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L’ACTION FRANÇAISE 40 ans après 40 ans après le premier p le premier p as sur la Lune as sur la Lune L'a L'av entur entur e spa e spa tiale tiale, hier et aujour hier et aujour d'hui d'hui PAGES 6 ET 11 1969-2009 1969-2009 RP MICHEL LEL RP MICHEL LEL ONG : ONG : LA B LA B UR URQ A, A, MAR MAR GIN GIN ALE ET IN ALE ET INACCEPT CCEPTABLE ABLE p. 5 3:HIKLKJ=XUXUUU:?c@h@r@p@a; M 01093 - 2775 - F: 3,00 E L'Iran cible de nouveaux L'Iran cible de nouveaux boucs émissaires boucs émissaires Téhér Téhér an, an, Londr Londr es es et P et P aris aris PAGE 8 ÉTRANGER ÉTRANGER En marge En marge du défilé milit du défilé milit aire aire La guer La guerr e e à tr à trav er er s les âg s les âg es es PAGE 16 HIST HIST OIRE OIRE 3 s N° 2775 63 e année Du 16 au 29 juillet 2009 Paraît provisoirement les premier et troisième jeudis de chaque mois www.actionfrancaise.net 2 0 0 0 « Tout ce qui est national est nôtre » 14 JUILLET 14 JUILLET Quand ces lignes paraîtront, l'on saura si les feux d'arti- fices façon Firminy (pou- belles, voitures, magasins in- cendiés chaque soir de la se- maine dernière) auront donné à des "jeunes" d'autres régions de France des idées pour fêter dignement le 14 juillet. Quoi qu'il en soit, un régime qui a érigé en fête nationale l'anniversaire d'un jour de ter- reur et de sang ne recueille que ce qu'il mérite. Il y a 220 ans, la populace avinée de rôdeurs, de chômeurs, de dé- serteurs, de prisonniers en ca- vale et d'exilés apatrides n'a point du tout "pris" la Bastille puisque son gouverneur, M. de Launay, avait, comme dit Riva- rol, « perdu la tête avant qu'on la lui coupât ». Mais non contente d'avoir déli- vré de la "tyrannie" royale quatre faussaires, deux fous et un débauché qui vivaient gras- sement dans cette forteresse que Louis XVI avait déjà dé- cidé de détruire, la populace, ivre de meurtre, poussée par un certain Desnos, garçon bou- cher qui savait traiter les viandes, coupa la tête, donc, à de Launay, puis encore au prévôt des marchands Jacques de Flesselles et porta ces têtes sanguinolantes au bout des piques en grand défilé jus- qu'au Palais-Royal. Là on mit le feu à toutes ces chairs, puis l'on dansa autour ; premier "bal du 14 juillet" ! Ce n'était qu'un début... Quel exemple peut offrir à une jeunesse sans repères un État se réclamant d'une révolution qui a exalté dès 1790 et qui exalte aujourd'hui encore une telle journée parmi celles où la France a conquis la "Liberté" ? M.F. L a vérité sur le martyre des sept moines cisterciens de Tibéhirine en Algérie en mai 1996 a été escamotée au nom de la raison d'État. C'est ce qu'af- firme aujourd'hui le général Fran- çois Buchwalter, à l'époque en poste à l'ambassade de France en Algérie, bien décidé à briser le secret. Officiellement les religieux, enlevés fin mars par le GIA (Groupe islamiste armé) dans leur monastère Notre-Dame de l'Atlas dans la région de Médéa, auraient été égorgés deux mois après par le même GIA. Pour le père Ar- mand Veilleux, procureur géné- ral des Cisterciens au moment des faits, qui s'exprime dans Le Figaro Magazine de ce 11 juillet, cette explication n'a jamais tenu debout, mais il s'est toujours fait rabrouer quand il a demandé des explications à l'ambassade. Un dévouement admirable De tout un méli-mélo de ser- vices secrets et d'agents doubles, il ressort que les moines, admi- rablement dévoués dans cette zone dangereuse au soin des bles- sés de tous bords, gênaient tout le monde parce qu'ils en savaient trop sur les violences commises tant par les islamistes que par les forces armées algériennes. Le père n'est point étonné par les déclarations du général se- lon lesquelles les membres d'un commando de l'armée en héli- coptère auraient exterminé le campement d'islamistes et se se- raient aperçus après coup qu'ils avaient tué les sept moines, dont ils n'auraient alors rapporté que les têtes, afin que les corps ne révèlassent pas la provenance des balles. En un temps où l'Algérie vou- lait montrer à la fois sa bonne entente avec la France et l'effi- cacité de ses services dans la lutte contre l'islamisme, il valait évidemment mieux mettre sur le dos du GIA la faute de ce mas- sacre. Le drame est que les au- torités françaises et algériennes se soient entendues pour ca- moufler la vérité et que Paris, comme s'en indigne le père Veilleux, n'ait pas voulu aussitôt ouvrir une enquête... Raison d'État, nous dit-on, mais on ne peut que redire après Maurras « tant vaut l'État tant vaut sa raison ». Et là, nous avons deux États, d'un côté l'al- gérien qui est issu du terrorisme fellagha et qui n'est pas pour rien dans la naissance du terrorisme islamiste et, de l'autre côté, le français que paralyse toujours un complexe de culpabilité à l'égard de l'Algérie. Ce qui peut se tramer entre l'un et l'autre n'est jamais très rassurant. En l'occurrence, la douleur des fa- milles des sept moines assassi- nés se prolonge jusqu'à l'in- tolérable.... M. Sarkozy a annoncé que le secret-défense serait prochaine- ment levé sur cette affaire après treize années de silence. La vi- gilance s'impose quand même... MICHEL FROMENTOUX SCANDALE Tibéhirine : raison d'État... Alger aurait caché la vérité sur la mort des moines cisterciens avec la complicité de Paris. « Tant vaut l'État tant vaut sa raison »... L'U.M.P. nous vole le dimanche PROCHAINES PARUTIONS Jeudi 30 juillet (numéro d'août) Jeudi 3 septembre P P A A GE 3 GE 3

RP MICHEL LELONG :LA BURQA, MARGINALE ET ......RP MICHEL LELONG :LA BURQA, MARGINALE ET INACCEPTABLE p. 5 M 01093 - 2775 - 3:HIKLKJ=XUXUUU:?c@h@r@p@a; F: 3,00 E L'Iran cible de nouveaux

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Page 1: RP MICHEL LELONG :LA BURQA, MARGINALE ET ......RP MICHEL LELONG :LA BURQA, MARGINALE ET INACCEPTABLE p. 5 M 01093 - 2775 - 3:HIKLKJ=XUXUUU:?c@h@r@p@a; F: 3,00 E L'Iran cible de nouveaux

L’ACTION FRANÇAISE

40 ans après 40 ans après le premier ple premier p as sur la Luneas sur la Lune

L'aL'avventurenture spae spatialetiale,,

hier et aujourhier et aujourd'huid'huiPA G E S 6 E T 1 1

■■ 1 9 6 9 - 2 0 0 91 9 6 9 - 2 0 0 9

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■■ H I S TH I S T O I R EO I R E

3 s ❙ N° 2775 ❙ 63e année ❙ Du 16 au 29 juillet 2009 ❙ Paraît provisoirement les premier et troisième jeudis de chaque mois ❙ www.actionfrancaise.net

2000« To u t c e q u i e s t n a t i o n a l e s t n ô t re »

14 JUILLET14 JUILLETQuand ces lignes paraîtront,l'on saura si les feux d'arti-fices façon Firminy (pou-belles, voitures, magasins in-cendiés chaque soir de la se-maine dernière) aurontdonné à des "jeunes" d'autresrégions de France des idéespour fêter dignement le14 juillet.

Quoi qu'il en soit, un régimequi a érigé en fête nationalel'anniversaire d'un jour de ter-reur et de sang ne recueilleque ce qu'il mérite. Il y a220 ans, la populace avinée derôdeurs, de chômeurs, de dé-serteurs, de prisonniers en ca-vale et d'exilés apatrides n'apoint du tout "pris" la Bastillepuisque son gouverneur, M. deLaunay, avait, comme dit Riva-rol, « perdu la tête avantqu'on la lui coupât ». Mais non contente d'avoir déli-vré de la "tyrannie" royalequatre faussaires, deux fous etun débauché qui vivaient gras-sement dans cette forteresseque Louis XVI avait déjà dé-cidé de détruire, la populace,ivre de meurtre, poussée parun certain Desnos, garçon bou-cher qui savait traiter lesviandes, coupa la tête, donc,à de Launay, puis encore auprévôt des marchands Jacquesde Flesselles et porta cestêtes sanguinolantes au boutdes piques en grand défilé jus-qu'au Palais-Royal. Là on mitle feu à toutes ces chairs, puisl'on dansa autour ; premier"bal du 14 juillet" ! Ce n'étaitqu'un début...Quel exemple peut offrir à unejeunesse sans repères un Étatse réclamant d'une révolutionqui a exalté dès 1790 et quiexalte aujourd'hui encore unetelle journée parmi celles oùla France a conquis la"Liberté" ?

M.F.

La vérité sur le martyre dessept moines cisterciens deTibéhirine en Algérie en mai

1996 a été escamotée au nom dela raison d'État. C'est ce qu'af-firme aujourd'hui le général Fran-çois Buchwalter, à l'époque enposte à l'ambassade de Franceen Algérie, bien décidé à briserle secret.

Officiellement les religieux,enlevés fin mars par le GIA(Groupe islamiste armé) dans leurmonastère Notre-Dame de l'Atlasdans la région de Médéa, auraientété égorgés deux mois après parle même GIA. Pour le père Ar-mand Veilleux, procureur géné-ral des Cisterciens au momentdes faits, qui s'exprime dans Le

Figaro Magazine de ce 11 juillet,cette explication n'a jamais tenudebout, mais il s'est toujours faitrabrouer quand il a demandé desexplications à l'ambassade.

Un dévouementadmirable

De tout un méli-mélo de ser-vices secrets et d'agents doubles,il ressort que les moines, admi-rablement dévoués dans cettezone dangereuse au soin des bles-sés de tous bords, gênaient toutle monde parce qu'ils en savaienttrop sur les violences commisestant par les islamistes que parles forces armées algériennes.Le père n'est point étonné par

les déclarations du général se-lon lesquelles les membres d'uncommando de l'armée en héli-coptère auraient exterminé lecampement d'islamistes et se se-raient aperçus après coup qu'ilsavaient tué les sept moines, dontils n'auraient alors rapporté queles têtes, afin que les corps nerévèlassent pas la provenancedes balles.

En un temps où l'Algérie vou-lait montrer à la fois sa bonneentente avec la France et l'effi-cacité de ses services dans lalutte contre l'islamisme, il valaitévidemment mieux mettre sur ledos du GIA la faute de ce mas-sacre. Le drame est que les au-torités françaises et algériennes

se soient entendues pour ca-moufler la vérité et que Paris,comme s'en indigne le pèreVeilleux, n'ait pas voulu aussitôtouvrir une enquête...

Raison d'État, nous dit-on,mais on ne peut que redire aprèsMaurras « tant vaut l'État tantvaut sa raison ». Et là, nousavons deux États, d'un côté l'al-gérien qui est issu du terrorismefellagha et qui n'est pas pour riendans la naissance du terrorismeislamiste et, de l'autre côté, lefrançais que paralyse toujoursun complexe de culpabilité àl'égard de l'Algérie. Ce qui peutse tramer entre l'un et l'autren'est jamais très rassurant. Enl'occurrence, la douleur des fa-milles des sept moines assassi-nés se prolonge jusqu'à l'in-tolérable....

M. Sarkozy a annoncé que lesecret-défense serait prochaine-ment levé sur cette affaire aprèstreize années de silence. La vi-gilance s'impose quand même...

MICHEL FROMENTOUX

❏ SCANDALE

Tibéhirine : raison d'État...Alger aurait caché la vérité sur la mort des moines cisterciens avec la complicité de Paris. « Tant vaut l'État tant vaut sa raison »...

L'U.M.P.

nous vole le dimanche

PROCHAINES PARUTIONS

Jeudi 30 juillet (numéro d'août)Jeudi 3 septembre

PPAAGE 3GE 3

Page 2: RP MICHEL LELONG :LA BURQA, MARGINALE ET ......RP MICHEL LELONG :LA BURQA, MARGINALE ET INACCEPTABLE p. 5 M 01093 - 2775 - 3:HIKLKJ=XUXUUU:?c@h@r@p@a; F: 3,00 E L'Iran cible de nouveaux

«Les jeunes générationsne peuvent accepterque les générations ac-

tuelles vivent à leur crédit » dé-clarait Nicolas Sarkozy au coursde la campagne présidentielle,ajoutant que « la maîtrise de nosfinances publiques est un impé-ratif moral autant que finan-cier ». L'impératif moral aura étémis de côté par le président enexercice, confronté à la crise fi-nancière internationale, qui a an-noncé le 22 juin son intention delancer un « emprunt national ».

Explosion de la dette publique

Si ses modalités ne sont pasencore connues, le Premier mi-nistre, François Fillon, en a d'oreset déjà indiqué les grandes lignes.C'est en 2010 que sera lancé cet"emprunt Sarkozy" dont le mon-tant pourrait être très important,proche de 140 milliards d'eurosremboursables sur une période dehuit à dix ans. Cet emprunt ne fi-nancera pas les dépenses de fonc-tionnement, ni de nouvelles dé-penses sociales, mais permettraitde payer des investissements"prioritaires" dans le domaine dela croissance verte, du dévelop-pement durable, de l'universitéde demain et de l'économie de laconnaissance. C'est dans le cadred'une négociation avec les parte-naires sociaux que doivent êtreprécisées ces priorités.

Si le président et son Premierministre ont renoncé à une poli-tique de rigueur ou à une aug-mentation des prélèvements obli-gatoires, pour ne pas aggraver les

effets de la crise, ils renoncenten même temps aux objectifs an-noncés lors de la campagne pré-sidentielle : « Je m'engage à ra-mener la dette en dessous des60 % de PIB d'ici 2012 » avait so-lennellement indiqué Nicolas Sar-kozy. La dette, qui représentait68,1 % du PIB en 2008, devrait at-teindre 77 % du PIB en 2009, 83 %en 2010, 86 % en 2011 et 88 % en2012, selon les propres prévisionsdu gouvernement. Et l'OCDE, plusalarmiste encore, estime qu'ellereprésentera 86 % du PIB dès l'anprochain...

On n'ose même plus évoquerles fameux critères de Maëstrichtqui limitent les déficits publicsannuels à 3 % du PIB. Selon le mi-nistre du Budget, Eric Woerth, le

déficit devrait représenter 7 à7,5 % du PIB en 2009 et 2010, etne devrait pas revenir sous les cri-tères de Maëstricht avant 2012.

Le mauvais exemplede Balladur

À la décharge du gouverne-ment, il faut rappeler que ce dé-ficit est en partie lié au systèmede protection sociale français dontle coût augmente mécaniquementen période de crise. Et que letaux élevé des emplois publics enFrance, ainsi que la qualité denotre assurance-chômage et desaides apportées aux personnessans emploi, permettent d'atté-nuer, plus que dans d'autres pays,les effets de la crise.

Le chef de l'État a choisi defaire directement appel aux épar-gnants français pour financer cedéficit. Un bonne idée sans douteen termes de communication po-litique puisqu'elle permettra d'as-socier les épargnants à une sorted'effort national. Mais une mau-vaise idée sur le plan financier, sil'on se souvient des conséquencesdu dernier emprunt national,l'emprunt Balladur. Lancé en 1993,lorsque Nicolas Sarkozy était mi-nistre du Budget, cet empruntavait fait perdre à l'État entre 3,3et 4,3 milliards de francs. Il avaitfallu financer une campagne pu-blicitaire, payer des commissionsaux banques, accorder des ré-ductions d'impôts aux souscrip-teurs, les exonérer des taxes surles plus-values...

Une opérationcoûteuse

Alors que la France, par lebiais de l'Agence France Trésor,emprunte sans cesse de l'argentà des taux intéressants, l'empruntSarkozy, s'il veut attirer les épar-gnants, devra proposer des tauxd'intérêts plus élevés, ou accor-der des remises d'impôts aux sous-cripteurs. Ainsi, alors que l'Étatvend des obligations à un taux de3,84 % sur dix ans, on peut pen-ser que l'emprunt populaire de-vra offrir un taux plus avantageux,peut-être de l'ordre de 4,5 %comme celui que vient de lancerEDF. Patrick Devedjian, ministrede la Relance, a indiqué que si17 % des Français souscrivaient àcet emprunt d'État, cela consti-tuerait un succès. Et l'on pourrafacilement faire de cet empruntun plébiscite populaire en pro-posant un taux d'intérêt élevé oudes avantages fiscaux associés.Ce qui reviendrait alors, en plusde l'accroissement de la dette, àalourdir le coût de la dette...

GUILLAUME CHATIZEL

❚ ÉCONOMIE & MÉDIAS

❚ 2 L’ACTION FRANÇAISE 2000 n° 2775 – du 16 au 29 juillet 2009

❏ EMPRUNT SARKOZY

La fausse bonne idéeL'emprunt Sarkozy pourrait être une nouvelle réussite en matière de communication politique. Mais non content d'augmenter la dette, le président de la République s'apprête à en augmenter le coût.

Directeur de 1965 à 2007 : Pierre Pujo (✟)Directeur de la publication : M.G. PujoRédacteur en chef : Michel FromentouxRédacteur graphiste : Grégoire DubostPolitique : Guillaume Chatizel, Jean-Philippe Chauvin,Michel Fromentoux, Nicolas Hainaut,Stéphane PiolencÉtranger : Charles-Henri Brignac, Guy C. Menusier, Pascal NariÉconomie : Henri LetigreEnseignement, famille, société : Stéphane Blanchonnet, Jean-Pierre Dickès, Michel Fromentoux, Aristide Leucate, Frédéric WinclerCulture : Monique Beaumont, Anne Bernet, Renaud Dourges, Gaël Fons,Norbert Multeau, Jean d’Omiac,François Roberday, Alain WaelkensHistoire : Yves Lenormand, Laure Margaillan, René Pillorget, Francis VenantArt de vivre : Pierre ChaumeilChroniques : François Leger, Jean-Baptiste MorvanAbonnements, publicité, promotion : Monique Lainé

10 rue Croix-des-Petit10 rue Croix-des-Petits-Champs-Champs s 75001 Paris75001 Paris

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[email protected] 1166-3286

Le président de la République veut mobiliser l'opinion aux frais des contribuables : l'emprunt populaire sera plus coûteux

que l'émission d 'obligations d'État.

CARLAL'INDOMPTABLE

Carla Bruni n'est assurémentpas une femme de tout repospour Nicolas Sarkozy. Sa façond'avoir fait bande à part lorsdu G8 à Rome la semaine der-nière, et d'avoir même "snobé"l'audience donnée par le papeBenoit XVI à toutes les "pre-mières dames" accompagnantleurs chefs d'État de maris, aparticulièrement provoqué l'iredes médias italiens. Le quoti-dien Il Giornale est allé jus-qu'à écrire : « Quelqu'un de-vrait dire à la "premièredame" [en français dans letexte] que le snobisme à lapuissance x chez nous s'ap-pelle la goujaterie. » Le chefdu gouvernement italien, Sil-vio Berlusconi, s'est déclaré« contrarié et désolé » de cescommmentaires déplacés et adû réitérer « son estime etson amitié à Carla Bruni et àson mari, Nicolas Sarkozy ».La visite de Mme Bruni-Sarkozyau centre de l'Aquila dévastéen mars dernier par un séismea tout de même été appréciéepar la population, de mêmeque sa promesse selon laquellela France prendra à sa chargeune partie de la reconstructiondu dôme de l'église Santa Ma-ria di Suffragio, monumentemblématique de la capitaledes Abruzzes.Les médias vont avoir à repar-ler de l'épouse du présidentpuisqu'elle a décidé, contraire-ment à ses promesses, de re-monter sur scène ce 18 juilletau Madison Square Garden àNew York lors d'un gala contrele Sida. Nicolas sera présentpour la soutenir... ■

» ANSI

Selon le livre blanc sur la défensenationale, l'Agence nationale dela sécurité des systèmes d'infor-

mation (ANSSI) devra mettre enœuvre « une capacité centraliséede détection et de défense faceaux attaques informatiques ». Ledécret officialisant sa création aété publié au Journal Officiel le8 juillet.

» COMPLICITÉ

Frédéric Mitterrand n'appréciepas Frédéric Lefebvre, le porte-parole de l'UMP. Nous non plusd'ailleurs : nous avons signalé lamédiocrité de ses interventionspubliques, par exemple à propos

du "web 2.0" dont il se proclamaitspécialiste sans savoir le définir.Des rumeurs annonçaient sa nomi-nation comme secrétaire d'État àla Communication rattaché au mi-nistre de la Culture. Mais celui-cin'en veut pas : « Je pense que jen'ai pas besoin d'un secrétaired'Etat à la Communication » a-t-ildéclaré sur RTL. « Cela dit, si leprésident souhaite que j'ai quel-qu'un pour m'épauler dans le tra-vail considérable que cela repré-sente, je sais qu'il choisira quel-qu'un avec qui je m'entendrai. »

» CHRONOLOGIE

La "chronologie des médias"vient d'être modifiée dans l'es-poir de stimuler l'offre légale surInternet. Après leur sortie ensalles, les films seront disponiblesen vidéo dans un délai réduit :quatre mois au lieu de sept moiset demi en vidéo à la demande(le même délai que celui voté ré-cemment par le Parlement pourla vidéo vendue sur support phy-

sique) ; dix mois au lieu de douzepour la télévision payante ; vingt-deux mois au lieu de vingt-quatrevoire trente-six pour la télévisiongratuite.

» JUSTICE 2.0

Le droit s'affirme peu à peu faceaux nouvelles technologies... Oli-vier Dahan, le réalisateur deLa Môme, avait attaqué des agré-gateurs de flux RSS accusés dediffusés un potin introduit sur laToile par Gala. Ces agrégateurssont configurés pour être connec-tés à des canaux d'informationbien définis, mais leur respon-sable n'opère aucun choix quantaux informations relayées, re-prises automatiquement sur unsite Internet ou en direction d'unemessagerie. Or, la Justice consi-dère finalement qu'un agrégateurne peut pas être poursuivi pour lecontenu d'un flux dont il n'a pasla maîtrise. Voilà qui devrait sou-lager les blogueurs.

» CONCURRENCE

GDF Suez et EON ont étécondamnés à payer chacun uneamende de 553 millions d'eu-ros. La Commission euro-péenne les accuse d'« avoirconclu un accord de réparti-tion des marchés en violationdes règles du traité ». Leurentente aurait porté sur des"clauses de destination" empê-chant l'acheteur de revendrele gaz en dehors d'une zonegéographique définie.

» GAZODUC

Le projet Nabucco a pour ob-jectif la construction d'un ga-zoduc traversant la Turquie, laBulgarie, la Roumanie, la Hon-grie et l'Autriche. La Commis-sion européenne a annoncé le3 juillet que ces pays s'étaientaccordés sur la signature d'untexte. Les travaux devraientdébuter en 2011.

Page 3: RP MICHEL LELONG :LA BURQA, MARGINALE ET ......RP MICHEL LELONG :LA BURQA, MARGINALE ET INACCEPTABLE p. 5 M 01093 - 2775 - 3:HIKLKJ=XUXUUU:?c@h@r@p@a; F: 3,00 E L'Iran cible de nouveaux

POLITIQUE ❚

L’ACTION FRANÇAISE 2000 n° 2775 – du 16 au 29 juillet 2009 3 ❚

❚ NOTRE SOUSCRIPTION POUR L'AF

La bataille du dimanche a étéchaude tout au long de la se-maine dernière à l'Assemblée

nationale. Sur un sujet qui ne pré-sentait aucune urgence (on saitqu'au moins 55 % des Français seprononcent contre le travail le di-manche), l'affaire a été menéetambour battant en minutant letemps de parole de chaque groupepolitique, comme la Constitution,réformée l'an dernier, le permet.Tout est donc prêt depuis le soirdu vendredi 11 juillet pour queles députés adoptent ce mer-credi 15 la quatrième mouture duprojet de loi de l'UMP RichardMaillé - un texte rendu embrouilléau possible afin de vaincre en dou-ceur les réticences des plus hos-tiles pour leur faire prendre lesvessies pour des lanternes...

Le cabasde Mme Obama

M. Sarkozy, on le sait, s'ac-croche à ce projet de travail ledimanche avec un entêtementquasi démentiel. Il croit mordi-cus que cette atteinte aux mœurssociales, familiales et religieusesde la France a été le fleuron deses promesses électorales, prati-quement la seule qui vaille lapeine d'être tenue... Dans sonélan, il ne rate pas une occasionde dire une ineptie...

Par exemple, le mardi 30 juin,profitant d'une table ronde sur ledéveloppement du quartier de laDéfense, il a demandé : « Est-cenormal que le dimanche, quandMme Obama veut avec ses fillesvisiter les magasins parisiens, jedoive passer un coup de télé-phone pour les faire ouvrir ? »Façon d'apprendre à tous qu'il ale bras long et qu'il peut mêmecontourner la loi pour permettreà une grande dame de remplirson cabas... sans souci évidem-ment du sort des caissières obli-gées soudainement de faire gar-der leurs enfants...

Non content d'afficher un telmépris du peuple, le présidentélève à sa façon le débat : « Quel

principe républicain cela remet-il en cause ? » Républicain ? Nousne savons pas. Mais nous savonsqu'au-dessus de la République etau-dessus de l'agité du bocal ély-séen, il existe des lois non écrites,dictées par l'ordre naturel quiveut que l'homme ne vive pas seu-lement de pain et de rentabilitéet qu'il puisse disposer chaque se-maine d'un jour pour se délasser,se cultiver, se consacrer à sa fa-mille et prendre soin de son âme.Voilà des préoccupations hors deportée d'un président qui n'a ja-mais le temps de regarder versle ciel...

L'illégalité légalisée

Nul doute que le texte sur letravail le dimanche sera voté cemercredi par la majorité UMP,avant de partir vers le Sénat. Nousen savons déjà les grandes lignes.D'abord la dose obligatoire d'hy-pocrisie : il n'est pas question deremettre en cause le repos do-minical, c'est promis, juré parM. Xavier Darcos, nouveau mi-nistre du Travail, des Relations so-ciales, de la Famille et de la So-lidarité. C'est aussi rassurant quela loi Veil affirmant garantir « lerespect de tout être humain dès

le commencement de la vie »...Mgr Aillet, évêque de Bayonne, l'adit dès le 8 juillet : « Ce n'est pasla première fois qu'en France, lelégislateur affirme solennelle-ment un principe, qu'il vide enfait de son contenu en autorisantdes dérogations qui sont tellesque la règle ne tarde pas à de-venir l'exception. » En dépit desprotestations véhémentes de lagauche et de quelques députésUMP encore courageux (VéroniqueBesse,, Jacques Myard, LionnelLuca...), les dérogations serontde deux sortes.

Les premières toucheront lesgrandes zones commerciales deplus d'un million d'habitants,comme Paris, Lille et Marseille :ici, les autorisations aux établis-sements de vente au détail se-ront accordés pour cinq ans danschaque zone caractérisée par« des habitudes de consommationdominicale » et qu'on appellera« PUCE » (périmètre d'usage deconsommation exceptionnelle).Lyon, où tous les élus locaux sontcontre, n'en fait pas partie commesi les Lyonnais n'avaient pas d'ha-bitudes de consommation domi-nicale... ; gageons qu'ils ont lasagesse de faire leurs courses lesamedi ! Dans ces zones à "puces",

les salariés "volontaires" bénéfi-cieront d'un repos compensateuret d'une rémunération double decelle d'un jour de semaine.

En fait le projet revient à uneamnistie pour les contrevenants,puisque, par exemple, Plan deCampagne, sur les terres deM. Maillé, se trouve dans l'illéga-lité depuis quarante ans chaquedimanche et ne le sera plus !

Un changementde société

Les autres dérogations concer-neront les communes touristiques.On était là dans un tel flou qu'ila fallu inventer une expressionnouvelle. Comme "communes tou-ristiques" désignait 500 sites se-lon le code du Travail, et 6 000selon le code du Tourisme, on par-lera désormais de « communesd'intérêt touristique » - conceptqui deviendra vite élastique...Dans celles qui obtiendront avecce label le droit d'ouvrir le di-manche toute l'année, le texte deloi ne prévoit pas de contrepar-tie pour les salariés qui travaille-ront ce jour-là tout naturelle-ment : on devra vite dénouer biendes imbroglios entre patrons etsyndicats.

Sur le papier, le volontariatreste de règle, il est même dé-claré « réversible » pour ceux quivoudront cesser de sacrifier leurdimanche. Mais qui peut croirequ'il sera facile de résister auxpressions de l'employeur masquéessous des avantages financiers ouaux moqueries des collègues detravail ? Le cas d'Oyonnax, où desemployés d'un magasin viennentd'être licenciés pour « insubordi-nation » parce qu'ils ont invoquédes raisons familiales de resterchez eux le dimanche, n'est qu'unavant-goût de ce que va engen-drer ce texte compliqué quand ilsera livré à l'interprétation de tousles pinailleurs de plus ou moinsbonne foi.

Et qui ne voit que, même en-cadrées, ces dérogations, allantbien au-delà du cas des com-

merces de première nécessitéque tout le monde reconnaît, en-tament à tout jamais le respectdu repos dominical ? M. FrançoisCherèque, secrétaire général dela CFDT, s'est montré très lucideau Grand Jury RTL le 5 juillet der-nier : « Quand vous aurez cela enrégion parisienne, en région mar-seillaise, et dans 500 villes ouplus touristiques, on aura uneforme de généralisation du tra-vail du dimanche sans s'en rendrecompte, qui changera la vie debeaucoup de personnes. On auracréé un changement de société. »

On s'oriente en effet vers unesemaine uniforme et blafarde oùtous les jours seront les mêmes,voués à faire du fric, sans jamaisun sourire d'en-haut. Pire encore,le jour de loisir de tel employéne coïncidera plus avec celui deson conjoint, ni avec celui de sesenfants. Ce texte est une primeintolérable à l'individualisme et àla négation du droit de la famille.

Toutes ces destructions pourrien, car malgré les délires deM. Darcos, le travail le dimanchen'enrichira ni les entreprises ni lasociété et ne créera pas d'em-plois : le porte-monnaie des mé-nages n'est pas extensible et cequ'ils auront acheté le dimancheil ne l'achèteront plus le reste dela semaine. On risque seulementde les inciter à se surendetter...

Une fois de plus, en s'écartantde la sagesse traditionnelle chré-tienne, on livre les salariés au to-talitarisme du marché. Il y a unsiècle et demi que les catholiquessociaux, le plus souvent royalistes,le disent et le montrent. Chan-ger la société n'est pas du ressortde l'État. En croyant attacher sonnom à la suppression du Jour duSeigneur, M. Sarkozy risque de res-ter dans l'Histoire comme l'hommeayant préparé le retour de l'es-clavage.

MICHEL FROMENTOUX

❏ SOCIÉTÉ

L'UMP nous vole le dimancheLe président de la République s'obstine à tenir l'une des pires promesses de sa campagne électorale.Non sans hypocrisie, puisqu'il n'est pas question de remettre en cause le repos dominical, c'est promis,juré... La généralisation des dérogations annonce pourtant un changement de société.

...votre journal que nous nousefforçons de sortir régulière-ment chaque quinzaine malgrénos faibles moyens.La période des vacances esttoujours cruciale pour la pressed'opinion qui doit faire facechaque fin de mois, malgrétout, à ses échéances. La sous-cription 2009 est loin d'avoiratteint le niveau de 2008 à la

même époque (11 126 euros).Il nous manque 4 600 euros, 4600 euros qui vont nous fairecruellement défaut fin juilletet fin août. Aussi, nous lançons un appelpressant à tous nos amis qui nenous ont pas encore envoyéleur participation cette année.Avant les vacances faites-lesans tarder. Pour L'AF 2000

c'est vital. Oui, nous le répé-tons : c'est vital.

Merci d'avance à tous.

MARIELLE PUJO

* Prière d’adresser vos dons àMme Geneviève Castelluccio, L'Ac-tion Française 2000, 10 rue Croix-des-Petits-Champs, 75001 Paris.

LISTE N° 8

100 euros pour l'A.F. : MmeFrançoise Bedel-Giroud, 100 ; MmeGeneviève Boirre, 150 ; Mlle Mo-nique Collemant, 200.

Virements réguliers : Jean-Mi-chel de Love, 7,62 ; Raymond Sul-

tra, 17,78 ; Mme Bellegarde, 20 ;Mme Marie-Magdeleine Godefroy,22,87 ; Mme Marie-Christiane Le-clercq-Bourin, 30 ; Mme Tatiana dePrittwitz, 47,73 ; Robert Thomas(2e trimestre), 47,78.

« Une fidèle amie de Bour-gogne », 15.

Total de cette liste : 656,72 sListes précédentes : 5.787,45 s

Total : 6.444,17 sTotal en francs 42.271 F

Les enfants seront-ils privés de leurs parents le dimanche ?

Ce texte est une prime intolérable à l'individualisme.

Avant les vacances, pensez au journal...

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❚ ASPECTS DE LA FRANCE

❚ 4 L’ACTION FRANÇAISE 2000 n° 2775 – du 16 au 29 juillet 2009

Nous nous sommes déjà faitl'écho de la colère tout àfait justifiée de notre ami

Jean-Philippe Chauvin, professeurd'histoire au lycée Hoche à Ver-sailles, contre l'Éducation na-tionale et, surtout, contre l'hy-pocrisie qui peut y régner, en par-ticulier quant à cet examen dubaccalauréat qui n'est plus qu'unrite vidé de son sens premier etcondamné à n'être qu'une tristemascarade dont les élèves sontles premières victimes.

Double trahison

Furieux des consignes donnéespour noter les copies de façon dé-magogique, il s'en prend à cetteinstitution scolaire qui dévalorisele travail des professeurs en dé-valuant sciemment le bac et saqualité. Il refuse donc d'être payépour son travail de correction decinquante copies et pour les orauxde rattrapage du mercredi ma-tin, et il s'en explique dans lalettre ci-dessous transmise aucentre de paiement des examenset qu'il nous autorise à publier :

Madame, Monsieur, Considérant que le baccalau-

réat n'est plus qu'une triste mas-carade, en particulier au regardde la teneur des sujets proposéset des consignes démagogiques et

antipédagogiques données aux cor-recteurs, le plus souvent orale-ment, je vous indique, par la pré-sente lettre, mon refus d'être payépour mes corrections de cette ses-sion 2009 (cinquante copies) : jerefuse les "trente deniers" verséspar l'Éducation nationale pour cebac 2009 qui n'est rien d'autrequ'une double trahison, celle del'intelligence et de l'espérance.

Trahison de l'intelligence, carle bac créé il y a deux cents anspar Napoléon 1er ne couronne plus

des compétences ou des savoirsmais les « efforts » des candidats(comme l'expliquait un IPR d'his-toire il y a deux ans) sans jugerdes qualités intellectuelles et dutravail véritablement accompli...

Les désillusionsdes élèves

Trahison de l'espérance, carde nombreux élèves d'établisse-ments moins favorisés que celuioù j'enseigne se font du bac une

idée qui n'est plus, dans la réa-lité, qu'une illusion : d'où lesdésillusions postérieures, les res-sentiments et un triste gâchis...

Professeur d'histoire-géogra-phie de l'enseignement public, jele suis par vocation, passionné parmon métier comme par les ma-tières que j'enseigne, par ce de-voir de transmission et d'éveil desintelligences : ainsi, cette mas-carade d'examen me navre et meparaît être une insulte à l'honneurde la fonction et de la missionconfiées par l'État à mes soinscomme à ceux de mes collègues.

Indécence

Par ailleurs, en période decrise et de disette financière, aumoment où nos collègues ensei-gnants de Lettonie, pays de l'Unioneuropéenne, voient leur traite-ment presque divisé par deux (!),à l'heure où tant de nos conci-toyens, souvent parents d'élèvesou anciens élèves, souffrent duchômage et d'une perte impor-tante de revenus, il me paraît in-décent de toucher une prime pourla correction d'une épreuve mal-heureusement vidée de son senset de sa portée originels.

Je tiens à signaler que ce re-fus d'être payé pour mes correc-tions de cinquante copies du bac(session 2009) est et reste un acteindividuel, assumé et revendiquéseul : il n'engage aucun de mescollègues, bien sûr, mais veut si-gnifier que je préfère renoncerde moi-même à ce petit privilègefinancier, au nom de mes convic-tions professionnelles et de l'hon-neur de ma vocation.

Veuillez recevoir, madame,monsieur, mes salutations distin-guées.

http://jpchauvin.typepad.fr/

PSYCHOSE

ON SE DEMANDE toujours depuisle mois d'avril qui a intérêt à se-mer la panique à travers lemonde en crise au sujet de lagrippe d'abord porcine, puismexicaine, puis H1N1, puis toutsimplement A. Elle est pourtantmoins méchante que la grippetraditionnelle et, en France du

moins, elle n'a tué personne, nedéclenchant pas plus de 434 casde fièvre et de toux (chiffre duvendredi 10 juillet)...Or voici que le gouvernementfrançais s'emballe à nouveau etannonce l'achat de 100 millionsde doses de vaccin, pour unesomme de 700 millions d'eurosque l'on tirera des caisses de l'É-tat et de celles, pourtant vides,de la Sécurité sociale. Le plus ri-dicule dans l'affaire est que si levirus se décide à devenir assassinà l'entrée de l'hiver, cela voudradire qu'il aura muté, et les100 millions de vaccins serontsans doute aussitôt périmés !On en est aujourd'hui à se deman-

der comment injecter le produitqui ne sera disponible ni chez lespharmaciens ni chez les méde-cins. Alors, vaccinations collec-tives, peut-être obligatoires, dansles hôpitaux, dans les administra-tions, dans les écoles ? Belle oc-casion de tester les moyens demanipulation des masses...Dans tout cela on décèle aussi unaffaire de gros sous. Bien que legouvernement ait annoncé que lasélection des laboratoires seraplacée sous le sceau du "secret-défense", beaucoup d'entre ces derniers s'agitent déjà pour conquérir leur part des700 millions... Un marché impressionnant. ■

❏ BAC 2009

Non à la dévalorisation !Furieux des consignes données pour noter les copies de façon démagogique,Jean-Philippe Chauvin s'en prend à cette institution scolaire qui dévalorisele travail des professeurs en dévaluant sciemment le bac.

L'IMAGE DU GÉNOCIDEAncien ministre, première femmeà avoir présidé le Parlement euro-péen, membre de l'Académiefrançaise, grand officier de la Lé-gion d'honneur, dame Simone Veilportait déjà tous les signes d'unevie "réussie"... Voici qu'elle vientd'entrer de son vivant dans l'His-toire ! En effet depuis ce jeudi9 juillet, l'implacable regard de lamadone de l'avortement vous rat-trapera jusque dans les allées dumusée Grévin !

Rencontrant son double de cireoù rien ne manque, même pas lechignon, la dame se serait trou-vée un peu sévère mais rajeunie ;toutefois le plus morbide de lacérémonie réside dans les parolesd'accueil d'Ève Ruggieri, habituel-lement mieux inspirée. Asseyez-vous avant de lire : « Dans cemusée de cire, vous nous faites,Madame, fondre de reconnais-sance. Que de vies sauvées ! (SIC)Vous avez permis aux femmes dechoisir dans la sérénité et le bon-heur la venue de l'enfant désiré.Que de combats menés ! »

Voilà comment, dans notre mondequi marche sur la tête, la femmeresponsable, en France, dumeurtre de 225 000 enfants paran dans le ventre de leur mèredepuis janvier 1975, est saluéecomme celle qui a combattu poursauver des vies... Approchant dupersonnage, beaucoup de visiteursdu célèbre musée détournerontles yeux en pensant aux plus desept millions d'enfants empêchésde s'ouvrir au jour et qui man-quent cruellement à la France ra-bougrie d'aujourd'hui.

M.F.

JEAN ETJEAN ET PHILOMENAPHILOMENA

HEUREUXÉVÉNEMENTComme ils l'avaient prévu, leduc et la duchesse de Ven-dôme ont accompli, en ache-vant leur voyage de noces, le

pèlerinage de Saint-Jacques àpied de Saint-Jean-Pied-de-Port à Compostelle. À ce su-jet nous relevons sur le siteGens de France une trèsbonne nouvelle. « Aujour-d'hui, ils le terminent pourainsi dire à trois, ayant lajoie d'annoncer un heureuxévénement. » Nous ne pou-vions attendre pour laisseréclater notre joie. ■

FRANÇOIS FILLON DANS LES ÎLESNotre ami gaudeloupéenÉdouard Boulogne a noté queFrançois Fillon, au cours deson voyage dans les îlesd'outre-mer du 8 au 10 juillet,s'est d'abord employé à rassu-rer les Réunionnais, les assu-rant que la France n'allait pasvers le "largage" des départe-ments d'outre-mer...

UN VRAI MARASMEUN VRAI MARASME

Mais le Premier ministre a crudevoir ajouter : « Aujourd'hui,la départementalisation ne faitplus l'unanimité : alors queMayotte s'y engage, la Marti-nique envisage une autre voieet la Guadeloupe se donne dutemps pour y réfléchir. »Réponse de Boulogne : « Ilconvient de souligner le rôleécrasant, et négatif, des mi-lieux politiques antillais dansle marasme dont souffrent nosdépartements, sur le plan éco-nomique, mais aussi psycholo-gique et moral. Les Mahoraisvotent à 95 % pour devenir dé-partement français à part en-tière, la Réunion a fait ensorte que, constitutionnelle-ment, il ne puisse arriver au-cun "accident" fâcheux à cetteîle de l'océan Indien. Et pour-tant la Réunion a une directionpolitique plutôt à gauche, avecmême un communiste commePaul Vergès comme poids lourdde la politique depuis qua-rante ans. Mais cette classepolitique a le sens des respon-sabilités. Est-ce le cas cheznous ? Toujours est-il que lePremier ministre a tort de direque la départementalisation nefait plus l'unanimité aux An-tilles. D'abord l'unanimitén'existe nulle part, sauf dansles régimes totalitaires. En-suite, le débat sur la départe-mentalisation selon l'article 73ou l'autonomie (premièreétape...) avait déjà été posépar les referendums de 2003,et tranché nettement (75 %d'électeurs en Guadeloupe) enfaveur de l'article 73. Celasuffit à montrer le caractèreantidémocratique des actuellesremises en question. »

CONTENTIEUX...CONTENTIEUX...

M. Fillon s'est ensuite rendu àMamoudzou, la ville-capitalede Mayotte. Première visited’un représentant de l'exécutifdepuis le référendum du29 mars : les Mahorais avaientvoté à une écrasante majorité(95,2 %) en faveur de la trans-formation de leur île en dépar-tement. En 2011, Mayotte de-viendra ainsi le cinquièmeDOM, sujet de contentieuxavec les Comores qui conti-nuent de rejeter ce rattache-ment à la France de la qua-trième île de l’archipel comorien.

* www.lescrutateur.com

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ASPECTS DE LA FRANCE ❚

L’ACTION FRANÇAISE 2000 n° 2775 – du 16 au 29 juillet 2009 5 ❚

L'Action Française 2000 – Sousl'impulsion d'André Gérin, lemaire de Venissieux, une mis-sion d'information parlementairesur le port du voile intégral aété lancée le 1er juillet. Le pré-sident de la République s'étaitmême saisi de la question de-vant le Congrès le 22 juin. Quepensez-vous-de cette efferves-cence politco-médiatique, à cer-tains égards inédite ?Michel Lelong – Depuis quelquessemaines, les médias abordentcette question de burqa dont onn'avait pas parlé jusqu'à présent.Il faut veiller à ne pas susciter unfaux débat, où la passion l'em-porterait sur la raison et ou l'opi-nion risquerait d'être manipulée.Pensons à ce qui a été rapportéd'inexact et d'injuste quand Be-noît XVI a prononcé des déclara-tions qui ont été commentées defaçon inacceptable : nous, ca-tholiques, avons été profondé-ment choqués ; gardons-nous d'enfaire autant en parlant des mu-sulmans et de leur religion de fa-çon trop superficielle.

Respecter la loi

La meilleure manière de ré-agir serait de demander aux mu-sulmans eux-mêmes quelle estleur position. On a relevé dans lapresse plusieurs déclarations depersonnalités musulmanes. DansLe Monde, M. Mohammed Mous-saoui a expliqué, en tant que pré-sident du Conseil français du cultemusulman (CFCM), que la burqan'était pas une obligation reli-gieuse prescrite par le Coran, maisune coutume adoptée par certainspays ou civilisations. Tous les res-ponsables des institutions musul-manes nationales – CFCM, mos-quée de Paris, Union des organi-sations musulmans de France... –,ainsi que le recteur de mosquéeal-Azhar du Caire par exemple,ont appelé à respecter les lois dela France.

L'AF 2000 – Partagez-vous néan-moins l'inquiétude suscitée parla multiplications des burqas ?M.L. – Cette pratique, pour l'ins-tant en tout cas, me parait ex-trêmement limitée. Elle ne touche

sans doute que quelques centainesde personnes, alors qu'on dé-nombre quatre à cinq millions demusulmans en France. Bien en-tendu, je pense qu'elle n'a pas saplace dans notre pays ; elle necorrespond absolument pas à noscoutumes et ne respecte pas ladignité de la femme, ni sa libertédans le véritable sens du mot.

Le vrai danger serait-il ailleurs ?

Cela dit, le vrai danger dansnos villes, dans nos banlieues, cen'est pas la burqa ; c'est la vio-lence, la délinquance, la drogue,la prostitution. Mais ce choix toutà fait excessif nous donne l'occa-sion de nous interroger sur d'autresexcès : le déferlement de l'éro-tisme et de la pornographie dansnos sociétés occidentales. Là, onlaisse faire, à travers la publicité,la télévision... La vulgarité etl'agressivité s'associent à la sexua-lité. Je pense aux défilés qui, sousprétexte de liberté sexuelle, ri-diculisent les catholiques, inju-rient l'Église – ou l'islam d'ailleurs.

Les musulmans en sont scan-dalisés. Dans le domaine des va-leurs morales, du respect de dela personne humaine et de la fa-mille, chrétiens, juifs et musul-mans, nous avons beaucoup en

commun. Le pape l'a réaffirmé enTerre sainte : tous les croyantsdoivent « témoigner ensemble dela dimension religieuse de l'exis-tence » ; « il faut qu'il s'établisseentre musulmans et chrétiens undialogue sincère et respectueux,fondé sur une connaissance tou-jours plus vraie qui, avec joie,reconnaît les valeurs religieusesque nous avons en commun, etqui, avec loyauté, respecte lesdifférences ».

Mépris et dignité

L'AF 2000 – Aussi marginal soit-il, le port du voile intégral n'est-il pas, tout de même, le sym-bole d'un mépris de la femmeintrinsèque à l'islam ?M.L. – Il est vrai que, dans cer-taines sociétés musulmanes, lafemme n'est pas véritablementrespectée. Mais on trouve aussidans l'Islam des pratiques con-traires. Tout dépend de l'inter-prétation des textes : l'esprit duCoran respecte la femme, la fa-mille et les valeurs morales liéesà la sexualité. À propos de lacontraception, de l'avortement,du préservatif, l'Église, elle aussi,est accusée de porter atteinte àla liberté de la femme... Au lieud'unir notre voix à celles qui cri-tiquent systématiquement les mu-

sulmans, en ne voyant que cer-tains aspects sociologiques criti-quables, nous, catholiques, de-vrions comprendre que la religionmusulmane, comme la religionchrétienne, bien comprise, favo-rise la dignité humaine.

Valeurs françaises

L'AF 2000 – Dans quelles régionsdu monde les femmes sont-ellesvêtues d'un voile intégral ?M.L. – La burqa est portée uni-quement dans certains pays quiont gardé des coutumes moyen-âgeuses, peut-être en Afghanis-tan, dans certaines tribus... Maisque ce soit au Proche-Orient, enAfrique ou en Asie, c'est une pra-tique qui n'existe pas. Il est dé-risoire de s'exciter sur cette ques-tion et d'en prendre prétexte pourdresser les peuples les uns contreles autres. En tout cas, en France,vous n'avez pas vu beaucoup deburqas...

L'AF 2000 – Quelles sont les mo-tivations des femmes qui la por-tent, ou, le cas échéant, cellesde leur mari qui la leur impo-sent ? Faut-il voir dans leur gesteun refus de s'intégrer, un signepolitique ?M.L. – Il arrive en effet que despères, des maris ou des frèrescontraignent parfois des femmesà porter la burqa. C'est inaccep-table. Il est vrai aussi que cer-taines femmes arborent volontai-rement un voile intégral, par pro-vocation politique ou religieuse ;en particulier des Européennesconverties. C'est également inac-ceptable. Mais il me semble queles gens revendiquant une libertésexuelle totale ne s'intègrent pasnon plus aux vraies valeurs fran-çaises, car celles-ci sont fondéessur le message chrétien. ■

* Le père Lelong est l'auteur de nom-breux ouvrages. Citons, entre autres :Les Papes et l'Islam (Koutoubia, 2009,260 P., 18,90 euros) ; Chrétiens etMusulmans : adversaires ou parte-naires ? (L'Harmattan, 2007, 221 p.,19,50 euros) ; Prêtre de Jésus-Christparmi les musulmans – Mémoires (Fran-çois-Xavier de Guibert , 2007, 217 p.,19 euros).

❏ LE PÈRE MICHEL LELONG

La burqa, marginale et inacceptableLe père Michel Lelong, membre des pères blancs et de l'Institut des Belles Lettres arabes de Tunis, ancien responsable du Secrétariat des Églises de France pour les relations avec l'islam, réagit à la dénonciation, par les politique et les médias, du port du voile intégral.

« Gardons-nous de parler des musulmans et de leur religion de façon trop superficielle. »

» RECONVERSION

Pierre Bernard a suivi un par-cours atypique. Maire de Mont-fermeil de mars 1983 à juin2002, il fut également députéde Seine-Saint-Denis de 1995 à1997, succédant à Éric Raoultdevenu ministre. Ce "profes-sionnel" de la République estdésormais le président... del'Alliance royale.

» REGRETS

Extrait de l'entretien accordépar Nicolas Sarkozy au NouvelObservateur : « Le problèmede l'opposition aujourd'hui c'estd'être à ce point fermée. Nousavons connu cela nous-mêmes.L'erreur qu'a commise la droiteà l'époque du Pacs ! C'était ri-dicule et outrancier. On s'esttrompé. » (Le Salon Beige,01/01/2009) On comprendmieux le sens de l'"ouverture"présidentielle !

» BÊTE IMMONDE

Aucun parti n'est sorti gagnantde l'action municipale d'Hénin-Baumon. D'autant que le siteLCI.fr prêtait à un dirigeant so-cialiste l'espoir qu'une victoiredu FN servirait Marine Le Penpour 2012, aux dépens de Nico-las Sakozy ! (02/07/2009)

» MENTEUR ?

Omar Ba, cet "Africain contrel'immigration", serait un « af-fabulateur » selon Benoît Hop-quin (Le Monde, 07/07/2009).Le journaliste lui attribue unrécit « truffé d'incohérences »avant de dénoncer son passifjudiciaire. Affaire à suivre.

» LAÏCITÉ

L'islam compliquerait la tâchedes fonctionnaires des Mu-reaux si l'on en croit Le Pari-sien (06/07/2009). Le cas d'unefemme refusant de retirer saburqa lors d'un mariage, celuid'un jeune homme parti en co-lonie de vacances exigeant l'in-terruption des activités cinqfois par jour pour sa prière,ont fait réagir la mairie. CélineBaumel, adjoint PS en chargede la citoyenneté, a l'impres-sion d'être confrontée « à desgens qui testent, qui essaient,pour voir. Face à cela, il fautimposer immédiatement uncadre strict, des barrières. »En conséquence, cette com-mune des Yvelines a adopté le25 juin une "charte de la laï-cité". Sans grande originalité(si l'on excepte l'astérisquerenvoyant à la définition de"prosélytisme" !), elle aiderapeut-être des agents de l'admi-nistration parfois désemparés :« Lorsqu'une secrétaire refu-sera la photo d'identité d'unefemme voilée, elle pourra luimontrer le texte [...] pourjustifier son refus. La damevoilée ne pourra pas direqu'elle a été victime d'un ex-cès de zèle d'un fonctionnaireraciste » commente un pèrede famille.

» CEMA

Bercé par les sirènes de l'humanitarisme, ona parfois tendance à l'oublier : « Les ar-mées, c'est fait pour faire la guerre. » Legénéral Georgelin, chef d'état-major des ar-mées (CEMA), a cru nécessaire de le rappe-ler le 29 juin lors d'un déjeuner de l'Associa-tion des journaliste de Défense, dont rendcompte Jean-Dominique Merchet (Secret Dé-fense, 30/05/2009). Soulignant les multiplessurprises réservées par les événements, leCEMA martèle que « les armées ne sont pas

taillées uniquement pour faire des opéra-tions extérieures ». Mais il fustige la re-cherche de la « gloriole », mettant en gardecontre la tentation de « bigeardiser » lestroupes (sic).

» IHEDN

L'Institut des Hautes Études de la Défensenationale projette d'installer une antenne àBruxelles. Son directeur, le général Labaye,l'aurait confié à Nicolas Gros-Verheyde, l'ani-mateur du blog Bruxelles 2 (08/07/2009).

Celui-ci réagit avec ironie : « On pourraitdire : Il était temps ! Que l'IHEDN se rendecompte soixante ans après la signature dutraité de l'Alliance atlantique, plus de cin-quante ans après le traité de Rome et dixans après le début de la PESD [Politique eu-ropéenne de Sécurité et de Défense], queBruxelles est une place importante, où ilfaut être présent est un grand pas. Mais apparemment les mentalités pari-siennes sont dures à briser dans cette insti-tution qui ronronne doucement à l'ombre del'École militaire... »

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❚ ASPECTS DU MONDE

❚ 6 L’ACTION FRANÇAISE 2000 n° 2775 – du 16 au 29 juillet 2009

Le 21 juillet, nous fêteronsles quarante ans du premierpas de l'homme sur la Lune,

dont la reconquête est d'ores etdéjà lancée. La Russie, la Chine,le Japon et l'Inde envisagent des'y installer durablement. Ils se-ront probablement devancés parles États-Unis, engagés dans leprogramme Constellation s'ap-puyant sur la vision « Moon, Marsand beyond » exposée par le pré-sident Bush en 2004. Premier alu-nissage en 2020 ! Par comparai-son, l'Europe apparaît bien timo-rée... Le monde est saisi d'unefrénésie spatiale : en 2007, on es-timait à 2 500 le nombre de sa-tellites en orbite autour de laTerre, dont un millier avaient étélancés en seulement dix ans.

Passions en jeu

En visite à Kourou le 11 fé-vrier 2008, le président de la Ré-publique observa que l'espace de-meurait, pour moult États, « uneaffaire de rang et de statut ». Or,selon Nicolas Sarkozy, « le main-tien d'un effort budgétaire et in-dustriel aussi considérable nepeut se justifier des décenniesdurant par le seul souci de pres-tige ou de démonstration deforce ». Sachons raison garder,sans négliger les passions mobili-satrices : le programme Apolloavait enthousiasmé la jeunesseaméricaine, suscitant de nouvellesvocations scientifiques.

Cela dit, la politique spatialeobéit à des préoccupations es-sentiellement scientifiques, éco-nomiques et sécuritaires. « L'es-pace constitue la quatrième di-mension de la défense nationale »soulignent les parlementairesChristian Cabal et Henri Revol.Dans les années suivant la pre-mière guerre du Golfe, les États-Unis ont multiplié par cent labande passante (le débit) utiliséepar leurs soldats impliqués dansun conflit. En 2006, la Chine aneutralisé un satellite espion amé-ricain pendant quelques minutes.Plus spectaculaire encore : début2007, elle a détruit un satellitemétéorologique lui appartenantpar un tir de missile. Jusqu'alors,seuls les États-Unis et la Russieétaient réputés capables d'anéan-tir un système spatial.

On le voit, « l'espace est unenjeu de souveraineté pour laFrance : la crédibilité de la dis-suasion nucléaire, les compé-tences technologiques de nos en-treprises, leur place sur les mar-chés internationaux en dé-pendent ». Notre pays peut s'en-orgueillir du succès de ses lan-ceurs : près des deux tiers des sa-tellites opérationnels en 2007avaient été lancés par Arianes-pace ; la fiabilité d'Ariane 5 – pre-mière qualité d'un lanceur – l'amême autorisé à pratiquer des ta-rifs supérieurs à ceux de la

concurrence. Maillon essentiel dela filière spatiale, les fusées y oc-cupent pourtant un poids écono-mique marginal : « La fabricationdes lanceurs et les lancementsreprésentent 3 % des revenus dusecteur, la fabrication de satel-lites 11 %, la construction et lacommercialisation des moyens ausol 24 % et le segment d'opéra-tion des satellites et de ventesdes services associés 62 %. » Se-lon les chiffres cités par le pré-sident de la République, l'indus-trie spatiale européenne dégageun chiffre d'affaires annuel de5 milliards d'euros ; elle repré-sente 30 000 emplois, dont 40 %situés en France. Mais le secteura souffert : « Le chiffre d'affairesde l'industrie spatiale en Francea [...] commencé par croître deplus de 60 % entre 1996 et 2000.Puis une baisse de 28 % est in-tervenue entre 2000 et 2005. »

Un secteur dual

Dans leur rapport déposé enfévrier 2007, Christian Cabal etHenri Revol avaient relevé les dif-ficultés rencontrées, plus préci-sément, par la filière des lan-ceurs : « Ce secteur dual, c'est-à-dire mettant en œuvre destechnologies voisines pour des ap-plications civiles ou militaires,employait plus de 4 500 personnesen 1984. En 2006, les effectifsont fondu de 60 % pour ne pluscomprendre que 2 600 emplois.C'est l'arrêt des programmes dela dissuasion sol, du missile ba-listique mobile Hadès et de la na-vette européenne Hermès qui estresponsable de l'hémorragie. »Arianespace avait été affecté,également, par l'éclatement dela bulle Internet, provoquant uneffondrement du marché des sa-tellites de télécommunications.

Or, poursuivent les parlemen-taires, « la France est le seul paysen Europe où les marchés insti-

tutionnels et les marchés com-merciaux sont au même niveau.[...] Les marchés institutionnels– civil ou militaire – ont repré-senté 95 % du chiffre d'affairesde l'industrie spatiale américaineen 2005. L'importance des com-mandes sur le marché commer-cial est certes une indication ras-surante sur la compétitivité ins-tantanée de l'industrie qui enbénéficie. Mais cette situationcrée une dépendance dangereusevis-à-vis de marchés essentielle-ment cycliques. »

La loi du marché ?

Selon le vœu de Nicolas Sar-kozy « l'exceptionnelle qualité duservice rendu par Ariane doit luipermettre d'équilibrer entière-ment son activité commerciale »,autorisant éventuellement « uneréorientation partielle des moyenspublics vers de nouveaux pro-grammes ». Étant donné l'impor-tance stratégique des lanceurs,garantis de l'autonomie d'accès àl'espace, la prudence s'impose.Pour Christian Cabal et Henri Re-vol, « la première impasse fran-çaise et européenne » serait« l'opinion [...] selon laquelle lacroissance du secteur spatial peutêtre assurée d'abord par le mar-ché. Hormis l'Europe, aucune puis-sance spatiale ne commet cetteerreur. Capitalistiques et à longterme, les investissements spa-tiaux produisent des externalitésque les marchés ne prennent pasen compte et peuvent difficile-ment financer. La concurrence [...]est biaisée par le dumping d'in-dustries, généralement publiques,plus soucieuses d'influence géo-politique que de rentabilité.Faute d'un soutien public suffi-sant, les industries spatiales eu-ropéennes voient leur pérennitécompromise par une capacité de[recherche et développement] etune rentabilité insuffisantes... »

Nombre de pays offrent un mi-nistère à leur politique spatiale.En France, le Centre nationald'études spatiales joue le premierrôle. Il est impliqué dans de mul-tiples coopérations internatio-nales, jugées indispensables : « Àtitre d'exemple, le CNES maîtrisela réalisation technique de l'alti-mètre océanographique Altika denouvelle génération mais ne peutprendre en charge la plateforme.En conséquence, Altika sera im-planté sur un satellite lancé parl'Inde. » Faut-il s'en inquiéter ?« La recherche fondamentale doitfaire l'objet de coopérations sansréserves. » Toutefois, « plus onse rapproche de l'acte de pro-duire, moins la coopération peutêtre développée. La conception,l'ingénierie et les savoir-faire dela production sont des atouts dansla compétition commerciale. Leurexportation doit être proscrite. »

Lego spatial

Nos député et sénateur affir-ment que « l'Europe doit viserl'autonomie des systèmes spatiauxassurant des fonctions straté-giques pour sa sécurité et son dé-veloppement économique », maisaussi « contribuer à la standar-disation des systèmes spatiaux etrechercher la compatibilité de sespropres systèmes avec le plusgrand nombre possible de sys-tèmes appartenant aux autres ré-gions du monde. » Assembléecomme un Lego à partir de mo-dules conçus de part le monde,la Station spatiale internationale(ISS) symbolise les perspectivesainsi ouvertes.

L'Agence spatiale européenne(ESA), dont le siège se trouve àParis, constitue le vecteur de cetteambition. Bien qu'un accord-cadreformalise sa collaboration avecl'Union européenne depuis mai2004, elle en est indépendante.Parmi ses dix-huit membres, on

compte la Suisse et la Norvège,qui n'appartiennent pas à l'UE. Pra-tiquant le "retour géographique"– une exigence coûteuse –, ellerépartit les investissements sur leterritoire des États-membres à lamesure de leurs participations. ÀBruxelles, « la prise en comptedu spatial par la Commission eu-ropéenne » serait « fragmentéeet sous-dimensionnée » selon lesparlementaires. Le traité de Lis-bonne conférerait à l'Union unecompétence partagée en la ma-tière. Une compétence "pragma-tique", censée s'ajouter à celledes États sans s'y substituer. « Maisla Commission ne possède aucunecompétence technique dans le do-maine spatial. Il serait contre-productif qu'elle veuille s'en do-ter, alors que l'ESA les possède aumeilleur niveau, avec un retourd'expérience de plus de trente an-nées. Il serait également très dan-gereux d'imaginer l'ESA en tantqu'agence communautaire, carl'espace vivra encore largementde programmes optionnels per-mettant de faire avancer la co-opération entre les États membresles plus motivés. »

Talon d'Achille

Présentes à bord de la Stationspatiale internationale, la Franceet l'Europe n'ont pas la possibilitéd'y conduire un équipage par leurspropres moyens. Les vols habitéssont leur talon d'Achille, alors quele CNES juge prioritaire l'étude deMars in situ. Le président de laRépublique exprime sa « convic-tion qu'un programme d'explora-tion ne peut être que mondial,sans exclusivité ni appropriationpar l'une ou l'autre des nations ».Il fera valoir quelques atouts de-vant la "communautés internatio-nale" : « Dans l'exploration robo-tique, le transport de matériel,les technologies spatiales, l'Eu-rope a des secteurs d'excellenceoù elle peut apporter ses talentspour le bénéfice de tous. »

Elle dispose en outre de for-midables potentialités : aprèsqualification pour les vols habi-tés, équipée d'une capsule dotéed'un dispositif d'éjection, Ariane 5bénéficierait selon la NASA d'unesécurité cinq fois meilleure quecelle de la navette spatiale ; etsans développer un lanceur aussilourd que les Américains, nouspourrions exploiter les rendez-vous orbitaux pour assembler degrandes structures dans l'espace.« L'Europe a la possibilité de ri-valiser avec les États-Unis pourdes investissements très infé-rieurs, en capitalisant sur ses in-vestissements antérieurs et enadoptant une approche systèmede systèmes » clament ChristianCabal et Henri Revol. Quoi qu'ilen soit, les retards se paierontcher : « Il faut trente ans pourmettre en place un secteur spa-tial performant. »

G.D.

* Cet article s'appuie sur le rapportde l'Office parlementaire d'évaluationdes choix scientifiques et technolo-giques de février 2007, rédigé sous laresponsabilité de Christian Cabal, dé-puté, et Henri Revol, sénateur : « Po-litique spatiale : l'audace ou le dé-clin - Comment faire de l'Europe leleader mondial de l'espace ».

❏ 1969-2009

La France à la conquête de l'espace ?Quarante ans après le premier pas de l'homme sur la Lune, l'espace est au cœur de la compétitionmondiale. Fortes du succès d'Ariane, la France et l'Europe sauront-elles tenir leur rang ? Décollage pour un survol des enjeux de la politique spatiale.

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EN PAGE 16

ASPECTS DU MONDE ❚

L’ACTION FRANÇAISE 2000 n° 2775 – du 16 au 29 juillet 2009 7 ❚

Les concombres mal formésreviennent sur les étals. Le7 juillet, le Bulletin de réin-

formation de Radio Courtoisie, di-rigé ce jour-là par Romain Lecap,a salué « la libération de vingt-six fruits et légumes des diktatsde la Commission européenne » 1.Leur taille, leur forme et leur cou-leur étaient encadrées par un rè-glement dont l'abrogation est ef-fective depuis le 1er juillet.

Rationalisation

Selon la Commission, celaconstitue « un élément majeurdans ses efforts de rationalisa-tion et de simplification desrègles de l'UE ». Des normes sontmaintenues pour dix produits re-présentant 75 % de la valeur deséchanges de l'Union 2 ; mais lesÉtats-membres sont libres de pas-ser outre : « Concrètement, celasignifie qu'une pomme qui n'estpas conforme [...] pourra êtrevendue dans le commerce de dé-tail, pour autant qu'elle soit pour-vue d'une étiquette portant lamention "produit destiné à latransformation" ou une mentionéquivalente. »

Mme Mariann Fischer Boel, lecommissaire danois en charge del'Agriculture et du Développementrural, se félicite : « Les consom-mateurs auront [...] la possibi-lité de choisir parmi une gammede produits la plus large possible.Il est absurde de jeter des pro-duits parfaitement comestiblesau simple motif qu'ils sont detaille et de forme irrégulières. »Elle esquisse même, par omission,une caricature des règles édic-tées par ses prédécesseurs. En ef-fet, selon une synthèse officielledu règlement de 1996 portant or-ganisation commune des marchés

dans le secteur des fruits et lé-gumes, « le respect des normes[n'était] pas imposé avant l'em-ballage et le conditionnement,ainsi que dans le cas des produitsdestinés à la transformation ».Des abricots boursoufflés pou-vaient donc servir aux confitures.Cela dit, Bruxelles ferait-il un passur la voie du bon sens ?

Des producteurs mécontents

Interrogée sur le sujet, la FNSEA nous a dirigé vers la Fédé-ration nationale des producteursde fruits (FNPF), signataire le28 avril 2008 d'un communiquédemandant « le maintien globaldes trente-six normes euro-péennes des fruits et légumes,seule garantie de la loyauté etde la sécurité des transactionscommerciales, pour assurer unapprovisionnement de qualité auconsommateur ».

Mme Fischer Boel l'assure :« Nous n'avons pas besoin de lé-giférer sur ces questions au ni-veau de l'UE. Il est de loin préfé-rable de laisser cela à l'apprécia-tion des opérateurs économiquesconcernés. » Cette perspective in-quiète justement le Copa-Co-geca 3 : « Les normes [...] assu-raient une transparence du marché et permettaient aux opé-rateurs d'avoir un langage com-mun pour définir des paramètreshomogènes pour la qualité desfruits et légumes. » De plus, elles« veillaient à ce que les fruits etlégumes importés sur le marchécommunautaire respectent lesmêmes règles de qualité que laproduction européenne. [...] Lesinitiatives privées visant à établirde nouvelles normes de commer-cialisation vont se développerdans les vingt-sept États-membres, ce qui va à l'encontredu marché unique. » En consé-quence, rapporte Julie Majerczak,

« les diktats seront imposés parla grande distribution au lieu devenir de Bruxelles » (Libération,11/11/2008).

Tandis que la FNFP dénoncel'« effondrement » du revenu desproducteurs de fruits (- 37 % entre2007 et 2008), les prix pourraientêtre tirés vers le bas. Une chancepour les consommateurs ? Selonle Copa-Cogeca, poursuit notreconsœur, « il deviendra plus dif-ficile de comparer les prix et laqualité sera incertaine, puisqueles lots ne seront plus nécessai-rement homogènes ».

La fin du diktat ?

L'affaire se révèle beaucoupplus complexe qu'il n'y paraît aupremier abord. Le Copa et la Co-geca « rappellent que dix-neufÉtats-membres se sont opposés àla modification de ce règlementdes fruits et légumes ». Perdudans les méandres du droit com-munautaire, nous n'avons pasréussi à le vérifier. Libération avaitsignalé le 11 novembre « l'oppo-sition des pays producteurs, dontla France ». Réuni le lendemain,le Comité de gestion avait rejetéle projet, avant d'émettre, un moisplus tard, le 4 décembre 2008, unavis favorable. À l'unanimité. Nosreprésentants auraient-ils courbél'échine, négociant éventuelle-ment quelque contrepartie ? Lecas échéant, "l'Europe" renonce-rait certes à imposer son "diktat",mais contre l'avis de la France !

GRÉGOIRE DUBOST

1 – Les produits concernés sont les sui-vants : abricots, artichauts, asperges,aubergines, avocats, haricots, chouxde Bruxelles, carottes, choux-fleurs,cerises, courgettes, concombres, cham-pignons de couche, aulx, noisettes encoque, choux pommés, poireaux, me-lons, oignons, pois, prunes, céleris àcôtes, épinards, noix en coque, pas-tèques et chicorées Witloof.2 - Pommes, agrumes, kiwis, laitues,pêches et nectarines, poires, fraises,poivrons, raisins de table et tomates.3 – Comité des organisations profes-sionnelles agricoles de l'Union euro-péenne et Comité général de la co-opération agricole de l'UE.

❏ UNION EUROPÉENNE

Des concombres émancipés...Vingt-six fruits et légumes sont libérés des normes communautairesqui prohibaient les produits difformes. Une fois n'est pas coutume, Bruxellessemble inspiré par le bon sens. Les producteurs s'en réjouissent-il ?

Les diktats de la grande distribution pourraient se substituer à ceux de Bruxelles...

» RÉFÉRENDUM(S)

Les Irlandais seront appelés às'exprimer une nouvelle foissur le traité de Lisbonne levendredi 2 octobre. Si le "oui"l'emporte, les "nonistes" setourneront vers les présidentstchèques et polonais : défiantleur parlement, Vaclav Klauset Lech Kaczynski pourraientrefuser de signer le texte dansl'attente d'un probable retourau pouvoir des conservateursbritanniques, qui ont promisun référendum. En revanche, les réserves for-mulées par le tribunal consti-tutionnel de Karlsruhe ne de-vraient pas retarder l'entréeen vigueur du traité, jugéconforme à la Loi fondamen-tale allemande. Les magistratsexigent un renforcement despouvoirs du Parlement avant lasignature de la loi de ratifica-tion ; sauf surprise, l'affairesera expédiée dès la rentrée. Voici les grandes lignes de l'ar-rêt exposées par Jean Quatre-mer : « Le Tribunal estime[...] que l'Union européennen'est pas un État fédéral,même si elle lui emprunte cer-tains éléments, et que la dé-mocratie continue à s'exercer,pour l'essentiel, dans le cadredes États, faute d'un "peupleeuropéen uniforme comme su-jet de légitimation pouvant ex-primer sa volonté politique defaçon effective". En clair, lessujets de l'Union restent lesÉtats et non les peuples, cequi implique que les États res-pectent la démocratie interneavant d'exercer en communleur souveraineté. » (Coulissesde Bruxelles, 30/06/2009)

» INCENDIE

La Commission de Bruxelles aengagé deux Canadair de laRéserve tactique européennecontre les feux de forêt pourlutter contre un incendie enCorse le 8 juillet. Des avionsloués... au ministère de l'Inté-rieur, qui avait remporté l'ap-pel d'offres. C'est la premièreintervention de ce dispositifpilote. Une démonstrationdont l'objectif serait politiqueselon Nicolas Gros-Verheyde :« La France a d'autres moyensdisponibles », mais elle a« toujours soutenu le dévelop-pement d'une politique euro-péenne de protection ou desécurité civile » ; « le disposi-tif existant, il convenait [...]d'inciter les autres Etatsmembres à l'utiliser, de ne pasle laisser dépérir ».(Bruxelles 2, 09/07/2009)

NOUVELLES DE STRASBOURG

LA COMPOSITION du nouveau Parlement eu-ropéen s'est précisée à l'approche de la ses-sion inaugurale programmée du 14 au16 juillet. L'assemblée devrait compter septgroupes politiques, auxquels s'ajouteront lesnon-inscrits. L'Union pour l'Europe des nationsdisparaît, et l'Europe pour la liberté et la dé-mocratie, où siègera Philippe de Villiers, suc-

cède à Indépendance et Démocratie. Les dé-putés du Front national ne seront pas en me-sure de constituer un groupe.Le Parti populaire européen (PPE) et l'Allianceprogressiste des socialistes et des démocrates(S&D) vont se partager la présidence ; l'ancienPremier ministre polonais Jerzy Buzek occu-pera le perchoir pendant deux ans et demi,avant de céder la place au socialiste allemandMartin Schulz.

«« ILIL FFAUTAUT SAUVER L'UESAUVER L'UE !! »»

Rejoints par l'Alliance des démocrates et deslibéraux européens (ADLE), ces groupes serépartissent les responsabilités. Graham Wat-son, qui a retiré en conséquence sa candida-ture à la présidence du Parlement, tente unejustification qui prête à sourire : « L'UE estembourbée dans une crise économique, envi-ronnementale et institutionnelle, et les troisfamilles politiques qui ont fondé l'Union ontdécidé de la sauver. » (Coulisses deBruxelles, 08/07/2009)Bien que l'UE affiche des velléités moins libé-rales que par le passé, la présidence de la

commission des Affaires économiques et mo-nétaires serait confiée à Mme Sharon Bowles,une Britannique « en ligne directe avec laCity de Londres » selon l'accusation de JeanQuatremer, et dont le pays n'a pasadopté l'euro.L'investiture de Jose Manuel Barroso, recon-duit à la tête de la Commission, n'interviendrapas avant l'automne, en dépit de l'impatiencede la Suède. Peut-être les présidents degroupe, maîtres de l'agenda, choisiront-ilsd'attendre l'issue du référendum irlandais, oucelle des élections législatives en Allemagne :outre-Rhin, la "compromission" de Martin Shulzavec les conservateurs européens pourraitnuire à la campagne du SPD.Signalons enfin que les députés se réunirontces jours-ci en présence d'un effectif de pom-piers renforcé, une étude ayant révélé que leplafond de l'hémicycle n'avait pas été correc-tement ignifugé. Cela nourrira encore les sar-casmes des parlementaires souhaitant aban-donner la capitale alsacienne pour ne siégerqu'à Bruxelles ; après l'effondrement de ceplafond le 8 août 2008, ils avaient arboré descasques de chantier... ■

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TRIPLE ALLIANCE EN SERBIE

Le gouvernement de Serbie et lafédération de fait des princi-pales organisations criminellesfonctionnait de pair depuis lachute de la dictature nationale-communiste de Milosevic. L'Occi-dent – États-Unis et Union euro-péenne – leur apporte aujourd'huiun soutien total et officiel, for-mant une triple alliance ; celaétait en gestation depuis l'élec-

tion de Boris Tadic à la prési-dence de la République, l'adhé-sion du Parti démocrate (parti descorrompus et des profiteurs) àl'Internationale socialiste et so-cial-démocrate européenne, etson alliance avec le Parti social-démocrate (parti de la dictatureprécédente). Les contributions fi-nancières internationales main-tiennent à flot une économie parailleurs catastrophique. Il semble-rait que la même politique soitmenée en Croatie, avec cepen-dant deux accidents de parcours :l'été slovène et la démission duPremier ministre. En revanche, enBulgarie, membre de l'Union euro-péenne, l'Occident s'en tient à lapolitique du combat contre lacorruption et à son alliance avecle gouvernement ; en consé-quence, les versements de prêtset dons annoncés, ont été suspendus...

GÉRALD BEGBEDER

❚ ASPECTS DU MONDE

❚ 8 L’ACTION FRANÇAISE 2000 n° 2775 – du 16 au 29 juillet 2009

TEMPÊTE EN BELGIQUEL'APRÈS-ÉLECTIONS – régio-nales et européennes – sus-cite vagues, houles et me-naces de tempête. Au moinsau sein du Mouvement réfor-mateur (MR, libéral). Trop sûrde lui, son président DidierReynders avait vendu la peaude l'ours socialiste avant de latuer. Le pelage roussi, celui-cidemeure d'attaque. Paradoxa-lement, c'est le MR qui, ré-gressant bien plus faiblement,fait figure de vaincu. Au seindu parti, Didier Reynders sevoit contesté. Beaucoup re-mettent en cause le cumul defonctions : à la fois présidentde parti et ministre des Fi-nances. Pour lui, le péril porteun nom, celui de Louis Michel,qui espère depuis longtempsretrouver un premier rôle enBelgique. Démissionnant deson poste de commissaire, iloccupera son siège de députéeuropéen, mais ce n'est là quetransition. Gageons qu'il nefaudra pas attendre pour direque, tels les Romains, les libé-raux s'empoignèrent...

LETERME REVIENTLETERME REVIENT

Du côté flamand, ils le fontdéjà. Karel de Gucht se trou-vait très bien aux Affairesétrangères. On lui a tordu lebras pour qu'il aille remplacerLouis Michel à la Commissioneuropéenne. Il a commencépar refuser après « une discus-sion avec [sa] femme ». Maisici, ce n'est pas « ce quefemme veut, Dieu le veut »."Dieu", s'appelle Guy Verhof-stadt. C'est son président departi. Fort du demi-million devoix obtenues aux euro-péennes, c'est lui qui disposeet impose. Exil Karel DeGucht, dans un premier tempsau Développement et à l'Aidehumanitaire. Mais en novembre il y aura unenouvelle Commission. Avecquel porte-feuille pour DeGucht, s'il en obtient un ? Onparle de Verhofstadt commeHaut Représentant de l'UE pour les Affaires étrangères etvice-président de la Commis-sion. Or, il ne peut y avoirdeux libéraux belges à la Commission.En attendant, son départ desAffaires étrangères ramène aupremier plan Yves Leterme. Lecalamiteux Premier ministre,dont les gaffes et les provoca-tions ont terni l'image dupays, le représentera commeministre des Affaires étran-gères. Au dernier scrutin ré-gional, malgré erreurs etconfusion, ses électeurs fla-mands ne l'ont pas abandonné.Il pèse près de cent mille voix,le prix de son retour. Au se-cond semestre de 2010 le Bel-gique présidera l'Union euro-péenne. Un pari pour l'avenirdont on n'ose assurer, qu'avecYves Leterme, il soit gagné.

CHARLES-HENRI BRIGNAC

Les relations entre la Répu-blique islamique et les gou-vernements britannique et

français connaissent une vive ten-sion : attaque du consulat bri-tannique à Téhéran et saccage deslieux, arrestation de huit employésde l'ambassade de Sa GracieuseMajesté dont quatre restent tou-jours emprisonnés, violente ma-nifestation et jets de pierrescontre la Maison de France à Té-héran, arrestation ou plus exac-tement prise d'otage d'une jeuneenseignante française à Ispahan...

Le petitet le grand Satan

La Grande-Bretagne et main-tenant la France sont devenuesles principales cibles des ayatol-lahs. Plus leurs difficultés inté-rieures augmentent, plus ils in-tensifient leur propagande hai-neuse à l'égard de l'Occident. Lesislamistes ont besoin de boucsémissaires. Avec la reprise, le9 juillet, des manifestations con-tre le régime, il faudra s'attendreà d'autres gestes hostiles. Le"grand Satan" n'est plus Washing-ton, mais Londres. Quant au "petit Satan", c'est Paris. OubliéNeauphle-le-Château et tout ceque Valéry Giscard d'Estaing avaitfait pour Khomeini.

Étrange attitude. La Grande-Bretagne et le Canada sont lesdeux pays occidentaux "préférés"des dirigeants iraniens. Le secondpour des raisons uniquement fi-nancières. C'est à Londres qu'ilsenvoient leurs enfants pour étu-dier. C'est là qu'ils placent, dis-crètement, leur fortune d'originepeu avouable. Leurs achats ontbeaucoup contribué à la haussevertigineuse des prix immobiliers,surtout à Londres, où ils se font

également soigner, assurant laprospérité de quelques cliniquesde luxe. Les milieux britanniquesont toujours entretenu des rela-tions discrètes mais "amicales"avec une partie du clergé chiite.Et la BBC fut la voix de la Révo-lution islamique en 1978 et 1979.Alors, pourquoi ce soudain revi-rement ? Pour deux raisons es-sentielles, croyons-nous.

Obamania

Malgré des attaques de forme,Téhéran ménage l'administrationObama avec laquelle il n'exclutpas un rapprochement. À Qom,une rumeur veut que le présidentaméricain soit musulman, puisqueson père l'était ! Certains pré-tendent qu'il serait même chiite,puisque son second prénom estHussein, prénom typiquementchiite. Autour de Barack Obamase trouvent quelques conseillersproches de Téhéran, ce qui ras-sure quelque peu le régime. Vou-lant ménager Washington, ils ontcherché une nouvelle cible...

L'attaque contre la Grande-Bretagne, traditionnellement peuaimée des Iraniens, s'avèrepayante. Il y a un péché originelà faire oublier : le rôle centraljoué par la BBC contre le régimeimpérial et pour la Révolution islamique. Au lendemain dutriomphe de l'ayatollah Khomeini,son Premier ministre d'alors,Mehdi Bazargan, avait officielle-ment remercié l'ensemble desmédias occidentaux, plus parti-culièrement la radio de Londreset... Le Monde. Celui-ci tente defaire oublier cet épisode peu glo-rieux de son histoire – mais il yen a eu tant d'autres. En trans-formant la BBC en ennemi, Té-héran voudrait effacer le souve-nir des connivences d'antan.

Néanmoins, Londres tire tantde bénéfices de ses rapports pri-vilégiés avec le régime islamistequ'il préfère garder profil bas faceà lui. Ses réactions contre ces at-taques sont modérées, et ce n'estlà qu'un euphémisme. Double jeubien dans les traditions séculairesde la diplomatie britannique.

Les dirigeants iraniens crai-gnent surtout l'influence poten-tielle de la France dans une mo-bilisation de l'opinion internatio-nale à leur encontre. Les centdouze jours de Neauphle-le-Châ-teau pourraient-ils se renouveler,dans l'autre sens ? C'est aujour-d'hui la hantise de Téhéran. Lemoindre article critique d'un jour-nal français y provoque des ré-actions démesurées. On n'a pas lamême sensibilité à l'égard de cequi se dit et s'écrit à Rome, Ber-lin ou Madrid. Et on n'a pas tort.

Un avertissementlancé à Paris

La prise d'otage d'Ispahan, quel'on tente de minimiser à Paris –N'a-t-on pas occulté la nouvellependant une semaine ? – est, dansl'esprit des ayatollahs, un aver-tissement, une action préventive.La France va-t-elle céder à leurchantage ? Les amis, partisans etobligés de Téhéran y sont nom-breux, les contacts avec les mi-lieux officiels iraniens fréquents.Paris dispose des moyens de pres-sion efficaces pour libérer l'otageet même infléchir l'attitude deTéhéran. La volonté politique d'al-ler au-delà des déclarations vi-riles existe-t-elle ?

Le G8, sous la pression de Wa-shington, et naturellement avecl'accord de Londres et de Paris,vient d'accorder un énième délaiau régime de Téhéran : si d'ici finseptembre des progrès sensiblesne sont pas enregistrés dans lesnégociations nucléaires, et si desaméliorations ne sont pas consta-tés dans les relations du pouvoirislamiste avec les Iraniens, lessanctions seront renforcées. Coupd'épée dans l'eau. Les sanctionsdéjà décidées ne sont qu'à peineappliquées. Aux yeux de Téhéran,les Occidentaux ne sont plusfiables. Tel est le problème cen-tral face au régime à l'islamismeradical. On doit d'abord se fairerespecter, et, ensuite, négocier.Et ne jamais oublier les Iraniens,qui, eux, détestent de plus enplus non pas M. Ahmadinéjad,mais le régime islamiste dans satotalité.

PASCAL NARI

14 JUILLETLES INDIENS À PARISL'INDE devaitêtre à l'honneurà Paris à l'occa-sion du 14 juillet.Les Français au-ront vu un déta-chement de l'armée indienne, ceshommes toujours habillés d'unemanière assez impressionnante,de véritables guerriers de légendedepuis la nuit des temps. En de-hors de cela, l'Inde est, ou est de-venue, une très grande puissance,un pays véritablement émer-geant, aux performances souventextraordinaires : sidérurgie, auto-mobile, textile, informatique sur-tout... Pus d'un milliard d'habi-tants, avec une classe moyenneen comptant plus de 350 millions,et la pauvreté qui recule.Certes, de graves problèmes sub-sistent : inégalités sociales parfois

criantes – mais qui sontséculaires –, absence d'une véri-table unité culturelle, castes etconflits inter-religieux. Le paysespère les surmonter grâce à sonsystème de gouvernement assezsouple, et surtout grâce à sacroissance économique spectacu-laire : 6,5 % en cette année decrise et une perspective de 9 % àpartir de 2011. Des chiffres nouslaissant rêveurs !L'Inde et la Chine, ainsi que leBrésil en Amérique latine, onttoutes les chances d'être les su-per-puissances des prochaines dé-cennies. Il ne faudrait pas négli-ger l'Inde et on a bien fait demettre à l'honneur cet immensepays, qui n'a jamais été en conflitavec la France qui s'y intéressait,déjà, du temps de Richelieu et deLouis XIV, et qui a une histoirecommune avec elle, qu'on ne doitpas oublier.

P.N.

❏ IRAN

Téhéran, Londres et ParisSoudain plus conciliant avec l'Amérique, le régime de Téhéran reporteson animosité sur la Grande-Bretagne et la France. Celles-ci réagissent avecune étonnante modération... Comment ce revirement s'explique-t-il ?

Les Iraniens détestent de plus en plus le régime islamiste.

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ASPECTS DU MONDE ❚

L’ACTION FRANÇAISE 2000 n° 2775 – du 16 au 29 juillet 2009 9 ❚

Le président Obama cheminedans le globalisme et persé-vère dans une implantation

durable du gaucho-libéralisme auxÉtats-Unis. On en voit des signeschaque jour. Parfois des preuveséclatent, comme celle assenée ence moment par Sonia Sotomayor,choisie pour entrer à la Cour su-prême. Calcul éminemment poli-tique : Sotomayor fait partie des"interprétationnistes" ; espèce re-doutable et de plus en plus ré-pandue qui pourrait transformerbientôt cette petite bonne femmeà tête de poissonnière en brûlotau sein des neuf juges, et contri-buer à durcir la menace subver-sive que les architectes du sys-tème n'avaient pas prévue.

Incollable !

Les auditions ont commencécette semaine au Sénat. Elles sepoursuivront jusqu'aux vacancesparlementaires, début août.Épreuve obligatoire que doit su-bir tout candidat à un poste élevédans la hiérarchie judiciaire. Mais,en tant que protégée de l'intou-chable Obama, l'incollable Sonian'a aucun souci à se faire : il fau-drait un séisme sous les bases duCongrès pour l'empêcher d'at-teindre son but. Les démocratesfont bloc autour de son nom etles républicains, toujours en pleindésarroi, joueront les figurants.

Résignation coupable. LesPères fondateurs imaginèrent laCour suprême comme l'incon-tournable édifice chargé deveiller à la stricte application dutexte presque sacré que repré-sente la Constitution. Vocationarbitrale qui n'a jamais été miseen doute. Pour les illustres per-sonnages du XVIIIe siècle, il nes'agissait pas d'interpréter la

Constitution mais de l'appliquer- lui faire dire ce qu'elle voulaitvraiment dire. Or, ce subtil dis-tinguo fut ignoré par les politi-ciens dès les années cinquante.

Deux écoles

On assista alors à une lutteentre les "applicationnistes", quientendaient rester fidèles à l'es-prit des institutions, et les "in-terprétationnistes", qui souhai-taient les soumettre aux diktatsdu moment. La cassure gauche-droite s'appuie sur cette diver-gence, exacerbée par la dérivesocialisante qui se développe. In-terminable combat : sous l'or-chestration du président, chaquecamp s'efforce d'introduire ses re-présentants. En y plaçant les jugesJohn Roberts et Samuel Alito -deux utiles réactionnaires -,George Bush (fils) réussit une belleopération. C'est désormais au tourd'Obama avec Sonia Sotomayor.

Selon toute vraisemblance, les"interprétationnistes" seront bien-tôt rajeunis et renforcés. Pas surle plan quantitatif, car le juge Da-vid Souter qui démissionne étaitégalement un libéral, mais sur leplan qualitatif. Souter se montraitimprévisible. Sotomayor est unebattante sur qui on peut compter.

Enfant d'immigrés

À droite, on s'efforce de res-ter dans le cadre des traditions.À gauche on s'obstine à s'agiterdans l'activisme progressiste.Obama et sa candidate sontconvaincus qu'un juge doit baserses verdicts sur les certitudes pui-sées dans sa vie, sur ses intimesconvictions socio-politiques. Deleur point de vue, un juge ne doitpas être un arbitre tourné versl'impartialité, mais un militantzélé, un guérillero évoluant dansla jungle du droit et des faits.

La guerre civile américaine seranime avec un souffle venud'ailleurs – de l'immigration. Néeil y a cnquante-quatre ans de pa-rents portoricains dans les bas-quartiers du Bronx, banlieuepauvre de New York, Sonia Soto-mayor perd son père à neuf anset doit au courage de sa mère l'ac-cès à une solide éducation. Étudesaux universités de Princeton etde Yale. Sonia veut être juristeet fonce dans cette carrière avecun entêtement rageur. Le mêmequ'elle mettra plus tard à impo-ser ses conceptions idéologiques.

Soto-la-gaucho

Ses débuts de juriste se dé-roulent dans un cadre familier.Sonia devient assistante du pro-cureur de New York – excellenteformation – avant d'entrer dansun cabinet d'avocats spécialisédans le piratage industriel. Notrehispanique s'y fait les griffes etlaisse à tous le souvenir d'une dé-batteuse pugnace et intraitable.En 1992, retour au public : GeorgeBush (père) la nomme juge fédé-ral et six ans plus tard, Bill Clin-ton la fait accéder au niveau su-périeur, celui des cours d'appel.Sonia Sotomayor y restera onzeans, jusqu'au coup de téléphoned'Obama le 21 mai au matin...

À plusieurs reprises, elle mon-tra sa haine du Blanc, sa passionpour les minorités, sa volonté deprivilégier les quotas. Porteuse devalises d'une mondialisation ga-lopante, elle adhère au mariagehomosexuel, aux manipulationsdes cellules souches embryon-naires, au suicide assisté, audésarmement des citoyens, à lafragilisation de la propriété indi-viduelle. Soto-la-gaucho est bienentrée dans le moule. Cependant,deux fausses notes : elle s'opposaau financement fédéral des cam-pagnes pro-avortement dans lespays étrangers ; et elle fit pro-téger les déportés chinois fuyantl'avortement et la politique del'enfant unique. Est-ce parcequ'elle est catholique ?

De notre correspondant

aux États-Unis

PHILIPPE MAINE

❏ ÉTATS-UNIS

Du juge au guerilleroBarack Obama offre à Sonia Sotomayor un siège à la Cour suprême. Favorable à une large interprétation de la constitution américaine, elle se distingue par ses opinions progressistes.

Une "interprétationniste" va rejoindre la Cour suprême.

ÉTÉTAATS-UNIS – RUSSIETS-UNIS – RUSSIE

UN DÉBUT D'ENTENTECORDIALE ?

Les deux jours que le président Obama vientde passer à Moscou, où il a rencontré longue-ment Dimitri Medvedev et Vladimir Poutine,n'ont pas eu de résultats spectaculaires, sinonun pré-accord, à concrétiser dans les pro-chains mois, sur la diminution de l'arsenal nu-cléaire des deux super-puissances. Mais ils ontlargement contribué à améliorer le climat desrelations bilatérales. C'était peut-être l'objec-tif de la Maison Blanche.

Moscou n'a pas cédé sur l'Iran. Il ne faciliterapas la politique américaine poussant le régimede Téhéran vers une attitude conciliante avecl'Occident sur le dossier nucléaire. D'ailleurs,à Aquila, lors du G8, les Occidentaux ont étédes plus accommodants avec Téhéran, lui ac-cordant encore un délai. Pourtant, on sait quecela ne servira à rien et on le dit en privé.Washington n'a pas reculé sur son intentiond'installer des bases antimissiles en Tchéquieet en Pologne, mais la porte reste ouverte surce sujet délicat ; on continuera à en parler.

UN GESTE SYMBOLIQUEUN GESTE SYMBOLIQUE

Sur la Géorgie, autre pomme de discorde, « ladiscussion a été franche ». Autrement dit,chacun est resté sur sa position : les États-Unis continueront à soutenir le présidentgéorgien Saakchvili, leur protégé ; les Russesne renonceront pas à l'indépendance procla-mée de deux régions séparatistes, Abkhazie etOssétie du Sud, qu'ils ont reconnue.Sur l'Afghanistan, les Russes ont fait un gestesymbolique en faveur des Américains : ils ontaccordé un "droit de survol" à leurs avions de

transport. Un gain de temps appréciable pourles stratèges de Washington qui accordent unepriorité absolue à leurs opérations contre lesTaliban ; cela leur permettra d'accélérerl'acheminement de matériels et des troupesvers le théâtre d'opération afghan.

UN G8 SANS RÉSULUN G8 SANS RÉSULTTAATT

Rien de spectaculaire donc, mais le débutd'une meilleure compréhension entre les deuxcapitales. Le président Obama, dont la poli-tique économique commence à produirequelques résultats positifs, a besoin de mar-quer des points sur le plan diplomatique. Laréunion du G8 en Italie n'a produit aucun ré-sultat, à part une promesse d'aide alimentaireau tiers monde, des photos-souvenirs qui se-ront vite oubliées et des sourires de façade.Au point que cette réunion risque d'êtrel'avant-dernière de la série. Barack Obama,qui poursuit son périple en Afrique, pourra aumoins rapporter quelque chose dans ses ba-gages. Sa politique étrangère, peu lisible jus-qu'à présent, reste son point faible.

P.N.

» MAINMISE

Depuis la création de l'Unionpour la Méditerranée, lancéeà Paris il y a tout juste un ance 13 juillet, la France négo-cie avec ses partenaires pre-nant tous les six mois la têtedu Conseil de l'Union euro-péenne afin d'en garder la co-présidence. Un accord a d'ores et déjà étépassé avec Madrid en vue dupremier semestre 2010. Uneinitiative dont s'inquiète laBelgique. Karel de Gucht enaurait même été « stupéfié »selon le Financial Times. Dé-but juin, alors ministre des Af-faires étrangères, il s'en estétonné auprès de son homo-logue espagnol. (Euractiv,02/07/2009)

» ATALANTA

Représentant spécial de l'ONUpour la Somalie, AhmedouOuld Abdallah a dénoncé laviolence régnant dans ce pays,lors d'une rencontre le10 juillet avec Javier Solana,Haut Représentant de l'UE pourla politique étrangère et desécurité commune : « Ce sontquasiment des crimes deguerre et crimes contre l'humanité. »Évoquant l'initiative de l'Unioneuropéenne contre lapiraterie, il a salué « un grandsuccès militaire et diploma-tique ». (Bruxelles 2,11/07/2009) Baptisée Atalanta,cette opération sera recon-duite en 2010. Auparavant,une soixantaine de fusiliersmarins auront embarqué àbord des thoniers français na-vigant dans l'océan Indien ; ilsprotégeront des équipages ba-sés aux Seychelles durant lacampagne de pêche qui vientde commencer et s'achèveraen octobre (Bruxelles 2,06/07/2009).

» CONFIDENCE

L'Iran constituait le principaldanger aux yeux de SaddamHussein. Le Raïs l'aurait confiépendant sa captivité à GeorgePiro, un agent du FBI d'originelibanaise. Les procès-verbauxdes interrogatoires menésentre le 7 février et le 28 juin2004 ont été déclassifiés.Georges Malbrunot, grand re-porter au Figaro, en a révéléquelques passages sur son blogle 5 juillet : « Saddam Husseinétait plus soucieux du fait quel'Iran puisse découvrir les fai-blesses et les vulnérabilités del'Irak, que des répercussionsaux États-Unis de son refus delaisser venir des inspecteursde l'ONU. »En clair, commente le journa-liste, « Saddam a cherché àfaire croire à son ennemi ira-nien qu'il était en possessiondes fameuses armes interditesde destruction massives, donton ne trouvera jamais latrace. Gigantesque leurre quicausa sa perte ! »

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❚ HISTOIRE

❚ 10 L’ACTION FRANÇAISE 2000 n° 2775 – du 16 au 29 juillet 2009

Cette année-là, la douzièmede son règne, Louis VII,vingt-neuf ans, rentrait le

cœur bien douloureux de ladeuxième croisade dans laquelleil s'était engagé deux ans plus tôtavec enthousiasme. Le royaumefranc de Jérusalem était alors engrand péril et les musulmans ve-naient de s'emparer d'Edesse. Legrand saint Bernard de Clairvauxavait prêché avec fougue à Vé-zelay à la demande de pape Eu-gène III, et l'on était parti joyeuxavec une armée de soixante-dixmille hommes, s'ajoutant à celleaussi nombreuse de l'empereurgermanique Conrad III.

Bravoure

Louis VII avait commencé paraccomplir des prodiges de bra-voure, comme au mont Cadmos,le 6 janvier 1148, où il s'était dé-fendu tout seul, juché sur un ro-cher, contre une troupe d'as-saillants. Mais les fourberies del'empereur de Byzance avaient dé-couragé Conrad III, lequel étaitrentré chez lui, et l'armée du roide France était arrivée à Antiocheexsangue et affamée.

Le drame pour Louis allait ve-nir de ce que la reine Aliénor étaitdu voyage ! Nous avons dit dansla dernière AF 2000 l'événementextraordinaire qu'avait représentéen 1137 le mariage de Louis avecl'héritière du vaste duché d'Aqui-taine. Tous les espoirs semblaientalors permis pour la monarchiecapétienne. Et les jeunes genss'aimaient follement... Toutefois,la belle princesse, férue descontes et légendes à la mode, rê-vait d'un mari qui pût sans cessel'éblouir. Louis s'était alors sentipoussé à se montrer toujours plusferme tant contre les féodaux

qui relevaient trop la tête quecontre les communes tentées dedevenir insurrectionnelles, no-tamment à Poitiers (terre d'Alié-nor !). En ces années où Parisbrillait d'un éclat exceptionnel,où s'installait le goût de fêtes élé-gantes, où les étudiants de l'Eu-rope entière étaient attirés parl'Université, et où se livraient degrands débats d'idées (pensons àAbélard et saint Bernard...), lareine était hélas en train de de-venir le mauvais génie du roi.

Elle avait entraîné celui-cidans une affaire sordide : sapropre sœur, Pétronille, rêvait deremplacer la nièce du comte deChampagne dans le lit du comtede Vermandois. Louis, pour sou-tenir cette ardente belle-sœuravait dû guerroyer contre lecomte de Champagne, et porterainsi la responsabilité d'un hor-rible massacre dans l'église de Vi-try. C'est autant pour expier cettefaute que pour se montrer hé-

roïque aux yeux d'Aliénor qu'ilavait voulu partir en croisade etsouhaité qu'elle l'accompagnât.Le malheur est qu'à Antioche, Alié-nor avait retrouvé son jeune oncleRaymond de Poitiers dont lecharme ne la laissait pas indiffé-rente... Point aveugle, le roi vou-lut emmener sa femme de forceà Jérusalem et l'on ne songea plusà reprendre Edesse aux musul-mans... L'échec était piteux.

Mésentente

De Paris où il exerçait la ré-gence, l'abbé Suger demandait auroi de revenir. Celui-ci s'y décidaen 1149, mais Aliénor, que la mortau combat de Raymond de Poi-tiers avait rendue enragée, ne pritpas le même bateau. Louis, pasassez brillant en amour, ne pou-vait plus la satisfaire... Pourtantles époux se retrouvèrent à Tus-culum, près de Rome, où le papetenta l'impossible pour les récon-

cilier, allant jusqu'à bénir le lit oùil leur offrit de passer la nuit !Pendant deux années encore, Su-ger allait essayer de sauver ceménage, mais à sa mort en 1151,Louis et Aliénor engageraient uneprocédure pour faire dénouer parRome leur lien conjugal. Évoquantune lointaine consanguinité (re-montant à la femme d'Hugues Ca-pet !), le concile de Beaugencyprononça la nullité du mariage en1152, tout en reconnaissant la lé-gitimité de leurs deux filles, Ma-rie et Alix, futures comtesses deChampagne.

Passage outre-Manche

Aliénor emmenait toutefoisdans ses bagages le Poitou, l'Au-vergne, le Limousin, le Périgord,le Bordelais et la Gascogne ! Etqui allait être le nouvel élu deson cœur, qu'elle épouserait le18 mai, moins de deux mois aprèssa séparation d'avec Louis ? C'esttout juste croyable : Henri Plan-tagenêt (un arrière-petit-fils deFoulques le Réchin, à qui Phi-lippe 1er avait enlevé son épouseBertrade (L'Action Française 2000du 18 juin dernier).

Cet Henri, à peine vingt ans,sans doute bel homme, mais peuscrupuleux et peu raffiné, venaitd'hériter des comtés d'Anjou etdu Maine, et aussi du duché deNormandie récemment conquispar son père Geoffroy. Plus in-quiétant, sa mère était Mathilded'Angleterre, fille du roi Henri 1er

Beauclerc, lequel, juste avant demourir, reconnut le droit à la cou-ronne anglaise de son gendreGeoffroy, défunt, donc du fils dece gendre, c'est-à-dire Henri !

Voilà donc dés Noël 1154, lorsd'un sacre grandiose à Westmins-ter, Henri et Aliénor, roi et reined'Angleterre ! C'est donc cettebrute de Plantagenêt qui rece-vrait la dot échappant à Louis VII.Avec cela, la moitié de la Francedevenait anglaise... Louis VII, qui,lui, avait une grande force mo-rale, allait-il se laisser abattre ?Nous verrons que non dès le pro-chain numéro...

MICHEL FROMENTOUX

❏ CETTE ANNÉE-LÀ

1149 : Le rêve évanouiPartant en croisade, Louis VII fut accompagné par Aliénor. Mais sa femme étaitdevenue son mauvais génie... Moins de deux mois après leur séparation,Henri Plantagenet s'appropria la dot échappant au roi de France.

LES 400 LES 400 ANS DU QUÉBECANS DU QUÉBEC

VENGEANCE DES ABÉNAQUIS

À LA FIN de la guerre du "roi Philippe",en 1676, les Britanniques pendirent lesrescapés, à moins de les vendre commeesclaves... Le major Waldron laissa decruels souvenirs dans la mémoire abéna-quise. On se souvenait, entre autres, deses transactions frauduleuses, sa main ve-nant contrebalancer le poids des fourruresqu'il achetait à moindre prix.

En juin 1689, tous ses compatriotes crai-gnaient les attaques franco-amérindiennes.La petite ville de Dover était bien forti-fiée, avec des « édifices construits enchêne, bois qui résistait aussi bien auxballes qu'aux incendies ».

LE PRIX DES FOURBERIESLE PRIX DES FOURBERIES

« Les maisons-garnisons, très grandes,étaient prévues pour servir de refuge encas de danger aux habitants de la région »rapporte Robert Sauvageau. « Les portesen gros madriers étaient à l'épreuve destomahawks. D'épais volets percés de trousdéfendaient les fenêtres. Et les mursétaient traversés par des meurtrières d'oùl'on pouvait également tirer sur les as-saillants. Un premier étage en encorbelle-ment sur le rez-de-chaussée permettaitaussi de mitrailler l'ennemi. » D'épaispieux garnissaient la ville avec un chapelet de tours de guet.Alerté du danger abénaquis par le chef in-dien Mecondowit, Waldron préféra en rire.

Mais le 27 juin, par groupe de deux, dessquaws demandèrent protection danschaque maison. Puis deux cent guerrierspentagouets (Abénaquis de Saint Castin)s'engouffrèrent dans la ville et pénétrèrentdans les maisons-forteresses qui venaientd'être ouvertes. Le feu se répandit par-tout. C'est un récit typique selon BernardPothier : « La défense de la Nouvelle-France a reposé davantage sur de petitsdétachements de soldats supplétifs pleinsde hardiesse, mieux adaptés aux particula-rités de la guerre et des randonnées dansles régions inexploitées de l'Amérique duNord, que sur les troupes régulières ve-nues de France. » Waldron paya très cher ses fourberies. Lesguerriers l'attachèrent nu sur une chaise,mangèrent devant lui, et marquèrent cha-cun d'une croix au couteau dans sa peauses escroqueries de commerce en four-rures... Son gendre fut tué lui aussi et lesautres emmenés en captivité. « Ainsi sedéroulaient les guerres indiennes et ainsifut vengée, après treize ans, la forfaiture

de Waldron de 1676. Oui, les Indiensavaient la mémoire longue » observe Robert Sauvageau.

UNE OPÉRAUNE OPÉRATION "SAUVTION "SAUVAGE"AGE"

Les amérindiens n'avaient pas eu recours àSaint Castin pour cette opération gardantun caractère "sauvage". Les Français nepouvaient pas toujours contenir leur colère,attisée par les comportements britan-niques. Aujourd'hui encore, la polémique vabon train sur "l'affaire du fort WilliamHenry" – toile de fond du film Le Dernierdes Mohicans – où le marquis de Montcalmet ses officiers essayèrent, au risque deleur vie, de tempérer la furie amérindiennedéchaînée contre les Anglais en retraite.

FRÉDÉRIC WINKLER

* Cf Abbé Marault : Histoire des Abénaquis de1605 à 1866 ; Pierre François Xavier de Char-levoix : Histoire et description générale de laNouvelle-France.

Le roi de France reçu à Antioche par Raymond de Poitiers le 25 mars 1148

LE DUC D’ENGHIENRÉVÉLÉNotre ami AlbertFagioli vient depublier Le Testa-ment du ducd'Enghien, quiretrace l'existence héroïquede ce prince du sang, assas-siné sur l'ordre de Napoléon.

Basé sur des documents histo-riques, l'ouvrage, fruit d'unelongue quête de l'auteur, nousfait découvrir d'un œil neufune époque ténébreuse et unedestinée enveloppée du mys-tère charmant des amours deCondé avec la très romanesqueCharlotte de Rohan-Rochefort.La première partie narre lajeunesse et les exploits mili-taires du séduisant général del'armée des princes, douéd'une témérité allant jusqu'à lafolie. La seconde, plus ésoté-rique, ramène à l'attraitcontemporain que son passagedans l'Est de la France a pucréer sur de nombreux esprits.Les archives publiques ont-ellelivré tous leurs secrets sur safin ? Y a-t-il ou non un trésorcaché ? En quoi consiste-t-il ?Pourquoi l'État garde-t-il le si-lence ? Autant de questions quisont fouillées dans un livre àpropos duquel l'historien JeanTulard a loué la méthode em-ployée par l'auteur.Le texte, très bien écrit, senourrit abondamment des pas-sages d'Albert Fagioli à Etten-heim et à Vincennes qui enfont le charme. Une iconogra-phie bien choisie et une biblio-graphie complète permettentd'aller plus loin. Aux amateurs d'énigmes histo-riques de découvrir maintenantle fabuleux trésor deMarthille !

V.G.

* Albert Fagioli : Le Testament duduc d'Enghien - Le Secret du fa-buleux trésor de Marthille. ÉditionsCoprur, 2008, 223 pages, 22 eu-ros. Disponible à nos bureaux.

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HISTOIRE ❚

L’ACTION FRANÇAISE 2000 n° 2775 – du 16 au 29 juillet 2009 11 ❚

Alors que nous nous saluions,voici un an, la sortie de labiographie de Daniel de

Montplaisir après plus de quinzeans sans parution sur le sujet, ilsemble qu'une mode soit lancée,puisque Georges Poisson, à sontour, vient de publier une autrebiographie du comte de Cham-bord. Une telle entreprise, véri-table gageure un an à peine aprèsune œuvre majeure sur le sujet,ne pouvait manquer de suscitertoute notre attention. D'autantplus que Philippe Delorme publieau même moment une version an-notée du journal intime, récem-ment retrouvé, du prince en exil.Le pari semble plutôt réussi puis-qu'il parvient à peindre sous unangle assez nouveau la vie de ceprince si cher à bien des cœurs.

Un homme francet avenant

Après l'immense enthousiasmesuscité par une naissance post-hume inespérée, l'auteur nous dé-peint par le menu la petite en-fance du prince et revient en particulier sur le déroulement,quasiment heure par heure, de larévolution de 1830, sur ce fameux"règne de huit jours" entre les ab-dications de Charles X et Louis XIX,et le départ pour l'exil.

Loin de se borner à une nar-ration simple des événements,c'est une véritable analyse de leurinfluence sur le caractère du jeuneduc de Bordeaux qui nous est pro-posée. L'auteur se donne ainsi unegrille de lecture qui, selon lui, ex-plique ensuite chaque événementde cette longue vie d'exil. On dé-couvre ainsi un homme bon, franc,très pieux, plutôt avenant, maisqu'une très haute idée de son rôlepoussait pourtant à une incessante

réserve, qui, prise pour de la tié-deur ou de l'inaction, ne cessera,et ne cesse toujours, de décevoirses partisans.

Un environnementd'œuvres d'art

On regrette cependant l'ex-trême sévérité avec laquelle estdécrite cette destinée, qui parmoments ne nous est présentéeque comme une succession de ren-dez-vous manqués. On déploreaussi les incessantes critiques del'auteur à l'égard de l'entourageproche du prince, dont quasimentnul membre ne semble trouvergrâce à ses yeux : notamment satante et son épouse, dont la foi,

présentée comme de la bigoteriequasi-superstitieuse, est rendueresponsable d'un attentisme ex-clusivement providentialiste. Ilest dommage que l'auteur nesemble pas avoir saisi la sincéritéet la profondeur de la foi del'époque en général, et du princeen particulier, car, sans cette clefmajeure il peine à restituer cer-taines visions du monde de ceprince très-chrétien.

Au-delà de ces explicationstrès personnelles de l'auteur quele lecteur appréciera par lui-même, l'originalité de l'ouvrageréside en grande partie dans ladescription du contexte artistiquede cette vie hors-norme. Jamaisla vie du comte de Chambord

n'avait auparavant été si bien dé-crite sous cet angle. Pourtant,bien que lui-même peu porté surl'art, c'était un personnage ex-trêmement cultivé, dont les pa-rents, collectionneurs et mécènestous les deux, avaient réuni d'im-pressionnantes collections. L'au-teur revient ainsi largement surnombre d'œuvres d'art qui consti-tuèrent l'environnement du princepour nous en présenter autant lecontenu que le parcours.

Illustrations inédites

En outre, un autre point ex-trêmement positif du livre résidedans la qualité des illustrations ;alors que les biographies sur lesujet ont parfois tendance à êtreassez banales sur ce point, l'au-teur nous présente nombre de do-cuments inédits et très originaux,qui à eux seuls suffiraient à jus-tifier la lecture de cet ouvrage.

Entre cette originale biogra-phie, le journal intime du comtede Chambord publié par PhilippeDelorme, et le très exhaustif siteweb consacré au sujet (www.com-tedechambord.fr), voici décidé-ment un prince très en vogue ence moment ; les "Henri-quin-quistes" n'auront pas de quoi s'en-nuyer cet été !

LAMY

* Georges Poisson : Le Comte de Cham-bord. Pygmalion, 358 p, 21,90 euros.* Philippe Delorme : Henri comte deChambord, Journal (1846-1883). F.-X.de Guibert, 816 p, 42 euros.* www.comtedechambord.fr

❏ LE COMTE DE CHAMBORD

Un prince en vogue !Deux ouvrages récents, s'ajoutant à un site Internet très visité, réveillentle souvenir de ce prince en exil, si cher à bien des cœurs. Cest l'occasionde découvrir, entres autres, le contexte artistique d'une vie hors-norme.

DU 4 JUIN 1783 DU 4 JUIN 1783 AU 20 JUILLETAU 20 JUILLET 19691969

VERS LA LUNE en passant par l'Ardèche

IL Y AURA exactement quarante ans celundi 20 juillet, le monde retenait sonsouffle : plus d'un milliard d'hommes vi-rent alors en direct à la télévision, à21 h 17 (heure française) l'homme poser lepied sur la lune pour la première fois de-puis l'aube de l'humanité ! Il s'appelait NeilArmstrong (trente-huit ans) ; il venait desortir de la capsule Appolo et fut rejoint

un quart d'heure après par Edwin Aldrin,avec lequel il planta le drapeau américainsur le sol lunaire, tandis que Michaël Col-lins restait en orbite autour de l'astre dansle module de commande.Les messages de félicitations affluèrentaussitôt à Cap Kennedy, aujourd'hui CapCanaveral, d'où était partie la fuséeSaturn V transportant le module et l'équi-page. De ces messages, l'un des plus char-gés de symboles arrivait de France, plusexactement de l'Ardèche, de Vidalon-lès-Annonay, où les arrière-petits-neveux desfrères Joseph et Étienne de Montgolfiersuivaient l'événement avec l'enthousiasmeque l'on devine.

DU BALLON À LADU BALLON À LA FUSÉEFUSÉE

Nous avons raconté (L'AF 2000 du 5 février2009) l'immense intérêt que suscita à Ver-sailles l'expérience réalisée par ÉtienneMontgolfier le 19 septembre 1783 : le bal-lon transportant dans sa nacelle un coq,un canard et un mouton, s'éleva majes-

tueusement puis alla se coucher en dou-ceur dans le bois de Vaucresson tandis queles petits animaux se montraient en pleineforme. Louis XVI, qui ne perdait rien duspectacle - car il pressentait quel avenirportait une telle invention -, félicita vive-ment Étienne avant d'anoblir la familleMontgolfier. Quelques semaines plus tard,le 21 novembre, Pilâtre de Rozier et lemarquis d'Arlandes accomplissaient enmontgolfière, de Gonesse à la Butte auxCailles, le premier voyage humain dansl'espace. Il y eut foule sur les toits et surles balcons de Paris...Toutefois, le grand jour où tout a com-mencé reste, un peu avant, à Annonay, le4 juin 1783 quand les deux jeunes fils ducélèbre papetier de Vidalon, depuis déjàlongtemps passionnés par les propriétés del'air chaud au point de faire s'éleverquelques ballons de taffetas et de cor-dages, réussirent place des Cordeliers, de-vant les États du Vivarais réunis, à porteren neuf minutes à deux mille mètres d'alti-tude une masse ronde de neuf cent quatre-

vingt-quatorze kilos qui retomba deux kilo-mètres plus loin en feu sur une vigne, pro-voquant la fuite éperdue des paysanscroyant voir le diable...Ce 4 juin 1783, le premier aérostat réali-sait l'un des plus vieux rêves de l'humanité.Désormais l'espace était à la portée du ter-rien et le rêve d'explorer la lune allaitpoindre. De la montgolfière qui rendit desservices au temps du siège de Paris en1870, on arriva un jour à la fusée et l'es-pace, dépassant l'atmosphère, devint unterrain de puissance... Les Soviétiques al-laient s'enorgueillir du premier héros ayantnavigué dans une capsule, Youri Gagarine,puis les Américains allaient reprendre ledessus avec les deux premiers hommesayant atteint la lune...Comme l'écrit l'historienne des MontgolfierMarie-Hélène Reynaud, « Montgolfier, Ga-garine, Armstrong, chacun a fait son pre-mier pas, le plus difficile, le moins évi-dent, celui qui permet à tous les autresd'aller plus loin ».

MICHEL FROMENTOUX

Une très haute idée de son rôle poussait le Prince à une incessante réserve qui ne cessa de décevoir ses partisans.

UN BEAU SOIR D'ÉTÉUN BEAU SOIR D'ÉTÉ

LES NOCTURNESDE FERRIÈRES

La petite cité médiévale deFerrières-en-Gâtinais recèlebien des trésors. Blotti autourde son ancienne abbaye forti-fiée, le village est le théâtred'exceptionnelles fêtes histo-riques où se pressent chaqueété des milliers de specta-teurs. À la tombée de la nuit,le village reprend son visagemédiéval grâce à la féerie desdécors et des lumières.D'unescène à l'autre, le public dé-ambule et se laisse volontiersprendre au jeu des commèresdu lavoir et autres manants.Le spectacle est partout, audétour d'une ruelle, sur unepetite place, à chaque endroit,le visiteur est ébloui par lamagie des fées ou des cra-cheurs de feu.

Les 25 et 31 juillet, 1er et8 août à partir de 21 h 45.Dans l'ancien réfectoire desmoines : banquet médiévalchaque soir à 20 heures (surréservation).

* Adultes et enfants de plus de12 ans : 10 euros. Enfants demoins de 12 ans : gratuit. Groupes(à partir de vingt personnes) :8 euros. Forfait une entrée et ban-quet médiéval : 35 euros pour lesadultes, 15 euros pour les enfants.

* Renseignements et réservations :Office de Tourisme de Ferrières etdes Quatre Vallées, Place desÉglises, 45210 Ferrières-en-Gâti-nais Tél : 02 38 96 58 86 ; cour-riel : [email protected] ; site Internet :www.tourisme-ferrieres-loiret.fr

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❚ CULTURE

❚ 12 L’ACTION FRANÇAISE 2000 n° 2775 – du 16 au 29 juillet 2009

LE ROMAN NOIR DU VIETNAM ET DE L'IRAN

COMME SOUVENT des obligations familialesm'ont conduit à Frontignan au moment oùs'y tenait le Festival International du romannoir. Parmi les très nombreux invités, deuxfemmes ont retenu mon attention.

LES ENQUÊTES DU MANDARIN LES ENQUÊTES DU MANDARIN TÂNTÂN

La première, Thanh-Van Tran-Nhut, ingénieuren mécanique, a vécu avec ses parents, àl'âge de six ans, aux États-Unis. La famille estensuite venue en France. La jeune femmes'est alors intéressée à la "guerre civile" qui,au Vietnam, a opposé le Nord au Sud. Elles'est mise à écrire, d'abord avec sa sœur puis,seule, des romans dont l'intrigue policière sesitue dans le Vietnam du XVIIe siècle 1. In-trigues que déjoue son personnage, le manda-rin Tân. Cette analyse spectrale de la société

vietnamienne se double d'une leçon valablepour l'histoire contemporaine et la compré-hension de la guerre d'Indochine (celle desFrançais) prolongée par la guerre du Vietnam(celle des Américains).Cette très longue guerre en deux épisodess'est traduite par la victoire du Nord sur leSud. Certes l'idéologie et l'armature révolu-tionnaires ont joué un rôle essentiel. Mais,depuis des siècles, une frontière non définiemais réelle différenciait le Nord du Sud.Comme l'explique Thanh-Van Tran-Nhut, onpeut illustrer cette situation d'un exemple prisdans une guerre féodale en 1783. Un seigneurdu Sud fit appel à un Français pour l'aider àcombattre un seigneur du Nord. Lequel Fran-çais, dont le nom n'est pas cité, lui a fournides armes. Ainsi, pour mieux saisir la réalitécontemporaine, est-il passionnant de lire lesenquêtes du mandarin Tân. Il dénoue les filsde l'intrigue et nous ouvre les portes du passé.

RÉVOLRÉVOLTES SOUS LE TES SOUS LE TCHADORTCHADOR

Avec Naïri Nahapétian ce sont les ressorts del'actualité iranienne qui nous sont dévoilés. Letitre de son premier roman est celui d'uneénigme : Qui a tué l'ayatollah Kanuni ? 2 Lelecteur, comme il se doit, attendra les der-nières pages pour le savoir. Là n'est pas l'es-sentiel. Même si, avec humour, l'auteur née à

Téhéran, aujourd'hui parisienne, confie qu'elleavait « très envie de tuer un ayatollah ».L'essentiel réside dans le tableau affiné de lasociété iranienne, des courants qui, sous-sous-jacents ou apparents, la parcourent, la divi-sent, la déchirent. L'auteur vient d'une familled'origine arménienne et monarchiste.

UN BONHEUR DE STYLE !UN BONHEUR DE STYLE !

Sans renier cet environnement, elle réussit às'en abstraire et, comme dans un théâtre, tireavec habileté les ficelles de ses personnagestrès différents politiquement les uns desautres. On voit passer des conservateurs, desréformateurs, des Moudjahidin, des ancienscommunistes du Toudeh...De quoi, parfois, donner le tournis au lecteurpeu initié. À son intention, le récit se pro-longe d'un lexique bienvenu.Pour son premier roman Naïri Nahapétianoffre une leçon d'histoire et un cours d'actua-lité. Avec, soulignons-le, un bonheur de stylerendant la lecture agréable.

CHARLES-HENRI BRIGNAC

1 - Thanh-Van Tran-Nhut : Les Enquêtes du man-darin Tân. Sept volumes. Éditions Philippe Picquier. 2 - Naïri Nahapétian : Qui a tué l'ayatollah Kanuni ?Éditions Liana Levi, 288 p., 17 euros.

Mgr le comte de Paris, ducde France, chef de la Mai-son de France, n'est pas as-

sez connu des médias. Marc-Lau-rent Turpin et Latifa Janati vien-nent de réaliser deux DVD sous letitre Henri VII, Prince de France,Prince de l'universel, qui porte-ront à de profondes réflexionstous les Français inquiets de voirleur pays s'épuiser dans les luttespartisanes et le monde courir àson autodestruction.

Plus de consciencehumaine

Le premier DVD est destiné « àtous ceux qui aiment la Familleroyale de France, aux royalistesde toutes tendances qui célèbrentla Fleur de Lys, aux hommes etfemmes de bonne volonté qui œu-vrent pour faire grandir une plusgrande conscience spirituelle dansle monde ». On y accompagne l'hé-ritier des rois qui ont fait la Franceen Tunisie, sur les pas de son an-cêtre saint Louis, lequel a portéjusqu'au sacrifice le service desautres, puis l'on entre dans l'inti-mité du lieu de vacances du princedans l'île de Majorque, là où ilaime se livrer à son art de l'aqua-relle, à l'écriture, à la réflexionet, surtout au silence... C'est dansune quête qu'il invite ses amis àmarcher avec lui - une quête pourretrouver au-delà des jeux politi-ciens et des frivolités du mondeun peu plus de conscience hu-maine et de souci des autres.

Au cours de dialogues avecJean-Pierre Lussan, homme poli-tique et écrivain passionné d'his-

toire, la figure du prince appa-raît de plus en plus attachante :dans ses paroles, mais aussi dansson regard, dans son sourire, ondevine un homme ayant acquis aurythme d'un destin hors du com-mun, hérissé de joies et de souf-frances, marqué de beaux élansmais aussi de faiblesses, une sa-gesse sereine et une profondeconnaissance de l'âme humaine.Même sans le suivre entièrementdans son œcuménisme, nous nepouvons qu'être séduits par l'ef-fort de ce petit-fils de saint Louispour dépasser les préjugés et lesdivisions entre les hommes commeentre les pays.

Le DVD nous rappelle aussi labiographie du prince né le 14 juin1933 au Manoir d'Anjou, dans l'exiloù la république d'alors mainte-nait les princes de France. Puisle jeune Henri connut avec sesfrères et sœurs, pendant et aprèsla guerre, le Brésil, puis l'Espagneet le Portugal.

Retour en Franceen 1950

L'abrogation, en 1950, de laloi d'exil lui permit de vivre à Pa-ris ; on apprend qu'à l'ENA il eutpour répétiteur un certain JacquesChirac, puis qu'au cours de sa car-

rière militaire, il fut chargé decertaines missions par le généralDe Gaulle.

Les images d'une rencontrechaleureuse lors d'un dîner de l'as-sociation Unité capétienne orga-nisé par Jacques-Henri Auclair,entre le Prince et son fils Jean,duc de Vendôme, tous deux dési-reux de servir la France, montrentque la page des difficultés fami-liales est définitivement tournée.

Apaisement

On fait aussi plus ampleconnaissance avec Mme MicaelaCousino Quinones de Leon, damede haut lignage, que Monseigneurva épouser religieusement le26 septembre prochain aux envi-rons de Biarritz. Sur la moitié dudeuxième DVD la princesse tient,dans un entretien de fond, despropos sur notamment la sociétéd'aujourd'hui qui perd le contactavec la nature et sur la jeunesseque l'on ne sait plus aider à ma-nifester son énergie vitale dansquelque chose de créateur.Mme Micaela est pour Monseigneur,dont un diaporama musical pré-sente les aquarelles si élégantes,si proches de la nature, la com-pagne qui le comprend parfaite-ment et c'est une joie pour nousde pouvoir enfin concilier notrerespectueux hommage à la nou-velle comtesse de Paris avec notreadmiration pour la courageusemère des Enfants de France,Mme la duchesse de Montpensier.

Puissent ces deux DVD mar-qués du signe de l'apaisement àl'intérieur même de la familleroyale, être porteurs d'apaise-ment pour tous les Français tropsouvent déchirés par les luttespoliticiennes...

MICHEL FROMENTOUX

* Henri VII, Prince de France, Princede l'universel. Coffret de deux DVDplus un livret. 44 euros, à comman-der à Mesure-6 Productions, BP 39,27240 Damville. www.mesure6.fr

❏ DVD

Mieux connaître le Prince Un double DVD nous entraîne à la rencontre de Mgr le comte de Paris, duc de France : voyage sur les pas de saint Louis, séjour à Tunis, halte à Majorque, passage sur les bancs de l'ENA et engagement en Algérie...

Henri VIIComte de ParisDuc de France

AU PAYS DES NUÉES

DANS LA VEINE ésotérique, ondemande un roman ! GérardLetailleur, plus connu commehomme d'affaires que commeécrivain, nous livre dans cepavé de 450 pages, illustréavec humour par Guy Sajer,sa vision de l'Agharta, conti-nent perdu peuplé de cheva-liers de l'Invisible.

Il s'agit d'une sorte de Da VinciCode à rebours. À mi-cheminentre Star Trek et les romansscouts, Le Matin des magiciensde Louis Pauwels et Le Campdes saints de Jean Raspail, onse balade à travers les siècles,croisant entre autres unLouis XVII en jeune marié, de-venu roi d'une fontaine de Jou-vence située dans l'Asie cen-trale. Il ne manque à cette in-trigue sans queue ni tête ni leCalvaire, ni les Thibétains, lacrise de Cuba et celle del'Eglise, le Saint Pape et leGrand Monarque !Bref, cela fait beaucoup pourun seul livre, qui intéresseracertainement les moins poli-tiques des royalistes, car ilfaut vraiment aimer les fantai-sies hallucinées où la Franceest en proie, tout à la fois, àune guerre civile et raciale età un tsunami ! Pour ma part,je lirai plutôt La Grotte d'Afqaou Les Amants de Byblos, deLouis Hourcade, dont j'aurail'occasion de reparler.

V.G.

* Gérard Letailleur : Agharta - LesChevaliers de l'Invisible. Éd. Équi-noxe, 2008, 450 p. 26 euros.

» ISLAM

Les Nouvelles Éditions Latinespublient à nouveau la thèsede doctorat de Niaz AhmedZikria sur Les Principes del'Islam et la Démocratie pa-rue en 1958 (16 euros).

Parfaitement accompagnéed'une préface de Louis Massi-gnon, professeur au Collège deFrance, et de Berger-Vachon,professeur des facultés deDroit, cette œuvre garde unebrûlante actualité. Elle vientd'être republiée, l'éditeur pré-cisant que l'auteur étaitmembre de la famille royaled'Afghanistan.

PERCEVAL

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CULTURE ❚

L’ACTION FRANÇAISE 2000 n° 2775 – du 16 au 29 juillet 2009 13 ❚

En se liant avec Mme Caillaux,épouse d'un ministre dont lesvues pacifistes et les con-

tacts avec l'Allemagne, inquiètentle Tsar, Anastasia Iverovitch pen-sait servir son pays ; elle le croyaitlorsqu'elle a incité son "amie" à seprocurer une arme avant de ren-contrer Calmette. Elle n'avait pasprévu qu'Henriette tirerait sur ledirecteur du Figaro, ni que songeste briserait la carrière de sonmari, en même temps que leschances de la paix. Officier deRenseignement, le lieutenant LouisChastelain infiltrait les milieux na-tionalistes serbes de Paris. Il a dé-couvert le projet d'attentat contreFrançois-Ferdinand. Ses supérieursn'ont pas averti Vienne...

Un mystérieuxdécemvirat

En 1919, le hasard jette Anas-tasia dans les bras de Louis ; ilss'avouent mutuellement le secretqui les ronge : ont-ils aidé à pré-cipiter le monde dans la guerre ?Qui y avait intérêt ? Un nom, Gol-gotha, les conduira sur la traced'une organisation qui s'est don-née pour but d'en finir avec lesnations et les religions afin d'im-poser, au prix des pires sacrifices,sa conception de l'Homme.

Jean-Michel Riou est un ro-mancier ambitieux qui ne craintpas les vastes sujets et sait rem-plir de main de maître "les blancsde l'Histoire". Quoiqu'ils fassentavancer l'intrigue, les états d'âmedes protagonistes, pions d'un jeuqui les dépasse, importent moinsici que les confidences parallèlesde Chimère, l'un des dirigeantsdu mystérieux décemvirat dissi-mulé derrière les événements duXXe siècle. La Prophétie de Gol-gotha est une grille de lecture dupassé et de l'avenir si crédiblequ'elle incite à la paranoïa mêmeles moins méfiants entraînés loindu prêt à penser convenu etconvenable. Redoutablement in-telligent...

Le collierd'émeraudes

Juliette Benzoni, auteur desagas historiques agréables, s'estlancée dans le pastiche de romanpopulaire à la mode d'autrefoismettant en scène un prince vé-nitien gemmologue. Le Collier sa-cré de Montezuma est le neu-vième tome de la série, et le pre-mier que j'ai l'occasion de lire,non sans agrément.

Invité au mariage de son amiVauxbrun, Aldo Morosini est té-moin d'un retentissant scandale :le fiancé s'est envolé le matin desnoces en emportant le collierd'émeraudes de l'empereur Mon-tezuma que la jeune mariée de-vait arborer... Telle est la versionde la belle-famille mexicaine ;Morosini se refuse à y croire. Que

cache le mariage de Vauxbrun,célibataire endurci, avec une de-moiselle en âge d'être sa fille etsi éloignée de ses goûts féminins ?Pourquoi celle-ci se conduit-ellecomme si son mari ne devait pasreparaître ? Persuadé qu'il est ar-rivé malheur à son ami, Aldo,flanqué de complices hauts encouleur, découvre que le vol desémeraudes ne date pas de laveille et qu'il est plus concernéqu'il le pensait ; à ses risques etpérils. C'est facile, certes, maisbien tourné, distrayant. Une vraielecture estivale.

Quel rapport entre un orang-outan polyglotte, un perroquetarithméticien, un inconnu qui vousappelle papa, un remède miraclecontre l'addiction, des poissonsphosphorescents, des cadavresdésossés, des tests génétiquesdans le cadre de procédure de di-vorce, un chasseur de primes quiprétend que vos cellules appar-tiennent à son employeur, et votrefils chimpanzé ? Bienvenu dans lemonde cauchemardesque maisréel, ou presque, de Biogen, en-treprise américaine sans scrupulequi a décidé que l'avenir de l'hu-manité lui appartenait. Un fabu-leux marché planétaire s'ouvreaux investisseurs qui contrôlerontla recherche sur le génome etses progrès.

Médecin, Michael Crichtonavait bâti sa carrière de roman-cier sur le succès de Jurassic Park,où des paléontologues irrespon-sables recréaient des dinosaures.Il est revenu à ce thème de la ma-nipulation génétique pour cet ul-time ouvrage, Next, paru peuavant son décès. Cette fois, cequi relevait de la science-fictionvoilà vingt ans, est devenu cré-dible. Les pires dérives apparais-sent réalisables. Cependant, ledernier avertissement de Crich-ton n'est pas pour rappeler que« science sans conscience n'est

que ruine de l'âme », mais pourmettre en garde contre les exa-gérations de certains, prêts à lais-ser croire aux miracles et à fairecommerce des espoirs de leursprochains. L'aspect moral de laquestion n'entre pas en ligne decompte, ce qui rend cette his-toire mal bâtie crédible, l'aber-ration devenant possible lorsqueles repères moraux disparaissent,engloutis dans une toléranceconsensuelle prompte à rejetertoute condamnation de l'abjec-tion comme une atteinte à la liberté...

La loi de Dieu, voilà l'ennemi !Philosophie colportée par nombrede romans grand public promptsà proposer à leurs lecteurs un nou-veau paradigme. Le Gardien du

crâne de cristal d'Aurélie Hustinde Gubernatis en offre un bonexemple. Jeune avocat aux dentslongues, Garence Brianson est foude rage lorsqu'il découvre qu'iln'entrera en possession de l'héri-tage de son grand-père, vieil ori-ginal qu'il croyait sans le sou, qu'àcondition de se lancer dans unechasse au trésor à travers l'Amé-rique, à la recherche des originesindiennes de sa grand-mère, etd'un objet qui aidera l'humanitéà pénétrer dans le nouvel âge...

Légende des crânesde cristal

La légende des crânes de cris-tal non façonnés de main d'hommeet aux pouvoirs inimaginables està la mode en raison de l'approchedu 21 décembre 2012, date à la-quelle, selon le calendrier maya,le monde entamera un nouveaucycle, guidé par les messages deces curieux objets. Canular pourcertains, message d'un autremonde pour d'autres, dans tousles cas prétexte à démontrer quenous serons plus heureux délivrésdes croyances obscurantistes desvieux monothéismes et des fana-tiques qu'ils engendrent. Il suffitpour cela de suivre la métamor-phose - je n'ose parler de ré-demption - de l'épouvantable Ga-rence, "héros" hautement antipa-thique, confronté aux croyancesamérindiennes et à leur sagesse.Cela ressemble à une aventured'Indiana Jones, rien ne manqueau scénario, pas même les nazis ;le genre a ses amateurs. Reste àsavoir si les fautes de français enont aussi...

L'Antéchrist préside l'Europe

Pourquoi baignons-nous dansce climat de christianophobiegrandissant ? Michael D. O'Brienpense connaître la réponse. Da-vid Schäfer a survécu à l'Holo-causte. Immigré en Israël, il y estdevenu un homme politique depremier plan. Puis un jour, safemme et leur enfant sont mortsdans un attentat, le laissant seulface à sa vie ravagée. Chemin deDamas sur lequel il a rencontré

le Christ. Dans son monastère duCarmel, David, devenu père Eli-jah, ne veut plus rien connaîtredu monde. Jusqu'au jour où unmessage du pape l'appelle en ur-gence à Rome afin de lui confierune mission impossible : sonderl'âme du président de la jeune Fé-dération européenne, politiciencharismatique idolâtré porteurdes plus belles promesses pourl'humanité mais ennemi pernicieuxde la foi. Si pernicieux que le sou-verain pontife croit reconnaîtreen lui l'Antéchrist.

Drame du Salut

Terrifié par les enjeux, plusencore par la société qu'il dé-couvre après en avoir été si long-temps absent, le vieux moine,tandis que tombent autour de luitous ceux sur lesquels il pouvaits'appuyer, victimes d'un effroyablecomplot, comprend qu'il n'aura,pour affronter le Mal, que Dieupour unique soutien.

Père Elijah, une apocalypseest un roman radicalement diffé-rent de tout ce que vous avez pulire. Analyse subtile de l'air dutemps, suspense à l'américained'une intensité jamais prise en dé-faut, il orchestre le drame du Sa-lut et de la Parousie avec une sim-plicité et une crédibilité rares. Enfermant le livre, vous vous de-manderez : Et si c'était vrai ? Sinous y touchions ?

ANNE BERNET

* Jean-Michel Riou : La Prophétie deGolgotha. Flammarion, 600 p., 21,90 s.* Juliette Benzoni : Le Collier sacré deMontezuma. Plon, 450 p., 19,50 s.* Michael Crichton : Next. Robert Laf-font, 475 p., 21 s. Également dispo-nible chez Presse Pocket.* Aurélie Hustin de Gubernatis : LeGardien du crâne de cristal. AlphéeJean-Paul Bertrand, 575 p., 21,90 s.* Michael D. O'Brien : Père Elijah, uneapocalypse. Salvator, 590 p., 24,50 s.

ESPION EN 1780JOAILLIÈRE rue des Blancs Man-teaux, Anne-Louise Roth dissi-mule sous cettecouverture sesactivités d'agentdu renseignementbritannique. Unagent brillant to-talement sous lacoupe de son traitant, Lord Car-rington, homme étrange dontelle fut la maîtresse et dont ellea un fils, qui grandit caché loin

de ses parents tant la liaisond'une petite juive et d'un aristo-crate anglais paraîtrait éton-nante en ces années 1780. Un jour, alors que la France s'en-fonce dans les premiers dramesd'une révolution en partie or-chestrée de Londres, l'enfant dis-paraît, et Carrington ressurgitpour suggérer à Anne-Louise uneincroyable entreprise : l'aider àorganiser le cambriolage duGarde-Meuble de la placeLouis XV, et s'y emparer desjoyaux de la Couronne. Alors seu-

lement, peut-être l'aidera-t-il àretrouver leur fils... Au déses-poir, prête à tout pour retrouverle petit, la jeune femme acceptesans se douter d'un effroyablemarché de dupe.

LES BAS-FONDS DU PLES BAS-FONDS DU PARISARIS

Partant d'un fait divers extrava-gant, la disparition des diamantsde la Couronne en septembre1792, vol dans lequel certains ontvu la main de Danton désireuxd'acheter au duc de Brunswick le

retrait de ses troupes, le princeMichel de Grèce convie à uneplongée inquiétante dans les bas-fonds du Paris révolutionnaire etdans les réseaux d'espionnage.Façon originale d'aborder avectalent la grande Histoire et defaire revivre quelques figures his-toriques, dont celle de Thierry deVille d'Avray, premier valet dechambre de Louis XVI.

A.B.

* Prince Michel de Grèce : Le Vol duRégent. Lattès, 325 p., 20 euros.

❏ ROMANS

Voyage au cœur des complotsLe succès du roman de Dan Brown, Da Vinci Code, a mis à la mode les théories du complot ;elles fleurissent en librairie. Qui sont les vrais responsables des conflits du XXe siècle, du vol des bijouximpériaux, des manipulations génétiques ? Réponse au bout du suspense !

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❚ COMBAT DES IDÉES

❚ 14 L’ACTION FRANÇAISE 2000 n° 2775 – du 16 au 29 juillet 2009

Nous lirons aujourd'hui l'es-sentiel d'une page qui futproposée au baccalauréat

scientifique cette année commetroisième sujet de philosophie (ex-plication de texte). Un sujet debac intéressant et non subversifméritait qu'on le signalât.

Un lien étroit

■ On tire difficilement unhomme de lui-même pour l'in-téresser à la destinée de toutl'État, parce qu'il comprend mall'influence que la destinée del'État peut exercer sur son sort.Mais faut-il faire passer un che-min au bout de son domaine, ilverra d'un premier coup d'œilqu'il se rencontre un rapportentre cette petite affaire pu-blique et ses plus grandes af-faires privées, et il découvrira,sans qu'on le lui montre, le lienétroit qui unit ici l'intérêt par-ticulier à l'intérêt général.C'est donc en chargeant les ci-toyens de l'administration despetites affaires, bien plus qu'enleur livrant le gouvernement desgrandes, qu'on les intéresse aubien public et qu'on leur faitvoir le besoin qu'ils ont sanscesse les uns des autres pour leproduire.On peut, par une action d'éclat,captiver tout à coup la faveurd'un peuple ; mais pour gagnerl'amour et le respect de la po-pulation qui vous entoure, ilfaut une longue succession depetits services rendus, de bonsoffices obscurs, une habitude

constante de bienveillance etune réputation bien établie dedésintéressement.Les libertés locales, qui fontqu'un grand nombre de citoyensmettent du prix à l'affection deleurs voisins et de leurs proches,ramènent donc sans cesse leshommes les uns vers les autres,en dépit des instincts qui les sé-parent, et les forcent à s'en-traider. 1 ■

Complexité

À la première lecture, ce texted'Alexis de Tocqueville (1805-1859)semble assez proche de nos idées.On simplifie sottement Tocque-ville en affirmant sans l'avoir luqu'il fut l'un des pères du libéra-

lisme politique. C'est vrai, maissa pensée se révèle autrementcomplexe et il est intéressant decorroborer les démonstrationscontre-révolutionnaires en les rap-prochant de réflexions venuesd'autres bords.

Tyranniedu nombre

Tocqueville croyait que letriomphe de la démocratie étaitinéluctable, mais, loin de s'en ré-jouir aveuglément, il se montraitfort conscient de ses dangers. Ilavait remarqué, en analysant l'ab-sence d'indépendance d'esprit auxÉtats-Unis, que, toutes les opi-nions étant considérées commeégales, la démocratie engendrait

par la tyrannie du nombre uneopinion "moyenne", un consensusqui n'était qu'un conformisme. Ilavait vu, et il faut saluer sa clair-voyance, que la démocratie me-nait au despotisme : les citoyenss'en remettent de plus en plus àl'État pour assurer une extensionde l'égalité par la loi, et on en ar-rive à l'égalité sans la liberté àcause de « l'esprit d'égalité ex-trême » que dénonçait déjà Mon-tesquieu. Donc, pensait Tocque-ville, la démocratie a besoin descorps intermédiaires comme ilsexistaient sous l'Ancien Régime,associations, corporations, liber-tés communales... Seuls ces corpspermettent aux particuliers de ré-sister à « l'empire moral des ma-jorités ». Cette conviction ex-plique la qualité du texte que nousvenons de lire. On peut ainsi op-poser Tocqueville à Rousseau dontla « volonté générale » du Contratsocial annonce les pires totalita-rismes, policiers ou moraux.

Pas de fatalité en histoire

Contre-révolutionnaire Toc-queville ? Non, seulement utili-sable par la Contre-Révolutiongrâce aux aspects de son œuvreque nous venons de présenter suc-cinctement. Son erreur consisteen la conviction que rien n'arrê-terait les succès de la démocra-tie alors qu'il n'existe aucune fa-talité en histoire, sinon que noussommes tous mortels. Il se berçade l'illusion qu'on pouvait obte-nir, grâce à des garde-fous, unedémocratie modérée, mais ledompteur qui mettra un frein àla fureur dévastatrice de l'enviedémocratique n'est pas encore né.« On n'organise pas la démocra-tie, dit Maurras, on ne démocra-tise pas l'organisation. »

GÉRARD BAUDIN

1 - Alexis de Tocqueville : De la dé-mocratie en Amérique, 1835.

❏ TOCQUEVILLE

Réticences et illusionsCertains bacheliers ont planché cette année sur Alexis de Tocqueville,ici chantre des libertés locales. Ses jeunes lecteurs auront découvert

ses réticences pour la démocratie, certes teintées d'illusions.

PPUBLIUBLI-- INFORMAINFORMATIONTION

Actualité

et présence

de Charles Maurras

1868-1952 : 1868-1952 : TTOME IIIOME III

Fervent et fidèle disciple de

Charles Maurras, FRANÇOIS

MARIE ALGOUD a entrepris il y

a plusieurs années déjà de

rendre hommage au maître de

Martigues en publiant trois

ouvrages successifs évoquant le

poète (tome I paru en 2004),

l'homme politique et son

cheminement religieux (tome II

paru en 2005 ) et enfin

l'histoire de l'Action française

de sa naissance à la fin du

XIXe siècle, en pleine affaire

Dreyfus, jusqu'au début du

XXIe siècle.

LE GRAND SIÈCLE DE L'AFLE GRAND SIÈCLE DE L'AF

D'où ce très épais tome III,

sous- titré « Le grand siècle de

l'Action française ». On peut y

lire beaucoup d'extraits

d'articles et d'œuvres de

Maurras très éclairants sur sa

pensée et sa doctrine.

À travers l'histoire de ce

mouvement nationaliste et

monarchiste dont l'influence

intellectuelle fut très

importante jusqu'à sa

condamnation par l'Église en

1926, c'est toute l'histoire de

France de la fin du XIXe et du

XXe siècles que l'on peut

revisiter depuis la mort du

curé d'Ars en 1859 jusqu'à

2002, cinquantenaire de la

mort de Maurras.

La somme d'Algoud,

agrémentée d'un index et dix-

sept annexes fort intéressantes

et préfacée par le fidèle

Michel Fromentoux, rédacteur

en chef de L'Action Française

2000 et directeur de l'Institut

d'Action française, rend

également hommage à de

grandes figures de l'AF plus

récemment disparues comme

Pierre Juhel (1911-1980), le

fondateur de la Restauration

nationale, et bien sûr Pierre

Pujo, l'âme du journal et du

mouvement de 1966 à sa mort

le 10 novembre 2007.

Un ouvrage de synthèse et de

référence que tous les

maurrassiens mais aussi tous

eux qui s'intéressent à l'histoire

du nationalisme et du royalisme

français doivent avoir dans leur

bibliothèque.

J.B.

* François Marie Algoud :

Actualité et présence de Charles

Maurras - 1968-1952 - Tome III,

468 p., 60 euros. Disponible à

nos bureaux, 65,16 euros franco.

« C'est donc en chargeant les citoyens de l'administration des petitesaffaires, bien plus qu'en leur livrant le gouvernement des grandes,

qu'on les intéresse au bien public. »

La nouvelle encyclique dupape Benoît XVI, Caritas inVeritate, datée du 29 juin,

fête de saint Pierre et saint Paul,est une magistrale réponse de latoujours actuelle Doctrine socialede l'Église à la "Crise" que traversele monde d'aujourd'hui. Ce grandtexte demande une lecture ap-profondie, crayon en main. Pouraujourd'hui précisons seulementce que veut dire le pape quand ilréclame la mise en place d'une« Autorité politique mondiale ».

Il ne s'agit en rien d'un super-État mondial, ni d'un gouverne-ment mondial comme le préco-nisent les mondialistes et qui mar-querait la fin de la souverainetédes nations. Pour Benoît XVI,cette Autorité doit être fondée« sur les principes de subsidia-

rité et de solidarité » et « êtreordonnée à la réalisation du biencommun » en s'inspirant « des va-leurs de l'amour et de la vérité ».Faute de quoi le droit interna-

tional continuera d'être condi-tionné « par les équilibres depouvoir entre les plus puissants ».Comme le rappelle Michel Janvasur le site du Salon Beige, le Com-

pendium de la Doctrine socialede l'Église avait déjà expliqué sousJean-Päul II qu'« il n'appartientpas à l'autorité de la communautémondiale de limiter l'action queles États exercent dans leursphère propre, ni de se substi-tuer à eux. Elle doit au contrairetâcher de susciter dans tous lespays du monde des conditions quifacilitent non seulement aux gou-vernements mais aussi aux indi-vidus et aux corps intermédiairesl'accomplissement de leurs fonc-tions, l'observation de leurs de-voirs et l'usage de leurs droitsdans des conditions de plusgrande sécurité. »

L'ONU, qui le plus souvent as-sure au nom de son idéologie lapromotion de l'avortement et desmesures qui détruisent la famille,ne se soucie guère du bien com-mun de l'humanité en général etdes nations en particulier.Comme le disait Maurras, l'Églisesera toujours « l'arche de salutdes sociétés » et « la seule In-ternationale qui tienne ». Nousreviendrons sur ce texte fonda-mental.

M.F.

❏ RELIGION

Benoît XVI et le Bien commun Le pape plaide pour une « Autorité politique mondiale » dans l'encycliqueCaritas in Veritate. L'Église veut-elle abolir les États ?

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JACQUES BAINVILLE

Histoire de France 30,00 sLes Dictateurs 18,00 sHist. de deux peuples 21,00 s

ANNE BERNET

Radegonde 21,90 sLes Chrétiens d'Afrique 29,00 sBrutus 22,71 sCharette 23,00 sBernadette Soubirous 21,00 sSaint Grégoire 25,00 sSaint Ambroise 25,00 sSaint Jérôme 25,00 sMadame de Sévigné 22,71 s

MONIQUE BEAUMONT

Anachroniques 25,00 s

LUC BEYER DE RYKE

Chemins d’Orient 18,00 sLa Belgique en sursis 15,00 s

YVES CHIRON

La Vie de Maurras 30,00 sLa Vie de Barrès 28,00 s

CHRISTOPHE DICKÈS

Jacques Bainville 23,00 s

MICHEL FROMENTOUX

Pigeonnier en Vivarais 28,97 sL’Adieu au Bicentenaire 9,15 s

CHARLES MAURRAS

Avenir de l'intelligence 18,00 s

ANTOINE MURAT

La Tour du Pin 29,00 s

HOUCHANG NAHAVANDI

Le choc des ambitions 28,00 sChute et mort du Shah 22,00 s

PHILIPPE PRÉVOST

Condamnation de l'AF 20,00 sCentenaire trompeur 10,00 sTemps des compromis 15,00 sL'Église et le ralliement 23,00 s

PIERRE PUJO

L’Autre Résistance 15,00 sUn demi-siècle d'AF 18,00 sMayotte la française 17,00 s

AIMÉ RICHARDT

Luther 23,00 sLouis XV le mal-aimé 29,00 sL'affaire Galilée 25,00 s

VLADIMIR VOLKOFF

Le Complot 21,01 sLe Bouclage 21,34 sLe Montage 17,00 sL'Enlèvement 21,19 sLes Orphelins du Tsar 19,90 sLa Crevasse 15,24 sLe Contrat 17,00 sŒdipe 12,20 sL’Hôte du Pape (Roman) 20,00 sL’Hôte du Pape (Théâtre) 16,00 sMétro pour l'enfer 9,00 sLe Traître (Roman) 17,00 sNouvelles américaines 13,00 sLes Humeurs de la mère 19,00 s

L'AF EN MOUVEMENT ❚

L’ACTION FRANÇAISE 2000 n° 2775 – du 16 au 29 juillet 2009 15 ❚

Avec Sarah Blanchonnet,Stéphane Blanchonnet,Grégoire Dubost, Michel Fromentoux, Vincent Gaillère, Pierre Lafarge, Aristide Leucate, Alain Raison, Francis Venant

Depuis sa fondation en 1899,l'école d'Action française aproduit un nombre considérabled'ouvrages de critiquehistorique, politique, littéraire,qui, ensemble, constituentun trésor. Trente et un de ces ouvrages ontété sélectionnés pour fairel'objet d'articles publiés dansL'Action Française 2000 en 2004et 2005. Ont été privilégiés ceuxqui permettent d'approfondir lapensée politique de l'Actionfrançaise en soulignant leuractualité. À travers les études rassembléesdans ce recueil, le lecteur se

familiarisera avec JacquesBainville, Augustin Cochin, LéonDaudet, Pierre Gaxotte, PierreLasserre, Charles Maurras, Léonde Montesquiou, Maurice Pujo,le marquis de Roux, HenriVaugeois, découvrant ainsil'originalité de la pensée d'AF.

* Éditions de l’Âge d’homme, 138 p., 20 euros. Disponible à nosbureaux : 22,11 euros franco(chèque à l’ordre de la PRIEP)

LE TRÉSOR

DE L'ACTION FRANÇAISE

Sous la direction de Pierre Pujo

» DÉCÈS

C'est avec une grande tristesse que nous apprenonsla mort accidentelle de notre ami Jérôme Floriot,à l'âge de quarante-quatre ans, survenue le 22 mai2009 en Mer Méditerranée.Ingénieur et scientifique, brillant directeur au seindu groupe pharmaceutique Sanofi Avantis, ami denotre combat depuis plus de dix ans, il témoignaitd'un fidèle dévouement généreux et d'une bonnehumeur qui manqueront beaucoup à nos amis duLyonnais et de la Bourgogne.Les obsèques ont été célébrées devant une foulenombreuse le samedi 30 mai en l'église de Lannes(Haute-Marne) suivies de l'inhumation dans le ca-veau de famille.L'Action française était représentée par le vicomteFrançois Touzet du Vigier et son épouse.Toute l'Action française présente à la famille sescondoléances les plus émues.

» RENDEZ-VOUS

Samedi 8 août : journée Lemouzi, sous la prési-dence du majoral Robert Joudoux, président fon-dateur, au siège des Collections Lemouzi, rue desFajvettes, ZAC de la Solane, 19000 Tulle. 9 heures : messe limouzine en l'église de Naves

par le chanoine Gilbert Verlhac, curé de Treignac. 10 heures : Assemblée générale de la société histo-rique et régionaliste du Bas-Limousin ; causerie, LaSolane de ses origines à son parcours bucolique eturbain... ; vin d'honneur offert par le présidentRobert Joudoux ; inauguration du Centre d'étudeset de recherches limousines et des provinces occi-tanes et françaises Robert Joudoux. 13 h 15 : tau-lada amistosa, au restaurant L'Oustal, place del'église à Naves. Vers 17 heures : visite dirigée etcommentée par Robert Joudoux du site des Collec-tions Lemouzi à la Solane de Tulle.

Inscription : 23 euros ; chèque libellé Banque Pos-tale Société historique et régionaliste du Bas-Li-mousin, 880-01 E Limoges, à adresser à Mme HenriBoudrie, 19450 Chamboulive ; tél. : 05 55 21 64 78.

» ANNÉE SAINT PAUL

Pour clore l'année saint Paul, l'ambassade de Syrieavait demandé que soit célébrée une messe enl'église Saint-Paul-Saint-Louis le dimanche 5 juillet. L’évangile fût lu en araméen, langue du Christ. Assistaient à cette messe Madame l'ambassadeurde Syrie en France, ses principaux collaborateursainsi que le directeur du centre culturel syrien,Monsieur Alqabbani.

BOUTIQUE ROYALISTE

Des crDes cravates en soieavates en soiefleurdelisées fleurdelisées

sont disponibles au prix de 60 euros l'unité.

Commandes à adresser au CRAF,

10 rue Croix-des-Petits-Champs, 75001 Paris.

Chèques à l'ordre du CRAF

LA PÉRIODE ESTIVALE est propice aux lectures. Les ouvrages suivants sont disponibles à nosbureaux. Ajouter 15 % pour les frais d'envoi.

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❚ HISTOIRE

Édité par PRIEP S.A. au capital de 59 880 euros – 10, rue Croix-des-Petits-Champs, 75001 Paris – Imprimerie RPN – 93150 Le Blanc-MesnilNuméro de commission paritaire 0410I86761 – Directeur de la publication : M.-G. Pujo

L'histoire nous le savons estle meilleur des guides en ma-tière politique. L'histoire mi-

litaire en particulier est riched'enseignements pour comprendreles sociétés humaines car laguerre, pratique universelle etconstante de l'humanité, est leplus commun des moyens par les-quels s'opèrent les grandes rup-tures et les grandes mutations.

Or parmi les ouvrages consa-crés à ce sujet, il existe unesomme, remarquable à plus d'untitre, L'Histoire de la guerre deSir John Keegan. Cet auteur, faitofficier de l'Ordre de l'Empire bri-tannique en 1991 puis chevalieren 2000 par la reine Elisabeth II,a enseigné pendant vingt-six ansà la prestigieuse Académie mili-taire royale de Sandhurst, le Saint-Cyr britannique, ainsi qu'à l'uni-versité de Princeton aux États-Unis. La bibliographie de Keeganest immense (on peut citer no-tamment des titres comme L'Ana-tomie de la bataille ou L'Art ducommandement) mais dans cettevaste production, L'Histoire de laguerre se signale comme l'œuvrela plus générale.

L'anti-Clausewitz

L'auteur se propose en effetde nous y raconter l'histoire de laguerre de la préhistoire jusqu'ànos jours. Sa grande érudition,ses rapports directs avec l'insti-tution militaire, sa fréquentationdes hommes de guerre lui don-nent une hauteur de vue et unecapacité à comparer les époqueset les lieux qui enrichissent sonsujet et rendent la lecture de l'ou-vrage captivante. Cet intérêt quis'empare du lecteur dès les pre-mières pages tient aussi à la té-nacité avec laquelle l'auteur parten chasse de son sujet, utilisanttous les moyens à sa dispositionpour atteindre son but. Ainsi, iln'hésite pas, par exemple, àconvoquer la biologie, l'éthologieou la psychologie aux côtés del'histoire et de l'archéologie pourmettre en lumière les origines dela violence.

« La guerre est la continua-tion de la politique par d'autresmoyens. » La célèbre définition

de Clausewitz n'a pas été placéepar Keegan à la première ligne deson essai pour des raisons secon-daires ou à titre de simple illus-tration. En effet, le polémologuebritannique se livre à une critiqueen règle de la logique clausewit-zienne dont l'adoption comme unevérité absolue par tous les espritsoccidentaux est de nature à nousfaire perdre de vue qu'elle ne s'ap-plique en réalité qu'à une petitepartie de l'histoire de la guerre.

« Elle suppose l'existence d'É-tats, d'intérêts nationaux, et decalculs rationnels sur la manièrede les mener à bien. Mais laguerre est antérieure de plusieursmillénaires à l'État, à la diplo-matie et à la stratégie. Elle estpresque aussi vieille que l'hommelui-même, et plonge ses racinesjusqu'au plus profond du cœur hu-main, là où le moi érode la rai-son, où l'orgueil prévaut, oùl'émotion est souveraine et l'ins-tinct roi. » En fait, cette défini-tion, très ethnocentrée, occultele fait que dans de très nom-breuses cultures, anciennes ou

contemporaines, la guerre peuttrès bien se pratiquer en dehorsde toute idée de frontières ou deconquêtes territoriales, qu'ellepeut aussi se justifier par des mo-tifs qui se situent selon l'expres-sion de Keegan « au-dessous del'horizon militaire ».

Guerre vraie contreguerre réelle

Parfois, cette différence cul-turelle a profité aux Européenscomme le montre notre auteuravec l'exemple des conquêtes co-loniales. En effet, ce n'est passeulement la poudre à canon quia eu raison des peuples d'Afriqueet d'Amérique, c'est aussi laconfrontation entre deux culturesguerrières, l'une basée sur la ba-taille rangée décisive et le com-bat à mort, l'autre sur les af-frontements ritualisés (parfois àla limite du théâtre), sur le com-bat singulier entre des héros, surl'escarmouche et une certaine pra-tique de l'esquive (absolument pasassimilée à de la lâcheté). Maisaujourd'hui, les difficultés des sol-dats occidentaux confrontés surdes théâtres d'opération exté-rieurs à des ennemis pour qui labataille rangée et la possessiond'objectifs n'est pas la prioritésemblent annoncer un retourne-ment de situation et faire de cetavantage un handicap.

La distinction centrale chezKeegan (et empruntée à Clause-witz) entre « guerre vraie » (ra-tionnelle, totale) et « guerreréelle » n'a pas seulement unevertu descriptive mais lui permetaussi d'esquisser une critique dela guerre moderne. « Les primi-tifs ont recours à toutes sortes

d'expédients pour épargner lepire, tant à leurs ennemis qu'àeux-mêmes. L'exemption est unde ces moyens : les femmes, lesenfants, les personnes âgées etceux qui sont considérés commeinaptes au service sont exemptésdu combat et de ses conséquences.Les conventions en sont un autre,en particulier celles qui concer-nent le choix du moment, du lieuet de la saison du conflit, ainsique son prétexte. Mais le plus im-portant de tous ces expédientsest le rituel qui définit la naturemême du combat et exige que lesrites soient accomplis après avoirété mutuellement définis. »

Vers la conscriptionuniverselle

À l'opposée de cette sagessedes civilisations traditionnelles,la modernité occidentale a déve-loppé le modèle de la conscrip-tion universelle qui tendit depuisla Révolution française à faire,dans toutes les nations euro-péennes, de chaque individu desexe masculin un soldat. Cettemême civilisation, en accroissantde manière inouïe sa maîtrise destechniques a également fait dis-paraître une bonne partie des li-mitations naturelles de la guerre(saisons, obstacles géographiqueset physiques en tous genres), enmême tant qu'elle se dotait d'unarsenal dont le pouvoir de des-truction a progressé à une vitessevertigineuse de l'âge de la poudreà l'ère atomique.

Sur un autre plan, ce n'est pasle moindre des paradoxes deconstater que l'humanitarisme etle pacifisme qui caractérisent laculture occidentale dans son rap-

port à la guerre, considérée noncomme une activité noble maiscomme une pratique honteuse àlaquelle on ne s'adonne qu'unefois tous les autres moyens épui-sés, ont puissamment contribuéà faire tomber toutes les limita-tions rituelles que les guerrierstraditionnels s'imposaient à eux-mêmes au nom de la haute idéequ'ils se faisaient de leur statut.Cette logique, dont Keegan dé-couvre les prémisses chez lesGrecs, qui les premiers abandon-nèrent la logique primitive (en-core perceptible dans les com-bats singuliers de L'Iliade) pourfaire le choix de la mêlée et dela lutte à mort dans des bataillesdécisives, atteindra son apogéedans les deux guerres mondialesdu XXe siècle.

Questionsfondamentales

Outre ces considérations idéo-logiques, le lecteur trouvera dansle livre de Keegan des réponses àla plupart des questions fonda-mentales qui se posent au sujetde la guerre : Est-elle apparu oua-t-elle toujours existé ? Peut-onimaginer qu'elle disparaîtra unjour comme ont pratiquement dis-paru des pratiques aussi anciennescomme l'esclavage ? Y a-t-il unprofil d'homme fait pour laguerre ? Pourquoi a-t-elle été par-tout et toujours une occupationexclusivement masculine ? Quelsfurent l'incidence des grandes évo-lutions technologiques (la do-mestication du cheval, la décou-verte du fer, l'invention de lapoudre...) sur l'art de la guerre ?Qui sortira vainqueur de la dia-lectique éternelle de l'épée et dubouclier (des armements offen-sifs et défensifs) ? Pourquoi lesgrandes batailles se déroulent-elles presque toujours aux mêmesendroits ? Qui a inventé les for-tifications ? etc.

Sur chaque question, Keeganparvient à concilier l'esprit de syn-thèse et un goût pour l'anecdotequi va frapper l'imagination du lec-teur. L'importance accordée auxchiffres et aux proportions, dansla comparaison entre les pertesoccasionnées par des guerres si-tuées à des moments différentsde l'histoire ou entre les différentstaux de militarisation des socié-tés anciennes et modernes, estune autre qualité de l'ouvrage.Pour toutes ces raisons, l'œuvrede Sir John Keegan s'imposecomme la nécessaire propédeu-tique à toute étude plus spéciali-sée des questions militaires.

STÉPHANE BLANCHONNET

* John Keegan : Histoire de la guerre.Éditions Dagorno, collection "Terri-toire de l'Histoire", 1996, pour la tra-duction française. Une réédition da-tée de 2000 existe aux éditions L'Es-prit frappeur. Cette dernière présentel'ouvrage sous la forme d'un coffretcomprenant cinq petits livres depoche, un par chapitre. La couver-ture de chaque volume est jolimentillustrée par des dessins de Jean-Mi-chel Perrin et les notes de fin de cha-pitre ont été ramenées en bas depage pour le plus grand confort dulecteur. Cette édition élégante etpratique est disponible pour la mo-dique somme de 10 euros.

❏ JOHN KEEGAN

La guerre à travers les âgesEn marge du 14 juillet, où l'armée est traditionnellement mise à l'honneur, retraçons l'histoire de la guerre, de la préhistoire jusqu'à nos jours. John Keegan lui consacre une somme où la biologie,l'éthologie ou la psychologie sont convoquées aux côtés de l'archéologie.

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De l'hoplite grec à la bombe atomique...