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Rockfam solide comme un roc

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Rockfam, ticket magazine

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2 24 novembre 2011No 567

Une publication de Ticket Magazine S.A.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL

REDACTEUR EN CHEFStéphanie ANDRÉ(509) 3155-0331

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Marie-Brunette B. MAINSOURGaëlle C. ALEXIS

RÉDACTIONRosemond LORAMUSJoël FANFANWendy SIMONAceline RENEDimitry Nader ORISMAGilles FRESLET Duckenson LAZARDMyria CHARLESWinnie Hugot GABRIELTeddy Keser MOMBRUNPeguy Flore PIERRE

CRÉATION ARTISTIQUEResponsable graphiqueRéginald GUSTAVEResponsable photoFrédérick C. ALEXISPhotographesFrédérick C. ALEXISJames ALEXISFrançois LOUISJackson SAINT LOTHomère CARDICHONJules Bernard DELVAMoranvil MERCIDIEUFrancis CONCITE

Publicité: 3782-0905 / 3782-0893Rédaction: 3456 1920

C’EST LEUR ANNIVERSAIRE

Pour insertion, envoyez un sms au :

37 98 43 11Ou un courriel à :

[email protected]

Mercredi 23 novembreMiley Cyrus (Artiste), Austin Majors

(Acteur), Nicole ‘Snooki’ Polizi (Actrice), Salli Richardon (Artiste), Bruce Hornsby (Pianiste), Johnny Mandel (Compositeur), Harpo Marx (Comédien), Boris Karloff (Ac-teur), Franklin Pierce (Politicien).

Jeudi 24 novembreSarah Hyland (Actrice), Katherine Heigl (Actrice), William F.Buckley, Jr

(Conservateur américain), Dale Carnegie (Ecrivain/Conférencier), Scott Joplin (Compositeur), Bat Masterson (Chroniqueur), Zachary Taylor.

Vendredi 25 novembreBarbara et Jenna Bush (Célébrité), Donovan McNabb (Sportif ), Christina

Applegate (Actrice), Jil Hennessy (Actrice), Amy Grant (Chanteuse/compositri-ce), John Larroquette (Comédien), Paul Desmond (Musicien), Ricardo Montal-ban (Acteur), Joe DiMaggio (Sportif ).

Samedi 26 novembreLil Fizz (Rappeur), Natasha Bedingfield (Chanteuse), Tina Turner (Chanteu-

se), Rich Little (Comédien), Robert Goulet (Chanteur), Charles Schulz (Scéna-riste), Eugene Lonesco (Artsite), Eric Sevareid (Journaliste).

Dimanche 27 novembreJaleel White (Acteur), Brooke Langton (Artiste), Robin Givens (Actrice),

Caroline Kennedy (Célébrité), Rick Rockwell (Acteur), Kathryn Bigelow (Artiste), Jimi Hendrix (Musicien), Eddie Rabbit (Chan-teur), James Agee (Critique).

C’est aussi leur anniversaire:PeterLyMix (Dj), Salomon Wis-

let (Animateur), Henrio Théléma-que, Dieula Demosthène, Lesly Boursiquot, Farah Vilmé, Marie Carline Flachot.

Pour insertion Phone: 3922-3006

E-mail : [email protected]

Agenda de la semaine

Tina Turner née le 26 novembre

JEUDI 24 NOVEMBRE 2011-Production 101-21, et Babako pré-

sente « Chaynanm » en concert invités : Gregory Vorbes, Mark Mulholland, AkiFanm Rara (Babako) D’8s : n9 hres pm. Adm : 250 gdes Info : 3922-7726 / 3693-4288

-1h PM - CinéCorner - What’s cooking? (FOKAL)

-Jedi Mizik « Concert des jeunes ta-lents de Kenskoff (IFH) Dès : 18 hres 30

VENDREDI 25 NOVEMBRE 2011-5h PM - Conférence - Anténor Firmin,

par Michèle D. Pierre-louis (FOKAL) -Jusqu�au 19 décembre « Biennale

d�art contemporain » guetto biennale 2011; le salon des refusés du XXI ème siècle (IFH)

-Jusqu’au 29 Nov. Représentation de :Totolomanwèl » au festival : « Haiti Couleur, Haiti Chaleur » au profit des jeunes du Cap haïtien

-Chaque Vendredi ‘Bikini Car Wash’ avec animation Groupes et Dj’s (Maykito, rue Chrétien) Adm : $ 20 ht ou 100 gdes

-Animation DJ’s (Baz La, rue Robin) Adm : $20 ht ou 100 gdes, Dès : 8 hres pm

-Chaque Vendredi �Soirée Latine�

avec Tempo Plus (Montana Hôtel Resto) Dès : 7 hres pm Info et réservation : 3554-9718/ 2940-0577 ou : @tempoplus.net

-‘Friday Night Jam’ Créole Swing (Café de l’Europe, # 17 rue Mangonès, P-ville) Dès: 7 hres pm Info : 3702-5591/3406-8525

-Chaque Vendredi, �Théorie et Prati-que Latino� (Bar de l’Ere, rue Capois)

-Vendredi Acoustique à (Babako Resto Club) Adm : $50 ht ou 250 gdes Dès : 7 hres pm Info : 2813-1912

-Chaque Vendredi K-Dans à (Club 50 / 50, ex-Tayamek, route de Frères, P-ville) Adm : $50 ht ou 250 gdes

-Chaque Vendredi Harry Juste (Tropi-cal Bar & Grill, Bois Verna) Dès: 8 hres pm

SAMEDI 26 NOVEMBRE 2011 -Grand Gala contre le cáncer info :

[email protected] pone 2947-4722 / 3558-7771

-Wanito, Soundesign, Maquu, Greg Sound, WeedjiMix (Bamboulinos) Adm : $ 20 ht ou 100 gdes

-Dj Bertin, Wav, Live, Wet b Gressy Mix, (Lisa Beach) Adm : $ 20 ht ou 100 gdes Dès : midi

-VIBS, Dj Handzup (Aux Calebasses) Adm : $80 ht ou 400 gdes dès : 8 hres pm.

-Dj Shadda Love, Peterly Mix, Dj Fire, Pikan, Filmol (Best Inn, Christ Roi et Elysée

-Grande première et vente-si-gnature du Cd �antivirus�de “Fresh Up” (Mango Lounge) Dès: 9 hres pm Adm : 500 gdes

-« Rap Kreyol Birtday » Rockfam, P-Jay, Zo Blood, Zo Pa’m, Sniper, Wanito, Trouble Boy, Blaze One, SAL, Dj Roger, Brother A …ect (Stanley Club) Adm : $25 ht ou 125 gdes Dès : 2 hres pm

-Chaque Samedi �Ambiance Folle� (Tempo Plus, rue Panaméri-caine # 36, Pétion ville) Info : 3467-1818 / 2940-0577 / 3554-9718 ou : @tempoplus.net

-Chaque Samedi, Animation à (Bato Baz, Le Vicomte, P-Ville) Adm : #30 ht ou 150 gdes Dès : 5 hres pm

-« Reggae Pa�m » avec Dj�s (Baz La, rue Robin) Adm : $20 ht ou 100 gdes Dès : 9 hres pm

-Chaque Samedi, Pratique Latino avec C4 Dance Sport (Bar de l’Ere, rue Capois)

-Chaque Samedi, Show de Mode, Show de Danses, Animation Dj (O Brasileira, Social Club, 103, rue Lou-

News International

Angelina Jolie, elle aurait pu mourir jeuneAngelina Jolie n’a pas toujours été

la mère exemplaire et l’humanitaire au grand cœur que l’on connaît. Invitée sur le plateau de l’émission américaine 60 minu-tes, l’actrice est revenue sur les périodes sombres de sa vie...

Souvenez-vous, avant de devenir la chérie de Brad Pitt -et de lui changer la vie, Angelina Jolie était connue pour son look gothique et ses déclarations bizarres.

Et Angie l’a confié à la télé américaine, son mal-être était réel : «J’ai vécu des mo-ments très durs, très noirs, et j’ai survécu», a-t-elle déclaré. «Je ne suis pas morte jeune.»

Mais l’actrice a conscience qu’elle aurait pu -très- mal tourner : «J’ai eu beau-coup de chance. Il y a d’autres artistes et d’autres personnes qui n’ont pas survécu à certaines choses.»

Angie a ensuite détendu l’atmosphère en faisant un peu d’humour : «Je suis tou-jours une bad girl. J’ai toujours ce côté-là. [...] Mais il appartient à Brad, ou à nos aventures.»

Pas de doute, c’est toujours l’amour fou entre eux

Britnney Spears, son petit ami lui choisit une bague de fiançailles

Alors qu’elle postait récemment sur sa page Twit-ter qu’elle était en train de changer de coiffure, Britney Spears s’apprêterait à se faire passer la bague au doigt ! En effet, le site RadarOnline a annoncé que le mariage entre la chanteuse et son amoureux Jason Trawick était pour bientôt !

Les histoires d’amour de la belle Britney Spears n’ont jamais cessé de passionner les foules.

Après plusieurs rumeurs qui annonçaient un éventuel mariage entre la star et son compagnon Ja-son Trawick, le site américainRadarOnline a annoncé que les fiançailles ne devraient pas tarder à voir le jour ! Selon des informations publiées par le site, Jason Trawick serait actuellement à la recherche d’une bague de fiançailles pour sa dulcinée et aurait déjà visité plu-

sieurs bijouteries en Amérique du Sud où il se trouve actuellement dans le cadre de la tournée de la chanteuse, Femme Fatale Tour.

«Il est allé partout, de chez Tiffany à Harry Winston, à la recherche d’une bague et il va bientôt prendre sa décision finale. Ne vous attendez pas à quelque chose de massif et détestable. Cette bague sera chic et d’au moins 4 carats», a confié une source pro-che

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324 novembre 2011No 567

Pour les abonnements : 2940-4848/2816-0222

Complexe Promenade, Pétion-Ville

BUZZPar Aceline René

Jeff Joseph s’en est allé Il avait fait de la musique sa vie. Le

chanteur originaire de l’île de la Domi-nique Jefferson Joseph alias Jeff Joseph est mort le mercredi 23 novembre dans l’après-midi. C’est en Martinique qu’il s’est éteint au CHU de Fort-de-France, à l’âge de 58 ans, des suites d’un accident vasculaire cérébral.

Le musicien, bon vivant, était très reconnu par la communauté antillaise, ainsi que par l’ensemble du bassin cari-béen, évidemment. Lui qui a mélangé le calypso, le funk, le reggae durant ses quarante ans de carrière. Créole emblé-matique, Jeff Joseph a d’abord fondé le groupe dominicain Grammacks avant de créer le groupe guadeloupéen Volt Face, avec ses amis de toujours, Katryn Thélamon, Dominique Panol ou encore Dominique Coco.

Jeff Joseph s’est fait connaître dès les années 70 alors que le zouk n’existait pas encore. Il traversera les époques avec des chansons qui résonnent en-core dans les enceintes. Banana Sweet (produite par le producteur de Kool and the gang), One two three, Rock my soul, Mi déba, Soukounyan, African music, Ou pa bon, Aie manman, Madonna, If I say yes… La carrière du chanteur a été marquée par son passage dans deux groupes de légende : les Grammacks et Volt Face (Georges Décimus, Domi-nique Panol, Dominik Coco et Kathryn Thelamon).

Après Patrick St-Eloi, un autre grand s’en est allé. Jeff Joseph, c’est des succès en cascade, c’est plusieurs générations, c’est quarante ans de carrière et c’est aussi, bien sûr, un chanteur inclassable. La musique caribéenne perd celui qui cristallisait ses styles. Un autre coup dur.

« Donoma », un film haïtien à succès en France

Actuellement, Djinn Carrénard, un Haïtien de 30 ans, fait souffler un grand vent frais sur le cinéma français. « Donoma » est le titre du film sorti ré-cemment et qui a été très bien accueilli au festival de Cannes cette année. Toute la réalisation du film s’est déroulée autour d’un budget de 150 Euros. Ce qui renvoie certains à dire que toute la beauté du cinéma réside dans l’art de faire beaucoup avec très peu.

« Donoma » brasse des affaires de drague, de couples et de ruptures. Ac-tuellement il fait sensation en France et est très prisé par les critiques. Guettez-le dans les vidéos-clubs, vu que ce n’est pas de si tôt qu’on verra un film en salles de cinéma.

Lakòl signe son albumLa vente-signature de l’album « The

Boss » de la formation Lakòl est prévue pour le 21 décembre 2011, au Rendez-Vous 33, à partir de 9 heures p.m. Pour une admission de 500 gourdes, les spectateurs bénéficieront d’un poster, d’un maillot et du CD fraîchement signé par le groupe. En plus de cela, Djakout #1 viendra assurer l’animation aux côtés des musiciens du groupe.

La soirée promet. Ce qui est plus im-portant, c’est que les fans de Lakòl vont pouvoir rafraîchir leur playlist.

Caribbean Sextet en concert Après Les Difficiles de Pétion-Ville,

c’est au tour de Carribean Sextet d’opé-rer un grand retour.

Le 3 décembre prochain, dans les hauteurs de Pétion-Ville, à Tara’s, après plusieurs années sabbatiques, Carribean Sextet reprend la scène. Sur demande générale, ce groupe existant depuis une vingtaine d’années revient avec l’intégral de ses anciens membres. Ainsi

Réginald Policard, Boulot Valcourt, Toto Laraque, Claude Marcellin, Joël Widmaer, Richard Barbot… seront tous là pour faire revivre aux fans des souvenirs datant de leur jeunesse.

Et à présent, la nouvelle génération ne pourra plus se plaindre de ne pas avoir connu le compas d’autrefois.

Jah Nesta is backJah Nesta sera dans nos murs au

début du mois de décembre. Depuis le temps qu’on n’a pas vu Alain Moraille et ses longues tresses ! Il revient.

Pour marquer ce grand retour, Jah Nesta donne trois rendez-vous à ces fans. Le 2 décembre ils seront à La Réserve Restaurant avec Dj Rocsteady et Dj Stuba pour une soirée baptisée « Leve Kanpe » ; l’admission est fixée à 1 000 gourdes. Le 3 décembre, au Parc-Historique de la Canne-à-Sucre, ce sera la soirée « Solda Jah » avec Manno Charlemagne et les Kakatores, l’entrée à 750 gourdes. Et enfin, la soirée « Rebel » le 4 décembre au Parc Midoré avec les mêmes djs que dans la première pour 150 gourdes.

Ne les ratez surtout pas, et bon retour Jah Nesta !

Un spectacle en hommage aux handicapés

Real vision et Ashley Laraque présen-tent le vendredi 2 décembre « Mémoi-res ». Un spectacle organisé en hommage aux personnes handicapées victimes dans le cadre de leur travail. Ce concert qui se déroulera au Club International mettra en vedette Belo, Manno Charlemagne, Fasil, et Wanito, qui y sera l’invité. La soirée débutera aux environs de 8 h p.m. et l’admission est fixée à 750 gourdes.

20 % des bénéfices seront versés aux policiers victimes du séisme du 12 janvier. Cette initiative est la façon à Real Vision de montrer que tous les hommes naissent égaux et de prouver aux handicapés qu’ils ne sont pas seuls.

Noël Pour l’éducation les 2, 3 et 4 décembre

Le Salon du Cadeau est une initiative de la fondation Lucienne Deschamps qui se tiendra au Karibe Convention Center les 2, 3 et 4 décembre 2011. Pour cet évé-nement à l’ intention de toute la famille, les enfants seront admis à seulement 150 gourdes et les adultes à 250 gourdes pour chacun des 3 jours que durera la fête. Avec les exposants, dont David André qui étalera ses articles, cette initiative est une bonne occasion de faire des achats tout en participant au plan de la fondation Lucienne Deschamps qui travaille pour la construction du complexe éducatif « Fondation Lucienne Deschamps » à Thomonde.

Le Salon du Cadeau, c’est se faire plai-sir en posant une bonne action.

Le Stabat Mater de Francis Poulenc en Haïti

Le dimanche 27 novembre, au Parc Historique de la Canne-à-Sucre, à comp-ter de 4 heures p.m., l’Institut Français en Haïti propose une création inédite du Stabat Mater de Francis Poulenc sous la direction du chef d’orchestres, chef de chœur et compositeur français Fabien Tehericsen. Il sera accompagné pour l’occasion par la soprano soliste franco-indienne Aude Pyria.

Ne ratez pas cette soirée qui sera l’aboutissement d’un travail individuel et de répétitions générales amorcées depuis février 2011. En tout près de 200 chan-teurs et musiciens seront réunis sur une même scène !

L’entrée sera libre.

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4 24 novembre 2011No 567

La secte musicale haïtienne ne cesse de croître. La semaine dernière Ticket a rencontré Manno Farinen, le chanteur, de Fresh Up, cette toute nouvelle formation musicale qui évolue en Haïti et qui intègre l’industrie avec bien sûr, la prétention de révolutionner le sys-tème. Il nous parle.

La secte musicale haïtienne ne cesse de croître. La semaine dernière Ticket a rencontré Manno Farinen, le chanteur, de Fresh Up, cette toute nouvelle formation musicale qui évolue en Haïti et qui intègre l’industrie avec bien sûr, la prétention de révolutionner le sys-tème. Il nous parle.

Quels sont les membres de fresh up ?Le groupe est composé de 8 musiciens :

deux keyboardistes, John Wesly et hérard Wilsy ; un bassiste, Noël Kesner ; un batteur, Benji Cô-tière, un tambourineur, Loubens Bélisaire ; un Gongiste, John Mandley ; un guitariste Sadrac Casimir guitaristes, et enfin moi, Manno Farinen le lead vocal. Notre staff management est composé de Claudy Jean Louis, René Maurice, Antonio Destin, Elysée St Fleur, et Hélène Cron

A quand la sortie de l’album ?On a déjà finalisé l’album. Il sera titré « Anti-

Virus » et sera composé de 11 track dont « i’m in love », « BBM », « Zoklo », « Anti-virus »… la grande première est prévue pour le 26 novem-bre à Mango’s Lounge.

Vous avez un groupe modèle Côté discipline T-Vice est un modèle à

suivre. .

Quel est votre public cible ?Notre musique est universelle. Tous les

mélomanes se retrouveront à travers nos chansons. D’autres en plus que nous puisons notre inspiration de la vie quotidienne, de la réalité de la vie, tout en essayant d’apporter des solutions.

Apres la soirée du 26 que prévoyez-vous

à la suite pour la promotion de l’album ?Le 15 décembre on signera l’album à Paris,

le 17 à Toulouse, le 23 à la Guadeloupe. On rentrera en Haïti le 24 décembre parce que le 25 on a un contrat à honorer à Thiotte… On a d’autres dates en vue mais elles ne sont pas encore confirmées

Vous disiez avoir trouvé l’Antidote, finale-ment c’est quoi la formule?

A tous ceux qui veulent l’avoir, je leur dit que l’anti-virus est disponible à la rue « disci-pline », à l’impasse « compétence » de Nemours Jean Baptiste, au numéro « patience» de Fresh up.

Quels sont vos attentes ?On vient d’entamer le chemin, bien sûr on

attend à ce que le public nous supporte. Fresh up est une toute nouvelle formation, que les fans viennent nous apprécier et s’il le faut nous critiquer car c’est de là qu’on arrivera à perfec-tionner notre travail. On attend leurs réactions sur facebook Manno Farinen fresh up et sur Twitter, Fresh up Ayiti. On veut rester connecter avec notre public afin de pouvoir leur apporter ce qu’il y a de mieux.

Propos recueillis parAceline René

Parles-nous un peu du groupe Fresh-up existe depuis déjà 2 ans. On ne

voulait pas sortir le projet avant d’être sûr de l’avoir bien travaillé. D’autres en plus que ces temps-ci il y a un virus qui ronge les groupes les empêchant de persévérer sur le marché. On ne veut pas faire partie de cette catégorie. C’est pourquoi, au sein de Fresh-up, on s’était donné la mission de trouver la solution avant d’enta-mer à fond notre travail. Il n’y a pas six mois, on a trouvé l’antidote et le groupe est, à présent, opérationnel.

Pourquoi avoir choisi le nom de Fresh up ?Fresh-up exprime notre mission qui est

d’apporter une touche de jeunesse et de fraî-cheur au compas.

D’après vous qu’est-ce qui vous différen-cie des autres groupes ?

La différence c’est qu’au sein du groupe on a pris tout le temps qu’il faut pour travailler notre amitié, et renforcer d’autres liens importants à la survie du groupe. Sans vouloir critiquer les autres, beaucoup d’autres formations n’ac-cordent pas trop d’importance à ces choses. A Fresh up on travaille afin de soigner notre équipe. Ainsi on a des musiciens qui croient dans le projet. Et quand tout le staff croit aux ambitions du groupe, il est plus facile d’arriver à bon port, de faire un plus long chemin…

FRESH UPune nouvelle pièce dans la course

Une période terminale est destinée à tout moment qui constitue le point de départ d’un évènement ou d’une initiative. Ainsi, le concours de musique dénommé « Jenès Solèy » qu’a lancé la production Ouistiti le vendredi 4 de ce mois, a pris fin vendredi dernier. Le Club 2000 de la ville de Saint-Marc a hébergé toutes les séances de cette 2e édition du concours « Jenès Solèy ». Cette dernière édition en date a été supportée par Ginoue Market, Titti Loto, Télé Amaniyi, radio Max F.m et Cisco f.m. Animée par rebel Lion, cette finale a eu pour jury: K.libr’, Ouragan, Top Tchouko, Gandhi et 35 Knowledge born. Malgré l’incompatibilité du résultat des membres du jury et du principal organisateur du concours, le verdict final a reconnu : Holly-J-Wonder (1ère place), Back-Up Click (2e place), Taktik 933 (3e place), Terrible Squad (4e place) et Murat Edese (5e place).

Face aux désordres de la fin du spectacle, les organisateurs du concours ont pris note et ont promis que la prochaine édition sera meilleure.

WS

Holly-J-Wonder Remporte la 2e édition du concours

« Jenès Solèy »

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524 novembre 2011No 567

Quelle chanson te rappelle ton enfance ? « Si je chante avec les oiseaux… », de Nicole Rieu. « … si les torrents sont mes

amis… je peux voler quand il fait beau… et disparaître avec la pluie… » Je suis une grande rêveuse, et quand, plus grande, j’ai compris que dans la réalité ces paroles n’étaient que chimères, j’ai pris le parti de rêver que je pouvais faire tout ça. Ce qui est plus intéressant dans cette chanson, c’est qu’il y a une ligne que je ne comprenais pas (on n’emprisonne pas un goéland) ; je ne savais pas ce qu’était un goéland, donc je chantais à tue-tête : « je m’en vais, je m’envole quand on veut m’enfermer, en brisant mes barres d’un gros élan » (rires)

Quelle chanson qui évoque le plus ta spiritualité ? Définitivement « Dieu tout-puissant, que Tu es grand ». Une chanson universelle et

éternelle que chaque pas, chaque mouvement, chaque nouveau jour, chaque mo-ment d’émerveillement, chaque bataille, chaque victoire, chaque réalisation… font monter à ma bouche.

Quelle chanson chantes-tu quand tu es triste ? “Nobody knows the troubles I’ve seen” ou bien “Oh freedom over me”. Je chante

toujours du negro-spiritual quand je suis triste (et même quand je ne suis plus triste, parce que ces moments non joyeux sont si rares que depuis le premier couplet du chant, il n’y aurait plus de raison de continuer : la tristesse est déjà partie.

Et quelle chanson chantes-tu pour bercer ton fils?« Dodo titit », bien sûr ! Mais en fredonnant, hein ! Car je me rappelle en grandis-

sant que j’avais peur de cette affaire de ‘’krab k ap manje m si mwen pa dodo’’. Mais avec ma fille, c’était différent, depuis qu’elle a pu joindre sa voix à la mienne, elle a adopté un chant qui se chante en canon, et jusqu’à présent, quand on se parle le soir sur Skype, je dois chanter avec elle « Father, I adore you ».

Quelle chanson évoque pour toi le souvenir que tu chéris le plus ? « There’ll be sad songs », de Billy Ocean. Ce souvenir est encore plus vivace et

plus cher, parce que l’ami (le petit) qui me l’a fait découvrir est décédé récemment à l’étranger.

Quelle chanson te rappelle le plus Haïti ? Skah Shah : « Maten an… mwen kouche zyeu m louvri… ». Je classe cette chanson

dans les classiques du compas direct.

Quelle chanson que tu peux écouter toute la journée sans te fatiguer ? « If you believe » de Sasha, et maintenant une chanson du dernier cd de Gospel

Kreyol : « Sovè a la ». J’adore, et je ne me lasse vraiment pas d’écouter.

Laquelle de tes chansons chantes-tu le plus rarement ? Mes chansons sont inédites, et il y en a même que j’oublie (rires). C’est quand ma

fille m’appelle et qu’elle se met à en chanter une que cela me revient !

Laquelle de tes chansons prends-tu plaisir à chanter ? Quoiqu’inédite, une chanson qui est intitulée « Temwayaj ». C’est une vraie pro-

fession de foi, et je l’ai pratiquement dans la bouche tout le temps. Une façon de me rappeler de ne pas m’en faire, que tout ce qui peut m’arriver de négatif maintenant sera un témoignage plus tard !

MYRIA CHARLESEn chansons...En chansons...

Écoutes-tu le rap ? Si oui, as-tu un titre préféré ?Bien sûr que j’écoute le rap. J’écoute tout. J’aime « Nou bezwen on ti chans pou

Ayiti », de Masters.

Quelle chanson de Dadou Pasquet préfères-tu ? Hummm…. Question difficile pour l’un des plus grands fans de Magnum Band. «

Pran konsyans » et « Pa pale la… » Si à mes funérailles cela pose un problème que l’on joue des musiques de Dadou pendant l’exposition, on peut m’exposer au parloir pour continuer la cérémonie à l’église !

Et quelle chanson te fait toujours pleurer ? « There’s no me without you », de Manhattan ! Tu imagines un homme te disant ces

paroles en étant sincère ? Seigneur ! Chaque fois que j’écoute cette chanson, me voilà partie dans mes rêves… en promenade, pieds nus sur le sable à la tombée du jour, le bras de mon chéri enlaçant ma taille… je m’arrête… voilà les larmes qui montent… sniff…

Quelle chanson que tu aurais souhaité avoir chantée ou écrite ? « Grann », en duo avec Dadou Pasquet

Quelle est la chanson qui te calme ? « Je chanterai », de Céline Dion. Je l’écoute toujours en avion ou quand il fait noir.

Je n’aime pas particulièrement le timbre de Céline, mais je lui concède que personne ne chanterait cette musique mieux qu’elle.

Y a-t-il une musique originale de film que tu aimes ? La musique finale du film « Le dernier des Mohicans » et « Alleluia » de Shrek.

Y a-t-il une chanson particulière qui t’a marquée ou qui te marque encore ? « A Woman to love », de Réginald Cangé, et je ne lui pardonne pas de me frustrer à

chaque performance de Fasil…

Croyante jusqu’au bout des ongles, la Diva se décrit ci-dessous en chansons. On la découvre sous un autre jour et on comprend que derrière son grand sourire et ses piques ironiques se cache un coeur sensible. Amoureuse de Dadou Pasquet, elle souhaite même que l’on joue un des morceaux du chanteur à ses funérailles.

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6 24 novembre 2011No 567

Le groupe Chaynan’m fait partie de la liste de ceux qui compo-sent et jouent de la musique lo-cale traditionnelle. Mais ils n’ont pas eu la chance de bénéficier

du support des institutions chargées de travailler à la bonne représentativité de la culture haïtienne.

Invités à participer au « Festival des divinités noires » par ACOFIN, les res-ponsables de cette formation rasin-jazz-percussions se démènent afin de trouver les moyens financiers pour pouvoir se rendre au Togo et représenter dignement et fièrement Haïti (fille aînée de l’Afrique). Chaynan’m n’est pas le seul à confronter ce problème. M. Jacques Nicolas, (vice-président du Conseil mondial du Pana-fricanisme) se dit indigné de constater que les étrangers accordent beaucoup plus importance à notre culture que les Haïtiens.

Cette formation, qui compte un effec-tif de neuf musiciens, a vu le jour au mois de mars 2006. Disposant d’un répertoire de soixante musiques, ils ont parcouru la moitié du « sud-ouest de la France » en l’année 2010 dans le cadre du Festival Sainte » organisé par le « Comité Interna-tional de la Francophonie ». Ce qui leur a valu l’invitation pour aller représenter Haïti au « Festival des divinités noires » au Togo, du 12 au 18 décembre prochain.

Pourtant rien n’est encore certain pour cette formation musicale qui a la volonté de se servir de la culture haï-tienne afin de pouvoir vendre une image positive d’Haïti.

Le manque d’encadrement des grou-pes et artistes par les instances concer-nées telles le ministère de la Culture a poussé au découragement certains musiciens qui faisaient cavaliers seuls. Souvent victimes de traitements inaccep-tables, ces artistes et musiciens demeu-rent malgré tout des ambassadeurs de notre culture.

Le maestro Georges Mulet Régis, le manager Patrick Louis dit « Canga », le « président du groupe » Reginald Jean-

Louis a.k.a Bonga, et Marie-Laurence Jocelin Lassègue peinent à trouver les billets. Les sponsors ne répondant pas à leur appel, il semble que tous ceux qui sont placés pour aider font la sourde oreille.

Face à l’impossibilité d’effectuer ce déplacement, le staff management de Chaynan’m passe au second plan. Dans ce contexte, le groupe sera en concert

le vendredi 25 novembre prochain au « Babako resto club », accompagné de Grégory Vorbe, Marc Mulholland (un artiste français) et AkiFam’n Rara. Ce spectacle est organisé afin de trouver des fonds pour effectuer ce voyage, et aussi pour obtenir avoir le support du grand public. L’invitation est lancée à tous ceux qui croient en l’épanouissement de notre culture. Les responsables de

« Chaynan’m », qui sont ouverts à toutes les propositions, peuvent être joints aux numéros suivants : 39 22 77 26/ 37 64 39 85 / 36 93 42 88

E-mail : groupechaynan’[email protected] Publigestion : rue Louverture Pétion

Ville. Pèlerin 11 # 67

Loramus Rosemond

Chaynan’m au Togo

Dans la liste des grands comédiens que le cinéma haïtien nous a permis de découvrir avant de

s’éteindre il y a de cela plus de deux ans, on retiendra certainement le nom de Jacques Maurice.

Jacques Maurice faisait partie des rares chrétiens à se lancer dans une carrière cinématographique. Depuis le jour où il s’est adonné au 7e art grâce à Languichatte Debordus et aussi à Reynald Délerme, Jacques Maurice, Papy Jacques pour les intimes, qui est aussi professeur en communication social et en journalisme, a tenu un rôle dans pas moins de 12 longs métrages.

Avec 25 ans dans le métier de journa-lisme, Papy Jacques, avant de se spécia-liser en sciences politiques, avait roulé sa bosse dans la plupart des grandes stations de radio de la capitale ; ce qui est à l’origine de son sobriquet : ‘’l’enfant terrible des médias’’. « Tout ce que j’ai, je le dois à Radio Lumière… c’est là que j’ai fait mes débuts », nous dit-il. « J’ai été par la suite à Radio Nationale ainsi qu’à Radio Métropole, entre autres. »

Présentement, Jacques Maurice, qui s’y connaît aussi bien en théâtre qu’en cinéma, est le directeur de Radio Shalom, « Radyo Legliz la », qui auparavant portait le nom de « Inspiration FM ». Jacques Maurice est à la tête d’une équipe très bien rodée. Il est détenteur d’un diplôme en tourisme sur lequel il ne travaille pas trop sinon qu’en présentant certaines villes du pays à travers son émission « Bonjour Haïti ».

Jacques Maurice est aussi musicien. Dans son plus jeune âge, il a été membre

du groupe « La Nouvelle Alliance ». Il a prêté sa voix lors de l’enregistrement du CD de l’hymne national et a une fois collaboré avec l’artiste évangélique Élie Pierre.

L’homme se considère maintenant comme un apôtre et non comme pas-teur, comme certains prennent l’habi-tude de le faire. Père d’une famille de 5 enfants, ce journaliste senior anime généralement des séminaires tant en Haïti qu’à l’étranger, à l’intention des travailleurs de la presse. Il est marié depuis 22 ans. Sa femme, une infirmière de carrière, participe avec lui à l’émission « Bonjour Haïti » pour présenter la rubri-que « Bonjour Santé ».

Pour Jacques Maurice, le cinéma en Haïti doit être repensé, car le déclin ne vient pas du fait que le public n’aimait pas le cinéma. « Il y a des films qui ont réussi à faire salle comble pendant trois mois, sans parler des films qui ont su do-miner le marché même aux dépends des films étrangers ». Ainsi, le numéro un de Radio Shalom FM plaide en faveur d’une collaboration entre les producteurs de films et les marchands de rues qui vendent généralement les contrefaçons. « Les marchands de DVD font aussi la promotion de nos pellicules même si en même temps ils sont en train de détruire le business en vendant les copies de nos films. En un temps record, des milliers de gens peuvent avoir ce produit à leur por-tée. » Il ajoute : « Le mieux aurait été que nous travaillions avec eux de manière à ce que nous puissions tous bénéficier du 7e art. »

Le PDG de la deuxième station de

radio la plus écoutée en Haïti (selon un sondage du groupe GNS6, financé par l’USAID et publié pendant l’été 2011) dit qu’il n’écarte pas la possibilité de refaire son apparition sur grand écran. Son plus

prochain projet serait de « créer d’autres studios en vue d’établir un véritable réseautage pour Shalom FM au niveau de chacun des 10 départements du pays. »

Duckenson Lazard

Jacques Maurice numéro un des médias

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8 24 novembre 2011No 567

Un rêve devenu réalitéDepuis leur enfance, la majorité

des membres du groupe RockFam rêvaient de devenir rappeurs. Ce désir a hanté leur esprit jusqu’à donner fruit. Le groupe « Brave Guys », qui allait devenir RockFam un peu plus tard, résulte de leur passion d’enfance. Officiellement, la formation RockFam Lame-a prend naissance le 18 novem-bre 2004 avec les artistes suivants : A.T.R.O.S, Big Jim, Dug-G, Fatal, Gray Nouvo Né, Jah B, Pikan, Knaggs, Toppy X, Killa Boss, Kizzy, Masta Preacha, et Yakuza. L’instabilité de Yakuza ne lui est pas favorable et il laisse le groupe bien avant la sortie du morceau vidéoclippé « Lame-a Deplwaye ». Kizzy a roulé sa bosse au sein de RockFam avant de le laisser en 2008. Yakuza et Kizzy ne furent que les premiers à emprunter cette voie. Le rappeur Gray Nouvo Né a pris des vacances prolongées puis-que, pour des raisons conjugales, il

Rockfam Lame-aest contraint d’émigrer aux Etats-Unis d’Amérique depuis l’année dernière. Le groupe rap phare de Delmas continue donc sans lui. Toutefois, le manager et les membres de RockFam précisent que Gray Nouvo Né fait toujours partie du groupe. Tout allait bien pour RockFam, jusqu’au moment où, publiquement, Dug-G déclare qu’il n’est plus un soldat de Lame-a. Cette nouvelle a chassé la vague de confusion des membres du groupe, qui ne savaient que dire de l’absence chronique de ce dernier dans les rangs de RockFam. Les autres soldats se sont armés de force et de courage pour remonter la pente, une situation qui ne leur a pas été fa-cile puisqu’en format réduit, l’effort à faire devenait rude. Malgré tout, les A.T.R.O.S, Big Jim, Fatal, Jah B, Pikan, Knaggs, Toppy X, Killa Boss et Masta Preacha font feu de tout bois dans le but d’honorer des contrats, d’assouvir la soif de plaisir du public, d’enrichir leur répertoire, et de maintenir bien

haut le flambeau du rap créole. Ces rappeurs ne partagent pas l’idée de dé-roger à leur objectif premier qui reste la bonne marche de RockFam, quoi qu’il arrive. Comme sept ans d’exis-tence ne représentent pas une mince affaire, les soldats ont échelonné la fête de leur anniversaire sur huit jours.

Rockfam honoreLe jeudi 10 novembre dernier,

le club Mango Lounge a hébergé la première célébration des sept ans de Rockfam. Pour ce faire, l’initiateur des soirées Hanava Guitar Night, Berthony, a planifié un programme spécial pour RockFam avec les artistes Délices Mési-fils, Mikaëlle Aimée Cartright, Beken et autres. Des personnalités comme Marie Laurence Jocelyn Lassègue, Juno7, l’animateur Ronito Edmond, Philippe Saint-Louis, Anne Cynthia, Queen B, Jhonny Célicourt, Paul Valcourt du site web Info250, Adolphe Janvier, Alex Valcourt, Caleb Dérameaux, Charlot

Murat, le Dj X-Load… ont été de la partie. Pour encourager certaines per-sonnes et institutions qui supportent d’une manière ou d’une autre le rap créole, RockFam a décerné des certifi-cats Honneur et Mérite. Patrick Monssi-gnac, Ticket Magazine, Marie Laurence Jocelyn Lassèque, le chanteur Beken, David Chéry, Joël Auguste, Rony Colin, Carel Pèdre, Berthony, l’initiateur de la soirée Havana Guitar Night, les émis-sions rap Rap’Rocher, Ghetto Vibes, Kronik, West Indies, Rapanou, MegaMix Show, Featuring, etc. Avant de clore la soirée, RockFam Lame-a a livré une chaleureuse prestation et s’est ensuite fait prendre en photo avec Man Lolo autour de leur gâteau d’anniversaire.

T-Parc Rony Colin porte la couleur de Lame-a

La fête de Havana Guitar Night n’était qu’une façon d’attirer l’atten-tion du public. Les grandes festivités

Solide comme un roc

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La tendance rap qui se veut une entité de l’ensemble appelé culture hip-hop est marquée par plusieurs mouvements en Haïti. Pour les acteurs de rap kreyòl, des facteurs comme la discrimina-tion, le désistement des sponsors, le man-que de moyens et les couleurs que présen-tent le tableau de la réalité quotidienne ne font qu’empirer la si-tuation. Un vrai sauve-qui-peut dans lequel seuls des durs à cuir parviennent à tirer leur épingle du jeu. Les soldats de la forma-tion RockFam Lame-a rentrent dans cette lignée : ils viennent de célébrer le 18 de ce mois leur septième an-niversaire d’existence. Saga de leur parcours.

étaient réservées pour le jeudi 17 novembre écoulé, au T-Parc Rony Colin avec une armada d’autres groupes. Tout a commencé avec le show des DJ Valmix, WillyMix et autres. Des fans de la tendance compas et rap ont répondu à l’invitation et se sont rassemblés au Parc dans l’unique but de participer à la célébration du septième anniversaire de RockFam. Les petits luminaires et la lumière des projecteurs ont contri-bué au bon déroulement de cette fête. Accompagné de l’incontournable Tonton Bicha, vers 12 h 25 a.m., le groupe reggae Brothers Posse livre sa marchandise. Vers 1 h a.m., après une prestation du tonnerre de la bande à Don Kato, un autre Dj maintient l’ambiance surchauffée en attendant la montée sur scène du groupe Clercine Mafya. 1 h 26 a.m. : le groupe D-Sun grimpe sur le podium pour faire son show. Vingt minutes plus tard, l’anima-teur Vlad Enjoy annonce le chanteur Jean-Bernard Thomas. Le groupe rap IL Click lui succède. Une nouvelle paren-thèse s’ouvre dans le programme : le danseur Robot Scorpion se surpasse durant les minutes de sa prestation. Le public apprécie. A 2 h 30 a.m., la forma-tion compas Djakout Mizik exécute son numéro. Ensuite, le groupe rap Brimad entre en scène. A 4 h 10 a.m., l’icône du rap de Delmas gravit le podium pour porter la fête à son zénith. Les rappeurs de RockFam invitent leur congénère Ded Kra-Z à venir chanter avec eux. La prestation des mouchoirs reprend son cours et une autre parenthèse danse

l’indisponibilité de quelques membres du groupe. L’avenir nous dira comment seront les prochains anniversaires de cette formation.

RockFam, fier de ses 7 ansLes rappeurs de RockFam ont

confronté des difficultés de toutes sortes pour arriver là où ils sont. Dans sa totalité, le groupe a voyagé pour la première fois le 16 janvier 2007, à l’occasion de la 6e édition du « Haitian Independance Festival ». Ils se sont réjouis de cette expérience qui allait se reproduire, car autres que les nom-breux voyages qu’effectue le groupe, les soldats de RockFam n’oublieront jamais leur passage à BET en février 2010. Ils saisissent cette opportu-nité pour rappeler au public que leur répertoire compte trois albums : « Sa w pa ka Konprann » en 2007, « Yon Lòt Vizyon » en 2008 et « Pa Gen Pase n’ » en 2009 ; leurs méringues carnavales-ques : « Anvayi » en 2007, « Kouvrefe » en 2008, « Piwo » en 2009, et « Ca va » pour le carnaval de cette année. En ce qui concerne les vidéos, le groupe a déjà sorti : Lame-a deplwaye, Jodi pa demen, Bang bang/Pa Pwoche et DelmaFIA.

« Toujou pi wo »Actuellement, RockFam travaille sur

la sortie de son 4e laser baptisé « Afiche w ». Cet opus contiendra 17 morceaux et des artistes comme Jimmy Ruff, Wyclef Jean, Freedom, Nickenson Prudhomme, Jean-Bernard Thomas et d’autres dont les membres de RockFam se gardent de dire le nom. Ils s’attendent à ce que les disques soient écoulés, que les morceaux soient les plus écoutés au moment de

leur sortie, et que les messages des textes de leurs compositions soient vé-hiculés. A en croire les dires du rappeur Pikan, la thématique de l’album « Afiche w » varie entre l’amour, la mélancolie, le social, le pouvoir de Dieu et la polémi-que positive. Aucune date n’est encore retenue pour la sortie du disque, mais les membres de RockFam demandent au pu-blic de faire preuve de patience puisque la production de « Afiche w » reste sous la responsabilité de « Sak Pase Records ». Ensuite, le groupe prépare sa tournée na-tionale, qui débutera dès le 7 décembre et prendra fin le 6 janvier 2012.

« Nous avons été boycottés à tous les niveaux, mais notre optimisme et notre désir de vouloir briller nous empêchent de baisser les bras. Au contraire, cela nous rend plus forts. Je demande à tout un chacun de ne pas acheter les contre-façons mais les disques originaux afin de supporter la musique haïtienne et les artistes. Que les jeunes sachent que nous ne cesserons jamais de nous battre pour eux. Le pays a besoin de nous, alors unissons notre savoir-faire pour sortir de cette impasse. Nous orientons nos remer-ciements à nos supporteurs : La Digicel, Valerio Canez, Ticket Magazine, Man Lolo, Cœurs-Unis, Mache Ti Tony, Patrick Mons-signac, Gary Pub, Rony Colin, etc. Format réduit ou pas, RockFam Lame-a conti-nuera d’avancer, et nous prouverons à tous combien nous sommes meilleurs qu’avant. Si ce n’est que la mort, rien ne nous empêchera de briller et personne ne nous arrêtera, car RockFam Lame-a est solide comme un roc ! », conclut le rappeur Pikan.

Wendy Simon

rentre dans le show. Certains groupes et rappeurs tels 21 de Dènye Bout Anba (DBA), Tricks Mafya, JD ?, KAZ de Replik et Sondy Murda Dem se font faire valoir. Le clou de ce moment est la courte improvisation rap du réalisateur Abdias Laguerre. La soirée prend fin à 5 h 00, après l’exécution de la méringue « Pi wo » des mouchoirs noirs. Une pre-mière fête d’anniversaire réalisée avec un format réduit causé par le départ et

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10 24 novembre 2011No 567

« Les livres peuvent se diviser en deux catégories : les livres du moment et les livres de toujours », disait John Ruskin. Il ne croyait pas si bien dire, car les livres, quels qu’ils soient, laissent toujours une empreinte sur le lecteur. Il en va de même pour les grandes personnalités de ce monde, et ceux de chez nous n’en sont pas exempts. Suivez dans cette ru-brique tous les jeudis, trois des grandes œuvres qui les ont marqués et qui ont peut-être changé leur vie.

Née à Port-au-Prince le 15 juin 1971, Emmelie Prophète est une femme de lettres. « Son œuvre est comme ce miroir qui ricoche sur des saisons connues, des lieux explorés et accessibles. La mélanco-lie, la solitude, la brisure, le chant du pays perdu et retrouvé, le désir à ciel ouvert, les blessures marchent dans toutes ses pages comme des secrets chuchotés. Emmelie Prophète, c’est une voix qui nous raconte dans des mots simples. C’est une voix qui se dévoile et nous dé-voile. » Africulture. Emmelie Prophète a été responsable de la Direction nationale du Livre pendant neuf (9) ans. Poète et romancière, elle est donc bien imbue

Emmelie ProphèteDes livres qui ont marqué…Des livres qui ont marqué…

Fais-nous une brève présentation de toi ?

Agée de 21 ans, Georgie est l’aînée d’une famille de quatre enfants. Membre de l’Église Baptiste Évangélique du Christ, je suis une jeune fille sympa, courtoise, fran-che, dynamique, ouverte et plein de rêves. La musique, la lecture, la plage, et les sorties entre amis sont mes principales distractions depuis quelque temps. Après mes études classiques au Juvénat Collège Sacré-Cœur en 2008, je me suis orientée vers le secréta-riat, et j’ai été diplômée à « Christ the King Secretarial School ». Travaillant actuellement comme assistante administrative au sein d’une entreprise de la place, j’envisage à l’avenir de faire une spécialisation en droit international, puis obtenir une licence en sciences diplomatiques.

Qu’est-ce qui t’a motivée à participer à ce concours ?

Pour être exacte, c’est la portée sociale de ce concours qui m’a surtout incitée à y participer. D’abord, c’était un moyen d’apporter ma contribution à la mission de la YADAH, association qui vise l’épanouis-sement, la formation et l’encadrement des jeunes du pays, particulièrement ceux de la communauté chrétienne. Ensuite, je me suis dit que ma réussite et mes expériences acquises lors de ce concours pourraient me rallier davantage à l’objectif collectif des as-sociations évangéliques et inspirer d’autres jeunes filles à suivre la voie.

Qu’est-ce qui t’a vraiment marquée à ce concours ?

Dans l’ensemble, c’est l’ambiance qui a régnée entre les candidates qui a surtout enchanté ma participation. Les postulantes, autant qu’elles étaient, ont su mettre de côté l’esprit de compétition et d’intérêts individuels pour se divertir sainement. Quand étaient venus les moments difficiles,

en équipe, on faisait preuve de courage et d’optimisme pour parvenir à bout de cette grande première initiative dans le milieu évangélique.

Étant Miss Chrétienne Été 2011, quels sont tes projets en perspective ?

Étant donné que je suis devenue ambassadrice de la YADAH Association, durant l’année de mon couronnement, je compte m’investir dans toutes les activités qu’elle aura à organiser. Du coup, je me tiendrai à sa disposition pour toute formation sur le développement personnel, sur l’éducation sexuelle… Par extension, dans mon agenda, plusieurs tournées dans les associations de jeu-nesse y sont programmées. J’envisage aussi d’élaborer une grande campagne promotionnelle pour que l’édition du concours Miss Chrétienne Été 2012 ait une couverture nationale afin que beau-coup plus d’églises y soient représentées l’année prochaine.

As-tu un message à faire passer ?Mon message s’adresse à la jeunesse.

Je tiens à lui rappeler qu’elle est source d’espoir et de changement pour ce pays. Haïti recouvrera la vie que lorsqu’elle aura fait preuve d’objectivité dans l’ac-complissement des intérêts communs. Elle a pour devoir de se battre pour ce en quoi elle croit. Si quelqu’un se demande où trouver la force dans le marasme où nous vivons, je saisis cette occasion pour clamer que Dieu est source de force, de lumière et d’opportunité pour ceux et celles qui croient en lui. Il a su me diriger, il vous dirigera assurément. Vous n’avez rien à perdre mais tout à gagner en essayant.

Propos recueillis par Dimitry Nader Orisma

Georgie PierreMiss Chrétienne Été 2011

C’est une première dans le milieu évangélique haïtien. Le concours Miss Chrétienne Été 2011 lancé il y a environ un mois a été bien accueilli par les jeunes filles du secteur protestant qui nourrissent le désir de se valoriser à travers de telles activités. Pour cette initiative d’envergure et d’innovation, quatre-vingt-cinq (85) postulantes ont répondu à l’appel de YADAH Association, initiatrice de ce projet visant à encadrer les valeurs chrétiennes. A l’issue de la grande finale réalisée le 13 novembre 2011, avec une douzaine (12) de prétendan-tes, Georgie Pierre s’est révélée l’heureuse gagnante de cette premiè-re édition de Miss Chrétienne Été. Entrevue avec la miss.

de l’importance des livres et de l’impact qu’ils peuvent avoir sur la vie d’une personne.

« Le Tunnel » (1948), Edition du Seuil, d’Ernesto Sabato

Voici l’un des plus grands chefs-d’œu-vre de la littérature sud-américaine. Le roman est différent de la littérature Lati-na que nous connaissons, illustrée par le réalisme magique cher à Garcia Marquez. Ici, nulle trace de fantastique. Sabato nous plonge au contraire d’une manière extrêmement réaliste dans les méandres d’une conscience torturée. [n.d.l.r.]

« Non seulement c’est une très belle lecture, mais jamais un autre auteur n’a abordé aussi efficacement le problème de la jalousie. »

« A la recherche du temps perdu » (1908-1909 ; 1922), Gallimard, de Marcel Proust

Roman écrit et publié en sept tomes, dont les trois derniers parurent après la mort de l’auteur. Plutôt que le récit d’une séquence déterminée d’événements, cette œuvre s’intéresse non pas à la mé-

moire du narrateur, mais à une réflexion sur la littérature. Marcel Proust écrit : « J’ai eu le malheur de commencer mon livre par le mot ‘’je’’ et aussitôt on a cru que, au lieu de chercher à découvrir des lois générales, je m’analysais au sens indi-viduel et détestable du mot. » [n.d.l.r.][1]

« A partir de ce livre, j’ai eu ma plus belle leçon d’écriture. »

« L’espace d’un cillement » (1959), Gallimard, de Jacques Stephen Alexis

À Port-au-Prince, au « Sensation Bar », la Niña Estrellita, jeune prostituée d’origine cubaine, exerce ses charmes. Elle va rencontrer un homme, El Caucho, mécanicien en moteurs de bateaux sur le chantier du port, syndicaliste, qui va changer le cours de sa vie. Cette courte rencontre, échelonnée tout au long de la semaine sainte, interprétée sur le thème multiple de la perception sensorielle, s’amplifie jusqu’à offrir une improvisation de portée initiatique : la découverte de soi par la magie de la vue, de l’odorat, de l’ouïe, du goût et du toucher, sens qui s’épanouissent jusqu’à en faire apparaî-tre un sixième car ils s’enrichissent sans cesse de leur reflet chez l’autre, l’être aimé. Révélation mutuelle, car El Caucho saura aussi, un instant, s’émerveiller de redevenir Rafaël, adolescent cubain ébloui dans une mer orange de soucis juste épanouis. Mais le grand choc sera, pour la Niña, de se redécouvrir Eglantina et de repartir sur le chemin de la vie, un autre chemin pour une autre vie ; métamorphose qu’elle assume par un apprentissage solitaire d’une liberté trop soudain révélée.

« Pour moi, c’est l’un des meilleurs écrivains haïtiens ayant jamais vécu. J’aime ses œuvres, particulièrement ce livre. Bien écrit, plein d’humanité, c’est un livre qui nous laisse nécessairement quel-que chose après sa lecture. »

Péguy F. C. [email protected]

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1124 novembre 2011No 567

Le groupe Zin a dit oui à l’éduca-tion des enfants de KOREBEL au Bel-Air.

Cette aventure a débuté en octobre 2008 par le biais d’un ami d’en-fance de Jean-Claude Denis, le manager du groupe Zin. Celui-ci, à son tour, a invité son équipe à travailler jusqu’à date pour le bien-être des enfants.

Au total, six cent cinquante-sept (657) enfants de l’école fondamentale sont parrainés par les membres de Zin, ainsi que par M. Jean-Claude Denis chaque année. Le lundi écoulé, une délégation composée d’Alan Cavé, Jean-Claude De-nis, Roberto Volcy, ainsi que du président de la fondation Pwoteje Demen Nou, M. Georges Brunet, a procédé a une distri-bution de kits scolaires à Korebel, école communautaire de Bel- Air.

D’après M. Jean-Claude Denis, ce travail aidera à parer au problème de la délinquance juvénile. « Car éduquer un enfant, c’est lui permettre de devenir un homme utile à sa société », s’exprime le manager de Zin, qui a laissé toutes ses activités à New York pour apporter sa participation au développement humain dans cette zone jadis dite de non-droit.

Dans une ambiance chaleureuse, ces enfants très talentueux de Korebel ont gratifié leurs parrains d’une très belle chorégraphie afin de les remercier de la peine qu’ils se donnent de participer à leur éducation.

Les responsables de Korebel affirment que l’aide apportée par ces gens est très appropriée, et cela a permis à l’école de fonctionner, de payer le personnel, et de subvenir au besoin physique de l’espace.

Les résultats obtenus sont vraiment intéressants car vingt-et-un (21) élèves sur vingt-quatre (24) ont réussi aux examens d’Etat de fin de deuxième cycle fondamental. Parrainer ces enfants pour

Zin s’investit dans le social

l’année 2010-2011 a coûté la somme de 105 400 $US, et la majeure partie des fonds venaient des généreux donateurs et des amis de Jean-Claude Denis et des musiciens du groupe. Des galas et d’autres activités sont organisés dans le but de générer d’autres fonds au bénéfi-

ce de ces enfants de Korebel. Pour que la vie soit plus belle dans cette aggloméra-tion où les gens restent encore sur le qui-vive, il serait de bon aloi que ces œuvres sociales continuent afin que l’éducation ne soit plus un luxe. Jean-Claude Denis et les membres de Zin se disent confiants

quant aux progrès que peuvent réaliser ces enfants. « Donc, je n’abandonnerai jamais ces petits », ajoute-t-il.

Bravo à cette initiative combien loua-ble et bénéfique pour ces enfants !

Loramus Rosemond

Bon en maths, Edouard Carrié était piètre en lettres. Curieuse-ment, les débuts de cet homme d’affaires de 24 ans ne font pas

monter à l’esprit un théorème mais la réplique de Rodrigue dans le Cid : «aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années». Précoce il est vrai, Edouard Carrié, comme beaucoup de nouveaux investisseurs avec des idées plein la tête, des plans d’affaires bien au chaud sous les bras, a pourtant galéré afin de trouver un crédit d’une banque de la place. «Je n’avais pas de collatéral et mon père, Roger Carrié, avait dû donner les garanties pour mon premier prêt afin que je puisse lancer les opérations», a confié le finaliste 2011 du concours «Entrepreneur Digicel». Le patron de la «Environnemental cleaning solution S.A.» qui emploie 59 personnes, a un concept clé : «le déchet, c’est de l’argent».

Et, à travers toute la zone métropoli-taine de Port-au-Prince, un peu plus de 6 000 personnes collectent, apportent et vendent des bouteilles en plastique à son usine. Chaque jour, c’est presque un million de bouteilles en plastique propre, de type (PET) (plastique transparent), soit environ 45 000 livres à 4 gourdes la livre qui sont achetés et autant qui ne sont plus dans la nature, dans nos rues pour polluer. Une fois compactées, les bouteilles en plastique traitées sont

Edouard Carriétransforme le fatras en cashFils d’un industriel du textile, Edouard Carrié est aussi dans les affaires. Dans le recyclage de bouteilles en plastique. L’impact socioéconomique et environnemen-tal de son entreprise -«Environnemental cleaning solution S.A. » - lui a valu d’être classé parmi les finalistes du concours Digicel Entrepreneur de l’année 2011.

exportées, a révélé Edouard Carrié, conscient de l’impact positif du recyclage sur l’environnement et sur le revenu des menages concernés.

Originaire de Port-au-Prince, l’homme d’affaires s’ouvre au reste du pays. Ceux qui viennent des provinces avec des volumes importants sont susceptibles d’avoir un prix spécial, a-t-il dit, persuasif dans un appel au ralliement, au konbit pour relever les défis auxquels le pays est confronté . Contagieux dans sa foi en l’avenir d’Haïti, Edouard Carrié invite les jeunes à «investir» et à «s’investir dans le pays». Souvent, a-t-il fait remarquer, des jeunes ont de bien meilleures idées d’affaires que des seniors. Cependant, Edouard Carrié n’est pas d’un optimisme béat. «Il faut de l’audace, pas sans calcul, sans préparation», selon ce fan de Barce-lone et de Leonel Messi.

Friand de «Poul peyi», de griot, Edouard Carrié, fier d’être classé parmi les finalistes pour l’Ouest, regarde l’avenir avec optimisme et un engagement de toujours faire mieux. «Je ne m’imagi-nais pas que ce projet allait avoir tant d’ampleur», a confié cet ex-étudiant en entrepreneuriat à Tampa University.

Edouard Carrié, amateur de soirées mondaines, croque la vie à pleines dents. Physique d’athlète, il a décidé d’investir là où d’autres ont rechigné à le faire. «Fatra se lajan», a-t-il rappelé, invitant à la

créativité en vue de créer des emplois en Haïti où le taux de chômage atteint plus de 50 % de la population active.

Edouard Carrié, dont le mémoire de sortie a été effectué sous le thème «La création d’entreprise», avait, bien avant de se lancer dans la ramassage, le triage et le compactage de bouteilles en plastique, compris l’ampleur du défi pour mettre les gens au travail. L’initiative de la Digicel est un stimulant important

dans ce sens. Elle permet de braquer les projecteurs sur des hommes et femmes d’affaires, sur l’impact multiple de leurs réalisations dans les communautés et sur leurs besoins, a souligné Edouard Carrié, qui jure de garder le cap : transformer le fatras en cash pour tous.

Roberson [email protected]

Finaliste national /Entrepreneur de l’année

Alan Cave Jean Claude Denis Manager de Zin distribuent des Kits scolaires a KOREBEL une ecole communautaire au Bel ‘air

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12 24 novembre 2011No 567

Coup de pouce

Sur fond d’un nouveau projet musical baptisé « Ma-J », acronyme réalisé avec les

noms des initiateurs Marco et Junior, le compas et le rap, une fois de plus, s’har-

monisent à la perfection. Pour une première collaboration entre ces chanteurs

respectifs des groupes Barikad Crew et Back-Up Family, l’enthousiasme est à son point

fort. Car ensemble, ces messieurs envisagent de remettre à neuf leur carrière artisti-

que pour partir à la conquête de nouveaux horizons.

« Dans la réalisation des vidéoclips ou des singles, il a toujours eu des collabora-

tions entre artistes et musiciens de différentes tendances musicales », soutient Marco.

Mais «Ma-J» se veut beaucoup plus que ça. « C’est le premier projet d’album visant à

valoriser le compas et le rap sur un même piédestal », poursuit Junior Bonheur.

Pour emboîter le pas, ces originaires de la Gonâve qui se côtoient depuis plusieurs

années ont déjà lancé en duo leur tout premier tube intitulé « Li te renmen’m ». Un

test pressing qui annonce les couleurs du groupe sur les ondes des radios de la place

et la sortie d’un nouvel album en prélude de la prochaine saison estivale. Enregistré

au studio Shillo Recordz, « Li te renmen’m » traite d’une histoire vraie bercée entre

le regret et le désir d’un amour perdu à tout jamais. A travers ce single qui révèle les

souvenirs inoubliables d’un être cher parti pour l’au-delà, Marco et Junior, chacun à sa

façon, chantent leur désespoir et leurs remords.

En attendant le tournage du clip « Li te renmen’m » (qui sera réalisé sous peu par

Réginald Georges) et la grande première de « Ma-J » pour cette fin d’année, il faut pré-

ciser que ce n’est pas dans l’objectif de boycotter leur groupe respectif que ces artistes

font route ensemble, mais c’est pour eux une évolution de carrière excitante à laquelle

ils tiennent beaucoup. Dimitry Nader Orisma

Ma-Jun bel accord entre

le compas et le rap

Beautiful Peopleà Mango LoungeLe 19-11-2011

Au milieu, Mike Money Spender, l’initiateur du programme accompagné de quelques membres du staff organisateur

Dj Bounce

Le rappeur DaveWizzy (De Pick-Up Click) en compagnie de ses amies

Trois Djs Emergents

Dj Swagg en pleine animation

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1324 novembre 2011No 567

les jeunes aux premières loges

Joël Widmaër jouissant lui aussi de la soirée

Deux des danseurs exécutant leur numéro

Lunise Morse toujours aussi ravissante!

Ram à Club Indigo le 18 11 2011

Gede Mazaka pran yo... Un couple posant pour notre photographe A quoi penses-tu belle tickette?

Plus on est de fous plus on s’amuse!

La danse et le vèvè étaient au rendez-vous

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14 24 novembre 2011No 567

Né le 13 mai 1953 au Cap-Haïtien de mère et de père haïtiens, Charles Guy Étienne est marié à Marilyn Vaval Étienne

qui est la mère de ses trois enfants. Après ses études secondaires, Guy a été admis à la faculté des Sciences de l’Université d’Etat d’Haïti, où il a fait parallèlement des études en Génie civil et en chimie, niveau Licence ès-Sciences. Puis, il est parti en France, avec son diplôme d’ingénieur civil et sa licence de chimie, pour poursuivre ses études, avec le rêve de revenir avec son doctorat en chimie.

En juin 1982, son beau-père, M. Er-nest Vaval, alors directeur du collège Catts Pressoir de Port-au-Prince, lui demanda de revenir en Haïti pour le remplacer à la direction du collège. Suite à d’intenses réflexions, il a fait le choix de sacrifier son rêve person-nel pour se mettre au service des jeunes de son pays. « Vingt- neuf ans plus tard, quand j’analyse les résul-tats de mon travail, je ne regrette nullement ma décision », confie celui qui est aujourd’hui finaliste national de la deuxième édition du concours « Digicel Entrepreneur de l’année ».

En fait, à ses débuts à la direction du collège Catts Pressoir, il ne s’était jamais considéré comme un entre-preneur. Quelques années plus tard, (en 1987), ce passionné de lecture scientifique, de la musique et de la peinture réaliste a compris que pour moderniser la qualité de l’enseigne-ment, pour répondre aux besoins de développement de ce pays ainsi que pour atteindre son nouveau rêve qui

était de positionner le collège Catts Pressoir parmi les meilleures éco-les du pays et de la région, il fallait trouver les moyens économiques et stratégiques adéquats.

« Il est bien sûr évident qu’en aucun cas, une école de qualité ne peut être considérée, voire confon-due avec une entreprise commercia-le. Un enseignement de qualité coûte excessivement cher », reconnaît celui qui n’a pas peur d’affronter les difficultés.

Charles Guy Etienne n’a jamais vu une bouteille aux ¾ vide, mais tou-jours au ¼ remplie. Il a donc toujours imaginé des scénarios de solutions pour toutes les difficultés qu’impose un enseignement de qualité. Ce n’est pas pour rien que face à l’orientation scientifique et technologique qu’il avait choisie de donner au collège Catts Pressoir, que des rencontres de formation pédagogique sont orga-nisées régulièrement pour les ensei-gnants de l’établissement.

« Etant donné que nous n’avons jamais reçu de subventions de l’Etat et d’aucune organisation, nous avons dû gérer, selon les principes de base scientifique de l’entrepreneuriat pour faire du collège Catts Pressoir un cen-tre d’éducation de grande qualité et compétitif, tant sur le marché natio-nal que sur le marché international, un collège de référence, malgré les difficultés économiques quotidien-nes », souligne Guy Etienne.

En effet, sans sa famille, sa réussite ne serait pas possible aujourd’hui dans son champ d’activité. Le grand succès du collège est aussi dû à la

détermination, aux compétences et au courage incomparable de son épouse, à la direction de la section primaire. Guy Etienne rend aussi un hommage à toute la famille Vaval, particulièrement Mme Jeanine Laroche Vaval, fondatrice du collège Catts Pressoir, qui n’a jamais consi-déré l’établissement scolaire comme une entreprise commerciale. Cette famille s’est convaincue que seul le réinvestissement permanent dans le secteur éducation peut permettre à une école de survivre en fournissant une éducation de qualité.

Aujourd’hui, l’esprit d’entrepre-neuriat de Charles Guy Etienne a été reconnu par la compagnie téléphoni-que Digicel et il ne cache pas sa fierté d’être parmi les finalistes nationaux. Avec une telle initiative, la Digicel, estime l’éducateur, a scruté des valeurs, valorisé des efforts, qui trop souvent restent dans l’ombre et pour-tant qui devraient servir de modèles, poussés par les entrepreneurs vers le succès, et, du même coup dynamiser sérieusement le développement du pays.

« Etre finaliste national du concours me porte à regarder le suc-cès du collège en face. Cependant, je précise que le succès n’est que l’auto-risation de continuer. Ainsi, être fina-liste du concours m’autorise à conti-nuer à fournir un service de qualité aux jeunes qui me sont confiés. C’est aussi un message adressé à toutes les écoles du pays », réagit M. Etienne.

Son rêve est de faire de son éta-blissement scolaire un modèle pour le pays et pour la région, et transfor-mer aussi le système éducatif haïtien en force motrice du développement de la nation. Une éducation de qua-lité, la jeunesse en a grand besoin aujourd’hui.

Valéry DAUDIER

Finaliste national /Entrepreneur de l’année

Guy Etiennepour une éducation de qualitéGuy Etiennepour une éducation de qualité

Ce nom peut ne vouloir rien dire pour certains, mais si l’on parle du collège Catts Pressoir de Port-au-Prince, cela donne automatiquement une idée. Passionné de la lecture scientifique et fan de la musique classique et haïtienne avec un certain penchant également pour des gen-res latino, Charles Guy Étienne, directeur dudit collège, est l’un des finalistes nationaux du concours « Digicel Entrepreneur de l’année 2011 ». Un homme qui croit que seul le réinvestisse-ment permanent dans le secteur éducation peut permettre à une école de survivre en fournis-sant une éducation de qualité.

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1524 novembre 2011No 567

Lexique des «bredjenn»Lexique des «bredjenn»

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DéfinitionChimique ou naturelle, un antibio-

tique est une substance fabriquée par un microorganisme avec la faculté de contrecarrer l’accumulation de germes bactériens, dans le but de bloquer les effets de ces derniers ; on parle d’antibio-tique bactériostatique, ou de les éliminer ; on parle d’antibiotique bactéricide.

HistoriqueAu XXe siècle, on découvrit la moi-

sissure du Pénicillium qui agissait sur les cultures (plantations) comme antibio-tique. Un peu plus tard, soit en 1940, la pénicilline fut mise sur le marché. Des milliers de vie étaient sauvé. On effectua par la suite des recherches qui permirent de développer d’autres classes d’antibio-tiques agissant contre les infections de la peau, la pneumonie, la tuberculose, etc.

UtilisationUn antibiotique s’utilise uniquement

sur ordonnance et ne doit jamais être prise à l’initiative d’une automédication ou d’une tierce personne n’ayant pas

Pour utiliser les antibiotiquesà bon escientAu moindre signe de malaise, certaines personnes pour ne pas dire la majorité d’entre nous, ont recours aux antibiotiques. Ce qui ne serait pas grave, vu que ces médicaments renforcent notre système immunitaire et l’aide à combattre toute agres-sion contre l’organisme venant d’agents pathogènes. Sauf que l’utilisation répétée d’antibiotique fini par en amoindrir l’effet.

les compétences requises, comme par exemple un médecin. Généralement l’ordonnance est faite après que les germes bactériens aient été identifiés, suivant la localisation de l’infection, du terrain en question, c’est-à-dire l’âge, les antécédents, les problèmes d’allergie, et la durée de vie de l’antibiotique.

Il arrive que dans une même ordon-nance médicale, des associations soient montées des antibiotiques. Le but est de renforcer l’effet de leur action, de lutter contre une infection microbienne et d’éviter à tout prix la résistance des germes. Mais seulement un médecin est habilité à le faire, parce qu’il est le seul à connaître celles qu’il ne faut pas associer entre elles.

La résistance : cases et conséquen-ces

La résistance se définit par le fait qu’une bactérie devient insensible (résis-tance) à un ou plusieurs antibiotique(s). La bactérie trouvant une «parade» pour lutter contre son agresseur du moment (l’antibiotique), et par différents méca-

nisme va essayer de rendre l’antibio-tique inactif. Comme susmentionné, il est impératif de veiller à ce que les germes ne développent de résistance aux antibiotiques. Curieusement, si dans un premier temps le risque infectieux diminue énormément, employé de façon générale, et dans certains cas de manière abusive ; en traitement préventif ou pour une cure par exemple, les antibiotiques conduisent à la croissance de microbes antibiorésistants, à l’augmentation de risque nosocomial (infection contractée dans un établissement de santé), et à l’augmentation du développement de certains cancers.

Différence avec les antiseptiquesLes antiseptiques ne sont en rien

des antibiotiques. Les premiers ont pour fonction de tuer un maximum de bactérie, virus, champignon et leur mode d’action n’est propre à aucun germe. Contrairement à un antibiotique qui a une action spécifique. Ils ne sont usés que localement et uniquement en sur-face externe (sur la peau). Mal employés,

les antiseptiques provoquent des fissu-rent sur la peau et font que la plaie met du temps à cicatriser.

ConséquencesDe grandes conséquences découlent

d’une utilisation abusive (par exemple lors de maladies virales � grippe �, ce qui est inutile), en excès ou de façon mal-appropriée (posologie et traitement pas suivi jusqu’à la fin). Il faut penser éga-lement que la bactérie développe une sorte d’intelligence (celle de la nature) pour expliquer cette augmentation de la résistance. Toutefois, une consomma-tion moindre, de façon appropriée par l’homme peut fortement contribuer à la diminution de la résistance aux antibio-tiques.

Nul ne besoin donc de revenir tout ce qui a été dit. A bon entendeur, salut !

Péguy F.C. [email protected]

Pris à sa juste valeur, chaque mot se veut un assemblage d’épigraphes d’horizons divers renfermant une charge sémantique. Pour faire de beaux vers, embellir leur produit ou véhiculer un message propre à leur milieu, les principaux acteurs de la tendance rap (rappeurs et dj) apportent souvent de nouveaux mots et dictons dans notre vernaculaire. Ainsi, dans la rubrique « Lexique des brendjenn » de cette se-maine, nous vous présentons la suite de monèmes «Blòdè pa nan bese triye…».

Il suffit de marteler « Ti blòdè pa nan bese triye » pour avoir ipso facto la répli-que : « Sa l’ jwenn li pran » ! Pour un dic-ton populaire, c’en est devenu un. Ce qui le rend plus amusant, s’avère qu’il figure dans le parler d’une pléiade d’accros des festivités nocturnes. Ah oui ! Les pro-grammes nocturnes baptisés « ti sourit » restent une source intarissable des slo-gans de la rue. La majorité des fêtards les connaissent par cœur car leur propaga-tion se fait avec la facilité d’une tempête emportant du sable. Faire danser la foule et se faire acclamer de tous devient une nécessité pour les artistes. Particulière-ment, les Dj, pour qui la saison de vaches maigres touche à sa genèse.

« Ti blòdè pa nan bese triye, sa l’ jwenn li pran » ! Jusqu’à preuve du contraire, ce dicton n’exige aucune analyse syntaxique puisqu’il paraît assez explicite. Dans le créole haïtien, le thème

« Blòdè pa nan bese triye…»« blòdè » est un anglicisme, car il se veut une forme linguistique issue du mot « brother », qui est propre à la langue an-glaise. Dans le « Lexique des brendjenn : likid blòdè pa gaspiye » paru dans le Ticket 565 de la semaine dernière, nous l’avons expliqué.

Pour ceux qui n’ont pas l’habitude d’aller au marché dans le centre-ville ou d’acheter des fripes, il sera sûrement difficile de comprendre les thèmes « bese triye ». C’est dans cette perspective que nous allons en apporter des précisions. Les marchandes de légumes, de produits de première nécessité et de fripes ont pour coutume d’étaler leur commerce au sol, sur un sac, un tapis ou sur un drap. Donc, pour acheter quelque chose de ce dit commerce, le client doit se baisser.

Par exemple : « Sa madanm sa gen la l’ paka bese pou l’ achte an ? »

Etant donné que les produits ne sont pas tous bons, il incombe au client de chercher les meilleurs. D’où, la raison d’être du mot « triye » dans le dicton.

Par exemple : « Gade ti nèg, si w’ pa p achte pa triye pèpè an » !

Revenons à l’objectif premier qui était de trouver la charge sémantique du dicton « ti blòdè pa nan bese triye, sa l’ jwenn li pran ».

Par des « brendjenn », ce dicton a vu le jour dans le but de chasser les critères permettant de choisir la fille digne de son potentiel. « Ti blòdè pa nan bese

triye sa l’ jwenn li pran », des gens le disent et en font usage. Il s’adapte à la réalité des clubs, des ghettos, de la rue, des prostitués et particulièrement des festivités nocturnes. Fort souvent, privés de partenaires, les hommes vont dans ces genres d’activités dans l’espoir de trouver une fille pour passer la nuit. Au début de la soirée, ils s’amusent, boivent de la bière, fument et jettent un œil un peu partout. Mais avant la fin de la soirée, ils cherchent comme des fous n’importe

quelle fille pour tuer la nuit. Quand il se fait vrai-ment tard, la logique exige que ces types de personne trouvent une « zòbòy » au lieu de rentrer chez eux bredouille. Ils savent que les critères d’avoir une bonne fille sont complexes, mais

aveuglés par le désir sexuel, ils se lancent à la poursuite

de n’importe qui. Qui pis est, ils considèrent les filles comme des légumes ou des fripes du

« mache anba ». En rentrant chez eux, s’ils se font

remarquer par des amis qui les connais-sent bien, ils lanceront avec aisance : « Ti blòdè pa nan bese triye non, baz ! Sa m’ jwenn m pran » ou encore, « malfini pa jwenn poul, li pran pay ».

En bon Don Juan, « ti blòdè pa nan bese triye, sa l’ jwenn li pran » est un dic-ton à repenser. On peut toujours « bese triye », l’important est de savoir chercher ce que l’on veut.

Wendy Simon

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16 24 novembre 2011No 567

Si la pratique de l’aquaculture a pu atteindre un certain niveau de perfectionnement en Haïti, c’est grâce aux connaissances et à la dé-termination d’un homme,

dénommé Valentin Abe, qui a su trouver les moyens pour matérialiser un rêve longtemps caressé, à travers la création de Caribbean Harvest dans la commune de Croix-des-Bouquets.

Fondée en 2005 par le Dr Valen-tin Abe, un agronome de renommée mondiale, Caribbean Harvest est une organisation de bienfaisance dont la mission consiste à utiliser la technologie moderne de l’aquaculture afin de créer une industrie de pêche nationale et d’of-frir aux Haïtiens une plus large gamme de choix dans le domaine de la nutrition. En plus de contribuer à la suffisance alimentaire haïtienne, la production des fermes piscicoles de Caribbean Harvest servira à la fois sur les marchés intérieurs d’Haïti et à l’exportation.

Caribbean Harvest fonctionne comme une coopérative pour les producteurs de petits poissons. Tout le revenu (après le capital de croissance, etc.) est distribué soit comme salaire parmi les pêcheurs ou utilisé pour créer un fonds visant à améliorer les conditions de vie dans les villages de pêche situés dans le voisinage des bassins piscicoles.

A ce rythme-là, M. Abe est sur le point de gagner son pari. Car, mis à part les 200 personnes vivant essentiellement de Caribbean Harvest, le succès de cette entreprise dépasse les limites de son lieu de création à tel point que l’agronome envisage d’étendre ses activités aquaco-les dans le Plateau Central, dans le Nord-Est, et aussi dans les zones frontalières attenantes au Lac Azuei.

En outre, assez régulièrement, l’or-ganisation reçoit des visites d’étrangers qui, touchés par sa réussite dans l’aqua-culture, ont contacté le ministère de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural (MARNDR) qui les oriente vers Valentin Abe. C’est fort des progrès réalisés par l’entreprise et sa contribution dans le développement du milieu que son propriétaire et fondateur, le Dr Valentin Abe, a été sélectionné par les 24 finalistes du concours national Digicel Entrepreneur de l’année 2011.

Qui est Valentin Abe ?Agé de 48 ans, cet originaire de la

Côte d’ivoire est détenteur d’un doctorat en aquaculture de l’Université d’Auburn, dans l’Alabama (sud-est des Etats-Unis). Avant de débuter dans l’entrepreneu-riat au début des années 2000, il était professeur d’université et a également travaillé dans des organisations inter-nationales. Déçu par les maigres résul-tats enregistrés par ces dernières sur le terrain, il a décidé de se consacrer à des activités plus utiles à la communauté humaine.

« Ainsi, vers la fin des années 90, j’ai pu constater qu’il y avait d’énormes possibilités dans le domaine de l’aqua-culture dans le pays et personne ne s’y intéressait. De plus, tous les experts s’accordaient sur le fait que seules les en-treprises privées pouvaient réussir dans le domaine. Il y avait une opportunité et je l’ai saisie», a déclaré Valentin Abe, pour qui les débuts dans l’entrepreneuriat étaient difficiles.

Des progrès énormes « Il y avait un manque de capitaux et

les fonds que j’arrivais à collecter étaient très insuffisants pour mes idées. De plus,

il me fallait ajuster ma stratégie au fur et à mesure que je connaissais mieux les gens et le terrain », affirme le créateur de Caribbean Harvest, qui croit aujourd’hui que le jeu en valait la chandelle. Car selon lui, les progrès réalisés ces cinq dernières années sont énormes. « Dans un premier temps, j’ai pu doter le pays d’une des plus grandes écloseries -éta-blissement d’aquaculture destiné à la re-production des géniteurs et à l’obtention de jeunes larves et d’alevins- de toute la Caraïbe. Dans un second temps, j’ai mis sur pied un système de grossissement des poissons très performant qui permet à des centaines de petits fermiers de produire et générer des revenus substan-tiels.»

Marié et père de trois filles, la famille occupe une très grande place dans la vie de cet expert en aquaculture, en dépit du fait que sa femme et ses enfants vivent hors d’Haïti. « De ce fait, je vais les voir à la moindre opportunité. Pour nous, c’est toujours des vacances lorsque nous som-mes ensemble. J’ai le plein soutien de ma famille dans ce que je fais ; les enfants se plaignent toujours de mes absences, mais lorsque nous nous retrouvons, c’est toujours la fête », indique le diplômé d’Auburn, qui fait de la lecture son passe-temps favori après le travail.

«Malheureusement, je ne lis pas les livres haïtiens. Toutefois, j’ai pris la ré-solution l’année prochaine (2012) de lire plus de livres d’écrivains haïtiens. Mes auteurs préférés sont: Ken Follet, John Grisham, Tom Clancy et autres.»

Il a une grande passion pour la pein-ture haïtienne. Il y a du talent a profusion chez les jeunes peintres, mais ils man-quent d’encadrement, constate-t-il.

S’il n’était pas agronome, M. Abe serait un footballeur professionnel. C’est mon sport favori, dit-il, et mon joueur préféré est l’Ivoirien Didier Drogba. Sa musique préférée est le jazz. Il consom-me également du Kompa et Nu Look est son groupe favori.

Valentin Abe va souvent au restau-rant. Ses plats préférés sont le cabri boucané, le poisson boucané et le riz au «djondjon». «Mes restaurants préférés sont: la Plantation, le Chateaublond (Parc historique de la Canne à Sucre) et Pizza Garden (qui ne servent pas toujours ces plats!)», soutient-il.

En ce qui concerne ses choix radio-phoniques, M. Abe dit aimer écouter Radio Vision 2000 et Radio Quisqueya (avec Liliane Pierre-Paul) pour les nouvel-les. « Pour la musique, je préfère Radio Métropole (Jazz) et Horizon 2000. Mon journaliste préféré est Valéry Numa », as-sure l’agronome qui déclare ne pas aimer beaucoup les fêtes mondaines.

Furcy est l’un des endroits du pays où il aimerait vivre toute sa vie. ) Il aime beaucoup s’habiller, mais il n’aime pas porter les costumes, déformation profes-sionnelle oblige.« Après tout, je ne suis qu’un fermier », concède-t-il.

Le rêve qu’il aimerait réaliser main-tenant, c’est de visiter Bali et l’Italie avec sa femme. De confession chrétienne, Valentin croit que sa plus grande qualité, c’est l’amour qu’il a pour son prochain. Tandis que son plus grand défaut, c’est la confiance qu’il fait aux gens.

« Enfin, je crois que je suis un assez bon époux. Cependant, ma femme serait la mieux placée pour répondre à cette question.

Cyprien L. Gary

Valentin Abe le géniteur de Caribbean Harvest

Finaliste national /Entrepreneur de l’année