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Lycée professionnel Michel Servet de Lille

Partages franco-allemands 1914-1918 Cent ans après

Résumé du projet Comment se souvenir de la première guerre mondiale cent ans après ?

Lycéens, adultes, jeunes français, jeunes allemands, nous avons voulu interroger les traces liées au conflit, vivre et faire revivre ce passé. Celui des soldats, civils, héros présents autour de nous à travers les cimetières, les monuments, les mémoriaux et les archives. Nous avons recueilli les souvenirs d’une pupille de la nation aujourd’hui âgée de 104 ans, lu les noms d'innombrables morts et nettoyé des tombes de jeunes soldats victimes de la guerre.

Cent ans après, des lycéens ont voulu se souvenir et témoigner de l’amitié qu'ils ont partagée en France comme en Allemagne dans leur parcours professionnel au cours de cette année 2014-2015.

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Louise Hespeel Bouche témoigne Louise Hespeel-Bouche, âgée de 104 ans, pupille de la nation et fille de Paul Bouche, est venue nous raconter ses souvenirs de la guerre 1914-1918 et l'histoire de son père mort en 1915

"Aucune entreprise ne fonctionnait pendant la 1ère guerre mondiale. Les gens faisaient des potagers dans leur jardin et ils élevaient des lapins mais pas de poules car il n’y avait pas de graines pour les nourrir. La Croix Rouge est arrivée après. Elle nous donnait du pain « caca ». On l'appelait comme ça car il était noir. On en faisait du pain perdu. C’était formidable quand on avait du charbon pour cuire. J'ai découvert le lait condensé grâce à la Croix Rouge qui en distribuait à la fin de la guerre. Nous n'avions pas de lumière à la maison, alors on faisait des sortes de bougies avec du liège et du saindoux. "

"Mon père était Sapeur à la 3e compagnie de Génie. Cela consistait à créer des tranchées, des ponts ou d’autres infrastructures essentielles pour le ravitaillement ou la protection des soldats français. Il est mort en janvier 1915 à l'hôpital militaire de Sainte-Menehould de la fièvre typhoïde qu'il a contractée dans les tranchées de la Marne.

A la fin de la guerre, en 1918 mes oncles sont rentrés dans le Nord. On a alors appris que mon père était mort en 1915. Même ma mère ne le savait pas. Le maire avait prévenu la famille qui nous l’avait caché. C’était comme ça en ce temps là. Pendant toute la guerre ma mère avait essayé de mettre de côté des conserves et d’autres affaires pour le retour de mon père."

Louise Hespeel Bouche

Les interviews de Louise ont été réalisées par Emilien, Quentin et Fabien.

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Parcours dans la ville "En parcourant la ville de Lille à la recherche des traces de mémoire de la guerre 14-18, nous avons découvert des faits marquants de l’occupation de Lille, comme l’explosion du pont aux 18 arches et l'exécution d'opposants aux Allemands. Maintenant nous voyons les cimetières autrement. Ce sont des lieux qu’il faut respecter et préserver pour la mémoire de tous les défunts. C’est un parcours très enrichissant et nous portons dorénavant un regard nouveau sur notre ville." "Tout ce que nous pouvons faire aujourd’hui, c’est de ne jamais oublier ce qu’il s’est passé il y a un siècle."

Estelle, Charlotte, Matthieu, Zoé

Le monument des fusillés

L’arbre aux messages de paix

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Un combat contre la saleté et contre l’oubli "Une équipe de quatre personnes, deux tombes de soldats et un combat... contre la saleté. Un but : tout nettoyer pour rendre hommage aux soldats qui ont perdu la vie. Tout le monde s’est donné à fond pour cet hommage."

Fabien

"Ça m’a intéressé. Je n’aime pas beaucoup faire ça, mais là c’était un travail collectif. Il y avait une bonne ambiance. J’ai aussi éprouvé un peu de tristesse. C’est important de faire ça car ça nous fait grandir et ça nous aide à comprendre certaines choses."

Paola "Intéressant, instructif : de l’entraide, de la simplicité, de l’organisation et du respect. Cette action symbolise le fait que malgré tout ce qui a pu se passer, un esprit d’amitié franco-allemand existe. Cette matinée nous a permis de montrer l’atrocité de la guerre mais elle a aussi réussi à révéler le meilleur de nous-mêmes. Serions-nous ce que nous sommes devenus aujourd'hui sans cette guerre ? "

Romain "Le froid mordait nos mains mais l’entraide réchauffait nos cœurs refroidis. Donner un coup de jeune à cette tombe nous comblait. Nous avons ravivé l'honneur d'Aymerand Lemaire. Nous avons en quelque sorte nettoyé la tache que l’on appelle guerre."

Maximilien "On a bien rigolé avec les camarades de notre groupe. J'ai été énervé de savoir comment était mort le soldat français dont j’ai nettoyé la tombe, surpris que la tombe soit si sale et que personne ne s’en préoccupe. C'était une sortie intéressante. Je pense à sa famille quand elle a été informée de sa mort." David

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L’anneau de la mémoire

Alban Spielkamp a choisi d'effectuer une année de volontariat franco-allemand dans le cadre d'un service civique. Passionné par la langue et la culture françaises, il a voulu enrichir ses connaissances par un engagement de dix mois auprès d'adolescents et de jeunes adultes. Il intervient dans différentes activités du lycée professionnel Michel Servet.

"Le Mémorial rassemble tous les noms des soldats tombés dans la région sur des plaques dorées, indépendamment de leur nationalité - projet unique par ce choix. Au premier plan du souvenir n’apparaissent plus les intérêts nationaux, mais ce sont les jeunes soldats en qualité d’homme qui sont sur le devant de la scène car la souffrance d’avoir perdu un être cher est pour toutes les familles infiniment difficile à porter - quelque soit leur nationalité. La réalisation d’un tel mémorial symbolise pour moi le rapprochement des États en Europe, un rapprochement qui permet de commémorer ensemble les victimes originaires de pays autrefois ennemis et en guerre. Bien que le lieu me laisse songeur et triste à la vue des tombes, je suis heureux de savoir que ce temps est révolu et qu’il est possible pour un Allemand ou un Français de vivre et de travailler dans l’un ou l’autre pays. Le positionnement de cet anneau exprime la fragilité de la paix et nous indique qu’aujourd’hui encore notre Europe unifiée peut aussi être vite en déséquilibre. Ce mémorial se distingue de bien d’autres par cette symbolique même et il s’adresse par un appel concret à notre réalité contemporaine laquelle voit à nouveau surgir une guerre sur le sol européen par le conflit en Ukraine. Nous devrions nous estimer heureux de pouvoir vivre dans une Europe de paix et d’amitié et nous devrions orienter nos actions pour le maintien de la paix par notre engagement pour l’Europe."

Alban Spielkamp, jeune Allemand.

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Bonn, Erfurt et Lille. Portraits franco-allemands.

Cent ans après la guerre, de jeunes Français rencontrent de jeunes Allemands dans les écoles, les entreprises, lors d'ateliers de photographie... A chacune de ces occasions, ces jeunes Français et Allemands, tous engagés dans la mobilité, apprennent le geste professionnel, s’initient à la lecture d’images et à la prise de vue. Ils se mettent en scène pour saisir la mémoire d'un présent qui s’imprime en instantanés d’amitié. Ils ne se font plus la guerre, ils apprennent le vivre ensemble et créent l’histoire, sans frontières. Ce travail a été réalisé par le Lycée professionnel Michel Servet avec l'appui financier du dispositif " Soutien aux Projets Éducatifs des Lycées " du Conseil régional du Nord-Pas de Calais. Coordinatrices du projet : Béatrice Rauwel, enseignante allemand-lettres, Silvana Bonura, documentaliste ; intervenant associé : Marc Helleboid, photographe auteur.

Contact :

Centre de documentation et d'information cdi.0590125r@ac-lille.fr

Lycée professionnel Michel Servet 59000 LILLE

Cliquez sur le lien suivant pour visualiser l’album : http://marc.helleboid.net/1914-1918-Cent-ans-apres