4
Samedi 20 avril 2019 L e 29 janvier 2017, un homme lourdement armé pénètre dans le Centre Islamique de Québec : il ouvre le feu sur les fidèles, alors réunis pour la prière. Un frère, témoin de cette effroyable scène, prend refuge derrière un pilier – à coté de lui, une petite fille. Il se saisit d’elle et la couvre, pour la protéger de l’horreur qui la menace, conscient que c’est sa vie qui se joue désormais. Christchurch, Nouvelle-Zélande, le 15 mars 2019 : de nouveau la haine prend les armes. Deux mosquées de la ville sont touchées par une attaque terroriste perpétrée par un homme australien : 50 morts. Parmi eux, une sœur : Husna Ahmad. Elle est tuée après avoir aidé femmes et enfants à fuir les lieux, alors qu’elle venait porter secours à son époux en fauteuil roulant. Aujourd’hui rescapé, ce frère a publiquement témoigné du sentiment de miséricorde qu’il éprouve vis-à-vis de celui qui, guidé par l’ignorance et l’intolérance, a commis cet acte innommable. Alors que nous sont contés ces deux terribles histoires, l’émotion emplit la Salle de Conférence de cette 36e RAMF. Elle se lit sur les visages, parcourt la salle, dans le silence et les larmes à peine retenues. Pour rendre hommage aux musulmans du Québec et de Nouvelle-Zélande, Musulmans de France a convié deux rescapés de l’attaque de Québec : Boufeldja Benabdallah, président du Centre Islamique de Québec et Mohamed Haroun, ancien membre de ce même Centre. A leurs côtés, Mustafa Farouk qui préside la Fédération Des Associations Islamiques de Nouvelle-Zélande. Dans un échange modéré par le militant et documentariste Abderrahmen Hedjoudje, il s’agit de faire entendre cette parole nécessaire : celle de témoins de l’horreur, de rescapés du drame. Celle de survivants. Dire, raconter, pour ne pas oublier. Et par l’échange, par le dialogue, répandre la miséricorde que Dieu a placée dans nos cœurs. De la violence, de la cruauté, peuvent naitre de nobles sentiments : compassion, compréhension et solidarité. Ainsi après le drame, tout un chacun est amené à porter le regard sur notre communauté et sur l’éthique qui est la nôtre : ils y découvrent alors la sérénité, la paix, l’ouverture et toutes ces valeurs qui guident nos pas sur le chemin de l’unité, du « vivre ensemble ». La marche de l’Humanité peut parfois prendre d’éprouvants détours, mais c’est avec la force de résilience que portent les femmes et hommes de foi que l’avenir, encore, se construit. Construire l’Avenir, par la Mémoire et le Pardon. TEXTE : A&L Le Flash Actu de 22H00 Directeur de la publication : Mokhtar Seriket Rédactrice en chef : Aïcha Elmaftah Mise en page : Ali Belkheir RENCONTRE ANNUELLE DES MUSULMANS DE FRANCE Musulmans de France 20 rue de la Prévôté - 93120 - LA COURNEUVE Tél. : 01 43 11 10 60 - Fax : 01 43 11 10 61 [email protected] - [email protected] - www.uoif-online.com

Samedi 20 avril 2019 Le Flash Actu de 22H00 Construire l’Avenir, … · 2019. 4. 20. · Samedi 20 avril 2019 L e 29 janvier 2017, un homme lourdement armé pénètre dans le Centre

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Samedi 20 avril 2019 Le Flash Actu de 22H00 Construire l’Avenir, … · 2019. 4. 20. · Samedi 20 avril 2019 L e 29 janvier 2017, un homme lourdement armé pénètre dans le Centre

S a m e d i 2 0 a v r i l 2 0 1 9

Le 29 janvier 2017, un homme lourdement armé pénètre dans le Centre Islamique de Québec : il ouvre le feu sur les fidèles, alors réunis pour la prière. Un frère, témoin de cette effroyable scène, prend refuge

derrière un pilier – à coté de lui, une petite fille. Il se saisit d’elle et la couvre, pour la protéger de l’horreur qui la menace, conscient que c’est sa vie qui se joue désormais.

Christchurch, Nouvelle-Zélande, le 15 mars 2019 : de nouveau la haine prend les armes. Deux mosquées de la ville sont touchées par une attaque terroriste perpétrée par un homme australien : 50 morts. Parmi eux, une sœur : Husna Ahmad. Elle est tuée après avoir aidé femmes et enfants à fuir les lieux, alors qu’elle venait porter secours à son époux en fauteuil roulant. Aujourd’hui rescapé, ce frère a publiquement témoigné du sentiment de miséricorde qu’il éprouve vis-à-vis de celui qui, guidé par l’ignorance et l’intolérance, a commis cet acte innommable.

Alors que nous sont contés ces deux terribles histoires, l’émotion emplit la Salle de Conférence de cette 36e RAMF. Elle se lit sur les visages, parcourt la salle, dans le silence et les larmes à peine retenues. Pour rendre hommage aux musulmans du Québec et de Nouvelle-Zélande, Musulmans de France a convié deux rescapés de l’attaque de Québec : Boufeldja Benabdallah, président du Centre Islamique de Québec et Mohamed Haroun, ancien membre de ce même Centre. A leurs côtés, Mustafa Farouk qui préside la Fédération Des Associations Islamiques de Nouvelle-Zélande. Dans un échange modéré par le militant et documentariste Abderrahmen Hedjoudje, il s’agit de faire entendre cette parole nécessaire : celle de témoins de l’horreur, de rescapés du drame. Celle de survivants. Dire, raconter, pour ne pas oublier. Et par l’échange, par le dialogue, répandre la miséricorde que Dieu a placée dans nos cœurs. De la violence, de la cruauté, peuvent naitre de nobles sentiments : compassion, compréhension et solidarité. Ainsi après le drame, tout un chacun est amené à porter le regard sur notre communauté et sur l’éthique qui est la nôtre : ils y découvrent alors la sérénité, la paix, l’ouverture et toutes ces valeurs qui guident nos pas sur le chemin de l’unité, du « vivre ensemble ». La marche de l’Humanité peut parfois prendre d’éprouvants détours, mais c’est avec la force de résilience que portent les femmes et hommes de foi que l’avenir, encore, se construit.

Construire l’Avenir,par la Mémoire et le Pardon.TEXTE : A&L

L e F l a s h A c t u d e 2 2 H 0 0

Directeur de la publication : Mokhtar SeriketRédactrice en chef : Aïcha ElmaftahMise en page : Ali Belkheir

RENCONTRE ANNUELLE DES MUSULMANS DE FRANCEMusulmans de France

20 rue de la Prévôté - 93120 - LA COURNEUVETél. : 01 43 11 10 60 - Fax : 01 43 11 10 61

[email protected] - [email protected] - www.uoif-online.com

Page 2: Samedi 20 avril 2019 Le Flash Actu de 22H00 Construire l’Avenir, … · 2019. 4. 20. · Samedi 20 avril 2019 L e 29 janvier 2017, un homme lourdement armé pénètre dans le Centre

Animant le débat philosophique depuis des décennies, la question sur le propre de l’homme est toujours au centre de l’attention. L’islam intègre cette problématique et fait

émaner la thèse selon laquelle le propre de l’homme est la faiblesse et la pauvreté, elles sont indissociables à l’homme, elles le caractérisent dans son essence. La pauvreté est une propriété propre à l’homme, il lui incombe ainsi d’avoir conscience de celle-ci car elle établit une relation entre l’homme et son Seigneur. L’homme est par nature pauvre, il né pauvre, dénudé, dénué de savoir, de connaissance et de pouvoir, ce n’est qu’au fil de sa vie qu’il va acquérir des compétences et capacités (intellectuelles, physiques). Cette pauvreté s’exprime dès la naissance jusqu’à sa mort et encore plus le jour de la rétribution car la mort est une nouvelle naissance pour la vie éternelle.Dès l’arrivée de l’homme dans ce monde on perçoit sa faiblesse et sa pauvreté. Nous

« La pauvreté :le propre de l’homme »TEXTE : HH et BEN KHELIL Yasmine

devons donc méditer et réfléchir sur nos personnes. Ce travail philosophique permet à l’homme de renforcer sa relation avec Dieu. En effet, l’homme va s’inscrire dans le chemin de la connaissance, connaissance de sa personne et de son Créateur. C’est ainsi que débute le cheminement spirituel

et intellectuel. L’homme est sujet à une volonté il doit éviter le polythéisme et vouer sa vie à l’adoration car elle est une récompense et un mérite en soi.

Intervient alors un travail d’introspection et d’interrogations existentielles sur notre mission et notre rôle sur cette terre. Dès lors, s’immisce la finalité première du message de l’islam, la soumission à Dieu en l’adorant et en lui obéissant. La pensée islamique dénonce orgueil et individualisme dans tout ce que l’homme peut acquérir comme savoir, richesse, pouvoir et qui en réalité ne proviennent que du Seigneur des cieux et de la terre. Les illusions que l’homme peut se faire sur sa force, sa richesse, son pouvoir ou son savoir ne font que renforcer en réalité sa dépendance à Dieu, car l’ensemble de ses qualités ne sont que des dons que Dieu attribue à ses serviteurs et l’assistance de Dieu permet la réussite. La connaissance et la conscience de soi-même induisent la connaissance de Dieu car c’est auprès de lui que l’homme va chercher le bonheur. L’homme a donc un devoir d’humilité face à la grandeur et l’omniscience de son Seigneur. Ce devoir d’humilité est sans aucun doute le fruit d’un cadeau de Dieu, le cadeau de la guidance, qui revient à lui, l’éternel bienveillant

Dans un monde où le capitalisme sévit durement et provoque des conséquences désastreuses sur l’humanité à toutes les échelles : environnementale, humaine, sociale, culturelle et politique, l’urgence à

penser un avenir plus sain et serein devient une impérieuse nécessité. Si les consciences sont enfin disposées à adopter, dans une certaine mesure, un comportement écoresponsable, c’est au tour de la finance dite « islamique » de penser et poser une éthique de la responsabilité. Depuis des décennies, des acteurs présents sur le terrain s’efforcent de promouvoir des valeurs humanistes au sein même de systèmes privilégiant parfois la logique du profit au détriment de l’aspect moral et social.

C’est le pari que FIRST UNION a décidé de relever. Après avoir passé près de 14 ans dans le milieu bancaire dont 7 ans comme directeur d’agence, Christophe BARTHELEMY son président a souhaité mettre ses compétences au service de la communauté musulmane. Après l’obtention d’un MBA Finance Islamique, il crée un cabinet de conseil en gestion de

FIRST UNION :Construire l’avenir économique des musulmans par l’éthiqueTEXTE : Insafe

patrimoine conforme à l’éthique islamique. Parce que l’éthique et le client sont la priorité de FIRST UNION, cette dernière propose une démarche à la fois innovante et révolutionnaire dans son approche en mettant le client au cœur de sa démarche. Soucieux d’offrir un service de qualité et le plus complet qui soit, FIRST UNION offre tous les produits existants sur le marché certifiés conforme ainsi qu’un panel de solutions permettant d’avoir une véritable gestion de patrimoine avec des services adaptés à la situation de chaque client. Les prospects ayant tous des profils différents, la force de FIRST UNION consiste à réaliser, dans un premier temps, un bilan patrimonial gratuit afin de maîtriser la situation de ces derniers et leur proposer les solutions les plus profitables. En tant que cabinet « indépendant », FIRST UNION n’a pas le droit de conserver les commissions des fournisseurs de produits. Ainsi, elle est légalement obligée de reverser les sommes aux clients et de leur proposer une facturation pour ses conseils. Cela permet de faire preuve d’une véritable éthique et pour le client ce sont de véritables économies à la clé. La valeur ajoutée de FIRST UNION est également d’apporter ses compétences en termes de défiscalisation et d’héritage. Sur ce dernier point, la société vient de créer avec le Dr Mohyedine HAJJAR

le site internet islam-heritage.eu qui aura pour vocation de faire coller le droit musulman de l’héritage avec la règlementation française tout en veillant aux aspects environnants (fiscaux, juridiques…).

Parce que l’avenir économique des musulmans est au cœur des préoccupations de FIRST UNION, son président souhaite renforcer les possibilités de ces consommateurs spécifiques en termes de financement immobilier et professionnel. Le Conseil Européen de la Fatwa ayant très bien compris cette faiblesse autorise ainsi des avis juridiques pluriels permettant désormais de faciliter de nouvelles solutions économiques.

Toute l’activité de FIRST UNION est alors pensée dans le but d’améliorer la situation des musulmans afin de les faire évoluer par le levier économique ce qui leur permettra de participer pleinement à l’essor de la société. Il existe une richesse dans la finance islamique telle que les champs sont considérables, des chantiers sur lesquels la société travaille : financement des études, développement d’un véritable esprit d’entreprenariat avec un accompagnement des créateurs par des professionnels (chef d’entreprise, expert-comptable, financier…), transmission du savoir-faire, création d’une dynamique permettant aux musulmans ayant des ressources de financer les besoins économiques de la communauté, création de montage afin de rapprocher les besoins de financement des lieux de cultes avec les projets entrepreneuriaux… Autant d’aspects qui permettront aux français musulmans de participer à l’essor économique de la France.

Page 3: Samedi 20 avril 2019 Le Flash Actu de 22H00 Construire l’Avenir, … · 2019. 4. 20. · Samedi 20 avril 2019 L e 29 janvier 2017, un homme lourdement armé pénètre dans le Centre

Qu’est-ce que la nation ? Mais surtout, pourquoi tant de souffrance en 2019 ?

L’actualité mouvementée de ce cette année n’a eu de cesse de faire dialoguer ces deux concepts tant sur le plan politique

que sur le plan socio-économique, voire même psychologique.

Marwan Muhammad, militant associatif et ancien directeur du Collectif Contre l’Islamophobie en France, offre des pistes de réflexions dans son ouvrage « Nous (aussi) sommes la Nation », paru en 2017. Après avoir rendu un hommage appuyé aux organisateurs de la RAMF ainsi qu’aux bénévoles, il a eu une pensée toute particulière pour les personnes en souffrance. La souffrance est d’abord synonyme de perte dans sa forme la plus extrême, qu’elle soit d’ordre matérielle ou humaine. Néanmoins, il ne faut pas occulter le fait qu’elle peut également prendre plusieurs formes qu’elles soient psychologiques, sociales, politiques ou économiques. Il souligne que l’innovation technologique qui est la nôtre, ne constitue en rien un rempart contre ces dernières.

Ce sont les différentes communautés en souffrance qui ont été mises en lumière ainsi que

« Nous (aussi) sommes la Nation »TEXTE : Insafe

la spécificité de ce mal-être, propre à chacune d’elle. Ainsi les classes populaires peinent à joindre les deux bouts et se battent pour obtenir la considération de leurs représentants politiques. Quant aux musulmans vivant en France, ils sont confrontés à l’image d’étrangers qui leur est renvoyée, comme s’ils étaient entrés par effraction. D’où la nécessité constante de se justifier pour ces derniers, voire de réagir, ce qui constituent « des erreurs » à ses yeux. Les musulmans ont acquis la légitimité intellectuelle, professionnelle dans les domaines où ils contribuent à la société.

M. Muhammad nous interpelle quant aux solutions, il faut que les musulmans apprennent à prendre du recul. Ceci implique un changement de posture : devenir acteur de son destin en

prenant des initiatives aussi bien collectives qu’individuelles. Il cite notamment la « grande consultation des musulmans » lancée en 2018 afin de recenser les problèmes auxquelles la communauté est confrontée. Celle-ci a permis d’établir des priorités, aussi bien au niveau cultuel qu’au niveau de la déconstruction des préjugés qui visent des musulmans.

Cependant, il souligne un problème majeur qui est la faiblesse des adhérents, des bénévoles, et de l’investissement financier en faveur du CCIF, limitant de fait les moyens d’actions. C’est la raison pour laquelle il clôture son intervention en affirmant qu’: « il faut développer parmi les associatifs musulmans une culture de travail en commun afin de ne plus être consommateur mais acteur ».

FIllustrateur franco-tunisien, Skanderous est diplômé de l’école d’art Estienne, de l’école française des attachés de presse et du New York Institute of Technology. L’artiste-designer de 32 ans présente aux

visiteurs de cette 36e RAMF son exposition « Entre Orient et Occident » : l’on y découvre un nombre important d’œuvres colorées, aux inspirations multiples. Passionné par l’art de la mosaïque (zellige), Skanderous s’est d’abord essayé à la reproduction de motifs ornant mosquées et palais à travers le monde. Il finira par apporter à son art des touches personnelles – agrémentant ses œuvres picturales de personnages, d’objets et de motifs qu’il puise dans ses goûts, ses souvenirs, ses engagements et ses passions. Ainsi, le temps de cette exposition, Mona-Lisa, Frida Khalo Mohamed Salah, Sangoku ou encore Oum Kalthoum s’invitent à la Rencontre Annuelle des Musulmans de France.Articulant son double héritage mais aussi l’intime et le politique, la culture populaire et les références classiques, cet artiste talentueux nous invite au voyage – et à dépasser les frontières, quelles qu’elles soient.

Une invitation artistique au dépassement des frontièresTEXTE : A&L

Page 4: Samedi 20 avril 2019 Le Flash Actu de 22H00 Construire l’Avenir, … · 2019. 4. 20. · Samedi 20 avril 2019 L e 29 janvier 2017, un homme lourdement armé pénètre dans le Centre

Le thème de l’écologie est aujourd’hui familier à tous. La préservation des ressources et écosystèmes résonne pour beaucoup d’entre nous comme une de nos responsabilités fondamentales sans que nous sachions véritablement comment la mettre en œuvre. Cependant nous pouvons tous agir par de

petits gestes simples au quotidien pour préserver la terre, le végétal et l’animal et transmettre aux générations futures une planète plus saine.

Musulmans de France s’est saisi de l’écologie et a tenu à lui donner une place centrale au sein du pavillon jeunesse pour informer le public en lui donnant l’opportunité de rencontrer des associations qui donnent des clefs pour adopter naturellement ces gestes éthiques que nous avons oubliés et des professionnels passionnés par leur ambition de vivre en perpétuant les savoir-faire pérennes via l’apiculture, la permaculture, l’élevage ou l’abattage des animaux qui respectent l’animal et le consommateur de leurs produits. L’espace écologie de la RAMF est devenu un accélérateur de l’esprit collaboratif qui unit les professionnels musulmans ou non, qui se reconnaissent dans la volonté d’incarner l’esprit du Khalifa dont Dieu nous a anoblit. La Ferme Pédagogique présente sur l’espace est venue présenter ses activités avec plusieurs de leurs animaux destinées à offrir une opportunité d’insertion par le soin donné à l’animal. Chèvres, oies, poules et même un cochon sont présents. Prendre soin des animaux offre l’opportunité à des personnes qui sortent de prison, des enfants autistes ou toute personne qui le souhaite de s’intégrer dans le cycle du vivant et sentir l’importance qu’il revêt via ce don de lui-même. La présence du cochon étonne certains visiteurs. Beaucoup d’enfants viennent le voir avec curiosité. En tant que créature de Dieu, sa présence est naturelle. Sur une exploitation, il offre de multiples services : il produit un engrais de bonne qualité, il recycle certaines ordures non traitées, il laboure la terre avec ses pieds. Deux apiculteurs sont venus sensibiliser le public au cycle de production naturel de la propolis, la gelée royale et le miel, qui sont loin de la surexploitation des ruches souvent pratiquée aujourd’hui pour faire face à l’importance de la demande mondiale.« Ma boucherie solidaire » quant à elle a développé un savoir-faire valorisant l’utilisation juste de la viande des bêtes élevées dans le souci du bio halal. A ce titre, Frédéric explique de quelle façon on peut optimiser notre consommation énergétique de façon à moins solliciter les ressources de la planète et diminuer notre facture d’énergie. Des agriculteurs sont venus présenter la permaculture. D’autres promeuvent leur initiative d’offrir des séjours pour se « mettre au vert » en participant aux travaux de l’exploitation et bénéficiant de moments de retraite spirituelle.Tous les acteurs de l’espace écologie ne sont pas musulmans. Tous sont unis par leur éthique et valeurs humanistes. Le meilleur des musulmans est celui qui est utile à la communauté humaine. La fraternité et l’entraide au nom de l’intérêt de notre planète et de l’humanité qui règnent parmi les acteurs de cet espace écologie qui ont à cœur d’apporter des solutions à chacun pour contribuer à leurs côtés à cette noble tâche, en est un excellent exemple.

Haram ou Halal ? Deux notions de « bien » ou de « mal » qui semblent définir notre vision de l’islam au quotidien, notre mode vie. Des notions qui nous semblent

essentielles pour catégoriser toutes nos actions, nos paroles, nos pensées, nos regards, en s’attardant parfois sur des détails, des futilités, souvent en contradiction avec les diverses écoles de pensées connues, ou la société dans laquelle nous vivons. Le défi d’appliquer la charia dans notre belle Nation Française ne devrait pas en être un, d’après les deux intervenants, l’imam et essayiste Tareq OUBROU ainsi que le théologien, imam également, Mohamed BAJRAFIL, tous deux d’accord sur le fait que les interprétations des règles de la charia devraient avant tout se faire sur des bases essentielles, les 5 piliers de l’islam. Plutôt que de s’encombrer d’un trop plein d’interdits et de restrictions, comme la gélatine de porc ou le fait de serrer la main d’un membre du sexe opposé, le musulman se doit de commencer à respecter ses propres capacités, pour embrasser une pratique

Islam d’occident, vers une jurisprudence assumée ?TEXTE : LURA

L’écologie ou l’urgence d’agirpour le bien de tousTEXTE : Herb.

qui ne soit pas une contrainte, ni pour lui, ni pour son voisin. Monsieur OUBROU nous rappelle le contexte incertain dans lequel nous sommes. Nous vivons une religion avec un ancrage dans la culture occidentale, qui est vecteur d’un réel problème chez les musulmans. En effet, beaucoup se focalisent sur l’accessoire, de manière que T. OUBROU qualifie d’« hypocrite », délaissant leur lien unique avec le Créateur. C’est pourquoi M. BAJRAFIL et T. OUBROU se permettent de nous le redire : apprenons à être libre, à réfléchir par nous-mêmes, éduquons nos jeunes pour qu’ils puissent renforcer le lien qu’ils ont avec Dieu, sans être des suiveurs et sans perdre du temps et de l’énergie à débattre entre les anciennes et nouvelles écoles de pensées. Concentrons-nous sur l’essentiel, notre adoration pour Dieu et tentons de vivre notre pratique avec envie, plaisir et solidarité.