Sciences économiques et sociales  Première  Cours 

1 Lycée Olympe de Gouges, Madame Nave‐Bekhti 

CHAPITRE 5 :  COMMENT LES INDIVIDUS SONT‐ILS SOCIALISES ? 

 

Notions à acquérir AuteursValeurs,  Normes, 

Rôles,  Statuts,  Reproduction 

Pierre BOURDIEU Norbert ELIAS Erving GOFFMAN Bernard LAHIRE 

 

INTRODUCTION Nous  commencerons par  une  analyse  du  sujet,  et  la  recherche  des  éléments permettant  de  rédiger une 

introduction au chapitre.  

I. LA SOCIALISATION S’ARRETE‐T‐ELLE UN JOUR ? A. Instances et mécanismes de socialisation… 

Nous  verrons  que  la  socialisation  est  réalisée  par  plusieurs  acteurs  ou  institutions  que  nous  appellerons instances de socialisation, par l’intermédiaire de différents mécanismes. 

Documents n°7 page 123, 11 page 126, 12 page 126 – 127, A. Travail de synthèse sous forme de schémas. 

B. … Nous permettent d’intérioriser de connaître les rôles à jouer Nous verrons comment  le processus de socialisation n’aboutit pas nécessairement à  la construction d’une 

identité uniforme pour chacun d’entre nous, mais plutôt à  la capacité à « jouer » des rôles sociaux différents selon les contextes dans lesquels nous sommes amenés à vivre.  

Documents n°9 page 124 – 125, 15 page 129, B, retour sur le cours sur la culture. Travail de rédaction d’une synthèse.  

II. SOMMES‐NOUS TOUS SOCIALISES DE LA MÊME MANIERE ? A. Les normes et valeurs varient dans le temps et l’espace 

A travers quelques exemples nous verrons que  les normes et  les valeurs à transmettre dans  le cadre de  la socialisation varient dans  le  temps et dans  l’espace, non pas au hasard, mais en  lien avec  la/les culture‐s au  sein desquelles la socialisation a lieu. 

Document C, retour sur le cours sur la culture. Travail de rédaction d’une synthèse.  

B. Les statuts sociaux conditionnent la socialisation En étudiant deux statuts sociaux, celui des femmes et celui des bourgeois et aristocrates, nous verrons que 

les  valeurs et normes  transmises  au  sein d’une même  société, d’une même  culture peuvent différer de manière importante. Nous essaierons de comprendre pourquoi de telles différences existent. 

Documents n°1 page 120, 2 pages 120 – 121, 3 page 121, 6 page 123, retour sur le cours sur la culture. Travail de rédaction des deux paragraphes de cette sous‐partie.   

CONCLUSION Vous rédigerez le bilan argumentatif du cours. Nous  préparerons  une  ouverture  ensemble  en  nous  posant  la  question  du  lien  entre  socialisation  et 

reproduction. Document statistique page 119.  

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Documents et questionnaires complémentaires Document A : la socialisation anticipatrice 

Presque n’importe qui est capable d’apprendre rapidement  le texte d’un rôle, assez bien pour donner à un public bienveillant le sentiment que ce que l’on est en train de simuler devant lui est réel. Et il en est ainsi, semble‐t‐il, parce que  les  relations  sociales ordinaires  sont elles‐mêmes  combinées à  la  façon d’un  spectacle  théâtral, par l’échange d’actions, de  réactions et de  répliques  théâtralement accentuées.  […] Cette aptitude à  changer de  rôle lorsque  c’est nécessaire n’a  rien pour  étonner.  En  effet,  en  apprenant  à  jouer nos  rôles dans  la  vie  réelle, nous réglons  nos  propres  productions  grâce  au  fait  que,  sans  en  être  bien  conscients,  nous  commençons  à  nous familiariser avec la routine de ceux à qui nous nous adressons. Et, lorsque nous finissons par être capable d’exécuter correctement une véritable routine, nous pouvons  le faire en partie grâce à une « socialisation anticipatrice1 », qui tient à ce que nous avons déjà, au cours de notre apprentissage, expérimenté la réalité qui est précisément en train de devenir  réelle pour nous. Quand quelqu’un  change effectivement de position dans  la  société et doit  jouer un nouveau rôle, on ne lui indique certainement pas dans tous les détails comment il doit se conduire, et la réalité de sa nouvelle situation n’est certainement pas d’emblée contraignante au point de déterminer sa conduite sans qu’il ait besoin d’y réfléchir davantage. 1. Notion forgée par Robert Merton dans Eléments de théorie et de méthode sociologique. 

Source : Erving GOFFMAN, La mise en scène de la vie quotidienne, 1. La présentation de soi, Paris, Minuit, 1973, traduit de l’américain The Presentation of Self in Everyday Life par Alain Accardo, 253 pages, extrait pages 73 – 74. 

Questionnaire : 1) Donnez des exemples de situations dans lesquelles vous devez changer de rôle social. 2) A partir du texte, proposez une définition de la socialisation anticipatrice. 

Document B : Plusieurs théories sur le résultat de la socialisation L’habitus 

L’habitus peut  se définir comme  le  résultat de  la  socialisation. Pierre Bourdieu en a proposé de multiples définitions au cours de son œuvre, dont celle‐ci est peut‐être la plus connue : « système de dispositions durables et transposables,  structures  structurées prédisposées à  fonctionner comme des  structures  structurantes, c’est‐à‐dire en  tant  que  principes  générateurs  et  organisateurs  de  pratiques  et  de  représentations  qui  peuvent  être objectivement adaptées à  leur but sans supposer  la visée consciente de fins et  la maîtrise expresse des opérations nécessaires pour  les atteindre, objectivement réglées et régulières sans être en rien  le produit d’obéissance à des règles,  et,  étant  tout  cela,  collectivement  orchestrées  sans  être  le  produit  de  l’action  organisatrice  d’un  chef d’orchestre ».  […]  Deux  habitus  peuvent  s’accorder  si  et  seulement  s’ils  résultent  du  même  processus  de construction sociale. Par exemple, deux bourgeois qui se rencontrent pour  la première fois seront, selon  la théorie bourdieusienne, en accord  immédiat (façon de se saluer, sujets de conversation, degré de connivence) parce qu’ils ont été socialisés de la même façon. […] Le schéma explicatif est le suivant : les premières expériences façonnent un habitus qui orientera  la pratique  future de  l’individu. Bourdieu propose ainsi une socialisation de classe : « S’il est exclu que tous les membres de la même classe aient fait les mêmes expériences et dans le même ordre, il est certain que  tout membre de  la même  classe a des  chances plus grandes que n’importe quel autre membre d’une autre classe  de  s’être  trouvé  affronté  aux  situations  les  plus  fréquentes  pour  les  membres  de  cette  classe ».  Ces expériences  différentes,  vécues  selon  des  ordres  et  des  calendriers  différents  selon  les  individus,  auront  des répercussions sur les pratiques à l’âge adulte. La socialisation primaire continue d’imprimer sa marque tout au long de la vie. […] L’homme pluriel 

« Un acteur pluriel est  le produit de  l’expérience –  souvent précoce – de  socialisation dans des contextes sociaux multiples  et  hétérogènes ».  En  affirmant  ainsi  que  l’homme  pluriel  résulte  d’une  socialisation  plurielle, Bernard  Lahire  s’attaque  à  l’unicité,  à  la  cohérence  et  à  la  transposabilité  des  expériences  de  socialisation  qui forment  l’habitus.  […]  Les  différences  de  comportement  d’un  contexte  à  l’autre  sont  le  produit  de  dispositions différentes  relatives  à  des  contextes  et  des  domaines  de  pratiques  donnés  et  acquises  lors  de  processus socialisateurs  distincts. »  […] Mais  cette  pluralisation  des  instances  de  socialisation  a  son  revers  et  entraîne  des problèmes : « dès  lors que  la famille ne constitue pas  l’unique  instance de socialisation primaire, rien ne garantit a priori  la  convergence  des  principes  socialisateurs  hétérogènes,  voire  concurrents,  et  même  potentiellement contradictoires des différentes instances qui interviennent ». 

Source : extraits de : Alexis TREMOULINAS, « Etat des lieux sur la socialisation », Ecoflash n°224, janvier 2008, 6 pages, l’auteur s’appuie ici sur Pierre BOURDIEU, Le sens pratique, Paris, Minuit, 1980  

et Bernard LAHIRE, L’homme pluriel. Les ressorts de l’action, Paris, Nathan, 1988. Questionnaire : 

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1) Pour quel auteur la socialisation primaire est‐elle plus déterminante que la socialisation secondaire ? 2) Pour quelles raisons selon lui la socialisation primaire a‐t‐elle cette importance ? 3) Quelles sont les raisons pour lesquelles l’autre auteur est en désaccord. 4) Cherchez dans vos expériences, dans  les documents du cours sur  la culture des exemples qui  illustrent 

les passages soulignés. 

Document C : Histoire d’une valeur et de ses normes 

 

 

 

  

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Source : Norbert ELIAS, La civilisation des mœurs, Paris, Calmann‐Lévy, 1973, traduit de l’allemand Über den Prozess der 

Zivilisation, édité en 1969, pages 218 – 223, « de quelques fonctions naturelles ». 

 Questionnaire : 1) Que retenez‐vous de ces différents textes ? 2) Quelles sont les valeurs que ces textes visent 

à transmettre ? 3) Les  normes  qui  en  découlent  sont‐elles 

toujours les mêmes ? 

ocument statistique page 119 Questionnaire : 1) De quel type de document statistique s’agit‐il ? 2) Quelles informations la source nous apporte‐t‐elle ? 3) Quelle est l’unité des données statistiques ? 4) Présentez le calcul qui permet d’obtenir 53% dans ce document. 5) Faites une phrase indiquant la signification de 53%. 6) Résumez en une phrase l’idée principale qui se dégage de ce document. 7) Faites la liste des données statistiques qui étayent cette phrase. 8) Quels liens pensez‐vous pouvoir établir entre ce constat et le cours sur la socialisation ? 9) Quelles réflexions vous inspirent ce travail ?