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Se repérer et organiser sa veille dans la recherche en éducation Module 2 « Maîtriser l’accès aux ressources scientifiques en éducation » Littérature blanche / littérature grise De la production à la diffusion Mercredi 9 décembre 2009 9h30-10h Laure Endrizzi Veille scientifique et technologique

Se repérer et organiser sa veille dans la recherche en éducation Module 2 « Maîtriser laccès aux ressources scientifiques en éducation » Littérature blanche

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Se repérer et organiser sa veille dans la recherche en éducation

Module 2 « Maîtriser l’accès aux ressources scientifiques en éducation »

Littérature blanche / littérature griseDe la production à la diffusion

Mercredi 9 décembre 20099h30-10h

Laure EndrizziVeille scientifique et technologique

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La production scientifique en SHSlittérature blanche vs littérature grise

• Littérature blanche– Accessible, commercialisée, largement diffusée– Revues, livres, banques de données

• Littérature grise– Non commercialisée, non recensée (pas de dépôt légal), diffusée de

manière restreinte (essentiellement sur les lieux de production)– mémoires, thèses, rapports, pré-publications, actes de congrès non

publiés

« littérature grise » (AFNOR)tout document dactylographié ou imprimé, produit à l'intention d'un public restreint, en dehors des circuits commerciaux de l'édition et de la diffusion et en marge des dispositifs de contrôle bibliographiques.

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Un schéma binaire peu satisfaisant

• Quid des publications des éditeurs publics ? Des documents officiels ?– Dont le circuit de diffusion n'est pas toujours aussi large que celui

d'un éditeur commercial « classique » ? (ex. Documentation française)

– Dont la nature « publique » ne suffit pas à les rendre accessibles...

• Avec le numérique, porosité et hybridation croissantes des circuits de diffusion– Des pratiques qui se personnalisent : « je » diffuse– Des outils au service d'une dissémination « virale » : les URL

comme clé d'accès, quel que soit le « lieu » de stockage

• Émergence d'une littérature « verte »– Accessible, non commercialisée– Plus ou moins largement diffusée

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« Libre accès » - Initiative de Budapesthttp://www.soros.org/openaccess

• Par « accès libre » à cette littérature, nous entendons sa mise à disposition gratuite sur l'internet public, permettant à tout un chacun de lire, télécharger, copier, transmettre, imprimer, chercher ou faire un lien vers le texte intégral de ces articles, les disséquer pour les indexer, s'en servir de données pour un logiciel, ou s'en servir à toute autre fin légale, sans barrière financière, légale, technique ou autre que celles de l'accès et l'utilisation d'Internet.La seule contrainte sur la reproduction et la distribution, et le seul rôle du copyright dans ce domaine, devrait être de garantir aux auteurs un contrôle sur l'intégrité de leurs travaux et le droit à être correctement reconnus et cités. (Initiative de Budapest pour l'Accès Ouvert, BOAI, 2002)

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Une littérature « verte » ou « dorée » (BOAI)?

« libre accès doré » - modèle de la revue alternative en LAPublier dans une revue à libre accès (et à comité de lecture)

« libre accès vert » - modèle de l'auto-archivageDéposer dans une archive ouverte le double d'un article publié dans un périodique payé par souscription

• Des perspectives– un ré-élargissement des audiences de recherche en SHS ?– une restructuration des flux de la communication scientifique, un

décloisonnement des frontières institutionnelles ?

• Des questionnements multiples– en matière de modèle économique, de diffusion et de visibilité, et

d'évaluation

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L'édition scientifique en SHS en France

• Au sens strict, des livres et des périodiques spécialisés (édition de recherche)– Expression d'un travail de recherche original et d'une production

nouvelle du savoir, exigeant du lecteur une connaissance préalable de la discipline

• Au sens large, comprenant aussi des textes classiques et productions de vulgarisation

• En France, ventilation de l'édition de recherche par chiffre d'affaires et type de productions– 46% pour les périodiques (avec un morcellement important de l'offre)– 48% pour les ouvrages (en particulier ouvrages collectifs)– 6% pour les ressources électroniques

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L'édition scientifique en SHS en France

• Un modèle économique en faillite ?– Une tendance à l'érosion depuis 20 ans : décroissance des tirages

et baisse des chiffres de vente moyens

– Le modèle d'accès payant assure de moins en moins bien la fonction de diffusion des résultats de la recherche en SHS

• Des faiblesses importantes chez les éditeurs– Faible ouverture sur l'international, y compris sur la dimension

européenne– Passage au numérique largement centré sur le web 1.0 (vitrine)

• Une appréhension des enjeux limitée (accessibilité, métadonnées, etc.), notamment celui du référencement dans des services bibliographiques internationaux (Scopus, etc.)

fin 2008 54% des revues de recherche en SHS (contre 76% en 2005)

ne disposent d'aucune présence sur internet

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Les plateformes numériques :un catalyseur d'évolution pour les éditeurs

• Le modèle CAIRN (2005)– Qui s'inscrit dans une logique de mutualisation et de

délégation : aucune opération technique de la part des éditeurs

– Une offre payante, sur abonnement : « financement par l'aval »

• Le modèle REVUES.ORG (1999)– Qui repose aussi sur une mutualisation, tout en favorisant

l'appropriation de la chaîne éditoriale numérique par les éditeurs

– Un choix en faveur du logiciel libre, une initiative non marchande

• Enjeu insuffisamment appréhendé par les éditeurs : la valeur ajoutée éditoriale

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Les lieux numériques « formels » de l'édition SHS

• Les archives institutionnelles– En débat, la mise en place de politiques de dépôt obligatoire

(« dépôt légal »), dans une double perspective • gestion des connaissances au sein d'une institution• instrument d'évaluation de la recherche

• Un archivage institutionnel sans « archives » (OIA-PMH)– des bibliothèques numériques, plus ou moins structurées, plus ou

moins visibles, plus ou moins accessibles– Sur les sites de réseaux scientifiques de recherche et autres think-

tanks, plus ou moins indépendants (Institute of Education – IOE – de Londres, Educause aux EU)

– Sur les sites des réseaux institutionnels (UE) et OI (Ocde, Unesco)– Un modèle économique qui oscille entre librairie et bibliothèque

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Les lieux numériques « formels » de l'édition en SHS• Les archives ouvertes

– ex. HAL-SHS en France– Des logiques de dépôts non exhaustives et non homogènes– En débat, la question de la barrière mobile : délai maximal pour un

dépôt après publication dans un ouvrage ou une revue à comité de lecture

• Des vecteurs de transformation du paysage éditorial ?– Un potentiel de dissémination virale basée sur des métadonnées

standardisées (OIA-PMH), SSI exploitation transversale par des moteurs ou méta-moteurs

– Une fragmentation de l'offre qui plaide pour un recentrage sur des archives thématiques internationales : « bien commun » d'une communauté scientifique

• La diffusion de l'IST n'est plus la prérogative ni des éditeurs, ni des grands fournisseurs de contenus.

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Un flou croissant, un paysage instable

• Quand le collège invisible est bousculée par le web 2.0– C'est l'utilisateur qui contribue à la notoriété et la masse des

utilisateurs qui crée du sens ?– Ce sont les plateformes web 2.0 qui construisent de l'autorité

dynamique ? « identité numérique »

• Une remise en cause des outils traditionnels de validation (peer review, impact factor)

• Question fondamentale du « statut » du document : publié ou auto-publié ?

• Question de la pérennité des accès (URL) => généralisation des DOI ?

• Question de la dissémination => production de métadonnées pour un référencement optimisé

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Tendances et scénarios• En conclusion :

– Érosion de la littérature « blanche » imprimée– Hybridation littérature blanche / grise liée à la diffusion numérique– Modèles de littérature verte / dorée en émergence

• Le « label de qualité » : un paradigme renforcé ?– Le nom de l'éditeur, de l'entité de recherche, d'une collection

d'ouvrage, d'une revue comme label de qualité ?

• La montée en puissance des financements sur projets– Avec des crédits fléchés en amont pour la communication

scientifique « open access » ?

• La participation à la construction d'un « espace européen de la recherche » (EER)

Une étude récente (nov. 2009) du Groupement français de l'industrie de l'infor--mation (GFII), L'édition scientifique française en sciences humaines et sociales. réalisée pour le TGE-Adonis - http://www.tge-adonis.fr/?Parution-de-l-etude-L-edition