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e bimensuel ro , e Preço· em Portugal: 3 escudos• arre parti communiste international (programme communiste) toute façon avec autant sinon plus d'énergie? Si l'assassinat des militants de l'ETA et du FRAP est considéré par les bien pensants comme un « défi à l'opinion internationa- le », qui mêle ses larmes de cro- codile à l'eau bénite du Vatican et du Kremlin venant couvrir les poses rien moins qu'évangéliques de Washington, de Bonn ou de Paris, ce n'est pas parce qu'ils réprouvent la violence de l'Etat, impérative et « sacrée» pour sa « légitime défense », c'est-à-dire pour la défense de l'ordre établi. C'est parce que le carcan fran- quiste de la dictature bourgeoise, adapté hier pour se venger de la peur causée au monde entier par un prolétariat encore capa- ble d'un généreux coup de bélier dans le mur hélas devenu com- pact de la contre-révolution sta- linienne, a désormais joué son rôle, qu'aujourd'hui la peur d'une future reprise de classe exige, pour être contenue, que soit al- liée à la rigidité de l'Etat la souplesse de la démocratie. Et quelle démocratie? Celle de Carrillo et de Serer, celle qui hier livrait pieds et poings liés le valeureux prolétariat espa- gnol aux mercenaires de 1'« oli- garchie» et de la réaction inter- nationale, et qui aujourd'hui at- tend d'elles l'autorisation de re- prendre du service, sous le signe maudit de la « réconciliation na- tionale» entre exploiteurs et exploités, égorgeurs et égorgés! *- Le « défi» des fusillades de Burgos et de Barcelone est un défi à la classe ouvrière interna- tionale. Qu'il devienne un appel à une solidarité prolétarienne déterminée à ne pas se laisser détourner de son chemin par les sirènes mensongères du libéra- lisme, résolue à ne pas s'en re- mettre à la démocratie et aux constitutions bourgeoises pour REUNION DE LECTEURS A LILLE Vendredi 1 0 octobre, 20 h 30, 27, rue Adolphe. OCTOBRE 17 ET LA REVOLUTION SOCIALISTE FUTURE PUBLICAÇOES EM PORTUGU~S Teses caracteristicas do partido : bases de adeslo (3 F). Liç6es das contra-revoluç6es (3 F). Os fundamentos do comunismo revolucionario (5 F). Estas publicaçôes estâo à venda nas principais livrarias de Lisboa, Porto e Coimbra. Pedidos a « Le Prolétaire ». OS LEITORES E SIMPATIZANTES DE LlNGUA PORTUGUESA PODEM ESCREVER-NOS EM PORTUGU~S PARA: «Le Prolétaire», 20, rue Jean-Bouton, 75012 PARIS Les crimes de la bourgeoisie espagnole Ce qui distingue notre Parti: La revendication de la ligne qui va du 41 Man" .... commun...... COI'I'8Spondance : Abonnements : 13 e ANNEE - N° 204 A la révolution d'Octobre et A la fondation de l'Internationale communlst.; la lutte contre 20, rue Jean-Bouton - 75012 Paris 1 an : 20 F (200 FB) LE NUMERO: 1 FF .. d6g6n'reecence de Moscou, 1. r.tu. de. Fronts populaires et des blocs de la R6s1stance; B.P. 266 -13211 Marseill. C6dex 1 6 mois : 10 F (100 FB) Versem.nts : pli fermé: 34 'F et 18 F 10 FB - 1 FS - 3 Esc. la tAche dHflclle de r.. tauratlon de la doctrine et de l'organl .. Uon r6volutlonnalr., .n liaison Chèqu. banc.l,. ou • progr.mm. communlat•• avec la cla.. e ouvrière, contre la politique personnell. et parlem.ntarl ••• C.C.P. 2.202-22 M..... III. 1 an: 24 F (200 FB) du 4 au 17 oct. 75 ~--------- Un an et demi après le martyre de Puig Anti ch, la jeunesse révolutionnaire espagnole paie un lourd tribut à la luite contre l'oppression capitaliste. A côté des centaines et des cen- taines d'arrestations et de condamnations à des peines graves, le Moloch insatiable de l'Etat capitaliste vient d'arracher à la vie cinq nouvelles victimes. Quel est le crime, vrai ou sup- posé, qui leur est reproché? Ils sont accusés de s'être rebellés contre l'Etat et d'avoir porté les armes contre son instrument _:_ armé jusqu'aux dents, lui - et son symbole le plus haï par les masses prolétariennes, la Guardia Civil; et c'est pour cela qu'ils doivent rester dans la mé- moire de tous les ouvriers. De plus, l'Etat de Madrid cherche par ces exécutions à terroriser un prolétariat qui mène grève sur grève et il tente de stopper ainsi une agitation sociale qui prend chaque jour plus d'am- pleur. * La bourgeoisie espagnole a une longue tradition de répres- sion an ti-prolétarienne. Son Etat et sa Guardia Civil ont été édu- qués de longue date dans la chasse aux ouvriers rebelles. Ils l'ont été à travers la république de gauche d'Azana (1931-33), qui riposta aux élans prolétariens avec le mot d'ordre: « ni blessés, ni prisonniers, tirez au ventre! », Ils l'ont été à travers la républi- que de droite (1933-36) et la répression « exemplaire» des As- turies. Ils l'ont été à travers le front populaire phraseur, mais responsable de l'extermination des ouvriers révolutionnaires pour qui la lutte contre Franco signifiait la lutte contre le capi- talisme. Ils l'ont été, enfin, à travers la violence sans phrase du franquisme qui a élevé la bar- barie de l'Espagne « arriérée» à la hauteur d'un modèle pour les bourgeoisies « civilisées », c'est-à- dire pour la contre-révolution mondiale. Mise dans les condi- tions de la bourgeoisie espagnole, quelle bourgeoisie, aussi « avan- cée» et aussi démocratique soit- elle, a jamais hésité à agir - et aurait demain des scrupules à le faire -, peut-être dans des for- mes moins inélégantes, mais de une défense dont elle ne peut trouver la force que dans elle- même! C'est à cette condition que le martyre sanglant des militants exécutés à Burgos et à Barcelone - et de tous ceux qui attendent une véritable rescousse de clas- se dans les prisons où les enfer- me la bourgeoisie espagnole - ne sera pas vain, et que la classe DA,NSCE NUMERO - Vous voulez la démocratie? Alors gardez Wall Street 1 - Portugal: le test de la ques- tion coloniale (2) cc Révolution Internationale» et ses amis: la légende d'une «gauche européenne» - Solidarité avec les Incu_lpés! - Syndicats aux ordres - Les cheminots italiens: une lutte difficile et exemplaire. JEUNES PROLETAIRES! La misère, l'insécurité, l'asphyxie inséparables du capitalisme peuvent et doivent engendrer chez les jeunes une haine révolution- naire. Aussi, les partis et les directions syndicales, qui en parole (Suite page 3) ouvrière internationale pourra desserrer un peu le garrot de la contre-révolution pour retrouver sa liberté de mouvement et mar- cher vers la révolution commu- niste, qui seule pourra en finir avec la barbarie des classes diri- geantes. Appel à la jeunesse prolétarienne pour la lutte contre le chômage PROLETAIRES! CAMARADES! Subissant alternativement le despotisme de l'usine et de la caserne, les temps de travail abrutissants et le chômage, la jeunesse travailleu- se voit aujourd'hui aggraver l'insécurité chronique qui pèse sur elle, au moment où débute une période historique où commence à s'écrouler tant de mythes et de {(certitudes », que la classe capitaliste avait réussi à inculquer aux masses exploitées. Le maintien du Chômage, d'une armée de réserve qui permet d'en- tretenir la concurrence entre les travailleurs et de faire pression sur leurs conditions d'embauche n'est pas une «POLITIQUE» parti- culière, mais une LOI CONSTANTE du capital.. Le chômage des moins de 25 ans a commencé à s'accroître de façon spectaculaire AVANT la récession, dès 1968. La crise ne fait qu'aggraver cette ten- dance, en frappant massivement les catégories les plus vulnérables et les .plus exploitées par ailleurs (auxiliaires, contractuels, vaca- taires ...) : les jeunes, les femmes, les immigrés. Et le patronat met carte sur table: s'il y a reprise, elle poussera d'abord les entreprises à « allonger la durée du travail plutôt que de réembaucher du per- sonnel» (Ceyrac, dans Le Figaro). Mais la combativité des jeunes qui, après mai 68 s'est révélée dans les usines, dans l'armée, dans les mouvements des jeunes scolarisés, inquiète forcément la bourgeoisie et tous les partisans de la paix sociale. D'où les « remèdes» qui tendent non pas à supprimer le chômage des jeunes, mais à différer leur arrivée massive sur le marché du travail, à endormir ou émietter leur révolte, comme les mesures de juin 75, subventionnant largement les patrons qui consen- tent à embaucher des jeunes... pour 6 mois. D'où le battage fait autour de la formation permanente, des stages, etc ... que la bourgeoi- sie met en vedette (en même temps qu'elle essaie de réduire l'en- semble des frais d'éducation, et annule par la loi Royer les mesures en faveur des apprentis promises en juin 71). Tous ces cache-misère, toutes ces voies de garage sont destinés à donner aux chômeurs l'illusion d'une solution individuelle, à leur faire croire que c'est leur défaut de formation, et non l'anarchie capitaliste qui les met sur le pavé. Il .faut se rappeler que la pierre de touche dans la question colo- niale, pour un mouvement prolé- tarien dans le pays oppresseur, c'est l'attitude vis-à-vis de son propre Etat. Essayons de voir quelle place tient l'Etat portugais dans la vi- sion que se fait la LCI du fameux « processus de décolonisation». On peut lire dans le nO 6 du 28-11-74 de Luta proletaria que les accords de Lusaka sont « le résul- tat de plusieurs années de lutte ar- mée dirigée par le FRELIMO [et] dans cette mesure, une victoire des travailleurs mozambicains». C'est là qu'est toute l'ambiguïté. Il est vrai que l'indépendance politique du Mozambique est un fait hautement positif. Mais les accords de Lusaka ? C'est autre chose. C'est un peu comme si, toutes proportions gar- dées, on avait présenté hier la paix de Brest-Litovsk comme une vic- toire bolchevique et le « résultat » de la lutte contre la guerre impé- rialiste, en oubliant les énormes concessions que le jeune Etat pro- létarien dut faire à l'impérialisme allemand. Et il ne suffit pas de dire que la bourgeoisie portugaise Le test de la question coloniale (2) . Nous avons montré précédemment la position des maoïstes devant la politique coloniale de l'Etat portu- gais. Nous examinerons cette fois celle de la L.C.I. (Liga Comunista Internacionalista, organisation sympathi- sante de la IVe Internationale); et nous le ferons non pas tant pour l'importance, au demeurant très réduite de cette organisation dans l'extrême gauche portugaise, mais surtout pour voir ce que valent réellement les positions du courant international dont elle se réclame, avec toutes les nuances qu'il convient d'apporter au mot centralisme pour la IV' de Mandel, Frank et Maitan. Portugal {(a réussi dans une certaine mesu- re à imposer ... une certaine [? !] dé- fense de ses intérêts», comme ajou- te Luta Proletaria, car l'important, pour l'éducation internationaliste de la classe ouvrière au Portugal, est de montrer comment derrière les flon-flons du « processus de dé- colonisation », la bourgeoisie por- tugaise, grâce à ses manœuvres et à ses mensonges, tant envers le pro- létariat portugais que les masses africaines, a pu tirer le meilleur parti de son malheur, a pu conser- ver des avantages substantiels au Mozambique, favoriser qu'à la tête du mouvement d'indépendance se portent les éléments les plus mo- dérés susceptibles, une fois obtenue l'indépendance politique, de passer une véritable alliance avec elle, et surtout dissocier les mouvements des différentes colonies pour mettre toutes ses, forces dans la balance angolaise elle a des intérêts encore plus sérieux. C'est ainsi que les accords de Lusaka ne sont pas le simple « résultat» de la lutte ar- mée. Ils sont le résultat d'une com- binaison complexe de facteurs na- tionaux et internationaux, il faut faire rentrer bien sûr la lutte armée en Afrique, mais aussi le «proces- sus de décolonisation » de l'impé- rialisme portugais, sa capacité de manœuvre due à l'isolement relatif de la lutte d'indépendance, au poids de l'opportunisme sur le prolétariat métropolitain, le soutien que lui apportent ses maîtres dans le ré- seau compliqué et contradictoire des vassalités et des rivalités im- périalistes, etc ... Dans ces conditions, assimiler et réduire ces accords au simple ré- sultat de la lutte armée, c'est, se- lon nous, sous-estimer la responsa- bilité de l'Etat portugais, et dialec- tiquement celle du prolétariat por- tugais, bref se donner bonne cons- cience au lieu de préparer une lutte qui est loin d'être terminée. Pire. Si on confond le « processus de décolonisation» et la lutte des peuples coloniaux, il faut en con- clure que les obstacles à cette lutte ne tiennent pas à la nature du « pro- cessus de décolonisation» mais à des écarts par rapport à lui, écarts <Suite page 2)

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ro,e

Preço· em Portugal: 3 escudos••arreparti communiste international (programme communiste)

toute façon avec autant sinonplus d'énergie?

Si l'assassinat des militants del'ETA et du FRAP est considérépar les bien pensants comme un« défi à l'opinion internationa-le », qui mêle ses larmes de cro-codile à l'eau bénite du Vaticanet du Kremlin venant couvrir lesposes rien moins qu'évangéliquesde Washington, de Bonn ou deParis, ce n'est pas parce qu'ilsréprouvent la violence de l'Etat,impérative et « sacrée» pour sa« légitime défense », c'est-à-direpour la défense de l'ordre établi.C'est parce que le carcan fran-quiste de la dictature bourgeoise,adapté hier pour se venger dela peur causée au monde entierpar un prolétariat encore capa-ble d'un généreux coup de bélierdans le mur hélas devenu com-pact de la contre-révolution sta-linienne, a désormais joué sonrôle, qu'aujourd'hui la peur d'unefuture reprise de classe exige,pour être contenue, que soit al-liée à la rigidité de l'Etat lasouplesse de la démocratie.

Et quelle démocratie? Cellede Carrillo et de Serer, celle quihier livrait pieds et poings liésle valeureux prolétariat espa-gnol aux mercenaires de 1'« oli-garchie» et de la réaction inter-nationale, et qui aujourd'hui at-tend d'elles l'autorisation de re-prendre du service, sous le signemaudit de la « réconciliation na-tionale» entre exploiteurs etexploités, égorgeurs et égorgés!

* -Le « défi» des fusillades de

Burgos et de Barcelone est undéfi à la classe ouvrière interna-tionale. Qu'il devienne un appelà une solidarité prolétariennedéterminée à ne pas se laisserdétourner de son chemin par lessirènes mensongères du libéra-lisme, résolue à ne pas s'en re-mettre à la démocratie et auxconstitutions bourgeoises pour

REUNION DE LECTEURS A LILLEVendredi 10 octobre, 20 h 30, 27, rue Adolphe.

OCTOBRE17

ET LA REVOLUTION SOCIALISTE FUTURE

PUBLICAÇOES EM PORTUGU~STeses caracteristicas do partido : bases de adeslo(3 F).Liç6es das contra-revoluç6es (3 F).Os fundamentos do comunismo revolucionario(5 F).

• Estas publicaçôes estâo à venda nas principaislivrarias de Lisboa, Porto e Coimbra.

• Pedidos a « Le Prolétaire ».

OS LEITORES E SIMPATIZANTES DE LlNGUAPORTUGUESA PODEM ESCREVER-NOS

EM PORTUGU~S PARA:«Le Prolétaire», 20, rue Jean-Bouton, 75012 PARIS

Les crimes de labourgeoisie espagnole

Ce qui distingue notre Parti: La revendication de la ligne qui va du 41 Man" .... commun...... COI'I'8Spondance: Abonnements : 13e ANNEE - N° 204A la révolution d'Octobre et A la fondation de l'Internationale communlst.; la lutte contre 20, rue Jean-Bouton - 75012 Paris 1 an : 20 F (200 FB) LE NUMERO: 1 FF.. d6g6n'reecence de Moscou, 1. r.tu. de. Fronts populaires et des blocs de la R6s1stance; B.P. 266 -13211 Marseill. C6dex 1 6 mois : 10 F (100 FB)

Versem.nts : pli fermé: 34 'F et 18 F 10 FB - 1 FS - 3 Esc.la tAche dHflclle de r.. tauratlon de la doctrine et de l'organl .. Uon r6volutlonnalr., .n liaison Chèqu. banc.l,. ou • progr.mm. communlat••avec la cla.. e ouvrière, contre la politique personnell. et parlem.ntarl ••• C.C.P. 2.202-22 M..... III. 1 an: 24 F (200 FB) du 4 au 17 oct. 75

~---------

Un an et demi après le martyre de Puig Anti ch, la jeunesse révolutionnaire espagnole paieun lourd tribut à la luite contre l'oppression capitaliste. A côté des centaines et des cen-taines d'arrestations et de condamnations à des peines graves, le Moloch insatiable de l'Etatcapitaliste vient d'arracher à la vie cinq nouvelles victimes.

Quel est le crime, vrai ou sup-posé, qui leur est reproché? Ilssont accusés de s'être rebelléscontre l'Etat et d'avoir porté lesarmes contre son instrument_:_ armé jusqu'aux dents, lui -et son symbole le plus haï parles masses prolétariennes, laGuardia Civil; et c'est pour celaqu'ils doivent rester dans la mé-moire de tous les ouvriers. Deplus, l'Etat de Madrid cherchepar ces exécutions à terroriserun prolétariat qui mène grèvesur grève et il tente de stopperainsi une agitation sociale quiprend chaque jour plus d'am-pleur.

*La bourgeoisie espagnole aune longue tradition de répres-sion an ti-prolétarienne. Son Etatet sa Guardia Civil ont été édu-qués de longue date dans lachasse aux ouvriers rebelles. Ilsl'ont été à travers la républiquede gauche d'Azana (1931-33), quiriposta aux élans prolétariensavec le mot d'ordre: « ni blessés,ni prisonniers, tirez au ventre! »,Ils l'ont été à travers la républi-que de droite (1933-36) et larépression « exemplaire» des As-turies. Ils l'ont été à travers lefront populaire phraseur, maisresponsable de l'exterminationdes ouvriers révolutionnairespour qui la lutte contre Francosignifiait la lutte contre le capi-talisme. Ils l'ont été, enfin, àtravers la violence sans phrasedu franquisme qui a élevé la bar-barie de l'Espagne « arriérée» àla hauteur d'un modèle pour lesbourgeoisies « civilisées », c'est-à-dire pour la contre-révolutionmondiale. Mise dans les condi-tions de la bourgeoisie espagnole,quelle bourgeoisie, aussi « avan-cée» et aussi démocratique soit-elle, a jamais hésité à agir - etaurait demain des scrupules à lefaire -, peut-être dans des for-mes moins inélégantes, mais de

une défense dont elle ne peuttrouver la force que dans elle-même!

C'est à cette condition que lemartyre sanglant des militantsexécutés à Burgos et à Barcelone- et de tous ceux qui attendentune véritable rescousse de clas-se dans les prisons où les enfer-me la bourgeoisie espagnole -ne sera pas vain, et que la classe

DA,NSCE NUMERO- Vous voulez la démocratie?

Alors gardez Wall Street 1- Portugal: le test de la ques-

tion coloniale (2)cc Révolution Internationale»et ses amis: la légended'une «gauche européenne»

- Solidarité avec les Incu_lpés!- Syndicats aux ordres- Les cheminots italiens: une

lutte difficile et exemplaire.

JEUNES PROLETAIRES!

La misère, l'insécurité, l'asphyxie inséparables du capitalismepeuvent et doivent engendrer chez les jeunes une haine révolution-naire. Aussi, les partis et les directions syndicales, qui en parole

(Suite page 3)

ouvrière internationale pourradesserrer un peu le garrot de lacontre-révolution pour retrouversa liberté de mouvement et mar-cher vers la révolution commu-niste, qui seule pourra en finiravec la barbarie des classes diri-geantes.

Appelà la jeunesse prolétarienne

pour la lutte contre le chômagePROLETAIRES! CAMARADES!

Subissant alternativement le despotisme de l'usine et de la caserne,les temps de travail abrutissants et le chômage, la jeunesse travailleu-se voit aujourd'hui aggraver l'insécurité chronique qui pèse sur elle,au moment où débute une période historique où commence à s'écroulertant de mythes et de {(certitudes », que la classe capitaliste avait réussià inculquer aux masses exploitées.

Le maintien du Chômage, d'une armée de réserve qui permet d'en-tretenir la concurrence entre les travailleurs et de faire pressionsur leurs conditions d'embauche n'est pas une «POLITIQUE» parti-culière, mais une LOI CONSTANTE du capital.. Le chômage desmoins de 25 ans a commencé à s'accroître de façon spectaculaireAVANT la récession, dès 1968. La crise ne fait qu'aggraver cette ten-dance, en frappant massivement les catégories les plus vulnérableset les .plus exploitées par ailleurs (auxiliaires, contractuels, vaca-taires ...) : les jeunes, les femmes, les immigrés. Et le patronat metcarte sur table: s'il y a reprise, elle poussera d'abord les entreprisesà « allonger la durée du travail plutôt que de réembaucher du per-sonnel» (Ceyrac, dans Le Figaro).

Mais la combativité des jeunes qui, après mai 68 s'est révélée dansles usines, dans l'armée, dans les mouvements des jeunes scolarisés,inquiète forcément la bourgeoisie et tous les partisans de la paixsociale. D'où les « remèdes» qui tendent non pas à supprimer lechômage des jeunes, mais à différer leur arrivée massive sur lemarché du travail, à endormir ou émietter leur révolte, comme lesmesures de juin 75, subventionnant largement les patrons qui consen-tent à embaucher des jeunes... pour 6 mois. D'où le battage faitautour de la formation permanente, des stages, etc ... que la bourgeoi-sie met en vedette (en même temps qu'elle essaie de réduire l'en-semble des frais d'éducation, et annule par la loi Royer les mesuresen faveur des apprentis promises en juin 71). Tous ces cache-misère,toutes ces voies de garage sont destinés à donner aux chômeursl'illusion d'une solution individuelle, à leur faire croire que c'est leurdéfaut de formation, et non l'anarchie capitaliste qui les met surle pavé.

Il .faut se rappeler que la pierrede touche dans la question colo-niale, pour un mouvement prolé-tarien dans le pays oppresseur, c'estl'attitude vis-à-vis de son propreEtat. Essayons de voir quelle placetient l'Etat portugais dans la vi-sion que se fait la LCI du fameux« processus de décolonisation».

On peut lire dans le nO 6 du28-11-74 de Luta proletaria que lesaccords de Lusaka sont « le résul-tat de plusieurs années de lutte ar-mée dirigée par le FRELIMO [et]dans cette mesure, une victoire destravailleurs mozambicains». C'est làqu'est toute l'ambiguïté. Il est vraique l'indépendance politique duMozambique est un fait hautementpositif. Mais les accords de Lusaka ?C'est autre chose. C'est un peucomme si, toutes proportions gar-dées, on avait présenté hier la paixde Brest-Litovsk comme une vic-toire bolchevique et le « résultat »de la lutte contre la guerre impé-rialiste, en oubliant les énormesconcessions que le jeune Etat pro-létarien dut faire à l'impérialismeallemand. Et il ne suffit pas dedire que la bourgeoisie portugaise

Le test de la question coloniale(2). Nous avons montré précédemment la position des maoïstes devant la politique coloniale de l'Etat portu-gais. Nous examinerons cette fois celle de la L.C.I. (Liga Comunista Internacionalista, organisation sympathi-sante de la IVe Internationale); et nous le ferons non pas tant pour l'importance, au demeurant très réduitede cette organisation dans l'extrême gauche portugaise, mais surtout pour voir ce que valent réellement lespositions du courant international dont elle se réclame, avec toutes les nuances qu'il convient d'apporter aumot centralisme pour la IV' de Mandel, Frank et Maitan.

Portugal

{(a réussi dans une certaine mesu-re à imposer ... une certaine [? !] dé-fense de ses intérêts», comme ajou-te Luta Proletaria, car l'important,pour l'éducation internationalistede la classe ouvrière au Portugal,est de montrer comment derrièreles flon-flons du « processus de dé-colonisation », la bourgeoisie por-tugaise, grâce à ses manœuvres età ses mensonges, tant envers le pro-létariat portugais que les massesafricaines, a pu tirer le meilleurparti de son malheur, a pu conser-ver des avantages substantiels auMozambique, favoriser qu'à la têtedu mouvement d'indépendance seportent les éléments les plus mo-dérés susceptibles, une fois obtenuel'indépendance politique, de passerune véritable alliance avec elle, etsurtout dissocier les mouvementsdes différentes colonies pour mettretoutes ses, forces dans la balanceangolaise où elle a des intérêtsencore plus sérieux. C'est ainsi queles accords de Lusaka ne sont pasle simple « résultat» de la lutte ar-mée. Ils sont le résultat d'une com-binaison complexe de facteurs na-tionaux et internationaux, où il faut

faire rentrer bien sûr la lutte arméeen Afrique, mais aussi le «proces-sus de décolonisation » de l'impé-rialisme portugais, sa capacité demanœuvre due à l'isolement relatifde la lutte d'indépendance, au poidsde l'opportunisme sur le prolétariatmétropolitain, le soutien que luiapportent ses maîtres dans le ré-seau compliqué et contradictoiredes vassalités et des rivalités im-périalistes, etc ...

Dans ces conditions, assimiler etréduire ces accords au simple ré-sultat de la lutte armée, c'est, se-lon nous, sous-estimer la responsa-bilité de l'Etat portugais, et dialec-tiquement celle du prolétariat por-tugais, bref se donner bonne cons-cience au lieu de préparer une luttequi est loin d'être terminée.

Pire. Si on confond le « processusde décolonisation» et la lutte despeuples coloniaux, il faut en con-clure que les obstacles à cette luttene tiennent pas à la nature du « pro-cessus de décolonisation» mais àdes écarts par rapport à lui, écarts

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_- 2 LE PROLETAIRE - N° 204

«Révolution -Internationale» et ses .amis

La légende d'une «gauche européenne»Nous avons montré dans un pré-

cédent article que, sous le verbe« marxiste» de Révolution Inter-nationale et de ses amis de laRevue Internationale, se cachaitl'idéalisme foncier de l'école anar-chiste. Une autre caractéristique dece groupe et de ses amis tient à lafaçon dont il envisage ses rapportsavec la Gauche communiste.

C'est avec le même aplomb théo-rique qui la fait se réclamer dumarxisme, conçu il est vrai commeun « marxisme occidental» opposéau bolchévisme qui aurait trahi l'en-seignement de Marx et Engels, queRI prétend mettre la Gauche « ita-lienne» dans le panier de crabesd'une « gauche européenne» etnous opposer aux bolcheviks.

Bien entendu, à ses dires, toutn'est pas à retenir dans la Gauche« italienne », pas plus d'ailleursque dans le KAPD, car ils ne re-présentaient que « des réactionsprolétariennes à la contre-révolu-tion» et s'il faut reconnaître leur« importance», on s'empressed'ajouter qu' « il faut dépasser leurapport indispensable, mais limité»(couverture de RI du nO 1 à 14).

Avant d'aller plus loin, il est bonde mettre en évidence le mensongeéhonté selon lequel la naissance duKAPD aurait signifié une « réactionà la contre-révolution», à moinsque l'on entende par contre-révolu-tion la centralisation de la dicta-ture dans les mains du Parti, lapaix de Brest, la NEP, etc ... Nefaut-il pas plutôt voir dans la créa-tion en 1920 d'une prétendue IVeInternationale au moment où laIlle, la véritable, affrontait une du-re bataille, une désertion de l'ar-mée révolutionnaire? Et cette révo-lution occidentale dont on se garga-rise, ce fameux modèle à suivre,qu'a-t-elle donné justement en Oc-cident? Elle n'est même pas par-venue à se doter, en dépit desefforts des bolchéviks, de partiscommunistes dignes de ce nom -à l'exception près des pas faitsdans ce sens en Italie -, car elleétait embourbée dans le démocra-tisme, l'immédiatisme, l'autonomis-me, I'anti-autoritarisme, le méprisaristocratique pour la violence« aveugle» et la peur de quitterle terrain du légalisme.

Mais, diront nos froids obser-vateurs, remplis de fatalisme, «leprolétariat [n'était] pas mûr pour,en unifiant la lutte économique etla lutte politique, s'unifier lui-mêmeet s'affirmer comme classe révolu-tionnaire» (RI nO6). Ou alors, sansêtre effrayés par l'éclectisme, lesmêmes qui nient le rôle positif duParti dans l'unification de la classe,feron t. porter sans vergogne à l'In-ternationale la responsabilité de latragédie du prolétariat allemand,attribuant ainsi au parti un rôlede la même intensité, mais de

signe contraire!Ce qui devrait pourtant sembler

curieux à des gens qui veulent met-tre KAPD et Gauche dans le mêmesac, en opposant cette dernière auxbolchéviks, c'est précisément que laGauche - même si elle a regrettéles conditions de la scission de 1920en Allemagne et si elle était vrai-ment désireuse d'influencer (toutcomme les bolchéviks d'ailleurs) etd'aider les éléments, souvent sin-cères dans leur réaction antisocial-démocrate et anticentriste, qui sui-vaient les kaapédistes - s'est tou-jours trouvée d'accord avec le Cen-tre de l'Internationale pour la cri-tique des positions théoriques, po-litiques et tactiques du KAPD. Quel'on considère les thèses sur le rôledu parti dans la révolution proléta-rienne du Ile congrès (1). Que l'onse rappelle que la Gauche a ap-prouvé les thèses tactiques du IleCongrès, non parce qu'elle se se-rait « soumise» à la direction del'IC, mais bien parce que ces thè-ses étaient la codification de pra-tiques et d'expériences révolution-naires parallèles et communes - etmême elle aurait souhaité sur quel-ques points plus de précision (2).

Quant à la fameuse divergenceavec Lénine sur la question parle-mentaire, c'est par un abus gros-sier que l'on peut mettre notreabstentionnisme sur le compted'un « marxisme occidental », com-me plus tard notre refus du frontunique compris comme un bloc en-tre partis, ou du mot d'ordre de« gouvernement ouvrier», lancé sansdire explicitement qu'il ne sauraitêtre conçu comme une situation in-termédiaire entre la dictature de labourgeoisie et celle du prolétariat,ou pire, sans exclure qu'il se tra-duise dans une formule de typeparlementaire.

Une preuve du mensonge de l'as-similation de notre position à celledu « marxisme occidental» nous estmême donnée par nos détracteurs.C'est ainsi que RI écrit dans sonnv 10: « contrairement à ce quela gauche italienne affirmait et en-core maintenant ses pâles épigo-nes du PCI, il ne s'agissait nulle-ment d'un débat sur l'utilisationdu Parlement, mais bien de la ques-tion de principe de la non-participa-tion aux élections ». Effectivement,pour le KAPD, comme pour lesanarchistes, l'abstentionnisme étaitune question de principe; maispour la Gauche, comme pour lesbolchéviks il s'agissait d'une ques-tion de tactique. Le nôtre n'étaitpas déduit de la théorie, commenous en déduisons au contrairel'antidémocratisme et l'antiparle-mentarisme, mais il dérive d'un bi-lan historique fait dans les pays decapitalisme avancé, pourris de dé-mocratie, et dont il faut se garderd'étendre l'application de façon in-

Solidarité avec les inculpés!Après les affrontements' avec la police qui ont suivi les manifestations

de solidarité du 27 septembre avec les militants espagnols fusillés, dix-septmanifestants sur les quarante interpellés à Paris ont été jugés dès le 29et condamnés à des peines allant jusqu'à dix mois de prison (dont troisfermes). Leurs abominables forfaits font rangaine: avoir aidé à l'édifica-tion d'une barricade, jet de pavé, port d'« arme» (on sait que toutest susceptible de devenir une arme «par destination », dans les mainsd'un inculpé), et surtout « violence à agents» (qui, comme on sait, sontd'innocentes et méritantes victimes de la défense des bonnes gens l). Demême, à Lille un jeune anarchiste a été inculpé pour « violences ».

On voit que la justice réagit promptement quand il s'agit de jugerceux qui ne veulent pas se résigner à «l'ordre républicain» et tententde sortir de l'étouffante paix sociale, surtout quand ils déchirent par leursactes le voile hypocrite de la démocratie, pour démontrer qu'à Pariscomme à Madrid, l'Etat, c'est l'Etat bourgeois. C'est ce crime impardon-nable que vise G. Plissonnier lorsqu'il dénonce les manifestations du 27« coupables de violences»: «Ces bandes armées n'ont rien à voir avecle mouvement ouvrier et démocratique. Leur comportement fait si bienle jeu de la pire réaction en Espagne et en France qu'ont peut sedemander [...] », Mais il suffit: tout le monde connaît la suite.

C'est sans honte que l'opportunisme, qui prétend représenter lestravailleurs, appelle ouvertement à la répression de l'Etat contre ceux quine sont le plus souvent armés que de leurs poings et d'une solide haineenvers l'ordre établi et ses larbins, face aux véritables «bandes arméesdu capital », spécialement organisées pour maintenir les exploités enesclavage et les terroriser en frappant les rebelles!

Et que l'on ne vienne pas reprocher à ces derniers de se révolter defaçon « individuelle» ou «inorganisée» ou « non pleinement consciente»si c'est pour leur opposer une « action» collective mais pleine de «cons-cience» pacifiste et légaliste, si c'est pour leur opposer «l'organisation »,mais qui se fait le larbin de l'Etat. Pour nous l'organisation et la cons-cience ne sont rien si elles ne sont pas pour la lutte des classes, elles nesont rien sans le mépris de la démocratie et de sa légalité.

Ceux qui d'instinct se jettent contre elles, aujourd'hui « individuelle-ment », apprendront que leur force peut être décuplée par l'organisation,dont le fondement est la solidarité entre les exploités, et par la «cons-cience» que défend le parti.

Solidarité inconditionnelle avec les rebelles frappés par la répressionbourgeoise!

différenciée à toutes les époques età tous les lieux: si la Gauche étaitabstentionniste - et si notre partil'est aujourd'hui -, cela concernel'aire de démocratie impérialisteet... avancée.

Un autre plan, où RI oppose saconception à celle de la Gauche,c'est la question du parti. Mais,affirme la Revue InternationalenO1, « nous n'avons fait que mettrece débat à jour en dégageant l'idéede centralisation des déviations lé-ninistes (centralisme démocratique)ou bordiguistes (centralisme orga-nique) », Comme si, en matière deprincipe, on pouvait opposer lesdeux formules, étant donné que leseul principe qu'elles contiennentest celui du centralisme, les adjec-tifs n'étant que descriptifs! Quantau « centralisme» d'un club de pro-fesseurs en marxisme occidental enplein débat pour s'auto-définir, etdont la seule activité est de publier

une revue de discussion, il est fa-cile d'imaginer qu'il est dirigé à180 degrés de celui du parti marxis-te. Encore une fois, où est le fos-sé entre la Gauche et les bolché-viks, où est la mare où KAPD etGauche italienne pataugeraient en-semble?

La . manière dont RI prétendtrouver une parade à cette embar-rassante question est aussi risibleque lamentable. Elle consiste à en-censer la Gauche italienne pourmieux envoyer au tapis Bordiga etles ({bordiguistes». Il fallait y pen-ser!

Prenons un exemple de cet inté-ressant stratagème. Chacun saitque, pour nous, la question del'abstentionnisme était une ques-'tion secondaire par rapport à laquestion première, celle-là, de laconstitution du parti communiste,antidémocratique et antiparlemen-taire par principe, et de sa direc-

(1) Ces thèses figurent dans notrebrochure Parti et classe, récem-ment rééditée dans la série Lestextes du parti communiste inter-national.

(2) Nous renvoyons à ce sujet lelecteur aux chapitres 8 et 9 denotre Histoire de la Gauche, parusen français dans les nOS58, 59 et 60de notre revue internationale Pro-gramme Communiste.

(3) L'absence de bases matériel-les sérieuses à la thèse des pré-tendus zigzags de notre invarian-ce ou à celle de notre dégénéres-

. cence trouve sa confirmation dansl'étrange qualité des expédients dontdoit faire usage RI pour les étayer.

C'est ainsi qu'en Italie, lors duréférendum sur l'abrogation d'uneloi autorisant le divorce, où notreparti donna aux ouvriers l'indica-tion pratique de voter NON, noscenseurs se mirent en campagne:non seulement ils prétendirent quenous abandonnions notre anti-parlementarisme (mais nous ne con-fondons pas le parlement avec unréférendum qui intéresse la dé-fense des conditions de vie (eh oui !)des ouvriers, même de façon limi-tée) mais en plus ils insinuèrentque, menant en même temps dansles élections en France une propa-gande anti-électoraliste (comme sinous ne faisions pas la même choseen Italie !), nos sections avaientliberté d'action et de moyens tac-tiques et que notre centralismen'existerait pas!

Après l'insinuation le mensonge:le lecteur qui connaît un tant

soit peu nos positions sera surprisd'apprendre notre « admirationinavouée pour le « régime populai-re» d'Allende» ou notre «apologiedes fronts interclassistes » (RI nv 8),ou encore que nous sommes deve-nus de «vulgaires lèche-bottes des{(militaires radicaux» (RI n° 14»)en Ethiopie, etc ...

Enfin, les citations {(subtilement»truquées. Qu'on en juge: RI nv 14renvoie au nO 191 de notre jour-nal. Nous nous y reportons et li-sons au deuxième paragraphe del'article incriminé: «Ce que nousdisions de la révolution bourgeoise« par en haut» en Ethiopie [suitune parenthèse] reste vrai en dépitdes ({excès» dénoncés par l'opi-nion publique ». Les prétendus excèsne sont rien d'autre que la fusil-lade de notables d'ancien régime.Puis au dernier paragraphe du mê-me article, nous disons à proposde la guerre d'Erythrée: « c'est larançon d'une révolution par enhaut qui n'ose pas rompre complè-

. tement avec le passé ». Tout cecidevient chez RI: « Les excès dé-noncés par l'opinion publique c'estla rançon de la révolution par enhaut», où il faudrait trouver lapreuve de notre «trahison défini-tive des fondements de l'interna-tionalisme »! Comprenne qui pour-ra ce brillant raccourci et l'argu-mentation! Cela va faire des en-vieux du côté des habitués stali-niens de la falsification. En toutcas, quelles armes de combat ma-gnifiques empoignent nos terriblesjusticiers de la probité théorique!

tion centralisée. Eh bien pas dutout, crient nos censeurs: « N'endéplaise au PCI, la Gauche italiennereconnaissait que c'était malgrétout une question fondamentale, neserait-ce qu'en se constituant enfraction abstentionniste (1919)>>. Soitdit en passant, le fait que l'absten-tionnisme était un moyen utile etmême indispensable pour atteindredes objectifs essentiels, en parti-culier une bonne sélection des com-munistes et l'élimination complètedes éléments centristes, cela échap-pe tout à fait à la compréhensionde nos critiques. Mais poursuivons.Le malheur a voulu, voyez-vous,que Bordiga ait été représentant(on se demande bien pourquoi!)au congrès: « la soumission de Bor-diga à l'lC allait entraîner la par-ticipation du PC d'Italie aux élec-tions et précipiter la dégénéres-cence du parti» (RI nO 10). Que,pour la Gauche, le centralisme pas-se avant l'abstentionnisme (le pre-mier est un principe, le second non;et le premier est aussi une condi-tion sine qua non de l'efficacitéd'une règle tactique que nousn'avons jamais conçue comme lo-cale et laissée à l'initiative des sec-tions, mais internationale et vala-ble pour toute l'organisation), celadépasse évidemment l'entendementde nos marxistes occidentaux quiflairent là « l'électoralisme le plusgrossier ».

Prenons un second exemple. Onsait que la Gauche, réduite au si-lence par le régime disciplinairestalinien, puis dispersée par le fas-cisme, réussit à se regrouper dansl'émigration autour de la fractionà l'étranger qui publia Prometeopuis Bilan, avant, lit-on dans leBulletin de discussion no 6 de RI,«sa dissolution en 1945, au seind'un « parti» créé de toutes piè-ces, en hâte et dans la confusion,autour de Bordiga en Italie».

Que la Fraction était belle! Maisle Parti, pouah! Pour nos histo-riographes, l'idée que l'on puissese préparer à l'idée de constituerun jour un parti, cela est conce-vable. Mais surtout pas de partiavant que n'arrive une situationrévolutionnaire. Auparavant desfractions, si l'on veut, mais pasde parti, et, au grand jamais, pasde préparation révolutionnaire! Etmalheureusement, là aussi, Bor-diga est arrivé, et voilà que laGauche « italienne» s'est encoreune fois mise à dégénérer (3)!

On sait toutefois que justementconsciente du précédent Trotsky et

(suite page 4)

Le test de la question coloniale(Suite de la 1Jaye 1)

qui visent à le dénaturer. C'estainsi que la politique de Spinolaen Angola est définie comme unetentative de la bourgeoisie en vuede « transformer le processus dedécolonisation... en implantationd'une solution nëocoloniale» (idem).Les accords d'Alvor ne seraient pas,comme nous l'avons montré dansLe Prolétaire nv 201, le diktat im-posé par l'Etat colonialiste aux re-belles angolais et un piège tendupar les tenants de l'impérialismepopulaire et socialisant du MFA àun MPLA que tout prédisposait às'y précipiter. Non. Les « accordsd'Alvor [déterminent] les modalitésd'accès à l'indépendance de l'Angola[sont-ce des diplomates impéria-listes ou des révolutionnaires quiparlent?] SOUS LA DIRECTIONDU MPLA, DU FNLA, ET DE L'UNI-TA (LP nv 9»} et non pas de l'Etatportugais ; ce dernier, comme il ar-rive souvent chez les trotskystes,s'est tout bonnement évaporé!

Après avoir blanchi aussi honteu-sement l'Etat oppresseur, on ten-tera de sauver la face en soupirantsur la « complicité des autoritésportugaises en Angola» (LP nO 11)- mais jamais sur les très démocra-tiques et anti-irnpérialistes auto-rités métropolitaines - vis-à-vis des« manœuvres néocolonialistes duFNLA », ce qui laisserait supposerqu'en agissant ainsi les « autorités»contrediraient à une mission déco-lonisatrice aussi éminemment civi-lisatrice que leur mission colonisa-trice d'hier! « Les accords d'Alvorsont aujourd'hui lettre morte. Lehaut Commissaire portugais en An-

gola et les forces armées en général[toujours en Angola, bien sûr] per-mettent les libres agissements desforces réactionnaires» (LP, nO10 du3-4-75). Il va de soi que le HautCommissaire et les Forces Arméessont tout à fait autre chose quedes « forces réactionnaires» ...

Et quand on accuse le gouverne-ment provisoire d'être un «inter-médiaire de l'impérialisme» etl' « instrument d'une solution néo-coloniale », ce n'est pas tant parceque sa politique vise la sauvegardedes intérêts portugais que parcequ'elle est « basée sur le maintiendes positions capitalistes» en gé-néral et «sur une large dépendance[...] de son économie vis-à-vis del'ensemble de l'impérialisme» (LPnO 9), ce qui permet de passersous silence les responsabilités ducapitalisme, de l'impérialisme et del'Etat portugais en particulier.

Du reste cette accusation contrele gouvernement provisoire n'estqu'une simple figure de rhétorique,car la. LCI se précipite à lui faireappel pour qu'il contre justementla menace... d'une « solution néo-colonialiste » : « Il faut que [les tra-vailleurs et les révolutionnaires]forcent le Gouvernement Provisoireet le Conseil de la Révolution à em-pêcher les attitudes et les manœu-vres, objectivement au serviced'une solution néo-colonialiste, duHaut Commissaire et des ForcesArmées en Angola» (LP nO 10).Mais qui sont ces derniers sinonles mandataires des premiers?

Quel sens peut avoir dans cesconditions la revendication del' « indépendance totale et sans con-dition» avancée par la LCI, quand

cette dernière avalise le fameux{(processus de décolonisation»dans lequel l'indépendance n'estconçue qu'à un certain nombre deconditions, imposées par la métro-pole et de nature à limiter au maxi-mum sa portée?

Quelle signification peut avoirl'exigence du retrait des troupesformulée par la LCI, si cette der-nière dissocie l'Etat portugais deses troupes coloniales, ne condam-ne ces dernières qu'en permettantau premier de redorer son blason;si elle n'exige pas en même tempsla suppression immédiate et incon-ditionnelle de toute ingérence -économique, politique, diplomatiqueoutre que militaire - de « son»impérialisme dans les colonies,c'est-à-dire l'abandon du «proces-sus de décolonisation» qui consa-cre cette ingérence?

Hélas, ce ne sont que des phra-ses. Elles ont des résonances in-ternationalistes, mais ne font quecouvrir la triste réalité de la cau-tion portée à l'Etat. L'internationa-lisme prolétarien véritable, lui, nepeut pas se contenter de proclama-tions verbales, mais exige, de lapart des révolutionnaires des na-tions oppressives, une lutte sansréserve contre « leur» Etat, unedénonciation ouverte de cette op-pression, une action sans hésitationcontre toute forme d'ingérence de« leur» impérialisme. Sans ce véri-table défaitisme vis-à-vis de l'Etatoppresseur, il ne saurait y avoird'agitation conséquente pour ledroit d'autodétermination des co-lonies, ni de véritable solidarité en-vers les prolétaires et les massesexploitées des colonies.

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3 --LE PROLETAIRE - N<> 204 .-.----------------------

Vous voulez la démocratieAlors gardez Wall Street

Dans deux articles parus dansles numéros 171et 176du Prolétaireà propos de la domination, jus-qu'ici malheureusement absolue,exercée par l'Amérique tantôt sousl'habit modeste de 1'« huissier in-ternational» tantôt sous la parurebrillante du « gendarme internatio-nal» de l'ordre établi, nous disionsque cette domination n'est et nepeut être définitive, chaque jour quipasse faisant mûrir les conditionsmatérielles préalables de son ef-fondrement: son sort, qui est irré-médiablement fixé, sera le mêmeque celui du capitalisme. Il restaitnéanmoins comme un fait qu'il fautregarder en face avec courage pourse préparer à y mettre fin, que,« face aux plèbes affamées et bom-bardées de Palestine, d'Égypte, duLiban, de Syrie, etc, face au prolé-tariat mondial se réveillant pénible-ment, le gendarme américain selève encore dans sa force terrible,comme le maître du ciel et de laterre, béni par Jéhovah et par Allah;et que le pays qui se prétend en-core, de façon éhontée, « la patriedu socialisme» travaille chaquejour pour lui bâtir un piédestal, enlui permettant - comme au Viet-nam - de transformer des défaitesen victoires».

Il est amer de se répéter, au mi-lieu du chœur triomphaliste de ceuxqui clament que « la révolutionavance chaque jour», et au milieudu chœur cyniquement servile deceux qui, du côté des ultra-démo-crates, proclament que « la réactionrecule de' jour en jour». Mais serépéter n'est ni un luxe ni un plai-sir: c'est la condition pour que nese perde pas, ou plutôt pour quese renforce, le fil d'une repriseenfin autonome de la lutte prolé-tarienne de classe, débarrassée desmythes paralysants des voies nou-velles et des raccourcis vers le« socialisme », des voies qui tous lessoirs annoncent une aube radieusesans capital, et donc sans WallStreet, et tous les lendemains ma-

tins un sombre crépuscule, avec lemême capital et le même WallStreet.

Le festival de paroles d'Helsinkiétait à peine terminé que l'huissier-gendarme international américainpartait déjà pour le Moyen Orient.Rien ni personne, sinon la cons-cience de sa domination matérielle,non entamée en dépit des reversmilitaires et des problèmes écono-miques, ne l'y déléguait: ni la« communauté des Etats» (ou com-me on dit, cyniquement, des peu-ples), ni les Nations Unies dansleur palais de verre et de papier,ni les clauses d'un pacte solennelde bonne conduite dans les rap-ports internationaux. Rien ni per-sonne ne le déléguait, mais tout luidonnait carte blanche. Dans cette« guerre de tous contre tous»qu'est la société capitaliste, le faitque le plus faible proclame qu'ilrenonce par principe à l'usage ouà la menace d'user de la force équi-vaut à laisser la voie libre au plusfort; proclamer qu'on est pour lacoexistence pacifique, c'est capitu-ler devant l'ennemi le plus aguerrisur le marché; être pour la non-

, ingérence dans les affaires intérieu-res des autres pays, cela revient àreconnaître comme un fait brutque, dans les rapports entre Etatscomme dans les rapports entre lesclasses, pour celui qui domine iln'y a pas d'affaires intérieures quine soient, par droit historique, sespropres affaires; être pour la col-laboration au moyen d'échanges li-bres à bénéfices réciproques, celarevient à accepter le code non écritde l'économie classique, ce chefd'œuvre de mystification honnête,selon lequel (comme Marx le traduitironiquement en langage ordinaire),« chacun ne pense qu'à lui, person-ne ne s'inquiète de l'autre, et c'estprécisément pour cela qu'en vertud'une harmonie préétablie des cho-ses, ou sous les auspices d'une pro-vidence tout ingénieuse, travaillantchacun pour soi, chacun chez soi,

SyndicatsComme on pouvait s'y attendre,

Wilson a obtenu du congrès dessyndicats à Blackpool le feu vertpour sa politique « anti-inflation-niste » qui, on le sait, limite lesaugmentations de salaire pour lesprochains six mois à 6 livres (soit54 F) par semaine. Il est vraique pour 6.950.000 oui il y a eu3.375.000 non; il est vrai aussiqu'il reste à savoir si les 6 livressont un «plafond» ou une reven-dication valable pour tous, toutde. suite et en bloc. Mais pour l'ins-tant l'écueil a été évité sous lesacclamations de Jack Joues, lesecrétaire général du syndicatTGWU (Transport and GeneralWorkers Union) que les journauxbourgeois ont cité avec plaisir:«Nous avons réclamé et obtenutrop [mais quelles prétentions, cesouvriers!] par le passé. Aujour-d'hui nous ne pouvons pas nouspermettre de faire tomber le gou-vernement travailliste [et quandvous l'êtes-vous proposé, bien queWilson et Heath ce soit du pareilau même ?] ... Nous ne pouvons pasnon plus nous permettre de satis-faire notre égoïsme [allons, deve-nez altruistes, vous les exploités l Ien ignorant les sentiments de l'en-semble de la nation [qui est, on lesait, une grande famille, et géné-reuse !]». C'est pour quand, MM.

aux ordresJones et consorts, la médaille dumérite?

Outre-Rhin, en Allemagne [et làencore, faHait-il s'attendre à autrechose ?], après une rencontre avecSchmidt au siège de la confédéra-tion syndicale DGB, les syndicatsont décidé de dire oui au program-me d'austérité lancé par le chan-celier, qui prévoit des économieset des coupes sombres dans le bud-get de l'Etat. Résultat: les ouvrierspaieront encore plus pour les allo-cations de chômage (mais, soyonsjustes, cette charge sera partagéeéquitablement, moitié moitié, entreles patrons et les ouvriers !) et Iesconsommateurs feront les f'rais del 'augmentation- de la TVA. Sanstparler des autres conséquences,'tout aussi agréables, de la politiqueanticonjoncturelle sur le niveau devie des prolétaires.

Naturellement on a lâché quel-que chose: sinon, comment les op-portunistes pourraient-ils avoir pri-se sur les ouvriers? On votera aucourant de l'année une loi régle-mentant la fameuse cogestion et'le non moins célèbre apprentissageprofessionnel, une mesure plutôthumoristique par temps de crise.

Ça, c'est du concret, n'est-ce pas ?Ça, c'est du solide, comme disent lesopportunistes!

BULLETIN NR. 7/8Auszüge aus der Presse der

Internationalen Kommunistischen Partei

- Portugal: von der «Revolution der Nelken » zum harten Kurs- Die Parlamentarismusdebatte auf dem II. Kongress der Kom-

rnunlstischen Internationale- Manifest zu den Regional- und Kommunalwahlen in ltallen : dem

Wahlaufruf antworten wir mit dem Aufruf zum Klassenkampf- Oie Laufbahn des Weltimparialismus: die kapitalistische Krise- 'Einige Interventionen der IKP- Unheilbar degeneriert- An die Kautskisten von gestern und heutePreis :. FF 5,-. Seit Juni 1974 erscheint dieses Bulletin ca.dreimonatlich.

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ils travaillent du même coup àl'utilité générale, à l'intérêt com-mun» (Le Capital, livre l, éd. So-ciales, 1. l, chap. 6, p. 179).

C'est grâce à ce code non écritmais solidement enraciné dans leslois qui règlent le comportement del'économie capitaliste et de sesstructures juridiques et politiquesque l'Amérique peut à la fois in-tervenir de son propre chef auMoyen Orient et s'y installer et, enmême temps, se présenter commeun médiateur désintéressé et phi-lanthropique. Vous voulez la paix?Moi seule, répond-elle, je suis enmesure de faire valoir ce qui, surle marché des peuples comme surcelui des marchandises - arène dela compétition pacifique élevée parMoscou au niveau d'un idéal du« droit des gens» -, permet de«modeler le monde» et de « guiderles attitudes des autres» dans « l'in-térêt et pour le bien de tous» -c'est-à-dire comme l'écrit le journalde la Fiat du haut de son expé-rience mercantile, « une large dispo-nibilité de ressources d'une partet d'autre part, une situation poli-tique qui permette à l'Etat d'utili-ser ces ressources pour accomplir,menacer d'accomplir ou promettrecertains actes, en influençant ceuxsur qui la [ma] puissance s'exer-ce» (La Stampa, éditorial du 7 sep-tembre dernier). Vous voulez lacoexistence pacifique? Moi seule,grâce aux mêmes conditions, jesuis en mesure de la réaliser entreles arabes et les juifs aujourd'hui,entre tel et tel autre peuple enlutte demain. Vous voulez la colla-boration dans le respect réciproquede la souveraineté et de l'indépen-dance? Me voici prête à l'instaurerlà où jusqu'à présent on se regar-dait en chiens de faïence. J'y trou-ve mon intérêt? Certes: mais onne peut pas vouloir la libre concur-rence sur le marché et ne pas enaccepter les risques, de pertes pourles uns, de bénéfices pour les au-tres. J'ai agi sans consulter per-sonne, en faisant comme si les au-tres n'existaient pas? Ne craignezrien: à la longue, en m'occupant demes propres affaires, j'aurai tra-vaillé pour 1'«utilité générale ».L'é qui 1i b r e qu'avec la patien-ce évangéllque des capitaines d'in-dustrie et la ténacité chrétienne desrequins de la Bourse j'ai établilà-bas ne présente aucune garantieet rien ne dit qu'il ne sera pasprécaire et qu'il ne suscitera pas,demain ou plus tard, des réactionsdangereuses ou même fatales ? Trèsjuste, mais ayez patience: tôt outard, fût-ce grâce à des montagnesde cadavres, « l'harmonie préétabliedes choses» s'instaurera, commeelle s'instaure toujours à traversles vicissitudes tourmentées dumarché.

Il est clair que, sur ce plan toutà fait cohérent avec les principeslibéraux et démocratiques, Sadatea le droit de soutenir qu'en œuvrantpour son sale intérêt national,I'Egypte n'agit que dans 1'« intérêtcommun» des arabes, et Rabin atout autant le droit de proclamer

(suite page 4)

LISTE N° 7 et 8La Ciotat, 40; Cavaillon, 90;

Piccino, 100; Bern, 140; Fr.,120; Dominique, 40; Denis, 40;Paris local juillet, 3.221; Fran-çois, 120; Cavaillon, 130; La Cio-tat, 70; Laurence, 100; Madrid,130; Bernard, 150; Spa, soutien,33,56; Salon, 70; Winthertur, 40;Paris, local août, 4.410; Fr., 120;Cavaillon, 80; Marseille, local,126,55; Fr., 120; Apo., soutien,115; Tarragone, soutien, 234,50;sou s cri p t ion exceptionnel-le, 3.207,40; Aix, 11.Total précédentTotal listes 7 et 8

56.089,1913.070,01

Total général 69.159,20

1• Pour la lutte contre le chômage(suite de la page 1)

se réclament encore du communisme et du socialisme, mais agissentdepuis près de 50 ans comme des larbins de la bourgeoisie, se dépen-sent pour désamorcer cette révolte, et faire croire qu'on peut limitersans luttes réelles l'effet des contradictions capitalistes, et les sup-primer sans bouleverser de fond en comble la société bourgeoise.

Ils s'efforcent aujourd'hui de canaliser l'énergie des jeunes -travailleurs, soldats, chômeurs - en les appelant à agir par « délé-gations auprès des parlementaires, pétitions, défilés, etc ... » S'ilsdemandent pour eux des garanties d'emploi et de salaire, c'est{(dans le souci de ne pas compromettre l'avenir économique mêmedu pays» (Appel C.G.T.-C.F.D.T. pour le 4 octobre). Ils prétendentdonc comme toujours concilier la santé du capital national et celledes travailleurs qu'il exploite. Cette condition pèse sur toutes leursrevendications, et les mène forcément à reprendre la méthode bour-geoise d'opposition entre elles des catégories de travailleurs parces mots d'ordre indignes: place aux jeunes, les français d'abord,que l'Etat bourgeois contrôle l'immigration!

Ils réclament que la {(valeur des diplômes soit garantie»" et entre-tiennent le mensonge bourgeois du manque de qualification causedu chômage, alors qu'il y a 40 % de diplômés parmi les jeunesinscrits à l'A.N.P.E., et que les statistiques montrent qu'à mesureque le nombre de bacheliers augmente, leurs chances d'obtenir unemploi qualifié diminue: car en régime capitaliste, le prix de laforce de travail dépend non seulement du coût de la production,mais aussi de la concurrence. Accréditer la légende de la formation-garantie, c'est non seulement mentir à la jeunesse ouvrière, maisdétourner son énergie de la lutte collective pour la pousser à ladébrouillardise individuelle, et l'infecter de l'ignoble et hypocrite cultepetit-bourgeois de la {(carrière », de la guerre de chacun contre tous(mais dans les formes, à coups de diplômes !), de la hiérarchie dessalaires que la C.G.T. en particulier défend farouchement.

PROLETAIRES! CAMARADES!Nous, communistes, vous appelons au contraire à lutter contre tout

ce qui peut diviser la classe ouvrière et l'affaiblir face à la bour-geoisie, pour l'unité entre chômeurs et non-chômeurs, français etimmigrés, jeunes ou vieux. Nous vous appelons à rejeter toute illusionsur les fausses solutions bourgeoises ou réformistes, stages cul-de-sacet contrats-formations qui remplissent les poches des patrons. Nousvous appelons à soutenir par une lutte réelle, directe et ouverte, endemandant l'appui de toute la classe, dans les syndicats comme horsd'eux, ces revendications essentielles:- PAS DE SALAIRE INFERIEUR A 2.000 F POUR TOUS LES

TRAVAILLEURS A LA RECHERCHE D'UN EMPLOI (jeunes,immigrés, femmes) et POUR LES APPELES.

- SALAIRE INTEGRAL AUX CHOME URS, COMPLETS OU PAR-TIELS.

- SEMAINE DE 35 HEURES MAXIMUM POUR TOUS, A SALAIREEGAL.

- Titularisation immédiate des auxiliaires et intérimaires.- Pas d'expulsions, délais pour l'impôt, soins médicaux gratuits.- Abolition des abattements d'âge.- Défense des apprentis, droits égaux à ceux des autres salariés.- Refus des vexations et contraintes imposées par l'A.N.P.E. et

simplification des formalités administratives.En régime capitaliste, contrairement à ce que prétendent les

réformistes, il n'y a pas de recette ni de garantie contre le fléaudu chômage: c'est seulement la DICTATURE DU PROLETARIATqui pourra assurer le pain et la vie à chaque travailleur.

Mais la lutte pour ces revendications unificatrices, sans souci del'intérêt national et de la paix sociale, permettra de résister, dansl'immédiat, et de souder, contre la bourgeoisie et contre l'opportu-nisme complice, ce FRONT DE CLASSE sans lequel seraient impos-sibles la destruction du capitalisme et l'instauration du communisme,seule « garantie» durable contre J'exploitation et le chômage.

PARTI COMMUNISTE INTERNATIONAL.3 octobre 1975.

Vient d'être réédité

PARTI ET CLASSEContenant les textes suivants:

- Thèses de l'Internationale Communiste sur le rôle du Partidans la Révolution prolétarienne (1920)

- Parti et classe (1921)Parti .et action de classe (1921)Le principe démocratique (1922)Dletature prolétarienne et parti de classe (1951)

précédés d'une ample introduction.112 pages· 8 F • Commandes au Prolétaire.

PROGRAMME COMMUNISTE NO 67• Cours de l'impérialisme mondial.

• Projet de programme d'action du Parti Communisted'Italie présenté au IVe Congrès de l'InternationaleCommuniste (1922).

Introduction: A propos des déformations del'historiographie «de gauche».Texte du projet.

• Portugal: du 25 avril à l'austérité.

• Mise au point à propos de certains «dépasseurs demarxisme »,

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-- . LE PROLETAIRE • N° 204

Les cheminots italiens

Une lutte difficile et exemplaireAu cours du mois d'août les cheminots du Sud de

l'Italie ont lancé un vaste mouvement spontané derevendications dont la vigueur a provoqué les foudresdes directions syndicales, la C.G.I.L., la C.I.S.L. et laV.I.L.

Alors que les cheminots réclamaient une augmenta-tion de salaire de 100.000 lires (soit 600 F 1) par moispour tous, à l'exclusion de ceux qui sont en haut del'échelle, ils ont été accusés de ... corporatisme 1 (L'ac-cusation est d'autant plus ignoble que les cheminotsregroupés dans le C.U.B. - comité unitaire de base -de Rome ont étendu cette revendication aux retraités,obéissant en cela à un principe général qui devraitêtre appliqué dans chaque lutte de catégorie). Deplus, les revendications portaient sur l'uniformisationdes différentes catégories d'employés des chemins defer, la suppression de la catégorie des manœuvres,l'intégration dans le salaire des primes mensuelles.(Comme on le voit, tout cela c'est du corporatisme ...).Autre accusation classique: la grève était sectorielle(alors qu'elle bloquait la Sicile et une grande partiede l'Italie du Sud). Enfin, selon les «responsables»syndicaux (responsables de la bonne marche de l'éco-nomie capitaliste), la grève était évidemment «irréa-·liste ».

Il faut dire aussi qu'aux accusateurs traditionnelsse sont ajoutés des groupes qui se prétendent révolu-tionnaires. Tout en proclamant sa solidarité avec lescheminots, Lotta Continua a déclaré que leur forme'de lutte était erronée puisqu'il s'agissait d'une grèvesans limitation de durée (vive donc la grève qui selimite d'elle-même au départ 1), qu'elle se situait « dansune période où ce sont surtout les ouvriers et lesprolétaires qui sont lésés» (avec un tel raisonnement,les cheminots ne devraient pas se mettre en grèveparce que leur mouvement gêne les autres travailleurs).Quant au groupe Avanguardia Operaia, son attitude aété publiquement dénoncée par les ouvriers du C.U.B.de Rome.

Pour illustrer cet épisode important de la lutte pro-létarienne qui commence à se manifester en Italie ainsique les réactions caractéristiques de l'opportunismeface à ce réveil, nous donnons ci-dessous un aperçude ce qui s'est passé dans la région de Naples.

***Alors que les cheminots commençaient à engager lalutte, les trois syndicats unitaires convoquaient uneassemblée générale pour le 23 juillet au cours delaquelle ils se proposaient de «discuter» avec les gré-vistes sur la base de leurs « revendications» tradition-nelles: c'est-à-dire pour une ({nouvelle politique destransports et des investissements» 1 Les cheminots leurrépondaient en réclamant l'augmentation de 100.000lires par mois. Les bonzes quittaient l'assemblée etl'agitation s'étendait. à Palenne et à Rome, avec lesmêmes revendications, et la campagne de calomniescommençait alors à l'échelle nationale: pour' les bon-zes, pour I'Unità, pour toute la presse démocratique,les grévistes de Naples étaient animés par des préoc-cupations corporatives, c'étaient des voyous, des fas-cistes 1

Le 6 août, nouvelle assemblée, nouvelle interventionet nouvel échec des bonzes: les cheminots confirmentleurs revendications, constituent un « mouvement uni-taire de base» et décident d'une grève d'une durée de10 jours sans fixer de date.

Le syndicat des cheminots de la C.G.l.L. s'efforced'arrêter le mouvement en adoptant dans sa plate-forme de revendications l'intégration des primes ausalaire. Mais les grévistes ne s'accommodant pas decette mesure, la C.G.I.L. trahit ouvertement le mou-vement qui paralyse totalement le trafic passagers etmarchandises: les bonzes rappellent les militants che-minots en vacances, se substituent aux dirigeants deschemins de fer, organisent le travail pour que toutfonctionne 24 heures sur 24, font partir les trainsavec un seul machiniste. Aux ouvriers venus demanderdes explications, ils répondent: « chaque fois que nousparlons avec l'un d'entre vous cela fait un train demoins qui marche»! Et comme cela ne suffit pasils réclament l'intervention de l'armée pour assurerle service 1 Quand les cheminots occupent près deNaples une importante gare de tri, la police les délogeen tirant en l'air et un bonze se met à hurler qu'onaurait dû « tirer sur les fascistes plutôt qu'en l'air».

Le front anti-ouvrier se reniorce mais les cheminotstiennent bon: nombreux sont ceux qui déchirent leurscartes du syndicat S.F.I. (C.G.l.L.). Le gouvernement,l'armée, la police, les trois syndicats, tous les partis- du P.C.I. au M.S.I. en passant par la D.C. - seliguent contre les grévistes.

La veille de la fin de la grève, le 25 août, a lieu àNaples une importante manifestation des cheminots.Le même jour le secrétaire général de la C.G.I.L. dé-clare à Rome que quand les trois syndicats unitairesn'arrivent pas à garantir le fonctionnement des servicespublics « il est logique que les pouvoirs publics inter-viennent ». La section de Naples du S.F.I. déclare qu'« iln'y a plus de place pour des actions qui ne tiennentpas compte des intérêts généraux du Pays».

Quelques jours plus tôt, le 20 août, le secrétairegénéral de la S.F.I. avait accusé les cheminots en grèved'être « des fascistes, des irresponsables, des aventu-riers qui n'avaient aucune excuse et, pas même cellede la bonne foi J>. Dénonçant les cheminots qui occu-paient la gare centrale de Naples comme un ({groupede bandits qu'on aurait dû .balayer » il s'était demandépourquoi « la police ne fait pas son devoir» 1 1 1

La leçon, malheureusement pas nouvelle, que lescheminots en lutte pour la satisfaction de leurs reven-dications ont pu tirer de cet épisode, c'est que laclasse ouvrière n'a pas seulement devant elle le frontde la bourgeoisie mais aussi ceux-là même qui préten-dent la représenter et qui disent être ses défenseurs:les opportunistes de toute catégorie, qui sabotent ettrahissent sans cesse les intérêts des travailleurs dansleur lutte pour la défense de leurs conditions de vieet de travail.

Quant à nous, nous disons: les cheminots ont mani-festé leur volonté de lutter avec détermination, viveles cheminots!

La légende d'une «gauche européenne»(suite de la page 2)

de sa malheureuse expérience d'unesoi-disant IVe Internationale dontBordiga et la Gauche avaient puprévoir, hélas, le triste résultat, cet-te dernière avait lutté pour éviterque le parti ne se regroupe « autourde la personne» de Bordiga, et pourdémontrer que, loin de pouvoirconstituer un parti solide sur lapublicité d'individus renommés, lesindividus et les chefs ne sant réel-lement efficaces que si les mili-tants se regroupent sur la base d'unprogramme sûr et précis. Mais,bien sûr, cela est complètement

Les fameux 90 0/0La fameuse allocation de 90 %

du salaire pour les licenciés« pour raisons économiques» serévèle bien être un os à rongerpour faire tenir tranquilles lestravailleurs qui risquent de« mettre le feu aux poudres»:c'est ainsi que les licenciés dechez Grandin et Triton une foiscalmés par le versement de l'al-location et éparpillés dans lanature se la voient refuser avecla bénédiction des délégués AS-SEDIC de FO, CFTC et CGCsous le prétexte qu'ils ne font« pas assez d'efforts pour re-chercher un emploi» 1

Voilà pourquoi il faut lutterpour que des « avantages» de cetype soient étendus à tous leslicenciés et sans condition!

Lisez

ilprogramma comunisla

ignoré et de toute façon incom-préhensible pour les tenants del'opposition masses-chefs, qui voientdans les partis les corrupteurs desmasses, dans les chefs les corrup-teurs des partis, mais qui ne nousont pas encore expliqué qui dia-ble peut bien corrompre les chefs!

Cela dit, le lecteur peu averti del'absence de scrupules de nos dé-tracteurs pourrait demander à RI :comment se fait-il que vous vantiezla Fraction constituée par l'émi-gration mais provenant d'un partique vous qualifiez de dégénéré?Le fait que la fraction soit simple-ment une fraction et pas un partine serait évidemment pas suffi-sant pour la rendre sympathiqueà nos accusateurs. Selon RI, laFraction aurait révisé les positions({contre-révolutionnaires » de Léni-ne et notamment, comme nous l'in-dique le Bulletin de discussionn? 6, sur la question nationale, ouen rejetant la distinction entrebourgeoisie progressiste et réaction-naire.

Disons carrément que cette affir-mation est un mensonge. Car s'ilest vrai que la revue Bilan a faitdes erreurs politiques, c'étaientjustement des erreurs, des conces-sions à des courants de type « gau-che européenne», mais ceci dansune attitude oscillante qui interditde prétendre que Bilan avait unethéorie particulière qui aurait ré-visé les positions originelles de l'In-ternationale et de la Gauche.

Le grand mérite de la «fraction »,comme nous l'avons rappelé dansl'introduction aux thèses d'après1945 (publiées dans Défense de lacontinuité du programme commu-niste), c'est d'avoir pu « maintenirune continuité physique de grou-pe». Son «rôle fut justement depréserver la continuité de notretradition et d'en jeter la semence

là où elle n'existait pas. C'est àcette matrice que nous devons no-tre réseau international, aussi fai-ble qu'il soit numériquement, eten grande partie les premiers ca-dres de 1943}}.

Quiconque est incapable de con-sidérer les conditions de profondedétresse des groupes isolés de vé-ritables communistes victimes dela dispersion de l'organisation eten proie à des difficultés effroya-bles sera aussi incapable de com-prendre qu'en luttant pour préser-ver une tradition, des camaradesaient pu commettre des bourdes,mêmes graves, dans les domaines

. théorique, tactique ou organisation-nel. Celui qui s'imagine que la res-tauration des positions théoriquescardinales du marxisme, détruitespar la contre-révolution, fut le ré-sultat d'une simple promenade deweek-end, se trompe lourdement.Il se rend incapable de saisir laportée de ce fait historique indénia-ble que la Gauche, malgré des er-reurs, malgré même la part deconfusion qui accompagna l'élangénéreux de la formation du partien 1943, a été le seul courant qui,grâce à une tradition vivante etauthentiquement communiste, etsur la base de son propre bilan, apu renouer le fil interrompu dumarxisme révolutionnaire et fournirla base théorique de granit du partide la future vague révolutionnaire.

Ceux qui considèrent cette épreu-ve avec le regard froid des profes-seurs de marxisme en général sontdéjà méprisables. Mais ceux quisont à l'affût des bavures, pour enfaire leur théorie, leur justification,ne se rendent pas compte que laréalité les fait tomber dans les dé-chets que l'histoire vivante laisseinévitablement, à chaque cycle deson métabolisme incessant et richede lendemains exaltants.

Vous voulez la démocratie?(Suite de page 3)

que le fait d'enterrer la hache deguerre sur le Sinaï biblique nonseulement n'est pas en contradictionmais au contraire s'accorde parfaite-ment avec les bombes lancées surles fedayin de Syrie ou du Libandans le dessein harmonieux de laprovidence historique. Moscou, ber-ceau du « communisme» pacifique,peut bien pousser les hauts cris,ainsi que Damas et Tripoli, cham-pions de la « solidarité» entre Etatsarabes indépendants et souverains,et Arafat, guérillero plébéien deve-nu un digne chef d'Etat! Que ceuxqui acceptent les promesses ensubissent les conséquences! Encourtisan sans pudeur qu'il est, lesuccesseur de Nasser a dit, en polé-miquant avec le Kremlin à proposde l'ingérence dans les affaires desautres: « si quelqu'un avait le droitde trouver quelque chose à redire,en l'occurence ce serait l'Améri-que », cette Amérique qui accourtà Jérusalem et au Caire, non pasen armes, mais les mains «nues »,comme la plus respectable des da-mes de charité, sans se faire ac-compagner - la pauvre! - ni pardes porte-avions ni par des naviresamiraux, sans même offrir de sol-dats mais .simplement une petitearmée, humanitaire et sans armes,de techniciens civils et un tas depièces d'or à distribuer, commeprime aux adversaires enfin récon-ciliés, sous forme d'aides et d'inves-tissements dans l'économie égyp-tienne haletante, et d'armes et deprêts au paradis essoufflé des kib-boutzim. Elle sait bien que, selonles règles mercantiles du donnantdonnant, ces pièces lui reviendrontsous la forme de plus d'argent, unargent contribuant « à l'utilité gé-nérale, à l'intérêt commun »,

C'est ici que nous serons le mieux,doit avoir pensé Kissinger en survo-lant les champs de bataille de laguerre du Kippour; c'est ici quenous planterons nos tentes (laissonsque les malveillants disent: nos cof-fres-forts !), puisque l'apôtre mosco-vite (mais celui de Pékin n'est pasen reste) de la coexistence et de lacompétition pacifiques entre égauxnous les avait déjà laissés planterpar sa neutralité tacite. Nousavons joué le jeu: le même quecelui qui avait fait passer la ren-contre entre Soyouz et Apollo pourune accolade entre égaux et frèreset les engins infernaux pour un cou-ple d'instruments pacifiques duprogrès, jeux innocents de garçonsanimés par le pur amour de lascience!

***

Invité d'honneur lors de la ré-cente assemblée du Fonds Monétai-re International le super-expertéconomique du PCI, Eugenio Peg-gio, se scandalise dans l'Unita du4 septembre, des paroles brutalessorties en ce lieu du cœur bardéd'« égoïsme sacré» des américainset des allemands. Mais, encore unefois, quel autre langage que celuides « voies nationales», autonomeset souveraines, le ministre allemandApel et surtout le président Fordont-ils utilisé? « Que chacun cher-che à s'en tirer tout seul», « quechacun résolve ses propres pro-blèmes» - n'est-ce pas là l'alphaet l'oméga de la sagesse moscovite?Et cela ne correspond-il pas auxtextes sacrés des ~équivalenceséconomiques» et des « égalités poli-tiques» si, en vertu de la fameuseharmonie préétablie, en travaillantchacun pour soi, ils travaillent dumême coup à l'intérêt commun?Vous demandez à Bonn et à Was-hington de faire fonction de « loco-motives» entraînant tout le mon-de ? Eh bien, laissez-les faire; vousverrez comment, sans s'inquiéterni des « frères» ni des « égaux »elles «entraîneront»!! Ou bien,comment l'a dit cette fois-ci leCorriere della Sera du 7 septembreen paraphrasant le ministre amé-ricain Simon: «Les différentes re-lances nationales finiront par s'in-fluencer les unes les autres de

ATTENTION, lecteurs etsympathisants parisiens:les permanences du same-di sont de 11 h à 15 h!

façon positive et convergeront enun processus de reprise générale •.Qui pourrait mieux exprimer ladoctrine des célestes harmonies dumarché?

Aux yeux des nostalgiques d'unemoralité vulgairement pré-bourgeoi-se, comme Peggio (ou comme lesalliés de Washington qui voudraientruer dans les brancards), égoïsme'et collaboration s'excluent. Auxyeux bien plus avisés des busines-:smen, la collaboration est le fruitmûr de l'égoïsme le plus sacré.Ceux-là croient voir loin alors qu'ilsn'aperçoivent que les victimes for-tuites d'une seule opération sur lemarché mondial; ceux-ci, faisantles coquets et feignant d'être myo-pes, voient l'hannonie finale maî-tre des innombrables actes d'échan-ges et du cimetière illimité deleurs victimes. Pax americana (et,à un moindre degré, teutonique) iciaussi, et sans aucune violation ducode sacré des « libres et égaux ».Et, dans l'empire heureux du Co-mecon, règne-t-il une pax, reposantelle aussi sur les principes éternelsde liberté, égalité et Bentham, quine serait pas moscovite?

Quand Marx révéla le secret quifait que la plus-value non seulementne contredit pas l'équivalence par-faite dans l'échange entre marchan-dise-argent et marchandise-force detravail mais le fait valoir, il révélaen même temps (et l'écrivit en let-tres de feu pour que ses disciplesne l'oublient jamais; mais, malheu-reusement, combien s'en souvien-nent aujourd'hui?) le secret quifait que messire capital peut revêtirà bon droit l'habit de la démocratieuniverselle et répondre à ceux quiprotestent contre ses rapines: re-faites le calcul, vous verrez commemoi que j'ai payé cet article exacte-ment ce qu'il vaut, pas un sou deplus, mais pas un sou de moinsnon plus. Nous sommes tous libres,tous égaux, tous frères; ce qui vousscandalise n'est qu'une apparence:c'est, au maximum, le prix à payerpour avoir le droit de cité dans larépublique idéale sur les portes delaquelle est déjà écrit (chapeaubas): liberté, égalité, fraternité.

En d'autres termes, cette réalitéde classe signifie: Vous voulez ladémocratie? Alors gardez WallStreet! Ou bien: Vous voulez l'ap-plication intégrale des « éternelsprincipes de 93»? Alors gardez lecapital!

Nous autres, obstinément, nousne voulons ni de Wall Street ni dela démocratie. Et nous sommesdonc les seuls à repousser, defaçon cohérente, ces «éternels prin-cipes »,

permanencesdu parti

• A Amiens: les dimanches 12 et 25·octobre de 10 h à 12 h, café .. Al'habitude" (Tour Perret).

• A Lille: le dimanche de 10 h à12 h, 27, rue Adolphe.• A Marseille: les samedis 11 et 25octobre de 14 h 30 à 17 h 30, coursd'Estienne-d'Orves (4e étage).• A Mulhouse: le premier vendredide chaque mois, de 20 h à 21 h,Klapperstei 68, 4, rue Gutenberg.• A Paris: 20, rue Jean Bouton (12e)Le samedi, de 11 h à 15 h, et ledimanche, de 10 h à 12 h (escaliermétallique au fond de la cour à gau-che), métro Gare de Lyon.• A Strasbourg: le mercredi de 18 hà 20 h, le samedi de 14 h à 17 h,7, rue des Couples, porte vitrée àdroite (près de la place du Corbeau).• A Toulouse: vente tous les diman-ches de 11 h à 12 h au marché Saint-Sernin.

LECTEURSET SYMPATHISANTS

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