Le Sahara, ressources et conflits 

Le Sahara est un espace aride, essentiellement constitué de déserts de pierre (reg), couvrant 8 millions de km² et peuplé de 2,5 millions d'habitants (vallée du Nil exceptée). Il est délimité par l'isohyète 100mm. Au sud du Sahara, le Sahel (en arabe « rivage ») est la région semi-aride comprise entre les isohyète 100 et 600mm.

S A H A R A

S A H E L

VALLÉE DU NIL

M A G H R E B

Doc 1 Une image traditionnelle du Sahara : Caravane en Tunisie. L'introduction du dromadaire a permis à partir du Moyen Age la traversée du Sahara. Les pistes étaient jalonnées de puits et d'oasis aménagées par les populations locales (Maures, Toubous, Touaregs...). Le mode de vie nomade est aujourd'hui largement abandonné du fait des sécheresses et des politiques de sédentarisation forcée (Mali, Niger). L'essentiel de la population saharienne se concentre dans des villes, comme Tamanrasset, Sabha, Hassi R'mel ou Kufra. Ces dernières sont installées à proximité d'une oasis importante ou de sites d'extraction miniers, pétroliers ou gaziers.

Doc 3 Les contrastes de développement au Sahara

Doc 2 Les contrastes de peuplement au SaharaI. Le Sahara, un espace contrasté et en mutations

Questions : 1. Combien de pays se partagent l'espace saharien ? Comment expliquer le caractère linéaire des frontières au sein de cet espace ?

2. Quels sont les principaux contrastes de peuplement et de développement dans l'espace saharien ?

3. Quelles évolutions ont marqué le mode de vie traditionnel depuis les années 50 ?

4. En quoi l'image traditionnelle du Sahara peut-elle représenter une ressource pour ses populations ?

Doc 1 Cultures irriguées dans l'oasis de SoufCes cultures sont irriguées par des rampes-pivot puisant l'eau de l'aquifère fossile qui s'étend sous le Sahara. Elles permettent des cultures de légumes ou de fruits, vivrières ou destinées à l'exportation. Cette irrigation massive épuise les nappes profondes et contribue à la salinisation des sols.

Doc 2 Les ressources minières du SaharaLes hydrocarbures et les mines ont contribué à l'essor de villes sahariennes telles que Hassi R'mel en Algérie ou Zouérat en Mauritanie. Exploitées par des FTN occidentales ou chinoises, ces ressources sont largement exportées.

Doc 3 Un potentiel solaire bientôt exploité ?Parmi les industriels qui observent de près les révolutions arabes en cours, on trouve de nombreuses entreprises allemandes. Depuis l'été 2009, plusieurs d'entre elles – des groupes financiers comme la Deutsche Bank et des industriels comme Siemens – ont lancé le consortium Desertec, à l'origine d'un projet énergétique particulièrement ambitieux : l'exploitation à très grande échelle de l'énergie solaire et éolienne dans les déserts d'Afrique du Nord pour fournir à ces pays, mais aussi à l'Europe, l'électricité dont ils auront besoin. Les chiffres avancés lors du lancement du projet sont gigantesques : il s'agirait de couvrir en 2050 les besoins en électricité du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord, ainsi que de fournir 15 % de la consommation de l'Europe. Le coût total de l'investissement serait de 400 miliards d'euros sur 40 ans (…).

F. Lemaitre, « Desertec conforté par la remise en cause du nucléaire » Le Monde, 7 juin 2011

II. Le Sahara, un espace riche en ressources

Questions : 1. Classer les ressources de l'espace saharien en fonction de leur nature.

2. Montrer que l'exploitation de ces ressources, pour l'essentiel, profite peu aux pays sahariens.

3. En quoi le projet Desertec est-il un projet de développement ? Montrer qu'il illustre l'intérêt des ressources sahariennes pour les pays développés.

Doc 1 Migrations et insécurité au Sahara

Doc 2 Le sahara, un espace convoitéDepuis une dizaine d'annés, on assiste à un retour du Sahara sur la scène politique internationale et médiatique. Cette immense étendue désertique traverse en effet une période agitée en raison de l'installation de groupes terroristes islamistes sur son sol, du développement de trafics en tout genre (cigarettes, drogue, armes, etc), de l'immigration clandestine de Subsahariens (…) et enfin de la compétition engagée entre pays du Nord et pays émergents pour s'approprier ses richesses minières et pétrolières. Espace très convoité, le Sahara est désormais morcelé en une série de territoires et de routes contrôlés par des acteurs multiples et variés qui se moquent des frontières étatiques. Sa géopolitique s'en trouve bouleversée (…). Vieille de plus de cent ans, l'hégémonie française est d'ores et déjà battue en brèche par les Etats-Unis dont le retour en force (…) s'explique par des motifs sécuritaires : lutter contre le terrorisme international après les attentats du 11 septembre 2001. Depuis 2007, elle est également remise en cause par la Chine, qui effectue une percée remarquée en Afrique.

E. Grégoire, A. Bourgeot, « Désordres, pouvoirs et recompositions territoriales au Sahara », Hérodote n°142, Géopolitique du Sahara,

2011.

III. Le Sahara, un espace instable et convoité

Questions : 1. En quoi le Sahara est-il un espace périphérique pour les Etats qui le contrôlent ? Montrer que cette situation rend l'espace saharien difficile à contrôler.2. Quels flux illégaux ou clandestins transitent à travers le Sahara ? Quel est le lien entre ces flux et la présence des réseaux terroristes comme AQMI ? 3. Quels sont les principaux conflits qui déstabilisent l'espace saharien ? Comment expliquer l'intérêt des grandes puissances pour la stabilisation du Sahara ?

Doc 3 : le conflit du Sahara occidentalLe Sahara occidental était une ancienne colonie espagnole. Lorsque l'Espagne s'est retirée en 1975, le Maroc et la Mauritanie se sont aussitôt partagés ce vaste territoire désertique sans trop se préoccuper des souhaits des populations. Les 450 000 Sahraouis (…) se sont éparpillés au Maroc, en Mauritanie et, surtout, en Algérie (160 000 réfugiés). Après des décennies d'épisodes guerriers entre le Maroc et le Front Polisario, un cessez-le feu a été négocié sous les auspices de l'ONU en 1991, avec la perspective d'un referendum d'autodétermination (…). Mais il n'a jamais été organisé, et le Maroc affirme jusqu'à présent ne pas vouloir renoncer à sa souveraineté sur le Sahara occidental.

D'après « l'Atlas des atlas, le monde vu d'ailleurs en 200 cartes »Courrier International, Arthaud, Paris 2008