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HIERARCHISATION DES GÎTES D’INTERÊT MAJEUR POUR LES CHIROPTERES EN REGION RHONE-ALPES ET DEFINITION DE PRIORITES D’ACTIONS

Groupe Chiroptères Rhône-Alpes – CORA Faune Sauvage Avril 2009

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HIERARCHISATION DES GÎTES D’INTERÊT MAJEUR POUR LES CHIROPTERES EN REGION RHONE-ALPES ET DEFINITION DE PRIORITES

D’ACTIONS

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HIERARCHISATION DES GÎTES D’INTERÊT MAJEUR POUR LES CHIROPTERES EN REGION RHONE-ALPES

ET DEFINITION DE PRIORITES D’ACTIONS Groupe Chiroptères Rhône-Alpes – CORA Faune Sauvage Avril 2009

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Programme réalisé avec le soutien financier de :

Programme réalisé avec l’appui technique de :



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HIERARCHISATION DES GÎTES D’INTERÊT MAJEUR POUR LES CHIROPTERES EN REGION RHONE-ALPES ET DEFINITION DE PRIORITES

D’ACTIONS

Avril 2009

Travail réalisé dans le cadre du Plan d’Actions en faveur

des Chiroptères en Rhône-Alpes

Travail réalisé par :

Groupe Chiroptères Rhône-Alpes c/o Centre Ornithologique Rhône-Alpes Maison Rhodanienne de l'Environnement 32, rue Ste Hélène 69002 Lyon Cedex

Réalisation :

Stéphane VINCENT & Gérard ISSARTEL

Nous tenons à remercier toutes les personnes qui contribuent à l’étude et à la protection des Chiroptères en Rhône-Alpes et plus particulièrement pour leur contribution à cette synthèse : Marie-Paule de Thiersant, Cyrille Deliry, Véronique Le Bret, Julien Girard-Claudon, Gérard Goujon, Daniel Ariagno, Robin Letscher, Gérard Hytte et l’ensemble des membres du Groupe Chiroptères Rhône-Alpes… Crédits Photographiques : Gérard Issartel, Robin Letscher, Yoann Peyrard, Stéphane Vincent, Vilda photo.



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SOMMAIRE

1 Introduction ........................................................................................................6 2 Les Chiroptères reconnus d’intérêt régional...................................................6 3 Les gîtes en tant qu’éléments majeurs dans la préservation des Chiroptères ................................................................................................................9

3.1 Les gîtes à Chiroptères .................................................................................9 3.2 Les complexes de gîtes ................................................................................9 3.3 Approche conservatoire ..............................................................................10

4 Méthodologie de hiérarchisation des gîtes et de définition des priorités d’actions...................................................................................................................10

4.1 Méthode d’évaluation et de hiérarchisation.................................................10 4.1.1 En fonction de l’intérêt biologique ........................................................11

4.1.1.1 Mode de calcul de la note B1 ...........................................................11 4.1.1.2 Mode de calcul de la note B2 ...........................................................11 4.1.1.3 Mode de calcul de la note B3 ...........................................................12

4.1.2 En fonction de facteurs anthropiques ou abiotiques ............................12 4.1.2.1 Mode de calcul de la note A1 ...........................................................13 4.1.2.2 Mode de calcul de la note A2 ...........................................................13 4.1.2.3 Mode de calcul de la note A3 ...........................................................13 4.1.2.4 Mode de calcul de la note A4 ...........................................................14

4.2 Méthode de définition des priorités d’actions ..............................................15

4.2.1 Calcul de l’indice de définition des priorités d’actions ..........................15 4.2.2 Méthode de classement des gîtes et des priorités d’actions................17

5 Hiérarchisation des gîtes.................................................................................18

5.1 Hiérarchisation en fonction de l’intérêt chiroptérologique (note B) ..............19 5.2 Hiérarchisation en fonction des menaces (note A)......................................22

6 Classement des gîtes par priorités d'actions ................................................25 7 Perspectives et propositions de mise en œuvre...........................................33

7.1 Utilisateurs ciblés ........................................................................................33 7.2 Usages........................................................................................................33 7.3 Outils de mise en œuvre .............................................................................34

BIBLIOGRAPHIE......................................................................................................35



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Table des figures Figure 1 : Anciens tunnels de Charabotte (Ain).........................................................14 Figure 2 : Grottes de Pierre Châtel (Ain) ...................................................................14 Figure 3 : Panneau d’information de la Baume des Cloches (Ardèche) ....................15 Figure 4 : Abaque de distribution des classes...........................................................17 Figure 5 : Distribution des gîtes prioritaires pour la conservation des Chiroptères en Rhône-Alpes..............................................................................................................18 Figure 6 : Porche d’entrée d’une cavité de la Drôme ................................................19 Figure 7 : Les gîtes à Chiroptères d’enjeu majeur en Rhône-Alpes en fonction de leur intérêt chiroptérologique (note B) ..............................................................................21 Figure 8 : La concession minière du Chassezac « Mines de la Rouvière » ..............22 Figure 9 : Les gîtes à Chiroptères d’enjeu majeur en Rhône-Alpes en fonction de leur degré de menace (note A).........................................................................................23 Figure 10 : Les gîtes à Chiroptères d’enjeu majeur en Rhône-Alpes en fonction de leur priorité d’action (note PA) ...................................................................................24 Figure 11 : Colonie hivernante de Rhinolophes euryale en Ardèche.........................28

Table des tableaux Tableau 1 : Effectifs hivernants et reproducteurs et nombre de gîtes correspondant ((1)données GCRA 2009 inédit ; (2)Groupe Chiroptères SFEPM 2004, (3) VINCENT D. & Groupe Chiroptères SFEPM 2006, (4)ROUE S.Y. & Groupe Chiroptères SFEPM 2006, (5) VINCENT S. & Groupe Chiroptères SFEPM 2007) pour les 10 espèces de l’annexe II de la Directive « Habitats » ........................................................................7 Tableau 2 : Statuts de protection et degré de menace des Chiroptères présents en Rhône-Alpes (Sources : UICN, 2006 ; UICN, 2008 ; CORA Faune Sauvage, 2008 ; UICN 2009) .................................................................................................................8 Tableau 3 : Valeurs affectées pour les espèces menacées ......................................12 Tableau 4 : Valeurs affectées en fonction de la proportion des effectifs régionaux par gîte ............................................................................................................................12 Tableau 5 : Valeur de la note A1 en fonction du statut d’un gîte ...............................13 Tableau 6 : Valeur de la note A2 en fonction du dérangement humain.....................13 Tableau 7 : Valeur de la note A3 en fonction de la menace de destruction ou de modification d’un gîte ................................................................................................13 Tableau 8 : Faisabilité de mise en protection ............................................................14 Tableau 9 : Valeurs de l’indice de pondération de la note globale ............................15 Tableau 10 : Table de répartition des classes privilégiant les valeurs basses ..........17 Tableau 11 : Liste des gîtes d’intérêt majeur pour les Chiroptères en Rhône-Alpes classés par leur priorité d’action (note PA) ................................................................32



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1 Introduction Ce travail, réalisé par le Groupe Chiroptères Rhône-Alpes, découle de la connaissance acquise sur les Chiroptères de la région par les recherches de nombreux chiroptérologues (bénévoles et salariés). Il a été rendu possible du fait de la consignation systématique, depuis plus de 20 ans, des observations réalisées dans une multitude de gîtes sur l'ensemble des départements de Rhône-Alpes. Cette hiérarchisation s'inscrit dans le droit fil des préoccupations premières des chiroptérologues et notamment celles concernant la pérennité des gîtes à Chiroptères et leur utilisation par ces derniers. A ce titre, la rédaction du présent document s'appuie et vient en complément des deux synthèses que nous avions préalablement réalisées : l'inventaire des gîtes cavernicoles d'intérêt majeur pour les Chiroptères en région Rhône-Alpes (VINCENT S. & ISSARTEL G., 2005) et l'inventaire des gîtes en milieu bâti d'intérêt majeur pour les Chiroptères en région Rhône-Alpes (VINCENT S. & ISSARTEL G., 2007). L’élaboration en 2008 de la liste rouge des vertébrés terrestres de Rhône-Alpes (DE THIERSANT & DELIRY, 2008) nous a permis d'affiner les calculs de notre méthode d'évaluation et de classification en tenant compte des éléments les plus actuels sur le statut des espèces en Rhône-Alpes. La rédaction du deuxième Plan d'actions national sur les Chiroptères et sa déclinaison en région (GODINEAU, 2007 ; VINCENT et al, 2007) devraient permettre d'aboutir à la mise en œuvre prochaine d'actions concrètes telles que celles proposées ci-après. Ce document présente donc une hiérarchisation rigoureuse des gîtes à Chiroptères des huit départements de la région. La définition des priorités d’actions se veut un outil d'aide aux politiques départementales et régionales au titre de la connaissance et de la préservation du patrimoine naturel.

2 Les Chiroptères reconnus d’intérêt régional A ce jour, sur la région Rhône-Alpes, on note la présence de 30 des 34 espèces de chauves-souris recensées en France métropolitaine. C'est dire la richesse et la diversité de la faune des Chiroptères de cette région qui bénéficie par ailleurs d'une importante diversité de milieux et d'influences climatiques. Les connaissances actuelles sur les différentes espèces (répartition, effectifs, statut biologique...) permettent déjà d'établir une première classification entre celles-ci et, par la même, de dégager 10 espèces dont l'intérêt patrimonial est fort pour la région. Le tableau 1 ci-dessous fait état des connaissances les plus récentes concernant les effectifs (hivernaux et reproducteurs) ainsi que le nombre de gîtes occupés par ces 10 espèces.



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EFFECTIFS RHONE-ALPES(1) EFFECTIFS NATIONAUX(2) Hiver Mise bas Hiver Mise bas Effectifs Gîtes Effectifs Gîtes Effectifs Gîtes Effectifs GîtesPetit rhinolophe 874 235 2935 138 15799 2316 31397 1501

Grand rhinolophe 1126 108 1150 16 43333 1940 18746 287

Rhinolophe euryale(3) 660 5 250 3 11700 94 13800 58

Murin de Capaccini 40 7 180 1 721 79 3778 13

Murin à oreilles échancrées

30 17 7135 19 18943 790 36456 209

Murin de Bechstein 26 15 105 6 840 528 167 9

Murin de grande taille (Grand et Petit murin)

135 17 9615 25 19052 1548 75325 409

Barbastelle(4) 1095 34 620 4 6000 550 3430 214 Minioptère de Schreibers(5)

11000 5 8500 2 106265 23 65890 33

Tableau 1 : Effectifs hivernants et reproducteurs et nombre de gîtes correspondants ((1)données GCRA, 2009 inédit ; (2)Groupe Chiroptères SFEPM, 2004 ; (3) VINCENT D. & Groupe Chiroptères SFEPM, 2006 ; (4)ROUE S.Y. & Groupe Chiroptères SFEPM, 2006 ; (5) VINCENT S. & Groupe Chiroptères SFEPM, 2007) pour les 10 espèces de l’annexe II de la Directive « Habitats »

Le tableau 2 présente l'ensemble des statuts de protection et de menaces pour les espèces présentes en Rhône-Alpes. Légende du tableau 2 : CR = gravement menacé d'extinction DD = insuffisamment documenté EN = menacé d’extinction LC = faible risque, préoccupation mineure VU = vulnérable NE = non évalué NT = faible risque mais "quasi-menacé"



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Nom français Nom latin conventionde Berne (annexe)

conventionde Bonn (annexe)

Directive Habitats– Faune–Flore

(annexe)

Liste rougeUICN

Liste rouge

européenne

Liste Rouge

Nationale

Liste Rouge

Régionale

Petit rhinolophe Rhinolophus hipposideros

II II II+IV NT NT LC EN

Grand rhinolophe

Rhinolophus ferrumequinum

II II II+IV LC NT NT CR

Rhinolophe euryale

Rhinolophus euryale

II II II+IV LC/NT

VU NT CR

Murin de Daubenton

Myotis daubentoni

II II IV LC LC LC LC

Murin de Capaccini

Myotis capaccinii

II II II+IV VU VU VU EN

Murin à moustaches

Myotis mystacinus

II II IV LC LC LC NT

Murin de Brandt

Myotis brandti II II IV LC LC LC EN

Murin d’Alcathoe

Myotis alcathoe / / IV DD DD LC DD

Murin de Bechstein

Myotis bechsteini

II II II+IV VU VU NT CR

Murin de Natterer

Myotis nattereri II II IV LC LC LC NT

Murin à oreilles échancrées

Myotis emarginatus

II II II+IV LC LC LC VU

Grand murin Myotis myotis II II II+IV LC LC LC VU Petit murin Myotis blythi II II II+IV NT NT NT VU Noctule commune

Nyctalus noctula II II IV LC LC NT DD

Noctule de Leisler

Nyctalus leisleri II II IV LC LC NT LC

Grande Noctule Nyctalus lasiopterus

II II IV DD DD DD NA

Sérotine commune

Eptesicus serotinus

II II IV LC LC LC VU

Sérotine de Nilsson

Eptesicus nilssoni

II II IV LC LC LC EN

Sérotine bicolore

Vespertilio murinus

II II IV LC LC DD CR

Pipistrelle commune

Pipistrellus pipistrellus

III II IV LC LC LC LC

Pipistrelle pygmée

Pipistrellus pygmaeus

/ / IV LC LC LC NE

Pipistrelle de Nathusius

Pipistrellus nathusii

II II IV LC LC NT DD

Pipistrelle de Kuhl

Pipistrellus kuhli II II IV LC LC LC LC

Vespère de Savi Hypsugo savii II II IV LC LC LC NT

Oreillard roux Plecotus auritus II II IV LC LC LC LC Oreillard gris Plecotus

austriacus II II IV LC LC LC NT

Oreillard montagnard

Plecotus macrobullaris

/ / IV LC NT DD VU

Barbastelle d’Europe

Barbastella barbastellus

II II II+IV VU VU LC EN

Minioptère de Schreibers

Miniopterus schreibersii

II II II+IV NT NT VU EN

Molosse de Cestoni Tadarida teniotis II II IV LC LC LC LC

Tableau 2 : Statuts de protection et degré de menace des Chiroptères présents en Rhône‐Alpes (Sources : UICN, 2006 ; UICN, 2008 ; CORA Faune Sauvage, 2008 ; UICN, 2009)



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3 Les gîtes en tant qu’éléments majeurs dans la préservation des Chiroptères

3.1 Les gîtes à Chiroptères On trouve des chauves-souris isolées, ou regroupées en colonie, dans des gîtes les plus divers : cavernicoles (grottes, mines...), milieux bâtis (maisons d'habitation, ouvrages d'art...), cavités d'arbres ou encore failles, fissures en falaise. Et tout au long de leur vie, la plupart des Chiroptères font preuve d'une extrême fidélité dans l'occupation saisonnière de leurs gîtes. Actuellement, ce sont principalement les gîtes cavernicoles et ceux dans le bâti qui donnent lieu à la meilleure connaissance de leur occupation par les Chiroptères, que ce soit en nombre d'espèces, en effectif des populations ou en ce qui concerne la période d'occupation. Cet état de fait relève de la relative difficulté à déceler les gîtes des Chiroptères dans les cavités d’arbres ou en falaises. Certaines cavités ou caves d'habitation sont occupées par des individus en léthargie hivernale et ces derniers ne se déplacent guère, voire pas du tout, entre début novembre et mi mars. Au moment de la mise bas, de début mai à fin juillet, ce sont essentiellement les femelles qui se retrouvent en colonies. Les gîtes sont fréquentés années après années parfois depuis plusieurs siècles. En période automnale, quelques réseaux souterrains font l’objet d’importants regroupements nocturnes de chauves-souris, au moment des accouplements. Ces gîtes dits de « swarming » constituent ainsi une composante majeure du cycle des Chiroptères.

3.2 Les complexes de gîtes Les connaissances sur l'écologie du Petit rhinolophe Rhinolophus hipposideros montrent que l’on doit considérer pour cette espèce l’existence de méta-populations. Cette notion s’illustre par le fait que l'on observe, à l'échelle d'un territoire plus ou moins vaste (de l’ordre de quelques milliers d’hectares), l'occupation d'un nombre important de gîtes par de petits groupes d'individus. L'ensemble des ces groupes formant une population génétiquement connectée. Les connaissances récemment acquises sur l’écologie de la Barbastelle Barbastella barbastellus (GIRARD-CLAUDON & VINCENT, 2007 ; RUSSO et al, 2005 ; GREENAWAY, 2001) tendent aussi à montrer que cette espèce a un fonctionnement similaire au Petit rhinolophe, basé sur une occupation de l’espace par un ensemble de petits groupes sociaux génétiquement connectés. En Rhône-Alpes, cette situation est observée en divers secteurs (vallée de la Gervanne, Valromey, Bas-Bugey, Avant-Pays Savoyard…).



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3.3 Approche conservatoire Les dénombrements effectués à date fixe par les chiroptérologues permettent au fil des ans de mieux appréhender l'évolution des populations des espèces concernées. Dans le cadre du Plan d'actions en faveur des Chiroptères en Rhône-Alpes, 24 sites font l'objet d'un suivi régulier (12 concernent des populations hivernantes et 12 des colonies de parturition) et une cinquantaine le sont également dans le cadre d'autres programmes d'actions (suivi de sites dans les réserves naturelles ou sur les sites Natura 2000 notamment) ou du fait des activités naturalistes des chiroptérologues. Ce travail de suivi est essentiel dans le cadre d'un objectif de veille écologique adapté aux forts enjeux de conservation. Cependant, une perturbation dans un gîte, une modification physique, même minime, peut remettre en cause les conditions d'occupation de cet abri et perturber profondément un trop fragile équilibre. Les exemples ne manquent malheureusement pas de colonies disparues, de gîtes aujourd'hui désertés parce que la fréquentation humaine y était devenue trop importante, parce que des mesures ont été prises sans tenir compte de la présence des chauves-souris (fermeture inadaptée des accès, aménagement divers...), parce qu'une action d'apparence anodine a eu pour effet de disloquer la cohésion sociale d'une colonie et en a réduit par la même les capacités de survie et/ou de reproduction, parce que des actes inconsidérés ont détruit tout ou partie d'une colonie dont la seule somme des individus représentait un pourcentage important de la population totale présente sur l'ensemble de la région Rhône-Alpes... De fait, c'est sur la base des connaissances acquises au cours des années de prospection et de suivi qu'ont pu être précédemment rédigés les inventaires des gîtes cavernicoles et des gîtes en milieu bâti d'intérêt majeur pour les Chiroptères en région Rhône-Alpes (VINCENT S. & ISSARTEL G., op. cit.). Aujourd'hui, la poursuite de ces recherches et l'analyse des résultats permettent d'établir une hiérarchisation de ces gîtes et de définir des priorités d'actions. Celles-ci le sont en vue d'assurer leur indispensable pérennité et, par voie de conséquence, garantir une continuité dans leur utilisation par les Chiroptères.

4 Méthodologie de hiérarchisation des gîtes et de définition des priorités d’actions

4.1 Méthode d’évaluation et de hiérarchisation L’évaluation des gîtes a consisté à calculer des indicateurs numériques nous renseignant sur les caractéristiques biotiques d’une part et abiotiques d’autre part. Dans le cas particulier des complexes de gîtes, il nous a semblé incontournable de considérer l'intérêt patrimonial de ces méta-populations au-delà de la stricte notion de gîte. Ainsi, chaque méta-population a fait l’objet d’une évaluation par le même calcul que pour les gîtes en faisant la somme des effectifs connus. Les indicateurs obtenus, afin d’être comparables, ont systématiquement été ramenés à une base 10 grâce à une règle de trois.



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4.1.1 En fonction de l’intérêt biologique L’indicateur des caractéristiques biotiques (note B) d’un gîte à chiroptères a été calculé à partir du cumul de trois indicateurs indépendants :

• Un indicateur de la valeur patrimoniale du gîte (note B1),

• Un indicateur nous renseignant sur la présence d’espèces inscrites à la liste rouge régionale (note B2),

• Un indicateur nous renseignant sur les proportions des effectifs de chacune des espèces présentes dans le gîte par rapport à leur population régionale (note B3).

L’indicateur des caractéristiques biotiques (note B) a été calculé de la manière suivante : B = (B1 + B2 + B3) x ⅓ Cet indicateur a une valeur comprise entre 0 et 10

4.1.1.1 Mode de calcul de la note B1 La note B1 est le résultat de l’évaluation des gîtes que le CORA Faune Sauvage a réalisé dans le cadre des inventaires des gîtes d’intérêt majeur pour les Chiroptères en région Rhône-Alpes (VINCENT&ISSARTEL, op. cit.). L’intérêt chiroptérologique des gîtes en milieu bâti de Rhône-Alpes a été évalué sur les mêmes bases que celles utilisées pour définir l'intérêt chiroptérologique des gîtes cavernicoles de Rhône-Alpes (VINCENT & ISSARTEL, op. cit.). Cette méthode mise au point par la Commission de Protection des Eaux (CPEPESC Franche-Comté) a, par ailleurs, été adoptée au niveau national par la Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM) dans le cadre de l’inventaire national des gîtes à protéger (ROUE & SFEPM, 2004). Ce protocole d’évaluation a toutefois fait l'objet de légers aménagements pour répondre spécifiquement à la problématique des gîtes en milieu bâti. Les classes d'effectifs et les seuils correspondant à la valeur patrimoniale ont été révisés et adaptés du fait d'une utilisation différente entre les gîtes en milieu bâti et ceux cavernicoles (richesse spécifique et effectifs moindres). Par ailleurs, l'utilisation du bâti par les Chiroptères est, dans notre région, principalement limitée à la période estivale.

4.1.1.2 Mode de calcul de la note B2 La note B2 a été calculée en cumulant pour chaque gîte, une valeur correspondant à l’une des trois catégories « menacées » ou celle « insuffisamment documenté » de la liste rouge régionale (DE THIERSANT & DELIRY, 2008) pour chaque espèce (voir Tableau 3 : Valeurs affectées pour les espèces menacées). Nous avons considéré indifféremment les périodes de présence des espèces (reproduction, hivernage, transit), cette notion ayant déjà été prise en compte dans la note B1. Les espèces « non menacées » de la liste rouge n’ont pas fait l’objet de notation.



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Catégorie de la liste rouge Valeur affectée (α) CR 30 EN 20 VU 10 DD 1

Tableau 3 : Valeurs affectées pour les espèces menacées

B2 = [(α x nb esp CR) + (α x nb esp EN) + (α x nb esp VU) + (α x nb esp DD)]

4.1.1.3 Mode de calcul de la note B3 La note B3 a été calculée en cumulant une valeur correspondant à une classe de l’effectif régional de chaque espèce présente dans chaque gîte (Tableau 4). Proportion de la population régionale

d’une espèce d’un gîte Valeur affectée (β)

effectif ≥30% 80 10≤ effectif <30% 40 5≤ effectif <10% 20 1≤ effectif <5% 10 effectif < 1% 1

Tableau 4 : Valeurs affectées en fonction de la proportion des effectifs régionaux par gîte

B3 = [(β esp 1) + (β esp 2) + … + (β esp n)]

4.1.2 En fonction de facteurs anthropiques ou abiotiques L’indicateur des caractéristiques abiotiques (note A) d’un gîte à Chiroptères a été calculé à partir du cumul de quatre indicateurs indépendants :

• Un indicateur du statut réglementaire ou de protection du gîte (note A1),

• Un indicateur nous renseignant sur le dérangement humain occasionné dans le gîte (note A2),

• Un indicateur nous renseignant sur la probabilité de disparition, de destruction du gîte ou de modification substantielle sans destruction du gîte (note A3).

• Un indicateur nous renseignant sur la faisabilité de mise en protection du gîte (note A4).

L’indicateur des caractéristiques abiotiques (note A) a été calculé de la manière suivante : A = (A1 + A2 + A3 + A4) x ¼ Cet indicateur a une valeur comprise entre 0 et 10



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4.1.2.1 Mode de calcul de la note A1 La note A1 correspond au statut de protection en place sur un gîte (Tableau 5). Plus le statut de protection est fort moins la valeur affectée de la note A1 du gîte est importante. La note maximum est donnée aux gîtes ne faisant l’objet d’aucune protection.

Statut de protection Valeur affectée Néant 30

Convention gestion 20 Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope, Natura 2000 ou protection physique sans statut réglementaire

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Parc National, Réserve Naturelle Nationale, Réserve Naturelle Régionale 1 Tableau 5 : Valeur de la note A1 en fonction du statut d’un gîte

4.1.2.2 Mode de calcul de la note A2 La note A2 correspond à un degré de dérangement d’origine humaine évalué sur un gîte. La valeur affectée de la note A2 de chaque gîte est croissante en fonction de l’intensité du dérangement répartie selon 4 classes (Tableau 6 : Valeur de la note A2 en fonction du dérangement humain).

Intensité du dérangement Valeur affectée Dérangement fort 30

Dérangement modéré 20 Dérangement faible 10 Aucun dérangement 1

Tableau 6 : Valeur de la note A2 en fonction du dérangement humain

4.1.2.3 Mode de calcul de la note A3 La note A3 correspond au risque de destruction ou de modification substantielle d’un gîte (Tableau 7). Plus le risque est fort plus la valeur affectée à la note A3 du gîte est importante. La note maximum est par exemple donnée aux anciennes mines ou à certains gîtes en milieu bâti (volets…) dont la pérennité est menacée. Le risque modéré a été considéré pour les gîtes dont la pérennité n’est pas garantie. Le risque faible vise les gîtes sis dans le bâti public (églises…) et les tunnels (aqueducs, tunnels ferroviaires…). Les cavités naturelles ont été considérées comme ne faisant pas l’objet de risque de destruction ou de modification substantielle. Le contexte propre à chacun des gîtes nous a conduit dans de rares cas à réviser ces notations.

Menace de disparition ou de modification substantielle du gîte Valeur affectée

Risque important 30 Risque modéré 20 Risque faible 10 Risque néant 1

Tableau 7 : Valeur de la note A3 en fonction de la menace de destruction ou de modification d’un gîte



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4.1.2.4 Mode de calcul de la note A4 La note A4 correspond à la faisabilité de mise en protection d’un gîte. Plus la faisabilité de mise en protection est importante plus la valeur affectée à la note A4 du gîte est importante (Tableau 8 : Faisabilité de mise en protection). La note maximum est par exemple donnée aux gîtes sur lesquels une réflexion de conservation est engagée avec des propriétaires volontaires dans cette démarche. La faisabilité a par ailleurs été considérée comme plus facile sur les propriétés publiques (communales, Etat, etc.) que sur les propriétés privées. Les sites déjà protégés ont été affectés de la note la plus faible. Les gîtes conflictuels en termes de jeu d’acteurs ou pour lesquels les propriétaires sont réfractaires à une mise en protection ont été classés en « faisabilité difficile ».

Faisabilité de protection d’un gîte Valeur affectée Faisabilité facile 30

Faisabilité modérée 20 Faisabilité difficile 10

Protection existante 1 Tableau 8 : Faisabilité de mise en protection

Figure 1 : Anciens tunnels de Charabotte (Ain)

Figure 2 : Grottes de Pierre Châtel (Ain)



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4.2 Méthode de définition des priorités d’actions

4.2.1 Calcul de l’indice de définition des priorités d’actions La multiplication des indicateurs biotiques (note B) et abiotiques (note A) nous a permis de calculer un indicateur global concernant chacun des gîtes. Cet indicateur a une valeur comprise entre 0 et 100. Il nous est cependant apparu nécessaire de pondérer cet indicateur afin de relativiser les priorités d’actions en fonction :

• Du statut de protection, existant ou non selon les gîtes,

• Des évolutions souhaitables à donner en termes d’amélioration des conditions de protection.

Evolutions souhaitables Facteur de pondération (δ)

Suffisante X 0,7 Amélioration souhaitable X 1,0 Protection existante Amélioration indispensable X 1,2 Suffisante (protection non nécessaire) X 0,8

Mise en place souhaitable X 1,1 Protection inexistante

Mise en place indispensable X 1,3 Tableau 9 : Valeurs de l’indice de pondération de la note globale

L’indicateur de priorité d’action (note PA) a été calculé de la manière suivante : Note PA = (note A x note B) x δ Cet indicateur a une valeur comprise entre 0 et 130. Deux exemples d’évaluation pour les cas de la grotte des Sadoux et de la Mine de bitume de St Champ et le calcul de leur note PA sont présentés en annexe I.

Figure 3 : Panneau d’information de la Baume des Cloches (Ardèche)



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Extrait de la matrice de calcul

Code gîte Commune Note B1 Note B2 Note B3 Note B Note A1 Note A2 Note A3 Note A4 Note A Coeff δ Note

PA 69-05 CLAVEISOLLES 4,28 4,61 5,32 5 10 10 20 20 5 1,1 28 01-04B ROSSILLON 2,68 5,38 2,01 4 30 10 10 30 7 1,3 37 26-04 DONZERE 5,77 6,92 2,72 6 30 20 1 20 6 1,1 40 26-104B POET-LAVAL 2,64 3,84 3,24 4 30 10 30 20 8 1,3 42 26-25B DIE 2,20 4,61 2,59 4 30 10 20 10 6 1,3 32 01-05 CHALEY 4,17 5,38 1,42 4 30 10 10 20 6 1,1 27 01-07 SAINT-CHAMP 3,19 5,38 0,78 4 30 20 30 20 9 1,1 40

73-32B SAINT PAUL SUR YENNE 2,20 6,23 0,26 3 30 10 30 10 7 1,1 24

69-04 LE PERREON 2,97 4,61 3,31 4 30 10 30 20 8 1,1 36 73-24B MOUTIERS 2,20 3,84 1,36 3 30 10 10 30 7 1,1 24 01-07 GROSPIERRES 2,75 6,15 0,19 4 30 30 1 10 6 1,3 32 07-04 ROMPON 4,39 10,00 2,85 6 10 10 1 20 4 1,1 27

NB : pour des raisons de confidentialité, les noms des gîtes ne sont pas mentionnés.



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4.2.2 Méthode de classement des gîtes et des priorités d’actions Les notes PA ont été regroupées selon 11 classes d’intérêt croissant sur la base d’une répartition des valeurs privilégiant les valeurs basses. Ce choix s’explique dans la mesure où il y a d’autant moins de gîtes (nombre d’occurrences) que leur intérêt est fort (Figure 4). Une répartition normale ou équilibrée de ces classes ne nous est pas apparue satisfaisante du fait qu’elles attribuaient un poids trop important aux valeurs moyennes. La répartition de ces 11 classes se base sur la table présentée dans le tableau 10.

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 2 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 3 3 6 9 12 15 18 21 24 27 30 4 4 8 12 16 20 24 28 32 36 40 5 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 6 6 12 18 24 30 36 42 48 54 60 7 7 14 21 28 35 42 49 56 63 70 8 8 16 24 32 40 48 56 64 72 80 9 9 18 27 36 45 54 63 72 81 90 10 10 20 30 40 50 60 70 80 90 ≥100

Classe

0 Classe

1 Classe

2 Classe

3 Classe

4 Classe

5 Classe

6 Classe

7 Classe

8 Classe

9 Classe

10 Tableau 10 : Table de répartition des classes privilégiant les valeurs basses

Figure 4 : Abaque de distribution des classes



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5 Hiérarchisation des gîtes Comme pour les deux documents précédemment mentionnés en introduction, il est important de préciser que la liste élaborée dans le cadre de cette hiérarchisation repose sur l’état des connaissances actuelles des espèces et de leurs populations et des informations disponibles sur les gîtes eux-mêmes. De fait, elle ne peut être considérée comme figée et pourra évoluer plus ou moins sensiblement avec le temps. En Rhône-Alpes on peut ainsi mentionner 99 gîtes d'un intérêt majeur pour les Chiroptères ayant été retenus pour cette hiérarchisation. Tous sont, au minimum, d'un intérêt régional et de fait revêtent une importance capitale dans la préservation à long terme des Chiroptères. La répartition de ces 99 gîtes couvre l’ensemble des départements de la région (Figure 5), avec cependant des inégalités de distribution découlant de l'importance quantitative du nombre de gîtes existants dans ces secteurs ou de l’effort de prospection local.

Nombre de gîtes d'intérêt régional par département

0

5

10

15

20

25

30

35

Ain Ardèche Drôme Isère Loire Rhône Savoie Haute-Savoie

Figure 5 : Distribution des gîtes prioritaires pour la conservation des Chiroptères en Rhône‐Alpes



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5.1 Hiérarchisation en fonction de l’intérêt chiroptérologique (note B)

L’évaluation des gîtes en fonction de leur intérêt chiroptérologique montre aussi une répartition inégale des gîtes d’intérêt régional (Figure 7). Les trois départements de la Drôme, de l’Ardèche et de l’Ain rassemblent à la fois les gîtes de plus forts enjeux et le plus grand nombre de gîtes d’intérêt régional. Cette observation s’explique par la localisation dans ces départements des importantes colonies de Chiroptères cavernicoles (Minioptère de Schreibers, Grand et Petit murin, Rhinolophe euryale…). Par ailleurs, un important effort de prospection des gîtes en milieu bâti dans la Drôme et dans l’Ain, qui a permis la découverte de colonies d’enjeu majeur, renforce cet état de fait. Le département de la Savoie, globalement bien prospecté tant sous terre que dans le bâti, met en avant des enjeux certains mais moindre que les départements précédemment cités du fait de l’absence d’importante colonie cavernicole. Les départements de la Loire et du Rhône, qui présentent des réseaux souterrains (naturels ou artificiels) en petit nombre, n’affichent que quelques gîtes d’enjeux majeurs seulement (gîtes d’hivernage essentiellement). Ces départements ont par ailleurs fait l’objet de peu de recherches des colonies estivales. Cette pression d’observation moindre explique aussi ces résultats. Des prospections accrues en période estivale devraient permettrent de découvrir des gîtes de reproduction de plusieurs espèces menacées (Grand murin, Barbastelle, Petit rhinolophe…). La Haute-Savoie fait l’objet de défauts de prospection en plusieurs secteurs. Assez étonnamment aucune colonie d’hivernage d’importance n’est à ce jour connue. Des recherches approfondies devraient permettre de localiser des gîtes d’hivernage de certaines espèces (Grand Rhinolophe, Barbastelle). Des lacunes de connaissances sont plus flagrantes en période estivale. Elles devraient aisément être comblées en renforçant l’effort de prospection.

Figure 6 : Porche d’entrée d’une cavité de la Drôme



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Le département de l’Isère présente des résultats pour le moins surprenants. Ce département peut globalement être considéré comme bien prospecté tant en milieu souterrain qu’en milieu bâti. Cependant, sur le grand nombre de gîtes connus, seulement très peu d’entre eux présentent un intérêt régional fort. L’essentiel des enjeux d’intérêt régional actuellement localisés se situent dans l’Ile Crémieu ou dans le Sud Isère (Ecrins, Matheysine). Peu de colonies d’espèces menacées sont actuellement connues alors que ce département présente un fort potentiel d’accueil. Des recherches ciblées pourraient permettre des découvertes intéressantes (Grand rhinolophe, Petit rhinolophe, Barbastelle, Grand et Petit murin).

Grand murin (Yann Le Bris)



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Figure 7 : Les gîtes à Chiroptères d’enjeu majeur en Rhône‐Alpes en fonction de leur intérêt chiroptérologique (note B)

Intérêt fort Intérêt faible



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5.2 Hiérarchisation en fonction des menaces (note A) Un classement en fonction de la note A obtenue lors de l’évaluation met globalement en évidence une sensibilité modérée à forte de la majorité des gîtes en Rhône-Alpes (Figure 9). Seulement peu de gîtes présentent une vulnérabilité nulle ou réduite. Parmi cette catégorie figurent notamment tous les gîtes faisant l’objet d’un mode de protection efficace et pérenne (protection physique, statut réglementaire fort, maîtrise foncière…). La distribution géographique des gîtes en fonction des menaces potentielles est relativement homogène sur la région, la nature de ces menaces étant indépendante de la géographie, du contexte administratif ou naturel. Il ressort de ce classement que les anciens sites miniers (mines ou carrières souterraines) présentent la plus grande vulnérabilité et méritent en ce sens la plus grande attention. Tous les gîtes de ce type (hormis ceux protégés) présentent une note A comprise entre 7 et 9. Les gîtes en milieu bâti privé, pour lesquels les garanties de pérennité sont très incertaines (volonté du propriétaire, changement de propriétaire, pression immobilière etc.) affichent une note A élevée (entre 6 et 8). Les gîtes en bâti public quant à eux sont moins vulnérables et ont donc une note A globalement moins élevée que les gîtes en milieu bâti privé. Les menaces pesant sur les cavités naturelles sont très variables selon leur configuration, leur intérêt spéléologique et touristique ou leur situation.

Figure 8 : La concession minière du Chassezac « Mines de la Rouvière »



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Figure 9 : Les gîtes à Chiroptères d’enjeu majeur en Rhône‐Alpes en fonction de leur degré de menace (note A)

Menace forte Menace faible



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Figure 10 : Les gîtes à Chiroptères d’enjeu majeur en Rhône‐Alpes en fonction de leur priorité d’action (note PA)

Priorité d’action forte Priorité d’action faible



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6 Classement des gîtes par priorités d'actions La figure 10 présente la répartition des gîtes d’intérêt majeur en Rhône-Alpes en fonction de leur priorité d’action. Elle permet globalement de visualiser trois noyaux de gîtes pour lesquels il existe une priorité d’action forte (Monts du lyonnais/Beaujolais ; Bas-Bugey/Avant-Pays savoyard ; zone d’influence méditerranéenne). Classe 7 1 gîte Rang de priorité 1 Un seul gîte est classé au niveau 7, ce qui constitue la note la plus haute obtenue. Le gîte concerné est une grotte naturelle du département de la Drôme. Cette cavité abrite une forte diversité d’espèces de Chiroptères tout au long de l’année, notamment le Minioptère de Schreibers (hivernage et reproduction) et le Grand rhinolophe (hivernage). Ce gîte revêt aussi un intérêt particulier en tant que site de « swarming » pour plusieurs espèces de murins. Les actions à mettre en œuvre sur ce gîte sont primordiales et urgentes. Bien qu’une convention de gestion soit déjà signée avec le propriétaire (commune), la mise en place d’une protection réglementaire pour ce site serait hautement souhaitable (APPB par exemple). Les enjeux chiroptérologiques sur le site associés aux dérangements humains importants (en cours de quantification par la pose à l’automne 2008 d’un tapis compteur) concourent à une mise en tranquillité impérative. Des efforts de protection doivent converger rapidement et efficacement vers cette cavité. Il serait par ailleurs souhaitable que ce gîte intègre le réseau Natura 2000, auquel il fait défaut. Actions à mettre en œuvre :

− Protection réglementaire du gîte − Désignation au titre du réseau Natura 2000 − Mise en tranquillité − Mise en place d’un panneau d’information − Suivi régulier des populations de Chiroptères

Classe 5 6 gîtes Rang de priorité 2 Quatre grottes naturelles (2 en Ardèche et 2 dans l’Ain), une ancienne carrière de calcaire de l’Ain et un ancien tunnel ferroviaire sont concernés par cette classe. Ce classement s’explique notamment pour quatre d’entre eux par le fait qu’ils abritent plus de 30% d’une espèce menacée de la liste rouge régionale (Murin de Capaccini, Rhinolophe euryale, Minioptère de Schreibers, Barbastelle). Une autre grotte abrite une forte diversité en espèces, ainsi que l’hivernage (Grand rhinolophe) et la reproduction de plusieurs espèces (Grand rhinolophe, Murin à oreilles échancrées, Grand murin). La carrière concernée dans l’Ain, ainsi que les proches anciens bâtiments d’exploitation, abritent une importante population de Grands rhinolophes en reproduction et en hivernage.



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Quatre de ces cavités sont inscrites au réseau Natura 2000 et des mesures de protection partielles sont déjà en place (APPB, protection physique). Ces mesures sont toutefois insuffisantes au regard des problématiques de fréquentation humaine et de dérangement non réglées. Les très forts enjeux en place sur ces gîtes doivent nécessairement conduire à une évolution des dispositions de protection. L’ancienne carrière de l’Ain est particulièrement déficitaire en termes de mesures de protection et son statut foncier privé en fait un gîte très vulnérable. L’ancien tunnel ferroviaire nécessite aussi la mise en place de mesures concrètes de protection, notamment pour prévenir d’éventuels projets d’aménagements touristiques (voie verte). Il serait fortement souhaitable qu’à très court terme, ces sites bénéficient de mesures de préservation (protection réglementaire, désignation au titre du réseau Natura 2000) et de gestion (limitation de la fréquentation humaine) qui optimiseront leur potentiel d’accueil pour les chiroptères et permettront d’affecter des moyens financiers à leur gestion et leur suivi. Pour certains d’entre eux, l’acquisition foncière constituerait la meilleure des garanties. Actions à mettre en œuvre :

− Protection réglementaire du gîte − Désignation au titre du réseau Natura 2000 − Acquisition foncière − Convention de gestion − Mise en tranquillité − Mise en place d’un panneau d’information − Suivi régulier des populations de Chiroptères

Classe 4 16 gîtes Rang de priorité 3 Parmi les seize gîtes cotés dans la classe 4 apparaissent des gîtes en milieu bâti (n=5). Ils concernent principalement des colonies de parturition mixtes de Grand rhinolophe et de Murin à oreilles échancrées. Trois d’entre eux sont des combles d’églises et les deux autres sont dans des bâtiments privés. Deux complexes de gîtes à Barbastelle et Petit rhinolophe se rapportent aussi à cette classe. Ils concernent de nombreux gîtes en milieu bâti (greniers, caves, volets…) concentrés sur des territoires de petite taille. Il est important de noter qu’aucun de ces gîtes ne bénéficie de mesure de protection. Les gîtes en milieu bâti restent très vulnérables à d’éventuels destructions ou dérangements notamment ceux localisés dans le bâti privé. Les neuf autres gîtes sont des cavités souterraines artificielles ou naturelles. Le rang de quatre de ces gîtes s’explique par la présence de plus de 30% des effectifs régionaux hivernants ou reproducteurs de plusieurs espèces menacées en Rhône-Alpes (Grand murin, Minioptère de Schreibers, Murin de Capaccini, Barbastelle). Dans cette classe apparaissent aussi les anciennes mines et carrières souterraines ; gîtes faisant l’objet d’importantes menaces quant à leur pérennité (fermeture pour mise en sécurité des anciennes mines). Deux anciens tunnels ferroviaires du département de la Loire présentent un réel intérêt pour les populations qu’ils accueillent, notamment pour l’un d’eux qui abrite environ 50% des Barbastelles hivernantes de la région.



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Seulement trois de ces gîtes sont inscrits au réseau Natura 2000 et l’un d’entre eux fait aussi l’objet d’une convention de gestion. Il est clair que cet état de fait souligne une insuffisance notable en termes de mesures de conservation pérennes. Il est impératif d’assurer des garanties de conservation à l’ensemble de ces gîtes d’enjeu majeur. Leur désignation au sein du réseau Natura 2000, pour ceux n’en faisant pas l’objet, nous apparaît primordiale. Concernant les gîtes en milieu bâti, l’établissement de conventions de gestion avec les collectivités propriétaires est essentiel. Dans le cas du bâti privé, l’information et la sensibilisation des propriétaires constituent une première étape incontournable. La mise en place de conventions de gestion, lorsque cela est possible, devra être privilégiée. Dans le cas des gîtes souterrains, le minimum à réaliser relève de l’information et de la mise en tranquillité lorsqu’une problématique de dérangement est identifiée. Actions à mettre en œuvre :

− Protection réglementaire du gîte − Désignation au titre du réseau Natura 2000 − Convention de gestion − Mise en tranquillité − Mise en place d’un panneau d’information − Suivi régulier des populations de Chiroptères

Classe 3 18 gîtes Rang de priorité 4 Le rang de priorité 4 rassemble quatorze gîtes souterrains dont certains présentent un fort enjeu de conservation. En effet, une grotte abrite plus de 30% de la population régionale d’une espèce (Minioptère de Schreibers). Quelques bâtiments hébergeant d’importantes colonies (Petit rhinolophe, Murin à oreilles échancrées, Grand murin) sont aussi intégrés à cette classe. La plupart de ces gîtes fait l’objet de défauts de mesures de protection auxquelles il faudrait remédier. Il conviendrait a minima d’établir des conventions de gestion ou, lorsque ce n’est pas le cas, de les intégrer au réseau Natura 2000. Par ailleurs, les cavités faisant l’objet de dérangements d’origine humaine constatés nécessiteraient d’être mises en tranquillité. Bien que de priorité moindre, les actions à mettre en œuvre sur ces gîtes ne doivent pas être négligées. Elles devront être traitées à moyen terme ou plus rapidement en fonction des opportunités. Trois gîtes de cette classe font déjà l’objet de mesures de préservation des Chiroptères (convention de gestion), qu’il serait souhaitable à terme de renforcer. Actions à mettre en œuvre :

− Protection réglementaire du gîte − Convention de gestion − Mise en tranquillité − Mise en place d’un panneau d’information − Suivi régulier des populations de Chiroptères



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Classe 2 25 gîtes Rang de priorité 5 Classe 1 32 gîtes Rang de priorité 6 Classe 0 1 gîte Rang de priorité 7 Les trois dernières classes de cette évaluation rassemblent légèrement plus de la moitié des gîtes d’intérêt régional. La plupart des gîtes concernés sont des bâtiments ou des complexes de gîtes en milieu bâti. Une dizaine de cavités souterraines seulement est concernée. Plusieurs cas de figures sont rencontrés dans ces classes :

− Soit les gîtes de fort enjeu chiroptérologique bénéficient déjà de mesures de conservation adaptées, ce qui a conduit à diminuer les priorités d’actions les concernant,

− Soit il s’agit de gîtes d’intérêt moindre pour lesquels les priorités d’actions n’ont pas de caractère urgent.

En fonction des opportunités locales ou de contexte, ces gîtes pourront utilement faire l’objet d’une démarche de conservation. C’est par exemple le cas des gîtes localisés dans les églises, pour lesquels des mesures peuvent être prises de manières relativement simples et efficaces. Le cas des complexes de gîtes à Petit rhinolophe ou à Barbastelle reste plus problématique à aborder du fait qu’il concerne un grand nombre de gîtes privés pour la plupart. Leur préservation reste néanmoins primordiale. Les actions en ce sens nécessiteront sans doute de s’inscrire dans la durée en s’appuyant sur une démarche territoriale affirmée ainsi qu’un important effort de sensibilisation des populations locales. Actions à mettre en œuvre :

− Convention de gestion − Sensibilisation et information − Suivi régulier des populations de Chiroptères

Figure 11 : Colonie hivernante de Rhinolophes euryale en Ardèche



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Code gîte Nom gîte Commune Type de gîte Note B Note A Note

PA Classe Rang

de priorité

26-03 PEYRUS G 8 7 73 Classe 7 1 07-01 VALLON-PONT-D’ARC G 8 5 52 classe 5 2 01-02 VIRIGNIN G 7 6 51 classe 5 2 01-04 BEON M 6 7 51 classe 5 2 01-03 MATAFELON-GRANGES G 6 6 47 classe 5 2 07-15 VALLON-PONT-D'ARC G 7 6 47 classe 5 2 42-01 SAINTE-COLOMBE-SUR-GAND T 5 7 46 classe 5 2 69-02 LEGNY M 5 8 44 Classe 4 3 26-05 SUZE-LA-ROUSSE T 7 5 42 Classe 4 3 26-42B LA BAUME-CORNILLANE B 4 8 42 Classe 4 3 26-104B POET-LAVAL H 4 8 42 Classe 4 3 26-04 DONZERE G 6 6 40 Classe 4 3 01-07 SAINT-CHAMP M 4 9 40 Classe 4 3 07-03 LUSSAS G 6 5 39 Classe 4 3

01-01MP/01-03MP BAS BUGEY C 5 7 39 Classe 4

3

73-01MP/73-03MP AVANT PAYS SAVOYARD C 5 7 39 Classe 4

3

42-02 VIRICELLES T 4 7 37 Classe 4 3 73-04B BETTON-BETTONET E 4 7 37 Classe 4 3 01-03B LHUIS E 4 7 37 Classe 4 3 01-04B ROSSILLON E 4 7 37 Classe 4 3 69-04 LE PERREON M 4 8 36 Classe 4 3 07-16 SAINTE-MARGUERITE-LAFIGERE M 3 9 36 Classe 4 3 42-03 SAINT-SAUVEUR-EN-RUE T 4 8 36 Classe 4 3 07-07 SAINT-ANDRE-DE-CRUZIERES G 5 6 33 Classe 3 4 07-12 GRAS G 5 5 33 Classe 3 4



30


PA Classe Rang

de priorité

07-17 SAINT-MARCEL-D'ARDECHE G 5 6 33 Classe 3 4 26-54B MONTCLAR-SUR-GERVANNE U 4 6 32 Classe 3 4 26-02 FRANCILLON-SUR-ROUBION G 8 4 32 Classe 3 4 26-97B MONTJOYER E 4 6 32 Classe 3 4 26-25B DIE H 4 6 32 Classe 3 4 01-07 GROSPIERRES G 4 6 32 Classe 3 4 07-11 VOGUE G 4 7 31 Classe 3 4 26-09 BRETTE M 3 9 30 Classe 3 4 69-05 CLAVEISOLLES M 5 5 28 Classe 3 4 73-01 VEREL-DE-MONTBEL G 5 5 28 Classe 3 4

01-05 CHALEY T 4 6 27 Classe 3

4

07-04 ROMPON G 6 4 27 Classe 3 4 74-01 MAGLAND G 4 6 27 Classe 3 4 73-04 SAINT-CHRISTOPHE-LA-GROTTE G 4 6 27 Classe 3 4 73-45B SAINT-PIERRE-D'ALVEY B 3 8 27 Classe 3 4 26-08 MONTMAUR-EN-DIOIS G 3 8 27 Classe 3 4 73-32B SAINT PAUL SUR YENNE H 3 7 24 Classe 2 5 73-24B MOUTIERS E 3 7 24 Classe 2 5 26-38B GIGORS-ET-LOZERON H 3 7 24 Classe 2 5 74-01B FRANGY E 3 7 24 Classe 2 5 26-103B CHABRILLAN H 3 7 24 Classe 2 5 26-27B DIVAJEU H 3 7 24 Classe 2 5 38-05 CREMIEU G 4 5 22 Classe 2 5 69-03 MONSOLS M 5 6 21 Classe 2 5 07-02 BERRIAS-ET-CASTELJAU G 10 2 20 Classe 2 5 38-03 PONSONNAS T 3 6 20 Classe 2 5 26-50B MONTCLAR-SUR-GERVANNE H 3 6 20 Classe 2 5



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PA Classe Rang

de priorité

07-10 SAINT-REMEZE G 4 4 20 Classe 2 5 01-02MP VALROMEY C 3 6 20 Classe 2 5 74-02B FRANGY H 2 7 19 Classe 2 5 26-10B BESAYES B 2 7 19 Classe 2 5 73-02 SAINT-ALBAN-LEYSSE M 3 5 17 Classe 2 5 73-02B AIME E 2 7 16 Classe 2 5 74-03B SAMOENS E 2 7 16 Classe 2 5 73-25B PLANCHERINE E 2 7 16 Classe 2 5 26-24B DIE E 2 7 16 Classe 2 5 73-03B AVRESSIEUX B 2 7 16 Classe 2 5 07-05B MONTPEZAT-SOUS-BAUZON E 2 7 16 Classe 2 5 42-01B SAINT-CYR-LES-VIGNES. H 2 7 16 Classe 2 5 74-08B MINZIER H 2 7 16 Classe 2 5 26-100B DIEULEFIT H 2 7 16 Classe 2 5 07-08 ANNONAY T 3 5 15 Classe 1 6 73-16B LA MOTTE SERVOLEX E 2 6 14 Classe 1 6 38-03B VIGNIEU E 2 6 14 Classe 1 6 26-01MP VALLEE DE LA GERVANNE C 2 6 14 Classe 1 6 26-02MP VALLEE DU ROUBION C 2 6 14 Classe 1 6 26-03MP ROYANS C 2 6 14 Classe 1 6 26-04MP VALLEE DE LA DROME C 2 6 14 Classe 1 6 26-05MP VALLEE DE LA ROANNE C 2 6 14 Classe 1 6 26-06MP DIOIS C 2 6 14 Classe 1 6 73-02MP VALLEE DE LA TARENTAISE C 2 6 14 Classe 1 6 26-07MP VALLEE DU LEZ C 2 6 14 Classe 1 6 38-02 CHATELUS G 3 4 12 Classe 1 6 26-07 GRIGNAN T 2 5 11 Classe 1 6 01-06 CORVEISSIAT G 3 5 11 Classe 1 6



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PA Classe Rang

de priorité

01-01 MONTANGES T 7 2 10 Classe 1 6 73-03 SAINT-PIERRE-D’ENTREMONT G 3 3 10 Classe 1 6 07-05 CHATEAUBOURG G 2 5 10 Classe 1 6 73-36B SEEZ E 2 6 9 Classe 1 6 38-04 DIZIMIEU G 2 4 9 Classe 1 6 73-30B SAINT-JEAN-DE-MAURIENNE H 2 7 8 Classe 1 6 38-01B CREMIEU H 2 7 8 Classe 1 6 73-33B SAINT PAUL SUR ISERE E 1 7 8 Classe 1 6 38-02B VASSELIN E 1 7 8 Classe 1 6 01-07 SAINT-BARTHELEMY-LE-PLAIN T 1 5 8 Classe 1 6 38-04B EYZIN-PINET H 1 6 7 Classe 1 6 26-68B ROCHEFORT-SAMSON B 2 6 7 Classe 1 6 36-06B SAINT NAZAIRE LES EYMES B 1 6 7 Classe 1 6 26-01 PRADELLE G 1 1 6 Classe 1 6 38-05B BOURG D'OISANS H 1 4 6 Classe 1 6 07-09 VALLON-PONT-D’ARC G 8 2 6 Classe 1 6 38-01 LA BALME-LES-GROTTES G 2 2 6 Classe 1 6 69-01 POLLIONNAY M 3 2 5 Classe 1 6 07-06 SAINT-MARTIN-D’ARDECHE G 4 1 3 Classe 0 7

Tableau 11 : Liste des gîtes d’intérêt majeur pour les Chiroptères en Rhône‐Alpes classés par leur priorité d’action (note PA)

NB : pour des raisons de confidentialité, les noms des gîtes ne sont pas mentionnés. Type de gîte : H : habitation E : église, cathédrale B : bâtiment agricole U : bâtiment industriel M : bâtiment militaire

P : pont C : complexe de gîte G : grotte naturelle M : mine ou carrière souterraine T : tunnel



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7 Perspectives et propositions de mise en œuvre

7.1 Utilisateurs ciblés Le travail de hiérarchie et de définition de priorités d’actions, tel qu’il a été réalisé, constitue une base de travail de prime importance dans la mise en œuvre d’une politique cohérente et réfléchie de conservation. Cet état des lieux a des objectifs multiples notamment par rapport à ses différents « utilisateurs » :

− Pour le Chiroptérologue ou le naturaliste, cette liste représente une référence permettant de situer les enjeux d’un gîte dans le contexte régional.

− C’est par ailleurs, pour les organismes dont les compétences concernent la

protection de la nature (associations, collectivités, administrations, établissements publics…), une aide à la mise en place de mesures de conservation sur des gîtes ciblés. Cet outil pourra notamment permettre aux conservatoires d’espaces naturels d’orienter leur politique d’acquisitions foncières ou de conventionnements de terrains afin de prendre en compte la gestion des gîtes à Chiroptères,

− Pour les financeurs (collectivités, Etat, fondations…), cette liste hiérarchisée

apporte un éclairage en terme de lisibilité des actions de conservation proposées et justifie leur engagement financier dans les différents programmes actuels ou à venir,

− Pour les élus, ce document constitue un « porter à connaissance » qui complète

les inventaires déjà existants (ZNIEFF, Inventaire des zones humides…). Cette identification des enjeux leur sera utile dans l’élaboration des différents documents de planification ou d’aménagement du territoire (PLU, SCoT, DTA…).

7.2 Usages Dans son usage, les informations présentées dans ce document constituent une base essentielle à l’élaboration des politiques territoriales de conservation de la faune sauvage et de ses milieux. Nous voyons tout particulièrement son utilité dans la mise en application de programmes cadres à l’échelle de la région ou des différents départements :

− Le travail initié par le CREN Rhône-Alpes dans le cadre de l’état des lieux du patrimoine naturel en Rhône-Alpes sera complété par cette liste de gîtes,

− Dans le cadre des Orientations Régionale de Gestion de la Faune sauvage

et d’amélioration de la qualité de ses Habitats, lesquelles font état de « fiches orientations de gestion » spécifiques sur la prise en compte des gîtes à Chiroptères tant en milieu cavernicoles que bâti, cette liste décline précisément les gîtes sur lesquels intervenir,



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− Les politiques de prise en compte et de restauration des corridors biologiques actuellement en cours de structuration à différentes échelles (région, départements…), disposeront d’éléments pertinents pour leur mise en œuvre. Il est important de noter que la conservation des gîtes doit nécessairement être approchée en termes de réseaux de gîtes fonctionnels, au-delà même des complexes de gîtes décrits dans ce document. A ce titre, la connaissance et la protection des gîtes majeurs de Rhône-alpes s’inscrit parfaitement dans ce cadre là.

− Les Départements pourront s’appuyer sur ce document pour leurs déclinaisons

respectives des schémas directeurs des espaces naturels sensibles,

7.3 Outils de mise en œuvre Les acteurs de la mise en œuvre d’actions en faveur de la protection de ces gîtes majeurs disposent d’outils réglementaires et financiers pouvant répondre diversement aux besoins et aux objectifs. De la sorte, la désignation de Réserves naturelles (nationale ou régionale) pour les gîtes présentant les plus forts enjeux représente une solution efficace. Par ailleurs, pour les gîtes d’intérêt moindre, le Contrat Biodiversité initié par la région Rhône-Alpes, semble un outil adapté. Il nous semble que l’ensemble de ces gîtes majeurs devraient à terme intégrer le réseau Natura 2000, notamment pour bénéficier de programme communautaire tels les LIFE+. Le présent travail s’inscrit dans la réalisation du Plan d’action en faveur des Chiroptères en Rhône-Alpes (2008-2010). Parmi ses diverses finalités, il a notamment été réfléchi pour orienter les actions de protection de gîtes programmées dans ce cadre. Il sera utilisé à cet effet, mais sa portée ne doit pas être restreinte à cette simple utilisation, au contraire elle doit être translatée à l’ensemble des procédures évoquées ci-dessus. L’actuelle réflexion sur la mise en place de Plans d’actions territorialisés sur les territoires des Parcs Naturels Régionaux se référera à ce travail et concourra à la préservation des gîtes et des populations de Chiroptères.



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BIBLIOGRAPHIE ANONYME 2004 Les Orientations Régionales de Gestion de la Faune sauvage et d’amélioration de la qualité de ses Habitats (ORGFH) Rhône-Alpes – DIREN Rhône-Alpes & ONCFS – 331 p. CORA (Groupe Chiroptères Rhône-Alpes) 2002 Atlas des Chiroptères de Rhône-Alpes – Bièvre, hors série n°2, 134 p. DESMET J.F. 2001 Les chauves-souris de Haute-Savoie. Inventaire – Distribution – Statut - Eléments d’écologie – Mesures de conservation. Rapport d’étude. Com. Scient. Rés. Nat. Hte-Savoie/Asters.108 p.

DE THIERSANT M.P. & DELIRY C. (coord.) 2008 – Liste rouge des Vertébrés terrestres de la région Rhône-Alpes. CORA Faune Sauvage, Région Rhône-Alpes : 283 p. GIRARD-CLAUDON J. & VINCENT S. 2007 - Etude des gîtes et habitats de chasse de la Barbastelle Barbastella barbastellus dans l’Avant Pays Savoyard, en vue de sa conservation, CORA Faune Sauvage, 51 p. GODINEAU F. 2007 - Plan de restauration des Chiroptères en France métropolitaine – SFEPM / MEDAD, 85 p + annexes. GREENAWAY F., 2001 - The Barbastelle in Britain. British Wildlife, 12: 327-334. ROUE S. Y. 2002 Etat des connaissances chiroptérologiques – Moyenne vallée du Doubs – CPEPESC Franche-Comté. ROUE S.Y. & SFEPM, 2004. Inventaire des sites à protéger à Chiroptères en France métropolitaine – Mise à jour de l’inventaire de 1995. DNP, 91 p. RUSSO D., CISTRONE L. & JONES G., 2005 - Spatial and temporal patterns of roost use by tree-dwelling barbastelle bats Barbastella barbastellus. Ecography, 28: 769-776. VINCENT S. & ISSARTEL G., 2005 – Inventaire des gîtes cavernicoles d'intérêt majeur pour les Chiroptères en région Rhône-Alpes (Synthèse des connaissances actuelles, menaces et statuts de protection, propositions de mesures de protection). DIREN Rhône-Alpes & CORA Région, 42 p. VINCENT S. & ISSARTEL G., 2007 – Inventaire des gîtes en milieu bâti d'intérêt majeur pour les Chiroptères en région Rhône-Alpes (Synthèse des connaissances actuelles, menaces et statuts de protection, propositions de mesures de protection). Groupe Chiroptères Rhône-Alpes - CORA Faune Sauvage, 30 p. VINCENT S., ISSARTEL G. & LETSCHER R., 2007 – Plan de restauration des Chiroptères en Rhône-Alpes 2008-2010. Groupe Chiroptères Rhône-Alpes - CORA Faune Sauvage, 35 p.



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ANNEXE I

Exemple d’évaluation et de calcul de la note PA de la grotte des Sadoux (26-01) :

Note B1 : Valeur de 132 dans l’inventaire des gîtes cavernicoles d’intérêt majeurs en Rhône-Alpes Ramenée à une note de 7,25 sur 10 après une règle de trois par rapport à la note maximum calculée lors de cette évaluation (Grotte des Cayres : 182). Note B2 : Détail du calcul de la valeur 120 de cette note : 120 = 2 espèces CR + 2 espèces EN + 2 espèces VU 120 = 2x30 + 2x20 + 2x10 Ramenée à une note de 9,23 sur 10 après une règle de trois par rapport à la note maximum calculée lors de cette évaluation (130). Note B3 : Détail du calcul de la valeur 92 de cette note : 92 = 1 espèce effectifs 10%<x<30% + 2 espèces effectifs 5%<x<10% + 1 espèce effectifs 1%<x<5% + 2 espèces effectifs <1% 92 = 1x40 + 2x20 + 1x10 + 2x1 Ramenée à une note de 5,97 sur 10 après une règle de trois par rapport à la note maximum calculée lors de cette évaluation (154). Note B : B =(B1+B2+B3)x1/3 B =(7,25+9,23+5,97)x1/3 B = 7,48 Pour des raisons de calcul nous avons arrondi cette valeur à l’entier supérieur soit 8 sur 10. Note A1 : Note de 1 car la grotte est en RNR. Note A2 : Note de 1 car la grotte ne fait l’objet d’aucun dérangement du fait qu’elle bénéficie d’une grille à son entrée. Note A3 : Note de 1 car cette cavité est naturelle et nous avons considéré par défaut qu’elle ne faisait pas l’objet de risque de disparition ou de modification. Note A4 : Note de 1 car une protection est déjà existante.



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Note A : Chacune des sous notes A (A1, A2…) sont sur une base 30, donc nous avons décidé de ramener seulement leur somme sur une base dix, 120 étant le maximum possible. A = ((A1 + A2 + A3 + A4) x 10) / 120 A = ((1 + 1 + 1+ 1) x 10) / 120 A = 0,33 Pour des raisons de calcul nous avons arrondi cette valeur à l’entier supérieur soit 1 sur 10. Détermination du coefficient δ : La grotte des Sadoux bénéficie d’une protection existante (RNR). Ce statut répond parfaitement aux objectifs de préservation du gîte et des espèces à forte valeur qui s’y reproduisent. Par ailleurs, ce statut réglementaire est couplé à la procédure Natura 2000. Aucune évolution particulière n’est envisagée, cette protection peut être considérée comme suffisante. Nous avons donc affecté à ce gîte un coefficient δ = 0,7 Calcul de la note PA : Note PA = Note B x Note A x δ Note PA = 8 X 1 X 0,7 Note PA = 5,6 Pour des raisons de calcul nous avons arrondi cette valeur à l’entier supérieur soit 6.



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Exemple d’évaluation et de calcul de la note PA de la mine de bitume de Saint

Champ (01-07) : Note B1 : Valeur de 58 dans l’inventaire des gîtes cavernicoles d’intérêt majeurs en Rhône-Alpes Ramenée à une note de 3,18 sur 10 après une règle de trois par rapport à la note maximum calculée lors de cette évaluation (Grotte des Cayres : 182). Note B2 : Détail du calcul de la valeur 70 de cette note : 70 = 1 espèces CR + 2 espèces EN 70 = 1x30 + 2x20 Ramenée à une note de 5,38 sur 10 après une règle de trois par rapport à la note maximum calculée lors de cette évaluation (130). Note B3 : Détail du calcul de la valeur 12 de cette note : 12 = 1 espèce effectifs 1%<x<5% + 2 espèces effectifs <1% 12 = 1x10 + 2x1 Ramenée à une note de 0,77 sur 10 après une règle de trois par rapport à la note maximum calculée lors de cette évaluation (154). Note B : B =(B1+B2+B3)x1/3 B =(3,18+5,38+0,77)x1/3 B = 3,11 Pour des raisons de calcul nous avons arrondi cette valeur à l’entier supérieur soit 4 sur 10. Note A1 : Note de 30 car la mine ne fait l’objet d’aucune mesure de protection. Note A2 : Note de 20 car la mine fait l’objet d’un dérangement modéré. Son accès est très facile (bord de route), mais la progression dans la mine est délicate (pente, échelles…). Note A3 : Note de 30 car cette mine est susceptible de modifications naturelles (éboulements) ou d’une mise en sécurité qui ne tiendrait pas compte des Chiroptères. Note A4 : Note de 20 car la faisabilité de mise en protection est modérée (propriétaires multiples).



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Note A : Chacune des sous notes A (A1, A2…) sont sur une base 30, donc nous avons décidé de ramener seulement leur somme sur une base dix, 120 étant le maximum possible. A = ((A1 + A2 + A3 + A4) x 10) / 120 A = ((30 + 20 + 30+ 20) x 10) / 120 A = 8,33 Pour des raisons de calcul nous avons arrondi cette valeur à l’entier supérieur soit 9 sur 10. Détermination du coefficient δ : La mine de bitume de St Champ ne bénéficie d’aucune mesure de protection. Ce gîte n’abrite pas d’effectifs remarquables de chauves-souris, toutefois quelques dizaines de rhinolophes y passent l’hiver et une colonie de Murins de Daubenton s’y reproduit chaque été. A ce titre une mise en protection serait souhaitable. Nous avons donc affecté à ce gîte un coefficient δ = 1,1 Calcul de la note PA : Note PA = Note B x Note A x δ Note PA = 4 X 9 X 1,1 Note PA = 39,6 Pour des raisons de calcul nous avons arrondi cette valeur à l’entier supérieur soit 40.

Documents

S E P L A E HIERARCHISATION DES GÎTES D’INTERÊT N MAJEUR ... · HIERARCHISATION DES GÎTES D’INTERÊT MAJEUR POUR LES CHIROPTERES EN REGION RHONE-ALPES ET DEFINITION DE PRIORITES