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Année scolaire 2015-16 Sociologie Classe de Terminale SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES Chapitre 6 Intégration, conflit, changement social I. Quels liens sociaux dans des sociétés où s'affirme le primat de l'individu ? II. La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur du changement social ? Introduction/sensibilisation A. Place et rôle des conflits sociaux dans la société A1. Les conflits sociaux : pathologie ou facteur de cohésion sociale ? A2. Les conflits sociaux : moteurs du changement social ou résistance au changement ? B. Les mutations des conflits B1. L’évolution des conflits du travail B2. De nouveaux enjeux, de nouvelles formes de contestation Objectifs Savoirs Savoir-faire - Les conflits: pathologie ou facteur de cohésion sociale? - Les conflits : moteur ou résistance au changement ? - Comment ont évolué les conflits du travail ? - Quels sont les formes et les enjeux des nouveaux conflits sociétaux ? - Savoir exploiter les informations contenues dans un document Chapitre 6. Intégration, conflit, changement social |1 Question II. La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur du changement social ?

SCIENCES ECONOMIQUES ET SOCIALES · Web viewOn montrera que les conflits peuvent être appréhendés à partir de grilles de lecture contrastées : comme pathologie de l'intégration

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Année scolaire 2015-16 Sociologie Classe de Terminale

SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES

Chapitre 6Intégration, conflit, changement social

I. Quels liens sociaux dans des sociétés où s'affirme le primat de l'individu ?II. La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur du changement

social ?Introduction/sensibilisation

A. Place et rôle des conflits sociaux dans la sociétéA1. Les conflits sociaux : pathologie ou facteur de cohésion sociale ?A2. Les conflits sociaux : moteurs du changement social ou résistance au changement ?

B. Les mutations des conflitsB1. L’évolution des conflits du travailB2. De nouveaux enjeux, de nouvelles formes de contestation

Objectifs

Savoirs Savoir-faire- Les conflits: pathologie ou facteur de cohésion sociale?- Les conflits : moteur ou résistance au changement ?- Comment ont évolué les conflits du travail ?- Quels sont les formes et les enjeux des nouveaux conflits

sociétaux ?

- Savoir exploiter les informations contenues dans un document

Notions à acquérir : Conflits sociaux, mouvements sociaux, régulation des conflits, syndicatAcquis de première : conflit

Que dit le programme ? « On montrera que les conflits peuvent être appréhendés à partir de grilles de lecture contrastées : comme pathologie de l'intégration ou comme facteur de cohésion ; comme moteur du changement social ou comme résistance au changement. On s'intéressera plus particulièrement aux mutations des conflits du travail et des conflits sociétaux en mettant en évidence la diversité des acteurs, des enjeux, des formes et des finalités de l'action collective. »

Chapitre 6. Intégration, conflit, changement social |1Question II. La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur du changement social ?

Année scolaire 2015-16

Chapitre 6Intégration, conflit, changement social

Dossier documentaire :II. La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur du changement

social ?

Sensibilisation/Introduction

Document 1Dans Why Men Rebel ? (1970), Ted Gurr met en avant la notion de « frustration relative ». Il désigne ainsi l’écart entre les valeurs qu’un individu détient (revenu, poste ou reconnaissance) et celles qu’il se considère en droit d’attendre. La contestation survient lorsque cet écart est considéré comme trop grand. […]Du reste, la prise de parole protestataire n’est pas la seule réaction possible lorsqu’un mécontentement est ressenti. Comme l’a noté Albert Otto Hirschman dans Défection et prise de parole (1970), on peut alors opter également pour le retrait individuel (« exit ») ou encore demeurer malgré tout loyal. Le même avance par ailleurs l’idée d’un mouvement de balancier historique faisant alterner des périodes où les agents sociaux privilégient le repli sur la sphère privée et la consommation, et d’autres où ils s’engagent davantage dans la vie publique ; la déception suscitée par l’un ou par l’autre des investissements expliquant, selon lui, l’alternance.

Source : Igor Martinache, L’alchimie des conflitssociaux, Alternatives Economiques n° 294 - septembre 2010

a) Pourquoi, d’après la théorie de la frustration relative, un individu se mobilise-t-il ?b) La frustration relative conduit-elle nécessairement à la mobilisation ?

A. Place et rôles des conflits sociaux dans la sociétéA1. Les conflits sociaux : pathologie ou facteur de cohésion sociale ?

Document 2. Emile Durkheim : le conflit comme forme pathologique de l’intégration socialePour l'auteur des Règles de la méthode sociologique (1895), toute société normale implique la mise en oeuvre de mécanismes d'intégration qui limitent considérablement l'ampleur des conflits. [...] Elaborée au moment où la France connaît un fort développement des luttes sociales, […] l’oeuvre de Durkheim concerne les moyens de rétablir cette intégration si indispensable au fonctionnement de l'ordre social. [...] Il en vient ainsi à considérer la crise morale de la société française si propice à l'épanouissement des conflits extrêmes comme le résultat d'une grave déficience de la fonction régulatrice que doivent toujours exercer à ses yeux les normes collectives.

Source : Pierre Birnbaum, « Conflits », in Raymond Boudon (dir.), Traité de sociologie, PUF, 1992

Les sociétés modernes présentent certains symptômes pathologiques, avant tout l'insuffisante intégration de l'individu dans la société. […] Pour expliquer les conflits sociaux, Emile Durkheim utilise donc cette conception d'un dysfonctionnement social auquel il faut remédier. Il ne croit pas aux vertus du développement des luttes sociales et du socialisme et considère plutôt l'« agitation sociale » comme un obstacle au retour à un état non pathologique.

Source : G. Gil, « Emile Durkheim », leconflit.com, 26 mai 2008

a) Dans quelle mesure le conflit est le signe d’un dysfonctionnement social ?b) En quoi les conflits remettent-ils en cause l’intégration sociale ?

Document 3. Manuel p267 doc. 3 « Les émeutes des banlieues en 2005 » + Questions 1 & 2Chapitre 6. Intégration, conflit, changement social |2Question II. La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur du changement social ?

Albert Otto HIRSCHMAN (1915-2012)

Economiste américain, connu notamment pour son analyse des questions de développement. Selon lui, cela résulte moins d’un apport de ressources financières que de la capacité à mobiliser les ressources cachées des hommes.Il analyse également les « microfondements d’une société démocratique », pointant notamment le rôle positif de certains conflits dans l’économie de marché.

Ouvrage en lien avec le chapitre : Défection et prise de parole. Théorie et applications, Fayard, 1995.

Document 4. Manuel p266 doc. 1 « Le conflit, résultat d’un dysfonctionnement social ? » (1er §)

Compléter le texte à l’aide des termes suivants : conflits, relations sociale, destructions, divergences, reconnaissance

Selon Georg Simmel, les _____________________________ sont très courants dans la vie sociale, car ils surviennent en raison des nombreuses _____________________________ d’intérêts et de désirs entre les acteurs. En ce sens, ils sont normaux c’est-à-dire qu’ils sont présents dans chaque société.Le conflit permet de construire des _____________________________ entre ceux qui sont en conflit : il ne conduit pas à la « _____________________________ » des acteurs, mais au contraire à la _____________________________ de l'existence de l'adversaire ; et il permet la mise en œuvre des solutions négociées entre ces adversaires.

Document 5. Manuel p267 doc. 4 « La grève générale en Guadeloupe en 2009 » + Question 1, 3 & 4Les conflits sont régulateurs et producteurs de normes - Plus encore, non seulement ils sont intégrateurs et produisent du lien social avec les participants, mais aussi avec les groupes opposés :

C’est favoriser la mobilisation et l’organisation en groupes d’intérêts (syndicats) : donc favoriser la cohésion interne Et désigner des porte –parole capables de négocier avec l’adversaire = double relation sociale : ils permettent le

dialogue social : d’exprimer des revendications, de s’organiser, de se coaliser, de débattre, de relâcher la pression et de trouver des compromis.

- Ils permettent aussi la production de nouvelles normes, permettant le changement social dans une société. Exemples : reconnaissance des syndicats, du droit de grève ; la mise en place de procédures de négociation pour aboutir à un accord ; alarme sociale ; Avec les délégués du personnel, les représentants syndicaux (à partir de 50 salariés), dans les conseils d’administrations, on a maintenant une micro-société avec des acteurs dont les intérêts divergent, mais qui discutent. (Avant décisions d’en haut, sans concertation, sans avis à donner)

- Les conflits expriment aussi un respect des normes de fonctionnement de la société. Ils ne se font pas de manière anarchique ! Il y a des règles du jeu conflictuel, la violence est canaliséeA travers les conflits, on voit les traces d’une intense réglementation préalable et d’une coopération sociale reconnue

La régulation des conflits : Ensemble des règles qui permettent de maintenir le fonctionnement de la société malgré l'existence de conflits sociaux. ensemble de règles et d’institutions, résultant d’une construction sociale issue notamment des confrontations sociales précédentes, qui permettent l’expression des conflits mais aussi de canaliser les oppositions et d’organiser la négociation entre les partenaires sociaux. Les organisations syndicales et la mise en place d’une réglementation en sont les principaux piliers. = Ces dispositifs stabilisent et modèrent les conflits, sans pour autant les supprimer.

c’est le processus classique, pour tout groupe social qui veut réaliser ses idéaux, doit sortir de sa marginalité, s’institutionnaliser et trouver un compromis avec le reste de la société, qu’elle contribue ainsi à transformer. ceux-ci obéissent à des règles mais contribuent en outre à en produire de nouvelles. C’est donc un type de relation sociale particulier : - Dans les conflits se créent de l’unité - A l’issue du conflit se créent de nouvelles règles sociales- Les conflits ne s’expriment pas de manière anarchique : il y a des règles préalables

BilanCompléter le texte à l’aide des termes suivants : syndicats / rôle intégrateur / règles / pathologique / cohésion sociale/ anomie / normaux / la solidarité / conflictualité / manque d’intégration/ compromis / la régulation des conflits / changement social/ l’adversaire/

La construction de la démocratie et de l’Etat Providence a réduit les tensions sociales. Pour autant il n’y a pas de réel

déclin de la _____________________________. Faut-il voir tous ces conflits comme des problèmes que rencontrerait la

société ? Ou bien comme des phénomènes tout à fait _____________________________, source de cohésion sociale qui plus

est ?

Certains conflits semblent révéler un _____________________________: avec les émeutes de banlieue (en 2005 en

France, ou en 2011 au Royaume-Uni), on est en présence d’une _____________________________ profonde (mal-être d’une

partie de la jeunesse qui se sent durablement exclue, absence d’avenir social, absence de relais médiatique et d’action politique

concertée). Mais c’est oublier que la culture de rue est aussi intégratrice. On peut aussi penser que les mutations rapides de nos

sociétés produisent aussi de plus en plus de tensions : conséquences du ralentissement économique, mondialisation, inégalités, Chapitre 6. Intégration, conflit, changement social |3Question II. La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur du changement social ?

apparition de nouvelles revendications, défense de nouvelles valeurs etc.. Mais historiquement, les sociétés sont passées par de

nombreux conflits sans pour autant disparaître : une situation « _____________________________», c’est-à-dire avec un

niveau de conflictualité plus important que d’habitude, peut ainsi provoquer un certain _____________________________ sans

pour autant constituer une « menace » pour la cohésion sociale : Mai 68 peut être un exemple classique.

C’est ainsi que les sociologues mettent aujourd’hui l’accent sur le _____________________________ du conflit : l'idée

est d'abord que le conflit n'est pas le contraire d'une relation sociale mais bien un type particulier de relation. Il crée du lien, il

crée de l’unité, en « resserrant les rangs » contre _____________________________ d’abord (Juifs dans l’Allemagne nazie,

Eglise catholique contre les hérétiques, chasse aux étrangers et montée de l’extrême-droite dans la Grèce actuelle en crise) : le

groupe est plus fort, plus structuré, dispose d’un but commun... Le conflit socialise aussi les individus, qui acquièrent de

nouvelles normes et valeurs et développent des relations de sociabilité. Plus généralement le conflit crée de l’unité et de

_____________________________ : la grève générale en Guadeloupe contre la vie chère (2009) est un bon exemple de « conflit

qui relie », en renforçant les liens sociaux entre Guadeloupéens qui n’auraient, sans cela, eu aucune raison de se rassembler.

Plus encore, les conflits permettent d’exprimer des revendications, de s’organiser, de se coaliser, de débattre mais aussi

de trouver des _____________________________ et donc participent au dialogue social : ainsi sans conflit, il est difficile

d’amener des groupes aux intérêts très divergents à la table des négociations. Les conflits sociaux obéissent aussi à des règles

préalables : _____________________________ est ainsi l’ensemble de règles et d’institutions,

(_____________________________, réglementation du travail, délégués du personnel…) résultant d’une construction sociale

issue notamment des confrontations sociales précédentes, qui permettent l’expression des conflits mais aussi de canaliser les

oppositions et d’organiser la négociation entre les partenaires sociaux. Ces dispositifs stabilisent et modèrent les conflits, sans

pour autant les supprimer. De plus, ils contribuent à produire d’autres _____________________________, permettant à la

société de continuer à fonctionner. Ils produisent donc de la solidarité et de la _____________________________.

A2. Les conflits sociaux : moteurs du changement social ou résistance au changement ?

Pour Karl Marx, les conflits sont tout à fait normaux, car les sociétés sont fondamentalement traversées de tensions, ce sont des lieux de lutte… et c’est cette lutte qui détermine toute l’histoire de l’Humanité et permet le changement social. Mais si le changement peut être l’objet de luttes sociales, la résistance et le maintien des acquis sociaux sont aussi de puissants enjeux de mobilisation.

i. Les conflits sont le principal moteur de l’histoire

Marx faisait de la lutte des classes le principal moteur de transformation des sociétés. Le rôle des classes sociales dans le changement social est incontournable.

Le mouvement social ouvrierLe mouvement ouvrier naît vraiment dans la 2ème moitié du 19ème siècle. - A partir de 1864 (droit de grève) : intense mobilisation collective gagne les classes populaires. Au début, les grèves sont locales, isolées, et ponctuelles, mais néanmoins violentes et massivement suivies par les ouvriers d’une même entreprise.- Les capitalistes n’hésitent pas à faire intervenir des milices privées ou la police pour tirer sur les manifestants, ou à pratiquer le « lock out », en clair le licenciement des grévistes (interdit en 1950).- 1884 (droit syndical) : les ouvriers se syndiquent massivement un conflit se propage très vite dans toutes les entreprises d’une même branche (1906 : Première grande grève générale, qui permet d’obtenir un jour de repos hebdomadaire).

Ces conflits sociaux ont été le moteur du progrès social. Le mouvement ouvrier a été un acteur essentiel de la construction de l’Etat Providence :- Il a participé à la construction de droits sociaux à partir des luttes qui existaient dans les entreprises. - Droits du travail, création d’un statut salarial protecteur,- Mais aussi sur les grandes questions sociales, même si elles n’avaient pas de lien direct avec le travail (retraites, santé, Sécurité sociale…)

Chapitre 6. Intégration, conflit, changement social |4Question II. La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur du changement social ?

Le mouvement ouvrier en a été l'exemple typique de ce qu’on appelle un mouvement social : ensemble d’actions collectives qui visent le changement partiel ou total de la société et qui sont portés par des groupes sociaux particuliers.

D’autres groupes ont aussi été porteurs de changement socialA partir des années 1960, d’autres groupes participent, par leurs luttes, au changement social :

Actions collectives menées par… Production de nouveaux droits

Le mouvement des droits civiques aux USA (1960’s)

Egalité entre les Noirs et les Blancs (notamment droit de vote, accès à certains métiers et études, éligibilité…)

Les féministes Contraception, IVG, parité, égalité salariale

Les homosexuels PACS, condamnation pour des faits homophobes, mariage homosexuel…

Les écologistes Normes écologistes, principe de précaution, limitation des OGM, etc.

Les régionalistes Création des régions en 1972, lois sur la décentralisation (plus de compétences aux collectivités locales), autonomie administrative de certaines régions.

Les militants contre le racisme

Lois anti-discriminations, mesure de discrimination positive (quotas dans certaines administrations américaines, par exemple.), condamnations pour des faits et propos racistes.

Les mouvements de défense des immigrés

Régularisation, nouvelles conditions de séjour, projet de vote des étrangers aux élections locales.

Le mouvement des mal-logés

Droit au logement opposable (= l’Etat doit trouver une solution au mal-logement s’il ne peut pas proposer un logement social à ceux qui y ont droit), construction d’un certain % de logements sociaux dans les villes.

Les altermondialistes Labels éco-responsables, taxe sur les transactions financières.

ii. S’opposer pour résister au changement

Document 6. Manuel p265 doc 4 « Les éoliennes : ‘’pas dans mon jardin’’ » + Questions

On peut ainsi observer qu'un certain nombre de conflits prennent pour enjeux la résistance au changement, en particulier lorsque ceux-ci s'incarnent dans la « modernisation » des entreprises ou de l'État présentée comme « nécessaire » mais qui viendrait menacer le statut et l’identité conférés aux personnes par la société au travers du travail. L'accent peut être mis sur les contextes socio-historiques : c'est en fonction de ceux-ci, et notamment des rapports de force qu'ils impliquent, que les conflits peuvent se situer comme moteur ou résistance au changement. Le caractère défensif de certains mouvements pourrait ainsi traduire d'abord un affaiblissement des ressources des groupes concernés, par exemple des ressources politiques des ouvriers qui ne bénéficient plus d'une représentation aussi importante et organisée que par le passé.Attention : ce ne sont pas parce qu’il résiste au changement qu’ils sont archaïques et que leur action n’est pas légitime ! Tout changement n’est pas forcément bon (débat sur les OGM, la réforme des retraites, etc.)

B. Les mutations des conflitsB1. L’évolution des conflits du travail

Une diminution apparente de la conflictualité du travailDocument 7. Manuel p260 doc. 1A « La grève, forme typique du travail ? »

En 2004, la DARES (Direction de l’animation et de la recherche des études et des statistiques du ministère de l’Emploi) a recensé en France environ _____________________________ journées individuelles non travaillées pour fait de grève dans les entreprises privées (hors transport).Tendance : _______________________________________________________________________________________D’une manière générale, on observe depuis 1975 une _____________________________ extrêmement forte du nombre de grèves qui constituent la forme la plus traditionnelle et ritualisée des conflits du travail.

De nouvelles formes de conflictualitéDocument 8. Manuel p260 doc. 1B « D’autres formes »

a) En quoi ce diagramme relativise-t-il la baisse de la conflictualité du travail ?b) Comment expliquer les évolutions des formes de conflictualité ?

Chapitre 6. Intégration, conflit, changement social |5Question II. La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur du changement social ?

Des conflits pas seulement défensifsDocument 9. L’évolution des thèmes de conflits collectifs (champs : établissements de 20 salariés et plus ; source : DARES, 2007)

Que signifie la donnée entourée ?

De nouveaux acteurs participent aux conflits du travailDocument 10. Le taux de syndicalisation en France

a) Peut-on dire que les syndicats peuvent encore réguler les conflits en France aujourd’hui ?b) En quoi la contestation des cadres se distingue-t-elle des formes de contestation traditionnelles ?

Document 12. Synthèse de l’évolution des conflits du travail

Période Niveau des conflits Revendications Formes de la mobilisation Principaux acteurs

Les Trente Glorieuses (1945-1974)

Echelon national/ interprofessionnel

Partager les fruits de la croissanceHausse du PHA

Grève lancée par les syndicats

Ouvriers des grandes entreprises (mines, métallurgie, automobile, etc.)Syndicats

Depuis les années 1990

Entreprises privées

Maintien de l’emploi contre les délocalisations, les restructurations

Mais aussi thèmes plus classiques : formation, salaires, droit syndical, etc.

- Grèves et manifestations- Judiciarisation, prudhommes, conflits plus individuels- conflits localisés- formes diverses d’expression de la conflictualité- radicalisation parfois violente

Les employés des entreprises menacées par les licenciements

Tout type de salarié, les cadres étant les + protestataires

Tout type d’entreprises

Parfois à distance des syndicats

Secteur public (conflits fréquents par métier)

Maintenir la protection sociale et les services publics

Syndicats, coordination, grève « par procuration » (soutien de l’opinion publique sans mobilisation des salariés du privé), manifestations

Salariés de niveau intermédiaire liés à l’Etat : infirmières, cheminots, enseignants, etc.Syndicats

Chapitre 6. Intégration, conflit, changement social |6Question II. La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur du changement social ?

Document 11. De nouveaux acteursA la fin des années 1990, les comportements politiques et sociaux des cadres ont changé. Jusqu’ici loyale courroie de transmission de la direction, on les a vus se syndiquer plus massivement que la moyenne des salariés, initier des conflits sociaux, porter des affaires devant les prud’hommes, utiliser Internet pour mobiliser leurs réseaux et marquer leur opposition, avec des méthodes allant du simple cynisme à la résistance ouverte. Bien sûr on note également un désengagement vis-à-vis de l’entreprise, de retrait et de distance vis-à-vis des formations syndicales traditionnelles, comme l’atteste le succès de SUD auprès des cadres de la SNCF ou d’EDF. Il n’en reste pas moins que les cadres sont aujourd’hui, la PCS qui participent le plus à des actions protestataires (plus de la moitié, contre seulement un tiers pour l’ensemble des salariés). Source : A. Reverchon, « Les cadres continuent à s’impliquer mais contestent

l’entreprise », Le Monde, 3 janvier 2006

B2. De nouveaux enjeux, de nouvelles formes de contestation

Document 13. Valeurs post-matérialistes et transformation des conflitsRonald Inglehart montre que, dans les sociétés occidentales, la satisfaction des besoins matériels de base pour l'essentiel de la population déplace les demandes vers des revendications plus qualitatives de participation, de préservation de l'autonomie, de qualité de vie, de contrôle des processus de travail. En effet, les anciennes générations qui ont connu la récession des années 1930 et la Seconde Guerre Mondiale ont été socialisées dans un contexte de privation matérielle : elles auraient ainsi tendance à privilégier la satisfaction des besoins matériels, notamment la croissance économique, la lutte contre la hausse des prix et la sécurité.Les nouvelles générations, qui ont bénéficié de la croissance économique des Trente Glorieuses, privilégient la satisfaction des besoins supérieurs et valorisent d'autres valeurs comme la qualité de vie, la liberté d'expression ou la participation politique des citoyens. Le passage de valeurs matérialistes à des valeurs post-matérialistes expliquerait l'existence de nouveaux mouvementssociaux. Inglehart qualifie de révolution silencieuse cette évolution. Le développement des valeurs d'estime de soi et la montée de la compétence politique, due à la hausse du niveau d'instruction, conduit à une plus forte demande de participation politique.

Source : R. Pradeau, à partir de R. Inglehart, The silent Revolution, Princeton University Press, 1977

Document 14. Manifestations altermondialistes contre le G20 et action de Greenpeace à Paris

Ronald Inglehart distingue les besoins physiologiques de base des besoins supérieurs de réalisation de soi. Les besoins de base

sont _____________________________ dans la mesure où ils portent sur les conditions matérielles d'existence (pouvoir

d'achat, sécurité, logement...).

Une fois ces besoins satisfaits au cours des Trente Glorieuses, les individus ont accordé une importance croissante à des besoins

non matériels, des valeurs _____________________________ comme l'épanouissement personnel, la réalisation de soi, la

liberté, la qualité de vie, etc.

La montée des valeurs _____________________________ permet de comprendre le développement depuis les années 1970 de

nouvelles revendications et donc de nouveaux types de _____________________________.

Il se développe des _____________________________ en dehors de la sphère du travail et du mouvement ouvrier, qu'on

nomme souvent « conflits sociétaux » et dont les revendications sont en grande partie postmatérialistes.

Exemples :

- mouvement _____________________________ (revendique la reconnaissance de l'égalité homme / femme),

- mouvement de défense de l'_____________________________ (revendique une meilleure qualité de vie),

- mouvements _____________________________ (revendique la reconnaissance de l'identité basque ou corse),

- mouvement _____________________________ (revendique l'égalité des droits et la reconnaissance de l'identité

homosexuelle).

- Etc.

Chapitre 6. Intégration, conflit, changement social |7Question II. La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur du changement social ?