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Magazine trimestriel - N°23 avril - mai - juin 2019 RAMA DIOP SY Les viatiques d'une grande royale DELLO NDIOUKEUL UN GAGE DE TRANSPARENCE ET DE FIABILITÉ DE L’INFORMATION FINANCIÈRE LES FEMMES À L’HONNEUR l’obligation de viSa Célébration de la Journée du 08 MarS SERVICE A LA UNE PIKINE ET DE GUEDIAWAYE ZOOM SUR LE CSF DE

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Magazine trimestriel - N°23 avril - mai - juin 2019

RAMA DIOP SYLes viatiques d'unegrande royale

DELLO NDIOUKEUL

UN GAGE DE TRANSPARENCEET DE FIABILITÉ DE

L’INFORMATION FINANCIÈRE

LES FEMMES À L’HONNEUR

l’obligation de viSa

Célébration de la Journée du 08 MarS

SERVICE A LA UNE

PIKINE ET DE GUEDIAWAYEZOOM SUR LE CSF DE

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2 INTERVIEW

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Magazine trimestriel - N°23 avril - mai- juin 2019

3Est dit tôtEst dit tôt

Par Alain Paul SènE Chef du Bureau de la Communicationet de la Qualité

e système économiqueactuel est largement li-béral. Le niveau d’im-portance de laconfiance et de la répu-tation dans ce système

fait de l’information financière un intrantindispensable à la prise de décisiondes acteurs publics et privés. C’estpourquoi le processus de gouvernanceet de normalisation de l’informationcomptable est pris en charge dans lesrelations et échanges internationaux.

Dans ce cadre, les efforts d’harmonisa-tion des normes de structuration et deprésentation des comptes ont abouti,après un processus laborieux, à un ré-férentiel unique, appelé SYSCOHADA,au sein des États membres de l’Orga-nisation pour l’Harmonisation enAfrique du Droit des Affaires (OHADA).

Au-delà de la philosophie et des orien-tations stratégiques sous-jacentes, la fi-nalité de la normalisation estprincipalement de bâtir et fournir l’infor-mation comptable, suivant des critèresconnus de tous, de sorte à établir unlangage commun permettant à chaqueacteur d’en tirer les éléments qui luisont utiles. Pour l’État, l’enjeu se situenotamment dans la maitrise des indica-teurs macroéconomiques, dans la luttecontre les flux financiers illicites et lesdispositifs de fraude et d’évasion fis-cales. Pour les acteurs privés, l’enjeuest de permettre une analyse financièrepermettant de contrôler les perfor-mances de l’entreprise, d’apprécier lesrisques et les perspectives et de déter-miner la décision des actionnaires, desinvestisseurs, des créanciers etc.

C’est en raison de toutes ces considé-rations que certaines entreprises sontsoumises à l’obligation de commissa-riat aux comptes (CAC) et d’autres s’ysoumettent volontairement en vue decrédibiliser l’information financière quiressort de leurs états financiers. C’estpour ce même objectif que, sans re-prendre toute la rigueur attachée auCAC, le visa obligatoire des états finan-ciers de synthèse est institué pour lesentités qui les produisent, à l’exceptionde celles qui sont soumises au systèmeminimal de trésorerie (SMT).

La fiabilisation de l’information finan-cière est en parfaite cohérence avecl’organisation de la circulation de l’infor-mation comptable qui a donné lieu à lacréation du Guichet unique de Dépôtsdes États financiers (GUDEF) au seinde l’Union économique et monétaireOuest africaine (UEMOA).

Ainsi, le processus de fiabilisation del’information financière apparait labo-rieux et évolutif autant que celui afférentà la lutte pour les droits des femmes. Le8 mars, journée internationale desfemmes, a encore été l’occasion de cé-lébrer nos braves dames, dans une dé-marche mutualiste à l’échelle duministère de l’Économie, des Financeset du Plan.

ID célèbre aussi une grande dame quia été à son service avec dévouementet passion  : gaccé ngalama mèreRama.

Bonne lecture

L’

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Magazine trimestriel - N°23 avril - mai- juin 2019

4 SOMMAIRE

N°23

Directeur de PublicationAlain Paul SENE

CoordonnateurAbdou FAYE

Comité de RédactionFatoumata ANE GUEYE

Adama DIALLONgoné Bougouma DIOP

Awa NDIAYE NDOYEMaguette Fall TOP

ont collaboré dans ce numéroNdack SENE (DSI)

Moussa NGOM (CPR)Rama DIOP SY

Contribution et relectureOusseynou NIANG,

Conservateur

Infographie/PhotosEl Hadji Abdou GUEYE

Fatimata LY

ImprimerieGAEL IMPRIMERIE

P5P7P9

P10

P22

P11

P16-20

P23

P13

P24-29

P30

P37

Magazine ID LE DOSSIER

ACTU DGID

E-SERVICES

DELLO NDIOUKEUL

SERVICE A LA UNE

SANTÉ & BIEN-ÊTRE

DETENTE

Une progression laborieuse vers l’harmonisation du référentiel comptableConvergence et cohérence du SYSCOHADA réviséavec la Directive de l’UEMOA sur le GUDEF L’obligation de visa, un gage de transparenceet de fiabilité de l’information comptableinterview de Madame Marie BA, préSidente de l’ordre national deS expertS CoMptableS et CoMptableS agrééS (oneCCa) du Sénégal.Quatre QueStionS au direCteur deS grandeS entrepriSeS Monsieur Adama Mamadou SALL fait le point de la mise en œuvre de l’obligation de visa des états financiers (ETAFI).

Célébration de la Journée internationaledeS droitS de la FeMMeLa DGID honore ses FEMMES

E-Courrier, une plateforme de travail collaboratifpour révolutionner les échanges professionnels

RAMA DIOP SYLes viatiques d'une grande royale

Corossol: fruit aux multiples vertus

ZOOM SUR LES CSF DE PIKINE- GUEDIAWAYE

VOX POP sur le visa des ÉTAFI

Contribution : Le régime de l’administrationdes successions et bien vacants

P38

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Magazine trimestriel - N°23 avril - mai- juin 2019

5LE DOSSIER

P23

P13

UnE InDÉPEnDAnCE MARqUÉE PAR

LA SURvIvAnCE DELA LÉGISLATIOn COLOnIALE

leur accession à la sou-veraineté internationale,les pays africains fran-cophones ont naturelle-ment continué àappliquer le plan compta-ble français de 1957.

Dans le dessein de garantir l’unicité dubilan de chaque entité, dans sa formecomme dans son contenu, les Étatsmembres de l’Union économique etmonétaire Ouest africaine (UEMOA) etde la Communauté économique et mo-nétaire de l’Afrique centrale (CEMAC)ont progressivement travaillé à adopterun référentiel comptable unique et desmodalités harmonisées de gouver-nance.C’est en 1970 qu’a été adopté le planOCAM (Organisation de la Commu-nauté Africaine et Malgache devenueOrganisation de la Communauté Afri-caine et Mauricienne), avec cepen-dant, une application différenciéeselon les pays.

UnE HARMOnISATIOn POnCTUÉE DE vICISSITUDES

Dans le cadre de la volonté d’intégra-tion économique ayant présidé à lacréation de l’UEMOA en 1994, le Rè-glement 04/96/CM/UEMOA du 20 dé-cembre 1996 a institué un référentielcomptable unique dénommé SystèmeComptable Ouest Africain (SYSCOA),applicable à compter du 1er janvier1998. En 2000, les pays membres del’OHADA (dont ceux de l’UEMOA) ontadopté l’Acte uniforme du 24 mars2000 portant organisation et harmoni-

sation des comptabilités des entre-prises, applicable à compter du 1erjanvier 2001 « pour les comptes indivi-duels des entreprises » et à compterdu 1er janvier 2002 « pour les comptesconsolidés et les comptes combinés ».L’objectif était de créer un cadre par-tagé de réglementation des pratiquescomptables avec l’ambition de tendrevers l’harmonisation du droit des af-faires. Toutefois, il résultait de cettenouvelle réglementation une coexis-tence du SYSCOHADA avec le référen-tiel du SYSCOA dans les pays del’UEMOA. C’est pourquoi, le Conseildes Ministres de l’UEMOA a procédé àune mise à jour du SYSCOA en 2001pour le rendre parfaitement compatibleavec le SYSCOHADA qui est ainsi de-venu le seul référentiel comptable ap-

plicable dans les pays membres del’OHADA jusqu’en 2014.De fait, cette compatibilité a sembléêtre remise en cause par la mise enœuvre du Règlement d’exécutionn°05/2014/CM/UEMOA du 30 mai 2014pris en application du Règlementn°05/2013/CM/UEMOA du 28 juin2013, portant modification du Règle-ment n°04/96/CM/UEMOA du 20 dé-cembre 1996, susvisé. Les contrariétésde forme et de fond entre le SYSCOAet le SYSCOHADA étaient ainsi unesource d’instabilité notée par la Confé-rence des Chefs d’État et de Gouver-nement des États membres del’OHADA qui, à l’occasion de sa réu-nion du 17 octobre 2013 à Ouagadou-gou, a relevé « la coexistence de deuxréférentiels comptables dans l’espace

Une progression laborieuse vers l’harmonisation du référentiel comptable

Le mot « comptabilité » est un dérivé du mot « comptable » qui provient dulatin computare signifiant calculer, compter, énumérer, prendre en compte, faireentrer en compte. Le développement des échanges économiques mondiaux etl’essor de l’information financière ont progressivement donné lieu à une normali-sation internationale et à la création d’organes de contrôle.

ADossier réalisé ParAlain Paul SENE

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6 LE DOSSIER géographique OHADA et instruit leConseil des Ministres de poursuivre larévision de l’Acte uniforme portant or-ganisation et harmonisation des comp-tabilités des entreprises pour en fairel’unique référentiel en vigueur dans lesÉtats Parties  ». De même, dans sonarrêt n° 003/2015 du 5 novembre 2015,la Cour commune de Justice et d’Ar-bitrage (CCJA) de l’OHADA a émis unavis rappelant qu’ « en abrogeant, àpartir de sa date d’entrée en vigueur,toutes les dispositions contraires auxsiennes dans les États-parties, l’Acteuniforme portant organisation et har-monisation des comptabilités des en-treprises, en son article 112, impose eneffet la supériorité des règles del’OHADA sur les règles et les systèmescomptables existants et futurs dans lesÉtats-parties au Traité ». De ce fait, laCCJA a conclu que «  les états finan-ciers de synthèse des  entreprisesayant leur siège ou leur établissementdans un État partie au Traité del’OHADA doivent être établis impérati-vement et exclusivement selon les mo-dèles fixés par les dispositions desarticles 8 et 25 à 34 de l’Acte uni-forme ».Après cette période de flou relatif,l’adoption de l’Acte uniforme du 26 jan-vier 2017 relatif au Droit comptable età l’Information financière (AUDCIF) apermis de rétablir le SYSCOHADAcomme référentiel unique de la pra-tique comptable dans tous les Étatsmembres de l’OHADA. L’entrée en vi-gueur du nouveau référentiel a étéfixée au 1er janvier 2018, pour lescomptes personnels et sociaux des en-tités, et au 1er janvier 2019, pour lescomptes consolidés, les comptes com-binés et pour les entreprises tenues deprésenter leurs états financiers auxnormes IFRS (entreprises cotées et en-tités procédant à un appel public àl’épargne).

UnE HARMOnISATIOnnÉCESSITAnT LA MISE

à nIvEAU DE LA LÉGISLATIOnFISCALE

Le référentiel comptable unique appli-cable dans les pays membres del’OHADA est plus connu sous le nomde SYSCOHADA révisé. Il a abrogé oumodifié certaines dispositions et ap-

porté plusieurs innovations, aussi bienau niveau de l’AUDCIF qu’au niveau duSystème comptable. Pour rappel, aux termes de l’article 635du Code général des Impôts, « … lescontribuables doivent tenir des docu-ments et une comptabilité conformesaux règles et plans comptables définispar l’Acte Uniforme du Traité de l’Orga-nisation pour l’Harmonisation du Droitdes Affaires en Afrique (OHADA) por-tant Organisation et Harmonisation desComptabilités des Entreprises. »

Dans ce cadre, il est utile de soulignercertaines nouveautés dans la SYSCO-HADA révisé. Il s’agit notamment de : - l’article 38-1 : relatif à l’approche parcomposant concernant la comptabili-sation des immobilisations ;- l’article 38-2 portant sur la comptabi-lisation des frais de révisions ou d’ins-pections majeures des immobilisationscorporelles ;- les articles 58-1, 58-2, 58-3 et 58-4 del’AUDCIF qui traitent des contrats qua-lifiés de couverture et de la comptabi-lisation des opérations de change yrelatives notamment les variations devaleurs, les écarts de conversion et au-tres;- l’article 73-1 qui oblige les entitésdont les titres sont inscrits à une boursede valeurs et celles qui sollicitent un fi-nancement dans le cadre d’un appelpublic à l’épargne d’établir leurs étatsfinanciers selon les normes IFRS.Au titre des innovations apportéesdans la pratique comptable instituée àla faveur du système comptable révisé(SYSCOHADA Révisé), il convient éga-lement de mettre en exergue les pointssuivants :- la scission des principes comptablesen conventions comptables et postu-lats avec notamment la suppression duprincipe de continuité de l’exploitationqui est érigé en Hypothèse de basepour l’applicabilité des conventionscomptables ;- l’introduction de nouvelles méthodesd’amortissement en sus du mode li-néaire, à savoir le mode dégressif àtaux constant, le mode des unitésd’œuvres et tout autre mode d’amortis-sement mieux adapté;- l’introduction de la notion de dépré-ciation des immobilisations et la préci-

sion des modalités de sa pratiquecomptable;- la redéfinition d’un contrat de locationqui fait apparaitre l’importance de lanotion de contrôle déterminant pourleur comptabilisation;- l’introduction et la précision des mo-dalités de comptabilisation des « im-meubles de placement » ;- la redéfinition des notions de provi-sions, d’actifs et de passifs éventuels ;- l’obligation de comptabiliser les en-

gagements de retraite pour les entitésassujetties avec l’introduction de la mé-thode de détermination actuarielle obli-gatoire pour les entités faisant appelpublic à l’épargne ;- la mise en place d’un cadre pratiquecomptable relatif aux instruments demonnaie électronique tels que lescartes de recharge carburant, péageRapido, les comptes de recharge demonnaie mis en place par les opéra-teurs de téléphonie mobile et autres;- la simplification de la lecture des étatsfinanciers (bilan, compte de résultat ettableau des flux de trésorerie en unepage avec notamment des notes an-nexes qui remplacent désormais lesétats annexés) ; cette simplification estmatérialisée au niveau des notes an-nexes par la tenue d’une Fiche R4 quisert de tableau de bord pour le lecteurdesdites notes etc.En conséquence de ces innovationssur le plan comptable, la législation fis-cale sénégalaise a été adaptée avecnotamment l’introduction des articles30.2 et 31.4 dans le Code général desImpôts à la faveur de la loi n°2018-10du 30 mars 2018, aux fins de renvoyerau référentiel unique du systèmecomptable de l’OHADA et d’harmoni-ser ces dispositions avec celles de l’ar-ticle 635 dudit code. Toutefois, eu égard à l’ampleur et à laportée des innovations apportées parl’AUDCIF, les efforts d’harmonisation etde mise en cohérence de la législationfiscale doivent être poursuivis avecl’implication de tous les acteurs.

En collaboration avec M. Moussa nGOM,

Expert Comptable, Chef du Bureaudu Contrôle du Centre des Profes-

sions réglementées (CPR) de la DGID

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7LE DOSSIER

LE SYSCOHADA, Un RÉFÉ-REnTIEL ADAPTÉ GARAnTIS-

SAnT L’HOMOGÉnÉITÉ ETLA COMPARABILITÉ

DES ÉTATS FInAnCIERS

’article 3 de l’Acte Uni-forme relatif au Droitcomptable et à l’Informa-tion financière (AUDCIF)indique que : « la compta-bilité doit satisfaire, dans lerespect de la règle de pru-

dence, aux obligations de régularité,de sincérité et de transparence inhé-rentes à la tenue, au contrôle, à la pré-sentation et à la communication desinformations qu’elle a traitées ». C’est

pourquoi la réglementation est rigou-reuse quant à l’observance stricte desrègles afférentes à la tenue de lacomptabilité, à sa forme, à la termino-logie utilisée et, le cas échéant, auxprocédures normalisées. Dès lors,l’exercice des missions de Comptable,d’Expert-Comptable ou de Commis-saire aux Comptes appelle une mai-trise pointue de cette réglementation.Sur le site de l’OHADA(www.ohada.org), l’AUDCIF est pré-senté comme un outil moderne, en co-hérence avec les autres Actesuniformes, qui se singularise, entre au-tres, par :- le maintien, aux côtés du systèmenormal, du système minimal de tréso-rerie, réaménagé afin d’offrir la possi-

bilité de tenir une comptabilité simpli-fiée en droits constatés, et l’abandoncorrélatif du système intermédiaire queconstituait le système allégé ;- le relèvement substantiel du montantdu chiffre d’affaires en deçà duquel lespetites entités économiques sont éligi-bles au système minimal de trésorerie(cf. article 13 de l’AUDCIF) ;- la reconnaissance clairement expri-mée de la spécificité du systèmecomptable des secteurs règlementéstout en réaffirmant que ces secteursrestent soumis au droit comptableOHADA ;- l’obligation faite aux entités inscritesà une bourse des valeurs ou faisant unappel public à l’épargne de produire,

Convergence et cohérence duSYSCOHADA révisé avec la Directive

de l’UEMOA sur le GUDEF

Globalement, la tenue d’une comptabilité consiste et vise à classer, saisir, enregistrer et traiter les fluxde valeurs d’une entité, selon les modalités fixées par la réglementation (SYSCOHADA), en vue d’unusage interne ou pour fournir des informations à des utilisateurs externes (publics ou privés), notam-ment à travers le dépôt des états financiers au Guichet unique de Dépôt des États financiers (GUDEF).Ainsi, la gouvernance de l’environnement des affaires appelle une bonne structuration de l’accom-plissement des obligations comptables dans un cadre harmonisé.

L

Atelier de partage organisé par l'ONECCA avec la participation des Chefs de centre de la DGID

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8 LE DOSSIER à l’intention des marchés finan-ciers et autres instances de régle-mentation sectorielle, des étatsfinanciers en normes internatio-nales d’information financière(IFRS), en sus de leurs états fi-nanciers individuels en normesSYSCOHADA ou selon le référen-tiel comptable spécifique à leursactivités ;- la consécration de dispositionstransitoires, pour permettre unpassage efficient vers le nouveauréférentiel (articles 111-1, 112 et113 de l’AUDCIF).

LE GUDEF, GARAnT DE L’UnI-CITÉ DES ÉTATS FInAnCIERSET DE LA FIABILITÉ DE L’In-FORMATIOn FInAnCIèRE

La Directive n°04/2009/CM/UEMOA du27 mars 2009 a institué un Guichetunique de Dépôt des États financiers(GUDEF) dans les États membres del’Union économique et monétaireOuest africaine (UEMOA). Le GUDEFsert principalement à garantir l’unicité,l’homogénéité et la comparabilité desétats financiers annuels produits parles entités soumises à l’obligation deles déposer. Aux termes de l’article 3 de la Directivesusvisée, la mission de cet organe estde :- collecter les états financiers annuels

des entreprises, exerçant leurs activi-tés dans l’État membre concerné ;- vérifier avant leur dépôt auprès desservices destinataires que les états fi-nanciers produits par les entreprisessont complets et ont été préalablementvisés. Le visa doit être apposé soit parun membre de l’OnECCA de l’Étatconcerné, soit par un comptable sala-rié d’entreprise agissant pour lecompte de son employeur unique, soitpar toute personne physique ou moralehabilitée par l’État membre à viser lesétats financiers des entreprises et or-ganisations.L’État du Sénégal a internalisé ces dis-positions à travers l’article 31 du Codegénéral des Impôts aux termes duquel,sous peine des sanctions, les contri-buables soumis aux différents régimesd’imposition sont tenus de déposer au-

près du Guichet unique deDépôt des États financiers(GUDEF) ouvert au niveau desservices de l’administration fis-cale, en même temps que leurdéclaration de résultats, enfonction de leur cadre compta-ble, cinq (5) exemplaires desétats et documents comptablesprévus par la loi, revêtus duvisa d’un agent habilité à ceteffet par l’État du Sénégal.C’est dans ce cadre que le visades états financiers annexésaux déclarations fiscales estrendu obligatoire suivant la pro-

cédure instituée par l’arrêté n°01954du 09 février 2018. Les États financiersrecueillis par le GUDEF sont notam-ment destinés à l’administration fiscale,aux Greffes du Tribunal de Commerce,à l’Agence nationale de la Statistiqueet de la Démographie (AnSD) et à laBanque centrale des États de l’Afriquede l’Ouest (BCEAO).La justification de toutes ces règles degouvernance de l’information finan-cière est tirée du fait qu’elle est deve-nue, d’une part, un enjeu stratégiquequi détermine la confiance des acteursprivés et, d’autre part, un enjeu de sé-curité et d’intérêt publics pour les gou-vernants. Pour rappel, les étatsfinanciers ont pour objet de fournir desinformations sur la situation et la perfor-mance financière ainsi que les flux detrésorerie d’une entité. En conséquence, dès lors que ces in-formations déterminent le comporte-ment des États et des acteurséconomiques, la présentation de lastructure et du contenu des états finan-ciers devait nécessairement faire l’ob-jet d’une normalisation tendant àfaciliter la lecture, l’intelligibilité, la com-parabilité et la fiabilité des donnéescomptables. Le caractère évolutif dece processus a entrainé le remplace-ment des normes IAS (International Ac-counting standards), adoptées en1973, par les normes IFRS (ou Interna-tional Financial Reporting Standards)en 2005. Dans cette mouvance, leConseil des Ministres des États mem-bres de l’OHADA a adopté le 26 janvier2017, l’AUDCIF et le SYSCOHADA ré-visé pour servir de référentiel unique àl’établissement des états financiers desynthèse devant être déposés auGUDEF.

Atelier organisé par l'ONECCA sur le visa

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9LE DOSSIER

La mise en œuvre du visa des états financiers tendà soumettre les principales entités économiques à

l’obligation de recourir à l’expertise comptable pour l’éta-blissement de leurs états financiers, à un coût supportableet selon des modalités accessibles.

L’OBJET ET LA JUSTIFICATIOn DU vISA 

Dans la mouvance de la normalisation internationale et com-munautaire de l’établissement des états financiers et confor-mément aux dispositions de l’article 31 du Code général desImpôts, l’arrêté n°01954 du 09 février 2018 a institué uneprocédure de visa des états financiers avant leur dépôt auGuichet unique de Dépôt des États financiers (GUDEF).Cette mesure participe notamment à garantir l’unicité dubilan des entités concernées.En effet, le visa permet de vérifier la vraisemblance et la co-hérence d’ensemble des états financiers, leur caractèrecomplet ainsi que leur unicité, leur homogénéité et leur com-parabilité relativement au référentiel comptable applicable,à savoir le SYSCOHADA révisé tel que réglementé par l’Acteuniforme de l’OHADA relatif au Droit comptable et à l’Infor-mation financière (AU-DCIF)

LE CHAMP D’APPLICATIOn DE L’OBLIGATIOn DE vISA DES ETAFI 

Le visa est obligatoire pour toutes les entités (personnesphysiques et personnes morales) qui sont tenues de pro-duire des états financiers, à l’exception de celles relevantdu Système minimal de trésorerie (SMT). En effet, l’article 13de l’AUDCIF dispose que « les petites entités sont assujet-ties, sauf option, au Système minimal de trésorerie enabrégé SMT ». Les entités visées sont celles qui ont un chif-fre d’affaires hors taxes annuel inférieur aux seuils ci-après :- soixante (60) millions F CFA pour les entités de négoce ;- quarante (40) millions F CFA pour les entités artisanales etassimilées ;- et trente (30) millions F CFA pour les entités de services.à l’exception de ces entités, tous les usagers soumis à l’obli-gation prescrite par l’article 31 du Code général des Impôtssont tenus d’annexer à leur déclaration de résultats, dontl’échéance est fixée au 30 avril, des états financiers revêtusdu visa d’un agent habilité à cet effet par l’État du Sénégal.à titre exceptionnel, cette obligation n’a été appliquéequ’aux usagers de la Direction des grandes Entreprises(DGE) en 2018. à compter de cette année (2019), elle estgénéralisée à l’ensemble des contribuables concernés pourla déclaration de l’impôt sur le revenu et de l’impôt sur lessociétés au titre de l’exercice 2018.

LES PERSOnnES HABILITÉES à DÉLIvRERLE vISA DES ETAFI ET SELOn

qUELLES MODALITÉS 

L’arrêté n°01954 du 09 février 2018 précise que le visa desétats financiers ne peut être délivré que par un Expert-Comptable, un comptable agréé, une Société d’expertisecomptable ou une société de comptabilité, régulièrementinscrit (e) au Tableau de l’Ordre national des Experts Comp-tables et Comptables agréés (OnECCA) du Sénégal.Une norme professionnelle a été élaborée et homologuéepar les autorités de tutelle pour encadrer la mission de dé-livrance du visa qui s’effectue sur la base de procéduresconvenues telle que prévue par la norme ISRS 4400 édictéepar l’International Federation of Accountants (IFAC). Auxtermes de cette norme, la délivrance du visa se traduit parla remise d’une attestation accompagnant les états finan-ciers et des modèles ont été élaborés à cet effet.En raison de cette exclusivité réservée aux experts du chif-fre, la DGID a beaucoup travaillé avec l’OnECCA sur le pro-cessus de mise en œuvre de cette mesure. Ces travaux ontpermis de garantir le maillage du territoire pour permettreaux usagers de disposer de services de proximité de la partdes membres de l’OnECCA. L’OnECCA s’est rapprochédes centres de gestion agréés (CGA) du Sénégal pour ajus-ter l’intervention de l’expert-comptable parrain par rapportà cette nouvelle exigence de visa qui pèse sur les adhé-rents.L’innovation majeure se situe dans l’utilisation obligatoire dela signature électronique pour le visa des états financiers.En effet, toutes les personnes habilitées à délivrer le visasont tenues d’utiliser la signature électronique. La DGIDs’est également dotée d’outils de vérification de l’authenti-cité de cette signature sur les attestations de visa qui ac-compagneront les déclarations de résultats descontribuables.

LE COûT DU vISAL’OnECCA a consenti des efforts substantiels sur le coûtdes prestations. à titre de comparaison, le barème du Sé-négal est très largement en deçà du barème appliqué enCôte d’Ivoire au moment de la mise en œuvre de cette me-sure. Le barème indicatif s’établit ainsi qu’il suit :

ans le contexte de la mondialisation et de la libéralisation de l’économie,la comptabilité constitue une source d’information essentielle pour diversacteurs (public et privés) dont les intérêts peuvent être divergents.D

L’obligation de visa, un gage de transparenceet de fiabilité de l’information comptable

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10 LE DOSSIER

quel avantage peut-on tirer de l’obliga-tion de visa des ETAFI ?L'obligation de visa traduit une volontéde l'UEMOA que les ETAFI soient mar-qués du sceau de la transparence finan-cière avant d'être remis à l'administrationorganisée en Guichet unique de Dépôtdes États financiers (GUDEF). Pour cefaire, au Sénégal, pays de l'UEMOA, levisa des ETAFI doit faire l'objet d'une at-testation produite par un Expert-compta-ble ou un comptable agréé inscrit àl'Ordre national des Experts-comptableset des Comptables agréés (OnECCA)du Sénégal.Le visa des états financiers confèrel'avantage, pour tous les pays de l'UE-MOA, de disposer d'une information fi-nancière fiabilisée sur les entitéséconomiques et ainsi de permettre àchacun des États membres de mieux pi-loter la performance de son économie àtravers des politiques publiques repo-sant sur des données financières beau-coup plus proches de la réalité.L'avantage pour le contribuable est mul-tiple. Si ce dernier n'a jamais contactéd'expert-comptable, il aura l'opportunité,après la mission de visa (accessible àtous), de bénéficier d'un ensemble deconseils ayant trait à ses finances, sagestion, sa performance, son organisa-tion, la viabilité de son business, sa stra-tégie globale, etc.Tout le monde y gagne.

Comment appréciez-vous le processusde mise en œuvre, notamment leséchanges entre l’OnECCA et la DGID ?Le processus de mise en œuvre du visaa été piloté avec brio par la DGID qui atravaillé en bonne collaboration avecl'OnECCA dans le cadre d'une commis-sion paritaire dûment instituée par le Di-recteur général des Impôts et des

Domaines. nous avons beaucoup apprécié la ri-gueur et l'efficacité du suivi des dili-gences à mener pour assurer la parfaitemise en œuvre du visa. Les échanges entre l'OnECCA et laDGID ont été efficaces et devraient sepoursuivre sur un ensemble de sujetsconnexes et complémentaires.

quelles sont les dispositions prises parl’OnECCA pour faciliter aux usagers lamise en œuvre de cette mesure et attein-dre l’objectif escompté à travers le visades états financiers ?L'OnECCA sera à l'écoute des usagerspour toute question relative au visa desETAFI et compte mettre en place un nu-méro d'appel spécial pour répondre auxquestions fréquemment posées, notam-ment sur la liste des membres del'OnECCA, le tarif minimal de la missionde visa, la répartition géographique desexperts-comptables sur le territoire natio-nal, etc.Par ailleurs, une campagne de commu-nication sera déroulée à travers toutmédia susceptible d’atteindre les usa-gers (presse écrite, presse en ligne, siteInternet de l'OnECCA).

L’OnECCA est-il en mesure d’assurer lemaillage du territoire sénégalais pourl’obtention du visa quel que soit le lieu desituation de l’usager ?L'OnECCA est composé de 193 ex-perts-comptables et comptables agréésinstallés sur toute l'étendue du territoiresénégalais. Ainsi l'on pourra trouver, sansdifficulté, un expert-comptable ou uncomptable agréé à proximité de chacundes centres fiscaux du pays, que l'on setrouve à Kédougou, à Matam, à Diour-bel, à Saint Louis, ou ailleurs dans le Sé-négal.

L’OnECCA est dans un processus dedématérialisation tendant à délivrer levisa via une signature électronique.Expliquez-nous comment ça se passe ?La mise en place d'une signature élec-tronique est, en effet, un préalable à ladématérialisation de la procédure devisa des états financiers. Il s'agit pourl'expert-comptable ou le comptableagréé de signer électroniquement l'attes-tation de visa des ETAFI et de faire mar-quer ces derniers d'un identifiantpermettant de les relier à l'attestation pro-duite. Cet identifiant faisant le lien entreles ETAFI et l'attestation de visa est ma-térialisé par l'édition d'un code qR. Cedernier est l'équivalent d'un code barrede nouvelle génération. Les documents, ainsi signés électroni-quement, feront donc foi dans la chaînede dématérialisation de la procédure devisa des ETAFI et seront par la suitetransmis sur une plate-forme digitale deréception des ETAFI.

Avez-vous des attentes particulières dela part de la DGID ?nous n'avons pas d'attente particulièrede la part de la DGID si ce n'est de nepas hésiter à consulter l'OnECCA pourtout appui dans la mise en œuvre du visades ETAFI et du processus de dématé-rialisation qui lui est concomitant.

votre mot de la fin ?nous félicitons la DGID pour tout le tra-vail abattu de façon rigoureuse et effi-cace ainsi que pour son ouverture à lamise en place d'une commission pari-taire qui a réuni l'AnSD, la BCEAO, le Mi-nistère de la Justice (Greffes desTribunaux), l'OnECCA et la DGID autourdu sujet des ETAFI pour en faire émergerles meilleures solutions à mettre enœuvre.

interview de Madame Marie BA, préSidente de l’ordre national deS expertS CoMptableS et CoMptableS agrééS (oneCCa) du Sénégal.La mise en œuvre du visa obligatoire sur les états financiers de syn-thèse est instituée par l’arrêté n°01954 du 09 février 2018 en vue derenforcer la fiabilité et la transparence de l’information financière. Acet effet, pour le n°23 du Magazine « ID », nous avons rencontré Ma-dame Marie BA, Présidente de l’OnECCA pour recueillir ses proposrelatifs à cette nouvelle réglementation .Au cours de cet entretien, Mme BA a abordé la réglementation en tantque telle, les avantages de l’obligation du visa des ETAFI, les dispo-sitions prises par l’OnECCA face à cette nouvelle situation et leséchanges entre la DGID et sa structure. Elle est aussi revenue sur ledispositif mis en place par l’OnECCA.

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11LE DOSSIER interview de

quelle évaluation faites-vous de la pre-mière année de mise en œuvre del’obligation de visa des ETAFI ?

La première année de mise en œuvrede l’obligation de visa des états finan-ciers a effectivement été difficile. Laformalité consacrant cette obligation aété instituée par la loi n°2015-06 du 23mars 2015, modifiant certaines dispo-sitions du Code général des Impôts,en application de la directiven°04/2009/CM/UEMOA du 27 mars2009, instituant le Guichet unique deDépôt des États financiers (GUDEF). Les modalités d’application de cette

formalité sont définies par l’arrêtén°01954 du 09 février 2018 du Ministrede l’Économie des Finances et du Plan.Ainsi, la mesure a été rendue exécu-toire au titre des déclarations de l’exer-cice 2017 et seulement pour lescontribuables relevant de la DGE. Mais au regard des difficultés de miseen œuvre de la formalité, dues à beau-coup de facteurs tant endogènesqu’exogènes, il a été retenu, aprèsconcertations avec le secteur privé etl’OnECCA, de proroger le délai dedépôt des états financiers, du 30 avrilau 31 mai 2018. L’évaluation a permis de constater que

80% des contribuables de la DGE onteffectivement rempli cette formalité.Ceux qui étaient dans l’incapacité derespecter la formalité suscitée avaientbénéficié d’un délai supplémentairepour y pourvoir.Malgré les difficultés inhérentes à lamise en œuvre de toute nouvelle régle-mentation, les résultats sont encoura-geants. Elle constitue une avancée nonnégligeable dans la fiabilisation desdonnées reçues par l’administration. Au demeurant, l’appropriation de lamesure par les contribuables a facilitésa mise en œuvre, avec l’appui du pa-tronat et de l’OnECCA, qui nous ont

Quatre QueStionS au direCteur deS grandeS entrepriSeS

onformément à la réglementation, les usagers de la Direction des grandes Entreprises (DGE) ontété soumis à l’obligation de visa des états financiers annexés à leur déclaration de résultat au titrede l’exercice 2017. Dans le cadre de la généralisation de cette obligation, le Directeur Adama Ma-madou SALL revient sur cette expérience, les avantages du visa ainsi que les perspectives entermes de modernisation et de qualité de service.

C

Monsieur Adama Mamadou SALL fait le point de la mise en œuvre de l’obligation de visa

des états financiers (ETAFI).

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12 LE DOSSIER

assuré une collaboration permanente.

D’un point de vue pratique, quel avan-tage l’administration tire-t-elle de l’obli-gation de visa des ETAFI ?

Le visa a pour but principal l’authentifi-cation des états financiers reçus denos partenaires, du point de vue durespect des normes qui président àleur établissement. Il permet, ainsi, ànos services de travailler sur des docu-ments davantage fiabilisés et garantirl’unicité, l’homogénéité et la compara-bilité des données comptables. Il per-met aussi de lutter contre la pluralitédes modèles de bilans. Cela est d’au-tant plus important que les informationscontenues dans les états financiersdes entreprises sont exploitées à desfins bancaires, statistiques et de recou-pement pour une meilleure gestion desimpôts et taxes. Il convient de rappeler, à cet égard,que la mise en place de la banque dedonnées fiscales est alimentée princi-palement par les renseignementscontenus dans les déclarations des

contribuables. Dans la pratique, plus le renseigne-ment collecté est fiable, plus l’exploita-tion qui en est faite est optimale etefficace. Ce n’est pas un hasard que la noted’orientations stratégiques de la Direc-tion générale des Impôts et des Do-maines (DGID) pour l’année 2019 aitmis le focus sur le renseignement, envue d’une bonne maîtrise de l’assietteet pour plus d’équité fiscale.L’on peut également rappeler qu’unexemplaire des états financiers dépo-sés au niveau de la DGID est envoyé àd’autres administrations ou services,comme le Tribunal du Commerce et laBCEAO. Rien que sous ce rapport, lanormalisation des états financiers étaitimpérative.

Les usagers de la DGE sont soumis àl’obligation d’utiliser les télé-procé-dures, envisagez-vous la dématériali-sation du dépôt des ETAFI ?

Pour parachever la mise en place destélé-procédures fiscales, il est effecti-

vement envisagé une dématérialisa-tion de l’ensemble des déclarations fis-cales destinées à la DGE, au-delàmême des états financiers. nous y tra-vaillons avec les Directions en chargede la Législation et de la Coopérationinternationales (DLCI) et des Systèmesd’Information, pour définir un cadrenormatif et concevoir la structure infor-matique adéquate.Mais à l’heure actuelle, il est difficiled’annoncer une échéance.Une dématérialisation progressive desrequêtes des usagers, en commençantpar les plus simples en termes de vo-lume (demandes de certificat ou d’at-testation d’imposition, etc.) estégalement à l’étude.

quelles sont les perspectives qu’offrentces réformes en matière de qualité deservice et de diligence dans le traite-ment des requêtes des usagers ?

Les réformes initiées devraient avoir unimpact très positif aussi bien pour l’ad-ministration que pour les usagers denos services. Le gain de temps qui sera enregistrépermettra à l’administration de rendreaux usagers des services de qualitédans des délais raisonnables. Celapassera notamment par : - une gestion optimale de l’informationfiscale ;- une meilleure traçabilité du respectde leurs obligations par les usagers ; - la redéfinition des processus métiers;- une meilleure gestion et conservationde l’information fiscale ;- la célérité dans le traitement des de-mandes des usagers assortie d’unmeilleur suivi ;- la rationalisation de la gestion de nosressources en personnel ;- et le plus important, une sécurité plusélevée dans la collecte des recettesbudgétaires.Au total, les projets de modernisationde la DGID, fortement axés sur la dé-matérialisation des procédures, ten-dent à faire plus et mieux, à un moindrecoût et avec plus de célérité et d’ac-cessibilité. Dans ce cadre, la DGE, entant que principale mamelle des re-cettes fiscales de la DGID, s’emploie àjouer un rôle moteur, notamment enmatière de qualité de service, confor-mément aux attentes des autorités.

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13LE DOSSIER

LM. Touba SARR,

Chef du Bureau de la Fis-calité, du Contrôle et desServices aux Contribua-bles du CSF de DakarPlateau.

«  Mon impression sur cettemesure est que cela permet de

fiabiliser l’information financièreparce comme vous le savez, la

comptabilité constitue le moyen d’informa-tion le plus indiqué pour mesurer la rentabilité d’une entre-prise, ainsi que son patrimoine. On sait que la comptabilitépermet à la fois d’informer les associés de l’entreprise, d’in-former l’administration fiscale ainsi que les tiers c’est-à-direles banques entre autres. La formalité du visa aura donc pour effet d’harmoniser l’in-formation qui a été produite dans les états financiers adres-sés à ces différents destinataires. Dans la pratique, nousrencontrions des états financiers dont les écritures diffèrentde celles qui figurent au niveau des états financiers produitsaux banques par le contribuable au titre du même exercice.Je pense donc que la formalité du visa, avec le guichetunique qui est mis en place, permettra de mettre fin à detelles pratiques. C’est une bonne mesure en ce qu’elle per-met de vérifier la cohérence d’ensemble des informationscontenues dans les états financiers, d’autant plus que c’estune directive de l’UEMOA, donc applicable une fois trans-posée dans notre ordonnancement juridique, qu’elle soitbonne ou à améliorer. »

M. Baye Babou nDIAYE,Expert-Comptable diplômé du DECOFI, AssociéGérant du cabinet BMC & Audit Consulting.

« Le visa des états financiers insti-tué au Sénégal est en droite

ligne des objectifs de la direc-tive n°04/2009/CM/UEMOAdu 27 mars 2009 instituant leGuichet unique de Dépôt desÉtats financiers.Bien que cette mission d’éta-

blissement du visa ne soit pasune mission d’audit au sens des

normes internationales d’audit (ISA),elle reste une mission de procédures

convenues qui devrait permettre à notre avis :- de garantir l’unicité, le caractère complet et l’homogénéitédes états financiers ;

- d’augmenter de manière significative et progressive les re-cettes fiscales ;- de lutter efficacement contre l’exercice illégal de la profes-sion d’Expert-comptable notamment g râce à la mise enplace de la signature électronique obligatoire sur les attes-tations de visa délivrées par les Experts comptables. »

M. Abdoulaye ndiaye,Gérant entreprise BEFT«  Dès l’instant que c’est un expert-comptable qui valide les états fi-nanciers, cela veut dire que lesinformations qui y figurent sontavérées. Ce visa doit en prin-cipe faciliter le travail desagents des Impôts et des Do-maines.Cependant, nous allons encoresupporter d’autres charges enplus du paiement du comptable quinous fait les états financiers. »

M. Papa Samba COULIBALY,Contrôleur des Impôts et des Domaines en ser-vices au Centre des moyennes Entreprises Dakar2 (CME 2)« Les vérificateurs de la Direction générale des Impôts etdes Domaines et les destinataires se sont accordés sur unconstat amer : la qualité des états financiers de synthèsedans leurs missions de fournir une informa-tion financière fiable aux partenairesde l’Entreprise est altérée dansleur production, par des usagesnon harmonisés de leursconcepteurs.Afin d’y trouver un remède, laprocédure du visa a été miseen œuvre pour améliorer laqualité de l’information finan-cière contenue dans les états fi-nanciers et entrainer unemeilleure exploitation par les acteurspublics, les structures destinataires et lesprivés. Elle s’applique à toutes les entités soumises à l’obli-gation de produire les états financiers annuels.Toutefois, il est utile de travailler à rendre le coût du visa sup-portable parce qu’il résulte de cette mesure que les comp-tables non agréés par l’OnECCA voient un marché qui sedérobent sous leurs pieds. Dans ce cadre, il faut saluer l’as-sainissement de la profession comptable par une réglemen-tation de bon aloi ».

VOX POP SUR LE VISA DES ETAFI’arrêté ministériel n°01954 du Ministre de l’Économie, des Finances et du Plan endate du 09 février 2018 a institué le visa obligatoire des états financiers de synthèseavant leur dépôt auprès du Guichet unique de Dépôt des États financiers (GUDEF).L’objectif de cette procédure est de vérifier la vraisemblance et la cohérence d’en-semble des états financiers, leur caractère complet ainsi que l’unicité, l’homogénéitéet la comptabilité desdits états, dans le cadre du référentiel comptable applicable. ID a recueilli certains avis sur cette nouvelle réforme.Par Mme Awa ndiaye nDOYE

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14 INTERVIEW

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15INTERVIEW

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16 ACTU DGID Célébration de la Journée internationale deS droitS de la FeMMe

La DGID honore ses FEMMES

e 08 mars marque la Journée internationale des Droits de la Femme. Ainsi, elle a étécélébrée cette année par l’Union des amicales des Femmes du Ministère de l’Econo-mie, des Finances et du Plan (UAF/MEFP). L’Amicale des Femmes de la DGID a en-suite organisé sa cérémonie particulière sur le thème : « Autonomisation économique,Leadership féminin et Innovations dans la phase 2 du Plan Sénégal Emergent ».

LLe Leadership est un mot masculinmais aujourd’hui son incarnation est fé-minisée par les braves dames de notresociété. Désormais, la Femme occupede plus en plus une place importantepartout et dans la vie de tous les jours.C’est avec une telle conscience quel’importance de la journée du 08 marsse découvre chaque année de plus.Cette fois ci, les femmes du MEFP l’ontcélébrée de manière particulière. C’est le vendredi 08 mars 2019 à 8heures précises que les femmes, dansun « nirolé » rose-blanc, se sont réu-nies devant l’immeuble Peytavin abri-tant le Ministère de l’Economie desFinances et du Plan pour la levée descouleurs en présence de différentesautorités, notamment le Ministre délé-gué auprès du Ministre de l’Economie,

des Finances et du Plan, chargé duBudget, Monsieur Birima MAnGARA.Cette levée des couleurs sera suivie dudiscours du ministre qui n’a pas man-qué de féliciter les femmes du travailacharné qu’elles abattent tous les joursdans le service, comme dans leursfoyers respectifs. L’Union des Amicalesde Femmes du MEFP a, par la suite,fait un bref résumé de son cahier dedoléances devant le ministre avant dele lui remettre. Celui-ci traite des pro-positions afférentes à l’amélioration desconditions de vie et de travail desfemmes comme l’octroi de logements,la création d’une salle de sports pourles femmes au niveau du MEFP et lamise en place d’une crèche pour leursenfants. Ayant bien pris acte des be-soins exprimés, le ministre a rassuré

les femmes, en s’engageant à mettreces propositions à l’étude pour unemise en œuvre diligente afin que pro-chainement la journée du 08 mars nesoit qu’une journée de fête et non plusde revendications.

L’AMICALE DES FEMMES DE LA DGID A AUSSI CÉLÉBRÉ

CETTE JOURnÉE à SA MAnIèRE….

DÉJEUnER AU RESTAURAnT DU BLOC FISCAL

Cette année, les femmes de la Direc-tion générale des Impôts et des Do-maines (DGID) ont sorti le grand jeu.En effet, l’amicale a organisé un déjeu-ner royal en présence du Directeur gé-néral, Monsieur Cheikh Ahmed Tidiane

M. Birima MAnGARA, Minis-tre Délégué au Budget, rece-vant le mémorandum desFEMMES, des mains de MmeAstou B. SAGnA membre del’Union des Amicales deFEMMES du MEFP, lors de lajournée du 08 Mars.

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17ACTU DGID

BA, et de certains Directeurs et Chefsde services. La présidente de l’AFD-GID, Madame Salimata SALL, aadressé son mot de bienvenue et sesremerciements à toute l’assistance etparticulièrement au Directeur généralet à toutes les anciennes de l’amicalequi l’aident sans répit à réussir sa mis-sion.

Un PROFESSEUR POUR EXPOSERSUR LA FEMME ET LE RôLE

qU’ELLE A SI LOnGTEMPS JOUÉDAnS nOTRE SOCIÉTÉ

En revisitant l’histoire, le professeur La-mane MBAYE, Chercheur en histoire àl’Université Cheikh Anta Diop de Dakar,a tenu une conférence aussi brèvequ’instructive. Il a exposé ce que lafemme sénégalaise est réellement et lerôle qu’elle a si longtemps joué dansnotre société. Du 17e siècle à nosjours, les femmes ont toujours contri-bué dans tout ce qui se passe autourd’elles. De Yacine Boubou à Aline SitoéDiatta en passant par ngoné Latyr Fallet Mame Diarra Bousso, chacune d’en-tre elles a marqué la société de sonempreinte à travers son parcours. àl’ère actuelle de la modernité, desfemmes se sont aussi très bien faitesremarquées par leur dévouement àl’école ou à leur lieu de travail. Il a citél’exemple de Mme Gnagna CISSE, pre-mière femme Inspectrice des Impôts etdes Domaines. Toujours dans son ex-posé, le professeur a mis l’accent surla multiplication des femmes chefd’entreprise, en même temps chef deménage, ce qui est tout simplement lefruit de leur persévérance et de leur in-

clusion progressive dans certains do-maines comme le Droit, les Sciences,la Politique, etc.

LE MOT DU DIRECTEUR GÉnÉRAL

Le Directeur général des Impôts et desDomaines, Monsieur Cheikh Ahmed Ti-diane BA, a entamé son allocution pardes salutations très chaleureuses al’endroit de tous les invités et des auto-rités. Il a aussi apprécié le courage et

l’abnégation des femmes.Rappelant que le thème de la Journéeinternationale des femmes est « Penseréquitablement, bâtir intelligemment, in-nover pour le changement », il a souli-gné l’ingéniosité avec laquelle lesfemmes du MEFP ont su le contextuali-ser en retenant comme thème spéci-fique : « autonomisation économique,leadership féminin et innovation dans laphase 2 du PSE ». En disséquant cetteformulation, il a ressorti 3 choses :

Le Directeur Général, M. Cheikh Ahmed Tidiane BA en compagniede ses collaborateurs lors de la conférence du Professeur LamaneMBAYE relative à la Journée du 08 mars à la DGID.

Les FEMMES du MEFP au garde-à-vous lors de la cérémonie officielle de la Levée des couleurs au Ministère.

Les femmes de la DGID au restaurant du bloc fiscal

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18 ACTU DGID

- l’autonomisation économique, il laconsidère comme le vécu quotidiendes femmes : par leur engagement auservice de la DGID, elles démontrentqu’elles ont la même expertise, lesmêmes capacités et peut être une plusgrande détermination que les hommesà accomplir des missions stratégiquesau sein de l’appareil d’État ; en effet,malgré leurs charges sociales extrême-

ment lourdes, les femmes parviennentà avoir la même rentabilité au travailque les hommes et cela traduit uneforte prise de conscience et un chan-gement de paradigme quant à l’ac-complissement sociale des femmes ;

- le leadership féminin, qu’il dit consta-ter comme une réalité à la DGID ; pourpreuve le 4ème étage du bloc fiscal

s’est bien féminisé avec 3 nouvellesconseillères techniques sans compterla Directrice des Systèmes d’Informa-tion et les Chefs de Centre ; le Direc-teur général a ainsi souligné que celeadership va s’accentuer au vu desprofils très intéressant qui sont détec-tés chez les jeunes femmes ;

- l’innovation dans la phase 2 du PSEqui démontre, selon lui, l’engagementrépublicain des femmes ; il a relevéque ce n’est d’ailleurs pas un hasard sila première activité inscrite au pro-gramme de la journée a été une levéedes couleurs avec l’ensemble des as-sociations de femmes du ministère.Globalement, le Directeur général es-time que la promotion des droits desfemmes et des filles doit se traduire pardes stratégies tendant à mettre enœuvre des solutions intelligentes, passeulement pour la reconnaissance desécarts entre l’homme et la femme, maisafin de répondre aux besoins deshommes et des femmes de manièreéquitable. C’est pourquoi il a exprimétoute sa disponibilité à soutenir les ac-tions sociales de l’amicale des femmesde la DGID. Il a précisé qu’à titre per-sonnel, depuis une quinzaine d’an-nées, il œuvre pour l’autonomiefinancière des femmes. Le Directeurgénéral a également exhorté lesfemmes de la DGID à s’investir davan-tage pour un accroissement de la va-leur ajoutée qu’elles représententactuellement.

qUAnD LA FEMME FêTE LA FEMME…

Cette journée du 08 mars était aussiune occasion pour l’amicale desfemmes de célébrer certaines de sesdoyennes. Un « sargal » bien méritépar ces anciennes de la maison qui,certes ont tiré leur révérence, maiscontinuent à contribuer d’une main in-visible à la réussite des opérations quemène l’Amicale des femmes. L’AFDGIDa ainsi honoré les retraitées avec unecérémonie de remise de cadeaux.Dans une ambiance décontractée etféminine, la fête a été une grande réus-site et un moment inoubliable avec lesprestations de Fatou Guéwel et vivianeChidid.

Fatoumata AnE GUEYE et Fatimata Ibrahima BA

Le Directeur Général, M. Cheikh Ahmed Tidiane BA, encompagnie de ses collègues de la Douane et du Trésor,

à la Cérémonie officielle de la Levée des Couleurs au MEFP.

Mme Aicha Seydi DIOP, Porte parole du jour de l’Union desAmicales de FEMMES du MEFP prononçant son Allocution,

après la Cérémonie officielle de la Levée des couleurs.

Les FEMMES du MEFP remettant le chèque symbolique à la Représentante de l’Institut Joliot-Curie de l’Hôpital A. LE DAnTEC

dans le cadre de leurs œuvres sociales.

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19ACTU DGID

sur le

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20 ACTU DGID La DGID a fêté ses femmes au restaurant du

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21ACTU DGID bloc fiscal avec une animation bien assurée…

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22 CONTRIBUTION

ES RELATIOnSAvEC LES USAGERS

Les usagers sont ceuxqui sollicitent les ser-vices du Curateur soitparce qu’ils sont intéres-sés par les biens qu’il

gère, soit parce qu’ils étaient en relationsd’affaires avec le dé-cujus (personnedont la succession est ouverte). Ils sontà la base de l’ouverture de presque tousles dossiers de la Curatelle par les infor-mations qu’ils fournissent pour appuyerleurs demandes d’attribution de bienssupposés abandonnés ou vacants.Le Curateur initie la procédure de misesous curatelle de la succession ou dubien pour un délai de cinq ans. Danscette durée, il peut accomplir tout actede gestion, sous la supervision du Juge.Les relations du Curateur avec les usa-gers se traduisent aussi par les actionsqu’il mène en vue de recouvrer lescréances dues à la succession et de ré-gler les dettes.Par la suite et conformément aux dispo-sitions de l’article 712 du Code de Pro-cédure Civile (CPC) : « à l’expiration dela cinquième année de la gestion du Cu-rateur, s’il ne s’est présenté aucun ayantdroit, l’administration du Domaine entreen possession provisoire des succes-sions gérées par la curatelle, un moisaprès la publication d’un avis dans unjournal d’annonces légales dans le res-sort de l’ouverture de la succession.»

LES RELATIOnS AvEC LES ORGAnES JUDICIAIRES

Les relations du Curateur avec les tribu-naux se manifestent surtout à travers lasurveillance qu’exercent ces derniers sursa gestion.L’administration des successions etbiens vacants s’effectue sous le contrôleet la supervision du Président du Tribunalde Grande Instance. En effet, ce dernierintervient aussi bien à l’entrée des biensen Curatelle qu’au cours de leur gestionet à la fin des opérations de liquidation.Il apure les comptes du Curateur etconstate la fin de son mandat.

Pour réaliser l’actif, le Curateur sollicite,obligatoirement, l’autorisation du Prési-dent du Tribunal de Grande Instance quidélivre à cette occasion une ordonnancequi désigne expressément la liste desbiens à aliéner.Les dépenses effectuées par le curateurdans le cadre de sa gestion sont régléesde deux manières :

- s’il s’agit de dépenses courantes, surétats ou mémoires des fournisseurs cer-tifiés par le Curateur et taxés par le pré-sident du Tribunal de Grande Instance;

- s’il agit d’autres dettes, la même autoritéjudiciaire ordonne le paiement aprèsexamen du tableau général des créan-ciers connus dans l’ordre de leurs privi-lèges dressé par le Curateur sur la basedes titres produits. Ce tableau est aupréalable transmis au Procureur de laRépublique.Avant la fin du mois d’avril de chaqueannée, le Curateur dresse la liste dessuccessions non liquidées et non récla-mées par un ayant droit ou par la Direc-tion des Domaines dont l’ouvertureremonte à cinq années. Cet état estadressé au Procureur de la République.Le Procureur général et le Procureur dela République qui exercent une surveil-lance sur la gestion du Curateur (article716 du CPC), peuvent se faire présentertous les registres et toutes les piècesqu’ils jugent nécessaires d’examinerpour fonder leur opinion. Dans ce sens,ils peuvent se transporter dans les bu-reaux du curateur pour y mener toutesinvestigations nécessaires.Le Curateur présente avant la fin du 1ertrimestre de chaque année, au Tribunalde Grande Instance, son compte degestion pour l’année précédente. Cecompte est déposé au greffe du Tribunalaccompagné d’un inventaire des piècesjustificatives. Le Curateur peut être condamné à uneamende de 5.000 à 50.000 francs en casde négligence dans la remise au greffede ce compte. Le tribunal statue sur lecompte de gestion du curateur dans les

deux mois du dépôt fait au greffe.Le jugement est rendu sur les conclu-sions du ministère public. Le Curateur ala possibilité de se pourvoir, par requête,devant la Cour d’appel. Le jugement an-nuel fixe la situation comptable de lagestion du curateur à la fin de l’année. Ilstatue, s’il y a lieu, sur les honoraires ac-quis au Curateur pour les affaires cou-rantes. Seul le jugement qui intervient,lorsque la gestion a pris fin, prononce ladécharge du Curateur.

LES RELATIOnS AvEC LA DIRECTIOn DES DOMAInES

Les relations entre la Direction des Do-maines et le Curateur sont d’une part,d’ordre administratif dans la mesure oùcelui-ci est un fonctionnaire soumis àl’autorité de ladite Direction et d’autrepart, d’ordre fonctionnel en vertu du prin-cipe d’entrée en possession provisoiredes services des Domaines (représentéspar les services opérationnels) des bienset actifs de successions dont le délai degestion a atteint les cinq ans. (Art. 712 et713 du CPC)Par ailleurs, l’article 29 de la loi n° 76-66du 02 juillet 1976 portant Code du Do-maine de l’État relatif à l’incorporationdes biens au domaine de l’État, confirmeles relations rappelées précédemment.

LES RELATIOnS AvEC LES AYAnTS DROIT OU HÉRITIERS

ET/OU LEURS MAnDATAIRESUne personne déclarée présumée ab-sente peut se manifester par elle-même,par ses héritiers ou par des mandataires(offices de notaire, cabinets d’avocat oucabinets de généalogie et de rechercheen déshérence). En général ces interve-nants présentent  des pièces justifica-tives, établissant leur qualité à agir, àl’appui de la demande de remise desbiens ou actifs des successions mettantainsi fin à l’administration provisoirecomme le prévoit l’article 698 du CPC.

M. Ousseynou nIAnG Conservateur de la Propriété

et de Droits fonciers de Dakar Plateau

Le régime de l’administration des successionset bien vacants (suite)

Après avoir examiné le cadre juridique et le domaine d’exercice de la curatelle ainsi queles obligations et la responsabilité du curateur dans la dernière parution de cette revue,nous allons voir l’encadrement des relations extérieures du Curateur. Pour rappel, l’administration des successions et biens vacants fait partie du dispositif degarantie de la propriété privée. Elle s’exerce sous la responsabilité et la supervision desorganes judiciaires.

L

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Magazine trimestriel - N°23 avril - mai- juin 2019

23E-SERVICES

Un COnTEnU DIvERSIFIÉ AvEC UnE PALETTE D’OPTIOnS

Loin de se limiterà sa dénomina-tion réductrice, E-courrier renvoie àplusieurs fonc-tionnalités. Enréalité, Share-Point est un outilde travail collabo-ratif développépar Microsoft etqui est composé

d’une série de logiciels établis sur unportail. Son utilité s’apprécie principa-lement dans la gestion de contenus, lagestion électronique de documents,l’animation de forums d’échange etd’une messagerie adaptée ainsi quel’élaboration des statistiques décision-nelles. Avec les développements effectués parla DSI, cet outil permettra d’administrerplusieurs procédures en ligne, notam-ment un site intranet, les procéduresfoncières, domaniales et cadastrales, lagestion du courrier etc.Selon les besoins identifiés et les op-tions stratégiques de la DGID, cetteplateforme offre la possibilité de déve-lopper d’autres fonctionnalités se rap-portant aux missions de la DGID.

Où En EST LA DGIDqUAnT à L’ÉTAT

D’AvAnCEMEnT DU PROJET ?

Le projet E-Courrier portera sur plu-sieurs modules dont les plus importantssont déjà disponibles, à savoir :

le module e-courrier général : il estdéjà déployé à la Direction des Do-maines ; pour les autres services, il estnécessaire de rendre disponibles lesscanners utiles à son fonctionnement

préalablement ou concomitamment àson déploiement;

le module demande de bail et droitsréels (Domaines et Conservation) : il estaussi livré et prêt à être déployé en pro-duction ;

le module Intranet : cette plateformedevra contenir un portail intranet évoluéavec forum de discussions, site par Di-rection, partage de documents enligne, suivi de projet, doctrine fiscale,tableaux de bord de suivi des direc-tives etc. nB : ce module est en cours de déve-loppement  ; certaines fonctionnalitésseront stabilisées avec le prestataire ;

la mise en ligne et gestion de la do-cumentation du Bureau des Archives etde la Documentation (BADOC) : ce mo-dule a été réalisé par la DSI et déployéen production ;

le suivi du courrier cadastral : les dé-veloppements sont en cours.

D’autres modules sont en attente dedéveloppement. Dans tous les cas, lamise en service obéit à un cadragestratégique sur la validation de l’autoritéet elle est précédée de tests tendant àprendre en compte les observationsdes services bénéficiaires.

quels sont les finalités escomptées ?

La plateforme de travail collaboratifqu’offre E-courrier apportera une plus-value dans le management des ser-vices, la célérité dans le traitement desrequêtes, le reporting des tâches et lesuivi-évaluation des performances desservices.C’est pourquoi, l’utilisation de ces pla-teformes s’est beaucoup répandue. Eneffet, en plus du gain de temps et despossibilités de réactivité (même en de-hors du lieu de travail) qu’elle offre, laméthode collaborative que propose cetoutil permet un monitoring précis sur

E-Courrier, une plateforme de travail collaboratif pourrévolutionner les échanges professionnels

n parfaite cohérence avec ses projets de modernisationfondamentalement axés sur l’informatisation, la DGID dé-veloppe des outils de gestion des flux de travail à traversdes plateformes électroniques. Le projet dénommé E-cour-rier s’insère dans cette dynamique. Il est co-développé parla Direction des Systèmes d’Information (DSI) et un presta-taire choisi par appel d’offre. Il vise à mettre en place un sys-

tème sécurisé de travail collaboratif, de partage d’informations en ligne,de partage de sites web (extranet et internet) et de gestion du workflowde documents à partir du logiciel SharePoint.

les deadlines et la détermination dutemps de présence d’un dossier à unestation donnée, sur le bureau dechaque agent qui intervient dans laprocédure.En optant pour cet outil moderne, laDGID vise à favoriser l’accessibilitédes données de travail, la disponibilitéde la documentation professionnelle etla fluidité des échanges entre agentsou entre services pour une plus grandediligence dans le traitement des dos-siers.La conception, la mise en œuvre etl’évaluation des plans d’actions serontégalement affinées au regard de l’au-tomatisation de certains traitementsstatistiques, permettant ainsi de mieuxéclairer la prise de décision et la réso-lution de problèmes.La communication est un levier fonda-mental de management dans toute or-ganisation moderne. à cet égard, labonne appropriation de l’outil E-cour-rier permettra une diffusion instantanéedes informations et une meilleure struc-turation de leur stockage.

Enfin, la grande transparence de cetoutil collaboratif apporte en mêmetemps plus de responsabilisation et deflexibilité au niveau individuel commeau niveau de chaque service car lesuivi des tâches deviendra plus aisé.En somme, l’air du changement souffledéjà à la DGID et il mènera très certai-nement à l’ère de la modernité et de laqualité de service.

En collaboration avec Mme ndack SEnE, Ingénieure à la DSI

E

Par Fatoumata Ane GUEYE

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24 DELLO NDIOUKEUL

RAMA DIOP SY

Le Magazine trimestriellede la DGID « ID », reçoitpour ce numéro 23 MadameRama Diop SY, admise àfaire valoir ses droits à la re-traite. Elle revient dans cetentretien sur son parcours académique etprofessionnel. Madame SY est aussi re-venue sur sa vision du travail et du com-portement professionnel de l’agent, maisaussi sur ses trucs et astuces en tant queFemme, Mère et Epouse à la maison.

D

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Par Abdou FAYE, Chef Section Communication Interne

LES VIATIQUESD'UNE GRANDEROYALE

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25DELLO NDIOUKEULqui est Rama DIOP SY ?Rama DIOP du nom de mon défuntpère Momar décédé en 1993 et SY dunom de celui dont je partage la vie de-puis plus de 40 ans. Je suis née et j’aigrandi à la Médina, rues 9 X 8, que jen’ai quitté que pour rejoindre le domi-cile conjugal à niary Tally. Aujourd’huije suis mère et grand-mère d’adora-bles enfants et j’inaugure avec bon-heur ma vie de retraitée depuisquelques jours après 36 années etquelques mois dans l’Administration.Je m’honore d’être la « cliente » decette rubrique que j’ai conçue et ani-mée depuis 2009.

Parlez-nous de votre parcours acadé-mique et professionnel en résumé ?Académiquement parlant, je suis unpur produit de l’Ecole sénégalaise.Après mes études primaires entaméesà Sokone pendant 2 ans et poursuiviesà St-Joseph de Cluny, j’ai intégré lelycée John F. Kennedy Jusqu’à l’obten-tion de mon Bac A4 en 1978. Puis, surconcours, je suis entrée à l’EBAD d’oùje suis sortie comme archiviste vicemajor au 1er cycle et major au 2èmecycle de la section Archives après unintermède de plusieurs années d’acti-vités professionnelles et sur l’instigationinsistante d’une très chère amie, pro-motionnaire du 1er cycle, Marie BrueDIAGnE.

UnE CARRIèRE D’ARCHIvISTERICHE En EXPÉRIEnCES

Pour ce qui est de mon parcours pro-fessionnel, je l’ai commencé à la Direc-tion des Archives nationales enSeptembre 1981, comme archivistestagiaire, puis à la Gouvernance deDakar (1982). En 1983, par le plus purdes hasards, j’ai été conduite par unancien confrère devenu diplomate M.Chérif Omar DIAGnE auprès del’Agent comptable central des Établis-sements publics, qui cherchait à s’at-tacher les services d’un archiviste.Détachée dans ce service, j’y ai misen place un service d’archives opéra-tionnel qui coordonnait les versementsde pièces comptables à archiver au ni-veau de la Cour Suprême (CvCCEP).Je garde de cette époque le souvenird’un Chef, M. Alia Diène DRAMÉ, au-jourd’hui Expert-comptable, qui m’aprise en estime depuis et nous gar-dons aujourd’hui encore les meilleuresrelations.

Un PASSAGE à vIDERÉvÉLATEUR DE qUALITÉS

RÉDACTIOnnELLESEXCEPTIOnnELLES

D’ailleurs quand il a fallu mettre fin auxmissions du Centre des Etablisse-ments publics dont nous gérions lacomptabilité et les salaires et redé-ployer le personnel, c’est M. DRAMÉ,devenu entretemps Directeur généraldu Trésor, qui m’a fortement recom-mandée à son ami, M. MamadouDIOP, CT du MEF et Chef de la Celluledu Secteur parapublic (CSP) dépen-dant du Cabinet du Ministre et qui vou-lait aussi un service d’archives. C’étaiten 1990, je crois. Là aussi M. DIOPm’avait prise sous son aile et y avaitinstauré un véritable climat familial, au-jourd’hui encore c’est un véritable frèrepour moi. Mais après, en 1992, la CSPa été dissoute et nous autres agentsavons été redéployés dans un démem-brement du Trésor, la Direction de laComptabilité Publique (DCP). Et pen-dant deux ans, mes collègues de ga-lère et moi végétions sans chef, nitâches et continuions à percevoir dessalaires indus malgré nos réclamations

dans les anciens locaux de la Déléga-tion à la Réforme du Secteur parapu-blic que nous, mes 5 collègues et moi,étions seuls à occuper. C’est en 1994qu’un chef fut nommé dans ce qui estdevenu la Cellule du portefeuille del’État où j’ai exercé jusqu’en 2001 avantd’intégrer le Cabinet du MEF commeson assistante personnelle. Mais là aussi c’est un chapelet de faitsmarquants qui m’y ont conduite. Parceque pendant toute cette période, quej’ai appelée notre « traversée du dé-sert  », je n’avais d’autre occupationque la lecture. Et comme je dévorais lapresse quotidienne, il m’arrivait de réa-gir par écrit à certains articles que j’en-voyais par le biais de mon vendeur dejournaux. Et c’est ainsi qu’est née macollaboration avec la presse (Walf,Sud, Le Matin etc.) mais encore monstatut de « non grata » au ministère.Puisqu’ après quelques mois d’envoide contributions et le détournementd’un de mes articles par le jeune demon quartier que j’avais envoyé suivide ma réclamation quand j’ai constatéque la signature au bas du papiern’était pas la mienne, les autorités deSud Communication m’ont proposéune collaboration plus formelle avec

Rama DIOP SY, à ses débuts au Centre des Etablissements publics (CEP/MEF) en 1983

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26 DELLO NDIOUKEULl’animation d’une rubrique hebdoma-daire qui s’appelait « Telles quelles ».J’ai eu très peur de ne pas répondreaux attentes mais dès le lendemain jeme suis mise à la tâche et au boutd’une semaine, je constituais et en-voyais un stock de sécurité pour 2mois de parution. Le stock validé avecbeaucoup d’enthousiasme, c’était partipour 7 années de collaboration (1994-2001) sous la férule de grandes signa-tures comme Feu Chérif El valideSEYE, Sidy GAYE, Demba nDIAYE,vieux SAvAnÉ, Latif COULIBALY, Ba-bacar TOURÉ, ndiaga SYLLA, El HadjiKASSÉ, Ibrahima BAKHOUM etc.Et pendant plus d’une année, je ne re-cevais aucune rétribution mais j’étais sicontente de m’occuper à ce que j’ai-mais faire par-dessus tout. En plus, jecommençais à me constituer un lecto-rat, et parmi mes plus fidèles lecteurs,il y avait M. Abdoulaye DIOP, devenuMEF en 2001.

DE LA « TAUPE » à ÉvITER àLA PERSOnnE DE COnFIAnCE

DE L’AUTORITÉ

quelques temps après, le bruit com-mençait à courir dans le ministère queje collaborais avec la presse « d’oppo-sition » et un blocage insidieux et sys-tématique était organisé au niveau dela gestion du personnel afin que je nesois affectée nulle part et que je resteau Portefeuille où aucune tâche nem’était confiée, mes propositions pourme rendre utile classées sans suite.Mais d’un autre côté, mes chroniquesenregistraient de plus en plus d’en-gouement, des lettres, des mails desatisfaction, des invitations me parve-naient de partout au Sénégal commedu reste du monde, de grands jour-naux les reprenaient (Courrier Interna-tional, Afrique Asie etc.)Cependant découragée par ma miseà l’écart dans mon administration, jedus me résoudre à arrêter de produirepour Sud et je m’en ouvris aux autoritésdu groupe.Ainsi, feu mon oncle et ami Chérif Elvalide SEYE se proposa d’en parler àmon ministre de tutelle, M. AbdoulayeDIOP et celui-ci me proposa d’embléede venir dans son cabinet et de deve-nir son assistante personnelle pour luiécrire des comptes rendus d’au-diences, des discours et autres ré-ponses à des lettres personnelles ourapports non techniques. Et je m’y at-telais du mieux que j’ai pu pendant un

an, à son entière satisfaction. Il est de-venu depuis, mon « très grand frère »et garde pour moi une profonde estimemalgré la brièveté de notre collabora-tion.En fait, ajoutée comme une « greffe »dans son secrétariat, celle-ci n’a paspris puisque j’étais considérée commel’intruse qui venait pour piquer aux se-crétaires installées depuis le début dumagistère, leur place et leurs privi-lèges. Et après une année dans un cli-mat que j’estimais malsain, malgrél’amabilité du Ministre, ses encourage-ments et son estime pour moi, je lesuppliais de me trouver un autre pointde chute, n’importe lequel. Ce qu’il fitmalgré ses réticences du début àaccéder à ma demande. C’est ainsiqu’en 2002, il prit une note m’affectantà la DGID après m’avoir fortement re-commandée au DG, M. AssaneDIAnKO. Celui- ci, ainsi que tous sescollaborateurs del’époque m’ontaccueillie les brasouverts et avecbeaucoup de sym-pathie avant de mefaire confiance et deme confier des res-ponsabilités et sur-tout en mepermettant d’ap-prendre auprès despersonnes merveil-leuses qui ont étémes supérieurs pendant toutes ces an-nées. Je dois dire que depuis, je nem’occupe plus d’archives. J’ai com-mencé par le Bureau de l’Administra-tion, du Budget et de l’Équipement(BABE), l’ancêtre de la Direction de

l’Administration et du Personnel (DAP)où j’assistais le gestionnaire feu monregretté ami et « mari »Djiby Sy DIOPavant d’intégrer l’équipe de El HadjIbrahima DIOP à l’ex Direction de laLégislation, des Études et du Conten-tieux (DLEC) dont je salue le coachingéminemment enrichissant et la dispo-nibilité, avec comme chef direct à lasection «  Régimes fiscaux spéci-fiques  », le très agréable et péda-gogue Mamadou MBEnGUE (ExDAP), puis mon jeune frère et ami, letrès disponible et humble OusmaneDIOUF (Conservateur Rufisque) etenfin M. Abdoulaye DIAGnE (actuelDirecteur du Recouvrement), mon« fils », généreux et rigoureux. C’est en2009 que j’ai été cooptée commeunique agent du Bureau de la Commu-nication (BCOM) en dehors du chef deBureau pour driver la revue «  ID  »jusqu’en 2012. quand M. Ange MAn-

CABOU a pris la Direction du BCOM,ce Bureau a connu une autre consis-tance, une dimension accrue avec desinnovations de taille en plus d’une pa-rution régulière de ID, eu égard certai-nement à son professionnalisme

« Si on cuisine avec lecœur, c’est forcément

bon et je suis heureusequand je fais plaisir »

Rama DIOP SY entre le MDB et le DGID

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27DELLO NDIOUKEULd’ancien journaliste. Plus tard, en2014 avec les réformes, la Section« Relations publiques » qui m’étaitdévolue a été rattachée à l’ex Di-rection du Service au Contribuableet de l’Informatique (DSCI) avecmon frère et très sympathique ami,M. Ben Ousmane BÂ. C’est en2018 que je retrouve la section«  Communication interne  » duBCOM&q avec mon fils Alain PaulSènE qui a pris le relais du trèssympathique Mor FALL. Ce der-nier avait succédé à MamadouGUEYE qui m’avait laissé conduire« ID » même si je n’étais plus auBCOM.

Avec une carrière aussi intéres-sante, vous devez être riche ?Riche, moi  ? Ah oui je suis trèsriche de ce que j’ai réussi à avoircomme affection et considérationautant dans ma famille de sangque dans ma famille profession-nelle. vous avez vu à la DGIDcomme partout où je suis passée,au MEF, à la Direction des Ar-chives, dans la presse…tout lemonde m’aime bien. Dans ma fa-mille aussi, dans mon quartier,partout je ne compte que de bonsamis. Pour moi c’est une fortuneincommensurable que d’être dansle cœur des gens. C’est plus qued’avoir des comptes bourrés. En plusj’ai beaucoup appris au contact deshommes et des femmes qu’il m’a étédonné de rencontrer pendant toutesces années et qui m’ont aussi enrichiede leurs connaissances et de leur ex-périence. Pour le reste, je rends grâceà Dieu, je ne suis partie de rien et je n’aijamais tendu la main. On m’a très tôtappris à me contenter de ce que j’ai :« 1000 Frs noce, 1 000 000 Frs noce »comme dit le chanteur.

qu’est-ce qui vous plaisait le plus dansvotre métier, quand vous étiez en exer-cice ?Ce qui me plaisait le plus, vous vousen doutez bien certainement, c’estl’écriture. J’aimais préparer « ID », allerchercher auprès des directeurs etchefs de services des thèmes et dessujets à traiter, des contributions. Il estarrivé que je remplisse toute seuletoutes les pages de «  ID  » à partquelques contributions. Au début, il necontenait que 2 feuillets (8 pages), jel’ai amené à 28 puis à 36 pages. Enplus le montage se faisait à l’imprimerie

où j’allais travailler avec l’infographisteparfois jusque tard le soir. Et j’étaistoute heureuse quand cela sortait etque les gens appréciaient, c’était maplus grande satisfaction. J’ai même euà proposer et publier un magazinepour l’Amicale des Femmes, qui s’ap-pelait « Femme Fisc », mais après uneseule parution, cela a fait long feupuisque mes chères sœurs de l’AFD-GID n’étaient pas très emballées parl’initiative.quand j’ai vu que la plus grande salles’appelait « Dembel Sow », je suis alléechercher qui était Dembel Sow et je mesuis débrouillée pour retrouver sa fa-mille et son fils aîné a accepté de diretout ce qu’il savait sur son père, le pre-mier Directeur des Impôts du Sénégal.J’ai fait la même chose pour la 1ère

femme inspecteur des impôts du Sé-négal, Mme Ousmane Camara…vous savez, moi, ma grande passiondepuis toute petite, c’est l’écriture. A 13ans, j’avais déjà mon journal intime etje ne me couchais pas le soir sansavoir couché quelques lignes dans les-quelles je décrivais mes émotions, majournée, l’ambiance à la maison, à

l’école etc.Au bureau quand j’avais quelquechose à écrire, je me sentaiscomme sur un nuage et j’étaispressée d’arriver pour m’y mettreet je ne sentais ni la faim, ni letemps passer, tant que j’arrivais ànoircir des pages. J’ai desébauches de livres, de recueils denouvelles depuis très longtemps.Malheureusement aucun n’estachevé.Je suis issue d’une famille de litté-raires et tous mes oncles etgrands frères sont des ensei-gnants et les discussions dansmon enfance tournaient autour dubon usage du français, des bellesconstructions de phrases etc.Peut- être que cela me vient de là.En plus, au primaire, mon pèrenous avait tous inscrits au Centreculturel français où il nous condui-sait tous les mercredis pour chan-ger de livres et chaque livre ludevait lui être résumé par écrit,sous peine de punition, une formed’apprentissage qui nous a aussiservi. nous avions un énorme dic-tionnaire à la maison et je deman-dais à mon défunt frère, s’il étaitpossible qu’on apprenne tous lesmots par cœur, pour « dégue fran-çais » pour de bon…

Je dois dire aussi que l’écriture m’avalu d’énormes satisfactions commequand l’Ambassade des USA m’a pri-mée pour mes écrits relatifs à la dé-fense des droits de Femmes (c’était en1996 ou 1997, je crois) ou encorequand d’éminents professionnels del’écriture apprécient ce que je fais etm’encouragent comme le professeurSamba DIEnG, Doyen de la Facultédes Lettres et Sciences Humaines, leColonel Moumar GUEYE, BabacarTOURÉ, El Hadj Hamidou KASSÉetc…Par exemple, feu le Général JeanAlfred DIALLO, a lancé un « wanted »à mon endroit pour mettre un visagesur mon nom parce qu’il appréciaitmes écrits dans Sud quotidien avantde me recevoir et de m’encourager. Etjusqu’à sa mort, sa porte m’était tou-jours ouverte.

quelle expérience vous a le plus mar-quée au sein de la DGID ?C’est quand M. Amadou BÂ, alorsDGID a accepté sur proposition de sessecrétaires devant se rendre à laMecque de me confier la gestion dusecrétariat durant cette période 2 an-

Rama DIOP SYdans la salle d’archivesdu CEP/MEF

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28 DELLO NDIOUKEULnées consécutives, avec parfois deslettres ou rapports à réécrire, des ob-servations à émettre sur des docu-ments. J’ai eu très peur de ne pas bienassurer la première année, mais à la finde l’intérim il m’a dit toute sa satisfac-tion. Je m’honore encore de cetteconfiance.En outre dès mon entrée à la DGID etpendant 3 annéesconsécutives, j’ai eu àrédiger, à la satisfactiondes autorités, des dis-cours. La 2ème annéeon me demanda mêmed’en prononcer un de-vant toutes les autorités.J’ai été impliquée danspresque l’organisationen amont et en aval de tous les col-loques et séminaires qui se sont tenussous l’égide de la DGID et où tous lescomptes rendus revêtaient ma signa-ture. Toutes ces marques de confianceme font encore chaud au cœur.Une autre expérience qui m’a aussimarquée c’est quand je devais rencon-trer les autorités de la DGID afin qu’ilsm’ouvrent le côté jardin de leur vie pour« ID ». A chaque fois j’avais des réti-cences et attendais que mon chef mebalise la voie, mais à l’arrivée, ils semontraient tous très ouverts et prêts àse livrer, contrairement à mes appré-hensions, acceptant de répondre sanstabous à toutes mes questions, mêmeles plus intimes autant dans « verso »que j’animais dans le journal de l’Ami-cale des Inspecteurs que dans « ID ».Beaucoup de personnalités y sontpassées  : M. Assane DIAnKO (ex.DG), M. Malick DIEnG, Mme PInTOSènE, M. Abbès DIOP, Mme SeyniGUèYE, M. Mbaye nDAO (Ex. BABE),feu ndiaga THIAM (ex. Conservateur),M. Tahibou nDIAYE (Ex. DCAD), MmeTHIAM (ex. DG), M. Ben Ousmane BÂ(ex. DSCI), M. Yoro DIEnG (Ex. DvEF),M. vincent BIDI (ex. DD), M. MameOunte FALL (DCAD), M. Dame FALL(Coordonnateur) etc.

Les qualités d’un collègue idéal selonvous ?Le collègue idéal, c’est celui qui au-delà du lieu de travail, devient l’ami detous les instants, celui avec qui l’onpartage tout même en dehors de laDGID, les joies comme les peines.C’est encore celui qui est généreuxdans son savoir, qui partage ce qu’ilsait pour faire avancer les choses.

votre principale source de motivation ?Ma famille, mon mari qui m’encourageà respecter mon travail, mes horaires.Mes enfants surtout qui me considè-rent comme leur modèle. Toute petite,j’ai vu ma mère se démultiplier pourque nous ne manquions de rien. Jemarche sur ses pas. quand mes en-fants sont contents, je le suis aussi,

même s’ils sont devenus grands et sesont émancipés de moi. Ma source demotivation, c’est encore quand j’arriveà résoudre certaines difficultés pourceux que j’aime.

L’atout majeur des agents de la DGIDselon vous ? C’est que les autorités de la DGIDs’appliquent à mettre chacun dans lesconditions idoines pour produire un tra-vail de qualité. vous voyez chaque jour,des innovations sont apportées dansles outils et les procédures, dans l’es-pace de travail, il y a véritablement dela réactivité dans les dépannages etautres blocages éventuels. Sanscompter le management qui s’appuiesur l’approche sociale, la rigueur dansla convivialité, une Mutuelle que tout lemonde nous envie, un restaurant chicavec toutes les commodités, une sallede Yoga, des Amicales qui mutualisentleurs efforts, des projets d’envergurecomme l’hôpital, la cité etc.

quelle est la principale habitude quenous devons cultiver pour un bon fonc-tionnement de la DGID ?Respecter les délais de traitement desdossiers, s’appliquer au bon accueilphysique et téléphonique des contri-buables. Partager les expériences,laisser éclore les talents et ne pas lesinhiber. C’est d’ailleurs la raison d’êtrede la rubrique « Talents cachés » dans« ID » pour faire découvrir ce que cer-tains peuvent apporter en plus de leurtravail de routine quotidienne. Il fautaussi que l’on s’applique à la ponctua-lité en tant que service public, à la cor-rection dans l’accueil et l’orientationdes contribuables, même dans le portvestimentaire aussi.

qu’est-ce qu’il faut, selon vous, pourune bonne cohésion sociale au tra-vail ?Mieux se rapprocher les uns des au-tres, faire en sorte que les relations per-sonnelles transcendent les carrières,comme cela se faisait par le passé.Certains donnaient même le nom de

leur enfant à des collègues.La famille fiscale ne doit pasêtre un vain mot.

A quelle valeur accordez-vous le plus d’importance ?La sincérité, c’est vraiment labase de tout. quand les rap-ports sont empreints de sin-cérité, on peut soulever des

montagnes.

La meilleure résolution que vous ayezprise dans votre vie ?C’est de poursuivre mes études aprèsmon mariage. Je me suis mariée trèsjeune avant même l’obtention de monbac. Mes parents et mon mari m’ontfait promettre de ne pas abandonnercomme je le voyais faire autour de moi.J’ai tenu promesse et je me suis effor-cée à mener tambour battant monfoyer et mes études. Avec le soutien demon époux, j’ai dû gérer en concomi-tance les examens et les bébés.

En dehors de votre famille, quelle fi-gure, personnage ou héros vous ins-pire le plus ?ndatté Yalla et sa sœur ndiembeutesont des figures emblématiques denotre histoire qui m’inspirent et aux-quelles j’aimerais ressembler pour toutce qu’elles incarnent comme «  dji-guène you meune goor ». Je dois direque ce sont mes arrières grands-mères, mais elles sont aussi un patri-moine national, des modèles dontchaque sénégalaise doit s’inspirer. Surle plan contemporain, c’est la grandeAminata Sow Fall, que j’admire. Ellesculpte les mots comme personned’autre. J’ai lu tous ses livres. J’ai uncahier où j’ai consigné plusieurs de sescitations.

quelle valeur accordez-vous à la fa-mille et à l’amitié ?La famille est sacrée, c’est le socle surlequel chacun s’appuie pour s’épa-nouir et se réaliser. Sans famille, onn’est rien. Malheureusement, de nosjours les enfants grandissent vite etpartent. Je rêve des grandes maisons

« le némali apaise les cœurs et les esprits"

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29DELLO NDIOUKEULcomme celle de mon enfance à So-kone où pendant les vacances, il yavait tout le monde, les oncles, lestantes, les cousins et cousines dansune ambiance formidable. L’amitié,c’est une valeur sur laquelle s’appuyeret les véritables amis sont ceux qu’ona depuis l’enfance.

quel est votre passe-temps favori ?La lecture, l’écriture. quand j’arrive ànoircir une page, et dans l’attente dufeed back, je me sens comme un étu-diant qui attend des résultats d’exa-men. Il m’est arrivé de me lever enpleine nuit pour écrire des choses quime passaient par la tête et que je nevoulais pas oublier.

Maintenant nous allons aborder votre« côté jardin », comment s’est passéevotre rencontre avec M. SY ?Alors là, ce n’est vraiment pas trèscompliqué. Dès que je l’ai vu sur lechemin du lycée, je l’ai attrapé au colletpour ne plus le lâcher. Je l’ai connu parl’entremise d’une amie d’enfance quej’ai depuis 50 ans, je suis tombée sousle charme de son …bégaiement. Etcomme moi aussi à l’époque je « car-tonnais » très fort, il a commencé àparler mariage 6 mois après. Il venaitde perdre sa mère et avait commencéà travailler. J’avais 18 ans et lui 23.Après le mariage je suis restée chezmes parents jusqu’à l’obtention de monbac avant de rejoindre sa maison pa-ternelle où nous avons vécu pendant17 ans avant de réussir à forced’épargnes et de prêts à construirenotre propre maison où nous sommesdepuis 1995. Il venait parfois me pren-dre à l’EBAD sur sa « Bravo » et tousmes camarades de classe le connais-saient.

que pensez-vous de la polygamie ?C’est un sujet dont je n’aime pas tropparler parce que cela fait vraiment par-tie des violences faites aux femmes.Parce que selon la légende lorsqu’ona évoqué la perspective auprès deshommes ceux-ci sont tous tombésraides morts, alors que les femmeselles se sont juste évanouies. Et puis leplus injuste, c’est que lorsque se te-naient les assises pour statuer sur lesujet, les femmes n’étaient pas repré-sentées. Maintenant, on se justifie sou-vent par le statut matrimonial duProphète (PSL), en omettant soigneu-sement de dire qu’il a d’abord été mo-nogame jusqu’au décès de sapremière épouse Khadija (RTA) avec

qui il a vécu pendant 25 ans avant dedevenir polygame pendant seulementles 13 dernières années de sa vie. Etpuis même si ceux qui plongent invo-quent la religion comme prétexte, raressont ceux qui en respectent toutesclauses et conditions. Bref, pour mapart, après près de 43 ans, mon marin’a pas encore pris de 2ème femme.

ne pensez-vous pas que M. SY pour-rait prendre une deuxième femme unjour ? Ou bien, vous avez confiance àvos astuces de femmes « Jongué » ?Aucune astuce de « Jongué » ne peutempêcher un homme qui veut prendreune autre femme. Ce qu’ils mettent enavant, c’est leur « banekh » propre etrien d’autre. Cependant j’ai une entièreconfiance en moi- même et même s’ille faisait, je saurais gérer convenable-ment la part qui me revient.

Usez-vous de l’encens, du « némali »,et à quel but ?Ah oui, beaucoup même. Mon encen-soir n’est jamais éteint. Parce que lui ilaime cela et ensuite, une maison quisent bon, il n’y a pas mieux pour apai-ser les cœurs et les esprits

nous savons que vous-êtes de la vielleécole, vous savez cuisiner. Alors,quelle est la recette ou quel menuaimez-vous préparer le plus  ? êtes-vous un cordon bleu, comme on dit ?Parlez-nous du « Diagueur-Diagueuri »en cuisinant !Eduquée dans la bonne vieille traditionSaint-Louisienne des origines de mamère, la cuisine sénégalaise et mêmeafricaine n’a plus aucun secret pourmoi. J’aime préparer du tout. Pour moi,si on cuisine avec le cœur, c’est forcé-ment bon et je suis heureuse quand jefais plaisir. En plus, ce qu’il faut savoir,

c’est que l’essentiel n’est pas dans lapréparation des mets, mais dans lafaçon de les présenter, de servir : on nesert pas un repas la mine renfrognée,ou dans une tenue qui sent l’oignon oule nététou, ou encore dans des as-siettes écorchées, non. Après avoirpréparé, c’est là que commencent leschoses sérieuses et qui font que mon-sieur est incapable de manger ailleursque chez lui.

Et s’il vous restait un jour sur terre, queferiez-vous ?Je prierais.

quelles sont vos activités post profes-sionnelles, maintenant que vous êtes àla retraite ?Depuis ma retraite, je me suis payéune petite machine à coudre et j’aimebien coudre de petites robes pour mapetite-fille de quelques mois et le soirje m’applique à faire une marche d’uneheure avant de lire quelques pages etme coucher. J’ai aussi plus de tempspour une meilleure pratique et un ap-prentissage accru de ma religion.

votre mot de la fin ?Un grand merci à toute la DGID. Je n’airien fait pour mériter toute l’estime dontj’ai jouie pendant toutes ces années dela part des DG anciens et actuel, demes chefs, mes collègues. Au fil desannées je suis devenue la «  TARAMA » de tous et tout le monde mevoue une estime sans bornes. Un sym-pathique pot a été offert par le DG etqui n’a pas hésité en plus à me gratifierd’un bracelet assorti d’une bague enor : c’est vraiment un suprême honneurauquel je ne m’attendais pas et je luiréitère ici ma très sincère gratitude,même si ce n’est pas la première foisqu’il fait montre d’une telle générosité,d’une telle considération à mon endroit. Je remercie tous les agents de la DAPà la DSI, en passant par la DLEC, laDME, la DGE, les autres sites, la plate-forme et plus particulièrement ceux duBCOM&q, le Chef Alain Paul SènE entête qui me considère comme sa pro-pre mère, ainsi que Mor FALL. Ils seproposaient tous deux de tenir desséances dans mon bureau pour m’évi-ter les déplacements.Incapable de réfréner toute la chargeémotionnelle, après tant d’années decompagnonnage fructueux et agréa-ble, je n’ai pas pu dire au revoir à tous.que chacun trouve ici l’expression dema très profonde gratitude après prèsde 2 décennies.

Rama DIOP SY en mode “Gentle-mère”

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30 SERVICE A LA UNE

L

CSF DE PIKInE-GUÉDIAWAYE,Un CEnTRE En DEUX !

Les Chefs de Centre qui se sont succédés à Pikine-Guédia-waye sont les Inspecteurs des Impôts et des Domaines ci-après : M. Mouhamadou CAMARA (il a inauguré les locauxactuels du CSF situés à Golf), M. Moussa DIAO, Mme SeyniGUèYE AIDARA, M. Adama nDIAYE, M. Serigne FALL, M.Waly Diouf BODIAn, M. Daouda BADIO, et, depuis 2017,M. Papa Ousseynou SOW.Le CSF de Pikine-Guédiawaye est aujourd’hui scindé endeux centres : le CSF de Pikine et le CSF de Guédiawaye.Le CSF de Pikine couvre l’aire géographique du départe-ment de Pikine vaste de 87 km², avec une population dé-passant le million d’habitants qui en fait l’une des villes lesplus peuplées du pays. Les activités économiques tournent

autour du commerce, de la pêche et de l’industrie sur laRoute de Rufisque. Pikine compte également 16 communes. Le CSF de Guédiawaye recoupe les limites du départementéponyme avec environ 350 mille habitants sur une superficiede 13 km². Guédiawaye entretient la réputation de « ville-dortoir » avec 5 communes. Le commerce reste l’activitééconomique dominante.Cependant, il faut souligner que la scission n’est pas encoretotale d’un point de vue fonctionnel. Elle se déroule de ma-nière méthodique et progressive même si de manière orga-nique, la configuration des centres est conforme auxstipulations de l’arrêté portant organisation de la DGID. Ainsi, sous l’autorité du même Chef de Centre, ils sontconstitués de cinq (5) bureaux à savoir : un Bureau de laGestion, du Contrôle et des Services aux Contribuables, unBureau du Recouvrement, un Bureau des Domaines, un Bu-

PIKINE ET DE GUÉDIAWAYEZOOM SUR LE CSF DE

e Centre des Services fiscaux (CSF) de Pikine-Guédiawaye fait partie des cinq (5) premiers centresde la région de Dakar, à savoir : Dakar-Plateau I, Dakar–Plateau 2, Grand-Dakar, Pikine-Guédiawayeet Rufisque. D’un point de vue organique, il s’agit maintenant de deux centres placés sous l’autoritédu même Chef de Centre. ID vous propose d’aller à la découverte de l’administration fiscale quicouvre la grande banlieue de la capitale.

Par Ngoné Bougouma DIOP

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SERVICE A LA UNE

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reau de la Conservation de la Propriété et des Droits foncierset un Bureau du Cadastre. Seulement, il n’y a que les deuxderniers Bureaux cités qui font l’objet d’une séparation ef-fective avec des Chefs de Bureau distincts. Pour les autres,il y a un dédoublement fonctionnel de fait. Concernant le personnel, les CSF de Pikine et de Guédia-waye comptent, outre le Chef de Centre, 91 agents répartiscomme suit :

Un RECEnTRAGE SUR L’ÉLARGISSEMEnTDE L’ASSIETTE ET LA FISCALITÉ LOCALE DAnS

Un COnTEXTE SOCIO-ÉCOnOMIqUE ALÉATOIRE

Jadis, le CSF de Pikine-Guédiawaye occupait une place dechoix dans la mobilisation des recettes au profit du budgetde l’État. En effet, il couvrait la zone industrielle qui abritaitl’essentiel des grandes entreprises avant la création descentres de services fiscaux spécialisés dédiés aux grandeset aux moyennes entreprises. Ainsi, il s’est opéré un chan-gement de paradigme assignant à ce centre une mission

prioritaire d’élargissement de l’assiette au détriment de lamobilisation des recettes. La nouvelle segmentation descontribuables, induite par la réforme des structures de 2017,a accentué ce changement avec la réduction à 100 millionsdu seuil maximal du chiffre d’affaires de rattachement desusagers aux centres dits traditionnels tel que celui de Pi-kine-Guédiawaye.

Dans ce contexte, la particularité de ce centre réside dansle fait qu’il couvre la grande banlieue de la capitale ; zonetrès difficile avec une population fiscale fortement marquéepar le secteur informel. Ainsi, en plus de l’élargissement del’assiette, la mission fiscale du centre s’est recentrée sur lafiscalité locale pour accroître les ressources financières descollectivités territoriales.

S’agissant des opérateurs économiques, ils sont, en majo-rité, issus du secteur informel duquel ils gardent les carac-téristiques (absence d’une organisation comptablecohérente et répondant aux normes en vigueur au Sénégal,défaut d’adressage …).

Les propriétaires fonciers sont, pour la plupart, des émigréset les revenus qu’ils tirent de la location de leurs biens ser-vent plus à entretenir la famille qu’à être investis ailleurs.

C’est pourquoi, l’essentiel des contribuables du CSF sontredevables des impôts synthétiques que sont la Contributionglobale unique (CGU) et la Contribution globale foncière(CGF).

Cependant, il existe une réelle marge de progression dansl’élargissement de l’assiette notamment avec les nom-breuses activités économiques qui se développent autourdes communes de KEUR MASSAR et de MBAO.

Les usagers s’acquittant de leurs obligations fiscales

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En matière de recouvrement, la typolo-gie des contribuables du centre rend letravail extrêmement difficile, notam-ment pour ce qui est de la gestion desrestes à recouvrer. En effet, malgré lamodicité des moratoires accordés pourfaciliter à chacun le paiement de ses

impôts, il arrive très souvent que lesdébiteurs soient dans l’incapacité avé-rée de respecter les échéances conve-nues. C’est pourquoi, le Chef duBureau du Recouvrement et sonéquipe font preuve de beaucoup depédagogie et de souplesse dans le

management de ce service.

Malgré tous ces paramètres qui affec-tent le travail des services, sur un ob-jectif annuel de 8 milliards, le CSF a puobtenir un taux de réalisation de l’ordrede 65% nonobstant les dossiers trans-

M. Papa Ousseynou SOWChef de Centre de Pikine et Guediawaye

M. Ndiaga SOW Chef du Bureau de la Gestion, du Contrôle et des Services aux contribuables

M. Malick DIOP Chef du Bureau de Recouvrement

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SERVICE A LA UNE

férés (plus de 300 au profit de la Direc-tion des grandes Entreprises et de laDirection des moyennes Entreprises) etla perte, en cours d’année, des re-cettes perçues à l’occasion de l’enre-gistrement des actes judiciaires suite àla création du tribunal du commerce deDakar estimées à 2 milliards.

Un SERvICE PUBLIC FOnCIEREn PLEInE EXPAnSIOn DU FAITDES EnJEUX DE L’HABITAT ET

DES CHAnTIERS DE L’ÉTAT

Le bloc foncier (Domaine, Cadastre etConservation foncière) reste très dyna-mique en raison de la disponibilité,dans les départements de Pikine et deGuédiawaye, d’assiettes foncières quisuscitent toutes sortes de convoitises.Il est également important de relever

l’existence de zones irrégulières aussibien à Pikine (Guinaw Rails nord etSud, Yeumbeul nord …) qu’à Guédia-waye (Médina Gounass).Au niveau du Bureau des Domaines,l’essentiel des activités porte sur l’ins-truction des demandes de régularisa-tion par voie de bail sur des assiettesimmatriculées ou pas. A titre illustratif,il y a lieu de noter qu’au titre de la ges-tion écoulée, le bureau a transmis 733demandes de régularisation au Bureaudu Cadastre pour avis.Les autres activités phares du Bureaudes Domaines portent sur l’instructiondes demandes de cession définitivemais aussi sur la transformation des ti-tres précaires (permis d’occuper etbail) en titres fonciers. Les activités du bureau du Cadastre

sont d’ordre technique (opérations to-pographiques, mise en place et tenuedu plan cadastral), juridique (bornageimmatriculation, bornage morcelle-ment) et fiscal (enquêtes cadastrales,détermination valeur vénale, détermi-nation valeur locative). Dans ce cadre,en 2018, le service du cadastre (Pikineet Guédiawaye) a pu instruire 1150dossiers de morcellement, 658 de-mandes d’autorisation de construire(TELEDAC), 1650 demandes d’extraitsde plan, 733 dossiers de régularisationpar voie de bail et 478 demandes deCertificat d’identification cadastrale(CIC) entre autres activités. En outre, le Bureau est régulièrementsollicité dans le cadre de l’exécutiondes grands projets de l’Etat en coursdans les départements de Pikine et deGuédiawaye, notamment pour la pro-duction de la situation foncière des as-siettes de ces projets. à cet égard, lesservices cadastraux ont fini d’effectuerles travaux portant sur les projets duTrain Express régional (TER), de l’Auto-route côtière et de la SEnELEC. Ils sonten train d’exécuter les requêtes affé-rentes à la Route des niayes (10% deréalisation) et à la deuxième phase duProgramme de Restructuration de Pi-kine irrégulier sud appelé PIS2 (60%de réalisation).Enfin, on peut retenir que le territoirecouvert par le CSF de Pikine et Guédia-waye a été découpé en 259 sectionscadastrales, ce qui permet d’identifier69 953 parcelles par le numéro d’Iden-tification Cadastral (nICAD).On ne saurait parler de la gestion fon-cière au niveau des CSF de Pikine et

M. Momar DIOP Chef du Bureau des Domaines

Un usager à la caisse de la Conservation foncière

Mme Mariama MANÉConservateur Pikine

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de Guédiawaye sans revenir sur les in-cidents de 2011, avec le saccage deslocaux du centre par des manifestants,qui ont causé la perte de plus d’un mil-lier de dossiers fonciers. A ce jour, lesconséquences de ces évènementsmalheureux sont encore très domma-geables au bon fonctionnement desBureaux en charge de la Publicité Fon-cière.Face à cette situation, des mesures ontété prises par les deux Conservateurspour la restauration des titres perdussous l’autorité de la Direction des Do-maines et avec le concours de tous lesacteurs impliqués (notamment laChambre des notaires, le Tribunal, leCadastre).Relativement aux recettes, on notera

que les Conservations de Pikine et deGuédiawaye ont fait des réalisationsrespectives de 1 496 742 607 francs et341 100 991 francs en 2018.

DES CEnTRES qUI CROISSEnTET DES ATTEnTES POUR

L’ÉCLOSIOn D’UnE MEILLEUREqUALITÉ DE SERvICE

Le bâtiment qui abrite les locaux desCSF de Pikine et de Guédiawaye estdevenu trop petit pour permettre auxagents d’être dans des conditions nor-males de travail. En effet, il ne seraitpas exagéré de dire que le bâtimentest « surpeuplé » tellement les agentssont à l’étroit dans des bureaux sou-

vent peu spacieux. Le volume des requêtes reçues desusagers et les délais de traitement aux-quels la DGID astreint ses services ren-dent nécessaires des mesuresd’accompagnement. De ce fait, pouraméliorer l’environnement de travail etde réception du public, le bâtiment abesoin d’être remis aux normes pourrépondre aux exigences de qualité deservice que la DGID entend fournir àses usagers. En effet, il est nécessaired’aménager un espace dédié à l’ac-cueil des usagers pour leur éviter lesdifficultés et désagréments notablespendant les périodes d’affluence etsurtout en cas d’intempérie. Des mesures conservatoires sontmises en œuvre pour juguler lescontraintes et désagréments relevés.Un second bâtiment est en cours de fi-nition et sa réception imminente, dumoins c’est l’espoir le mieux partagé,devrait apporter un début de solutiondurable. Du point de vue des moyens logis-tiques, même si des efforts notablesont été faits, il reste que les CSF de Pi-kine et de Guédiawaye, de manière gé-nérale, rencontrent d’énormesdifficultés qui limitent leurs capacitésd’actions. De ce fait, il est utile, notam-ment dans le cadre des projets de gé-néralisation de l’utilisation destélé-procédures, de corréler l’accrois-sement des performances de ces cen-tres avec un renforcement substantieldes outils de travail tels que les ordi-nateurs, les imprimantes, les scan-M. Mouhamed El Habib NIANG

Chef du Bureau du Cadastre de Guédiawaye

M. Aimé André BASSÉNEChef du Bureau du Cadastre de Pikine

Mme Yama Djiguéne NDOYE DIANKOConservateur Guédiawaye

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35SERVICE A LA UNE

neurs, les GPS, les stations totales etc.Sous le même registre, eu égard àl’étendue des deux centres et auxmarges de progression identifiées enmatière fiscale et foncière dans cettezone, il est nécessaire de renforcer lescapacités de déploiement des agents

sur le terrain avec des moyens de lo-comotion adaptés. L’environnementgénéral du territoire couvert par lesdeux centres de Pikine et de Guédia-waye nécessite une grande capacitéd’adaptation de la part de l’administra-tion. L’une des principales difficultésnotées dans l’action des services ré-

side au niveau de l’adressage et dudéficit de culture administrative et par-ticulièrement fiscale.C’est pourquoi, en plus de l’améliora-tion des conditions d’accueil des usa-gers, les services ont besoin d’êtremieux accompagnés dans la mise enœuvre des actions de sensibilisation etd’échange avec les acteurs. Dans cecadre, la collaboration avec les collec-tivités territoriales est privilégiée notam-ment pour l’acquittement volontaire del’impôt.Au demeurant, la couverture adéquate,en termes de fournitures de servicespublics et de fiscalisation des zones deKeur -Massar et de Mbao, qui sont enplein essor urbain et économique,constitue un enjeu stratégique qui ap-pelle une mise en œuvre prioritaire despropositions y afférentes. En somme, la grande banlieue deDakar représente un intérêt particulierpour la DGID et la réalisation des pro-jets en gestation permettra de mettreen orbite des services modernes et dequalité, au bénéfice des usagers.

Les agents de la Conservation foncière de Pikine

Parcours du Chef de Centre M. Papa Ousseynou SOW, Inspecteur Principal des Im-pôts et des Domaines, a été nommé Chef du Centre desServices fiscaux (CSF) de Pikine et de Guédiawaye enaoût 2017. Il est de la promotion 2003-2005, passionnéde sport, particulièrement du football qu’il a pratiqué etle tennis qu’il peut regarder à longueur de journée.Son parcours professionnel a commencé au début desannées 2000 comme Contrôleur des Impôts et des Do-maines. Il a gardé ce titre d’octobre 2000 à avril 2004 eta servi aux Inspections Fusionnées d’Assiette et deContrôle (IFAC) n° 2 et n°9 du CSF de Dakar-Plateau 2puis au Bureau de la Fiscalité des Particuliers (Secteur 3)du CSF de Grand-Dakar.Admis au concours du cycle A de l’École nationale d’Ad-ministration (EnA), il est sorti Inspecteur des Impôts etdes Domaines en 2006. Il a chronologiquement, été :Inspecteur à l’UGF Service du CSF de Dakar-Plateau 1(mai 2006 à juin 2007) ;Inspecteur vérificateur à la Brigade de vérification n°4 dela Direction des vérifications et Enquêtes Fiscales (juin2007 à novembre 2008) ;Chef du Bureau du Contentieux de la Direction des Im-pôts (novembre 2008 à février 2014) ;Chef du Centre des Services Fiscaux de Rufisque (février2014 à août 2017) ;

Depuis lors, il est Chef du Centre des Services Fiscauxde Pikine et de Guédiawaye.M. Papa Ousseynou SOW a suivi plusieurs stages et for-mation en contrôle fiscal et en management des servicesfiscaux, notamment un stage de formation des formateursà l’École nationale des Finances Publiques de Paris. Ilest de la deuxième génération d’Analystes d’Affaires SIG-TAS (2007) et a participé à la rédaction du Livre I du Codegénéral des Impôts lors de la Réforme de 2012.Au plan académique, il est titulaire d’une maîtrise en Droitprivé Option Banque/Assurance UCAD 2002.

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gnoble est un bien douxmot pour qualifier cet acte.Heureusement que lesadeptes de cette sinistrepratique font l’exception,pas la règle. On les dit ma-lades, ils ne le sont pas tou-jours. Ils ne sont qu’esclaves

de leurs vices exécrables, de leurs appétitssordides. « Charité bien ordonnée... » sem-ble être leur credo morbide. II s’agit géné-ralement « d’honorables » pères de famille,du moins en apparence, le jour. C’est sou-vent la nuit qu’ils se transforment en mons-tres. « Lambaatou » leurs filles leur procureun incommensurable plaisir, c’est tout cequi leur importe, tant pis pour les normesqu’elles soient sociales ou religieuses.Rien dans leur attitude ou leurs manières nele laisse deviner. Ils se permettent mêmeparfois des « waaraaté » en bonne et dueforme pour tromper leur monde. Ce sontceux-là que l’on appelle les vrais faux jetonspur jus. violeurs et pédophiles partagent avec euxla même corporation de dépravés. n’ont-ilspas les mêmes goûts morbides ? Sauf queceux- ci ne se forgent pas des talents d’éta-lons sur leur propre progéniture. Leurs théâ-tres d’opération, ce sont plutôt des corpsinconnus qu’ils tentent de découvrir sansleur consentement ou alors de tout petitsbambins qui ne savent même pas ce quesexe veut dire. Ce qui ne saurait évidem-ment justifier ou édulcorer l’ignominie dessales besognes des uns comme des autres.Par ses assauts infects sur ses victimes, sespropres filles, le père incestueux tented’éprouver sa virilité ou sa puissance déca-dente. C’est à croire qu’il ne trouve son plai-sir que sur les corps juvéniles de sesfillettes qu’il a conçues, « toude » et «

nguenté ». II rappelle parfois le gus qui ra-vale ses vomissures, les conséquencesphysiques et psychologiques sur ses vic-times en moins.II est difficile d’admettre qu’il se trouve en-core sur cette Terre une race indigne de gé-niteurs incapables d’aller ailleurs que dansleur propre famille pour assouvir leurs appé-tits bestiaux. Pourtant, il nait dit-on plus defemmes que d’hommes. Chaque monsieurpeut en épouser ou en changer autant defois qu’il le désire. La polygamie justifie tout,même s’il s’agit de l’unique prescription quecertains observent correctement de leur re-ligion. Mais en plus, « warougar » et autres« maye gou ndieuk » exorbitants sontpresque passés de mode, largement revusà la baisse, les cérémonies familiales fas-tueuses sont partout dénoncées, critiquéeset abandonnées sous peine d’être convo-quées à …Colobane. Mieux, les candidatesau mariage sont presque implicitement éti-quetées « soldes monstres », « liquidationtotale », la crise est passée partout jusquedans les prétentions affichées pour faire lesaut. Autant dire que « l’allégement des pro-cédures » se conçoit jusque dans la consti-tution des couples, ceux-là normaux, biensûr. n’empêche, des pères incestueux existentencore. vivant généralement seuls avec leurprogéniture, divorcés parce que ne pouvantvivre une sexualité dans un cadre formel, ilss’appliquent à martyriser leurs filles, à lesvioler sans états d’âme, posant ainsi pourelles les jalons d’une vie sexuelle future dis-solue, leur ouvrant toutes grandes, dès lebas âge, les portes de la prostitution, ou en-core annihilant pour celles-ci toute chancede mettre au monde.Hélas ! la pathologie n’explique pas tout, le« ligueye » (maraboutage) non plus.

« La rame à scier nos habitudes »Par Rama DIOP SY L’incesteI

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37SANTÉ & BIEN-ÊTRE

• LE COROSSOL COnTRE LESTROUBLES DIGESTIFS

Le corossol sert de pansement gas-trique quand il est mélangé avec unpeu de miel. Cette mixture a un effetimmédiat contre les douleurs d’esto-mac. Pour ce faire, il est recommandéd’en manger trois fois par jour, aprèsles repas. De même, la consommationdes feuilles de corossol ou de l’extraitqui en est tiré peut vous soulagerquand vous souffrez de diarrhées oude ballonnements.

Le corossol a des propriétés anti bac-tériennes qui permettent de lutter effi-cacement contre les parasitesintestinaux. Ce sont ces derniers quicausent des ballonnements et les diar-rhées. L’eau et les fibres contenuesdans le corossol favorisent le transit in-testinal.

• LE COROSSOL COnTRE L’HERPèS

Dans un autre registre, le corossol vousaide à lutter contre l’herpès. En effet,les extraits de feuilles de corossol pos-sèdent de nombreuses propriétés an-tivirales, antimicrobiennes etantibactériennes. Ce qui permet auconsommateur d’éliminer efficacementles parasites et certains virus qui s’at-taquent à l’organisme.

De même, l’application des feuilles decorossol sur la peau sous forme decompresse est parfaite dans la luttecontre l’eczéma et les autres formes derougeurs de la peau.

• LES FEUILLES DE COROSSOLCOnTRE LE RHUMATISME

Les rhumatismes touchent toutes lescouches sociales de manière plus oumoins grave et de tous les âges. Il est

difficile de lutter contre ce fléau si cen’est par traitement symptomatique. Lejus de corossol est un remède naturelcontre les rhumatismes car il possèdedes propriétés anti-inflammatoiresétonnantes. Les feuilles peuvent aussiservir de compresses à appliquer surles zones affectées pour atténuer lesdouleurs. Dans la même veine, il y a ce qu’on ap-pelle la goutte. Il s’agit d’une affectioncaractérisée par des articulations en-flammées et douloureuses, en particu-lier les articulations des pieds et desmains. La consommation de tisanefaite de feuilles de corossol peut aiderà soulager cette affection. Car il aide àévacuer l’acide urique contenu dans lesang, principale cause de cette affec-tion.

• LE COROSSOL COnTRELES InFECTIOnS URInAIRES

Il n’est pas rare que les voies urinairessoient enflammées ou infectées. Il estdonc important de prendre égalementsoin de tout le système urinaire et le co-rossol y contribue grandement. Eneffet, la consommation de tisane defeuilles de corossol permet de luttercontre les infections des voies uri-naires. D’où une protection antibacté-

rienne de l’urètre, de la vessie, des ure-tères ou des reins. Si vous êtes sujet àcette affection, vous pouvez prendreladite tisane régulièrement comme me-sure préventive. Cela aidera à nettoyervotre organisme de façon naturelle.

• LE COROSSOL COnTRELES BRûLURES

En cas de brûlure, vous pouvez appli-quer une compresse de feuilles de co-rossol sur la partie de la peauconcernée. Grâce à ses effets anti in-flammatoires, la douleur disparaîtra. Enplus, votre peau sera progressivementrégénérée. vous pouvez aussi utilisercette technique contre les coups desoleil.

• LE COROSSOL Un BOOSTERD’IMMUnITÉ

Même si cela ne résout pas un pro-blème en particulier, il faut savoir quele corossol booste votre système im-munitaire grâce aux nombreux nutri-ments qu’il contient. Ainsi, prendre unetisane ou des extraits de corossol vouspermettra de protéger votre corps plusefficacement contre les microbes enva-hisseurs. Cela pourrait écarter les fai-blesses de votre système immunitairequi ouvrent la voie aux rhumes, grippeset autres toux!

Corossol: fruit aux multiples vertus e corossol est un fruit exotique originaire de l’Amérique Latine et de l’Afrique. Il estd’apparence verte et recouvert d’épines. La chaire du corossol est blanche et pul-peuse. C’est un fruit très apprécié dans nos jus. Mais le corossol a d’autres valeursnutritives et mêmes thérapeutiques. Il contient des oligo-éléments et des vitamines.Parmi ceux-ci, on peut citer les vitamines B, vitamine C, des glucides, des protéines,du magnésium, du potassium, du phosphore, du calcium, du sodium… En plus dufruit, l’écorce, les feuilles et la tige sont une grande source de bien-être. Le corossol,en somme, peut vous offrir de nombreux bienfaits.

LPar Maguette Fall TOP

Bon à savoir :Faire très attention lorsque nousconsommons le corossol à desfins médicinales. Bien que cer-tains prétendent que le corossolpeut être utile dans le traitementdu cancer, sachons que cette al-légation n’est pas encore prou-vée scientifiquement.

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38 DÉTENTE

BAILDROIT SIMPLEPENALITEENREGISTRE-MENTMARCHETIMBRE

CONTRATMUTATIONDECESACTEREDEVANCESNOTAIREPAIEMENT

FORMALITESFUSIONNEECOUTDELAILOCATAIREBAILLEURMANDATAIRE

PRENEURCIVILPRESTATIONQUITTANCEBORDEREAUPROPRIETAIREPARTIE

JEUX D’IMPÔTS N°04Completez toutes les cases blanches et

trouvez tous les mots cachés.

SOLUTION DU JEU PRECEDENT

Par Adama LY et El Hadji Abdou GUEYE Déguisement d’HalloweenLe soir d’Halloween, un petit garçonhabillé en costard cravate frappe à laporte d’une maison.L’habitant lui demande :– Mais en quoi es-tu déguisé petit ?– En Monsieur de l’Impôt.Et il est parti avec 45% des bonbonssans dire merci

*L’idéal, ce serait de pouvoir déduireses impôts de ses impôts

La déclaration d’impôts peut passerpour le contraire d’une déclarationd’amour : on en dit le moins possible

*Si l’Etat créait un impôt sur labeauté, je serais exonéré

*Le gouvernement sème des fonc-tionnaires et le contribuable récoltedes impôts

L'adage dit «à l'impossible nul n'esttenu» mais en matière fiscale, «à l'im-pôt - cible, on est tenu».

La déclaration du salaire pour le fisc- Papa, c'est quoi la "déclaration d'im-pôts" ?- C'est l'inverse du bulletin scolaire,mon fils. quand tu as bien travaillé, tues puni !

J'ai essayé de payer mes impôtsavec le sourire, mais ça ne marchepas. Certes, Ils n'acceptent que deschèques.

En ce monde, rien n'est certain, àpart la mort et les impôts mais cesderniers reviennent malheureusementà chaque année ...

Un moyen de réduire les impôts seraitde tenir des élections à chaqueannée car, lors d'une année électo-rale, il n'y a Jamais de hausse d'im-pôts.

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Magazine trimestriel - N°23 avril - mai- juin 2019

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Khady KASSEChef de la Section Relations Sociales

et Conditions de travail

-13H 30-14H 30-17H 30-18H 30

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