, Emile Zola écrit Les Rougon-Macquart selon une méthode d'expérimentation scientifique. Cette série de romans constitue un grand tableau de société "darwiniste", où l'hérédité et le milieu social sont aussi importants que les espoirs des individus.

Art pour l'Art

Pendant la 2e moitié du siècle, certains poètes ne veulent plus décrire la vie qu'ils observent ou la société qui les entoure : ils veulent écrire pour écrire. Les poètes maudits, Charles Baudelaire, Paul Verlaine, ou Arthur Rimbaud, refusent une place dans la société, explorent l'imaginaire et ne respectent pas les conventions. On condamne même Les Fleurs du Mal de Baudelaire pour immoralité. Mais c'est grâce à ces poètes que la poésie change radicalement!

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RFI SAVOIRS | Les clés pour comprendre le monde en français - … · 2015-11-02 · rang : le Louvre, les Tuileries, les pavillons de la place des Vosges, ou le palais du Luxembourg…